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DECOUVERTE DE LA MOSAIQUE DU IIème siècle ap. J.C
Présentation :
Cette mosaïque a été découverte en 1985, lors des travaux pour la construction du nouveau
musée de Langres. C’est la plus grande, la plus somptueuse et la mieux conservée des
mosaïques découvertes à Langres et dans les environs .
Elle appartenait à une riche maison gallo-romaine dont rien d’autre n’a été retrouvé. Elle
devait mesurer 8 m de large mais sa longueur n’est pas certaine (au moins 7,5 m).
1) Le Musée a choisi de laisser la mosaïque en grande partie incomplète, et de la montrer
au public comme elle avait été trouvée. A ton avis, pourquoi ?
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….
Qu’est-ce qu’une mosaïque ?
La mosaïque est un art ancien, les Romains, les Byzantins, les Musulmans ont beaucoup utilisé cette technique de décoration qui consiste à juxtaposer de petites pierres ou de petits cubes de couleur (appelés tesselles) sur un ciment frais pour former un dessin.
Il existe dans l'Histoire, deux grandes familles de mosaïque : la mosaïque de pavement et la mosaïque murale. La mosaïque de pavement est plus ancienne, elle est à la fois pratique, appréciée pour sa résistance et décorative et sert alors principalement à décorer l'intérieur des habitations. C’est le cas de celle que tu as sous les yeux. Selon la technique utilisée, on distingue : - l’opus tessellatum, à cubes réguliers de 1 à 2 centimètres carrés, technique utilisée pour la mosaïque courante. - l’opus vermiculatum, à cubes de dimensions parfois minuscules (1 mm carrés) et organisés en lignes sinueuses, technique utilisée pour les scènes figurées (personnages, animaux…).
I) Observe la mosaïque du musée :
A/ Tu peux remarquer plusieurs couleurs : la mosaïque est polychrome.
En plus du blanc et du noir, quelles sont les couleurs utilisées ?
1 2 3 1 : Sol ou mur 2 : Ciment grossier 3 : Ciment fin ou sont fixées les tesselles.
4 : Tesselles parfois inclinées sur une mosaïque murale, pour refléter la lumière
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*……………………………………………… *………………………………………….. * ………………………………………..
*……………………………………………… *…………………………………………
B/ La mosaïque est composée de 25 octogones
(figure géométrique à ………. côtés),
remplis chacun de figures géométriques
variées. Quelles formes géométriques
peux-tu relever à l’intérieur de
ces 25 octogones ? ……………………………………………….
………………………………………………………………………..
………………………………………………………………………..
Complète le dessin ci – dessus en traçant sur la mosaïque les lignes manquantes :
- Peux-tu observer une symétrie dans le décor de ces 25 octogones ? (la répétition
de certains motifs)
Complète ce tableau en observant cette répétition :
A chaque décor d’octogone correspond une lettre.
C/ Les formes figurées :
- Des fruits y sont représentés, lesquels ?
…………………………………………………………………………………….………………..…………………..
- Des coupes et des gobelets : Peux-tu retrouver leur nom à partir des profils ci-
dessous ?
(entoure les formes proches de celles que tu aperçois sur la mosaïque).
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II) Le décor principal:
1) Observe le seul carré de la mosaïque : C’est l’emblema. Il est d’une largeur égale aux
octogones, mais diffère de tout le reste :
- Par la taille des tesselles utilisées : elles sont beaucoup plus …………………….que
celles du reste de la mosaïque : On parle ………………………………………….pour
désigner ce travail très fin. (Voir « Qu’est-ce qu’une mosaïque »).
- Par son décor :
La bordure du carré est ornée de
……………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………..…………………………………………
Mis en valeur par cette riche bordure, l’intérieur du carré représente
……………………………………………………………………………………………………………………………
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il est accompagné d’un ………………………………………………………………………………………
il a dans la main gauche………………………………….…………………………………………………
2) De quelle image peux-tu rapprocher le personnage de la mosaïque ?
1. Monnaie d’or du 1°
siècle représentant
Jupiter, le roi des dieux.
Photo CNG
2. Neptune avec son trident dieu régnant sur les mers. 3. Hercule et son gourdin.
1/ Cratère
2: Oenochoe
3/Coupe
4/ Amphore
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Justifie ton choix à l’aide des documents ci-dessous :
Puis survint (….), le fils de Sémélé,[ Dionysos] qui
découvrit le suc fluide du raisin,
qu’il nous apporta, pour guérir du
chagrin les mortels misérables.
Lorsqu’ils se sont emplis du nectar
de la vigne, il leur donne l’oubli de
leurs maux journaliers, par le
sommeil, le seul remède à nos
souffrances….
D’après Euripide, Les Bacchantes, Dionysos : Amphore à fig. noires et à fig. rouges (face B), VI°s
IVème s. avt. J.C. avt. J.C. © [Louvre.edu].
Synthèse : Avec ce que tu as pu remarquer de la taille de la mosaïque, de la
richesse du décor, des thèmes illustrés, rédige quelques lignes pour expliquer dans quelle pièce de la maison pouvait se trouver ce pavement. Que peut-on imaginer du propriétaire de cette demeure ?
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III) Autour de la mosaïque, si tu as le temps :
A la Maison des Lumières, dans la salle 2, se trouve un objet qui évoque Bacchus : Il est
également représenté sur le tableau de Jean Tassel, Mucius Scaevola devant Porsena
(XVIIème siècle) .
Observe bien le décor de cet objet : Quels détails font penser à Bacchus ?
…………………………………………………………………….………………………………………………………………………
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4. Bacchus, dieu correspondant au Dionysos grec.
Réponse :…………………………………………………………………………
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Exercice : Replace sur le fond de carte les régions d’où proviennent les tesselles colorées.
*1 : Le rouge et le
blanc : Région de
Langres(Andematun
uum)
*2 : Le noir : C’est
du schiste venu
d’Autun(en
Bourgogne
actuelle)
*3 : Le vert : des
Alpes
*4 : Les roses :
Portugal actuel
*5 Le jaune : Italie
*6 Le bleu : Turquie
actuelle
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Correction des exercices et compléments
Ce travail sur la mosaïque répond aux objectifs du nouveau dispositif d’Histoire des arts. (BO 32 du 28 Aout 2008) :
L’étude d’une mosaïque gallo-romaine s’intègre dans la périodicité proposée en cycle 3.
Elle est citée dans la liste de référence pour l’école primaire.
Au collège, les matières qui peuvent être concernées : Histoire-géographie, Arts plastiques, Lettres.
Ce dossier permet d’aborder les domaines :
Des arts du quotidien
Des arts visuels
Des arts de l’espace
Des arts du langage
On peut rattacher cette étude à différentes thématiques en collège :
Arts, création, culture
Arts, mythes, religion
Arts, techniques, expressions
Arts, ruptures, continuités (avec un prolongement sur Gaudi, par exemple).
L’enseignant peut, à cette occasion, évaluer un certains nombre de compétences, à l’école (Palier 2)
ou au collège (Palier 3):
Compétence 1 : Lire, écrire, étude de la langue
Compétence 3 : Géométrie
Compétence 5 : Avoir des repères du temps et de l’espace, des repères littéraires, lire et pratiquer différents
langages, avoir des repères en histoire des arts.
Compétence 7 : S’appuyer sur des méthodes de travail pour être autonome.
Correction des exercices
Présentation :
1) Le Musée a choisi de laisser la mosaïque en grande partie incomplète, et de la montrer au public comme
elle avait été trouvée. A ton avis, pourquoi ?
Les personnes qui ont été chargées de restaurer la mosaïque ont tenu à montrer l’état d’origine avec les lacunes et
les imperfections, sans volonté d’embellissement, pour témoigner véritablement de la distance qui sépare cette
œuvre du siècle dans lequel nous vivons (la mosaïque est datée du 2°s.ap J.C). L’œuvre n’est pas seulement
présentée pour un rendu esthétique mais aussi pour sa valeur de témoignage historique.
On peut faire remarquer aux élèves que cette conception est une réaction aux restaurations abusives pratiquées
dans le passé , ou restaurer un édifice, par exemple, c’était le refaire, le réparer et lui donner un état qui pouvait
n’avoir jamais existé ( Cf Boeschwillwald et la restauration des lancettes de la cathédrale de Langres au 19°s : il en
fait des ouvertures en plein cintre, alors que le roman bourguignon y avait placé des arcs brisés à l’origine)
Qu’est-ce qu’une mosaïque ?
Beaucoup de sites proposent des images de mosaïques. Pour comparer avec celle de Langres : www.vosges.fr donne une vue panoramique de la mosaïque de Grand http://jonvelle.free.fr/gallo.htm , belles images d’une mosaïque contemporaine de celle de Langres. On pourra aussi consulter des sites qui proposent des images de mosaïques de Tunisie http://www.tunisiaonline.com/mosaics/ et chercher une représentation de la mosaïque de Dionysos à Sétif (Algérie) : Dionysos et son cortège.
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I) Observe la mosaïque :
A/ En plus du blanc et du noir, quelles sont les couleurs utilisées ?
* Le rouge - Le vert - Différents roses- Le jaune - Le bleu.
B/ La mosaïque est composée de 25 octogones (figure géométrique à 8 côtés). Les motifs géométriques sont
nombreux : triangles, carrés, hexagones, losanges, cercles trapèzes … La symétrie est décelable dans la
composition, à partir de la travée centrale (de T, l’emblema, jusqu’à c) : certains décors d’octogones se répètent,
souvent espacés par une séquence d’un ou de deux octogones. Pour les plus jeunes élèves, on pourra simplement
faire remarquer la répétition des motifs ci-dessous.
C/ Les formes figurées
- Des fruits y sont représentés : des pommes dans des corbeilles, une poire, une pêche.
- Des coupes et des gobelets : on aperçoit : des cratères [fig.1 et A ET B] (pour mélanger le vin,
concentré à cette époque et l’eau), des oenochoés (coupes pour verser) [fig.2 et C], des canthares
(coupes pour boire) [fig.3et D].
II) Le décor principal :
1) Le seul carré de la mosaïque : c’est l’emblema. Pour Vitruve, architecte romain du Ier s.avt J.C, l’emblema
est une pièce faite séparément, par le maître mosaïste. Elle est réalisée sur un châssis à charnières et
enchâssée dans le reste de la mosaïque de façon a pouvoir en être extraite en cas de déménagement : le
propriétaire pouvait l’emporter avec lui (ce n’est pas le cas ici). Il diffère de tout le reste :
- Par la taille des tesselles utilisées : elles sont beaucoup plus petites que celles du reste de la
mosaïque : on parle d’opus vermiculatum pour désigner ce travail très fin.
- Par son décor :
La bordure du carré est ornée de motifs végétaux (rinceaux de feuilles d’acanthe, avec une
fleur de papyrus à pistil central flammé et un fleuron à trois pétales tournoyants))
Mis en valeur par cette riche bordure, l’intérieur du carré (65 cm de côté) représente un
jeune homme nu, animé d’un vif mouvement, la tête prise dans un bandeau (noter la finesse
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du traitement de l’œil, souligné par l’ombre bistre de l’orbite). Il tend son bras droit dans un
geste très volontaire qui semble indiquer la direction à suivre. Les plis biens marqués de la
cape bleu- vert sont soulevés par le vent derrière lui, ce qui confère à la scène une grâce et
une vivacité singulières.
il est accompagné d’un animal, une panthère, qui suit sa course en bondissant à ses pieds.
Il a dans la main gauche une sorte de lance qui se termine par une touffe végétale : le thyrse.
2) On peut rapprocher le personnage de l’image 4. Ce jeune homme est Bacchus, ce dieu que les Grecs
appelaient Dionysos. Il est identifiable par ses attributs : la lance qu’il tient est un thyrse. Il est représenté
selon la description de l’Hymne homérique à Dionysos « un jeune homme dans la première adolescence ».
Représentation grecque, donc, et atypique dans les dispositifs iconographiques. On connaît des
représentations du dieu grec avec sa panthère au repos auprès de lui; assis sur une panthère bondissante
(Délos) ; buvant avec Héraclès (Antioche) ; en marche au sein d’une procession (Arles)…
Mais « ce jeune guerrier courant sus à l’ennemi et paraissant commander une bataille que
l’on ne voit pas » [J.P. Darmon] semble être l’unique exemple connu sur une mosaïque
romaine.
L’élève en lisant le texte, découvre le thème du vin et de la vigne, habituellement associés à Bacchus-Dionysos. De
même sur l‘amphore du VI°s. avt. J.C., il peut remarquer un cratère, une coupe qu’il peut rapprocher de la
thématique qui parcourt l’ensemble de la mosaïque, oenochoés, cratères, canthares : ce sont tous des instruments
liés à la consommation du vin que le dieu est censé avoir offert aux hommes. Par la reconnaissance de cette
thématique, l’élève justifie son choix.
On peut faire remarquer la différence de traitement iconographique entre la représentation du dieu de la mosaïque,
jeune et imberbe et celle de l’amphore, l’homme mûr devant la vigne : ceci correspond à différents épisodes du
mythe dionysiaque que l’on pourra rappeler (voir ci-dessous).
Synthèse : Cette mosaïque devait se trouver dans une pièce de réception de très grande dimension, au sein
d’une riche maison urbaine. La salle a manger ou triclinium, comportait des lits de banquet, autour desquels une
table ronde ou carrée était agencée afin d'y présenter des plats. Chaque lit comportait en principe trois places. Des
variantes plus simples se composaient de deux lits (biclinium) face à face. Ici, le propriétaire devait être une
personne cultivée et financièrement très à l’aise, capable de s’offrir les services d’un artisan exigeant et très
habile, utiliser des matériaux venus parfois de très loin. On peut aborder avec les élève la notion de romanisation et
parler des élites qui ont développé et profité du processus.(voir dossier d’accompagnement )
On peut faire remarquer aux élèves qu’une incertitude demeure quant aux dimensions exactes de la pièce car la
mosaïque est incomplète. L’emblema se trouve d’ordinaire au centre d’une pièce. Puisque la partie retrouvée de la
mosaïque couvre 7.5m, cela supposerait une longueur totale de 15m pour la pièce, mais cette hypothèse est peu
plausible car les salles de réception atteignaient rarement ces dimensions. On pense donc que l’emblema devait se
situer au fond de la pièce. Autour de l’emblema, on peut déceler de légers affaissements circulaires de la taille d’un
pied de meuble, traces probables de l’agencement de la pièce à l’époque.
III) Autour de la mosaïque :
A LA Maison des Lumières dans la salle 2, se trouve un objet qui évoque Bacchus : c’est un socle de colonne,
longtemps confondu avec un autel de marbre blanc.
Les détails qui font penser à Bacchus sont les pampres de vigne
et le traitement des lanières du bandeau sur le bucrane. Cette figure renvoie aux sacrifices de
taureaux pratiqués durant les grandes dionysies. On les reliait avec des guirlandes de fleurs
et leur crâne était ceint d’un bandeau qui le sacralisait. Ces fêtes, au début du printemps,
honoraient Dionysos, dieu du renouveau des saisons et de la nature.
On peut dire aux élèves que le motif du bucrane se retrouve sur la «maison
renaissance» comme remploi d’un thème antique que l’artiste renaissant a peut-être eu sous
les yeux au milieu du 16°s.(ou bien leur faire retrouver en sortant du musée).
« Autel » de Bacchus
dessiné au 19°s. par
E.Sagot
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Pour aller plus loin :
« Le nouveau musée de Langres, Etats des lieux 1996 », Imprimerie du Petit Cloître, 1996. Descriptif très précis de la mosaïque
par J.P. Darmon. Quelques pages sur la dépose et la restauration.
« Langres, portrait historique d’une cité », ouvrage collectif sous la direction de G.Viard. Chapitres sur Langres gallo-romaine.
« Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine » P.Grimal, PUF, 1999.
Mosaïques grecques et romaines
U. Pappalardo et R. Ciardiello
Citadelles et Mazenod - 2010
Mosaïques italiennes du IVeme au XIVeme siècle
Joachim Poeschke
Citadelles et Mazenod - Paris 2009
Sur la conservation des mosaïques :
Découverte et sauvegarde d'un patrimoine (France 1800-1914)
Capucine Lemaitre - Presses Universitaires de Rennes - 2008
Au CRDP : TDC n°28 / Etude de la mosaïque du "Jugement de Pâris" d'Antioche. Le contexte de l'œuvre, sa découverte, la guerre de Troie, analyse de la scène. Activités en arts plastiques autour de l'étude du poster.
Arkéo junior n° 127 / Présentation, en 2006, de ce métier, qui consiste à aider les archéologues à conserver et restaurer des
mosaïques antiques.
Vidéocassette (1995) Documentaire : La mosaïque de Bacchus-Langres.
Adresses utiles :
www.ac-reims.fr – mosaïques musée st Rémy. http://www.haute-marne.fr/ : Visite de la villa d’Andilly en Bassigny, site du Conseil Général de la Haute-Marne
Villa Kerylos.com (Reconstitution d’une villa grecque du III°s.)
www.musagora.education.fr/dionysos/dionysosfr/textes.htm (Des textes évoquant le dieu).
Le musée de Langres propose des ateliers de réalisation de mosaïques. Tel : 03 25 88 86 86
Compléments : Histoire de la mosaïque (Sources : voir ci-dessus).
La première forme de mosaïque connue est une mosaïque de galets, petits cailloux essentiellement noirs et blancs,
parfois rouges, assemblés par du mortier.
Les galets, non taillés, font apparaître le ciment entre les interstices, et ne permettent pas de lignes précises. Les
dessins sont souvent clairs sur fond sombre, sans relief.
La plus ancienne mosaïque de galets date du VIII è siècle av. JC et a été trouvée sur le site de Gordion en Asie
Carte : La région de Vérone
fournit le jaune. Celle de la
Proconèsee, une île entre les
détroits du Bosphore et des
Dardannelles, le bleu.
Faire remarquer les distances et
en l’absence de moyens de
transport modernes, le coût des
matériaux venus de très loin.
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Mineure.
Cette technique est ensuite passée en Grèce au VI è siècle av. JC, puis au V è siècle en Sicile et à Corinthe.
Les motifs, d'abord géométriques, deviennent plus figuratifs avec la représentation de sujets mythologiques.
La révolution dans l'art de la mosaïque est l'apparition des tesselles.
D'abord éclats de cailloux et de galets, les tesselles sont des petits cubes de pierre, de marbre, de terre cuite, et
permettent un plus grand choix de couleurs. Ces tesselles sont retaillées de manière à réduire les interstices entre les
éléments, elles s'adaptent mieux les unes aux autres, les motifs deviennent plus fins et précis. Ainsi, la mosaïque de
tesselles peut s'apparenter à la peinture.
La mosaïque de tesselles succède à la mosaïque de galets à partir de la période hellénistique au III è siècle av. JC La
première mosaïque de tesselles est retrouvée à Morgantina en Sicile au milieu du III è siècle av. JC. Il est possible que
ce type de mosaïque ait été inventé en Sicile.
A Pompéi, on retrouve de nombreuses représentations de la nature : animaux et végétation.
L'Italie reste artistiquement sous l'influence hellénistique pendant trois siècles.
Au Ier s. av. JC naît à Rome le terme "mosaïque". Il vient du latin "musiuum opus" et désignait les mosaïques ornant
les grottes et fontaines consacrées aux Muses. Ces lieux de repos étaient appelés "musaea".
Le terme "mosaïque" est ensuite appliqué aux mosaïques murales, puis plus tard à l'ensemble de la technique.
La mosaïque romaine
Après avoir vaincu les Grecs, les Romains adoptent la technique de la mosaïque et la développent.
La mosaïque de pavement est de plus en plus utilisée dans l'architecture privée ou publique : églises, thermes, villas,
fontaines.... Les dessins sont géométriques, carrés, losanges, cercles entrelacés.
La mosaïque murale apparaît au Ier siècle av. JC à Rome. Elle couvre tout d'abord des petites surfaces (fontaines...),
puis des surfaces plus importantes à partir du II è siècle (voûtes, églises...).
Les romains exportent leur savoir-faire autour de la Méditerranée : Afrique, Proche-Orient, Espagne...
Les sujets représentent la vie de tous les jours, des hommes, des femmes en train de manger, de boire ou cuisiner, des
animaux. La vie publique est également représentée avec des acteurs en train de jouer, des guerriers, des navires
traversant les mers, des scènes de cirque, de chasse ...
Parfois aussi, les sujets sont des figures mythologiques.
L’opus tessellatum (du latin tessella, cube, dé à jouer) est la forme courante de mosaïque antique. Le dessin en noir et
blanc ou en couleur est réalisé par la disposition de pierres approximativement cubiques (tesselles), de dimension
centimétrique, enfoncées en bandes régulières dans un mortier de soutien. Cette technique de mosaïque convient bien
aux dessins géométriques et est notamment employée pour les motifs de remplissage ou les fonds.
L’opus vermiculatum (du latin vermiculus, vermisseau) est une technique de mosaïque antique qui forme des lignes
sinueuses, propres au dessin figuratif. Les tesselles employées ont des formes cubiques ou en biseau, des dimensions
variables, qui peuvent descendre à quelques millimètres seulement. Cette variété de formes et de dimensions permet le
tracé de dessins d’une plus ou moins grande finesse. Des superbes exemples ont été retrouvés à Pompéi, et sont
exposées au Musée de Naples. Citons la célèbre mosaïque de la bataille d'Arbèles entre Alexandre le Grand et Darius,
tableau de grande surface réalisé avec des tesselles d’environ 2 mm de côté.
L'opus sectile (« appareil découpé ») est réalisé avec des plaquettes de marbre ou de pierre de couleur, parfois de
verre coloré, découpées et assemblées de façon à constituer un dessin souvent figuratif.
Il fut employé dans les derniers siècles de l'Empire romain puis lors de la Renaissance, on en trouve de beaux
exemples à Ostie en Italie.
La mosaïque byzantine, comme l'art byzantin en général, est entièrement tournée vers les représentations religieuses.
La mosaïque n'est plus seulement décorative (mosaïque de galets et de tesselles).
Les premières manifestations de l'art byzantin se trouvent dans les monuments du V è siècle.
Les mosaïques de Ravenne illustrent bien la mosaïque byzantine.
L'utilisation de nouveaux matériaux comme les smaltes vénitiens (émaux très colorés) et les tesselles d'or donnent aux
mosaïques de Ravenne une brillance et une vivacité des couleurs impressionnante (rouges, bleus, verts, ors...).
Tous les coloris sont disponibles dans tous les dégradés. L'inclinaison différente des tesselles fait jouer la lumière sur
les mosaïques.
Les personnages représentés sont pour la plupart divins, mains levées, aux gestes symboliques, ils sont impassibles et
rigides. Le paysage laisse dès le VI è siècle la place au fond d'or, symbolisant l'éternité. Certains décors sont
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également ornés de guirlandes, de fleurs et d'entrelacs.
Une impression de rigueur s'échappe des mosaïques de Ravenne.
La mosaïque byzantine devient l'élément primordial de décoration intérieure des lieux de culte, recouvrant presque
entièrement l'intérieur des églises et basiliques.
La mosaïque islamique
La mosaïque a été largement pratiquée dans les contrées conquises par l'islam.
Elle décore de nombreuses mosquées.
L'art religieux islamique interdit toute représentation du visage ou corps humain. Ainsi, les représentations sont des
motifs géométriques complexes, spirales, étoiles, arcades, arabesques inspirées de formes végétales.
Les teintes sont vives et chaudes. Les objets de tous les jours étaient très souvent ornés de mosaïques.
Jusqu’à nos jours La mosaïque a continué à être utilisée tout au long du Moyen Âge, en particulier chez les Byzantins, et à la
Renaissance. Ainsi, nombre de représentations picturales ornant les murs de la basilique Saint-Pierre sont réalisés
selon cette technique.
Procédé ancien, la mosaïque est encore utilisée de nos jours notamment pour la décoration des églises . Ainsi, le
plafond de l'abside de la Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre est décoré de la plus grande mosaïque du monde,
couvrant une surface de 475 mètres carré.
Un moment en déclin, cette technique recouvre ses lettres de noblesse avec un artiste espagnol, A. Gaudi (1852-
1926). Gaudi conçoit de nombreuses mosaïques à Barcelone, notamment dans le parc Güell. Les mosaïques
d'inspiration mauresque qui recouvrent les bancs du parc sont composées de tessons de céramiques.
Une partie de la célèbre église Sagrada Familia est également recouverte des mosaïques de Gaudi, ainsi que
l'ensemble de la façade de la Casa Battlo.
Aujourd'hui la mosaïque est utilisée tant par des artistes du mouvement Op Art tels que Carlos Cruz-Diez, Vasarely
que pour des projets du quotidien en architecture et décoration.
Dossier réalisé par Christine Lecomte- Gillot pour les services éducatifs des musées de Langres, 2011.
Contacts. : Thomas Menduni ou Laetitia Miguères, Musées de Langres : 03 25 86 86 88.