Dossier pédagogique

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BOBBY FISCHER VIT À PASADENA De Lars Norén Traduction Amélie Berg (L’arche éditeur) Mise en scène Philippe Baronnet / Compagnie Les permanents JEUDI 5 & VENDREDI 6 FÉVRIER - 20H30 DOSSIER PÉDAGOGIQUE LA FAÏENCERIE-THÉÂTRE DE CREIL Allée Nelson, CS 50012, 60104 Creil Cedex 03 44 24 01 01 - www.faiencerie-theatre.com Direction Grégoire Harel Bobby Fischer vit à Passadena © JMLobbe T H É Â T R E

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BOBBY FISCHER VIT À PASADENA

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BOBBY FISCHER VIT À PASADENADe Lars NorénTraduction Amélie Berg (L’arche éditeur)Mise en scène Philippe Baronnet / Compagnie Les permanents

JEUDI 5 & VENDREDI 6 FÉVRIER - 20H30

DOSSIER PÉDAGOGIQUELA FAÏENCERIE-THÉÂTRE DE CREILAllée Nelson, CS 50012, 60104 Creil Cedex03 44 24 01 01 - www.faiencerie-theatre.comDirection Grégoire Harel

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THÉÂTRE

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BOBBY FISCHER VIT À PASADENADe Lars NorénTraduction Amélie Berg (L’arche éditeur)Mise en scène Philippe Baronnet / Compagnie Les permanents

JEUDI 5 & VENDREDI 6 FÉVRIER - 20H30 - durée 1h30

Avec : Elya Birman Thomas, le filsSamuel Churin Carl, le pèreNine de Montal Gunnel, la mèreCamille de Sablet Ellen, la fille

Scénographie : Estelle GautierLumières : Guillaume GranvalSon : Cyrille LebourgeoisCostumes : Carmen BagoeMaquillage : Françoise ChaumayracRégie : Gilles David, Yann Nedelec, Quentin Dumay

Production déléguée : compagnie Les Permanents ; coproduction : Théâtre de Sartrouville et des Yvelines – CDN, avec la participation artistique du Jeune Théâtre national, l’aide à la reprise d’Arcadi Île-de-France, le soutien de la Mairie de Paris et de la Spedidam. L’Arche est éditeur et agent théâtral du texte représenté. Spectacle créé le 15 octobre 2012 au Théâtre de Sartrouville et des Yvelines, CDN. En co-réalisation avec le Théâtre de la Tempête.

À VENIR

Informations pratiquesLa Faïencerie-Théâtre de CreilAllée NelsonCS 50012

60104 CREIL Cedex

Action culturelle // Education ArtistiqueClaire Chaduc03 44 24 95 [email protected]

Renseignements // RéservationsCaroline Porebski03 44 24 01 [email protected]

www.faiencerie-theatre.com

LES PARTICULESÉLÉMENTAIRESde Michel Houellebecq (texte publié aux éditions Flammarion 1998)Adaptation, mise en scène et scénographie Julien GosselinCompagnie Si vous pouviez lécher mon cœur

Mardi 17 février - 20h30

LES RDV DE LA MANUFACTURE # SAISON 31ère partie / Théâtre

RÉDUITSAISON 3 - ÉPISODE 1Daphné de Quatre Barbes & Thibault RossigneuxCompagnie les sens des mots

2ème partie / Danse & cirque

WELCOMEJulien Cramillet & Camille BlancCompagnie Ordinaire d'Exception

Jeudi 19 février - 20h30

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BOBBY FISCHER VIT À PASADENADe retour d’une soirée au théâtre, père, mère, fils et fille vont entrer dans une nuit sans fin et tenter de se dire maladroitement, violemment, où, quand et en quoi l’amour a failli.

Auteur d’un brillant thriller familial, Norén décortique avec une froideur implacable les rapports familiaux. Les personnages sont perpétuellement à la limite de la rupture, entre eux et en eux-mêmes. « Au théâtre, je peux condenser les choses, circuler autour d’elles, choisir des instants et des détails significatifs : la réalité scénique devient ainsi plus intense. Je me situe entre moments d’ombre et réalisme extrême », assure l’auteur.Le rythme vertigineux de l’écriture, sa construction quasi musicale, révèlent la tragédie intime, très contemporaine, des personnages. Installé, comme dans un salon, tout près et autour des acteurs, le public – sans jamais être pris à partie – est appelé à se reconnaître : « Face à un être humain réel qui s’expose à eux, les spectateurs se défendent difficilement de leurs émotions ; parfois, l’ombre du texte touche à des souvenirs, des désirs, des secrets », et c’est bien « cet aspect d’humanité » que Norén nous invite à partager.

D’abord poète, puis auteur de théâtre et metteur en scène, Lars Norén (1944) s’est fait connaître par des drames familiaux et psychologiques avant d’écrire un théâtre plus sociologique, qui représente sans détour la détresse des exclus de nos sociétés occidentales. Catégorie 3.1 (1997), pièce manifeste, rassemble un grand nombre des personnages de marginaux et victimes du capitalisme qui peuplent les scènes européennes depuis les années 90. Convaincu que « le théâtre a besoin de la réalité, des problèmes que rencontrent les gens chaque jour et aussi de leur façon de parler et de penser », Lars Norén renouvelle sans cesse son approche du réel à travers une dramaturgie qui oscille entre l’intime et le documentaire, le biographique et l’abstraction, le constat et la dénonciation politique. Mais des combats de Norén et de la richesse formelle de ses textes sourd un théâtre profondément existentiel où rôde la mort.Bien qu’il ne revendique pas cette filiation, les débuts de Norén sur la scène suédoise s’inscrivent dans la lignée des drames psychologiques de Strindberg ou de Bergman, avec cette particularité de nous emmener sur une « autre scène », celle des souvenirs ou des fantasmes. Familles et couples se déchirent à travers d’infernales conversations ; le drame est un concentré de cette crise, représentée le plus souvent en temps réel. Les méandres circulaires de la conversation nous entraînent dans une forme de supranaturalisme où la subjectivité exacerbée des personnages l’emporte sur leur tentative d’objectivité, vain espoir de pouvoir s’expliquer ou se réconcilier. La Force de tuer (1978), qui fit connaître Norén au grand public, décrit la révolte d’un fils contre son père le temps d’une soirée à l’issue funèbre.Nouvelles variations sur un quatuor familial, Bobby Fischer vit à Pasadena et Automne et Hiver (1988) représentent la famille comme un cocon étouffant et mortifère que les enfants tentent vainement de briser pour survivre : « Ici ce n’est pas un club, ni une réunion politique, qu’on peut quitter comme on veut. Ici c’est une famille, et nous faisons cause commune ! Parce que… même si tu t’en vas, même si tu nous quittes… je reste ta mère… et tu ne pourras jamais t’en échapper… » argumente Gunnel – dans Bobby Fischer –, ancienne actrice et mère araignée face à sa fille Ellen…Cette dramaturgie de l’indiscrétion repose sur une composition dialogique extrêmement rigoureuse, faite de reprises et de variations qui laissent peu à peu affleurer le non-dit. La pièce se joue finalement au-delà des propos échangés, sur une autre scène, ultime distance que la mise en scène se doit de révéler…

Marion Boudier

Le public et les acteurs doivent respirer ensemble, écouter ensemble. Dire les choses en même temps. Je préfère un théâtre où le public se penche en avant pour écouter à celui qui se penche en arrière parce que c'est trop fort

Lars Norén - Septembre 2002

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GUNNEL — Ne va pas t’imaginer que tu peux – comme une sorte d’Etat palestinien, – proclamer ton indépendance sans que nous ayons à la ratifier ? Tu te trompes. Tu fais partie de cette famille, tant que nous existons ! Tu en es un membre à part entière dans cette histoire… Tu ne peux pas rompre comme ça avec ton camp sous prétexte que tu n’as pas le courage d’affronter la vérité…Et si tu crois que tu peux t’arracher…que tu peux cracher sur tes responsabilités et te dérober…là, tu te trompes ma petite amie. Ça te concerne… tant qu’on te tolérera !ELLEN — Ah oui ? Comment ça ? Je peux très bien partir, si je veux.GUNNEL — Tu entends ce que je dis. Ici, c’est pas un club, ni une réunion politique, qu’on peut quitter comme on veut. Ici, c’est une famille, et nous faisons cause commune ! Parce que… même si tu t’en vas, même si tu nous quittes… je reste ta mère… et tu ne pourras jamais t’en échapper… Et si tu n’acceptes pas les règles de cette famille… attends-toi à être punie.

Extrait de Bobby Fischer vit à Pasadena

Lars Norén est aujourd’hui le plus grand dramaturge suédois après Strindberg. Lors de ces trente dernières années, son oeuvre s’est étendue pour devenir un « pays Lars Norén », toujours changeant : des hôtels familiaux déserts, de la lumière du matin aux fêtes violentes de la nuit, des abus domestiques dans les appartements urbains au vide dans les vérandas d’été au coucher du soleil, du bavardage intellectuel au bégaiement dans les asiles. Dans ses pièces, les enfants défient leurs parents, les mariages s’effondrent et le bien-être superficiel est réduit en cendres. Petit à petit, la comédie inhumaine évolue, entre mélancolie et humour sauvage quand les phrases pertinentes traversent l’obscurité comme des coups de fusil. Norén ouvre graduellement de nouveaux cycles de l’existence ; d’une famille démembrée à une société européenne privée des étoiles qui rassemblent. Dissection de la modernité, ses pièces décrivent aussi une vision pathologique de la vie dans le capitalisme de ces dernières années.

Mikael Van Reis

PHILIPPE BARONNET Notes de mise en scèneSur la proposition de Laurent Fréchuret de créer un spectacle pour la saison 2012-2013 avec mes compagnons permanents du CDN de Sartrouville, j’ai choisi de mettre en scène Bobby Fischer vit à Pasadena de Lars Norén. Par son nombre restreint de personnages, son intrigue resserrée, ses unités de temps et d’espace, ce huis-clos intimiste pourrait bien ressembler à une pièce classique…Pourtant, ce texte écrit en 2001 nous parle sans nul doute de notre monde contemporain : qu’est-ce qui définit une famille aujourd’hui ? De quoi est fait ce lien qui à la fois nous protège et nous entrave ? Passant au scalpel les sentiments de ses personnages, l’auteur fait le constat lucide de la violence des rapports familiaux qui unissent parents et enfants dans une même solitude. Entre rétention et explosion, l’écriture dense et énigmatique de Norén distille silences, tensions et non-dits, qui feront tourner au drame cette soirée apparemment banale. Ce qui me frappe et oriente mon travail de metteur en scène, c’est ce sens aigu d’un tragique souterrain qui, sans crier gare, met les personnages aux pieds du mur et leur fait frôler le désastre. Il s’agit de rendre les acteurs sensibles au rythme vertigineux de cette écriture où se niche, dans les détails, la puissance d’une tragédie moderne.

Philippe Baronnet - mai 2012

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Entretien avec Philippe BaronnetQuel est votre parti-pris face à ce drame familial ?Pour mettre en scène Lars Norén, il faut redevenir une page blanche : dire les mots, uniquement les mots, faire entendre le texte. Les comédiens doivent traverser Lars Norén dans le temps juste, en se débarrassant des habitudes de jeu, des idées qu’ils se font de la violence, du mépris, de la cruauté des rapports familiaux. Je leur demande avant tout d’être présents, simples et décontractés : la tension doit émerger en creux, entre les mots de Lars Norén, ce n’est pas aux comédiens de la prendre en charge. Il s'agit de donner à entendre le texte au plus juste, et non au plus fort, de le laisser livrer ses indices, et de faire confiance à l’intelligence des spectateurs.

Comment imaginez-vous l'espace de jeu de cette famille, leur cellule familiale ?Il ne faut pas que les spectateurs soient face à cette famille, mais avec eux dans le salon. Ils sont installés près des acteurs et tout autour de l’espace de jeu, en immersion. Ils doivent se sentir concernés, ils sont invités à tendre l’oreille. Lars Norén nous met face à une famille qu’il faut observer à la loupe. Nous essayons de créer des gros plans, des perspectives comme on le ferait au cinéma. Il ne s’agit pas de faire oublier le théâtre : les personnages viennent eux-mêmes d’assister à une représentation, ce qui crée un jeu de miroir entre ce que vivent les personnages et ce que vivront les spectateurs à la sortie du spectacle. Le dispositif scénique articule donc des éléments réalistes de l’appartement familial et des éléments réels du théâtre (gradins, projecteurs…).

La pièce interroge la famille... Qu'est-ce qui vous intéresse dans ce sujet ?La famille est un sujet à prendre avec des pincettes. On ne touche pas à la famille, c'est sacré ! Et pourtant, on peut se demander pourquoi Noël est une corvée pour tout le monde ! On tente de se convaincre qu'on est bien en famille, mais ce n'est pas vrai... On cherche à agir les uns sur les autres. C'est à la fois le lieu de l'acceptation totale et celui du jugement profond. Dans ce jeu d'amour-haine, la famille protège et broie. Je pense tout de même que l'enjeu de cette pièce est davantage l'amour que la haine. S’il n’y avait rien à sauver dans cette famille, les quatre personnages ne se seraient pas réunis ce soir-là…

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UN TITRE PARADOXAL→ On peut s’interroger sur le titre, dont on remarquera qu’il est syntaxiquement construit. L’opposition entre la connotation anglo-saxonne du nom Bobby Fisher et celle, latino-américaine, de Pasadena (ville de Californie) suscite la curiosité : qui est Bobby Fischer et que fait-il à Pasadena ?

→ En lisant la liste des rôles, on se rendra compte que Bobby Fischer n’est pas un personnage de la pièce. Est-il un personnage de fiction inventé par l’auteur ou bien un personnage réel qui va résonner dans le texte ? On pourra inviter les élèves à faire des recherches au C.D.I. ou sur Internet.Le titre de la pièce ne nous donne aucun indice sur son sujet. Lars Norén est alors plus proche du Ionesco de La Cantatrice chauve que d’Ibsen ou de Strindberg dont les titres – pour l’un Hedda Gabler, pour l’autreMademoiselle Julie – annoncent les héros éponymes de la pièce.Bobby Fisher est un joueur d’échecs américain, né en 1943 à Chicago, champion des États-Unis à 14 ans, champion du monde de 1972 à 1975. Sa vie est marquée par des déplacements nombreux et par des résidences diverses, dans des pays divers d’Europe et d’Asie, en passant par Pasadena en Californie, jusqu’à son installation en Islande.

→ Quels sont donc les liens entre la pièce et Bobby Fischer ? Y a-t-il dans la construction de la pièce et dans le rapport entre les personnages des correspondances avec le jeu d’échecs ?Des interrogations multiples peuvent naître : pour Lars Norén la famille est-elle un jeu d’échecs ?On peut même filer la métaphore : la famille est-elle un jeu ? Est-elle vouée à l’échec ? La vie de ce joueur d’échecs que l’on décrit comme capricieux, colérique et qui a passé son temps à se déplacer de pays en pays est-elle une parabole des difficultés de la famille ?

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→ Quand le nom de Bobby Fischer est-il cité pour la première fois ? Cette « révélation » est-elle un moteur de la pièce au même titre, par exemple, que la mention de la cantatrice chauve, chez Ionesco, qui déclenche le dénouement Il n’est question de Bobby Fischer qu’à la moitié du deuxième acte. Lorsque THOMAS dit : « Bobby Fischer vit à Pasadena », l’action est en train de tomber : le père vient de dire « Maintenant allons nous coucher » mais l’interrogation sur Bobby Fischer (« Bobby Fischer... C’était qui déjà ? ») empêche les personnages de quitter le salon.

CARL se lève de nouveau. Oui, maintenant allons nous coucher. Demain est un autre jour.THOMAS. Je ne sais pas. Pause. Bobby Fischer vit à Pasadena.CARL. Allez, viens... Demain est encore un autre jour.THOMAS. Ce sera encore un autre jour demain ? Soupire et dit. Aaaah !... Quand ça ?ELLEN. Idiot. Demain. Pause. Bobby Fischer... C’était qui déjà ?THOMAS. Tu sais pas qui c’est ? Bobby Fischer.

Un peu plus loin dans l’acte II c’est le rappel de l’échiquier qui permet à THOMAS d’évoquer ses séances chez le docteur.

THOMAS, à Ellen. Il y avait un échiquier à... chez – Soupire – chez le docteur avec qui je parlais. Il avait un échiquier... grand... posé près d’un bureau ou d’une armoire... Mais on n’en parlait jamais... Je lui ai jamais demandé s’il jouait. Il n’y avait pas de pion.Seulement le plateau. Je me suis demandé s’il jouait aux échecs... Mais je ne l’ai pas rencontré souvent. Je ne me souviens pas combien de fois. Il me demandait des choses et je répondais.ELLEN. Qu’est-ce qu’il te demandait ?THOMAS. Il me demandait... comment je me sentais... À quoi je pensais. Pause.Il n’y avait pas de table. Seulement deux chaises... et une pendule... et des livres.Pause. Et un échiquier. Et des tableaux.Pause. Et un canapé.Pause.Sur le canapé, un tapis.Pause.Bizarre. Un tapis. Sur le canapé.Pause.Et il y avait rien d’autre.

On ne pourra pas s’empêcher de penser aussi au Bobby Watson de La Cantatrice chauve d’autant plus que le nom de Bobby Fischer se trouve ensuite transformé par Ellen en Bobby Smith...Manifestement Ionesco n’est pas très loin !Le rapprochement avec le monde de Ionesco se justifie à nouveau lors des deuxième et dernière occurrences de Bobby Fischer. Cette fois c’est la sœur, Ellen, qui évoque le personnage pour combler le vide tout comme les Smith de La Cantatrice meublent leur conversation par les potins concernant la vie de la famille Bobby Watson.

ELLEN. Bobby Fischer... Le nom me dit quelque chose.Réfléchit. Bobby Fischer, Fischer, Fischer. Fischer... Un ordinateur ? Ça fait penser à un ordinateur... Quelque chose de rapide... Rapide et lisse... Un politicien ? Mais pourquoi tu parlerais politique ? Un espion... un traître... Bobby Fischer !?

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CARL. Tss, tss.ELLEN. Bobby Fischer... Non, un nageur !... Un plongeur... sous-marin... Le plus grand nageur du monde.THOMAS. Pas du tout.ELLEN. Non, alors je ne sais pas.THOMAS sourit. Un joueur d’échecs.ELLEN. Joueur d’échecs... Un joueur d’échecs qui s’appelle Bobby Smith.THOMAS. Pas Bobby Smith, Bobby Fischer.ELLEN. Je le connais ?

Sources : Dossier pédagogique - Théâtre de La tempêtePièce (dé)montée - Les dossiers pédagogiques « Théâtre » en partenariat avec le Théâtre National Marseille La Criée.

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La Faïencerie-Théâtre de Creil est subventionnée par la Ville de Creil, le Conseil régional de Picardie, le Conseil général de l’Oise, le Ministère de la culture et de la communication (DRAC de Picardie), les Villes de Villers-Saint-Paul, de Montataire et de Nogent-sur-Oise et bénéficie du soutien de la CAC de l’ONDA et de l’acsé

La Faïencerie-Théâtre de Creil Allée Nelson CS 50012 60104 CREIL CEDEX

Contact : Claire Chaduc03 44 24 95 [email protected]

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