Des Roches de Moron au Saut du Doubs Neuchâtel · On décide de partir du restaurant des Roches de...

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On décide de partir du restaurant des Roches de Moron, accessible en voiture. Un bus conduit de La Chaux-de-Fonds aux Planchettes, mais cela prolonge l’itinéraire de 40 minutes, aller-retour. Première vision panoramique de ce qui nous attend depuis ce promontoire naturel. On va rejoindre le lac artificiel de Moron, tout en bas. Les bâtons et les grosses chaussures ne sont pas superflues vu l’état du sentier rendu glissant par les nombreuses pluies de ce début d’été. Cela ne semble guère gêner les trois chamois que l’on voit soudain bondir à travers bois. Pas le temps de les immortaliser en photo avant qu’ils ne disparaissent derrière de gros rochers. On ne les reverra plus. La descente continue, relativement raide, après la traversée d’un pâturage. On rejoint alors un chemin un peu plus large et moins pentu conduisant à un tunnel taillé dans les nombreuses parois rocheuses bordant le lac. Ce ne sera pas le seul passage sombre qu’il faudra franchir tandis que l’eau suintant de la voûte nous rappelle les précipitations de ces derniers jours. Pas besoin de lampe de poche toutefois, ces traversées souterraines restant assez courtes. On va bientôt se rapprocher du lac que l’on devine sur la droite, en quittant le large chemin pour un nouveau sentier. On se retrouve alors presque au bord de l’eau, avec, à l’occasion de quelques trouées dans les arbres, des visions de carte postale. Les reflets sur cette eau très calme sont magnifiques, presque irréels. On chemine longuement au bord de ce plan d’eau. A l’horizon, il semble se terminer en une barre rocheuse infranchissable. Ce ne doit pas encore être la chute, car l’eau est bien trop tranquille. Nouveaux tunnels. La rivière est toujours là, assez large, et on continue de la suivre en remontant légèrement. C’est enfin un grondement sourd qui nous laisse à penser que nous approchons du but de cette balade. Il s’intensifie progressivement jusqu’à devenir omniprésent quand un panneau nous invite à redescendre de quelques mètres pour accéder à un promontoire dominant la chute majestueuse. A ses pieds un arc en ciel s’est formé. On reste longtemps à admirer le spectacle, profitant de ce bel endroit pour y pique-niquer. Il fallait en effet reprendre des forces pour la rude montée à venir jusqu’au Recrettes, un pâturage que l’on at- teint, transpirant, après une heure environ de grimpée. On franchit quelques marches taillées dans la roche avant d’accéder à une fin de balade plus tranquille. Encore une traversée de pâturage avant de res- ter à l’orée d’un bois, puis de jeter un dernier regard sur le lac en contrebas à la faveur d’un belvédère aménagé. Après, c’est un sentier étroit balisé en rouge et blanc, suivant plus ou moins les courbes de niveau qui reconduit à travers bois au point de départ. Bien que n’étant pas dangereux, il pourrait ne pas convenir aux personnes très sujettes au vertige. Ces dernières peuvent éventuellement faire un dé- tour par la Ferme Modèle, chemin plus facile sur un itinéraire balisé en jaune, mais un peu plus long. Des Roches de Moron au Saut du Doubs Le Doubs qui serpente à travers le Jura offre de multiples visages, tantôt large rivière tranquille ou miroir du paysage alentour, il prend parfois des allures de torrent tumultueux grondant dans d’étroites gorges. La balade du jour permet d’en aborder tous ses aspects. Neuchâtel Texte et photos de Philippe Lecoultre

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On décide de partir du restaurant des Roches de Moron, accessible en voiture. Un bus conduit de La Chaux-de-Fonds aux Planchettes, mais cela prolonge l’itinéraire de 40 minutes, aller-retour. Première vision panoramique de ce qui nous attend depuis ce promontoire naturel. On va rejoindre le lac artificiel de Moron, tout en bas. Les bâtons et les grosses chaussures ne sont pas superflues vu l’état du sentier rendu glissant par les nombreuses pluies de ce début d’été. Cela ne semble guère gêner les trois chamois que l’on voit soudain bondir à travers bois. Pas le temps de les immortaliser en photo avant qu’ils ne disparaissent derrière de gros rochers. On ne les reverra plus.

La descente continue, relativement raide, après la traversée d’un pâturage. On rejoint alors un chemin un peu plus large et moins pentu conduisant à un tunnel taillé dans les nombreuses parois rocheuses bordant le lac. Ce ne sera pas le seul passage sombre qu’il faudra franchir tandis que l’eau suintant de la voûte nous rappelle les précipitations de ces derniers jours. Pas besoin de lampe de poche toutefois, ces traversées souterraines restant assez courtes.

On va bientôt se rapprocher du lac que l’on devine sur la droite, en quittant le large chemin pour un nouveau sentier. On se retrouve alors presque au bord de l’eau, avec, à l’occasion de quelques trouées dans les arbres, des visions de carte postale. Les reflets sur cette eau très calme sont magnifiques, presque irréels. On chemine longuement au bord de ce plan d’eau. A l’horizon, il semble se terminer en une barre rocheuse infranchissable. Ce ne doit pas encore être la chute, car l’eau est bien trop tranquille. Nouveaux tunnels. La rivière est toujours là, assez large, et on continue de la suivre en remontant légèrement.

C’est enfin un grondement sourd qui nous laisse à penser que nous approchons du but de cette balade. Il s’intensifie progressivement jusqu’à devenir omniprésent quand un panneau nous invite à redescendre de quelques mètres pour accéder à un promontoire dominant la chute majestueuse. A ses pieds un arc en ciel s’est formé. On reste longtemps à admirer le spectacle, profitant de ce bel endroit pour y pique-niquer.

Il fallait en effet reprendre des forces pour la rude montée à venir jusqu’au Recrettes, un pâturage que l’on at-teint, transpirant, après une heure environ de grimpée. On franchit quelques marches taillées dans la roche avant d’accéder à une fin de balade plus tranquille. Encore une traversée de pâturage avant de res-ter à l’orée d’un bois, puis de jeter un dernier regard sur le lac en contrebas à la faveur d’un belvédère aménagé. Après, c’est un sentier étroit balisé en rouge et blanc, suivant plus ou moins les courbes de niveau qui reconduit à travers bois au point de départ. Bien que n’étant pas dangereux, il pourrait ne pas convenir aux personnes très sujettes au vertige. Ces dernières peuvent éventuellement faire un dé-tour par la Ferme Modèle, chemin plus facile sur un itinéraire balisé en jaune, mais un peu plus long.

Des Roches de Moron au Saut du DoubsLe Doubs qui serpente à travers le Jura offre de multiples visages, tantôt large rivière tranquille ou miroir du paysage alentour, il prend parfois des allures de torrent tumultueux grondant dans d’étroites gorges. La balade du jour permet d’en aborder tous ses aspects.

Neuchâtel

Texte et photos de Philippe Lecoultre