Diabète 2 juvénile critique : pensez HHNS

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mais sans desinfection) et du lecteur de glyc& ~ @ mie, ainsi que la disponibilite de flacons @ d'insuline non nominatifs des patients, a usage @ aleatoire. Une surveillance discrete revela qu'on reutilisait les aiguilles ou qu'on ne changeait pas de gants entre deux prelevements chez ~ deux patients. @ @ Second cas ; 4 hepatites B au stade aigu. Sur @ 25 residents, 22 ont accept@ la recherche du @ VHB : 4 autres sujets en etaient porteurs. Le personnel soignant mesurait chaque jour la @ @ glycemie des 8 positifs. Chaque resident avait @ son propre scarificateur, mais les infirmieres @ ont admis ufiliser le meme lecteur de glycemie pour plusieurs patients & la suite. Le port de @ gants n'etait pas encourage et I'hygiene des @ @ mains etait pauvre. @ Tmisi~me cas • une hepatite B a justifie le test @ chez 192 residents, permettant d'en decouvrir @ 11 au stade aigu. Sur 45 patients testes chaque @ jour pour la glycemie, 8 avaient une hepatite @ aigu& L& encore, I'enquete a montre que les @ @ equipes soignantes utilisaient une seule aiguille ® et un seul flacon par patient mais un seul appa- @ reil de mesure de la glycemie pour tous, sans chart- @ ger de gants entre deux patients. Le VHB, tres stable & rair ambiant, est hautement @ @ transmissible par le sang, dont des traces peu- @ vent subsister sur le scarificateur : aiguille, emba- @ se (support du doigt pour la piqOre), corps de @ I'appareil, sur le lecteur de glycemie, les gants @ du personnel, des surfaces diverses. Un VHB- @ positif peut 6tre asymptomatique, et transmet- ~ @ teur non reper& La pratique de glycemies non @ justifiees augmente le risque de contaminations @ en maison de retraite medicalisee. J.-M. M. @ @ Source : Eurosurveillance Weekly, mars 2005. @ @ @ @ @@@@ @@ @ ® @@ @ ~ ~ @ @~ @ @@ o. rn @ !L l HH La revue Pediatric Critical Care Medicine (prise en charge de cas p~diatriques au stade critique) a publi~ 4 observations dramatiques d'adolescents diab~tiques de type 2 (~mergence 6pid#.mique m~connue en France), admis pour une pr#.sentation inhabituelle : /e syndrome hyperg/yc#.mique hyperosmotaire non c~tosique (HHS ou HHNS), en soins intensifs (intensive care unit) au Centre hospitalier universitaire de Chapel Hill (Caroline du Nord)o D eux des patients n'ont pas survecu, le premier apres choc hypovolemique, le second & la suite d'une rhabdomyolyse et d'une defaillance multiviscerale, malgre les soins intensifs. Le H H NS, rappellent les auteurs de ces obser- vations (1), possede un taux de letalite elev6 (10 a 50 %) et peut entrafner diverses com- plications. Les strategies therapeutiques ne sont pas clairement etablies. La frequence du HHNS a augment@ de plus de 10 fois dans la population pediatrique am& ricaine ces dernieres annees. II est decrit dans la litterature medicale, mais c'est ici la pre- miere fois qu'est envisage le traitement en pediatrie. ,, Nous pensons que le HHS deviendra plus courant dans la population pediatrique en raison du caractere 6pid#mique recent de I'obesit~ chez les enfants, disent les auteurs. L'ob#sit~ est un facteur de risque majeur du diabete de type 2. Le HHS peut #tre la premiere presentation d'un diabete de type 2 p#diatrique comme c'etait le cas pour nos [quatre] patients ,~. IIs ont regu un serum iso- tonique et de I'insuline. Du fait du taux eleve de letalite et du risque de complications, il est essenflel que les pediatres, les urgentistes et les services de medecine et de biologie en unites de soins intensifs (la biologie peut aussi repondre & I'urgence) connaissent le HHNS, soulignent les memes auteurs. II est egalement important qu'ils repE- rent la deshydratation des patients et le trai- tent de fagon intensive. Le risque d'oedeme cerebral associe a la rehydratation intensive n'est pas completement evalu& Triade biologique Le HHNS presente la triade: hyperglycemie severe : > 6 g/L ; hyperosmolalite : > 320 mOsm/L ; acidose : pH > ?,3 sans cetose. Les patients sont tres deshydrates : perte de 15 & 20 % de I'eau corporelle (soif intense). Neanmoins, nombre de ces patients ne presentent pas ces valeurs biologiques, d'oQ risque de confusion entre HHS et acidocetose. Le traitement propose repose sur une rehydratation rapide, pour eviter le choc hypovolemique dO & la diurese osmotique, ce risque etant, semble-t-il, superieur & celui d'oedeme cerebral. La rhabdomyolyse dolt etre recherchee : elle peut Etre cause de defaillance renale. Ces propositions sont extrapolees de ce que donne la litterature medicale du HHNS de I'adulte : on n'y trouve encore pas de strat& gie precise pour reduire la mortalit& Le risque letal semble augmenter chez I'adolescent avec une forte oh@site et le diabete de type 2. Des enquetes en population pediatrique, tenant compte des differences ethniques, sont neces- saires, et des essais therapeutiques pour mettre fin.., aux controverses sur le mode et le contenu des traitements proposes. L'incidence du HHS va augmenter, avertis- sent reanimateurs, pediatres et diabetologues de cette etude americaine. J.-M. M. (1) Pediatric Critical Care M#decine 6 (2005) 20-24 (janvier 2005) : www.pccmjournaLorg. Revue Francophone des Laboratoires, mai 2005, N ° 373 13

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mais sans desinfection) et du lecteur de glyc& ~ @ mie, ainsi que la disponibi l i te de f lacons @ d'insuline non nominatifs des patients, a usage @

aleatoire. Une surveillance discrete revela qu'on reutilisait les aiguilles ou qu'on ne changeait

pas de gants entre deux prelevements chez ~ deux patients. @ @ Second cas ; 4 hepatites B au stade aigu. Sur @

25 residents, 22 ont accept@ la recherche du @ VHB : 4 autres sujets en etaient porteurs. Le

personnel soignant mesurait chaque jour la @ @

glycemie des 8 positifs. Chaque resident avait @ son propre scarificateur, mais les infirmieres @ ont admis ufiliser le meme lecteur de glycemie pour plusieurs patients & la suite. Le port de @

gants n'etait pas encourage et I'hygiene des @ @

mains etait pauvre. @

Tmisi~me cas • une hepatite B a justifie le test @ chez 192 residents, permettant d'en decouvrir @ 11 au stade aigu. Sur 45 patients testes chaque @

jour pour la glycemie, 8 avaient une hepatite @ aigu& L& encore, I'enquete a montre que les @

@ equipes soignantes utilisaient une seule aiguille ® et un seul flacon par patient mais un seul appa- @

reil de mesure de la glycemie pour tous, sans chart- @ ger de gants entre deux patients.

Le VHB, tres stable & rair ambiant, est hautement @ @

transmissible par le sang, dont des traces peu- @ vent subsister sur le scarificateur : aiguille, emba- @

se (support du doigt pour la piqOre), corps de @

I'appareil, sur le lecteur de glycemie, les gants @ du personnel, des surfaces diverses. Un VHB- @

positif peut 6tre asymptomatique, et transmet- ~ @

teur non reper& La pratique de glycemies non @ justifiees augmente le risque de contaminations @

en maison de retraite medicalisee.

J.-M. M. @ @

Source : Eurosurveillance Weekly, mars 2005. @ @

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l HH La revue Pediatric Critical Care Medicine

(prise en charge de cas p~diatriques au stade critique) a publi~ 4 observations dramatiques d'adolescents

diab~tiques de type 2 (~mergence 6pid#.mique m~connue en France), admis pour une pr#.sentation inhabituelle :

/e syndrome hyperg/yc#.mique hyperosmotaire n o n c~tosique (HHS ou HHNS), en soins intensifs

(intensive care unit) au Centre hospitalier universitaire de Chapel Hill (Caroline du Nord)o

D eux des patients n'ont pas survecu, le

premier apres choc hypovolemique, le second & la suite d'une rhabdomyolyse et

d'une defaillance multiviscerale, malgre les

soins intensifs. Le H H NS, rappellent les auteurs de ces obser- vations (1), possede un taux de letalite elev6

(10 a 50 %) et peut entrafner diverses com- plications. Les strategies therapeutiques ne

sont pas clairement etablies.

La frequence du HHNS a augment@ de plus de 10 fois dans la population pediatrique am&

ricaine ces dernieres annees. II est decrit dans

la litterature medicale, mais c'est ici la pre- miere fois qu'est envisage le traitement en pediatrie.

,, Nous pensons que le HHS deviendra plus courant dans la population pediatrique en

raison du caractere 6pid#mique recent de I'obesit~ chez les enfants, disent les auteurs.

L'ob#sit~ est un facteur de risque majeur

du diabete de type 2. Le HHS peut #tre la

premiere presentation d'un diabete de type 2 p#diatrique comme c'etait le cas pour nos

[quatre] patients ,~. IIs ont regu un serum iso-

tonique et de I'insuline. Du fait du taux eleve de letalite et du risque de

complications, il est essenflel que les pediatres, les urgentistes et les services de medecine

et de biologie en unites de soins intensifs (la

biologie peut aussi repondre & I'urgence) connaissent le HHNS, soulignent les memes

auteurs. II est egalement important qu'ils repE- rent la deshydratation des patients et le trai-

tent de fagon intensive. Le risque d'oedeme

cerebral associe a la rehydratation intensive n'est

pas completement evalu&

Triade biologique

Le HHNS presente la triade: hyperglycemie

severe : > 6 g /L ; hyperosmola l i te :

> 320 mOsm/L ; acidose : pH > ?,3 sans cetose. Les patients sont tres deshydrates :

perte de 15 & 20 % de I'eau corporelle (soif

intense). Neanmoins, nombre de ces patients ne presentent pas ces valeurs biologiques,

d'oQ risque de confusion entre HHS et

acidocetose.

Le t ra i tement propose repose sur une rehydratation rapide, pour eviter le choc

hypovolemique dO & la diurese osmotique,

ce risque etant, semble-t-il, superieur & celui

d'oedeme cerebral. La rhabdomyolyse dolt etre recherchee : elle peut Etre cause de

defaillance renale. Ces propositions sont extrapolees de ce que

donne la litterature medicale du HHNS de

I'adulte : on n'y trouve encore pas de strat& gie precise pour reduire la mortalit& Le risque

letal semble augmenter chez I'adolescent avec

une forte oh@site et le diabete de type 2. Des

enquetes en population pediatrique, tenant

compte des differences ethniques, sont neces- saires, et des essais therapeutiques pour

mettre fin.., aux controverses sur le mode et le contenu des traitements proposes.

L'incidence du HHS va augmenter, avertis-

sent reanimateurs, pediatres et diabetologues de cette etude americaine.

J.-M. M.

(1) Pediatric Critical Care M#decine 6 (2005) 20-24 (janvier 2005) : www.pccmjournaLorg.

Revue Francophone des Laboratoires, mai 2005, N ° 373 13