En réponse à la réponse…

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Médecine palliative Soins de support Accompagnement Éthique (2013) 12, 97—98 Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com SOINS PALLIATIFS ET PSYCHOLOGIE En réponse à la réponse. . . Answering the answer. . . Nicolas Bendrihen a,,1 , Antoine Bioy b,c,2 , Sarah Dauchy a,3 , Caroline Doucet d,4 , Danièle Leboul e,5 , Marielle Le Floc’h f,6 a Unité de psycho-oncologie, institut de cancérologie Gustave-Roussy, 114, rue E.-Vaillant, 94805 Villejuif cedex, France b Laboratoire de psychopathologie et de psychologie médicale (EA4452), HDR, université de Bourgogne, esplanade Erasme, pôle AAFE, 21000 Dijon, France c Centre de la douleur et des soins palliatifs chez l’adulte et l’enfant, CHU de Bicêtre, 78, rue du Général-Leclerc, 94275 Le Kremlin-Bicêtre cedex, France d Université Rennes 2, place Recteur-Le-Moal, Rennes, France e Maison médicale Jeanne-Garnier, pôle recherche soins palliatifs en société, 106, avenue Émile-Zola, 75015 Paris, France f Équipe mobile de soins palliatifs/médecine interne infectieux, centre hospitalier Bretagne Atlantique, 20, boulevard M.-Guillaudot, Vannes (56), France Rec ¸u le 10 ecembre 2012 ; accepté le 11 ecembre 2012 Disponible sur Internet le 30 janvier 2013 MOTS CLÉS Psychologue ; Psychiatre ; Soins palliatifs ; Transfert ; Semblant Résumé Les auteurs souhaitent répondre à la lettre rec ¸ue à la rédaction, suite à la parution de leur article « Être psy en soins palliatifs dans 10 ans ? » (Med Palliat 2012;11(5):271—74). © 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Auteur correspondant. Adresses e-mail : [email protected] (N. Bendrihen), [email protected] (A. Bioy), [email protected] (S. Dauchy), [email protected] (C. Doucet), [email protected] (D. Leboul), marielle.le [email protected] (M. Le Floc’h). 1 Psychologue clinicien. 2 Maître de conférences. Dr en psychologie clinique et hypnothérapeute. 3 Psychiatre, chef du département des soins de support. 4 Maître de conférences de psychopathologie, EA 4050, composante recherches en psychopathologie clinique : champs et pratiques spécifiques, sous-composante : clinique en milieu médical. 5 Psychologue clinicienne, chercheur pôle recherche soins palliatifs en société. 6 Psychologue clinicienne. 1636-6522/$ see front matter © 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. http://dx.doi.org/10.1016/j.medpal.2012.12.006

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Médecine palliative — Soins de support — Accompagnement — Éthique (2013) 12, 97—98

Disponible en ligne sur

www.sciencedirect.com

SOINS PALLIATIFS ET PSYCHOLOGIE

En réponse à la réponse. . .

Answering the answer. . .

Nicolas Bendrihena,∗,1, Antoine Bioyb,c,2,Sarah Dauchya,3, Caroline Doucetd,4,Danièle Leboule,5, Marielle Le Floc’h f,6

a Unité de psycho-oncologie, institut de cancérologie Gustave-Roussy, 114, rue E.-Vaillant,94805 Villejuif cedex, Franceb Laboratoire de psychopathologie et de psychologie médicale (EA4452), HDR, université deBourgogne, esplanade Erasme, pôle AAFE, 21000 Dijon, Francec Centre de la douleur et des soins palliatifs chez l’adulte et l’enfant, CHU de Bicêtre, 78,rue du Général-Leclerc, 94275 Le Kremlin-Bicêtre cedex, Franced Université Rennes 2, place Recteur-Le-Moal, Rennes, Francee Maison médicale Jeanne-Garnier, pôle recherche soins palliatifs en société, 106, avenueÉmile-Zola, 75015 Paris, Francef Équipe mobile de soins palliatifs/médecine interne infectieux, centre hospitalier BretagneAtlantique, 20, boulevard M.-Guillaudot, Vannes (56), France

Recu le 10 decembre 2012 ; accepté le 11 decembre 2012Disponible sur Internet le 30 janvier 2013

MOTS CLÉSPsychologue ;Psychiatre ;

Résumé Les auteurs souhaitent répondre à la lettre recue à la rédaction, suite à la parutionde leur article « Être psy en soins palliatifs dans 10 ans ? » (Med Palliat 2012;11(5):271—74).© 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Soins palliatifs ;

Transfert ;Semblant

∗ Auteur correspondant.Adresses e-mail : [email protected] (N. Bendrihen), [email protected] (A. Bioy), [email protected] (S. Dauchy),

[email protected] (C. Doucet), [email protected] (D. Leboul), marielle.le [email protected] (M. Le Floc’h).1 Psychologue clinicien.2 Maître de conférences. Dr en psychologie clinique et hypnothérapeute.3 Psychiatre, chef du département des soins de support.4 Maître de conférences de psychopathologie, EA 4050, composante recherches en psychopathologie clinique : champs et pratiques

spécifiques, sous-composante : clinique en milieu médical.5 Psychologue clinicienne, chercheur pôle recherche soins palliatifs en société.6 Psychologue clinicienne.

1636-6522/$ — see front matter © 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.http://dx.doi.org/10.1016/j.medpal.2012.12.006

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98 N. Bendrihen et al.

KEYWORDSPsychologist;Psychiatrist;Palliative care;Transference;

Summary The authors wish answer to the letter sent to the editorial board, considering theirarticle « Being a psy in palliative care in 10 years? » (Med Palliat 2012;11(5):271—74).© 2013 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

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Semblant

’exercice de publication confronte toujours à la questione comment on est lu. . . La réponse à notre article « Êtresy en soins palliatifs dans dix ans ? », recue à la rédaction1] montre comment un point de vue peut circuler, voire êtreoussé dans des conséquences extrêmes. L’auteur de cetteéplique partage avec nous une inquiétude sur la place dessys dans les dix ans à venir, et étend même cette inquié-ude aux autres champs de la médecine et de la société,agnés « par cette conception de l’homme, qui fait de laie et de la mort des processus gérés par la technocratiet la science ». Dans notre modeste exercice d’anticipation

exercice, rappelons-le, qui était le thème de ce numéronniversaire qui marque les dix ans de la revue, et nonne lubie de psys gagnés par une fièvre divinatoire — nous’étions pas allés aussi loin que l’auteur, qui dans la radica-ité de sa position, considère qu’aujourd’hui le discours desoins palliatifs ne maintient pas ouvertes les conditions derise en charge de la subjectivité, quand nous parlions deisque et de danger.

Or, quand un groupe de psys fait le constat des difficul-és de la prise en compte de la subjectivité, il pose dans leême temps les conditions de son exercice. Alors que dans

ette réponse, le même constat porté à l’extrême, clivee soin et le champ d’exercice des soins palliatifs qui faitourtant de l’interdisciplinarité sa valeur phare. Si notreropos était moins radical, c’est sans doute qu’exercant

R

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ous quotidiennement sur le terrain, nous occupons, face ces dangers dénoncés, une position de « semblant », quiait que nous les prenons en compte sans nous y identifier,our pouvoir continuer à travailler auprès des patients et deos collègues.

Que les psys soient considérés par les équipes médicalest soignantes comme des « spécialistes du psychisme », esta marque d’un « transfert » qui leur permet d’être enten-us, écoutés, et d’agir. Mais l’essentiel est que les psys n’yroient pas tout à fait à cette spécialisation, et se savent,ux, non garants de ce savoir sur la mort (quel serait-il’ailleurs ?), plutôt garants d’un non savoir, d’un non maîtri-able dont ils pensent leur article, et même leur pratique,issés.

éclaration d’intérêts

es auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts enelation avec cet article.

éférence

1] Lassaunière JM. Réponse à l’article « Être psy en soins palliatifsdans 10 ans ». Med Palliat 2013.