Destination Abruzzes

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ABRUZZES ITALIE

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GLI UFFICI D’INFORMAZIONE E ASSISTENZA TURISTICA D’ABRUZZOLOCALITÀ TELEFONO EMAIL

ALBA ADRIATICA (TE) 0861.712426-711871 [email protected] TERME (PE) 085.922202-9290209 [email protected] 0871.63640 [email protected] AL MARE (CH) 085.817169-816649 [email protected] (TE) 085.8003013 [email protected] (CH) 0872.717810 [email protected]’AQUILA 0862.410808-410340 [email protected]’AQUILA 0862.22306 [email protected] (TE) 0861.762336 [email protected] VASTESE (CH) 0873.944072 [email protected] (PE) 085.4458859 [email protected] (AQ) 0862.959158 [email protected] (CH) 085.9063841 [email protected] (AQ) 0863.706079 [email protected] 085.4219981 [email protected] CENTRO 085.4225462 [email protected]

LOCALITÀ TELEFONO EMAIL

PESCARA AEROPORTO 085.4322120 [email protected] (AQ) 0863.910461-910097 [email protected] (AQ) 0864.641440 [email protected] (TE) 085.9491745-9491341 [email protected] (AQ) 0864.69351 [email protected] (PE) 085.8572614 [email protected] (AQ) 0864.62210 [email protected] DEGLI ABRUZZI (TE) 085.8991157 [email protected] SALVO (CH) 0873.345550 [email protected] (AQ) 0864.74317 [email protected] MARINA (TE) 085.930343 [email protected] (AQ) 0864.53276 [email protected] (AQ) 0863.610318 [email protected] 0861.244222 [email protected] (TE) 0861.787726 [email protected] (CH) 0873.367312 [email protected]

Realizzazione editoriale e testi:CARSA spa. © Abruzzo Promozione Turismo, 2007.Tutti i diritti riservati.Fotografie: archivio Carsa Edizioni e archivio APTR Abruzzo (A. Angelozzi, M. Anselmi, S. Ardito, V. Battista, C. Carella, G. Cocco, M. Congeduti, S. D’Ambrosio, L. D’Angelo,M. Di Martino, G. Di Paolo, F. Fontemaggi, A. Gandolfi,V. Giannella, P. Iammarrone, G. Lattanzi, J. Martinet, E. Micati, M. Minoliti, R. Monasterio, R. Naar, Mr. Pellegrini, Ms. Pellegrini,P. Raschiatore, S. Servili, G.Tavano, M.Vitale); archivio Parco Sirente-Velino.

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Les Abruzzes,un territoire à vivre

Une mer qui sait se rendreinoubliable

Les mille sentiersdes montagnes des Abruzzes

Un monde de neigeau cœur de la Méditerranée

Un grand muséeen plein air

Un trésorde savoirs et de saveurs

Le terrain de sport idéalpour vos passions

La régionla plus verte d’Europe

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Sur les voies de la foi74

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une terre à

Entre les sommets des Apennins et les eaux de l’Adriatique s’étend uneterre pleine d’attraits où l’on a le choix entre les pistes de ski et lesplages, les parcs naturels et les villes d’art, les églises médiévales, leschâteaux et les musées.

Entre les Apennins et la mer il y a une terre à découvrir. D’accèsfacile d’une grande partie de l’Italie, les Abruzzes ont longtemps été àl’écart, mais sont enfin maintenant redécouvertes comme elles leméritent.Attrait le plus connu des Abruzzes, les plages et les falaisesse succèdent le long des cent trente kilomètres du littoral adriatique.Fréquentées surtout par des familles, grâce aux ports touristiques,aux équipements sportifs, aux spectacles, elles attirent aussi un publicjeune et international. Des milliers de visiteurs provenant d’Italie etd’Europe se déplacent également des plages vers : le splendidearrière-pays, les villes d’art et les centres historiques, les châteaux, leséglises et les abbayes de l’intérieur, mais s’aventurent aussi sur lessentiers des trois Parcs Nationaux, du Parc Régional, des dizaines deLe

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à découvrir

Réserves Naturelles et d’oasis qui assurent la survie de 75% desespèces vivantes de l’Europe et qui font des Abruzzes la “région laplus verte d’Europe”. Ce ne sont pas les seuls motifs pour visiter lesAbruzzes. Les skieurs d’une moitié de l’Italie, et récemment lesskieurs étrangers également grâce aux liaisons internationales del’Aéroport d’Abruzzo, se pressent sur ses pistes enneigées. Lesgourmets redécouvrent les saveurs et la qualité des produitstypiques, des vins et des huiles régionales, les visiteurs conscients deleur bien-être misent sur les eaux thermales qui jaillissent aux piedsde la Majella et dans les bois deVal Roveto.“Forte et gentile”. Pendant des siècles écrivains et guides de voyageont défini ainsi la région des Abruzzes. Une image aussi simple etschématique peut sans doute sembler réductrice à de nombreuxAbruzzains. L’extrême synthèse de la devise contient cependantd’importantes vérités.Il est un fait avant tout que le paysage abruzzain est très prononcé :essentiel, tranché, remarquable. Les bourgs médiévaux accrochés aux

reliefs, les soudaines apparitions du chamois, de l’aigle ou du loupdans les coins les plus solitaires des montagnes, les châteauxcontrôlant, aujourd’hui comme dans le lointain passé, les voies decommunication qui traversent les Apennins offrent sans aucun doutedes panoramas stupéfiants.Encore plus stupéfiantes sont à tout moment de l’année lesémotions qu’offrent ces magnifiques montagnes – la Majella et leGran Sasso, le Sirente et la Laga, les sommets de la Marsica et duVelino – qu’un Abruzzain illustre comme Ignazio Silone, dansl’introduction à l’édition de 1948 du volume Abruzzes et Molise duTouring Club Italien, définissait “les personnages les plus séduisantsde la vie abruzzaine”. Les rochers et les neiges des géants desApennins dominent les collines, les villes et les plages des Abruzzes.Le visiteur intéressé par le côté sportif de la région peut éprouverde fortes émotions sur les itinéraires de trekking, dans les couloirsenneigés de la Majella et du Sirente, sur les douces pentesherbeuses qui permettent des décollages et des atterrissages en

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parapente et en deltaplane; mais aussi sur les parois rocheuses etverticales du Gran Sasso où Francesco de Marchi écrivit il y a bienlongtemps, en 1573, une des premières pages de l’histoire del’alpinisme européen. Et où, de la fin du dix-huitième siècle à nosjours, des générations d’alpinistes ont goûté l’éblouissement des“Dolomites des Abruzzes”.Le visiteur qui préfère la culture et l’histoire découvrira des qualitéscaractéristiques dans les nombreux centres habités et dans lesnécropoles des Marses, des Samnites et des Picéniens. Dans lesmusées des vases, des sculptures, d’élégants lits décorés d’os font leurapparition. C’est cependant la puissance des épées, des disques-cuirasses, des boucliers qui donnent une image plus vraie des peuplesbelliqueux qui habitaient l’antique région des Abruzzes.Les sombres siècles du Moyen-Age on laissé dans les Abruzzes deschâteaux dont les tours aux silhouettes intenses – Santo Stefano diSessanio, Roccascalegna, Rocca Calascio, Pacentro, Celano – veillentsur les frontières ou sur les très anciennes routes de la transhumanceet de la laine.En comparaison, les douces silhouettes des collines, les fresques des

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églises médiévales, les mille tentations qu’offrent la gastronomie etl’œnologie régionale, les effets bénéfiques des sources thermales, lelong ruban doré de la plage qui délimite sur plus de cent trentekilomètres les Abruzzes du coté de la mer sont sans doute agréables.Les monuments, vestiges des deux seules époques pendant lesquellesla région a connu la paix sont tout aussi “attrayants”.A l’époque de laRome antique, outre des œuvres gigantesques comme le tunnel pourl’évidage du Fucino, des œuvres d’art telles que les magnifiquesmosaïques deVasto et deTeramo ont été réalisées.Au cours du dix-septième et du dix-huitième siècle, lorsque le Règne de Naplesapporta de nouveau la paix, les nobles et les évêques ont érigé“d’augustes” monuments tels que les palais et les églises deTeramo,de Penne, de Pescocostanzo, de Lanciano, de Scanno.L’accueil que les Abruzzains réservent à qui vient de loin est depuisdes siècles notoirement aimable. Outre la cordialité essentielle desgens, les couleurs des fêtes et des fêtes gastronomiques populaires,l’affichage toujours plus riche des spectacles, la profusion desexpositions et des musées accompagnent cet accueil joyeux. Entreavril et mai, les silhouettes des monts encore recouverts de neige

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LE GUERRIER DE CAPESTRANO

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servant de toile de fond aux vignes, aux oliveraies, aux vergers etaux floraisons colorées des collines sont surprenantes et belles.Mais l’étiquette “forte et accueillante” est réductrice pour lesAbruzzes du nouveau millénaire. Outre la force et la beauté despaysages, de l’histoire, des monuments, des saveurs, la région saitoffrir à ses habitants et à ses visiteurs une fascinante synthèse detradition et de modernité.Les paysages intacts des parcs – quoi de plus “traditionnel” que lanature sauvage ? – voisinent avec les technologies d’avant-gardeutilisées dans les nombreux centres de recherche scientifique etd’excellence technologique de la région et avec les méthodologiessophistiquées de gestion de l’environnement élaborées dans le grand“laboratoire expérimental de biodiversité” que sont les Abruzzesdes Parcs. A l’étreinte rassurante et familière des plages, s’ajoutent lesports de plaisance, les piscines, les parcs aquatiques et lesnombreuses structures d’accueil, sportives et récréatives àdisposition des vacanciers les plus actifs.Outre les citations littéraires – Gabriele d’Annunzio se réfèrecontinuellement au littoral de Pescara, Ignazio Silone est plus attentifaux montagnes et aux ermitages de l’intérieur, Dacia Maraini célèbreles forêts de Pescasseroli et de la vallée du Sangro – les œuvres dejeunes écrivains, de musiciens et de metteurs en scène en activitéaujourd’hui dans les Abruzzes se manifestent toujours plus

fréquemment.Outre la défense pointilleuse des saveurs d’autrefois, il faut noter lerôle important de la recherche qui a conduit à la très grande qualitédes vins, des huiles d’olive, des fromages et des charcuteries et engénéral des produits typiques de la région.A quelques kilomètres des vallées plus isolées et retirées où l’onpeut cheminer en étroit contact avec la nature sur les sentiers ouchaussés de skis d’alpinisme ou de fond, on découvre la technologieet le confort des stations d’hiver fort bien équipées, sur tous lesmassifs de la région.Depuis quelques années enfin, une édition toujours plus attentivepermet au visiteur qui veut découvrir ou redécouvrir les Abruzzesd’aborder les œuvres d’arts, l’histoire, la nature, la gastronomie et lessentiers muni de toutes les informations nécessaires.Outre les parcs et les plages, les monuments médiévaux et la neigequi attirent aujourd’hui dans les Abruzzes la majorité de ses visiteurs,les attraits de la gastronomie, de l’artisanat et des stations thermales,les lieux de pèlerinage et les destinations pour le tourisme desjeunes et sportif jouent un rôle toujours plus important.A tous, néophytes ou vieux amis et connaisseurs des Abruzzes,s’adresse l’invitation à continuer l’exploration des milliers d’attraits decette terre, ancienne et moderne, silencieuse et joyeuse, que lesroutes, les voies ferrées et les avions mettent à la portée d’une

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En parcourant l’autoroute A25, on peut apercevoir vers le sud, dutronçon entre Pratola Peligna et Cocullo, au sommet d’un picrocheux, un petit pays de quelques maisons accrochées à lamontagne. Nombreux sont ceux qui se seront demandé si cesmaisons accrochées à la montagne portent un nom et qui pouvaitavoir l’idée de vivre là-haut. Le nom du bourg de Castrovalva dérivede Castrum de Valva; ce qui témoigne autant de l’appartenance àl’ancien diocèse de Valva, dont le siège se trouvait dans la basiliquede San Pelino à Corfinio, que de l’existence, très évidente, de bourgfortifié, du latin castrum. L’étroite route pour y parvenir doitgrimper, virage après virage, et longer la montagne qui surplombela rivière Sagittario, puis pénétrer l’arête par un tunnel étroit. C’estpeut-être la raison pour laquelle Castrovalva, bien qu’elle soitproche de la très fréquentée Scanno, est exclue des parcourstouristiques plus fréquentés. On ne passe donc pas par hasard àCastrovalva, mais on y arrive uniquement si on en a déjà entenduparler. Les difficultés apparentes posées par la route peuventdécourager les visiteurs moins entreprenants, mais elles réserventaux “courageux” la fascination d’un lieu intact, hors du temps.Dans ce bourg long et étroit, coupé par les vents qui le fouettentimpitoyablement en raison de sa position difficile sur l’arête, étaitmonté il y a quatre-vingts ans un artiste hollandais génial,explorateur solitaire des sentiers les plus inaccessibles des Abruzzesà la recherche de lieux magiques : Maurits Cornelius Escher. Il

découvrit probablement Castrovalva avec l’émerveillement propreà ceux qui atteignent un but inespéré, et à cette véritable surpriseEscher dédia une lithographie énigmatique égalementreprésentation réaliste du lieu, et sa transposition métaphysique.L’œil de l’artiste le saisit comme point d’arrivée et non comme unobservatoire privilégié pour embrasser à vol d’oiseau le paysage,dans le but de stimuler la fatigue mais aussi par souci d’y arriver. Laperspective est très audacieuse, ainsi que l’aspect des gorges duSagittario en contrebas, et le pays occupe dans le tableau lesommet à gauche, enveloppé par les nuages et laissant devinerl’impression de vertige que l’on éprouvera en se penchant dubelvédère; on aperçoit Anversa des Abruzzes (dont Castrovalva estun village) dans le fond de la vallée, déjà lointain bien que la montéesoit encore longue. Après avoir abandonné l’Italie à cause deproblèmes avec le régime fasciste, Escher porta la problématiquede ses thématiques sur la représentation de la réalité à des effetsextrêmes, inventant ces mondes impossibles grâce auxquels il estdevenu célèbre, nés en jouant sur les effets déformants de laperspective. Parmi ses abstractions, le dessin de la double loggia àl’intérieur de laquelle un homme grimpe en restant toujours àl’extérieur est emblématique; qui sait si le souvenir des difficilesmontées vers les bourgs des Abruzzes, de Castrovalva surtout maisaussi de Opi, Alfedena, Goriano Sicoli a servi de point de départ àl’énigme. Qui sait si le jeu des encastrements des maisons depierre, l’inextricable labyrinthe des pays des montagnes desAbruzzes ont servi d’inspiration à la série des métamorphoses oùselon des constantes mathématiques un objet en engendrecontinuellement un autre. Castrovalva n’est pas toutefoisuniquement le lieu surréel, un peu inquiétant qu’Escher a renducélèbre : on peut y retrouver également une paix ascétique bien dechez nous, celle des ermitages solitaires de la Majella et desabbayes bénédictines immergées dans la verdure.

CASTROVALVA, LE BOURG D’ESCHER

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Sur la route qui relie Cansano à Pescocostanzo, sur un long plateauqui s’ouvre vers l’ouest aux pieds des monts de la Majella, s’étendune forêt dense, aux nombreux attraits et aux atmosphèressuggestives, une des plus belles hêtraies des Abruzzes. On se trouvedans un endroit qui change d’aspect à chaque saison, se renouvelleà chaque visite : la forêt de Sant’Antonio. Le hêtre est le véritableprince des montagnes des Abruzzes et des paysages montagneuxde haute altitude de la région. Il préfère la bande comprise entre1000 mètres et 1700 mètres d’altitude, et confère un aspectmagique au paysage en automne grâce au jaune intense de sesfeuilles quand elles sont prêtes à faner, avant de tomber. S’il estvrai qu’il faut faire de longues excusions pour arriver au cœur denombreuses belles hêtraies des Abruzzes, celle de la forêt deSant’Antonio se trouve à quelques pas de la route goudronnée quila traverse. L’homme a fréquenté cette zone dès les tempspréhistoriques et selon les historiens c’est ici que serpentait le tracéde la Minucia, l’ancienne voie consulaire romaine destinée à relierCorfinium, le moderne Corfinio, à Isernia. Ces contrées onttoujours été habitées par des montagnards et des bergers ayantvécu en symbiose avec la nature, l’exploitant sans l’endommager.En 1985 la forêt fut protégée par la création d’une RéserveNaturelle qui sauvegarde ses 550 hectares. Si les hêtres sont lesarbres les plus communs, et l’on en compte de nombreuxexemplaires séculaires, on trouve aussi d’autres espèces telles que :l’érable, le poirier sauvage, le chêne chevelu et le cerisier. Nousrappelons aux passionnés de botanique qu’ici voisinent l’érable àfeuilles d’obier (Acer opalus), l’érable sycomore (Acerpseudoplatanus)et l’érable champêtre (Acer campestre). La saisonchaude fait éclore de nombreuses variétés de fleurs telles que lagrande gentiane et la pivoine, mais on peut aussi apercevoir uneEpipactis purpurea (Epipactis rouge sombre), une des plus raresorchidées sauvages de notre pays. Cet environnement est unhabitat favorable pour de nombreuses espèces d’animaux, surtoutd’oiseaux, et il n’est pas rare d’apercevoir des grimpereaux, desrouges-gorges, des pinsons des arbres, des gros-becs et différentesespèces de piverts. Au-dessus des arbres volent souvent des rapaces cherchant desproies, tel l’épervier d’Europe ou la buse.On monte à la forêt de Sant’Antonio en voiture de Cansano ou de

Pescocostanzo. Des sentiers qui pénètrent dans l’épaisseur de lavégétation partent du parc de stationnement. Il n’existe pas deparcours conseillés, de risques particuliers ou de problèmesd’orientation, chacun est donc libre de se déplacer comme ill’entend, en se promenant tranquillement, cherchant à découvrirles hêtres séculaires, scrutant le ciel à la recherche d’oiseaux, ou leterrain pour observer les plantes rares et les animaux. Pour lesvisiteurs qui voudraient se lancer dans des excusions plusimportantes, des parcours portent de la forêt vers le sommet duMont Pizzalto ou du Mont Rotella, les deux sommets qui de l’est àl’ouest dominent la zone. Il n’y a pas de périodes conseillées pourvisiter la forêt ; chaque saison a ses couleurs, ses parfums et sesatmosphères. Ce serait facile de dire qu’elle gagne à être visitée àchaque saison. Entre l’éclosion du printemps et l’arrivée despremiers flocons blancs c’est un lieu ouvert à tous; en hiver, lorsquetout est couvert de neige, il faut des raquettes pour le visiter, onpeut aussi se hasarder avec les skis de fond, un bel anneau battupour cette discipline sportive y étant aménagé.Du coté méridional de la forêt, là où commence la plaine de PrimoCampo, qui s’étend jusqu’au pied de Pescocostanzo, on aperçoitentre les vieilles fermes une ancienne construction avec un petitclocher-mur. C’est l’ermitage de Sant’Antonio, une chapelle ruralesuggestive encore objet d’une grande dévotion et qui attire denombreux pèlerins, en particulier tous les ans le 13 juin. Sesorigines sont médiévales et la statue en bois du saint remonte à lafin du quatorzième – début du quinzième siècle. L’ermitage est citédans une bulle de 1536 et la date gravée sur le portail indique ou ila été restauré en 1577. Il se compose d’une petite église et dequelques pièces pour les ermites, dont une chambre, une cuisineminuscule, une étable et une réserve. Après que les ermites laïquesqui y habitaient l’eurent abandonné définitivement, la structure futgérée par des éleveurs locaux qui prirent l’engagement de toujoursoffrir hospitalité aux pèlerins et aux voyageurs qui voudraient yfaire halte.

LA FORET DE SANT’ANTONIO

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sait se rendre inoubliableLA

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ES 133 kilomètres de côtes longées par des plagesdorées et de fraîches pinèdes, des falaises, despromontoires et des petites baies de galetspolis, des plages animées et joyeuses et desrivages solitaires où l’on peut se prélassertranquillement : la mer des Abruzzes c’est toutcela, avec en plus la sympathie et l’hospitalitéproverbiales des Abruzzains.

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sait se rendre inoubliableCent trente trois kilomètres de côtes pour tous les goûts : du pointde vue environnement, l’offre touristique de la côte des Abruzzes estextrêmement variée, en grade de satisfaire de nombreuses exigences.De douces plages bordées par la pinède et de hautes falaisesdécoupées, des petites baies et des plages solitaires de galets, desgrandes plages animées et joyeuses : mais c’est surtout au visiteur quiapprécie la dimension humaine des vacances donnée par laspontanéité des rapports et par un contact authentique avec leterritoire que la valeur des Abruzzes se dévoile.La côte est un immense ruban doré de sable très fin, aux plagesmesurant jusqu’à deux cent mètres de large jusqu’à l’embouchure dufleuve Foro, au nord d’Ortona; dans certaines zones survit le typiquemaquis méditerranéen, les dunes marquant la limite entre la plage etles pinèdes ombragées qui les encadrent. Dans le cœur de Pescarapar exemple, la Pineta d’Avalos et la Pineta di Santa Filomena,aujourd’hui Réserve Nationale, offrent de belles promenades; plus aunord, une splendide et célèbre forêt sépare Pineto de sa plage; àproximité, donnant sur le bleu clair de l’Adriatique et entourée duvert d’un épais maquis de pins parasol et de pins d’Alep, se trouve lagrande et mystérieuse Tour de Cerrano, dans le passé tour de guetet bastion contre les incursions des pirates barbaresques, aujourd’hui

Centre de Biologie Marine et but de belles promenades sur la plageen partant de Silvi Marina ou de Pineto. D’Ortona à San Salvo, la côte méridionale, est au contraire découpéepar des falaises et des petites criques ornées de plages et de petitesplages de graviers, d’où il est agréable de s’immerger avec un masquepour observer dans une mer limpide les fonds mouvementés etriches de vie. Entre les hautes roches des falaises s’ouvrent les grandsterrains de golf de Venere et de Vasto, aux larges plages à nouveausableuses. Les douces collines cultivées qui quelquefois envahissentjusqu’à la côte surveillée par les anciens trabocchi servent descénographie à cette mer. Les centres côtiers de la zone sontpresque toujours de petits ports où le soir sont amarrés les bateauxde pêche pour vendre leur produit ou pour le servir dans les milliersde restaurants gérés en famille.De juin à septembre des centaines d’hôtels, de pensions, decampings, de résidences et d’appartements particuliers sur la côte,mais se concentrant surtout dans la moitié nord, sont en pleineeffervescence pour satisfaire les exigences des touristes quichoisissent les Abruzzes, alors que les nombreuses structuressportives, les centres de tourisme agricole des collines proches de lacôte, les manèges, les parcs aquatiques enrichissent le séjour à la mer

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de nombreuses activités stimulantes et amusantes.Naturellement les possibilités de sorties nocturnes ne manquent pas,avec les établissements tels que : “terrasses sur la mer” etdiscothèques, night-clubs pour les plus raffinés et petits restaurantsromantiques où l’on peut souper aux chandelles; et, pour les plusjeunes, des salles de jeu, des pubs et des établissements où l’on peutécouter tout genre de musique.En comparaison avec d’autres zones de la côte adriatique, deux pointsforts caractérisent les Abruzzes : la sécurité des lieux (la région desAbruzzes a un des taux de criminalité les plus bas en Italie) et lasympathie franche, simple et agréable des Abruzzains.Nuit et jour, les centres du bord de mer des Abruzzes vivent l’étédans une atmosphère gaie et joyeuse et les promenades des bordsde mer, à l’ombre des palmiers, des pins et des tamaris, en font uncadre idéal.À quelques kilomètres de la mer, des groupes de collines, soulignésde fermes et de villages : un paysage très joli, semblable aux paysagescélébrés de la Toscane et de l’Ombrie, bénéficiant de l’organisationordonnée et humaine des champs et des cultures. A l’arrière plan, leprofil dentelé des montagnes offre sa présence imposante, fraîche etrassurante.Les collines savent donner de nombreuses surprises au visiteur quiveut enrichir ses vacances à la mer : outre les beautés artistiques desnombreux centres historiques, les saveurs inoubliables de la cuisinetraditionnelle et la qualité des produits typiques qui sont à découvrirpar une “chasse” très amusante, la nature revêt ici aussi un rôleimportant. Elle est sauvegardée par un réseau de RéservesNaturelles telles que celles du lac de Penne, de Serranella sur lefleuve Sangro, des Sources de la région de Pescara, toutes àquelques kilomètres de la côte.La mer des Abruzzes n’est pas uniquement plage et soleil. Au visiteur

Pendant l’été les centres balnéairesde la côte des Abruzzes offrent desvacances agréables et sereines. Lacapacité d’accueil est importante etbien organisée, la bonne cuisine, lesmilliers d’établissements, lasympathie des gens, la sécurité deslieux font des Abruzzes la destinationidéale pour des vacances intelligentes.

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Dans l’extrême sud des Abruzzes se trouve Vasto, donnant sur lacôte des Trabocchi, ville maritime mais aussi ville d’art et de culture.Elle s’est en effet développée sur les traces d’un grand municipiumromain dont les anciens trésors se cachent sous les palais moderneset les demeures historiques.Le nom romain de Vasto était Histonium. Il fut le centre principal dupeuple italique des Frentani. Il fut affecté par les Romains à la tribuArnensis et après la guerre sociale devint un municipium de Rome.Entre le Ier et le IIe siècle après J.-C., sous Auguste et Claude, desrejetons de familles nobles locales occupèrent de hautes charges àRome, tel que P. Paquius Scaeva, qui fut proconsul de la province deCipro. La ville s’enrichit donc degrands édifices publics grâce aussiau zèle des riches famillesaristocratiques désireuses demontrer leur aisance; furentconstruits : l’amphithéâtre, lesthermes et le système urbain dedistribution d’eau. En 346 après J.-C. la ville fut dévastée par unterrible éboulement, denombreux bâtiments furentabandonnés, d’autres eurentbesoin de drastiques travaux derécupération. Suivirent despériodes plus calmes, mais ledéclin était déjà amorcé et la ville subit durant les siècles denouveaux terribles coups, comme l’autre grave dégradation de 1457et l’incursion du Sarrazin Pialy Pascià qui mit la ville à feu et à sangen 1568. Le Vasto médiéval et moderne a été construit sur la citéromaine, en récupérant souvent les espaces et les structuresexistants, telle que l’actuelle place G. Rossetti qui emprunte les lignescourbes de l’amphithéâtre romain.Bien que presque deux mille ans se soient écoulés et malgré lasuccessive expansion urbanistique qui a amené à démolir petit à petitles bâtiments antiques pour en construire de nouveaux à leur place, ilreste de nombreuses traces des anciennes splendeurs romaines. Lesnombreuses campagnes de fouilles archéologiques en ont mis au jourdiverses, entre autre les somptueux thermes décorés de splendidesmosaïques.Le grand complexe des thermes romains d’Histonium fut construit auIIe siècle après J.-C. lors de la période de grande splendeur de la villeet ses restes furent mis au jour en 1974 lors de la démolition debâtiments qui croulaient. Les fouilles firent découvrir l’antiquepraefurnium – ingénieux système utilisé pour chauffer les thermes, etune salle dont le pavement en mosaïque est riche en animaux marinset fantastiques. A la fin des années 1990 d’autres fouilles ont permisde découvrir une autre grande salle décorée de merveilleusesmosaïques. Y sont représentés des animaux et des divinités marinesdont un magnifique Neptune, dieu de la mer, qui nous apparaît avecle trident dans la main droite, un dauphin posé sur celle de gauche. Ilest entouré de jeunes filles qui montent des chevaux et defantastiques animaux marins. L’habileté de l’artiste, qui a réussi àdonner plasticité et expression à ces figures réalisées uniquement enpierres blanches et noires, nous impressionne. Le sol en mosaïquedécouvert en 1974 est en tesselles de trois couleurs : blanc, noir etmarron clair. Il ne montre pas de figures humaines mais il est parcontre mis en valeur par une extraordinaire quantité de bêtesmythologiques moitié chevaux et moitié poissons, des dauphins, despoissons, des calmars, des moules, des oursins et des murènes.Presque toutes les mosaïques ont été laissées sur place et l’aire a étécouverte et aménagée pour être visitée (s’informer au musée).

LA MOSAIQUE DE NEPTUNE

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qui aime associer sport, nature etdistractions, la mer des Abruzzesoffre des milliers d’activités : il estpossible de chevaucher lesondes en planche à voile ou delonger des côtes solitaires enpagayant, de s’immerger dans lesfonds rocheux de la côteméridionale ou de faire du voilier

en longeant la côte, poussés par les brises constantes.Pour les passionnés de nautisme en particulier, les portscommerciaux et les ports de plaisance sont nombreux du nord ausud sur tout le littoral. Tout d’abord il y a Martinsicuro et Giulianovaqui offrent de bonnes structures pour l’amarrage et le mouillage desbateaux de plaisance; ensuite Roseto avec son caractéristique petitport touristique; plus au sud se trouvent les importants portscommerciaux et touristiques d’Ortona et de Vasto, qui permettentaussi de s’embarquer pour les splendides Iles Tremiti, Réserve

Naturelle Marine, pour des excursions d’une journée éventuellement.Le port de plaisance le plus important de la côte reste toutefois“Marina di Pescara”. L’emplacement, les dimensions, les servicesofferts en font l’un des ports de plaisance les plus importants et lesplus modernes de la Méditerranée alors que sa positiongéographique stratégique consent les croisières les plus variées – del’ex-Yougoslavie à la Grèce, des îles Tremiti au Gargano, à la Rivieradel Conero. Etendu sur une pièce d’eau de 180.000 mq et sur72.000 mq de superficie à terre et de débarcadères, le Port dePlaisance de Pescara dispose d’environ 1000 places de bateaux, il estcomplété par une zone commerciale et programme un calendrierchargé de manifestations sportives et culturelles, toutes accessibles aupublic : régates, compétitions motonautiques, spectacles musicaux,salons, petits marchés, concerts, soirées de bienfaisance,manifestations sportives de toute sorte. La visite à la très bellestructure portuaire est elle aussi en accès libre, et rendue agréable etconfortable par les établissements et les autres services dont ellebénéficie; les après-midi d’été surtout, la promenade entre les quaisdu centre commercial est très fréquentée. Les parcs aquatiqueségalement complètent l’offre des structures récréatives : la côte adeux grandes installations, l’une à Tortoreto et l’autre à Vasto, l’unedes plus grandes installations en Italie. Il y a ensuite la série infinie desmanifestations sportives, et surtout musicales et des spectacles, quipendant tout l’été distinguent la vie des centres de la côte abruzzaine(et non seulement puisque toutes les petites villes et tous les villagesà l’intérieur du pays ont leurs programmes de manifestations pourl’été). Parmi ce grand choix, nombreuses sont les rencontresculturelles d’importance nationale ou internationale, telle que leFestival International de Jazz de Pescara, qui depuis 1963 est l’une desplus prestigieuses rencontres des musiciens de jazz d’Europe, le Prix

De juin à septembre des évènements detoute sorte animent la côte des Abruzzes :musique, théâtre, ballets, concerts,expositions, manifestations sportives etculturelles.Pour les hôtes des Abruzzes il n’y a quel’embarras du choix dans un très grandéventail de rendez-vous d’excellent niveau.

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Les particularités exclusives de la côte des Abruzzes plusconnues et pittoresques sont les curieuses “machines de pêche”dans la partie méridionale de la région : les trabocchi [Ndtcarrelets à ponton] célèbres et loués. Entièrement en bois, ils secomposent d’une plate-forme soutenue par de longs pieux, delaquelle le pêcheur descend son filet en mer, et d’une longue etaudacieuse passerelle, posée elle aussi sur des pieux, qui reliel’ouvrage à la terre ferme se trouvant à plusieurs dizaines demètres. Ces spectaculaires machines de pêche sont à admirerune journée d’orage, où l’on s’étonne de leur résistance auxmarées malgré leur aspect frêle et précaire. Leur origine n’estpas vraiment connue et il est difficile d’évaluer avec précisionl’époque à laquelle les trabocchi ont été inventés. On peut penserque leur naissance est due à l’exigence de pêcher sans descendredirectement en mer, devinant qu’il est plus facile de pêcher enrestant stable, et en étant assis sur une passerelle reliée à laterre ferme. A ce sujet, il y a une note historique singulière : lepremier document qui fait référence aux trabocchi abruzzainsremonte à 1400, il est signé par le père Stefano Tiraboschi, unmoine célestin. Dans son Vita Sanctissimi Petri Celestini [La vie dupape Célestin V], le moine raconte la période passée par Pietroda Morrone au monastère de San Giovanni in Venere àFossacesia – presque trois ans, de 1240 à 1243 – et raconte que lesaint montait sur la colline pour admirer la mer “parsemée detrabocchi”. Ceci permet d’imaginer qu’en 1240 (ou du moins àl’époque de la rédaction de la biographie) ces machines de pêcheétaient déjà un instrument courant; les opinions des savantsdivergent sur cette interprétation car ils estiment que lestrabocchi ont fait leur apparition des siècles plus tard. Onaperçoit les premiers trabocchi après Ortona, lorsque le littoralcommence à changer d’aspect en passant des plages basses etsableuses de la région de Teramo et de Pescara à un paysageplus âpre et rocheux. Les falaises abruptes succèdent à de petitesbaies et partout émergent de grosses pointes de rochers.Gabriele d’Annunzio fut ensorcelé par la magie de ces lieux :

dans sa tragédie Le Triomphe dela Mort qu’il écrit dans latranquillité de sa villa cachéeentre les rochers de cettepartie de la côte, il les décrivitainsi : “Cette chaîne depromontoires et de golfeslunaires semblait une suited’offrandes, chaque criquerecelant un trésor sortant desmains de Cerere. Les genêtsétendaient sur toute la cote unmanteau d’or. Des touffess’élevait un nuage densed’effluves qui paraissaits’échapper d’un encensoir. L’airrespiré délectait comme unegorgée d’élixir”. La résidencedu “Vate” [Ndt surnom ded’Annunzio], Villa Italia, existeencore aujourd’hui. Du portailde la villa part un sentier facilequi descend vers la mer etporte a une dizaine de mètres environ du trabocco de CapoTurchino, un des plus importants de toute la zone côtière, citédans Le Triomphe de la Mort comme une “machine” qui“semblait avoir une vie propre”. Un peu plus loin sur la routenationale on trouve à gauche le Promontorio dannunziano, quioffre la vue panoramique la plus ample de la zone. Il est occupépar quelques maisons et un restaurant uniquement. Puis vers lesud, après le village de Vallevò, on aperçoit les trabocchi de Puntadel Cavalluccio, bien visibles au-delà de la voie ferrée. La belleplage de galets et le trabocco tout proche représentent lessymboles classiques de cette partie de la côte.

LA COTE DES TRABOCCHI

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Ennio Flaiano toujours à Pescara, important festival de cinéma, l’EtéMusical Frentana, manifestation des grandes traditions musicales dela ville de Lanciano, le festival de théâtre Spoltore Ensemble, le Prixde peinture Michetti à Francavilla.L’art traditionnel de l’hospitalité trouve dans les hôtels abruzzainsune synthèse réussie. Sur la côte des centaines d’hôtels et depensions sont l’épine dorsale du système de réception de la régionet peuvent offrir toutes sortes de prestations : des offres plussophistiquées aux propositions plus adaptées aux familles. Auxgrands complexes modernes pouvant accueillir des milliers detouristes en maintenant un service attentif et personnalisés’ajoutent de petites pensions romantiques où l’hôte a l’agréablesensation d’être en famille. Dans les restaurants abondent aussi bienles meilleurs plats nationaux que les plats de la traditiongastronomique des Abruzzes, tous préparés avec soin et avec uneattention rigoureuse à la qualité et à l’authenticité des ingrédients.

Le système hôtelier a unegrande capacité d’accueilsur toute la côte, et despossibilités qui vont despropositions de grandequalité et prestigieusesaux logements plusadaptés aux familles.L’offre estparticulièrementimportante et diversifiée :hôtels, pensions,campings, restaurants,petits restaurants(trattorie),établissements pour lesdivertissements,installations sportives etrécréatives susceptiblesde satisfaire toutes sortesd’exigences.

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En position isolée sur une splendide portion de plage entreSilvi et Pineto, la tour massive faisait partie du grandiosesystème défensif côtier construit dès la deuxième moitié duXVIe siècle par les vice-rois espagnols Alvarez de Toledo etParafan de Ribera pour se défendre des incursionsdévastatrices turques. Le système était constitué d’un réseaude tours de guet disposées à intervalles réguliers sur tout lepérimètre côtier du Règne de Naples, chacune visible de laprécédente et de la successive de façon à pouvoir signaler etinformer immédiatement du danger.Edifié en 1568, il prend la formation typique des tours du Vice-règne et son premier noyau est encore clairementreconnaissable malgré les importantes travaux de surélévationet d’agrandissement (la “tour de la Vibrata” près d’AlbaAdriatica et celle qui surveille le Port de Vasto, sur lepromontoire de Punta Penna, sont deux tours très semblablesà ce que celle-ci devait être à l’origine).Le système défensif conserva sa fonction de contrôle jusqu’auXVIIe siècle puis il devint possession des marquis deCermignano. Sur la tour d’origine à tronc pyramidal, à basecarrée et appareil saillant sur de solides corbeaux à troismâchicoulis par coté, fut érigé au début du XXe siècle undeuxième niveau, constitué d’une petite tour carréecouronnée de merlons. Lors de ces travaux de transformationles volumes intérieurs furent aussi modifiés en créant unescalier et quelques petites pièces dans l’épaisseur des mursavec l’ouverture de fenêtres comme des hublots. Elle est ànouveau agrandie par l’ajout d’une construction à L vers lesud-est. Restaurée dans les années 1982-1983, elle estmaintenant le siège d’un Laboratoire de Biologie Marine.

LA TOUR DE CERRANO

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Les MILLESENTIERS des

Le calcaire clair du noble et rude Gran Sasso domine les Apennins; justesous la paroi nord du Corno Grande on trouve le Calderone, l’uniqueglacier des Apennins et le plus méridional d’Europe. Au sud du massifl’étendue sans fin de la plaine de Campo Imperatore se situe à 1800mètres d’altitude. Les Monts de la Laga sont riches en sources, en coursd’eau et en forêts. La Majella, unie au massif du Morrone, domine lepaysage abruzzain en s’élevant entre la mer et la chaîne des Apennins;de tout temps, elle a représenté pour les abruzzains la montagne mère.Entre les montagnes et la mer, le paysage des collines porte les signesévidents de son évolution continuelle due au glissement de l’argile versla vallée, où les calanques découpent les rondeurs de l’horizon.

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La montagne des Abruzzes devient irrésistible en été, lorsque lesneiges ont fondu et que ses forêts de hêtres et ses immensespâturages ont retrouvé leurs verts éclatants. La luxuriance de lanature donne à toute la région un épanouissement splendide : lesforêts et les prés très verts des montagnes, les lacs de montagne(Campotosto, Scanno, Barrea, Sangro, Casoli, Penne), les hautsplateaux infinis parsemés de troupeaux et de troupeaux demoutons au pâturage, l’ampleur des paysages qui ne ressemblenten rien aux paysages alpins menaçants et escarpés, la vive fraîcheurde l’air parfumé de brises marines (jusqu’aux plus hauts reliefs deses montagnes on sent toujours nettement le parfum de la mer,bien visible, à quelques kilomètres à vol d’oiseau), la conservationmiraculeuse des environnements, cristallisés dans des paysageséternels, font de la montagne des Abruzzes un lieu caractéristique,vraiment capable de donner de profondes émotions. Le grandnombre “d’habitués” qui chaque année reviennent visiter sesbeautés en est le témoignage essentiel : on s’amourache desmontagnes des Abruzzes pour toujours.Les Abruzzes de l’intérieur, c’est-à-dire les Abruzzes montagneuses,75% du territoire étant situé au-dessus des 700 mètres d’altitude,sont sans doute le territoire le plus original et le mieux conservé.Selon de nombreux spécialistes, il constitue dans son entier un“musée en plein air permanent” d’histoire de l’environnement etdu paysage unique, immense et original.La nature en est avant tout la maîtresse incontestée : les

montagnesdes Abruzzes

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LE LAC DE BOMBA

Comme la plus grande partie des lacs abruzzains, le lac deBomba est d’origine artificielle.Cela n’enlève rien à son attrait, immergé qu’il est dans unevallée enfermée entre de hauts reliefs, et entouré de petitsbourgs pittoresques. Le bassin se trouve dans la moyennevallée du fleuve Sangro, il est né de son barrage dans lesenvirons de Bomba, au nom si particulier. Le lac est retenuvers la vallée par une digue en argile battue et s’étend vers lamontagne sur presque sept kilomètres de longueur jusqu’àPietraferrazzana, en touchant presque l’agglomération de VillaSanta Maria.Le lac offre d’intéressantes possibilités de loisir et de relaxgrâce à ses capacités d’accueil (campings et hôtels) àproximité et dans les centres riverains, mais il permet aussi debelles promenades en VTT ou à pied sur ses rives, et lalocation de petites embarcations.Les villages environnants sont très pittoresques et intéressants:Bomba avant tout, sur le versant sud, ancien centre accroché

aux pentes occidentales du Mont Pallano (à son sommet setrouve un important site archéologique aux mursmégalithiques majestueux, dont l’accès et la visite sont faciles);Colledimezzo, un beau bourg accroché au Mont Castellano, aune position panoramique sur le lac qu’il surplombe;Pietraferrazzana, un village panoramique encore pluspittoresque situé au pied d’un rocher vertigineux;Villa SantaMaria enfin, blotti aux pieds de l’énorme lame rocheuse qui ledomine, le “pays des cuisiniers” célèbre dans le monde entieren tant que patrie des grands chefs. Le village abandonné deBuonanotte (anciennement Malanotte : le changement de nomne parvint cependant pas à éviter l’éboulement et doncl’abandon des maisons, il fut reconstruit à proximité mais surun terrain plus stable sous le nom de Montebello sul Sangro)domine la vallée d’une arête escarpée sur le versantseptentrional; puis Pennadomo, un bourg charmant agrippé àla base d’une imposante tour de roche foncée ayant lepanorama de la vallée et du lac lui servant de fond.

LE LAC DE SCANNOC’est un éboulement cyclopéen tombé du Mont Genzana qui abarré la vallée du Sagittario en créant le lac de Scanno, le lac leplus remarquable et le plus visité des Abruzzes. Il occupe unénorme bassin à 922 mètres d’altitude et se trouve entre lesintéressants villages historiques de Villalago et de Scanno, au pieddes forêts denses de la Grande Montagne, à la limite du ParcNational des Abruzzes, du Latium et du Molise.A l’est seprécipitent sur le bassin les abruptes pentes rocheuses de laRéserve du Mont Genzana.Lorsque le niveau de l’eau est au maximum le lac de Scannoatteint 36 mètres de profondeur. La seule introductionsuperficielle est celle du fleuve Tasso qui descend du MontMarsicano et du bassin de pâturages de Ferroio di Scanno ; il n’ya par contre pas d’émissaires superficiels pour conduire les eauxdu lac vers la vallée du Sagittario. Le niveau des eaux demeureconstant grâce à la présence d’émissaires souterrains,

l’évaporation due au climat étant en effet minime.Avec le village historique voisin de Scanno, le lac est le principalattrait touristique de la vallée du Sagittario. Depuis quelquesdizaines d’années le lac est le but d’un tourisme intéressé àl’environnement, attiré par la beauté des lieux et par le climat,où se voient des baigneurs sur ses rives ou en pédalo sur seseaux, sillonnées également par des sportifs passionnés de surfet de canoë.Après une promenade, un arrêt pour observer les oiseaux ou uneexcursion en canoë ou en pédalo il faut monter à Scanno,splendide village d’origine médiévale qui est l’un des plus connuset des plus caractéristiques des Abruzzes. Le village historique,magnifique avec ses maisons anciennes adossées les unes auxautres, ses manoirs, ses grands escaliers, ses denses ruelles, lescostumes traditionnels que portent encore les femmes, a uneflorissante tradition d’orfèvrerie et de dentelles aux fuseaux.

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montagnes des Abruzzes renferment les quatre Parcs et les plusde 30 Réserves de la région, presque la moitié du territoire demontagne des Abruzzes est par conséquent protégé.Il y a de plus les milliers de villages, accrochés au sommet d’unecolline, d’un relief, d’un contrefort qui domine le paysage :d’extraordinaires et souvent très antiques centres historiques,serrés au pied de leur château.Mais il y a aussi le territoire infini du pastoralisme et son paysage simarqué.La transhumance, le déplacement saisonnier des hommes et destroupeaux sur les tratturi [Ndt drailles], des pâturages d’été desApennins aux pâturages d’hiver du Tavoliere des Pouilles, aaccompagné l’histoire des Abruzzes dès l’époque pré-romaine. Leterritoire porte encore les traces de ces allées et venuesd’hommes et de troupeaux : les anciens tratturi (larges routesherbeuses où passaient les transhumants) sont encore visibles parendroits, comme dans la Piana di Navelli, et traversent d’anciensvestiges de villes qui, telle Peltuinum, marquaient les étapes de ce

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voyage. L’ample haut plateau, célèbre pour la production d’undélicat et précieux safran est aujourd’hui encore marqué par laprésence énigmatique des églises des tratturi, architectures isoléeset simples qui indiquent les haltes de la marche longue et fatigantedes bergers vers les Pouilles. Sur le parcours emprunté par lestratturi se détachent d’anciens bourgs médiévaux, compacts etaccrochés aux hauteurs et entièrement construits en pierres detaille, aux maisons accolées les unes aux autres formant commeune muraille pour enfermer les bourgs dans un cercle défensif trèsefficace; ces villages dont l’extraordinaire qualité architectoniqueest évidente renferment souvent de précieux témoignagesartistiques, et ont surtout tiré leur richesse particulière d’uneflorissante activité de l’élevage.A noter aussi un aspect caractéristique du paysage montagneuxabruzzain, qui présente des terrassements et des cabanes enpierre sèche, œuvre patiente de nos ancêtres qui tentèrentd’arracher des bouts de terrain et de petits pâturages à lamontagne. Les tholos qui sont encore aujourd’hui nombreux, en

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ABRUZZES ITALIE 25LES THOLOS

Pour arracher du terrain et des pâturages à la montagne, lapierre a permis aux bergers et aux paysans de la Majellad’écrire un chapitre non négligeable de l’histoire del’architecture abruzzaine en donnant vie à un type deconstructions spontanées très fréquentes sur les escarpementset sur les pâturages de la montagne : les cabanes à tholos,appelées en dialecte “pajare”. Montées grâce à un ingénieuxsystème de construction à sec, sans utilisation de ciment, leprincipe de construction utilisé ne connaît ni les fondations del’ingénierie ni les arcs, ni la voûte. L’élévation s’effectue en effetpar superposition de niveaux circulaires aux circonférencesprogressivement réduites : chaque circonférence estsimplement posée sur la circonférence inférieure, en ladéplaçant légèrement de quelques centimètres vers l’intérieur.De cette manière, lorsque la construction est terminée, uneseule dernière pierre se pose comme par magie sur les autres

pour fermer la pseudo-voûte ainsi réalisée. La structure necroule pas car chaque pierre est jointe aux autres par pression.Les méthodes utilisées pour créer les entrées de la cabane sontgéniales et varient de la simple architrave horizontale faite d’unseul bloc de pierre allongée à différentes formes d’arc ou detriangles de décharge obtenus par des pierres étayées les unesaux autres.Grâce à un long travail de recherche et de catalogage effectuépar le savant Edoardo Micati toutes les cabanes à tholos ont étécataloguées, classifiées et sont protégées par une loi régionalespéciale.La majorité de celles que l’on peut encore aujourd’hui admirersur les pentes de la Majella ont été construites des époquesreculées aux années 1950 en respectant une techniqueinchangée. Elles sont dans de nombreux cas encore utilisées parles bergers en été, mais aussi en tant que étables, granges etdépôts pour les outils agricoles. Nombre d’entre elles ont étérécupérées grâce aux récents projets de restauration et desauvegarde. Pour les admirer, on peut faire une excursion faciledans les zones où elles sont les plus nombreuses, telles que lesCase Pagliari, le Fosso Capanna et la Majelletta sur le territoirede Roccamorice, la Cerratina et le Fosso Sant’Angelo auxalentours de Lettomanoppello, Decontra dans la commune deCaramanico, la Valle Giumentina sur le territoire d’Abbateggio.Pour en voir bon nombre tout en restant confortablement assisen voiture, il suffit de prendre la route qui de Roccamoricemonte vers la Majelletta.

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particulier sur la Majella, font à bon droit des Abruzzes l’une deszones du bassin méditerranéen la plus marquée par l’existence deconstructions en pierre sèche, dont la technique de constructionest primitive mais efficace.Voilà les Abruzzes montagneux : un écrin où sont conservés desenvironnements naturels uniques, au cœur de l’Italie centrale etdonc très proche de toute ville de la péninsule; desenvironnements précieux et protégés, mais dont de nombreuxmodes de tourisme peuvent jouir aujourd’hui toujours mieux etplus intelligemment, des environnements étonnants et merveilleux,capables de transmettre vraiment le goût de l’aventure, de ladécouverte, de l’intuition originale. Une nature en somme toute àdécouvrir.La découvrir aujourd’hui est encore plus facile grâce auprofessionnalisme des accompagnateurs de moyenne montagne,des guides alpins, des gardes du parc et des gardes forestiers, descoopératives de services touristiques, et naturellement grâce auxnombreux sentiers balisés qui permettent des excursions adaptéesà tous les goûts (à pied, à cheval, en VTT) et à toutes difficultés :de la simple promenade au trekking extrême jusqu’aux parcourspour les personnes à mobilité réduite.

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LA “TAVOLA DEI BRIGANTI”

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Pacentro est l’un des plus beaux centres historiques desAbruzzes, il a été conservé vivant et intact en maintenant soncharme fait d’étroites ruelles toutes en montées et endescentes de marches, de maisons accolées les unes auxautres, d’anciens portails, de pierres sculptées. Il mérite unevisite n’importe quel jour de l’année, cependant un jour enparticulier rend la vie du pays singulière : le premier dimanchede septembre, lorsque se déroule le rite ancestral de laCourse des Gitans. “Zingaro” indique en dialecte local celuiqui marche à pieds nus; à cette occasion les jeunes du payscourent à pieds nus sur les pentes de la montagne.Aucun récit ne peut décrire pleinement la forte émotion quecette course provoque : le courage et la maîtrise de ladouleur démontrés par ces jeunes qui en l’honneur de laMadonna de Loreto et pour rappeler l’envol de sa maison, selancent de la Pietra Spaccata dans une course folle à piedsnus, est absolu et admirable. Les gitans descendent entre lesarbres et les arbustes le long de l’arête de Colle Ardinghi; ilsparcourent ensuite le sentier qui traverse la vallée du torrentVella, la longue remontée du parcours pierreux qui grimpevers le pays; ils atteignent enfin les derniers mètres duparcours en piétinant les pierres luisantes qui portent àl’église. La fatigue, la douleur, la souffrance que ces jeunesoffrent à la tradition sont vraiment terribles; témoin muet, lemarbre qui couvre le sol de l’église de Santa Maria di Loreto

Un des témoignages historiques les plus originaux ettouchants qu’offre et perpétue la Majella est la “Tavola deiBriganti”, un ensemble de plaques calcaires qui affleurent enhauteur, peu après la Selletta Acquaviva, sur lesquels denombreux bergers et quelques brigands ont gravé leurs noms,leurs histoires, les symboles de leur vie.La “Tavola dei Briganti” se trouve sur la Majelletta, peu aprèsla localité du Blockhaus, qui lui aussi a rapport avec notrehistoire. Le Blockhaus, dont il reste des ruines, était un avant-poste fortifié construit en 1866 par les troupes de la maisonde Savoie pour lutter contre le Brigandage au cœur duterritoire qu’il contrôlait. Combattus et débusqués de leurpropre territoire, les brigands venaient donc se moquer dessoldats piémontais en gravant de nuit leurs noms et enlaissant sous leur nez, à deux pas du fortin, leurs messagescontre l’Unité. Les inscriptions de la Tavola ne sont pas toutes dues auxbrigands, la plupart de ces inscriptions ont été laissées par lesbergers qui de tout temps ont fréquenté avec leurs troupeauxles coteaux et les pâturages en haute montagne. Durant leslongues heures d’inactivité passées à garder les troupeaux, ilsprirent l’habitude de graver sur ces belles roches plates etgrandes comme des tableaux leurs noms, leurs lieux deprovenance, leurs dates de passage. Les brigands rejoignirentcette humanité solitaire, nostalgique, dispersée sur lamontagne et gravèrent eux aussi les marques de leur

voisinage moqueur avec les soldats.La plus belle inscription mentionne :

LISEZ MON COMMENTAIRECHERS LECTEURSEN 1820 NAQUIT VITTORIO EMANUELE II ROI D’ITALIEAVANT 60 ROYAUME DES FLEURSIL EST DEVENU ROYAUME DE LA MISERE

est devenu rouge de sang quand tous les gitans sont entrés etles portes ont été fermées derrière eux, ainsi que le veutl’usage. C’est maintenant l’heure des médecins qui tentent desoulager les souffrances des jeunes coureurs. Quelquesminutes après les portes s’ouvrent et ils sont portés entriomphe, le vainqueur en tête du cortège, serrant dans sesmains le morceau d’étoffe prix de ses épreuves; derrière luitous les autres, sans exclusion. La fanfare ouvre le cortège parune marche et les spectateurs envahissent les rues du pays ensuivant le vainqueur jusque chez lui où a lieu la rencontre avecles parents et l’offre aux présents de bon vin puisé de bassinesen cuivre. Il s’agit d’un souhait de prospérité pour lesvendanges imminentes.

LA “COURSE DES GITANS”DE PACENTRO

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Les plus importantes stations de ski des Apennins, une centaine dekilomètres de pistes, d’excellentes conditions d’enneigement, desinstallations très modernes et confortables, un réseau de structures etde services efficaces et complets : pour ceux qui aiment la neige, lesAbruzzes ne connaissent pas de limites.

Les montagnes des Abruzzesun monde de neige

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Les plus grandes stations de ski des Apennins sont naturellementdans les Abruzzes. Des centaines de kilomètres de piste sont àla disposition des passionnés de neige, ainsi que des installationstrès modernes et un réseau de services complet et efficace quia changé radicalement la vie de nombreux villages, lesquels ontsu se transformer et faire de la neige une véritable industrie.Grâce au réseau routier intérieur pratique et moderne et àl’augmentation des véhicules chasse-neige de l’ANAS, desadministrations locales et des groupements gérant lesinstallations dans toutes les stations, le bon enneigement despistes, qui persiste souvent au-delà du printemps, fait que lesstations de ski des Abruzzes sont des destinations intéressantespour les traditionnelles semaines de ski, pendant lesquelles il estpossible de suivre les cours de ski donnés par des enseignantsqualifiés, disponibles dans toutes les stations. Les installations setrouvent principalement en province de L’Aquila, mais lesversants de Teramo du Gran Sasso et de la Majella offrentégalement des installations et des structures de bon niveau.

Parmi toutes les stations des Abruzzes les qualités duComprensorio de l’Alto Sangro-Altipiani Maggiori des Abruzzesen font le plus grand des Apennins et le septième parc de ski auniveau national.Comprenant les communes de Roccaraso, avec ses boutiquesélégantes et les plus importantes installations sportives,Rivisondoli, célèbre pour sa Crèche Vivante renommée, etPescocostanzo avec son extraordinaire centre historique richeen monuments de la Renaissance et baroques, le centre est gérépar le Consorzio Ski-Pass Alto Sangro qui travaille avec denouvelles installations, parmi les plus modernes d’Europe, et quipermettent l’accès à de nombreuses pistes de descenteadaptées aux exigences les plus diverses, de celles des débutantsà celles de compétitions internationales.Le panorama riche et varié des domaines skiables inclut desstations particulièrement adaptées au skieur sportif, alors qued’autres peuvent accueillir sans problèmes les débutants et lesgroupes familiaux.

au cœurde la Méditerranée

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Il faut rappeler que pour les Abruzzes “blanches” sports d’hiver nesignifie pas seulement ski de descente : le ski de fond, le snow-board, le ski alpin, le snow-rafting, la luge, le telemark trouvent surles neiges des Abruzzes un environnement idéal, en toute sécurité.Les milliers de parcours de ski de fond par exemple sontfascinants et captivants.Le spectacle offert au passionné est inestimable le long desanneaux se trouvant dans le bois séculaire de S. Antonio àPescocostanzo, ou sur ceux qui serpentent entre les hêtraies duParc National des Abruzzes. Il n’y a par ailleurs que l’embarras duchoix si l’on veut pratiquer le ski de fond hors pistes, sur la neigeimmaculée. Presque toutes les montagnes et les vallées desAbruzzes offrent de splendides itinéraires; en particulier le haut-plateau de Campo Imperatore, les rives du lac de Campotosto, oules amples pentes qui traversent les épaisses hêtraies de la valléede Chiarano.Les passionnés de courses de traîneaux tirés par des meutes dechiens également n’ont aucune difficulté à exercer leur sportpréféré. L’énergie des huskies peut être libérée dans desenvironnements qui évoquent le Grand Nord, accompagnéscependant par la chaude lumière méditerranéenne des haut-plateaux abruzzains. Sur l’étendue plane qu’il parcourra, leconducteur du traîneau sera enchanté par le spectacle des picsenneigés du Corno Grande à Campo Imperatore ou par la

Les stations de ski alpin des AbruzzesSan Giacomo - Monte PiselliPrati di TivoPrato SelvaCampo Imperatore - Monte CristoCampo FeliceOvindoli - La MagnolaMarsiaCampo RotondoPescasseroliScannoRoccarasoRivisondoliPescocostanzoPizzoferrato e GamberalePassolanciano - La MajellettaCampo di GiovePacentro - Passo San Leonardo

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douceur des reliefs qui couronnent le Piano delle Cinquemiglia.Et puis le ski alpin sur les parois du Gran Sasso ou sur l’ampleterrasse de la Majella, avec vue sur la mer et sur les autres cimes;le snow-board sur les pistes de l’Aremogna de Roccaraso,d’Ovindoli sur le Velino, de Passo Lanciano, des Prati di Tivo ou desinnombrables autres stations de ski.Partout en Abruzzes le mordu de neige pourra satisfaire sapassion ou apprendre de nouvelles façons d’en profiter. Lesnombreuses écoles et les enseignants de ski bien préparés sechargeront de les contenter, de même que les guides alpins et lesaccompagnateurs de moyenne montagne, les nombreuses etactives associations qui regroupent les “aficionados” enthousiasméspar les nouveautés à la mode, et enfin un efficace service deSecours Alpin, qui a démontré sa capacité d’affronter tout typed’intervention.Il n’y a aucun problème non plus si l’on ne dispose pas del’équipement nécessaire ou si l’on veut “goûter” les sports d’hiveravant de s’équiper de pied en cap : un réseau de locations densemet le touriste en condition de s’essayer bien équipé aux neigesdes Abruzzes alors que les bars et les restaurants qui donnentdirectement sur les pistes permettent de se reposer.L’hiver dans les Abruzzes sait être extraordinaire et le touriste leplus distrait lui-même s’en rendra compte. C’est une saison où lespays des montagnes des Abruzzes, à quelques kilomètres des

L’adhésion des stations de ski des Abruzzes àd’excellents standards et à la qualité desvaleurs environnementales et humaines fontle véritable mérite du tourisme d’hiver dansles Abruzzes.

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pistes, se parent d’un aspect fabuleux : enneigés comme descrèches, ils plongent le visiteur dans une atmosphère magique. Lestraditions locales vives et inchangées sont à même de fasciner etde captiver le visiteur. En est un exemple Rivisondoli le 5 janvierquand, sur la place en bas du pays, se renouvelle depuis cinquanteans la scénographie unique du mystère de la Nativité. Toute lapopulation participe à la réalisation de la Crèche Vivante, qui a faitla célébrité du pays dans le monde. Des centaines de touristesenfilent pour cette soirée les costumes d’époque des bergers, dessoldats romains ou des artisans, participant ainsi à la vie et auxtraditions de la communauté qui les accueille.La forte et authentique tradition gastronomique de la montagneabruzzaine, où triomphent les viandes d’agneau et de cochonconservé et transformé de mille manières, telles que les divinespetites mortadelles de Campotosto (connues sous le nom de

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“couilles de mulet” en raison de leurs dimensions particulières) oula “ventricina” du Alto Vastese (dont Guilmi et Palmoli se disputentla paternité), charcuterie d’épaule rouge parfumée de pistaches, defenouil sauvage, de poivron rouge et de piment. Des stations deski, il suffit de descendre quelques kilomètres dans la vallée, àPettorano sul Gizio, pour se réchauffer avec les tranches fumantesde “polenta rognosa”. Ce plat simple et remarquable (alimenttraditionnel des bûcherons et des charbonniers du pays dont lapréparation au feu de bois requiert fatigue et expérience, et quiest donc confiée aux hommes) fait l’objet d’une fête le dernierdimanche de l’année.Une gastronomie généreuse, très particulière, aux saveursoubliées, des manifestations traditionnelles évocatrices, des pistesenneigées et des installations très modernes rendent les vacancesd’hiver dans les Abruzzes inoubliables.

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La Crèche Vivante de Rivisondoli, la plus connue dans lesAbruzzes, fut entreprise tout de suite après la guerre, dansun scénario de ruines encore fumantes et avec la volonté derenaissance de la fin des années ’40. C’est dans ce cadre queles autorités de l’époque, s’étant réunies pour élaborer unprojet qui donnerait de l’impulsion à la reprise économiquedu pays, adhérèrent avec enthousiasme à une idée dujournaliste Renato Caniglia, originaire de Rivisondoli.Rivisondoli, par sa position sur les flancs du Mont Calvairesemble une “crèche”. Pourquoi ne pas animer ce scénariopar une représentation “vivante” de la Nativité ? Réalisercette idée présentait cependant de nombreuses difficultés etun engagement financier important, en particulier si l’onconsidère la période historique. Mais les obstacles furentenfin surmontés, de telle sorte que le jour de l’Epiphanie de1951 il fut possible de réaliser la première édition de laCrèche Vivante de Rivisondoli.La première représentation sacrée eut lieu sur le parvisde l’église paroissiale, dans un espace limité qui ne pouvaitaccueillir que quelques spectateurs. L’atmosphèrerecueillie et l’évocation des épisodes saillants de laNativité suscitèrent chez les présents une profondeémotion. Une émotion qui, après plus d’un demi-siècle, serenouvelle tous les ans.

La représentation prend plus d’importance les annéessuivantes, elle s’enrichit de personnages, de figurants, descénographies et fut déplacée vers le bas du pays de tellesorte que toute l’agglomération lui serve de cinquièmescénographie. Tous les ans à la veille de l’événement laferveur des préparatifs s’emparait de tous. Les femmesconfectionnaient les vêtements nécessaires, les enfantss’habillaient en petits bergers, les vieux bergersrécupéraient les décors traditionnels, les jeunes qui devaientreprésenter les soldats romains, les Magiciens ou les angesse préparaient scrupuleusement. Tout le pays semblait unescène sur laquelle les acteurs répétaient les parties qui leuravaient été confiées, avec une joie désintéressée et solidaireque seul un événement qui va à l’âme peut transmettre.Depuis 1951 le travail des différents metteurs en scène aamélioré la scénographie, des techniques plus modernes ontété employées pour les effets de son et lumière, lescostumes et l’habillement ont été enrichis, les participantssont devenus plus nombreux, le choix de la jeune fille ayantle rôle de la Madone est effectué le 8 décembre lors duconcours “Sélection de la Madone”, alors que le rôle del’Enfant Jésus est toujours “réservé” au dernier-né duvillage, comme pour ne pas couper ce cordon ombilical quilie indissolublement Rivisondoli à sa Crèche Vivante.

LA CRECHE VIVANTEDE RIVISONDOLI

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Fara Filiorum Petri, centre historique d’origine lombarde dontde nombreux édifices antiques sont encore intacts doit sarenommée à la fête traditionnelle des farchie qui se dérouleen janvier le jour de l’anniversaire de St Antoine Abbé dont leculte est très répandu dans les pays abruzzains car il est lié à labonne santé des animaux.Les habitants de Fara fêtent donc St Antoine en allumant lesfarchie, d’énormes colonnes de cannes qui ont plus d’un mètreet demi de circonférence et quelquefois plus de dix mètres dehauteur. Leur nom a pour origine la parole arabe afaca, c’est-à-dire torches. L’utilisation du feu en tant qu’élémentsymbolique dans les rites liés au culte de St Antoine Abbé estcommun dans toute la zone de la Méditerranée, les farchie deFara se distinguent toutefois par les constructions imposantes,par la grande participation de la population qui accourt pourassister à la manifestation et par leur nombre, correspondant àcelui des douze quartiers du village. Cette tradition prendracine dans les rituels agricoles pré chrétiens et probablementdans le culte du feu sacré, rite de purification et derenaissance, célébré par les populations rurales des Abruzzesde l’antiquité, qui s’est enrichi d’un événement historique dontla tradition populaire s’est appropriée. Tout a eu lieu entre 1798et 1799 : les armées françaises, arrivées en Italie dans le sillage dela Révolution, avancent à grands pas dans la péninsule. Vers le

mois de décembre 1798 elles sont aux portes des Abruzzes, etplus précisément dans le territoire de Civitella del Tronto(Teramo). Les troupes françaises ne craignent pas l’arméebourbonienne qui tente de résister et sans grande difficultéavancent vers le sud. Elles entrent à Chieti à la veille de Noël.L’arrière-pays de la province de Chieti organise une résistance quise terminera par le massacre de Guardiagrele, sur la route duquelse trouve Fara Filiorum Petri et où les habitants attendent,barricadés dans leurs maisons, l’invasion des ennemis. Le soir du16 janvier 1799 se produit le miracle : la forêt qui encercle le paysde Fara, alors fief des princes Colonna, prend feu, et les plantesqui brûlent au coucher du soleil ressemblent à d’énormesguerriers. Voyant ce spectacle, les Français préfèrent éviter levillage et se diriger vers d’autres centres alors que les habitants deFara attribuent ce prodige à l’intercession de St Antoine Abbé. Cemoment fut ensuite symboliquement recréé tous les 16 janvierpar les habitants des douze quartiers par l’incendie des farchie.Quelques jours avant la fête chaque quartier commence àconstruire sa farchia. La tradition veut que les cannes soientvolées, c’est pourquoi dès les premiers jours de janvier les jeunesdu pays se procurent la matière première dans les campagnesenvironnantes de Pretoro, de Roccamontepiano, deCasacanditella, de San Martino sulla Marrucina, de Bucchianicoalors que d’autres se chargent de leur garde. Durant les froidessoirées de janvier on se retrouve pour construire les géants. Audébut de l’après-midi du 16 janvier, les quartiers commencent àtransporter les farchie devant la petite église dédiée à St Antoine.Elles étaient auparavant transportées sur des chariots alors quel’on utilise aujourd’hui des tracteurs, mais l’atmosphère de fête esttoujours la même, en grade de captiver petits et grands. Denombreux joueurs d’accordéon qui chantent les oraisons deSt Antoine accompagnent la phase préparatoire de la fête. Lesfarchie sont élevées à l’aide de câbles et l’on y donne le feu alorsqu’explosent les pétards qui y ont été insérés. Lorsque le soirtombe, les tours de cannes allumées offrent un spectacleinoubliable. La soirée se déroule entre les chants, les bals et lesmoments de joie, durant lesquels on déguste du vin et desbiscuits. Lorsque le feu a consumé presque toutes les cannes, lafête continue dans chaque quartier, où les habitants se regroupentautour des restes de leur farchia et en récoltent les tisons éteintspour les conserver en tant que reliques.

LES FARCHIEDE FARA FILIORUM PETRI

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Connues dans le monde entier pour leur nature,les Abruzzes exposent comme un grand muséeen plein air sans horaires ni murs des œuvresd’art et des monuments au milieu de son paysageparticulier et intact. Outre les lieux célèbres telsque la rocca di Calascio, l’extraordinaire centrehistorique de Pescocostanzo, le MuséeArchéologique National de Chieti, le puissantchâteau du XVIe siècle de L’Aquila, le voyageurest émotionné par les dizaines de merveillesmoins connues, dispersées dans toute la région.Les restaurations d’églises et de châteaux,l’aménagement et la mise en valeur des sitesarchéologiques et des ermitages, la naissance depetits et de grands musées et des nouveauxcentres d’accueil et d’information pour lesvisiteurs des Parcs, font que la liste des choses àvoir s’allonge chaque année. Cela aussi fait partiede la fascination de la “région verte” d’Italie.

Les AbruzzesUN GRAND

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Les Abruzzes antiquesLe solennel Guerrier de Capestrano est probablement le symboledes Abruzzes le plus connu et le plus représentatif. Retrouvée àproximité d’une des plus importantes voies de communicationtraversant les Apennins, cette statue du VIe siècle avant J.-C. estl’œuvre la plus connue des Abruzzes antiques, où les indomptablespeuples Italiques ont été pendant des siècles la blessure ouvertedes Romains. Ils créèrent et utilisèrent pour la première fois laparole “Italia”, avec laquelle ils définissaient leur confédération.Leurs nécropoles et leurs centres habités continuent d’offrir degrandes surprises aux archéologues en restituant souvent de vraischefs-d’œuvre tels que les lits funèbres en ivoire, les armes et lesdisques-cuirasses uniques. Le tableau offert par la Préhistoire estriche aussi, ses traces se rencontrent en particulier sur la Majella etdans le Fucino, témoignant d’une particularité des Abruzzes, avoirété habitées par l’homme de façon ininterrompue depuis plus de700.000 ans ! Les témoignages des Abruzzes romaines également,avec les ruines de Alba Fucens, de Peltuinium, d’Amiternum, deJuvanum, deviennent encore plus suggestifs grâce aux paysagesspectaculaires qui les entourent.

musée enplein air

LA NECROPOLE DE FOSSAPar son extension, elle arrive en deuxième place après celle deCampovalano, elle est considérée la nécropole italique la plusimportante de la région car elle a été utilisée de façonininterrompue pendant presque mille ans par les habitants de laville proche de Aveia, aujourd’hui disparue. A l’aube de sonhistoire, entre le Xe et le IXe siècle avant J.-C. quand les tombesétaient couvertes par de grands tumulus entourés de pierre, seproduit à Fossa un phénomène qui n’a pas d’égal dans lesAbruzzes. A l’extérieur du tumulus sont en effet disposées desfiles de grandes pierres, semblables aux menhirs celtiques, misesen place de façon décroissante au fur et à mesure que l’ons’éloigne de la tombe. C’est justement en heurtant la partiesupérieure de l’une de ces grandes pierres qu’une charrue en apermis la découverte. La plupart des plus de cinq cents tombestrouvées jusqu’à aujourd’hui sont du type à tumulus, couvertespar une petite colline de terre entourée d’une circonférence enpierres. C’est pourtant dans les tombes à chambre, véritablespetites maisons de pierre, que l’on trouve les spectaculaires litsfunéraires en os qui ont rendu Fossa célèbre. Réalisés en boiscomme les triclinium, ils sont enrichis de très fines décorationsen lamelles d’os gravé.

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Les Abruzzes médiévales et de la RenaissanceDe splendides églises médiévales au milieu de hauts plateaux isoléset des ermitages cachés dans les anfractuosités de la montagne,d’imposantes abbayes et de puissants châteaux sont les élémentsqui caractérisent de la façon la plus originale le paysage abruzzain.Le Moyen-Age a laissé en effet sur le territoire les traces les plusévidentes et envoûtantes, prêtes à s’imprimer pour toujours dansles yeux et dans le cœur des visiteurs. La montagne abruzzaine eutau Moyen-Age une grande importance militaire et économique, etfut donc touchée par une extraordinaire floraison d’œuvres d’art.Les palais, les châteaux et les églises romanes, gothiques et de laRenaissance des Abruzzes s’épanouirent sur toute la chaîne desApennins et dans ses centres habités. Elles furent souvent embelliespar l’apport d’artistes de grande valeur : les énormes capitauxproduits dans la région par la longue époque du pastoralismedonnèrent en effet à cette époque leurs fruits les plus riches et lesplus durables.

Les Abruzzes du seizième siècle à aujourd’huiGrâce à sa position centrale dans la péninsule et pendant dessiècles à son rôle de charnière entre le nord et le sud, entrel’Europe et la Méditerranée, l’histoire des arts de la région desAbruzzes condense les influences lombardes et napolitaines,toscanes et des Pouilles, franco-allemandes et espagnoles,balkaniques et orientales, en donnant des résultats certainementoriginaux et cosmopolites. Cependant, bien que le pastoralisme aitmaintenu un rôle important dans l’économie de la région jusqu’àl’Unité d’Italie, la construction et les arts figuratifs ont laissé sur lesmontagnes et les collines des Abruzzes des témoignagesprogressivement moins importants que ceux des siècles précédents.Cette tendance s’est interrompue au dix-neuvième siècle et lors del’Unité d’Italie alors qu’une nouvelle génération d’artistes, demusiciens et d’écrivains relancèrent le niveau culturel et artistiquede la région. Francesco Paolo Michetti, Gabriele d’Annunzio, Basilio

Cascella, Francesco Paolo Tosti, Antonio De Nino, Teofilo Patini et, auvingtième siècle, Ignazio Silone et Ennio Flajano apportèrent desAbruzzes une contribution déterminante à la culture du récent étatitalien. La connaissance de leurs oeuvres est fondamentale pourcomprendre les paysages, la nature et les peuples de cette terre.

Les musées des AbruzzesLe réseau de musées riche, varié et beau offre une synthèse efficaceet spectaculaire du patrimoine historique et artistique des Abruzzes.Des grandes collections consacrées à l’archéologie aux musées d’artclassique, des musées consacrés au folklore et à la vie des paysanset des bergers aux nombreux pôles d’exposition d’art moderne etcontemporain, le système des musées abruzzains s’enorgueillit deses excellents musées tels que le grand Musée National desAbruzzes à l’Aquila, le Musée Archéologique National de Chieti, leMusée delle Genti d’Abruzzo de Pescara, les deux splendidesmusées consacrés aux prestigieuses majoliques de Castelli à Castelliet à Loreto Aprutino (la célèbre collection Acerbo). Mais ce sontsurtout les nombreux musées locaux, souvent très beaux et riches,qui caractérisent la densité du territoire en en faisant un véritable“musée disséminé”. Le Musée Capitolare d’Atri, le MuséeArchéologique de Teramo, le Musée de la Civitella de Chieti, leMusée dello Splendore de Giulianova, le Musée des Civilisations

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paysannes de Picciano, le Musée Civique de Sulmona, leChâteau-musée de Crecchio ne sont que quelques-unes desperles que comptent les musées qui constellent le territoireabruzzain.

Le folkloreA chaque saison, toutes les villes et tous les villages desAbruzzes voient durant les 12 mois de l’année une successionde traditions et de fêtes folkloriques qui font participerl’entière communauté. Souvent d’origine très ancienne, depuistoujours coexistent dans ces rites une sincère dévotionchrétienne et d’immémoriaux cultes païens. Ces rites sont nonseulement pour le visiteur une distraction (avec les fanfares, lesjeux populaires, les “coups de feu”, c’est-à-dire les feuxd’artifice, qui se prolongent généralement jusqu’à la nuit noire)mais aussi un moment intensément enchanteur à la“découverte” de rites ancestraux tels que les farchie de FaraFiliorum Petri ou i serpari de Cocullo. Le cycle des traditionspopulaires commence au printemps avec les représentationssacrées de la Semaine Sainte. Le dimanche de Pâques àSulmona se déroule la représentation de la “Madone qui fuit” :cette manifestation sacrée a en effet son moment “clou” à midià Pâques sur l’ample place Garibaldi, quand la Vierge “court” à

LA COLLEGIATA DI PESCOCOSTANZOSes anciennes maisons, ses palais de la Renaissance, seséglises splendides et très riches font de Pescocostanzo undes bourgs les plus beaux des Abruzzes (Santa Maria delColle en particulier mérite une visite).Les premières informations attestées remontent au XVesiècle, elle atteint sa plus grande splendeur au dix-huitièmesiècle durant l’enrichissement des décorations intérieures,qui vit à l’œuvre de nombreux artisans, surtout de Pescara,preuve d’une grande ardeur artistique, due en particulier àla présence à Pescocostanzo du fameux architecte baroqueCosimo Fanzago. La richesse des décorations et la grandequantité d’œuvres d’art de tout type que l’église conserve,dont entre autres de nombreux véritables chefs-d’œuvre,est remarquable.

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la rencontre du Fils ressuscité. Le fil rouge qui relie le folklore et lestraditions populaires abruzzaines à l’histoire et à la culture de sapopulation est encore plus évident dans les représentations qui sesuccèdent au mois de mai, en particulier à celles liées au culte deSt Dominic, qui se déroulent à : Villalago, Pretoro, Palombaro,Villamagna, Lama dei Peligni, Pizzoferrato. C’est cependant à Coculloqu’a lieu, le premier jeudi du mois, la manifestation la plusspectaculaire, filmée par toutes les télévisions du monde et au coursde laquelle la statue du saint est portée en procession entièrementrecouverte de serpents. Toujours en mai, le lundi de Pentecôte, oncélèbre à Loreto Aprutino le rituel d’origine païenne de lagénuflexion du bœuf, qui depuis le dix-huitième siècle, est associé àla fête de St Zopito, saint patron du pays.L’été est un foisonnement de fêtes patronales, fêtes gastronomiques,suggestives processions à la mer (qui se déroulent dans presque tousles centres de la côte). La manifestation d’été la plus importante sedéroule les 28 et 29 août à L’Aquila : la Perdonanza Celestiniana, àlaquelle participent des pèlerins provenant du monde entier.Les manifestations hivernales ont le feu comme dénominateurcommun, par sa valeur magique et propitiatoire. De grands feuxsont allumés durant tout le solstice d’hiver pour réchauffer la

“madre terra” et pour éclairer les longues et froides nuits despays abruzzains. L’effet est magique car l’atmosphère projetteceux qui assistent à cette expérience dans une dimension derêve, où le temps s’arrête. C’est ainsi qu’à Scanno, où le11 novembre on fête St Martin, sont incendiées les Glorie; à

Pescasseroli la nuit de Noël lorsque sur la place devant l’église onallume la Tombe; à Alfedena et Ateleta où le 17 janvier, fête de StAntoine Abbé, on allume d’immenses feux sur la place; ou à FaraFiliorium Petri où, toujours en l’honneur de St Antoine Abbé,protecteur du foyer domestique et des animaux, on incendie le16 janvier les farchie, énormes torches de cannes.

L’artisanat artistiqueComme toutes les régions qui sont parvenues à la modernitédepuis une cinquantaine d’années seulement, les Abruzzeségalement conservent une tradition artisanale riche et variée : ferforgé et cuivre, tissus et dentelles, arts du bois et de la pierre,bijouterie et maïolique. L’originalité et la grande qualité sont surtoutévidents dans la bijouterie et dans les arts de la dentelle et de lamaïolique. A Pescocostanzo et à Scanno on produit des dentellesaux fuseaux raffinées et de splendides bijoux en or et en argent,modelés d’après d’anciens dessins et souvent travaillés en filigrane;parmi ceux-ci on note la célèbre presentosa, broche symboled’amour pour les femmes abruzzaines. La maïolique, autreproduction typique des Abruzzes depuis le Moyen-Age, a pourcapitale Castelli, qui a été pendant des siècles un des plus

LE PALAZZO DE POMPEIS DI TORRE DE’ PASSERIIl s’agit d’une résidence seigneuriale, au numéro 10 de la placePlebiscito, propriété de la famille de Pompeis. Ses locaux, sespièces et ses décors de résidence de province seigneurialed’époque néoclassique sont restés intacts.

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LA GROTTE-SANCTUAIRE DE LISCIALa grotte-sanctuaire de Liscia est l’une des plus suggestivesparmi celles dédiées au culte de l’Archange Gabriele ; ellessont répandues dans tous les Apennins. Elle est toujoursdestination de nombreux dévots qui arrivent de tous lesAbruzzes et du Molise; deux fois par an se renouvelle lerite de boire l’eau qui jaillit dans la grotte et qui estconsidérée miraculeuse. La dévotion populaire estdocumentée dès le dix-septième siècle, quand les d’Avalos– féodaux de Monteodorisio – firent construire à sonentrée une petite église dans laquelle est exposée la statuedu saint. Le 8 mai et le 29 septembre les fidèles effectuentune série de rituels émotionnants : ils touchent et frottentavec des mouchoirs et des objets sacrés les paroisrocheuses, puis ils boivent l’eau de source qui coule desstalactites, tenue pour un remède efficace contre différentsmaux. Les pèlerins s’en remettent aux pouvoirs deguérison du saint en invoquant la grâce ainsi que letémoignent les ex voto conservés dans le sanctuaire.

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importants centres de production d’Europe; ses pièces de laRenaissance ou baroques étaient recherchées et convoitées par lesprincipales cours princières d’Europe et enrichissent aujourd’hui lescollections des plus importants musées du monde.

Les châteauxUne autre caractéristique particulière des Abruzzes, qui sauteimmédiatement aux yeux en traversant simplement la région enautoroute, est le grand nombre d’anciens châteaux que l’on voitpointer partout. Il n’y a pas de village, de sommet dominant, de colou de promontoire qui n’a sa tour, son château, son enceintefortifiée. Les raisons historiques en sont simples : une longuepériode de danger, à l’intérieur et à l’extérieur du pays, qui obligeales communautés à se préoccuper de leur défense; ce qui nousintéresse particulièrement est le résultat aujourd’hui, qui fait desAbruzzes le plus grand et le plus complet musée italien

d’architecture militaire en plein air : il s’enorgueillit d’au moins unexemplaire de haut niveau pour chaque type de fortificationconnue. Une autre particularité unique est que pour la plupartd’entre elles le territoire environnant, le contexte originaire, estpratiquement intact. L’extraordinaire château du treizième siècle deRocca Calascio en est un exemple : les formes essentielles, à lasymétrie parfaite, la cohérence de l’installation architectonique quimontre non seulement la sûreté dans le projet mais aussi unevolonté expressive consciente, en font un des plus beaux et desplus expressifs châteaux d’Europe. Situé à presque 1500 mètresd’altitude, dominant la vallée, il embrasse un panorama montagneuxépoustouflant, hors du temps, intact. Il est difficile d’imaginer unchâteau plus culminant: les limites de son environnement recoupentl’horizon. La suggestion du lieu permet de ressentir totalementcette sensation d’être “hors du temps” qui plus que toute autrecaractérise les Abruzzes de l’intérieur, et fascine le visiteur.

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Les centres historiquesPresque tous les pays abruzzains, surtout ceux de l’intérieur (quisont la majorité) ont un aspect commun et caractéristique : ferméset accrochés au sommet d’un col, le château en haut, l’église, laplace et autour les maisons qui sont serrées comme pour seprotéger dégradent vers la vallée. Ils sont presque tous d’originemédiévale : c’est en cette période en effet que les Abruzzesprennent cet aspect si unique et si particulier qu’elles ont suconserver pratiquement inchangé jusqu’à nos jours et qui en fontun paysage où le temps semble s’être arrêté. Visiter les anciensbourgs de la montagne abruzzaine veut dire entrer dans un mondedifférent, où seuls les tintements de l’horloge du clocher donnentl’impression que le temps passe, où l’on vit encore avec la clé dansla serrure, où le “tu” est immédiat et direct et le caractère concretdes gens arrive tout de suite au fait, où le rythme de la vie localenous amène à redécouvrir des plaisirs que l’on croyait disparus, où

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CASTELLI, CAPITALE DE LA MAJOLIQUECastelli est un petit bourg pittoresque sur les pentes du GranSasso connu depuis des siècles en tant qu’une des capitalesitaliennes de la majolique. Entre le haut Moyen-Age, laRenaissance et la période baroque sont sorties de ses fours deparfaits chefs-d’œuvre de l’art de la majolique peinte,conservés aujourd’hui dans les collections et dans les muséesdu monde entier. Les noms de dynasties d’artistes tels quePompei, Grue, Gentili, Cappelletti, Fuina sont entrés dansl’histoire de l’art.L’art de la céramique est aujourd’hui à Castelli encore trèsvivant car la production se renouvelle constamment sansjamais renoncer à ses racines. Castelli abrite également uneimportante école d’art céramique et un grand musée, alorsque dans ses environs la Cona di San Donato (une petite églisede campagne) est ornée d’un plafond en carreaux decéramique de 1615 tellement beau et précieux qu’elle a étédéfinie “la Chapelle Sixtine de la majolique italienne”.

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la cuisine et les produits typiques sont souvent des surprisesinoubliables.

Les ermitagesOn ne peut dire avoir vu les Abruzzes, mais surtout les avoir“comprises” si on n’est pas entré au moins une fois en contactavec l’aspect le plus représentatif de sa culture et de sonterritoire : ses ermitages. Il n’y a en effet aucune manière siviscérale, instinctive et immédiate de comprendre le rôle grandioseque la nature vue comme “divinité” a eu dans la formation del’aspect spirituel de la région que de visiter même un seul desinnombrables ermitages qui recouvrent les montagnes desAbruzzes.Le plus distrait et le plus insensible des visiteurs reste stupéfié parle sentiment d’authentique foi chrétienne unie au paganisme le

plus ancestral : un assemblage inextricable d’adoration de Dieu etd’adoration de la nature. Les archéologues ont prouvé que denombreux ermitages ont été sans interruption des lieux sacréspendant des dizaines de milliers d’années et que les cultes desdifférentes religions s’y sont simplement “succédés”, comme leslocataires dans un appartement.Concentrés surtout sur la Majella, la “montagne mère” desabruzzains, à demi cachés par les bois et par les rochers ou àl’intérieur de cavernes pleines de mystère, les ermitages et leséglises rupestres dépassent la centaine. L’effet d’ensemble estd’extraordinaire beauté et évocateur : splendides et délicatscomme les orchidées sauvages qui fleurissent aux alentours, lesermitages des Abruzzes s’épanouissent subitement sous les yeuxdu visiteur donnant une image de sérénité ascétique parfaite dansle silence d’une nature vierge.

SANTO STEFANO DI SESSANIOC’est un des bourgs médiévaux les mieuxconservés d’Italie, enchâssé comme une pierreprécieuse dans un panorama montagneux desApennins lui aussi intact, hors du temps. Inséréentre de douces petites vallées de montagne surle bord occidental du haut plateau de CampoImperatore, à 1250 mètres d’altitude, avec sesnobles maisons de pierre serrées les unes contreles autres pour se défendre du froid et desassauts, il fut fief des Medici, qui sur lesmontagnes des Abruzzes prenaient soin de cequi fit leur richesse : la laine.Le centre historique a été transforméaujourd’hui en une expérience d’avant-garde auniveau européen “d’albergo diffuso” où ce sontles maisons et les palais parfaitement restaurésqui forment un système d’hospitalité hôtelière detrès grande qualité.

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Leur visite est en outre une occasion pour faire des promenadestrès belles et faciles dans la nature et au contact du paysageabruzzain : ils sont isolés en effet, toutefois toujours faciles d’accès(les pèlerinages continuels y amènent des personnes âgées).En sont les témoins : l’ermitage de Sant’Onofrio di Serramonacescasous l’énorme rocher au cœur de la forêt aux étroites galeries quipénètrent dans la roche; celui de Celestine V sur le Morrone quidomine la vallée Peligna est inséré comme un nid d’aigle sur uneénorme paroi rocheuse; l’ermitage de S. Bartolomeo di Legio secamoufle dans la paroi d’un vallon sauvage près de Roccamorice;l’ermitage de S. Franco sur le Gran Sasso et ses eaux miraculeuses,ou celui de S. Venanzio dans les gorges de l’Aterno, aux pierresmiraculeuses; ou encore l’énorme et impressionnante grotteSant’Angelo di Balsorano qui flamboie à la lumière de milliers debougies.

CIVITELLA DEL TRONTOLa grande forteresse qui garde les confins septentrionauxdu Règne de Naples s’élève majestueusement sur un autrecol qui domine la moyenne vallée du Tronto.Civitella avait démontré dès le XIIe siècle l’importancestratégique de sa position et les dominations angevines etaragonaises en avaient renforcé le système de murs et detours. Au XVe siècle fut ajouté un château sur lequel s’estensuite développée la forteresse. Le dernier épisode quidémontra l’inexpugnabilité de Civitella fut le célèbre siègede 1557, quand les troupes françaises furent repoussées.Conscient que le rocher constitue le plus important bastiondu Vice-règne, le roi Espagnol Philippe II d’Habsbourgdécida d’en augmenter les qualités en en faisant unevéritable forteresse. Elle vécut des moments glorieux enopposant une résistance héroïque à l’assaut de 1806, durantl’invasion de Napoléon, et à celui de 1860-1861 contrel’armée piémontaise. A la fin de ce dernier assaut toutefois,elle capitula définitivement et fut démantelée. Durant lesannées qui suivirent la population de Civitella pilla les ruinespour en retirer des pierres de construction. Après unelongue période d’abandon, la forteresse fut radicalementrestaurée dans les années 1970 pour en permettre denouveau la visite.

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Des ingrédients et des parfumsméditerranéens, de la variété et de l’originalitédes plats et des produits les plus typiques, deses racines paysannes et de son pastoralisme,la cuisine abruzzaine a su tirer le mérite d’êtreà la fois pauvre et de qualité tout en distillantdes saveurs oubliées, de remarquablesimplicité.Outre ses spécialités culinaires, la région desAbruzzes offre un choix de produits typiquesaussi raffinés et surprenants que ses vins et seshuiles, appréciés des connaisseurs du mondeentier. Quelle meilleure façon de ramener desAbruzzes ce qu’il y a de mieux ?

Les AbruzzesSAVOIRS & SAVEURS

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Des vacances dans les Abruzzes ne permettent pas seulement dedécouvrir un territoire en grande partie non contaminé mais aussid’apprécier une ancienne et forte tradition culinaire, généralementbasée sur les ressources alimentaires les plus typiques des différenteszones et proposée aujourd’hui avec amour dans presque tous lesrestaurants de la région.Outre les fameux maccheroni alla chitarra (maccheroni coupés à lamain à l’aide d’un métier tendu de fils d’acier, la “chitarra” etassaisonnés de sauce et de fromage de chèvre), dignes d’attention, lesentrées comptent aussi les scrippelle m’busse – saupoudrées depecorino et de cannelle et cuites dans un bouillon – et le célèbretimballo. Inimitables enfin les virtù, soupe printanière typique de larégion de Teramo d’origine très ancienne, préparée en utilisant lesrestes des provisions d’hiver de légumes secs et de grains mélangés àdes primeurs.Les gâteaux typiques et les sucreries accompagnent les fêtes et lestraditions locales et comptent la pizza di Pasqua, un gâteau levé qui estbéni à l’église la nuit de Pâques; les ferratelle (ou neole ou pizzelle),

En ce qui concerne les vins, aucune régionitalienne n’a fait ces dernières années desprogrès aussi importants que la région desAbruzzes. Outre l’intérêt croissant pour lesvins DOC abruzzains (blanc, rougeset rosés) sur les marchés européens, lesnombreux prix et les récompenses récoltésau niveau international par les meilleursproducteurs de la région le témoignentégalement.

duterritoire

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gaufrettes préparées avec un fer rectangulaire chauffé au rouge au feu;les confetti (dragées) de Sulmona; les calgiunitti, beignets en forme decoussinets fourrés de confiture, de pois chiches, de fruits confits, depignons et de noix broyées, préparés pour la veille de Noël; lacicerchiata, couronne de boules de beignets amalgamés avec des fruitsconfits et du miel, que l’on consomme pendant la période de Carnavalavec les frappe. Les excellentes huiles d’olive vierge extra et les vinsDOC, le rouge Montepulciano d’Abruzzo et le blanc Trebbianod’Abruzzo ont désormais une qualité élevée et ont obtenu desrécompenses internationales. Après le repas triomphent les distillats etles liqueurs à base d’herbes (le Centerbe, le Nocino, la Genziana sontcélèbres). Le ratafia, liqueur de griottes fermentées au soleil est peuconnu mais très recherché.Les nombreux cuisiniers et chefs abruzzains qui travaillent dans lesautres régions d’Italie et à l’étranger ne font que confirmer l’importancede la gastronomie de la région qui s’étend des Apennins à l’Adriatique.

Les vinsLes cépages traditionnels des Abruzzes sont le Trebbiano d’Abruzzopour les blancs et le Montepulciano d’Abruzzo pour les rouges. Laréintroduction de variétés mineures a été entreprise récemment

(Passerina, Pecorino, Cococciola). Les plus importantes zones deproduction se trouvent au pied des chaînes montagneuses telles quela vallée du Pescara, entre Popoli et le chef-lieu, les collines au pied desmontagnes de Teramo, Pescara et Chieti, la cuvette Peligna et celled’Ofena. La liste des vins DOC de la région inclut le rougeMontepulciano d’Abruzzo (lequel comprend également le typeCerasuolo, un vin rosé), aromatique et au goût sec et corsé, leTrebbiano d’Abruzzo, un vin sec au parfum délicat, et le Controguerra,dans ses différents types blancs et rouges, se trouvant dans une zonespécifique de Teramo.

L’huile d’olive vierge extraLes oliviers ponctuent de leurs silhouettes singulières les douxpaysages des collines des provinces de Teramo, de Pescara et deChieti. L’huile vierge extra DOP produite dans ces zones (et enparticulier à Loreto Aprutino, Campli, Moscufo, Lanciano, Fossacesia etGuardiagrele) peut aisément être comparée aux meilleures huilesitaliennes. Une traditionnelle préparation maison se trouve aujourd’huidans les restaurants également. Il s’agit de l’“olio santo” (huile sainte),une huile de première pression dans laquelle on fait macérer dupiment et qui peut réserver des surprises aux imprudents.

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Les pâtesDans la région des Abruzzes se trouve une des capitales mondiales dela production de pâtes, Fara San Martino, le bourg se trouvant aux piedsdu versant oriental de la Majella où les eaux très pures de la montagneont favorisé depuis les temps les plus reculés l’installation d’uneflorissante industrie spécialisée dont les produits connus et renommésarrivent sur les marchés du monde entier. L’excellent blé dur des collineset les eaux limpides des montagnes des Abruzzes font des pâtes unpoint d’honneur de la gastronomie régionale. Parmi les pâtes faitesmaison, les maccheroni alla chitarra sont célèbres. Leur nom est dû aumétier de bois tendu de fils d’acier (la guitare), utilisé pour les couper;c’est un instrument que l’on trouve dans les maisons de la région.

Les charcuteries typiquesLa préparation du porc permet la fabrication d’excellents jambons demontagne et d’une grande variété de saucisses et saucissons, àcommencer par les saucisses présentes partout, avec la variantesavoureuse au foie, et qui sont souvent conservées à l’huile ou dans lagraisse. Parmi les saucisses et les saucissons les plus caractéristiques, ilfaut signaler avant tout le saucisson type Aquila (maigre et au hachis fin,plat et sec), le jambon fumé d’Introdacqua et de Cansano, lasavoureuse mortadella di Campotosto, appelée également “coglioni dimulo” (couilles de mulet), la ventricina, un saucisson frais à tartiner surdu pain produite dans les montagnes de Teramo, et la ventricina deVasto, saucisson original sec à gros hachage, assaisonné de poivronrouge séché haché, doux et fort, et de semences de fenouil.

Les fromages typiquesDans une région où l’économie se base sur le pastoralisme, il estnormal de s’attendre à un domaine excellent en ce qui concerne lesfromages. L’élevage ovin est en effet le plus répandu et a donc un rôleimportant dans la gastronomie régionale du pecorino (frais ou affiné) etde la ricotta de brebis, qu’il est possible d’acheter directement aux

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bergers. Entre les variétés locales, il faut noter la giuncata desmontagnes de Teramo, fraîche et très parfumée. Aux pieds du GranSasso il est possible de goûter au cacio (ou pecorino) marcetto. Farindolaest le centre de la production du fromage de chèvre, à consommertrès frais. Un mélange de lait de vache et de lait ovin est utilisé pourproduire la caciotta, quelquefois assaisonnée de piment fort local. Lestraditionnelles scamorze sont au contraire à base de lait de vache(quelquefois mélangé à du lait de chèvre); elles se mangent crues oucuites au feu de bois ou au four. D’extraordinaires caciocavalli de laitcru sont préparées sur les hauts plateaux majeurs de la Majella.

Les truffesLa région des Abruzzes est une des plus importantes en Italie pour laproduction des truffes : durant des années fournisseur principal“occulte” de marchés historiquement plus importants, elle imposeaujourd’hui sa propre identité de terre de production de produitsexcellents. Les principales zones de récolte sont la Marsica, la zone deTeramo, l’Aquila et la moyenne vallée du Sangro. Le précieux tuberculen’est pas uniquement utilisé en cuisine, mais aussi dans la préparationdes saucisses et des huiles et des fromages aromatisés.

Le safranLe haut plateau de Navelli, entre les massifs du Gran Sasso et du Sirenteest le centre d’une des plus intéressantes productions traditionnelles desAbruzzes. Tiré des stigmates du Crocus sativus, conservés entiers etséchés, le Safran DOP de l’Aquila (produit dans les communes deNavelli, Civitaretenga, Caporciano, San Pio delle Camere et Pratad’Ansidonia), il est unanimement considéré le meilleur au monde.

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ABRUZZES ITALIE 51LES CUISINIERS DE VILLA S. MARIA

A Villa Santa Maria, savoir cuisiner est un art raffiné qui setransmet depuis des générations. Cette tradition existedepuis des siècles, depuis qu’en 1600, le prince FerranteCaracciolo y fonda une véritable école professionnelle pour yformer des cuisiniers pour la cour et pour les grandes famillesnobles. C’est ainsi que commença un rapport extraordinaireentre les habitants de Villa Santa Maria et la gastronomie,avec la création de ce qui allait devenir la très célèbre écolehôtelière. De véritables dynasties d’excellents Munzù (chefcuisinier d’une maison aristocratique) et Maîtres de VillaSanta Maria ont porté en Italie et dans le monde leur savoir-faire et leur professionnalisme, comme par exemple lesStanziani, les Spaventa, les Saccone, les Di Lello, les Tavano,les Caniglia, illustres ambassadeurs d’une petite villeuniversellement connue en tant que “Patrie des cuisiniers”,et de San Francesco Caracciolo, leur saint patron.Le prestigieux Institut Professionnel Hôtelier de Villa Santa

Maria est chargé de conserver et de transmettre des savoirset des saveurs uniques au monde, et de les célébrer par lecélèbre Festival International des Cuisiniers du Sangro.Chaque année le deuxième dimanche d’octobre, au coursd’une cérémonie religieuse en l’honneur de San FrancescoCaracciolo, né ici, des cuisiniers provenant de toute l’Italieoffrent de l’huile pour qu’une lampe votive reste alluméetoute l’année. Des plats délicieux sont préparés après lescélébrations. Ils sont ensuite exposés pour être admirés etdégustés sur un très long buffet lors de la dernière soirée dela fête.Créé pour conserver la richesse culturelle et les traditionsconstruites durant le temps, le Museo dei Cuochi (musée descuisiniers) conserve des témoignages précieux, desdocuments et des récompenses ayant appartenu auxpersonnages importants ou moins importants de cesorgueilleuses dynasties de cuisiniers de Villa Santa Maria.

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Les viandesComme pour toutes les terres à forte tradition d’élevage du mouton,la viande ovine joue un rôle important dans la gastronomie desAbruzzes; l’agneau et le mouton en particulier, cuits au feu de bois ouau four, sont les viandes les plus consommées de la cuisine régionale.Très prisées par les paysans et par les bergers, les minces brochettesde viande ovine cuites au feu de bois ont une grande diffusion etbeaucoup de succès. A base de viande ovine également lespréparations d’abats, enroulées en étroites paupiettes dans le gras desabats et cuites à la broche. Un gigot très relevé et un excellent ragoûtsont typiques des montagnes des Abruzzes et se trouvent dans lesrégions de L’Aquila et de Teramo.La grande qualité des pâturages de montagne des Abruzzes donnedes viandes de bœuf, de veau, de lapin et de porc d’excellente qualitéégalement. Parmi les préparations les plus originales, un bouillon deporc particulier typique de la province de Teramo préparé avec lemuseau, les pieds, la cote et la couenne, la dinde et le lapin servi ensucculent ragoût au vin blanc. Dans la partie méridionale de la région,le foie à la mode de Lanciano est un plat traditionnel préparé dansune casserole en terre cuite et assaisonné de sauge et de piment.

Les poissonsExcellent et toujours frais, le poisson de l’Adriatique est naturellementà la base de la gastronomie du littoral abruzzain. La cuisine simple de lacôte utilise les sardines et les anchois pour la préparation des pâtes etde timbales; ils sont aussi consommés frits dans la poêle. Lesrestaurants du littoral proposent tout type de poisson cuit à l’eau ouau four. Le brodetto en particulier est un plat caractéristique de larégion. Il s’agit d’une soupe de poissons relevée composée de : fruitsde mer (moules, petits coquillages et autres), langoustines, seiches,morue, rougets, rascasses, mugets, soles et émissoles et qui est préparéde manière légèrement diverse en allant du nord au sud du littoralrégional. Dans la partie septentrionale de la cote abruzzaine, le brodettoalla pescarese se prépare en respectant des cuissons différentes selonles différents types de poissons : les derniers à passer à la poêle sontles rougets et la morue. Dans le brodetto alla vastese au contraire, tousles ingrédients sont cuits dans une casserole en terre cuite enrespectant le même temps de cuisson. Pour les deux recettes, l’emploid’huile d’olive, de tomate, d’ail et de piment est fondamental. Sur lelittoral de Chieti on sert le poisson frit et conservé dans le vinaigreaprès avoir été saupoudré de safran de Navelli.

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ABRUZZES ITALIE 53LE MUSEE DE L’HUILE DELORETO APRUTINO

Ce très beau village au cœur des collines de Pescara a depuisplus de deux millénaires lié indissociablement son histoire àl’olivier et à l’huile : les plus anciens témoignages deproduction locale d’huile remontent en effet à l’époqueromaine. Dans l’Antiquarium Communal “AntonioCasamarte”, entre les précieuses pièces exposées d’époquevestina (italico-romaine), sautent aux yeux les restes d’untorcularium (pressoir), c’est-à-dire d’un trapetum oleario(meule) d’époque romaine, tel que le décrivent Caton leCenseur et Pline l’Ancien. Un fil conducteur relie ce premiertrapetum aux quatorze pressoirs à huile qui fonctionnentaujourd’hui dans la petite ville : celui d’une vocationpurement agricole ininterrompue des habitants de LoretoAprutino, en particulier à l’art savant de la production d’uneexcellente huile d’olive vierge extra. Les anciens Statuti etCapitula de la petite ville ont confirmé durant les sièclesl’importance du rôle de la production d’huile pour la ville, enreportant des informations sur la franchise des impôts pourl’huile exportée. Ce n’est pas un hasard si l’emblème del’Université de Loreto (l’ancienne administration locale)montre deux colombes qui tiennent dans leur bec un rameaud’olivier. Les habitants eux-mêmes, entre eux et des paysvoisins, se définissent et sont appelés culiunde, c’est-à-dire“derrières graisseux” afin de souligner par l’humour corrosifet auto-ironique si typique des Abruzzains à quel point laproduction et la spécialisation huilière de cette communautéétait importante et répandue.Le Musée de l’Huile a été installé dans l’ex pressoir Baldini-Palladini qui grâce à une restauration soignée, est devenu enmême temps musée et conteneur d’un musée. Le “logo”historique de la société elle-même reproduisait avec orgueildans un élégant cercle en tôle peinte à l’huile l’intérieur dupressoir et a servi de modèle pour remonter la premièreinstallation de production du dix-neuvième siècle. La grandemeule, dont tous les éléments ont été miraculeusementconservés, a été ainsi repositionnée au centre de la grandepièce au rez-de-chaussée alors que pour le pressoir en boisune position dans un coin a été choisie car il n’était pas

possible de le remettre à sa position d’origine occupée entre-temps par un pressoir hydraulique plus moderne au début de1900. L’axe de démultiplication qui permettait d’obtenir unedernière pression et d’améliorer le pressurage a été installéprès du pressoir. Le parcours de la visite s’étend sur deuxniveaux et suit le cycle de production de l’huile en partant duniveau supérieur où les olives étaient entassées; l’expositiondes pièces, divisées par fonction, formes, matériaux tels queles bidons, les jarres, les bouteilles, les friscoli (disques defibre végétale) se concentre dans l’espace affecté auspanditoio. L’exposition propose également des affiches etd’autres éléments publicitaires réalisés à l’occasion de laFoire de Paris par un dessinateur d’exception qui projetaégalement les récipients pour l’huile et les présentoirs :Francesco Paolo Michetti, ami de Raffaele Baldini-Palladini.En descendant au rez-de-chaussée et en passant par ce quel’on appelle “l’enfer”, on entre dans la production, le pressoirlui-même où coexistent deux cycles de production d’époquesdifférentes : au centre le plus ancien, à traction animale, secompose d’une meule huilière reconstruite en utilisant tousles éléments de pierre originaux, et le pressoir monumentalen bois à trois vis. Les machines du pressoir hydraulique duvingtième siècle, sorti des fonderies Mari de Lanciano, sontinstallées selon la disposition d’origine sur le périmètre.On entre en fin de parcours dans la dernière salle, faite dansl’écurie du palais, qui est organisée pour la dégustation del’huile et comprend un point de vente et une librairie. Lessalles d’exposition de ce musée font partie de l’histoire d’unecommunauté et servent à exalter la valeur intrinsèque dechaque objet. Les vitrines ont en effet été réalisées avec desilluminations et des cristaux qui transforment les épaisseursdes arcades de l’ancien local au plafond à voûtes en vitrines;ce choix significatif a permis de respecter ainsi le précieuxélément architectonique original.

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La région des Abruzzes répond audéveloppement croissant du tourisme actif,sportif et d’aventure en jouant la cartegagnante de sa nature puissante, de sesterritoires non contaminés, de ses millesentiers qui traversent et rencontrent gorges,châteaux, ermitages, pics, hauts plateaux etanciens bourgs : un mélange émotionnant pourdes vacances hors des sentiers battus.

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ZES le terrain de sport

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Aux touristes qui aiment un contact intense avec l’environnement, larégion des Abruzzes est en mesure de proposer les occasions lesplus excitantes : sa nature puissante offre en effet l’assortiment leplus complet d’environnements auxquels se mesurer, aussi bien enété qu’en hiver. L’alpinisme est le sport qui a fait connaître la régiondepuis très longtemps : la première escalade documentée du GranSasso remonte en effet à 1573 ! Les belles cimes élevées de larégion offrent des itinéraires adaptés à tous les grades de difficultés :trekking “himalayens”, escalades ou escalades libres sur d’énormesparois rocheuses ou plus simplement excursions à pied, à cheval, àski ou en VTT sur les mille sentiers qui serpentent entre des gorges,des torrents, des châteaux, des ermitages, d’anciens bourgs. Larégion des Abruzzes offre aux passionnés de vol à voile des espacesde vol parfaits : d’innombrables terrasses naturelles d’où se lancer,l’élévation rapide des montagnes au-dessus du niveau de la mer (lescimes plus élevées des Apennins se trouvent à moins de 45 km dela côte !) où cette orographie produit de très bonnes thermiquesfont des Abruzzes une zone idéale pour le deltaplane ou le

parapente. Il est possible au contraire de conjuguer le sport etl’aventure en descendant de nombreux fleuves en canoë ou enkayak. Un des parcours les plus intéressants serpente le long dubras supérieur du Vomano en province de Teramo. La rivière n’estsans doute pas la Colorado river, mais elle est certainement l’unedes plus aimées des canoéistes italiens; son bras supérieur enparticulier est une authentique “piste noire”, adaptée uniquement àceux qui ont une grande expérience dans l’utilisation de la pagaie. Ilest en outre possible de pratiquer le canoë sur les rivières Sangro,Aventino, Orta, Alento, Tirino, dans les suggestives gorges deCelano et sur l’Aterno, à travers les gorges sauvages de S. Venanzio.En ce qui concerne le trekking et l’alpinisme il est possible des’adresser aux guides de montagne ou aux accompagnateurs demoyenne montagne, qui sont certifiés et sont réunis en un Collège;pour pratiquer le deltaplane ou le parapente, s’adresser auxAéroclub de Pescara et de L’Aquila ou à l’Associazione Blue Windde Sulmona, toutes reconnues par l’Aeroclub d’Italia; pour pratiquerle canoë ou le kayak consulter la Fédération Nationale.

idéal pour vos passions

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Les montagnes des Abruzzes, le Tibet d’EuropeC’est surtout en hiver que la montagne abruzzaine peut offrir desémotions uniques aux passionnés. Les sommets, les crêtes et lescascades gelées sont autant d’itinéraires pour pioches et crampons,les couloirs à mille ou plus de mille mètres de dénivellation dessommets plus importants offrent des descentes hors pistecomparables à celles de la Scandinavie ou des Alpes, et les excellentsguides de montagne des Abruzzes sont disponibles pouraccompagner, suggérer, enseigner.Le Gran Sasso est le règne de l’aventure de ces montagnes parantonomase. Les skieurs, les excursionnistes et les alpinistes ytrouvent un environnement qui ne craint pas la comparaison avecles Alpes, aussi bien en été qu’en hiver. L’étendue enneigée deCampo Imperatore est l’environnement idéal des skieurs de fond,qui peuvent choisir entre les pratiques anneaux tracés près de FonteVetica ou les longues traversées libres au cœur du plateau. Durant labelle saison, les parois du Corno Grande et du Corno Piccolo sontun gymnase rocheux ardu pour des escalades de différentesdifficultés. Le panorama au sommet est époustouflant car le regardembrasse toute la région des Abruzzes, de l’Adriatique auxmontagnes qui marquent la limite avec le Latium. Ces mêmes paroisservent en hiver aux skieurs alpins plus experts qui veulent sehasarder sur des descentes aventureuses, après que leurs crampons

Le sportif qui conquiert une des cimes desAbruzzes et porte son regard sur le paysagequi l’entoure comprend à quel point lesparoles du célèbre orientaliste GiuseppeTucci sont crédibles lorsqu’il dit qu’aucunautre paysage au monde ne ressemble auTibet comme la montagne des Abruzzes.

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auront mordu la neige sous laquelle dort l’herbe qui sera broutéepar les troupeaux quelques mois après. Si Campo Imperatore rappelle au sportif qui le parcourt les steppesde l’Asie Centrale et le Corno Grande a le goût des Dolomites, lesroches et les énormes endroits pierreux de la Majella dessinent unpaysage plus typiquement méditerranéen, sans pour cela donnermoins d’émotions aux touristes qui remontent ses pentes, l’été etl’hiver. Les excursions vers ses sommets et en général du coté élevédu massif sont toujours longues et fatigantes et mettent à dureépreuve même l’excursionniste le mieux entraîné. Fraîches, àl’atmosphère ouatée, intactes, les hêtraies de la “montagne mère”l’entourent en s’ouvrant soudain sur la hauteur sur des arêtesparfumées par les pins, sur les vallons de haute altitude, sur lesendroits pierreux infinis des vallées Cannella, des Mandrelle, deTaranta. Plus haut encore, entre Tavola Rotonda et Monte Amaro, lehaut plateau Femmina Morta est un balcon suspendu dans le cieldes Abruzzes. A l’arrière plan et à portée de main, la mer.

Les Abruzzes en VTTDe toutes les formules pour faire connaissance avec le territoire desvacances actives, le VTT est celle qui a le plus de succès et la plusgrande diffusion. Ce succès s’explique par la beauté souvent sauvagede sa nature, par ses bourgs anciens et éloignés, par ses paysages

Les massifs montagneux abruzzains saventdonner aux passionnés de sports alpinsardus des défis et des environnements horsde l’ordinaire, aussi bien en été qu’en hiver.L’alpinisme classique, l’alpinisme libre, le skialpin trouvent dans les Abruzzes desmoyens d’expression de tout niveau et detoute difficulté.

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hors du temps, à la nature extrêmement variée, ondulée et àl’orographie souvent tourmentée, et enfin par le nombre infinid’anciens parcours, de routes de montagne et de routes reliant lesfermes, de chemins de terre, de chemins muletiers, de cheminscharretiers agricoles et forestiers, de sentiers et de tout genre devoies de communication mineures qui couvrent comme une finetoile d’araignée l’immense territoire naturel abruzzain collinaire etmontagneux.Le VTT est alors le mode le plus direct pour découvrir ouredécouvrir ce patrimoine tout en respectant ses silences et sadignité.En pédalant le long des itinéraires infinis et possibles de la côte ousur l’âpre montagne, sur les douces collines ou à la limited’impressionnantes calanques, autour des lacs ou sur les bordsverdoyants des torrents, entre les hêtraies solennelles ou parmi lesbruyères des hauts plateaux infinis, les néophytes aussi bien que les“grimpeurs” plus experts et endurcis éprouveront une émotionpuissante et inoubliable.

Les Abruzzes à chevalDepuis une dizaine d’années au moins, la région des Abruzzes s’estaffirmée au niveau national en tant qu’une des scènes de meilleure

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qualité pour pratiquer le tourisme équestre, attirant des cavaliers etdes passionnés de toute l’Italie. Bien que ce soit un sport qui a peud’adeptes, son succès confirme également la valeur de l’importantchoix de l’environnement fait par la région des Abruzzes, qui grâce àses Parcs est aujourd’hui la région la plus verte d’Europe. Ce succèsa été encouragé et rendu possible par le nombre toujours plusimportant de passionnés dans la région mais aussi par des structurespour l’entraînement et pour les pauses très denses sur le territoire. Ils’agit d’un processus spontané de développement des“infrastructures équestres” nécessaire pour profiter de cette noblediscipline et la pratiquer en toute sécurité. Pouvoir compter partout

et sur tous les itinéraires sur laproximité d’un abri où sontdisponibles : écurie, maréchal-ferrant, vétérinaire, areprésenté en effet pour lesAbruzzes un facteur decompétition déterminant pourconcrétiser sa vocation autourisme équestre.

Le Gran Sasso d’Italie, authentique seigneur des montagnesabruzzaines est le sommet le plus élevé de la chaîne desApennins, le berceau historique de l’alpinisme (la premièreascension documentée est faite sur ses roches en 1573 par lecapitaine du génie militaire Francesco de Marchi, Bolonais) ets’enorgueillit d’un autre record que le grand public connaîtmoins : il abrite entre ses sommets l’unique glacier des Apenninset le plus méridional d’Europe : le glacier du Calderone.Contrairement aux autres montagnes abruzzaines, le GranSasso se compose de dolomites, une roche caractéristique desAlpes; l’aspect extérieur est composé de hautes parois verticalesaux crêtes affilées et aux sommets difficiles à atteindre. Lessommets les plus élevés sont le Corno Grande et le CornoPiccolo entre lesquels se cache le glacier du Calderone, unevéritable rareté qu’il est possible d’admirer de près en faisantune excursion le long d’un sentier très spectaculaire, assezfatigant et dont certaines portions sont impraticables. Leparcours débute sur la place des Prati di Tivo; d’Arapietra, entraversant le vallon des Cornacchie, il monte vers le Gran Sassoet a pour base le refuge Franchetti construit par le CAI dans lesannées ’60. L’ascension jusqu’au refuge est tranquille, maisrequiert tout de même une certaine attention et de la présenced’esprit ainsi qu’un équipement adéquat tels que chaussures demontagne techniques, sac à dos contenant des vêtements dedifférentes épaisseurs, de l’eau et un chapeau. Lorsque le refugeest dépassé il suffit de regarder autour de soi pour éprouver lagriserie de se sentir un jour au moins de véritables alpinistes.Continuer jusqu’au Corno Grande requiert un effort assez grandalors que pour la montée au Corno Piccolo le long de ce quel’on appelle la voie Danesi, une bonne dose d’expérience et unpied sur sont nécessaires. C’est une ascension vivementdéconseillée à ceux qui ne sont pas expérimentés. C’est la raisonpour laquelle il est conseillé de s’en remettre au grandprofessionnalisme et à la compétence des guides de montagnede Pietracamela et des autres villages de la zone.

LE GLACIERDU CALDERONE

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La Majella est sans doute la montagne abruzzaine où s’exprime aumieux l’entente entre pierre et eau. Son courant incessant en apendant des millions d’années modelé les formes, y a creusé deprofonds couloirs, a produit des monuments naturelsspectaculaires tels que ceux créés par le fleuve Orta durant soncours bref et raide (il se jette immédiatement dans le Pescara dèsqu’il descend de la montagne). Deux lieux doivent être vus : lacciisstteerrnnaa “amazonienne” et le spectacle érosif des luchi et desmmaarrmmiittttee.La vallée de l’Orta est protégée depuis 1989 grâce à une RéserveNaturelle qui est aujourd’hui englobée dans le Parc National de laMajella; elle se trouve entre les chaînes du Morrone et de laMajella et a une étendue de presque 378 hectares. L’élément le

plus important est le grand canyon de roche calcaire creusé par lefleuve et entouré de forêts où poussent de nombreuses espècesvégétales. La loutre, animal rare qui ne vit que dans des eauxpropres, semble avoir trouvé dans l’Orta un habitat idéal. Lamerveille de la vallée est la cciisstteerrnnaa : il s’agit d’une grande piscinenaturelle que l’eau a creusée dans la roche, à la base d’une mincecascade verticale, donnant à l’ensemble un aspect de forêtamazonienne. Le sentier qui y conduit part de la place principalede Bolognano et avance par la rue Fonte Orcina qui est indiquéepar des panneaux; une déviation permet de l’admirer d’en haut etde rejoindre ses bords. Il y a quelques années, avant que cela nesoit interdit, il était d’usage de s’y baigner mais cela risquait dedétruire le délicat écosystème et les mousses qui la rendent siparticulière. La citerne est alimentée par une cascade splendidequi atteint son moment le plus spectaculaire au printemps, lorsde la fonte des neiges de haute altitude.Lorsque l’on a dépassé l’agglomération de Bolognano, enterritoire de Caramanico, et peu avant de mélanger ses eaux àcelle du Pescara, l’Orta produit un autre monument naturelspectaculaire : les lluucchhii et les mmaarrmmiittttee.La forte action érosive du fleuve a creusé la roche et le terraincréant d’un coté une sorte de canyon spectaculaire encaissé au vifde la roche en laissant en d’autres endroits de son lit changeantd’incroyables tours de roche. Le nom curieux pourrait dériver duterme latin lluuccuuss, la forêt sacrée des anciens et l’aspect du lieusemble donner raison à cette hypothèse. On entend actuellementpar lluucchhii les majestueuses tours rocheuses. C’est un lieu quiencore aujourd’hui est imprégné de cette sacralité naturelle quifascina les anciens, provoquée par la vue du contraste entrel’épaisseur de la forêt et les grandes tours rocheuses aux paroisverticales. L’aspect majestueux de ces énormes monolithes attiraet fascina certainement les anciens ainsi que le témoignent lespeintures rupestres que l’on y a découvertes. Une route d’époqueromaine passant à proximité a encore un pont, appelé ponte Lucoet destiné à relier les deux versants de la gorge de l’Orta. C’étaitjusqu’à il y a peu le seul point de passage de la vallée. Cette zoneappartenait au Moyen-Age à l’abbaye de San Clemente aCasauria, qui se trouve plus bas dans la vallée du Pescara. Lespanneaux de son portail en bronze, toujours en place,représentent les anciens châteaux qui étaient sous sa juridiction :on y voit le château de Luco, qui selon la CChhrroonniiccoonn CCaassaauurriieennssee (lachronique de l’abbaye) fut construit entre 1006 et 1012. Sesruines apparaissent encore au sommet de l’une desimpressionnantes tours rocheuses qui caractérisent la plaine desLuchi et sont dans le même champ de vision que les châteaux dePaterno, Musellaro Cantalupo, Bolognano, Tocco da Casauria etle PPhhaarruumm iinntteerrmmoonntteess. Il avait donc un rôle défensif et contrôlait lestratégique ponte Luco. Il fut construit en exploitant lesremarquables propriétés défensives du terrain lui-même : le bordde la grande tour de pierre fut protégé par un haut mur etl’entrée faite dans une fracture naturelle de la roche. Deux petitsbâtiments accueillaient donc les visiteurs et une tour se trouvaitsur un coté de la cour. Dans la plaine aux alentours se trouvaientdes habitations dispersées dont les premières traces remontent àl’époque des Italiques.En continuant à marcher dans la vallée on arrive au cours actueldu fleuve où l’on découvre une autre merveille naturelle : ce quel’on appelle les mmaarrmmiittttee,, un véritable canyon creusé par la forcede l’eau dans la roche vive.

LE COURS SAUVAGEDU FLEUVE ORTA

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Le point de repère est Ripe di Civitella, une agglomération de Civitelladel Tronto. A quelques minutes de marche de l’habitat on est déjàplongé dans une nature sauvage et non contaminée, en profitant d’uneexcursion qui mènera d’abord aux grottes des Ermites, puis en basdans le splendide canyon des gorges du Salinello en passant à coté dela cascade pour remonter aux ruines de Castel Manfrino.Le chemin de terre en descente devient rapidement un étroit sentierqui grimpe sur le flanc de la montagne et en une dizaine de minutes onse trouve sous l’abrupte paroi rocheuse. A droite un bref parcoursmonte aux grottes que l’on aperçoit en haut à quelques dizaines demètres. Deux de ces grottes sont à l’état naturel, c’est-à-dire que cesont de simples cavités dans la roche; la troisième est au contraire unegrande caverne fermée par une muraille de blocs de pierre danslaquelle on entre par une étroite porte. L’ermitage, dédié àSaint Michel Archange, a été restauré ces dernières années et équipépour les visites avec une passerelle en fer zingué d’un goût discutable.Dans la première caverne se trouvent encore des restes desaméliorations apportées par les anciens habitants alors qu’au-delà d’unétroit passage se trouve l’autre salle, celle où les ermites passaient unegrande partie de leur temps en prière. Dès la Préhistoire, la grotte fututilisée par l’homme en tant que lieu sacré pour des cérémoniesrituelles dont les archéologues ont découvert de nombreuses traces,entre autres la tombe d’une femme géante que l’on pense avoir étéune prêtresse. Par la suite, au Moyen-Age, elle fut occupée par desermites qui construisirent le très bel autel en pierre portant unemystérieuse inscription sur tout le bord. Il s’y trouvait une grandestatue de Saint Michel qui il y a quelques années a été installée dansl’église du village. En haut, sur la droite de la caverne, un grand escalierporte à une espèce de fenêtre naturelle qui offre une vue superbe sur lavallée. On s’aperçoit en sortant à quel point l’ermitage domine la sortiedes gorges sauvages qui divisent la montagne de Campli de lamontagne des Fiori. Cette zone qui fait aujourd’hui partie du ParcNational du Gran Sasso et des Monts de la Laga, a été sauvegardée dès1990 par la création d’une Réserve Naturelle Régionale. A la sortie desgrottes on reprend le sentier pour arriver rapidement à la descentequi sur la gauche porte à la cascade, véritable joyau naturel. Ladescente est assez raide mais ne pose pas de problèmes particuliers, eten quelques minutes on arrive devant une très belle cascade quitombe en grondant dans une vasque naturelle en roche stratifiée. Leparcours peut être assez difficile lorsque le terrain est trempé par despluies récentes. En continuant par contre à droite vers la forêt ondépasse le haut de la cascade et on pénètre dans la gorge qui serétrécit au fur et à mesure (le sentier est marqué par les indications duCAI, en peinture jaune et rouge, peintes sur des pierres ou sur desarbres). Le panorama est vraiment à couper le souffle : au fur et àmesure que l’on avance les hautes parois rocheuses se rapprochent endonnant l’impression de vouloir tomber sur l’excursionniste. Durantles étés torrides la gorge estcomplètement à sec et le lit dutorrent offre un spectacle unique.Lorsque l’on a passé le dernierrétrécissement la gorge s’élargittout à coup; il est possible alors deretourner sur ses pas ou decontinuer jusqu’aux ruines deCastel Manfrino en faisant uneexcursion facile mais assez longue,de trois heures de plus.

LES GORGESDU SALINELLO

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Grâce à l’extrême variété de ses habitats naturels (marins, fluviaux etlacustres, sylvestres, de montagne, de haute altitude), la région desAbruzzes a plus que jamais comme but celui d’être un extraordinairelaboratoire biologique pour la conservation de la nature et des écosystèmes.Il s’agit d’un choix clairvoyant qui donne aux Abruzzes un rôle de leaderabsolu dans le domaine du “tourisme vert”.

Les AbruzzesLA REGION

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En voulant synthétiser les caractéristiques de la nature desAbruzzes, la définition la plus correcte est que la région desAbruzzes est une anthologie du paysage euro-méditerranéen carelle concentre dans ses limites une variété d’environnementsnaturels que l’on ne trouve pas ailleurs en Europe sur un territoireaussi limité.Il est impossible en effet de trouver une autre région européennequi concentre sur un territoire aussi réduit : une côteméditerranéenne aux habitats variés (plages, dunes, marais, pinèdes,maquis du littoral, falaises, îlots rocheux, bas littoral pierreux); unezone collinaire abritant des environnements montrant divers aspectsdu peuplement humain, des zones humides de valeur (telles que lesoasis fluviales et lacustres) et des manifestations géologiques degrand intérêt; une zone montagneuse très vaste, du point de vuenaturaliste souvent intégrée, elle aussi montrant desenvironnements variés (forêts, prairies, lacs de montagne, énormeshauts plateaux karstiques, canyons, cascades, grottes, sommets etenvironnements de haute altitude de caractère franchement alpin,glaciers, volcanismes).Cette variété d’environnements non contaminés et souvent

sauvages sert d’abri à des espèces rares et de grande valeur que lesParcs des Abruzzes protègent jalousement, faisant ainsi de la régionun extraordinaire laboratoire biologique pour la conservation de lanature et des écosystèmes, à l’avant-garde aujourd’hui dans lemonde pour son courage et pour ses choix déterminés.S’ils ne nidifiaient pas sur les prairies de haute altitude des Abruzzes,surtout sur la Majella, il faudrait en effet aller dans la toundraarctique pour voir par exemple le pluvier guignard, un petit oiseauéchassier, ou le campagnol des neiges, un rongeur sympathique queles biologistes définissent relique glaciaire, c’est-à-dire un animal quia tellement aimé l’endroit qu’il ne l’a pas abandonné depuis ladernière glaciation; ou sur les Alpes pour admirer le pin demontagne si on ne le trouvait pas dans les Abruzzes également.La liste pourrait prendre des pages entières, ce qui serait amusantcar les curiosités ne manquent pas; il est cependant impossible dene pas citer les grands protagonistes de la nature des Abruzzescomme les ours et les loups, les aigles ou les chamois, la loutre et lelynx qui peuplent les épaisses hêtraies ou gravissent et volent sur lesprécipices de la Majella et du Gran Sasso, des montagnes du ParcNational des Abruzzes et sur ceux de la Laga, du Velino, du Sirente.

la plus verte d’Europe

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Voilà les Abruzzes : un coffret où sont conservés desenvironnements naturels uniques, au cœur de l’Italie centrale etdonc à proximité des autres villes de la péninsule; desenvironnements de grande valeur et protégés mais qui aujourd’huisont exploités toujours mieux et plus intelligemment pour denombreux types de tourisme; des environnements étonnants etfascinants, en grade de donner de manière vraie le goût del’aventure, de la découverte, de l’intuition originale. Une nature ensomme à découvrir.La découvrir aujourd’hui est encore plus facile grâce auprofessionnalisme des accompagnateurs de moyenne montagne, desguides alpins, des gardes du parc et des gardes forestiers, descoopératives de services touristiques, et naturellement grâce auxnombreux sentiers balisés qui permettent des excursions adaptées àtous les goûts (à pied, à cheval, en VTT) et à toutes difficultés : de lasimple promenade au trekking extrême jusqu’aux parcours pour lespersonnes à mobilité réduite.

Les ParcsRégion de l’habitat et de la biodiversité, la région des Abruzzestémoigne par son réalisme et par ses choix en faveur del’environnement qu’il est possible de faire cohabiter unextraordinaire patrimoine naturaliste avec la présence constante,dynamique, non destructrice de l’homme. Trois Parcs Nationaux : lecélèbre Parc des Abruzzes Latium et Molise créé en 1923, ceux duGran Sasso-Laga et de la Majella-Morrone créés plus récemment; unParc Régional, le Sirente-Velino; plus de 30 réserves et oasisnaturalistes; tout cela fait des Abruzzes le cœur vert de l’Europe,dont environ un tiers du territoire est soumis à sauvegarde.S’y alternent des paysages montagneux très variés : des très vastesplaines karstiques du Gran Sasso et des hauts plateaux Majeurs auxsommets pointus qui évoquent des scénarios des Dolomites; desprofonds canyons de la Majella aux forêts étendues de la Laga; desgrandes plaines des sommets aux longues vallées, dégradantdoucement ou de manière tortueuse et accidentée, des hauts

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pâturages parfumés par lesessences végétales et colorés demilles fleurs aux prés verts descollines; et encore des névés, descascades, des torrents, desgrottes et même un glacier, leCalderone, l’unique glacier desApennins et le plus méridionald’Europe.Une série innombrable d’espèces rares et de grande valeur tels quele loup des Apennins, l’ours marsican, le chamois des Abruzzes, l’aigleroyal vivent dans cette diversité d’environnements de toute beauté. Les activités didactiques organisées par les centres d’accueil etd’information se trouvant dans de nombreuses communes desParcs, dans les Réserves Naturelles du Lac de Penne, de Lama deiPeligni, d’Orfento à Caraminico, les parcours guidés par de jeunesexperts connaissant le territoire, les aires faunistiques et les milleautres initiatives facilement accessibles au visiteur font del’expérience des Abruzzes en matière de sauvegarde de la nature unmodèle auquel se référer pour le monde entier.Comment tout cela a été possible ? Il y a quelques années, IgnazioSilone écrivit à propos de ses compatriotes que “le caractère mêmedes Abruzzains a été forgé par des milliers d’années de cohabitationavec le plus primitif et le plus stable des éléments : la nature”. Cette

Dans les Abruzzes la nature est une ressource protégée. Avec untiers de son territoire consacré à des parcs, la région démontre nonseulement une suprématie culturelle et civile dans la protection del’environnement, mais détient la place de plus importante airenaturaliste, véritable cœur vert de la Méditerranée.

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LE PARC NATIONAL DE LA MAJELLA

Le massif rocheux du GranSasso comprend les paroiscalcaires du Corno Grande etdu Corno Piccolo, il s’étenddu haut plateau de CampoImperatore et il est entourépar de magnifiques hêtraiessur le versant septentrional. Ilest très fréquenté par lesexcursionnistes, les alpinisteset les skieurs. Les Monts de laLaga, spectaculaires auprintemps grâce àl’abondance de l’eau, sontmoins connus. Sauvegardésdepuis 1995, les deux massifsoffrent un voyage magnifiquedans la nature et dans lestraditions des Abruzzes. Lafaune se développe denouveau.

Apre et imposante, la Majellaest abrupte et dense sur leversant occidental, elledevient en haut le hautplateau de Femmina Morta,est entaillée sur le versantoriental par les vallons lesplus sauvages des Abruzzes.Le Parc inclut également lerempart du Morrone et lesMonts Pizi. Les témoignageshistoriques comprennent deshabitats préhistoriques, desermitages, des inscriptionsfaites par les bergers, desgrottes et des fortins utiliséspar les brigands et par lessoldats, des cabanes à tholosconstruites dans les champset dans les pâturages.L’histoire de l’homme faitpartie intégrante du charmedu parc.

LE PARC NATIONAL DU GRAN SASSOET DES MONTS DE LA LAGA

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Les traces de l’ours dans lebois, les empreintes du loupsur la neige, les silhouettesdes chamois entre lesrochers. Et puis les floraisonsdu printemps et de l’été, lespaysages karstiques, leshêtraies. Créé en 1922, leParc National des Abruzzesattire aujourd’hui un millionde visiteurs par an. Outre lafaune et la flore, son charmes’explique par l’âpreorographie des montagnes,les suggestifs bourgsmédiévaux, les nécropoles etles tratturi. Un réseau decentres d’accueil etd’information pour lesvisiteurs, des sentiers natureet des aires faunistiques sontà disposition du touriste. Enhiver les sentiers setransforment en itinéraires àparcourir en raquettes ou àski.

Il se trouve à un peu plus d’uneheure de Rome et on y arrivefacilement de toute la régiondes Abruzzes. Durant lesclaires journées d’hiver, lesommet enneigé du Velino sevoit bien du Gianicolo. Bienqu’ils soient moins élevés que laMajella et que le Gran Sasso, leVelino et le Sirente offrent auvisiteur l’intérêt de ses massifsmajeurs. Des parois rocheusesdéfendent les sommets plusélevés et les moraines sontriches en espèces botaniquesrares. Connues des skieurspour les pistes d’Ovindoli et deCampo Felice, ces montagnessont également très appréciéespar les excursionnistes. Enmême temps que des espèceset des habitats naturelsprécieux d’intéressantes tracesde son passé subsistent dans leParc. Il est en effet possible dedécouvrir et d’admirer entraversant le territoire deszones archéologiques, des tourset des châteaux, des bourgsmédiévaux, des couvents et deséglises rurales qui encoreaujourd’hui sont en bon état deconservation.

LE PARC REGIONAL DU SIRENTE-VELINO

LE PARC NATIONAL DES ABRUZZES,LATIUM ET MOLISE

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cohabitation a laissé des signes si durables et si profonds dans le cœur et dans la culture de cette régionqu’ils ont su en orienter de façon déterminante les choix pour le futur.

Les saisonsLes meilleures saisons pour découvrir les Abruzzes et sa nature sont le printemps, l’été, l’automne etl’hiver; la visite est en effet déconseillée les autres saisons.Dans les Abruzzes la nature est en effet protagoniste pendant les douze mois de l’année, toujours elle-même et à chaque fois différente. Le merveilleux environnement abruzzain est prêt à accueillir levisiteur et à lui offrir de nouvelles émotions à chaque saison. Les lumières, les couleurs et les parfumss’alternent au point que le distrait reconnaîtra difficilement en automne le pré et la hêtraie qu’il a

Les Centres d’Accueil et d’Information des Parcs,des Oasis et des Réserves Naturelles desAbruzzes sont à disposition des visiteurs en toutesaison pour organiser leur séjour, fournir lesindications et les instruments leur permettant deprofiter au mieux de l’environnement, departiciper à des visites guidées et à des excursionset de pouvoir s’immerger sans problèmes dans leplus total contact avec la nature.

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traversés en été. Leur aspect se sera complètement modifié en secolorant de rouge, de jaune et d’or. S’il s’agit d’une hêtraie du ParcNational des Abruzzes du Latium et Molise, il est possible d’yrencontrer le cerf ou d’en entendre le puissant brame qui annoncele début de la saison des amours.L’hiver transforme une grande partie de la région durant denombreux mois en une acceptable succursale du Grand Nord. A lalumière claire des aubes glacées les hauts plateaux semblents’étendre à l’infini, en panoramas de Tibet, alors que les cascades,bruyantes et joyeuses les autres saisons, se sont transformées engigantesques colonnes de gel qui lancent un défi aux alpinistes quiveulent faire de difficiles escalades. Plus bas dans la vallée, dans laRéserve des Sources du Pescara et dans les autres zones humidessoumises à sauvegarde, la brume du matin teinte de mystère lesépaisses cannaies où il est facile d’apercevoir des canards, desfoulques ou des hérons. Au printemps, lorsque le contact de l’herbenouvelle sur la peau est douillet et rassurant, c’est une explosion decouleurs, de parfums, de rumeurs. Le jaune des cytises où s’avance

Les cascades sont assez rares dans les montagnes desAbruzzes en raison du phénomène karstique des rochescalcaires, qui déjà en haute altitude fait que l’eau s’enfoncedans le sous-sol. Quelquefois cependant les eaux de fusion quides hauts sommets couverts de neige pendant des moisdescendent vers la vallée parviennent à échapper à lamontagne en donnant vie à de suggestives cascades. L’une desplus belles se trouve dans la vallée Roveto, le derniercontrefort des Abruzzes vers le Latium et porte un nomcurieux : Zompo lo Schioppo. Elle est assez connue car elleest plus facile d’accès que les splendides Sfischia dans le ParcNational de la Majella au-dessus de Caramanico, ou Morricanasur les Monts de la Laga.Cette cascade, que d’aucuns considèrent la plus spectaculairedes Abruzzes prend son nom inhabituel du dialecte zompo quisignifie justement saut. Ses eaux font effectivement un grandsaut pour descendre des sommets des Monts Cantari près duvillage de Morino vers la vallée. Cette cascade n’est passeulement étonnante pour son nom. Sa dénivelée, presquecent mètres, la rend si puissante qu’elle a creusé dans la rocheà ses pieds une sorte de grande vasque naturelle et lors despériodes de portée maximum, le fracas de son grondementest vraiment assourdissant. Cette merveille de la nature setrouve dans un paysage remarquable, aux pieds des très belleshêtraies de Viglio et de Crepacuore, une aire protégée où aété créée en 1987 une Réserve Naturelle Régionale quis’étend sur 1025 hectares. Elle mérite une visite au printempsen particulier, lorsque le dégel donne à la cascade une portéemajeure rendant son saut vraiment spectaculaire.

LA RESERVE NATURELLEDE ZOMPO LO SCHIOPPO

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majestueusement l’ours grandiose contraste avec le vert brillant des tendres feuilles des hêtres de la ValFondillo ou du monumental bois de Sant’Antonio alors que sur le versant de Pescara du Gran Sasso, letrès vert amphithéâtre de Voltigno abrite de nouveau de riches floraisons parmi lesquelles ressortent leséclatants lis orangés.En été la pleine luxuriance de la nature donne à toute la région la splendeur de la maturité : les bois etles prés très verts des montagnes, les infinis hauts plateaux couverts de troupeaux au pâturage, lesmoissons qui ont atteint leur maturité et les vergers pleins de fruits des collines, les plages ensoleilléesde la côte dominées par le Gran Sasso et par la Majella tout proches, représentent une émotion qui enAbruzzes se colore d’un plaisir particulier : celui de la découverte.

La nature des Abruzzes se met en scènechaque jour, les douze mois de l’année : etchaque jour le spectacle est nouveau,différent, émotionnant. Chaque saison eneffet, avec ses couleurs, ses parfums, sesdons, peut être le moment dans lequel seperdre un peu pour se retrouver.

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LA RESERVE NATURELLEDU LAC DE PENNE

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Le vallon est l’un des plus longs d’Italie et un véritable canyon avec ses 14 kilomètres degorge étroite aux parois à pic qui portent jusqu’au sommet du Mont Amaro en pénétrantla Majella. On y arrive facilement du village de Fara San Martino (bourg d’originelombarde sur les pentes orientales de la Majella, considéré désormais une des capitalesmondiales des pâtes car il est le siège de certaines des plus prestigieuses fabriques depâtes alimentaires italiennes, connues au niveau international). Après un rétrécissementinitial, la première portion est assez aisée et conduit en quelques minutes à une sorte depetit endroit qui s’élargit naturellement, enfermé entre deux parois abruptes et trèshautes. L’émotion que provoque ce lieu est extraordinaire, en particulier en raison de lasensation d’immensité créée par les vertigineuses parois rocheuses qui semblent sefermer sur la tête du visiteur en ne laissant entrevoir qu’une petite échappée du ciel. Leterrain est recouvert de gravier et entre les pierres apparaissent ce qui reste d’unclocher, celui de l’abbaye de Saint Martin. Avant l’an 1000 quelques moines bénédictinscommencèrent à construire ici une abbaye, dédiée à Saint Martin, mais au XIXe siècleune terrible inondation la submergea et la recouvrit de graviers, ne laissant apparaîtreque quelques blocs. En continuant dans le vallon le parcours devient plus étroit. Par unesuite de rétrécissements et de petits espaces qui s’élargissent on parcourt un sentiervraiment unique car il est caractérisé par l’importante dénivellation des montagnes desAbruzzes : il conduit en effet au Mont Amaro qui a 2300 mètres de hauteur de plus. Lapériode idéale pour la visite dépend de l’évolution des saisons. Durant la belle saison laforêt de hêtres que l’on rencontre lors de la montée est un endroit idéal pour s’arrêter etse reposer alors que pour aller jusqu’au sommet il est nécessaire d’être bien entraîné etd’avoir l’équipement adéquat.

Au début des années ’80 un groupe de jeunes naturalistes abruzzains décida de s’occuperdu riche environnement naturel qui s’était formé autour du lac artificiel de Penne. Leurintérêt fut au départ attiré par l’étude de la riche population animale et végétale qui vivaitsur les rives du lac, puis pas la nécessité de sauvegarder cet écosystème de façon adéquate.Grâce à leur engagement en 1985 la Province de Pescara décida de créer une oasis pour laprotection des animaux du lac, en y interdisant la chasse. Par deux lois spéciales sur la findes années ’80, la Région des Abruzzes donna vie à la Réserve Naturelle Contrôlée du Lacde Penne, qui sauvegarde intégralement presque 150 hectares incluant le lac, une largebande de ses rives, une partie du cours du Tavo et du Gallero, son affluent; les effets de ceslois s’étendent en partie également sur une zone de protection externe de plus de 1000hectares. Tous les mois de l’année sont valables pour une visite, la période meilleure pourl’observation des ailés va cependant de l’automne au printemps.Gérée grâce à une collaboration entre le WWF et la coopérative locale Cogecstre, sonpoint de force sont les structures, qui permettent aux jeunes et aux écoles de vivre sanature de manière dynamique et participative. Pour l’accueil il y a le Centre d’Accueil etd’Information, l’auberge et l’hôtellerie. Pour les activités didactiques etd’approfondissement sont au contraire disponibles le Centre d’Education àl’Environnement “A. Bellini”, le Musée Naturaliste dédié à Nicola De Leone, le JardinBotanique, le Centre pour la Loutre et le Jardin des Papillons, ainsi que différentes airesfaunistiques et des sentiers balisés.La Réserve mène une intense activité scientifique et a mis en route d’importants projetsde conservation de la faune, dont le plus connu est le Projet pour la Loutre. A cet effet,une structure spéciale a été créée sur les rives du lac de Penne pour étudier cet animaltimide et très rare et pour favoriser sa reproduction. Grâce à ses conditionsenvironnementales favorables et au fait que la Réserve soit complètement protégée, le lacest un important lieu de halte et de reproduction pour les oiseaux qui y vivent d’unemanière stable comme pour les migrateurs. Le bihoreau est le symbole de la zoneprotégée et depuis plusieurs années construit ici son nid, comme d’ailleurs l’aigrette. Denombreux migrateurs telle que la rare grue s’arrêtent également dans la réserve où en2002 arrivèrent plus de mille exemplaires en donnant vie à un événement zoologiqueexceptionnel.

LES GORGESDE SAN MARTINO

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LES THERMES

Sur la toile de fond de la grande nature des Abruzzes lessources et les thermes jouent également un rôle importantparmi les attraits offerts par la région des Parcs. Les eauxthermales des Abruzzes, connues déjà à l’antiquité, attirent unpublic croissant et permettent de soigner de nombreusesmaladies de la façon la plus naturelle. Alors que les sources deCaramanico, de Raiano et Popoli jaillissent aux pieds de laMajella, celles de Canistro voient la lumière dans la ValRoveto, entre les bois qui marquent la limite entre la Marsicaet la Ciociaria. Aux pieds des grandes montagnes, souvent àl’intérieur des Parcs et des Réserves Naturelles, les thermesdes Abruzzes permettent d’améliorer la santé, la beauté etl’équilibre psychologique et physique en aidant à rester jeunesplus longtemps.

LES THERMES DE CARAMANICOSitué à la sortie du canyon d’Orfento, le centre historique auxpieds de la Majella est célèbre pour ses eaux sulfureuses etsalso-bromo-iodiques qui jaillissent dans les sources de LaSalute, de Santa Croce et de Pisciarello, célèbres depuisl’époque de Charlemagne. Les eaux sont riches en hydrogènesulfuré et sont particulièrement indiquées pour le traitementdes rhumatismes, des maladies métaboliques, nerveuses, de lapeau et gynécologiques, de l’appareil respiratoire, de l’appareil

digestif et de l’appareil génito-urinaire. Elles sontparticulièrement indiquées également pour le traitement dudiabète pancréatique et pour le traitement de la surditérhinogène. La saison commence au printemps et se termineau début de l’automne. Les vacanciers peuvent compter surun excellent accueil hôtelier et auront à portée de mainl’extraordinaire nature du Parc National de la Majella.Caramanico domine le spectaculaire vallon d’Orfento, sanature non contaminée et ses splendides ermitagescélestiniens.

LES THERMES DE POPOLISitué à l’entrée des étroites gorges qui séparent le massif duGran Sasso de celui de la Majella, Popoli a découvert depuispeu sa vocation thermale, consolidée par le choixd’embouteiller l’eau de sa source Valle Reale. Connue depuisdes siècles comme “la clé des trois Abruzzes”, la petite villenaît à la confluence de l’Aterno et du Pescara, à l’entrée de lacuvette Peligna et de l’ancienne route qui conduit à Aquila entraversant la Plaine de Navelli. L’établissement thermal setrouve à De Contra. Les eaux de Popoli sont conseillées pourle traitement des rhumatismes dus à l’arthrose commel’ostéoporose mais aussi pour les rhumatismes extra-articulaires, les maladies des voies respiratoires et les

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syndromes de rhinosinusite. Les thermes de Popoli offrentégalement des cures pour les syndromes de bronchiteschroniques, bronchites, les affections rhinologiquesvasomotrices, les pharyngites et laryngites chroniques, lessinusites chroniques, les sténoses tubaires, les otitescatarrhales chroniques. Pendant la saison thermale,l’établissement offre différents types de thérapies, des bains deboue aux bains thérapeutiques, des cures d’inhalations auxcycles de cures pour la surdité rhinogène et pour la ventilationpulmonaire.

LES THERMES DE RAIANOLa station thermale de Raiano est célèbre pour les eaux quijaillissent de la source La Solfa, riches en éléments sulfureux eten bicarbonate et sulfate. Sous forme d’inhalations, elles sontparticulièrement indiquées comme remède pour lespathologies chroniques et catarrhales de toutes les voiesrespiratoires et dans les affections de l’oreille, alors que sousforme de boissons elles sont en grade de favoriser les fonctionsbiliaires et pancréatiques et digestives. Elles ont un rôle décisifdans la cure et dans la prévention des maladies chroniques etdégénératives de l’appareil locomoteur et sont efficaces contreles allergies et les affections cutanées et eczémateuses. Ellessont riches en oligo-éléments qui stimulent la diurèse. La

présence d’ion sulfate les rend en outre efficaces pour calmerla toux et régler le métabolisme.

LES THERMES DE CANISTROElles sont connues depuis au moins 1493, année à laquelle undocument anonyme fait référence à la salubrité des eauxjaillissant des sources Santa Croce et Sponga. Aujourd’huiencore Canistro, dans la vallée Roveto et à plus de 700 mètresd’altitude, est considérée une localité de séjour estival indiquéepour les enfants et les personnes âgées grâce à l’air salubre et àsa position dans d’épais bois de châtaigniers et de hêtres. Leseaux des deux sources sont embouteillées depuis quelquesannées et sont particulièrement pures car elles sont filtrées parla roche calcaire des Monts Simbruini-Ernici et du ParcNational des Abruzzes. Elles sont indiquées pour les affectionsdu foie, de l’appareil gastro-entérique, des voies biliaires, del’appareil génital féminin et aussi pour le traitement desallergies, de la goutte, du diabète et de l’obésité. Près deMorino, un village à quelques kilomètres de Canistro, lasplendide Réserve Naturelle de Zompo lo Schioppo permet devisiter la plus haute et la plus spectaculaire cascade desAbruzzes. La vallée Roveto, qui relie la Marsica et la Ciociaria,permet au contraire d’intéressantes excursions sur les MontsErnici et Simbruini et dans le Parc National des Abruzzes.

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Les AbruzzesSUR LES VOIES

Nombreux sont les visiteurs qui arrivent enAbruzzes poussés par l’envie de visiter ses lieuxde foi. Aux sanctuaires les plus connus dédiés àSan Gabriele d’Isola del Gran Sasso, au MiracoloEucaristico de Lanciano, à la Sainte Face deManoppello s’ajoutent des dizaines d’autres lieuxde culte qui parsèment le territoire de cetterégion dont la nature puissante et primitive adepuis toujours amené les habitants à seconfronter avec le mystère de la transcendance.Ses grottes, théâtre préhistorique de ritesancestraux et ses grands sanctuaires italiques-romains ont vu se succéder à partir du Moyen-Age (lorsque la région des Abruzzes futchristianisée) dans les mêmes lieux les premièrescommunautés de moines et d’ermites traçantainsi une situation de continuité de la sacralitédes lieux vraiment unique.

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Dans toutes les villes et les villages des Abruzzes l’attention estattirée par un calendrier chargé de fêtes patronales et religieuses.Les célébrations de la Semaine Sainte à Chieti en particulier sonttrès évocatrices, ainsi que celle de Pâques à Sulmona, lescélébrations en l’honneur de St Pierre Célestin dans la basilique deSainte-Marie de Collemaggio lors de la Perdonanza (le Pardon) àL’Aquila. Les rites en l’honneur de St Antoine Abbé et deSt Dominic ont un caractère et des atmosphères particuliers etsont encore pratiqués dans de nombreuses agglomérations demontagne. En l’honneur du premier des animaux sont bénis et desfeux de tout type sont allumés, entre autres les très célèbresfarchie, pour célébrer le second se déroulent à Cocullo et dansd’autres centres les anciens rites des serpari. Il s’agit demanifestations de religiosité populaire qui invitent de la mêmemanière les fidèles et les visiteurs laïcs qui ont envie des’approcher à la tradition et à l’histoire.

Les principaux sanctuairesLe sanctuaire de San Gabriele d’Isola du Gran SassoAux pieds de l’imposant versant de Teramo du Gran Sasso, lesanctuaire de San Gabriele est visité tous les ans par plus de deuxmillions et demi de fidèles, il est donc le lieu sacré le plus populaire

de la foi

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des Abruzzes. Il est consacré à San Gabriele de la Vierge desdouleurs qui y mourut en 1862 à vingt quatre ans seulement. Sarenommée se répandit à partir de 1892. Les nombreux miraclesqui lui sont attribués portèrent à sa béatification en 1908. Il devintsaint en 1920 lors du pontificat de Benoît XV et fut proclamépatron des Abruzzes par le pape Jean XXIII en 1959.Le sanctuaire du début de 1900 fut construit à la place d’uncomplexe du treizième siècle probablement fondé par St Françoisd’Assise, auprès duquel fut érigée plus tard une église dédiée àl’Immaculée. Une construction neuve et moderne a été adjointeen 1970 au vieux sanctuaire, inaugurée en 1985 par Jean-Paul II. Sagrande salle, qui mesure 90 mètres sur 30, peut accueillir 10.000personnes. Outre le sépulcre du saint dont la dépouille est gardéedans une urne en bronze, on peut visiter la collection d’ex-voto etde vestiges de la vie de San Gabriele dans le vieux sanctuaire. Lesfidèles fréquentent le sanctuaire toute l’année. Les datesparticulièrement importantes sont le 27 février, anniversaire de lamort du saint, le mois de mars lorsque des milliers d’étudiants levisitent 100 jours avant les examens du baccalauréat, et la fin dumois d’août, lorsque des jeunes installent un joyeux village de toileprès du sanctuaire.

Le sanctuaire du Miracolo Eucaristico à LancianoDans le village de Lanciano (l’ancienne Anxanum), l’église deSt François, construite en 1258 en style roman-bourguignon ettransformée en style baroque vers la moitié du dix-huitième siècleconserve le témoignage du plus ancien Miracolo Eucaristico dumonde catholique. Vers l’an 700, dans l’église de San Legonzio, un

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Nous avons un exemple particulier de cette continuitéininterrompue de la sacralité des lieux si typique de l’aspectreligieux des Abruzzes dans la vallée Peligna, qui se trouve àla base d’une énorme paroi rocheuse du Mont Morrone.A quelques mètres l’un de l’autre, mais naturellement reliéspar le sens de présence du divin qui émane du lieu, on trouveen effet : un sanctuaire rupestre néolithique (VIe millénaireavant J.-C.) avec de merveilleuses figures de priants peints enocre rouge sur la roche; la spectaculaire avant-scène duTemple d’Hercule Curino où il y a vingt deux siècles laConfédération Italique se réunit pour s’opposer et combattrel’astre naissant Rome; l’ermitage de Sant’Onofrio fondé auMoyen-Age par Célestin V et inséré comme un nid d’aigle surla paroi rocheuse tourmentée; et enfin le grand et très élégantcomplexe de la Renaissance de Badia Morronese(communauté de spirituels suivant la règle de St Benoit) quidevint le siège de l’ordre monastique des Célestins. Quatre

établissements religieux dequatre époques diverses ettrois cadres de cultedifférents rassemblés sur unbout de terrain à quelquesmètres l’un de l’autre : untémoignage de continuité deslieux de culte qui prendracine dans la Préhistoire etarrive jusqu’à nous sansinterruption !

LES SANCTUAIRESDU MORRONE

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moine basilien manifesta des doutes quant à la présence réelle duChrist dans l’eucharistie. Durant la messe cependant, l’hostie et levin consacrés se transformèrent réellement en chair et en sang.Conservées d’abord par des Basiliens, puis par des Bénédictins etenfin par des Frères Conventuels Mineurs, les deux reliques sontaujourd’hui conservées l’une dans un ostensoir d’école napolitaine(1713) et l’autre dans un calice de cristal. Aujourd’hui commedans le passé les reliques contiennent cinq gouttes de sangcoagulé et une mince membrane de chair résultant de latransformation de l’hostie. Les examens histologiques effectués en1971 et en 1981 à l’hôpital d’Arezzo ont démontré qu’il s’agit desang et de tissu cardiaque humain qui n’on jamais été traités pourêtre conservés. Le sanctuaire du Miracolo Eucaristico voit défilerdes dizaines de milliers de fidèles tous les ans.

Le sanctuaire du Volto Santo à ManoppelloAux pieds du versant septentrional de la Majella, près du bourghistorique de Manoppello, se trouve le sanctuaire du Volto Santo,fréquenté par les fidèles toute l’année et destination de pèlerinagele deuxième dimanche de mai. Construit entre 1617 et 1638 ettransformé en grande partie au vingtième siècle, il garde uneimage du Christ sur du lin, appelée “le Voile de Véronique” (dulatin vera icona “véritable image”) qui selon la tradition aurait étéremise en 1506 par un ange ayant l’aspect d’un pèlerin au savantGiacomo Antonio Leonelli. Selon certains historiens, l’image

miraculeusement apparue aux pieds de la Majella avait déjà étédécrite en Terre Sainte par des chroniqueurs du Moyen-Age etvolée à Rome où elle avait été apportée. Selon des étudesrécentes du prof H. Pfeiffer cette relique serait avec le Suaire deTurin le seul exemple connu d’image acheiropoïète du Christ, c’est-à-dire qui n’est pas due à la main de l’homme.

Le sanctuaire de Madonna dei Miracoli àCasalbordinoA quelques kilomètres de la mer, sur les collines entre les valléesde Sinello et du Sangro, le sanctuaire de Casalbordino rappelleune apparition miraculeuse qui s’est produite en 1526. Alors quele paysan Alessandro Muzii se dirigeait vers son champ en récitantle rosaire, la Madone lui apparut dans une chênaie et lui révélaque le fort orage du jour précédent était dû à l’indignation divinepour les péchés des gens du village. Une chapelle fut bâtie sur lelieu de l’apparition, qui fut remplacée par un sanctuaire. Lebâtiment remonte à 1824, il est le but d’un pèlerinage très suivi le11 juin tous les ans. Les formes et l’intensité de la dévotionpopulaire inspirèrent Gabriele d’Annunzio (qui en tira Le Triomphede la Mort) et le peintre Francesco Paolo Michetti.

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ABRUZZES ITALIE 79LE SAINT ESCALIERDE CAMPLI

Campli est aujourd’hui un bourg tranquille aux pieds des MontsGemelli, les premières hauteurs de la Laga, mais il était un desvillages les plus importants de la zone à la limite entre Teramo etAscoli Piceno, entre le Royaume Bourbonien et l’Etat Pontifical.Ville nantie et prospère, siège de riches confraternités d’artisanset de commerçants, et grâce à sa position détentrice deprivilèges ecclésiastiques tel que l’évêché, Campli a un passé qui alaissé d’importants témoignages de ses splendeurs, comme leSaint Escalier.“[…] Gardien affectueux des trésors célestes de l’Eglise, pourencourager la religion des fidèles et le sauvetage des âmes, à tousles fidèles des deux sexes, vraiment repentis, confessés etcommuniqués qui monteront à genoux l’Escalier construit dansla ville de Campli […], nous concédons paternellement par cettelettre et avec l’autorité apostolique, de pouvoir obtenir toutes lesindulgences, la rémission des péchés et des peines qu’ilspourraient obtenir si personnellement et avec dévotion ilsmontaient à genoux le Saint Escalier de notre Alma Roma. Ceciest fixé de façon perpétuelle pour le futur, quels qu’en soient lesempêchements […]. Daté à Rome, à Santa Maria Maggiore,cacheté par l’anneau du Pêcheur, XXI janvier 1772, troisièmeannée de Notre Pontificat”. Signé : PAPE CLEMENT XIV.C’est avec ce “bref”, un édit semblable à la “bulle” que papeClément XIV attribua officiellement le privilège du Saint Escalierà la ville de Campli. Ce ne fut pas un don inattendu pour lapopulation abruzzaine mais le fruit d’un long et patient travaildiplomatique de l’avocat Gianpalma Palma, qui étaitCamerlingue de la Commune et qui obtint pour sa ville le

privilège papal convoité et fit construire le Saint Escalier. Le rôlede gardien de l’édifice sacré fut attribué à la Confraternité desSaintes Stigmates dont il était prieur.Le Saint Escalier se trouve au bord de la place principale,derrière le Palais Farnèse. Il se compose de 28 marches de boisde chêne que l’on se doit de gravir à genoux, les femmes ayant latête couverte, en priant et en demandant pardon pour sespropres péchés. La récompense pour les fidèles est l’absolution etcertains jours l’Indulgence Plénière qui a la même valeur quecelle obtenue en priant sur le plus célèbre Escalier Saint deRome, dans la basilique de Saint-Jean du Latran.Le monument est très riche en symboles qui motivent chaqueélément. Devoir gravir à genoux, observés par les personnagesde six tableaux exceptionnels, trois à droite et trois à gauche del’Escalier, qui racontent des évènements saillants de la Passiondu Christ, amène le fidèle à parcourir les étapes de Jésus vers lacroix et à en revivre symboliquement la souffrance. La dernièremarche conduit au Sancta Sanctorum où se trouve l’autel duSauveur, le Christ Salvator Mundi, en grade de libérer lepêcheur de son fardeau. Après avoir rendu hommage au papeClément et à Sainte Hélène, que les splendides couleurs desportraits de grandeur naturelle rendent presque royaux, lecroyant à l’âme purifiée descend vers la lumière du jour, deboutcette fois-ci, accompagné par les scènes joyeuses de laRésurrection et observé par des angelots souriants qui sepenchent du toit.Bien qu’il soit le moins connu, le Saint Escalier de Campli est l’undes escaliers les mieux conservés de ceux qui existent en Italie.

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Sur les pentes septentrionales de la Majella, accroché auxroches du vallon de Santo Spirito comme un pueblo mexicain,dans le territoire de Roccamorice, se trouve le plusspectaculaire ermitage des Abruzzes, San Bartolomeo in Legio.Le parcours qui porte au vallon et à son ermitage est marquépar d’anciennes croix de fer. Après la troisième croix, onaccède à l’ermitage à travers un grand trou dans la roche, oùles gradins sont sculptés dans la pierre nue. A l’abri d’unearête compacte apparaîtra alors avec un effet puissant etsurprenant, la façade de la petite chapelle, enchâssée dans lavire qui coupe la paroi rocheuse comme une terrasse. Deuxgrands escaliers raides portent à la grève en dessous, érosionelle aussi de la roche.L’histoire de cet ermitage est étroitement liée à la figurecélèbre de Pierre, l’ermite de la Majella monté en 1294 sur letrône de St Pierre sous le nom de Célestin V, qui dans ladeuxième moitié du XIIIe siècle monta plusieurs fois à cesrochers pour s’y retirer en prière avec ses disciples.A l’intérieur, la petite église est presque entièrement creuséedans la roche, seule la paroi externe est en maçonnerie. Dans

une niche au-dessus de l’autel du seizième siècle se trouve lastatue en bois peint de St Bartholomé, un œuvre modeste dudix-neuvième siècle, cependant objet d’une grande vénération,non seulement de la part de fidèles locaux. Tous les ans, lematin du 25 août des centaines de fidèles ses rendent à la petiteéglise et après avoir assisté à la messe, ils portent en processionla statue du saint jusqu’à l’église paroissiale de Roccamorice oùelle fait l’objet de grandes fêtes. Les dévots s’adressent à StBartholomé à d’autres moments de l’année, en prenant en prêtson couteau et en l’utilisant pour conjurer les maladies et endemandant l’intercession du saint. Le culte populaire toutefoisest lié également aux pouvoirs curatifs et miraculeux supposésde l’eau qui jaillit de la source au fond du vallon. Par une petiteporte près de l’autel on accède à une petite pièce utiliséecomme sacristie et autrefois employée en tant qu’abri par lesermites. En sortant derrière on surplombe la suggestivecorniche des terrassements du vallon. A proximité, sous unautre abri semblable à celui de l’ermitage, des fouillesarchéologiques ont mis au jour un village de l’age de la pierrequi remonte à la période Néolithique.

L’ERMITAGE DE SANBARTOLOMEO IN LEGIO

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w w w . A B R U Z Z O T U R I S M O . I T

A b r u z z o P r o m o z i o n e T u r i s m oC o r s o V i t t o r i o E m a n u e l e I I , 3 0 1 6 5 1 2 2 P e s c a r a I t a l y

t e l . + 3 9 . 0 8 5 . 4 2 9 . 0 0 1 - f a x + 3 9 . 0 8 5 . 2 9 8 . 2 4 6e - m a i l i n f o @ a b r u z z o t u r i s m o . i t

ABRUZZO ITALIA

DestinazioneAbruzzoDESTINAZIONEABRUZZO

ABRUZZOITALIA

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