Contrats Bancaires internationaux et loi applicable · • C.A.F. – Code Algérien de la Famille....
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FacultdeDroitdelUniversitdOran
MmoiredeMagister
deDroitBancaireetFinancierInternational
Thme
ContratsBancairesinternationaux
etloiapplicable
PrsentetsoutenuparMonsieurSidiMohammedAliouat
EncadrparMadameFatihaTalebDocteurdEtatenDroitBancaireInternational,
ProfesseurlaFacultdeDroitdelUniversitdOran.
MembresduJury
Prsident ChouamBouchama ProfesseurlaFacultdesSciencesEconomiques,desSciencesdeGestionetdesSciencesCommercialesdelUniversitdOran.
Suffragants LarbiChahtAbdelkader ProfesseurlaFacultdeDroitdelUniversitdOran.
OuamriMohammed MatredeConfrenceslaFacultdeDroitdelUniversitdOran.
TalebFatiha ProfesseurlaFacultdeDroitdelUniversitdOran.
Anne2010
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I
Au
Frredelutte
AbdelazizBouteflika
PrsidentdelaRpubliqueAlgrienneDmocratiqueetPopulaire,
GrcequilAlgriearetrouvsadignit.
A
MonsieurBachirYellesDoyendelaFacultdeDroit,
Meschersparents,frresetsurs.
Aux
BienaimsAbderrahmaneetNahla.
-
II
A
Lammoiredenosvaleureuxchouhadas
tombsauchampdhonneurpourquevivelibreetindpendantelAlgrie
profondeainsiqucellesdumartyrSaddamHussein
quiatsensiblelasouffrancedupeupleAlgrien
durantsaluttedelibrationnationale,
demongrandpreHadjAli
etdematanteRachida.
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III
Remerciements
Nous exprimons notre profonde gratitude notre encadreur: le Professeur Fatiha
Talebancienne rsistantedesmaquis intrieursdont lesconseils, lescritiqueset lentire
libertquellenousa laisseonttprcieuxpour laralisationcombiendifficiledenotre
consistantmmoire.
Nos vifs remerciements vont, galement, nos matres ainsi qu notre frre et
camaradeAbdellatifZaouiquinousaencourageffectuer srieusementnos recherches
afindepouvoirsoutenirdanslesdlaisrequis.
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IV
RsumduMmoiredeMagisterdeDroitBancaireetFinancierInternational.
Notrethmedtudeintitul:contratsbancairesinternationauxetloiapplicablese
signalepardeuxtraitsessentiels:
sonactualitetsahautespcialit,
lactualit du thme tient au dveloppement du commerce de banque et
latteinte dun certain seuil de dveloppement conomique: essor universel
qui place les banques au carrefour des flux de produits, de services et de
techniquesjuridiquessophistiquesetsuscitedesproccupationspermanentes
desavoirdequelleloirelventlescontratsbancairesprsentantdesliensavec
plus dun pays et quelles sont les mthodes concurrentes sous langle
desquellessontapprhendscescontratsspcifiques.
Or, en ellesmmes, ces deux questions relvent dune haute spcialit du droit
internationalprivquiconfrontcommeenloccurrencelamatiredescontratsbancaires
transfrontalierscombinesadifficultnaturellecelledelatechniquebancaire,ajoutele
pimentdesesarcanesauxdifficultsdudroitbancaireetconduit le juristeet lebanquier
auxportesdesdroitstrangers.
En effet, le rgime des contrats en droit international priv apparat actuellement
commecartelentredeuxtendancesantagonistes.
Dune part le procd gnral de la dsignation dune loi applicable au contrat est
regardcomme inadquat: ilestdescontratsquinese rattachenteffectivementaucun
systme juridiquetatiquedtermin,et ces systmesontdailleurst conuspourdes
relations internes,alorsque lecommerce internationalsesexigencespropres,beaucoup
mieux connues par ceux qui y sont engags et qui les expriment euxmmes par leurs
accordslibrementngocis,sansrfrenceaucuneloi.
Dautrepart,etenunsensdiamtralementoppos,laccentestmissurlintervention
croissante de lEtat en matire de contrats, le dirigisme conomique qui rtrcit
inexorablementlalibertcontractuelle:Commentrefuserunetellelgislation
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V
lapplicabilitquellerclametitreimpratif,nonobstanttoutedsignationparlesparties
delaloigouvernantleurscontratsselonlamthodebienassisedesconflitsdelois?
Partant alors du droit international priv applicable aux contrats bancaires lis
linternationalisation croissantedes activitsdesbanques y compris lesplus couranteset
soulevant des conflits de lois, de la rglementation de plus en plus foisonnante du droit
interneetdudroitcommunautaire,lemmoireproposedopreralorsunesparationnette
entrelalogiquedelargledeconflitleloisetcelledelarglematrielle.Defaongnrale,
lechoixde la loipar lespartieset lerattachement la loide labanquedfautdechoix
sontlesplussrsmoyensdegarantirlaprvisibilitdudroitetlaprotectiondesintrtsen
cause. Cependant, lamthode indirecte doit cder le pas auxmthodes directes lorsque
dautresintrtssontencause.IlsagitdaborddesinterventionsdelEtat,dslorsquesa
politiquemontaire ou de soutien la consommation est en cause.Ensuite, les banques
tantlesmieuxplacespourvaluerleursbesoins,ellessedotentdinstrumentsjuridiques
spcifiques leursactivits internationales.De fait,enanalysant lesspcificits juridiques
descontratsbancairesetlesobjectifsprcisetlgitimesdesdiffrentesmthodesdudroit
internationalprivdontilsrelvent,ildevientpossibledemieuxapprhenderlesdifficults
soulevesparleurinternationalit.
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VI
Sommaire
IntroductionGnrale
ChapitrePrliminaire
Espritetmthodesdudroitinternationalpriv.
PremirePartie
Contratsbancairesinternationauxetrglesdeconflitdelois.
TitreI
Dterminationetdomainedelaloiapplicableauxcontrasbancairesinternationaux
selonlesprincipesclassiquesdudroitinternationalpriv.
Sous/TitreI
Dterminationdelaloiapplicableauxcontratsbancairesinternationaux.
ChapitreILesprincipesgnrauxdesolutionsdeconflitdeloisenmatirebancaire
ChapitreIILerattachementdesprincipauxcontratsbancairesinternationaux.
Sous/TitreII
Domainedelaloiducontratbancaireinternational.
ChapitreIFormationducontratbancaireinternational.
ChapitreIIEffetsducontratbancaireinternational.
TitreII
LapplicationdelaConventiondeRomedu19Juin1980auxcontratsbancaires
internationauxengnral.
Chapitre I Lapplication de la Convention de Rome du 19 Juin 1980 au contrat
bancaire transfrontalier conclu avec un client dun autre pays aprs la deuxime
directivedecoordinationbancaire.
Chapitre II Lapplicationde laConventiondeRomedu 19 Juin 1980 aux contrats
interbancaires.
ChapitreIIILacoordinationdelaConventiondeRomedu19Juin1980avecdautres
rglesdeconflit.
Chapitre IV Lapplication de la Convention de Rome du 19 Juin 1980 au contrat
bancairedeprtinternationalralisavecleclient(consommateurdecrdit).
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VII
DeuximePartie.
Contratsbancairesinternationauxetmthodesconcurrentes.
TitreI
Contratsbancairesinternationauxetloisdepolice.
ChapitreIIdentificationdesloisdepolicesusceptiblesdvincerlaloinormalement
applicableauxcontratsbancairesinternationaux.
Chapitre II Mise enuvre des lois de police applicables aux contrats bancaires
internationaux.
TitreII
Contratsbancairesinternationauxetrglesmatriellespropres(dedroitinternational
priv).
Chapitre I Le dveloppement des rglesmatrielles dans les contrats bancaires
internationaux.
Chapitre II Le fonctionnement des rglesmatrielles dans la rglementation des
contratsbancairesinternationaux.
ConclusionGnrale
AnnexeIRglesuniformespourlesgarantiescontractuelles:Brochuren325du1er
Aout1978delaChambredeCommerceInternationale(C.C.I).
AnnexeIIRglesetusancesuniformesrelativesauxcrditsdocumentaires:Brochure
n400du1erJanvier1984delaChambredeCommerceInternationale(C.C.I).
Annexe III Rgles uniformes relatives aux encaissements: Brochure n 322 du 1er
Janvier1979delaChambredeCommerceInternationale(C.C.I).
240
241
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283
310
311
339
368
371
378
407
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VIII
Abrviationsutilises
A.E.D.B.F.AssociationpourleDroitBancaireetFinancier.
A.F.I.AssociationFinancireInternationale.
A.F.B.AssociationFinanciredesBanques.
B.I.R.D.BanqueInternationaledelaReconstructionetdeDveloppement.
C.A.F.CodeAlgriendelaFamille.
C.C.ACodeCivilAlgrien.
C.P.C.A.CodedeProcdureCivileAlgrien.
C.EConseildEtat.
C.M.C. Conseil de laMonnaie et du Crdit (dit Conseil par le Code Bancaire
Algrien).
C.C.IChambredeCommerceInternationale.
Chron.Chronique.
CiV.1,2,3ArrtdunedestroisChambresCivilesdelaCourdeCassation.
C.J.C.EArrtdelaCourdeJusticedesCommunautsEuropennes.
C.N.U.D.C.ICommissiondesNationsUniespourleDroitCommercialinternational.
Com.ArrtdelaChambreCommercialedelaCourdeCassation.
Comm.Communication.
Concl.Conclusions.
Crim.ArrtdelaChambreCriminelledelaCourdeCassation.
D.B.I.DroitBancaireInternational.
D.C.I.DroitCommercialInternational.
D.I.P.DroitInternationalPriv.
fascFascicule.
F.M.I.FondsMontaireInternational.
ILAInternationalLawAssociation.
InfraCidessous.
IRInformationsRapides.
N.C.P.C.F.NouveauCodedeProcdureCivileFranais.
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IX
obs.Observations.
op.cit.Ouvrageprcit.
p.Page.
Prc.Prcit.
Rp.Rpertoire.
R.U.URglesetUsancesUniformes.
s.suivants.
S.F.I.SocitFinancireInternationale.
Soc.ArrtdelaChambreSocialedelaCourdeCassation.
somm.Sommaire.
spc.Spcialement.
supraCidessus.
T.C.F.D.I.P.TravauxduComitFranaisdeDroitInternationalPriv.
T.ComTribunaldeCommerce.
T.Cor.TribunalCorrectionnel.
P.U.FPressesUniversitairesdeFrance.
P.U.A.MPressesUniversitairesdAixMarseille.
R.C.A.D.IRecueildesCoursdelAcadmiedeDroitInternationaldelaHaye.
R.C.D.I.PRecueilCritiquedeDroitInternationalPriv.
R.D.A.IRevuedeDroitdesAffairesInternationales.
Recueil Recueil de la Jurisprudence de la Cour du Justice des Communauts
Europennes.
R.E.D.CRevueEuropennedeDroitdelaConsommation.
Rev.Arb.RevuedelArbitrage.
R.I.D.CRevueInternationaledeDroitCompar.
Riv.Dir.Int.Priv.Proc.RivistadiDirittoInternazionalePrivatoeProcessuale.
RJcom.RevuedeJurisprudenceCommerciale.
R.T.D.CRevueTrimestrielledeDroitCivil.
R.T.D.com.RevueTrimestrielledeDroitCommercial.
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X
R.T.D.ERevueTrimestrielledeDroitEuropen.
S.Sirey.
T.G.ITribunaldeGrandeInstance.
T.ITribunaldInstance.
U.EUnionEuropenne.
UnidroitInstitutInternationalpourlunificationdudroitpriv.
PublicationscitesenAbrg.
BanqueRevueBanque.
B.R.D.ABulletinRapidedeDroitdesAffaires.
Bull.BulletindesArrtsdelaCourdeCassation.
Bull.JolyBourseBulletinJolyBourseetproduitsfinanciers.
Cah.Dr.Eur.CahiersdeDroitEuropen.
C.D.ECahiersdeDroitdelEntreprise.
Contrats,conc.,consom.Contrats,Concurrence,Consommation.
D.RecueilDalloz.
D.Aff.DallozAffaires.
DefrnoisRpertoireduNotariatDefrnois.
D.P.DallozPriodique.
D.P.C.IDroitetPratiqueduCommerceInternational.
G.A.D.I.PGrandsArrtsdelaJurisprudencedeDroitInternationalPriv.
Gaz.Pal.GazetteduPalais.
Jcl.BanqueetCrditJurisClasseurBanqueetCrdit.
Jcl.CivlJurisClasseurCivil.
Jcl.EuropeJurisClasseurEurope.
Jcl.DroitInternationalJurisClasseurdeDroitInternational.
J.C.PLaSemaineJuridique,EditionGnrale.
J.C.P.ELaSemaineJuridique,EditionEntreprises.
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XI
J.C.P.NLaSemaineJuridiqueNotarialeetImmobilire.
J.D.IJournalduDroitInternational.
JIBLJournalofInternationalBankinglaw.
JOCEJournalOfficieldesCommunautsEuropennes.
PetitesAffichesLespetitesaffiches.
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1
IntroductionGnrale.
Chaquespcialiste,critGny,doitphilosophersonheure.
Aprs avoir soumis les faits son observation, il lui faudra en
dgager lesprincipesgnraux,ceciest indispensablecarcesprincipes
une foisdgagsclaireront les faits.Or,unepratiqueclaireatteint
plussrementetpluspleinementlebutquunepratiqueaveugle(1).
1 Lactivit internationale des banques est aussi ancienne que les banques elles
mmes (2). Le change des monnaies mises par les diffrentes cits est, avantmme
quellesnentreprennentdeprterdesfonds, lapremirefonctionquichoitauxbanques
dans la Grce antique ou dans lempire Romain. Lexpansion outre frontires des
tablissementsbancaires,nestpaselle,nonplus,uneralitnouvelle:ausicledernier,les
banquesprsentesdansplusieurspaystaient,dj,nombreuses.
2 Avantdtreunpointdepassageobligdu rglementmontairedes changes
internationaux par le biais de rglementation des changes dont elles jouent le rle
dagentsauxiliairesLesbanquesenonttunpointdepassagencessaire(3).
3 Leurs oprations internationales se sont dveloppes un rythme,
exceptionnellement, rapide depuis le milieu des annes 60; elles sont devenues,
aujourdhui,unlmentmajeurdelactivitbancaireglobaledansungrandnombredepays
membres de lOCDE. Leur progression spectaculaire sest accompagne de mutations
profondesde leurstructure.Alorsque, jusquedans lapremireanne60, lagrossemasse
desoprationsbancairesinternationalestaienteffectuesdanslepaysolabanqueavait
sonsigeetconsistaient,surtout,enoprationssurdevisesliesaucommerceinternational,
onaassistcesderniresannesuneprogressionspectaculairedesoprationssureuro
monnaies et concurremment, des activitsmenes par lintermdiaire de filiales ou de
succursales implantes sur des places financires trangres (oprations bancaires
multinationales).
(1) inScienceettechniqueendroitpositif,NouvelleEdition,1958,TomeII,p.5.(2) P.B.Ruffini,Linternationalisationdesbanquesetgroupesfinanciers,SminaireCEREM,Nanterre,
Novembre1979.(3) J.PierreMattout,Droitbancaireinternational,3meEdition,RevueBanque,2004,p.37.
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2
Cest sur la gestiondestablissementsbancaires considrs individuellementet sur
leurstratgieque linternationalisation rapidedesbanquesaeu les rpercussions lesplus
importantes, mais, ses effets se sont fait sentir, galement, de plus en plus, sur les
caractristiquesstructurellesde laprofessionbancaire,dupointdevuede laconcurrence,
surlerledesautoritsnationalesinvestiesdupouvoirderglementationetdesurveillance
etsurlefficacitdessystmesdecontrledelamonnaieetducrdit.Enoutre,tantdonn
linterpntration progressive des systmes financiers dans le monde, les implications
macroconomiques de lactivit bancaire internationale ont pris une dimension nouvelle
avec lampleur sans prcdent des quilibres des balances des payements et avec la
contribution irremplaable des banques au processus de recyclage des capitaux et au
financementdespaysdficitaires.
4Ledveloppementdelactivitbancaireinternationaleetlvolutiondesesaspects
structurels sexpliquent par un grand nombre de facteurs lis aux mutations de
lenvironnement international sur le plan conomique et financier, lvolution de la
demandedeservicesfinanciersmanant,tantdesemprunteurs,quedesinvestisseursetla
diffusiondetechnologiesetdestechniquesnouvelles.Lincidencedecesfacteursgnrauxa
t, trs, diffrente suivant les pays o la banque exerce son activit et suivant les
caractristiquesjuridiquesetstructurellesdesdiffrentescatgoriesdinstitutionsbancaires.
Enoutre,laplacequelesoprationsavecltrangertiennentdanslactivitglobaledes
banquesvarie,considrablement,en fonctiondudegrdeperfectionnementdesmarchs
decapitaux,delapolitiquemontairesuivieparlespays,desdispositions,ventuellement,
envigueurenmatiredecontrledeschangesetdurgimefiscal,ainsiquenfonctiondela
situation respective des banques trangres et des banques nationales au regard de la
concurrence.
Certainsde ces facteurs, comme lexpansiondes courantsdchanges commerciaux,
linternationalisation de lactivit des socits, le dveloppement des oprations entre
banqueset sur lesmarchsdeseuromonnaies, jouentdepuisplusdedeuxdcennieset
expliquent, sur une large part, lessor des oprations internationales dans les premires
annes60etleurprogressionultrieure.
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3
Pendant les annes 70, de profondes mutations structurelles des payements
internationauxetdessystmesfinanciers,laugmentationconsidrabledesdsquilibresde
balances des payements et la sparation, de plus en plus, nette entre les places
internationalesosecollectelpargne,etcellesoellesinvestit,sesontconjuguespour
donner un nouvel lan au processus qui conduit faire des banques le pivot de
lintermdiationfinancireinternationale.
5Aprsent, lesystmebancaire internationalpeuttreconsidrcommearriv
maturit.Autrementdit, les instrumentsdontildisposeet lessecteursquientrenten jeu
sont,assez,diverspourque lesmarchssur lesquelssedploiesonactivitsecomparent,
favorablement,entendueetencapacitdersistance,laplupartdesmarchsnationaux
decapitaux,commeentmoignelefaitquelemarchbancaireinternationalamontrune
aptitude remarquable linnovation et ladaptation aux besoins changeants des
emprunteursetdes investisseurs,ainsiquunefacilitderactiontout,aussi,remarquable,
aux fluctuationsde ltatdumarch.Plus,gnralement, lactivitbancaire internationale
est, maintenant, devenue partie intgrante de la stratgie globale des banques. Cela
implique que les dcisions long terme fixant la direction dans laquelle doit se faire
lexpansiondesbanquesse fondent,essentiellement,sur la rentabilit relativede tous les
diffrents dbouchs et sur les risques qui sattachent chacun deux, notamment, les
perspectives de croissance sur lemarch national, limportance relative des dispositions
rglementaires traitant, diffremment, les oprations intrieures et les oprations
effectues ltrangeret lidequesefont lesbanquesdesrisquesparticuliers lis leurs
activitsinternationales.
Le processus dinternationalisation de la banque sest droul sur une trs longue
priodede temps,deprofondesmodificationsstantproduites, tant,dans les techniques
misesenuvrequedans lanatureet laporteconomiquedesoprationsellesmmes.
Etant donn le haut degr de raffinement et de dveloppement atteint dans la dernire
dcennie,ilestncessaire,sembletil,quetousleschangementsquipourrontintervenirsur
lesmarchs internationaux pendant les toutes prochaines annes, soprent demanire
progressiveetordonne,silonveutquecesmarchscontinuentdefonctionner,
-
4
efficacement,etauprofitdelacommunautinternationale.
6Si lonse tournevers lesoprationssinscrivant lactifdubilan, le trait, leplus
frappantest lexpansion,extraordinairement, rapidedescrditsconsortiaux renouvelables
(rollerover)moyenterme;Ceuxcitantdevenusunecomposantetrsimportantede
lactivitinternationaledesbanquesaucoursdesannes70.Cesderniresannes,lesprts
internationaux moyen terme accords sur lemarch des eurocrdits ont accus une
progressionrapide(4).
7 La tendance lamultinationalisationde lactivitbancairequi sexercedansun
cadre contractueldiffredunpays lautrepar saphysionomie etpar lesmotivations
propres.
La multinationalisation bancaire a jou un rle minent dans le financement des
paysenvoiededveloppement.
Les banques ont fait preuve de dynamisme et de comptence dans les fonctions
dintermdiation:
Ellesontpratiqude latransformationmontaireenempruntantcourtetprtant
long,
Ellesont faitde latransformationspatialeenassurant lacollectede fondsauprs
deszonesdumondecapacitdefinancementpoursatisfaireleszonesbesoinde
financement,
Elles se sont, relativement, substitues aux institutions officielles internationales
(BanqueMondiale,FondsMontaire International)etauxbanquescentralespour
financer les dficits de balances des payements et les programmes de
dveloppement.
8 Problmatique Par ailleurs, la terminologie oprations internationales de
banque ne doit pas induire en erreur: par cette expression, on ne vise pas les seules
oprationsdebanqueausensdelArticle66(5)delOrdonnanceAlgriennen200311du
(4) V.FatihaTaleb,Linternationalisationdesactivitsbancaires,Oran,2006,p.3.(5) Selonlequel:lesoprationsdebanquecomprennentlarceptiondefondsdupublic,lesoprations
decrditainsiquelamisedispositiondelaclientledesmoyensdepayementetlagestiondeceuxci.
-
5
26Aot 2003 relative lamonnaie et au crdit (J.O.R.A.D.P.n 52 du 27/08/2003,p. 3)
codifiedans leCodeBancaire (2meEdition,HoumaEditions,Alger,2007,p.112), mais
lensemble des oprations bancaires. Aussi estil prfrable de retenir lexpression
oprationsbancairesinternationales(6).
9Letermedoprationbancairevise,principalement,lescontratsbancaires(7).
A ce titre, il peut paratre flou.Mais il a lemrite de tenir compte de lventuelle
complexitdelarelationbancaire.Loprationbancairepeuttreuncontratisolliantdeux
parties seulement: cest par exemple une banque nationale qui prte de largent un
emprunteurtranger.Cettesituationestrelativementsimple.Maistrssouventlopration
internationaledebanqueserapluscomplexe:ellefera intervenirplusieurspersonnes lies
pardescontratsdiffrentsetpartirdesquelsdautrescontratsserontconclus.Ainsi,par
exemple, dans le cadre dun crdit fournisseur lexportation, une banque consent un
exportateur franais un crdit de prfinancement qui lui permet de rassembler les
marchandisesexporterainsiquuncrditdemobilisationdesacrancenesurlacheteur
tranger,cestdireundcouvertpuisunescompte.
Ces crdits sont complts par des accords faisant gnralement intervenir des
organismesagissantpourlecomptedelEtat(8).
10Decesexemples,ressortlacaractristiquedecesoprationsbancaires:ellessont
internationales.Ladifficultestdedfinircette terminologie.Deuxsortesdedfinitions
onttproposes(9).Lapremireretientuneanalyseconomique:sont internationales
lesoprationsquisetraduisentparunmouvementdefondspardessuslesfrontires,ouqui
sontliesdesoprationscommercialesellesmmesinternationales(10).
(6) ThierryBonneau,DroitBancaire,5meEdition,2001,p.65.(7) P.Mattout,opcit,n 8,p. 8;Aussi, selon lArticle 2/13)duCodedeCommerceAlgrien (Nouvelle
Edition20092010):sontrputesactedecommerceparleurobjet:Touteoprationdebanque,dechange....
(8) V.P.Antoni,Lestechniquesducrditlexportation,incolloqueLesoprationsinternationalesdebanque,RevuedeDroitCommercial,1978,p.40.
(9) Pour un examen approfondi de la notion de contrat international, v. A. Kassis, Le nouveau droiteuropendescontratsinternationaux,LGDJ1993,n11ets.,p.15.
(10) P.Fouchard,La loifranaiseet lesoprationsbancaires lies lactivit internationalede laFrance, incolloque,Laloifranaiseetlactivitinternationaledesentreprises,Rev.Juris.Com.nspcial,Fvrier1985,p.68,spc.P.7071.
-
6
Cette dfinition prsente linconvnient de ne pas mettre en lumire avec
suffisamment de nettet llment qui permet dopposer les oprations internes aux
oprationsinternationalesetquiestsourcededifficults,savoirllmentdextranit.
Aussidoiton retenir ladfinition juridiquede lopration internationale (11):lopration
estinternationaledslorsquexisteunlmentdextranit.Cetlmentpeutrsulterde
lanationalitdesparties,delaconclusionducontratdansunEtattiersauxpartiesouencore
delexcutionduneouplusieursprestationsdespartiesdansunpaystranger(12).Ilnest
passans incidencesur lesrglesapplicablesauxcontratsconcluspar lestablissementsde
crdit:laquestionestdesavoirquelestledroitapplicable.
11Auplaninternational,lesconflitsdeloissontnormalementrglsenfaveurdela
loidautonomie,cestdireenfaveurdunsystmejuridiquetatiquedanssonensemble
dsign par les parties au contrat et, dfaut, selon les mthodes dgages par la
jurisprudence (notamment Franaise dont sest inspir le lgislateur Algrien) pour le
rglement des conflits de lois enmatire de contrats. Il faut, toutefois, remarquer que
certaines prescriptions lgales ont le caractre de loi de police et relvent de critres
dapplicationterritorialeparticuliers,dailleursimparfaitementdfinis.
12 Les loistatiques sont loinde constituer la seule sourcedudroit rgissant les
oprations des banques. Les sources professionnelles (usages codifis) ou (non: lex
mercatoria) (13), formulestypes de contrats, conditions gnrales professionnelles)
jouentunrlemajeurendroitcommercial.Lephnomnerevtuneimportanceparticulire
dans le secteur bancaire. Les normes professionnelles ont permis la constitution dun
vritabledroituniforme internationalqui,aussiefficacementque lunification ralisepar
traits entre Etats (conventions de Genve de 1930 et 1931 portant lois uniformes en
matire de lettre de change et de billet ordre et en matire de chque), rduit les
occasionsdeconflitsdes lois).Leprocdestparticulirementefficacedans lesrelations
interbancaires,maisiljoueaussidanslesrapportsentrelesbanquesetleursclients.
(11) SurlaconscrationdecettedfinitionparlaConventiondeRomedu19Juin1980surlaloiapplicableauxobligationscontractuelles,V.FatihaTaleb,Loidautonomieetcontratsbancairesinternationaux,enparticulier,lescrditsfinanciers,Thse,Paris,1990,p.399ets.
(12) V.M.GiulianoetP.Lagarde,Rapportconcernant laconvention sur la loiapplicableauxobligationscontractuelles,JOCEnC282/1,du31Octobre1980,p.10.
(13) V.A.Kassis,Thoriegnraleducommerceinternational,Paris,LGDJ,1984,p.204.
-
7
13 La formation de ce droit uniforme professionnel sopre selon deux voies
diffrentes. Elle est, dans certains cas, spontane, selon le schma classique enmatire
dusage.Ainsi,enestilen cequi concerne lesoprationsde crditeneuromonnaies. La
pratiqueamisaupointdesformulesdecontratspourdfinirlecadredesrelationsentreles
tablissementsde crditparticipant un consortiumbancaireetpour rgler les rapports
avec lesemprunteurs.Leslmentsessentielsdeces formules sontuniformesetpeuvent
treconsidrscommeexprimantunvritableusage(14).
14 Plus remarquables, peuttre, sont les normes labores par un organisme
professionnel.Lapplication laplusremarquableduprocdestconstituepar lesrgleset
usances uniformes relatives aux crdits documentaires de la chambre de commerce
internationale;sontciteraussi,manantde lamme institution, lesrglesrelativesaux
encaissements.Cesdocuments sappuientdansune certainemesure sur lesusageset les
pratiques,mais ilestpeudouteuxquils sontaussi crateursdenormesquine tirentpas
seulement leur valeur de ladhsion expresse ou tacite des contractants,mais aussi de
lautoritreconnuedanslemondedecommercelachambredecommerceinternationale
(15).
Parconsquent,laquestiondedroitapplicablenapasderponseuniqueetimpose
dedistinguerlesrglessubstantiellesdesrglesdeconflit.
15Rglessubstantielles.Parrglessubstantielles,onentenddesrglesquirgissent
directement le fond du droit. Ces rgles sont htrognes et se rpartissent en trois
catgories:
La premire est compose de normes qui sappliquent aussi bien aux oprations
internesquauxoprations internationales. Ilenestainsiparexemplede laconventionde
Genvedu7Juin1930surlalettredechangeetlebilletordreetdecelledu19Mars1931
surlechque(16)(prcites).Lesnormesdictesparcesconventionsonttintroduites
endroitFranais(reconduitenAlgrieparlaloidu31/12/1962).
(14) V.Blaise,FouchardetKahn,Leseurocrdits,Paris,1981,p.458.(15) J.Stoufflet,Luvrenormativede lachambredecommerce internationale, inMlangesGoldman,
Lesrelationsconomiquesinternationales,R.C.D.I.P.,1990,p.800ets.(16) M.Issad,Droitinternationalpriv,Lesrglesdeconflits,OPU,1980,p.64.
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Decettepremirecatgoriedenormesserapprocheladeuxime:cellescifontlobjet
des traits. Mais la diffrence de la prcdente, ces traits ne concernent que les
oprationsinternationalesetconstituent,mmesilssontsoumisratificationduPrsident
de la Rpublique concern (17) des dispositions autonomes qui laissent subsister le
particularismedes lgislationsnationalesconcernant lesoprations internes.Ilenestainsi,
parexemple,delaconventiondOttawadu28Mai1996surlecrditbailinternational.
Celleci laisse subsister, par exemple, les dispositions dun code bancaire national
relativesaucrditbailquiconcernentlesseulesoprationsinternes.
Quant la troisime catgorie,elle comprenddespratiquesquinontaucune force
obligatoire,tellesquelesrglesetusancesrelativesauxcrditsdocumentaires.
16Rglesdeconflitde lois.Actdesrglessubstantiellesexistentdesrglesde
conflit,cestdiredesrglesquisebornentdterminerlaloiapplicablesansnoncerde
dispositions concernant le fond du droit. Faute de texte de porte gnrale, cette
dtermination apendant longtempsobi des rglesdorigine jurisprudentielle.Cedroit
commun jurisprudentielntaitcartquedans lesdomaineso ilexistaitdesconventions
internationales.Cestcedroitcommunquesestsubstitue,saufexception,laconvention
deRomedu19 Juin1980 sur la loiapplicableauxobligationscontractuelles (couvrant les
contratsbancaires),ratifiepar laFrance le10Novembre1983etentreenvigueur le1er
Avril1991(18).
(17) Voirparexemple,lArticle77al.11delaloiAlgriennen0819du15Novembre2008portantrvisionconstitutionnelle,JORADP,n63du16/11/2008,p.8.
(18) V. H. GaudemetTallon, Entre en vigueur de la Convention de Rome du 19 juin 1980 sur la loiapplicableauxobligationscontractuelles,Rev.Trim.Dr.Eur.1991,635;P.Lagarde,Lenouveaudroitinternationalprivdescontratsaprs lentreenvigueurde laconventiondeRomedu19 Juin1980,Rev.Crit.Dr.Int.Priv1991,287;J.Foyer,EntreenvigueurdelaconventiondeRomedu19Juin1980sur la loi applicable, Journ. Dr. Inter. 1991. 601; H. Lesguillon, Loi applicable aux obligationscontractuelles:entreenvigueurde laconventiondeRomedu19 Juin1980,Rev.Dr.Aff. Int.N21991,p.267; J.Pardon, Ladistributiondesproduitsbancaires (crdit,dpt): la loi applicable, inLes donnes juridiques du march europen, Banque & Droit 1988, p. 33; B. SousiRoubi, LaconventiondeRomeetlaloiapplicableauxcontratsbancaires,D.1993,Chr.LI,p.183;F.Bonelli,LaconventiondeRomedu19Juin1980etlaloiapplicableauxoprationsbancaires,Rev.Dr.Aff.Int.1985.389;J.C.Pommier,Principedautonomieetloiducontratendroitinternationalprivconventionnel,Economica1992,srie:Etudesetrecherches,prf.Y.Loussouarn;J.Biancarelli,Lintrtgnraletledroit applicable aux contrats financiers, Banque, n 533, Dcembre 1992. 1090; adde, le ColloqueinternationalAEDBF,56Dcembre1991,LaconventiondeRome,unnouveau/
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17LeCodeCivilAlgrien(19)consacreuncertainnombrederglesdeconflitsdans
lesArticles924(20)quirecouvrentlestatutpersonnelausenslarge,lesbiens,lesfaitset
les actes juridiques.Or, le contrat bancaire est un acte juridique (de commerce) dont
dcoulentlesobligationscontractuelles,lesquellesobligationssontselonlArticle18figurant
parmilesArticlescidessusviss,rgiesparlaloidautonomiedslorsquelleaunerelation
relleaveclescontractantsoulecontrat,dfaut,cestlaloidudomicilecommunoudela
nationalitcommunequiseraapplicable.
Adfaut,cestlaloidulieudeconclusionducontratquiseraapplicable.
18DroitcommunJurisprudentiel.Lesrglesjurisprudentiellesconcernaienttousles
contrats,ycomprislescontratsbancaires.Unprincipetait,encedomaine,essentiel:laloi
dautonomie (21). Si les parties avaient prcis expressment la loi applicable, le contrat
taitsoumis la loichoisie.Enrevanche,encasdesilence, ilfallaitrechercherquelleavait
tlavolontimplicitedesparties,cetterechercheseffectuantpartirduncertainnombre
dindicesparmilesquelsonpeutciterlelieudexcutionducontrat,lesclausesattributives
decomptenceouencorelasignatureduncontrattypeenusagedansunpaysdtermin.
Lapplicationdecesrglesconduisaitgnralement,enmatirebancaire,retenir la
loi du pays dorigine de ltablissement de crdit, encore dnomme loi de la
banque.Celleci tait, nanmoins, carte, lorsquil sagissait dune loi trangre, si son
applicationtaitcontrairelordrepublicFranais.
19Jurisprudencearbitrale internationale.Lanalysedenombreusessentences (22)
rvle que les arbitres appliquent la lex mercatoria pour rsoudre les litiges. Cest,
justement,aux rgles rcentesdgagespar la jurisprudencearbitrale internationalequa
eugardlelgislateurAlgrienrformerledroitdelarbitrageparleDcretlgislatif
Suite (18) de la page 8 droit international priv europen des contrats. Application aux oprationsbancaires,Banqueetdroit, horssrie,Juin1993;P.Lagarde,Versunervisionde laconventiondeRomesurlaloiapplicableauxobligationscontractuelles?Mlanges,Y.Guyon,Dalloz2003,p.571.
(19) V.Nouvelleditionrevueetcorrige20092010.(20) M.Issad,opcit,p.95.(21) LacourdeCassationFranaiseavaitdcid,eneffet,danslarrtdeprincipedu05/12/1910,Sirey1911I
129,noteLyonCaen,que:La loiapplicableauxcontrats soitencequiconcerne leur formation, soitquantleurseffetsetconditionsestcellequelespartiesontadopte.
(22) Notamment,lasentenceCCIn3540rendueen1980,Clunet1981,915;
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n9309du25Avril1993(modifiantetcompltant lOrdonnancen66154du8Juin1966
portant code de procdure civile) (23), prcdant la loi n 0809 du 25 Fvrier 2008
portantcodedeprocdurecivileetadministrative.
Ilapris,aussi,encomptetantlessolutionsdelaloimodleCNUDCIquecellesquiont
tadoptespar lesnouvelles loissur larbitragedediverspays(notamment, laSuisse, les
PaysBasetlaGrandeBretagne).
Lasolution retenuepar le lgislateurAlgrien lArticle1050ducodedeprocdure
civile et administrative (Edition 20082010), au demeurant, simple, prsente certaines
originalits(24).
Eneffet,cetArticleouvrelapossibilitauxarbitresdappliquerlalexmercatoriaen
nonantque:Letribunalarbitraltranchelelitigeenapplicationdesrglesdedroitque
les parties ont choisies, ou dfaut, selon les rgles de droit et usages quil estime
appropris.
La premire partie du texte renvoie au principe de lautonomie de la volont
(consacr,galement,par lArticle18ducodecivilAlgrienprcit).Lespartiessont libres
dedterminerledroitapplicableaufond.
Dans ladeuximepartie, ilestprcisqudfautdun telchoix, larbitre tranche le
litigeselonlesrglesdedroitetlesusagesquilestimeappropris.
Enutilisant letermerglesdedroitetnonpasloi, le lgislateurAlgrienavoulu
permettreauxpartiesetauxarbitresderecourirdesrglesextralgalesetnotamment,
aux principesgnrauxdudroit, aux recueilsde toutenature,ainsiquauxusagesdu
commerceinternational,codifisounon(lexMercatoria).
(23) JORADPdu27Avril 1993;p. 42 et s.,Cf.D.BenAbderrahmane, La rformedudroitAlgriendelarbitrage,inGazettedupalais,Dimanche11auMardi13Avril1999,p.27ets.
(24) FatihaTaleb,ApplicationdelalexMercatoriadanslarbitrageinternational,Colloqueinternationalsur larbitrage commercial international laube du IIImemillnaire, 17 et 18Mai 2003, UniversitdOran.
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Enoutre,enprvoyantquelarbitretranchelelitigeselonlesrglesdedroitetusages,
lArticle1050ducodedeprocdurecivileetadministrativemetsurunpieddgalitlargle
dedroit,notammenttatiqueetlusage.
Cederniernerevtdoncpasuncaractrecomplmentaireparrapportlaloi.
Onnotera,aussi,quecerehaussementprocduraldelusageestenharmonieavecla
placeimportanterservelusagelArticle107Alina2ducodecivilAlgrien(25).
Onrelveraquelechoixparlarbitredelarglededroitoudelusageapplicablenest
pas entirement libre. Le recours lexigence dappropriation du dit choix implique
lexistencedunlienorganiqueobjectifaveclecontratinternationallitigieux(26).
20Droitcommunautaire(27).Linterventiondesautoritscommunautairesdans le
secteurbancairesefondesurlesArticles572et612duTraitdeRomedu25Mars1957.
Elle concerne en particulier le statut des tablissements de crdit et se traduit
principalementpar ldictiondedirectivesdont lesplus importantesonttcellesdes12
Dcembre1977(28)et15Dcembre1989(29).
Lesdispositionsdecesdirectivessontactuellementregroupes,avecd'autres,dansun
texteunique(30):ladirective2000/12/CEduParlementeuropenetduConseildu20Mars
2000concernant laccs lactivitdestablissementsdecrditetsonexercice(31).Cette
directiveestessentiellecarelledictetant lesconditionsd'accsetd'exercicede lactivit
des tablissements de crdit que les rgles relatives aux liberts dtablissement et de
prestationdeservice,lesprincipesetlesinstrumentstechniquesdelapolitiqueprudentielle.
(25) FatihaTaleb,Droitapplicableaucontrat internationaldecommerceetrglementdesdiffrendsparlesmthodesdelarbitragedanslecommerceinternational,Oran,2004,p.94.
(26) Cf.DahmaneBenAbderrahmane,opcit,p.28.(27) V.B.SousiRoubi,Droitbancaireeuropen,Dalloz1995,p.67.(28) Premire directive n 77/780/CEE du Conseil du 12 Dcembre 1977 visant la coordination des
dispositions lgislatives, rglementaires et administratives concernant laccs lactivit destablissementsdecrditetsonexercice,JOCEn0L322du17Dcembre1977.
(29) Deuxime directive n 89/646/CEE du Conseil du 15 Dcembre 1989 visant la coordination desdispositions lgislatives, rglementaires et administratives concernant laccs lactivit destablissements de crdit et son exercice, etmodifiant la directive 77/780/CEE, JOCE n L 389 du 30Dcembre1989.
(30) V. B. Sousi, La codification des directives relatives aux tablissements de crdit,MlangesMichelVasseur,Banquediteur2000,p.121ets.
(31) JOCEnL126/1du26Mai2000.
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Elle ne concerne toutefois que partiellement les tablissements de monnaie
lectroniquedontlestatutestprvuparladirective2000/46/CEduParlementeuropenet
du Conseil du 18 Septembre 2000 concernant laccs lactivit des tablissements de
monnaie lectronique et son exercice ainsi que la surveillance prudentielle de ces
tablissements(32).
Les directives du Conseil ne sont pas en principe directement applicables en droit
interneetnoncentseulementdesobjectifsquelesEtatsmembres(33)delaCommunaut
europenne, encore appele Union europenne, doivent poursuivre en dictant les
dispositionslgislatives,rglementairesouadministrativesncessairesleurralisation.Un
textenationalestdoncncessairepourintroduireladirectiveendroitinterne.Aucontraire,
lesrglementsduConseilontuneffetdirect,encesensqu'ilssontdirectementapplicables
dans les Etats membres sans qu'un texte national soit ncessaire. En revanche, les
recommandationsdelaCommissionn'ontaucunevaleurnormative.
Les textes communautaires sont labors par la Commission avec le concours du
ComitconsultatifbancaireetduGroupedecontact(34).Lepremier,instituen1977(35),
sestvureconnatreunefonctionderglementationquiatrenforceen1989:ilmetun
avis sur lensemble des projets que lui soumet la Commission en vue d'apporter les
adaptationstechniquesncessaires la lgislationcommunautairebancaire(36).Quantau
second,savoir leGroupedecontact,sonrleestdouble:d'unepart, ildoitorganiser les
changesdinformationsentrelesautoritscomptentesconcernantlarglementation,
(32) JOCE n L 275/39 du 27Octobre 2000. Sur le projet, V. J. Stoufflet, Etablissements demonnaielectronique,Rev.dr.bancaireetfinanciern4,JuilletAot2000.247.
(33) France,Allemagne, Italie,GrandeBretagne,Belgique,PaysBas,Danemark,Espagne,Portugal,Grce,Luxembourg, Irlande, Autriche, Finlande et Sude. Et depuis 2004, Chypre,Malte, Estonie, Lettonie,Lituanie.Hongrie,Slovnie,Slovaquie,PologneetTchquie.
(34) V.P.Clarotti,Lerledesorganessupranationauxenmatirederglementationbancaire,Rev.dr.bancaireetbourse,n9,Septembre/Octobre1988,p.153.
(35) Art.57deladirectivedu20Mars2000quireprendlesdispositionsdelArticle11deladirectivedu12Dcembre1977.V.Commissionbancaire,Rapportpour1997,p.240ets.
(36) Le Comit consultatif bancaire a approuv la cration d'un groupe technique dinterprtation desdirectives:cegroupeestchargd'examinerpriodiquementlesquestionsdinterprtationdesdirectivesposesparlesEtatsmembresetdeproposerdesrponsesauComitconsultatifbancaire(v.Commissionbancaire, Rapport pour 1993, p. 96 ; sur ce groupe actuellement dnomm Groupe de travail surl'interprtation et l'application des directives (GTIAD), v. Commission bancaire, Rapport pour 1997, p.246).
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lexerciceducontrleainsique lesdifficultspouvantaffecter lestablissementsdecrdit
ou le systme bancaire ; d'autre part, il doit raliser des tudes sur des problmes de
surveillancebancaireenvuedamliorerlefficacitdesmthodesdecontrle(37).
IntervientgalementdansllaborationdestextescommunautaireslaBanquecentrale
europenne puisque celleci adopte un certain nombre de rglements et est consulte
notammentsurtoutacteproposdanslesdomainesrelevantdesacomptence(38).Sa
comptence mrite dtre souligne car elle ne se limite pas la rglementation
communautaire: elle stend la rglementation nationale puisque cette institution doit
tre consulte par les autorits nationales sur tout projet de rglementation dans les
domainesrelevantdesacomptence(39).
Ilresteunequestionlucider:danslamesureocedroitestlabordanslecadre
dune communaut comprenantdesEtatsdont la culture juridiqueestdiffrente,quelles
sont les sources dinspiration de ce droit, et donc finalement du droit interne? Certains
considrentquelemodleanglosaxonestdevenulemodledominant(40).
21ConventiondeRome.Lessolutions jurisprudentiellesonttreprises,aumoins
en apparence, par la convention de Rome du 19 Juin 1980 sur la loi applicable aux
obligations contractuelles.En raisonde sonobjetet fautedexclusionen ce sens, celleci
concernelescontratsbancaires.Lapplicationdecetteconventionconduitadmettre,sauf
exception,lacomptencedelaloidelabanque.
Onrappelleraque la loide labanqueestdfiniepar ladoctrine laplusrcente(41):
comme celle du pays o est install ltablissement qui a effectu la prestation
caractristiquedeloprationbancaire.
(37) Rapport du Comit de la rglementation bancaire pour 1990, p. 1415. Sur les groupes d'experts,appelsexpertsnationaux,quiassistent laCommissiondans laprparationde laplupartdesgrandsactesbancairescommunautaires,v.Commissionbancaire,Rapportpour1997,p.246
(38) Art.105duTraitdeRome,danssardactionduTraitdeMaastricht.(39) Ibid.(40) V.XXX,CommentBruxellesfaitlesloisenFrance,inLEuropedraisonnable,O.E.I.LetValmonde,1992,
p.163ets.,spc.P.174.(41) Notamment,ThierryBonneau,opcit,p.71.
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Une telle dfinition conduit carter cette qualification par les lois dsignes
autrementqupartirdelaprestationcaractristiquedeloprationbancaire.
Cettedfinitiondoittreappliquedans lesdeuxhypothses lesplus frquentesen
France:siltablissementdecrdittrangerestinstallenFrance,cestlaloiFranaisequi
estlaloidelabanque.
En revanche, si cet tablissementeffectue librementdesprestationsde servicesen
Francesansytreinstall,cestlaloitrangrequiestlaloidelabanque.
Selonunedoctrineplusancienne(42)quiretientlecritredenationalit,laloidela
banqueest laloidesanationalit.Exemple:la loide laBNAest la loiAlgrienne,en
loccurrencelaloidesonsigesocial.
22Loisdepolice.Uneloidepoliceestunedispositionimprativedontlapplication
simpose une relation internationale quelque soit la loi rgissant cette dernire;
Autrementdit, les loisdepolicesontdordrepublic,maisdunordrepublicsi fortquelles
doivent tre appliques mme si lordre juridique auquel elles appartiennent nest en
principepascomptent,nestpasdsignparlargledeconflit;leurimprativitentrane
leurcomptence. Ilsagitde loisdapplication immdiate (LexpressionestdeFranceskacis
etviseaussibienlesloisdepolicequelesloisdordrepublic),cestdiredeloisnationales
dont lintrt pour la socit tatique est trop grand pour quelles puissent entrer en
concurrence avec les lois trangres et dont le domaine dapplication se dtermine en
consquence eu gard essentiellement au but quelles poursuivent, en clair, de lois dont
lobservation est ncessaire pour la sauvegarde de lorganisation politique, sociale et
conomique du pays, qui ont principalement pour objet dapprhender les rapports
internationaux,quirgissentenfaittoutes lesrelationsjuridiquesentrantdans leurchamp
dapplication mme prsentant un lment dextranit, qui interviennent
indpendammentdunrecoursauxrglesdeconflitde loisetdont lacomptencedcoule
deleurvolontdapplicationaudomainequellessesontattribu[onyammevusemble
tiluncertainunilatralismeauseindubilatralismedominantlessolutionsdedroitpositif
(42) Notamment,Berlioz,Lecontratdadhsion,Thse,Paris,1978,p.294.
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enmatiredeconflitdelois](43).
23Mthodologie.Nosanalysesvontdoncpuiser leur substancedans lesdonnes
comparatives.
24Gense.Lidedecomparer lesrgles juridiquesgouvernant lecontratbancaire
dans diffrents pays est ne dans un des groupes de travail qui, depuis une vingtaine
dannes,seproposentdunifierledroitcivilenEurope.LestravauxdelaCommissionLand
ont port sur la thorie gnrale du contrat; ils se sont achevs par la publication des
Principes du droit europen du contrat, dont la dernire partie, consacre au rgime
gnral de lobligation, a t livre en 2002. Certains voulaient alors sattaquer
llaborationdesrglesspciales;desespcesdecontratsontcettefintdtermines,
susceptiblesdefairelobjetderglescommunes.
En somme, ladmarcheest celleduCodeCivil Franais,qui soumet le contrat la
thorie gnrale, puis, pourvu quil soit nomm, des rgles propres son espce. Les
contratsquiontpourobjet lamisedispositiondemonnaie,paroppositionauxcontrats
translatifsdune chose,ou ceuxdont lobjetest la fournituredunouvrage,ont sembl
prsentersuffisammentdetraitsoriginauxetdunitpour justifierune lgislationspciale.
Limportanceducrdit,danslaviedesEtats,desindividusetdesentreprisespouvaitapriori
rassurersurlutilitsocialeduntelcorpsderglescommunes.
25Enjeux.Lamonnaieestsansdoutelachoselaplusuniversellementrpandue;en
outre,elleignorelesfrontires.Ilenestdemme,naturellement,descontratsdontelleest
lobjet.
Mais loprationde financement (ou contratbancairedeprt)quenoustudierons
plusloin(auChapitreIVduTitreIIdelaPremirePartie)commeexemple,enraisondeson
particularisme, est aussi tributaire de traditions locales, de lide que lon se fait de la
ncessitdeprotgerspcialementlemprunteur,leprteuroulentrepriseendifficultset
delamaniredelefaire.
(43) V.FatihaTaleb,Thseprcite,p.350.
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Laconnaissancedudroitlocal,spcialementdelaloiimprativeestindispensableaux
oprateurs.Plusencore,uneunificationprogressivedesrgles,quilsagissedelaformation
du contrat, de la rmunration du dispensateur de financement ou de lincidence dune
procdurecollective,parexemple,estncessaire.
Elleestenmarche.Cettetudeveutcontribuersonacclration,maispermettrait
elleseulementunregardcritiquesurledroitAlgrien,undesesobjectifsseraitdjatteint.
26Plan.Parconsquent,laproblmatiquecidessusviseimpliqueleplancohrent
suivant:
ChapitrePrliminaireEspritetmthodesdudroitinternationalpriv.
PremirePartieContratsbancairesinternationauxetrglesdeconflit.
DeuximePartieContratsbancairesinternationauxetrglesconcurrentes.
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ChapitrePrliminaire
EspritetMthodesdudroit
internationalpriv.
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ChapitrePrliminaire.
Espritetmthodesdudroitinternationalpriv.
27Ilestunanimementadmisqueledroitinternationalprivestconstruitsuivantdes
donnesquiluisontpropres(44).Eneffet,cettedisciplineayantpourobjetderglementer
la vie prive internationale ne saurait saccommoder dune mthode limite au
particularismedudroitciviloucommercialinterneapplicablelavieprivenationale.Cette
mthodeoriginaleest lamthodeconflictuelle, lesconflitsde loistanttraditionnellement
considrscommelecurdudroitinternationalpriv.
Elleestditeaussi conflictualisteet repose surdes rglesde conflitqui sontelles
mmesdesrglesdufor.Noussavonsquen ltatactueldecettediscipline, ilnyapas,
proprementparler,dedroitprivrellementinternationaldontlesrglessimposenttous
lesEtats(45).
Chaquesystmededroitasonpropresystmededroitinternationalprivetdoncses
propresrglesdeconflit.Desortequilestfrquentquunmmelitigereoiveunesolution
diffrenteselonquilestsoumisautribunaldetelpaysoudetelautre.
Dolescritiquesadresseslamthodeconflictuelle,accusedaccentuerencorele
caractrenationaldudroitinternationalpriv.
Certainsauteursestimentque lasolutionduconflitde loisdevraitse fondersurdes
rgles vraiment internationales, prsentement appeles rgles matrielles du droit
international.
Noustudieronsalorslamthodeconflictuellelaplususite(SectionI),etlamthode
concurrente,notamment,celleconsistantdans llaborationde rglesmatriellesdedroit
international tendant se dvelopper,mthode dont il conviendra demesurer le succs
(SectionII),mthoderefltantaveclapremirelespritdudroitinternationalpriv.
(44) 1)Loussouarn,CoursgnraldeD.I.P.,Rec.CoursAcadmieDroitInternationaldelaHaye,1973,p.275ets.2)Batiffol,LepluralismedesmthodesenD.I.P.,Rec.CoursAcadmieDroitInternationaldelaHaye,1973,II,p.79.3)Gothot,LerenouveaudelatendanceuniversalisteenD.I.P.,Rev.Cr.Dr.Int.Pr.,1971,P.I,209,415.
(45) M.Issad,opcit,p.87ets.
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SectionI
Lamthodeconflictuelle.
28Ladmarchedepensesuivieparlesadeptesdelamthodeconflictuellepeutse
rsumeren laproposition suivante (46).Toutes les loisquun tribunal a connatredun
litige international (cestdire,dans ladfinition laplus large,dun litige comportantun
lment dextranit), susceptible pour cette raison de se rattacher deux ou plusieurs
pays, il doit consulter sa propre rgle de conflit de lois (son propre systme de droit
internationalpriv)etdterminerlaloiapplicableparrfrencecettedernire.
Cettemthodede raisonnementatappliquede faonconstantedans lesdivers
pays par la jurisprudence interne qui est le plus souvent la source principale de droit
international priv. Elle prsente donc, sous rserve de quelques variantes qui peuvent
laffecter,uncaractreuniverseletsestraitslespluscaractristiquespeuvent,sembletil,se
ramenertrois.
1) Le problme de conflit de lois est essentiellement un problme doption, un
problme de choix entre plusieurs rattachements possibles. La terminologie
anglosaxonnedechoiceof lawestcetgardparticulirementheureuseet
significative. Il en rsulte que la rgle de conflit est, en principe, une rgle
bilatrale qui peut dboucher indiffremment sur lapplication soit de la loi
locale,soitduneloitrangre.
2) ChaqueEtatasonpropresystmedesolutiondeconflitsdelois(ilpeutmme
enexisterplusieursdansdespayssystmejuridiquenonunifi).Enprsencede
ladiversitquidcouledecettesituation, le jugeappliquetoujourssespropres
rglesdeconflit.Lesquelquestempramentspropossceprincipe (questions
pralables,thoriedesconflitsdesystmes)onteucejourunchosifaibleen
droitpositifquilestpermisdaffirmerquendpitdurisquedeforumshopping
quil entrane, le principe de la rfrence exclusive la rgle de conflit du for
prsenteuncaractresacrosaint,dumoinstouteslesfoisquilnyapasentreles
paysintresssdeconflitngatifdenaturesusciterlejeudurenvoi.
(46) Y.Loussouarn,PierreBourel,D.I.P.,PrcisDalloz,1978,p.59ets.
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3) Enfin la rglede conflitdsigne comme loiapplicableune loi interne, la loidu
paysayantlerattachementleplusintenseaveclerapportdedroitenvisag,pour
reprendreuneterminologieinspiredeSavigny.
SectionII
Lamthodefondesurllaborationderglesmatriellesetsaporte.
A lvidence, laportede lamthode fonde sur llaborationde rglesmatrielles
(Sous/Section II) ne peut tre dduite que de ltude de cettemthode ellemme, en
premierlieu(Sous/SectionI).
Sous/SectionI
Lamthodefondesurllaborationderglesmatrielles.
29 Le seul moyen efficace de rendre compte de la spcificit des rapports
internationauxestdeforgerundroitmatrielousubstantielappellesrgir.Lorsquelon
envisagede fonder ledroit internationalpriv sur cettemthodenouvelle, il convientde
sentendresurunedonne liminaire.Lexpressiongnriquerglesmatriellesou rgles
substantielles traduitune ide fondamentale; ilsagitde rgles rgissantdirectement le
fonddudroit.Mais,souscetteuniformitde faade,secacheun foisonnementde rgles
variesdetellesortequelensembleestendfinitiveforthtrogneundoublepointde
vue.
1) Il nest ni contest ni contestable que les rglesmatrielles nacquirent leur
pleine valeur sur le plan international que si elles concourent efficacement
lunificationdudroit.Or,cetgard,si lonprend lexempledestraitsportant
loiuniforme,onsaperoitquilexistedeuxdegrs:
a. Certaines rgles matrielles sont applicables la fois dans les relations
internes et dans les relations internationales. Le texte du trait est alors
incorpor dans le droit de chacun des Etats signataires et rgit
indistinctementlesoprationsinternesetlesoprationsinternationales.Cest
le cas des Conventions de Genve de 1930 et de 1931 sur les effets de
commerceetlechque.
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b. Il est au contraire des rgles dites uniformes qui sont applicables
seulementdans lesrelations internationaleset laissentsubsisterdans les
rapportsinternesleparticularismedeslgislationsnationales.Cestlecas
des Conventions de La Haye de 1964 sur les ventes caractre
internationaldobjetsmobilierscorporels.
Cettedualitestgnratricededifficults.Seulelapremirecatgoriederglesopre
une unification totale. La dtermination du champ dapplication des secondes pose un
dlicatproblme; celuide ladistinctiondesoprations internationalesetdesoprations
internes.Or ce sont elles qui rendent le mieux compte de la spcificit des relations
internationalesetnombreuxsontceuxquiconsidrentquellessont lesseulesmriter le
qualificatifderglesdedroitinternational.
2) Ladiversitdes rglesmatriellessemanifestegalementauplandessources.
Certaines ont une origine nationale et puisent leurs racines dans la loi ou la
jurisprudence,dautresontuneorigine internationale,tel ledroitconventionnel
arbitralouspontan.
ParagrapheI
Lesrglesmatriellesdoriginenationale.
30 Leur efficacit en tant quinstrument dlimination (47) de la mthode
conflictuelleestncessairementlimite,etcequellesaientleursourcedanslaloioudans
la jurisprudence.On cite, gnralement, lesdeux cas classiquesde lanationalitetde la
conditiondestrangers.Tous lesEtatsdictent icidesrglesquisontenmmetempsdes
rglesdedroitinternationalprivetdesrglessubstantielles.Ellessappliquentdirectement
audomainequellessesontassign.Ilnyadoncpasicideconflitdelois.
31 De telles rgles dorigine interne sont cependant rarissimes, labores par la
jurisprudence ou imposes par les impratifs du commerce international. Alors que les
Articles83et1004duCodedeProcdureCivileFranaisavaienteu,pendant longtemps,
commeconsquencelinterdictionpourlEtatFranaisdecompromettre,laCourde
(47) LoussouarnetBourel,opcit,p.65.
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22
Cassationajug,danslaffaireGALAKIS(48),quuneclausecompromissoiresouscriteparce
dernier tait valable dans un contrat international pass pour les besoins et dans les
conditionsconformesauxusagesducommercemaritime.
32 En Algrie, lamme interdiction tait dicte en termes exprs par lancien
Article442Al.3duC.P.C, avant la loin0809du25 Fvrier2008prcite. LEtatet les
personnesmoralespubliquesnepouvaientpascompromettre.LeMatredeD.I.P.Issadavait
relev, cependant, un Protocole du 19 Mai 1968 (49) sign, dune part (pour le
GouvernementAlgrien)par leMinistrede lIndustrieetdelEnergie,etdautrepartpar le
prsidentdelacompagnieGettyPetroleum,dontlesArticles27etsuivantsorganisaientune
procduredarbitrageadhocdtaille.
Quant nous,nous relevons lArticle 1006duCodeAlgriendeprocdure civile et
administrative qui prvoit sonAlina 3 que les personnesmorales de droit public ne
peuvent pas compromettre, sauf dans leurs relations conomiques internationales et en
matiredemarchspublics. Ilsagit ldune innovation lgislativeexceptionnellequine
laissepaslejuristeindiffrent.
33 En ce qui concerne le droit compar, on cite, gnralement, pour illustrer la
tentativedliminationde lamthode conflictuellepardes rglesmatrielles, le codedu
commerceinternationaldeTchcoslovaquiedu4Dcembre1963,ensemblededispositions
dedroitmatrielapplicablesauxcontratscommerciaux internationaux.Onpeutajouter la
loiestallemandedu5fvrier1976relativeauxcontratsconomiquesinternationaux(50).
34Onnepeut,cependant,conclure lliminationde lamthodeduconflitde lois
dans lesdomainesainsirglements.Lechampdapplicationdecesdeux textesse trouve
limit par leur origine interne mme. LArticle 3 du code tchque prvoit que ses
dispositionsnesappliquentquesilalgislationtchcoslovaqueestdsigne,notammentsi
lesparties lontchoisie.IlenestdemmeaveclArticle1erde la loiestallemande:celleci
nesappliquequesilespartiesaucontratconomiqueinternationalsontconvenuesde
(48) D.1996.575,noteJ.Robert,Rev.Cr.DIP,196/7553,noteGoldman,Cl.1996.648,noteP.Level.(49) JORADPdu1erNovembre1968,p.1173&s,Cf.Issad,opcit,p.97ets.(50) PublicationduMinistreduCommerceExtrieurdelaR.D.A,Berlin,1978.
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23
soumettre celuici au droit de la Rpublique Dmocratique Allemande ou que le droit
comptentdesconflitsdeloisrenvoieaudroitdelaRpubliqueDmocratiqueAllemande.
Onconstatedoncquelunetlautredecesdeuxtextesnesappliquentqutitredeloi
dautonomieousurdsignationdelargledeconflitcomptente.
35 Il apparat ainsi que les rgles matrielles qui sont dorigine interne ne
sappliquentquegrceau jeudune rgledeconflit.Certainsauteursdoutentmmequil
sagisse de rglesmatrielles (51). Elles se prsententmoins comme des rgles de droit
international que comme des rgles internes usage international, qui ne jouent que
lorsquelles sont dsignes par la rgle de conflit comptente. Lamthode conflictuelle
gardeicitoutsonintrt.
36 Ds lors, toute rgle dorigine interne est impuissante crer un droit
internationalmatriel.Laloietlejugeinternesnepeuventposerquedesrgleslocales.La
rception par des systmes juridiques diffrents de rgles ou de normes analogues ou
identiques ne suffit pas crer un droit international commun. Pour atteindre ce but, il
faudraitdoncundroitmatrieldorigineinternationale.
ParagrapheII
LesRglesmatriellesdorigineinternationale.
37Leuraptitudeliminerlamthodeconflictuellenestpaslammeselonquelles
ont leur source dans un trait, dans larbitrage international ou dans la pratique
internationale.
Laplus importantedessourcesestconstituepar les traitsquiadoptentdesrgles
substantielles propres aux relations internationales.Mais la spcificit de ces relations a
secrt,galement,desusagesentre lespartenairesducommerce internationaletdonn
lieudesprincipesconsacrsparlessentencesarbitrales.
(51) H.Bauer,Lestraitsetlesrglesdedroitinternationalprivmatriel,Rev.Cr.DIP,1966,p.537&s.
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24
A
LesRglesmatriellesissuesdestraits.
38 Il sagit de rgles sappliquant directement au fond du droit. Elles sont
nombreuses,notammentdansledomainedestransportsmaritimes,ariensouferroviaires.
Ellessontlesdeuxtypescorrespondantdeuxdegrsduniformisation.
39 Certaines rglesmatrielles, au demeurant rares, sappliquent aux oprations
internationales.Letraitestalorsincorpordansledroitinternedespayssignataires.Cest
lecasdesconventionsdeGenvede1930et1931surleseffetsdecommerceetlechque.
40Dautresrglesmatrielles,ditesuniformes,sappliquentaucontraireauxseules
oprations internationales. Ainsi, la convention de la Haye du 15 Juin 1955, entre en
vigueurle1erSeptembre1964,surlaventeinternationaledobjetsmobilierscorporels.
41 Si le second typede rgles a lemritede souligner la spcificitdes relations
internationales,ellessontnanmoinssourcededifficultstenantladterminationdeleur
champdapplication. Ilestparfoisdifficilededistinguer lesoprations internationalesdes
oprationsinternes.Ainsi,lorsquuneconventionportantloiuniformenedfinitpascequil
fautentendrepar relation internationale,cest le juge saisiquiestalorsobligdedonner
cettedfinitionenfaisantappellaqualificationlegefori.Lamthodeconflictuellerevient
alors invitablement par ce biais. Il arrive, par ailleurs, quelle ressurgisse dans
linterprtationdelaconventionportantloiuniforme(52).
B
LesRglesmatriellesissuesdautressourcesinternationales.
1
Larbitrageinternational.
42Toutesleslgislationsreconnaissentetautorisentcemoyenderglementde
(52) C.CAss.4Mars1963(ArrtHOCKE),Rev.Cr.DIP.1964,264;Jcp.1963,II,13376;CI.1964,806,noteGoldman;v.aussiLescot,Linterprtation judiciairedesrglesdedroitprivuniformes,Jcp.1963, I.1756;P.Lagarde,Les interprtationsdivergentesdune loiuniformedonnentelles lieuunconflitdelois?,Rev.Cr.DIP.,1964,235&s.
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25
diffrends.Ainsi,enestildesArticles1006etsuivantsducodeAlgriendeprocdurecivile
etadministrative.
Lextraordinaire faveur dont bnficie larbitrage dans le monde du commerce
international et le dveloppement considrable quil connat ontils pour consquence
dliminerlejeudelamthodeconflictuelle?
Larponsecettequestiondpenddupouvoirreconnuauxarbitres.Ontilslafacult
de saffranchirdes loistatiquespourcrerdes rglesmatriellesdedroit international?
Laffirmativene faitpasdedoute lorsque lesarbitressesontvus reconnatre lespouvoirs
damiable compositeur.Mais on tend, aujourdhui, de plus en plus, leur accorder ce
pouvoir crateur en dehorsmme decette hypothse. La naturemme des juridictions
arbitrales internationalesplaide,dailleurs,en faveurdecettesolution,car, ladiffrence
des juridictions tatiques, elles ne sont pas gardiennes de lordonnancement du systme
juridiquenational.Ausurplus,surleplanpratique,unetellepossibilitalavantagedeleur
permettre dcarter les dispositions de droits tatiques quelles jugent inadaptes, de
combinerdiffrenteslois,deprendre,lecaschant,enconsidrationlexistencedundroit
corporatif,letoutpermettantdedgagerdesrglesmatriellescommunes(53).
Toutefois,pourquuneliminationmmepartielledelamthodeconflictuellesoitune
ralit, ilne suffitpasquune telle facult soit reconnueauxarbitres,encore fautilquils
lutilisent.Or,surcedernierpoint,ilestdifficiledesefaireuneopinionprcise,leplusgrand
nombredessentencesarbitralesntantpaspubli.Ilsemble,cependant,quelusageparles
arbitresdelafaculteuxreconnuedeforgerdesrglesmatriellestendesedvelopper.
43 En effet, les praticiens du commerce international disposent prsent dune
jurisprudence arbitrale relativement toffe sur les grands problmes que lon rencontre
danslapratiqueducommerceinternational(54).
(53) Cf.P.Level,Lecontratditsansloi,TravauxduComitFranaisdeDroitInternationalPriv,19641966,p.209.
(54) Lamy,Pratiquedes contrats internationaux,Centredtudes etde recherches internationales,1980,VolumeI,p.14.
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26
44Bienquelesarbitres,enprincipe,dumoinsceuxdelaC.C.I,naientpasunaccs
privilgi aux sentences rendues par cet organisme, on saperoit, de plus en plus, quils
nhsitentpaspuiserdanslesprcdentspublis,lesbasesdecertainesdeleursdcisions
et dans de nombreuses dcisions on retrouve prsent des rfrences des sentences
prcdemmentrendues(55).
45Ainsi, lonpeutsapercevoir la lumiredecespublicationsque lesarbitresdu
commerceinternationalnerglentplusdefaondisparatelesproblmesjuridiquesquileur
sont poss; bien au contraire, il se dgage aujourdhui par leur rptition dans des
sentencesarbitralespublies,certainsprincipesdelaLexMercatoria(56).
46 Certaines de ces rgles rgissent larbitrage luimme, ou la loi applicable,
dautresportent sur leslmentsdunvritabledroit internationaldescontratsencequi
concerneparexemple lobligationpour lavictimedeminimiser lespertes, lancessitde
maintenirlquilibrecontractuel,ledevoirdecoopration,etc.
47Audelmmede leurpouvoirsur lesarbitres,cessentencesarbitralespublies
permettent, galement, de prvenir un certain nombre darbitrages en permettant aux
juristes et aux praticiens de mieux valuer les chances de succs ou dchec lorsque
surviennentdesdiffrends,parrapprochementaveclesdcisionsantrieuresconnues.
48 Toutefois, il ne semble pas que la pratique arbitrale ait limin totalement la
mthode conflictuelle. Les arbitres euxmmes y recourent lorsque les parties nont pas
prvu de loi applicable (57). Il est, en revanche, certain que les pouvoirs singulirement
tendusdesarbitresleurpermettentdeforgerdeplusenplusderglesmatrielles.
2
Lapratiqueinternationale.
49Lapratiqueinternationaleseconformeunensembledemodlesetdusages
(55) Cf.Parexemple,sentencerenduedanslaffaire3540,1980,Clunet,1981915.(56) Clunet1976968,V.FatihaTaleb,Colloqueprcit(surlarbitragecommercialinternational).(57) Larbitreest,cependant,assezlibredanslechoixdelargledeconflit.LArticle133duRglementdela
Cour darbitrage de la Chambre de Commerce Internationale prvoit qu dfaut dindication par lesparties de la loi applicable, larbitre appliquera la loi dsigne par la rgle de conflit quil jugeraapproprieenlespce.IlenestdemmedelArticle33.1duRglementdarbitragedelaCNUDCI.
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27
propresauxquels lexprienceaconfruncertainmrite.Nombredegrandessocitsou
dassociations corporatives imposent leurs clients ou proposent leursmembres des
contratstypes.Laventeinternationaledegrainssefaitpresquetoujoursconformmentau
contrattype de la London Corn Association. La Chambre de Commerce Internationale a
tablien1953desIncoterms(InternationalCommercialTerms)prcisantlesensetles
effetsjuridiquesdecertainstermesouobservationssouventutiliss:CAF,FOB,franco
wagon. Elle a, galement, codifi les usages du crdit documentaire (Rgles et usances
unifies).
50 Ces rgles nont, cependant, pas la valeur de rgles juridiques. Emanant
dorganismesprivs,ellestirent lessentielde leurforcede lavolontdespartiesquiyont
adhr.
51 Si ces rgles sont volontairement adoptespar lespartiesqui sy soumettent,
ellesnesauraientsimposerau juge.Lescontrats typeset lesusagesnepeuventpas tout
prvoir et comportent forcment des lacunes. Pour combler cellesci, le juge ou larbitre
revient la loi tatique ou aux principes communs sil en existe. Ds lors, lamthode
conflictuelle, au moins au titre subsidiaire, revient invitablement. Il faut, dailleurs, se
garderdurleenvahissantdelapratique.
Si cette dernire est mieux mme de sadapter aux besoins du commerce
international, elle apparat souvent comme un droit du plus fort impos aux partenaires
moinspuissants(58).
Sous/SectionII
Laportedelamthodefondesurllaborationderglesmatrielles.
52 La localisation des rglesmatrielles au sein des diffrents secteurs du droit
internationalprivestdune importanceextrme, carellepermetde seprononcer sur le
bienoulemalfonddunervoltegnralecontrelamthodeconflictuelle.Si,eneffet,les
rglesmatriellesseretrouventparsesdanslesdiverssecteursquilssoientcivilsou
(58) Aproposdelathoriedelalexcontractus,V.H.Batiffol,LasentenceARAMCOetleDIP,Rev.Cr.DIP,1964,p.647ets.
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28
commerciaux, cest quaucun dentre eux ne leur est allergique et quelles peuvent dans
laveniryprolifrer.Lamthodeconflictuelleestalorsengranddanger.Siaucontraire, il
apparat quelles sont cantonnes dans certains domaines et quil leur est impossible de
sacclimaterdans lesautres, leprilest infinimentplus limit,car,defaon inluctabledes
secteursentiersdemeurerontrgisparlesconflitsdelois.
Lorsque lon sefforce,dans cetteoptiquedefaire lepointon saperoitque les
rglesmatrielles de droit international ne se sont dveloppes que dans lesmatires
concernantlecommerceinternational.Cetteconstatationsimposequellequesoitlorigine
delargleenvisage.Encequiconcernelesrglesdoriginelgislative,onpeutreleverque,
sicertainspaysontunCodeducommerceinternational,aucunnajamaissentilancessit
desedonnerunCodecivil international.Quantauxrglesmatriellesnationalesdorigine
jurisprudentielle,lexamendelajurisprudencefranaiservlequelesdcisionsposantdes
rgles matrielles ne sont apparues qu propos de trois questions (59) dont deux
ressortissent larbitrage commercial international et la troisime aux contrats
internationaux.
(59) PrcisDalloz,prc.N76etnote1(p.126):deuxsontrelativeslarbitragecommercialinternational.Dunepart, ilsagitde lacapacitde lEtatdecompromettredans lescontrats internationaux:ONICc/capitaineduS/SSanCarlo,Cass.Civ.14Avril1964,Cl.1965,646noteB.Goldman;Rev.Cr.DIP1966.68,noteBatiffol;Rev.Trs.Dr.Civ.1965.711obs.Hbraud;pourlapremirefois,laCourdeCassationajugque lacapacit(de lEtatcompromettre)relevaitde la loiducontratetnonde la loipersonnelledespartiescontractanteslorsquilsagitduncontratinternationaldedroitprivpasspourlesbesoinset dans les conditions conformes aux usages du commercemaritime. LarrtGalakis c/Trsor Public(Cass. Civ. 1, 2Mai 1966, Rev. Cr. 1967, 553, note Goldman; Cl. 1966. 648 note Level) pose plusfranchementunerglematriellededroit internationalen jugeantque linterdiction faite lEtatdecompromettrenesoulvepasunequestiondecapacitetnestpasapplicableuncontratinternationalpasspourlesbesoinsetdanslesconditionsconformesauxusagesducommercemaritime.Dautre part, il sagit de la rgle pose par la jurisprudence de la Cour de cassation concernantlautonomiedelaclausecompromissoiredanslescontratsinternationaux(ArrtGossetc/Carapelli,Cass.Civ.1,7Mai1963,D.1963.545,noteJ.Robert;Rev.Cr.1963.615,noteH.Motulsky;Cl.1964.82,noteJ.D.Bredin).Cette autonomie a t raffirmepardes arrtspostrieurs:Cass.Civ. 1.18Mai1971,D.1972. 37, noteD.Alexandre; Rev. Cr.DIP 1972. 124,noteMezger,Cl. 1972. 62,noteOppetit;ArrtHoecht, Cass. Civ. 1, 4 Juillet 1972, Cl. 1972. 843, note Oppetit; Rev. Tr. Dr. Com. 1973. 419 noteLoussouarn.Latroisimergleestrelative lavaliditde laclauseordans lesrglements internationaux,consacreparlarrt,djancien,desMessageriesMaritimes(Cass.Civ.21Juin1950,D.1951.749,noteHamel;S.1950.609,noteBatiffol;Rev.Tr.Dr.Com.1950.698,obs.Loussouan).
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29
53EnAlgrie,leseulcasquarelevMonsieurIssadrelev(60)atempruntla
pratique:ilsagitdelacapacitdelEtatdecompromettredanslesrelationsinternationales
dedroitpriv (61)et lecasquenousavons relevnousmmeest lgalcarconsacrpar
lAlina3delArticle1006duCodeAlgriendeprocdurecivileetadministrative(prcit):il
sagit de la capacit des personnes morales de droit public de compromettre dans les
relationsconomiquesinternationalesetenmatiredemarchspublics.
Lamme observation vaut pour les rglesmatrielles dorigine internationale. Un
recensement des conventions multilatrales contenant de telles rgles rvle quelles
concernent toutes des matires relatives au commerce international quil sagisse des
conventions sur lavente internationaledobjetsmobiliers corporels,de celles relativesau
droitmaritime, laproprit industrielleouauxeffetsde commerce.Quant larbitrage
international, il joue presque toujours enmatire commerciale et cest galement en ce
domainequclotledroitspontan.
54Cetteconstatationestlourdedeconsquences.Elleinviterflchirsurlanature
exactede laprtenduecrisedes conflitsde lois. Lephnomnenepeuteneffettre
compris si lon se cantonne sur le planmthodologique. Il doit aussi tre envisag sous
langlesociologique.Cenestpaseneffetparhasardquelacontestationarevtusaformela
plus vive dans lesmatires qui relvent du droit du commerce international. La prise en
considrationdesdonnessociologiquesconduitsinterrogersurlepointdesavoirsilne
fautpasrechercherderrirelaprtenduecrisedesconflitsdeloisunecriselafoisplus
gnrale et plus profonde: celle du droit tatique auquel certains usagers aspirent
substituerledroitmatrieldunmilieudonn,quiestinternationalparnatureetnesaurait
sidentifierunmilieutatiqueni saccommoderde lapplicationdedispositionsdudroit
interne.Dans cetteoptique, certainsauteursnhsitentpasproclamer lexistencedune
socit internationale des vendeurs et des acheteurs (62) ou mme dune socit
internationaledescommerants.
(60) V.cidessusproposducontratGetty,signatureduprotocoleorganisantuneprocduredarbitrageadhocdtaille.
(61) V.M.Issad,LarbitrageenAlgrie,RevuedelArbitrage,1977,p.219&s.(62) Cf.notammentPh.Kahn,Laventecommercialeinternationale,Paris,1961,p.395.
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30
Sansalleraussi loin,dautrespensentquilya,tout lemoins, lembryondunetelle
socit.Quoiquilensoit,sicettesocitnapasencoreatteintsonpleindveloppementau
plandelorganisation,elleprsentedoresetdjdesaspectsspcifiquesquisetraduisent
enmatire juridiquepardesmanifestations tangibles. Elle sappuie surdesorganisations
professionnellesquilaborentundroitcorporatif;ellesoumetlesoprationsquellepasse
des contratstypes;ellemanifesteuneprdilectionmarquepour larbitrage, les arbitres
tantpluslaisequelesjuridictionstatiquespourforgerundroitcommercialcommun,un
droitmatrielsupranational.
Enfin,etsurtout,etcestlquapparatenpleinelumirelaspectsociologique,elleest
animedusentimentprofondquelemilieuducommerceinternationaldoitavoirsesrgles
propres.Unetelleractionnestpaslapanageexclusifdudroitinternational.Cestellequi,
surleplaninterneaconduitlaprofessionnalisationdudroit.Maisici,ellesetraduitparun
refusdudroit tatique et appelleune rsurrectionde la lexmercatoria.Cesdonnes
sociologiquesconstituent,notresens,lesupportlepluslgitimedelarvolutionsouhaite
par certains sur le plan mthodologique. Mais si elle permet de fonder les principales
attaquesportescontrelathoriedesconflitsdeloisenrvlantquelacrisedesconflits
de loisnestque la consquencedune crisedudroittatique,ellepermet ausside les
circonscrire enmontrant quelles ne se justifient que dans les domaines o ces donnes
sociologiquesexistentrellement,danslesdomainesosemanifesteuneallergieeffective
lencontredudroittatique.Cestpourquoi,cestledroitducommerceinternationalquiest
en dfinitive, beaucoup plus que le droit international priv classique, affect par
lavnement de rgles matrielles. Cest, dailleurs, cet avnement qui, dans une large
mesure, explique que le droit du commerce international prenne lpoque rcente ses
distances lgard du droit international priv et justifie lautonomie de cette discipline
nouvelle dont la filiation par rapport au droit international priv demeure cependant
incontestable.
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31
ConclusionduChapitrePrliminaire.
55 La querelle desmthodes invite enfin repenser la dfinitionmme du droit
internationalpriv(63).
En effet, comptetenu de son existence, la situation du droit international priv se
trouve profondmentmodifie selon que lon prend parti pour une dfinition troite ou
large.Lidentificationautrefoiscourammentadmisedudroitinternationalprivauxconflits
deloisapourconsquencelogique,maisparadoxale,delaisserendehorsdecettediscipline
lesprocdsderglementdesrapportsinternationauxautresquelamthodeconflictuelle.
Si,aucontraire,dansunedfinitionplusmoderneetplus juste,onconsidreque le
droit internationalprivest ledroitdesrapports internationauxdedroitpriv, ildoitrgir
lensembledecesrapportsquellequesoit leurmthodederglement.Anotresens,cette
dernireconceptionsimposeetnouspensonsque ledroit internationalprivavocation
apprhenderlesrapportsinternationauxquellequesoitlamthodeadopte.Ilconnatdonc
unpluralismedemthodes,lamthodeconflictuelledemeurantlatoiledefondsurlaquelle
sedtachent les rglesmatriellesquine sontencorequedesexceptions fort rares, sauf
dansledomaineducommerceinternational.
Cepluralismedemthodes,bien loindaffecter lintrtdudroit internationalpriv,
contribueaucontrairelerenforcer.Cetintrtesttriple:
a) Ledroitinternationalprivest,dansunelargemesure,undroitcoutumier,ce
qui est rare dans le systme juridique franais. Son tude fait donc une
grandeplacelaconnaissancedelajurisprudence.
b) Ledroit internationalprivapparatcommeunecomplicationdesquestions
dedroitinterneaucontactdesncessitsdelavieinternationale.Sontude
doit en consquence tre approfondie grce la comparaison des droits
internes trangers et aussi des systmes trangers de droit international
priv.Auplandelatechniquejuridique,louverturequicaractriselapriode
actuellesetraduitparuneprisedeconsciencedeplusenplusnette:cellede
(63) LoussouarnBourel,opcit,p.76ets.
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32
la ncessit dune utilisation de plus en plus intense de la mthode
comparative en droit international priv.On connat lesmrites classiques
attribus lamthode comparativedans lesdiversesdisciplines juridiques,
tantauplandesonrledinformationquceluidesonrledanslunification
dudroitetdesprcieuxrenseignementsquellepeutapporterau lgislateur
enqutederformes.Cesintrtsseretrouventendroitinternationalpriv;
mais ils sont encore accrus et multiplis par le fait que la mthode
comparative est appele y jouerun rle spcifique et double. Spcifique
parce que le droit international priv est luimme un utilisateur du droit
tranger, double parce quil utilise la fois le droit international priv
comparetledroitinternecompar.
c) Larecherchedelasolutiondesproblmesdedroitinternationalprivoblige
uneanalyseplussubtile,plusprofondequecelledelasolutiondesproblmes
dedroitinterne.Ellecontraintenconsquenceapprofondiretcomplter
les connaissances acquises en droit interne. Dans cette mesure le droit
international priv constitue un complment indispensable des autres
disciplinesjuridiques.
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33
PremirePartie
Contratsbancairesinternationaux
et
rglesdeconflitdelois.
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34
PremirePartie.
Contratsbancairesinternationauxetrglesdeconflitdelois.
56 Le commerce de banque se dveloppe par nature audel des frontires. Les
relations commerciales entre pays ont de tous temps appel des rglements bancaires
internationaux.Silesbanquesselimitentenprincipeunesphredactionterritoriale,leur
activit dborde pour certains financements, ou transferts, les frontires (64). Certes, il
existeuneparentdetechniquesbancaires.Certainsinstrumentsdecrdit(traites,billets
ordre,chques)fontpartiedunevasteunificationlgislative,mais,ilsubsisteuneprofonde
originalitdestechniquesbancairesdediverspays,malgr lastandardisationdemthodes
et la concentration croissante des banques qui tendent assurer une certaine
uniformisationpratiquedes loisde fond applicables. Lesconomiesbancaires lies des
impratifspolitiquesdivergent.
Plusgrandencoreest leparticularismedudroitbancairedesdiversEtatscar ledroit
bancaireestarcbout sur ledroitcommercial,notamment, ledroitde la failliteet sur le
droitdessretsquisontdessenceparticulariste.
57 Les divergences entre les lgislations bancaires devraient, donc, engendrer de
multiplesconflits.Actuellement,lesconflitsneparviennentgureaustadecontentieux.
Lephnomnenestpaspropre lAlgrie (65).Une raisonenestque les relations
juridiques se nouent, souvent, dans lordre international par lintermdiaire de deux
banques qui en cas de conflit se soumettent plus volontiers que des particuliers un
arbitrage. Le dcloisement des activits bancaires ne manquera pas de susciter une
recrudescencedecesconflits.Etcesconflitsaboutissenteuxpeuttredavantagedevantla
justicetatique.
58Ilseraitsduisantaprioridesongerrattacherlesoprationsdebanqueuneloi
tatique:laloidusigesocialdelabanque(66).
(64) Jcl.BanqueetBourse,Fasciculen14,1985,p.212.(65) V.danslemmesensendroitinternationalprivAllemand,Colloquededroitinternationalbancairede
ClermontFerrand,1830Mars1965,AnnalesdelaFacultdedroitdeClermontFerrand,1965,Fasc.1.(66) Pillet,TraitdeDr.Int.Pr.,NouvelleEdition1954,T2,n498,Rep.Com.VBanques,n283.
-
35
Cettesolutionsimpleaurait lepremiermritedassurer lgalitde traitemententre
clientsdunebanque.Lidedecontratdadhsiondontrelvelecontratbancairenappelle
telle pas linterprtation uniforme de multiples conventions passes par un mme
tablissementdecrdit?
Cependant,lajurisprudenceinternationalenajamaisisolunevritableloicommune
touteslesvaritsdoprationsdebanque.Lactivitbancaireestproteforme,ladiversit
dessituationsjuridiquesentreuneentreprisebancaireetsaclientleimpliquelintervention
ventuelledelgislationsmultiples.
59Ilconvientdoncderechercherlesprincipesdesolutiondudroitpositifconduisant
dterminer la loiapplicableauxcontratsbancaires.Onrappelleraquilfautentendrepar
loi applicable non seulement la loi au sens strict mais galement les rgles juridiques
doriginejurisprudentielleetcoutumiredelEtatdontlaloiatdsigne.
Cettesolutionde laCourdeCassation (Arrtdu26 Janvier1953,R.C.D.P1954.767,
noteY.L.)esttoutfaitlogique.Eneffet,onnevoitpascommentonpourraitdissocierles
loisetlesrglementsdunEtatdelapplicationquienestfaiteparlesjugesdecetEtat.Par
consquent,ladsignationdelaloiapplicableestbienladsignationdunsystmejuridique
dans sonensembleet ladterminationde cedernierestunpralablencessaire toute
recherchedesolutiondansunesituationinternationale.
60Ceprincipe restevrai,mme,dans le cas frquent,enpratique,o lesparties
souhaitenttrouverunesolutionamiableunlitigen.Eneffet,unngociateurrecherchera,
toujours,connatreltenduedesesdroits,avantdenconcderunepartie.
Lesngociateursont,donc,toutelatitudededsigneruneloiapplicableleurcontrat
international de banque. En labsence de toute dsignation dun systme juridique
completderfrence,ilsnepeuventprvoirquellessolutionsserontdonnesleurslitiges
parlejugeouparlarbitre.Mais,cetteloidsignepourrgirleurcontratsappliquetelle
tous leslmentsdececontrat? (tantentenduquecederniersesitueaucarrefourdes
rgleso sont impliquesunediversitdedispositions juridiques: rgimesmatrimoniaux,
incapacit,droitdelafaillite,droitdessocits,droitdessuccessions).
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LarponsecettequestionseradonneauTitreI,ciaprsintitul:Dtermination
etdomainedelaloiapplicableauxcontratsbancairesselonlesprincipesclassiquesdudroit
internationalprivetquiserasuividuTitreIIintitul:LapplicationdelaConventionde
Romedu19Juin1980auxcontratsbancairesengnral.
TitreI
Dterminationetdomainedelaloiapplicableauxcontratsbancairesinternationauxselonlesprincipesclassiquesdudroitinternationalpriv.
Lapplication unematire quelconque de la technique des conflits de lois appelle
ltude dun double problme. Il faut, en effet, procder la dtermination de la loi
applicable,puisenprciserledomaine.Lesconflitsdeloisenmatirebancairenchappent
pas cette rglegnrale;Cest sur labasede cettedistinction:dterminationde la loi
applicable aux contrats bancaires (Sous/Titre I) et domaine de la loi du contrat bancaire
(Sous/TitreII)queserontrpartieslesdiffrentesrubriqueslesconcernant.
Sous/TitreI
Dterminationdelaloiapplicableauxcontratsbancairesinternationaux.
61Gnralits.Lexpressionrecouvre lensembledesoprationsdebanquesquise
ralisent par un contrat. Elle dsigne donc les oprations les plus diverses: comptes
bancaires, ouvertures de crdits, crdits descompte, crdits par signature, services
bancairesetc
Mais toutescesoprations,quellessoientsimplesoucompliques,quellesmettent
encausedeuxouplusieurspersonnes,sontcaractrisesparlinterventiondelabanquequi
leurdonne,endroit international,alorsquilfautdgager la loiqui leurestapplicable,une
unit fondamentale. De telle sorte quil est possible dtudier ensemble toutes les
conventionsdebanque(67),sigrandequensoitlavarit(68),pourdgagerlesprincipes
(67) On rappellera que selon lArticle 54 (du code civilAlgrien): Le contrat est une convention parlaquelleuneouplusieurspersonnessobligent,enversuneouplusieursautres,donner,faireounepasfairequelquechose.
(68) JulliotDeLaMorandire,RodireetHouin,6Ed.,1972,n646,p.604.
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gnraux qui leur sont applicables au regard du droit international priv, avant den
rechercherlescaractresspcifiques.
62InadaptationdestechniquesjuridiquesIlestvidentquelactivitdesbanques
franchitlesfrontires,quelletendsanscessedavantagelesignoreroulessurmonter,et
que cest l lun des domaines de lactivit commerciale o la tendance
linternationalisationestlaplusancienneetlaplusforte.Maiscestaussilundesdomaines
oledroitinternationalclassique,etnotammentlamthodeconflictuelle,apparatlemoins
appropri. La raret du contentieux bancaire, en droit international, atteste cette
inadaptation des techniques juridiques traditionnelles. La doctrine en a recherch les
raisons.Elleaobservque lesrelations juridiquessenouaient leplussouventdans lordre
internationalparlintermdiairededeuxbanques(69)detellemanirequelactivitdirecte
des banques est largement territoriale, les relations internationales tant surtout des
relations entre banques; or les banques sont, frquemment, soumises des usages
communs, leurs relations internationalesminutieusement rgles, et leurs litiges, sil en
subsiste,sontplusvolontiersrsoluseneffetparlavoiedelarbitragequeparlestribunaux
tatiques. On a, galement, invoqu limportance prise, dans de nombreux pays, par le
contrledeschangesqui,multipliantlescontraintes,tendrduirelesconflits.
Maislameilleureraisoncommuneaudroitinterneetaudroitinternationaltientsans
douteauperfectionnementcroissantdestechniquesbancaires.Lorganisationdesservices
rendusparlesbanques,sarigueur,saprcision,necessederduirelamargedincertitude,
derreur,oudinsatisfactionopeutsintroduirelecontentieux.
A cela sajoutent sans doute les effets de la concentration bancaire, qui sont
notamment, sur le plan matriel, la meilleure qualit du service rendu, et sur le plan
psychologique,lasoumissioncroissanteduclientlavolontdubanquier.Quoiquilensoit,
il est bien vrai que les conflits qui subsistent chappent au contentieux, et par suite
lobservationdujuriste(70).
(69) LoussouarnetBredin,Droitducommerceinternational,1963,p.729ets.(70) Voirdans lemme sens endroit allemand:Kegel,Lesobligationsbancaires endroit international
privallemand,ColloquededroitinternationalbancairedeClermontFerrand,1965.
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Onpeutsedemandersilalibrationdesmouvementsdecapitaux,parlasuppression
priodiqueducontrledeschanges,ledcloisonnementdesactivitsbancaires,notamment
dans le cadre de la Communaut Economique Europenne, ne susciteront pas une
recrudescencedesconflitsconnusdesjuridictionstatiques(71).Maisforceestdeconstater
quaujourdhui le droit des contrats bancaires est, pour lessentiel, une construction de
doctrine.
Parconsquent,lergimeinternationaldescontratsbancairesnousconduitltude
desprincipesgnrauxdesolutionsdeconflitsdeloisenmatirebancaireauChapitreI,et
durattachementdesprincipauxcontratsbancairesauChapitreII.
ChapitreI
Lesprincipesgnrauxdesolutionsdeconflitdeloisenmatirebancaire.
63 Lamise enuvre des principes de rattachement des oprations bancairesne
diffrantpasdeceuxapplicablesauxautrescontratsconduitsouventladsignationdela
loidelabanquedontlerleestprimordial.
En effet, chaque fois quintervient, dans une opration bancaire, un lment
dextranit(72)seposethoriquement leproblmede la loiapplicable.Lensemblede la
doctrineaffirmelacomptencedeprincipedelaloidelabanque,plusprcismentdelaloi
en vigueur au lieu o elle est tablie (73). Mais le fondement de cette comptence
napparatpastoujoursavecprcision.
(71) Stoufflet:CommunicationauComitfranaisdudroitinternationalpriv,1966,Lesconflitsdeloisenmatiredecrditsbancaires;Gavalda,Banqueettablissement financier,dansRp.Dr. Int., I,p.1003.
(72) LaCourdeCassationstatuantsurlalicitdelaclausecompromissoire,aparutenirpourinternationaluncontratmettantenjeulesintrtsdecommerceinternational(Cass.Civ.10Fvrier1930et7Janvier1931.S,33141,noteNiboyet)dfinition trop imprciseetsansdoute troptroite. Ilapparatbienquedoit tre tenu pour international, en ce quil permet lapplication de la loi choisie