Engraissement - Productions Animales

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J. AGABRIEL J.P. GAREL* J. LASSAGAS M. PETIT Y. Vantomme, P. Maronne F. Decuq INRA Laboratoire Lactation et Elevage des Ruminants Theix 63122 Saint-GenĂšs Champanelle * INRA Domaine de Marc:enat 15190 Condat ! ! INRA Domaine des Razats 63820 I,aqueuille Engraissement des vaches de rĂ©forme du troupeau allaitant en conditions de montagne Augmenter la valeur commerciale des vaches de rĂ©forme nĂ©cessite souvent de les engraisser. Dans les Ă©levages de montagne, l’engraissement est difficile Ă  maĂźtriser car la ration est le plus souvent Ă  base de foin, de qualitĂ© trĂšs variable suivant les conditions de rĂ©colte. L’amĂ©lioration et la sĂ©curitĂ© du revenu tirĂ© du troupeau allaitant passe par une diversifica- tion des productions adaptĂ©e aux conditions locales. En zone de montagne, Ă  partir des trou- peaux de race rustique, il est par exemple pos- sible de produire, en plus des broutards de 9 mois, des mĂąles Ă©levĂ©s et engraissĂ©s jusqu’à 18-24 mois, avec des rations Ă  base d’ensilage d’herbe ou de foin (Micol 1989). On peut aussi chercher Ă  mieux valoriser les vaches de rĂ©forme qui, d’aprĂšs les rĂ©seaux d’observations en ferme, sont souvent vendues Ă  un poids et un Ă©tat insuffisants (Cayla et ai 1990). Dans des conditions favorables de plaine, des vaches initialement trĂšs maigres (note 1/5) peu- vent ĂȘtre engraissĂ©es en 70 jours et reprendre 85 kg environ pour produire des carcasses lourdes (350 kg) d’état suffisant (19 % de dĂ©pĂŽts adipeux : Malterre et al 1989, Dumont et al 1991). Ces vaches peuvent alors reprĂ©senter prĂšs du quart des recettes lorsque l’engraisse- ment se passe de maniĂšre satisfaisante (Lherm et al 1988). Mais les exploitations d’altitude, strictement herbagĂšres, ne produisent pas d’en- silage de maĂŻs et doivent se satisfaire de four- rages Ă  concentration Ă©nergĂ©tique moins Ă©le- vĂ©e. Les objectifs de cette Ă©tude sont de dĂ©crire les conditions nĂ©cessaires pour produire Ă  l’auge des carcasses d’état d’engraissement optimal pour le marchĂ©, lorsque le rĂ©gime ali- mentaire est Ă  base de foin. Ce problĂšme se pose pour diffĂ©rents types de vaches allaitantes, notamment la Salers et la Limousine, qui peu- vent se trouver en dĂ©but d’engraissement en Ă©tats trĂšs variables et Ă  des stades physiologi- ques diffĂ©rents (taries ou en gestation). Conditions expĂ©rimentales L’étude a Ă©tĂ© conduite pendant 3 ans (1988- 1990) en utilisant l’ensemble des vaches rĂ©for- mĂ©es des troupeaux des domaines INRA de Marcenat (Cantal) et Laqueuille (Puy-de-DĂŽme) situĂ©s tous les deux entre 1000 et 1500 mĂštres d’altitude. Elle a portĂ© sur 118 vaches au total sur les deux domaines : 86 Salers et 32 Limousines, RĂ©sumĂ© _ Cent dix-huit vaches (86 de race Salers et 32 Limousines) ont Ă©tĂ© mises en expĂ©- rience pendant 3 ans sur les domaines INRA de Marcenat (Cantal) et Laqueuille (Puy-de-DĂŽme) pour connaĂźtre les conditions de production de carcasses de vaches de rĂ©forme lorsque le rĂ©gime alimentaire est Ă  base de foin. Les foins, de valeur alimentaire trĂšs variable (DMO entre 58,5 et 64,0), ont Ă©tĂ© rĂ©coltĂ©s par beau temps, en demi-montagne (1000 m). C’est l’évolution de l’état d’engraissement moyen (note 3,5 - 4,0 sur 5) qui a dĂ©terminĂ© la date d’abattage. Les vaches Salers d’état initial moyen (note 2 Ă  2,5) ont ainsi produit des car- casses de 350 kg environ, en 55-60 jours d’engraissement, en ingĂ©rant de 2,0 Ă  2,2 kg MS/100 kg poids vif/j. Il a fallu complĂ©menter le fourrage avec un mini- mum de 5 kg/j de concentrĂ© pour obtenir des reprises de poids de l’ordre de 1000 - 1100 g/j et Ă  l’abattage une proportion de dĂ©pĂŽts adipeux de 16 Ă  17 % dans la masse corporelle, soit 19 Ă  20 % dans la carcasse (DACA). Lorsque les Ă©tats d’engraissement initiaux sont plus faibles, allonger la durĂ©e d’engraissement ne modifie pas la croissance moyenne d’un lot, et permet d’ob- tenir des carcasses d’état et de poids comparables : il faut compter au minimum 12 jours supplĂ©mentaires d’engraissement pour un Ă©cart initial de 0,8 points de note. De mĂȘme, diminuer l’apport de concentrĂ© Ă  3 kg/j allonge la durĂ©e d’en- graissement de 10 jours environ et n’entraĂźne que peu de diffĂ©rence de poids et d’état final des carcasses. Dans les mĂȘmes conditions d’engraissement, les carcasses des vaches Limou- sines sont d’un poids satisfaisant (330 kg) mais d’un Ă©tat insuffisant (15 % DACA). Le faible niveau d’ingestion de foin (10 % de moins que les Salers) limite l’énergie disponible pour l’engraissement. Pour ce type de vaches il faut s’assu- rer d’une excellente qualitĂ© des fourrages de base, et distribuer plus de 50 % de la ration sous forme de concentrĂ©.

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J. AGABRIEL J.P. GAREL*J. LASSAGAS M. PETIT

Y. Vantomme,P. Maronne F. Decuq

INRA Laboratoire Lactation et Elevagedes RuminantsTheix 63122 Saint-GenĂšs Champanelle* INRA Domaine de Marc:enat15190 Condat! ! INRA Domaine des Razats63820 I,aqueuille

Engraissementdes vaches deréforme dutroupeau allaitanten conditionsde montagne

Augmenter la valeur commerciale des vaches de rĂ©forme nĂ©cessite souventde les engraisser. Dans les Ă©levages de montagne, l’engraissement estdifficile Ă  maĂźtriser car la ration est le plus souvent Ă  base de foin, dequalitĂ© trĂšs variable suivant les conditions de rĂ©colte.

L’amĂ©lioration et la sĂ©curitĂ© du revenu tirĂ©du troupeau allaitant passe par une diversifica-tion des productions adaptĂ©e aux conditionslocales. En zone de montagne, Ă  partir des trou-peaux de race rustique, il est par exemple pos-sible de produire, en plus des broutards de 9mois, des mĂąles Ă©levĂ©s et engraissĂ©s jusqu’à18-24 mois, avec des rations Ă  base d’ensilaged’herbe ou de foin (Micol 1989). On peut aussi

chercher Ă  mieux valoriser les vaches derĂ©forme qui, d’aprĂšs les rĂ©seaux d’observationsen ferme, sont souvent vendues Ă  un poids etun Ă©tat insuffisants (Cayla et ai 1990).

Dans des conditions favorables de plaine, desvaches initialement trĂšs maigres (note 1/5) peu-vent ĂȘtre engraissĂ©es en 70 jours et reprendre85 kg environ pour produire des carcasses

lourdes (350 kg) d’état suffisant (19 % dedĂ©pĂŽts adipeux : Malterre et al 1989, Dumont etal 1991). Ces vaches peuvent alors reprĂ©senterprĂšs du quart des recettes lorsque l’engraisse-ment se passe de maniĂšre satisfaisante (Lhermet al 1988). Mais les exploitations d’altitude,strictement herbagĂšres, ne produisent pas d’en-silage de maĂŻs et doivent se satisfaire de four-rages Ă  concentration Ă©nergĂ©tique moins Ă©le-vĂ©e.

Les objectifs de cette étude sont de décrireles conditions nécessaires pour produire à

l’auge des carcasses d’état d’engraissementoptimal pour le marchĂ©, lorsque le rĂ©gime ali-mentaire est Ă  base de foin. Ce problĂšme sepose pour diffĂ©rents types de vaches allaitantes,notamment la Salers et la Limousine, qui peu-vent se trouver en dĂ©but d’engraissement enĂ©tats trĂšs variables et Ă  des stades physiologi-ques diffĂ©rents (taries ou en gestation).

Conditions expérimentales

L’étude a Ă©tĂ© conduite pendant 3 ans (1988-1990) en utilisant l’ensemble des vaches rĂ©for-mĂ©es des troupeaux des domaines INRA deMarcenat (Cantal) et Laqueuille (Puy-de-DĂŽme)situĂ©s tous les deux entre 1000 et 1500 mĂštresd’altitude.

Elle a porté sur 118 vaches au total sur lesdeux domaines : 86 Salers et 32 Limousines,

Résumé _

Cent dix-huit vaches (86 de race Salers et 32 Limousines) ont Ă©tĂ© mises en expĂ©-rience pendant 3 ans sur les domaines INRA de Marcenat (Cantal) et Laqueuille(Puy-de-DĂŽme) pour connaĂźtre les conditions de production de carcasses devaches de rĂ©forme lorsque le rĂ©gime alimentaire est Ă  base de foin.Les foins, de valeur alimentaire trĂšs variable (DMO entre 58,5 et 64,0), ont Ă©tĂ©rĂ©coltĂ©s par beau temps, en demi-montagne (1000 m). C’est l’évolution de l’étatd’engraissement moyen (note 3,5 - 4,0 sur 5) qui a dĂ©terminĂ© la date d’abattage.Les vaches Salers d’état initial moyen (note 2 Ă  2,5) ont ainsi produit des car-casses de 350 kg environ, en 55-60 jours d’engraissement, en ingĂ©rant de 2,0 Ă 2,2 kg MS/100 kg poids vif/j. Il a fallu complĂ©menter le fourrage avec un mini-mum de 5 kg/j de concentrĂ© pour obtenir des reprises de poids de l’ordre de1000 - 1100 g/j et Ă  l’abattage une proportion de dĂ©pĂŽts adipeux de 16 Ă  17 %dans la masse corporelle, soit 19 Ă  20 % dans la carcasse (DACA).Lorsque les Ă©tats d’engraissement initiaux sont plus faibles, allonger la durĂ©ed’engraissement ne modifie pas la croissance moyenne d’un lot, et permet d’ob-tenir des carcasses d’état et de poids comparables : il faut compter au minimum12 jours supplĂ©mentaires d’engraissement pour un Ă©cart initial de 0,8 points denote. De mĂȘme, diminuer l’apport de concentrĂ© Ă  3 kg/j allonge la durĂ©e d’en-graissement de 10 jours environ et n’entraĂźne que peu de diffĂ©rence de poids etd’état final des carcasses.

Dans les mĂȘmes conditions d’engraissement, les carcasses des vaches Limou-sines sont d’un poids satisfaisant (330 kg) mais d’un Ă©tat insuffisant (15 %DACA). Le faible niveau d’ingestion de foin (10 % de moins que les Salers) limitel’énergie disponible pour l’engraissement. Pour ce type de vaches il faut s’assu-rer d’une excellente qualitĂ© des fourrages de base, et distribuer plus de 50 % dela ration sous forme de concentrĂ©.

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ces derniĂšres n’étant prĂ©sentes qu’à Marcenat.Ces vaches avaient en moyenne terminĂ© leur 4’’lactation. Un premier protocole expĂ©rimental aĂ©tĂ© appliquĂ© au cours des deux premiĂšresannĂ©es (n= 40 puis 34) qui a permis de dĂ©finirles niveaux de complĂ©mentations nĂ©cessaires Ă apporter en fonction de la qualitĂ© des foins dis-ponibles. La troisiĂšme annĂ©e d’expĂ©rience, undeuxiĂšme protocole (n- 44) a permis de prĂ©ci-ser les effets respectifs de la durĂ©e d’engraisse-ment et des niveaux d’apport d’aliment concen-trĂ© lorsque l’état d’engraissement initial desvaches varie (tableau 1).

Constitution des lots

Dans chaque domaine, aprÚs la rentrée à

l’étable, les lots de vaches ont Ă©tĂ© constituĂ©s audĂ©but de l’expĂ©rience sur les critĂšres suivants :race, numĂ©ro de lactation, poids et Ă©tat d’en-

graissement estimé par maniements (noteallant de 0 à 5).

Expériences 1 et 2Deux lots de vaches Salers vides ou en état

précoce de gestation ont reçu respectivement4,8 (lot H) et 2,6 kg (lot B) de MS de concentré.Cet aliment est constitué de 75 à 85 °/! de maïs

grain et le reste en tourteau de soja.

Au domaine de Marcenat, un lot supplĂ©men-taire de vaches au trois derniers mois de la ges-tation (lot Ge) a pu ĂȘtre constituĂ©. Il a reçu sys-tĂ©matiquement le niveau H. Sur ce domaine ona pu Ă©galement disposer d’un lot de vachesLimousines Ă  diffĂ©rents stades physiologiques(lot Li) qui a toujours reçu le niveau H.

Expérience 3Les lots ont été constitués à partir de la note

initiale d’état d’engraissement, en diffĂ©renciantles vaches en Ă©tat satisfaisant (lots G) de noteĂ©gale ou supĂ©rieure Ă  2,0 et les vaches en Ă©tatplus mĂ©diocre (note entre 1,0 et 2,0 - lots M).L’écart moyen de note (G-M) est de 1 point Ă Laqueuille et de 0,6 points Ă  Marcenat.Dans chaque implantation, les lots ont reçu

le niveau Ă©levĂ© (H) ou bas (B) d’aliment concen-trĂ©, pour crĂ©er 4 groupes GH, GB, MH, MB.

A Marcenat, les Limousines et les Salers ontĂ©tĂ© rĂ©parties dans chaque groupe, mais, du faitde la rĂ©partition des Ă©tats initiaux, le lot GB n’apas pu ĂȘtre constituĂ© en race Limousine.

Régimes alimentaires,nature des fourrages utilisés

Les foins ont Ă©tĂ© rĂ©coltĂ©s par beau temps, surles domaines expĂ©rimentaux (1000-1200 m)entre le 24 juin et le 15 juillet pour le premiercycle et avant le 10 septembre pour ledeuxiĂšme cycle. Leurs caractĂ©ristiques chimi-ques et leurs valeurs nutritives sont rĂ©capitu-lĂ©es dans le tableau 2 ; leurs valeurs nutritivesont Ă©tĂ© calculĂ©es Ă  partir des Ă©quations de prĂ©-vision INRA 1988. Les digestibilitĂ©s de lamatiĂšre organique obtenues sur moutons souli-gnent les variabilitĂ©s rencontrĂ©es : entre 58,5 et64,0 pour les premiĂšres coupes et entre 63,3 et69,0 pour les deuxiĂšmes, malgrĂ© des rĂ©coltesprĂ©coces compte tenu de l’altitude des par-celles.

La valeur Ă©nergĂ©tique des rations a Ă©tĂ© esti-mĂ©e en tenant compte d’une interaction four-rage-concentrĂ© identique Ă  celle observĂ©e survaches laitiĂšres (Vermorel et al 1987).

Les animaux placés en stabulation entravéerecevaient individuellement deux repas par

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jour, le matin vers 9 heures et le soir vers 16heures. Au dĂ©but de chaque repas la moitiĂ© del’aliment concentrĂ© Ă©tait distribuĂ©e.

Dans les deux implantations, le fourrage Ă©taitdistribuĂ© Ă  volontĂ© en admettant 10 % de refus.A Laqueuille il s’agissait d’un mĂ©lange du foinde 1er cycle (2/3 environ) et du foin de 2‘’ cycle(1/3).

Les quantités de foin ingérées ont été mesu-rées individuellement 4 jours par semaine, parpesées des quantités distribuées et refusées. Lateneur en matiÚre sÚche des fourrages distri-bués et refusés a été mesurée une fois parsemaine.

DĂ©roulement de l’expĂ©rienceet conditions d’abattage

Les vaches des deux domaines ont Ă©tĂ© ren-trĂ©es Ă  l’étable, en stabulation entravĂ©e indivi-duelle, dans le courant du mois de novembre(du 3 au 27/11 selon les annĂ©es et les lieuxd’expĂ©rience). Elles ont d’abord reçu un rĂ©gimefixe comprenant 8 kg de foin et 0,5 kg d’ali-ment concentrĂ© ; cela a permis de faire la pesĂ©ede mise en lot sur un rĂ©gime commun Ă  toutes.Ce jour est considĂ©rĂ© comme le dĂ©marrage del’engraissement, puisque trĂšs rapidement (entrois jours) les vaches ont Ă©tĂ© placĂ©es sur leursrĂ©gimes expĂ©rimentaux respectifs. Pendanttoute la durĂ©e de l’expĂ©rience les vaches ontensuite Ă©tĂ© pesĂ©es deux fois par semaine tou-jours Ă  la mĂȘme heure (14h). Les gains de poidsont Ă©tĂ© estimĂ©s individuellement par rĂ©gressionlinĂ©aire ou quadratique, aprĂšs correction pourcelles qui Ă©taient gestantes de l’évolution dutractus gĂ©nital (foetus + enveloppes) (INRA1978).

’

C’est l’évolution de l’état d’engraissementmoyen des lots qui a dĂ©terminĂ© leur dated’abattage : une fois arrivĂ©es Ă  un Ă©tat jugé« optimum » (note 3,5-4,0 sur 5) les vachesĂ©taient toutes envoyĂ©es Ă  l’abattoir de Theix.A l’abattage les principaux organes, Ă©lĂ©ments

du « cinquiĂšme quartier » et contenus digestifsont Ă©tĂ© pesĂ©s sĂ©parĂ©ment. Les diffĂ©rents dĂ©pĂŽtsadipeux ont fait l’objet d’une dissection parti-culiĂšre ; la sixiĂšme cĂŽte de la carcasse a Ă©tĂ© prĂ©-

levée et disséquée à part pour estimer la com-position en différents tissus (muscles, gras, os)de la carcasse entiÚre.

RĂ©sultats et discussion

DurĂ©e d’engraissementPour atteindre en vif l’état d’engraissement

recherchĂ©, la durĂ©e expĂ©rimentale a variĂ© selonles lots et les annĂ©es en fonction de l’état initialet du niveau de complĂ©mentation (figure 1),mais aussi en fonction du stade physiologique

A mĂȘme apportde concentrĂ©,l’engraissement doitĂȘtre prolongĂ©d’environ 11 jourspour compenser1 point d’écart denote d’état initiale.

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et de la race. Elle est en moyenne de 56 et 80jours pour les lots H et B (moyenne des don-nées individuelles des deux sites), et de 63

jours pour les vaches Limousines (tableau 4).En prenant l’expĂ©rience 3 comme exemple, il

a fallu en moyenne 57 jours d’engraissementpour que les vaches du lot GH (lot de rĂ©fĂ©rence)atteignent l’état souhaitĂ©, 11 jours de plus pourcelles des lots GB ou MH, et 22 jours supplĂ©-mentaires pour celles du lot MB. Dans ce dispo-sitif expĂ©rimental il n’y a pas eu d’interactionsignificative entre les deux facteurs, niveau ali-mentaire et Ă©tat initial : leurs effets se sontadditionnĂ©s.

La durĂ©e d’engraissement plus courte desvaches Salers gestantes est due pour partie Ă leur Ă©tat initial lĂ©gĂšrement plus Ă©levĂ©, maisaussi Ă  la nĂ©cessitĂ© de les abattre avant le

vĂȘlage.

Quantités ingérées

Effets de la qualité du foin et du niveaude la complémentation :

Pour une mĂȘme race, et pour des lots d’étatinitial comparable recevant la mĂȘme complĂ©-mentation, les quantitĂ©s ingĂ©rĂ©es varient, sur

un mĂȘme site, de 10 Ă  20 % selon la qualitĂ© dufoin (tableau 3).

Si les foins de mĂ©diocre qualitĂ© (par exempleMarcenat 1) sont ceux qui s’ingĂšrent le moins,la grande variabilitĂ© de l’ingestibilitĂ© n’est

qu’en partie expliquĂ©e par les variations deDMO. Les quantitĂ©s ingĂ©rĂ©es de mĂ©lange foin-regain ont, par exemple, toujours Ă©tĂ© supĂ©-rieures aux quantitĂ©s ingĂ©rĂ©es du foin seul.Ainsi dans les expĂ©riences « Laqueuille 3 » et« Marcenat 2 », les quantitĂ©s ingĂ©rĂ©es des foindiffĂšrent de 0,2 kg MS/100 kg PV (10 % d’écart)en ayant des DMO comparables. Une explica-tion pourrait se trouver dans la stimulation del’appĂ©tit que peut procurer un mĂ©lange foin +regain par rapport au foin seul, mĂȘme distribuĂ©en deux repas.

Il est possible aussi que, malgrĂ© une propor-tion importante de tourteau de soja dans laration, une part de la variabilitĂ© des rĂ©sultatsprovienne des diffĂ©rences de teneur enmatiĂšres azotĂ©es des fourrages. La teneur enMAT des foins de Marcenat ne dĂ©passait pas12 % . Peut-ĂȘtre n’y avait-il alors pas suffisam-ment d’azote pour optimiser le fonctionnementdu rumen ?

Les suppléments de 2,2 (Laqueuille) et 1,8(Marcenat) kg de concentré apportés aux lots Hpar rapport aux lots B, se sont traduit, selon leslieux et les années, par des diminutions desquantités de foin ingérées variables de 0 à 2,3kg ! Les taux de substitution (TS) fourrages-concentrés calculés entre lots, vont de 0 (addi-tion complÚte : expérience 1 Marcenat) à 0,9(substitution presque totale : expérience 3Laqueuille). ).

Si une substitution nulle s’observe avec lesfoins mĂ©diocres (Marcenat 1), elle s’observeaussi avec de bons foins (Marcenat 3). Inverse-ment une substitution quasi totale (Laqueuille3) ne s’observe pas avec le foin le plus digesti-ble.

En moyenne, sur l’ensemble des trois expĂ©-riences le TS est de 0,6 Ă  Laqueuille pour unevaleur d’encombrement moyenne du mĂ©langede foins de 1,06 UEB, ce qui correspond auxvaleurs marginales fournies par le modĂšle uti-lisĂ© pour les jeunes bovins Ă  l’engrais recevantde 20 Ă  30 % de concentrĂ© dans la ration (0,61 ;Geay et al 1988). Pour les foins de Marcenat leTS est de 0,2 en moyenne, mais, pour unencombrement de 1,15 UEB/kg MS, le modĂšleproposerait un taux de substitution supĂ©rieur(0,5).

Effets de la durĂ©e d’engraissement tEn prenant les lots B comme exemple (figure

2), le niveau d’ingestion des vaches Salers n’apas beaucoup variĂ© du dĂ©but au 60&dquo;’ jour d’ex-pĂ©rience :

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- avec les moins bons foins, (Marcenat 1) les

quantitĂ©s ingĂ©rĂ©es augmentent plutĂŽt rĂ©guliĂšre-ment (+ 1 kg/jour),de maniĂšre quasiment pro-portionnelle au poids, sans qu’un palier soit

atteint ;- avec les meilleurs, les niveaux d’ingestion defoin sont trĂšs Ă©levĂ©s et peuvent dĂšs le dĂ©but

dĂ©passer 10 kg/jour, sans qu’il y ait de pĂ©rioded’adaptation. Puis les quantitĂ©s ingĂ©rĂ©es dimi-nuent rĂ©guliĂšrement au delĂ  du 30’’ ou du 50&dquo;

jour (Marcenat 2 et 3) d’environ 0,3 kg parsemaine. Le niveau d’ingestion n’est alors plusproportionnel Ă  l’évolution du poids des vachescomme l’avaient observĂ© Malterre et al (1989)ou Dumont et al (1991), avec de vaches rece-vant de l’ensilage de maĂŻs.

Figure 2. Evolution des quantitĂ©s de foin ingĂ©rĂ©esau cours de la pĂ©riode d’engraissement (vachesSalers des lots B, Marcenat). ).

kg MS11 année 2

10

! !o! !!!<T’!o/!/9 - annĂ©e 3

8

7

année 1

60 10 20 30 40 50 60 70

jours

Pour les vaches gestantes (lots Ge), cettebaisse s’accĂ©lĂšre en fin d’expĂ©rience et peut aubout du compte atteindre 2 kg de MS parsemaine. Chez les vaches Limousines la dimi-nution du niveau d’ingestion semble rĂ©guliĂšredĂšs le dĂ©but de l’expĂ©rience quelles que soientles annĂ©es.

Influence du type d’animalOn a pu Ă©tudier sĂ©parĂ©ment les effets de la

race, de l’état physiologique et de l’état d’en-graissement initial sur les quantitĂ©s ingĂ©rĂ©es :Pour un mĂȘme foin, un mĂȘme Ă©tat initial, et

une mĂȘme proportion de concentrĂ© dans laration, les vaches Limousines ont un niveaud’ingestion infĂ©rieur de 6 % Ă  10 % Ă  celui desSalers (1,89 vs 2,11 kg de MS/100 kg de poidsvif). Cet Ă©cart se retrouve sur les vaches videsou gestantes de la 1Ăšre Ă  la 3’ annĂ©e d’expĂ©-rience. Ce rĂ©sultat conforte ceux observĂ©s surles gĂ©nisses, les vaches en production ou lesmĂąles Ă  l’engrais de cette race. (Micol et BĂ©ran-ger 1981, Agabriel et al 1987, Petit et al 1987).

Les vaches gestantes, toutes conditions expĂ©-rimentales identiques par ailleurs, n’ingĂšrentpas significativement moins que les vachesvides des autres lots. L’ingestion ne diminueque sur les vaches trĂšs proches du terme et seu-lement au cours des derniĂšres semaines d’en-graissement : la quantitĂ© ingĂ©rĂ©e moyenne au

cours de l’engraissement n’en est que peuaffectĂ©e.

Entre lots, sur les huit premiĂšres semainesd’engraissement de l’expĂ©rience 3, l’ingestionpar les vaches initialement maigres (M) est,rapportĂ©e au poids vif, supĂ©rieure en moyennede 6 % Ă  celle des lots initialement gras (G). CetĂ©cart est lĂ©gĂšrement plus Ă©levĂ© pour les lots H(+ 4 Ă  8 % selon l’implantation et les races) quepour les lots B (+ 1 Ă  4 %). Sur des vaches enproduction, nous avions dĂ©jĂ  observĂ© des Ă©cartsde quantitĂ© de foin ingĂ©rĂ© du mĂȘme ordre d’im-portance : 16 % pour 1,6 point de note (Aga-briel et Petit 1987). Il faut toutefois soulignerque dans cette expĂ©rience les Ă©tats d’engraisse-ment Ă©taient crĂ©Ă©s aprĂšs la mise en lot, alors

que dans celles présentées ici les vaches ont étémises en lot sur des états existants.

Les capacitĂ©s d’ingestion (CI) des vaches ontĂ©tĂ© exprimĂ©es en UEB Ă  partir des mesures des7 premiĂšres semaines d’expĂ©rience, et de lavaleur des foins (tableau 1). Nous avons aussiretenu le modĂšle de substitution fourrage-concentrĂ© (TS) prĂ©cĂ©demment citĂ©.

La figure 3 exprime les 113 valeurs retenuesen fonction des poids moyens des vaches aucours de l’engraissement. La capacitĂ© d’inges-tion a pu ĂȘtre exprimĂ©e sous la forme d’unmodĂšle prĂ©visionnel linĂ©aire dĂ©pendant de cepoids vif (PV exprimĂ© par 100 kg), de l’état

d’engraissement initial (NI sur 5), de la race etde l’ñge. Pour ce dernier facteur, qui ressort Ă  lalimite de la signification, nous avons considĂ©rĂ©trois classes diffĂ©rentes : les jeunes vaches de 4ans (Ăąge 1), celles de 5 Ă  9 ans (Ăąge 2), enfincelles de 10 ans et plus (Ăąge 3).

RapportĂ© au poidsvif, le niveaud’ingestionest supĂ©rieurd’en moyenne 6 %chez les vachesinitialement tmaigres.

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Les Salers et lesLimousines ont

repris 58 et 46 kgpour des poids vifsinitiaux de 624 et

546 kg.

On obtient:

Les interactions entre facteurs ou entre fac-teur et covariables ne sont pas significatives.Dans ces conditions la CI moyenne ajustée

d’une vache Salers de 650 kg en Ă©tat moyen(note 2,5) engraissĂ©e aprĂšs sa 5P lactation seraitde 13,8 UEB, et celle d’une Limousine de 580kg de 11 UEB, soit 11 % de moins Ă  mĂȘme

poids. Notre modùle surestime la CI de 0,8 UEBpar rapport aux recommandations de 1988.Cela peut provenir soit de l’estimation de lavaleur UEB des foins, soit d’une surestimationdu taux de substitution.

L’effet du poids vif sur la CI (1,4) est trĂšsproche de celui relevĂ© par Petit (1988) pour laCI des vaches allaitantes en production (1,5),mais est supĂ©rieur Ă  celui retenu par Malterre(1988) pour des vaches de rĂ©forme : 1,0 UEB/100 kg PV. Mais, dans ces derniĂšres recomman-dations, l’effet de l’état initial n’était pas pris encompte, alors que le coefficient obtenu ici (-0,6UEB par point) est significatif et important. Ildoit ĂȘtre retenu lors du calcul de rationnementde ce type de vache.

Evolution des poids vifs.Gain de masse corporelleSur la durĂ©e totale de la pĂ©riode d’engraisse-

ment, les vaches Salers et Limousines ont

repris en moyenne 58 et 46 kg de poids vif cor-rigĂ©, pour un poids vif initial moyen de 624 kget 546 kg. Cela correspond Ă  des reprises jour-naliĂšres moyennes des lots comprises entre 0,8et 1,1 kg (Salers) et 0,7 et 1,0 kg (Limousines).Chez les Salers, les deux niveaux d’apports

énergétiques (11,3 et 10,3 UFL/j en moyenne)se traduisent en moyenne par des gains respec-tifs de 1,03 et 0,84 kg/jour (tableau 4).

Les vaches Limousines ont une croissance de0,77 kg/jour mais, du fait de leur faible niveau

d’ingestion, le niveau des apports Ă©nergĂ©tiquesest de 1,8 UFL infĂ©rieur Ă  celui des lots Salershomologues. Les deux annĂ©es d’expĂ©rimenta-tion auront montrĂ© la difficultĂ© d’engraisser desvaches Limousines sur un rĂ©gime « foin » lors-que ce dernier est de qualitĂ© moyenne, mĂȘmeavec 5 kg de concentrĂ© complĂ©mentaire. LesquantitĂ©s ingĂ©rĂ©es sont toujours faibles, et

l’énergie totale ingĂ©rĂ©e n’est pas suffisante pouratteindre les niveaux de performance Ă©levĂ©sobservĂ©s sur des rĂ©gimes Ă  base d’ensilage demaĂŻs avec ce type de vaches (Malterre et al

1989).Pour un apport total de 12,0 UFL, la reprise

journaliĂšre des vaches gestantes du lot Ge estde 0,85 kg/j (croissance corrigĂ©e des variationsde poids du foetus). Une bonne partie desnutriments ingĂ©rĂ©s par ces vaches, dont l’étatde gestation Ă©tait avancĂ©, (foetus de 28 kg enmoyenne Ă  l’abattage) a Ă©tĂ© utilisĂ©e pour le

dĂ©veloppement foetal aux dĂ©pens de la reprisede poids. On peut estimer l’apport « disponiblepour le gain de poids » Ă  10,2 UFL/j en calcu-lant les besoins de gestation Ă  partir des Ă©qua-tions INRA 1988. La gestation ramĂšne donc leniveau des apports Ă©nergĂ©tiques et les reprisesde poids correspondantes aux niveaux desvaches des lots B.

Le gain journalier Ă©volue avec le temps doncavec l’état d’engraissement instantanĂ© desvaches : Ă©levĂ© au dĂ©but, il diminue en fin d’en-

graissement (Malterre 1986 et 1989 par exem-ple). Dans nos essais, le point d’inflexion descourbes de croissance est atteint plus ou moinsrapidement suivant le niveau d’apports et l’étatinitial : au bout de 45 jours pour les lots « H »,si l’état initial est suffisant (GH), et 8 jours plustard, s’il est plus mĂ©diocre (MH). Pour les lots« B » ce point ne s’observe que sur les lots ini-tialement en bon Ă©tat (GB), et aprĂšs 55 joursd’expĂ©rience quand la note est supĂ©rieure Ă  3,0.

Par contre nous n’avons pas observĂ© d’in-fluence significative de l’état initial sur le gainjournalier moyen pendant la pĂ©riode d’engrais-sement : dans le troisiĂšme essai, sur les vachesSalers des lots M il n’est que lĂ©gĂšrement supĂ©-rieur (+ 5 %, non significatif) Ă  celui des

grasses. D’ailleurs, dans un modùle construitsur l’ensemble de la population (n = 115, figure

Page 7: Engraissement - Productions Animales

4) qui tenterait d’expliquer le GMQ par unecombinaison linĂ©aire de variables (apports,poids mĂ©tabolique, race, Ă©tat), la note d’état neressort pas comme un facteur discriminant.Dans ce modĂšle, Ă  mĂȘme niveau d’apports, lesSalers gagnent 0,135 kg/jour de plus que lesLimousines, et un gain moyen d’un kg/jourcorrespond Ă  5 UFL d’apports.La reprise de masse corporelle (poids vif -

contenu digestif) est la différence entre sa

mesure Ă  l’abattage, et son estimation initiale,en considĂ©rant le contenu digestif initial Ă©galau contenu final, aux variations d’ingestionprĂšs (4 kg / kg de MS en plus ou en moins,Agabriel et al 1988). La reprise de masse corpo-relle correspond Ă  celle de poids vif en Ă©tantinfĂ©rieure de 0,1 kg environ (tableau 5).

L’équivalent Ă©nergĂ©tique du kg de masse cor-porelle gagnĂ© entre les lots H et B serait alorsde 6,4 UFL, pour les vaches Salers comme pourles Limousines, indĂ©pendamment de l’état ini-tial. Ce rĂ©sultat est supĂ©rieur Ă  la valeur citĂ©e

par Chilliard et al (1987) pour la reconstitutiondes réserves de vaches laitiÚres.

L’estimation de la part de dĂ©pĂŽts adipeux(DA) dans la composition moyenne du kg degain est de 69 % chez les vaches Salers maisseulement 48 % chez les Limousines. Elle avaitĂ©tĂ© mesurĂ©e Ă  65 %, 68 % et 76 % sur desvaches Charolaises, Limousines et Holstein parRobelin et al (1990) dans des conditions plusintensives et plus longues d’engraissement.A l’abattage, la masse corporelle des lots H

Salers contient légÚrement plus de DA quecelle des autres lots (16,6 vs 15,5 % et 15,2 %,NS). Le kg gagné est donc aussi plus riche,enDA : 83 % vs 59 et 68 % respectivement pourles lots H, B et GE (NS), comme les variationsde la vitesse de reprise de poids le laissait pré-voir.

Carcasses obtenueset Ă©tat d’engraissement

Les poids moyens des carcasses chaudes(PCC) des lots Salers H et B sont homogĂšnes etatteignent 350-360 kg (tableau 6). Cela dĂ©mon-tre les possibilitĂ©s de cette race Ă  produire descarcasses de vaches d’un poids intĂ©ressantcommercialement.

Les poids des dĂ©pĂŽts adipeux de la carcasse(estimĂ©s par la dissection de la 6Ăšme cĂŽte) sontde 70 kg environ pour des poids de squelettesde la carcasse comparables (58 kg). L’objectifexpĂ©rimental visait Ă  abattre des vaches Ă  Ă©tatd’engraissement Ă©quivalent : cela a Ă©tĂ© atteintintra-race malgrĂ© la simplicitĂ© de l’indicateurutilisĂ© en vif (note d’état). Les dĂ©pĂŽts adipeuxde la carcasse (DACA) sont compris selon leslots entre 20,1 et 19,2 ’Yc, pour les deux lots H etB, sans toutefois que la diffĂ©rence soit significa-tive.

Dans ces conditions les rendements vrai

(poids carcasse chaude / poids vif vide) et lesrendement commerciaux (poids carcasse froide/ poids vif final) sont aussi trĂšs homogĂšnes.Le lot de vaches gestantes Ă©tait en moyenne

en meilleur Ă©tat initial que les deux autres lotsSalers. Par suite d’une durĂ©e d’engraissement

L’équivalentĂ©nergĂ©tique du gainde masse corporelleest de 6,4 UFLlkg.

Page 8: Engraissement - Productions Animales

Les carcassesobtenues sont depoids satisfaisant

dans les 2 races maisla proportion dedépÎts adipeux

pourrait ĂȘtre accruechez les Limousines.

plus limitĂ©e et d’une croissance plus faible, lescarcasses ont finalement exactement les mĂȘmescaractĂ©ristiques moyennes que celles des lots B.L’état comme les poids des carcasses sont doncacceptables (343 kg PCC et 19,0 % DACA), et

lĂ©gĂšrement infĂ©rieurs Ă  ceux des lots H. Mais celot n’aurait de toute façon pas pu ĂȘtre engraissĂ©plus longtemps du fait du stade avancĂ© de ges-tation.

Les vaches Limousines ont de meilleurs ren-dements (53,6 %) et leurs carcasses sont d’unpoids suffisant 327 kg, quoique infĂ©rieurs Ă d’autres rĂ©fĂ©rences ( 345 kg, Malterre 1989).Cela provient de l’état d’engraissement troplimitĂ© atteint dans notre expĂ©rience (15,5 %DACA). Il faut souligner que dans aucune destrois rĂ©pĂ©titions de cet essai, les Ă©tats Ă  l’abat-tage des Limousines ont Ă©tĂ© suffisants ( 16,2 %DACA en 1988, 15,3 % en 1989 et 15,5 % en1990). Leur abattage prĂ©maturĂ© rĂ©sulte sans

doute aussi de la surestimation de l’état ducorps entier Ă  partir de la note qui reflĂšte le

dĂ©pĂŽt adipeux sous- cutanĂ©.C’est le lot dont l’engraissement aurait le

plus mĂ©ritĂ© d’ĂȘtre poursuivi, mais, compte tenudes performances zootechniques enregistrĂ©espar ailleurs (vitesse de croissance, quantitĂ©singĂ©rĂ©es), on peut douter de l’intĂ©rĂȘt d’accroĂź-tre trop la durĂ©e d’engraissement ; pour ce typede vache il est prĂ©fĂ©rable de disposer d’un four-rage de concentration Ă©nergĂ©tique plus impor-tante ou d’accroĂźtre encore les quantitĂ©s deconcentrĂ©.

Conclusion et recommandations- Les vaches Salers d’état moyen (note 2 Ă  2,5)peuvent produire des carcasses de 350 kg envi-ron, en 55-60 jours d’engraissement, sur desrĂ©gimes Ă  base de foins de qualitĂ© (dmo =

60 %). Il faut cependant complĂ©menter le four-rage avec un minimum de 5 kg de concentrĂ©pour obtenir des performances de croissancede l’ordre de 1100-1200 g/j et Ă  l’abattage uneproportion de dĂ©pĂŽts adipeux de 16 Ă  17 ‘%

dans la masse corporelle, soit 19 Ă  20 % dans lacarcasse.

Lorsque les Ă©tats d’engraissement initiauxsont plus faibles, allonger la durĂ©e d’engraisse-ment ne modifie pas la croissance moyenned’un lot, et permet d’obtenir des carcasses

d’état et de poids comparables. Par exemple, ilfaut compter au minimum 12 jours supplĂ©men-taires d’engraissement, pour un Ă©cart initial de0,8 points de note.- Lorsque l’on diminue l’apport de concentrĂ© Ă 3 kg mais que l’on allonge la durĂ©e d’engraisse-ment de 10 jours environ, il n’y a que peu dediffĂ©rence de poids et d’état final des car-

casses : compte tenu de la substitution four-

rage-concentrĂ© (entre 0,3 et 0,5) et des Ă©carts dedurĂ©e d’engraissement, le niveau global d’éner-gie ingĂ©rĂ©e par tĂȘte est d’ailleurs sensiblementĂ©quivalent.- Dans les mĂȘmes conditions d’engraissement,les carcasses des vaches Limousines sont d’unpoids satisfaisant (330 kg) mais d’un Ă©tat insuf-fisant (15 % DACA). Le niveau des croissancesn’a jamais atteint 1000 g/j, mĂȘme avec des

quantitĂ©s journaliĂšres de concentrĂ© de 5 kg(environ 40 % de la ration). Le faible niveaud’ingestion de foin (10 % de moins que les

Salers) limite l’énergie disponible pour l’en-

graissement. Pour ce type de vaches il doit fal-loir s’assurer d’une excellente qualitĂ© de four-rages de base, et distribuer plus de 50 % de laration sous forme de concentrĂ©.- Il n’est pas intĂ©ressant d’engraisser les vachesen Ă©tat de gestation avancĂ© (8Ăšme-9Ăšme mois)car, Ă  un tel stade, le dĂ©veloppement du foetusse fait au dĂ©triment de la reprise de poids de lamĂšre. Il faut donc soit attendre le vĂȘlage, soitles abattre plus prĂ©cocement.

Mais il faut bien sĂ»r rappeler que le niveaudes croissances obtenues dĂ©pend d’abord de laqualitĂ© du fourrage offert qui est d’autantmieux ingĂ©rĂ© que son stade de rĂ©colte est prĂ©-coce. De plus, la substitution fourrage - concen-trĂ© est d’autant plus faible que la qualitĂ© dufoin se dĂ©grade : dans ces conditions lorsque le

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seul foin disponible n’est pas de trĂšs bonnequalitĂ©, on aura toujours intĂ©rĂȘt Ă  apporter unminimum de 5 kg d’aliment complĂ©mentairecorrectement Ă©quilibrĂ© en azote.

Remerciements

Nous tenons à remercier le Fidar inter-régional duMassif Central qui a aidé à la réalisation de ces expé-riences.

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SummaryThe fattening of cull cows in mountain condi-tions.

118 cows (86 Salers breed and 32 Limousinebreed) were studied at INRA experimentalfarms in Marcenat (Cantal) and Laqueuille(Puy-de-Dbme) to determine best conditionsfor fattening cull cows with hay diets.

Hay of variable food value (organic matterdigestibility between 58.5 and 64.0) was col-lected in fine weather conditions on the lowermountain slopes (1 000 m). The date ofslaughter was fixed by reference to the aver-age degree of fattening (a score of 3.5 - 4.0 outof 5). The Salers cows (initial average score : 2to 2.5) produced carcasses weighing 350 kgapproximately after 55 to 60 days of fatteningthrough dietary intake of 2.0 to 2.2 kg DM/100kg live weight. It was necessary to comple-ment the diet with a minimum of 5 kg of con-centrate in order to obtain large increases inweight approaching 1000 - 1100 g/day and toobtain 16 to 17 % of fat in total body weight atslaughter, i.e. between 19 and 20 % of the car-cass.

When the initial degree of fattening is lower, aprolongation of fattening did not modify theaverage growth in one group of cows and ledto carcasses of comparable degree of fatteningand weight. Twelve extra days of fatteningwere needed for an initial difference of 0.8points. In a similar way, reducing the amountof added concentrate to 3 kg/day prolongs thefattening period approximately by 10 days andonly leads to a relatively small difference infinal weight and composition of the carcasses.Under the same fattening conditions, Limou-sine cows had a satisfactory weight (330 kg)but unsatisfactory composition (carcass fat : 15%). The low level of hay intake (10 % less thanSalers) limits the energy available for fatten-ing. For this type of cow it is necessary toensure an excellent quality of basic fodder andto ensure that more than 50 % of the dietaryintake is in the form of concentrate.

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