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MUSEE DE LOUVIERS
Jacques Villeglé Affiche & alphabet
1956 / 2013
Commissaire de l’exposi�on Philippe Piguet
INFOS PRATIQUES
Exposi�on du 16 mai au 1er novembre 2015
Ouverture du mercredi au lundi : 14h - 18h
Entrée libre, fermé le mardi.
Visites commentées gratuites le premier dimanche du mois à 15h
Visite de groupes uniquement sur rendez-vous
Visites et ateliers de pra�que ar�s�que pour les scolaires
(Dossier pédagogique sur demande).
EDITION D’UN CATALOGUE
48 pages, 23 reproduc�ons
Textes Philippe Piguet & Michel Na�er
en vente à l’accueil du musée, 15 €
CONTACT PRESSE
Tél : +33 (0)2 32 09 58 54 / 55
Site :.ville-louviers.fr
MUSEE DE LOUVIERS
Place Ernest Thorel - 27400 Louviers
Adresse postale : Musée - Hôtel de ville - 19, rue Pierre Mendès France - CS 10621
27406 Louviers cedex
(En couverture : Rue Brisemiche (rouge), 4 mai 1953 - affiches lacérées marouflées sur toile - détail)
Jacques Villeglé
Affiche & alphabet – 1956/2013
Exposi�on au musée de Louviers
Du 16 mai au 1er
novembre 2015
CeGe exposi�on se présente comme une sorte de rétrospec�ve de l’œuvre de
Jacques Villeglé. Le musée a rassemblé pour ceGe occasion un ensemble d’œuvres qui
permet de suivre le travail de cet ar�ste de renommée interna�onale des années 50
aux années 2010.
Depuis plus d’un demi-siècle Jacques Villeglé occupe un rôle majeur sur la scène de
l’art. Son œuvre fait aujourd’hui par�e intégrante du paysage ar�s�que contemporain
et de notre patrimoine culturel.
Avec le groupe des Nouveaux Réalistes, cons�tué en 1960 à l’ini�a�ve du cri�que
d’art Pierre Restany et d’Yves Klein, dans lequel on retrouve les affichistes Raymond
Hains, François Dufrêne et Mimmo Rotella, Jacques Villeglé a contribué ac�vement à
faire évoluer l’art en s’appropriant la réalité du monde qui nous entoure. Grâce à ces
ar�stes, qui vont u�liser comme matériaux les images, la publicité, les objets et l’ac-
tualité qui cons�tuent notre univers, le regard va s’ouvrir vers l’extérieur.
Jacques Villeglé - Rue Joubert (Angers), septembre 1957, 42,5 x 62 cm
Affiches lacérées anonymes
Graphismes sociopoli�ques
Rue Linois, décembre 1958 Rue Rambuteau, janvier 1972
XIIIe arrondissement, 1987
Alphabet, février 1994 - peinture sur toile synthé�que
Les Cryptographes, 30 janvier 2013
Feutre et bombage sur papier d’étude
Jacques Villeglé
Des affiches lacérées anonymes aux graphismes sociopoli�ques
Au cours de ses 65 années consacrées à l’art, Jacques Villeglé a déroulé une carrière que
rien n’a détournée de ses préceptes fondateurs. La force d’esprit et de caractère qui
animent cet ar�ste, originaire de Bretagne, ont permis l’élabora�on d’une œuvre
pérenne, singulière et remarquable entre toutes. Avec son ami Raymond Hains, avec qui
il se lie d’ami�é dès 1945, alors étudiant aux Beaux-arts de Rennes, il décide de
s’intéresser au monde du dehors, d’en capter les signes, d’en soustraire les images.
Depuis, il n’aura de cesse que de puiser dans cet intarissable gisement.
Les murs se couvrent d’affiches, papier peint de l’ordinaire urbain, véhicule de la pensée
dominante et des batailles idéologiques. Mais une fois lacérée, l’affiche devient comme
« une an�dote contre toute propagande », une contesta�on. En introduisant ces
éléments, il rend visible l’ac�on « sauvage » du contestataire. Au-delà de l’image se
révèle une forme de résistance farouche et exacerbée contre le pouvoir, la trace de
l’acte fait œuvre. C’est aussi, comme le souligne Philippe Piguet, commissaire de
l’exposi�on, la marque de l’usure du temps ou la main flâneuse, qui s’amuse à �rer sur
le coin saillant de l’affiche mal collée, qui arrête l’œil de l’ar�ste.
Si, aujourd’hui, se dégage une grande beauté plas�que de ces affiches lacérées
métamorphosées en œuvres d’art, leur puissance réside avant tout dans l’inten�on de
l’ar�ste. Villeglé s’est longtemps interdit de faire œuvre, prélevant des instants,
res�tuant la trace d’une ac�on, d’une revendica�on, meGant ainsi à jour le grondement
d’une contesta�on qui sourd sur les murs des villes. Il invente le terme de « Lacéré
Anonyme » pour désigner ces œuvres, voulant ainsi se préserver de toute velléité
ar�s�que en lien avec un savoir-faire ou une démarche plas�que acquise. Il revendique
la liberté d’agir en dehors du champ conven�onnel de l’art et s’émancipe de toute
considéra�on esthé�que. Néanmoins, il choisit, sélec�onne les morceaux qui vont
l’intéresser ; il donne à voir une sorte de non-peinture abstraite, comme John Cage
donnera à écouter les bruits de la rue pour œuvre musicale à part en�ère. Il orchestre.
Il prélève des bribes du monde extérieur, en l’occurrence des affiches déchirées,
lacérées, ou des signes et idéogrammes idéologiques laissés sur les murs, pour les
introduire à l’intérieur de lieux consacrés à l’art. Ce n’est pas cependant quelque chose
qui s’apparente directement aux ready-made de Marcel Duchamp, il ne s’agit pas
simplement de déplacer un objet usuel pour le transformer en œuvre d’art, mais de
l’importa�on symbolique d’ac�ons subversives. L’affiche se trouve ainsi chargée de la
dialec�que duelle entre la propagande et sa contesta�on dont il résulte une esthé�que
propre. Villeglé introduit dans l’art l’image d’une certaine violence urbaine véhiculée par
les traces de lacéra�ons et de caviardage infligées à ces affiches.
Jacques Villeglé invente aussi un alphabet à par�r d’une sémio�que sauvage où
cohabite la panoplie cabalis�que de groupuscules idéologico-poli�ques. Il rassemble
dans ses « Graphismes sociopoli�ques », sortes de pierre de roseGe des tags, dans
une proximité improbable, souvent avec humour et légèreté, les signes les plus
contradictoires. Croix gammées, étoile de David, faucille et marteau, croix de
Lorraine, symboles monétaires ou religieux, l’ar�ste glane ces signes depuis de
nombreuses années au hasard de ses déambula�ons.
L’ouvrage publié à l’occasion de l’exposi�on rétrospec�ve de Jacques Villeglé,
organisée par le musée de Louviers, sous le commissariat de Philippe Piguet, propose
un survol de son œuvre par décennies. Nous avons ainsi depuis les années 50
jusqu’en 2014 un ensemble de pièces qui illustre le parcours de l’ar�ste, depuis les
premières affiches lacérées jusqu’à l’alphabet socio-poli�que et aux sculptures.
En suivant la chronologie des pièces présentées, on perçoit qu’à par�r des années 90
la créa�on de son alphabet va prendre toute la place dans l’œuvre de Villeglé.
L’ar�ste élargit sa démarche délaissant la res�tu�on matérielle, sans interven�on,
d’affiches lacérées anonymes pour passer à la composi�on revendiquée, au
graphisme. On le voit, Jacques Villeglé prend plaisir à agencer et à jouer avec les
symboles qu’il collec�onne. Poète habile, il joue avec les mots comme avec les
symboles, ainsi dans ses sculptures où le «¥€$ » met en lien les grands symboles
monétaires, le Yuan, l’Euro et le Dollar, c’est bien sûr le « YES » du gagnant. Ou
encore dans la sculpture « ST�R » où une étoile vient avantageusement se
subs�tuer au « A ».
Le travail de Jacques Villeglé se conjugue autant au passé qu’au présent. S’il a su être
au grand rendez-vous de l’histoire de l’art dès les années 50, dans cet après-guerre
où il fallait inventer un monde nouveau, il a su également surfer sur l’évolu�on des
Jacques Villeglé - Les Précurseurs, 13 nov. 2010, 103 x 135,5 cm
VILLEGLE
(no�ce biographique)
Jacques Villeglé, né à Quimper en 1926, a commencé en 1947, à Saint-Malo, une collecte
d'objets trouvés : fils d'acier, déchets du mur de l'Atlan�que... En 1949, il limite son
comportement appropria�f aux seules affiches lacérées. Juin 1953, publica�on de Hepérile
éclaté, poème phoné�que de Camille Bryen rendu illisible à travers les trames de verre
cannelé de son partenaire intellectuel Raymond Hains. Février 1954, ils se meGent en
rela�on avec le poète leGriste François Dufrêne qui les présente à Yves Klein, puis Pierre
Restany et Jean Tinguely, avec lesquels sera cons�tué, en avril 1960, à Milan, le groupe des
Nouveaux Réalistes, après leur par�cipa�on commune à la première Biennale des jeunes
de Paris.
Au préalable, en 1958, Villeglé, avait rédigé une mise au point sur les affiches lacérées
in�tulée Des réalités collec�ves, préfigura�on du manifeste des Nouveaux Réalistes d'avril
1960, puis, il crée l'en�té Lacéré anonyme en 1959.
Releveur de traces de civilisa�on, et plus par�culièrement lorsqu'elles sont anonymes, il a
réuni à par�r de 1969 un alphabet sociopoli�que en hommage au Professeur S.
Tchakho�ne, auteur en 1939 de le Viol des foules par la propagande poli�que. Une
première exposi�on rétrospec�ve consacrée aux graphismes sociopoli�ques a été
organisée par le musée Sainte-Croix de Poi�ers en 2003.
En 2006, Jacques Villeglé entreprend un travail de sculpture s'aGaquant à des techniques
tradi�onnelles (bronze, verre) comme à des techniques industrielles (acier corten, inox poli
miroir, fonte).
Depuis 1957 l'œuvre de Villeglé a fait l'objet de plus de 200 exposi�ons personnelles dans
quatre con�nents, et a par�cipé à des manifesta�ons collec�ves dans les cinq con�nents.
Ses œuvres ont été acquises par les plus importants musées européens, américains et du
Moyen-Orient.
Plusieurs monographies lui ont été consacrées : Bernard Lamarche-Vadel (Marval, 1990),
Odile Felgine (Ides et Calendes, 2001) et Gérard Durozoi (Hazan, 2008). En 2007, les
édi�ons Linda & Guy Pieters ont publié une importante biographie par Odile Felgine avec
une préface d'Arnaud Labelle-Rojoux.
En 2005, l'ensemble de ses écrits est édité par Transédi�ons, Paris. En 2007, à l'occasion de
la présenta�on de sa collec�on dans son musée de Hanovre, Ahlers Pro Arte fait paraître
leur traduc�on en allemand. En 2012, la galerie Modernism de San Francisco (Mar�n
Muller Books) publie une large sélec�on de chapitres en anglais.
Depuis 1988 huit des dix-neuf volumes du catalogue théma�que et exhaus�f de ses
affiches lacérées ont été édités.
Jacques Villeglé est représenté en France par la galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois
qui a entamé en 1999 un cycle d'exposi�ons reprenant successivement les thèmes de ses
catalogues raisonnés de Jacques Villeglé, huit exposi�ons ont déjà eu lieu.