Egyptologie ou egyptomanie : l'étude des antiquités egyptiennes en occident ( XVIe - XXe siècle
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Livret de l’exposition
Fig. 1 : Speculum Humanae Salvationis, Flandres ou
France du Nord, XVe s., Saint-Omer, BASO ; ms. 183,
f. 11 détail : la fuite en Égypte.
Si l’égyptologie proprement dite est une
discipline de l’archéologie relativement récente, la
fascination occidentale pour le Pays de Pharaon
est en revanche bien plus ancienne.
Elle trouve l’une de ses sources principales dans la
culture biblique qui influence l’Occident chrétien
depuis l’Antiquité tardive (fin du IIIe s. – fin du Ve).
Une grande partie des évènements relatés dans
les textes de l’Ancien Testament se passe
effectivement en Egypte ou en contact avec sa
culture. Le Nouveau Testament comprend lui aussi
des évocations de ce pays comme le passage dit
de la fuite en Egypte (fig. 1), lorsque la sainte
famille quitte la Palestine pour se protéger de la
répression d’Hérode. Par conséquent, bien
qu’éloigné de nos contrées ce pays mythique a
suscité l’intérêt de nos savants dès le Moyen Âge.
Il n’est donc pas surprenant qu’Isidore de Séville
en parle dans ses Etymologies (XIV, 27-28), la
première encyclopédie du Monde Latin, qu’il rédige
vers 610-620 : L'Egypte, était auparavant appelé
Aeria, reçue plus tard le nom d’Aegyptos, frère du
roi Danaos [… c’est] une région où le ciel est
imprévisible et qui ignore les averses. Elle n’est
irriguée que par le Nil dont la crue est si fertile
qu’elle permet des récoltes très abondantes, et de
nombreux autres produits, de sorte que ces
marchandises sont envoyées partout dans le
monde (Encart 1).
Isidore mentionne également plusieurs divinités
égyptiennes dans son texte, mais qu’il évoque d’un
point de vue évhémériste* (Encart 2) en leur
attribuant la paternité de telle ou telle invention.
Ainsi, Isis devient une reine d’Egypte qui a inventé
le sistre (instrument de musique) (Etym. III, 12).
L’influence de la culture de l’Antiquité classique a
aussi joué un rôle dans le développement de
l’égyptomanie en Occident. La plupart des
informations des auteurs du Moyen Âge leur
viennent d’ailleurs de la littérature antique. Mais
l’influence directe de la culture antique se déclare
plus tard, à partir de la Renaissance.
Jusqu’au XIXe siècle, l’influence de la Bible oriente
un certain nombre de chercheurs dans des voies
erronées. Ainsi, le lillois Jean-Baptiste-Joseph
Barrois (1784-1855), négociant et homme
politique, un temps adjoint au maire de Lille puis
député de cette ville, élabore une théorie sur
l'existence d'un langage et d'une écriture primitifs à
partir de l'analyse philologique et paléographique
des écritures carolingiennes, hiéroglyphiques et
cunéiformes, avec pour vocation à peine voilée de
retrouver le langage unique d’avant Babel !
(Encart 3)
UNE FASCINATION MILLÉNAIRE
Selon la vision médiévale du
Monde, divisé en trois parties :
Europe, Asie et Libye, l’Egypte
se trouve en Asie !!
Parmi les produits égyptiens se
trouve le papyrus, qui servit de
support pour l’écriture en
Occident pendant des siècles et
ce même après l’invention et le
développement du parchemin.
*Evhémérisme : du nom d'Évhémère,
historien grec du III e s. av. n. è.,
désigne une doctrine qui propose
d’expliquer l’apparition des mythes et
des figures divines par la déformation
légendaire des faits historiques.
Barrois est aussi connu pour son
importante collection d’antiquités et
de livres, dont une trentaine de
manuscrits achetés au bibliothécaire
Libri qui les avait volés à la
Bibliothèque nationale.
Portrait de Pierre Valeriano,
gravure, Londres, v. 1610.
Liens vers ouvrages numérisés
JOANNIS PIERII VALERIANI BELLUNENSIS,
Hieroglyphica Londres, Paul Frellon 1610
IOANNIS PIERII VALERIANI BELLUNENSIS
Hieroglyphicorum collectanea&Davide
Hoeschelio Hieroglyphica horapollinis
codicis augustani ms. correcta,
suppleta, & in lucem editaFrancfort,
Anton
Hierat, pour Erasme Kempffer,1613-1614
Fig. 3 : Portrait de Bernard de
Montfaucon, gravure de Benoît Audran
le jeune, XVIIIe siècle, château de
Versailles et de Trianon Genève,
bibliothèque publique et universitaire,
musée historique de la Réformation. ©
RMN/Francis Raux
L’égyptomanie désigne une attirance pour la
culture et particulièrement pour l’art égyptien.
Cette « manie » remonte à l’antiquité, lorsque les
Phéniciens copiaient les techniques de leurs
voisins, mais elle prend un tour particulier dans
l’Europe Moderne. Elle se teinte de mysticisme et
d’ésotérisme, et donne lieu à toute une littérature
parascientifique ou romanesque qui s’inspire des
mystères de l’Egypte pharaonique pour alimenter
son goût du merveilleux. Les hiéroglyphes
notamment passionnent les érudits de cette
époque.
Dès le XVe siècle, l’un des premiers savants
occidentaux à s’intéresser aux hiéroglyphes est
Pierre Valeriano (1477-1558) (fig. 1), pronotaire
apostolique et précepteur d’Hippolyte et
d’Alexandre de Médicis. Dans ses Hieroglyphica,
Valeriano s’efforce d’expliquer presque toutes les
branches de la science par les hiéroglyphes et la
symbolique gréco-romaine.
Athanase Kircher (1602-1680) (fig. 2) est aussi
célèbre pour ses études sur les antiquités égyp-
tiennes. Ce très savant jésuite allemand se lance
dans l’étude des hiéroglyphes à l’instigation de Pei-
resc (1580-1637). Il produit autant de savoir que
d’erreurs mais comme le dit Champollion : L’Eu-
rope savante doit […] à Kircher la connaissance de
la langue copte ; et il mérite, sous ce rapport, d’au-
tant plus d’indulgence pour ses erreurs nom-
breuses, que les monuments littéraires des coptes
étaient plus rares de son temps. Son Oedypus
aegypticus est l’ouvrage le plus important et le plus
recherché. Kircher y explique que les hiéroglyphes
ont été inventés par le clergé égyptien afin de ca-
moufler leur doctrine secrète.
Bernard de Montfaucon (1655-1741)(fig. 2),
bénédictin de la congrégation de Saint-Maur et
brillant helléniste, travaille principalement à l’édition
des Pères de l’Église de langue grecque. On lui
doit la création du mot paléographie qui désigne
depuis la discipline consacrée à l’étude des
écritures anciennes. Montfaucon porte un très
grand intérêt aux documents figurés susceptibles
de renseigner sur les siècles passés. Il rassembla,
classa et publia des reproductions de tous ceux qui
étaient connus à son époque dans deux ouvrages :
L’Antiquité expliquée et représentée en figures, 15
volumes in folio (1719-1724) et Les monuments de
la monarchie française, 5 volumes in folio (1729-
1734), qui rencontrèrent un immense succès. On y
trouve notamment un grand nombre d’antiquités
égyptiennes.
L’ÉGYPTOMANIE À L’ÉPOQUE MODERNE
(XIVE-XVIIIE SIÈCLES)
Fig. 2 : Portrait d’Athanase
Kircher, gravure par Alban
Gibbefim, Rome, 1678.
Liens vers ouvrages numérisés
[ATHANASE KIRCHER]Oedipus
aegyptiacus Rome, V. Mascardi1652-
1654
Kircher n’était pas toujours très
scrupuleux et dans son explication
des hiéroglyphes de l’obélisque de la
place Navone à Rome, il n’hésite pas
à remplacer les signes effacés par
d’autres de son cru…
Fig. 2 : Jean-Léon Gérôme, Bonaparte devant le Sphinx ou Œdipe, 1867-
1868, huile sur toile, 60,1 x 101 cm, Hearst Castle, San Simeon, Californie.
Fig. 3 : Léon Cogniet, L’Expédition d’Egypte sous les ordres de
Bonaparte, 1835, plafond peint, Paris Louvre.
Liens vers ouvrages numérisés
Description de l'Egypte ou recueil des observations et des recherches qui
ont été faites pendant l'expédition de l'armée française Paris,
C. Panckoucke1830 :
http://gallica.bnf.fr/Search?
ArianeWireIndex=index&p=1&lang=FR&q=Description+de+l%27Egypte
J.-J. RIFAUD Tableau de l'Egypte de la Nubie et des lieux circonvoisins ou
itinéraire à l'usage des voyageurs qui visitent ces contréesParis, Treut-
tel1830 :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5577739k
La fin du XVIIIe et le XIXe siècle sont la grande
époque de l’égyptologie occidentale avec pour
apogée la publication de la Description de l’Egypte
commandée par Napoléon Bonaparte. Jusque-là
quelques états européens se sont intéressés au
passé égyptien, mais aucun n’entreprend de
grandes campagnes de fouilles. Tout juste existe-il
quelques salles consacrées à l'art égyptien dans
certains grands musées.
Pourtant certains voyageurs ont déjà témoigné de
l’intérêt pour cette culture millénaire (encart 1).
C’est le cas de Nicolas Savary (1750-1788), qui
part pour l’Egypte en 1776 et y resta trois ans à
étudier les mœurs des habitants autant qu’à
étudier les monuments antiques, avant
d’embarquer pour la Grèce dont il revient en 1781.
Il s’attache alors à publier ses recherches sur le
Coran, et les lettres d’Egypte et de Grèce qu’il a
adressées à son ami Lemonnier et qui connais-
sent un grand succès. Il y décrit le pays du Nil avec
force détails, une certaine érudition mais aussi une
sensibilité toute romantique. Ce style romanesque
lui est d’ailleurs reproché par certains savants
comme Deguignes (1720-1800), qui reconnaît
néanmoins la justesse du contenu scientifique.
Bonaparte est fasciné par cet empire qui fut l’un
des plus célèbres et prospères au monde (fig. 2).
Aussi, lors de sa Campagne d’Egypte (1798-1801),
il décide d’emmener avec lui cent soixante artistes
et savants réunis en une Commission des
Sciences et des Arts, afin qu’ils étudient les
vestiges de l'ancienne Egypte. Le 22 août 1798 il
fonde l’Institut d’Egypte au Caire, destiné à
maintenir à flots l’économie égyptienne, mais
l’archéologie en devient rapidement la principale
activité (fig. 3). Les travaux de l’Institut s’arrêtent
plus ou moins avec le départ de Napoléon, qui
ramène avec lui les principaux savants.
La Commission se charge ensuite de publier leurs
découvertes en une monumentale Description de
l’Egypte, qui sort des presses impériales entre
1809 et 1828, et totalise 23 volumes de textes et
de planches. Les éditions Panckoucke en publient
dès 1822 une seconde édition in octavo plus
maniable et moins onéreuse.
Cette monumentale entreprise suscite par ailleurs
toute une littérature sur le sujet. C’est le cas du
Voyage du Luxor en Egypte entrepris par ordre du
roi pour transporter, de Thèbes à Paris l’un des
obélisques de Sésostris, publié en 1835 par
Vervignac Saint-Maur ; ou encore du Tableau de
l’Egypte de Jean-Jacques Rifaud, édité en 1830 à
Paris.
Liens vers ouvrages numérisés
M. SAVARY Lettres sur l'Egypte où l'on
offre le parallèle des mœurs anciennes
et modernes de ses habitantsParis,
Bleuet jeune, An VII (1798) :
http://archive.org/stream/
lettressurlegyp01savagoog#page/n4/
mode/2up
J.-J. RIFAUD Tableau de l'Egypte de la
Nubie et des lieux circonvoisins ou iti-
néraire à l'usage des voyageurs qui visi-
tent ces contréesParis, Treuttel1830 :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/
bpt6k5577739k
LA DESCRIPTION DE L’EGYPTE ET SES SATELLITES
Savary a eu des
prédécesseurs
tel Corneille le
Bruyn (1652- v.
1711) (fig. 1),
peintre et
aventurier
hollandais, qui
parcourt l’Asie
Mineure et
l’Afrique du Nord
pendant des
années,
reproduisant ce
qu’il voit. Il publie ses voyages en
1698 et rencontre un grand succès.
Portrait de
Corneille le
Bruyn, gravure
par J.-B. Scotin,
1732. © BASO
Fig. 1 : Léon Cogniet, Portait de
J.-F. Champollion, 1831, huile sur
toile, 73,5 x 60 cm, Paris, Louvre.
INV 3294 .
Fig. 2 : La pierre de Rosette, stèle
en granodiorite, 112 x 76 cm x 28
cm, IIe siècle av. n. è., Londres,
British Museum, inv. EA24.
CHAMPOLLION
http://www.youtube.com/
watch?v=QS-561Ug8jc
LA PIERRE DE ROSETTE :
http://www.britishmuseum.org/
research/collection_online/
collection_object_details.aspx?
objec-
tId=117631&partId=1&searchText=ro
setta&page=1
Jean-François Champollion, dit
« Champollion le Jeune » (fig. 1), est né le 23
décembre 1790 à Figeac (Lot). Confié à son frère
Jacques-Joseph Champollion, il reçoit un
enseignement très complet dès son plus jeune
âge. Retiré de l’école en 1799, il étudie les
rudiments de la grammaire et du latin auprès du
père Calmels. En 1801, alors âgé de onze ans, il
rejoint son frère à Grenoble, pour intégrer, un an
plus tard, la classe de l’abbé Dussert. C’est à
cette époque que naît sa passion pour les langues
orientales et dès l’année suivante il apprend
l’hébreu, l’arabe, le chaldéen (langue liturgique
orientale) et le syriaque (langue araméenne).
En 1804, il est admis au Lycée Impérial de Gre-
noble, mais la discipline trop militaire de l’institu-
tion déplaît au jeune garçon de 13 ans qui ne par-
vient pas à s’intégrer. Le décès de sa mère en
1807 lui donne l’occasion de partir pour Paris, où il
s’inscrit au Collège de France et à l’Ecole des
langues orientales. Il se perfectionne et apprend
en plus le persan et le copte (langue des chrétiens
d’Egypte), souhaitant devenir totalement
bilingue.
En 1808, il est nommé membre
correspondant de l’Académie des Sciences et des
Arts de Grenoble, et de 1810 à 1817, il occupe la
chaire d’histoire ancienne à la Faculté de lettres
de Grenoble.
Il débute son étude des hiéroglyphes en 1809, par
une analyse de la Pierre de Rosette (fig. 2)
d’après une transcription sur papier. Très vite, il
conteste les théories de ses prédécesseurs, et
suggère, en 1810, le caractère phonétique des
hiéroglyphes. Cette thèse est à l’origine d’une
grande avancée en égyptologie. Son ralliement à
Napoléon pendant les Cent Jours (1815) l’oblige à
s’exiler à Grenoble en 1817, mais ça ne
l’empêche pas de proposer un an plus tard un
mémoire sur « Quelques hiéroglyphes de la Pierre
de Rosette » à l’Académie des Sciences et des
Arts de Grenoble. En 1822, il écrit sa première
lettre au philologue et historien M. Dacier, dans
laquelle il expose le résultat de ses travaux sur les
hiéroglyphes, avant de le présenter à l’Académie
des Inscriptions et des Belles Lettres de Grenoble.
Il réécrira à Dacier en 1828 pour justifier son
travail sur les hiéroglyphes et démontre la véracité
de son système et le succès de ses découvertes il
publie son Précis du système hiéroglyphique des
anciens Egyptiens. Entre temps, il est nommé
conservateur du département égyptien du Louvre
(1825), qui n’ouvrira qu’en 1827.
En 1828, il prend la tête de l’expédition
franco-toscane dans la vallée du Nil, durant la-
quelle il écrit ses Lettres d’Egypte, véritable jour-
nal de bord de ses découvertes. La validité de son
analyse des hiéroglyphes est désormais prouvée,
et permet de nombreuses découvertes. Mais le
voyage va l’affaiblir. Il revient à Paris le 4 mars
1830, où il est élu à l’Académie des Inscriptions et
Belles Lettres, et un an plus tard ses découvertes
lui permettent d’accéder à la chaire d’archéologie
égyptienne du Collège de France par le roi
Louis-Philippe. Champollion décède à Paris deux
ans plus tard, le 4 mars 1832, laissant en héritage
la clef d’un des plus grands mystères de
l’Histoire Antique.
Liens vers ouvrages numérisés.
L. DE LA BRIÈRE Champollion inconnu.
Lettres inédites.Paris, Plon1897 .
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/
bpt6k73375v
Lien vers le site de Chaire d’archéologie
égyptienne du Collège de France
http://www.egyptologues.net/chaire/
historique/historique.htm
CHAMPOLLION
Fig. 1 : Auguste Mariette photographié
par Nadar, vers 1861, Bibliothèque
nationale de France, département Société
de Géographie,
SG PORTRAIT-19 © BNF
http://gallica.bnf.fr/
ark:/12148/
btv1b8450794x/f1.item
Fig. 2 : Alfred Jacquemart et Dutert, Monument à
Auguste Mariette à Boulogne-sur-Mer, 1883, Pierre et
bronze. © Ville de Boulogne-sur-Mer.
http://gallica.bnf.fr/
ark:/12148/
btv1b8449936p
Héritier spirituel de Champollion, Auguste
Mariette est né en 1821 à Boulogne-sur-Mer
(Pas-de-Calais). Sa vocation d’égyptologue naît
lors d’une visite d’exposition sur l’Egypte dans le
musée de sa ville natale, où il découvre des
sarcophages et autres objets égyptiens. Grâce à
son emploi de professeur au collège et à sa
fréquentation du musée de Boulogne-sur-Mer, il
parvient à acquérir une certaine connaissance en
égyptologie.
Autodidacte donc, il pousse son étude plus loin en
apprenant les langues orientales : l’arabe, le
syriaque, l’araméen et le copte. Il déchiffre
également des hiéroglyphes grâce aux travaux de
Champollion, fournis par son cousin Nestor L’Hôte
qui fut membre de son expédition dans la vallée du
Nil. Lorsque ce dernier meurt, Mariette hérite de
ses notes, dessins et lettres, ainsi que de ses
recherches sur l’Egypte, ce qui attise sa curiosité.
En 1849, il parvient à entrer au Louvre grâce à
l’égyptologue Charles Lenormant et part en
Egypte l’année suivante, avec des fonds pour ac-
quérir plusieurs manuscrits coptes.
Ayant des difficultés avec les autorités
égyptiennes, il décide d’organiser des fouilles
presque clandestines près des pyramides. Il y
découvre notamment la statue du « Scribe
accroupi », le temple de Sérapis de Memphis. En
1851, Mariette parvient à pénétrer dans le
souterrain du temple du dieu Apis, où il découvre
de nombreux sarcophages en granit rose,
contenant des restes de taureau, figure du dieu.
Ces découvertes lui valent un véritable triomphe,
non seulement à Paris, au Louvre, mais aussi au
Caire, où Saïd Pacha l’invite à revenir en 1857,
après l’intermède de la guerre de Crimée.
Mariette met ensuite en place un plan de
protection du patrimoine égyptien, et obtient en
1858, le statut de directeur des Antiquités
égyptiennes. Il se consacre alors pendant 23 ans à
la sauvegarde et aux fouilles de la vallée du Nil et
met au jour de nombreux tombeaux et temples
dans plusieurs villes, notamment Gizeh, Saqqarah,
Abydos, Thèbes, ainsi que sur l’île d’Eléphantine.
Il s’engage aussi vivement contre le vol et le
vandalisme, il n’hésite pas, de par son statut, à
stopper tout convoi transportant des antiquités. En
1879, il est nommé pacha (ou gouverneur), mais
meurt deux ans plus tard dans sa résidence de
Boulaq.
Mariette ou le rêve égyptien d’un Boulonnais—Portrait d’un grand égyptologue du XIXe siècle avec
Claudine Le Tourneur d’Ison
http://www.canalacademie.com/ida1039-Mariette-ou-le-reve-egyptien-d-un-
Boulonnais.html
MARIETTE
Fig. 3 : Alfred Jacquemart, Buste de
Mariette Pacha, marbre blanc, 1888,
Boulogne-Sur-Mer, Château-Musée. ©
Ville de Boulogne-sur-Mer
Fig. 2 Note diverses d’Herbécourt père, Saint-Omer, BASO, ms. ville 916-2, p.
168-169 : mention de la Campagne d’Egypte.
Fig. 1 : étiquette mentionnant le legs sur le
socle d’une statuette en bronze conservée au musée des Beaux-Arts de Saint-Omer (inv.
6128). © Saint-Omer, Musée de l’Hôtel
Sandelin
Les d’Herbécourt
L'expédition de Bonaparte en Egypte a lancé une mode exotique qui se ressent jusque dans les arts décoratifs et la création de mobilier d’inspiration égyptienne. Pour le grand public occidental, l’attrait de l'Egypte réside principalement dans les trésors des pharaons. La contrebande d'antiquités égyptiennes était alors très répandue et de nombreux occidentaux fortunés ajoutent la collection d’antiquités égyptiennes à la liste de leurs loisirs, y compris à Saint-Omer.
François-Adrien d’Herbécourt est né à Paris le 2 mars 1779 et décédé à Saint-Omer le 10 août 1857, en sa demeure 7 quai Saint Martin. Le 2 septembre 1803, il épouse à Paris Antoinette Julienne Canut, née à Lyon vers 1785 et décédée à Saint-Omer le 28 février 1828, qui lui donne 4 filles et 1 garçon, tous restés célibataires. Installé comme marchand brasseur à Saint-Omer à partir de 1825-1829, il partage sa vie entre la province et Paris où il fait du négoce.
Cet homme curieux de tout et cultivé comme il se doit pour un bourgeois du XIXe siècle, témoigne d’un goût prononcé pour les voyages, et collectionne tout au long de sa vie des objets d’art,
notamment des pièces égyptiennes (fig. 1).
Il transmet sa passion à son fils, Louis-Eugène d’Herbécourt, né à Paris le 8 décembre 1815 où il décède le 23 décembre 1884. Adolescent, il fait ses études à Louvain. Après une formation d’architecte, il devient inspecteur de la préfecture de la Seine et inspecteur du Palais de justice de Paris entre 1873 et 1884. Il participe notamment au chantier du Palais de Justice de Paris sous la direction de Daumet. Il était également professeur de dessin au collège Chaptal (boulevard des Batignolles à Paris).
C’est lui qui, le 18 août 1884, lègue par testament à la ville de Saint-Omer son importante bibliothèque ainsi que sa collection d’art. Le legs prend effet l’année suivante : discuté au conseil municipal le 12 février 1885, il est accepté le 6 mars 1885. Les documents sont légués à la bibliothèque de Saint-Omer à l’exception des livres d’art qui sont placés dans la bibliothèque d’enseignement de l’école d’architecture de la ville. Les objets deviennent pour leur part propriété du Musée de Saint-Omer.
De nombreuses antiquités égyptiennes intègrent ainsi, grâce à Louis-Eugène d’Herbécourt, les collections du Musée de l’Hôtel Sandelin.
Moi, Louis Eugène d’Herbécourt,
architecte, demeurant à Paris, 17 rue de Rome, je consigne ici mes dernières volontés et je nomme
Maître J. Decroos, notaire à Saint-Omer, Grand-Place n°51, mon
exécuteur testamentaire le chargeant de les faire respecter et de les faire exécuter dans tous les
détails. …Je donne et lègue à la ville de Saint-Omer ses modèles,
dessins, collections, livres, etc, à la condition qu’ils seront installés
dans une salle spéciale du musée,
portant le nom du donateur. ...Je donne la copie de la Danaé du
Titien au Musée de Saint-Omer….Je lègue tout le mobilier artistique,
vieilles faïences, tableaux, aquarelles, dessins, médailles de
bronze des monuments de
l’Europe…sera transporté à Saint-Omer pour être installé ainsi qu’il a
été dit plus haut dans une salle spéciale du musée. (Registre des
délibérations du Conseil municipal
de l’année 1885 - BASO, 1D58)
Descriptif par Jean-Louis PODVIN
des objets prêtés par le Musée
Sandelin I.
6125 : Faucon Sokaris momifié. Legs
d’Herbécourt, 1894.
Bois stuqué polychrome Basse Epoque
(VIIe – IVe s. av. J.-C.)
À la base, subsiste un trou de fixation
qui permettait de le ficher sur un cercueil ou sur le socle d’un Ptah-
Sokar-Osiris. Le dos est de couleur rougeâtre, couvert d’une résille noire, la tête noire, le poitrail jaune. Le
faucon momifié akhem était une manifestation du dieu Ptah de
Memphis, et était censé régénérer le
défunt.
6128 : Bronze de Néfertoum. Legs
d’Herbécourt, 1894.
Basse époque (VIIe – IVe s. av. J.-C.).
Bélière ; haut de coiffe (deux hautes
plumes) cassé.
Le dieu Néfertoum est le dieu fils de la triade constituée par Ptah et la déesse
lionne Sekhmet à Memphis. On le représente avec, sur la tête, un nénuphar parfois surmonté de deux
hautes plumes.
Fig. 1 : Le scribe accroupi, 4e ou
5e dynastie (2600 - 2350 avant J.-C.), trouvé à Saqqara, calcaire
peint, yeux incrustés de cristal de roche dans du cuivre, Louvre, inv.
E3023.
CC BY-SA 3.0 /Eric Pouhier.
http://www.louvre.fr/oeuvre-notices/le-scribe-accroupi
Fig. 2 : Buste de Néfertiti 18e dynastie
(vers 1340 av. n. è.), calcaire peint,
Berlin Ägyptisches Museum.
CC BY-SA 3.0 /Philip Pikart
http://antikforever.com/Egypte/Reines/
nefertiti.htm
Fig. 3 : Howard Carter ouvrant le
sarcophage de Toutankhamon,
1923. (New-York Times archives).
En 1860, Auguste Mariette fait désensabler le
temple d'Edfou et découvre de nombreux objets,
comme celui très célèbre du scribe accroupi
trouvé à Sakkarah. (fig. 1). En 1912 c’est le fa-
meux buste de Néfertiti (fig. 2) actuellement
conservé à Berlin qui est mis au jour, et en 1922
l'archéologue anglais Howard Carter ouvre le
tombeau de Toutânkhamon (fig. 3).
Ces découvertes égyptologiques
majeures attirent de nombreux occidentaux qui se
découvrent une véritable passion pour
l'égyptologie et le pays des Pharaons se voit
rapidement envahi par une horde de scientifiques
qui courent pour la plupart après la célébrité ou
l'argent.
Les divinités égyptiennes comptent parmi les
thèmes qui fascinent le plus le public, en raison
notamment de leur polymorphisme et tout
particulièrement de leur caractère souvent
zoocephale (à tête animale).
Ces apparences hybrides sont le fruit d’une
recherche figurative visant à donner une
apparence à des concepts divinisés, au moyen
d’association à des espèces animales dont
l’apparence ou le comportement suggère un
rapprochement avec le concept en question.
Selon ce concept, le chacal (Anubis), en tant que
charognard illustre naturellement le dieu des
morts.
La lionne figure pour sa part la déesse de la
guerre (Sekhmet) et la chatte représente cette
même déesse mais lorsqu’elle incarne la féminité
(Baastet). Le maître des eaux, Sobek, prend pour
sa part l’apparence d’un crocodile, etc.
LA FASCINATION DES DIEUX
Descriptif par Jean-Louis
PODVIN des objets prêtés par
le Musée Sandelin. II
5423 : Osiris. Septembre 1885.
Bronze . Osiris, coiffé de la
couronne atef, est dans son attitude classique, le corps enserré
dans une gaine momiforme, les bras ramenés sur la poitrine. Dieu funéraire par excellence, il a le
premier bénéficié de la momification qui lui permet de
régner sur le royaume des morts.
6113 : Statuette de Ptah-Sokar
-Osiris. Legs d’Herbécourt, 1894.
XXVIe dynastie (672-525 av. J.-C.)
Bois brut et encre noire ; une colonne d’inscriptions devant.
Inscription gravée en hiéroglyphes : « Offrande funéraire que donne le roi à Osiris qui
préside à l’Occident, afin qu’il accorde l’offrande invocatoire
(consistant) en pain, bière, bovidé, volatile, albâtre, tissu, au
bienheureux (nom illisible) ».
La figure de Ptah-Sokar-Osiris rassemble trois divinités
momiformes : Ptah, dieu de Memphis, créateur du monde par sa seule pensée et le verbe ;
Sokaris, faucon momifié de la même ville ; Osiris. La statuette,
fichée dans un socle en bois, portait une coiffe à deux plumes.
Descriptif par Jean-Louis Podvin des
objets prêtés par le Musée Sandelin. III
L’ouchebti (en égyptien « répondant ») est une statuette funéraire, qui accompagne le défunt dans l’Au-Delà. Les Egyptiens, qui
croyaient à une vie post mortem, pensaient qu’ils devraient travailler dans les Champs
d’Ialou, dans l’Au-Delà. Cette perspective déplaisait aux plus riches, qui s’entouraient de statuettes funéraires, généralement
inscrites du chapitre 6 du Livre des Morts, enjoignant la statuette à répondre présente
(d’où leur nom) quand le mort était appelé
au travail des champs.
6115 : Ouchebti sommaire. Legs
d’Herbécourt : Neuf lignes rouges tracées horizontalement, aucun texte. Pectoral peint
en noir sur le bas-ventre ; deux houes peintes en noir aux mains, sas à dos peint
en noir plus bas que la perruque.
6119 : Ouchebti féminin anonyme, s’ouvrant par derrière. Legs d’Herbécourt :
creux ; traces de lin dans l’alvéole de la
partie amovible et du corps. .
6121 : Ouchebti du général Ouahibrê, fils de Takhout. Legs d’Herbécourt : Chapitre 6 du Livre des morts gravé en hiéroglyphes en
l’honneur du « prophète de la déesse Nekhbet qui réside à Boubastis et général
Ouahibrê né de Takhout ».
6123 : Ouchebti de Naou-Irer. Legs d’Herbécourt : inscription en hiéroglyphes
peints : L’Osiris Naou-Irer. Deux houes, bandeau noué sur la nuque ; sac à
semences ; dos plat.
http://
www.litteratureaudio.com/livre-
audio-gratuit-mp3/gautier-
theophile-le-roman-de-la-
momie.html
Fig. 2bis : illustration de G.
Barbier pour l’édition du
Roman de la Momie de
1929, à Paris chez A ; et G.
Mornay.
Fig. 3 : Scanner de la momie de
Ta-Hathor réalisé en 2010 à
Manchester.
extraits du film "autopsie d'une
momie"
de Michel Marie.
http://sira.u-bordeaux3.fr/momie/
menu.htm
L’Egypte est aussi l’empire des morts, car un grand
nombre des découvertes archéologiques y ont été
faites dans les nécropoles (fig. 1). Au-delà des
fantastiques trésors qui ont été exhumés des
tombes des pharaons et des dignitaires égyptiens,
c’est surtout leur mode d’ensevelissement qui
fascine le public occidental.
Certes ce n’est pas la seule culture qui pratique la
momification, mais c’est à travers elle que cette
méthode de conservation des corps a été la mieux
connue en Occident.
Qui plus est, la technique mise en œuvre par les
anciens Egyptiens pour conserver les corps de leurs
défunt a atteint un tel degré de perfection qu’il nous
permet actuellement de faire des tests ADN sur
certaines momies et de retrouver ou confirmer leur
identité (fig. 3).
Ces pratiques suggèrent un désir des anciens
Egyptiens de s’assurer l’immortalité et ont contribué
à forger de nombreuses légendes sur ce thème
Paradoxalement, c’est en grande partie grâce à ses
morts que cette culture est encore si vivante de nos
jours.
L’EMPIRE DES MORTS
L’Egypte est
souvent associée
au concept
d’immortalité dans
l’imaginaire, depuis
le Roman de la
momie (1857) qui
connaît de
nombreux dérivés
jusqu’à la trilogie
récente du cinéaste
Stephen Sommers.
Bien avant la
parution du roman
de Théophile Gautier (1811-1872)
(fig. 2), Étienne-François de
Lantier (1734 – 1826), publie Les
Voyages d’Anténor en Grèce et en
Asie avec des notions sur l’Égypte
(1798), qui s’inspire de la vie du
Comte de Saint-Germain, un
savant, artiste et aventurier du
XVIIIe siècle, objet d’une rumeur
qui le disait immortel et surtout
très versé dans les arts occultes.
Théophile
Gautier par
Félix Nadar
Fig. 1 : La pyramide à degrés de Djéser
dans la nécropole de Saqqara
Descriptif par Jean-Louis PODVIN.
des objets prêtés par le Musée
Sandelin. IV
Lors de la momification, le cerveau et les viscères étaient retirés pour éviter la putréfaction. Les viscères étaient
déposés à part, dans quatre vases canopes, chacun placé sous la
protection d’un des quatre fils d’Horus
987.007 Canope Amset de Netjermosé : formule du vase avec le
faucon Kebehsenouf, mais bouchon à tête humaine (Amset), avec scorpion
de Serket sur la nuque.
6135 : Figurine Kebehsenouf de Khonsoumès. Legs d’Herbécourt : Une
colonne de texte en noir, limitée par deux traits rouges. Deux houes et le
sac dorsal peintes en rouge ; perruque noire. La sépulture dont
provient cet objet est celle d’un archiviste en chef de la trésorerie du domaine d’Amon, Khonsoumès, dont
le mobilier funéraire a été dispersé
début XIXe.
Portrait d'Alexandre
Moret par son fils N.
Moret.
(CC BY-SA 3.0)
Le travail de ces explorateurs bénéficie d’une grande vogue, largement alimentée par les journalistes de
l’époque qui publient dans L’Illustration ou Le Magasin
pittoresque, comme Gabriel Charme.
Notice de :
CHARLES BOREUX L'art égyptien Paris, G. Van Oest,1926 :
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jds_0021-
8103_1927_num_5_1_2798_t1_0223_0000_1
Champollion et Mariette ont posé les bases de l’égyptologie scientifique et ouvert ainsi un champ nouveau à l’archéologie. Ils feront bien entendu des émules.
L’un d’entre eux est Gaston Maspero (1846-1916) (fig. 1) dont le rôle dans le développement de cette discipline n’est pas négligeable. En 1881 il
exploite une découverte fortuite faite par la famille Abd el-Rassoul, de plusieurs tombes royales dans la
nécropole de Deir el-Bahari près de Thèbes. *Cette découverte est fantastique car plusieurs rois ont été déplacés à cet endroit à la fin de l’époque ramesside pour échapper aux pillards. Parmi les pharaons cachés se trouvent notamment Sekenenrê-Taâ, l’un des derniers de la XVIIe dynastie, Ahmosis, Aménophis 1er, les trois premiers Touthmôsis et plusieurs Ramsès. Et dix ans plus tard il découvre juste à côté les tombes de cent cinquante-trois prêtres d’Amon de la XXe dynastie, dont les sarcophages se trouvent désormais dans les principaux musées d’Europe. Un autre grand nom de l’égyptologie moderne est le professeur William Matthew Flinders Petrie (1853-1942) (fig. 2), un Britannique découvreur des tombes de l’époque romaine d’Hawara dans le Fayoum et surtout de Tell el-Amarna, la capitale du roi hérétique Akhenaton (Aménophis IV). C’est également lui qui exploite le site de la première véritable pyramide, à Meïdoum, où il découvre les plus anciennes traces de momification. Petrie va contribuer à imposer des techniques de fouilles scientifiques sur ces sites afin de limiter les pertes d’informations et d’objets. En 1913, il revend ses découvertes à l'University College of London art collection, transformant ce musée en l'une des plus importantes collections d'objets égyptiens hors de l'Égypte. Charles Boreux (1874-1944) entre au Louvre en 1903 où il travaille longtemps aux cotés de Georges Bénédite au département des arts égyp-
tiens, avant d’obtenir lui-même le grade de conser-vateur en 1926. Il devient parallèlement professeur à l’Ecole du Louvre. Il contribue à l’enrichissement des collections égyptologiques du grand musée national et publie de nombreux travaux sur l’art égyptien ainsi que sur la nautique dont il est un spécialiste mondialement reconnu. La discipline va aussi désormais être intégrée à l’enseignement supérieur de l’histoire et de l’ar-chéologie. Les professeurs se succèdent à la chaire d’égyptologie du Collège de France. Alexandre Moret (1868-1938) (fig. 3) l’occupe à partir de 1923. Cet élève de Victor Loret est élu membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres en 1926. Il est également président de la Société française d'égyptologie, directeur d'études à l'École pratique des Hautes Etudes et directeur honoraire du musée Guimet. François Daumas (1915-1984) (fig. ), sort diplô-mé de l'école des Hautes Études en 1946, et part pour l’Egypte où il obtient treize ans plus tard le poste de directeur de l'Institut français d'archéolo-gie orientale du Caire qu’il occupe pendant dix ans jusqu’en 1969 avant de revenir en France. Il est connu pour être un spécialiste de la religion égyp-tienne, dont il a classé le panthéon en trois groupes : 1. les Entités divines intellectuelles, plus particulièrement destinées aux temples ; 2. les Seigneurs divins, adorés dans les villes ou les villages ; 3. les Dieux des fonctions vitales, protecteurs de la famille, de la naissance, gardiens de la fertilité du sol, des récoltes. Le Centre d'égyptologie de l'université Paul Valéry (Montpellier III), porte son nom.
Lien vers des ouvrages numérisés
GASTON MASPERO Les contes populaires
de l'Egypte ancienne Paris, E. Guilmoto
s.d. :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/
bpt6k5805420m
GASTON MASPERO Histoire ancienne des
peuples de l'Orient classique Paris, L.
Hachette et Cie1895-1899
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/
bpt6k6134639f
LES DÉBUTS DE L’ÉGYPTOLOGIE CONTEMPORAINE
Fig. 1. Gaston Maspero,
dans R. Cagnat, Notice sur la vie et les travaux
de M. Gaston Maspero
(Paris, 1917).
Autres liens vers ouvrages numérisés
JEAN BAPTISTE JOSEPH BARROIS Lecture littérale des hiéroglyphes et des cunéiformes
Paris, F. Didot frères 1853 :
lecturelittraled00barr
FRANÇOIS VIGOUROUX La Bible et les découvertes modernes en Palestine, en Egypte
et en Assyrie Paris, Berche et Tralin1879 :
http://www.archive.org/details/labibleetlesdco00vigogoog
ETIENNE FRANÇOIS DE LANTIER Voyages d'Antenor en grèce et en Asie, avec des no-
tions sur l'EgypteParis, Belin Bernard An VI (1797) :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8626476g
GABRIEL CHARMES L'Egypte. Archéologie. Histoire. Littérature Paris, Calmann-Lévi1831 :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6213262p
J. BELIN-DE LAUNAY Les sources du Nil. Voyage des capitaines Speke et GrantParis, L.
Hachette et Cie1880 :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6214758t
BERNARD DE MONTFAUCON L'Antiquité expliquée et représentée en figuresParis, F. De-
laulne1719 :
http://gallica.bnf.fr/Search?ArianeWireIndex=index&p=1&lang=FR&q=L%27Antiquit%C3%
A9+expliqu%C3%A9e+et+repr%C3%A9sent%C3%
A9e+en+figures&p=1&f_creator=Montfaucon%2C+Bernard+de+%281655-1741%29
Voyages de Corneille Le Bruyn au levant,... l'Asie Mineure dans les îles de Chio,
Rhodes, Chypre etc... d'Egypte, Syrie & Terre Sainte
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k85330k
AUGUSTE BARTHÉLEMY Napoléon en Egypte, poème en huit chants
https://play.google.com/store/books/details?id=F2gFAAAAQAAJ&rdid=book-
F2gFAAAAQAAJ&rdot=1
Le livret de l’exposition a été réalisé par l’équipe patrimoniale de la
bibliothèque d’agglomération de Saint-Omer.
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Bibliothèque d’agglomération de Saint-Omer - Septembre 2013