DOSSIER DE PROMENADE COMMENTÉE · 2013-12-21 · 3 - Stèle du Sous-Lieutenant de Rohan Chabot à...
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DOSSIER DE PROMENADE COMMENTÉE
L'offensive allemande au sud-est de la Marne en juillet 1918 Clés :
Période : Juillet 1918;
Lieux : Port à Binson
(51700)
Belligérants : Allemands,
Français;
Latitude : 49.052045
Longitude : 3.77758
Titre : L'offensive
allemande au sud-est de
la Marne en juillet 1918
Thèmes : Le mouvement
tournant vers Epernay,
juillet 1918.
Distances : -- Circuit
d'environ 15 km. - Départ
de Port à Binson.
LES EXPOSES
1 - Rappel du mouvement offensif allemand du 15 juillet 1918, sur la Marne, et plus particulièrement sur la
rive sud .
2 – La 10ème Division de LANDWER et la défense d'Oeuilly.
3 - Stèle du Sous-Lieutenant de Rohan Chabot à Montvoisin. Prise et reprise du village.
4 - Plateau de la Cense Carrée. Combats du 41ème R.I. et reprise du village d'Oeuilly.
5 – Fontaine pour se rafraîchir
6 - Combats pour le Bois du Crochet, le Bois des Châtaigniers et mort du Commandant de Surian sur la
crête de Huche Perdrix. - Retour vers Port-à-Binson
Résumé des exposés de Monsieur Jean Vedovatti. Le 27 Mai 1918, les Allemands lancent une
formidable offensive contre nos positions du Chemin-des-Dames, tenues par notre VIème Armée. Notre
front cède et le 31 Mai, ils occupent la rive nord de la Marne depuis Château Thierry jusqu'à Verneuil et de
ce village la ligne de front se dirige sur les abords ouest de Reims.
Pendant un mois et demi les deux armées se font face et s'organisent défensivement et offensivement.
N° 1
Dans le but de faire tomber Reims par un mouvement convergent, en tenaille, les Allemands lancent dans la
nuit du 14/15 Juillet 1918 une formidable offensive. Sur la partie attaquée du front allant du fort de La
Pompelle à La Main de Massiges, dès la fin de la journée du 15, l'attaque allemande est stoppée par notre
IVème Armée, commandée par le Général Gouraud. Sur la partie du front allant de Sainte-Euphraise à
Crézancy il n'en est pas de même, ils enlèvent toute notre première position sur la Montagne de Reims,
franchissent la Marne dans le secteur de Dormans et s'avancent à 6 km au sud au contact de notre deuxième
position.
Constatant l'échec devant notre IVème Armée, le haut commandement allemand va porter tous ses efforts
sur Epernay en progressant par la vallée de la Marne et couper nos voies de communication en direction de
Reims.
Partant de la même réflexion l'état-major français diligente des divisions réservées pour bloquer le
mouvement offensif.
Le 16 après de violents combats Reuil, Oeuilly tombent, Tincourt et Montvoisin sont atteints. De durs
affrontements ont lieu sur le plateau de La Cense Carré et dans le Bois du Roi.
Le 17, les Allemands tentent désespérément de progresser mais sont définitivement arrêtés à l'issue de cette
journée, ils prévoient le repli de leurs divisions avancées au sud de la Marne. Leur offensive pour faire
tomber Reims a échoué.
Ce parcours se situe donc sur la rive sud de la rivière et à l'avancée extrême de la poussée allemande.
N° 2 - Le pont de Port à Binson et la 10ème Division Territoriale Allemande
Pour avancer sur les rives de la Marne en direction d'Epernay, les Allemands disposent de plusieurs
divisions parmi lesquelles :
la 2ème Division de la Garde en direction de Châtillon - Mareuil-sur-Ay, sur la rive nord
la 113ème Division qui traverse la Marne à hauteur de Troissy en direction de Leuvrigny - Epernay sud et la
10ème Division Territoriale, entre les deux, avec tout d'abord une seule brigade. Cette dernière doit
s'avancer par la rive nord, dans le sillage de la 2ème de la Garde et de la 113ème. Elle traversera la Marne à
Port-à-Binson et doit s'emparer des coteaux rive sud en direction d'Epernay par Oeuilly - Montvoisin -
Boursault.
La traversée de la Marne doit se faire par bateaux, pontons et passerelles, bien sûr, mais il est aussi prévu
que les Allemands doivent tenter de s'emparer du pont de Port-à-Binson intact.
En prévision de l'offensive, le Génie français a miné le pont et le 15 Juillet les fourreaux sont déjà installés.
Un détachement du Génie est en place pour tout faire sauter, quand les premiers détachements allemands
seront en vue.
Assez tôt dans la matinée, l'artillerie allemande soumet les abords du pont, sans toutefois viser directement
celui-ci, a de violents tirs. Peut être dans le but d'en anéantir ou d'en chasser les sapeurs-mineurs. Un dépôt
de munitions d'artillerie est situé à côté du pont, le bombardement allemand l'atteint et le fait exploser. Les
explosions déclenchent celles des fourreaux des mines du pont et entraînent sa destruction. La 10ème
Division Territoriale Allemande ne pourra l'utiliser. Elle traversera néanmoins la rivière dans l'après-midi et
sera au soir du 15 Juillet devant Oeuilly au contact de notre deuxième position.
N° 3 – Montvoisin - Stèle de Rohan-Chabot
Le 16, au matin, les Allemands donnent l'assaut aux coloniaux du 53ème R.I.C. qui assurent la défense de
notre deuxième position à Oeuilly. Malgré leur héroïsme ils sont rapidement débordés et l'assaillant
continue sa progression sur Montvoisin.
Pour stopper l'avance allemande en direction d'Epernay, dès le 15 au soir, notre 1er Corps de Cavalerie est
dirigé dans la région. En particulier la 1ère Division de Cavalerie avec sa 2ème brigade de Cuirassiers qui a
formé un bataillon à pieds. Les chevaux sont laissés en arrière et les cavaliers deviennent fantassins.
Le bataillon est sous le commandement du Commandant Domenech, il est ainsi formé :
1ère Cie du 2ème Cuir, Capitaine de Lupel
2ème Cie du 2ème Cuir, Capitaine Mertz
3ème Cie du 1er Cuir, Capitaine Clouet des Pesruches
Les Sous-Lieutenant de Rohan-Chabot et de Vieljeux sont à la compagnie Clouet des Pesruches
Ce matin du 16 Juillet la compagnie Clouet qui vient d'arriver sur le champs de bataille a reçu pour mission
d'aller tenir la ligne Cote 175 à la Marne et soutenir ainsi le 53ème R.I.C..
Au cours de la progression et bien avant d'arriver à la Cote 175 (700 mètres sud est de l'église d'Oeuilly,
cote 174 sur l'actuelle carte IGN 2713 Epernay), elle est surprise et se heurte à Montvoisin aux Allemands
qui sont en plein assaut. Des brefs mais violents combats s'engagent, le Sous-Lieutenant de Rohan-Chabot y
trouve la mort.
Sous la violence de l'attaque la compagnie Clouet, fortement décimée, est contrainte de se replier sur
Villesaint. Au cours de la journée le Bataillon Domenech a perdu 10 tués, 25 blessés et 9 disparus.
Le 17, Le bataillon à pieds de la 5ème Brigade Légère et le bataillon Perceval (3ème et 8ème Hussards)
tentent mais sans succès de reprendre Montvoisin
Le front le
18 Juillet
1918, au
matin.
Le 18, dans la soirée le bataillon Perceval avec le soutien des 9ème et 29ème Dragons attaquent et
reprennent Montvoisin. Une patrouille de la 3ème Cie du 1er Cuir, commandée par le Sous-Lieutenant de
Vieljeux et qui accompagne le Capitaine Clouet des Pesruches prend part à l'attaque et récupère le corps du
Sous-Lieutenant de Rohan-Chabot. La stèle commémorative est située à 350 mètres au sud de la coopérative
viticole de Montvoisin elle marque l'emplacement où cet Officier trouva la mort. Elle figure sur la carte IGN
2713 Epernay.
N° 4 - Le 41ème R.I., La Cense-Carrée, Oeuilly
Le 41ème R.I. est le régiment de Rennes. Son recrutement est plus particulièrement breton.
Le 16 Juillet 1918, il est diligenté, comme toute la 131ème D.I. à laquelle il appartient avec le 7ème R.I. et
le 14ème R.I., sur le champ de bataille au sud de la Marne pour stopper, puis repousser le mouvement
offensif allemand qui, au cours de cette journée, s'est emparé du plateau de la ferme de la Cense-Carrée.
Le 17 Juillet, la 131ème D.I. a pour mission de reconquérir le plateau. Le 41ème R.I. doit reprendre la
Cense-Carrée et les bois situés au nord. Il a à sa droite des Cavaliers à pieds et à sa gauche le 14ème R.I..
Nos lignes sont faiblement tenues par le 33ème Colonial, des Sénégalais et quelques éléments de la 77ème
D.I.. Tous sont fortement éprouvés par 48 heures de combat. L'ennemi occupe Le Chêne-la-Reine, les cotes
239 et 235 (234 sur les cartes IGN actuelles), la Cense-Carrée et se prolonge jusqu'à la Marne à l'est du
Chêne-Fendu.
A 11 heures, les premiers groupes d'assaut du 41ème R.I. débouchent et sont très rapidement soumis à des
tirs de mitrailleuses installées cotes 239 et 235, ainsi qu'à la Cense-Carrée. Les fusils-mitrailleurs et
mitrailleuses du 41ème ripostent. Sur ce plateau, dégagé comme un billard, les tirs sont particulièrement
meurtriers. Devant la difficulté de cette attaque frontale, le Chef du 1er Bataillon, qui opère à droite,
effectue un mouvement enveloppant et ses groupes de combat atteignent la lisière des bois situés au nord-est
de la ferme. Chez les défenseurs allemands de la Cense-Carrée, il y a, à ce moment, un certain flottement.
Les Français en profitent pour donner l'assaut et enlèvent la position en y capturant 12 prisonniers avec 6
mitrailleuses. Très rapidement les Allemands se ressaisissent et leurs pièces installées sur la cote 235
arrêtent toutes tentatives de progression. Le 2ème Bataillon qui est à gauche, n'a pu pousser sa ligne que 300
m en avant du Bois Brûlé. Au soir quelques éléments du 1er Bataillon sont parvenus à s'infiltrer dans les
bois au sud de Montvoisin. Ce dernier est toujours aux mains des Allemands.
Le 18 Juillet, dès le matin, l'attaque par le 41ème est reprise sur la cote 235 où les Allemands ont renforcé la
position en mitrailleuses. Toutefois, le 1er Bataillon parvient à gagner quelques centaines de mètres dans les
bois au sud de Montvoisin.
A 18 h 30, le Commandant Jouanneau qui commande provisoirement le 41ème est aux abords de la Cense-
Carrée avec le Capitaine Richard, commandant le 1er Bataillon et le Capitaine Knecht commandant le 3ème
Bataillon pour leur donner les instructions pour une nouvelle attaque qui doit s'effectuer à 19 heures sur les
cotes 239 et 235 avec à sa droite le soutien du 7ème R.I.. A cet instant, un obus allemand s'abat, explose et
tue net les 8 officiers.
L'attaque a quand même lieu et dans la soirée les positions des cotes 239 et 235 sont à nous. A droite, les
Cavaliers ont repris Montvoisin. Dans la nuit nos patrouilles envoyées sur Oeuilly sont reçues par de
violentes fusillades et subissent des pertes.
Le 19 Juillet, les attaques du 41ème R.I. pour reprendre Oeuilly se poursuivent par les bois au nord de la
cote 235 et par les coteaux, mais sous les violents feux des mitrailleurs allemands, le 41ème est contraint de
s'arrêter à 200 m du village.
Le 20 Juillet, nouvelle attaque sur Oeuilly, au départ des groupes de combat pas un coup de feu. Surprise !
Dans la nuit du 19 au 20 Juillet, les Allemands ont discrètement abandonné le sud de la Marne pour se
replier au nord. Oeuilly est repris, l'arme à la bretelle.
Dans ces violents combats des 17, 18 et 19 juillet les pertes du 41ème R.I. sont terribles :
133 tués dont 9 officiers
445 blessés dont 17 officiers
Bretons pour la plus part.
N°6 - Croupe du Bois des Châtaigniers et croupe de Huche-Perdrix
Depuis les hauteurs du lavoir source de Fontaine des Nonnes au Chêne-la-Reine une vue tout à fait
remarquable, sur la vallée du Flagot, s'offre à nous. A 3000 mètres, à l'ouest, se dresse comme une
forteresse, l'éperon boisé du bois des Châtaigniers. Ce bois est sur son coté ouest limité par les Pâtis de
Cerseuil qui n'était pas en 1918, comme aujourd'hui, plantés de résineux. Il s'agissait alors d'un plateau de
pacage pour animaux.
En Juillet 1918, ce bois se trouve être le premier point, pour ce secteur, à ce situer sur notre 2ème position,
au delà vers l'ouest et le nord ouest se trouve notre 1ère position.
Le 56ème Bataillon de Chasseurs à pieds a pour mission d'en assurer la défense. Devant lui, sur la 1ère
position, le 33ème R.I.C. de notre 10ème Division Coloniale défend le Bois du Crochet, Troissy, Cerseuil,
Mareuil-le-Port, Port-à-Binson.
En fin d'après-midi, le 15 Juillet, toutes nos premières positions sont tombées aux mains des Allemands.
Des éléments du 33ème R.I.C. et du 66ème Bataillon de Tirailleurs Sénégalais qui tenaient le Bois du
Crochet se sont repliés et se sont joints aux défenseurs des Châtaigniers ainsi que d'autres éléments assez
disparates.
Dans la soirée plusieurs tentatives d'attaques allemandes sont repoussées. En début de nuit nouvelles
attaques venant de Cerseuil et des environs du Moulin de Nantay. Quelques petits groupes d'Allemands
parviennent à prendre pieds dans des fourrés des lisières de bois, une fusillade plus ou moins vive se
perpétue. Sur le bois les artilleries ne tirent pas, aucune ne connaissant l'emplacement des lignes.
Dans la nuit, le 56ème B.C.P. et les éléments qui s'étaient joints à lui, reçoivent l'ordre de se replier en
arrière. L'ordre d'abandonner le Bois des Châtaigniers a-t-il été donné à la suite de renseignements signalant
une situation très dramatique ? Il serait intéressant d'en trouver la raison et par qui a-t-il été donné. L'ordre
sera promptement exécuté, les Allemands occupent le Bois des Châtaigniers d'où ils pourront surveiller
toute la vallée du Flagot.
Le 16 Juillet, tôt le matin, le 159ème R.I. Alpin reçoit l'ordre de reconquérir le Bois du Crochet, en prenant
comme base de départ le Bois des Châtaigniers. Le régiment s'avance, prend ses dispositions de combats et
apprend, alors, que le Bois des Châtaigniers est aux mains des Allemands. Les 1er et 3ème Bataillon, à
partir du fond du vallon de Festigny, montent à l'assaut du bois. Le 2ème Bataillon commandé par le
Commandant de Surian est en soutien sur la crête de Huche-Perdrix. Il ne s'avancera que pour tenir le Bois
des Châtaigniers après que les 1er et 3ème l'auront enlevé et partiront à l'assaut de celui du Crochet.
Depuis le lavoir, la crête de Huche-Perdrix est située à 2000 m, c'est cette crête boisée où passe la ligne à
haute tension. Ce 16 Juillet 1918, à cet endroit, il y a du monde; outre le bataillon de Surian, il y a des
éléments des 56ème B.C.P., 61ème B.C.P., des Cavaliers, des Coloniaux. De cette position on peut
apercevoir nos soldats des 1er et 3ème Bataillon tenter de grimper la colline des Châtaigniers sous le feu des
mitrailleuses qui les clouent au sol et finalement arrête toute progression. Sous ces feux meurtriers les
Alpins sont contraints de renoncer à l'assaut.
Sur la crête de Huche Perdrix, les observateurs allemands ont remarqué cette concentration de troupes et
brusquement la colline est prise sous un déluge de feux d'artillerie très meurtriers. C'est un véritable
carnage. Le Commandant de Surian est tué ainsi que 18 de ses hommes. Pour cette journée les pertes du
2ème Bataillon, en soutien, sont plus élevées que celles des 1er et 3ème dans l'assaut. Le bois des
Châtaigniers sera repris le 20 Juillet après le repli allemand.
Une stèle, dans les broussailles, marque l'endroit où le Commandant de Surian a trouvé la mort. Cependant
son corps repose au cimetière militaire de Dormans. Le 28 Juillet 1998, lors des cérémonies
commémoratives du 80ème anniversaire de la 2ème Bataille de la Marne, le Colonel et un détachement du
159ème R.I.A., présents lui ont rendu les honneurs. Le lendemain, 29, ils se sont rendus sur la stèle, malgré
les difficultés d'accès.