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“Décortiquer le maïs pour créer des liens de valeur” Rechercheaction sur leviers pour rendre les chaines de valeur ajoutée maïs plus compétitives, durables et inclusives AMÉLIORER L’ACCÈS DES PRODUCTEURS DE MAÏS AUX INTRANTS AGRICOLES DE QUALITÉ À PRIX ABORDABLE Etude sur options institutionnelles et pratiques Septembre 2011 David SOHINTO Rostaing S. AKOHA

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“Décortiquer le maïs pour créer des liens de valeur”Recherche‐action sur leviers pour rendre les chaines de valeur  

ajoutée maïs plus compétitives, durables et inclusives  

AMÉLIORER L’ACCÈS DES PRODUCTEURS DE MAÏS AUX 

INTRANTS AGRICOLES DE QUALITÉ À PRIX ABORDABLE

Etude sur options institutionnelles et pratiques  

 

 

 

 

Septembre 2011  David SOHINTO

Rostaing S.  AKOHA

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TABLE DES MATIERES

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ............................................................................ iii

LISTE DES TABLEAUX ......................................................................................................... iv

LISTE DES FIGURES ............................................................................................................... v

RESUME ................................................................................................................................... vi

INTRODUCTION ...................................................................................................................... 1

OBJECTIFS DE L’ETUDE ....................................................................................................... 2

QUESTIONS DE RECHERCHE ............................................................................................... 2

CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL .............................................................................. 2

1. SITUATION ACTUELLE ET TENDANCES OBSERVEES ........................................... 4

1.1 Clarification conceptuelle....…… .....4

1.2. Législation en vigueur en matière d’intrants au Bénin…… .................…..…………..5

1.3. Rôles et Responsabilités des Acteurs dans les facteurs qui menacent le bon fonctionnement du système d’approvisionnement des intrants au Bénin…… .........…. 12

1.4. Systèmes de distribution des intrants……… .....................................................……..17

2. IDENTIFICATION DES DEFIS A RELEVER PAR LES SYSTEEMES ACTUELS D’APPROVISIONNEMENT EN INTRANTS. ...................................................................... 22

2.1 Analyse FFOM……………………………… ........ ………………………….22

2.2 Défis posés…………………………………………… ........……………………24

3. ORIENTATION STRATEGIQUE ET OBJECTIFS DE DEVELOPPEMENT .............. 26

3.1. Propositions d’axes stratégiques……………………………… .…………………26

4. OPTIONS POSSIBLES .................................................................................................... 28

4.1. Mécanismes contrats filières………………………………… ...………………..28

4.2. Mécanisme mettant en relation un distributeur d’intrants, un industriel et une OP…..30

4.3. Warrantage………………………………………………… ............………………….31

4.4. Boutiques intrants…………………………………………… ...………………..32

5. OPTIONS EXAMINÉES À BASE D’ÉTUDES DE CAS ............................................... 34

5.1. Mécanisme PUASA…………………………………… ..………………………...34

5.2. Mécanisme SODEMA……… ..………………………………………… …...36

5.3. L’expérience vente groupée du maïs…………………… …………………… ….37

5.4. Mécanisme de distribution des intrants coton au Bénin……… ……… ……40

5.5 L’expérience Faso Jigi du Mali………………………………………………. ……..45

6. METHODOLOGIE DE COLLECTE ET D’ANALYSE DE DONNEES ....................... 49

6.1. Méthodologie générale de l’étude………………………………………. …………..49

6.2. Méthodologie pour l’étude des cas………… ………………………. ………………50

6.3. Echantillonnage………………………………………………………………………..50

7. RESULTATS .................................................................................................................... 52

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7.1. Proportions du genre des producteurs rencontrés……………… …………..……..52

7.2. Mode d’accès aux intrants……………………………… ………………………….53

7.3. Analyse Multi critère des options ...……… ………… … …. ………….56

7.4. Proposition de plan d’action… ……………………………......................................57

8. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS ............................................................... 60

Liste des personnes rencontrées ............................................................................................... 65

Termes de Référence ................................................................................................................ 68 

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LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

CCIB : Chambre de Commerce et d’Industrie du BéninCeCPA : Centre communal pour la Promotion AgricoleCEDEAO Communauté Economique Des Etats De l’Afrique de l’Ouest CeRPA : Centre Régional pour la Promotion AgricoleCIC : Commission Intrants CotonCLCAM : Caisse Locale de Crédit Agricole MutuelleCNIDIC : Conseil National des Importateurs et Distribution des Intrants Coton CVA Chaîne de valeur ajoutéeDAGRI : Direction de l’AgricultureDANA : Direction de l’Alimentation et de la Nutrition Appliquée DANIDA : Coopération Technique DanoiseDGDDI : Direction Générale des Douanes et des Droits IndirectsDPLR : : Direction de la Promotion et de la Législation RuraleDPP : Direction de la Programmation et de la ProspectiveDPQC : Direction de la Promotion de la Qualité et du ContrôleFAO : Fund Agriculture OrganizationFCFA : Franc de la Communauté Financière d’AfriqueFECECAM : Fédération des Caisses d’Epargne et de Crédit Agricole Mutuel FSA : : Faculté des Sciences AgronomiquesFUPRO : Fédération des Unions des Producteurs du Bénin GCPV Groupement des Commerçants de Produits Vivriers GIFS : Groupements d’Intérêts des Femmes du SahelGIZ : Coopération Technique AllemandeHa : Hectare IDIC : Importateur et Distributeur d’Intrants Coton IMF : Institution de Micro FinanceINRAB : Institut National de Recherche Agricole du BéninINSAE : Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique MAEP : Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la PêcheONASA : Office National d’Appui à la Sécurité AlimentaireOMD : Objectif du Millénaire pour le Développement PAGER : Projet d’Activités Génératrices de Revenus PAPA : Programme d’Analyse des Politiques AgricolesPAPME : Programme d'Appui pour la Promotion des Micro-Entreprises PTF : Partenaire Technique et FinancierPUASA : Programme d’Urgence d’Appui à la Sécurité Alimentaire SDI : Société d’Importation et de Distribution d’IntrantsSONAPRA : Société Nationale de Promotion AgricoleUCP : Union Communale des ProducteursUCPM : Union Communal de Producteurs de Maïs UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau I : Rôle des acteurs du système d’approvisionnement en intrants .............................. 16 Tableau II : Prix des semences de quelques spéculations vivrières ......................................... 20 Tableau III : Défis posés .......................................................................................................... 24 Tableau IV : Bassins de production de maïs du Bénin ............................................................ 50 Tableau V : Communes visitées ............................................................................................... 51 Tableau VI : Valeur de l’intrant rapporté à la valeur de la production ................................... 55 Tableau VII : Analyse Multicritère .......................................................................................... 56 

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LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Organisation interprofession Coton ......................................................................... 10 Figure 2 : Distribution des semences au Bénin ........................................................................ 19 Figure 3 : Système d’approvisionnement en engrais et produits phytosanitaires .................... 21 Figure 4 : Analyse FFOM du système d’approvisionnement en intrants ................................. 22 Figure 5 : Orientations stratégiques et objectifs de développement ......................................... 26 Figure 6 : Mécanisme contrat filière ........................................................................................ 28 Figure 7 : Mécanisme UI, OP, SDI .......................................................................................... 30 Figure 8 : Warrantage ............................................................................................................... 32 Figure 9 : Mécanisme Boutiques intrants ................................................................................. 33 Figure 10 : Mécanisme PUASA ............................................................................................... 34 Figure 11 : Mécanisme SODEMA ........................................................................................... 36 Figure 12 : Mécanisme de la vente groupée du maïs mis en place à Kérou ............................ 39 Figure 13 : Mécanisme de distribution des intrants coton au Bénin ........................................ 41 Figure 14 : Organigramme faso jigi ......................................................................................... 46 Figure 15 : Méthodologie générale de l’étude ......................................................................... 49 Figure 16 : Méthodologie pour la réalisation des études de cas ............................................... 50 Figure 17 : Estimation des proportions du sexe des producteurs ............................................. 52 Figure 18 : Mode d’accès aux semences de maïs ..................................................................... 53 Figure 19 : Mode d’accès aux engrais ...................................................................................... 54 Figure 20 : Mécanisme novateur recommandé ........................................................................ 61 

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RESUME

L’agriculture béninoise est l’activité de production qui occupe près de 72% de la population active. Cependant, le niveau de productivité de la terre et les rendements des diverses cultures vivrières dont la plus importante céréale est le maïs restent faibles. De plus, cette filière est caractérisée par une mauvaise organisation qui empêche les maïsiculteurs de disposer à bonne date et à bon prix des divers intrants pour une production plus optimale. Cette étude vise à proposer les options institutionnelles et pratiques pour améliorer l’accès des producteurs de maïs aux intrants agricoles de qualité à un prix abordable. A partir de l’analyse des expériences et du système d’approvisionnement en intrants aussi bien coton que vivriers, il a été proposé des options possibles applicables au Bénin. Ensuite un échantillonnage aléatoire mais stratifié a été fait pour analyser la perception des producteurs des diverses options afin de retenir une option simple et efficace pour améliorer le niveau de productivité du maïs dans une approche CVA.

Actuellement au Bénin, seule la filière coton bénéficie d’un système d’approvisionnement en intrants relativement efficace. Ce système est fortement monopolisé avec un non respect des délais de livraison des produits, causant d’énormes dégâts. Cependant, la filière coton bénéficie d’un environnement institutionnel réglementé. Les producteurs vivriers sont donc obligés de détourner les intrants coton vers la production de maïs pour avoir un minimum de rendement. Cet état de choses rend difficile le recouvrement du crédit intrants coton dans un système de caution solidaire. L’Etat subventionnant les intrants, les mettant à crédit au près des producteurs n’arrive presque jamais à recouvrir entièrement son investissement (environ 70% de recouvrement sur le plan national). La production vivrière est caractérisée par une inexistence d’une réglementation sur l’importation et la distribution des intrants. La demande est intrants vivriers est fortement atomisée et émiettée. De plus, la filière est peu organisée avec une demande permanente et évidente mais non groupée et éparse. Si le système est maintenu comme tel, les tendances observées d’ici 2015 montrent que la filière coton ne sera jamais plus productive à cause du détournement de l’engrais dont elle bénéficie. Mieux, le marché sera inondé par une multiplicité de variété de maïs dont les sources ne sont pas toujours connues. La production de maïs ne sera pas intégré dans une approche CVA à cause l’instabilité de la production.

Les divers expériences mis en place au Bénin, dont celle du PUASA et du Warrantage expérimenté au Nord Bénin et à Zogbodomey montrent que si la filière de distribution est organisée et suivi aussi bien sur le plan de l’accompagnement technique que sur le du crédit intrants pour financer la production, cette dernière croitra significativement assurant ainsi une sécurité alimentaire.

Les orientations stratégiques sont alors dans le sens de la mise en place d’une réglementation adéquate favorisant une exportation et une bonne distribution des intrants vivriers. Suite à cela, il faille doter les producteurs de connaissance afin qu’ils soient capables d’estimer leurs besoins avant la saison, de faire une demande groupée, de tisser des liens d’affaire puis de négocier directement les intrants dans un système de crédit avec les fournisseurs comme l’expérience Faso Jigi au Mali.

Suite à l’analyse de perception faite après la rencontre des divers acteurs du système d’approvisionnement en intrants, les options retenues sont celles qui renforcent plus les capacités de négociations des producteurs à acheter les intrants au comptant reposant sur une bonne articulation entre secteur privé et institutions de base. Il s’agit de mécanisme de métissage des avantages des différentes en présence en vue de permettre aux maïsiculteurs de disposer d’intrants à bonne date et à un coût accessible.

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INTRODUCTION

Au Bénin, la production du maïs à l’instar des cultures vivrières en général demeure le parent pauvre des dysfonctionnements des mécanismes institutionnels ayant régi les systèmes d’approvisionnement en intrants agricoles, tant au niveau des partenariats public privés que privé-privé. En effet, l’accroissement du niveau de consommation en engrais enregistré ces dernières années au Bénin (3,7 kg/ha entre 1980-89 à 19 kg/ha entre 1996-2000 selon Jayne et al., 2003) est beaucoup plus liée à l’expansion de la production cotonnière et à un couplage entre cultures vivrières et culture cotonnière, les premières ne bénéficiant que d’engrais coton « détournés » ou des engrais subventionnés ces dernières années par certains programmes. Pour accroitre la compétitivité de son agriculture, le Bénin doit donc entre autres, améliorer de manière significative la productivité de ces sols à travers la mise en place de mécanisme durable et efficace d’approvisionnement en intrants. La présente étude s’inscrit ainsi dans la dynamique d’identification de modes d’approvisionnement qui assurent aux producteurs une disponibilité et une accessibilité adéquates aux intrants agricoles vivriers de qualité.

En effet, la production agricole au Bénin reste encore peu diversifiée et tributaire des aléas climatiques, des perturbations du marché des produits et de l’inorganisation de la plupart des filières et des problèmes liées à l’approvisionnement en intrants vivriers. Les statistiques issues du recensement agricole réalisé en 2008 montrent que près de 86% des ménages agricoles produisent au moins une céréale. Le maïs reste la céréale la plus produite et la plus consommée par les ménages ruraux. Son cycle de production rapide et son adaptation à toutes les zones agro écologiques du Bénin font d’elle la culture stratégique pour l’accomplissement de l’OMD 1 au Bénin.

Malheureusement, la situation actuelle du marché des intrants agricoles au Bénin et dans la plupart des pays de la sous région ouest africaine est caractérisée par la dominance des intrants pour le coton (culture industrielle majeure de la zone) et dans une moindre mesure quelques intrants pour la production maraichère. Ce marché reste peu développé et très étroit pour susciter une accessibilité indispensable à l’amélioration de la productivité agricole sur des produits vivriers comme le maïs. Le secteur des intrants vivriers, notamment pour le maïs reste mal organisé et caractérisé par nombres de difficulté qui inhibent l’émergence réelle de la filière dans un contexte d’accomplissement du doublement de la production d’ici 2015 conformément aux objectifs du PSRSA.

La présente étude spécifique sur « les options institutionnelles et pratiques pour améliorer l’accès des producteurs de maïs aux intrants agricoles de qualité à un prix abordable » s’inscrit dans une démarche de recherche axée sur les apprentissages institutionnels expérimentés par le Bénin en matière d’approvisionnement d’intrants en vue de fournir des éléments de base pour un programme de développement des filières agricoles vivrières, notamment les chaînes de valeur ajouté maïs.

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OBJECTIFS DE L’ETUDE

Objectif global de l’étude

Les options pour des initiatives privées (producteurs organisés, fournisseurs privés) de l’amélioration de l’accessibilité des intrants de qualité et à un prix abordable pour les producteurs de maïs sont développées.

Objectifs spécifiques

1. Identifier les facteurs qui empêchent une transparence et une libéralisation effective du marché d’intrants.

2. Evaluer la contribution des initiatives prises par les producteurs et fournisseurs à l’accessibilité des intrants.

3. Faire des propositions quant aux options possibles pour améliorer l’accès des maïsiculteurs aux intrants agricoles

QUESTIONS DE RECHERCHE

Quelles sont les systèmes de distribution des intrants existants au Bénin et quels en sont leurs arrangements institutionnels?

Quelles sont les réglementations régissant l’approvisionnement en intrants de façon générale et des intrants vivriers en particulier?

Quels sont les arrangements institutionnels possibles au vue des différentes leçons des expériences?

Quels sont les options possibles pour améliorer l’accès des maïsiculteurs aux intrants à moindre coût et à bonne date?

CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL

Après les périodes de gouvernance centralisée par l’Etat, les reformes successives entreprises dans le secteur des intrants au Bénin ont eu pour source d’inspiration l’école de la Banque Mondiale. Le principal fondement théorique des politiques de libéralisation recommandées par la Banque Mondiale est celui du marché libre modifié. Basées sur les prix d’équilibre de l’offre et de la demande dans la compétition parfaite (théorie néoclassique) et intégrant les notions d’équité dans la gestion des biens publics (Stiglitz,1987), ces politiques recommandent une participation accrue du secteur privé et un peu d’Etat dans les activités de production et d’échanges. L’objectif est d’améliorer la croissance des économies nationales

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africaines grâce à une plus grande efficience de l’utilisation des ressources et une efficacité soutenue des acteurs concernés dans l’offre des services et des biens.

A la suite des économistes classiques Adam Smith et David Ricardo, la théorie néoclassique de la firme (entreprise de production engagée dans la commercialisation de ses produits) repose sur quatre principes majeurs qui caractérisent le marché parfait selon le modèle de base de la compétition parfaite ou de la théorie néoclassique : (i) l’incapacité d’un vendeur ou d’un acheteur de modifier le prix du marché résultant de l’équilibre de l’offre et de la demande ; (ii) l’existence d’information parfaite pour tous les acteurs du marché, sur la qualité, la disponibilité et les prix de tous les biens ; (iii) la neutralité des actions d’une firme ou d’un individu sur un autre, si ce n’est à travers le prix ; (iv) la jouissance strictement individuelle d’un bien dès qu’il est acheté, i.e. qu’une autre personne ne peut plus l’acheter ou en jouir. Au regard de ces principes, les économistes contemporains appellent « marché imparfait » tout marché qui dévie d’au moins un de ces principes. La particularité des engrais en Afrique tient au fait que, premièrement ce sont des intrants externes dans une production agricole sujette à d’importants risques climatiques, largement orientée sur l’autoconsommation ou vulnérable aux incertitudes du marché extérieur. Deuxièmement, il s’agit de produits importés dont les caractéristiques intrinsèques ne sont pas bien connues des consommateurs (les agriculteurs). Troisièmement, leur commerce demande un capital relativement énorme et implique une grande spécificité des ressources dans les relations commerciales et une prise de risques considérable par les importateurs. La tendance oligopolistique et l’asymétrie de l’information sont donc des caractéristiques dominantes du marché des engrais. Avec la non-clarté des rôles des institutions, la non-prise en compte des besoins des producteurs agricoles et la soumission du monde rural à des prix contrôlés à travers les anciens monopoles d’Etat ou les libéralisations partielles, les différentes mesures expérimentées au Bénin et en Afrique de l’Ouest sur la base de ces modèles néoclassiques ont échoué dans la régulation des échanges sur le marché des engrais. En effet, ces différentes reformes ont eu certes le mérite d’établir l’apogée des systèmes monolithiques étatiques, signalons toutefois que la mise en œuvre précipitée des politiques d’ajustement structurel a eu lieu sur la base de suppositions trop optimistes. Négligeant le faible niveau de développement des pays concernés, ces politiques ont ignoré les faiblesses institutionnelles et celles des infrastructures de transport et de communication, et supposaient que tous les acteurs économiques avaient un accès égal à l’information. Or les pays ouest africains sont caractérisés par un taux d’analphabétisme élevé et des infrastructures de base déficientes et inégalement réparties. Visant essentiellement la correction des déficits budgétaires des économies de ces pays, les réformes de la libéralisation voulaient hâter le départ de l’Etat des secteurs de commercialisation des produits agricoles et d’approvisionnement en intrants.

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1. SITUATION ACTUELLE ET TENDANCES OBSERVEES

1.1 Clarification conceptuelle

Options institutionnelles

Une institution est un organisme officiel affecté à une tâche bien précise. Cela peut aussi désigner des lois ou réglementation mis en place pour réguler l’exécution d’une tâche ou activité. Un arrangement institutionnel est donc une combinaison d’instruments organisationnels et règlementaires encadrés par des mesures et s’insérant dans un cadre référentiel bien défini adaptés aux objectifs à atteindre. Les options institutionnelles sont des procédures de lois et/ou de règles définies dans l’optique d’atteindre un but. Dans le cadre de cette étude les options institutionnelles font référence au système d’approvisionnement en intrants

Système d’approvisionnement en intrants

Un système d’approvisionnement en intrants peut être défini comme étant composé d’une ou de plusieurs filières d’approvisionnement des producteurs agricoles dans leurs environnements agro écologiques, économiques et institutionnels. Les intrants consistent en (1) engrais; (2) produits phytosanitaires ; (3) semences et matériel végétal ; (4) équipement d’application. De façon générale en Afrique de l’Ouest et au Bénin en particulier, on peut noter l’existence de trois modèles majeurs de distribution d’intrants.

Modèle 1 : Le modèle initial est de type « intégré ». Sa version après désengagement de l’Etat est bâtie autour d’institutions capables de prélever les montants de crédit à rembourser sur les recettes des produits (telles que la CSPR dans le cas du coton au Bénin). Modèle 2 : Le modèle « secteur de distribution privé » vise à promouvoir l’émergence de détaillants compétents ayant des relations contractuelles avec des fournisseurs qui les approvisionnent à crédit. C’est un modèle qui a été testé dans plusieurs pays et encouragé par des projets comme CARE, SG2000, etc. Les projets interviennent en phase d’établissement des relations entre fournisseurs et détaillants pour garantir au moins en partie les crédits aux détaillants. Ces arrangements institutionnels ont plusieurs variantes mais le principe du fonds de garantie réduisant les risques pour les fournisseurs reste le même. Modèle 3 : Le modèle « OP » vise plutôt à amener les organisations de producteurs agricoles (et leurs fédérations) à négocier directement des approvisionnements avec les producteurs d’intrants (multinationales) et à assumer une bonne partie des fonctions de distribution telles que la collecte des informations sur la demande, la passation d’appel d’offres, la distribution des intrants, le paiement groupé, etc. Ce modèle est promu par de nombreuses OP ouest africaines et parfois mis en œuvre dans des filières d’exportation comme les bananes et ananas. L’offre actuelle et potentielle en intrants sera analysée en référence à ces divers modèles d’arrangement institutionnel qui peuvent dans une certaine mesure être métissés.

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1.2. Législation en vigueur en matière d’intrants au Bénin

D’une façon générale, la loi N° 90-005 du 15 mai 1990 fixe les conditions d’exercice des activités de commerce en République du Bénin. Plusieurs lois se sont progressivement mises en place pour réglementer le commerce des intrants agricoles au Bénin.

Le secteur semencier est réglementé par deux lois portant sur l’exercice d’activités de commerce (loi n°90-005 du 15 mai 1990) en général et sur le contrôle phytosanitaire (Loi No 91-004 du 11/02/1991 sur règlements phytosanitaires), quatre décrets, un arrêté, une décision (Décision No 36/SGG/REL du 15 septembre 1994 portant exonération des intrants agricoles des droits et taxes imposables) et deux notes de service. Le premier décret porte sur la création, la composition et le fonctionnement du Comité National des Semences (CNS).Il s’agit du décret (Décret No 87-302 du 28 septembre 1987 portant création, composition et fonctionnement du Comite National des semences). Le second décret est relatif à la création de la DPQC chargée du contrôle des semences et plants (Décret No 89-369 du 10 octobre 1987 portant institution du contrôle des semences et plants). Le troisième décret porte sur la création de la Commission Permanente d’Approvisionnement en Facteurs de Production, de la Commercialisation des Produits Agricoles et du Commerce Général (Décret No 88-30 du 20 Janvier 1988 portant création de la Commission Permanente d’Approvisionnement en Facteurs de Production, de la Commercialisation des Produits Agricoles et du Commerce Général. Le quatrième décret définit la profession d’importateur (Décret No 93-313 du 29 Décembre 1993 portant définition de la profession d’importateur en République du Bénin). La décision et les deux notes de service portent sur l’exonération des droits et taxes accordée aux intrants coton.

La loi portant réglementation phytosanitaire date de 1991. Un Comité National d’Agrément et de Contrôle des produits phytopharmaceutiques (CNAC) a été mis en place en 1994 qui regroupe 5 ministères et étudie les demandes d’agrément de produits. Chaque année un arrêté sort « portant renouvellement d’agrément des produits phytosanitaires » qui fixe la liste des produits phytosanitaires autorisés pour les deux campagnes suivantes. Il s’y ajoute des demandes d’agréments professionnels pour pouvoir mettre en marché de tels produits. Toute société inscrite au registre du commerce doit obtenir cet agrément du service de la protection des végétaux et du contrôle phytosanitaire avant d’obtenir une carte de commerçant ou d’importateur auprès de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Bénin. Il n’y a pas de réglementation particulière sur le commerce des engrais mais comme les distributeurs d’intrants de la filière coton doivent distribuer engrais et produits phytosanitaires, ils doivent détenir l’agrément du Service de Protection des Végétaux (SPV).

L’accord cadre entre l’Etat et l’AIC définit aussi de façon claire les rôles des différentes institutions entrant en ligne de compte dans la distribution des intrants au Bénin soit le CNPC, le CNIDIC, le CNEC.

Aussi faut-il préciser le décret n°93-313 du 29 décembre 1993 portant définition de la profession d’importateur en République du Bénin. Le décret n°99-537 portant transfert au

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secteur privé de la responsabilité de l’organisation des consultations pour l’approvisionnement des intrants agricoles.

Le décret n°2006-2900 portant conditions d’importation et de distribution des intrants coton et conditions de commercialisation du coton graine au titre de la campagne 2006-2007 définit le cadre réglementaire de l’approvisionnement en intrants pour la production du coton. De façon générale, il n’existe pas une réglementation spécifique aux engrais vivriers au Bénin. Seuls les produits phytosanitaires sont fortement réglementés par les lois sus cités. Cependant, tous les types d’engrais sont homologués avant d’être importé au Bénin.

Des efforts d’harmonisation des législations ont été entrepris d’une part par les pays de la Côte dans le cadre d’un « projet d’homologation interafricaine », d’autre part par les pays sahéliens membre du CILSS. L’UEMOA et la CEDEAO ont commandité une étude visant à harmoniser les modalités de l’homologation des produits phytosanitaires à l’échelle de l’espace ouest africain (IFDC, 2005). A cet effet, dans le cadre du projet MIR mis en place par l’IFDC il a été défini le règlement n°04/2009/CM/UEMOA relatif à l’harmonisation des règles régissant l’homologation, la commercialisation et le contrôle des pesticides au sein de l’UEMOA. Suite à cela, il a été homologué le règlement n°03/2009/CM/UEMOA portant l’harmonisation des règles régissant le contrôle de qualité, la certification et la commercialisation des semences végétales et plantes dans l’espace UEMOA.

Un cadre règlementaire et institutionnel fluctuant et extraverti

Evolution du rôle de l’Etat au Bénin

Depuis plusieurs décennies, le Bénin importe presque la totalité de sa consommation d’engrais. La production locale était inexistante à cause du manque des compétences et des moyens requis. Elle a commencé en 1999 avec la société Hydrochem SA. Du milieu des années 1960 jusqu'à la libéralisation survenue en 1992, l’approvisionnement et la distribution des engrais ont toujours été aux mains de l’Etat, et particulièrement de la SONAPRA. Créée par décret no 87-77 du 4 mars 1983, cette société était chargée aussi bien de la commercialisation du coton (principale culture d’exportation du pays) que de la fourniture des intrants aux producteurs. Elle était l’unique intermédiaire entre le marché extérieur du coton-fibre et les producteurs de coton-graine, et entre ceux-ci et les fournisseurs étrangers d’intrants (engrais, pesticides). Cette chaîne intégrée de commercialisation du coton et d’approvisionnement en intrants coton (vendus à crédit) formait donc une boucle complète ‘‘gérée’’ par l’Etat. Cette boucle conférait une certaine sécurité aux producteurs de cette culture en termes d’accessibilité aux marchés des intrants et du produit. Ainsi, la consommation des engrais a toujours été dictée par le rythme de croissance de la production du coton.

Au lendemain de la « libéralisation » en 1992, l’Etat à travers la SONAPRA était resté présent dans le système en administrant les prix au producteur du coton, le crédit intrants et les prix des intrants importés. La SONAPRA avait continué l’importation des engrais, avec une

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quinzaine de sociétés privées nationales. Suite à la dévaluation du franc CFA intervenue en 1994, la filière cotonnière a connu un boom sans précédent. Les prix au producteur du coton avaient doublé en valeur nominale et les paysans étaient autorisés à inclure une certaine part de leurs besoins d’engrais vivriers dans leurs demandes d’engrais coton. C’est le ‘‘couplage coton-vivriers’’ qui, à partir de 1996, pouvait leur permettre de faire profiter aux cultures vivrières la vente à crédit des engrais coton. L’augmentation du prix du coton et ledit système de couplage ont alors provoqué l’augmentation des superficies cultivées, entraînant une flambée de la consommation annuelle d’engrais qui passa d’un maximum de 20.000 tonnes entre 1966 et 1991 à environ 85.625 tonnes en 1998 et 113.900 tonnes en 1999. Mais les doses d’application variaient entre 85 et 190 kg/ha (Adegbidi et al. 2000) contre les 200 kg/ha recommandés, i.e. 150 kg NPKSB et 50 kg Urée pour le coton (FUPRO-Bénin 2002,).

Au cours de cette période, le ratio du prix du coton à celui de l’engrais a augmenté, ce qui était favorable à l’accroissement de la rentabilité de l’utilisation des engrais. Cependant, il faut souligner que le prix uniforme de cession des engrais à crédit est resté pratiquement constant entre 1995/96 et 2003/04, alors que les prix CAF ont suivi une tendance à la baisse de 1997/98 à 2001/02. Ce qui veut dire que les coûts de distribution ont augmenté. Par ailleurs, seulement les engrais coton (NPKSB 14-23-14-5-1 et urée) étaient disponibles. D’autres types d’engrais (DAP, PA, TSP, KCl) voulus dans les zones ayant une certaine option affichée pour les cultures alimentaires n’étaient plus importés.

Les principales difficultés du système privé actuel de distribution d’engrais restent liées (a) au système d’agrément par lequel les offres d’intrants sont réglementées et (b) au système de péréquation des prix par lequel les engrais sont vendus au même prix sur toute l’étendue du territoire national.

Dans cette évolution du rôle de l’Etat dans l’approvisionnement et la distribution des engrais, on note le rôle moteur de la production du coton dans la consommation mais aussi un dirigisme de l’Etat qui n’était pas favorable à l’efficacité de l’utilisation des engrais. En effet, malgré la présence des distributeurs privés dans le système d’approvisionnement, les paysans n’avaient pas la liberté de choisir les engrais les plus appropriés pour leurs zones agro écologiques et leurs cultures. La non-disponibilité d’engrais appropriés pour les cultures alimentaires et la déviation par les paysans des engrais coton vers ces cultures ont conduit à des doses moyennes d’application en deçà de celles recommandées par la vulgarisation, et à une inefficacité globale d’utilisation.

Bilan et perspectives de la libéralisation du marché des engrais au Bénin

La libéralisation du marché des engrais a connu 3 phases : (i) De 1992 à 1995, une seule société privée (la SDI) était agréée aux côtés de la SONAPRA (société d’Etat). (ii) De 1995 à 1999, d’autres sociétés privées (près d’une dizaine d’importateurs/distributeurs) étaient agréées mais la société d’Etat resta présente sur le marché. Les importateurs privés sont sélectionnés chaque année selon la procédure d’agrément comprenant le lancement d'appels d’offre pour la fourniture d’intrants coton, l’analyse des soumissions et l’accord

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d’importation. En outre, la société Hydrochem-Bénin SA (avec son usine de Godomey) avait commencé la production d’engrais variés ‘‘à la carte’’ avec la technique de mélange d’engrais en vrac importés (bulk blending) pour faire face aux besoins variés des paysans béninois et de la sous-région. Mais dans la pratique, elle n’a pas eu un grand impact sur l’offre nationale d’engrais. (iii) A partir de 2000, la société d’Etat se retira du marché des engrais (et des intrants en général), tandis que son monopole sur l’achat du coton-graine fut supprimé. Le secteur privé obtint donc la totalité du marché des intrants, et fut aussi autorisé à acquérir les usines d’égrenage et à vendre le coton-fibre à l’extérieur. Mais le marché des engrais évolua progressivement vers un oligopole aux mains de 5 à 6 sociétés privées agréées tandis que 53% de la capacité totale d’égrenage restèrent dans les mains de l’Etat. En réalité la libéralisation du marché des engrais est restée partielle, puisque l’Etat y joue encore un rôle prépondérant à travers le système d’agrément. Ces changements organisationnels intervenus dans la filière cotonnière (voir encadré ci-dessous) – et affectant le marché des engrais – ont eu des impacts importants sur le système d’approvisionnement et de distribution d’engrais. Ils appellent à une analyse des perspectives d’amélioration de la compétition et de la satisfaction des besoins des producteurs (demande future) dont l’ultime indicateur sera l’amélioration de la rentabilité de l’utilisation des engrais. C’est ce qui justifie la présente étude.

L’analyse des différents instruments de régulation au niveau de la filière coton a révélé un cadre fluctuant au fil des années en guise des désidératas du pouvoir central parfois influencé par les partenaires financiers en face d’une influence du lobby des opérateurs privés.

Encadré 1 : Dates clés dans la libéralisation de la filière coton

1991 : Lettre de déclaration de politique de développement rural qui affirme l’engagement de l’Etat dans le

processus de libéralisation de la filière coton

1992 : Libéralisation de la sous-filière intrants par l’agrément d’importateurs et de distributeurs privés ;

libéralisation de la sous-filière égrenage par l’autorisation des opérateurs économiques privés à construire et à

exploiter des usines d’égrenage de coton et à exporter librement le coton fibre produit.

1994 : Création de la Fédération des Unions des Producteurs (FUPRO), une étape dans le renforcement et la

dynamisation des organisations paysannes

1998 : Création de la coopérative d’approvisionnement et de gestion des intrants agricoles (CAGIA)

26 octobre 1999 : Création de l’AIC par la fédération des unions des producteurs (FUPRO, actuel CNPC) et

l’association professionnelles des égreneurs du Bénin (APEB, actuel CNEC). L’AIC a pour mission de faciliter

les relations entre les acteurs de la filière et la concertation avec l’Etat, de définir, de gérer et d’assurer le suivi

de toutes les activités et fonctions relatives à la survie et à la bonne marche de la filière (recherche cotonnière,

formation et encadrement technique des producteurs, production et distribution des semences, réfection des

pistes, contrôle de la qualité du coton graine, le classement du coton fibre).

17 novembre 1999 : Prise du décret N° 99-357 du 17 novembre 1999 portant transfert au secteur privé de la

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Encadré 1 : Dates clés dans la libéralisation de la filière coton

responsabilité des consultations pour l’approvisionnement en intrants

23 juin 2000 : Décret N° 2000-294 portant suppression du monopole de commercialisation du coton graine par

la SONAPRA

Octobre 2000 : Création de la Centrale de Sécurisation des Paiements et de Recouvrement (CSPR)

2002 : adhésion du groupement professionnel des distributeurs d’intrants agricoles (GPDIA, Actuel CNIDIC) à

l’AIC

14 mars 2003 : Prise de l’arrêté interministériel N° 2003-016/MICPE/MAEP/MFE/DC/SG/DCCI fixant les

conditions d’importation et de distribution des intrants coton au Bénin

07 mai 2003 : Prise de l’arrêté interministériel N° 2003-022/MICPE/MAEP/MFE/DC/SG/DCCI portant

organisation en République du Bénin de la commercialisation du coton graine

15 Novembre 2004 : Prise de l’arrêté interministériel N° 2004-061/MICPE/MAEP/MFE/DC/SG/DCCI fixant

les conditions de commercialisation du coton graine au titre de la campagne transitoire 2004-2005 en

République du Bénin

Février 2005 : Prise du décret N° 2005-41 du 02 février 2005 portant homologation de l’accord cadre entre

l’Etat et l’interprofession de la filière coton.

18 Mai 2006 : Prise des décrets N° 2006-232, 233 et 234 portant respectivement définition du cadre

institutionnel de représentation d’égrenage de coton, des sociétés importatrices et distributrices d’intrants coton

et des sociétés d’égrenage de coton au sein de l’interprofession de la filière coton.

29 mai 2006 : Communication N° 066/MAEP/MIC/MJCRI-PPG/SP-C du conseil des ministres faisant le point

des sanctions applicables aux éventuels acteurs qui agiraient contrairement aux prescriptions de la loi.

Juin 2006 : Prise du décret 2006-290 réglementant la mise en place des intrants et la commercialisation du

coton graine au titre de la campagne 2006-2007.

Août 2006 : Installation des nouveaux organes de gestion de la filière

Jusqu’en 2010, le complexe organisationnel de la filière coton est composé de plusieurs acteurs reliés par des relations complexes. En effet le modèle tel que représenté par le graphique cache des relations encore plus complexes. Par exemple, la production et la distribution des semences certifiées impliquent au moins 6 acteurs : L’AIC signe un contrat avec le CRA-CF pour la production de la semence pré base, un deuxième contrat avec la DAGRI pour la production de la semence de base, un troisième contrat avec des producteurs sélectionnés pour la production des semences certifiées, un quatrième contrat avec la SONAPRA pour l’égrenage du coton à semences certifiées et un cinquième contrat avec le CNPC pour fournir les semences au CNPC. L’organisation de l’interprofession avec sa structure administrative (Secrétariat Permanent) est schématisée ci dessous.

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= Relation de régulation = Relation de conseil = Relation hiérarchique (ou de mandant) = Relation/contrat de service

Figure 1 : Organisation interprofession Coton Source : AIC, 2008

AIC : Association Interprofessionnelle de Coton (Secrétariat Permanent + Conseil d’administration formé de 23 membres (13 CNPC, 5 CNEC et 5 CNIDIC). Le bureau du CA de 11 membres est composé de 5 CNPC, 3 CNEC + 3 CNIDIC). Art. 9 de l’accord cadre : la filière ne peut comporter qu’une seule organisation interprofessionnelle. L’AIC constitue le support institutionnel (de concertation, de négociation et de suivi des accords interprofessionnels, de gestion des activités d’intérêt commun, des activités de service public, des instruments techniques juridiques et financiers créés par les familles processionnelles tels que la CSPR ), et l’instance représentative de la filière coton face à l’Etat, à ces démembrements et aux partenaires au développement.

AUTRES : manque à gagner résultant du déclassement à l’usine, mouille du coton, gap intrants résultant de la péréquation des prix des intrants au niveau national

ETAT

AIC

CNPC

CNEC

CIC

CSPR-GIE CNIDIC

CRA-CF

DICAF

CeRPA

DAGRI

SONAPRA

DPQC

DGTP

SAs

AUTRES

CPSFC

CIMC

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CeRPA : Centre Régional de Promotion agricole (Services statistiques et conseil agricole).

CIC : Commission Intrants Coton (sélection des distributeurs d’intrants, lancement de l’appel d’offre, mise en place des intrants, formation des producteurs sur l’utilisation des intrants).

CIMC : Cellule Interministérielle Coton pour l’unité et l’efficacité de l’action de l’Etat dans la filière (art 26 de l’accord cadre)

CNEC : Conseil National des Égreneurs de Coton (9 Égreneurs de coton avec 18 usines égrenages et une capacité totale de 586 000 tonnes dont SONAPRA 53%)

CNIDIC : Conseil National des Importateurs et Distributeurs d’Intrants Coton (12 importateurs et distributeurs d’intrants ; péréquation dans le sous-secteur intrant donnant lieu à un gap intrant payé par l’AIC)

CNPC : Conseil National des producteurs de coton (Composé de 15 membres représentant 10 CDPC eux-mêmes représentant 53 CCPC qui eux-mêmes représentent x groupements villageois de producteurs de coton et 325000 exploitants agricoles. Relation de services avec l’AIC : expression des besoins en intrants, statistiques, collecte du coton graine, gestion des marchés et évacuation du coton graine). Selon l’article 9 du décret N° 2006-234 du 18 mai 2006, le CNPC et ses démembrements départementaux et communaux (12 membres/commune) sont compétents pour représenter les producteurs au sein des diverses structures de l’interprofession et pour toutes les questions relevant de l’interprofession notamment la gestion des intrants, la fixation du prix d’achat du coton graine et la commercialisation primaire du coton graine.

CPSFC : Comité Paritaire de Suivi de la Filière Coton (pourquoi le SP/AIC et l’administrateur/CSPR en sont membres statutaires ? pourquoi un seul représentant des triturateurs et des sociétés industrielles textiles ?)

CRA-CF : Centre de recherches agricoles Coton et fibres (INRAB/MAEP), organe chargé de la recherche cotonnière (amélioration variétale et génétique, agronomie et malherbologie, protection phytosanitaire pour la production des semences pré base, lutte étagée ciblée).

CSPR-GIE : Centrale de Sécurisation des Paiements et de Recouvrement -Groupement d’Intérêt Économique (avec un comité de suivi de 23 membres et un comité de gestion de 7 membres composés de 3 CNPC, 2 CNEC et 2 CNIDIC ; le Président est un membre du CNEC !!!). Art 17 de l’accord cadre : gestion du crédit intrants consenti aux producteurs

DAGRI : Direction de l’Agriculture (Production de la semence de base « 00 » à la ferme semencière d’Alafiarou, Parakou) et leur livraison aux groupements de producteurs sélectionnés par l’AIC pour la production des semences certifiées.

DGTP : Direction Générale des Travaux Publics (entretien des pistes cotonnières)

DICAF : Direction du Conseil agricole et de la formation opérationnelle du MAEP

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DPQC : Direction de la Promotion de la Qualité et du Conditionnement (contrôle de la qualité et classement du coton graine : inspection des parcelles semencières, contrôle de la qualité des semences, supervision des activités de contrôle de la qualité de coton graine depuis le stade de la production jusqu’à celui de la commercialisation, contrôle de la qualité du coton graine au niveau des marchés primaires et des usines)

Sas : Sociétés d’Assurance (pour couvrir les risques d’incendie)

SONAPRA : Société Nationale de Promotion Agricole (égrenage, traitement et conditionnement des semences ; classement du coton fibre)

1.3.Rôles et Responsabilités des Acteurs dans les facteurs qui menacent le bon

fonctionnement du système d’approvisionnement des intrants au Bénin.

Les organisations de producteurs

La liberté d’organisation et d’association accordée aux citoyens béninois au début des années 90 a fortement contribuée à l'évolution du mouvement paysan du Bénin. Cette libération d'énergies et d'initiatives a été renforcée par la Lettre de politique de développement rural (LPDR) signée par le Gouvernement en 1991 et généralisant la création de groupements villageois (GV) et d'Unions sous-préfectorales de producteurs (USPP), dont certaines existaient déjà dans le Borgou avant cette période. Dans le processus de mise en place d’une structuration verticale, officielle et réglementaire des producteurs béninois, les Unions départementales de producteurs (UDP) ont été crée en 1994-1995, puis la Fédération des unions de producteurs du Bénin (FUPRO- Bénin) en 1995. La loi n° 61-27 du 10 aout 1961, modifiée par la loi n°63-8 du 26 juin 1963 et l’ordonnance n°61/PR/MDRC du 28 décembre 1966 constituent le socle de l’organisation des producteurs agricoles au Bénin. Le caractère obsolète de ces textes, l’insuffisance de ressources propres et le manque de formation des producteurs à la base constituent les principales contraintes au développement d’un mouvement coopératif dynamique et autonome. Les Organisation de Producteurs (OP) sont mieux organisées et mieux structurées dans les zones cotonnières où, jusqu'à un passé récent, elles disposaient de ressources financières relativement importantes, contrairement aux OP des zones non cotonnières. Mais la mauvaise gestion ayant conduit au déclin de la filière coton enlève aujourd’hui cette prédilection de mouvement organisé aux cotonculteurs avec l’avènement actuel des débuts de prise de conscience organisationnelle sur les filières riz et anacarde ainsi que chez des éleveurs de bovins.

Concernant spécifiquement les filières céréalières, on observe une dynamique d’organisation des producteurs de riz, depuis le niveau village jusqu’aux niveaux national, avec la création en 2006, du Conseil de Concertation des Riziculteurs du Bénin (CCR-B) avec une structure pyramidale (des groupements villageois de riziculteurs, des unions communales de riziculteurs dans toutes les communes du Bénin (au nombre de 77), six unions régionales de

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riziculteurs (Atacora-Donga ; Borgou-Alibori ; Atlanque-Littoral ; Mono-Couffo ; Ouémé-Plateau et Union des riziculteurs du Centre).)

En ce qui concerne les producteurs de maïs, ils ne disposent pas exclusivement d’une organisation comme décrite plus haut. Les producteurs sont pour la plupart insérés dans un système d’association culturale dans lequel le maïs est généralement première culture vivrière. Ainsi, ils ne trouvent pas l’intérêt exclusif de s’organiser en producteurs de vivriers. De plus, ils ne reçoivent pas un appui substantiel en approvisionnement en intrants vivriers. Les intrants utilisés pour la production de vivrier sont pour la plupart détournés de ceux destinés au Coton.

Cependant certains opérateurs privés œuvrant dans le domaine de la distribution d’intrants agricoles organisent autrement les producteurs sur le terrain. Le CSI à mis en place un programme d’appui aux producteurs de maïs dans le but de les pourvoir en intrants spécifique maïs selon leurs besoins. Dans ce schéma institutionnel, la SODEMA (Société de Développement du Maïs) a entrepris d’organiser les producteurs de maïs de certaines localités du Bénin. A ce titre, il a été mis en place, les UCOPROV et les FENAPROVIB respectivement Union Communal des Producteurs de Vivriers et Fédération National des Producteurs de Vivriers au Bénin. C’est à travers ce système que l’approvisionnement en intrants maïs se fait aux producteurs des localités ciblées par le projet. Il convient toutefois de préciser que les producteurs sont un maillon essentiel du système d’approvisionnement en intrants. Ils représentent les demandeurs d’intrants agricoles. De ce fait, ils se retrouvent à un bout de la chaine de distribution.

Le secteur privé

Généralement désigné sous le vocable de Société de Distribution d’Intrants (SDI), les opérateurs économiques sont surtout actifs dans l’importation et la distribution des intrants destinés au coton. Au nombre d’une dizaine tous basés à Cotonou, ils sont regroupés au sein du Conseil National des Importateurs Distributeurs d’Intrants Coton (CNIDIC). Ce sont les mêmes qui assurent l’importation des intrants non coton pour le compte des projets et ONG. Le CNIDIC est une structure très puissante, même si les voix sont souvent discordantes en son sein. Certains de ses membres sont actionnaires de la Centrale d’Achat des Intrants Agricoles (CAI). Comme importateurs d’intrants agricoles intervenant sensiblement dans la distribution de certains intrants vivriers, on peut citer le CSI ; la SONAPRA, DEFIS, la SOGECOM ; SEBA’3D ; AGRITEC SA ; TROPICASEM Sarl ; Ets Accueil Paysan, Benin Semences ; Ets Mon secret.

L’Etat

Sur une trentaine de Départements ministériels composant le gouvernement du Bénin, neuf (9) sont, à un titre ou à un autre, concernés par les questions relatives à l’approvisionnement en intrants, mais c’est le Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (MAEP) qui occupe bien évidemment une place centrale au sein de ce dispositif. Le cadre institutionnel du MAEP est en pleine restructuration, mais selon de nombreux partenaires à commencer par les organisations des producteurs, il manque de lisibilité et risque, dans sa configuration actuelle

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de conduire à des chevauchements et des conflits de compétences et/ou d’intérêts entre certaines de ses structures. Au niveau déconcentré, le MAEP est représenté par les Centres Régionaux pour la Promotion Agricole (CeRPA) au nombre de six (6) et les Centres Communaux pour la Promotion Agricole (CeCPA) au nombre de soixante dix sept (77). Les CeRPA ont fait suite aux CARDER dont le champ d’intervention couvrait l’ensemble du secteur rural mais qui de fait s’étaient centrés sur la promotion des cultures de rente, principalement celle du coton. Les CeRPA sont organisés en directions dont celles de la promotion des filières et de la sécurité alimentaire et celle de la réglementation et du contrôle. Au niveau communal, les CeRPA sont représentés par les CeCPA, relayés par des équipes pluridisciplinaires au niveau des arrondissements.

L’Office National d’Appui à la Sécurité Alimentaire (ONASA) est un établissement à caractère social, doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière. L’office a été créé par décret N°272, du 25 Septembre 1992 ; ses statuts ont été modifiés par décret N°96-452 du 17 Octobre 1996. Dans le cadre de sa collaboration avec le PUASA, l’ONASA procède à la vente « cash » d’engrais et de produits de conservation dans ses boutiques témoins présentes dans les 77 communes du pays.

La Centrale d’Approvisionnement en Intrants (CAI) a été créée en 2009 ; elle a pour missions, l’importation et la distribution des intrants agricoles. Elle est une structure entièrement étatique. La CAI ne dispose pas de monopole pour l’importation ou la distribution des intrants. En cas d’appels d’offre, la société se retrouve en concurrence avec les opérateurs privés, dont certains sont ses actionnaires.

Nombre de projets et/ou programmes travaillent dans la mise en place d’un mécanisme meilleur pour l’approvisionnement des intrants vivriers. On peut citer le PUASA, Le PPMA, le PADYP …

Les banques et les IMF

Les banques et IMF représentent des institutions majeures dans le développement du système d’approvisionnement en intrants. Ils constituent en effet, une charnière sans laquelle le producteur ne peut avoir accès aux intrants.

Le secteur bancaire béninois compte une douzaine de banques commerciales. L’entrée dans le capital de CAI, le refinancement par la BRS de certaines institutions de micro finance tout comme la gestion de fonds de garantie destinés à soutenir l’approvisionnement en intrants sont des signes encourageants quant à la participation des banques commerciales (généralement très frileuses) au financement de l’agriculture.

De toutes les institutions de micro finance intervenant au Bénin, la Fédération des Caisses d’Epargne et de Crédit Agricole Mutuelle du Bénin (FECECAM) est celle qui est la plus présente en milieu rural et qui participe véritablement au financement de l’agriculture. Créée en 1993, elle est actuellement présente dans toutes les communes. En septembre 2009 la FECECAM disposait de 151 points de service et comptait 587.000 sociétaires. A la même date, le montant des dépôts collectés s’élevait à 37.000.000.000 FCFA et l’encours du crédit

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était de 24.000.000.000 FCFA. La FECECAM a signé des protocoles d’accord avec de nombreux projets et ONG qui y ont placé des lignes de crédit ou des fonds de garantie. Ces protocoles d’accord peuvent impliquer des banques commerciales.

En plus des IMF professionnelles, des ONG à volet micro finance participent au financement en milieu rural. Les projets installés par celles-ci dans les zones défavorisées soutiennent les initiatives à la base en apportant des moyens financiers aux groupes à faibles revenus et ne remplissant pas les conditions d’accès au crédit des principales institutions de micro finance.

Les institutions de recherche

La recherche constitue aussi un élément important de la chaine de distribution d’intrants agricoles. Ils représentent l’institution innovatrice des paquets technologiques visant à améliorer le niveau de productivité. La mise en place des semences améliorées, et le suivi des producteurs semenciers chargé de multiplier le produit constituent une charge majeure de ces institutions de recherche. Le Système National de Recherche Agricole (SNRA) du Bénin comprend des institutions nationales, régionales et internationales. A travers les partenariats entre les diverses institutions de recherche, des variétés nouvelles de maïs et autres vivriers sont mis en place pour améliorer le niveau de productivité des cultures. Aussi ces structures sont elles en charge de multiplier et de mettre à disposition des producteurs un certain nombre d’intrants ou de paquets technologiques.

L’Institut National des Recherches Agricole du Bénin (INRAB) est un institut public à caractère scientifique et technique, doté de la personnalité civile et de l’autonomie financière. L’INRAB assure la coordination du SNRA. Avec l’appui technique et institutionnel des institutions régionales et internationales (IFDC, ADRAO, CIRAD…) l’INRAB en concertation avec la DAGRI et la DPQC produit les semences pré-bases, les testent et les vulgarisent. Le tableau I fait le point des différents acteurs inscrits dans le processus de l’approvisionnement et de la distribution des intrants au Bénin.

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Tableau I : Rôle des acteurs du système d’approvisionnement en intrants

ACTEURS INSTITUTIONS RÔLES

OBSERVATIONS

Etat CAI, CeRPA, CeCPA, PUASA, PPMA, AIC,

PADYP, PPMA

-Sélection des SDI pour approvisionner les producteurs

/saison -Distribution des intrants

-Recouvrement des crédits

- L’Etat fait une subvention de près de 40% sur les intrants coton.

- Aucune subvention substantielle ne se faisait sur les intrants vivriers avant les crises de 2008 avec l’avènement de

PUASA . Secteur privé (importants)

SDI (CSI, CAI, SEBA’3D,

SONAPRA etc.), CNIDIC

-Importation et distribution des intrants

Près de 80% des SDI priorisent les intrants coton

Institution de recherche

INRAB, CBRST, ADRAO, IFDC

-Mise en place des semences Les prérogatives des services de l’Etat (CRA-CF et SPVCP) sont

limitées aux questions relatives à la détermination de la nature, la

composition, la qualité, le conditionnement et le marquage des

intrants.

Ils sont aujourd’hui peu impliqués dans le système (2 représentants sur 22 au CIC). Cependant, ils jouent un rôle majeur dans la mise en place des semences du maïs

Banques et IMF

FECECAM, CREP, CLCAM, BRS, ONGs ayant un volet Micro Finance

-Finance le crédit intrant IMF -Couvre certains SDI pour l’importation en constituant une garantie

Ces institutions demeurent septiques au domaine agricole du fait de la nature aléatoire de l’activité

Producteurs -Groupement de producteurs (GV,

UCP) -OPA (ex CCR-B, FENAPAB etc.)

Producteurs individuels

-Point de la demande du niveau village au niveau région

Organisation de la demande et gestion des cautions solidaires.

- Inexistence d’organisations de producteurs de vivriers et/ou de

maïs - Essentiellement constitués par les

groupements de producteurs de maïs grain et de semences

Source : Synthèse documentaire ; août 2011

L’offre en intrants est le produit de systèmes d’approvisionnement. Un système d’approvisionnement est le produit des efforts de coordination entre divers acteurs impliqués dans une (ou des) filière(s) et son environnement. Pendant plus de deux décennies la coordination était assurée par l’Etat et la filière d’approvisionnement totalement intégrée dans celle de commercialisation des produits. Ceci avait quelques avantages pour les producteurs puisque le financement des intrants pouvait être facilement assuré et qu’une seule société d’Etat avait à prendre des décisions. Le désengagement de l’Etat a amené à une refonte des mécanismes de coordination afin de permettre de garantir le financement par les banques de l’approvisionnement en intrants.

Si la demande est le moteur de l’évolution d’un système d’approvisionnement, l’offre peut ne pas être capable de s’y adapter rapidement. Divers maillons faibles apparaissent le long d’une filière, dont un, le plus limitant, constituera le goulot d’étranglement majeur qui limitera l’offre. Ainsi les détaillants peuvent ne pas exister ou alors avoir des contraintes de liquidités très fortes. Les conditions d’accès aux marchés pour les distributeurs peuvent être loin de la concurrence et devenir si contraignantes et si risquées qu’elles incitent au désengagement de

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la plupart des opérateurs jusqu’à constitution d’un quasi-monopole de fait, ou au contraire ces conditions peuvent permettre le maintien artificiel de concurrents peu performants. Les divers coûts domestiques de commercialisation qui s’avèrent souvent anormalement élevés (taxations, dysfonctionnement dans les ports, frais et faux frais de transport, etc.) peuvent peser sur le prix de l’intrant rendu bord champ au point de le rendre peu attrayant pour bon nombre de producteurs. Enfin des fixations négociées d’un prix uniforme des intrants sur toute l’étendue du territoire et pour tous les distributeurs « concurrents » tendent à maintenir un prix élevé, en supprimant justement la concurrence. Le financement est un facteur contraignant tant pour les producteurs que pour les détaillants qui pourraient être capables de travailler dans ce secteur. Les institutions financières y compris les IMF sont souvent peu intéressées à travailler en milieu rural lointain et dans le secteur agricole à rotation lente du capital et haut risque. Les modalités de garantie des crédits tant pour les agriculteurs que pour les détaillants sont des thèmes récurrents et diverses solutions ont été testées : garanties financières, caution solidaire, caution externe d’un bailleur sur une partie d’un crédit.

1.4.Systèmes de distribution des intrants

Au Bénin, l’utilisation des semences améliorées est prédominante pour les cultures industrielles et maraîchères (IFDC, 2005). Très peu de filières céréalières sont organisées et bénéficient d’approvisionnement en intrants. Cette situation tient essentiellement à l’organisation des filières de cultures industrielles et la sensibilisation des maraîchers à l’utilisation de semences certifiées. Sur la base du dernier recensement agricole, moins de 4 % des superficies vivrières bénéficient de semences améliorées. Les producteurs agricoles s’approvisionnent soit à partir de leur récolte antérieure, soit par des achats de graines sur le marché ou par des dons de semences. On observe cependant une certaine diversité des variétés améliorées disponibles sur certaines cultures vivrières. Mais cette relative diversité est cependant limitée au maïs (5 principales variétés). (Floquet et al, 2005)

Les engrais minéraux sont majoritairement utilisés sur le coton et l’intensité de leur utilisation sur cette culture est relativement élevée (en moyenne 194 kg de produits/ha, soit 134 kg de NPKSB et 60 kg d’urée). Par conséquent, il existe une forte corrélation entre la consommation nationale d’engrais (75 000 t à 100 000 t selon les années) et sa distribution géographique d’une part et l’évolution des surfaces cotonnières, d’autre part. Cette dominance de la fertilisation sur la culture du coton au Bénin tient, en grande partie, de l’intérêt que le gouvernement accorde à cette filière du fait de son importance économique. Cet intérêt se reflète dans les efforts d’organisation de la filière qui intègre l’approvisionnement en intrants agricoles et la commercialisation du coton-graine dans un système incluant un mécanisme de financement de ces deux fonctions et un service d’encadrement. Par ailleurs, depuis 2003, l’engrais destiné à la culture du coton bénéficie d’une exonération des droits et taxes d’entrée sur le territoire béninois. Environs 40% de subventions est faite sur les intrants coton entrant au Bénin.

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L’utilisation des engrais dans les systèmes vivriers est très limitée bien que l’urée soit très appréciée des paysans pour son effet spectaculaire. L’absence de sources de financement et de crédit et la taxation des engrais qui ne sont pas destinés au coton semblent être des obstacles majeurs à leur utilisation sur les cultures vivrières. Par conséquent, le marché d’approvisionnement des engrais destinés aux vivrières offre la plus grande potentialité de développement au Bénin. Toutefois, ce développement est difficile à réaliser en raison notamment de la faible orientation commerciale et de la productivité des cultures vivrières.

Face à la demande alimentaire croissante, la faible utilisation d’engrais sur les vivriers pose avec acuité le problème de la durabilité de la fertilité des sols et celui de ses conséquences à court, moyen et long termes sur l’environnement. Ces préoccupations sont amplifiées par l’importance économique des pertes de production dues aux parasites et aux maladies.

Système de distribution des semences

La commercialisation des semences vivrières se limite principalement au maïs, au riz, au manioc, au niébé, à l’arachide et au sésame. Il s’agit de semences vivrières exclusivement non hybrides qui sont beaucoup plus adaptées au développement du marché informel. Les rendements obtenus par les paysans sur les cultures vivrières sont cependant faibles. A l’image des cultures industrielles, la source d’approvisionnement des semences vivrières améliorées est actuellement exclusivement nationale. L’INRAB assure la sélection des semences souches, qui sont multipliées en semences pré-base dans la ferme semencière de la DAGRI. Après contrôle par la DPQC, ces semences de pré-base sont confiées aux opérateurs semenciers privés (producteurs agricoles individuels et coopératives) pour multiplication en semences améliorées. La distribution des semences certifiées constitue le maillon le plus faible de la chaîne d’approvisionnement. Drion et al. (2004) ont montré en 2004 que ce schéma mis en place par l’INRAB est fortement confronté à des difficultés et n’a pas pu être mis en œuvre fidèlement. L’INRAB fournit de la semence de pré base mais a du aussi commencer à produire de la semence de base du fait que plusieurs fermes semencières de la Direction de l’Agriculture (DAGRI) n’assurent plus ces prestations. Il n’y a pas non plus de procédure pour programmer les semences de base et pré base en fonction de prévisions de production de semences certifiées. Le système suivant représente le mode d’approvisionnement des producteurs en semences.

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Figure 2 : Distribution des semences au Bénin

Source : Synthèse documentaire, août 2011

La commercialisation des semences vivrières se limite principalement au maïs, au riz, au manioc, au niébé, à l’arachide et au sésame. Il s’agit de semences vivrières exclusivement non hybrides qui sont beaucoup plus adaptées au développement du marché informel. Les rendements obtenus par les paysans sur les cultures vivrières sont cependant faibles. A l’image des cultures industrielles, la source d’approvisionnement des semences vivrières améliorées est actuellement exclusivement nationale. L’INRAB assure la sélection des semences souches, qui sont multipliées en semences de base dans la ferme semencière de la DAGRI. Après contrôle par la DPQC, ces semences de base sont confiées aux opérateurs semenciers privés (producteurs agricoles individuels et coopératives) pour multiplication en semences améliorées. La distribution des semences certifiées constitue le maillon le plus faible de la chaîne d’approvisionnement. Drion et al. (2004) ont montré en 2004 que ce schéma mis en place par l’INRAB est fortement confronté à des difficultés et n’a pas pu être mis en œuvre fidèlement. L’INRAB fournit de la semence de pré base mais a du aussi

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commencer à produire de la semence de base du fait que plusieurs fermes semencières de la Direction de l’Agriculture (DAGRI) n’assurent plus ces prestations. Il n’y a pas non plus de procédure pour programmer les semences de base et pré base en fonction de prévisions de production de semences certifiées.

Parlant de prix des semences vivriers en général, les prix de vente des semences vivrières sont stables depuis 2008 et se présentent comme rapportés dans le tableau II

Tableau II : Prix des semences de quelques spéculations vivrières

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Système d’approvisionnement en intrants et produits phytosanitaires

Le marché des engrais au Bénin est un marché segmenté et de petite taille dominé par le coton. Il est caractérisé par la grande prédominance des engrais destinés à la culture du coton (96 %) et dont la consommation varie selon les années de 70 000 t à 90 000 t, toutes formules confondues. En effet, les systèmes en vigueur de passation des marchés et de garantie des paiements qui y sont afférents, permettent très peu d’étendre l’expression des besoins en engrais à d’autres cultures que celle du coton. Néanmoins, chaque année, entre 1 500 t et 2 000 t d’engrais destinés à la culture du maïs sont commandés par le canal des appels d’offres coton. Les quantités ainsi commandées correspondent seulement à la fertilisation de 15 000 ha de maïs sur les 700 000 ha cultivés au Bénin, soit environ 2,1 % des surfaces cultivées. Tenant compte du niveau très faible des importations d’engrais pour la production vivrière, certains producteurs détournent l’engrais destiné à la production du coton vers la production

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vivrière afin de pouvoir couvrir les besoins en nutriments de leurs plants. Le système d’importations de l’engrais vers le Bénin est relativement standard. Mais le mode d’approvisionnement des producteurs en engrais varient significativement d’un système à un autre. Le graphe suivant fait une synthèse du système d’approvisionnement en intrants. Il met en exergue les différents acteurs et leurs rôles respectifs.

Figure 3 : Système d’approvisionnement en engrais et produits phytosanitaires

Source : Synthèse documentaire, août 2011

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*Sélection du SDI

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PRODUCTEURS *Demande de produits

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Afin de promouvoir d’avantage l’accessibilité et la disponibilité de ces intrants les actions suivantes sont à envisager : appui aux structures de recherche pour la mise à jour des formulations en termes de

fertilisation, de traitements phytosanitaires et même de stockage ; évaluation des effets et impacts des intrants sur l’environnement ; identification et mise en œuvre de dispositions fiscales incitatives, clarification du cadre réglementaire, exploitation du cadre légal sous-régional ; mise à disposition de la nomenclature agrée aux plans national, sous régional, régional

et international ; promotion de la professionnalisation des distributeurs à travers la formation et la

structuration de ceux-ci ; amélioration de l’accès des producteurs enclavés aux intrants de production ; valorisation de l’information / communication pourrait constituer pour les producteurs

nationaux un outil puissant en vue d’obtenir ces intrants à un meilleur rapport qualité /prix.

L’analyse des filières céréalières et des circuits actuels d’approvisionnement en intrants permet de faire quelques constats:

- Il y a de réelles possibilités de gains de productivité et les paysans sont très réceptifs à toute mesure incitative permettant de faciliter l’acquisition des intrants

- Il existe une volonté politique de privatiser la distribution des intrants mais les difficultés pratiques de mise en œuvre sont importantes en raison notamment des intérêts en jeu, ce qui nécessitera une approche prudente et progressive

- L’intervention des organismes publics de commercialisation des produits vivriers comme l’ONASA entraine souvent des perturbations du marché et contribue plus à déstabiliser le producteur qui est souvent contraint de brader sa récolte

- On note une augmentation sensible des prix des produits agricoles (en particulier le riz et le maïs) entre la récolte et la période de soudure ainsi qu’une différence de prix entre différents marchés au même moment (différentiel des prix)

- Une dynamique d’organisation des producteurs de riz est en cours ; il faudra l’accompagner et encourager la CCRB à s’ouvrir aux autres céréales comme le maïs.

- Le Bénin dispose d’un réseau d’IMF dynamiques et disposant de ressources financières importantes, prêtes à investir en milieu rural.

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24

2.2 Défis posés

Le tableau III fait la synthèse des différents défis et fait le lien avec les orientations stratégiques et les options possibles.

Tableau III : Défis posés

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25

Défis Orientations stratégiques Options possibles Etude de cas de référence

Mise en place d’un mécanisme institutionnel régissant la distribution d’intrants vivriers

Définir un cadre organisationnel et réglementaire adapté à la distribution des intrants spécifiques aux vivriers

- Identification des mécanismes de renforcement des capacités de négociations des OPA pour un auto approvisionnement.

- Identification des stratégies d’amélioration du dispositif centralisé et/ou intégré existant.

- Cas de l’experience de « faso jigi » en

matiere d’approvissionnement en intrants céréales au Mali.

- Examen des différents instruments règlementaires et institutionnels de distribution d’intrants au Bénin (leçons et apprentissages institutionnels).

Réduction des coûts de transaction liés à l’atomisation de la demande pour une distribution efficace des intrants vivriers.

Renforcement des capacités des différents acteurs en construction de liens d’affaires Mise en œuvre des modèles qui garantissent l’optimisation des commandes groupées et offres groupées d’intrants.

- Warrantage (Contrat unité industriel – OPA et Banques/IMF)

- Modèles de structuration de la demande en intrants.

- Expériences warrantage de Zogbodomé et des OPA de la sous région (Niger et Burkina)

- Expériences des OPA de KEROU - Expériences des OPA Coton. - Cas du PUASA - Réseau de producteur de semences de

vivriers. Amélioration des mécanismes actuels d’accès aux intrants.

Construction de mécanismes qui garantissent une meilleure accessibilité aux intrants spécifiques vivriers.

- Warrantage (Contrat unité industriel – OPA et Banques/IMF)

- Modèle crédit intrants - Modèle Achat au

comptant - Modèles boutiques

d’intrants

- Cas de l’experience de « faso jigi » - Cas du PUASA - Réseau de producteurs de semences de

vivriers. - Cas de boutiques intrants de riz et

produits maraîchers (partenariat ONASA-PUASA)

- Partenariat AGRITECH -SA

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permettra de mettre proposer des orientations le cadre du renforcement institutionnel des organisations paysannes notamment les maïsiculteurs.

Axe 2 : Renforcement des capacités des différents acteurs en construction de liens d’affaires

A ce jour, au Bénin, le maïs reste la céréale la plus consommée, loin devant le riz et le sorgho. Son importance pour la sécurité alimentaire n’est donc plus à démontrer. De ce fait, il fait partie des 13 filières retenues par le PSRSA à promouvoir pour assurer la sécurité alimentaire et la croissance économique. En dépit des conditions favorables dont jouit cette culture, force est de constater que la production de maïs connaît une évolution en dents de scie qui fait fluctuer le solde vivrier de ce produit dans des proportions parfois inquiétantes. A cela, faudrait-il ajouter d’importantes pertes post-récoltes (oscillant entre 30 et 40%) et une mauvaise organisation des acteurs.

Bien que non structurée, à l’instar des autres filières, la filière maïs existe de fait au Bénin, grâce aux efforts déployés par de nombreux projets et programmes au niveau de la production. Les organisations professionnelles propres à la filière maïs sont surtout constituées par les Groupements de producteurs de maïs grain et de semences de maïs.

A cet effet, il serait judicieux de travailler dans le sens du renforcement des capacités des différents acteurs pour un accès plus directe aux intrants par un processus d’offre et de demande groupées.

Axe 3 : Construction de mécanismes qui garantissent une meilleure accessibilité aux intrants spécifiques vivriers

Plusieurs mécanismes ont été expérimentés aussi bien au Bénin que dans la sous région en ce qui concerne la distribution d’intrants. Il y a eu des mécanismes d’achat groupés, des modèles de type centralisés et autres. Cet axe stratégique permettra d’analyser tous ces différents modèles dans leurs globalités et dans l’environnement du marché actuel des intrants vivriers.

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4. OPTIONS POSSIBLES

Le tableau III a présenté les options possibles en faisant la relation avec chaque défi. Nous présenterons dans ce chapitre de façon sommaire les diverses options et puis en ferons une analyse sommaire.

4.1. Mécanismes contrats filières.

Selon ce scénario, les OP et le secteur privé partageraient l’actionnariat d’une entreprise privée de stockage/transformation du mais ou de grandes sociétés d’élevage de volailles. Les OP signeraient des contrats exclusifs de commercialisation avec cette ou ces entreprises. Parce qu’elles sont actionnaires, leurs membres respecteraient ces contrats, et ne vendraient pas le maïs à d’autres acheteurs. Fort de cette ‘fidélité’, l’entreprise industrielle, fournirait alors les intrants (semences améliorées et engrais) aux OP à crédit. Elle récupèrerait à la commercialisation.

Figure 6 : Mécanisme contrat filière

Source : Rapport sur les mécanismes novateurs d’approvisionnement en intrants, PUASA, 2011

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C’est un mécanisme qui est intellectuellement intéressant mais dont l’opérationnalité dépendra de la part détenue par l’OP dans le capital de l’UI et de la manière dont cette participation a été réalisée. Si la participation de l’OP est purement symbolique et formelle (à l’image des 5% de participation des producteurs dans le capital de la CAI payés par l’Etat à l’insu des intéressés), il faut s’attendre à ce que ce soit les relations de clientèle qui prévalent, les producteurs ne se sentant nullement concernés par l’avenir de l’UI. Au mieux ils lui fourniront assez de produits pour rembourser les crédits intrants reçus et chercheront de meilleures opportunités pour le reste de la production. Si les producteurs sont majoritaires dans le capital de l’usine ou s’ils détiennent une minorité de blocage, ils pourraient faire valoir leurs intérêts de fournisseurs de matière première et mettre en danger la viabilité de l’usine par leurs exigences démesurées sur les contrats d’achats des intrants et de livraison des produits agricoles. De manière pratique se pose également le problème de la constitution de l’apport de l’OP au capital de l’UI et celui de la capacité d’une organisation de producteurs agricoles en cours de structuration de s’impliquer réellement dans la gestion d’une entreprise industrielle.

On peut également se poser la question concernant la garantie que pourra offrir l’UI au fournisseur d’intrants pour obtenir les intrants à crédit ou de sa capacité de les payer au comptant et de faire crédit aux producteurs. Dans le cas fort probable où l’UI ne disposerait pas de ressources financières, quelle garantie pourra-t-elle présenter à une institution financière pour obtenir les fonds nécessaires ?

Enfin, si les opérateurs privés ne rejettent pas un partage du capital avec l’Etat, ils sont en général beaucoup plus réservés pour ne pas dire hostiles concernant une association avec les producteurs qu’ils jugent peu fiables et plutôt « encombrants ». Pour leur part, les représentants des producteurs rencontrés par la mission sur le terrain et au cours de la réunion de restitution ont observé un certain mutisme concernant leur participation éventuelle au capital d’une unité industrielle.

Les organisations des producteurs de maïs du Bénin sont en cours de structuration, avec l’appui de partenaires comme l’Union Européenne, mais beaucoup de chemin reste encore à faire en matière de vie associative, de gestion de l’information, et d’organisation de la production, incluant l’approvisionnement en intrants et la commercialisation. Ces activités relèvent du « champ naturel » d’action de leurs membres qui les ont jusqu’ici conduites individuellement. Le premier défi pour les OP est d’amener leurs membres à mutualiser leurs énergies et leurs moyens. Par ailleurs, le métier d’industriel a ses propres exigences en même temps qu’il demande des aptitudes et des compétences particulières. On ne s’improvise pas industriel et l’on ne se transforme de paysan en capitaine d’industrie par génération spontanée, du jour au lendemain. La mission estime qu’il faut donc laisser le temps au temps et adopter une approche pragmatique et réaliste. Au stade actuel de la structuration et de la maturation des organisations des producteurs des céréales du Bénin, ce schéma de participation des OP au capital d’une unité industrielle à coté d’un opérateur privé présente peu de chance de constituer une alternative sérieuse et durable pour l’approvisionnement en intrants. La mission estime qu’il faut laisser chacun faire ce qu’il sait le mieux faire et formaliser par des contrats les relations entre les différents acteurs de la filière.

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4.2.Mécanisme mettant en relation un distributeur d’intrants, un industriel et une OP

Le mécanisme suivant peut aussi être appliqué au Bénin pour la distribution des intrants agricoles au niveau des maïsiculteurs.

Figure 7 : Mécanisme UI, OP, SDI

Source : Rapport sur les mécanismes novateurs d’approvisionnement en intrants, PUASA, 2011

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Crédit

Entreprise Industrielle

O.P.

Producteurs

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Dans la mise en œuvre du mécanisme, c’est la capacité des différentes parties prenantes à respecter leurs engagements qui sera déterminante. Le respect des clauses du contrat de fournitures d’intrants par l’opérateur privé, notamment par rapport à la qualité et aux délais de livraison. Le contrat doit être très clair sur ces questions; concernant plus particulièrement la qualité des intrants, il faudra prévoir la possibilité de recourir à un système de contrôle indépendant, accessible pour les producteurs, Respect des clauses du contrat de livraison des produits et de remboursement des crédits par les producteurs, respect des clauses du contrat d’achat des produits et de fourniture des intrants (quantités, qualité, prix, délais) par l’industriel.

Sur ces deux questions, il est important que les contrats soient équilibrés et conçus dans une approche gagnant-gagnant. Il convient également que l’industriel mette en place une stratégie de fidélisation de ses relations avec les producteurs. Il faudra en effet aller au-delà des relations purement commerciales classiques d’achat et de vente pour créer des relations de confiance, en s’inspirant des méthodes utilisées par les femmes commerçantes de céréales (petits crédits de dépannage, courses en ville pour acheter des médicaments, transport d’un membre de la famille malade…). A cet effet, le choix des agents chargés de l’appui-conseil devra être opéré avec une grande attention car ce sont eux qui pourront créer ces relations de proximité et de confiance avec les producteurs.

4.3.Warrantage

Ce mécanisme concerne surtout les produits agricoles qui ne subissent pas de transformation à travers des unités industrielles et qui ne relèvent pas de filières organisées offrant la possibilité d’intégration verticale.

Les institutions financières et les distributeurs d’intrants sont très réticents à intervenir dans les filières céréalières non structurées. En effet, il s’agit en général d’une production atomisée et sujette aux aléas climatiques. L’atomisation de la production et le faible montant des crédits augmentent le nombre de dossiers et donc les coûts de gestion du portefeuille. Les aléas climatiques et autres calamités naturelles augmentent quant à elles les risques d’impayés.

L’objectif final du fonds de garantie est donc de sécuriser les institutions financières (Banques commerciales et IMF) et les distributeurs d’intrants. Il doit permettre aux organisations de producteurs de regrouper leurs demandes et de passer leurs commandes collectives d’intrants au bon moment, auprès du distributeur de leur choix. Ils pourront ainsi disposer d’intrants de qualité, à un prix loyal et marchand, en temps opportun. Le fonds de garantie est une solution préférable à la ligne de crédit car : (i) les OP ont tendance à ne pas rembourser les crédits d’une ligne de crédit (argent « froid »), (ii) les IMF sont peu responsabilisées et (iii) les lignes de crédit peuvent représenter une source d’inflation. De plus, contrairement à la ligne de crédit, le fonds de garantie permet à l’IMF de financer deux à trois fois le montant placé en garantie (effet levier). Le fonds de garantie peut également être placé sur un compte à terme, ce qui permet d’obtenir des intérêts créditeurs. Par ailleurs et selon les modalités du contrat,

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une partie des intérêts reçus par l’institution financière (banque commerciale ou IMF) peuvent servir à réalimenter le fonds.

Le fonds de garantie sera placé soit dans une banque commerciale qui refinancera des IMF soit directement auprès des IMF si celles-ci ont des capacités financières suffisantes.

La mise en place d’un fonds de garantie ne dispense cependant pas les banques ou les IMF d’analyser les risques liés aux demandes de crédits devant faire l’objet d’une attention particulière. Un protocole d’accord sera signé entre l’IMF retenue et le promoteur du fonds de garantie. Le mécanisme basé sur le fonds de garantie et le warrantage se présente schématiquement comme suit:

Figure 8 : Warrantage

Source : Données enquêtes, août 2011

La mise en œuvre d’une opération de warrantage nécessite l’intervention de plusieurs partenaires dont il est essentiel de définir clairement les rôles et responsabilités.

4.4.Boutiques intrants

Le mécanisme de boutiques d’intrants est basé sur l’achat à la demande des intrants agricoles. Le producteur s’approvisionne en intrants selon ses besoins et quand il le désire. Il s’agit en effet d’installer des boutiques d’intrants dans les zones de productions et de permettre aux producteurs d’avoir accès aux intrants vivriers. Ce mécanisme peut se résumé comme suit :

Fonds de  Garantie Warrantage

F.d.G. IMF

OPCommerçant  céréales

Groupements

Producteurs

Warrantage

DistributeurD’intrants

Flux d’intrantsFlux financiersFlux de maïs

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Figure 9 : Mécanisme Boutiques intrants

Source : Analyse d’informations, août 2011

Ce mécanisme se fonde entièrement sur la loi du marché : l’offre et la demande d’un bien. En tenant compte de la théorie économique sus élucidée, la mise en place de ce mécanisme passe nécessairement par une libéralisation de la filière des intrants. C’est uniquement cet acte qui installera une concurrence relativement loyale dans la filière pour le bien être et la grande opportunité de choix des producteurs (consommateurs). Cependant, une réforme doit être faite dans le domaine du contrôle et du test des types d’intrants importés. Une structure consensuelle constituée des représentants de tous les acteurs du système doit se mettre en place afin de réguler l’approvisionnement des produits et aussi bien leurs conditions de stockage que de distribution. Aussi devrait-on maintenir la condition de disposer d’agréments pour l’importation des produits.

Boutiques d’intrants

Producteurs

Achat/Vente

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5. OPTIONS EXAMINÉES À BASE D’ÉTUDES DE CAS

Dans le but d’apprécier les diverses expériences réalisées au Bénin dans le domaine de la distribution des intrants vivriers, certains systèmes d’approvisionnement en intrants ont été analysés.

5.1.Mécanisme PUASA

Figure 10 : Mécanisme PUASA

Source : Enquête terrain, août 2011

Le mécanisme mis en place par le PUASA puise sa source dans celui mis en place pour l’approvisionnement en intrants coton. Il est relativement simplifié afin de mettre en exergue la prédominance des structures de l’Etat. L’Etat lance un avis d’appel d’offre pour fourniture des intrants. La SDI retenue après l’ouverture de l’offre importe et met les intrants à disposition de l’Etat par le biais premier de la Centrale d’Achat des Intrants Agricoles (CAI). L’Etat à son tour organise la distribution des intrants.

Une partie des intrants (environs 75%) est mise à la disposition de l’ONASA pour être vendue dans les boutiques témoins et que les gros producteurs sont directement servis par le PUASA. Les engrais mis en place sont subventionnés à 40% et les semences sont gratuites. Les intrants sont fournis aussi bien aux producteurs individuels qu’à des groupes solidaires de cinq (5) personnes. Ils sont fournis aussi bien à des gros producteurs auxquels 25% des intrants sont

UGP / PUASA

CeRPA

CeCPA (TSPV & CPV)

GROS PRODUCTEURS

ETAT SDI

Flux de la demande et flux financiers Flux de l’offre et de l’appui technique

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destinés, qu’aux petits producteurs disposant de parcelles de moins de 10 hectares (75% des stocks).

L'évaluation et la validation des besoins; l’information et la sensibilisation des producteurs sont de la responsabilité des CeCPA ou des sous-secteurs agricoles. Les intrants sont livrés dans les magasins des CeCPA où les producteurs viennent s’approvisionner sur présentation de bons de sortie délivrés par le Responsable Communal de la Production Agricole (RCPA).

Les producteurs peuvent acquérir les intrants au comptant ou à crédit après versement d’un acompte de 25% du montant.

Dans les deux cas un contrat est signé; dans le premier cas pour usage effectif sur les cultures retenues, et dans le second cas avec précision du délai, du mode de remboursement et des quantités de produit à livrer (si remboursement en nature). Les possibilités de poursuite judiciaire en cas de non respect des clauses sont mentionnées dans le contrat.

A la fin de la campagne, la récupération en espèces se fait quelquefois par les CPV et les fonds récupérés sont reversés dans un compte du trésor ouvert à cet effet. La récupération en nature se fait par l'ONASA.

Le PUASA a élaboré un « Guide de distribution des intrants aux producteurs agricoles » pour préciser et détailler les procédures décrites plus haut. Le guide fait en particulier ressortir des considérations d’ordre administratif liées aux procédures et aux soucis de traçabilité. (bons de livraison, bons d’enlèvement, reçus, etc…)

Une analyse sommaire du mécanisme fait ressortir le rôle prépondérant des services déconcentrés et des agents du MAEP (CeRPA et CeCPA, RCPA, CPV) ainsi que la faible intervention des organisations faitières des producteurs de céréales (riz et maïs) qui ne sont même pas mentionnées dans le guide et dans le mécanisme de distribution. Il convient aussi de noter que dans biens des cas, les organisations faitières des producteurs n’existent pratiquement pas. Le caractère « opération d’urgence » explique certainement une telle omission dans le mécanisme PUASA qui cependant, draine actuellement plus de 90% des intrants non coton mis à la disposition des producteurs de riz et de maïs. De même la question du genre et l’accès équilibré aux intrants n’est pas abordée de manière explicite dans le guide du PUASA.

Aussi faut-il remarquer que le mécanisme ne prend pas non plus en compte la question de la distribution de proximité et la satisfaction de la demande diffuse émanant de centaines voir des milliers de petits producteurs, qui ne disposent pas toujours des ressources financières nécessaires pour acheter un sac d’engrais ou plus et qui souhaitent acheter de petites quantités au détail. Il est par ailleurs à noter que les unités industrielles sont absentes du mécanisme PUASA.

L’autre question que soulève le mécanisme PUASA concerne la place faite aux « gros producteurs », en fait de gros opérateurs économiques privés ayant pour certains d’entre eux fait fortune dans la filière coton aujourd’hui en difficultés et qui se voient réserver 25% des stocks d’intrants (subventionnés à 40% pour les engrais et distribués gratuitement pour les

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semences). Il s’agit d’une décision des autorités béninoises visant à juguler rapidement la crise alimentaire à partir de la production réalisée à la fois par les petits et les gros producteurs.

5.2.Mécanisme SODEMA

Figure 11 : Mécanisme SODEMA

Source : Enquête terrain, août 2011

Dans le but de faire la promotion de la culture de maïs et de contribuer à la mise à disposition des intrants vivriers au Bénin, la CSI a initiée le projet SODEMA. L’objectif de ce mécanisme est d’approvisionner les producteurs de mais en intrants spécifiques. En Effet, il s’agit de mettre en place un système de crédit intrants au niveau des producteurs de maïs de certaines localités du Bénin et de leurs permettre de disposer pour chaque campagne de production des intrants spécifiques dont ils ont besoin pour la bonne conduite de leurs activités. A la fin de la production, les intrants devraient être remboursés en nature. Le contrat initial stipule qu’il s’agira de convertir le crédit intrants en nombre de sacs de maïs à récupérer par la structure. Le maïs devrait être récupérer et stocker dans des magasins pour soit être exporter soit être offert sur le marché. Cette conversion se fait dès la réception des intrants par les producteurs. La zone d’intervention du projet est Alibori (Communes de Kandi, Banikoara et Malanville), Borgou (Commune de Nikki, de Kalalé et e N’Dali), Zou (Communes de Zakpota, Ouinhi et Zangnanado). Ces zones ont été choisis parce qu’ils semblent les plus grandes zones de production de maïs.

SODEMA

FENAPROVIB

UCOPROV

PRODUCTEURS

CSI

Flux de la demande et flux financiers Flux de l’offre

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Dans cet objectif, la mise en place d’organisations de producteurs a été initiée par le promoteur du projet pour sécuriser son investissement. C’est ainsi que les Unions Communales de producteurs de vivriers ont été mis en place puis la fédération national des producteurs de vivriers du Bénin. Les producteurs n’ont donc pas eu le besoin de se mettre en association pour ce faire. Ces associations ont été suscités et mises en place par la volonté du promoteur avec l’accord des producteurs qui d’ailleurs ont tous signés les différents procès verbaux de création.

La demande est faite par les populations à la base et remonte progressivement jusqu’à la FENAPROVIB qui fait le point de la demande. Cette demande est ensuite transmise à la SODEMA qui prend contact avec les fournisseurs d’intrants par le biais de la CSI pour acquérir les intrants nécessaires à la production. Ces intrants sont ensuite redistribués aux producteurs par le même chemin que la demande. Ensuite, à la fin de la récolte, la SODEMA doit entrer dans ses fonds en nature.

Il convient de noter qu’aucun suivi technique de la production n’est réalisé par la SODEMA pour se rassurer de l’effectivité de l’utilisation des intrants par le producteur et de la production par ricochet.

Ce système présente beaucoup de failles. Dans un premier temps, la liste exhaustive des producteurs demandeurs d’intrants n’est pas mise à disposition de la SODEMA pour un suivi rigoureux. Mieux, les différentes superficies annoncées par les producteurs ne sont pas vérifiées. Ensuite, la production n’est pas suivie techniquement. Ce qui implique que le producteur peut suivre l’itinéraire technique qu’il désire sans y être contraint. Cet état de choses peut affecter significativement le niveau de productivité et de fait avoir un impact sérieux sur la solvabilité du producteur.

En conclusion, lors de la récolte seulement 0.91% des prévisions ont été atteints. Moins de 1% des producteurs ont payé le promoteur. Toutes les tentatives mis en place pour recouvrer les fonds restent jusque là vaines et sans issus réels. La SODEMA devrait donc recourir à la voie pénale.

5.3.L’expérience vente groupée du maïs

Des producteurs de Kérou, lassés des retards dans le paiement du coton qui désorganisent totalement la trésorerie de l’exploitation et du ménage, se sont concentrés sur la production de maïs et ont fondé l’Union Communale des Producteurs de Vivriers de la Commune de Kérou. L’initiative a démarré en 2005. 183 producteurs se sont inscrits pour emblaver 540 ha. Les initiateurs ont parcouru le Bénin pour acheter des semences certifiées et ont sollicité leur distributeur pour avoir accès à des engrais à crédit (84 tonnes). La Direction Générale du CeRPA a apporté sa caution morale. Le système est basé sur la vente groupée de la récolte avec recherche de preneurs intéressés par des gros volumes. En parallèle, les producteurs se surveillent au sein de groupes de 10 producteurs pour éviter que des opportunistes n’aillent

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vendre individuellement leur récolte. Pour l’instant, l’Union est confrontée aux problèmes d’organisation de l’égrenage, du conditionnement et du stockage temporaire de gros volumes de grains. Pour ce qui est des contacts avec des preneurs intéressés par de tels volumes, le groupe semble avoir bien progressé et affirme disposer d’engagements substantiels et fiables. Il restera toutefois à fiabiliser de tels débouchés à travers des mécanismes appropriés de formalisation.

Un système de prélèvement sur les recettes est prévu pour financer l’union, le CeCPA et le CeRPA et la Mairie. La Mairie a le souci de garantir la sécurité alimentaire de la commune et de ne pas voir sortir toute la production de la commune. Le système est structuré par la collecte et la vente sur la base de laquelle les distributeurs peuvent se faire rembourser en bloc au moment des paiements des vivriers. Ce système mis en place par les producteurs eux même au cours de années 2005 a perduré un moment jusqu’à 2008 mais n’a pas pu subsister car il y avait une certaine difficulté à vendre le maïs de façon groupée et permettre le recouvrement des frais d’intrants. De plus, les contrats de production de grands tonnages ont sensiblement baissé.

Par ailleurs il faut préciser que ce système atteignant substantiellement ces objectifs. Mais un problème se posait toujours au niveau de la vente groupée de maïs et du recouvrement des frais. Les statistiques obtenus au cours des enquêtes semi structurés montrent que généralement le taux de recouvrement maximum tourne autour de 78%.

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vente du maïs via UCPCV

stockage central & vente groupée sur contrats de gros

tonnages

appuis du CeCPA, du CeRPA et de la mairie financés sur le 1 sac

sur 11

commande de semences certifiées

engrais maïs vendu à crédit

producteurs maïs Kérou

1 sac sur 11 pour fonctions critiques

caution du DG CeRPA

achat des semences au comptant

remboursement du crédit au paiement du produit par les

acheteurs

commande de sacs de jute, égreneuses

UCPCV Kérou

fournisseurs - firmes produisant engrais et

phytosanitaires

flux d'argent

flux de produits

flux d'informations

flux de prestations

fournisseurs d'intrants

distributeurs d'intrants

producteurs

acheteurs de vivriers

producteurs de semences, vulgarisateurs

banques

Sécurisation des paiements

Légende:

crédit bancaire

achat par des grossistes

contrats sur gros tonnages

appui conseil technologies

Distributeur d'intrant

producteurs de semences

intrants

Distributeurs et distributeurs-importateurs

Figure 12 : Mécanisme de la vente groupée du maïs mis en place à Kérou

Source : FIDESPRA, 2005

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Le système de vente groupée de maïs ressemble exactement au modèle de la SODEMA. La seule différence est que le modèle de vente groupée se basent sur les institutions et organisations de producteurs existantes incluse dans le système de production du Coton. Cette situation facilite l’accès aux intrants et apporte relativement de la crédibilité à l’activité. De plus, les producteurs reçoivent un appui technique des CeCPA.

Les systèmes de distribution d’intrants vivriers se résument actuellement en ces trois différents mécanismes décrits ci-dessus. Aujourd’hui le seul mécanisme ayant relativement eu du succès reste le mécanisme du PUASA et le Warrantage. Cependant, ils sont sujets à de nombreuses difficultés qui entravent une bonne distribution des intrants aux producteurs vivriers. Une analyse des mécanismes s’imposent.

5.4.Mécanisme de distribution des intrants coton au Bénin

Dans le cadre de la réforme de la filière coton au Bénin, le gouvernement a transféré au secteur privé par décret N° 99-537 du 17 novembre 1999, la responsabilité de l’organisation des consultations pour l’approvisionnement en intrants agricoles aux privés. Les principaux opérateurs privés concernés par la sous filière intrant sont : les producteurs de coton les importateurs et/ou distributeurs, les égreneurs de coton

L’organisation représentant les producteurs de coton était la FUPRO BENIN avec sa structure spécialisée qu’est la CAGIA BENIN. Elle est remplacée par le CNPC avec comme structure spécialisée la CIC (Commission Intrants Coton). L’organisation des importateurs et distributeurs était le GPDIA qui est remplacé par le CNIDIC (conseil national des importateurs et distributeurs des intrants coton). Celle des égreneurs était l’APEB et aujourd’hui représentée par le CNEC (conseil national des égreneurs de coton). Il revient à ces organisations de s’occuper de l’approvisionnement et de la distribution des intrants coton au Bénin après la prise du décret.

Les structures chargées de la sélection des distributeurs, de la fixation et de l’homologation des prix

Suite à la libéralisation de la sous filière intrant, les USPP de toutes les communes se sont organisées pour prendre en charge l’approvisionnement des intrants coton. A cet effet, sous la direction de la FUPRO/BENIN les 77 USPPS du Bénin ont créé en 1998 à Natitingou une coopérative d’approvisionnement et de gestion des intrants agricoles (CAGIA). Au sein de cette coopérative il est mis en place une commission et une sous commission chargées de conduire toutes les opérations d’importation, de distribution et de fixation du prix des intrants coton. Le schéma de distribution des intrants coton se présente comme l’indique la figure 11.

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Figure 13 : Mécanisme de distribution des intrants coton au Bénin

Source : FIDESPRA, 2005

CIC, CAI, FUPRO, Contrôle d’appel d’offre

Approvisionnement en intrants coton dans une zone attribuée (11 IDI)

Achat à crédit des intrants à l'IDI de la zone

- vente du coton à l'égreneur de la zone

Prélèvement d'une partie de la recette du

coton fibre

Sécurisation du recouvrementCSPR

crédit bancaire

contrats de recherche, production de semences et

vulgarisation(passés par AIC)

producteurs en GV egreneurs dans APEBDistributeurs et distributeurs-importateurs

flux d'argent

flux de produits

fournisseurs - firmes produisant engrais et

phytosanitaires

CIC- CAGIA contrôle appel

d'offres

flux d'informations

Allocation d'une partie de la recette en financement des

fonctions critiques

Paiement d'une partie de la recette en

remboursement du crédit

flux de prestations

cotonintrants

intrants

semences, technologies

fournisseurs d'intrants

distributeurs d'intrants

producteurs

égreneurs

producteurs de semences, vulgarisateurs

banques

Sécurisation des paiements

Légende:

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La Commission Intrants Coton (CIC)

Elle est responsable de la définition et de la mise en œuvre de l’organisation de l’approvisionnement et de la distribution des intrants coton. Elle fixe également les conditions de commercialisation desdits intrants et définit les procédures de sélection et d’évaluation des distributeurs. Elle est composée de

• (6) représentants des distributeurs • (4) représentants de égreneurs • (10) représentants des producteurs • (1) représentant du CRA-CF • (1) représentant du service protection des végétaux et contrôle phytosanitaire (SVPCP)

Les prérogatives des services de l’Etat (CRA-CF et SPVCP) sont limitées aux questions relatives à la détermination de la nature, la composition, la qualité, le conditionnement et le marquage des intrants.

La Sous Commission Intrants Coton

Elle est créée au sein de la commission intrants coton et est responsable de la mise en œuvre des procédures de sélection et d’évaluation des distributeurs. Elle s’occupe également de l’élaboration des cahiers de charge, de la sélection des distributeurs et de l’évaluation de leurs prestations. Ses travaux sont soumis à la validation de la commission intrants coton. Elle est composée uniquement de 27 producteurs, membres répartis par département comme suit : ALIBORI = 7 BORGOU = 4 ATACORA = 4 DONGA = 3, COLLINES = 3 ZOU = 3 COUFFO = 1 OUEME = 1 PLATEAU = 1 . Les représentants des ministères de l’agriculture et du commerce siègent sans voix délibérative.

o la commission d’homologation

C’est une commission de l’Etat chargée d’homologuer les prix négociés au sein de la commission intrants coton entre les producteurs et les distributeurs sélectionnés sur appel d’offre. Elle est chargée de proposer un projet de décret pour l’homologation des prix après vérification du respect des procédures et des lois en vigueurs en la matière. Ces prix sont annoncés en conseil des ministres

ACTIONS MENEES PAR LA CIC ET DIFFICULTÉS RENCONTREES

Toutes les missions énumérées ci-dessus sont effectuées par la Commission intrants Coton malgré les difficultés rencontrées : Après deux années de transition ou d’apprentissage au cours des quelles il a été question de régler certain préalables, la commission est entrée réellement en activité à partir de la compagne 2001-2002. Elle continue ses activités jusqu’à ce jour mais a connu des modifications dans sa composition. La vie de la commission peut se découper en trois périodes à savoir :

• 2001-2003 : période relativement calme avec pour seule difficulté le renchérissement du prix de cession des engrais de 190 F/KG Campagne 200-2001 sous la SONAPRA à

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205 F/Kg campagne 2001-2002 avec la CIC. Ce qui a provoqué un climat de suspicion des producteurs vis-à-vis de la structure en charge de la gestion de l’appel d’offres.

• 2004-2006 : période très délicate et de tous les maux pour la CIC, cette période marque le début de la dissidence après l’élimination de certains distributeurs dont les dossiers d’appel d’offres étaient incomplets.

• Et 2007 : réactualisation des textes réagissant la vie de cette structure suite aux décrets de réorganisation de la filière ;

Durant ces trois périodes les activités menées sont identiques et se résument ainsi qu’il suit :

• organisation des appels d’offre, • Sélection des IDI et attribution de communes, • Détermination et fixation des prix de cession, • Suivi de la mise en place des intrants, • Évaluation des consommations d’intrants par commune, par réseaux et par GV/GP.

LES PRINCIPES GENERAUX DE L’IMPORTATION ET DE LA DISTRIBUTION DES INTRANTS COTON AU BENIN

Les principes généraux de l’importation et de la distribution des intrants coton se présentent comme suit :

• L’approvisionnement du territoire national en intrants coton est assurée par le secteur privé ;

• L’approvisionnement est assuré par les importateurs privés sur la base d’un appel d’offre à concurrence ;

• Cet appel d’offre est organisé sur la base de la liste des intrants autorisés par le Gouvernement, liste publiée chaque année au mois de juillet ;

• Les intrants sont soumis à un contrôle de qualité effectué par les services compétents de l’Etat ;

• Un certificat de mise en consommation est délivré pour chaque produit avant toute utilisation au Bénin ;

• Il est utilisé une unicité des prix par produit sur tout le territoire national ; • Il est retenu chaque année un distributeur par commune ; • Les crédits intrants sont recouvrés à la source par la CSPR et versé aux distributeurs

en une seule fois au plus tard le 21 décembre de chaque année ; • Les égreneurs s’engagent solidairement à acheter toute la production des Producteurs.

DE LA NATURE ET DE LA QUALITE DES INTRANTS

La nature, la composition, la qualité, le conditionnement et le marquage des intrants fertilisants du coton à commercialiser sur le territoire national relèvent de la compétence du CRA-CF (Centre de Recherches Agricoles- Coton et Fibres). La nature, la composition, la qualité, le conditionnement et le marquage des pesticides coton à commercialiser sur le territoire du Bénin relèvent de la compétence exclusive du Comité National d’Agrément et de

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Contrôle des Produits Phytopharmaceutiques (CNAC). En ce qui concerne le contrôle de la qualité, il relève de la responsabilité du CRA-CF et du SPVCP (Service Protection des Végétaux et Contrôle et Phytosanitaire). Avant embarquement ou sortie des usines de fabrication, les intrants coton à distribuer au Bénin font l’objet d’un contrôle de la qualité commanditée par le CRA-CF et le SPVCP qui sont tous des services de l’Etat Avant leur mise en consommation au Bénin ces intrants sont également contrôlés à nouveau par le CRA-CF et le SPVCP pour le compte des producteurs. C’est à la réception des résultats de ces tests que les distributeurs sont autorisés à faire la mise en place. Au cas où le second contrôle et les contre analyses s’avéraient négatifs, les distributeurs devront reprendre tous les produits à leurs frais. Il faut noter que les frais de ces contrôles sont à la charge des distributeurs. La sous- commission des intrants coton chargée de sélection et d’évaluation des distributeurs sont investis de tous les pouvoirs pour inspecter, faire analyser les intrants et recommander au besoin à la commission intrants coton l’annulation d’un contrat de distribution

DU PRIX DE CESSION DES INTRANTS COTON Les prix de vente au comptant et à crédit des intrants coton sont fixés par la commission intrants coton (CIC) et homologué par la commission d’homologation des prix du gouvernement. Tous les intrants de même nature sont vendus au même prix sur tout le territoire national grâce à une péréquation qui est pratiquée par nature de produit et entre tous les produits. Cette péréquation permet de verser pour chaque distributeur un prix spécifique de remboursement de son crédit en tenant compte de l’éloignement de sa zone plus une marge bénéficière variant entre 1 et 5% de son chiffre d’affaire. Le différentiel entre ce prix spécifique et le prix unique national est versé ou perçu par chaque distributeur selon le cas, sur un fonds de compensation. Pour permettre une concurrence entre les distributeurs en vue d’obtenir les meilleurs prix de cession des intrants, chaque distributeur est appelé à indiquer ses prix CAF COTONOU et RENDUS GV pour chaque commune qu’il veut servir.

PROBLEMATIQUE DE LA GESTION DES INTRANTS PAR LES PRODUCTEURS DE COTON

Au nombre de ces dysfonctionnements qu’a connus la filière coton ces dernières années, figure la mauvaise gestion des crédits intrants qui a conduit les OP cotonnières à une situation de surendettement sans précédent. Le cumul des dettes vis-à-vis des seuls distributeurs d’intrants a atteint en 2003, sur l’ensemble du territoire national, la somme de six milliards (6.000.000.000) de francs CFA. Le volume du crédit qui devrait se situer autour de 35% de la valeur de la production de coton graine a souvent atteint des proportions largement supérieures (environ 65% au cours de la campagne 2006-2007) mettant ainsi à mal la gestion des flux financiers au sein de la filière.

En effet, comme l’indique le graphique ci-dessous, la valeur de la production de coton graine a fluctué passant d’environ 87 milliards (campagne 2001-2002) à moins de 35 milliards en 2005-2006 alors que la valeur du crédit intrants n’a varié que de 26 milliards à 20 milliards. En conséquence, le ratio du crédit intrants sur la valeur de la production est passé du simple au double (30% à 60%). Pour les engrais, les phénomènes suivants sont constatés :

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• surconsommation des engrais par rapport à la superficie emblavée • non respect des recommandations de la recherche (150 kg NPKSB et 50Kg Urée par

hectare), il existe une disproportionnalité pour les quantités consommées (100 kg NPKSB et 100 Kg Urée). La conséquence est qu’il a problème au niveau de la péréquation qui dégage un GAP.

Par contre, le phénomène contraire de sous dosage est observé pour les insecticides. La consommation n’est environ que de 60% des besoins nationaux avec la préférence pour certains insecticides dont ceux des quatre (4) premiers traitements (Endosulfan et Binaire acaricide). Le laser et /ou l’Avaunt étant refusé par les producteurs. Le ternaire et l’Aphicide ne sont parfois pas utilisés pour des raisons économiques.En conclusion ,la création de la CIC a permis aux acteurs que sont les producteurs d’acquérir des aptitudes, compréhensions et compétences dans l’organisation et la fourniture des intrants agricoles. Ils ont désormais la capacité de discuter avec les autres acteurs notamment les Importateurs Distributeurs d’Intrants.

5.5 L’expérience Faso Jigi du Mali

APPUI A UNE ORGANISATION DE PRODUCTEURS AU MALI POUR ACHETER DES ENGRAIS SUR LE MARCHE INTERNATIONAL Inconfortable avec le système d’appel d’offres centralisé et les prix qui ont été négociés à travers ce système par les offices de commercialisation nationaux, le projet MIR a décidé de soutenir Faso Jigi, une organisation paysanne basée à Ségou, Mali, pour l’achat des engrais directement sur le marché international. Faso Jigi est une organisation de producteurs créée en 1997 et qui compte environ 4500 membres. Les producteurs, liés à Faso Jigi, cultivent principalement le riz, le maïs, le sorgho et le millet. Le riz est cultivé le long du Niger, sur des terres irriguées. Faso Jigi s'est concentré premièrement sur la commercialisation ‘collective’ du riz et du maïs. Au cours des trois dernières années, l'organisation a été impliquée dans la fourniture des engrais pour le compte de leurs membres, c’est à dire en regroupant la demande, en achetant (au Mali) et en distribuant les engrais à leurs membres. Les producteurs payaient pour les engrais à l'avance (au comptant).

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46

Figure 14 : Organigramme faso jigi

Source : Document Aproca, 2009

Après une formation du personnel par le projet MIR sur la fourniture de l'engrais, les marchés internationaux et régionaux d'engrais, et les techniques de négociation, un accord a été signé entre le projet et le Faso Jigi pour appuyer l'organisation dans la fourniture des engrais - pendant une période complète. En février 2005, les premiers contacts ont été établis entre Faso Jigi et des fournisseurs (internationaux) (visites à Bamako, contacts téléphoniques). Le personnel du projet MIR a analysé les prix et tendances du marché ensemble avec le personnel de Faso Jigi en mars 2005. Les offres de divers fournisseurs ont été comparées, et des négociations avec les fournisseurs internationaux et – si possible – leurs représentants (par exemple les grossistes affiliés) à Bamako. Vers fin mars, les engrais (2000 tonnes d'urée, 600 tonnes de DAP, et 400 tonnes de NPK) ont été commandés. Des engrais ont été livrés aux producteurs en mai.

Les fournisseurs étaient payés vers fin juin. Le processus facilité a renforcé les compétences de Faso Jigi pour l’achat des engrais sur les marchés internationaux, la comparaison des prix et la négociation des prix avec les fournisseurs, et pour la gestion du financement. Il leur a permis d'éviter la fourniture des détaillants locaux non professionnels, d'expulser la

Conseil d’administrationformé de 10 représentants

des membres

5 089 paysannes et paysans

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Comité decommercialisation

Autrescomités

Secrétariat exécutif

3 comités d’orientation(Riz, céréales sèches,

échalotes)

Organigramme

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47

corruption, et d'établir des contacts avec les fournisseurs professionnels. Les prix de l'urée étaient au même niveau que ceux que le CMDT avait à payer pour l'urée l'année précédente, au moment où les prix avaient augmenté considérablement sur le marché mondial au cours de cette période. Par ailleurs, Faso Jigi a réussi à distribuer les engrais aux producteurs au moins un mois plus tôt que l’Office du Niger, qui fonctionnait également à travers un système d’offre.

Pour le projet MIR, le succès de Faso Jigi a démontré le potentiel de l’achat direct et décentralisé de l'engrais sur le marché mondial, et de sa compétitivité par rapport au système d’appel d’offres en vigueur. Le système d’appel d’offres prend du temps. Il prend au moins 6 mois entre le lancement de l'appel d’offres et la livraison des engrais. Les procédures bureaucratiques non transparentes procurent également des occasions de corruption. Finalement, les grands volumes demandés par les structures cotonnières en Afrique Occidentale induisent les fournisseurs internationaux à former des coalitions, ce qui réduit la concurrence. Il existe encore plein d’autres opportunités pour diminuer les prix des engrais.

L'épargne principale peut être réalisée sur des prix FOB, des coûts de financement, des taxes, des coûts de transport, et des marges du détaillant. Le prix FOB varie, souvent de manière significative (les variations annuelles peuvent être de +/- 30%). L’achat décentralisé de l'engrais stimulera les acheteurs à suivre de près les marchés et à négocier les prix à un moment où ils sont considérés relativement favorables (bien sûr, en prenant en compte les moyens et les coûts de stockage d’engrais). L’approvisionnement décentralisé en engrais prend moins de temps, ce qui renforce ajoute de la flexibilité par rapport à la date choisie pour les achats d'engrais. Aussi, les coûts de financement diminueront si le temps entre la commande et la livraison et le paiement des fournisseurs diminue. Le paiement en Euros peut également diminuer les coûts financiers. Les taxes peuvent être réduits - en particulier pour l'urée – afin de stimuler la consommation de l'engrais. Ceci exige du plaidoyer aux niveaux des décideurs politiques nationaux et internationaux (par exemple la CEDEAO). Les coûts de transport sont relativement élevés, puisqu’un grand nombre de camions retournent vides (par exemple 70% des camions, livrant des engrais de coton au Mali, retournent vides). Cette situation, partiellement due au monopole du CMDT pour le transport du coton, peut être améliorée. Finalement, les marges du détaillant sont artificiellement élevées, dans le système d’appel d’offres en particulier, car la majeure partie des travaux est menée à bien par les fournisseurs internationaux eux-mêmes. Le renforcement de la concurrence entre les détaillants, les marchands locaux d'intrants et les organisations de producteurs, capables d'acheter eux-mêmes des engrais (s'il y a lieu), améliorera l'efficacité dans la chaîne d'approvisionnement des engrais et réduira des coûts inutiles de transaction et placera artificiellement des marges. On estime que les augmentations de l'efficacité et la réduction des taxes pourraient amener l'épargne entre 20 à 30% du prix payé au total par les producteurs.

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48

Discussion d’apprentissage

Pour promouvoir une chaîne d'approvisionnement d'engrais décentralisée, les détaillants, et les marchands locaux d'intrants doivent renforcer leurs capacités, par exemple dans la gestion des affaires et (la gestion) financière et les rapports avec le client. Ainsi, les organisations de producteurs devront décider s'ils veulent s'engager directement dans l’achat d'engrais sur les marchés internationaux, ou s’ils peuvent mieux se limiter à mettre en commun la demande des producteurs, et acheter les engrais auprès des détaillants professionnels. Une plus forte concurrence entre les organisations de producteurs et les détaillants / marchands locaux d’intrants, améliorera – pour l'instant – probablement l'efficacité du système d'approvisionnement d'engrais. Cependant, plus les détaillants / marchands locaux d’intrants deviennent professionnels, plus il sera difficile pour les organisations de producteurs de rester dans les affaires de fourniture d'engrais (sauf s’ils se professionnalisent davantage). Les pays ouest - africains sont toujours tout à fait loin d'une telle situation. Pour l'instant, l'exemple de Faso Jigi sera employé pour inspirer les diverses parties prenantes impliquées dans la chaîne d'approvisionnement d'engrais au Mali et ailleurs pour réorienter les procédures d’achat et de distribution des engrais et pour développer des stratégies complémentaires en vue d’établir les compétences qui sont exigées pour aboutir à des systèmes efficaces (et décentralisés) d’approvisionnement d'intrants. Il est souligné qu'un tel changement ne se produise pas, sans un revirement dans la pensée et la vision au niveau des décideurs politiques. Derrière le succès de Faso Jigi est exposé l’idée que la décentralisation de la planification et de décision, et une participation directe et proactive des producteurs et des entrepreneurs – et de leurs organisations à la base – est bénéfique pour la croissance économique, un idée qui n’est pas encore partagé par tous les parties prenantes.

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6. M

6.1.M

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6.2.M

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Figure 16

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51

Dans chaque bassin de production, deux communes ont été tirés au hasard, soit environs 30% des communes de la région de production comme l’exigent les analyses quantitatives et qualitatives réalisées. Ensuite de façon aléatoire, les producteurs disponibles ont enquêtés. Cette enquête fut semi structurés, vu qu’il s’agit d’une analyse de perception des acteurs de la chaine de distribution des intrants du maïs. Des focus group ont été réalisés pour apprécier le comportement du groupe. Quinze (15) responsables de producteurs ont été rencontré par commune soit un total de 120 responsables de producteurs rencontrés. Le tableau V montre les communes visitées.

Tableau V : Communes visitées

Régions Commune visités

Vallée de Malanville Banikoara Mallanville

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Adjohoun

Région de la dépression Aplahoué

Allada

Plateau d’Abomey Djidja Ouinhi

Source : Enquête terrain, août 2011

Le traitement des données a été réalisé avec le tableau Excel et l’analyse des données a été faite grâce aux outils tels que l’analyse FFOM, et une analyse multi critère permettant d’analyser les diverses options. Certaines données quantitatives ont permis de faire ressortir sommairement des graphismes.

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7. R

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Figure 17Source : En

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7.2.M

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55

Tableau VI : Valeur de l’intrant rapporté à la valeur de la production

REGIONS (2008)

A Productions

(Tonnes)

B Valeurs

productions (en 1000 FCFA)

C Montants crédits intrants

(en 1000

FCFA)

C / B (%)

ATACORA DONGA

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43,77

BORGOU - ALIBORI

193 540 32 901 800 16 456 765

50,02

MONO - COUFFO

3 134 532 780 657 532 123,42

OUEME - PLATEAU

1 305 221 850 144 425 65,10

ZOU - COLLINES

20 664 3 512 880 2 833 642

80,66

BENIN 268 656 45 671 520 23 813 650

52,14

Source : AIC, 2008

Basée sur le principe de la caution solidaire en vigueur depuis plus de 30 ans, la gestion du crédit intrants est à la base des problèmes les plus sérieux que connaît la filière coton béninoise. Le taux moyen de récupération du crédit au niveau national qui est toujours supérieur à 95% donne l’impression d’un système qui fonctionne bien. Or, ce taux cache de grandes anomalies : certains producteurs paient plus du double de ce qu’ils doivent alors que d’autres ne paient rien parce qu’ils ont pris des intrants sans emblaver la moindre parcelle de coton. Afin de récupérer le maximum du crédit octroyé, la CSPR recourt parfois au principe de la solidarité au niveau communal. Cette forme de solidarité favorise la mauvaise gestion. Le tableau ci-après, basé sur la campagne agricole 2007-2008 montre les aberrations auxquelles conduit le système. L’analyse de ce tableau montre que rapporté à la valeur de la production, le montant du crédit intrants dans les départements du Centre et du Sud est en moyenne 75% plus élevé que celui des départements du Nord malgré que ceux-ci consomment en plus des engrais et des insecticides, beaucoup d’herbicides. Cela montre l’ampleur des détournements d’intrants qui se produisent dans ces régions. Une analyse plus fine montrera que dans chacune de ces régions, il existe une grande variation de situations d’une commune à l’autre et d’un village à l’autre.

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56

7.3.Analyse Multi critère des options

L’analyse multi critère obtenu à partir des diverses enquêtes du terrain permettront d’analyser les options. Le tableau suivant fait la synthèse de l’analyse multi critère.

Tableau VII : Analyse Multicritère

Viabilité

Compatibilité au genre

Efficience de l’option

Boutique intrants ++ +++ +++

Warrantage ++ ++ ++

Mécanisme PUASA revu + ++ ++

FASO JIGI +++ +++ +++

+ : Faible ++ : Moyennement +++ : Très Source : Enquête terrain, août 2011

L’analyse Multicritère basée sur la viabilité, la compatibilité au genre et l’efficience de l’option pour sa réalisabilité sur le terrain a permis de caractériser les options et de pouvoir à partir de l’analyse des acteurs proposer un modèle relativement convenable. Le mécanisme du PUASA revu est un mécanisme très prisé par les divers acteurs, notamment les producteurs. Ceci est du fait des subventions réalisées par l’Etat sur les intrants et du type de crédit qui est réalisé sur l’achat des intrants. A vrai dire, ce mode permet au producteur de disposer de l’intrant à un prix subventionné soit un prix faible. En plus du fait que les intrants soient mis à disposition à des prix compétitif, les producteurs bénéficient d’un suivi technique assez rapproché de la part des services déconcentrés de l’Etat. Tous ces avantages font que les producteurs supposent que ce mécanisme est meilleur. Le producteur au besoin peut aussi aller s’approvisionner au comptant en prenant la quantité d’engrais dont il a besoin sur son exploitation. Cependant, ce mécanisme souffre de la non mise à disposition dans le temps des intrants, ce qui retarde un peu leur utilisation et pourrait porter un coup à la production. Le warrantage reste aussi un mécanisme efficient à cause du niveau de création des liens d’affaires qu’il suscite et de la grande option crédit qu’il offre. Il est très bien compatible avec le genre ne faisant aucune distinction entre les hommes et les femmes et leurs niveaux de productivité fortement variable. Il offre les mêmes niveaux de chances.

Les boutiques intrants sont un mécanisme très efficient. Cela s’explique par la possibilité qu’a le producteur de pouvoir disposer au besoin de la quantité et de la qualité d’intrants dont il aurait besoin sur son exploitation. La demande dans ce schéma peut ne pas être groupée et être émiettée. Seule l’offre est groupée et avec une déconcentration des boutiques intrants, les producteurs sont capables de disposer de ces intrants à bonne date. Cependant, la contrainte majeure observée par les producteurs dans ce mécanisme fortement compatible au genre est la

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capacité du producteur à disposer de ressources financières pour opérer ces achats au début de la saison sans un crédit.

Le mécanisme Faso jigi est une combinaison du dynamisme privé et de l’organisation des producteurs dans le secteur pour définir leurs besoins (demande) et être capable d’aller s’approvisionner directement chez les fournisseurs ou de tisser d’autres liens d’affaire permettant la mise à disposition dans les délais des intrants vivriers. Ce mécanisme nécessite des aptitudes de négociation et de d’expression de la demande pour ce faire. Ces diverses capacités ne sont évidentes chez les producteurs. De plus, il y a la maitrise des outils de gestion du stick et de tenue de compte. Toutefois, ce mécanisme tel présenté est très efficient et bien viable.

7.4.Proposition de plan d’action

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Objectifs Résultats Action Responsabilités Groupe Cibles

Axe 1 : Définir un cadre organisationnel et réglementaire adapté à la distribution des intrants spécifiques aux vivriers

OS1 : Doter le Bénin d’un cadre institutionnel réglementant l’offre et la demande en intrants vivriers

R1-1 : Un cadre juridique explicitant les règles d’importation des intrants vivriers est défini

Elaborer un document de propositions de lois

MAEP Producteurs, MAEP, CeCPA, CeRPA

O.S.2 : Renforcement de l’interprofession de la filière Maïs : Structuration de chaque maillon de la chaîne, Elaboration des textes, Organisation de l’AG constitutive et mise à disposition des ressources humaines qualifiées.

Des texte et lois sont mis en place pour renforcer l’interprofession de la filière maïs

Proposer des lois et textes Faire du lobbying pour validation des lois

MAEP CeRPA, CeCPA, ONGs, IMF, PTF, Producteurs

O.S.3 : Organiser les producteurs de maïs en OPA

R2-1 Un groupement de maïsiculteurs est mis en place dans chaque région

Mettre en place les OPA vivrier et les doter de textes réglementaires

MAEP, FUPRO, Producteurs

CeRPA, CeCPA, ONGs, IMF, PTF, Producteurs

0.S.4 : Impliquer les OPA dans le processus afin de minimiser les retards dans l’approvisionnement

Les producteurs sont impliqués dans le processus de sélection du SDI

Insérer au moins deux représentants de producteurs dans la commission intrants viviriers

FUPRO, Producteurs

Producteurs, Etats

Axe 2 : Renforcement des capacités des différents acteurs en construction de liens d’affaires

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Objectifs Résultats Action Responsabilités Groupe Cibles

O.S.5 : Former les différents acteurs en matière de stratégie de construction de liens d’affaire (évaluation de la demande d’engrais, et spécification du champ pour choix des semences)

Les acteurs sont formés en matière de construction de liens d’affaires

Formation sur la thématique Prendre l’exemple des ESOP pour la production du riz Formation sur les techniques d’évaluation de la demande en intrants

MAEP ; FUPRO, PTF

Producteurs, SDI

O.S.6 : Impliquer les agents spécialisés du CeCPA pour le suivi des itinéraires techniques

Les agents techniques du CeCPA sont impliqués dans la gestion technique de l’approche filière maïs

Doter les agents de moyens de suivi des maïsiculteurs

MAEP, PTF CeCPA, CeRPA

Axe 3 : Construction de mécanismes qui garantissent une meilleure accessibilité aux intrants spécifiques vivriers

O.S. 7. Renforcement des capacités techniques et organisationnelles des structures publiques et privés impliquées dans la production et la certification des semences

Les acteurs sont formés à la production de semences

Formation des semenciers MAEP, PTF Producteurs, Etat

O.S.8. Mise en place et/ou renforcer les points de distribution de semences par communes ;

Les points de distribution de semences sont multipliés et régulièrement approvisionnés

Cartographie des multiplicateurs de semences. Formation continue des semenciers Approvisionnement des points de vente

MAEP Producteurs

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8. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

L’étude sur les options institutionnelles et pratiques pour améliorer l’accès des producteurs de maïs aux intrants agricoles de qualité à un prix abordable a permis de faire une analyse de la situation actuelle de la distribution des intrants et d’identifier les maillons constituant des goulots d’étranglements pour un meilleur approvisionnement des producteurs de vivriers en intrants. Il convient en premier lieu de préciser que le secteur de la distribution des intrants est généralement caractérisé par une monopolisation de l’offre du fait que le marché ne soit pas libéralisé. Les réglementations existantes dans le domaine ne sont principalement liées qu’à la filière coton. Le cadre réglementaire de fourniture et de distribution des intrants vivriers n’existe pas. Par conséquent, les statistiques montrent qu’il existe un problème de recouvrement du crédit intrant pour la filière coton et qu’un détournement des intrants coton vers la production de vivrier est fait par les producteurs. Par ailleurs, les producteurs de vivriers sont peu organisés pour faire une demande groupée bien que le besoin en intrants du maïs est majeur et quasi indispensable pour améliorer le niveau de productivité de la terre. La demande en intrants vivriers est émiettée.

Aussi l’étude nous a telle permis de proposer des options possibles pour améliorer ce faible niveau de distribution des intrants vivriers et surtout des intrants maïs d’une part puis de tester la faisabilité des options d’autre part. Il ressort donc de ces analyses que l’option la plus adaptée pour pourvoir à la demande en intrants pour la production de maïs est une option métissée mettant en relation aussi bien les privées que les organisateurs de producteurs dans un partenariat bénéfique.

Institutionnellement, la première étape de ce mécanisme est la lutte pour la libéralisation de la filière d’approvisionnement en intrants tout en conservant le rôle régulateur et contrôleur de l’Etat. Ensuite, il s’agira de renforcer les capacités des producteurs pour les doter en capacité d’évaluation de leurs demande puis en disposition pouvant les aider à mener à bon terme des négociations viables au nom de tous les producteurs. Ces deux éléments sont majeurs car le mécanisme proposé est métissé et intègre le système de vente des intrants au comptant et le système faso jigi amenant les producteurs à s’organiser et à négocier l’approvisionnement et la distribution des intrants sans intermédiaire. Le schéma suivant explique les niveaux de relations dans le mécanisme proposé suite à diverse analyses.

Ici, les producteurs sont formés par l’Etat et disposent d’une organisation sérieuse et de capacité de négociation qui leur permet d’opérer des choix au sein des SDI avec lequel ils peuvent directement négocier l’approvisionnement en intrants. Ces derniers peuvent aussi mettre en place une organisation institutionnel à la base (tontine tous les 5jours de marché pour les femmes par exemples) qui leurs permettent soit de disposer de ressources financières pour avoir accès aux intrants soit de se faire du crédit.

Les boutiques intrants sont donc des institutions où l’on peut s’approvisionner au comptant ou à crédit. Tout ceci avec un système de suivi technique mis en place par l’Etat.

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Figure 20 : Mécanisme novateur recommandé

En ce qui concerne les semences, l’étude de Drion et al. (2004) recommande la mise en place d’un système de reconnaissance formelle des producteurs de semences qui seraient capables de conduire le processus de production de semences certifiées, d’élaborer un plan d’entreprise en fonction d’une demande en semences évaluées et de développer une stratégie de commercialisation. Ces producteurs feraient une déclaration d’activités au niveau du CeRPA afin de permettre un suivi de la production.

ETAT (DAGRI,C eRPA etc..)

-Libéralisation de la filière -Régulation des importations -Renforcement des capacités d’achat/vente des contractants -Quantification des besoins -Suivi technique des producteurs

PRIVE

-Importation des intrants nécessaire -Etablissement des relations avec les producteurs

BOUTIQUES INTRANTS Ou

POSTE DE VENTE D’INTRANTS

-Entreprises libérales ou aussi bien les producteurs et les privés peuvent avoir des actions/parts -Commercialisation d’intrants au comptant et/ou à crédit

PRODUCTEURS

-Organisation des producteurs -Demande organisée et groupée -Négociation avec les privées -Définition de stratégies institutionnelles pour accès aux intrants

Mécanismes institutionnels à la base - Négociation directe avec privé - Partenariat Privé-Producteur - Tontine - Warantage - Crédit IMF etc.

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Nous préconisons que l’initiative vienne des producteurs semenciers eux-mêmes, et particulièrement de ceux qui veulent se professionnaliser dans cette activité, et qu’ils élaborent le cahier de charges auquel chaque adhérent doit souscrire pour intégrer un groupement professionnel ou une association professionnelle des producteurs de semences. Plutôt que d’attendre de l’administration des appuis en matière de commercialisation qui ne relèvent plus des compétences des CeRPA, ou de se référer à des OP qui ont d’autres priorités, l’association professionnelle pourra sur ses ressources propres développer des stratégies de coordination, de commercialisation et de marketing autonomes. Elle pourra négocier avec les banques des types de financement adaptés, se doter de matériel de conditionnement mobile ou inciter un investisseur privé à se lancer dans cette activité et faire du marketing. En matière de certification, chaque adhérent devra prendre des engagements et l’association exerce un premier niveau de contrôle de qualité. Le contrôle de l’administration s’exerce alors à la discrétion de celle-ci et selon son propre rythme. Il consiste à approuver ex ante les procédures adoptées par l’association et ex post à en vérifier le respect au niveau des membres. Une grille de sanctions serait adoptée et connue de tous par avance. En tout état de cause, l’exercice des activités de production et de distribution de semences par l’Association des professionnels de la semence ne devrait pas être conditionné par la mise en place des dispositions administratives de vérification et de contrôle.

Pour pouvoir assurer la promotion de nouvelles variétés, les producteurs semenciers et leur association ont besoin d’une information plus complète et systématique sur chaque variété prête à être diffusée : ses caractéristiques, ses domaines de recommandation sous forme d’une fiche d’identité des variétés. Des présentations synoptiques seront largement diffusées pour permettre aux producteurs et leurs OP de passer des commandes aux semenciers ou à leur association. Le CeRPA joue un rôle dans la vulgarisation de ces informations mais l’association devrait également jouer un rôle moteur dans la diffusion, car c’est elle qui a un intérêt à ce que la demande augmente. Installation de parcelles de démonstration, animations visualisées dans les « banques de céréales » avec posters, sur les foires et marchés, émissions radio, journées d’information jusqu’au niveau arrondissement etc., tous les media peuvent être sollicités.

Somme toutes, pour mettre à disposition les intrants vivriers au maïsiculteurs il faut : (i) Libéraliser le mécanisme actuel d’approvisionnement en intrants (secteur d’importation ns et de distribution d’intrants ; (ii) Renforcer les capacités des producteurs à négocier les relations d’affaires qui offrent des possibilités optimales de choix à l’instar du modèle Faso jigi, (iii) Mettre en place des systèmes d’accès métissés (Boutique d’intrants, warrantage, tontine intrants, et autres organisations.

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REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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- CAT/LISA, 2005. Phasage des activités et stratégies de mise en œuvre opérationnelle du Volet « Accès aux intrants agricoles ». Natitingou, LISA

- Crawford E., Jayne T.S. et V. Kelly, 2005. Alternative Approaches for Promoting Fertilizer Use in Africa, with Particular References to the Role of Fertilizer Subsidies. East Lansing, Michigan State University.

- FIDESPRA, 2005, Proposition pour un système durable d’approvisionnement en intrants des producteurs agricoles autres que le coton. Rapport final

- Giovannucci D., Varangis P. et D. Larson, 1998. Warehouse Receipts : Facilitating Credit and Commodity Markets. Markets and Agroenterprises. http://lnweb18.worldbank.org/ESSD/

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- IFDC, 2005. Factors affecting fertilizer supply in Africa. Paper prepared for the World Bank.

- IFDC, 2005-b. Developing Agricultural Input Markets in Nigeria (DAIMINA). End of Project Report submitted to USAID. Muscle Shoals, Alabama. Muscle Shoals, Alabama, IFDC.

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- IFDC, 2005-d. Vers un cadre régional réglementant l’homologation des produits phytosanitaires en Afrique de l’Ouest. Fiche d’information du projet MIR 003- 2005. Lomé, IFDC (www.afamin.org) et (www.mistowa.org)

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- PUASA, 2011, Etude pour la mise en place d’un mécanisme novateur d’accès aux intrants agricoles et d’entreprises industrielles dans les bassins, Rapport final définitif. Cotonou, Bénin

- Drion P. Albert T., 2004 Analyse socio économique dus système de distribution des intrants mis en place par l’INRAB, Rapport de recherche.

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ANNEXES

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Liste des personnes rencontrées

Liste des personnes rencontrées

N° PRENOMS ET NOM STRUCTURE

1 Bonnaventure KOUAKANOU AIC

2 Antonin ALAVO PADER

3 Alphonse YEHOUENOU PUASA

4 Guillaume HOUNSSOUVE PUASA

5 Thirbuce KOUTON AMAB

6 Imorou SALLEY CNIDIC

7 Mathias AHOUNOU IFDC

8 Bruno OUEDRAOGO Prjet MIR/ IFDC

9 Grégroire HOUNGNIBO IFDC

10 Bruno LOKOSSOU CSPR

11 Alain SOGLO PACOGE

12 Claude KPOMASSE SODEMA/CSI

13 Raymond NOUDAHIKPON SOGICOM

14 Albert ZINSOU SEBA ‘3D

15 Anato juste CeRPA Ouémé

Liste des producteurs

N° Prénoms et Noms Fonction Provenance Contacts

16 N’Serme N’Nattan Gérant UCP Cobly 97839462

17 Tchanate Marie Membre GF/ Tapoga

18 Ilisaou Adidjatou Productrice Datori 64879587

19 Yantekoua Kiniri Trésorier UCP Tapoga 96211892

20 Konbetto Alfred Secrétaire GF Tapoga 94443607

21 Monta Limbime Mathieu Producteur Tokibi 94199398

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22 Essoun Arnaud CPV Cobly 97798929

23 Douté Marc Pr.UCP Tokobi 95973280

24 Sambieni Pascal IDI Cobly 96161373

25 Sanwekoya Emilienne Pte GF Sini

26 Tchetekoua Suzane Productrice Nanagade

27 Sanhongou Pascal Producteur Namoutchoga 97352438

28 Salifou Producteur Cobly

29 Kombetto Denise Producteur Cobly

30 Doute Mathieu Producteur Yangou 64556304

31 Ado Houénoumadji Pt UCP Kaiteme 96167198

32 Hoanou Eda Ernest SG UCP Hontonou 97172169

33 Eda Kodjo Producteur Houétan 97521445

34 Kakpovi Odette Productrice Aplahoué 93895485

35 Kohoundo Germain Trésorier UCP Aplahoué 97559941

36 Agbon Pascal TSPV Aplahoué 95810875

37 Anato Kocouvi Gérant UCP Azové 96989651

38 Assouma Mouatilkoi S UCP Djougou 97729145

39 Biao Moussa Pdt UCP Barei 97595040

40 Behika Kossi UCP Djakpingou 96501427

41 Saha Aziz S. GVPC Mone 96457781

42 Soumanou Boucou Producteur Foumbéa 97290058

42 Atayoti Aimé SG GVPC Angara 97828250

43 Okyo Soulé SG UCP Djougou 96260354

44 Salifou Gomina Trésorier Bellefoungoun 97093094

45 Todan Jonas TSPV Djougou 97138946

46 Isssaka Issa CVPC Secretaire Tebou 96383513

47 Akabossi Wétchilé Secretaire Angara 67171755

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48 Koudaka Bonaventure RSFMD Journaliste 97744735

49 Bourajoui Benjamin Rprt SDI Banikoara 93774763

50 Orou Adiza UCPM Banikoara 95912417

51 Sabi Bari baké Producteur Fgo 93202378

52 Guere Orou Ganni Producteur Goumori

53 Kora Koto Producteur Gnambonou 64219379

54 Gan Orou Goui Producteur Soroko 66500362

55 Fassinou Désiré TSPV Banikoara 97606929

56 Agban Issac Animateur Procoton Banikoara 95347516

57 Sanni Guerra Toi Producteur Fgo 93102585

58 Orou anwodé UCP Banikoara 66391024

59 Bio Didjani SG UCP Banikoara 95842489

60 Nonsomme Sar& Gérant UCP Banikoara 93901232

61 Manguin Nam Apiculteur Albonga 94386335

62 Benoit Tognidé Pdt UCP Dassa 96544855

63 Etienne Assogba Sercretaire UCP Dassa 95158013

64 Bara Agnes Uniriz Dassa 94151650

65 Ahokpe Eliane CVPC Dassa 97744103

66 Didagbe Antonnette CVPC Dassa

67 Dagbeto Samuel TSPV Dassa 95350834

68 Akakpo Augustin CCPC Dassa 95101918

69 Assogba Léonard Producteur Dassa 95665087

70 Azéhounguédé Ezéchiel CVPC Dassa

71 Edjo Sylvestre Producteur Dassa

72 Hindegban Edgard DEFIS Dassa 95216645

73 Agossa Mireille SC-UCP Dassa 95346042

74 Gnanhoui Martin Gérant Miniffi 97758064

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Termes de Référence

Etude sur les options institutionnelles et pratiques pour améliorer l’accès des producteurs de maïs aux intrants agricoles de qualité à un prix abordable

- Termes de Référence -

Introduction

Les présents Termes de Référence concernent une étude spécifique sur les options institutionnelles et pratiques pour améliorer l’accès des producteurs de maïs aux intrants agricoles de qualité à un prix abordable. L’étude s’inscrit dans le cadre d’un ensemble des thèmes de recherche-action qui devront fournir des éléments de base pour un programme de développement des filières agricoles vivrières, notamment les chaînes de valeur ajouté maïs.

Il est important de noter que la recherche-action, dont cette étude spécifique fait partie, recueille et analyse d’une manière systématique de données empiriques, à travers des méthodes quantitatives et qualitatives, qui permettent de préparer des actions concrètes du futur programme de développement des filières agricoles vivrières. A cet effet, les études de cas constituent un élément clé de la méthodologie à suivre par le consultant afin d’assurer le caractère empirique et concret de l’étude.

Les présents TdR techniques comprennent cinq parties : (i) les paramètres techniques de l’étude spécifique à mener ; (ii) la méthodologie globale à suivre par le consultant afin de définir davantage et d’affiner les paramètres techniques ; (iii) les méthodes de recherche recommandées ; (iv) la structure du rapport d’étude à fournir par le consultant ; (v) le profil du consultant.

1. Les paramètres techniques de l’étude

Le tableau suivant présente les paramètres techniques de l’étude. Ils sont en quelque sorte des paramètres provisoires qui sont à affiner par le consultant avant d’entamer la phase terrain (étude de cas).

Paramètres Contenu

Question clé à répondre Quelles sont les options pour améliorer l’accès des producteurs de maïs aux intrants de qualité à prix abordable ?

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Paramètres Contenu

Objectif principal (objectif de développement)

Les options pour des initiatives privées (producteurs organisés, fournisseurs privés) de l’amélioration de l’accessibilité des intrants de qualité et à un prix abordable pour les producteurs de maïs sont développées.

Objectifs spécifiques (objectifs de l’étude)

Identifier les facteurs qui empêchent une transparence et une libéralisation effective du marché d’intrants.

Evaluer la contribution des initiatives prises par les producteurs et fournisseurs à l’accessibilité des intrants.

Précision du sujet (éléments à transformer et compléter en questions de recherche)

Textes nationaux et sous-régionaux qui régissent le secteur d’intrants. Monopole et verrouillage du système de marche et leurs conséquences pour

l’accessibilité pour les producteurs. Utilisation des subsides d’Etat en temps de crise alimentaire sont pour faciliter l’accès. Accessibilité des producteurs aux engrais spécifiques (vivriers). Initiatives prises : réseau de fournisseurs d’intrants, boutiques d’intrants gérées par les

coopératives, commande groupée d’intrants, etc.Sites A définir par le consultant

Acteurs à impliquer Organisations paysannes Fournisseurs d’intrants Services techniques IFDC A compléter par le consultant

Période (+ date limite) Août/Septembre 15 Sept 2011

Estimation hommes-jour ??

Préparations nécessaires pour lancer les recherches sur le terrain

Prise de contact avec IFDC et personnes ressources. Meilleure définition et circonscription du sujet, entre autre sur la base de l’étude

documentaire. Identification des zones et initiatives innovatrices. Echantillonnage. Guides d’entretien.

2. La méthode globale à suivre par le consultant

Le schéma suivant présente la méthodologie à suivre par le consultant. La méthodologie contient neuf (9) étapes. Le suivi rigoureux de ces étapes est obligatoire car cela permettra de :

Assurer la cohérence méthodologique et technique avec les autres études spécifiques menées ;

Affiner les questions à répondre ;

Définir les options à étudier et les études de cas à sélectionner ;

Sélectionner et développer les outils de collecte et d’analyse à employer ;

Les textes en caractères gras sont les repères pour le consultant pour à bien mener l’étude spécifique.

Etapes Activités à mener par le consultant

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Etapes Activités à mener par le consultant

1. Situation actuelle et tendances observées (informations existantes)

(1 jour)

‐ Partir des informations des documents de base* sur le thème et faire une synthèse des points essentiels.

‐ Faire une revue documentaire supplémentaire et au besoin une recherche Internet afin d’approfondir la situation actuelle et les tendances observées.

‐ Partager les documents complémentaires recueillis avec la FUPRO. 2. Défis posés (½ jour)

‐ Procéder à une analyse critique de la situation actuelle et des tendances observées, de la perspective des producteurs (et au besoin de transformateurs, commerçants et d’autres acteurs).

‐ Faire une liste de défis majeurs, formulés d’une manière active (commençant avec un verbe).

3. Orientations stratégiques et objectifs visés

(1 jour)

‐ Imaginer la situation en 2015 si la situation actuelle et tendances observées se poursuivent. Comment sera la situation future (pour les producteurs et leurs partenaires) si les tendances actuelles ne changent pas ? En d’autres mots : qu’est-ce qui se passe si l’on n’adresse pas les défis posés ?

‐ Formuler les objectifs de développement visés par rapport à la situation souhaitée (formuler des objectifs SMART).

‐ Définir les orientations stratégiques : principales pistes d’action. Quels chemins sont envisageables pour atteindre les objectifs visés ?

4. Options possibles (½ jour)

‐ Faire un aperçu complet des options pour atteindre les objectifs visés selon les orientations stratégiques.

‐ Analyser de manière ex ante la pertinence, la faisabilité et l’impact possible de ces options.

‐ Identifier les options qui sont pratiquées au Bénin. 5. Identifier les cas (options

pratiquées) à étudier (½ jour)

‐ Identifier les cas pour étudier les options pratiquées. ‐ Indiquer – pour chaque option - quels sites concernés et acteurs à impliquer.

6. Préparer les outils de collecte et d’analyse

(1 jour)

‐ Définir et préciser, sur la base des éléments d’attention (cf. paramètres techniques), les questions à répondre par les études de cas.

‐ Sélectionner et élaborer les outils à employer pour collecter les informations (‘réponses’).

7. Organiser les études de cas ( ? jours)

‐ Prendre les contacts et rendez-vous. ‐ Planifier les déplacements. ‐ Collecter les informations. ‐ Prendre des photos des pratiques innovatrices rencontrées sur le terrain (à

fournir avec le rapport) 8. Analyser les informations

collectées ( ? jours)

‐ Organiser et structurer les informations collectées. ‐ Formuler les réponses aux questions de recherche, soutenues par les informations

collectées/analysées.

9. Rédiger le rapport d’étude (3 jours)

‐ Voir Structure du rapport à fournir

* Les documents de base sont fournis par la FUPRO

Le terme « options » réfèrent aux pratiques, modes d’organisation et arrangements institutionnels qui sont effectivement développés et utilisés par les acteurs sur le terrain (producteurs, transformateurs, commerçants, services techniques et financiers, etc.). Les options ont souvent un caractère innovateur et pratique car elles sont les réponses endogènes de la part des acteurs, notamment les producteurs, aux défis qui se posent pour faire de la filière maïs une filière qui génèrent des revenus.

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Enfin, le suivi de cette méthodologie permettra au commanditaire de l’étude (FUPRO) d’intégrer les résultats dans le futur programme de développement des filières agricoles vivrières. Après la sélection du consultant, il lui est demandé de fournir un plan de travail sur la base de la méthodologie (étapes).

3. Les méthodes de recherche recommandées

Le tableau suivant présente une liste de méthodes de recherche parmi lesquelles le consultant sélectionnera les méthodes qui sont les plus appropriées pour répondre aux exigences de l’étude.

Méthodes Observations Importance Etapes concernées

Etude documentaire avec grille de lecture

‐ Recueil et exploitation de documents

‐ Bibliographie bien fournie avec brèves annotations

‐ Analyse systématique du contenu des documents

1 et 4

Entretiens semi-structurés avec personnes ressources

‐ Basé sur liste avec points d’attention

‐ Permet d’avoir un entretien ‘naturel’

‐ Demande une bonne capacité d’interviewer

‐ Dépouillement plus difficile et laborieux

1 et 4

6 et 7

Echantillonnage ‐ Augmente la représentativité des données d’enquête

‐ Echantillonnage aléatoire et raisonné 4 et 5

7

Questions brûlantes ‐ Ce que les gens disent à chaud s’approche souvent à la réalité

1 et 4

7

Etude de cas ‐ Cas spécifique d’une innovation ou option pratiquée

‐ Cas spécifique d’un producteur ou une organisation

‐ Contient données quantitatives et qualitatives

‐ Peut se présenter dans un encadré

4 et 5

Typologie chaînes de valeur ajoutée

‐ Montre diversité de chaînes de valeur

‐ 1, 2, 3 et 4

Inventorier / visualiser acteurs impliqués

‐ Inventaire avec rôles et relations

‐ Diagram Venn ou dessin 3 et 4

7 et 8

Analyse FFOM (SWOT)

‐ Outil connu pour analyser forces et faiblesses et opportunités et menaces

‐ Peut être utilisé dans beaucoup de situations

4

7 et 8

SEPO (succès, échec, potentialité et opportunité)

‐ Outil connu pour analyser options

4

7 et 8

Page 79: “Décortiquer le maïs pour créer des liens de valeur” · CVA Chaîne de valeur ajoutée DAGRI : ... GIZ : Coopération Technique Allemande ... Valeur de l’intrant rapporté

Méthodes Observations Importance Etapes concernées

Dessins riches ‐ Outil participatif très utile pour entretiens avec acteurs locaux.

‐ Permet d’explorer des sujets / situations

1 et 4

7

« Que pouvez vous faire »

‐ Lié à l’identification rapide de questions brûlantes. Interpelle acteurs à se prononcer sur des actions concrètes qu’ils sont en mesure de mener

4 et 7

Comparaison à paire ‐ Comparaison systématique d’options 4

Triangulation ‐ C’est la combinaison de méthodes (pluralisme méthodologique)

‐ Questions posées à plusieurs acteurs ou évaluation faite par différentes personnes.

1 à 4

7 et 8

Analyse genre ‐ Sensibilise sur différences entre situations pour hommes et femmes

1 à 4

7 et 8

Analyse stratification ‐ Sensibilise sur différences entre catégories socio-économiques (‘riches – pauvres’)

1 à 4

Photos ‐ Images ‘parlent’ et rendent rapport attractif Tout le rapport

Cartes ‐ Visualise la localisation des activités, infrastructures, innovations, ....

1 et 4

7

Cartoons / dessins ‐ Rend messages clés très attractifs / compréhensibles Tout le rapport

4. La structure du rapport d’étude à fournir

Le rapport d’étude à fournir comportera les éléments suivants :

a) Les grands chapitres du rapport sont :

‐ Situation actuelle et tendances observées ‐ Défis posés ‐ Orientations stratégiques et objectifs de développements visés ‐ Options possibles ‐ Options étudiées et études de cas réalisées ‐ Méthodes de collecte et d’analyse des données ‐ Résultats obtenus ‐ Conclusions et recommandations.

Les chapitres sont structurés en paragraphes numérotés (style rapports FAO et FIDA) ; il n’y aura pas de sous-paragraphes (comme 1.2.3 ou 3.4.5.2).

Page 80: “Décortiquer le maïs pour créer des liens de valeur” · CVA Chaîne de valeur ajoutée DAGRI : ... GIZ : Coopération Technique Allemande ... Valeur de l’intrant rapporté

b) Le rapport contient en plus (avant le premier chapitre) :

Un titre attractif Une table des matières Une liste des sigles et abréviations utilisés Un résumé (qui est en même temps ‘conclusions et recommandations’).

c) Et en outre il contient (après le dernier chapitre)

Une liste des documents et personnes consultés La description du document est dans l’ordre : auteur(s) ; année ; titre du document et (au

besoin) nom du journal ou site internet.

d) Enfin, le consultant fournira, sur flashdisk, des photos digitales prises lors des visites de terrain.

5. Le profil du consultant

Le consultant (homme/femme) doit avoir le profil suivant :

Critères Contenu

Aptitude ‐ Avoir un esprit curieux

‐ Disposé à travailler en milieu rural

‐ Raisonner de la perspective producteur agricole et entrepreneur rural

Connaissance de base ‐ Formation diplômante en agro-économie/économie rural

‐ Connaissance du secteur agricole et du sous-secteur d’intrants agricoles

Compétences ‐ Montage de projets de recherche-développement et recherche-action

‐ Maîtrise de la recherche documentaire et des outils de recherche participative

‐ Capacité de rédaction de rapports d’études et d’articles

‐ Connaissance des outils et modèles économiques

‐ Maîtrise de la politique d’intrants agricoles du Bénin

‐ Maitrise des outils WORD, EXCEL, PowerPoint

Expériences professionnelles

‐ Avoir travaillé dans des structures de recherche et de développement rural et agricole : > 10 ans

‐ Avoir travaillé avec des organisations de producteurs agricoles

‐ Avoir conduit des recherches et consultations en milieu rural

‐ Avoir présenté des résultats de recherche/consultations pour un grand public