CORPS DES INSTITUTEURS
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ANNALES 2020
1ER
CONCOURS RESERVE
CORPS DES INSTITUTEURS
DU CADRE DE LâENSEIGNEMENT DU
1ER
DEGRE DE
NOUVELLE-CALEDONIE
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1ERS CONCOURS EXTERNE, EXTERNE OPTION LANGUE ET CULTURE KANAK ET RESERVE OUVERTS AU TITRE DE L'ANNEE 2020 POUR LE RECRUTEMENT D'INSTITUTEURS
STAGIAIRES DU CADRE DE LâENSEIGNEMENT DU 1ER DEGRE DE NOUVELLE-CALEDONIE
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EPREUVE ECRITE DâADMISSIBILITE: FRANCAIS
DUREE : 3h00 COEFFICIENT : 2
SUJET
Ce sujet comprend 5 pages numĂ©rotĂ©es de 1 Ă 5. Assurez-vous que cet exemplaire est complet. Sâil est incomplet, demandez un autre exemplaire au chef de salle.
DOCUMENTS A LâETUDE :
Document 1 : PrĂ©face de Ma grand-mĂšre avait les mĂȘmes, Philippe DELERM, Collection Le goĂ»t des mots, Points, Seuil, 2008
Document 2 : Extrait des Programmes des écoles maternelles et élémentaires de la Nouvelle-Calédonie, annexe 2 à la délibération n° 191 du 13 janvier 2012, page 6
Document 3 : Ressources pour lâĂ©cole primaire, EDUSCOL, Le vocabulaire et son enseignement, Micheline Cellier, UniversitĂ© Montpellier II, 2011
Document 4 : Texte de Crapaud, Ruth BROWN, Gallimard Jeunesse, 1996 Document 5 : Fleur de mots, Ingrid ROUDIL, Ecole La Gazelle, classe de CE2, NĂźmes Document 6 : Le mĂąt de cocagne, Maurice CAREME, Bourrelier et Colin, 1963
Partie 1 : ANALYSE DâUN DOSSIER (12 points)
Question 1 (0,5 point) : DâaprĂšs vous quelle est la thĂ©matique commune aux documents 2, 3, 4, 5 et
6 ? Justifiez votre réponse.
Question 2 (2 points) : Caractérisez chaque document. Comment classeriez-vous ces documents ?
Explicitez votre principe de classification et les indices que vous avez utilisés.
Question 3 (1,5 points) :
a) Quelle(s) idée(s) commune(s) développe(nt) les documents 2 et 3 ?
b) En quoi le document 1 fait-il écho aux idées communes relevées dans la question 3, a ?
Question 4 (2 points) : Citez 5 gestes professionnels préconisés dans le document 2 ?
Question 5 (3 points) : Pensez-vous que le document 5 réponde aux recommandations de Micheline
Cellier mentionnées dans le document 2 ? Comment peut-on utiliser le document 5 dans une classe
de CE2 ? Développez votre réponse.
Question 6 (3 points) : Avec quoi joue lâauteur dans le document 6, quelle est sa particularitĂ© ? Pour quels objectifs et quel(s) niveau (x) de classe proposeriez-vous de lâutiliser ? Pour quels champs dâapprentissage et quelles compĂ©tences ? Proposez les Ă©tapes principales dâune sĂ©quence dâenseignement qui sâappuierait sur le document 6.
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Partie 2 : CONNAISSANCE DE LA LANGUE (8 points)
Question 7 (3 points) : A partir de la production dâĂ©crit de lâĂ©lĂšve de CE1, proposĂ©e ci-dessous :
a) RĂ©Ă©crivez cette production en corrigeant les erreurs.
b) Proposez une classification des erreurs.
Question 8 (5 points) : A partir de lâextrait suivant du document 4 :
a) Identifiez précisément la nature et la fonction des mots soulignés.
b) « Malhabile » : Donnez deux antonymes du mot malhabile. Expliquez la rÚgle de formation de
ce type de mot. Illustrez cette rĂšgle par trois autres exemples.
c) Ecrivez le texte en remplaçant « le crapaud », par « les grenouilles ».
Il est malhabile et balourd, Ă©tourdi et lent ; il ne voit pas Ă trois pas. Il se dandine lourdement et, clignant des yeux et battant des paupiĂšres, tombe la tĂȘte la premiĂšre dans la gueule dâun monstre ! Beurk ! rugit le monstre en recrachant le crapaud, le crapaud soulagĂ©, ravi, le crapaud sain et sauf, finalement trĂšs heureux, le crapaud qui sourit dâun sourire monstrueux.
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Document 2. Chaque jour, dans les divers domaines dâactivitĂ©, et grĂące aux histoires que lâenseignant raconte ou lit, les enfants entendent des mots nouveaux, mais cette simple exposition ne suffit pas pour quâils les mĂ©morisent. Lâacquisition du vocabulaire exige des sĂ©quences spĂ©cifiques, des activitĂ©s rĂ©guliĂšres de classification, de mĂ©morisation de mots, de rĂ©utilisation du vocabulaire acquis, dâinterprĂ©tation de termes inconnus Ă partir de leur contexte. En relation avec les activitĂ©s et les lectures, lâenseignant veille Ă introduire chaque semaine des mots nouveaux (en nombre croissant au fil de lâannĂ©e et dâannĂ©e en annĂ©e) pour enrichir le vocabulaire sur lequel sâexercent ces activitĂ©s. Les enfants apprennent ainsi le vocabulaire (noms, verbes, adjectifs, adverbes, prĂ©positions) qui leur permet non seulement de comprendre ce quâils entendent (qui fait quoi ? Ă qui ? oĂč ? quand ? comment ?), mais aussi dâĂ©changer en situation scolaire, avec efficacitĂ©, et dâexprimer leur pensĂ©e au plus juste. Ces acquisitions dĂ©cisives sont rendues possibles par lâattention que lâenseignant porte Ă chaque enfant, auquel il fournit les mots exacts en encourageant ses tentatives, et en reformulant ses essais pour lui faire entendre des modĂšles corrects. Lâenseignant veille par ailleurs Ă offrir constamment Ă ses jeunes Ă©lĂšves un langage oral dont toute approximation est bannie ; câest parce que les enfants entendent des phrases correctement construites et un vocabulaire prĂ©cis quâils progressent dans leur propre maĂźtrise de lâoral. On nâoubliera pas que la mĂ©morisation de poĂšmes, de comptines, de chansons participe largement Ă cette construction progressive dâun riche rĂ©pertoire.
Programmes des écoles maternelles et élémentaires de la Nouvelle-Calédonie, annexe 2 à la délibération n° 191 du 13 janvier 2012, page 6
Document 1. Les mots nous intimident. Ils sont là , mais semblent dépasser nos pensées, nos émotions, nos sensations. Souvent, nous disons : « Je ne trouve pas les mots ». Pourtant, les mots ne seraient rien sans nous. Ils sont déçus de rencontrer notre respect, quand ils voudraient notre amitié. Pour les apprivoiser, il faut les soupeser, les regarder, apprendre leurs histoires, et puis jouer avec eux, sourire avec eux. Les approcher pour mieux les savourer, les saluer, et toujours un peu en retrait se dire je l'ai sur le bout de la langue - le goût du mot qui ne me manque déjà plus.
PrĂ©face de Ma grand-mĂšre avait les mĂȘmes, Philippe DELERM, Collection Le goĂ»t des mots, Points, Seuil, 2008
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Document 3. La question de lâapprentissage du vocabulaire est indissociable de celle des outils Ă crĂ©er et Ă utiliser dans une classe mais il faut tenir compte au moins de deux Ă©lĂ©ments. Le premier est en rapport avec une caractĂ©ristique de la langue : le lexique est un ensemble structurĂ©, non rĂ©ductible Ă la seule accumulation de mots. Il faut lâenvisager non comme du « vrac » â mille mots ajoutĂ©s Ă mille mots et Ă mille autres encore â mais comme un rĂ©seau de termes reliĂ©s entre eux par des relations de sens (synonymie, antonymie, champ lexicalâŠ), de hiĂ©rarchie (hyperonymie), de forme (dĂ©rivation), dâhistoire (Ă©tymologie et emprunts divers). Lâapproche du lexique doit donc ĂȘtre organisĂ©e et les outils, structurants, doivent en rendre compte. Le deuxiĂšme ressortit Ă lâapprentissage : une simple exposition aux mots nouveaux ne suffit pas ; il faut quâun processus puisse sâenclencher dans la mĂ©moire Ă long terme â qui renvoie à « notre capacitĂ© Ă conserver des informations de façon stable et Ă les rĂ©utiliser longtemps aprĂšs les avoir acquises » (1) â, pour que les termes soient disponibles dans le discours et fassent rĂ©ellement partie du vocabulaire actif de lâĂ©lĂšve. Les bons outils doivent donc ĂȘtre rĂ©capitulatifs et Ă©volutifs pour soutenir lâeffort de mĂ©morisation et de rĂ©activation.
Ressources pour lâĂ©cole primaire, EDUSCOL, Le vocabulaire et son enseignement, Micheline Cellier, UniversitĂ© Montpellier II, 2011
(1) - J.-M. Meunier, Mémoires, représentations et traitements, Dunod, 2009, p. 51.
Document 4. Voici lâhistoire dâun crapaud monstrueux, un crapaud boueux, un crapaud visqueux, un crapaud gluant, collant, poisseux, un crapaud puant, pestilentiel et nausĂ©abond, empestant la vase fĂ©tide. Il est couvert de verrues, de pustules, tout tachetĂ© de mouchetis, de saletĂ©s. De tous les pores de sa peau suinte un poison infect et venimeux. Le crapaud monstrueux, vorace et insatiable, est un mĂąchonneur de mouches, un croqueur de colĂ©optĂšres, un avaleur de vers de terre. Il est malhabile et balourd, Ă©tourdi et lent ; il ne voit pas Ă trois pas. Il se dandine lourdement et, clignant des yeux et battant des paupiĂšres, tombe la tĂȘte la premiĂšre dans la gueule dâun monstre ! Beurk ! rugit le monstre en recrachant le crapaud, le crapaud soulagĂ©, ravi, le crapaud sain et sauf, finalement trĂšs heureux, le crapaud qui sourit dâun sourire monstrueux.
Texte de Crapaud, de Ruth BROWN, Gallimard Jeunesse, 1996
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Document 5.
Ingrid Roudil, Ecole La Gazelle, classe de CE2, NĂźmes
Document 6.
Il y a le vert du cerfeuil
Et il y a le ver de terre.
Il y a lâendroit et lâenvers,
Lâamoureux qui Ă©crit en vers,
Le verre dâeau plein de lumiĂšre,
La fine pantoufle de vair,
Et il y a moi tĂȘte en lâair,
Qui dit toujours tout de travers.
Maurice CarĂȘme,
Le mĂąt de cocagne, 1963
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1ERS CONCOURS EXTERNE, EXTERNE OPTION LANGUE ET CULTURE KANAK ET RESERVE OUVERTS AU TITRE DE L'ANNEE 2020 POUR LE RECRUTEMENT D'INSTITUTEURS
STAGIAIRES DU CADRE DE LâENSEIGNEMENT DU 1ER DEGRE DE NOUVELLE-CALEDONIE
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EPREUVE ECRITE DâADMISSIBILITE: FRANCAIS
DUREE : 3h00 COEFFICIENT : 2
CORRIGE
Le corrigé comprend 4 pages numérotées de 1 à 4.
DOCUMENTS A LâETUDE :
Document 1 : PrĂ©face de Ma grand-mĂšre avait les mĂȘmes, Philippe DELERM, Collection Le goĂ»t des mots, Points, Seuil, 2008
Document 2 : Extrait des Programmes des écoles maternelles et élémentaires de la Nouvelle-Calédonie, annexe 2 à la délibération n° 191 du 13 janvier 2012, page 6
Document 3 : Ressources pour lâĂ©cole primaire, EDUSCOL, Le vocabulaire et son enseignement,
Micheline Cellier, Université Montpellier II, 2011
Document 4 : Texte de Crapaud, Ruth BROWN, Gallimard Jeunesse, 1996
Document 5 : Fleur de mots, Ingrid ROUDIL, Ecole La Gazelle, classe de CE2, NĂźmes
Document 6 : Le mĂąt de cocagne, Maurice CAREME, Bourrelier et Colin, 1963
Partie 1 : ANALYSE DâUN DOSSIER (12 points)
Question 1 (0,5 point): DâaprĂšs vous quelle est la thĂ©matique commune aux documents n° 2, 3, 4,
5 et 6 ? Justifiez votre réponse.
La thĂ©matique commune est le vocabulaire (lâapprentissage du vocabulaire, enseignement du
vocabulaire).
On acceptera le mot lexique (bien que le sens de ce mot soit diffĂ©rent). Le lexique est lâensemble des
mots dâune langue, le vocabulaire est l'ensemble des mots dont dispose une personne : il varie donc
dâune personne Ă une autre.
Question 2 (2 points) : Caractérisez chaque document. Comment classeriez-vous ces documents ?
Explicitez votre principe de classification et les indices que vous avez utilisés.
On acceptera les réponses concernant le genre ou le type de texte.
Genres Types de texte Textes Explicitation/Indices
ARGUMENTATIF
Texte explicatif
Fleur des mots schéma pour structurer les mots en fonction de leur sens
Le vocabulaire et son enseignement
Texte qui explique comment les élÚves apprennent le vocabulaire et quels enseignements sont efficaces : « La question de
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lâapprentissage du vocabulaire ⊠, lâacquisition du vocabulaire exige âŠ
Texte prescriptif Programmes des Ă©coles maternelles et
élémentaires de la NC
Les programmes dĂ©finissent comment enseigner le vocabulaire : ex « lâenseignant veille à ⊠,
RECIT (romanesque)
Texte descriptif /narratif
Un crapaud
Texte qui dĂ©crit un crapaud : « un crapaud gluant, collant, poisseux, ⊠» qui raconte lâhistoire dâun crapaud qui Ă©chappe Ă la gueule dâun monstre : « il tombe la tĂȘte la premiĂšre ⊠»
POESIE Texte rhétorique, poétique
Le mùt de cocagne Poésie, rimes, jeux de mots
RMQ : On peut aussi accepter le classement : pour expliquer comment apprendre et/ou enseigner le
vocabulaire)// les supports Ă©lĂšves pour travailler le vocabulaire avec les Ă©lĂšves
Question 3 (1,5 points) :
a) (1 point) Quelle(s) idée(s) commune(s) développe(nt) les documents n° 2 et 3 ?
Une simple exposition aux mots nouveaux ne suffit pas pour les retenir, leur apprentissage exige
des séquences spécifiques, des activités réguliÚres de classification, de mémorisation de mots,
de réutilisation du vocabulaire.
b) (0,5 point) En quoi le document 1 fait-il écho aux idées relevées dans la question 3, a ?
Lâauteur explique la relation que nous entretenons avec les mots et comment nous les retenons.
On peut faire le parallĂšle entre :
ïżœ le besoin dâactivitĂ©s spĂ©cifiques de classification, de mĂ©morisation, avec la nĂ©cessitĂ© « de
soupeser, regarder, apprendre leur histoire, de jouer avec eux » pour « les apprivoiser »
ïżœ la mĂ©morisation et la rĂ©utilisation avec « le goĂ»t du mot qui ne me manque dĂ©jĂ plus. »
Question 4 (2 points) : Citez 5 gestes professionnels préconisés dans le document n° 2 ?
ïżœ veiller Ă introduire chaque semaine des mots nouveaux (en nombre croissant au fil de lâannĂ©e
et dâannĂ©e en annĂ©e)
ïżœ porter une attention particuliĂšre Ă chaque enfant
ïżœ fournir les mots exacts
ïżœ encourager les tentatives
ïżœ reformuler les essais pour faire entendre des modĂšles corrects
ïżœ offrir constamment Ă ses jeunes Ă©lĂšves un langage oral dont toute approximation est bannie
ïżœ construire et faire mĂ©moriser un riche rĂ©pertoire de comptines, poĂšmes, de chansons
Question 5 (3 points) : Pensez-vous que le document 5 réponde aux recommandations de Micheline
Cellier dans le document N° 2 ? Comment peut-on lâutiliser dans une classe de CE2 ? DĂ©velopper
votre réponse.
ïżœ Il constitue une aide Ă la mĂ©morisation, câest un rĂ©fĂ©rent qui peut aider Ă la
réactivation réguliÚre dont la consultation est facile.
ïżœ Il est rĂ©capitulatif : les mots Ă©tudiĂ©s se trouvent rassemblĂ©s tout en restant lisibles.
ïżœ Lâoutil est structurant et bien organisĂ© : les mots ne sont pas prĂ©sentĂ©s en vrac mais
réunis de façon logique et sur une base claire de classement pour donner une image
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structurĂ©e de ce quâest la langue, câest-Ă -dire un systĂšme de mots solidaires les uns
les autres dâun certain point de vue.
ïżœ Il peut ĂȘtre Ă©volutif : on peut rajouter des mots, (dans les pĂ©tales, ajouter des pĂ©tales
Ă la fleur, ...)
En CE2 la fleur, sous forme dâaffiche dans un premier temps puis mise dans le cahier de leçon de lâĂ©lĂšve, pourra regrouper les mots dâun champ lexical Ă©tudiĂ© : - Les Ă©lĂšves relĂšvent les mots ou expression relatifs Ă ce champ lexical et les catĂ©gorisent Ă lâaide des pĂ©tales de la fleur. Au fil des textes rencontrĂ©s, la fleur est complĂ©tĂ©e. - La fleur sert de banque de mots pour la production Ă©crite et la production orale. - Elle sert Ă retrouver le sens dâun mot dĂ©jĂ rencontrĂ©.
Question 6 (3 points) : Avec quoi joue lâauteur dans le document 6, quelle est sa particularitĂ© ? Pour quels objectifs et quel(s) niveau (x) de classe proposeriez-vous de lâutiliser ? Pour quels champs dâapprentissage et quelles compĂ©tences ? Proposez les Ă©tapes principales dâune sĂ©quence dâenseignement qui sâappuierait sur le document 6. Dans cette poĂ©sie, Maurice CarĂȘme joue avec les homonymes du mot vert :
- La couleur verte, - Lâanimal, le ver de terre, - Le vers du poĂšte, - Lâustensile de vaisselle, le verre - La fourrure, le vair Mais il joue aussi avec la sonoritĂ© de la syllabe [ver] que lâon retrouve dans les mots «envers» et «travers».
ïżœ Dans les programmes 2012 de cycle 3, en Ă©tude de la langue, un des attendus de fin de cycle est dâorthographier correctement les homonymes grammaticaux Ă©tudiĂ©s.
ïżœ Le poĂšme « MĂąt de cocagne » de Maurice CarĂȘme est donc appropriĂ© comme support
dâapprentissage, pour mener une activitĂ©, en cycle 3, en CM1, voire en CM2 autour de la notion
dâhomophonie et comprendre que des mots se prononcent de la mĂȘme façon sans avoir le mĂȘme
sens, ni la mĂȘme orthographe.
ïżœ Les Ă©tapes suivantes dâune sĂ©quence sont proposĂ©es :
But pour lâĂ©lĂšve : Ă©crire un poĂšme Ă la maniĂšre de M.CarĂȘme dans le mĂąt de cocagne.
ïżœ DĂ©couverte des homonymes en contexte : lecture individuelle du poĂšme puis collective du texte.
Recueil des premiÚres impressions. Demander aux élÚves ce qui est récurrent dans le texte :
« ver ». Chercher toutes les graphies des mots [ver] dans le texte. Chercher leur sens en contexte,
si besoin recourir au dictionnaire.
ïżœ DĂ©contextualisation : recenser toutes les dĂ©finitions des mots [ver], dĂ©finir ce quâest un
homophone. Structurer les connaissances construites : produire collectivement une affiche, on
peut aussi utiliser « la fleur » des homonymes avec pour premier pétale ceux de vert.
Proposer dâautres poĂšmes, dâautres textes utilisant les homophones (ex Y.Rivais), complĂ©ter lâaffiche
/cahier élÚve, la fleur au fil de la séquence.
ïżœ Recontextualisation : Ă partir des homophones travaillĂ©s en classe, (ex quand, camp, quant,
khan //mettre, mĂštre//maire, mĂšre, mer, etc ⊠faire Ă©crire un poĂšme Ă la maniĂšre de M.CarĂȘme.
En lecture orale, mettre en voix les poÚmes étudiés et produits.
Partie 2 : CONNAISSANCE DE LA LANGUE (8 points)
Question 7 (3 points) : A partir de la production de lâĂ©lĂšve de CE1, proposĂ©e ci-dessous :
a) RĂ©Ă©crivez cette production en corrigeant les erreurs. (0,5 point = toutes les fautes
corrigées)
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Le monstre a des grandes oreilles.
Le monstre est venimeux.
Le monstre est poilu.
Le monstre a des verrues sur la langue.
Le monstre est gluant.
b) Proposez une classification des erreurs (2,5 points). Toutes les erreurs sont relevées = 1 point La classification est pertinente = 1,5 points
Erreurs de segmentation
Erreurs lexicales Erreurs grammaticales Erreurs de ponctuation Erreurs phonétiques
(transcription de sons)
Erreurs lexicales Erreurs homophone
Erreurs accords dans le GN
Grande sorĂšille (grandes oreilles)
Lange (langue) Monste (monstre) VĂ©nimeux (venimeux) [SorĂšille (oreilles)]
Veru (verrues) DĂ© (des)
et (est venimeux, est poilu, est gluant) Ă (a des verrues)
Veru (des verrues) sorĂšille (des grandes oreilles)
Manque le point aprĂšs venimeux
Question n° 8 (5 points) :
a) Identifiez précisément la nature et la fonction des mots soulignés du document 4 (1,5 point).
Mot Nature Fonction
malhabile Adjectif qualificatif (0,25 point) Attribut du sujet il (0,25 point)
lourdement Adverbe (0,25 point) Complément circonstanciel de maniÚre (0,25 point)
monstre Nom (0,25 point) Sujet du verbe rugir (0,25 point)
b) « Malhabile » : Donnez deux antonymes du mot malhabile. Expliquez la rÚgle de formation de
ce type de mot. Illustrez cette rĂšgle par trois autres exemples (1,5 point). ïżœ Antonymes attendus : Habile, adroit, capable, ïżœ Certains prĂ©fixes (in, im, il, ir, dĂ©, mal, âŠ) permettent d'exprimer le sens contraire du
mot auquel il est ajoutĂ© ïżœ Exemples : probable==> prĂ©fixe im +adjectif = improbable,
adroit==> prefixe mal +adjectif = maladroit monter==> préfixe dé + verbe = démonter
c) Ecrivez le texte en remplaçant « le crapaud », par les grenouilles (2 points).
Elles sont malhabiles et balourdes, Ă©tourdies et lentes; elles ne voient pas Ă trois pas. Elles se dandinent lourdement et, clignant des yeux et battant des paupiĂšres, tombent la tĂȘte la premiĂšre dans la gueule dâun monstre ! Beurk ! rugit le monstre en recrachant les grenouilles, les grenouilles soulagĂ©es, ravies, les grenouilles saines et sauves, finalement trĂšs heureuses, les grenouilles qui sourient dâun sourire monstrueux.
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1ERS CONCOURS EXTERNE, EXTERNE OPTION LANGUE ET CULTURE KANAK ET RESERVE OUVERTS AU TITRE DE L'ANNEE 2020 POUR LE RECRUTEMENT D'INSTITUTEURS
STAGIAIRES DU CADRE DE LâENSEIGNEMENT DU 1ER DEGRE DE NOUVELLE-CALEDONIE
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EPREUVE ECRITE DâADMISSIBILITE : MATHEMATIQUES DUREE : 3h00 COEFFICIENT : 2
SUJET Le sujet comporte 9 pages y compris la page de garde. Rappel de la notation : il est tenu compte de la qualité orthographique de la production des candi-dats.
Lâusage de tout ouvrage de rĂ©fĂ©rence, de tout document et de tout matĂ©riel Ă©lectronique est
rigoureusement interdit.
Lâusage des calculatrices est autorisĂ© : calculatrice Ă©lectronique de poche y-compris calculatrice programmable et alphanumĂ©rique ou Ă Ă©cran graphique Ă fonctionnement autonome non imprimable
(cf. circulaire n°99-186 du 16 novembre 1999 publiĂ©e au B.O. n° 42). Le candidat nâutilise quâune seule machine sur la table. Toutefois, si celle-ci vient Ă connaĂźtre une dĂ©-
faillance, il peut la remplacer par une autre. Afin de prévenir les risques de fraude, sont interdits les échanges de machines entre les candidats, la
consultation des notices fournies par les constructeurs ainsi que les Ă©changes dâinformations par lâintermĂ©diaire des fonctions de transmission des calculatrices.
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PREMIERE PARTIE (12 points)
AprĂšs avoir prĂ©sentĂ© et rĂ©sumĂ© les propos des documents 1 Ă 3, vous rĂ©pondrez Ă la question sui-vante : quel effet la pratique du calcul est-elle susceptible dâavoir sur la rĂ©solution de problĂšmes ? (6 points) Ensuite, vous effectuerez une analyse des quatre productions du document 4. Vous confronterez Ă©galement ces travaux dâĂ©lĂšves avec les Ă©lĂ©ments exposĂ©s dans les documents 1 Ă 3. (6 points) DOCUMENT 1 : CĂ©dric Villani et Charles Torossian - Le calcul et les automatismes (in : 21 mesures pour lâenseignement des mathĂ©matiques, rapport remis le 12 fĂ©vrier 2018)
Calcul : une place centrale â un calcul intelligent
Depuis un certain nombre dâannĂ©es, il semble y avoir un malentendu entre les recommanda-tions figurant dans les documents officiels sur la place du calcul et les pratiques observĂ©es en classe de mathĂ©matiques. Le calcul a Ă©tĂ© sĂ©rieusement discrĂ©ditĂ© dans un passĂ© pas si lointain et finalement partiellement rĂ©habilitĂ© dans les programmes rĂ©cents de lâĂcole, 5
puisque la stratégie mathématiques en 2014 annonçait : « La connaissance et la compré-hension des nombres, ainsi que le calcul, en particulier le calcul mental, tiendront une place centrale dans les nouveaux programmes de mathématiques. »
La mission1 reprend Ă son compte les conclusions de la confĂ©rence de consensus organisĂ©e par le Cnesco en 2015, notamment sur lâindispensable acquisition et mĂ©morisation des 10
tables (addition et multiplication).
Lâavis de lâAcadĂ©mie des sciences de 2007 et lâinterprĂ©tation quâen fait Thierry Dias sont intĂ©-ressants et mettent bien le sujet en perspective, que ce soit Ă lâĂ©cole primaire ou au collĂšge.
« Le calcul doit ĂȘtre vu comme un jeu sur les nombres, il doit donc ĂȘtre prĂ©sentĂ© comme tel dĂšs les petites classes dans des tĂąches variĂ©es faisant la part belle Ă cette 15
dimension ludique. De maniĂšre concomitante, une pratique simultanĂ©e de la numĂ©ra-tion et des quatre opĂ©rations doit ĂȘtre encouragĂ©e dĂšs le CP, comme nous lâapprennent les observations des systĂšmes performants Ă lâinternational [âŠ]. Le cal-cul sur les nombres construit les fondamentaux nĂ©cessaires Ă toutes les connais-sances mathĂ©matiques et cela requiert du temps dâapprentissage dans les classes. 20
LâefficacitĂ© de cet apprentissage repose aussi sur lâacquisition nĂ©cessaire des auto-matismes. »
Il ne s'agit évidemment pas de se précipiter à poser les opérations, sans compréhension ou contexte, mais plutÎt d'explorer des situations qui donnent du sens aux actions liées aux quatre opérations, de les mettre en action, puis d'évoluer progressivement vers les écritures 25
mathématiques.
Les modalitĂ©s de dĂ©veloppement des capacitĂ©s calculatoires sont diverses et complĂ©men-taires (le calcul mental, en ligne, posĂ©, Ă©crit, approchĂ© et instrumentĂ©). Toutefois le calcul mental reste une modalitĂ© insuffisamment travaillĂ©e Ă lâĂ©cole primaire (notamment par rap-port aux pays asiatiques) et au collĂšge. Il en est dâailleurs de mĂȘme pour le calcul approchĂ© 30
qui reste cantonnĂ© Ă quelques activitĂ©s trop sporadiques. En revanche, le temps consacrĂ© aux rĂ©pĂ©titions dâalgorithmes de calcul dit « posĂ© » est souvent disproportionnĂ©, notamment concernant la multiplication. A contrario, un algorithme aussi intĂ©ressant mathĂ©matiquement que celui de la division est trop souvent vĂ©cu comme une souffrance par les Ă©lĂšves. La di-versitĂ© des algorithmes permettant de faire une mĂȘme opĂ©ration devrait Ă©galement faire 35
lâobjet de pratiques plus rĂ©currentes. 1 Il sâagit de la mission constituĂ©e pour Ă©tablir le rapport dont provient cet extrait.
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Par ailleurs, la volontĂ© de ne pas rĂ©duire lâacte mathĂ©matique Ă de simples techniques rĂ©pĂ©-titives, afin de donner toute son importance au sens des dĂ©marches, a conduit Ă des incom-prĂ©hensions totales, certainement faute dâaccompagnements suffisants. On en est ainsi arri-vĂ© parfois Ă la disparition complĂšte dâactivitĂ©s dâancrage, de « gammes ou dâĂ©chauffements » 40
pourtant indispensables. Des rituels de calcul permettent pourtant de faire fonctionner et de stabiliser les connaissances, les mĂ©thodes et les stratĂ©gies. Les activitĂ©s routiniĂšres de cal-cul permettent de gagner de lâaisance, de la fluiditĂ©, de la flexibilitĂ©, dâacquĂ©rir des automa-tismes (destinĂ©s Ă libĂ©rer la charge cognitive et la mĂ©moire de travail). Avec un peu dâentraĂźnement, les Ă©lĂšves rĂ©ussissent ce type dâactivitĂ©s, ce qui dĂ©veloppe leur plaisir Ă faire 45
des mathématiques et les aide à progresser. La réussite des élÚves est un facteur de satis-faction de leurs professeurs.
Il faut absolument retrouver un Ă©quilibre essentiel Ă la rĂ©ussite des Ă©lĂšves et cela vaut pour tout le cursus jusquâĂ la terminale. Sâil est exclu de limiter la formation des Ă©lĂšves Ă lâentraĂźnement au calcul, sa frĂ©quentation trop rare rend inaccessible Ă beaucoup la pratique 50
de résolution de problÚmes, dÚs lors que le moindre calcul fait obstacle.
DOCUMENT 2 : Rémi Brissiaud - conférence Cnesco sur la numération : Points forts, points faibles (in : le Café Pédagogique (www.cafepedagogique.net) du 2 décembre 2015
C'est devenu une banalité de le dire : les écoliers français sont trop souvent en difficulté dans leur apprentissage des nombres, du calcul et de la résolution de problÚmes et, trÚs vraisemblablement, ces difficultés sont en partie d'origine pédagogique. Face à cette situa-tion, le CNESCO a préparé pendant plus d'une année puis organisé une conférence de con-sensus portant sur les apprentissages numériques à l'école primaire. Le projet était de jeter 5
« une passerelle entre le monde de la recherche et les univers des praticiens et du grand public ».
Ce processus vient d'aboutir Ă la publication de constats et de recommandations [âŠ]. L'en-semble a Ă©tĂ© rĂ©digĂ© par un jury d'acteurs de terrain aprĂšs l'audition d'experts qui, pour l'es-sentiel, sont des chercheurs en didactique et/ou en psychologie (et dont l'auteur de ces 10
lignes fait partie). L'ambition Ă©tait Ă©levĂ©e puisqu'il s'agissait d'Ă©laborer des « recommanda-tions motivĂ©es qui (soient) les lignes directrices de âbonnes pratiques (pĂ©dagogiques)â dans les situations considĂ©rĂ©es ». [âŠ]
La résolution de problÚmes arithmétiques : un point faible ?
Concernant la résolution de problÚmes arithmétiques, les recommandations avancées par le 15
jury sont rares. « Les problĂšmes proposĂ©s appartiennent aux diffĂ©rentes catĂ©gories de situa-tions d'addition/soustraction et de multiplication/division afin de permettre Ă l'Ă©lĂšve de recon-naĂźtre les diffĂ©rents modĂšles. » [âŠ]. Mais on ne trouve nulle part de recommandation traitant de la principale question pĂ©dagogique qui se pose : comment aider les Ă©lĂšves Ă comprendre que des problĂšmes appartenant Ă des catĂ©gories sĂ©mantiques diffĂ©rentes peuvent ĂȘtre rĂ©so-20
lus par la mĂȘme opĂ©ration ?
ConsidĂ©rons par exemple les problĂšmes de partage (partager un nombre donnĂ© d'unitĂ©s en N parts Ă©gales) et ceux de groupement (Ă partir d'un nombre donnĂ© d'unitĂ©s, combien de groupes de N peut-on former ?). Bien que ces problĂšmes appartiennent Ă des catĂ©gories sĂ©mantiques diffĂ©rentes, ils peuvent ĂȘtre rĂ©solus par la mĂȘme opĂ©ration arithmĂ©tique, la divi-25
sion. Que recommander pour favoriser chez les élÚves la découverte de ce phénomÚne ? L'intervention d'Emmanuel Sander et J.-F. Richard [répond] à cette question.
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Ainsi, considérons le problÚme suivant : « Madame Durand a 30 gùteaux et elle veut les par-tager entre 10 enfants en parts égales. Combien de gùteaux chaque enfant va-t-il rece-voir ? » Un tel problÚme de partage est difficile au CE1 et au début du CE2 parce que, spon-30
tanément, les élÚves simulent mentalement la situation correspondant à un partage achevé : ils imaginent les 10 enfants avec un certain nombre de gùteaux devant eux et ils cherchent quel est ce nombre de gùteaux qui, additionné 10 fois, donne un total de 30 (Brissiaud & Sander, 2010). Or, le fait numérique « 10 fois 3, 30 » n'est pas facilement activé en mémoire, contrairement à « 3 fois 10, 30 ». Cependant, supposons que l'on demande aux élÚves, plu-35
tĂŽt que d'imaginer la situation correspondant Ă un partage achevĂ©, de simuler mentalement en elle-mĂȘme l'action de partager, Ă savoir une distribution des gĂąteaux 1 Ă 1. AprĂšs 1 tour de distribution aux enfants, Mme Durand a distribuĂ© 10 gĂąteaux et, avec ses 30 gĂąteaux, elle va pouvoir effectuer⊠3 tours de distribution (« 3 fois 10, 30 » est facilement activĂ© en mĂ©-moire). Chaque enfant recevra donc 3 gĂąteaux. 40
C'est un tel changement de point de vue sur une mĂȘme situation de dĂ©part qu'Emmanuel Sander et Jean-François Richard appellent, dans leur intervention Ă la ConfĂ©rence de con-sensus, un « recodage sĂ©mantique » de la situation. La possibilitĂ© d'un tel recodage permet de comprendre qu'un problĂšme de partage en N parts Ă©gales peut Ă©galement ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un problĂšme oĂč l'on s'interroge sur le nombre de groupes de N qu'il est possible d'ef-45
fectuer. Cela favorise Ă©videmment le progrĂšs vers la comprĂ©hension du fait que les pro-blĂšmes de partage et de groupement, bien qu'ils appartiennent Ă des catĂ©gories sĂ©man-tiques diffĂ©rentes, peuvent ĂȘtre rĂ©solus par la mĂȘme opĂ©ration arithmĂ©tique, la division.
DOCUMENT 3 : Roland Charnay et Michel Mante - De lâanalyse dâerreurs en mathĂ©matiques aux dispositifs de remĂ©diation : quelques pistes⊠{in : Grand N [revue annuelle de lâInstitut de Recherche sur lâEnseignement des MathĂ©matiques (IREM) de lâUniversitĂ© Grenoble Alpes] n° 48, 1990}
La lecture de l'Ă©noncĂ© implique une activitĂ© de dĂ©chiffrage du texte et une activitĂ© de sĂ©lec-tion, de codage et de stockage de l'information pertinente. Si la lecture n'est pas automati-sĂ©e, elle peut occasionner une charge mentale importante qui concurrencera l'activitĂ© de stockage. De la mĂȘme maniĂšre, si l'Ă©lĂšve ne sait pas quelles donnĂ©es il doit sĂ©lectionner, il sera tentĂ© de retenir trop de choses au risque de voir sa capacitĂ© mnĂ©sique dĂ©passĂ©e, ou 5
bien d'alléger la lecture en utilisant des rÚgles du contrat ou des mots inducteurs.
La rĂ©solution suppose des traitements (qui ne sont peut-ĂȘtre pas tous automatisĂ©s), le main-tien en mĂ©moire de rĂ©sultats intermĂ©diaires et des sous-buts Ă atteindre, des contrĂŽles sur l'exĂ©cution de la procĂ©dure de rĂ©solution choisie et sur les algorithmes qu'elle implique. Toutes ces tĂąches mobilisent la mĂ©moire de travail, dont les limites de capacitĂ© peuvent ĂȘtre 10
rapidement atteintes, d'oĂč « lâoubli » de certaines donnĂ©es, du but Ă atteindre ou du plan initialement prĂ©vu.
La récupération en mémoire à long terme concerne, au cours de l'activité de compréhension et de représentation du problÚme comme au cours de sa résolution différents types de con-naissances: les expériences sociales (situations de référence) et scolaires (problÚmes de 15
nature voisine dĂ©jĂ rencontrĂ©s, schĂ©mas de solution acquis, algorithmes de calculâŠ). Or la rĂ©cupĂ©ration en [mĂ©moire Ă long terme] paraĂźt trĂšs dĂ©pendante de la diffĂ©rence qui peut exis-ter entre le contexte dans lequel l'information a Ă©tĂ© enregistrĂ©e et celui dans lequel son rap-pel est nĂ©cessaire (idĂ©e de contextualisation des connaissances stockĂ©es) ; par exemple le verbe « enlever » ou des synonymes sont des indices trĂšs forts pour Ă©voquer la soustraction. 20
J.F. RICHARD cite l'exemple suivant (niveau CE2) : « Pour emmener des enfants en prome-nade, on fait venir des cars; dans chaque car il y a 30 places; il y a 112 enfants à emmener; combien faut-il de cars ? ». L'énoncé comportant peu d'indices habituellement présents dans les situations de division (tels que partages, répartitions...), l'élÚve ne reconnaßt pas le mo-
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dĂšle expert appropriĂ©, et mobilisera peut-ĂȘtre une procĂ©dure proche de l'action, et plus 25
lourde à gérer (additions successives ou essais de multiples, par exemple).
DOCUMENT 4 Ă©valuations dâentrĂ©e en classe de CM1 : extraits de quatre productions dâĂ©lĂšves de deux classes de Nouvelle-CalĂ©donie.
Présentation du problÚme posé aux élÚves :
Cet exercice, proposĂ© en concertation par deux enseignants, a Ă©tĂ© rĂ©ussi Ă moins de 20% sur lâensemble des deux classes. Les enseignants ont Ă©galement relevĂ© quâaucun Ă©lĂšve parmi ceux qui ont donnĂ© la bonne rĂ©-ponse nâa posĂ© lâopĂ©ration « division » ni « multiplication », que ce soit en ligne ou en colonne. Recherches, calculs et/ou rĂ©ponses de 4 Ă©lĂšves reprĂ©sentatifs en termes de diversitĂ© des productions : (Les travaux des Ă©lĂšves A et D ont Ă©tĂ© Ă©valuĂ©s comme rĂ©ussis).
ElĂšve A :
ElĂšve B :
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ElĂšve C :
ElĂšve D :
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SECONDE PARTIE (8 points) Propositions Ă choix multiple (2 points) Indiquez si chacune des propositions suivantes est vraie ou fausse, en justifiant votre rĂ©ponse (Toute rĂ©ponse non justifiĂ©e, mĂȘme exacte, nâest pas valide). Deux losanges de mĂȘme cĂŽtĂ© ont la mĂȘme aire. Lâaire dâun carrĂ© est proportionnelle Ă son cĂŽtĂ©. La vitesse moyenne (v) est le produit de la durĂ©e (t) par la distance parcourue (d). Le volume dâun prisme droit de base dâaire 80 cm2 et de hauteur 13 cm est invariablement de 1,04 dm3. Analyses dâerreurs types (6 points) 1°) Les poules de Mme DuprĂ© Le problĂšme suivant a Ă©tĂ© donnĂ© aux Ă©lĂšves : Les poules de Mme DuprĂ© ont pondu 282 Ćufs. Elle les rĂ©partit dans des boĂźtes de 12 Ćufs pour les vendre. Combien remplira-t-elle de boĂźtes au maximum ? Combien dâĆufs restera-t-il pour faire une omelette ? Voici les rĂ©ponses de 4 Ă©lĂšves :
(A portée de maths CM1, Hachette)
a) Quel élÚve a trouvé la bonne solution ? Justifiez. b) Expliquez les erreurs des trois autres élÚves et proposez une piste de remédiation pour cha-
cun.
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2°) Les courses de Lise. Voici la rĂ©ponse dâun Ă©lĂšve de dĂ©but de CM1 Ă un problĂšme posĂ©.
a) Citez deux prĂ©requis nĂ©cessaires en calcul. b) Veuillez prĂ©ciser lâerreur de lâĂ©lĂšve (en mathĂ©matiques) et proposer deux pistes de remĂ©dia-
tion.
3°) Evaluation dâentrĂ©e en classe de sixiĂšme Voici lâun des exercices proposĂ©s dans le cadre des Ă©valuations dâentrĂ©e en classe de sixiĂšme, dans le domaine mathĂ©matique des grandeurs et mesures. Ces Ă©valuations sont menĂ©es sur support in-formatisĂ©.
(Ăvaluations dâentrĂ©e en sixiĂšme 2019 ; capture dâĂ©cran)
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a) Sur quelle notion ce problĂšme portant sur les durĂ©es et les fractions sâappuie-t-il ? b) Comment expliquer lâerreur commise par un Ă©lĂšve choisissant la premiĂšre proposition
(« 80 km ») ? c) Un enseignant suppose que les réponses erronées 40 et 60 km de certains élÚves sont dues
Ă une non-maĂźtrise des fractions simples. Comment peut-il modifier lâĂ©noncĂ© pour vĂ©rifier cette hypothĂšse, tout en conservant la notion sur laquelle ce problĂšme sâappuie ?
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1ERS CONCOURS EXTERNE, EXTERNE OPTION LANGUE ET CULTURE KANAK ET RESERVE OUVERTS AU TITRE DE L'ANNEE 2020 POUR LE RECRUTEMENT D'INSTITUTEURS
STAGIAIRES DU CADRE DE LâENSEIGNEMENT DU 1ER DEGRE DE NOUVELLE-CALEDONIE
---------ïżœïżœ--------
EPREUVE ECRITE DâADMISSIBILITE : MATHEMATIQUES DUREE : 3h00 COEFFICIENT : 2
CORRIGE Le sujet corrigé comporte 13 pages y compris la page de garde. Rappel de la notation : il est tenu compte de la qualité orthographique de la production des candi-dats.
Lâusage de tout ouvrage de rĂ©fĂ©rence, de tout document et de tout matĂ©riel Ă©lectronique est
rigoureusement interdit.
Lâusage des calculatrices est autorisĂ© : calculatrice Ă©lectronique de poche y-compris calculatrice programmable et alphanumĂ©rique ou Ă Ă©cran graphique Ă fonctionnement autonome non imprimable
(cf. circulaire n°99-186 du 16 novembre 1999 publiĂ©e au B.O. n° 42). Le candidat nâutilise quâune seule machine sur la table. Toutefois, si celle-ci vient Ă connaĂźtre une dĂ©-
faillance, il peut la remplacer par une autre. Afin de prévenir les risques de fraude, sont interdits les échanges de machines entre les candidats, la
consultation des notices fournies par les constructeurs ainsi que les Ă©changes dâinformations par lâintermĂ©diaire des fonctions de transmission des calculatrices.
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PREMIERE PARTIE (12 points)
AprĂšs avoir prĂ©sentĂ© et rĂ©sumĂ© les propos des documents 1 Ă 3, vous rĂ©pondrez Ă la question sui-vante : quel effet la pratique du calcul est-elle susceptible dâavoir sur la rĂ©solution de problĂšmes ? (6 points) Ensuite, vous effectuerez une analyse des quatre productions du document 4. Vous confronterez Ă©galement ces travaux dâĂ©lĂšves avec les Ă©lĂ©ments exposĂ©s dans les documents 1 Ă 3. (6 points) DOCUMENT 1 : CĂ©dric Villani et Charles Torossian - Le calcul et les automatismes (in : 21 mesures pour lâenseignement des mathĂ©matiques, rapport remis le 12 fĂ©vrier 2018)
Calcul : une place centrale â un calcul intelligent
Depuis un certain nombre dâannĂ©es, il semble y avoir un malentendu entre les recommanda-tions figurant dans les documents officiels sur la place du calcul et les pratiques observĂ©es en classe de mathĂ©matiques. Le calcul a Ă©tĂ© sĂ©rieusement discrĂ©ditĂ© dans un passĂ© pas si lointain et finalement partiellement rĂ©habilitĂ© dans les programmes rĂ©cents de lâĂcole, 5
puisque la stratégie mathématiques en 2014 annonçait : « La connaissance et la compré-hension des nombres, ainsi que le calcul, en particulier le calcul mental, tiendront une place centrale dans les nouveaux programmes de mathématiques. »
La mission1 reprend Ă son compte les conclusions de la confĂ©rence de consensus organisĂ©e par le Cnesco en 2015, notamment sur lâindispensable acquisition et mĂ©morisation des 10
tables (addition et multiplication).
Lâavis de lâAcadĂ©mie des sciences de 2007 et lâinterprĂ©tation quâen fait Thierry Dias sont intĂ©-ressants et mettent bien le sujet en perspective, que ce soit Ă lâĂ©cole primaire ou au collĂšge.
« Le calcul doit ĂȘtre vu comme un jeu sur les nombres, il doit donc ĂȘtre prĂ©sentĂ© comme tel dĂšs les petites classes dans des tĂąches variĂ©es faisant la part belle Ă cette 15
dimension ludique. De maniĂšre concomitante, une pratique simultanĂ©e de la numĂ©ra-tion et des quatre opĂ©rations doit ĂȘtre encouragĂ©e dĂšs le CP, comme nous lâapprennent les observations des systĂšmes performants Ă lâinternational [âŠ]. Le cal-cul sur les nombres construit les fondamentaux nĂ©cessaires Ă toutes les connais-sances mathĂ©matiques et cela requiert du temps dâapprentissage dans les classes. 20
LâefficacitĂ© de cet apprentissage repose aussi sur lâacquisition nĂ©cessaire des auto-matismes. »
Il ne s'agit évidemment pas de se précipiter à poser les opérations, sans compréhension ou contexte, mais plutÎt d'explorer des situations qui donnent du sens aux actions liées aux quatre opérations, de les mettre en action, puis d'évoluer progressivement vers les écritures 25
mathématiques.
Les modalitĂ©s de dĂ©veloppement des capacitĂ©s calculatoires sont diverses et complĂ©men-taires (le calcul mental, en ligne, posĂ©, Ă©crit, approchĂ© et instrumentĂ©). Toutefois le calcul mental reste une modalitĂ© insuffisamment travaillĂ©e Ă lâĂ©cole primaire (notamment par rap-port aux pays asiatiques) et au collĂšge. Il en est dâailleurs de mĂȘme pour le calcul approchĂ© 30
qui reste cantonnĂ© Ă quelques activitĂ©s trop sporadiques. En revanche, le temps consacrĂ© aux rĂ©pĂ©titions dâalgorithmes de calcul dit « posĂ© » est souvent disproportionnĂ©, notamment concernant la multiplication. A contrario, un algorithme aussi intĂ©ressant mathĂ©matiquement que celui de la division est trop souvent vĂ©cu comme une souffrance par les Ă©lĂšves. La di-versitĂ© des algorithmes permettant de faire une mĂȘme opĂ©ration devrait Ă©galement faire 35
lâobjet de pratiques plus rĂ©currentes. 1 Il sâagit de la mission constituĂ©e pour Ă©tablir le rapport dont provient cet extrait.
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Par ailleurs, la volontĂ© de ne pas rĂ©duire lâacte mathĂ©matique Ă de simples techniques rĂ©pĂ©-titives, afin de donner toute son importance au sens des dĂ©marches, a conduit Ă des incom-prĂ©hensions totales, certainement faute dâaccompagnements suffisants. On en est ainsi arri-vĂ© parfois Ă la disparition complĂšte dâactivitĂ©s dâancrage, de « gammes ou dâĂ©chauffements » 40
pourtant indispensables. Des rituels de calcul permettent pourtant de faire fonctionner et de stabiliser les connaissances, les mĂ©thodes et les stratĂ©gies. Les activitĂ©s routiniĂšres de cal-cul permettent de gagner de lâaisance, de la fluiditĂ©, de la flexibilitĂ©, dâacquĂ©rir des automa-tismes (destinĂ©s Ă libĂ©rer la charge cognitive et la mĂ©moire de travail). Avec un peu dâentraĂźnement, les Ă©lĂšves rĂ©ussissent ce type dâactivitĂ©s, ce qui dĂ©veloppe leur plaisir Ă faire 45
des mathématiques et les aide à progresser. La réussite des élÚves est un facteur de satis-faction de leurs professeurs.
Il faut absolument retrouver un Ă©quilibre essentiel Ă la rĂ©ussite des Ă©lĂšves et cela vaut pour tout le cursus jusquâĂ la terminale. Sâil est exclu de limiter la formation des Ă©lĂšves Ă lâentraĂźnement au calcul, sa frĂ©quentation trop rare rend inaccessible Ă beaucoup la pratique 50
de résolution de problÚmes, dÚs lors que le moindre calcul fait obstacle.
DOCUMENT 2 : Rémi Brissiaud - conférence Cnesco sur la numération : Points forts, points faibles (in : le Café Pédagogique (www.cafepedagogique.net) du 2 décembre 2015
C'est devenu une banalité de le dire : les écoliers français sont trop souvent en difficulté dans leur apprentissage des nombres, du calcul et de la résolution de problÚmes et, trÚs vraisemblablement, ces difficultés sont en partie d'origine pédagogique. Face à cette situa-tion, le CNESCO a préparé pendant plus d'une année puis organisé une conférence de con-sensus portant sur les apprentissages numériques à l'école primaire. Le projet était de jeter 5
« une passerelle entre le monde de la recherche et les univers des praticiens et du grand public ».
Ce processus vient d'aboutir Ă la publication de constats et de recommandations [âŠ]. L'en-semble a Ă©tĂ© rĂ©digĂ© par un jury d'acteurs de terrain aprĂšs l'audition d'experts qui, pour l'es-sentiel, sont des chercheurs en didactique et/ou en psychologie (et dont l'auteur de ces 10
lignes fait partie). L'ambition Ă©tait Ă©levĂ©e puisqu'il s'agissait d'Ă©laborer des « recommanda-tions motivĂ©es qui (soient) les lignes directrices de âbonnes pratiques (pĂ©dagogiques)â dans les situations considĂ©rĂ©es ». [âŠ]
La résolution de problÚmes arithmétiques : un point faible ?
Concernant la résolution de problÚmes arithmétiques, les recommandations avancées par le 15
jury sont rares. « Les problĂšmes proposĂ©s appartiennent aux diffĂ©rentes catĂ©gories de situa-tions d'addition/soustraction et de multiplication/division afin de permettre Ă l'Ă©lĂšve de recon-naĂźtre les diffĂ©rents modĂšles. » [âŠ]. Mais on ne trouve nulle part de recommandation traitant de la principale question pĂ©dagogique qui se pose : comment aider les Ă©lĂšves Ă comprendre que des problĂšmes appartenant Ă des catĂ©gories sĂ©mantiques diffĂ©rentes peuvent ĂȘtre rĂ©so-20
lus par la mĂȘme opĂ©ration ?
ConsidĂ©rons par exemple les problĂšmes de partage (partager un nombre donnĂ© d'unitĂ©s en N parts Ă©gales) et ceux de groupement (Ă partir d'un nombre donnĂ© d'unitĂ©s, combien de groupes de N peut-on former ?). Bien que ces problĂšmes appartiennent Ă des catĂ©gories sĂ©mantiques diffĂ©rentes, ils peuvent ĂȘtre rĂ©solus par la mĂȘme opĂ©ration arithmĂ©tique, la divi-25
sion. Que recommander pour favoriser chez les élÚves la découverte de ce phénomÚne ? L'intervention d'Emmanuel Sander et J.-F. Richard [répond] à cette question.
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Ainsi, considérons le problÚme suivant : « Madame Durand a 30 gùteaux et elle veut les par-tager entre 10 enfants en parts égales. Combien de gùteaux chaque enfant va-t-il rece-voir ? » Un tel problÚme de partage est difficile au CE1 et au début du CE2 parce que, spon-30
tanément, les élÚves simulent mentalement la situation correspondant à un partage achevé : ils imaginent les 10 enfants avec un certain nombre de gùteaux devant eux et ils cherchent quel est ce nombre de gùteaux qui, additionné 10 fois, donne un total de 30 (Brissiaud & Sander, 2010). Or, le fait numérique « 10 fois 3, 30 » n'est pas facilement activé en mémoire, contrairement à « 3 fois 10, 30 ». Cependant, supposons que l'on demande aux élÚves, plu-35
tĂŽt que d'imaginer la situation correspondant Ă un partage achevĂ©, de simuler mentalement en elle-mĂȘme l'action de partager, Ă savoir une distribution des gĂąteaux 1 Ă 1. AprĂšs 1 tour de distribution aux enfants, Mme Durand a distribuĂ© 10 gĂąteaux et, avec ses 30 gĂąteaux, elle va pouvoir effectuer⊠3 tours de distribution (« 3 fois 10, 30 » est facilement activĂ© en mĂ©-moire). Chaque enfant recevra donc 3 gĂąteaux. 40
C'est un tel changement de point de vue sur une mĂȘme situation de dĂ©part qu'Emmanuel Sander et Jean-François Richard appellent, dans leur intervention Ă la ConfĂ©rence de con-sensus, un « recodage sĂ©mantique » de la situation. La possibilitĂ© d'un tel recodage permet de comprendre qu'un problĂšme de partage en N parts Ă©gales peut Ă©galement ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un problĂšme oĂč l'on s'interroge sur le nombre de groupes de N qu'il est possible d'ef-45
fectuer. Cela favorise Ă©videmment le progrĂšs vers la comprĂ©hension du fait que les pro-blĂšmes de partage et de groupement, bien qu'ils appartiennent Ă des catĂ©gories sĂ©man-tiques diffĂ©rentes, peuvent ĂȘtre rĂ©solus par la mĂȘme opĂ©ration arithmĂ©tique, la division.
DOCUMENT 3 : Roland Charnay et Michel Mante - De lâanalyse dâerreurs en mathĂ©matiques aux dispositifs de remĂ©diation : quelques pistes⊠{in : Grand N [revue annuelle de lâInstitut de Recherche sur lâEnseignement des MathĂ©matiques (IREM) de lâUniversitĂ© Grenoble Alpes] n° 48, 1990}
La lecture de l'Ă©noncĂ© implique une activitĂ© de dĂ©chiffrage du texte et une activitĂ© de sĂ©lec-tion, de codage et de stockage de l'information pertinente. Si la lecture n'est pas automati-sĂ©e, elle peut occasionner une charge mentale importante qui concurrencera l'activitĂ© de stockage. De la mĂȘme maniĂšre, si l'Ă©lĂšve ne sait pas quelles donnĂ©es il doit sĂ©lectionner, il sera tentĂ© de retenir trop de choses au risque de voir sa capacitĂ© mnĂ©sique dĂ©passĂ©e, ou 5
bien d'alléger la lecture en utilisant des rÚgles du contrat ou des mots inducteurs.
La rĂ©solution suppose des traitements (qui ne sont peut-ĂȘtre pas tous automatisĂ©s), le main-tien en mĂ©moire de rĂ©sultats intermĂ©diaires et des sous-buts Ă atteindre, des contrĂŽles sur l'exĂ©cution de la procĂ©dure de rĂ©solution choisie et sur les algorithmes qu'elle implique. Toutes ces tĂąches mobilisent la mĂ©moire de travail, dont les limites de capacitĂ© peuvent ĂȘtre 10
rapidement atteintes, d'oĂč « lâoubli » de certaines donnĂ©es, du but Ă atteindre ou du plan initialement prĂ©vu.
La récupération en mémoire à long terme concerne, au cours de l'activité de compréhension et de représentation du problÚme comme au cours de sa résolution différents types de con-naissances: les expériences sociales (situations de référence) et scolaires (problÚmes de 15
nature voisine dĂ©jĂ rencontrĂ©s, schĂ©mas de solution acquis, algorithmes de calculâŠ). Or la rĂ©cupĂ©ration en [mĂ©moire Ă long terme] paraĂźt trĂšs dĂ©pendante de la diffĂ©rence qui peut exis-ter entre le contexte dans lequel l'information a Ă©tĂ© enregistrĂ©e et celui dans lequel son rap-pel est nĂ©cessaire (idĂ©e de contextualisation des connaissances stockĂ©es) ; par exemple le verbe « enlever » ou des synonymes sont des indices trĂšs forts pour Ă©voquer la soustraction. 20
J.F. RICHARD cite l'exemple suivant (niveau CE2) : « Pour emmener des enfants en prome-nade, on fait venir des cars; dans chaque car il y a 30 places; il y a 112 enfants à emmener; combien faut-il de cars ? ». L'énoncé comportant peu d'indices habituellement présents dans les situations de division (tels que partages, répartitions...), l'élÚve ne reconnaßt pas le mo-
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dĂšle expert appropriĂ©, et mobilisera peut-ĂȘtre une procĂ©dure proche de l'action, et plus 25
lourde à gérer (additions successives ou essais de multiples, par exemple).
DOCUMENT 4 Ă©valuations dâentrĂ©e en classe de CM1 : extraits de quatre productions dâĂ©lĂšves de deux classes de Nouvelle-CalĂ©donie.
Présentation du problÚme posé aux élÚves :
Cet exercice, proposĂ© en concertation par deux enseignants, a Ă©tĂ© rĂ©ussi Ă moins de 20% sur lâensemble des deux classes. Les enseignants ont Ă©galement relevĂ© quâaucun Ă©lĂšve parmi ceux qui ont donnĂ© la bonne rĂ©-ponse nâa posĂ© lâopĂ©ration « division » ni « multiplication », que ce soit en ligne ou en colonne. Recherches, calculs et/ou rĂ©ponses de 4 Ă©lĂšves reprĂ©sentatifs en termes de diversitĂ© des productions : (Les travaux des Ă©lĂšves A et D ont Ă©tĂ© Ă©valuĂ©s comme rĂ©ussis).
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Proposition dâĂ©lĂ©ments de correction de la premiĂšre partie : 12 POINTS Le jury nâattend pas une mĂ©thodologie particuliĂšre mais lâanalyse doit nĂ©anmoins ĂȘtre structurĂ©e, convergente et cohĂ©rente. Le travail comportera une introduction et une conclusion. Le candidat doit savoir situer chaque extrait. Chaque document doit ĂȘtre explicitĂ© et mis en regard avec dâautres documents du dossier Ă un mo-ment donnĂ© de lâexposĂ©. La question initiale doit ĂȘtre traitĂ©e et une rĂ©ponse doit y ĂȘtre apportĂ©e. Les contresens, les erreurs de syntaxe et dâorthographe, le manque de clartĂ© sont pĂ©nalisĂ©s. Introduction Le dossier prĂ©sente trois premiers documents convergents, partant de constats et recommandations (doc 1) ensuite dĂ©taillĂ©es par lâexplicitation dâune procĂ©dure type en rĂ©solution de problĂšmes de par-tage / groupement (doc 2), tandis que lâaccent est mis, en parallĂšle, sur le traitement nĂ©cessaire de lâinformation qui renvoie Ă la fois Ă lâexpĂ©rience du rĂ©solveur et la maniĂšre dont celle-ci est invoquĂ©e (doc 3). PrĂ©sentation des documents et rĂ©sumĂ© de chaque propos (3 points) Document 1 : Dans cet extrait du rapport Villani-Torossian de fĂ©vrier 2018, les auteurs notent que le calcul avait perdu de son importance moins dans les programmes scolaires que dans les pratiques observĂ©es en classe. Ce document se positionne en accord avec la ConfĂ©rence de consensus 2015 qui prĂŽne Ă lâapprentissage des tables certes, mais toujours en lien avec la numĂ©ration, ce dĂšs les plus petites classes. Le calcul contextualise la numĂ©ration, dâoĂč un temps dâenseignement indispensable, et lâacquisition dâautomatismes en guise dâoutils. Câest lĂ toute lâimportance du calcul mental ou appro-chĂ©, tandis que le temps consacrĂ© Ă des algorithmes de calcul posĂ© rĂ©pĂ©tĂ©s est par trop important, alors quâil faudrait plutĂŽt diversifier lesdits algorithmes. Pour exemple celui de la division qui dĂ©plaĂźt aux Ă©lĂšves malgrĂ© son intĂ©rĂȘt. A contrario, on constate la disparition dâactivitĂ©s ritualisĂ©es de systĂ©matisation car la volontĂ© fut de favoriser les dĂ©marches, ce qui se fit au dĂ©triment des automatismes de calcul. Le manque de frĂ©quentation du calcul par les Ă©lĂšves nuit grandement Ă la rĂ©solution de problĂšmes. Document 2 : Dans cet extrait dâarticle publiĂ© en ligne, le chercheur RĂ©mi Brissiaud commence par rappeler les mo-tivations de la ConfĂ©rence de consensus 2015 : Ă©tablir de recommandations pratiques pour remĂ©dier aux difficultĂ©s des Ă©lĂšves en numĂ©ration, calculs et rĂ©solution de problĂšmes. Câest Ă ce propos que R. Brissiaud dĂ©veloppe lâexemple des problĂšmes de partage, et complĂšte les conclusions de la ConfĂ©rence Ă partir des catĂ©gories sĂ©mantiques, autrement dit de types de pro-blĂšmes en fonction de leur sens. Par lâexemple, il explique quâun problĂšme de partage peut ĂȘtre rĂ©so-lu, en milieu de cycle 2, par une dĂ©marche de distribution en maitrisant des faits numĂ©riques et des calculs simples. Cette dĂ©marche correspond mieux Ă la stratĂ©gie de rĂ©solution opĂ©rĂ©e par les Ă©lĂšves car elle est progressive, tandis que la dĂ©marche par partage infĂšre lâachevĂ©. Citant les chercheurs Sanders et Richard, Brissiaud insiste ainsi sur le fait que des problĂšmes de ca-tĂ©gorie sĂ©mantique diffĂ©rente peuvent finalement correspondre quand il sâagit de les rĂ©soudre par une mĂȘme opĂ©ration. Câest ce que lâon appelle le recodage sĂ©mantique. Charnay et Mante rĂ©investissent les travaux de J-F Richard sous un autre angle. Document 3 : Ce document des chercheurs Roland Charnay et Michel Mante commence par rappeler lâimplication de processus automatisĂ©s dans la lecture de lâĂ©noncĂ©, oĂč un processus de sĂ©lection est nĂ©cessaire sous peine de crĂ©er une surcharge dâinformation. Les nombreuses tĂąches quâimplique une rĂ©solution de problĂšme mobilisent un mĂ©moire de travail qui peut se retrouver dĂ©passĂ©e. Villani et Torrossian ne disent dâailleurs pas autre chose en parlant de
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« gagner de lâaisance, de la fluiditĂ©, de la flexibilitĂ©, des automatismes (destinĂ©s Ă libĂ©rer la charge cognitive et la mĂ©moire de travail). » En outre, la rĂ©cupĂ©ration dans la mĂ©moire Ă long terme des informations nĂ©cessaires Ă la rĂ©solution est dĂ©pendante de connaissances reposant sur les expĂ©riences du rĂ©solveur. Or, ce processus est aussi liĂ© aux contextes invoquĂ©s au moment de la rĂ©solution, parfois diffĂ©rents de ceux liĂ©s Ă lâexpĂ©rience. Pour exemple (et citant aussi J-F Richard), un problĂšme de rĂ©partition qui ne contien-drait pas de mots inducteurs pourrait influer sur les procĂ©dures au dĂ©triment du modĂšle expert. RĂ©ponse Ă la question « quel effet la pratique du calcul est-elle susceptible dâavoir sur la rĂ©so-lution de problĂšmes ? » (3 points) Si Villani et Torrossian concluent leur propos en affirmant que lâentraĂźnement au calcul lĂšse grande-ment la rĂ©solution de problĂšme, lâextrait porte toutefois davantage sur le calcul en lui-mĂȘme. Ils affir-ment la primordialitĂ© des activitĂ©s dâancrage de ritualisation, mais en sâappuyant sur des modalitĂ©s diffĂ©rentes et complĂ©mentaires. Le lien entre calcul et rĂ©solution de problĂšmes est prĂ©sent en fili-grane, quand ils affirment que les automatismes libĂšrent la charge cognitive et la mĂ©moire de travail. Charnay et Mante complĂštent alors le propos. Leur article porte prĂ©cisĂ©ment sur la difficultĂ© quâont les Ă©lĂšves Ă mobiliser leur mĂ©moire de travail au service de la comprĂ©hension et de la reprĂ©sentation du problĂšme. Cette opĂ©ration suppose dĂ©jĂ une activitĂ© de dĂ©chiffrage en amont, mais aussi, en aval, tout un panel dâactions qui sont plus ou moins induites en fonction de la culture de lâapprenant. La prise dâindice prime, qui va permettre le choix de lâopĂ©ration (dans leur exemple, la division). Brissiaud affirme justement de son cĂŽtĂ© lâimportance pour lâĂ©lĂšve de comprendre le lien entre pro-blĂšme de partage et de distribution. Mais ce lien qui se traduit par un « recodage sĂ©mantique » doit ĂȘtre travaillĂ©, car quand les Ă©lĂšves conçoivent a priori mentalement le partage achevĂ© dans un pro-blĂšme de partage, il est plus aisĂ© dâimaginer mentalement une distribution. Mais ce nâest pas la mĂȘme opĂ©ration mentale. Cette opĂ©ration de « recodage sĂ©mantique » suppose donc, outre une comprĂ©hension fine du sens des opĂ©rations, de la plasticitĂ© dans la comprĂ©hension des algorithmes opĂ©ratoires. En conclusion, on comprend dĂšs lors mieux lâassertion de Villani et Torrossian, selon qui la prĂ©senta-tion de divers algorithmes de calcul pour une mĂȘme opĂ©ration est importante. Selon Charnay et Mante, on a vu quâelle ne peut que servir la rĂ©solution de problĂšmes. Pour Brissiaud, elle aidera les Ă©lĂšves Ă re-catĂ©goriser les Ă©noncĂ©s. En lien avec la pratique du calcul, câest donc Ă©galement le travail autour du sens des opĂ©rations qui bĂ©nĂ©ficie Ă la rĂ©solution de problĂšmes. Analyse des erreurs du document 4 : (3 points) Il sâagit de quatre travaux choisis dâĂ©lĂšves pour un mĂȘme problĂšme de partage, dont on dit quâil fut trĂšs majoritairement Ă©chouĂ© en dĂ©but de CM1. On a dĂ©signĂ© quatre productions reprĂ©sentatives, rĂ©-ussies pour deux dâentre elles, mais jamais en « posant » de division. Or il nâest pas Ă©tonnant, voire attendu, quâĂ ce stade de la scolaritĂ©, personne nâait « posĂ© » la divi-sion. Si les problĂšmes de partages sont connus depuis le cycle 1, les Ă©lĂšves les rĂ©solvaient, jusquâau CP, par manipulation puis graphiquement. Au dĂ©but du CE1 on sâattend en sus Ă une dĂ©marche par soustractions (ou additions) successives. En CE2, on peut espĂ©rer un rĂ©investissement des tables de multiplication pour approcher au maximum la quantitĂ© 32. Mais il nâest pas inquiĂ©tant que la procĂ©-dure par division posĂ©e ne soit pas installĂ©e pour rĂ©soudre ce type de problĂšme. On retrouve dâailleurs partiellement les procĂ©dures dĂ©crites ci-dessus dans les productions prĂ©sen-tĂ©es. Les rĂ©ussites sâappuient sur des mĂ©thodologies diffĂ©rentes. LâĂ©lĂšve D a procĂ©dĂ© par rĂ©solution strictement graphique par distribution, tandis que A a opĂ©rĂ© des groupes correspondant au nombre-diviseur, quâil a additionnĂ©s jusquâĂ se rapprocher au mieux du dividende. Parmi les Ă©lĂšves Ă la dĂ©marche erronĂ©e, C a tout de mĂȘme compris quâil sâagit dâavoir un nombre Ă©gal de parts « Ă©quitablement » distribuĂ©es, mais nâa pas infĂ©rĂ© le partage de la quantitĂ© totale.
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LâĂ©lĂšve B nâest pas totalement dans lâerreur non plus, on pourrait considĂ©rer que sa dĂ©marche est trĂšs inachevĂ©e (rĂ©solution du partage par soustractions successives du nombre correspondant au divi-dende). Toutefois pour chacun de ces deux Ă©lĂšves en situation dâĂ©chec, la phrase de rĂ©ponse sug-gĂšre soit un manque de comprĂ©hension de la situation de lâĂ©noncĂ©, soit une grande difficultĂ© rĂ©dac-tionnelle. Confrontation avec les Ă©lĂ©ments exposĂ©s dans les documents 1 Ă 3 : (3 points) Le rapport Villani-Torrossian rĂ©affirme que plusieurs algorithmes existent pour une mĂȘme opĂ©ration ; et que parallĂšlement celui de la division euclidienne est trĂšs intĂ©ressant mais vĂ©cu comme rĂ©barbatif. On peut se demander, Ă lâĂ©tude des diffĂ©rentes productions prĂ©sentĂ©es ici, si un algorithme diffĂ©rent concernant la division euclidienne nâaurait pas pu aider les Ă©lĂšves. On peut en citer deux qui sont hĂ©ritĂ©s de la multiplication et de la soustraction, et qui ont Ă©tĂ© mis en Ćuvre ici avec plus ou moins de succĂšs. La rĂ©solution de la division euclidienne par soustractions successives pourrait avoir Ă©tĂ© choisi par lâĂ©lĂšve B, mais celui-ci nâa pas Ă©tĂ© en mesure de poursuivre ses recherches. Manque de temps ou de motivation ? IncapacitĂ© Ă se confronter Ă un manque de cohĂ©rence du rĂ©sultat ? Seul un travail avec lui permettrait de le dĂ©terminer. Ce que lâon peut affirmer en revanche avec certitude, câest que lâĂ©lĂšve A a mis en Ćuvre un algorithme valable (mais fastidieux) pour rĂ©soudre le problĂšme, en dĂ©-terminant littĂ©ralement « combien il y a de fois 5 dans 32 » en lâapprochant au plus prĂšs par additions successives. Pour toutes les productions, le fait de nâavoir pas posĂ© de division peut renvoyer au document 3 : des procĂ©dures non expertes sont mise en Ćuvre, parfois avec succĂšs, mais le « modĂšle expert » dâaprĂšs Mante et Charnay nâest pas invoquĂ©. Vis-Ă -vis de ce mĂȘme document, on pourrait aussi se demander si un ou plusieurs Ă©lĂšves nâont pas perdu de vue la question posĂ©e en raison dâun investissement procĂ©dural ou technique trop coĂ»teux ; une difficultĂ© que les auteurs imputent Ă une difficultĂ© de stockage en mĂ©moire de travail / rĂ©cupĂ©ra-tion en mĂ©moire Ă long terme. LâĂ©lĂšve B pourrait avoir Ă©tĂ© confrontĂ© Ă cet obstacle. En effet, lâaspect inachevĂ© de la dĂ©marche peut laisser penser Ă une forme de dĂ©mission vis-Ă -vis dâune procĂ©dure trop complexe, tandis quâune rĂ©solution par soustractions successives est cependant initiĂ©e. Outre lâexplication ci-dessus, on peut imaginer que B semble ne pas pouvoir infĂ©rer non plus le par-tage achevĂ©. LâĂ©lĂšve C se retrouve dans la mĂȘme situation que celle dĂ©crite initialement par RĂ©mi Brissiaud (30-31) : spontanĂ©ment lâĂ©lĂšve considĂšre le partage achevĂ© et non le partage Ă faire. Un « recodage sĂ©-mantique », ou une recatĂ©gorisation du problĂšme, nâa pas Ă©tĂ© Ă sa portĂ©e. A contrario, lâĂ©lĂšve A a opĂ©rĂ© trĂšs exactement le recodage sĂ©mantique dont parle Brissiaud afin dâĂȘtre en mesure de rĂ©soudre le problĂšme. Quant Ă D, il est capable de comprendre quâil sâagit bien dâun partage et de le rĂ©soudre, mais lâopĂ©ration correspondante nâest pas induite.
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SECONDE PARTIE (8 points) Propositions Ă choix multiple (2 points) (0,5 point pour chaque rĂ©ponse exacte et dĂ»ment justi-fiĂ©e) Indiquez si chacune des propositions suivantes est vraie ou fausse, en justifiant votre rĂ©ponse (Toute rĂ©ponse non justifiĂ©e, mĂȘme exacte, nâest pas valide). Deux losanges de mĂȘme cĂŽtĂ© ont la mĂȘme aire. Faux. On peut le dĂ©montrer par la construction de 2 losanges diffĂ©rents de mĂȘme cĂŽtĂ© dont on calcu-lera lâaire. Toutefois la restitution prĂ©cise de la formule du calcul dâaire du losange (moitiĂ© du produit de la lon-gueur des diagonales) nâest pas attendue. Le calcul de lâaire dâun losange ABCD peut ĂȘtre par exemple effectuĂ© en considĂ©rant la somme de lâaire des deux triangles isocĂšles DAB et DCB. Lâaire dâun carrĂ© est proportionnelle Ă son cĂŽtĂ©. Faux. Pour un carrĂ© ABCD de cĂŽtĂ© 4u, A(ABCD)=42=16u. Doublons Ă prĂ©sent la mesure du cĂŽtĂ©. Pour un carrĂ© EFGH de cĂŽtĂ© 8u, A(EFGH)=82=64u. Or 64â 16x2 donc ce nâest pas une situation de proportionnalitĂ©. La vitesse moyenne (v) est le produit de la durĂ©e (t) par la distance parcourue (d). Faux. Ul contre-exemple suffit Ă invalider la proposition par lâincohĂ©rence du rĂ©sultat : pour une dis-tance parcourue de 200km en 2h, la vitesse moyenne ne saurait ĂȘtre supĂ©rieure Ă celle parcourue (2x200=400 km / h). La formule exacte (non attendue) est ïżœ =
ïżœ
ïżœ
Le volume dâun prisme droit de base dâaire 80 cm2 et de hauteur 13 cm est invariablement de 1,04 dm3. Vrai. Volume ïżœ dâun prisme droit de base dâaire ïżœ et de hauteur â : ïżœ = ïżœâ ïżœ = 0,8ïżœ ÂČx 1,3ïżœ = 1,04ïżœ ïżœ Analyses dâerreurs types (6 points) 1°) Les poules de Mme DuprĂ© Le problĂšme suivant a Ă©tĂ© donnĂ© aux Ă©lĂšves : Les poules de Mme DuprĂ© ont pondu 282 Ćufs. Elle les rĂ©partit dans des boĂźtes de 12 Ćufs pour les vendre. Combien remplira-t-elle de boĂźtes au maximum ? Combien dâĆufs restera-t-il pour faire une omelette ? Voici les rĂ©ponses de 4 Ă©lĂšves :
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(A portée de maths CM1, Hachette)
a) Quel élÚve a trouvé la bonne solution ? Justifiez. b) Expliquez les erreurs des trois autres élÚves et proposez une piste de remédiation pour cha-
cun.
Question a) (0,25+0,25) La bonne rĂ©ponse est celle donnĂ©e par Carla. Elle a identifiĂ© un problĂšme de partage. Elle a logiquement posĂ© une division euclidienne. Quotient (23) et reste (6) sont corrects. Elle a rĂ©pondu aux questions posĂ©es. Question b) (pour chacun des trois, 0,25+0,25 soit 1,5 point au total) Arthur nâa pas rĂ©pondu aux deux questions posĂ©es (cette prĂ©cision nâest pas attendue par le correc-teur). RĂ©ponse nĂ©cessaire et suffisante : Arthur nâa pas identifiĂ© un problĂšme de distribution. LâopĂ©ration posĂ©e ne correspond pas. Piste de remĂ©diation : Travailler sur la cohĂ©rence du rĂ©sultat ; travailler sur la typologie des problĂšmes induisant la division euclidienne (partage ou distribution avec reste entier). Sofia a utilisĂ© la calculette, qui donne le rĂ©sultat de la division dĂ©cimale. Câest une premiĂšre erreur : on recherche un quotient entier ; on ne peut casser les Ćufs restants pour les rĂ©partir. DâoĂč une premiĂšre piste de remĂ©diation : travail sur les problĂšmes de partage / distribution induisant la division avec reste â 0 et opportunitĂ©, en fonction du sens, de poser une division euclidienne (ce problĂšme) ou dĂ©cimale (partage dâune somme dâargent en euros par exemple). Sa deuxiĂšme erreur tient Ă la non comprĂ©hension de la partie dĂ©cimale dâun nombre non entier. Elle comprend ce nombre comme la juxtaposition de deux entiers (en lâoccurrence, quotient Ă gauche et reste Ă droite). RemĂ©diation 1 : Ă©viter la calculatrice au moins quand la division est euclidienne. RemĂ©diation 2 : faire percevoir que le reste (0,5) correspond 0,5 fois le diviseur (12), soit sa moitiĂ©. JĂ©rĂ©my nâa pas rĂ©pondu aux deux questions posĂ©es (cette prĂ©cision nâest pas attendue par le correc-teur). RĂ©ponse nĂ©cessaire et suffisante : il ne maĂźtrise pas totalement lâalgorithme de la division posĂ©e et/ou a fait lâĂ©conomie de la reconstitution de la table de 12 : il a infĂ©rĂ© que 12x2 Ă©tait strictement contenu dans 42, au lieu de 12x3. RemĂ©diation possible : revoir avec lui cette seule Ă©tape de lâalgorithme de la division posĂ©e, en lui faisant vĂ©rifier que le reste est toujours infĂ©rieur au diviseur, sans quoi la distribution nâest pas termi-nĂ©e.
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2°) Les courses de Lise. Voici la rĂ©ponse dâun Ă©lĂšve de dĂ©but de CM1 Ă un problĂšme posĂ©.
a) Citez deux prĂ©requis nĂ©cessaires en calcul. b) Veuillez prĂ©ciser lâerreur de lâĂ©lĂšve (en mathĂ©matiques) et proposer deux pistes de remĂ©dia-
tion.
Question a) (0,25+0,25=0,5 point) On peut citer : La soustraction avec retenue. Lâaddition avec retenue. La multiplication avec retenue par un entier <10. Question b) (0,5+0,5+0,5=1,5 point) LâĂ©lĂšve nâa pas discernĂ© quâil sâagissait dâun problĂšme ouvert Ă Ă©tapes ou nâa pas identifiĂ© celles-ci. Proposer le mĂȘme problĂšme avec les questions fermĂ©es correspondant aux Ă©tapes intermĂ©diaires :
- Combien coûtent 2 paquets de gùteaux ? - Combien coûtent trois bouteilles de soda ?
Ces questions peuvent ĂȘtre Ă©galement ĂȘtre dĂ©terminĂ©es avec les Ă©lĂšves dans une phase prĂ©alable de dĂ©volution : Quâest-ce que je dois trouver ? => de quelle somme dâargent jâai besoin. Quâest-ce que je cherche ? => le prix de 2 paquets de gĂąteaux et de 3 bouteilles de soda. Quâest-ce que je connais ? => la somme que jâai dĂ©jĂ et le prix dâun article. Puis, Ă©ventuellement, des questions sur les procĂ©dures. Il est aussi possible de travailler sur la typologie des problĂšmes simples correspondant Ă la premiĂšre Ă©tape (sommes), puis composĂ©s induisant la soustraction. Enfin, on peut suggĂ©rer de reformuler le problĂšme avec uniquement des nombres qui faciliteront le calcul mental, comme 200F pour un paquet de gĂąteaux, afin de ne pas complexifier la rĂ©flexion des Ă©lĂšves par le calcul.
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3°) Evaluation dâentrĂ©e en classe de sixiĂšme Voici lâun des exercices proposĂ©s dans le cadre des Ă©valuations dâentrĂ©e en classe de sixiĂšme, dans le domaine mathĂ©matique des grandeurs et mesures. Ces Ă©valuations sont menĂ©es sur support in-formatisĂ©.
(Ă©valuations dâentrĂ©e en sixiĂšme 2019 ; capture dâĂ©cran)
a) Sur quelle notion ce problĂšme portant sur les durĂ©es et les fractions sâappuie-t-il ? (0,5 point)
La rĂ©ponse « proportionnalitĂ© » est impĂ©rativement attendue. b) Comment expliquer lâerreur commise par un Ă©lĂšve choisissant la premiĂšre proposition
(« 80 km ») ? (0,5 point)
Lâerreur peut correspondre Ă une mauvaise comprĂ©hension du mot « constante ». c) Un enseignant suppose que les rĂ©ponses erronĂ©es 40 et 60 km de certains Ă©lĂšves sont dues
Ă une non-maĂźtrise des fractions simples. Comment peut-il modifier lâĂ©noncĂ© pour vĂ©rifier cette hypothĂšse, tout en conservant la notion sur laquelle ce problĂšme sâappuie ? (0,5 point)
On peut travailler avec le double, ou des durées entiÚres supérieures à une heure.
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1ERS CONCOURS EXTERNE ET RESERVE OUVERTS AU TITRE DE L'ANNEE 2020 POUR LE RECRUTEMENT D'INSTITUTEURS STAGIAIRES DU CADRE DE LâENSEIGNEMENT DU 1ER DEGRE
DE NOUVELLE-CALEDONIE
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EPREUVE ECRITE DâADMISSIBILITE: ETUDE DE DOCUMENTS SUR LA CULTURE OCEANIENNE EN GENERAL, KANAK EN PARTICULIER
DUREE : 3h00 COEFFICIENT : 1
SUJET
Ce sujet comporte 4 pages numĂ©rotĂ©es de 1 Ă 4. Document A : La parole Coutume kanak- SĂ©bastien LebĂšgue âAu vent des Iles â ADCK- 2018 Document B : Lâart oratoire, du sacrĂ© de la parole Ă lâĂ©loquence â Conservatoire artistique de la PolynĂ©sie française â Te Fare Upa Rau- Hiroa â journal dâinformations culturelles â 30 septembre 2014. Document C : La famille Theu La tradition orale- Weniko IHAGE. Les Ă©ditions Niaouli- ADCK Questions : 1Ăšre partie : (10 points) Proposez une synthĂšse prĂ©cise, concise et ordonnĂ©e qui fait apparaĂźtre une problĂ©matique Ă©manant de la mise en relation des documents A, B et C. 2Ăšme partie : (10 points) Proposez une exploitation pĂ©dagogique du document C dans le cycle de votre choix.
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Document A : La Parole
Nos anciens nâavaient pas de systĂšme dâĂ©criture Ă leur disposition. La relation nâexistait que sâil Ă©tait possible de communiquer, donc il fallait utiliser la Parole pour Ă©changer. Chaque mot dâune Parole a une signification. Mais le sens ne se rĂ©sume pas au mot lui-mĂȘme, mais au son qui est Ă©mis. Chaque son a son sens. En langue Drehu, tous les sons ont un sens. Ăa tĂ©moigne du fait que la Parole a une telle profondeur au niveau du sens quâelle touche directement lâindividu. Alors que ce qui est Ă©crit ne touche pas directement lâindividu car il va peut-ĂȘtre lâinterprĂ©ter. Ce qui est dit dans les Paroles coutumiĂšres est prononcĂ© de façon Ă mettre les gens dans une mĂȘme condition dâĂ©coute. Lâorateur utilise des formes maniĂ©rĂ©es dâĂ©locution et des mĂ©taphores pour donner du sens Ă la Parole et en faciliter la comprĂ©hension. La Parole est quelque chose de sacrĂ© qui permet de vivifier lâindividu. En langue Drehu, on dit que « lâon va manger la Parole » pour sâen nourrir. [âŠ]
Seulement certaines personnes ont le droit de prendre la Parole. Câest un statut Ă©tabli aux diffĂ©rents niveaux de la sociĂ©tĂ©. Au niveau de la sphĂšre familiale, au niveau du clan ou au niveau de la chefferie, le droit Ă la parole est gĂ©nĂ©ralement attribuĂ© aux anciens, aux aĂźnĂ©s ou aux chefs. La Parole comporte une valeur. Elle est la propriĂ©tĂ© de tel orateur en fonction de la situation sociale et dâun contexte dâĂ©change. Si on est dans la famille câest le pĂšre, si on est dans la chefferie, câest le chef ou le porte-parole.
Pour comprendre le fonctionnement de la Parole et du droit à la Parole, il faut comprendre tout le systÚme social et clanique, ainsi que le fonctionnement philosophique de la société kanak.
Les clans porte-paroles des diffĂ©rentes chefferies transmettent le rĂŽle par filiation. Le choix des orateurs ne se fait pas selon les compĂ©tences des individus mais par rapport Ă une appartenance Ă un clan. Si je suis du clan porte-parole mais que je ne sais pas parler, câest un rĂŽle donc je dois le faire. MĂȘme si quelquâun parle bien Ă cĂŽtĂ©, il devra se taire, car ce nâest pas son rĂŽleâŠ.
TĂ©moignage de Richard WAMINYA â chercheur au Centre de recherche en culture et langues kanak Ă Hnadro- Coutume kanak- SĂ©bastien LebĂšgue- Au vent des Iles- 2018
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Document B : Lâart oratoire, du sacrĂ© de la parole Ă lâĂ©loquence - Pratique ancestrale qui a bien failli disparaĂźtre au contact de la colonisation, lâart oratoire, ou âorero, a Ă©tĂ© remis Ă lâhonneur peu avant lâan 2000, jusquâĂ valoir Ă la PolynĂ©sie française lâobtention du label europĂ©en des langues en 2010 et le label des labels europĂ©ens des langues en fĂ©vrier 2012. Inscrit au programme des Ă©coles primaires depuis 2008, la discipline est Ă©galement enseignĂ©e au Conservatoire Artistique. Si le sacrĂ© de la parole du temps des tupuna (ancĂȘtre) nâest plus de rigueur aujourdâhui, le travail de grande Ă©loquence, lui, reste le mĂȘme.
Lâart oratoire, ou âorero en tahitien, est lâart de manier la parole, lâart du discours. Le terme âorero dĂ©signe lâorateur, mais Ă©galement lâessence du parler, lâĂ©loquence, la rhĂ©torique. Cette pratique ancestrale Ă©tait rĂ©servĂ©e aux adultes et particuliĂšrement aux hommes. Celui qui en avait la maĂźtrise, aprĂšs une formation intensive et lâacquisition des codes linguistiques, sociaux et culturels, devenait alors le porte-parole privilĂ©giĂ© de la communautĂ© et celui de la royautĂ©, confĂ©rant une dimension sacrĂ©e Ă la parole. Pratique de la tradition orale dĂ©laissĂ©e pendant de nombreuses annĂ©es, lâart oratoire refait surface et prend son essor peu avant lâan 2000, notamment par le biais du Heiva i Tahiti 1998, oĂč des orateurs ont Ă©tĂ© invitĂ©s Ă participer au concours du « meilleur âorero ». Sont venus ensuite les concours de âorero Ă destination des Ă©lĂšves du primaire, que lâon connaĂźt bien aujourdâhui, et au cours desquels des enfants de 8 Ă 12 ans viennent dĂ©clamer leur Ăźle, leur archipel ou leurs hĂ©ros dans leur langue polynĂ©sienne dâorigine, forçant Ă chaque fois lâadmiration du public. Si la parole a perdu de son sacrĂ© Ă travers le temps au profit de lâĂ©loquence, la pratique reste tout autant rigoureuse avec un travail de mĂ©moire, une gestuelle, des effets de voix, une maĂźtrise de la parole, des mots, afin de convaincre ou capter lâattention de lâauditoire. [âŠ]
Dans lâantique sociĂ©tĂ© polynĂ©sienne, le âorero est lâorateur, lâexpert en art oratoire, celui qui prononce un discours, assurant la fonction de messager de la famille, de la population, du roi, des divinitĂ©s. Cet orateur est issu dâune lignĂ©e de âorero, il descend de la noblesse ou dâune famille royale. Durant toute son enfance, il suit lâenseignement dâune confrĂ©rie de tahuâa (prĂȘtres) reconnus pour leur maĂźtrise de la culture et du patrimoine des PolynĂ©siens. Une fois quâil avait assimilĂ© les connaissances requises, le âorero Ă©tait choisi par le ariâi (chef) comme messager. Il Ă©tait chargĂ© de rĂ©citer des discours de circonstance au cours des cĂ©rĂ©monies sur le marae (lieu de culte polynĂ©sien).
Ă lâĂ©poque, il y avait aussi des âorero qui Ă©taient de vĂ©ritables poĂštes, ou encore des âorero dont la fonction Ă©tait gĂ©nĂ©alogique, poursuit John Mairai. Câest sur eux que comptait la communautĂ© ou une famille pour rĂ©citer la gĂ©nĂ©alogie. Et il faut savoir quâun haere po, dans ses fonctions aux temps anciens, quand il rĂ©citait une gĂ©nĂ©alogie royale, ne devait pas se tromper ! Sâil se trompait, une punition terrible et violente lâattendait, câest le supplice du âohure âura, lâempalement. On empalait celui qui sâĂ©tait trompĂ© dans la gĂ©nĂ©alogie et on le laissait mourir. Câest dire Ă quel point la prise de parole Ă©tait quelque chose de sacrĂ©. »
Conservatoire artistique de la PolynĂ©sie française â Te Fare Upa Rau- Hiroa â journal dâinformations
culturelles â 30 septembre 2014
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Document C : Famille Theu La famille Theu habitait Ă OuvĂ©a. Il y avait le pĂšre, ma mĂšre et quatre enfants. LâainĂ© sâappelait Crabe de cocotier et les trois autres Bernard lâHermite. Ils habitaient donc lâĂźle dâOuvĂ©a et y avaient chacun leur occupation. Quand les parents leur donnaient du travail, seuls les Bernard lâHermite les Ă©coutaient, alors que Crabe de Cocotier, lui, nâen faisait quâĂ sa tĂȘte. Et il en Ă©tait toujours ainsi. Un jour, les quatre enfants eurent lâidĂ©e dâaller visiter dâautres Ăźles. Leur pĂšre les encouragea en leur disant : « Nous resterons ici mais nous vous laissons partir lâesprit tranquille. Votre idĂ©e est bonne. Vous les petits, vous aurez de quoi vous couvrir et vous protĂ©ger. Mais toi, lâaĂźnĂ©, toi qui ne nous obĂ©it jamais, tu nâauras rien, tu resteras toujours ainsi et tu traineras ton ventre sur le sol. » Ils partirent donc et arrivĂšrent Ă MarĂ©. LĂ , ils dĂ©posĂšrent chacun des Ćufs pour assurer leur descendance. Ils se rendirent alors Ă Tiga oĂč ils firent de mĂȘme. Ensuite, ils se dirigĂšrent vers Lifou. Quand ils y eurent dĂ©posĂ© leurs Ćufs, ils allĂšrent vers la Grande-Terre avant de retourner Ă OuvĂ©a. VoilĂ pourquoi la famille Theu a des membres Ă MarĂ©, Ă Tiga, Ă Lifou er sur la Grande-Terre. VoilĂ pourquoi aussi le crabe de cocotier, contrairement aux bernards lâhermite et selon la malĂ©diction, se traine sans coquille. La tradition orale- Weniko IHAGE. Les Ă©ditions Niaouli- ADCK
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1ERS CONCOURS EXTERNE ET RESERVE OUVERTS AU TITRE DE L'ANNEE 2020 POUR LE RECRUTEMENT D'INSTITUTEURS STAGIAIRES DU CADRE DE
LâENSEIGNEMENT DU 1ER DEGRE DE NOUVELLE-CALEDONIE
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EPREUVE ECRITE DâADMISSIBILITE: ETUDE DE DOCUMENTS SUR LA CULTURE OCEANIENNE EN GENERAL, KANAK EN PARTICULIER
DUREE : 3h00 COEFFICIENT : 1
CORRIGE 1Ăšre partie : (10 points) Proposez une synthĂšse prĂ©cise, concise et ordonnĂ©e qui fait apparaĂźtre une problĂ©matique Ă©manant de la mise en relation des documents A, B et C ProblĂ©matiques proposĂ©es : Pensez-vous que la Parole, Ă©lĂ©ment important dans la culture kanak , a -t-elle toujours autant valeur de nos jours ? En quoi la Parole peut-elle ĂȘtre un moyen de transmission de la culture Ă lâheure oĂč le numĂ©rique prend de plus en plus de place ? ⊠IntĂ©rĂȘt du document IdĂ©es essentielles Document A Câest un tĂ©moignage de Mr WAMINYA
homme kanak et enseignant-chercheur. Il Ă©voque lâimportance de la parole dans la sociĂ©tĂ© kanak et plus prĂ©cisĂ©ment dans la sociĂ©tĂ© Drehu. Câest en mĂȘme une personne qui vit sa culture et qui, de par sa formation, peut prendre du recul vis Ă vis de ce quâil vit au sein de sa communautĂ©. Il Ă©voque lâimportance de la Parole sacrĂ©e et du statut dâun porte-parole au sein de la tribu.
-La Parole est un moyen de communication et dâĂ©changes. -Importance de sens de la Parole prononcĂ©e mais aussi des sons Ă©mis qui eux aussi donnent du sens. -La Parole est sacrĂ©e et permet de rendre vivant lâindividu. -Statut de porte-parole attribuĂ© Ă un clan particulier.
Document B -Câest un document qui traite aussi de la parole sacrĂ©e au travers de lâart oratoire dans la culture polynĂ©sienne. - LâĂ©volution de lâart oratoire ancien qui est basĂ©e maintenant sur lâĂ©loquence.
-Lâart oratoire ou orero est enseignĂ© et donc inscrit dans les programmes de lâĂ©cole primaire. -Organisation de concours de Orero. -Dans la PolynĂ©sie antique, lâart oratoire Ă©tait rĂ©servĂ© Ă la lignĂ©e des orero, lignĂ©e liĂ©e directement Ă la famille royale. -DiffĂ©rentes fonctions des orero ; poĂštes, gĂ©nĂ©alogiquesâŠ
Document C Câest un conte dâOuvĂ©a qui Ă©voque la -DĂ©sobĂ©issance du crabe de
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puissance de la Parole. En effet, rien quâen donnant une parole maudite suite Ă des mauvaises actions du crabe de cocotier, celui-ci se retrouve maudit et vit dĂ©sormais sans coquille.
cocotier face aux tùches quotidiennes. -Visite des autres iles du Pays pour assurer leurs descendances. -Malédiction du crabe de cocotier suite à ses désobéissances.
2Ăšme partie : (10 points) Proposez une exploitation pĂ©dagogique du document C dans le cycle de votre choix. Soit le candidat propose une liste dĂ©taillĂ©e dâactivitĂ©s ou dans le cadre dâun projet dâactivitĂ©s. - Pertinence des activitĂ©s ; - Liens symboliques et culturels clairement identifiĂ©s : - Une dĂ©marche cohĂ©rente au niveau de lâexploitation pĂ©dagogique. - ⊠Soit le candidat propose une programmation prĂ©cise : - dans la laquelle les diffĂ©rentes Ă©tapes sont clairement identifiĂ©es ; - les domaines en rapport sont clairement identifiĂ©s ; - .. ; Soit le candidat propose une sĂ©quence - les compĂ©tences sont clairement dĂ©finis ; - le nombre de sĂ©ances est indiquĂ©. - Les objectifs de sĂ©ances (intermĂ©diaires) sont identifiĂ©s ; - ⊠Soit le candidat propose une sĂ©ance - la compĂ©tence est clairement dĂ©finie ; - les objectifs sont dĂ©finis en terme de comportements Ă©valuables et observables ; - les diffĂ©rentes phases de la sĂ©ance sont clairement dĂ©taillĂ©es
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1ers Concours externe et réservé ouverts au titre de l'année 2020 pour le recrutement dans le corps des instituteurs du cadre de l'enseignement du premier degré
de la Nouvelle-Calédonie
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Epreuve : orale facultative d'admission â Commentaire dirigĂ© en langue anglaise
Durée : 1h Coefficient : 1 Préparation : 30 min Oral : 30 min dont exposé 10 min et entretien 20 min
SUJET 1
Ce sujet comporte 2 pages
Le candidat prépare la traduction du texte en gras
France Bans Smartphones in Schools Through 9th Grade. Will It Help Students ?
Franceâs education ministry hopes that its smartphone ban1, which took effect at the beginning of September and applies to students from first through ninth grades, will get schoolchildren to pay more attention in class and interact more, and several studies suggest such correlations.
Some experts are skeptical that the ban can be enforced, and some teachers question the
merits of insulating2 children from the internet-dominated world they will face outside school. But the French government believes that without minimizing distractions, children will never learn the basics.
âIf we want to prepare children in the 21st century, we must give them the tools of
modernity: mastery of math, of general culture, the ability to flourish3 in social relationships, a capacity to discuss with others, to understand and respect others and then very strong digital skills,â said Education Minister Jean-Michel Blanquer. âItâs a message we send to society: Do not always be on your phones.â
(...) The problems with smartphone use are well known. Studentsâ insecurity can rise
as they constantly worry about keeping up with âlikesâ and âsharesâ on social media. Teachers worry about cyberbullying and abusive practical jokes like photographing classmates from under the bathroom door and then posting the images online (âŠ)
1 Ban : interdiction
2 insulating : isolating
3 To grow
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For sociologists and scientists in France who study attention spans4 and the digital culture,
removing smartphones from school makes sense even if it does not fully address5 the difficulty of managing the siren call of social networks.
âItâs a culture of presentism,â Monique Dagnaud, a researcher at the government-run6
National Center for Scientific Research, said of social media. âIt creates a rapport with the world that is very immediate, very visual, fun.â
âThe culture of the internet is of immediate pleasure,â she added â the inverse of school,
which is about delayed gratification.
Article extrait de : https://www.nytimes.com/2018/09/20/world/europe/france-smartphones-schools.html
(publié le 20 septembre 2018).
4 Duration of attention
5 To deal with
6 Owned and managed by the government
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1ers Concours externe et réservé ouverts au titre de l'année 2020 pour le recrutement dans le corps des instituteurs du cadre de l'enseignement du premier degré
de la Nouvelle-Calédonie
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Epreuve : orale facultative d'admission â Commentaire dirigĂ© en langue anglaise
Durée : 1h Coefficient : 1 Préparation : 30 min Oral : 30 min dont exposé 10 min et entretien 20 min
Corrigé du sujet 1 Ce corrigé comporte 2 pages
- Niveau de difficulté du texte : 2 - moyen
- ThÚme général, idées générales : Sujet portant sur l'interdiction des téléphones portables dans les
Ă©coles primaires et collĂšges en France. - Traduction du texte : Le ministĂšre français de lâEducation Nationale espĂšre que son interdiction sur les smartphones, entrĂ©e en vigueur dĂ©but septembre et qui concerne les Ă©lĂšves du primaire et du collĂšge incitera les Ă©coliers Ă ĂȘtre plus attentifs en classe et Ă interagir davantage. Plusieurs Ă©tudes suggĂšrent de telles corrĂ©lations. Certains experts doutent que l'interdiction puisse ĂȘtre appliquĂ©e, et certains enseignants doutent des avantages Ă isoler les enfants du monde dominĂ© par Internet auquel ils seront confrontĂ©s en dehors de l'Ă©cole. Mais le gouvernement français estime que si l'on ne minimise pas les distractions, les enfants ne pourront jamais apprendre les fondamentaux. « Si nous voulons prĂ©parer les Ă©lĂšves au 21Ăšme siĂšcle nous devons leur donner des moyens modernes : maitriser les mathĂ©matiques, avoir une excellente culture gĂ©nĂ©rale, la capacitĂ© Ă sâĂ©panouir aux travers des relations sociales, la capacitĂ© de dĂ©battre avec les autres, afin de comprendre et respecter chacun, ainsi que de fortes compĂ©tences numĂ©riques » nous dit le ministre de lâĂ©ducation Jean-Michel Blanquer, « câest un message quâon lance Ă la sociĂ©tĂ© : ne soyez pas toujours sur vos tĂ©lĂ©phones. » Les problĂšmes d'utilisation du smartphone sont bien connus. LâinsĂ©curitĂ© des Ă©lĂšves peut
sâaggraver puisquâils sont constamment prĂ©occupĂ©s par les « likes » et les partages sur les rĂ©seaux sociaux. Les enseignants s'inquiĂštent du « cyber-harcĂšlement » et des farces telles que
prendre des photos de ses camarades sous la douche Ă leur insu et les partager en ligne.
Pour les sociologues et scientifiques français, qui Ă©tudient les niveaux dâattention et la culture numĂ©rique, interdire l'utilisation des smartphones Ă l'Ă©cole est sensĂ© mĂȘme si cela ne rĂ©sout pas complĂštement la difficultĂ© de gĂ©rer la forte attraction des rĂ©seaux sociaux.
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« Câest une culture du moment prĂ©sent » nous explique Monique Dagaud, chercheuse au centre national de recherche scientifiques dirigĂ© par le gouvernement. « Ils crĂ©ent un rapport au monde trĂšs immĂ©diat, trĂšs visuel, amusant ». « La culture dâinternet est une culture de plaisirs immĂ©diats » ajoute-t-elle, « lâinverse de lâĂ©cole oĂč la gratification est diffĂ©rĂ©e. » - Questions proposĂ©es avec Ă©lĂ©ments de rĂ©ponse attendus
1. Question : What does the French government hope to achieve by banning the use of smartphones in schools ? ElĂ©ments de rĂ©ponse : The French government hopes schoolchildren will participate more actively in class. They hope to see students achieve better results. If schoolchildren are less distracted, they will be able to learn better. 2. Question: What kind of problems are linked to the use of smartphones ? ElĂ©ments de rĂ©ponse : Social media can have an effect on young people's self-confidence. Some students can be victims of cyberbullying: there have been a lot of cases of death caused by cyber challenges. 3. Question: What is your opinion on the impact of digital culture on the modern world ? ĂlĂ©ments de rĂ©ponse : rĂ©ponse propre Ă chaque candidat. 4. Question : How would you imagine teaching with digital tools? What would they be? How would you use them ? ElĂ©ments de rĂ©ponse : rĂ©ponse propre Ă chaque candidat.
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1ers Concours externe et réservé ouverts au titre de l'année 2020 pour le recrutement dans le corps des instituteurs du cadre de l'enseignement du premier degré
de la Nouvelle-Calédonie
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Epreuve : orale facultative d'admission â Commentaire dirigĂ© en langue anglaise
Durée : 1h Coefficient : 1 Préparation : 30 min Oral : 30 min dont exposé 10 min et entretien 20 min Ce sujet comporte 2 pages
SUJET 2 Le candidat prépare la traduction du texte en gras
A Plastic Ocean: a film review
A Plastic Ocean is a film to make you think. Think, and then act. We need to take action on our dependence on plastic. Weâve been producing plastic in huge quantities since the 1940s. Drink bottles, shopping bags, toiletries and even clothes are made with plastic. What happens to all the rest ? This is the question the film A Plastic Ocean answers. It is a documentary that looks at the impact that plastic waste has on the environment. Spoiler alert: the impact is devastating. The film begins as a journey to film the largest animal on the planet, the blue whale. But during the journey the filmmakers (journalist Craig Leeson and environmental activist Tanya Streeter) make the shocking discovery of a huge, thick layer of plastic floating in the middle of the Indian Ocean. In total, they visited 20 locations around the world during the four years it took them to make the film. The documentary premiered in 2016, and is now on streaming services such as Netflix. Itâs very clear that a lot of research went into the film. There are beautiful shots of the seas and marine life. We see how marine species are being killed by all the plastic we are dumping in the ocean. The message about our use of plastic is painfully obvious. In the second half, the filmmakers look at what we can do to reverse the tide of plastic flowing around the world. They present short-term and long-term solutions. These include avoiding plastic containers and âsingle-useâ plastic products as much as possible. Reuse your plastic bags and recycle as much as you can.
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The filmmakers also stress the need for governments to work more on recycling programmes, and look at how technology is developing that can convert plastic into fuel. We make a staggering amount of plastic. In terms of plastic bags alone, we use five hundred billion worldwide annually. Over 300 million tons of plastic are produced every year, and at least 8 million of those are dumped into the oceans. Once youâve seen A Plastic Ocean, youâll realise the time is now and we all have a role to play.
British Council website: LearnEnglish, 2019 https://learnenglish.britishcouncil.org/upper-intermediate-b2-reading/plastic-ocean-film-review
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1ers Concours externe et réservé ouverts au titre de l'année 2020 pour le recrutement dans le corps des instituteurs du cadre de l'enseignement du premier degré
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Epreuve : orale facultative d'admission â Commentaire dirigĂ© en langue anglaise
Durée : 1h Coefficient : 1 Préparation : 30 min Oral : 30 min dont exposé 10 min et entretien 20 min
Corrigé du sujet 2 Ce corrigé comporte 2 pages
- Niveau de difficulté du texte : 2 - moyen
- ThÚme général, idées générales : Sujet portant sur le film « A Plastic Ocean », abordant la pollution de
l'environnement par le plastique. - Traduction du texte :
« Un Océan de Plastique » : une critique de film.
« Un OcĂ©an de Plastique » est un documentaire qui fait rĂ©flĂ©chir. RĂ©flĂ©chir puis agir. Nous devons rĂ©agir Ă notre dĂ©pendance au plastique. Nous produisons du plastique en dâĂ©normes quantitĂ©s depuis les annĂ©es 1940. Des bouteilles pour les boissons, des sacs de courses, des produits de toilettes et mĂȘme des habits sont faits en plastique. Quâadvient-il de tous les restes ? Câest cette question Ă laquelle le film « Un OcĂ©an de plastiques » rĂ©pond. Câest un documentaire qui sâintĂ©resse Ă lâimpact que les dĂ©chets plastiques ont sur lâenvironnement. Attention spoiler : lâimpact est dĂ©vastateur. Le documentaire commence comme un voyage pour filmer le plus grand animal de la planĂšte, la
baleine bleue. Mais pendant le voyage, les rĂ©alisateurs (le journaliste Craig Leeson et lâactiviste
environnementale Tanya Streeter) font la dĂ©couverte choquante dâune gigantesque couche de
plastique Ă©paisse flottant dans le milieu de lâOcĂ©an Indien. Au total, ils ont visitĂ© 20 endroits autour
du monde pendant les quatre annĂ©es quâil leur a fallu pour rĂ©aliser le film.
La premiĂšre du documentaire a eu lieu en 2016 et il est maintenant sur des sites de streaming tel que Netflix. Il est trĂšs clair que le film fait Ă©tat de nombreuses recherches. Il y a de trĂšs belles prises de vue des mers et de la vie marine. Nous voyons comment les espĂšces marines sont tuĂ©es par tout le plastique que nous jetons dans lâocĂ©an. Le message sur notre utilisation du plastique est douloureusement Ă©vident.
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Dans la seconde partie, les rĂ©alisateurs font le point sur ce que nous pouvons faire pour inverser la marĂ©e montante du plastique Ă travers le monde. Ils prĂ©sentent des solutions Ă court et long terme. Ces solutions incluent le renoncement autant que possible aux rĂ©cipients en plastique et lâutilisation des produits en plastique Ă usage unique. RĂ©utilisez vos sacs en plastique et recyclez-les autant que vous pouvez. Les rĂ©alisateurs soulignent aussi la nĂ©cessitĂ© pour les gouvernements de plus travailler sur des projets de recyclage et de rĂ©flĂ©chir Ă la technologie transformant le plastique en carburant. Nous produisons une Ă©pouvantable quantitĂ© de plastique. Rien quâen terme de sacs en plastique, nous en utilisons annuellement cinq cent milliards Ă travers le monde. Plus de trois cent millions de tonnes de plastique sont produites chaque annĂ©e et au moins huit millions dâentre elles sont dĂ©versĂ©es dans les ocĂ©ans. Une fois que vous aurez vu « A Plastic Ocean », vous prendrez conscience que le temps est arrivĂ© de rĂ©agir et que nous avons tous notre rĂŽle Ă jouer.
- Questions proposées avec éléments de réponse attendus
1. Question : What is the place of plastic in our today society ? ElĂ©ments de rĂ©ponse : Plastic is everywhere: drink bottles, âsingle-useâ products like spoons, forks, knives, plates, glasses and straws, shopping bags, toiletries, and even clothes can be made with plastic. 2. Question : Which questions does the film âA Plastic Oceanâ try to answer ? ElĂ©ments de rĂ©ponse : What does the plastic we throw away become? (Plastic is not biodegradable). What are the solutions to avoid plastic pollution ? 3. Question : Do you agree with what the film denounces and the proposed solutions ? ĂlĂ©ments de rĂ©ponse : rĂ©ponse propre Ă chaque candidat. 4. Question : Do you think environmental issues are dealt enough at school? Have you got any experience or ideas of project to educate pupils regarding the problem of waste pollution in New Caledonia ? ElĂ©ments de rĂ©ponse : rĂ©ponse propre Ă chaque candidat
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1ers Concours externe et réservé ouverts au titre de l'année 2020 pour le recrutement dans le corps des instituteurs du cadre de l'enseignement du premier degré
de la Nouvelle-Calédonie
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Epreuve : orale facultative d'admission â Commentaire dirigĂ© en langue anglaise
Durée : 1h Coefficient : 1 Préparation : 30 min Oral : 30 min dont exposé 10 min et entretien 20 min Ce sujet comporte 2 pages
SUJET 3 Le candidat prépare la traduction du texte en gras
Digital poverty' in schools where few have laptops
"In our schools, 60% to 70% of children wouldn't have laptops," says Wayne Norrie, head of an academy trust with schools in disadvantaged areas. With schools closed and pupils studying online at home, he says, it is important to recognise the social gap in access to technology. "Coronavirus has revealed the scale of the digital divide," he says. The Department for Education in England has promised laptops will be lent to some poorer teenagers. These will be available to disadvantaged Year 10 pupils without access to a computer, and those with social workers. The scheme, announced last Sunday, for an unspecified number of laptops, is expected to soon start taking bids from local authorities and academy trusts. Mr Norrie, chief executive of Greenwood Academies Trust, with 37 schools in the Midlands and east of England, says many families rely on a single mobile phone for an internet connection, which is "not realistic" for online learning and streaming video lessons. "Many don't have broadband contracts," he says. [âŠ] "Digital poverty" is a significant problem, says Matt Morden, co-head teacher of Surrey Square primary school, in south London. In his school, 24% of pupils are effectively offline, in terms of being able to study from home. Their families might have mobile phones with internet connections - but for those in low-paid, insecure jobs, data is expensive. "If families are struggling, the priority is going to be food, not data," he says. As well as missing out on learning, those without online connections miss "the sense of belonging" from staying in touch with their friends and teachers, Mr Morden says. The lockdown and the closure of schools has "brought the digital divide to the forefront", he says.
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There has been a new virtual academy launched and the BBC has provided educational resources - but those without internet access or usable computer devices are being left behind. Mr Morden's school has been lending laptops - but for families with several school-age children, one might not be enough. [âŠ]
By Sean Coughlan BBC News https://www.bbc.com/news/education-52399589 April 24 2020
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Calédonie
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Epreuve : orale facultative d'admission â Commentaire dirigĂ© en langue anglaise
Durée : 1h Coefficient : 1 Préparation : 30 min Oral : 30 min dont exposé 10 min et entretien 20 min
Corrigé du sujet 3
Ce corrigé comporte 2 pages - Niveau de difficulté du texte : 2 - moyen - ThÚme général, idées générales : Sujet portant sur la fracture numérique en Angleterre. - Traduction du texte :
« PauvretĂ© numĂ©rique » dans les Ă©coles oĂč peu ont un ordinateur. « Dans nos Ă©coles, 60 Ă 70% des enfants nâauraient pas dâordinateurs » nous dit Wayne Norrie, Directeur dâun fond dâaide aux Ă©coles dans les zones dĂ©favorisĂ©es. Avec la fermeture des Ă©coles et les Ă©lĂšves qui doivent suivre les cours Ă la maison, il est important de reconnaitre lâĂ©cart social vis-Ă -vis de lâaccĂšs Ă la technologie. « Le coronavirus a Ă©tĂ© un rĂ©vĂ©lateur de lâampleur de la fracture numĂ©rique » nous dit-il. Le ministĂšre de lâĂ©ducation en Angleterre a promis que des ordinateurs seraient prĂȘtĂ©s Ă quelques-uns des Ă©tudiants les plus dĂ©munis. Ils seront accessibles aux Ă©tudiants dĂ©favorisĂ©s de seconde nâayant pas accĂšs Ă un ordinateur, ainsi quâĂ ceux suivis par des assistants sociaux. Le plan, annoncĂ© dimanche dernier, pour un nombre dâordinateurs encore indĂ©fini, devrait bientĂŽt ĂȘtre prĂ©sentĂ© aux autoritĂ©s et aux fonds dâaides. M Norrie, Directeur gĂ©nĂ©ral du fond social Greenwood, qui aide 37 Ă©coles dans le centre et lâest de lâAngleterre, dit que beaucoup de familles nâaccĂšdent Ă internet quâĂ partir de tĂ©lĂ©phones mobiles, ce qui nâest pas « rĂ©aliste » pour un apprentissage en ligne et une lecture de vidĂ©os de cours en temps rĂ©el. « Beaucoup nâont pas de contrats avec des fournisseurs dâaccĂšs » poursuit-il. Selon Matt Morden, directeur adjoint de lâĂ©cole primaire Surrey Square situĂ©e dans le sud de Londres, la « pauvretĂ© numĂ©rique » est un rĂ©el problĂšme. Dans cette Ă©cole, 24% des Ă©lĂšves sont vĂ©ritablement hors-ligne en ce qui concerne les Ă©tudes Ă la maison. « Leurs familles possĂšdent probablement des tĂ©lĂ©phones portables avec connexion internet mais pour ceux aux faibles revenus, aux emplois prĂ©caires, la consommation de donnĂ©es est chĂšre. « Quand les familles doivent choisir, la prioritĂ© va Ă lâalimentation, pas Ă internet » dit-il.
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En plus de manquer certains apprentissages, ceux qui nâont pas de connexion passent Ă cĂŽtĂ© du « sentiment dâappartenance » quâapporte la proximitĂ© avec des camarades et des professeurs. DâaprĂšs M Morden, le confinement et la fermeture des Ă©coles ont « soulignĂ© la fracture numĂ©rique ». Une nouvelle Ă©cole virtuelle a Ă©tĂ© lancĂ©e sur la BBC et propose des ressources pĂ©dagogiques mais les Ă©lĂšves qui nâont pas accĂšs Ă internet ou Ă un ordinateur sont laissĂ©s pour compte. LâĂ©cole de M Morden a donc prĂȘtĂ© des portables, mais pour les familles dont plusieurs enfants sont scolarisĂ©s, un ordinateur ne sera peut-ĂȘtre pas suffisant. - Questions proposĂ©es avec Ă©lĂ©ments de rĂ©ponse attendus
1. Question : What kind of problems does this digital poverty lead to ? ElĂ©ments de rĂ©ponse : Pupils canât have access to online lessons but also miss on social skills (such as the sense of belonging).
2. Question : Why canât some pupils have a computer and an internet connection ? ElĂ©ments de rĂ©ponse : Theyâre from disadvantaged families, parents are low-paid workers often on insecure jobs, often living in some disadvantaged areas.
3. Question : What could the authorities do to reduce âdigital povertyâ ? ĂlĂ©ments de rĂ©ponse : RĂ©ponse propre Ă chaque candidat.
4. Question : How would you deal with this kind of problem with your students ? Eléments de réponse : Réponse propre à chaque candidat.