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ETUDE DE POSTE D ’AGENT DE LAVERIE EN CNPE DE SAINT ALBAN
1. Introduction
1.1 Réglementation
1.2 Historique
1.3 La centrale de SAINT ALBAN
1.4 Fonctionnement d’une centrale nucléaire
1.5 Rayonnements ionisants
1.5.1 différents type d’exposition
1.5.2 grandeurs et unités
1.5.3 différents radioéléments
1.5.4 radioprotection
2.Tenue de base
3.la blanchisserie
3.1 la laverie
3.2 matériel
3.3 locaux
3.4 étude de poste
3.5 tenues contaminées
3.6 devenir des déchets
4. surveillance médicale
4.1 objectifs
4.2 modalités
4.3 examen clinique
4.4 examens complémentaires
4.5 exposition radiologique
4.6risques et expositions associés
5. prévention
5.1 collective
5.2 individuelle
6.formation, sensibilisation
7. conclusion
8. bibliographie
Après avoir effectué une formation théorique au G.I.I.N du 14 au18 mars 2011, dans le
cadre de l'arrêté du 28 mai 1997 concernant la formation spécifique des médecins du
travail chargés de la surveillance médicale des travailleurs des entreprises extérieures
intervenant dans les Installations Nucléaires de Base , nous avons été cinq médecins du
travail a effectuer notre stage pratique du 9 mai au 13 mai 2011 à la centrale nucléaire de
SAINT ALBAN.
Nous avons y avons été chaleureusement accueillis par les DR Antoine PETREQUIN et E
LAPORTE et leur équipe médicale , mais aussi par l'ensemble de l'encadrement du site.
Nous remercions les DR PATERQUIN et LAPORTE,nos maîtres de stage, qui ont su nous
transmettre leur savoir et leur passion de la mission du médecin du travail dans une INB
et qui nous ont donné notre sujet de mémoire.
Nous remercions l'ensemble de la direction de la centrale de SAINT ALBAN qui nous a
permis d'effectuer un stage pratique très enrichissant, tant au point de vue de la
connaissance du fonctionnement d'une centrale nucléaire, que sur le rôle des hommes qui y
participent.
Nous remercions tout particulièrement
-Le DR TERRU Sandrine médecin du travail de l'entreprise sous-traitante de la laverie.
-Les salariés de cette entreprise qui ont bien voulu nous faire partager le quotidien de leur
travail.
1.INTRODUCTION
1.1Réglementation
Article R. 4451-11
Dans le cadre de l'évaluation des risques, l'employeur, en collaboration, le cas échéant, avec
le chef de l'entreprise extérieure ou le travailleur non salarié, procède à une analyse des
postes de travail qui est renouvelée périodiquement et à l'occasion de toute modification
des conditions pouvant affecter la santé et la sécurité des travailleurs.
Lors d'une opération se déroulant dans la zone contrôlée définie à l'article R. 4452-1,
l'employeur :
1° Fait procéder à une évaluation prévisionnelle de la dose collective et des doses
individuelles que les travailleurs sont susceptibles de recevoir lors de l'opération ;
2° Fait définir par la personne compétente en radioprotection, désignée en application de
l'article R. 4456-1, des objectifs de dose collective et individuelle pour l'opération fixés
au niveau le plus bas possible compte tenu de l'état des techniques et de la nature de
l'opération à réaliser et, en tout état de cause, à un niveau ne dépassant pas les valeurs
limites fixées aux articles D. 4152-5, D. 4153-34, R. 4451-12 et R. 4451-13. A cet effet,
les responsables de l'opération apportent leur concours à la personne compétente en
radioprotection ;
3° Fait mesurer et analyser les doses de rayonnement effectivement reçues au cours de
l'opération pour prendre les mesures assurant le respect des principes de radioprotection
énoncés à l'article L. 1333-1 du code de la santé publique. Lorsque la technique le permet,
ces mesures sont effectuées de manière continue pour permettre une lecture immédiate
de leurs résultats.
L’objectif d’une étude de poste de travail présentant un risque d’exposition aux
rayonnements ionisants est d’évaluer, dans des conditions normales de travail, l es doses
susceptibles d’être reçues par le personnel.
Dans un cadre général lié au risque radiologique il convient d’estimer l’exposition externe et
l’exposition interne.
L’analyse permet d’identifier les sources d’exposition mais aussi les autres sources de
danger pour estimer les risques afin de mettre en œuvre les actions de prévention
adaptées et d’apporter des éléments pour la gestion d’incidents éventuels.
L’étude de poste va permettre également de fournir un certain nombre d’éléments au chef
d’établissement et au médecin du travail pour :
- mettre en place les équipements de protection collective et les consignes de sécurité,
- renseigner la fiche d’exposition associée au poste de travail,
- le cas échéant, définir les équipements de protection individuelle,
Le médecin du travail sur la base de la fiche va proposer à l'employeur le classement des
travailleurs exposés de la catégorie A ou B.
L’étude de poste amène également des données concernant les mesures d’ambiances pour
mettre en place le zonage. Les zones réglementées vont être définies en fonction des
risques présentés par les sources de rayonnements. Mais les mesures qui vont être
réalisées seront faites sur des points judicieusement choisis. A tel point que si vous
définissez une zone réglementée par rapport à un risque d’exposition des extrémités, c’est
bien qu’il y a quelqu’un à un poste de travail !
Vous allez donc pouvoir délimiter les zones réglementées. Cela vous permettra également de
choisir les dosimètres d’ambiance et les dosimètres individuels adaptés et nécessaires
pour accéder à ces zones.
A l’issue des résultats que vous aurez obtenus, il sera peut-être nécessaire de vous poser la
question de l’optimisation en radioprotection.
1.2 HISTORIQUE:(ASN)
La première centrale nucléaire en France a été construite en 1956 mais c'est à partir du
choc pétrolier des années 70, que le nucléaire occupe une place importante dans le secteur
énergétique français. Aujourd’hui, 78,4% de la production électrique nationale, soit plus de
450TWh, est d'origine nucléaire. De plus, la France est l'un des rares pays présentant sur
son territoire l'ensemble des installations permettant la conversion, l'enrichissement, la
fabrication, le traitement et le recyclage des matières nucléaires.
L’industrie électronucléaire française est ainsi constituée d’un ensemble d’installations
diversifiées :
Les centrales nucléaires : Les 19 centrales nucléaires actuellement en fonctionnement en
France ont été globalement construites sur le même mode. Tous leurs réacteurs utilisent
la même technologie, dans laquelle de l’eau sous pression sert à transporter la chaleur
produite par les réactions nucléaires. Les centrales nucléaires regroupent un total de 58
réacteurs dont 34 produisent chacun une puissance électrique de 900 MégaWatt (MWe). A
cela s’ajoutent 20 réacteurs de 1300 MWe, tandis que les quatre derniers délivrent 1450
MWe. Un réacteur de type EPR de 1600MWe est en cours de construction à Flamanville.
Les usines du cycle du combustible : Elles assurent l'ensemble des opérations qui
accompagnent la production d'électricité nucléaire de l'extraction du minerai d'uranium à
la fabrication de combustible (amont du cycle), de son utilisation dans un réacteur, à son
traitement puis son recyclage jusqu'à son élimination définitive (aval du cycle). Ces
installations sont implantées sur 5 sites dans 5 départements. En France, la stratégie
adoptée en matière de gestion du combustible nucléaire est ce lle dite du « cycle fermé ».
Le « cycle fermé » signifie que le combustible nucléaire est retraité après son utilisation
en réacteur. Ce retraitement vise deux objectifs : extraire les substances (uranium et
plutonium) qui pourront servir à la fabrication de nouveaux combustibles nucléaires ;
conditionner les déchets ultimes sous forme compatible avec une élimination à long terme.
http://www.asn.fr/index.php/Les-activites-controlees-par-l-ASN/Production-d-Electricite
1.3 LA CENTRALE DE SAINT ALBAN
Le Centre Nucléaire de Production d’Electricité (CNPE) de St Alban / St Maurice s’étend sur
une superficie totale de 180 hectares. Il est implanté à l’est du département de l’Isère (région
Rhône-Alpes), sur la rive droite du Rhône, à 17 km au sud de Vienne et à 50 km au sud de Lyon. Le
site occupe une superficie totale de 180 hectares, sur les territoires des communes de Saint-
Alban-du-Rhône et de Saint-Maurice-l’Exil.
Le CNPE de St Alban / St Maurice emploie 654 salariés d’EDF et 120 salariés d’entreprises
extérieures. En période d’arrêt des unités, 600 à 2000 intervenants supplémentaires viennent
renforcer les équipes du CNPE pour réaliser des activités de maintenance.
L’ensemble des installations regroupe deux unités de production d’électricité de 1300 MW
(mégawatts), en fonctionnement, de la filière « réacteur à eau sous pression ( REP ). Leur mise en
service industriel a été déclarée le 1er mai 1986 pour le réacteur N°1 et le 1er Mars 1987 pour le
réacteur N°2.
Les installations nucléaires de base de St Alban / St Maurice sont placées sous la responsabilité
d’un directeur, qui s’appuie sur un comité de direction.
Typ
e
Nature de
l'installation
n°INB*
REP 1300 MW
Réacteur N°1
119
REP 1300 MW
Réacteur N°2
120
IMPLANTATION DE LA CENTRALE
Le site en bref
Centrale nucléaire de Saint-Alban
Le site de Saint Alban abrite la centrale nucléaire exploitée par EDF dans le département
de l'Isère, à 40 km au sud de Lyon.
Cette centrale nucléaire est constituée de 2 réacteurs à eau sous pression d'une puissance
de 1300 Mwe chacun.
1.4 FONCTIONNEMENT DE LA CENTRALE
Une centrale électrique est une usine qui produit de l’électricité. Il existe des centrales
thermiques, des centrales hydrauliques… et des centrales nucléaires. Toutes sont basées
sur le même principe : faire tourner une turbine couplée à un alternateur qui fabrique de
l’électricité. La différence de fonctionnement se situe au niveau de l’entraînement de la
turbine. Dans les centrales hydrauliques, l’eau des barrages actionne la turbine. Dans les
centrales thermiques classiques, un combustible fossile (charbon, gaz naturel ou pétrole)
est brûlé pour transformer de l’eau en vapeur capable d’entraîner la turbine. Dans les
centrales nucléaires, les noyaux d’uranium remplacent le combustible fossile. En se
cassant, ces gros noyaux libèrent de l’énergie nucléaire, qui sera utilisée pour produire de
la vapeur d’eau laquelle, de la même manière que dans les centrales thermiques, peut
activer la turbine.
Le premier réacteur nucléaire est construit en 1942, aux États-Unis, par Enrico Fermi. Il
est constitué d’un empilement de 6 tonnes d’uranium métallique, 34 tonnes d’oxyde
d’uranium et 400 tonnes de graphite. La “pile de Fermi” (appelée ainsi à cause des
empilements) génère une puissance de 0,5 watt seulement. En France, le premier réacteur
d’essai Zoé, est construit par le CEA dans son centre d’études de Fontenay -aux-Roses.
Cette pile fonctionne pour la première fois le 15 décembre 1948. En 1953, sa puissance est
portée à 150 kW et elle cesse de fonctionner en 1976. Depuis, le bâtiment Zoé a été
transformé en “musée de l’Atome”.
Aujourd’hui, les réacteurs des centrales nucléaires françaises délivrent de 900 à 1 450
mégawatts* d’électricité. La chaudière nucléaire Ŕ présente dans les réacteurs Ŕ constitue
la partie de la centrale nucléaire fournissant la chaleur nécessaire à la production de
vapeur d’eau. Les autres éléments (turbine, alternateur, etc.) sont communs à toutes les
centrales.
media2.wmv
http://energie.edf.com/nucleaire/comment-ca-marche-y/les-grands-principes-de-
fonctionnement-48400.html
http://irfu.cea.fr/Nuclearplant/
1.5 LES RAYONNEMENTS IONISANTS
Le risque propre à l'entreprise est représenté par les rayonnements ionisants qui se
produisent lors de l'utilisation du combustible.
Ce rayonnement est dit ionisant car il a l'énergie suffisante pour arracher un électron qui
transporte à son tour de l'énergie.
Généralement, un radioélément émet plusieurs types de rayonnement à la fois(alpha, bêta,
gamma, X, neutronique).(13)
Les différents types de rayonnements ionisants et leurs caractéristiques
Type de
rayonnement
Exemples
d’émetteurs *
Nature Spécificité Pouvoir pénétrant **
Alpha α Américium 241
Plomb 210
Radon 222
Thorium 232
Uranium 235
Uranium 238
P rticules
constituées de 2
protons et 2
neutrons (charge
électrique positive)
Directement
ionisant
Faible pénétration
- parcourt quelques
centimètres dans l’air
- arrêté par la couche
cornée de la peau ou une
feuille de papier
Beta ß Césium 137
Iridium 192
Phosphore 32
Soufre 35
Tritium (ou
Hydrogène 3)
Electrons porteurs
d’une charge
électrique positive
(positons ß+) ou
négative (ß-)
Directement
ionisant
Pénétration limitée
- parcourt quelques mètres
dans l’air
- arrêté par une feuille
d’aluminium ou par des
matériaux de faible poids
atomique (plexiglas, etc.)
- ne pénètre pas en
profondeur dans l’organisme
(pour une source située dans
son environnement extérieur)
Gamma γ Césium 137
Iridium 192
Or 198
Technétium 99
Photons
énergétiques
Indirectement
ioni ant
Pénétration importante
- parcourt quelques centaines
de mètres dans l’air
- traverse les vêtements et
le corps
- arrêté ou atténué par des
écrans
protecteurs (épaisseurs de
béton, d’acier ou de plomb)
X Générateur
électrique de
rayons X
Photons
énergétiques
Indirectement
ionisant
Pénétration importante
- parcourt quelques centaines
de mètres dans l’air
- traverse les vêtements et
le corps
- arrêté ou atténué par des
écrans protecteurs
(épaisseurs de béton, d’acier
ou de plomb)
neutronique Couple Américium-
Béryllium
Lors de la fission
de l’Uranium 235
Accélérateurs de
particules
Neutrons Indirectement
ionisant
Pénétration importante
- parcourt quelques centaines
de mètres dans l’air
- traverse les vêtements et
le corps
- arrêté par des écrans de
paraffine
1.5.1Les différents types d'exposition
1.5.2.grandeurs et unités
Dose efficace (E):
Il s'agit de la somme des doses absorbées par tous les tissus, exprimées en gray. Elle est
doublement pondérée: une première fois par le facteur WR qui permet de tenir compte
de la qualité du rayonnement ((α,β,γ...)et une deuxième fois par le facteur WT permettant
de tenir compte de la radiosensibilité relative du tissu exposé. La dose efficace a pour
objectif d'apprécier le risque total et s'exprime en sievert (Sv). Elle est appelée
communément « Dose ».
Débit d'équivalent de dose:
Pour des raisons de pratique opérationnelle, il est commode de mesurer une autre grandeur:
le débit d'équivalent de dose (couramment appelé « débit de dose »). Il correspond à la
dose délivrée pendant l'unité de temps. Il s'exprime en Sievert par heure. Les
cartographies des locaux sont réalisées avec un appareil: le radiamètre qui mesure un
débit de dose.
Dose engagée:
Dans les cas d'exposition interne, on calcule la dose qui en résulte. On parle alors de dose
engagée. C'est la dose qui sera reçue par la personne pendant tout le temps où la source
restera dans son organisme avant son élimination (par décroissance radioactive et par
élimination naturelle) et sur une durée maximum de 50 ans pour un travailleur.
Dose efficace collective dite « dose collective »:
C'est la somme des doses efficaces individuelles pour un groupe donné. Elle s'exprime en «
Homme . sievert » (H.Sv). Son utilisation est limitée à l'usage de l'optimisation de la
radioprotection.
Par exemple, une dose collective de 1 H.Sv est la dose reçue par un groupe de cent
personnes ayant reçu chacune 10 mSv ou bien par un groupe de 1 000 personnes ayant reçu
chacune 1 mSv.
1.5.3)Les différents radioéléments
Dans une centrale en marche :
Les radionucléides qui se forment dans le coeur du réacteur sont dus aux multiples
réactions nucléaires provoquées par l'intense flux de neutrons qui y règne. On distingue
trois grands types de réactions:
1 - Environ 40 % des neutrons provoquent des réactions de fission sur les noyaux lourds dits
« fissiles » présents dans le combustible, principalement l'uranium 235 et le plutonium
239. Ces fissions libèrent de l'énergie (celle-ci apparaït sous forme de chaleur dans le
combustible), elles émettent des photons gamma (appelés gamma instantanés de fission) et
plusieurs neutrons, 2,5 en moyenne, ce qui permet d'entretenir la réaction en chaïne, enfin
elles créent des nucléides radioactifs, les produits de fission.
2 - Environ 25 % des neutrons sont capturés par des noyaux lourds dits « fertiles » qui
peuvent se transformer en noyaux « fissiles » : ainsi l'uranium 238, présent en grande
quantité dans le combustible, va se trouver partiellement transformé en plutonium 239. Ce
plutonium 239 participe à la réaction en chaîne en subissant la réaction de fission, mais il
capture aussi des neutrons pour devenir plutonium 240, puis plutonium 241, ce qui est le
point de départ d'une série de réactions créant des noyaux radioactifs plus lourds. Les
nucléides radioactifs qui se forment ainsi, isotopes des éléments au-delà de l'uranium -
neptunium, plutonium, américium, curium, ...- constituent la chaîne des actinides.
3 - Les neutrons restants (environ 35 %) disparaissent en étant capturés par d'autres types
de noyaux présents dans le réacteur - matériaux de structure, eau primaire, corps dissous
dans l'eau - ce qui conduit à l'émission de photons gamma et à la création de produits
d'activation.
Les produits de fission, les actinides et les produits d'activation constituent les trois
grands volets du terme source qu'il faut prendre en compte sur le plan de la
radioprotection.
Dans une centrale en arrêt :
Le rayonnement neutronique disparaît.
II reste les produits d'activation de la cuve et des particules déposées dans le circuit
primaire (malgré les filtrations continues), qui irradient en rayonnement gamma à distance
et sont susceptibles d'entraîner une contamination.
Eventuellement en cas de rupture de gaine, on peut retrouver tout ce qui est contenu dans
le combustible utilisé : les produits de fission, le Pu...
En fait , si les éléments lourds sont retenus ( Pu..) les éléments légers et gazeux comme
l'iode ( 131 l,..) passent à travers la gaine, mais en faible quantité ( il faudra néanmoins y
prêter attention).
1.5.4) La radioprotection
GRANDS PRINCIPES DE RADIOPROTECTION
La radioprotection vise à se protéger des effets des rayonnements ionisants et à limiter la
dose. Elle repose sur trois grands principes: la justification, l'optimisation et la limita tion
des doses.
Justification : toute activité humaine susceptible d'entraîner une exposition de l'homme
aux rayonnements ionisants doit être justifiée par les avantages qu'elle procure. Ses
bénéfices doivent être supérieurs à ses inconvénients.
Optimisation pour une source donnée, l'objectif général est de maintenir les valeurs de
doses individuelles, le nombre de personnes exposées et la probabilité d'exposition
potentielle au niveau le plus bas qu'il est raisonnablement possible d'atteindre, compte -
tenu de l'état des techniques et des facteurs socio- économiques. C'est le principe ALARA
(As Low As Reasonably Achievable*).
Limitation des doses : l'exposition d'une personne aux rayonnements ionisants résultant
d'une « activité nucléaire » ne doit pas dépasser les limites réglementaires.
* Aussi bas que raisonnablement possible
2. LA TENUE DE BASE
Si les tenues Mururoa sont éliminées avec les déchets solides , les tenues de
base font l'objet d'un entretien régulier.
Cet entretien est dévolu à une laverie ,
qui est donc un maillon dans
l'organisation de la prévention d'un
site nucléaire ,
La tenue de base est composée de :
les tee-shirts et les gantssont en coton, les chaussettes et les combinaisons sont un
mélange de coton et polyamide, cette matière permettant
*un meilleur détachage,
*une meilleure décontamination,
* une meilleure tenue après lavage.
Ces vêtements de protection sont enlevés dés la sortie de la zone contrôlée, en règle
générale, ils vont être lavés mais certains seront éliminés.
. combinaison
. gants
. Chaussettes
. Tee -shirt
. Calot papier
. Casque
Circuit du vêtement dans la centrale
A l'entrée de la zone contrôlée l'opérateur met sa tenue de base.
A la sortie un premier contrôle est effectué par l'opérateur au portique C1:
celui ci vérifie le niveau de contamination de ses vêtements.
Si les vêtements sont détectés contaminés, il les dépose dans un rack spécifique, il n’y a
pas de décroissance pour les tenues contaminées ; les tenues hautement contaminées sont
traitées sur les tranches.
les non contaminés seront mis dans un autre rack spécifique.
Le magasinier qui réceptionne les tenues contaminées contrôle leur contamination à l'aide
d'un appareil MIP 10 .
3.LA BLANCHISSERIE
Dans la ligne politique d'EDF qui recentre ses activités sur son métier particulier, cette
activité n'est plus assurée par du personnel EDF, mais sous-traitée à une entreprise
prestataire:
les entreprises prestataires apportent leur savoir faire de constructeurs, de concepteurs,
de maintenance, d'exploitation, EDF assure la coordination et le contrôle de ces
activités.
EDF a la gestion des locaux du matériel spécifique, l'entreprise prestataire ayant à sa
charge l'exploitation et la gestion de l'activité avec obligation de résultats qui sont
définis par un cahier des charges établi par le donneur d'ordre.
Le choix de la sous-traitance répond à un moindre coût pour la centrale et une adaptation
plus souple de l'entreprise prestataire aux coups de « bourre » lors des arrêts de
tranche.
Cette dernière peut augmenter le personnel nécessaire lors de ces arrêts de tranche, celui
ci doublant durant cette période.
Cette activité consiste en mise en propreté du linge utilisé en zone contrôlée, en
approvisionnement du linge propre des différents secteurs chauds et en optimalisation de
l'utilisation de ce linge.
L'entreprise prestataire a en permanence 30 salariés sur le site de SAINT ALBAN, 3
salariés en contrat à durée indéterminée sont affectés tout au long de l’année à la
laverie.
3.1 La laverie
La laverie est classée en zone contrôlée ( zone verte) car traitant du linge contaminé, il
existe un risque de contamination.
Le débit de dose est de 0,001 mSv par heure.
Le cobalt 60 est la contamination habituelle trouvée sur les vêtements. Celle ci se
retrouve surtout au niveau des combinaisons, des gants et des chaussures,
exceptionnellement au niveau des chaussettes et tee-shirts.
3.2 Matériel
-5 machines à laver de avec station d'injection de produits lessiviels , dont 2 de 60 kg,1 de
40 kg,1 de 30 kg, 1 de 20 kg.
2 séchoirs rotatifs 2.
2 séchoirs à chaussures
1 séchoir à chaussures horizontal
1 convoyeur avec tri des combinaisons par taille.
1 portique NARDEUX associé au convoyeur.
les moyens de transport et manutentions du linge : Chariots, sacs, cintres, caisses
plastiques .....................
3.2 Locaux :
3.2.1 Rez de chaussé :
Sas d'entrée et sortie du personnel
Vestiaires froids, hommes, femmes
Vestiaires chauds
local réception du linge usagé
Zone de départ linge propre.
Zone de triage, lavage ,séchage, pliage.
3.2.2 Etage :
Zone de lavage et pliage
3.2.3En sous sol :
Local réservé aux effluents de la laverie : micro filtration ,
produits utilisés:
Fibror NF
Neutrolinge
Local traitement des effluents
2 bâches de recueil des effluents et leurs pompes de vidanges associées à des filtres.
3.4 Etude de poste du blanchisseur
Horaires de travail du personnel prestataire
Hors arrêt de tranche : 6h-13h
Pour trois salariés.
En arrêt de tranche : en 2X8 : 5h 13h et 13h-21h . Pour six salariés.
Réception et triage
A l'arrivée du linge, il n'y a pas de nouveau contrôle de contamination par l'opérateur de la
laverie.
Le linge mis dans des sacs est réceptionné dans des conteneurs de 50 kg, environ, l’agent
vide le contenu du bac dans la machine et pour avoir accès au fond du bac, couche le
container par terre, s’accroupi, ou fléchit le tronc pour sortir les derniers vêtements du
fond
Le volume de linge traité est de 7 à 8 T par mois en marche et de 20 à 25 T par mois en
arrêt, soit une augmentation de l'activité pouvant être de 350 % par rapport à une
activité basse .
Lavage :
Le linge (combinaisons, chaussettes, tee-shirts , chaussures ) est mis en machine à
tambour classique dont l'alimentation est mixte : vapeur ou résistance électrique ; la
vapeur donnant une meilleure efficacité de lavage.
Séchage :
Les combinaisons sont accrochées sur des cintres en inox
Entrée du portique nardeux
Le séchage des chaussures est plus difficile et plus long.
- le laveur les accroche sur une sorte d'arbre, avec arrivée d'air chaud à l'extrémité des
branches .
-séchage en machines, les chaussures sont disposées à l’arrivée sur des casiers qui sont entrés
dans la machine .
Les vêtements une fois séchés :
- les combinaisons sont stockées par taille sur cintre
les autres tenues dans des bacs plastiques.
Approvisionnement de produits
Les produits de lavage sont fournis par l'entreprise prestataire,
mais ils doivent être PMUC : Produits et matériaux utilisables en
centrale.
Le laveur doit donc approvisionner les machines à laver en lessive , produits adoucissants et
bactéricides tous agréés PMUC.
Gamme Nucléaire
Lavage, décontamination et désinfection du linge
Fibror NF
Neutrolinge
Traitement des effluents
Le laveur doit
remplacer les filtres , tâche effectuée avec tenue étanche
nettoyer le dessous des bâches
Tâches administratives
L'opérateur a la gestion de l'ensemble des vêtements, à cet effet, EDF a demandé à l'entreprise
prestataire de mettre en oeuvre un logiciel permettant le suivi de ces tenues
Exemple :
•••••
3.5 Devenir des tenues contaminées ;
Lorsque le portique Nardeux indique une contamination , ces tenues sont rebutées.
3.6 Devenir des déchets(9)
La laverie est génératrice de déchets : effluents, boues etc, la gestion de ces déchets
s'intègre dans la réglementation de la loi du 15 juillet 1975.
Tous les déchets dits « à vie courte » produits par EDF bénéficient de solutions de gestion
industrielles définitives dans les centres spécialisés de l’ANDRA (Agence nationale pour la gestion
des déchets radioactifs) situés dans l’Aube à Morvilliers (pour les déchets de très faible activité
TFA) ou à Soulaines (pour les déchets de faible à moyenne activité à vie courte FMAVC). Ces
déchets proviennent essentiellement :
_ des systèmes de filtration Ŕ épuration du circuit primaire : filtres, résines, concentrats, boues…
_ des opérations de maintenance sur matériels : pompes, vannes…
_ des opérations d’entretien divers : vinyles, tissus, gants…
_ de certains travaux de déconstruction des centrales mises à l’arrêt définitif : gravats, pièces
métalliques…
Le conditionnement des déchets triés consiste à les enfermer dans des conteneurs adaptés pour
éviter toute dissémination de la radioactivité. On obtient alors des déchets conditionnés, appelés
aussi « colis de déchets ».
Sur les sites nucléaires, le choix du conditionnement dépend de plusieurs paramètres, notamment
du niveau d’activité, des dimensions du déchet, de l’aptitude au compactage, à l’incinération… et de
la destination du colis. Ainsi, le conditionnement de ces déchets est effectué dans différents
types d’emballages : coque ou caisson en béton ; fût ou caisson métallique ; fût plastique (PEHD)
pour les déchets destinés à l’incinération sur l’installation CENTRACO ; big-bags ou casiers.
Les progrès constants accomplis, tant au niveau de la conception des centrales que de la gestion du
combustible et de l’exploitation des installations, ont déjà permis de réduire les volumes de
déchets à vie courte de façon significative. Ainsi, les volumes des déchets d’exploitation ont été
divisés par 3 depuis 1985, à production électrique équivalente.
A lire
:
Les valeurs indiquées dans le tableau ci-dessous sont données pour l’ensemble des
installations :
Unité
Lim ite réglem
entaire
annuelle
Activit
é
reje
tée
% de la limite réglem
entaire Tritium T Bq 60 49 65%
Carbone 14 G Bq 400 21 5,25% Iodes G Bq 0.1 0,0,14 14%
Autres produits de fission
ou d ’activation,
émetteurs bêta et
gamma
G Bq
25
0,7
2,8
1 TBq (tér abecquer el) : 1012 Bq
1 GBq (gigabecquerel) : 109 Bq
Le tableau suivant résume les différentes catégories de déchets, les niveaux
d’activité et les conditionnements utilisés.
Type déchet
Niveau
d’activi
té
Duré
e de
vie
Classificatio
n
Conditionnem
ent
Filtres d’eau
Faible et Moy enne
Courte
FMAVC (f aible et moyenne
activité à vie courte)
Fûts, coques
Filtres d’air
Très faible, Faible et Moy enne
TFA (très faible activité), FMAVC
Casiers, big-bags, fûts, coques, caissons
Résines
Concentrats, boues
Pièces métalliques
Matières plastiques, cellulosiques
Déchets non métalliques (gravats.. .)
Déchets graphite
Faible
Longue
FAVL (f aible activité à
vie longue)
Entreposage sur site
Pièces métalliques et
autres déchets activés
Moy enne
MAVL (moyenne activité à vie
longue)
Entreposage sur site (en piscine de
ref roidissement pour les grappes et autres déchets
activés REP)
Voir également : http://energie.edf.com/nucleaire/carte-des-centrales-nucleaires/centrale-
nucleaire-de-saint-alban/surveillance-de-l-environnement-45949.html#acc51826
4. SURVEILLANCE MEDICALE (10) (12)
4.1 Objectifs :
Prévenir et dépister les affections en rapport avec l'exposition (Tableau n°6 des
Maladies Professionnelles au Régime Général)
• Déceler les contre-indications médicale à une affectation ou au maintien à un poste
exposant aux RI
4.2 Modalités :
o Examens cliniques : avant exposition, au moins une fois par an (Cat. A et B)
o Examens complémentaires :
nature et fréquence laissées à l'appréciation du médecin du travail
Intérêt de l'examen hématologique à l'embauche
Examens exceptionnels : avant et/ou après expositions exceptionnelles
4.3 Examen clinique
Anamnèse :
dossier médical antérieur et carte de suivi médical
Antécédents médicaux : en particulier hématologiques et
néoplasiques :
Cancer et aptitude
Les cancers ne sont pas systématiquement une CI
En pratique
Bilan médical
Avis du cancérologue
Poste de travail, en particulier, l’évaluation dosimétrique
Retentissement psychologique, craintes…du travailleur
En cas de difficultés : consultations de pathologie professionnelle
Antécédents d'exposition professionnelle et non professionnelle : aux RI et
autres expositions professionnelles
-Exposition externe : examen hématologique et ophtalmologique
-Exposition interne : Recherche de pathologies comportant des risques de :
Rétention importante au niveau respiratoire
pénétration plus importante au niveau cutané et digestif
ralentissement de l'élimination au niveau hépatique ou rénal
difficultés de décontamination au niveau de la peau ou des oreilles
4.4 EXAMENS COMPLEMENTAIRES
Selon une fréquence déterminée par le médecin du travail (intérêts des
consensus médicaux)
Système hématopoïétique
Cet examen devra être complété, en cas d’anomalies, par toutes investigations cliniques, biologiques ou de cinétique cellulaire utiles pour définir le mécanisme et la cause de l’anomalie constatée. On devrait s’attacher aussi à préciser l’ancienneté, le caractère génétique ou acquis, la stabilité ou l’évolutivité de l’anomalie, avant décision d’aptitude
NFS et plaquettes
Valeurs de référence à titre indicatif
Diagnostic étiologique avant aptitude
Avis spécialisé si nécessaire
Appareil respiratoire
Radiographie thoracique :
-Avant exposition interne
-Périodicité laissée à l’appréciation
Épreuve fonctionnelle respiratoire :
-Exposition interne
-Port de protection respiratoire
Inaptitude vis à vis des expositions internes :
-Troubles obstructifs sévères et fixés
-Asthmes instables
Dans l’ensemble, seules les affections de l’appareil respiratoire ayant un retentissement fonctionnel constituent une contre-indicationau risque d’exposition interne.
Les affections pulmonaires telles qu’asthme, bronchite chronique, tuberculose, sous réserve de tenir compte des risques ou servitudes surajoutés (atmosphère confinée, travail en dépression, chaleur humide, port de masque ou de scaphandre, etc.), ne constituent pas une contre-indication formelle.
ORL (exposition interne)
Otoscopie : perforations tympaniques et otorrhées
TDM des sinus (perméabilité méatique) : sinusite avérée,
polypose naso-sinusienne
A cet égard, les otorrhées, les perforations tympaniques et la sinusite chronique peuvent entraîner une inaptitude temporaire ou définitive.
Ophtalmologique (expositions externe et
interne)
Lésions cornéennes
Cataracte à rechercher
La constatation d’une telle cataracte ne doit pas être systématiquement considérée comme une cause d’inaptitude. Les petites opacités cristalliniennes, notamment dues à l’âge, même multiples, ne constituent pas une contre-indication à l’exposition aux rayonnements ionisants.
Dermatologique : zones découvertes ou pas,
étendue, efficacité des traitements...
(Radiodermites aiguës ou chroniques)
solutions de continuité
Lésions gênant la décontamination
Indépendamment de leur valeur comme élément d’appréciation du passé radiologique éventuel du sujet ou de contre-indication à l’exposition aux rayonnements, les altérations cutanées sont également à prendre en considération pour éviter qu’une contamination externe ne devienne interne dans la mesure où existe une solution de continuité ou lorsque l’état de la peau peut gêner une éventuelle décontamination (comme les peaux fragilisées par une affection ou une exposition antérieure). Il y a lieu de tenir compte, notamment, du siège, de l’étendue et du caractère évolutif des lésions, celles qui siègent sur les parties découvertes impliquant une plus grande sévérité. L’apparition de troubles cutanés imputables aux rayonnements constituerait, bien entendu, une cause d’inaptitude, au moins temporaire.
Système nerveux : non spécifiques
états anxieux et névrotiques
addictions
troubles du comportements…
Appareil digestif (exposition interne)
diverticulose
R.C.H. et maladie de Crohn
Ulcères gastro-duodénaux
Seul le risque d’exposition interne est à considérer et pose un problèmedans toutes les affections entraînant une perte de continuité notable de la barrière épithéliale (diverticulose).
Foies et reins ( exposition interne)
Atteintes fonctionnelles sévères
L’atteinte des fonctions de détoxication et d’excrétion hépatique ou rénale constitue une contre-indications’il existe un risque d’exposition interne. Sa mise en évidence peut exiger le recours aux tests biologiques permettant de faire un bilan hépatique ou rénal.
Endocrinologie
Affections thyroïdiennes (non stabilisées, avec
exposition potentielle aux iodes radioactifs)
Certaines affections thyroïdiennes peuvent constituer des contre-indications vis-à-vis des radionucléides qui se fixent de manière préférentielle sur la thyroïde (iodes, technétium) en cas d’exposition interne.
Femmes enceintes
Exposition aussi faible que raisonnablement possible et
inférieure à 1 mSv entre déclaration grossesse et
accouchement
Prise en compte des craintes de la mère
Déclaration précoce de la grossesse (mais laissée à
l'appréciation de l'intéressée : intérêt de l'information en
amont)
Femmes allaitantes (exposition interne)
Inaptitude de principe
Conclusions médicales
Au vu des données recueillies au cours des différents examens pratiqués, qu’il s’agisse de la visite médicale à l’embauchage ou de visites médicales systématiques, le médecin du travail doit émettre un avis et établir une fiche d’aptitude.
-Le travailleur est apte à son poste de travail l’exposant aux rayonnements ionisants (catégories A et B), aptitude qui peut être limitée à moins de six mois ; -Le travailleur est apte au travail l’exposant aux rayonnements ionisants sous certaines réserves: le médecin est alors fondé à proposer à l’employeur soit des modifications du poste de travail, soit d’autres postes de travail ; -Le travailleur est inapte temporairement ou définitivement au travail l’exposant aux rayonnements ionisants : comme le cas précédent, le médecin est amené à faire des propositions. Toutes les possibilités de changement d’emploi temporaire ou définitif doivent alors être examinées au sein de l’entreprise, notamment par la mutation dans une zone d’exposition à un niveau moindre ;
Cas particulier : à l’issue d’une visite médicale, le salarié peut être mis en observation tout en étant maintenu à son poste de travail. Peuvent être mis en observation tout en
continuant leur travail les sujets pour lesquels l’un quelconque des motifs d’inaptitude est à la limite de ce que le médecin peut raisonnablement admettre ; la mise en observation permet également de différer la décision relative à l’affectation aux travaux sous rayonnements ionisants et de disposer ainsi du recul nécessaire dans les cas difficiles. Si les anomalies s’accentuaient, le médecin pourrait être amené à prononcer l’inaptitude aux travaux sous rayonnements ionisants (catégories A et B). A l’inverse, si les anomalies disparaissaient, le médecin pourrait décider de la levée de la mise en observation et donc de l’aptitude aux travaux sous rayonnements ionisants
4.5 Exposition radiologique
Le tableau ci-dessous met en évidence la faible dosimétrie reçue à ce
Poste
L’organisme est LANDAUER EUROPE, le M signifie en dessous du seuil de
détection.
Les opérateurs en laverie en zone contrôlée sont classés dans la catégorie des servitudes
nucléaires, et dans le document(7) :
Comparaisons dosimétries OPRI 1993 et 1996
Et l’étude de conclure : »
« Les moins exposées sont dans l’ordre, les nettoyeurs, les «autres» (qui regroupent peintres, maçons,
frigoristes, cadres, chaudronniers et responsables de l’entretien des ascenseurs), et la dernière
catégorie de l’étude est représentée par les servitudes nucléaires qui regroupent dans notre étude les
gardiens, les magasiniers et les opérateurs en laverie. »
A noter un incident sur la centrale de BLAYAIS (11)
Le vendredi 24 septembre 2010, à l’issue de sa journée de travail, un agent prestataire affecté à la laverie de la centrale nucléaire du Blayais, alors revêtu de la tenue de travail en zone nucléaire s’est contrôlée au premier portique de détection (C1), situé entre la zone de travail et l’entrée du vestiaire, dans la partie nucléaire de l’installation. Une fois la tenue de travail enlevée, il s’est contrôlé à un nouveau portique de détection (C2) pour rejoindre la partie du vestiaire située en zone non nucléaire, afin d’y récupérer ses vêtements civils. Lorsqu’il s’est contrôlé au portique C3 de sortie du site (dernier détecteur de radioactivité), celui-ci a signalé la présence d’une particule radioactive située à l’intérieur de sa chaussure.
4.6 Risques ou expositions associés
Codage des expositions(12)
Codage des expositions
Durée d’exposition au danger exposant
0
non exposé
(0)
1
quelques
heures/an
(+)
2
quelques
heures/mois
(++)
3
quelques
heures/semaines
(+++)
4
quelques
heures/jour
(++++)
5
continu
(+++++)
Radiologiques :
Identification de la source : linge
Type de rayonnements : gamma, béta
Nature des radioéléments :
Produits d’activation : +
Produits de fission :0
Autres
Type d’expositions dans la fonction :
classement DATR en catégorie A:
Exposition externe , ,
Contamination externe ,
Exposition interne , ,
Dose Métier annuelle 0 mSv
L’IRSN publie le Bilan 2009 des expositions professionnelles aux rayonnements ionisants :
http://www.irsn.fr/FR/expertise/rapports_expertise/radioprotection-homme/Pages/Bilan-
2009-expositions-professionnelles-rayonnements-ionisants.aspx
On note que le personnel d’entretien est regroupé dans la rubrique :
Intervenant logistique (entretien, nettoyage, servitudes)
Physiques
BRUIT
Pour le bruit, il a été fixé les valeurs d'exposition inférieures déclenchant l'action de prévention :
LEX, 8 h (niveau d'exposition quotidienne au bruit) de 80 dB (A) ou Pc (pression acoustique de
crête) de 135 dB (C) ainsi que le prévoit le décret 2006-892 du 19 juillet 2006. La surveillance
médicale renforcée s’impose par contre au dessus des valeurs d’exposition supérieures
déclenchant l’action de prévention : LEX, 8 h (niveau d'exposition quotidienne au bruit) de 85 dB
(A) ou Pc (pression acoustique de crête) de 137 dB (C)
CHALEUR4(5)
Pour les travaux en ambiance thermique chaude, il a été retenu comme niveau d'investigation une
température sèche de 30 °C. Classiquement, les ambiances de confort se situent entre 15 et 25
°C, au-delà on se situe en ambiance chaude, en deçà en ambiance froide. Si, l'humidité est
importante ou si le travail physique est intense, il faut analyser les situations de travail dès que
l'on dépasse 25 °C. Les travaux en ambiance chaude nécessitent des EPI adaptés et de fixer des
durées limites de travail en application de la norme NF EN ISO 7933 (mars 2005).
DEUX OBJECTIFS PRINCIPAUX
• Évaluation de la contrainte thermique dans des environnements qui peuvent entraîner une
augmentation de la t° corporelle centrale ou des pertes hydriques importantes chez un
sujet standard
• Détermination de Durée d’ Exposition (DLE) compatible avec une astreinte physiologique
tolérable ( pas de dommages physiques prévisibles)
Ces DLE garantissent l’absence d’effets sanitaires mais ne sont pas pour autant des
normes de confort
LOGICIEL ASTEC
(Analyse des Situations de Travail en Environnement chaud)
Joseph OJALVO et Dr Bernard LANDRY
• En remplacement du logiciel SUDREQ et déployé progressivement sur les sites d’EDF
• Fondé sur la nouvelle norme ISO EN 7933
• Méthode d’évaluation de la DLE et puissant outil d’analyse de la situation de travail
• Permet de simuler différents scénarios d’intervention et d’en comparer les effets sur
l’astreinte physiologique
• Introduction de phase de repos, adaptation de la tenue vestimentaire, modification des
conditions d’ambiance
AMBIANCE LUMINEUSE
La laverie bénéficie d’un éclairage naturel, distribué par de grandes baies vitrées.
CONTRAINTES GESTES ET POSTURES4
Contraintes posturales4 :
Lors du chargement et déchargement des machines à laver à
sécher, pour les tenues, les chaussures qui doivent être
vidées des « poubelles », rangées sur les casiers ,poussés
dans la machine, puis remis dans les containers une fois secs.
Lors du nettoyage des sols et des surfaces,
Mouvements répétitifs3 des membres supérieurs (douleurs
dorsales, troubles musculo-squelettiques) lors dela sortie des
tenues, mises sur cintres puis accrochées au rail.
Posture accroupie, à genou
Déplacements : Déplacements nombreux entre bâtiments ou entre niveaux d’un même
bâtiment : risques de chute de plain pied ou dans les escaliers (glissade, trébuchement) ou
de heurts, aggravés lorsque le salarié transporte du matériel.
Montée d’escaliers,
Port de charges lourdes
Travail de force: Port et déplacement de charges lourdes avec efforts de poussée et de
traction (poubelles, mobilier…) : lombalgies, lésions traumatiques de l’épaule et du bras)
Monobrosse : risques articulaires lors du chargement, déchargement, de la manutention ou du
retournement pour changer les brosses. Risque de choc lors des mouvements par à-coup de
l’appareil. Risque électrique lié au mauvais état de l’appareil (fils dénudés sous-tension) ou de
l’installation électrique à laquelle il est relié (disjoncteurs différentiels inadaptés ou
inexistants).
Appareils autotractés (Monobrosse, décapeuse, cireuse, balayeuse, autolaveuse).
Escabeaux : chutes de hauteur.
Gestes répétitifs…Contraintes posturales lors du nettoyage des sols et des surfaces,
mouvements répétitifs des membres supérieurs (douleurs dorsales, troubles musculo-
squelettiques)
AUTRES : vibrations, champs électromagnétiques, UV, IR…
Risque d'origine électrique. 1
De manière générale, les câbles électriques sont soumis à de nombreuses contraintes
(arrachages…) et souvent utilisés en milieu humide : électrisation ou électrocution
Risque d'incendie, d'explosion0.
Risque lié au travail en atmosphère confinée0
Chimiques4
Lessive :irritant, caustique, allergisant (Tableau N°65 Lésions eczématiformes de mécanisme
allergique en raison de la présence de chlorure de didécyldiméthylammonium) pour FIBROR
Xn ,Xi , pour NEUTROLINGE ( MP84)
Toutes les fiches de sécurité ont pu nous être communiquées, ces produits sont toujours
choisis selon la démarche « PMUC » de toutes les INB.
Biologiques1
Bactériologiques et parasitologiques ( au contact des tenues et chaussures)
Organisationnels1 :
Horaire de travail :
-hors arrêt de tranche : 6h-13h pour 3 salariés
-en arrêt de tranche : travail posté en 2x8 5h-13h et 13h-21h pour 6 salariés.
Contrainte temporelle, imprévus,
Temps d’attente pour exécution du travail
Autres :
Psychosociaux1 :
Pas de données
5 PREVENTION
5.1 PREVENTION COLLECTIVE
Aspiration et ventilation de la laverie
Mise en place d'une douche de sécurité et d'un lave oeil
Mise à disposition de moyens de manutentions adaptés envisager des
chariots à plateau élévateur
Pour diminuer ces contraintes posturales, il a été mis en place un plateau de fond qui s'élève
au fur et à mesure que le poids du linge diminue, évitant ainsi ces positions penchées en
avant délétères pour le dos des opérateurs.
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5.2 Prévention individuelle
Port d’E.P.I. (2)
Lorsque l'exposition ne peut être évitée, l'employeur définit les mesures individuelles de
protection qui permettent de ramener les doses reçues à un niveau aussi bas que
raisonnablement possible (R. 4452-24). Il met à la disposition des travailleurs, en tant que
de besoin, les équipements de protection individuelle (EPI) appropriés et veille à leur
utilisation effective (R. 4321-4) et assure leur entretien (R. 4323-95).
( http://www.asn.fr/index.php/Les-actions-de-l-ASN/La-reglementation/Cadre-
legislatif/Circulaires-directives-instructions-guides/Circulaire-DGT-ASN-n-04-du-21-
avril-2010)
Le médecin du travail peut formuler toute proposition à l’employeur quant au choix des EPI en
prenant en compte leurs modalités d’utilisation (R 4456-16).
A ŔDéfinition
a-Au sens de la directive, un EPI désigne :
•Un dispositif porté ou tenu par une personne en vue de la protéger contre des risques
susceptibles de menacer sa santé ou sa sécurité
•Un ensemble de dispositifs associés de façon solidaire
•Des composants interchangeables d’un EPI, spécifiques et indispensables à son bon
fonctionnement
b-Un EPI doit tenir compte des dimensions d’acceptabilité psychologique
http://www.sfrp.asso.fr/IMG/pdf/05-Aldrovandi.pdf
L’usage de tenue complémentaire doit devenir un réflexe quelque soit l urgence d une
intervention, tout en sachant qu elle diminue certains risques sans toutefois les su pprimer.
usage complémentaire réflexe l’urgence d’une qu’elle diminue certains risques sans
toutefois les supprimer
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Tenue de base :
Sur-tenue type Tyvek :
Le Tyvek est un textile non-tissé de fibres de polyéthylène à haute densité (HDPE) d'une
épaisseur entre 0,5 et 10 μm. Après extrusion, les fibres sont disposées de façon
aléatoire et non-directionnelle et ensuite consolidées sans liant sous pression par un
procédé thermique.
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Autres :
Les gants de protection contre les risques chimiques :
La résistance d’un gant de protection n’est pas universelle
•Elle est limitée dans le temps
•Il est donc essentiel :
de choisir le gant en fonction des produits manipulés
de respecter les consignes d’utilisation
Protection anti-bruit.
En conclusion :moyens de prévention
6. Formation, sensibilisation
*au risque radiologique
*à la manutention
*à l'utilisation des produits de lavage et de décontamination
*à la chaleur :
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CONCLUSION
Pendant notre stage pratique, il nous a été permis :
-d'assister à de nombreuses réunions préparatoires aux arrêts de tranche,
-d'échanger avec tous les acteurs de prévention,
-d'avoir un aperçu du vécu du travail des salariés et des cadres, centrale en marche et en
arrêt de tranche,
- en bref, de vivre le travail au quotidien dans une industrie nucléaire de base , et la laverie
nous est apparue un exemple de gestion des problèmes dans une centrale nucléaire.
En effet, une activité qui semble annexe dans la marche d'une centrale nucléaire pour le
néophyte, est en fait l'objet constant d'investissements pour améliorer le service, la
gestion des coûts, et la diminution des déchets. Cette gestion des déchets qui à l'heure
actuelle fait couler beaucoup d'encre et qui remet en cause la pérennité du choix de
l'énergie nucléaire, est cependant un souci permanent des responsables des centrales
nucléaires.
Page 52 sur 53
Bibliographie
-1-activité de la blanchisserie à la centrale nucléaire de CRUAS :mémoire pour l’obtention
de l’attestation de formation à la surveillance des travailleurs des industries nucléaires de
base ,1998, DR CATASTINI Jacques, Dr CHARRIER Danielle,Dr SELLIER Patricia.
2- Production d’électricité : http://www.asn.fr/index.php/Les-activites-controlees-par-l-
ASN/Production-d-Electricite
3-mémento de la radioprotection en exploitation : EDF-2004 :
http://www.edf.com/html/pres_nuc/memento2009/index.html
-Circulaire DGT/ASN n° 04 du 21 avril 2010 relative aux mesures de prévention
des risques d’exposition aux rayonnements ionisants : 4-http://www.asn.fr/index.php/Les-
actions-de-l-ASN/La-reglementation/Cadre-legislatif/Circulaires-directives-instructions-
guides/Circulaire-DGT-ASN-n-04-du-21-avril-2010
-5.TRAVAIL EN AMBIANCE THERMIQUE CHAUDE
Dr. Catherine BAILLOEUIL Médecin du Travail au SCAST et Tricastin
Dr. Dominique FRISON Médecin du Travail AST Grand Lyon Journée AMTSN du 21 Mai
2010
-6. http://www.inrs.fr/inrs-pub/inrs01.nsf/intranetobject-
accesparreference/tf%2087/$file/tf87.pdf
-7 Etude sur les dosimétries dans le cadre de l'enquête STED Rhône-Alpes : INRS
Documents pour le médecin du travail N° 79trimestre 1999
-8 Retour d’expérience sur les portiques de contrôle dans les INB d’EDF.
http://www.sfrp.asso.fr/IMG/pdf/16-VALENDRU_Nicolas.pdf
-9 INSTALLATIONS NUCLEAIRES DE SAIN T-ALBAN / SAINT-MAURICE rapport 2008 EDF
-10 formation des médecins du travail GIIN-PROMINF,2 Suivi médical des salariés exposés aux rayonnements
ionisants(arrêté du 28/08/1991) Dr A.PETREQUIN-E.LAPORTE
-11 Contamination vestimentaire détectée au portique de contrôle radiologique de sortie du site :
http://www.asn.fr/index.php/content/view/full/119407
-12 aptitude des salaries exposes aux rayonnements ionisants, http://www-sante.ujf-
grenoble.fr/SANTE/alpesmed/evenements/rns/Rencontres_nuclaires_annees_precedentes/renc
ontresnucleaires2009/pdf/02_DJ_Gambini.pdf
-13 Rayonnements ionisants, INRS http://www.inrs.fr/inrs-pub/inrs01.nsf/IntranetObject-
accesParReference/INRS-FR/$FILE/fset.html
-14 Prévention des risques
-15Intervention médicale en cas d’événement nucléaire ou radiologique
-16 CANEVAS d’étude de poste Dr TIBERGUENT
-17 groupe de coordination études de postes Ŕ métiers du nucléaire : trame
-18 Fichier d’activités en centrale nucléaire- Dr PETREQUIN DR FRISON
-19 : Études de poste et radioprotection,
Journée de la Société française de radioprotection
6 avril 2006, Paris
-20 Place du médecin du travail dans la réglementation , Patricia MALADRY
Inspection Médicale du Travail et de la Main d’Œuvre
Direction Générale du Travail
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Mémoire pour l'obtention de l'attestation de formation à la surveillance des travailleurs
des industries nucléaires de base.
Bien que l'activité de la laverie soit commune à toutes les centrales, nous nous sommes
attachés dans ce mémoire à étudier l'activité propre de la laverie fonctionnant sur la
centrale nucléaire de SAINT ALBAN