Dossier de presse 2009

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DOSSIER DE PRESSE N°3 /// 16 NOVEMBRE 2009 LE PALMARÈS 2009 DES BOURSIÈRES FRANÇAISES UNE FEMME SCIENTIFIQUE AUJOURD’HUI ÊTRE L’UTILITÉ DE LA SCIENCE EST ELLE ENCORE À PROUVER ?

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Bourses L'Oréal France – UNESCO Pour les Femmes et la Science

Transcript of Dossier de presse 2009

DOSSIER DE PRESSEN°3 /// 16 NOVEMBRE 2009

LE PALMARÈS 2009DES BOURSIÈRESFRANÇAISES

UNE FEMMESCIENTIFIQUEAUJOURD’HUI

ÊTRE L’UTILITÉDE LA SCIENCEEST ELLE ENCOREÀ PROUVER ?

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L’utilité de la Science

n’est plus à prouver !

Dans un contexte en pleine mutation, la Science peut améliorer la santé et l’éducation, offrir des sources d’énergie propres et renouvelables, prédire et gérer les effets du changement climatique et de la biodiversité, pour ne mentionner que ceux-là. Chaque découverte scientifique enfonce une porte et apporte plus de réponses, de même qu’elle pose davantage de questions, qui permettront d’autres découvertes.

La Science est aujourd’hui un enjeu majeur de notre société. Selon une étude menée par la Fondation L’Oréal et l’UNESCO avec TNS*, 84% des personnes interrogées affirment que la science est au cœur de leur quotidien. L’utilité de la science n’est donc plus à prouver, puisque la grande majorité des personnes interrogées en sont conscientes. Chacun bénéficie ainsi des progrès de la Science, et nous avons tous intérêt à ce qu’elle progresse et que la recherche avance. Pour autant, 1 personne sur 2 est inquiète face à la Science. Même si chacun a une conscience de l’utilité de la science, cette perception est atténuée par un manque d’informations. * Étude TNS, L’Oréal-UNESCO sur les perceptions de la science et des carrières scientifiques dans 10 pays. Février 2009.

Etre une femme scientifique aujourd’hui

En France, les femmes ne composent que 31% des effectifs des filières scientifiques contre 76% des littéraires à leur entrée à l’université, et 30% des classes préparatoires scientifiques.Seulement 28% des doctorants en Sciences de la Matière sont des femmes.*

Les femmes scientifiques demeurent minori- taires des postes à responsabilités au plus haut niveau.

Après le doctorat, le phénomène s’accroît : ellesreprésentent 28%** des chercheurs, 22%** chez les directeurs de recherche et seulement 16%*** des professeurs en sciences.

Les métiers scientifiques et techniques sont mal connus, peu valorisés. Les jeunes, filles et garçons, peu informés, n’ont pas suffisamment conscience de leur intérêt et de leur diversité. De plus, les stéréotypes sexistes sont présents. Parents, enseignants, spécialistes de l’orientation et élèves sont plus ou moins persuadés, même inconsciemment, que les hommes ont plus d’aptitudes pour les disciplines et les métiers scientifiques.Or, l’égalité entre les hommes et les femmes en science est une composante essentielle de la recherche, c’est aussi un atout et un formidable levier de croissance. Il est même constaté depuis plusieurs années que les équipes de travail mixtes étaient plus productives en terme de publications et/ou de brevets !

Gaelle Andreatta, boursière 2007« Que ce soit dans le privé et ou le public, les postes à responsabilités sont rarement occupés par les femmes et cela n’a pas l’air d’évoluer particulièrement rapidement. À compétences égales, il me semble évident qu’un homme sera préféré à une femme en vue d’une promotion. »

Il est aujourd’hui essentiel d’accroître la participation, la contribution et l’accès des femmes à la science, car elles sont l’avenir de l’Homme. La Science répond aux grands enjeux de notre société, les femmes participent activement à ses découvertes. * Repères et Références Statistiques RERS 2007/2008

** État des lieux : les Femmes dans la Recherche, Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, 2007

*** Extrait du rapport du Comité pour l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes dans l’enseignement superieur et la recherche, ministère de la recherche, decembre 2006

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Commission Française pour l’UNESCO et de l’Académie des Sciences et parrainées par le Ministère de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur, permettent aussi d’informer et de faire naître des vocations auprès des jeunes lycéennes, afin que demain, un plus grand nombre de femmes participent activement à la recherche et aux progrès scientifiques.

La cérémonie de cette troisième édition est également l’occasion pour d’anciennes boursières et plusieurs dizaines de femmes scientifiques de L’Oréal Recherche de venir présenter leurs travaux et d’échanger avec ces jeunes femmes. Marina Kvaskoff, boursière 2008« La Bourse L’Oréal France-UNESCO, que j’ai obtenue lors de ma seconde année de thèse en 2008, a été pour moi la première occasion de financer ma propre recherche, et représente une chance qui m’a permis d’aller plus loin dans ma recherche et d’enrichir mes travaux de thèse. »

Une ambition forte pour garantir que de nombreuses femmes seront demain les nouveaux visages de la Science et revendiquent fièrement : I Love Science

Jeunes, Brillantes et actrices du quotidien…L’Oréal France présente les nouveaux visages de la science

A leurs côtés et à travers les Bourses Pour les Femmes et la Science, L’Oréal France met à l’honneur 10 jeunes femmes, souligne l’excellence de leur travaux, leur courage et leur engagement, et souhaite soutenir leurs carrières scientifiques. Le programme Pour les Femmes et la Science constitue un groupe exceptionnel de 10 jeunes femmes qui incarnent la science de demain, qui repoussent les frontières de la connaissance et contribuent à apporter des solutions aux nombreux problèmes auxquels notre société est confrontée.

L’action de L’Oréal France vise à favoriser et soutenir l’accession des femmes aux carrières scientifiques en France et aux postes les plus élevés, enjeu plus que jamais d’actualité.

Ces Bourses, qui reçoivent le soutien de la

UNIVERSITÉ/ECOLE : UNIVERSITÉ JOSEPH FOURIER, GRENOBLE

DOMAINE DE RECHERCHE : SCIENCES DE L’INFORMATION

Ce que ses travauxchangent sur notrequotidien

Est-il possible d’innover lorsque l’on naît dans un système ancestral bien établi ? L’histoire des espèces vivantes prouve que oui, puisqu’elles ne cessent jamais d’évoluer.

L’ADN contenu dans le noyau de cha-cune des cellules des organismes vivants contient des milliers de gènes, dont chacun « code » au moins une pro-téine. Des protéines qui communiquent les unes avec les autres et forment des machines moléculaires qui font vivre et fonctionner nos cellules. Ensemble, elles forment des systèmes cohérents, mais fragiles : un changement envi-ronnemental ou une mutation vien-nent parfois les perturber et déclencher une maladie. Comprendre comment ces systèmes sont organisés est donc

Anne-RuxandraCarvunis, 28 ansComprendre l’organisation et l’évolu-tion des systèmes biologiques.TRAVAUX SCIENTIFIQUES :Comment les innovations moléculai-res font-elles évoluer les systèmes cellulaires ?

primordial pour la recherche médicale. Anne-Ruxandra travaille sur cette ques-tion en analysant et comparant les réseaux d’interactions protéiques d’animaux et de plantes.

Les travaux d’Anne-Ruxandra ont aussi pour objectif le développement de nombreuses applications agronomiques et environne-mentales. Elle projette donc de travailler sur le riz et espère obtenir des résultats rapides et positifs afin de tenter de répondre aux problèmes actuels d’alimentation de certai-nes populations en Asie.

Comment naissent les nouveaux gènes? Anne-Ruxandra travaille sur cette question fondamentale en analysant les levures, organismes plus simples et plus faciles à manipuler en laboratoire. En integrant ses recherches sur l’innovation évolutive et sur l’organisation des systèmes cellulaires, elle espère ouvrir de nouvelles portes pour mieux comprendre comment de nouvelles espèces apparaissent.

En comparant les systèmes cellulai-res des plantes ainsi que ceux des animaux, elle espère ouvrir des por-tes pour mieux comprendre comment de nouvelles espèces apparaissent.

8 /// Anne-Ruxandra

Une bourse, pour quoi faire ?

Elle souhaite poursuivre sa formation à l’étranger. Cette bourse est donc une extra-ordinaire opportunité.

Au lycée, Anne-Ruxandra s’intéresse aux sciences à travers la biologie. Ses excel-lents résultats et son appétence sur le su-jet lui permettent, dans un premier temps, d’obtenir un Diplôme d’Etudes Universitaires Générales en Sciences de la Vie. Elle pense alors se spécialiser dans les neu-rosciences et dans le rôle des réseaux de neurones. Mais à bien y réfléchir, un réseau neuronal, n’est-il pas un réseau molécu-laire comme un autre ? Elle choisit donc définitivement sa voie : faire de la recherche sur la compréhension des interactions moléculaires au cœur des mécanismes du vivant.

Anne-Ruxandra prépare une thèse sur la compréhension des systèmes biologiques au sein du laboratoire TIMC-IMAG du CNRS. Pour Anne-Ruxandra, « même si les scien-ces permettent de lutter contre l’ignorance et améliorent le bien-être de l’humanité, comprendre les mystères du vivant est essentiel pour la mise au point des ap-plications médicales et agronomiques du futur ». Ainsi, ses travaux portent sur les mécanismes cellulaires des animaux et des plantes.

A terme, elle souhaite observer comment les innovations moléculaires font évoluer les sys-tèmes cellulaires pour comprendre l’apparition de nouvelles espèces, végétales et animales.

Anne-Ruxandra et la science

Recevoir la bourse L’ORÉAL-UNESCO représente une formidable reconnais-sance qui devrait transformer le futur professionnel d’Anne-Ruxandra.

En simulant divers scenarii climatiques, les scientifiques donnent aux grands décideurs économiques ou politiques des clés indispensables pour l’avenir de la planète.

NathaëlleBouttes, 25 ansComprendre et anticiper le rechauffe-ment climatique.TRAVAUX SCIENTIFIQUES :Étude du carbone et analyse du lien avec le climat passé.

UNIVERSITÉ/ECOLE : UNIVERSITÉ PIERRE ET MARIE CURIE, PARIS VI

DOMAINE DE RECHERCHE : PHYSIQUE

Ce que ses travauxchangent sur notrequotidien

Durant les deux derniers millions d’années (le Quaternaire), le climat de la terre n’a cessé d’osciller entre un climat froid (pério-de glaciaire) et un climat chaud (période in-terglaciaire, comme l’actuel). Des carottes de glace venant d’Antartique avaient mon-tré que les concentrations en CO2 passent de valeurs faibles en périodes froides à des valeurs élevées en période chaude. Ces variations, n’avaient pour l’instant pas trouvé d’explication satisfaisante mais à l’aide de modèles numériques de climat, une nouvelle théorie basée sur la circu-lation océanique a été testée. En période froide, alors que la glace de mer est plus importante, le sel en trop est rejeté dans les fonds marins. De l’eau très salée et donc très dense, plonge dans l’océan pro-fond. Une densité qui rend plus difficile les échanges entre les fonds et la surface. Ainsi isolé, le fond de l’océan constitue un réservoir important pouvant retenir le carbone, qui ne se trouve alors plus dans l’atmosphère. Une simulation qui démon-tre l’efficacité de ce mécanisme naturel et permet de rendre compte d’une grande part de la variation de CO2 dans l’atmos-phère entre période glaciaire et intergla-ciaire. « Les scientifiques apportent des connaissances non négligeables indispensables à la prise de décisions éclairées » déclare Nathaëlle.

La recherche de Nathaëlle est, pour l’instant, fondamentale. Elle tend à construire une base de connaissance plus importante, et à modéliser et comprendre le cycle du carbone sur les deux derniers millions d’année. Des connaissances qui devraient enrichir notre vue globale du système climatique et aider à améliorer les modèles existants servant à ex-plorer les changements climatiques futurs.

10 /// Nathaëlle Bouttes

Avant d’être une scientifique Nathaëlle est une jeune femme d’aujourd’hui bien ancrée dans son époque. Vive, ouverte et curieuse, elle s’est toujours intéressée à son environne-ment et aux grands enjeux sociétaux du moment. C’est ainsi que les sciences, qui tendent justement à mieux comprendre les mystères du vivant et de notre planète, se sont rapide-ment imposées dans sa vie. Une évidence, pour la jeune Nathaëlle, qui s’enthousiasme, par ailleurs, sur « l’universalité du langage scientifique qui permet aux experts du monde entier de chercher des réponses à des problématiques communes ».

Une bourse, pour quoi faire ?

Nathaëlle voit sa bourse comme « une importante reconnaissance du choix de son sujet de thèse et de ses recherches ».Cette jeune femme veut aller plus loin…et pourquoi pas partir à l’étran-ger pour intégrer de nouvelles métho-des de travail. Une démarche qui de-vrait aussi lui permettre d’assimiler une base de connaissances utiles avant de rentrer définitivement en France, dont le mode de fonctionnement de la recher-che correspond à ses attentes : un ryth-me moins soutenu de publications, une compétition moins accrue et du temps en plus pour…la recherche !

C’est après avoir obtenu un diplôme de l’Ecole Nationale Supérieure de Techni-ques Avancées (filière océanographie) que cette jeune femme s’oriente vers la recher-che. Une discipline à la réputation peu at-trayante car extrêmement prenante et mal rémunérée. Mais Nathaëlle minimise ces aspects. Elle pense au contraire, que c’est un métier passionnant et diversifié.« En plus de compétences scientifiques avérées, il faut s’ouvrir aux problèmes actuels pour tenter d’y apporter des éléments de réponses, aimer le travail d’équipe, et disposer de qualités rédac-tionnelles et oratoires pour présenter ses travaux ».

Nathaëlle puise la motivation de son en-gagement dans les problèmes environne-mentaux. Elle oriente donc progressive-ment ses études de physique-chimie vers l’environnement et le climat. Une évidence pour une femme qui a toujours éprouvé un fort désir d’engagement citoyen.En se spécialisant, elle allie une recher-che scientifique complète et intéressante à un enjeu majeur du futur. Nathaëlle pen-se, en effet, que « les chercheurs doi-vent aider et inciter ainsi à la prise de décisions cruciales pour l’humanité ».

Elle espère que cette bourse l’aidera à approfondir son projet et à amélio-rer sa visibilité

Nathaëlle et la science

Il fallut attendre jusqu’en 1844 pour que l’existence de tels nombres soit démontrée, par Joseph Liouville, qui trouva une famille d’exemples de nom-bres transcendants. Le mathématicien allemand Georg Cantor travaillait sur la notion d’infini : il montra qu’il y avait des infinis plus grands que d’autres. Ainsi, l’ensemble des nombres transcendants est beaucoup plus grand que l’ensemble des nombres algébriques : si on choisit au hasard un nombre, la probabilité qu’il soit algébrique est nulle !

En 1882, Ferdinand von Lindemann démontra la transcendance du nombre π (rapport du périmètre d’un cercle sur son diamètre). Ce résultat permit de dé-montrer l’impossibilité de la quadrature du cercle, qui est un célèbre problème de construction géométrique datant de l’Antiquité. Ce problème consiste à construire à l’aide d’une règle et un com-pas, étant donné un disque, un carré de même aire que le disque. Dans sa thèse, Mathilde cherche des critères géométri-ques pour démontrer la transcendance de certains nombres, qui ne sont pas des nombres réels mais des nombres dits p-adiques.

UNIVERSITÉ/ECOLE : UNIVERSITÉ DE RENNES 1

DOMAINE DE RECHERCHE : MATHÉMATIQUES

MathildeHerblot, 25 ansRetour à la source des sciences :les mathématiquesTRAVAUX SCIENTIFIQUES :Recherche de critères géométriques pour démontrer la transcendance de certains nombres.

On estime qu’en aiguisant l’esprit et en développant l’art de résoudre les problèmes, l’étude des mathémati-ques fait beaucoup pour l’érudition et l’acquisition des facultés intellec-tuelles.

Ce que ses travauxchangent sur notrequotidien

Les mathématiques reposent presque essentiellement sur le raisonnement logique. On leur attribue une utilité éduca-tive dans un monde qui prise énormément la pensée et le comportement rationnels.

L’aspect « fonctionnel » des mathémati-ques tire son importance du fait qu’elles sont le langage de la science, de l’ingé-nierie et de la technologie et de leur rôle dans le développement de ces disciplines. Ce rôle est aussi ancien que les mathé-matiques elles-mêmes et on peut affir-mer que, sans les mathématiques, il n’y aurait ni science ni génie.

Les mathématiciens classifient les nom-bres : les nombres entiers, les nombres en-tiers relatifs, les nombres rationnels (quo-tients de deux nombres entiers, ce sont les fractions), les nombres irrationnels (comme √3)... On appelle algébriques les nombres qui annulent de telles équa-tions polynomiales. Leibniz donna le nom de « transcendants » aux nombres non algébriques, c’est-à-dire ne satisfaisant pas d’équation polynomiale à coefficients entiers.

12 /// Mathilde Herblot

Son engagement scientifique

L’enthousiasme de Mathilde pour les ma-thématiques est sans borne et ce qu’elle affectionne par-dessus tout, c’est commu-niquer son amour de la discipline. Son en-gagement scientifique est donc synonyme d’enseignement. Un domaine concret et idéal pour convaincre les jeunes étudiants de l’intérêt des mathématiques.

Une bourse, pour quoi faire ?

Mathilde compte consacrer une large part de cette somme au financement des dif-férents voyages qu’il lui faudra réaliser pour parfaire sa culture scientifique, sans oublier son objectif premier : transmettre ses connaissances. Elle aimerait ainsi par-ticiper financièrement à l’organisation d’un colloque international dans son domaine de recherche thématique.

Elle participe à un cours pour des étudiants de 3ème année où elle pré-sente des résultats mathématiques liés à la théorie des jeux

Mathilde a toujours aimé les sciences et s’est toujours distinguée par l’excellence de ses résultats.

Mathilde et la science...

UNIVERSITÉ/ECOLE :UNIVERSITÉ DE ROUEN

DOMAINE DE RECHERCHE : PHYSIQUE

La problématique des matériaux est un sujet majeur dans l’industrie du nucléaire : la sécurité d’un réacteur nucléaire, les coûts de maintenance et la longévité dépendent fortement des propriétés des matériaux utili-sés.

AurianeEtienne, 26 ansAgir pour la sûreté nucléaire !TRAVAUX SCIENTIFIQUES :Surveillance et compréhension du vieillis-sement sous irradiation des matériaux des structures internes des cuves des réacteurs nucléaires français.

Ce que ses travauxchangent sur notrequotidien

« Le nucléaire est utilisé partout dans le monde et se révèle extrêmement utile en complément d’autres sources d’énergie » explique Auriane. En France, 30 ans après leur mise en service, les in-frastructures nucléaires vieillissent.À l’intérieur du réacteur, les réactions nu-cléaires produisent un grand nombre de particules énergétiques (les neutrons), qui vont frapper la structure du réacteur. L’impact des neutrons sur les atomes, équivalent à l’impact d’une balle de fu-sil sur une boule de pétanque, peut les déplacer et désorganiser profondément leur arrangement au sein des matériaux. Les matériaux perdent alors une par-tie de leur intégrité. Cela peut nécessiter leur changement, ce qui augmente les coûts de maintenance.

Grâce à ses travaux, Auriane participe à la compréhension du vieillissement des structures internes des réacteurs nu-cléaires et, grâce au développement de nouveaux matériaux, favoriser une bais-se notable de leurs remplacements.

L’objectif des travaux d’Auriane est d’ob-server et de comprendre ce qui se passe à l’échelle atomique dans ces matériaux sous irradiation (des aciers austénitiques inoxydables) grâce à une technique d’ana-lyse à l’échelle atomique et en 3 dimen-sions : la sonde atomique tomographique développée au sein du laboratoire (Grou-pe de Physique des Matériaux, Université et INSA de Rouen, UMR CNRS 6634). Elle permet d’éplucher un échantillon ato-me par atome et de reconstruire ensuite la matière en trois dimensions. Ce qui est vu dans la matière permet alors d’éla-borer des modèles qui permettront d’an-ticiper le vieillissement des matériaux. C’est une idée forte des sciences de la matière : la compréhension du comporte-ment d’un petit nombre d’atomes permet de comprendre le comportement de ma-tériaux macroscopiques.

14 /// Auriane Etienne

et décide de privilégier la physique aux ma-thématiques. Elle trouve, en effet, que cette discipline « permet une démarche bien plus concrète, directement exploitable dans notre quotidien ».

L’équilibre de l’esprit et du corps allant de paire, Auriane pratique la danse et le taekwondo qui la canalisent et lui apporte une grande sérénité.

Auriane se distingue aux yeux de la commu-nauté scientifique. Elle publie de nombreux articles et intervient dans des conféren-ces. Aux dires de son directeur de thèse, Auriane fait ainsi preuve d’une « autonomie scientifique rare » et « d’une maturité de chercheur confirmé ».

Une carrière scientifique qui lui corres-pond parfaitement en lui permettant de s’impliquer sur des enjeux majeurs pour l’homme et la planète.

Une bourse, pour quoi faire ?

Une partie de sa bourse L’Oréal France sera consacrée à son travail de recherche. Elle souhaite tout d’abord se rendre dans des laboratoires à l’étranger maîtrisant d’autres techniques d’observation à l’échel-le atomique. Des séjours dans les grands centresde recherche américains lui per-mettront d’apprendre ces pratiques et, par la suite, de les développer en France.

Dynamique, Auriane mène sa carrière tout en restant fidèle à ses valeurs. Elle mon-tre très tôt de grandes dispositions pour les mathématiques et décide naturellement de s’orienter vers une carrière scientifique. C’est en faculté qu’elle affirme ses choix

Auriane et la science...

UNIVERSITÉ/ECOLE : UNIVERSITÉ DE DIJON

DOMAINE DE RECHERCHE : PHYSIQUE

Les opérateurs de télécommunication, ne s’y trompent pas et cherchent par tous les moyens à offrir à leurs clients des services à des débits de plus en plus élevés. Un contexte qui démontre l’im-portance du rôle de la recherche pour l’industrie.

CoralineFortier-Balme, 29 ansOptimiser les transmissionshaut.débit.TRAVAUX SCIENTIFIQUES :Étude des fonctions optiques pour les transmissions par fibre à très haut-débit.

Ce que ses travauxchangent sur notrequotidien

Pour la pragmatique Coraline, ses travaux de recherche devaient impérativement servir des enjeux sociétaux concrets. Passionnée d’optique, Coraline s’est donc instinctive-ment dirigée vers la recherche sur les fibres optiques et le développement de fonctions optiques pour les transmissions à très haut débit. « Le développement de nos sociétés modernes est plus que jamais lié aux in-formations qui doivent voyager toujours plus loin et toujours plus vite » dit-elle.

Coraline cherche à atteindre un débit d’in-formation de plusieurs milliers de fois supé-rieurs à ce que l’on trouve aujourd’hui sur le réseau longue distance (plus de 1000 km). Pour cela, les équipes vont mettre en com-mun leurs meilleurs composants et ainsi concevoir une ligne de télécommunication de haute performance. L’idée est d’utiliser de nouveaux composants dits « tout opti-ques », ayant des temps de réponses très rapides (bien supérieur à ce que peuvent supporter des éléments électroniques), couplés à des fibres optiques ayant une structure « spéciale ».

L’ensemble va alors favoriser la conservation de l’information, et ce sur une très longue dis-tance (jusqu’à 1000 km en terrestre et jusqu’à 6000 km en transocéanique). Son rôle est alors de tester différentes configurations de lignes de télécommunication, pour ensuite obtenir un pro-totype aux performances jusque là inégalées.Cette étude devrait permettre d’atteindre une rapidité de communication énorme : 2,5 mil-lions d’appels téléphoniques ou 34 000 chaînes de télévisions, le tout en simultané.Pour Coraline, « la science est un outil for-midable qui doit servir l’humanité ». Et c’est justement le cas de la fibre optique ! D’ici à 10 ans, tous les nouveaux logements seront équi-pés de fibres optiques.

16 /// Coraline Fortier-Balme

Caroline et la science...

Tout commence dès l’enfance, lorsque Co-raline découvre les applications concrètes de la physique. A ce moment là, elle se pas-sionne pour la mécanique et la construction de maquettes qu’elle réalise aux côtés de son père. Et si, enfant, on la considérait vo-lontiers comme un garçon manqué, elle sait aujourd’hui que la science se conjugue aussi au féminin.

Après son BEP-CAP, Coraline passe un BAC STI (Sciences et techniques de l’in-dustrie) puis un BTS génie optique avant de s’inscrire dans un IUP en optoélectroni-que pour finalement se lancer dans la re-cherche.

Une bourse, pour quoi faire ?

La bourse est une formidable reconnais-sance pour démarrer une carrière de jeune chercheuse. En partant quelques années à l’étranger, Coraline pourrait donner une di-mension plus appropriée à ses travaux. Or pour cette jeune mère de famille, la réussite de sa vie professionnelle passe par l’équi-libre de sa vie personnelle. Elle aimerait donc faire son post-doctorat aux Etats-Unis accompagnée de son mari et de sa petite fille.

Le parcours atypique de Coraline dé-montre une capacité à ne pas baisser les bras. Qui aurait cru que cette jeune femme, titulaire d’un BEP-CAP d’Opti-cien lunetier, en 1999, changerait de cap pour devenir, 10 ans plus tard, une doctorante volontaire et déterminée ?

La réussite de sa vie profession-nelle passe par l’équilibre de sa vie personnelle.

L’efficacité de la chimiothérapie anti-can-céreuse est améliorée en administrant des cocktails de plusieurs médicaments. En s’attachant à attaquer également les tu-meurs de différentes manières, mais avec un unique produit.

Principalement axés sur les cancers de la prostate mais aussi du rein, du poumon et de l’ovaire, les travaux d’Alina sont basés sur une approche innovante des traitements anticancéreux.

Alors que la majorité des 280 000 nouveaux cas de cancers détectés en France chaque année, sont principalement traités par des médicaments anticancéreux, on constate que de nombreuses tumeurs subissent des mutations et deviennent résistantes aux traitements classiques. La solution qui consiste alors en l’utilisa-tion de cocktails de médicaments pour venir à bout de ces cellules résistantes et

Alina aimerait renforcer l’efficacité de la thérapie tout en limitant au maxi-mum les effets secondaires et ainsi alléger les souffrances des patients.

AlinaGhinet, 27ansA la recherche d’une nouvelle thérapie an-ticancéreuse et… de nouveaux espoirs ! TRAVAUX SCIENTIFIQUES :Recherche d’une mono thérapie anti-can-céreuse qui limite les effets secondaires des traitements.

UNIVERSITÉ/ECOLE : UNIVERSITÉ DU DROIT ET DE LA SANTÉ DE LILLE 2 ET ECOLE DES HAUTES ETUDES D’INGÉNIEUR DE LILLE

DOMAINE DE RECHERCHE : PHARMACO-CHIMIE

qui produit, par ailleurs, de bons résul-tats, s’accompagne malheureusement d’une forte augmentation des toxicités associées. Alina a donc choisi d’étudier une voie alternative afin de développer de nou-veaux agents anticancéreux capables d’inhiber le développement des cellules tumorales en agissant sur deux aspects de la division cellulaire et à des stades très différents de la vie des cellules. Des travaux qui ont pour but la découverte d’un composé unique agissant sur deux enzymes différentes afin de renforcer le pouvoir thérapeutique, tout en réduisant au maximum les risques d’effets secon-daires du traitement.

Ce que ses travauxchangent sur notre quotidien

18 /// Alina Ghinet

Une bourse, pour quoi faire ?

Alina, doit sa réussite à la détermination et aux sacrifices de ses parents qui l’ont toujours encouragée et soutenue dans ses pro-jets. Egalement reconnaissante envers son école en Roumanie, Alina veut désormais « aider à son tour les jeunes scientifi-ques Roumains au fort potentiel ». Cette jeune femme le sait bien, d’autres jeunes Roumains partagent ses rêves mais n’ont pas les moyens de partir à l’étranger d’autant que la recherche est peu valorisée en Roumanie.

Cette bourse qui vient couronner l’ensemble d’un parcours universitaire « sans faute » et nourrit aussi l’espoir d’Alina de construire une véritable passerelle de compétences et d’échan-ges entre la Roumanie et la France. Elle espère ainsi organi-ser le 1er colloque aidant à sensibiliser le milieu scientifique de chimie roumaine à la lutte contre le cancer.

Alina et la science...

Pendant son enfance en Roumanie, Alina se découvre très tôt un goût prononcé pour les matières scientifiques et plus particulière-ment pour la chimie. Alors qu’elle entre au collège, elle découvre l’interdépendance entre la chimie et les Sciences de la Vie.

Quelques années plus tard, Alina trouve sa vocation. En effet, Ali-na s’intéresse à la médecine et décide de poursuivre sa carrière dans cette voie. Elle part étudier en France, elle prépare alors tous les concours pour devenir médecin mais… change d’orientation au dernier moment et obtient une licence de Chimie Pure.Elle préfère, finalement, se consacrer à la recherche de nouvelles solutions pour faire progresser la lutte contre le cancer qui, avec 7,9 millions de décès en 2007, reste aujourd’hui encore la deuxième cause de mortalité mondiale.

Alina a de très grandes qualités humaines, et c’est avec toute sa générosité qu’elle aborde ses travaux et sa carrière. Ses objectifs ont donc deux dimensions, une dimension humaine et une dimen-sion scientifique. Pour elle, si les progrès de la médecine et de la science doivent servir la protection et l’amélioration de notre santé, elle n’en oublie pas le bien-être des patients qu’elle place au cœur de ses préoccupations. Elle espère ainsi offrir de nouvelles solutions thérapeutiques aux malades du cancer.

« J’avais 17 ans, lorsque je me suis faite opérer d’un fibrome j’ai eu vraiment très peur. Et c’est peut-être ce qui m’a aiguillé vers ma future carrière ».

UNIVERSITÉ/ECOLE : UNIVERSITÉ DE RENNES 1

DOMAINE DE RECHERCHE : PHYSIQUE

L’Homme a toujours voulu comprendre les phénomènes naturels. Etendue sur 1 030 700 Km2, la Mauritanie présente les ¾ de sa surface en zone saharienne recouverte par des dunes. Ces dunes se déplacent et peuvent donc dévas-ter des zones habitées ou provoquer des coupures intempestives des grands axes de communication (routiers ou fer-roviaires). Les phénomènes d’érosion et déposition, d’avalanches sont des processus clés dans le déplacement de dunes. L’étude de ces phénomènes in-situ est rendue difficile par les conditions souvent hostiles à toute instrumentation. Cependant, il est possible de reproduire en laboratoire et de manière contrôlée, un certain nombre de ces processus.

Houda a reproduit en laboratoire à une échelle réduite le phénomène d’avalan-che qui se produit naturellement sur la face pentue des dunes. Plus particuliè-rement, elle a étudié l’influence de dif-férents paramètres (taille des grains, humidité…) sur le déclenchement d’une avalanche et la façon dont elle s’écou-le. Comprendre finement les mécanismes de l’avalanche est indispensable afin de proposer des solutions adéquates pour fixer les dunes car c’est en bloquant les processus d’avalanches que l’on peut stop-per l’avancée d’une dune.

Touché par la pauvreté, la Mauritanie doit faire face à un autre fléau : l’avancée du désert. Un phénomène qui semble inexo-rable et risque de donner lieu à un véritable désastre écologique et humain. Houda est très concernée par la sécheresse et le pro-blème majeur que rencontre actuellement la Mauritanie : son ensablement progressif.

Houda Mint Babah, 27 ansUne femme contre l’avancée du Sahara en Mauritanie. TRAVAUX SCIENTIFIQUES :Étude de la formation et de la migration des dunes.

Le phénomène de déplacement des dunes est souvent créateur de pro-blèmes économiques, celui-ci est étu-dié depuis des décennies et pourtant l’avancée des dunes est encore mal comprise.

Ce que ses travauxchangent sur notrequotidien

20 /// Houda Mint Baba

Houda et la science...

Née en Mauritanie, un pays en voie de dé-veloppement, Houda croit en la science, lorsqu’elle s’attache à résoudre des pro-blèmes concrets, et constate chaque jour qu’elle peut engendrer des progrès significatifs dans de nombreux domai-nes : santé, environnement, infrastructu-res de base…Elle s’intéresse donc très jeune aux problématiques scientifiques, et se passionne plus particulièrement pour les mathématiques et la physique. Consciente de la chance qu’elle a d’étu-dier dans un pays où seulement 67% des femmes sont scolarisées, la jeune Houda, soutenue par sa famille, s’accro-che et réussit !Poussée par son père, Houda passe avec succès un baccalauréat scientifique puis un DEUG en Mauritanie. C’est en France, à l’Université de Rennes qu’elle poursuit son cursus dans la recherche. « En Mauritanie, il était rare qu’une femme fasse des études supérieures et, plus rare encore, qu’elle parte étu-dier à l’étranger » raconte-t-elle. Mais Houda a toujours voulu donner une autre image des femmes et faire partie de cel-les qui font avancer la société.En France, elle a trouvé une Université qui lui permet d’approfondir ses recher-ches. Ses études en France lui permet-tront de mieux aborder une problémati-que propre à son pays.

Son engagementscientifique

« Alors que les sciences avancent, la re-cherche ne se développe pas. En plus, nos chercheurs s’exportent souvent à l’étranger » déclare Houda. Une fuite des cerveaux qu’elle trouve dommageable pour son pays. Et bien qu’elle comprenne leurs motivations, Houda ne partage pas leurs choix. C’est en Mauritanie que Houda effectuera sa carrière et elle continuera à étudier le déplacement des dunes du Sahara dans sa région.

Une bourse, pour quoi faire ?

Houda compte sur cette bourse pour déve-lopper localement des expériences simples et originales s’inspirant de celles réalisées à l’Institut de Physique de Rennes (IPR) pour étudier certains aspects des avalan-ches granulaires. Bien que la matière pre-mière (le sable) soit disponible à profusion en Mauritanie, la Faculté des Sciences et Techniques de Nouakchott (FST) doit pour mener à bien ces travaux s’équiper de matériels informatique et mécanique performants.

Houda espère transmettre son amour de la recherche chez les jeunes scien-tifiques mauritaniens.

UNIVERSITÉ/ECOLE : AIX-MARSEILLE II

DOMAINE DE RECHERCHE : PHYSIQUE

AurélieSpiesser, 25 ansAugmenter les capacités et la rapidité de nos appareils électroniques grâce à l’infi-niment petit.TRAVAUX SCIENTIFIQUES :Élaboration de nouveaux matériaux pour la réalisation de composants électriques plus performants.

Ce que ses travauxchangent sur notrequotidien

Au travers de ses projets, Aurélie veut réaliser de nouveaux types de composants électroniques (et magnétiques) de façon à augmenter les capacités de stockage actuelles ainsi que la rapidité de traitement et de manipulation de l’information. Ainsi d’ici quelques années, des nouvelles mémoires (type MRAM Magnetic Random Access Memory) seront probablement peu à peu embarquées sur nos télé-phones cellulaires et autres appareils électroniques. Même si l’arrivée de ce type de composants magnétiques nécessite encore de grandes avancées techniques et une meilleure compréhension de ce qui se passe à l’échelle nanométrique, Aurélie est prête à s’atteler à la tâche !

L’objectif de son travail de thèse est l’élaboration et la caractérisation de nouveaux nanomatériaux.

Jusqu’à présent, la microélectronique tra-ditionnelle repose sur le transport des charges électriques dans les semi-conduc-teurs. Avec la course à la miniaturisation et l’amélioration des performances des com-posants, l’utilisation de nouvelles structures exploitant d’autres propriétés de la matière est nécessaire. Or les électrons ont une propriété d’origine quantique qui n’est pas utilisée : le spin. Porté par l’électron, le spin assimilable à une boussole, peut avoir deux orientations par rapport à une direction de référence. Les électrons peuvent donc transporter de l’information par l’intermé-diaire de leur orientation, mais seulement sur de très courtes distances.

En apprenant à contrôler et modifier cette nouvelle variable, on multiplie de plusieurs ordres de grandeurs la quantité d’informa-tion transportée par un électron. Le transport d’information augmente considérablement. Il devient plus rapide et moins énergivore.

Pour réaliser ces nouveaux types de com-posants, une nouvelle génération de ma-tériaux combinant propriétés électriques (charge) et propriétés magnétiques (spin) a été élaborée.

22 /// Aurélie Spiesser

Cette dynamique jeune femme amoureuse de la vie et avide de connaissances aime comprendre ce qui l’entoure. Les sciences ont toujours fait partie de son univers car elles tentent d’expliquer des phénomènes. Cette passionnée a bien du mal à compren-dre le manque d’intérêt actuel pour les car-rières scientifiques. « Si, on tourne le dos aux sciences et techniques, on s’engage alors dans une voie risquée car la so-ciété n’a jamais été aussi technologique qu’aujourd’hui » précise-t-elle. Et ce n’est pas un hasard si « les besoins en person-nel qualifié augmentent chaque année ».

Après son Bac, elle entre dans une école d’ingénieurs spécialisée dans les matériaux et se prend d’intérêt pour l’infiniment petit. Elle trouve l’idée de maîtriser la matière, à l’échelle nanométrique fascinante !

Son engagementscientifique

Ce qui motive avant tout Aurélie pour les sciences : la passion. Elle aime ce qu’elle fait et n’y renoncerait pour rien au monde. Compétitrice aguerrie, cette ancienne championne de France de Gymnastique Rythmique, qui pratique le taekwondo et le snowboard, se sent à l’aise dans l’uni-vers de la recherche, qui en lui permettant de collaborer avec les meilleures équipes mondiales « s’inscrit dans une logique de compétition ». Son engagement se traduit enfin par une forte volonté d’enseigner, car elle pense « qu’un bon chercheur se doit de transmettre au mieux ses connais-sances et diffuser son savoir et son savoir-faire ».

Une bourse, pour quoi faire ?

Cette bourse va lui permettre de promouvoir ses recherches et de concrétiser ses projets professionnels. Même si elle compte bien travailler en France, elle veut avant cela s’ex-patrier pour recueillir un maximum de savoir. Aurélie qui compte faire évoluer sa carrière professionnelle dans le domaine des nanos-tructures ferromagnétiques aimerait réaliser un post-doc au Japon, là où se trouvent les meilleurs spécialistes du moment dans ce domaine de recherche. Un vœu que la bourse lui permettra également de réaliser.

Aurélie et la science...

UNIVERSITÉ/ECOLE : UNIVERSITÉ BORDEAUX 1

DOMAINE DE RECHERCHE : SCIENCES DE L’INFORMATION

LaureBuhry, 26 ansDes neurones artificiels pour demain.TRAVAUX SCIENTIFIQUES :Modélisation de neurones biologiques et reproduction de leur activité.

Les travaux de Laure se situent à l’in-terface de plusieurs disciplines comme les mathématiques, les neuroscien-ces, l’informatique et l’électronique.Ils visent à développer des méthodes de calculs pour mieux comprendre les relations complexes qu’ont les struc-tures avec les fonctions du cerveau.

Ses activités sont donc centrées sur l’esti-mation des paramètres et la modélisation de neurones artificiels qui reproduisent l’activité électrique des neurones vivants.Les circuits électroniques conçus par son équipe, à partir des modèles extraits, peuvent être connectés à des neurones biologiques afin de mieux comprendre leur fonctionnement. Il s’agit, à terme de compléter la ‘‘bibliothèque’’ de modèles de neurones afin de rendre compte de toute la diversité des signaux enregistrés dans le vivant.

D’une manière plus concrète, les résultats de ces travaux devraient permettre la mise au point d’autres circuits électroniques repro-duisant l’activité neuronale et devrait consti-tuer un formidable outil pour la recherche en neurophysiologie voire en médecine. Laure précise, en effet, que « l’objectif des neurosciences computationnelles est de faire évoluer et progresser l’interface commune entre différentes disciplines ». Ainsi, ses travaux pourraient fournir des avancées intéressantes dans l’étude des neurones et impacter sensiblement les trai-tements actuels de maladies neuro-dégé-nératives comme Alzheimer ou Parkinson ou la conception de prothèses comman-dées par le système nerveux.

Ce queses travauxchangentsur notrequotidien

24 /// Laure Buhry

Laure et la science...

Ce que Laure aime par-dessus tout c’est apprendre et approfondir ses connaissan-ces. Malgré une formation en mathémati-ques, du bac au Master 2, elle s’intéresse sérieusement à d’autres matières comme la biologie, la littérature ou encore les lan-gues. Pour étancher sa soif de curiosité, elle choisit une voie qui lui offre la possibilité de composer avec plusieurs disciplines scientifiques sans délaisser les matières connexes et littéraires. Ce sera les neu-rosciences.

Grâce à cette discipline, qui regroupe tou-tes les sciences nécessaires à l’étude de l’anatomie et du fonctionnement du sys-tème nerveux, Laure choisit un domaine complexe qui lui permet d’allier mathéma-tiques, neurophysiologie, électronique, informatique ainsi que d’autres sciences cognitives comme la linguistique ou la philosophie. Une voie toute trouvée pour Laure qui s’interrogeait, par ailleurs, sur les mécanismes nerveux et cérébraux et cherchait à en comprendre les mystères.

La perception sensorielle, les repré-sentations mentales, les mécanis-mes de la mémoire, de véritables énigmes qu’elle voulait résoudre. Une bourse,

pour quoi faire ?

Pour une jeune chercheuse comme Laure, cette bourse L’Oréal France-UNESCO est une véritable reconnaissance de son travail. C’est aussi un encouragement concret à pour-suivre une formation, certes passionnante, mais longue et difficile. C’est enfin, la garan-tie pour Laure de l’aider à financer la présen-tation et la diffusion de ses travaux lors de conférences internationales ainsi que ses déplacements à des réunions d’information indispensables à sa culture scientifique.

UNIVERSITÉ/ECOLE : UNIVERSITÉ PARIS XI

DOMAINE DE RECHERCHE : SCIENCES DE L’INGÉNIEUR

26 /// Elena-Véronica Belmega

Elena-Véronica Belmega, 26 ansOptimiser la gestion énergétique grâce à la théorie des jeux ! TRAVAUX SCIENTIFIQUES :Recherche sur la théorie des jeux appliquée aux réseaux sans fil.

Ce que ses travauxchangent sur notrequotidien

Les travaux d’Elena-Véronica per-mettront de diminuer drastiquement le rayonnement subi par les êtres humains, par exemple en supprimant des stations relais sur les toits ou en diminuant les puissances d’émis-sion par un facteur 10 et plus, grâce à une meilleure gestion de l’énergie consommée par l’infrastructure fixe des réseaux.

La théorie des jeux a valu le prix Nobel d’Economie à un bon nombre de cher-cheurs (Nash, Debreu, Aumann, Mas-kin, Myerson,…) pour la compréhension qu’elle apporte à la micro-économie. Avec quelques chercheurs, Elena-Veronica a réalisé que la théorie des jeux pouvait per-mettre de concevoir l’électronique et les processeurs de traitement du signal dans les terminaux des réseaux de communica-tion sans fil. Dans ce cas, les joueurs sont des terminaux (ordinateurs, téléphones, capteurs de mesures et plus générale-ment, n’importe quel objet communicant), supposés cognitifs.

Démontrer que la théorie de l’information apporte des réponses extrêmement intéressantes pour étudier des situations conflictuelles entre des « terminaux » qui choisissent leurs propres politiques d’allocation de puissance afin de maximiser leurs débits de transmission tout en cherchant à économiser leur énergie.

Par exemple, si un terminal possède plu-sieurs antennes d’émission et qu’il doit ré-partir sa puissance d’émission entre celles-ci, son comportement rationnel montre qu’il utilise uniquement ses meilleures antennes. Une deuxième contribution importante a été de formaliser le compromis débit – puissan-ce consommée en introduisant une nouvelle mesure de performance.

Cette jeune roumaine, doit sa vocation à ses premiers professeurs de physi-que. Elena-Véronica est douée et mon-tre très tôt de grandes dispositions pour les sciences. Ses professeurs l’encou-ragent vivement et la poussent à passer des olympiades scientifiques. Grâce à leur soutien et sa volonté, Elena-Véro-nica embrasse la carrière de scientifique. Un choix qu’elle assume mais que les autres jeunes de son âge ne compren-nent pas. Quelques années plus tard, elle se souvient avoir eu « des réticen-ces à avouer faire une carrière scienti-fique académique ».

Particulièrement vive et curieuse, elle aime les sciences car dit-elle, cette dis-cipline « est une porte ouverte sur le monde ». Une conviction renforcée par la suite de son cursus qui lui permettra de franchir les frontières de l’Europe pour aller à la rencontre d’imminents scientifi-ques de différentes cultures.

Son engagementscientifique

C’est assez tardivement qu’elle trouve son orientation scientifique définitive. Au cours de ses travaux, elle rencontre Robert Aumann, Prix Nobel d’Economie 2005, célè-bre pour sa contribution à l’étude des méca-nismes de conflit et de coopération par l’ana-lyse de la théorie des jeux (situations où les joueurs sont confrontés à la même situation à de nombreuses reprises). Alors pourquoi ne pas s’inspirer de cette théorie pour mieux gérer l’utilisation énergétique des terminaux communicants? Une idée qu’Elena-Véronica choisit de poursuivre en France afin de trouver des solutions indispensables à une meilleure gestion énergétique.

« La science est une langue univer-selle qui crée des liens forts entre les hommes en dépit de leurs différences géographiques, culturelles, linguisti-ques, religieuses, raciales, et cultive donc des valeurs morales comme la tolérance, la générosité, l’ouverture d’esprit »

Une bourse, pour quoi faire ? Les projets ne manquent pas pour Elena-Véronica. Avec cette bourse elle souhaite financer l’expérimentation de sa théorie des jeux sur un véritable réseau de terminaux. Mais elle souhaite aussi faire quelques séjours à la Stockholm School of Economics pour parfaire sa connaissance de la théorie des jeux, se rendre aux Etats-Unis au sein du très cé-lèbre Department of Computer Sciences de l’Université de Cornell ou encore sui-vre une formation sur la théorie des jeux évolutionnaires.

Elena-Véronica et la science...

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