de Poly Ethylène Glycol (PEG) chez Linum usitatissimum L....3 Introduction Le lin (Linum...
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1
Résumé
Dans leur milieu naturel, les plantes sont soumises à de nombreux stress biotiques et abiotiques.
Depuis le début du réchauffement climatique, certains stress abiotiques deviennent omniprésents et
posent de nombreux problèmes aux grandes cultures. Linum usitatissimum L. est une plante très
utilisée par l’Homme. Les variétés à fibres sont valorisées dans l’industrie textile, mais également
pour la fabrication de matériaux composites. L’étude ci-jointe a pour objectif de mettre en évidence
l’effet d’un stress hydrique sur une variété à fibre de lin (Diane). Pour que l’étude soit la plus
complète possible, différents aspects ont été traités : transcriptomique, protéomique, histologique
et physique. Le stress hydrique entraine des effets à tous les niveaux de la plante, aboutissant à sa
mort si les conditions ne redeviennent pas normales.
Abstract
In their natural environment, plants are subject to many biotic and abiotic stresses. Since the
beginning of global warming, abiotic stresses becoming ubiquitous and cause many problems for
crops. Linum usitatissimum L. is a plant used by humans. Varieties fibers are valued in the textile
industry, but also for the manufacture of composite materials. This study highlights effects of water
stress on a fiber variety of flax (Diane). To make the study as comprehensive as possible, various
aspects were discussed: transcriptomics, proteomics, histology and physical. Water stress causes
effects at all levels of the plant, resulting in its death if conditions do not become normal.
Effets du mimétisme d’un stress hydrique par utilisation
de Poly Ethylène Glycol (PEG) chez Linum usitatissimum L.
BOCQUET Laetitia
Master N2SA Spécialité TVIA - Université Lille 1
Année Universitaire 2013/2014
2
Index des figures
Figure 1 : Evolution de l'aspect des plantules de Linum usitatissumum L. après 2 jours et 2 semaines
et culture................................................................................................................................................. 6
Figure 2 : Gel d'électrophorèse 2D issu de l'une de nos expérimentations (non analysé) .................... 7
Figure 3 : Dendrogramme et profils montrant un groupe de protéines non influencées par le stress
hydrique ................................................................................................................................................. 8
Figure 4 : Dendrogramme et profils montrant un groupe de protéines non influencées par le stress
hydrique mais plutôt par le stade de développement ............................................................................ 8
Figure 5 : Exemple de protéine absente en cas de stress ....................................................................... 9
Figure 6 : Exemple de protéine présente à des niveaux sensiblement égaux en cas de stress ............... 9
Figure 7 : Exemple de protéine présente au début du stress (J1) ......................................................... 10
Figure 8 : Exemple de protéine d'avantage présente en fin de stress (J10).......................................... 10
Figure 9 : HeatMap montrant les niveaux d'expression des gènes de réponse à la déshydratation ..... 12
Figure 10 : HeatMap montrant les niveaux d'expression des gènes de croissance cellulaire et de
développement de la plante en réponse à un stress hydrique............................................................... 12
Figure 11 : Schéma montrant le lien entre le récepteur aux Brassinostéroides et la protéine 14-3-3
(Wang et al., 2001)............................................................................................................................... 16
Figure 12 : Vue d'ensemble d'une coupe transversale de tige de lin (48 jours) colorée au TBO ....... 16
Figure 13 : Coupe transversale de tige de lin (100 jours) colorée au TBO montrant des fibres organisées
en faisceaux .......................................................................................................................................... 16
Figure 14 : Coupe transversale de tige de lin (48 jours) colorée au Phlorogluciol HCl montrant le
xylème et les fibres .............................................................................................................................. 17
Figure 15 : Coupe transversale de tige de lin (100 jours) colorée au Phloroglucinol HCl montrant le
xylème et les fibres .............................................................................................................................. 17
Index des tableaux
Tableau 1 : Résultats de la quantification des ARNs dans les différents échantillons par biophotomètre
(Eppendorf). L1 = Lame 1, L2 = Lame 2, L3 = Lame 3. F = Feuilles, T = Tiges, R = Racines. C =
Contrôle, S = Stress. J4 = 4ème jour. ....................................................................................................... 5
Tableau 2 : Moyennes des tailles (en cm) des plantules de lin en culture avec différentes concentrations
de PEG, après 2 jours et 2 semaines de culture. ................................................................................... 6
Tableau 3 : Liste dénombrant les gènes les plus différenciellement exprimés, ne sont considérés induits
ou réprimés uniquement les gènes dont le ratio (Stressé Cy5)/(Contrôle Cy3) est supérieur à 2 ou
inférieur à 0,5). ..................................................................................................................................... 11
3
Introduction
Le lin (Linum usitatissumum L.) est une
Dicotylédone de la famille des Linacées. Il
s’agit d’une plante annuelle cultivée dans le
monde entier. Les variétés à fibres sont princi-
palement valorisées dans l’industrie textile,
mais aussi pour la production de matériaux
composites (Gorshkova et al., 2012). Les varié-
tés oléagineuses permettent la production
d’huiles, de résines et de solvants. L’Homme
porte également un intérêt aux propriétés nutri-
tionnelles du lin, la teneur élevée en acide
α-linoléique de ses graines aurait des effets bé-
néfiques pour la santé humaine (Cunanne et al.,
1993). Ses nombreuses utilisations font du lin
une espèce très étudiée en recherche. Des
études de régénération in vitro peuvent par
exemple être citées (Pretova and Williams,
1986 ; Rutkowska-Kraus et al., 2003 ; Yildiz
and Özgen, 2004). D’autres études concernant
les effets des pathogènes qui ravagent les cul-
tures (Roberts and Pryor, 1995 ; Kroes et al.,
1998) ont été mises en évidence, ainsi que des
projets de transformation de certains cultivars
(Basiran et al., 1987).
Le lin est principalement cultivé dans les
régions tempérées. Outre les stress biotiques, il
doit également faire face à de nombreux stress
abiotiques. Depuis le début du réchauffement
climatique, les facteurs environnementaux fluc-
tuent beaucoup et sont devenus un problème
omniprésent pour les cultures. De trop fortes
températures peuvent avoir divers effets néga-
tifs sur les plantes (Cross et al., 2003), tout
comme un excès d’UVB et/ou d’ozone
(R. Tripathi1 et al., 2011), des chocs de faibles
températures peuvent par exemple entrainer des
modifications du protéome (Tafforeau et al.,
2002).
1 PEG : Poly Ethylène Glycol
Il est à présent connu que non seulement le
génotype (Rennebauma et al., 2002), mais aussi
certains stress, ont un effet sur la qualité des
fibres de lin. Dans le cadre de notre étude, nous
nous sommes intéressés aux effets d’un stress
abiotique en particulier, le stress hydrique. Une
publication a précédemment révélé un impact
de ce stress sur la teneur de certaines hormones
(Pospíšilová et al., 2000). L’objectif général de
cette étude est de mettre en évidence les modi-
fications physiques, protéomiques et transcrip-
tomiques d’un tel stress sur des plantules de lin.
En effet, un stress affecte différents processus
dans la vie d’une plante.
Matériels et Méthodes
Le matériel végétal utilisé est Linum usitatissu-
mum L. (variété Diane). Les plants ont été
cultivés in vitro et stressés par différentes con-
centrations de PEG1 6000 introduites dans leur
milieu de culture. Les plantes n’ont donc pas
réellement été privées d’eau, le PEG induit un
stress osmotique qui mime un stress hydrique.
Induction du stress et conditions de culture
Les graines de Lin ont d’abord été mises à
germer dans des milieux MS2 classiques
pendant 2 semaines. A ce stade, les plantules
obtenues mesuraient entre 5 et 6 cm. Ces
dernières ont alors été mises en culture dans des
milieux MS contenant en plus du saccharose
20g/l et différentes concentration de PEG (0, 1,
2, 5 et 10 mM), ces milieux ont été solidifiés
avec de l’agar à 6g/l. Les sessions de relevés
des résultats ont été effectuées après 2 jours de
culture, puis 2 et 4 semaines.
Les analyses suivantes auraient dû être effec-
tuées sur les prélèvements de ces plantes, mais
par soucis de temps, elles ont été faites sur des
plants cultivés en serre l’année précédente.
2 MS : Murashige & Skoog (1962)
4
Analyse protéomique
Les protéines ont été extraites de plantes culti-
vées en serre préalablement stressées avec 30
mM de PEG, elles proviennent d’échantillons
aériens prélevés à différents moments après
induction du stress : 1, 4 et 10 jours. Nous avons
donc un total de 6 échantillons : 3 contrôles (J1-
J4-J10) et 3 stressés (J1-J4-J10). L’extraction
n’a pas été réalisée au cours des séances de TP.
Néanmoins, le protocole est identique à celui
utilisé par Goulas et al., (2001). Les culots
protéiques obtenus ont d’abord été resolubilisés
dans un tampon de réhydratation dont la com-
position est détaillée en annexe 1.
Les strips utilisées sont des ReadyStripTM IPG
de 17cm avec gel d’acrylamide 4%T – 3%C,
équipées d’un gradient de pH 3-10 NL. Elles
ont d’abord été réhydratées grâce à un courant
électrique continu de 50V, à 20°C avec 300µL
de culot resolubilisé et de l’huile minérale
(BioRad) pendant 16h. Après la réhydratation,
des papiers wicks ont été posés en dessous des
électrodes pour absorber un maximum de sels,
afin que ceux-ci n’interfèrent pas avec les
protéines au cours de l’IEF3. L’IEF a ensuite été
lancée, elle s’est déroulée en plusieurs étapes :
montée progressive à 300V en 10 minutes, puis
à 3500V en 30 minutes, et à 8000V en 30
minutes, pour finir par une phase de 8000V
avec 55 000VH pour atteindre 60 000VH. Les
strips ont été maintenues à 500V jusqu’à
récupération. Elles ont ensuite été équilibrées
par deux lavages de 15 minutes dans deux
solutions d’équilibration différentes (composi-
tion en annexe 1).
Pour préparer la deuxième dimension de l’
électrophorèse, les strips équilibrées ont été
déposées en haut des gels de seconde dimen-
sion polymérisés (composition en annexe 1), un
marqueur de taille a également été ajouté. Le
3 IEF = IsoElectroFocalisation
tout a été scellé avec de l’agarose 0,5%. Les
plaques contenant les gels ont ensuite été
placées dans la machine à électrophorèse préa-
lablement remplie avec le tampon de migration
(composition en annexe 1). Le run a ainsi pu
être lancé, il s’est déroulé en 2 phases :
première phase de 30 minutes à 5W/gel,
seconde phase de 3h40 à 30W/gel.
Une fois la deuxième dimension effectuée, les
gels ont été démoulés et rincés par 3 lavages de
5 minutes chacun à l’eau ultra pure. Ces
derniers ont ensuite pu être colorés au bleu de
Comassie BioSafe : 1h de trempage dans la
solution de coloration. Ils ont ensuite été lavés
une dernière fois à l’eau ultra pure avant la
révélation.
Analyse transcriptomique
L’analyse par microarray est aujourd’hui beau-
coup utilisée pour regarder l’expression de
gènes, notamment chez le lin, dans une condi-
tion donnée ou à un moment donné du cycle de
développement (Fenart et al., 2010 ; Roach and
Deylohos, 2008).
Les microarrays utilisées sont des « puces à fa-
çon » (lames Nexterion AL) comportant 6144
ESTs de lin en duplicata. La banque d’ESTs a
préalablement été créée par l’équipe Fibres
Végétales de l’UMR1281 à Lille, le séquençage
a été réalisé par Genoscreen. Ces banques ont
ensuite été amplifiées puis annotées par un étu-
diant BT M1 GP en 2011 à l’institut Pasteur de
Lille. Le spotting des ESTs obtenus a été réalisé
par le robot Spotter Qarray 2 (Genetix) à
l’institut Pasteur de Lille par l’équipe Trans-
criptomique et Génomique Appliquée (TAG),
appartenant au réseau Lille Genomic Advanced
Network (LIGAN).
5
Dans le cadre de notre étude, nous avons réalisé
3 lames. Chacune d’entre elles a permis l’ana-
lyse d’un organe en particulier, en comparant
les conditions stressées (10mM PEG pendant 4
jours) et contrôles : lame 1 pour les feuilles,
lame 2 pour les tiges et lame 3 pour les racines.
Le matériel de départ est de l’ARN extrait de
plantes cultivées en serre, par le kit Trireagent
(Euromodex). La teneur en ARNs des diffé-
rents échantillons a ensuite été quantifiée grâce
à un biophotomètre.
Tableau 1 : Résultats de la quantification des ARNs dans les
différents échantillons par biophotomètre (Eppendorf). L1 = Lame 1, L2 = Lame 2, L3 = Lame 3. F = Feuilles, T = Tiges,
R = Racines. C = Contrôle, S = Stress. J4 = 4ème jour.
Extraits ng/µl 260/280 (ARN/pro-
teines)
260/230 (ARN/glu-
cides)
µl pour
10µg
L1FCJ4 4702 1,85 2,76 2,13
L1FSJ4 2904 1,99 1,66 3,44
L2TCJ4 676 1,85 1,99 14,8
L2TSJ4 1499 1,71 1,71 6,07
L3RCJ4 1641 1,85 1,70 6,10
L3RSJ4 1289 1,71 1,40 7,76
A partir des 10µg d’ARN obtenus, une reverse
transcription couplée à l’incorporation des fluo-
rochromes a permis la synthèse d’un ADNc
marqué dans une machine MJ PTC-200 Peltier
Thermal Cycler. Cette étape s’est faite en
plusieurs parties. L’ARN a d’abord été mélangé
avec des oligo-dT (Roche) et de l’eau DMPC,
la dénaturation s’est faite à 70°C pendant 10
minutes. Les fluorochromes ont ensuite été
ajoutés sous forme de dCTP marqués (GE
Healthcare), Cy5 pour la condition stressée et
Cy3 pour le contrôle ; ainsi que le mix compre-
nant 0,1M DTT, le tampon d’hybridation
DigEasy (Roche), des dNTP non marqués ap-
pauvris en dCTP, des RNAsines (Promega)
40U/µl et la Superscript II en Kit (Invitrogen)
200U/µl. Le marquage s’est fait pendant 2h
d’incubation à 42°C. L’arrêt de la réaction et la
dégradation de l’ARNm se sont fait par ajout de
NaOH 0,2M pendant 15 minutes à 65°C.
Le NaOH a ensuite été neutralisé avec du HCl
0,2M. Les ADNc marqués ainsi obtenu ont
ainsi pu être purifié par utilisation d’un kit
Qiaquick de Quiagen.
Avant hybridation, les lames ont été bloquées
afin d’éviter toute fixation de l’ADNc au
polymère entre les spots. Le protocole est le
suivant : 2 lavages 0,2% SDS, 2 rinçages
H2Omq, 3 minutes à 90°C puis rinçage
H2Omq, 15 minutes à température ambiante
dans une solution « réductrice » (0,13g NaBH4,
40µL PBS, 13µL EtOH 100% spectronorme), 2
lavages 0,2% SDS puis 2 rinçages H2Omq. Les
lames ont ensuite été séchées par centrifuga-
tion.
Les échantillons d’ADNc marqués ont enfin pu
être déposés sur les différentes lames, et recou-
verts d’une lamelle. Ces dernières ont été mises
dans des chambres d’hybridation Corning et le
tout a été placé à 42°C pendant 16h pour que
l’hybridation ait lieu. Après hybridation, les
lames ont été lavées dans plusieurs bains :
4xSSC, 2xSSC 0,1% SDS (2 fois), 0.1xSSC ;
puis elles ont été séchées par centrifugation.
La lecture des lames a été faite par un scanner
GenePix4000B de Molecular Devices, les
images ont pu être analysées grâce au logiciel
GenePix Pro 6.0 software (Molecular Devices
Corporation, Sunnyvale, CA, USA). Après
application d’une grille de reconnaissance et
élimination des spots de faible intensité, le bruit
de fond a été soustrait, et les données ont été
normalisées. Les valeurs non normalisées pour
Cy3 < 0 et Cy5 < 0 ont été supprimées. La zone
de significativité pour ratio Cy5normalisé / Cy3
a été fixée de manière à ne retenir que les
valeurs supérieures à 2 et inférieures à 0,5. Les
données ont ensuite été analysées et un
regroupement fonctionnel des gènes a pu être
effectué.
6
Analyses histologiques
Au cours de cette séance nous avons observé au
microscope, des coupes transversales de tiges
de Linum usitatissimum L. en condition non
stressée. Nous avons utilisé des plantes fraiches
de 48 jours, ainsi que des tiges de plantes plus
âgées (100 jours) conservées dans de l’éthanol
à 75%.
Nous avons réalisé deux colorations diffé-
rentes, pour chacune d’entre elles, les coupes
ont été réalisées par utilisation de lames de
rasoir sur les parties les plus épaisses des tiges.
Les protocoles diffèrent selon les types de
plantes utilisées, et les colorations. Pour une
coloration au TBO4 0,1%, le colorant peut être
directement appliqué sur les coupes provenant
des plantes fraiches. En revanche, les coupes
faites à partir des plantes conservées dans
l’alcool doivent être réhydratées avant d’être
immergées dans le colorant, pour que la colora-
tion puisse prendre. Elles subissent préalable-
ment des bains successifs dans de l’éthanol
50% - puis 30% - et H2Omq. Après coloration,
les coupes sont rincées dans de l’eau déminéra-
lisée avant d’être montées entre lame et lamelle
dans un mélange 50% H2O / 50% glycérol.
Elles sont ensuite observées au microscope.
Pour une coloration au Phlologlucinol HCl, les
coupes réalisées à partir de plantes fraiches
doivent subir des bains d’éthanol successifs
(30% - 50% - et 70%) avant d’être plongées
dans la solution de coloration. Les tiges âgées
de 100 jours étant déjà déshydratées, elles
peuvent directement être colorées par la
solution. Après les 10 minutes de coloration, la
révélation se fait par ajout d’HCl pour toutes les
coupes. Ces dernières sont ensuite montées
entre lame et lamelle dans de l’éthanol à 70%
et observées au microscope.
4 TBO = Bleu de Toludine Otha
Résultats et discussion de l’analyse
physique des plantes stressées
Résultats
Au total, 640 graines de lin ont été mises à
germer. Lors du repiquage, pour mettre les
plantules dans les milieux contenant le PEG,
nous avons dénombré 98% de germination et
2% de contamination. A ce moment, les plan-
tules présentaient 2 niveaux de feuilles. Après
2 et 14 jours, les tailles ont été mesurées, les
résultats sont reportés dans le tableau suivant.
Tableau 2 : Moyennes des tailles (en cm) des plantules de lin
en culture avec différentes concentrations de PEG,
après 2 jours et 2 semaines de culture.
[PEG]
mM
Tailles à
2 jours
Tailles à
2 semaines
T 7,5 ± 0,41 12,13 ± 0,25
1 6,75 ± 0,5 7,25 ± 0,29
2 6 ± 0,41 5,88 ± 0,48
5 5,5 ± 0,41 5,13 ± 0,48
10 5,13 ± 0,25 4,5 ± 0,41
Figure 1 : Evolution de l'aspect des plantules de Linum
usitatissumum L. après 2 jours et 2 semaines et culture
7
D’une manière générale, les parties aériennes
sont fortement affectées par le PEG (Figure 1),
alors que les parties racinaires semblent moins
touchées. (Voir le détail des observations dans
la partie Interprétations).
Interprétations
L’analyse des tailles montre clairement un effet
du stress sur la croissance des plantules, cet
effet se ressent dès 1mM de PEG et s’accroit
pour les concentrations plus élevées. Nous
pouvons même remarquer pour les concentra-
tions 2, 5 et 10mM, que les plantules ont
tendance à s’affaisser et à se recourber sur elles-
mêmes (Figure 1), elles paraissent plus petites
après plusieurs semaines de culture.
Les plantules des tubes témoin (0mM) croient
rapidement en longueur jusqu’à atteindre le
bouchon du tube, puis de nouvelles tiges
feuillées très vertes et épaisses redémarrent au
niveau des cotylédons. Elles possèdent
beaucoup de feuilles. A partir de la première
concentration en PEG (1mM), un problème de
développement peut être mis en évidence. En
effet, les plantules grandissent moins et
certaines redémarrent des tiges feuillées sans
avoir terminé leur croissance apicale. Jusqu’à
1mM de PEG les tiges sont d’un vert prononcé,
à partir de 2mM les tiges et les feuilles perdent
de leur couleur et deviennent marrons au fur et
à mesure que les concentrations en PEG
augmentent. Leur diamètre diminue, ainsi que
leur nombre de feuilles. (Figure 1).
Après 4 semaines de culture, les plantules
témoins ont continué leur croissance, alors que
les plantules stressées ont peu évolué. La
plupart des plantules pour 5 et 10 mM de PEG
sont mortes, l’effet commence alors à être
visible sur les racines.
L’effet du stress par le PEG commence à de
faibles concentrations (1mM), il s’accentue
rapidement et prend de l’importance avec le
temps.
Résultats et discussion de l’analyse
protéomique par électrophorèse 2D
Résultats
Probablement à cause de la charge insuffisante
du colorant, les gels obtenus ne permettent pas
une analyse correcte, ils n’ont pas été analysés.
L’un d’entre eux est visible dans la photo ci-
dessous.
Figure 2 : Gel d'électrophorèse 2D issu de l'une de nos
expérimentations (non analysé)
Pour cette raison, l’analyse à l’aide du logiciel
SameSpot (Non Linear Dynamics) s’est faite
sur des gels provenant d’une étude antérieure.
A l’issue de cette analyse, les dendrogrammes
ont permis d’établir des groupes de protéines à
partir des divers profils protéiques. Beaucoup
de protéines sont influencées par le stress, alors
que d’autres ne semblent pas affectées (figure
3). Certaines sont plutôt affectées par le stade
de développement de la plante (figure 4).
8
Figure 3 : Dendrogramme et profils montrant un groupe de protéines non influencées par le stress hydrique
Figure 4 : Dendrogramme et profils montrant un groupe de protéines non influencées par le stress hydrique mais plutôt par le stade de développement
9
Concernant les protéines influencées
spécifiquement par le stress, elles peuvent être
présentes dans toutes les conditions de stress,
ou uniquement à certains moments (figures 5 à
8).
Protéine inhibée par le stress (figure 5)
Figure 5 : Exemple de protéine absente en cas de stress
Protéines différenciellement présentes selon les jours en condition de stress (figures 6 à 8)
Figure 6 : Exemple de protéine présente à des niveaux sensiblement égaux en cas de stress
10
Figure 7 : Exemple de protéine présente au début du stress (J1)
Figure 8 : Exemple de protéine d'avantage présente en fin de stress (J10)
11
Interprétations
Au cours de notre étude, nous avons effectué
une électrophorèse 2D classique. Un autre type
d’électrophorèse peut être utilisé pour une
étude similaire, il s’agit de la 2D-DIGE
(Tafforeau et al., 2002). Cette dernière permet
la comparaison de 2 échantillons différents sur
un même gel.
Malheureusement, par soucis de temps nous ne
sommes pas allés au bout de notre analyse
protéomique. Nous nous sommes arrêtés à la
comparaison des gels, les protéines explicitées
ci-dessous n’ont donc pas pu être identifiées.
Néanmoins, les différents profils protéiques
montrent des différences significatives selon
les conditions, mais également selon les jours.
D’une part, nous pouvons remarquer que toutes
les protéines ne sont pas affectées par le stress
(figure 3). Certains groupes protéiques sont
plutôt impliqués dans le cycle de développe-
ment, la figure 4 montre par exemple des pro-
téines d’avantage présentes au J10, que la
plante ait été stressée ou non. D’autres parts, un
grand nombre de protéines semblent affectées
par le stress hydrique. La figure 5 montre une
protéine présente dans les plantes contrôles, et
dans une moindre mesure dans les plantes
stressées, il s’agit donc d’une protéine absente
en cas de stress. Les figures 6 à 8 montrent des
protéines d’avantage présentes en condition
stressée. Certaines ont des profils protéiques
assez réguliers, elles sont visibles à des niveaux
sensiblement égaux au fil des jours en condition
de stress (figure 6). D’autres sont plutôt
présentes en début de stress (J1 - figure 7), ou
en fin de stress (J10 - figure 8).
On distingue donc des profils protéiques très
variés, les protéines pouvant être affectées par
le stress, mais également par le stade de
développement ou la durée du stress. Une étude
antérieure a déjà pu mettre en évidence une
relation entre un stress osmotique et la balance
de composés organiques / inorganiques chez
Linum usitatissimum L. (Quéro et al., 2013). En
effet, les profils protéiques obtenus sur les
différents gels présentent de nombreuses
différences significatives. Le stress hydrique a
donc bien un effet sur le protéome du lin.
Résultats et discussion de l’analyse
transcriptomique sur puces à ADN
Résultats
Après sélection des données à analyser, nous
avons choisi de nous concentrer sur un total de
43 gènes (liste complète dans les heatmaps). Le
tableau ci-dessous montre le nombre de gènes
les plus différentiellement exprimés selon les
conditions et les organes.
Tableau 3 : Liste dénombrant les gènes les plus différencielle-
ment exprimés, ne sont considérés induits ou réprimés unique-
ment les gènes dont le ratio (Stressé Cy5)/(Contrôle Cy3) est supérieur à 2 ou inférieur à 0,5).
Nombre d’unigènes surexprimés Conditions
14 S J4 F
9 C T4 F
15 S J4 T
6 C J4 T
29 S J4 R
3 C J4 R
A partir de l’analyse des données, nous avons
classé les gènes sélectionnés en 2 grands
groupes fonctionnels pouvant être divisés en
plusieurs sous-groupes. Les résultats sont
visibles dans les heatmaps ci-dessous (figures 9
et 10).
12
Figure 9 : HeatMap montrant les niveaux d'expression des gènes de réponse à la déshydratation
Figure 10 : HeatMap montrant les niveaux d'expression des gènes de croissance cellulaire
et de développement de la plante en réponse à un stress hydrique
13
Interprétations
Les réponses des plantes aux stress biotiques ou
abiotiques sont visibles au niveau du génome et
du transcriptome comme l’ont précédemment
démontré Hirayama et Shinozaki (2010).
L’analyse des puces réalisées a permis de
mettre en évidence l’implication de divers
gènes dans le stress hydrique, ces derniers
pouvant être classés dans deux grands groupes
fonctionnels : gènes de réponse à la déshydra-
tation, et gènes de développement ou de
croissance.
Gènes de réponse à la déshydratation :
On peut citer de nombreuses réponses au stress
hydrique. Les aquaporines forment des pores
transmembranaires perméables à l’eau et à de
petits solutés (Kaldenhoff and Fischer, 2006).
Certaines aquaporines sont connues pour être
impliquées dans le stress hydrique chez le riz
(Lian et al., 2004) et chez Medicago truncatula
(Chen et al., 2008). Dans notre étude, elles sont
surexprimées en condition de stress dans les
tiges et les racines. Ceci pourrait s’expliquer
par le fait que la plante cherche à absorber un
maximum d’eau. En revanche, elle n’a pas
intérêt à transporter cette eau dans les feuilles,
c’est pour cela qu’on ne retrouve pas cette
surexpression au niveau des feuilles. Trois
gènes LEA (Late Embryogenesis Abundant
protein) sont également surexprimés en cas de
stress hydrique, LEA 14 est surexprimée dans
tous les tissus alors que les deux autres gènes
présentent des profils différents. Les protéines
LEA agissent comme des chaperonnes (Reyes
et al., 2005). Elles ont été retrouvées dans de
nombreuses plantes comme chez Arabidopsis
thaliana (HongBo et al., 2005). Ces
chaperonnes ont pour rôle de se fixer aux
diverses protéines afin de les protéger de
dysfonctionnements (Xiong and Zhu, 2002)
pouvant conduire à une perte d’activité. Une
fonction similaire a été observée pour une
protéine de choc thermique HSP (Heat Shock
Protein) (Al-Whaibi et al., 2011) également
surexprimée en condition de stress. Les HPS
sont connues pour être synthétisées en réponse
à de nombreux stress (De Maio A., 1999). Le
principe est le même pour les protéines induites
par le froid, l’une d’entre elle se retrouve
surexprimée dans chacun des tissus dans la
condition stressée.
Le lin synthétise divers osmoprotectants pour
tenter de résister au stress hydrique. Un gène
codant pour la proline se trouve surexprimé
dans tous les tissus. Cet acide aminé joue un
rôle important dans de divers stress, et permet
notamment de résister au stress salin chez
l’orge (Ueda et al., 2007). L’accumulation de
proline permettrait dans certains cas, d’induire
une légère tolérance au stress osmotique
(Verdoy et al., 2006). L’enzyme de synthèse
P5CS (pyrroline - 5 - carboxylate synthetase)
est surexprimée dans les racines, ce qui signifie
que la proline est synthétisée uniquement au
niveau des racines puis transportées dans les
différentes parties de la plante. Le raffinose est
aussi un osmoprotectant, il permet de diminuer
le potentiel osmotique des cellules pour ne pas
que l’eau s’en échappe (Dos Santos et al.,
2013). Le gène codant pour cette molécule est
exprimé en condition de stress dans la tige et les
racines, ce qui montre une fois de plus que la
plante essaie de se protéger à ces endroits.
En condition de stress hydrique, des gènes de
défense contre les pathogènes peuvent être mis
en évidence (Chen et al., 2008). C’est le cas des
cystéines protéases, ce sont des hydrolases qui
clivent au niveau des cystéines. Elles sont
impliquées dans de nombreux processus phy-
siologiques et permettent d’arrêter la croissance
des champignons. Un comportement similaire
est retrouvé pour le gène codant un précurseur
edgp, il s’agit d’une glycoprotéine pariétale
14
permettant également de lutter contre les
champignons. Au cours du stress, l’entrée des
pathogènes est facilitée par une altération de la
paroi, c’est pourquoi la plante cherche à se
défendre par la synthèse de ces molécules.
Des gènes de réponse au stress oxydatif se
trouvent également surexprimés, comme ceux
de la glutathion peroxydase, la glutathion s-
transferase et l’ascorbate peroxidase. Le stress
hydrique peut engendrer des stress secondaires
comme le stress oxydatif, c’est pour cette
raison que ces molécules sont produites (Parent
et al., 2008). Elles font partie d’un cycle
permettant de détoxifier les espèces réactives à
l’oxygène (ROS) qui sont présentes en de plus
grandes quantités lorsque la plante est stressée
à cause du remaniement des parois cellulaires.
La surexpression de ces gènes est à mettre en
corrélation avec la diminution de la photosyn-
thèse que nous verrons dans le deuxième
groupe fonctionnel, qui entraine également la
production de ROS. La protéine 14-3-3 est
surexprimée dans les racines, il s’agit d’une
kinase. Elle est capable de phosphoryler de
nombreuses protéines donc agit sur divers
processus physiologiques (Moorhead et al.,
1999). Elle permet de moduler des voies de
transduction et donc d’induire ou non une
réponse physiologique en réponse à un stress
donné.
Gènes impliqués dans la croissance
Des gènes agissant sur la paroi ont été mis en
évidence pendant le stress, comme celui de la
béta-galactosidase pbg. Ce phénomène a déjà
été rapporté chez le pin pour un stress identique
(Perdiguero et al., 2011). La béta galactosidase
est notamment localisée au niveau des
membranes cellulaires et vacuolaires, elle est
capable d’hydrolyser les polysaccharides de la
paroi (Konno et al., 2002). Le principe est le
même pour la béta xylosidase 1, ce qui a pu être
démontré chez A. thaliana (Minic et al., 2006).
Chez le lin, ces 2 gènes sont surexprimés dans
toutes les parties de la plante en condition de
stress. On assiste à un remaniement de la paroi.
En effet en dégradant les polysaccharides, la
plante pourrait y trouver un moyen rendre des
sucres disponibles pour sa nutrition, la
photosynthèse étant devenue insuffisante.
Les cinnamyl alcohol deshydrogenases (CAD)
interviennent dans la voie de biosynthèse des
phénylpropanoïdes et permettent donc la
formation de la lignine (Russel et al., 2000).
Elles sont spécifiquement surexprimées dans
les racines lorsque les plants de lin ont été
stressés. Cette surexpression est signe d’une
augmentation de la synthèse des précurseurs de
lignine, et donc probablement de la lignifica-
tion. Une hyper-lignification permettrait de
rendre les racines plus aptes à supporter le
stress, par exemple en évitant la perte d’eau
mais également en les protégeant des
prédateurs, les remaniements de la paroi
rendant les cellules plus sensibles. De même, la
caffeate 3-O-méthyl transferase (C3OMT) est
d’avantage exprimée au niveau des racines. Il a
déjà été démontré qu’elle intervenait dans le
stress hydrique chez Medicago truncatula
(Chen et al., 2008) ainsi que chez le maïs
(Vincent et al., 2005). Elle fait aussi partie de la
voie de biosynthèse des phénylpropanoïdes et
aurait le même rôle que les CAD. La 4-couma-
rate ligase-like protein (4CL) est impliquée
dans la même voie de biosynthèse donc elle
entrainerait des modifications identiques. La
différence est qu’elle est surtout surexprimée
au niveau des feuilles, comme la cinnamoyl-
coA réductase. Ces données montrent que la
plante essaie également de se protéger au
niveau des feuilles en augmentant la lignifica-
tion, limitant ainsi l’évapotranspiration et
l’introduction de pathogènes.
D’autres protéines ayant un lien avec la paroi
des plantes sont réprimées par le stress
15
hydrique. C’est le cas de l’hydroxyproline-rich
glycoprotein (RSH). Elle est indispensable au
développement morphologique normal chez
Arabidopsis, elle interviendrait dans le
positionnement de la plaque équatoriale au
cours de la division cellulaire (Hall and Can-
non, 2002). La répression de cette protéine
dans toutes les parties de la plante est signe de
dysfonctionnements cellulaires. La periplasmic
beta-hydrolase est capable d’hydrolyser des
composés glycosylés, ce qui est aussi le cas de
l’α-arabinofuranosidase β-xylosidase. Cette
dernière est une enzyme apoplastique impli-
quée spécifiquement dans la dégradation des
xyloglucanes (Iglesias et al., 2006). Le gène
codant pour cette enzyme est réprimé dans les
feuilles, ce qui montre que le remaniement de
la paroi est moins évident à ce niveau. Cette
hypothèse se confirme avec la répression d’une
protéine de la famille des xylose-isomérases
dans les feuilles lorsque la plante est stressée.
Les xylose-isomérases catalysent l’isomérisa-
tion du D-xylopyranose en D-xylulose
(Hochster and Watson, 1954).
Les gènes de photosynthèse pouvant être mis en
évidence dans le stress hydrique sont activés
dans les racines et/ou inhibés au niveau des
tiges et des feuilles. Plusieurs gènes qui codent
pour des protéines liant les chlorophylles (a/b)
peuvent être cités. Ces molécules sont liées aux
photosystèmes I et II (Boichenko et al., 2007),
et permettent d’optimiser le fonctionnement
des chloroplastes (Kim et al., 2009). La
protéine green flesh est normalement exprimée
dans les tissus verts, sa teneur dans les plantes
augmentent avec l’intensité lumineuse (Rong et
al., 2013) . En condition de stress hydrique, elle
est réprimée dans les tiges et les feuilles. La
rubisco est l’enzyme qui permet la fixation du
CO2 dans la plante, initiant ainsi le cycle de
Calvin. Elle est connue pour être inhibée dans
divers stress, notamment en cas de stress
hydrique chez le blé (Nagy et al., 2013) et de
stress salin chez le soja (He et al., 2014).
L’inhibition de ces gènes niveau des tiges et des
feuilles montre l’arrêt de la photosynthèse dans
ces zones. A l’inverse, leur activation dans les
racines laisse penser que la plante essaie de
faire de la photosynthèse racinaire après 4 jours
de stress. Nous pouvons imaginer qu’après 10
jours, ces gènes seraient totalement réprimés,
les racines n’ayant pas accès à la lumière.
Néanmoins, ce phénomène montre une
nouvelle manière pour la plante de se défendre
contre le stress imposé.
Des gènes spécifiques de certaines hormones
présentent une expression modifiée au cours du
stress hydrique. L’auxin-induced protein, qui
est impliquée dans la formation des racines
latérales et des poils absorbants chez la tomate
(Fang et al., 2014), est réprimée dans les
racines. L’auxin-repressed protein est respon-
sable de l’arrêt de la croissance et de la division
cellulaire, elle est également réprimée dans les
racines. Ces deux constatation nous permettent
de dire que la plante favoriserait la croissance
de ses racines primaires pendant le stress,
probablement pour aller chercher de l’eau plus
en profondeur. L’ethylene-responsive factor
fait partie de la famille des protéines harpines
et est impliquée dans la réponse à de nombreux
stress biotiques et abiotiques (Chuang et al.,
2010). Plus précisément dans la transmission
du stress, c’est pourquoi chez le lin, 3 gènes
codant pour ces protéines sont exprimés au
cours du stress hydrique, chacun dans une
partie de la plante spécifiquement. A l’inverse,
le récepteur de gibbérellines est réprimé dans
toutes les parties de la plante en condition de
stress. Les gibbérellines sont responsables
d’une partie du développement de la plante,
incluant l’élongation des tiges et le développe-
ment foliaire (Li et al., 2013). Son inhibition
indique un arrêt de la croissance et de l’expan-
sion foliaire. Ce résultat se confirme avec l’in-
hibition au niveau des feuilles et des tiges d’un
16
récepteur aux brassinostéroïdes (BRI1). Les
brassinostéroïdes sont connues pour permettre
une certaine tolérance au stress manganèse
(Mn) chez le maïs (Wang et al., 2009). Ils régu-
lent négativement la voie de la mort cellulaire,
et positivement la croissance. Chez le lin, ces
récepteurs sont réprimés dans les feuilles et les
tiges donc la mort cellulaire est stimulée dans
ces zones. Nous pouvons mettre en évidence
que ces récepteurs ne sont pas réprimés dans les
racines, ce qui signifie que la plante cherche à
les préserver. D’après une étude de Wang et al.
(2011), la protéine 14-3-3 pourrait se fixer à
l’inhibiteur du récepteur BRI1 pour l’inhiber à
son tour en présence de brassinostéroïdes. C’est
probablement ce qu’il se passe dans les racines
en condition de stress : 14-3-3 qui est surexpri-
mée se fixe à l’inhibiteur, le récepteur BRI1
libre est alors actif et la croissance des racines
est possible (Figure 11).
Figure 11 : Schéma montrant le lien entre le récepteur aux Brassinostéroides et la protéine 14-3-3 (Wang et al., 2001).
Il est connu qu’un stress peut engendrer une
modification de l’horloge circadienne de la
plante, et donc changer le moment de sa florai-
son (Shimakawa et al., 2012). Chez le lin, une
protéine de contrôle de la floraison se retrouve
surexprimée dans les racines en condition de
stress. Cette constatation nous permet de
supposer que la fleur active des gènes de
floraison dans le but de produire des graines au
plus vite et assurer une reproduction avant de
dépérir.
Résultats et discussion des analyses
histologiques
Résultats
Les photos ci-après montrent les coupes
transversales réalisées avec les différentes
colorations, à 48 ou 100 jours.
Figure 12 : Vue d'ensemble d'une coupe transversale de
tige de lin (48 jours) colorée au TBO
Figure 13 : Coupe transversale de tige de lin (100 jours)
colorée au TBO montrant des fibres organisées en faisceaux
17
Figure 14 : Coupe transversale de tige de lin (48 jours) colo-
rée au Phlorogluciol HCl montrant le xylème et les fibres
Figure 15 : Coupe transversale de tige de lin (100 jours) colo-rée au Phloroglucinol HCl montrant le xylème et les fibres
Interprétations
Lors d’un stress hydrique, la plante répond et
tente de résister. La paroi, qui protège le
contenu de la cellule, est alors mise à rude
épreuve, nous avons précédemment vu que
celle-ci subit alors des remaniements. En effet,
elle doit s’adapter à la perte d’eau de manière à
limiter les effets du stress (Moore et al., 2008).
Une étude antérieure a montré l’effet de divers
stress sur la quantité et la qualité de lignine dans
les parois cellulaires (Moura et al., 2010).
Au cours de notre étude histologique, nous
nous sommes uniquement intéressés à l’aspect
et à la composition des fibres chez des plants de
lin non stressés.
Nous avons utilisé deux colorants différents :
- Le TBO, un colorant polychromatique
- Le Phologlucinol HCl, plus spécifique
des polyphénols donc de la lignine
La vue d’ensemble de la tige de lin en coupe
transversale (Figure 12) montre une organisa-
tion circulaire en 3 zones : la moelle au centre,
constituée de parenchyme ; les tissus
conducteurs composés en grande partie de
xylème secondaire hétéoxylé (le phloème et le
cambium vasculaire ne sont visibles qu’à très
fort grossissement) ; la zone plus corticale où
l’on retrouve les fibres de lin, le chlorenchyme
et l’épiderme. Les fibres sont organisées en
faisceaux. Ce sont de grosses cellules très
allongées, elles présentent une paroi épaisse.
La coloration au TBO met en évidence la com-
position chimique des parois cellulaires en les
colorants de deux manières différentes. Les
parties rose-fuchsia montrent les pectines et les
composés acidiques. Les parties colorées en
bleu-vert montrent les polyphénols donc la
lignine notamment. La figure 13 met en
évidence la localisation des fibres au sein de la
tige, elles sont organisées en faisceaux situés
entre le xylème et le chlorenchyme. Le xylème
est coloré en bleu-vert, ce qui montre que les
parois sont constituées de beaucoup de lignine.
Les fibres sont plutôt colorées en rose (figure
13). En effet, la cohésion des faisceaux de
fibres est assurée par des pectines accumulées
au niveau des parois primaires et des jonctions
intercellulaires (Morvan et al., 2003). Sur nos
coupes, la différence de coloration entre le
xylème et les fibres n’est pas évidente à fort
grossissement. Cependant, nous pouvons tout
de même remarquer que le bleu des fibres est
différent de celui du xylème, ce qui permet de
dire que leur composition serait sensiblement
différente. Pour y voir un peu plus clair, nous
18
avons réalisé une deuxième coloration, plus
spécifique de la lignine.
La coloration au phloroglucinol HCl montre le
xylème bien rouge au microscope (figures 14 et
15), il est constitué de beaucoup de lignine.
En revanche, les fibres ne sont presque pas
colorées, ce qui indique que leur paroi ne se
compose pas (ou peu) de lignine. En effet, elle
serait composée de 1,5 à 4,2% de lignine (Day
et al., 2005).
Nos études étant uniquement qualitatives, les
coupes à 48 jours sont difficilement
comparables avec celles à 100 jours. Néan-
moins, nous pouvons remarquer que le xylème
secondaire semble plus développé dans les
plantes à 100 jours, et les fibres paraissent plus
nombreuses.
Conclusion
Le stress hydrique entraine de nombreuses
réponses chez le lin. Ces réponses affectent la
plante entière, elles sont à la fois physiques,
histologiques, transcriptomiques et protéo-
miques. Les effets du stress sont visibles très
rapidement (J1), les réponses adaptatives
entrent en jeu plus tardivement (J4).
Dans les parties aériennes la photosynthèse est
arrêtée, elles changent alors de couleur et sont
de moins en moins vertes. Après 4 jours de
stress, la plante fait une tentative de photosyn-
thèse racinaire. Cependant, les racines n’ayant
pas accès à la lumière, nous pouvons imaginer
qu’elle y renoncera rapidement. Afin de
compenser l’arrêt d’apport de produits de la
photosynthèse, la plante dégrade les polysac-
charides présents dans les parois cellulaires.
Ces derniers deviennent alors disponibles pour
sa nutrition, on assiste à un remaniement des
parois. En condition de stress, certains polysac-
charides pariétaux seraient dégradés par des
enzymes spécifiques, alors que d’autre non
(Konno et al., 2002). Les parois des fibres
deviennent plus fines et irrégulières. Le
remaniement des parois rend plus sensibles les
cellules aux attaques des pathogènes, c’est
pourquoi un système de défense contre les
champignons est par exemple mis en place. La
plante arrête également l’élongation de ses
tiges et le développement foliaire. Cependant,
la croissance des racines n’est pas inhibée. Au
cours du stress, les racines deviendraient alors
la « tête pensante » de la plante. Contrairement
aux parties aériennes qui sont progressivement
détruites, les racines restent protégées. En effet,
la lignification y est accrue. L’auxine y est
synthétisée en grande quantité afin de permettre
une croissance en longueur, probablement dans
le but d’aller chercher de l’eau plus profondé-
ment dans le sol. Le stress hydrique peut
déclencher des stress secondaires, notamment
un stress oxydatif. C’est pour cette raison que
la plante se défend également contre les espèces
réactives de l’oxygène (ROS). Le cycle de vie
de la plante est aussi impacté. En effet, cette
dernière raccourcie son temps de floraison dans
l’espoir d’avoir le temps de disséminer ses
graines avant de dépérir.
Les phénomènes explicités ci-dessous montrent
une tentative d’adaptation de la plante au stress
imposé. Certaines réponses au stress hydrique
peuvent être perçues comme des mécanismes
inductibles pouvant être rapprochés des
mécanismes constitutifs des plantes tolérantes à
la sécheresse. Nous pouvons notamment citer la
photosynthèse transitoire, le développement du
système racinaire, et la floraison précoce. Dans
leur milieu naturel, l’induction de stress est
causée par l’environnement. Ce dernier peut
alors induire ou réprimer des gènes. Si ces
modifications perdurent plusieurs années, des
générations futures pourront avoir fixé ces
gènes de manière constitutive. C’est de cette
manière que certaines espèces évoluent et
deviennent tolérante.
19
Dans notre étude les plants de lin ont été soumis
à un stress hydrique. En conditions réelles, il
peut arriver que les plantes soient victimes de
plusieurs stress biotiques ou abiotiques
simultanément. Une étude a montré que les
réponses de plantes d’A. thaliana soumises à
une combinaison de stress hydrique et
thermique sont différentes des réponses des
plantes soumises uniquement à un stress
hydrique ou thermique (Rizhsky et al., 2004).
Les projets de ce type peuvent donc aller encore
plus loin et révéler bien des surprises.
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Annexe 1 : Composition des solutions utilisées
pour l’électrophorèse 2D
Solution de réhydratation :
Urée 7M
Thiourée 2M
Chaps 2%
Biolytes pH 3-10 2%
Bleu de Bromophénol
+ Ampholites 2% (v/v)
DTT 2% (w/v)
Solution d’équilibration :
Urée 6M
Tris HCl, pH 8,8, 0,375M
SDS 2%
Glycérol 20%
Pour la solution d’équilibration I : + DTT 130M + Bleu de Bromophénol 16mg/mL
Pour la solution d’équilibration II : + DTT 135M + Bleu de Bromophénol 16mg/mL
Gel de seconde dimension :
Acrylamide / bis-acrylamide 30% 12,5%
Tris HCl, pH 8,8, 0,375M
SDS 0,1% (w/v)
APS 0,1% (w/v)
TEMED 0,14% (v/v)
Attention, après avoir ajouté le TEMED, couler les gels dans les 10 minutes.
Tampon de migration :
Tris base 250mM
Glycine 1,92M
SDS 1%