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法国在华的中小企业及企业家 www.ccifc.org Connexions Le magazine de la Chambre de Commerce et d’Industrie Française en Chine Numéro 32 Pourquoi s’i Mplanter En Chine ? Dossier Connexions

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法 国 在 华 的 中 小 企 业 及 企 业 家

www.ccifc.orgConnexions

Le magazine de la Chambre de Commerce et d’Industrie Française en Chine

Numéro 32

Pourquoi s’iMplanter En Chine ?

Dossier

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Éditorial

Lors de l’Assemblée générale de la CCIFC du 23 février dernier,

à laquelle les entreprises ont participées en nombre, j’ai été reconduite dans la fonction de présidente de la CCIFC. J’aimerais exprimer ici ma profonde gratitude aux élus et par

cueillir et accompagner 230 PME en 2005. 34 ont été hébergées dans le cadre de notre service de Domiciliation, dont les capacités d’accueil se sont considérablement développées à Pékin, Shanghai et continueront de le faire à Canton, où une exten-sion est prévue à très brève échéance. Le service Emploi assiste les entreprises et va fai-re paraître prochainement à destination des PME, qu’elles soient encore en France ou déjà en Chine, un Guide du recrutement, leur permettant de mieux appréhender les premières questions RH en Chine. Enfin, le service Formation a développé récemment des sessions spécialement dédiées aux entrepre-neurs nouvellement arrivés; du chinois débutant au chinois des affaires, des séminaires d’intégration aux formations au management interculturel, tout est fait pour faciliter et accélérer l’adaptation des Français, qui sont de plus en plus nombreux à créer leur entreprise ou à avoir choisi la Chine dans la stratégie de développement international de leur PME.Aussi souhaiterais-je saluer en guise de conclu-sion l’ensemble de nos partenaires, institutionnels ou privés, qui appuient et relaient notre action, en France comme en Chine : l’UCCIFE1, qui accueille à Paris depuis quelques semaines un permanent de la CCIFC, l’ACFCI qui soutient avec constance nos services d’appui commercial et de domiciliation et le Ministère des Affaires étrangères, pour son implica-tion aux côtés de notre service de recrutement, qui a rendu possible la création d’un service gratuit de gestion des stages. En Chine, je voudrais saluer tout particulièrement les Missions économiques et le travail quotidien que leurs équipes réalisent aux côtés des nôtres, les Conseillers du commerce extérieur, les entre-prises de Partenariat France, dont certaines, en rejoignant le Comité de Patronage de la CCIFC, garantissent notre indépendance et accompagnent notre développement, enfin je voudrais saluer l’im-plication de tous les membres de la chambre, nous les sollicitons souvent pour apporter leur expertise et leur témoignage. Je vous encourage à venir renforcer cette équipe qui comprend les enjeux chinois et qui donne les moyens à ses PME d’être plus fortes, ensemble.

Par Annick de Kermadec Bentzmann, Présidente de la Chambre de Commerce et d’Industrie Française en Chine

extension à l’ensemble de nos membres pour la confiance ainsi témoignée.Cette année nous avons renforcé le Bureau qui comprend désormais 30 membres élus. En outre, nous devons étoffer l’équipe des permanents, dans le but de mieux être à votre écoute afin d’améliorer les services offerts.Dans cet esprit, la revue Connexions est un des supports sur lequel nous souhaitons concentrer nos efforts et ce n’est pas un hasard si la CCIFC a fait le choix de consacrer ce numéro de Connexions aux PME françaises en Chine : en les accompagnant depuis les prémices de leurs projets jusqu’à leur installation sur le territoire chinois, nos élus et nos équipes ont très vite pris conscience du rôle déter-minant que jouent les PME pour la vitalité du tissu économique français.A l’instar des autres dispositifs d’appui aux entrepri-ses, nous sommes confrontés à considérer les PME françaises en Chine au même titre que tout autre acteur économique, le contexte chinois obligeant les entrepreneurs à la modestie et à la réactivité. Nous avons essayé de retracer ici la diversité des parcours de chacun et de tirer de leur expérience spécifique des enseignements pour nous tous. Je remercie donc chaleureusement les experts et les représentants d’entreprises françaises qui ont ac-cepté d’enrichir de leurs analyses et de leurs témoi-gnages ce numéro qui se veut au plus près des réa-lités rencontrées par les PME françaises en Chine.Au-delà de ce panorama, que nous avons souhaité le plus vivant et le plus pratique possible, la cham-bre de commerce et d’industrie française en Chine poursuivra en 2006 son travail de proximité auprès des PME françaises : grâce au dynamisme du ré-seau Cap Chine créé en 2003 avec l’Assemblée des Chambres Françaises de Commerce et d’Industrie (ACFCI), notre service Appui Commercial a pu ac-

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1Union des Chambres de Commerce et d’Industrie Françaises à l’étranger

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SOMMAIRE

Faut-il diaboliser la délocalisation ?

ConnexionsNuméro 32

8 ENTRETIEN

DOSSIER 14

Shanghai Trio redécore la Chine

La légende chinoise de Montagut

Quelles PME pour réussir en Chine ?

Face à face Christine Lagarde - Emmanuel Gros

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Par Hubert Testard

Par Joris Zylberman

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18Propos recueillis Par Joris Zylberman

20Par Bertrand Cristau

梦特娇的中国神话

L’implantation imposée

Les équipementiers auto sur un siège éjectable

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Par Joris Zylberman

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ACTUALITE RENDEZ-VOUS 12

19 “上海组合居家用品”装扮中国

Délocalisation

Moret Pumps regonflé à bloc

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Par Joris Zylberman

25 Moret集团收获把生产基地转移到上海的硕果

Maped « met la gomme » pour conquérir la Chine 26Par Joris Zylberman

27 马培德立志拿下中国市场

Cheese and Fizz, le pari du terroir français 28Par Joris Zylberman

29 “上海希利餐饮”法国美食的赌注

Stratégies d’implantation des entreprises françaises en Chine

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Par Grégory Louvel

Partenariat France, le portage à l’international des PME

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Par Jean-Louis Poli

Deux missions du service appui commercial de la CCIFC

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Toute reproduction même partielle des textes et documents parus dans ce numéro est soumise à l’autorisation préalable de la rédaction. La CCIFC décline toute responsabilité quant aux documents qui lui auraient été fournis, ou aux erreurs qui auraient pu échapper à son attention. Les propos tenus dans les articles n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs.

Directrice de la publicationFlorence GomezResponsable de la publicationEugénie BinetRédactrice en chef Juliette Yanitch Responsable de la traduction chinoise Patricia RuanGraphiste maquettiste Xie Bin

Ont collaboré à ce numéro Peter Anderson, Laurent Ballouhey, Hélène Bayssette, Christian Benoît, Eugénie Binet, Agnès Biscaglia, Bertrand Cristau, Franck Desevedavy, Anne Dewees, Sophie Hagege, Sabrina Haguenier, Guillaume Jeannet, Françoise Labrousse, Grégory Louvel, Jean-Louis Poli, Antoine Richard, Hubert Testard, Joris Zylberman.

Photographie de couverture Franc Péret (www.idcreations.com.cn)

Publicité Pékin : Patricia Ruan Tél. : (010) 6512 1740Shanghai : Carole Beaucour Tél. : (021) 6132 7100Canton : Nicolas Maurey Tél. : (020) 8121 6818

CONNEXIONS est édité par la Chambre de Commerce et d’Industrie Française en Chine

Pékin Novotel Xinqiao Beijing, Area B, 6th Floor 2 Dongjiaominxiang, Dongcheng District Beijing 100004, P.R.C. E-mail : [email protected]él : (010) 6512 1740 Fax : (010) 6512 1496

Shanghai 2/F, Mayfair Tower,83 Fumin RoadShanghai 200040, P.R.C. E-mail : [email protected] Tél : (021) 6132 7100 Fax : (021) 6132 7101

Guangzhou 2/F, 64 Shamian Road Guangzhou 510130, P.R.C. E-mail : [email protected] Tél : (020) 8121 6818Fax : (020) 8121 6228

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SOMMAIRE

ConnexionsNuméro 32

FLASH ENTREPRISES70

LIRE70

La domiciliation : la solution pour Pennel et Flipo35Propos recueillis par Joris Zylberman

L’incubateur : un tremplin vers le marché chinois36Par Joris Zylberman

37 孵化器: 通向中国市场的跳板

Extruflex en « terre promise » à Xiaolan38Par Joris Zylberman

39 小榄镇福地上的爱托福

L’astuce logistique de Smart40Par Joris Zylberman

41 斯玛特的物流诀窍

La propriété intellectuelle : bien se protéger en Chine43Par Franck Desevedavy

Le rempart anti-fraude d’Imagine China44Par Joris Zylberman

45 IC传媒的防盗壁垒

Financer sa PME en Chine46Par Hélène Bayssette

Myrra ouvre son capital48Par Joris Zylberman

49 中山美尔亚电子有限公司向投资者开放资本

PROPARCO, finance aussi les PME50Par Agnès Biscaglia

Le libéralisme social en Chine : un mythe plus qu’une réalité

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Par Guillaume Jeannet

PME : les R.H en questions 53Par Guillaume Jeannet

Formation professionnelle : Les besoins des entreprises françaises en Chine

54

Par Anne Dewees

Recrutement en Chine : Timcal cherche son homme

56

Par Joris Zylberman

Uniross court-circuite le turnover 57Par Joris Zylberman

Aides et dispositifs d’accompagnement des PME françaises en Chine

58

Par Christian Benoît

Contacts utilesLe carnet d’adresses pour les PME

60

ANGLE DROIT62Changement Climatique Kyoto : une opportunité pour les entreprises françaises et chinoisesPar Sophie Hagege et Françoise Labrousse

HISTOIRE64Le cinéma chinois maoïste (1949 – 1966) Par Antoine Richard

LA CHINE À LA LOUPE66

LES GENS72

Culture74

Tianjin, la Shanghai du NordPar Sabrina Haguenier

L’homme derrière les fleurs de ShanghaiPar Joris Zylberman

上海花丛后的男人73

Emmanuel Chantebout, artiste « périphérique »Par Eugénie Binet

Quitter Tianjin : l’expérience de DefiPar Joris Zylberman

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Tianjin pour son portPropos recueillis par Joris Zylberman

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La TEDATémoignage de Peter Anderson

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« Le nombre de PME en Chine sera multiplié par deux en trois ans »

Entretien

Face à face Christine Lagarde-Emmanuel Gros

Emmanuel Gros : Vous avez fait vôtre la devise de la «navigation en escadre». Il est vrai en effet que les PME ont davantage de chances de réussite en mutualisant leurs efforts et en jouant la carte de la solidarité sur le marché chinois. Quelles sont les mesures prises par les pouvoirs publics français pour renforcer ces solidarités ?Christine Lagarde: Avec l’initiative Cap export que nous avons lancée en octobre, nous encourageons les entreprises à partir ensemble pour prospecter les marchés étrangers ou aller sur un salon. Dès lors qu’elles sont cinq, elles peuvent obtenir une labellisation de leurs actions de promotion et de prospection à l’étranger. Cette mesure permet d’obtenir le financement jusqu’à 50 % des dépenses engagées dans leur démarche. Les cinq entreprises

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Mme Christine Lagarde, Ministre délégué au commerce extérieur etM. Emmanuel Gros, Directeur Général de PCM Pompes et coordinateur du groupe PME à la CCIFC

Madame Christine L agarde, Ministre délégué au commerce extérieur répond aux questions d’Emmanuel Gros, Directeur Général de PCM Pompes et coordinateur du groupe PME à la CCIFC

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soumettent un dossier très simple à Ubifrance qui accorde ou non la labellisation. Cette année, Ubifrance dispose d’une enveloppe de 13 millions d’euros pour soutenir ces initiatives. D’autre part, le crédit d’impôt export est doublé dans le cadre d’une association ou d’un GIE de 2 PME ou plus, passant ainsi de 40 000 à 80 000€, ce qui représente un avantage fiscal très incitatif à la navigation en escadre. Emmanuel Gros : Une certaine opinion publique en France reflète une image négative de nos investissements en Chine. Or de très nombreux témoignages de PME présentes montrent que ces choix sont bénéfiques pour nos entreprises, pour leur

compétitivité et leur innovation ainsi que pour l’emploi. Que penseriez vous de communiquer en donnant davantage d’exemples concrets afin de rendre plus attractive la relation commerciale avec la Chine et ainsi démultiplier nos gains de parts de marché ?Christine Lagarde : La Chine est devenue un de nos principaux partenaires. Les années croisées France-Chine qui viennent de se terminer, ont montré l’intérêt que nos deux peuples portaient au développement de leurs relations économiques, culturelles, scientifiques, et la fascination qu’ils éprouvent l’un pour l’autre. La Chine, par son potentiel économique, fait tout naturellement partie des pays prioritaires pour le développement de

notre commerce extérieur, dans des zones en forte croissance. La marge de progression des entreprises françaises sur ce marché demeure importante au regard du potentiel exceptionnel de ce pays. Il y a un an, le Président de la République a souhaité deux choses : que 1000 PME nouvelles abordent le marché chinois cette année. Et surtout que le nombre de PME travaillant dans ce pays soit multiplié par deux en trois ans. L’objectif pour 2005 a été dépassé avec plus de 1400 PME nouvelles prospectant la Chine. Avec la centaine de participants à l’exposition « France, des Maisons à vivre » à Pékin et les événements multisectoriels de Pékin, Canton, Shanghai et Hong-Kong, nous avons suscité un intérêt commercial

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important des PME pour la Chine. En 2005, j’ai inauguré cette exposition France des Maisons à vivre, à Pékin, et le forum PME de Shanghai qui ont rassemblé 400 PME françaises.

Emmanuel Gros : Il existe aujourd’hui de nombreux orga-nismes et agences en France comme en Europe qui proposent un large éventail d’aides au dé-veloppement export. Ces aides sont souvent méconnues ou mal comprises par les PME. Quelle organisation les pouvoirs pu-blics mettent-ils en place pour clarifier cet arsenal et le rendre convivial ?Christine Lagarde : C’est bien là tout le sens que j’ai voulu donner à Cap export. En prenant mes fonctions en juin 2005, j’ai consulté les entreprises, leurs représentants et leurs partenaires en mettant l’accent sur les PME dans les régions, afin de connaître les difficultés qu’elles rencontraient dans leur démarche à l’export. J’en ai retenu que le dispositif de soutien public devait gagner en simplicité, lisibilité et convivialité. Aujourd’hui, ces mesures viennent d’être renforcées et organisées autour des questions que se pose le chef d’entreprise lorsqu’il cherche à aborder des marchés étrangers. Une nouvelle plaquette Cap export sortira ce mois-ci autour de ces thématiques simples avec des contacts concrets en région. Je compte beaucoup sur l’action d’Ubifrance et de ses partenaires en région mais aussi des directions régionales du Commerce extérieur pour conseiller efficacement les PME localement et les aider à obtenir ces aides. J’ai demandé par exemple à Ubifrance d’aider la PME lorsqu’elle se trouve dans une démarche de recrutement d’un VIE, à obtenir les aides régionales auxquelles elle a droit. Beaucoup de partenaires à Paris comme en région – tels que la CCIP ou l’ERAI par exemple ou

encore la CCI du Limousin que je viens de rencontrer - ont compris qu’il ne suffisait plus d’informer les PME sur les dispositifs d’appui mais qu’il convenait de les aider dans leur recherche de soutien financier et dans la réalisation de diagnostic export. Je suis convaincue que cette navigation en escadre des partenaires publics et privés dédiés à l’export, permettra à davantage de PME de se lancer vers de nouveaux marchés porteurs.

Emmanuel Gros : Si votre volonté d’accroître les flux d’affaires entre la France et la Chine est claire, on sait que cela passe aussi par l’image d’une France moderne et efficace auprès de nos partenaires chinois. Or il apparaît que ces derniers sont souvent très «surpris» par l’accueil dans nos aéroports, l’accessibilité de

nos transports locaux ou encore l’obtention de visas même si ce dernier point est en récente amélioration.Votre Ministère est-il sensibilisé à ces aspects et comment compte- t-il y remédier ?Christine Lagarde : L’amélioration de l’attractivité est une des priorités du gouvernement. La France obtient déjà de bons résultats en la matière, puisque nous sommes la deuxième destination des projets d’implantations industrielles en Europe. Le gouvernement a mis en place de nombreuses réformes en 2005, comme la simplification et la réduction de l’impôt sur le revenu ou le plafonnement des impôts directs à 60 % des revenus. Nous allons poursuivre ces réformes en 2006, en améliorant en particulier les conditions d’accueil des étudiants et chercheurs étrangers.

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Christine Lagarde与Emmanuel Gros 的对话

部长女士,您倡导的格言是“舰队航行”。事实上,中小企业只有凝聚他们的力量且在中国市场上休戚与共,才会有更多成功的机会。请问,法国政府采取了哪些措施来加强这种“休戚与共”?

根据去年十月我们发起的出口促进计划(Cap export),我们鼓励企业集体到国外市场考察或去参加某个展览。只要企业数目达到5家,他们在国外的宣传和考察活动就能得到认证。这项措施使他们在国外活动所需经费的50%有了保证。5家企业只需提供非常简单的材料给法国国际企业发展署 (Ubifrance),由它来决定是否给予认证。法国国际企业发展署今年有一千三百万的预算用来支持这项活动。此外,只要是两个或以上的中小企业联合或经济利益团体,出口税信贷加倍,从四万到八万欧元不等。这对舰队航行而言是一项鼓舞人心的税收优惠。

法国某些公众舆论表达了对华投资的负面形象。但众多中小企业的证据表明这种选择对企业有利,对竞争有利,对创新有利,对就业有利。您认为应该怎样举出更多具体的事例来进行宣传,以促进中法贸易关系积极地发展并扩大法国在华的市场份额?

中国正成为我们主要的伙伴之一。刚结束的法中文化年展现了两国之间发展经济、文化、科技关系的兴趣所在,也展现了双方相互的吸引力。中国

Christine Lagarde, 法国外贸部部长Emmanuel Gros,法国PCM泵业公司上海代表处总经理,中国法国工商会中小企业工作小组协调人

因其经济潜力,自然成为我们对外贸易发展在强劲增长地区的首选国。鉴于这个国家非凡的潜力,法国企业在这个市场上的利润增长变得十分重要。

一 年 前 , 我 国 总 统 表 达 了两个愿望:希望当年有1000家中小企业接触中国市场;2至3年内将在华中小企业数量翻番。2005年的目标已经超越:有1400家中小企业考察了中国。近百家参展商参加了在北京举行的“艺术法国,家中绽放”法兰西家居装饰艺术展以及在北京、上海、广州、香港举行的各种活动,我们因此引发了中小企业对中国的贸易兴趣。2005年,我主持了“艺术法国,家中绽放”法兰西家居装饰艺术展的开幕式,以及有400家企业参加的中小企业论坛。

眼下,在法国和欧洲,有很多机构及部门能为出口发展提供一系列的帮助,但中小企业对这些帮助不熟悉,不理解。请问政府建立了哪些机构来明确这些帮助并使它们更具吸引力?

我在此郑重推荐出口促进计划。2005年6月份我上任时就咨询过一些企业的代表和合作伙伴,特别是当地的中小企业主,以了解一下他们在出口过程中遇到过的困难。我从中得知,企业希望得到简洁、清晰、热情的政府支持。今天,针对那些想涉足国外市场的企业主心中的疑问,我们刚刚落实并强化了一些措施。新的出口促进计划本月即将问世,围绕简洁的主题,并附有各地区的具体

联系方式。我十分期待法国国际企业发展署以及它在各地的合作者的行动,也期望对外贸易的地区领导机构有效地建议当地中小企业,协助他们获得帮助。例如,我曾经要求法国国际企业发展署协助一家招聘VIE的中小企业获得它应得的帮助。在巴黎和在其他地区一样,许多合作伙伴像巴黎工商会和罗纳―阿尔卑斯大区企业国际发展协会,还有我刚会见过的Limousin的工商会都明白,仅向中小企业提供支持机构的信息是不够的,而是帮助他们寻找财政支援以及进行出口的分析。我坚信,由致力于出口事业的公共和私人合作伙伴形成的舰队航行,定会让更多的中小企业投身于新的有发展的市场。

您希望扩大法中之间贸易往来的愿望是明确的,但这就要求我们在中国伙伴面前树立一个现代而有效率的法兰西形象。不过,似乎我们的中国伙伴经常“惊讶”于我们的机场接待、地方交通和签证的获取,尽管最后一点已经有所改善。外贸部是否察觉到了这些方面并准备如何加以整饬?

加强吸引力是政府优先考虑的事。法国在这方面已经取得很大成绩,因为我们在欧洲是工业投资计划的第二目标国。2005年,政府采取了许多改革措施,例如简化和降低收入所得税,直接所得税率已达到60%的底限。2006年我们将继续进行改革,特别是要改善外国学生和研究人员的接待条件。

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Actualité

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OMC : quel bilan de la conférence ministérielle de Hong-Kong ?

La Conférence de Hong Kong, qui s’est déroulée du 13 au 18 décembre 2005, s’est conclue par une déclaration finale adoptée par consensus

par les membres de l’OMC. Ce succès, dont se félicite la Chine, puissance invitante, tranche avec l’échec de la précédente Conférence ministérielle, à Cancun, en septembre 2003.La déclaration de Hong Kong contient plusieurs mesures nouvelles. D’abord, les Etats membres de l’OMC, qui s’étaient déjà accordés en 2004 sur le principe d’élimination des subventions agricoles aux exportations, en ont fixé le terme au 31 décembre 2013. Cette échéance préserve la politique agricole commune dans son format rénové. Des mesures ont aussi été prises en faveur des pays pauvres. Ainsi, les pays développés accorderont à partir de 2008 un accès libre de quotas et de droits de douane sur leur marché intérieur à 97% des produits en provenance des pays les moins avancés (PMA). L’Union européenne est pionnière en la matière, puisqu’elle applique déjà une telle mesure sur presque 100% des produits, dans le cadre de l’initiative baptisée « Tout sauf les armes ». Les subventions aux exportations de coton, qui sont principalement apportées par les Etats-Unis seront, quant à elles, supprimées dès la fin de l’année 2006. En revanche, les Etats-Unis n’ont pas pris d’engagements précis quant à la diminution de leur aide à la production de coton, un soutien qui pénalise les

Comité France Chine

Les 30 et 31 mars prochains, le Comité France Chine organisera le XIIème Colloque Economique franco-chinois sous la présidence du Président Valéry Giscard d’Estaing autour du thème « Energie et développement durable ». Pour la première fois, le colloque se tiendra à Tianjin1, dans la zone

pays d’Afrique occidentale.S’agissant des questions majeures de l’accès aux marchés des produits industriels et de la libéralisation des services, l’accord obtenu à Hong Kong est relativement décevant. Les avancées sont très limitées et ne permettent pas de répondre aux attentes de nos entreprises. La négociation doit donc à présent se concentrer sur ce point. Toute avancée suppose une attitude plus constructive des grands pays émergents au cours des mois à venir. La déclaration de Hong Kong maintient l’objectif de la clôture du cycle de négociation à la fin de l’année 2006. La prochaine échéance est le 30 avril 2006, date prévue pour l’adoption des modalités précises de l’accord en ce qui concerne les réductions tarifaires pour l’accès aux marchés agricoles et non agricoles. Eu égard à la complexité et à la sensibilité politique de ces sujets, il n’est cependant pas certain que ce calendrier puisse être respecté.

A C T U A L I T É

économique spéciale de TEDA. La rencontre est sponsorisée par les sociétés françaises Alstom, Areva, EDF, PSA, Total et Veolia. Elle sera marquée par la participation du groupe EADS, mais aussi par celle de plusieurs banques (BNP Paribas, Bank of China et son partenaire Royal Bank of Scotland) qui aborderont la question du financement. Le programme s’ouvrira par les allocutions de personnalités françaises et chinoises de premier plan: M. Denis Kessler, Président du Comité France-Chine, M. Wan Jifei, Président du CCPIT, M. le Président Giscard d’Estaing et une haute personnalité chinoise. Puis la parole sera donnée aux entreprises sponsors du Comité France-Chine. L’après-midi du 30 mars sera consacrée à une table ronde intitulée : « La Chine et les équilibres énergétiques mondiaux ». A suivre le même jour et le lendemain matin, des ateliers sur le thème, organisés par les sponsors et animés par des experts chinois invités pour l’occasion. Le colloque s’achèvera par une cérémonie de clôture et une conférence de presse.

Pour plus de renseignements, contactez M. Alban Yung, [email protected] 1 C.f rubrique La Chine à la loupe page 68

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Par Christian Benoît, Conseiller Economique à la Mission Economique de Pékin

Par André Chieng, PDG d’AEC

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Actualité - Rendez-vous

Le dragon et le coq embarquent ensemble pour l’America’s Cup

Dans sa montée en puissance, la Chine fait preuve d’un appétit insatiable pour les défis audacieux. L’un des derniers en date est l’annonce de

la participation, ô combien inattendue, d’une équipe chinoise à la 32e édition de la prestigieuse America’s Cup. Pour cette course, dont la finale aura lieu en juin 2007 à Valence, en Espagne, la China Team s’appuie sur les compétences et les acquis d’une société française, le Défi. L’entreprise, qui a géré la participation tricolore aux dernières éditions de 1999 et 2003, a atteint les demi-finales et quarts de finale de la « Louis Vuitton Cup ». Les français deviennent alors, en quelque sorte, les « maîtres d’œuvre » des Chinois, en apportant des hommes et des moyens financiers. Le Défi tricolore est d’ores et déjà rebaptisé China Team. Reflet des ambitions chinoises, ce projet médiatique s’apparente aussi à une formidable plateforme marketing, qui marie les intérêts économiques des deux pays. En devenant partenaires de la China Team, les entreprises françaises se font connaître sur un marché devenu incontournable. De leur côté, les firmes chinoises trouvent un moyen de poursuivre leur quête de reconnaissance internationale.La fameuse régate a lieu tous les quatre ans, pendant quinze jours, et oppose le « defender », gagnant de l’édition précédente (le suisse Team Alinghi) au « challenger », vainqueur des épreuves sélectives connues sous le nom de « Louis Vuitton Cup ». Cette fois-ci, douze équipes se jetteront à la mer pour défier la Suisse, pays sans océan, qui a rapporté le trophée en

Par Pierre de Vilmorin

Europe pour la première fois depuis un siècle et demi. La « Louis Vuitton Cup » reste bien l’épreuve de sélection du « challenger », mais les Suisses ont trouvé un moyen de valoriser l’impact médiatique de la course et permettre ainsi à chaque équipage d’affûter sa stratégie. Ils ont décidé, révolution dans l’histoire de la coupe, d’organiser treize pré-régates à travers le monde, avant les phases sélectives. De quoi doper les recettes financières d’un événement sportif suivi, à chaque édition, par plus de 300 millions de téléspectateurs dans le monde. Seuls les Jeux Olympiques et les courses de Formule 1 sont connus pour draîner autant les foules. Les budgets des équipes - des chiffres à faire pâlir eux aussi - atteignent 100 millions d’euros pour certains et 30 à 50 millions pour les plus modestes. La China Team se contente d’environ 40 millions d’euros, provenant essentiellement de sponsors, comme la marque horlogère suisse Tag-Heuer ou l’entreprise de céramique espagnole Lladro. Elle a formé une équipe de plus de 50 personnes, construit un nouveau bateau, et sélectionné des équipages. Les français orchestrent le déroulement des opérations, mais les chinois occupent des postes techniques clés et seront très présents à bord. Sur les 17 membres d’un équipage en régate, 6 ou 7 seront chinois, y compris des athlètes connus, comme un champion olympique d’haltérophilie. L’initiateur de ce projet de joint-venture est Nicolas Ajacques, entrepreneur connu des milieux d’affaires chinois et ancien Président de la Chambre de Commerce française en Chine . « Mettre en place ce type d’opération en Chine suppose de disposer d’un réseau d’information qui permet d’anticiper et de se placer dans un contexte », explique-t-il. Conscient de l’engouement que pouvaient susciter les Chinois pour les sports nautiques, l’entrepreneur a repensé le métier initial du Défi français. Il a reçu le soutien des autorités chinoises, disposées à cautionner tout projet favorable à la préparation des Jeux Olympiques de Pékin en 2008. Le vrai détonateur est né de sa rencontre avec le directeur d’un des premiers fonds d’investissement en Chine, Wang Chaoyong, qui, a eu « la même idée au même moment ». Les deux hommes ont ensuite convaincu le Défi français du potentiel de cette coopération avec les chinois. Depuis, de nombreux accords franco-chinois ont vu le jour : un partenariat technique avec l’académie des sciences, un autre avec la fédération chinoise de voile pour recruter et former des marins chinois, ainsi que le China Team Business Club, dont l’objectif est de resserrer les liens entre les milieux économiques français et chinois. Si la China Team ne prétend pas pouvoir remporter l’America’s Cup dans un avenir proche, elle place ses ambitions sur le long terme et s’enthousiasme des fruits de son alliance avec le Défi français.

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Dossier

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Selon les statistiques de l’INSEE, la contribution des PME à notre économie est

majeure, qu’il s’agisse de l’emploi (60% des emplois privés), de la va-leur ajoutée (47%), de l’investisse-ment des entreprises (41%) et de l’exportation (30%). Les responsa-

Quelles PME pour réussir en Chine ?

Par Hubert Testard, Chef de la Mision Economique de Chine

bles politiques – à commencer par le Président de la République – cons-tatent le gisement d’emplois que représente pour la France le déve-loppement de ses PME, et le retard relatif de leur présence à l’internatio-nal. De ce double constat découlent des plans ambitieux à l’égard des

pays émergents: amener 1000 nou-velles PME en Chine chaque année, 500 PME en Inde...

Mais de quoi parle-t-on quand on évoque les PME ?La diversité des définitions et leur évolution permanente laisse par-

Le développement des PME est une priorité politique de plus en plus marquée en France comme en Europe. Elle apparaît également comme un thème mobilisateur depuis quelques années en Chine. Mais qu’entend-on exactement par PME françaises en Chine, et comment font-elles pour réussir ?

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fois perplexe. La France avait une définition « traditionnelle » selon laquelle est une PME toute entre-prise dont l’effectif est inférieur à 500 salariés et le chiffre d’affaires limité à 77 millions d’euros (qui cor-respond aux 500 millions de Francs antérieurs à l’introduction de l’Euro). Cette société doit également ne pas être détenue à plus de 50% par une société de plus grande taille. Cette définition est cependant de plus en plus remplacée par celle de l’Union Européenne qui joue un rôle norma-tif pour l’attribution des aides publi-ques: les PME bénéficient en effet d’une série de règles spécifiques à l’échelle européenne, plus souples que celles appliquées aux grandes entreprises. S’agissant par exemple des aides à l’exportation qui sont in-terdites par l’OMC, les PME bénéfi-cient d’un régime leur permettant de profiter de ce type d’aides dans la limite globale de 100 000 euros par an (c’est ce que l’on appelle à l’OMC la règle « de minimis »). Les seuils retenus par l’Union Européenne sont nettement plus stricts qu’en France. Le nombre de salariés est limité à 250, le chiffre d’affaires à 40 millions d’euros, le total de bilan à 27 millions d’euros, et la part des grands grou-pes au capital ne doit pas dépasser 25%. Ces seuils européens sont ceux qui s’appliquent pour nos régi-mes d’aides fiscales à l’exportation (comme le crédit d’impôt export). En revanche, les mécanismes d’assu-rance comme l’assurance prospec-tion de la COFACE ne sont pas sou-mis à ces limites: la COFACE a son propre plafond interne qui est de 150 millions d’Euro. L’Union Européenne s’intéresse par ailleurs aux très pe-tites entreprises dont les effectifs sont inférieurs à 10 salariés, et pour lesquelles des politiques de soutien spécifiques ont été mises en place.Qu’en est-il en Chine? Les lois chi-noises (qui datent de 2002 et 2003) fixent des seuils différenciés selon l’activité des entreprises en dis-tinguant l’industrie, le bâtiment, la

distribution, les transports et com-munications, la poste et l’hôtellerie-restauration. Les plafonds d’effec-tifs varient de 500 (vente au détail) à 3000 (bâtiment, transports). Les maxima de chiffres d’affaires se situent à 150 ou 300 millions de RMB1. Les petites entreprises sont par ailleurs définies assez généreu-sement, avec des plafonds d’emploi situés entre 100 et 600 salariés.

Comment les PME françaises peuvent-elles réussir en Chine?Il serait très prétentieux de répondre à une telle question en quelques li-gnes. On peut simplement rappeler ici certains éléments de bon sens. Une étude récente de la DGTPE sur les caractéristiques des PME ayant réussi à l’international concluait que l’élément le plus important était leur bonne santé financière. L’exportation ou l’implantation à l’étranger sont par définition des risques que des entre-prises fragiles peuvent difficilement assumer. Une autre garantie d’effi-cacité, qui justifie d’ailleurs l’octroi d’une série d’aides publiques natio-nales ou régionales, est l’existence de cadres dédiés à l’activité interna-tionale, qui sont indispensables pour assurer une continuité des efforts de prospection. C’est par exemple tout le sens de la politique en faveur des VIE, qu’ils soient à temps plein ou à temps partagé.La Chine est par ailleurs un pays lointain pour nos PME, culturellement très différent, extrêmement compétitif, en évolution rapide et où la pratique des affaires peut réserver de nombreuses surpri-ses. Si nous menons conjointement avec la Chambre de Commerce des actions de grande ampleur pour faire découvrir la Chine à de nombreuses PME françaises -1500 ont participé aux différents évènements collectifs de l’année 2005 – nous savons aussi qu’elles ne concrétiseront pas toutes leur prospection du marché chinois. Pour 30 000 PME qui exportent en Allemagne, à peine plus de 4000 travaillent avec la Chine, dont 2400

ont une activité significative. Il est sans doute aussi important, d’aider ces entreprises qui ont une action régulière en Chine à développer leur présence, que de se focaliser sur les nouveaux arrivants, souvent plus volatiles. D’un point de vue sectoriel, l’un de nos principaux handicaps se situe au niveau de la demande chinoise. Elle est très concentrée sur des be-soins en biens d’équipement où nos concurrents allemands, suisses ou italiens font merveille. Notre offre de biens de consommation ou de servi-ces se heurte encore aux insuffisan-ces de la consommation chinoise ou à des obstacles administratifs dans certains secteurs. Le niveau des revenus et celui des prix en Chine impose souvent une stratégie d’im-plantation pour être compétitif et développer une présence stable, ce qui est difficile pour les petites entre-prises, à moins qu’elles ne s’organi-sent en groupements d’exportateurs comme savent le faire les italiens. La nécessité d’apporter un plus en termes de savoir faire, d’image ou de technologie est évidemment un viatique pour intéresser la clientèle chinoise, point que les PME oublient parfois lorsqu’elles abordent ce mar-ché. Hormis ces données générales, il n’y a pas de recette toute faite pour réussir, pas non plus d’interdit. On peut être artisan et bien vendre en Chine, on peut y vendre des clôtu-res comme le fait très bien Dirickx, on peut écouler avec succès des meubles 10 fois plus chers que la concurrence chinoise. L’expérience née des nombreux contacts et liens que nous avons tissés avec les PME, nous incite à nous montrer plutôt po-sitifs sur le diagnostic initial. Nous multiplions par ailleurs les conseils sur la démarche à suivre, sans nier les barrières culturelles, mais sans trop s’en préoccuper non plus. Car l’authenticité et le naturel sont en Chine comme ailleurs, les qualités humaines les plus appréciées.

Q U ’ E S T- C E Q U ’ U N E P M E ?

1 1 RMB = 0.1047 euros

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«N ous avons réussi dans une autre Chine ». Voilà

comment Xavier Paulin résume l’aventure de Montagut, dont il est le Responsable Développe-ment à Shanghai. Cette autre Chine, c’est la Chine opaque du début de la Réforme. Patron de la PME ardéchoise, Léo Gros ouvre un bureau à Hongkong en 1975. Objectif: exporter son polo synthétique en fil lumière, un matériau brillant, souple et soyeux inventé par lui en 1962. Une société hongkongaise, « First sign », lui sert d’agent en Chine populaire. Le succès continental arrive dix ans plus tard, grâce à une pre-mière campagne de pub reten-tissante dans les gares et l’aéro-port de Canton, avant même la commercialisation. C’est le début d’un mythe. Les ventes explosent à Hongkong. Et lorsque la Chine s’ouvre à Montagut en 1986, on se bouscule pour acheter le fa-meux polo. Estampillé produit de luxe à la française, il s’adresse aux hommes qui veulent s’enri-chir.

Le polo toujours fabriqué en EuropeEn 1997, nouveau tournant. Mon-tagut se sépare de son agent hongkongais, qui privilégie la ren-tabilité par rapport à la qualité. Il

La légende chinoise de MontagutPar Joris Zylberman

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Mal connue en France, la marque a bâti son succès sur son polo en fil synthétique. Une expérience unique, du temps où une petite PME française pouvait détenir un monopole dans le textile en Chine.

attribue huit licences pour fabriquer et vendre en Chine. L’éventail des produits de la marque s’étend alors des chaussures au cachemire, en passant par les crayons et les bri-quets. Le polo, lui, reste fabriqué en Europe. « Le polo, c’est sacré, insiste Xavier Paulin. La matière est rare, le sa-voir-faire dur à protéger, et le patron actuel, Pierre Gros, tient à ses 600 ouvriers en France et au Portugal ». Sans oublier que le polo s’arrache à 2 000 RMB (presque 200 euros). « Le produit a plu et plaît toujours , par-ce qu’il brille, est inusable, sèche vite et ne se repasse pas », commente

Xavier Paulin. La pérennité de Montagut s’explique aussi par une vigilance anti-contrefaçon simple et efficace : un enregis-trement précoce et complet de la marque, et un staff de surveillan-ce très bien rodé. La PME exporte plus de 650 000 polos par an vers ses 3 000 points de vente sur le sol chinois, soit 80 % de sa produc-tion. Une expérience à adapter à la Chine d’aujourd’hui, rappelle Xavier Paulin : « il faut commen-cer dans une petite ville sans concurrence, puis grandir pa-tiemment ». A méditer.

Vendu à 2 000 RMB (environ 200 euros), le polo en fil lumière de Montagut s’adresse aux Chinois « qui réussissent dans la vie »

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梦特娇的中国神话

作者:季伯文

“我们 是 在另 外 一个 中 国

取得成功的。”梦特娇上海发展负责人夏维岳这样评价公司的冒险经历。所谓另外一个中国,指的是改革开放初期尚处于混沌中的中国。这家企业的老板Léo Gros于1975年在香港建立了办事处,目标是出口他本人1962年发明的一种用丝光线合成的舒适而柔软的poloT恤衫。这家名为“First Sign”的香港公司成了梦特娇在中国大陆的代理商。

在 中 国 大 陆 的 成 功 是 在10年之后,缘于在商品投放市场之前便在广州火车站和机场所做的首轮广告宣传。奇迹从此开始。香港的销售异常火爆。1986年中国市场向梦特娇开放时,大家争先恐后购买这种T恤衫。因为打着法国奢侈品的印记,它的消费者主要是在邓小平的号召下期望致富的人们。

polo依然在欧洲生产1997年是梦特娇新的转折

点。它与香港代理分手,因为那里重视效益甚于质量,然后颁发了8张在中国生产和销售的许可证。业务范围也扩大到鞋类和羊毛衫,甚至包括铅笔和打火

机等。而polo依然在欧洲生产。夏

维岳强调说:“poloT恤衫是最棒的,原料难寻,制作工艺也很难。现在的老板Pierre Gros正带领着600名员工坚守在法国和葡萄牙。”别忘了,一件poloT恤衫的售价是2000元(合200欧元),这是家乐福收银员两个月的工资!“我们的产品一直深受喜爱,因为它有光泽,无须

熨烫,且晾干快,”夏维岳说。梦特娇的长盛不衰有赖于

简单而有效的防伪意识:商标早期而且完整的注册,富有经验的监控人员。今天,企业每年向中国的3000个销售点出口65万件poloT恤衫,占其年产量的80%。为了适应中国市场需要借鉴的是,夏维岳说:“先从没有竞争对手的小城市开始,然后逐步扩展。”值得思考。

在法国鲜为人知的品牌凭借poloT恤衫而大获成功。这是当时法国中小企业垄断中国纺织品市场的唯一成功案例。

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Connexions : Comment une historienne de formation devient entrepreneur à Shanghai ?Virginie Fournier : Tout a commencé en 1998, trois ans après mon arrivée à Shanghai avec mon mari. Il n’y avait alors aucun magasin de décoration, aucun tissu un peu joli. Avec deux amies, j’ai eu l’idée de créer et distribuer des accessoires fabriqués en sous-traitance. Nous avions des points de vente à l’Hôtel Hyatt et dans une boutique hollandaise. Pendant quatre ans, j’ai pu ainsi tester le marché pour savoir si mon commerce était viable. Puis en 2002, mon projet a été sélectionné par la municipalité et les investisseurs du nouveau quartier de Xintiandi, ce qui m’a permis d’y ouvrir ma propre boutique après avoir enregistré ma société à Kunshan près de Shanghai.

C. : Avez-vous rencontré des difficultés pour monter votre entreprise ?V. F. : Premier coup dur : l’abandon de mes deux amies deux mois après le début de l’aventure. J’ai dû continuer seule, motivée par la demande. Ensuite, j’ai eu des soucis administratifs. Un an après mon enregistrement à Kunshan, le Bureau des Taxes m’a interdit pendant huit mois d’émettre des factures avec la TVA, parce que je n’avais pas d’usine. Ce que les autorités locales m’avaient pourtant permis jusqu’alors, pour me faire venir dans le district un peu excentré de Kunshan... Heureusement, un ami chinois bien introduit m’a aidé à résoudre ce casse-tête. J’ai pu ensuite créer mon propre atelier de production.

C. : Qu’est-ce qui a contribué au succès de la mar-que Shanghai Trio ?V. F. : Nos accessoires plaisent parce qu’ils réinterprètent de façon contemporaine des objets du quotidien chinois comme le sac de l’ouvrier, avec des couleurs familières comme le bleu chinois. Le design et la qualité ont d’abord séduit la clientèle occidentale. Puis, en communiquant auprès de la presse locale, les Chinois se sont peu à peu intéressés à nos produits. Ils représentent désormais pas loin de 10 % de notre clientèle. Pour les fidéliser, nos collections changent deux fois par an. C’est nécessaire, car maintenant nous avons de la concurrence.

Shanghai Trio redécore la Chine

Virginie Fournier, créatrice de la marque, a réussi le tour de force de vendre aux Chinois des objets et vêtements de leur quotidien, version haut de gamme. Un succès qu’elle doit a son intuition et sa persévérance. Interview.

Virginie Fournier, créatrice de Shanghai Trio conçoit ses objets avec l’aide de deux designers chinoises, et emploie aujourd’hui une trentaine de personnes dans son atelier de production de Shanghai

Propos recueillis par Joris Zylberman

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“上海组合居家用品”装扮中国

Connexions: 一个经过正式培养的历史学家怎么会变成上海的企业家呢?Virginie Fournier: 一切是从1998年开始的,那时我随我丈夫来上海三年了。当时没有一家饰品店,没有稍微好看一点的布料。同两位朋友一起,我有了销售分包制造的饰品的念头。我们那时在上海金贸君悦饭店和一家荷兰商店里有几个销售点。四年时间里我一直在探测市场,想知道我的买卖是否能维持下去。2002年,我在上海附近的昆山注册了自己的公司之后,在新天地新区里开设了自己的商铺。

C.: 您在创业过程中遇到过什么困难吗 ?V. F.: 第一次打击是,我的两位同伴在生意开始两个月之后同我分道扬镳了,我只能孤身奋战,是市场的需求支撑着我。后来,我有了行政手续方

Virginie Fournier,该品牌创立人,成功地把高档日常服饰用品销售给中国人。她把成功归功于她的直觉和坚持。专访。

面的问题。在昆山注册一年之后,税务局禁止我在八个月内使用增值税发票,原因是我没有工厂。可这是当初地方政府许诺过我的呀。实际上,他们是想要我来昆山一个相对偏远的小县城投资。幸好一位熟识的中国朋友帮我解决了难题。我因而开设了自己的生产车间。

C.: 是谁帮助您的产品取得了成功?V. F.: 我们的饰品受人喜爱是因为它们以现代手法重新演绎了日常生活中的用品,比如工人用的手袋,是用中国的蓝色这种家常颜色装点的。设计和质量最先吸引的是西方顾客。随后,由于当地媒体的宣传,中国人也慢慢对我们的产品产生兴趣,他们现在约占我们顾客群的十分之一。为了固定我们的客户,我们每年出两次新品。这是十分必要的,因为现在我们已经有了竞争对手。

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On reproche principalement à la délocalisation de détruire des emplois en France, au

point que les responsables de PME se sentent coupables de venir inves-tir en Chine et peuvent mettre ainsi en péril leur entreprise. Car la con-currence étrangère, elle, n’attend pas ! En réalité, ce procès d’inten-tion sur la destruction de l’emploi en France est largement injustifié. Il est délicat de citer des exemples précis car les entreprises concernées n’ap-précieraient guère en général de se voir citées. Nous mentionnerons donc plutôt quelques secteurs d’acti-vité, et un exemple concret étranger. Rappelons tout d’abord que beau-coup d’industries à forte compétitivi-té en Chine ne font pas concurrence à la France mais à d’autres pays à bas coût de production. On s’aper-çoit ainsi qu’avec la marée de texti-les chinois, les importations textiles en France ont peu augmenté car les importations chinoises se sont subs-tituées à d’autres.

Sauver des emploisLa délocalisation en Chine permet souvent, au contraire, de sauver des emplois en France en maintenant en vie des industries qui pourraient dis-paraître. Nous représentons un bon nombre d’entreprises industrielles qui, ayant perdu des marchés con-tre des produits étrangers importés en France, font appel à nos servi-ces pour les récupérer. Sourcés en Chine, les composants, une fois as-semblés en France, permettent de regagner cette compétitivité. Nous importons ainsi régulièrement des pièces brutes de forge ou de fonte, des éléments de pinceaux, des piè-ces en Cuivre. Nous aidons d’autres

Faut-il diaboliser la délocalisation ?

Il y a quelques mois, la suppression des quotas textiles, a relancé la querelle de la délocalisation. Est-ce vraiment justifié ? La concurrence n’a-t-elle pas aussi ses avantages ?

entreprises à sourcer en Chine des compléments de gamme qui les aident aussi à vendre les produits français. On pourrait encore citer d’autres exemples comme l’indus-trie de la visserie, qui, en utilisant en France des machines chinoises, regagne en compétitivité et concur-rence même les produits chinois en France. N’oublions pas que les industriels français auront toujours l’avantage de la proximité.

Gagner en compétitivitéLa sous-traitance en Chine permet aussi de rendre des industriels fran-çais plus compétitifs à l’exportation pour les pays tiers. Nous pouvons aussi aider une engineering françai-se à gagner des marchés au Moyen-Orient en améliorant son offre, par l’utilisation dans ses échangeurs de tubes en cuivre chinois, qui ne sont déjà plus produits en France depuis longtemps. Par ailleurs, au delà de la baisse des coûts, la Chine peut permettre d’améliorer la réactivité des entreprises françaises en leur fournissant plus vite des produits et composants.

Conquérir le marché chinoisLa fabrication en Chine est néces-saire pour conquérir le marché chi-nois. La société allemande Hassia a par exemple, implanté une usine de fabrication de certaines machi-nes de production agro-alimentaire à Nankin. Cette usine lui permet d’améliorer sa présence sur le mar-ché en fournissant les machines bas de gamme à un prix chinois et les pièces de rechange plus rapide-ment (la plupart des clients chinois demandent un SAV qui intervienne en moins de 24 heures). Elle réussit

aussi à offrir des prix plus attractifs et à maintenir une équipe d’ingé-nieurs pour le service après-vente des machines chinoises comme des machines allemandes haut de gam-me, dont les ventes se poursuivent. Contrairement à Singapour (marché trop petit) ou au Japon et à la Co-rée (protectionnistes), la Chine im-porte beaucoup, et ouvre ainsi des possibilités aux industriels français. Le dernier exemple à citer est celui du vin. Depuis que les français ont implanté des fermes viticoles en Chine dans les années 80, les chi-nois ont pris goût au vin français. Et aujourd’hui, on peut , il est vrai, trou-ver du vin chinois en France, mais surtout, on trouve du vin français partout en Chine !

Made in China, 100 % françaisFinalement, si l’on analyse la va-leur d’un produit fabriqué en Chine et vendu en France, on s’aperçoit que la part du coût d’importation du produit devient souvent négligeable dans son prix de détail. Pour les pin-ceaux qui sont importés de Chine, par exemple, ce coût représente moins de 10% du prix de détail. La raison tient au fait que le contenu « service » du pinceau est incom-pressible (service de distribution, service logistique, mais aussi servi-ce de publicité et promotion, service de design et de développement), et la plupart de ces services sont beaucoup plus difficiles à délocali-ser. Finalement, lorsqu’un pinceau chinois est vendu, c’est plus de 90% de son contenu qui est français ! Et si la baisse de son coût permet d’en vendre deux fois plus, ce sera enco-re plus de valeur ajoutée française qui sera vendue !

Par Bertrand Cristau, Directeur Général d’AEC Chine

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Installée à Shanghai en 1997, la société Allevard est venue en Chine équiper les suspensions d’un modèle de voiture d’une grande marque française

en barres de torsion, « à la demande » du constructeur automobile, son principal client. « Aujourd’hui les constructeurs français nous font supporter la concurrence », explique Didier Ménard, Directeur général pour le développement industriel d’Allevard. « Chaque année, il faut baisser nos prix de 5 à 10 %. Avec la flambée de l’acier, on est sur la corde raide ». Une pression d’autant plus dure que les constructeurs sollicitent aussi les fournisseurs chinois. « Nos clients français nous font des infidélités. Nous avons tenté de diversifier notre clientèle, mais nos ventes restent encore à 60 % réalisées avec eux », confie Didier Ménard. « Et si vous refusez de suivre, d’autres fournisseurs

L’implantation imposée

Par Joris Zylberman

Les équipementiers auto sur un siège éjectable

prennent la place ». A en croire Claude Moret, directeur d’usine chez EMT (Eric Molleux Technologies), l’implantation imposée ne connaît pas vraiment d’alternative : « La présence en Chine est vitale pour garder notre rang ». Cette PME savoyarde, leader mondial de l’assemblage de régulateurs de turbo, a été « forcée » par son deuxième client, Honeywell Garett de produire en Chine . Le fabricant américain de turbo a prévenu : en cas de refus d’EMT, d’autres fournisseurs prendront la place. En 2005, la PME a donc installé des ateliers à Hangzhou. Pour autant, rien n’est joué, et Claude Moret le sait : « Nous devons rester compétitifs par rapport aux autres équipementiers locaux pour continuer à fournir Honeywell. Mais notre niveau de qualité me rend optimiste. Il va nous permettre de conserver nos clients actuels et capter la clientèle chinoise ».

Pour garder son principal client, l’usine Allevard de Shanghai

doit baisser chaque annéede 5 à 10 % le prix de

ses éléments de suspensions pour voitures de tourisme

Avec l’émergence des constructeurs chinois depuis cinq ans, la concurrence est féroce pour les PME qui ont suivi leur client en Chine. Les équipementiers automobiles sont les premiers touchés par cette nouvelle loi du marché.

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La décision a été mûrement réfléchie. Anticipée. Au milieu des années 1990, la société

Moret ne connaît pas de déficit, mais la pression sur les prix est à son comble. Certains produits, comme les pompes multicellulaires à haute pression, ne se vendent plus, faute de compétitivité. Créée en 1868, la PME de Saint-Quentin dans l’Aisne décide alors de fabriquer pour partie en Chine. La direction assure aux ouvriers que la délocalisation permettra un retour des ventes sans menacer les emplois. Une première création de joint-venture avec un partenaire chinois échoue en 1995.

DélocalisationMoret Pumps regonflé à bloc Par Joris Zylberman

Implantée depuis 1996, l’entreprise de pompes chimiques a fait d’une pierre deux coups : la relance de ses ventes et l’intégration au marché chinois. Le tout sans licenciement en Europe.

Alain Seyeux, Directeur Général

de Moret Pumps Shanghai

réalise plus de 80 % de son chiffre d’affaires

en Chine

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Un an plus tard, le groupe monte une société 100 % française : Moret Pumps Shanghai (MPS). « Les Chinois n’apportaient pas la part escomptée, et une loi venait par ailleurs d’autoriser les entreprises à capitaux entièrement étrangers dans notre secteur d’activité », explique Alain Seyeux, Directeur Général de la filiale depuis trois ans. Mais pourquoi avoir choisi Shanghai pour s’implanter en Chine ? « Pékin est certes un grand pôle de décisions pour la pétrochimie, mais la plupart de nos concurrents y étaient déjà installés. A Shanghai, nous étions la seule

entreprise étrangère à s’intéresser à l’industrie chimique », affirme Alain Seyeux. Un tiers des produits vendus en Chine sont fabriqués en EuropeA partir de 1998, MPS se tourne vers le marché chinois. En 2005, elle réa-lise 80 % de ses 3,5 millions d’euros1 de chiffre d’affaires en Chine. Sur ce marché, la filiale est même numéro 1 de la fabrication des petites pompes chimiques. Le groupe Moret, quant à lui, a racheté le Belge Ensival en 2004. Il réalise désormais un tiers de ses ventes en Asie. Son chiffre d’affaires est passé de 52 millions d’euros en 2002, à 75 millions en 2005. Alain Seyeux insiste : « Voilà une délocalisation très réussie. Plus de 30 % de nos produits vendus en Chine sont fabriqués en Europe ». A Saint-Quentin, Bernard Knittel, le Directeur commercial d’Ensival-Mo-ret, confirme : « Aucun plan social n’a été mis en place. Nous avons embauché des commerciaux et des financiers. Nos ouvriers construi-sent désormais des pièces pour des pompes plus techniques, produites en Europe. Et nos usines croulent sous les commandes ! »

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1 1 euro = 9.5431 Yuan

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Moret集团收获把生产基地转移到上海的硕果作者:季伯文

决策老早就深思熟虑过了。九十年代中期,Moret公司没有

赤字, 但价格的压力却令他们头疼。某些产品如高压泵由于缺少竞争力卖不出去了。这家于1868年在埃纳省圣克坦建立的企业决定将部分产品移至中国生产。领导层向工人们保证,非本地化生产会带来销售的回升,并且不会威胁到他们的就业。

第一个和中国合伙人建立的合资公司1995年以失败告终。一年以后, 公司创建了100%的法国全资公司: 磨锐泵上海有限公司(MPS)。“中国人没有带来预期的东西, 而此

时行业内的法律刚刚允许建立外国全资公司,”在该公司已任3年总经理的安思雍解释说。为什么在上海呢?“北京是石油化工企业的决策地, 另外我们大部分竞争对手也聚集在那里。”

“我们在中国销售的30%的产品在欧洲制造”

从 1 9 9 8 年 起 , 磨 锐 泵 上海 有 限 公 司 转 向 了 中 国 市场。“我们曾经是上海唯一一家对化学工业感兴趣的外国企业。”2005年, 磨锐泵上海有限公司实现营业额350万欧元, 其中80%来自中国。在这个市场上,磨锐泵上海有限公司是生

产小型化学泵的冠军。至于Moret集团,于2004年收

购了比利时的Ensival公司, 目前三分之一的销售额来自亚洲。它的营业额从2002年的5200万欧元增至2005年的7500万欧元。安思雍强调说:“这是个非常积极的生产基地转移, 我们在中国销售的30%的产品是在欧洲制造的。”在圣克坦, Ensival-Moret集团的商务经理Bernard Knittel说:“没有任何社会计划。我们聘用了商业界和金融界人士。我们的工人正在生产技术含量更高的泵类部件, 并且只在欧洲生产。而现在我们的工厂快要被订单压塌了!”

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1996年建立的化学泵企业做到了一石双鸟:销售额的提升和跻身中国市场,而且这些成就的取得是以没有在欧洲裁员为基础的。

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«La classe moyenne », telle est le cœur de cible de Maped en

Chine. Fondée en 1947 à Annecy, la PME est aujourd’hui considérée comme un pionnier de l’accessoire scolaire et bureautique en Chine. Pourtant, lorsqu’elle s’est implantée à Kunshan près de Shanghai en 1992, l’entreprise voulait avant tout produire à moindre coût de nouveaux produits destinés à l’exportation. C’est au milieu des années 1990, que Maped change son fusil d’épaule et s’ouvre au marché chinois. « Nous avons accompagné l’explosion de la grande distribution en Chine. A son arrivée en 1995, Carrefour est rapidement devenu notre principal client, comme en France », explique Jean Vigneron, Directeur général de Maped. Aujourd’hui, l’entreprise a élargi sa clientèle à l’ensemble de la grande distribution étrangère et chinoise, ainsi qu’à la distribution traditionnelle. Si bien qu’en 2005, Carrefour ne représentait plus que 10 % de son chiffre d’affaires sur le marché domestique.

Vendre dans les villes chinoises de plus d’un million d’habitantsPour conquérir la Chine, Maped s’est mis à fabriquer des accessoires spécifiques au marché local. « Les écoliers utilisent des cahiers bien plus petits qu’en Europe, alors nous leurs offrons une règle à la bonne

Maped « met la gomme » pour conquérir la Chine Par Joris Zylberman

dimension », explique Jean Vigneron. Paires de ciseaux aux lames colorées, gommes avec protection rétractable, Maped joue aussi sur la « French touch ». « Face à nos 3.000 concurrents chinois, nous misons sur l’image de la qualité et du design français », confie le Directeur général de Maped. Prochain objectif : faire distribuer la marque dans les cent villes chinoises de plus d’un million d’habitants. Jean Vigneron les divise en trois niveaux : « Les trois grandes, Pékin, Shanghai et Canton, où nous sommes déjà très présents.

Le spécialiste de la bureau-tique a su adapter ciseaux, cutters et agrafeuses pour ré-pondre aux besoins des 200 millions de consommateurs chinois.

Les villes secondaires comme Nankin ou Wuhan, où nous gagnons du terrain. Enfin, les villes plus modestes auxquelles nous projetons de nous attaquer, en proposant des produits de qualité égale, mais au design un peu moins sophistiqué ».

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Implanté près de Shanghai depuis 1992, Maped s’est tourné vers le marché chinois avec l’explosion de la grande distribution

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马培德立志拿下中国市场

“中产 阶级 ” 是马 培 德

在中国的目标客户核心。这家中小企业1947年成立于安西,如今在中国被看作是文具和办公用品的先锋。然而当1992年在上海附近的昆山落户时,它首先想到的是低成本生产用于出口的新产品。上世纪90年代中期,马培德改变了它的策略,向中国市场敞开。“我们目睹了中国大型零售行业的飞跃发展。1995年家乐福来到中国后,马上成为我们的主要客户,就像在法国一样。”马培德总经理卫尼宏解释道。今天,该公司在整个中外大型零售业及传统零售业都扩大了它的客户

群。以至在2005年,家乐福只占其国内市场销售额的10%。

向中国100个百万人口城市销售

为了占据中国市场,马培德开始生产专门面向本地市场的文具。“学生们使用的本子比法国的小得多,于是我们就向他们提供符合尺寸的本子。” 卫尼宏说。同时也在“法国格调”方面下工夫,例如彩柄剪刀和胶棒。“面对3000个中国竞争对手,我们在质量和法国设计的形象方面双管齐下。”马培德的下一目标:向中国100个百万人口城市进军。卫尼宏把这些城市分成三个级别:“在三大城市:北京,上海和广州,我们已经家喻户晓。在二级大城市,例如南京或武汉,我们占领了一席之地。最后,在小城市里,我们计划推出质量相同但设计更简单的产品,以谋求发展。”

作者:季伯文

办公用品专家知道如何让剪

子、刀具和钉书机符合2亿中

国消费者的需求。

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Il aime le vin, le fromage et le business. Ou plutôt le « fun business », selon son expression. Clarence Grosdidier, 40 ans, travaille dans l’automobile en Chine

depuis plus de 13 ans. Ancien manager chez Michelin, il dirige une société d’entretien de véhicules. Mais Clarence Grosdidier est aussi un amateur de bonne chaire un peu toqué. Avec son épouse hongkongaise Glendy, il ouvre en 2000 un « corner » dans un restaurant français de Pékin. Un stand de 20 mètres carrés pour une curiosité gastronomique en Chine. « C’est une histoire de copains, un pari : faire venir en Chine des bons vins de Bordeaux et des fromages alsaciens, comme le Munster », confie-t-il. Parmi les complices, Bernard Anthony, éleveur-affineur de fromages au lait cru dans le Haut-Rhin, connu comme le fournisseur des VIP. La réussite de cet épicier de luxe, repose aussi sur un tour de force logistique : acheminer par avion ses fromages depuis l’Alsace jusqu’à Shanghai, en quatre jours seulement. « En suivant la voie administrative normale, longue et retorse, nous avons finalement obtenu une licence d’importation de nos produits en Chine », explique Clarence Grosdidier.

Cheese and Fizz, le pari du terroir français Par Joris Zylberman

Surfant de Pékin à Shanghai sur la vague montante du luxe en Chine, Clarence Grosdidier a bâti son commerce d’épicerie fine avec des raretés hexagonales.

Des clients avant tout chinois et japonaisEn 2002, le couple installé à Shanghai ouvre une épicerie fine. Pour 80000 euros1 d’investissement, l’échoppe emménage dans le nouveau quartier commercial chic et cher de Xintiandi. « Nous avons eu de la chance, notre projet a été sélectionné parmi 363 autres », se réjouit Clarence Grosdidier. La presse nationale est séduite et le succès immédiat, malgré les prix élevés : les fromages coûtent en moyenne une fois plus cher qu’en France, soit 85 RMB la part ! La clientèle de « Cheese and Fizz» est avant tout chinoise et japonaise. Selon le fondateur de l’épicerie haut de gamme : « Ces nouveaux amateurs de fromage sont à la fois à la recherche de saveurs différentes, de luxe et d’un autre style de vie ». Fournisseur des restaurants français de Shanghai, Clarence Grosdidier a ouvert un deuxième magasin à l’hôtel Ritz-Carlton l’été dernier et poursuit son expansion dans la mégalopole chinoise. « Les vins français commencent à connaître un véritable succès dans la capitale, mais Shanghai reste encore la ville chinoise la plus ouverte à la gastronomie étrangère ».

Dans leur épicerie de Shanghai, Clarence

Grosdidier et sa femme Glendy

font venir en quatre jours des fromages

d’Alsace

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1 1 euro = 9.5431 Yuan

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“上海希利餐饮”法国美食的赌注

作者:季伯文

他喜欢葡萄酒、奶酪和 生 意 , 用 他 的 话说,是“做生意的乐

趣”。Clarence Grosdidier今年40岁,在中国打拼了13年,不过是在汽车行业里。他曾是米其林公司一位经理,管理着一家汽车维修店。

Clarence又是几近疯狂的

美食爱好者。他同香港妻子Glendy一起,在北京一家法国餐厅里开辟了一个“小角”, 20平方米的地盘上为饕餮者提供美食。他说:“这原本是朋友之间打的一个赌:把波尔多的红酒和阿尔萨斯的奶酪带到中国来。”这些朋友中间便有Bernard Anthony,上莱茵

省“生奶酪的制造商”,是小有名气的富人消费品的供货商。Clarence在物流方面做的很成功:奶酪星期一从阿尔萨斯出发,星期四就到了上海!“顺着常路,漫长而曲折,但我们最终得到了想要的东西。”

顾客以中国人和日本人为主2002年,定居在上海的这对

夫妇投资8万欧元开了一家高档食品店,店铺坐落在时尚而昂贵的新天地商业区。“我们的项目是从363个候选者中挑选出来的,我们认识地皮的业主。”店面开张吸引了全国性的媒体,成功是立竿见影的,尽管价格不菲:奶酪的平均价格是85元!“我们的顾客首先是中国人和日本人,他们既寻求新的口味又追求奢华的生活方式。”作为上海各家法国餐厅的供货商,Clarence继续着他的扩张。去年夏天,他的第二家商店在里兹―卡尔顿饭店开张。“法国葡萄酒开始在北京获得成功,而高档美食更适合于上海!”

乘着中国自北京至上海掀起的奢华风潮,Clarence Grosdidier建起了法国高档名贵的食品店。

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Stratégies d’implantation des entreprises françaises en Chine

Par Grégory Louvel, Avocat à la Cour, Cabinet DS Avocats Pékin

A chaque type de structure juridi-que son projet :• Le Bureau de représentationLe bureau de représentation pré-sente l’avantage d’une structure d’accueil souple et économique. Cependant ses opérations sont cir-conscrites à la conduite d’études de marché, la collecte d’informa-

tions commerciales, aux services de liaison et de consultation pour le compte du siège social. • L’entreprise à capitaux sino-étran-gers (JV)L’implantation avec un partenaire chinois peut être imposée par la lé-gislation chinoise dans certains do-maines comme ceux de l’assurance,

de la construction, de la gestion de cinémas ou encore, la production de cigarettes. Dans les domaines où elle n’est pas imposeé, elle peut se révéler indispensable pour des rai-sons pratiques. Il s’agit d’une société à responsabilité limitée dans laquelle la participation étrangère doit être d’au moins 25%.• L’entreprise à capitaux exclusive-ment étrangers (WOFE) La WOFE est la forme la plus sou-ple pour un investisseur étranger qui jouira d’une responsabilité limitée et d’une grande liberté de fonctionne-ment et de gestion.Elle laisse aux investisseurs étran-gers le plein contrôle de leurs inté-rêts notamment sur les questions de brevets et savoir-faire.• La prise de participations dans une société existanteLa prise de participations dans une entreprise chinoise peut se faire lorsque certains de ses actifs (type brevet, savoir-faire, réseau de dis-tribution, etc.) intéressent l’investis-seur. Il n’y a pas de cas obligatoires, c’est en fonction de la stratégie et des opportunités de la société. Mais attention, une prise de participations est une opération lourde et coûteuse nécessitant des audits.• La société par actions à capitaux étrangersCe type de société se rapproche plus du modèle occidental mais con-

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cerne des montants relativement élevés (un capital social minimum de 30 millions de RMB1 et des ac-tionnaires étrangers contraints d’en détenir au moins 25%).

Le choix de l’implantation : une décision à ne pas négligerLe choix d’un lieu d’implantation est lourd de conséquences tant il est rare qu’une société déménage après des années passées dans un même endroit.• Le tryptique Pékin/Shanghai/CantonUne entreprise étrangère souhaitant

s’implanter en Chine va spontané-ment s’intéresser aux trois grandes, Pékin, Shanghai et Canton.Elle se focalisera sur Pékin si elle souhaite être plus proche des admi-nistrations centrales ou profiter de la souplesse de création d’une société de services, sur Shanghai pour sa rigueur dans les affaires et la qualité de son hinterland ou Canton pour sa main d’œuvre et son réseau de four-nisseurs et sous-traitants.• Les zones économiques Les zones économiques spéciales ou de développement économique et technologique, offrent en général

un taux réduit d’impôt sur les bé-néfices, et de nombreux avantages pratiques comme la qualité de leurs infrastructures.Par ailleurs, les zones franches douanières comme celles de Waigaoqiao et Tianjin permettent de stocker, faire transiter ou d’assem-bler des biens en franchise de droit de douane et de TVA. D’un point de vue général, l’entrepri-se souhaitant s’implanter en Chine doit garder à l’esprit qu’il peut être difficile de trouver l’emplacement idéal et qu’il s’agira alors de trouver un compromis.

Partenariat France Le portage à l’international des PME

Par Jean-Louis Poli, Secrétaire Général de Partenariat France

Créée en 1996 à l’initiative du Ministre du Commerce extérieur et régie par la loi

de 1901, l’association Partenariat France - Entreprises pour l’Export réunit trente-cinq grandes entreprises qui appuient le développement international des PME en mettant à la disposition de ces dernières, leurs réseaux sur les marchés étrangers. Ces grands groupes s’engagent - sur la base du volontariat - à faire bénéficier les PME de leur expérience, afin d’accélérer, faciliter et sécuriser les projets de celles-ci sur les marchés internationaux. Cet appui, plus communément appelé

« portage », revêt plusieurs formes : la communication d’informations et de conseils sur les marchés, la mise en relation avec des clients et opérateurs, l’appui logistique ou l’abri (mise à disposition de locaux), l’assistance juridique, le tutorat de VIE, l’accueil de stagiaires, l’organisation de missions collectives de prospection d’un marché, la promotion de produits français ou l’hébergement sur les stands des groupes lors d’expositions à l’étranger. Les principes de fonc-tionnement de Partenariat France offrent des garanties précises aux entreprises bénéficiaires :

• les actions de Partenariat France et des groupes porteurs sont engagées à titre gracieux ou à prix coûtant, • l’appui est limité à un ou deux ans• l’entreprise bénéficiaire reste libre de sa stratégie. Depuis l’origine, plus de 3000 portages ont été réalisés, aux deux tiers par le biais d’actions collectives et pour un tiers, en réponse à des demandes individuelles de PME. En 2005, dans le cadre de Partenariat France, Total a porté 2 VIE et 4 stagiaires en Chine. Le groupe héberge déjà 3 autres VIE depuis janvier.

1 1 RMB = 0.1047 eurosConnexions

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1Mission

Collective de Découverte

Mission de 6 jours sur Pékin, Shanghai et Canton, avec dans chaque ville une journée de séminaire (interventions d’experts et témoignages d’entreprises implantées en Chine) et de visites d’usines, et une journée de rendez-vous d’affaires personnalisés établis à partir du cahier des charges rempli par l’entreprise. Possibilité de missions individuelles, à partir du cahier des charges établi par le client.

2Mission

Implantation Guangdong

Cette Mission d’appui s’adresse aux PME ayant un projet d’implantation commerciale ou industrielle à court ou moyen terme en Chine du Sud. L’objectif est de leur fournir les informations nécessaires pour la définition et la finalisation de leur projet d’implantation. Il s’agit d’une mission collective, qui accueille un maximum de 5 PME.

Contact : [email protected]

DEUX MISSIONS DU SERVICE D’ APPUI COMMERCIAL

DE LA CCIFC

Témoignage de Sylvie Descombe Directrice commerciale de la société Vins Descombe, né-gociant en vins à St Etienne des Ouillères (Rhône)

« Le marché des vins de table étant relativement saturé en France et la communication très règlementée dans le domaine, nous envisagions depuis quelques temps de nous tourner vers la Chine pour commercialiser nos produits. A l’occasion du salon Export de Lyon, nous avons rencontré la Chambre de Commerce de Valence qui nous a mis en contact avec la CCIFC, l’organisateur de la Mission Découverte. Ce qui nous inté-ressait : gagner du temps. En une semaine, on nous a offert la possibilité de découvrir trois grandes villes chinoises, Pékin, Shanghai et Canton pour y étudier la faisabilité de notre projet. Le matin, nous avions des conférences d’experts sur les différents aspects juridiques et fiscaux liés à l’implantation en Chine, et l’après-midi, des visites d’usines et rendez-vous avec les administrations locales ou des candidats partenaires chinois. Cette mission a confirmé notre potentiel de développement en Chine. Nous sommes ensuite rapidement parvenus à trouver un partenaire européen pour créer une WFOE (société 100% capitaux étrangers) à Shanghai, qui verra le jour avant l’été 2006.»

Mission Collective de découverte mai 2005

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La domiciliation :

Propos recueillis par Joris Zylberman

La PME de Roubaix vend en Chine des tissus techniques pour bateaux gonflables et barrières anti-pollution. Domicilié à la Chambre de Commerce et d’Industrie Française en Chine pendant dix mois, Benjamin Grislain a pu créer son premier bureau de représentation hors d’Europe.

Benjamin Grislain, chef du bureau de représentation de Shanghai de la société Pennel et Flipo

la solution pour Pennel et Flipo

Connexions : Pourquoi avoir choisi la domiciliation ?Benjamin Grislain : Mon entreprise Pennel et Flipo m’a envoyé en Chine en 2002 avec un contrat de VIE. J’avais deux solutions : le parrainage d’une entreprise française ou une domiciliation à la Chambre de Commerce et d’Industrie Française en Chine (CCIFC). Or, je n’ai trouvé aucune société pour m’accueillir. La CCIFC s’est montrée accueillante. Je me suis alors installé dans l’un des bureaux de l’antenne de Shanghai quelques mois après. C : Comment s’est déroulé votre « séjour » à la Chambre?B.G. : Dans les meilleures conditions. D’abord matérielles 1 : je disposais d’un accès à Internet, d’un télépho-ne, d’un fax et je pouvais utiliser les salles de réunion. Ensuite en terme d’information : l’accès à l’annuaire des sociétés françaises affiliées à la Chambre, mais aussi au réseau des entreprises étrangères et chinoises. Je pouvais participer aux réunions formelles et informelles : les groupes de travail, « déjeuners-débats » ou « rencontres autour d’un verre ». Sans oublier l’assistance quotidienne de l’équipe de la CCIFC.

C : En quoi la domiciliation vous a aidé à ouvrir votre bureau de représentation ?B.G. : Au départ, ma mission consis-

tait à suivre cinq clients coréens en Chine. Au bout de six mois de pros-pection et de commandes engran-gées, il devenait vraiment urgent de créer un bureau. Ce sont les avo-cats du Cabinet Gide que j’ai ren-contré à l’occasion d’un « déjeu-ner-débat », qui se sont occupés de tout. Trois semaines plus tard, en juin 2003, le bureau de représen-tation voyait le jour dans le centre-ville de Shanghai.

1Les entreprises domiciliées disposent de bureaux meublés de 10 à 15 m2 ou d’espaces modulables (Shanghai), équipés d’une ligne téléphonique et internet, d’un service d’accueil téléphonique et d’un accès à l’ensemble des équipements de la CCIFC : fax, photocopieuse et salle de réunion. L’entreprise domiciliée bénéficie d’une adhésion gratuite pendant toute la durée du contrat. Nouveau : mise à disposition de bureaux à la journée ou à la semaine à la CCIFC de Shanghai.Contact : Béatrice Guérin Coutansais, Responsable Nationale Domiciliation, [email protected]

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En France, un incubateur ac-cueille et accompagne les en-trepreneurs aux projets inno-

vants, pour qu’ils trouvent leur place dans une pépinière d’entreprises ou des locaux industriels. En Chine, le terme renvoie aux parcs d’activités dirigés par des consultants fran-çais expérimentés, qui fournissent aux PME un lieu et une aide au dé-marrage. Ouvrir une entreprise né-cessite ici de surmonter un tas de barrières administratives et culturel-les. « La plupart des entrepreneurs qui viennent seuls en Chine négo-cient mal leur installation. Ils cèdent au chant des sirènes. Les commu-nes ou les agents immobiliers leur promettent des facilités de paiement et les dupent sur la qualité de leur site », explique Joël Pujol, Pdg de China JP Consulting et président du premier incubateur français en Chi-ne créé en mai 2002.

De l’aide à l’implantation à la mu-tualisation des servicesLa Chambre de Commerce et d’In-dustrie Française en Chine (CCIFC) propose un incubateur proche de ce qui existe en France : la « domici-liation d’entreprises ». Les PME réu-nies dans un même lieu, bénéficient de l’infrastructure de la Chambre de Commerce ainsi que de son réseau de plus de 850 entreprises mem-bres.Mais pour voir un incubateur pren-dre la forme d’un parc industriel, il faut voyager au cœur du Delta de la Rivière des Perles. C’est là, dans

L’incubateur : un tremplin vers le marché chinoisPar Joris Zylberman

Différences culturelles, administration complexe... La PME qui ne connaît pas la Chine a besoin d’une interface pour s’y implanter. C’est la vocation d’un incubateur ou parc industriel.

la commune de Xiaolan près de Zhongshan, au sud de Canton, que Joël Pujol, en Chine depuis 14 ans, a construit son « parc européen ». « Il s’agit d’une sorte de porte-avions, qui offre aux PME les armes adaptées à la géographie locale, pour qu’elles puissent prendre le marché chinois », explique-t-il. Le « porte-avions » regroupe aujourd’hui 13 PME : une joint-venture, et 12 en-treprises 100 % étrangères. Selon leur projet, elles ont investi de 100 à 500 000 euros pour s’installer dans les 12 ha du parc et profiter des ac-cords obtenus par Joël Pujol avec la mairie de Xiaolan. Parmi les avantages négociés avec la municipalité : la mise sous doua-ne des usines, qui diminue les be-soins en fonds de roulement. Les bâtiments, quant à eux, sont à la fois offerts « clés en main » et adaptés aux besoins du client. L’usine profite ensuite de la « mutualisation des services » : de la logistique aux res-sources humaines, en passant par les machines, l’audit, le juridique, le packaging et le gardiennage. Cette « plate-forme » permet de négocier plus facilement avec les autorités, notamment pour garantir la fourni-ture d’électricité.

« Navigation en escadre »D’autres incubateurs sont en train de voir le jour. En septembre 2005, Bernard Chambres, ancien Directeur Général d’une filiale de Total Chine, a monté un « parc international » à Changshu près de Shanghai.

« J’ai adapté aux PME le modèle d’incubateur interne que j’avais con-çu pour les filiales de Total ». Une entreprise japonaise de construction plastique y installe en ce moment ses machines. Autre projet en cours, celui de Jean-François Sinagra près de Suzhou, inspiré de Xiaolan. Le directeur Asie de Delta Plus (matériel de protec-tion individuelle) négocie l’implan-tation de ce nouveau parc industriel pour l’été 2006 : « Jacques Benoît, PDG de la société était sollicité par de nombreux amis d’Avignon, dési-reux d’imiter son parcours en Chine. Aujourd’hui, cinq entreprises veulent rejoindre notre projet ».Jean-François Sinagra compte travailler en réseau avec Joël Pujol, pour diriger les clients vers le site qui leur convient. Une « navigation en escadre » qui se-lon lui, est « la clé pour réussir en Chine».

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La commune de Xiaolan, dans la province du Guangdong, où se trouve le « parc européen »

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孵化器:

通向中国市场的跳板

作者:季伯文

在法国,孵化器公司接待和陪同持有创新项目的企业家,以帮

助他们在企业园区或工业基地找到地方。在中国,对应的概念是指:在资深法国顾问领导下的工业园,它向中小企业提供创业所需的场地和相关帮助。

在 中 国 开 办 企 业 需 要 克服 一 系 列 的 行 政 和 文 化 壁垒。“大多数独自来到中国的企业家在进驻时谈判糟糕,被好听的话打动。那些镇子或房地产中介向他们承诺低价,却在场地的质量上欺骗他们。”中国JP咨询公司总裁普若林解释道。他是2002年5月在中国创建的第一家法国孵化器(工业园)的董事长。

从帮助立业到互助服务中国法国工商会推出一种

与在法国的形式相似的孵化器:“出租办公场地”。中小企业们汇集到同一个地点,共同受益于商会的基础设施和网络。

然而要看到一个工业园形式的孵化器,就需要到珠江三

文化差异,复杂的行政手续......不了解中国的中小企业需要一个平台以进驻中国。这就是孵化器或工业园的使命。

角洲的腹地走一趟。就是在那里,广州南部中山附近的小榄镇,在中国有14年咨询经历的普若林建造了他的“欧洲工业园”。“它类似于航空母舰,”他解释说,“向中小企业提供适合当地地理特征的武器,以帮助它们进入中国市场。”

如今他的“航空母舰”集合了13家法国中小企业,其中十二家纯外资企业,一家合资企业。为在园内12公顷的土地上建厂和用地,普若林与小榄镇政府签定了协议,企业们按项目大小,投资额从10万到50万欧元不等。

在通过与镇政府谈判得到的优惠中,其中一项是: 工厂被列入保税区,减少了对流动资金的需求。至于厂房,既是“交钥匙工程”,又适合客户需求。接下来工厂又得到了“互助服务”:从物流到机器,审计,法律,包装和保安,再到人力资源。这个“平台”让他们更容易和当地政府谈判,尤其是为了保证电力供应。

“列队航行”其他几个孵化器也在建设

之中。2005年9月,贝尔纳・尚布尔,前道达尔(子公司)总经理,在上海附近的常熟建立了一个“国际工业园”。“我对中小企业采用我曾经为道达尔的子公司设计的内部孵化器模式”。目前有一家日本建筑塑料企业已在那里搭起了生产机器。

其他在建的项目:从小榄得到启发,让-弗朗索瓦・西那格拉打算在苏州附近建一个园区。这位代尔塔防护用品公司的亚洲总经理商定在2006年年中建起这座工业园。“众多阿维尼翁的朋友都向我的总裁,雅克・伯努瓦提出申请,希望仿效他在中国的发展模式。现在已有5家企业想参加我们的项目。”

让-弗朗索瓦・西那格拉打算和普若林联网一起工作,以便将客户带到适合他们的地方 。 他 认 为 这 种 “ 列 队 航行”是“在中国开启成功大门的钥匙”。

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Extruflex arrive en Chine en 2001 et connaît des débuts difficiles. Pour tenter de

conquérir le marché continental, son Pdg Jacques Valat, recrute Jean-Luc Chirat, négociant fran-çais dans le pays depuis de lon-gues années. Après deux ans de prospection, les deux hommes renoncent à vendre leurs laniè-res et rideaux en PVC souple aux sociétés chinoises, qui préfèrent une qualité inférieure à moindre coût. Mais, tout n’est pas perdu, puisqu’ils s’aperçoivent qu’une demande existe parmi les indus-tries étrangères, majoritairement installées dans le sud de la Chine. Le duo visite sept sites avant de décider de finalement s’installer dans le parc d’activités de Xiaolan,

Extruflex en « terre promise » à XiaolanPar Joris Zylberman

dont la proximité avec Hongkong en fait un lieu propice à l’exportation. « C’est le PDG de Franpin, déjà implanté dans le parc, qui nous a conseillé de venir, car un homme brillant s’occupait de tout. Les auto-rités nous ont bien accueilli et nous avons enregistré la société en mars 2004 ».

« La mairie a décidé de construire gratuitement la seconde tranche de l’usine ! »« L’homme brillant », c’est le consultant Joël Pujol, fondateur du parc, qui monte l’usine et obtient toutes les autorisations administratives. La PME emménage dans 6 000 m2 de bâtiments en rez-de-chaussée, loués 58 500 RMB1 par mois. Jean-Luc Chirat n’en

Jean-Luc Chirat, Directeur général

d’Extruflex à Xiaolan, n’a eu

aucun mal à recruter, grâce à

l’aide des autorités et des services du

parc industriel

Le leader mondial de la fourniture de PVC souple a longtemps cherché sa place en Chine. Avant de la trouver dans cette commune du Guangdong, où un incubateur a pris en charge toute son installation.

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revient pas : « Nous avons d’abord occupé 2 500 m2 et la mairie a décidé de construire gratuitement la seconde tranche ! ». Après un investissement de départ d’1,6 millions de RMB, la production démarre en février 2005. Extruflex compte aujourd’hui une trentaine d’employés et ne s’en fait pas pour le recrutement. « Si nous avons besoin de 12 ouvriers en urgence, il n’y a qu’à poser une annonce dans les bureaux de l’administration locale et ils se présentent le jour même ». Voilà ce que Jean-Luc Chirat apprécie à Xiaolan. « La multiplicité des entreprises dans le parc fait notre force quand il s’agit de négocier avec les autorités ». 1 1 euro = 9.5431 RMB

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小榄镇福地上的爱托福

作者:季伯文

爱托福2001年来到中国,经历了艰难的开始。为了试

图攻克中国大陆市场,其总裁杰克.瓦拉聘用了许华――一位常年待在中国的法国批发商。做了两年市场调查之后,二人决定放弃向中国公司销售柔性PVC条带和隔离,因为这些公司更喜欢用质量较差成本低廉的产品。然而工夫没有白废,他们发现在外国工业企业中存在需求,它们绝大多数位于中国南方。在最终决定落户小榄工业园之前,二人共参观了7个地方。靠近香港的地理位置,使小榄镇成为一个利于出口的地方。“是已经在工业园建厂

的法品工业公司总裁建议我们来这里的,因为有一个能干的人打理好了一切。当地官员热情地接待了我们,2004年3月我们注册了公司。”

“镇政府免费为我们完成了工厂的二期工程!”

“能干的人”,指的是普若林顾问,工业园的创始人。他为爱托福建立了工厂并取得了所有行政许可。这家中小企业搬进了一层占地6000平方米的厂房里,月租58500元。令许华感到十分惊讶的是:“我们一开始租用了2500平方米,镇政府决定免费为我们建设二期工程!”初始投资160万元之后,2005年2月生产启动了。

如今爱托福有30多名员工,而且不用为招聘员工犯难。“如果我们急需12名工人,只需在当地政府办公室放一份招聘启事,需要的人当天就出现了。”许华对小榄的评价是:“工业园企业众多,当需要与当地政府谈判的时候,我们形成了自己的力量。“

在广东小榄镇找到地方、并由一家孵化器(工业园)全权负责其安置之前,世界柔性PVC销售行业的领头人爱托福一直在中国久久寻觅自己的位置。

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Maurice Bettant est inspiré par la Chine, il a des pro-jets à foison dans l’Empire

du Milieu. Son petit dernier : un concept qui réunit dans un même espace la vente de vins, de choco-lats, d’accessoires de cuisine et une librairie sur les produits du terroir français. Ajoutez à cela un point res-tauration, et vous obtenez la mar-que et future chaîne de magasins « Albert ». L’aventure va commencer à Shanghai. Le PDG de Smart de-vrait signer le mois prochain un con-trat avec une société d’import-export chinoise et ouvrir un magasin de 400 m2 dans le quartier de Pudong. « Nous amenons le savoir-faire, les produits et la connaissance, sans rien gérer sur place . Plutôt qu’une

L’astuce logistique de SmartPar Joris Zylberman

joint-venture, nous préférons choisir un partenaire de confiance qui se charge de la logistique », explique Maurice Bettant.

Abaisser le prix de départ en di-minuant le coût du transportL’affaire repose sur des facilités de transport qui font chuter le prix au départ de la France. Le partenaire chinois livre par bateau ses pro-pres marchandises en Europe et repart en Chine avec les produits de Smart dans ses containers. « Cela représente une énorme économie globale sur une chaî-ne de distribution très coûteuse », se réjouit l’entrepreneur lyonnais, « par exemple, rien que pour l’analyse des échantillons de

vin, il faut déjà compter au minimum 150 euros par cru ! ». Une note d’autant plus salée que Mau-rice Bettant acheminera 50 vins dif-férents. C’est l’entreprise chinoise qui s’occupera de toutes les opéra-tions de dédouanement et du suivi des produits transportés. Pour véri-fier le bon déroulement de ce pro-cessus, l’an passé Smart a ouvert à Shanghai un bureau de représen-tation avec un VIE comme seul em-ployé. « Ce n’est que le début ». Maurice Bettant cherche mainte-nant un autre « vrai partenaire de confiance » pour gérer un magasin à Wuhan et distribuer ses produits estampillés « Albert » dans tou-tes les grandes surfaces en Chine. A suivre...

Présent dans le vêtement de luxe, l’événementiel, la viticulture et la chocolaterie, le groupe lyonnais veut ouvrir une chaîne de magasins gastronomiques en Chine.

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Le partenaire chinois de Smart livre ses marchandises

en France et repart en Chine avec les produits de

la PME française

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斯玛特的物流诀窍作者:季伯文

莫里斯.贝当从中国获得灵感,他有许许多多在中国的设想。

其中一个:想在同一场地集中葡萄酒、巧克力和厨房用品的销售及一个法国土产店。再加一个餐厅,而且您现在就能知道未来连锁店的牌子:“Albert”。

冒险将从上海开始。斯玛特总裁下个月就和一家中国进出口公司签合同,要在浦东区开一家400平米的商店。“我们带来技术、产品和知识,但不参与现场管理。” 莫里斯・贝当

说。“我们想建立一家合资公司,更愿意选一位值得信赖的合作伙伴负责物流工作。”

减少运输成本以降低标价好处在于:便捷的运输降低

了法国方面的初始成本。中方合作伙伴将自己的商品用船发到欧洲,然后将斯玛特的产品装箱带回中国。“对于一条昂贵的流通线来说,这是一笔巨大的节省。”里昂企业家喜不自禁地说道,“例如,就葡萄酒样品来看,一瓶就要150欧元的成

本!”更何况莫里斯.贝当要发送50种不同的葡萄酒,帐单又增加了。

中方企业负责所有报关手续和产品运输的跟踪。为了检查这一工作程序的顺利运转,斯玛特去年在上海成立了只有一位VIE1作为员工的代表处。“这还只是开始。” 莫里斯.贝当正在寻找另一位值得信赖的合伙人,让他在武汉管理一家商店并在中国各大商场销售印有“Albert”商标的产品。1 VIE(Volontaire International en entreprise)指28岁以下的到驻外法国企业中工作的年轻法国人。其中一部分报酬由政府提供,一部分由企业负担。

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活跃于高档成衣、大型活动、葡萄种植和巧克力生产领域的里昂斯玛特集团,想在中国开办美食连锁店。

En Chine, le coût du transport rou-tier se caractérise par sa très faible compétitivité, notamment compa-rativement au niveau de salaire. Il n’est que 20 % moins cher que dans les pays européens, contre un rapport variant de 6 à 10 pour les salaires. Ce phénomène s’ex-plique par différentes raisons. D’abord, une gestion peu ration-nelle des marchandises. Beaucoup de trajets retour se font à vide, une pratique abandonnée depuis lon-temps en Europe.La forte sous-traitance, augmente elle aussi sensiblement la facture. Elle entraîne un fort cumul des marges. Pour une seule livraison, un client voit sa marchandise tran-siter par plusieurs transporteurs.

Cette multiplication des ruptures de charges s’explique en partie par les contraintes juridiques qui pèsent sur les transporteurs. La plupart d’entre eux ne disposent en réalité que d’une licence intra-province et se retrouvent dans l’in-capacité d’acheminer les marchan-dises au niveau national.Autre grand handicap qui pèse sur la compétitivité, le prix très élevé que représente la maintenance en dépit d’un matériel roulant très bon marché.Ces coûts d’exploitation sont très élevés en raison de la mauvaise qualité des véhicules chinois. Cela se traduit concrètement par une surconsommation et des frais d’entretien importants. Les nom-

breuses réparations et la qualité médiocre des pièces de rechanges augmentent le coût de revient glo-bal du véhicule, qui est finalement supérieur à celui d’un camion de bonne qualité. Chaque véhicule doit par ailleurs s’acquitter de la Road Maintenance Taxe. Un impôt qui devrait bientôt être intégré dans le prix du carburant, ce qui rendra d’autant plus important le facteur consommation dans le prix global du transport.Outre le prix élévé du transport, la vitesse d’acheminement des marchandises en Chine est rela-tivement lente, notamment parce que les chauffeurs évitent les auto-routes pour échapper aux frais de péage.

Transport routier : des prix « poids lourd »Par Fabrice Glorieux, Directeur de Norbert Dentressangle Chine

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La propriété intellectuelle

Par Franck Desevedavy, avocat à la Cour, Cabinet Adamas Pékin

Eté 2005 : une PME française participe pour la première fois à un salon professionnel

en Chine. Se présente à elle un in-dustriel chinois, dont le savoir-faire est proche du sien, et qui propose de l’accompagner sur le marché chi-nois. La négociation s’engage jus-qu’à la découverte de ce qui suit : l’industriel chinois a enregistré à son nom les marques et dessins de la PME française, produit et distribue des produits similaires tout en s’affi-chant comme son agent officiel.Rappelons brièvement ce que de-vrait être la protection de base en matière de propriété intellectuelle : marques, brevets, droits d’auteurs, etc.

Attention, les frontières ne protè-gent pas !La Chine est l’un des acteurs les plus dynamiques du commerce. Dès lors, Internet aidant, les industriels chi-nois ont accès aux informations dis-ponibles dans tous les marchés du monde où ils participent aux salons professionnels. Une PME française n’ayant jamais eu la moindre relation avec la Chine n’est pas davantage protégée contre la contrefaçon d’ori-gine chinoise que sa concurrente qui y commerce régulièrement.• Enregistrez vos droits en Chine;• Surveillez vos marchés et l’éven-tuelle apparition de contrefaçons ;

• Dès les prémices de la contrefa-çon, informez les douanes (françai-se, chinoise, attaché douanier fran-çais à Pékin) ;• Limitez l’information disponible sur vos documents commerciaux : si-tes Internet, brochures, catalogues, etc.;• Ne sous-estimez pas le niveau technique de vos concurrents chi-nois (plus rapides à vous copier que vous ne le croyez !) ;• Même si vous n’avez aucun projet en Chine, vous avez besoin de vous protéger.

Conciliez projets en Chine et pro-tection de vos droitsLa contrefaçon n’est pas une fatalité, même si son impact sur l’économie mondiale et chinoise est majeur. Ce

pillage de la création touche princi-palement, en Chine, les entreprises chinoises qui se mobilisent pour pro-téger leurs droits, aux côtés des en-trepreneurs occidentaux. Avant d’en arriver à des procédures contentieu-ses, un certain nombre de mesures pratiques doivent permettre de vous protéger.• Ne divulguez pas de documents sensibles (plans d’usine, formules chimiques, etc.), a fortiori des proto-types, avant signature des contrats ;• Signez des accords de confidenti-alité (souvent insuffisants, mais tou-jours indispensables !) ;• Enregistrez vos produits sur la liste des douanes chinoises ;• Sous-traitez partie et non tout de la production d’un produit ;• Ne tolérez aucune violation, surtout si elle est mineure, de vos droits par votre cocontractant chinois ;• N’oubliez jamais que votre partenaire commercial ou industriel est parfois le contrefacteur...

Enfin...Protéger sa propriété intellec-tuelle en Chine commence par un geste citoyen : ne pas revenir chargés de montres, de sacs ou de polos, achetés sur les trop fameux marchés pour touristes qui com-mercialisent en nombre, des contre-façons de grandes marques interna-tionales !

bien se protéger en Chine

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New Delhi

En Chine, plus qu’ailleurs il est important de protéger ses marques, brevets et droits d’auteurs. Ce qu’il faut faire pour échapper aux contrefaçons et copies en tous genres.

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Le rempart anti-fraude d’Imagine China Par Joris Zylberman

«Au j o u r d ’ h u i , s e u l s des petits magazines n o u s v o l e n t d e s

photos quelques fois par an, alors qu’en 1998, le marché était piratéà 95 % », explique Jérôme Lacrosniere, Directeur de l’agence de presse photographique Imagine China, basée à Shanghai. Chaque jour, l’entreprise vend en Chine plus de 5 000 photos, notamment aux principaux journaux du pays. Un succès commercial qu’elle doit à la mise en place d’un arsenal de mesures à la fois protectrices et incitatives, destinées à décourager les pirates du Net. Lors de sa création en 2000, Imagine China a d’abord soigneusement

verrouillé son site web. L’utilisation des photos est réservée aux seuls titulaires d’un compte électronique négocié par contrat, en fonction de leurs besoins éditoriaux ou commerciaux.Pour attirer les petits éditeurs, l’agence joue par ailleurs sur le prix et le service. Elle vend cinq fois moins cher qu’en Occident, (200 à 300 RMB, soit, 20 à 30 euros) la photo au format magazine et offre une assistance iconographique et des formations à l’édition de photos de presse.

Le tricheur paie et devient client « La lutte anti-fraude fait partie de notre activité », souligne Jérôme

Lacrosniere. Trois des cent employés de l’entreprise, épluchent chaque jour la presse pour traquer les voleurs d’images, et une trentaine de commerciaux démarchent les clients en insistant sur le respect des règles. Un rôle de gendarme en quelque sorte. « Cette veille quotidienne n’est pas si lourde, car nos cibles ne sont pas des consom-mateurs mais des entreprises », précise le Directeur de l’agence. En cas de fraude, la société s’adjoint les conseils d’un avocat local et privilégie le règlement amiable. Une méthode qui fonctionne bien à en croire Jérôme Lacrosnière : « Non seule-ment le tricheur paie, mais en plus il devient client ! »

Jérôme Lacrosnière, Directeur de l’agence

de presse photographique Imagine China :

« Nous n’avons jamais été jusqu’au tribunal »

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IC传媒的防盗壁垒作者:季伯文

“现在只有一些

小杂志一年

中会有几次

盗用我们的图片,然而就在1998年,市

场的盗版率为95%”。上海IC传媒的

社长Jérôme Lacrosnière解释说。

公司每天在中国销售5000多张图

片,主要面向国内各大报纸。公司把

它的商业成功归功于它所采取的一套

用于打击网络盗版、保护与鼓励并用

的措施。2000年公司成立之初,IC传

媒就谨慎地为自己的网站设定了登陆

密码。图片只提供给那些根据出版或

商业需要通过签约而持有电子帐号的

人使用。

为了吸引小出版商,公司还在价

格和服务上下工夫。他们以低于西

方5倍的价格(200-300元,即20-30欧

元)出售杂志开本的图片,还提供图解

帮助和编辑新闻图片的培训。

盗版者付钱并成为客户

“ 反 盗 版 是 我 们 工 作 的 一 部

分”, Jérôme Lacrosnière强调道。企

业100名员工中有3个人每天都要仔细

检查各种新闻报刊,追剿盗用图片的

人;30名销售人员一边向客户推销一

边强调要“遵守规则”。就像扮演

宪兵的角色。“这种日常戒备并不

复杂,因为我们的目标是企业,而不是

消费者”,社长明确说道。遇有盗版

发生时,公司采纳一位当地律师的建

议,首先进行友好协商解决。Jérôme Lacrosnière认为这是一种运转有效的

方式:“一般情况下,盗版者不仅会付

钱,而且会成为客户!”

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DEMANDE D’EXEMPLAIRE DÉCOUVERTE

Pour recevoir un exemplaire découverte, merci de nous retourner ce bulletin rempli par fax au (00 33) 4 78 74 40 74. Vous pouvez aussi envoyer vos coordonnées à [email protected] en indiquant le code : AC01.

Monsieur Madame Mademoiselle

Prénom : _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Nom : _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

Fonction : _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Nom de la société : _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

Adresse de la société : _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Téléphone : _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ E-mail* : _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ * L’e-mail est utilisé uniquement pour l’envoi de l’exemplaire découverte

Arcanes de Chine O/B Azincourt Consulting LtdSiège : Room 1206-7, 12/F New Victory House, 93-103 Wing Lok Street, Central - HONG KONG

Bureau de liaison : 320, avenue Berthelot, 69 371 Lyon Cedex 08 – FRANCETél : (0033) 6 66 97 86 45 Fax : (0033) 4 78 74 40 74 E-mail : [email protected]

Financer sa PME en ChinePar Hélène Bayssette, Responsable du Bureau de Liaison Crédit Agricole Chine

Le secteur bancaire chinois est très concentré et réglementé par l’Etat. Il est dominé par

les quatre banques commerciales publiques qui totalisent 55% des ac-tifs bancaires. Les quatre banques publiques, créées dans les années 1980, avaient pour objet de rem-placer l’Etat lui-même qui, dans le système précédent, finançait direc-tement les entreprises. Les autres institutions financières comprennent les coopératives de crédit rurales et urbaines, les banques commer-ciales urbaines, les compagnies d’investissement et de trust, les banques à capitaux étrangers et les autres institutions financières.Les banques chinoises souffrent de l’absence de culture d’expertise fi-nancière et d’analyse des risques dans la politique d’octroi des prêts. Ces lacunes s’expliquent notamment par la mission principale assignée à ces banques : l’octroi de crédits aux entreprises d’Etat, qui repré-sente encore 60% du total des prêts.

Les services adaptés des banques étrangères Avec le développement du com-merce extérieur de la Chine ac-croît mécaniquement la demande d’opérations de support financier, le « trade finance ». Ces opérations sont historiquement et traditionnelle-ment parmi les premières missions d’une banque. Tant que que les acti-vités de commerce extérieur restaient dominées par les entreprises d’Etat,

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les activités de « trade finance » et de règlements internationaux étaient réservées aux banques domesti-ques chinoises. Mais la croissance des entreprises à capitaux étran-gers, qui représentent aujourd’hui 50% des exportations totales, élargit l’intervention des banques étrangè-res installées en Chine. De plus, l’afflux d’investissements directs étrangers et la multiplication des entreprises à capitaux étrangers augmentent les besoins de finance-ment en devises. Ces entreprises peuvent en effet difficilement em-prunter en monnaie locale en raison de contraintes réglementaires et de la priorité accordée aux entreprises publiques pour l’accès au crédit. Cet-te situation conduit les entreprises à capitaux étrangers à se tourner vers les banques étrangères pour em-prunter en devises étrangères. Ces

dernières disposent en effet d’une gamme de produits et services plus sophistiqués et plus adaptés aux be-soins des firmes à capitaux étrangers.Cependant les banques à capitaux étrangers ne représentent que de 1,4 à 2% de parts de marché, selon les estimations et les critères retenus.

Bien préparer son financement en FranceCompte-tenu d’une politique et d’une réglementation restrictive en matière de crédits, les sociétés fran-çaises implantées en Chine peu-vent avoir des difficultés à financer localement leurs investissements et leurs besoins en fonds de roule-ment initial. Elles devront souvent faire appel à des garanties émises par leur banquier en France. Ceci est notamment le cas des PME pour lesquelles le financement repré-sente l’une des principales entra-ves à leur développement en Chine. Par ailleurs, lors de l’implantation, les entreprises doivent prendre en compte un point essentiel de la ré-glementation locale : le ratio capital-investissement. Le montant contre garantie ou financé par une entité offshore ne peut être supérieur à la dif-férence entre le montant total de l’in-vestissement et le capital enregistré.Il est donc essentiel pour les PME françaises d’évaluer leurs besoins en fonds de roulement lors de l’étude du projet de l’implantation en Chine et de bien préparer leur financement depuis la France.

Les PME françaises implantées en Chine rencontrent souvent des difficultés à se financer localement en raison du manque de maturité du système bancaire chinois et de la pratique d’une politique restrictive en matière de crédits.

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DEMANDE D’EXEMPLAIRE DÉCOUVERTE

Pour recevoir un exemplaire découverte, merci de nous retourner ce bulletin rempli par fax au (00 33) 4 78 74 40 74. Vous pouvez aussi envoyer vos coordonnées à [email protected] en indiquant le code : AC01.

Monsieur Madame Mademoiselle

Prénom : _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Nom : _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

Fonction : _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Nom de la société : _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

Adresse de la société : _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Téléphone : _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

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Myrra ouvre son capital Par Joris Zylberman

Une première. Mi-janvier, la PME 100 % française Myrra Zhongshan a ouvert son capi-

tal à des fonds privés. Installée depuis août 2004 dans le parc industriel de Xiaolan, près de Zhongshan dans le sud du Guangdong, l’entreprise pro-duit des transformateurs, à destina-tion du marché local et international. Elle fournit notamment les grandes marques chinoises et occidentales spécialisées dans l’électroménager, dans l’industrie automatique ou dans les appli-cations médicales. A la tête de

plusieurs filiales européennes, la société a sa maison mère établie à Hong-kong depuis 1999. Le capital de la société Myrra Zhongshan est mis en vente à 45%, mais les inves-tisseurs peuvent aussi acheter 36 % de la holding en France.

Un avenir chinoisC’est le succès « foudroyant » de Myrra qui a contribué à l’ouverture de son capital. Son chiffre d’affaires est passé de 1,99 million à 5,16 millions de dollars entre 2004 et 2005, et de-vrait atteindre 6,76 millions de dol-

Acteur européen majeur dans la fabrication de composants électroniques, Myrra inaugure un nouveau mode de financement des PME françaises en Chine.

lars en 2006.« La demande est telle que nous refusons de gros clients. Nous n’avons plus les moyens de tout traiter, il nous faut donc attirer les capitaux de l’extérieur », explique Georges Gener. Le Pdg de Myrra a déjà des contacts avec des fonds d’investissement européens, mais privilégie les investisseurs hongkon-gais et chinois continentaux : « Je suis ouvert à tous, à condition qu’ils s’impliquent véritablement dans le marché chinois. L’avenir de mon en-treprise passe par sa présence en Chine ».

Pour répondre au nombre croissant des commandes, Myrra ouvre le capital de son usine de Zhongshan, où elle fabrique des transformateurs pour l’industrie électronique

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中山美尔亚电子有限公司向投资者开放资本作者:季伯文

史无前例。1月中旬,中山

美尔亚电子有限公司,纯

法资中小企业,将其资本

向私人投资开放。自2004年8月在广

东南部中山附近的小榄工业园成立以

来,美尔亚一直生产面向本地和国际

市场的变压器,主要向家电、自动化

和医疗应用领域的中西方大型企业提

供产品。

1999年美尔亚在香港成立了总公

司,在欧洲领导着好几个子公司。中

山美尔亚电子有限公司45%的资本可

向外出售,然而投资者也可以购买法

国控股公司36%的股份。

在中国的前途

美尔亚的迅速崛起促成了其资本

的对外开放。2004至2005年间,公司

营业额从199万美元上升到516万美

元,2006年将会达到676万美元。

“需求如此之大,我们甚至要拒绝

一些大客户的要求。我们没有再多

的资金解决所有问题, 我们需要吸引

外部资金。”总裁Georges Gener说

道。他已经和一些欧洲的投资资本

联系过, 但是他首先考虑的是香港

和中国大陆的投资者:“我们欢迎所

有的投资人,只要他们立足于中国市

场。我们的企业要立足于中国,走向

未来。”

作为电子元件生产领域的欧洲重要企业,美尔亚在中国开创了一种法国中小企业的新融资模式。

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L’Agence Française de Déve-loppement (AFD) intervient en direction du secteur privé

par l’intermédiaire de sa filiale Pro-parco (Société de Promotion et de Participation pour la Coopération économique), société financière de développement qu’elle détient à près de 70%. Parallèlement au financement du secteur financier et de projets d’in-frastructures, Proparco propose aux entreprises des interventions en fonds propres ou quasi-fonds pro-pres, des prêts aux investisseurs et des prêts projets.Les opérations de haut de bilan (souscription d’actions ou prêts par-ticipatifs) restent minoritaires, infé-rieures à 20% du capital social. Elles portent, en règle générale, sur des montants de 1 à 5 millions d’euros. La cession intervient lorsque l’entre-prise a atteint son niveau de maturité à des conditions négociées avec les actionnaires. A défaut d’une prise de participation directe, les fonds d’in-vestissement auxquels Proparco est partie prenante peuvent également intervenir sur ce type d’opérations. Proparco offre des prêts à moyen et long terme aux entreprises, en euros ou en dollars, d’une durée maximum de 15 ans comprenant une période de grâce de 1 à 5 ans. Ces con-cours sont consentis sous forme de prêts garantis, pour le financement

PROPARCO finance aussi les PME

Par Agnès Biscaglia, Directrice adjointe de l’Agence Française de Développement

de projets d’extension d’actifs de sociétés existantes ou de prêts à re-cours limités, dans le cas de création d’une joint-venture par exemple. Ils peuvent, par ailleurs, contribuer au financement d’une société holding appelée à financer différentes so-ciétés-projets en Chine. Ces prêts sont assortis d’un taux variable, taux Euribor ou Libor à 6 mois augmenté d’une marge déterminée au cas par

cas en fonction de la durée, de la nature du risque et de la qualité des sûretés. Un financement à taux fixe peut également être proposé. Les interventions en fonds propres et en dettes peuvent se compléter sur un projet, permettant à l’emprun-teur de bénéficier d’un effet de levier pour la mobilisation de financement auprès de banques commerciales internationales ou chinoises.

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Le marché du travail en Chine, très favorable aux entreprises, est générateur de fortes ten-

sions sociales. Selon China Watch, près de 3 millions de salariés ont pris part à 57 000 conflits sociaux en 2004. Dans ce contexte social, la tendance de l’évolution réglemen-taire va dans le sens d’un renforce-ment des droits des salariés.

Un droit social contraignantLa Constitution chinoise, qui se ré-clame des principes du socialisme, envisage expressément les droits des travailleurs. Elle leur garantit un droit au travail mais aussi un droit à une protection sociale et à la re-traite. La Loi chinoise sur le Travail (la “Loi”), adoptée en 1994, pierre angulaire du droit social chinois, pose en outre un certain nombre de principes essentiels relativement proches de ceux que nous connais-sons en France. La Loi impose ainsi la conclusion d’un contrat écrit à durée déterminée ou indéterminée. Elle subordonne le recrutement d’un employé à la résiliation en bonne et due forme de toute relation de travail

Le libéralisme social en Chine

Par Guillaume Jeannet, Avocat à la Cour, Cabinet Gide Loyrette Nouel - Pékin

L’abondance et le coût peu élevé de la main d’œuvre chinoise, associés à un droit du travail prétendument peu contraignant, sont souvent présentés comme des facteurs d’attractivité de la Chine pour les entreprises étrangères. Mais attention : si le coût du travail en Chine est sensiblement inférieur à celui des pays développés, le droit social chinois est en revanche plus contraignant qu’il n’y paraît.

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un mythe plus qu’une réalité

antérieure, faute de quoi la respon-sabilité du nouvel employeur peut être recherchée. La Loi impose par ailleurs une limitation du temps de travail à 8 heures par jour et à 44 heures hebdomadaires. Elle pré-voit une obligation de rémunération majorée pour les heures de travail supplémentaires (de 150% les jours fériés, à 300% les jours de congés officiels). Elle instaure le principe d’un salaire minimum qui varie selon les réglementations locales (environ 580 RMB1/mois à Pékin).Les licenciements, pour motif per-sonnel ou économique, doivent faire l’objet d’une indemnisation dont le montant minimum varie en fonction de l’ancienneté du salarié concerné et du type de licenciement. Certains salariés (femmes enceintes ou sala-riés en congé maladie) sont protégés contre les licenciements.

Une tendance au renforcement des droits des travailleursDans un marché de l’emploi désé-quilibré, le législateur et le gouverne-ment chinois ont tendance à alourdir les contraintes pesant sur les em-

ployeurs et cherchent à mieux pro-téger les salariés. Ainsi la révision le 1er mars 2004 d’une règlementation concernant le salaire minimum étend le bénéfice de ces dispositions aux employés à temps partiel. En outre, la responsabilité pénale des em-ployeurs qui ne respecteraient pas cette règlementation en vigueur, est alourdie par le biais d’une augmen-tation des amendes encourues. Un règlement promulgué en avril 2003 envisage aussi le problème des acci-dents du travail et impose à tout em-ployeur, le principe d’une assurance obligatoire au profit de leurs salariés accidentés. Ce nouveau texte pré-voit également la création d’un fonds d’indemnisation administré par l’Etat et alimenté par les entreprises.Ces évolutions relativement récen-tes traduisent la volonté actuelle des autorités chinoises de renforcer la protection des salariés. Si le droit du travail chinois présente une vraie flexibilité en comparaison des légis-lations occidentales, il n’en reste pas moins une contrainte qui ne peut être ignorée des investisseurs qui s’im-plantent en Chine. 1 1 RMB = 0.1047 euros

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Comment recruter un salarié déjà employé ?Le recrutement de salariés chinois passe souvent par la pratique du débauchage. Cette pratique n’est pas prohibée mais le nouvel em-ployeur doit respecter certaines règles. Il doit s’assurer que le précédent contrat de travail du sa-larié concerné a été rompu dans les règles. A défaut, il sera tenu d’indemniser l’employeur initial du préjudice subi. Il doit de plus s’as-surer que le précédent contrat ne contenait pas de clause de non concurrence empêchant le sala-rié d’accepter l’offre d’embauche qui lui a été faite (une telle clause n’étant valable que si elle est limi-tée dans le temps et indemnisée).

Puis-je librement recourir à des CDD ?Le choix entre CDD ou CDI est en principe libre. Un employeur peut donc recruter l’ensemble de son personnel sous CDD et renouve-

PME : les R.H en questions Par Guillaume Jeannet, Avocat à la Cour, Cabinet Gide Loyrette Nouel - Pékin

ler ces contrats librement. Une limite existe toutefois lorsqu’un salarié a travaillé dix années consécutives pour une même entreprise. Dans ce cas, si le salarié concerné en fait la demande, la relation de travail ne peut se poursuivre que sous la for-me d’un CDI.

Quelles charges sociales dois-je supporter ?Toute entreprise doit cotiser au ré-gime obligatoire d’assurance pour ses employés chinois. Salariés et employeurs cotisent obligatoirement à l’assurance retraite, maladie, chô-mage et logement, tandis que l’as-surance accident du travail et ma-ternité n’est prise en charge que par l’employeur. Les charges sont paya-bles mensuellement sur la base du salaire mensuel moyen du salarié. Le mode et la base de calcul ainsi que le pourcentage des cotisations à acquitter varient selon le lieu d’im-plantation de l’entreprise. A Pékin et Canton par exemple, l’ensemble

des charges patronales actuelle-ment exigibles représente respec-tivement environ 40% et 44% du salaire considéré mais sont pla-fonnées à 3 000 RMB1 et 2 500 RMB par mois (hors cotisations logement) et par salarié.

Comment licencier un salarié incompétent ?Il est possible, sous certaines conditions, de licencier un salarié incompétent. L’insuffisance pro-fessionnelle doit être avérée, ce qui est le cas lorsque le salarié est incapable de remplir ses obli-gations contractuelles, d’atteindre un niveau de production standard ou ne correspond pas au poste prescrit par manque de compé-tences. Tout licenciement pour insuffisance professionnelle doit cependant être précédé d’une proposition de formation ou d’une affectation à un poste différent.

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1 1 euro = 9.5431 RMB

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Formation professionnelleLes besoins des entreprises françaises en ChinePar Anne Dewees, Chargée de mission formation CCIFC

Dans les grands domaines transversaux de qualifica-tions, PME et grands grou-

pes ont presque les mêmes besoins. Le management, la vente, le marke-ting, et dans une moindre mesure la logistique, les ressources humaines et les domaines juridique et finan-cier, ont en effet, été cités en prio-rité. Cependant entre les deux types de structures, les besoins en forma-tion diffèrent. Les grands groupes disposent en général de ressources internes suffisantes pour former leur personnel, et sont à la recherche de formations de manière ponctuelle. Les PME, quant à elles, se répartis-sent en deux catégories. Certaines, n’ont quasiment pas de besoins, soit, parce qu’elles peuvent former leur personnel « sur le tas », soit, parce qu’elles ont développé une activité extrêmement spécifique et seuls des experts venus du siège peuvent apporter leur savoir-faire. D’autres, en revanche, ont d’importants pro-blèmes de qualification dans des do-maines de base comme l’anglais ou l’informatique, mais aussi dans les domaines transversaux cités plus haut. Les PME implantées à Canton ont des besoins moins importants en

De septembre à novembre 2005, avec l’aide de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris (CCIP), la CCIFC a mené une étude sur les besoins en formation professionnelle des entreprises françaises implantées en Chine. 80 entreprises, dont 31 PME, de Shanghai, Pékin et Canton, ont été interrogées sur leurs besoins et difficultés en termes de recrutement et leur politique de formation.

matière de commerce et marketing, mais souhaitent en revanche dé-velopper la formation en logistique. La formation a même été présentée comme un axe prioritaire par de nom-breuses d’entre elles. Toutefois, et paradoxalement, les PME manquent trop souvent du temps et des res-sources nécessaires pour y investir

autant qu’elles le souhaiteraient. De plus, l’offre existant sur le marché de la formation ne répond pas toujours à leurs attentes.

Le manque de formation initiale en ChineCes besoins parfois très pointus, mettent à jour les lacunes du sys-

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B I E N S E P R E PA R E R

tème éducatif chinois. Bien que les formations universitaires soient de bonne qualité, la Chine n’a pas, en revanche, de filières profession-nelles de type CAP, BEP, DUT ou BTS. Les techniciens de métier, font donc cruellement défaut dans de très nombreux domaines. Ceci est d’autant plus vrai dans les zo-nes éloignées des centres les plus attractifs, où la pratique de l’anglais est elle aussi trop rare, peut même devenir de ce fait, un critère d’em-bauche. C’est avant tout au niveau du management intermédiaire, chez des ingénieurs, techniciens ou com-merciaux appelés à diriger de peti-tes équipes, que les compétences manquent le plus. Ceci s’explique à la fois par un manque de formations adéquates et par des raisons cul-

turelles. La culture d’entreprise au sens occidental, la communication, la circulation de l’information, le tra-vail en équipe, n’appartiennent pas traditionnellement, aux habitudes des entreprises chinoises. Les Fran-çais qui dirigent seuls des équipes d’employés chinois, peu familiers avec les coutumes occidentales, se retrouvent alors quotidiennement confrontés à des problèmes à la fois de qualification et de différences cul-turelles.

Les besoins en formation, des ré-vélateursSi les besoins en formation sont ac-crus par le phénomène massif du turnover, il est aussi à noter que le turnover lui-même, peut freiner les besoins en formation. Certaines

PME refusent, en effet, d’investir à perte dans leurs ressources hu-maines. Pourtant, des modules de formation couplés à des perspec-tives d’augmentation de salaire ou d’avancement peuvent contribuer à la fidélisation du personnel.Les questions de l’enquête ont eu l’effet d’un prisme. Au delà des difficultés liées à la formation, on s’aperçoit que les PME françaises implantées en Chine rencontrent de nombreux problèmes connexes. Les contraintes de temps et de coût, les différences culturelles, mais aussi le manque d’informations fiables sur les évolutions perpétuelles de la législation chinoise en matière de fiscalité, de douanes, et de travail, constituent autant de nouveaux obs-tacles à surmonter pour elles.

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Besoins en formation des PME et des Grands Groupesen pourcentage et par domaine

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Recrutement en ChineTimcal cherche son hommePar Joris Zylberman

Lorsque Timcal a posé ses vali-ses dans la zone high-tech de Changzhou en 1997, les res-

sources humaines n’étaient pas le facteur décisif. « Les autorités nous ont permis de créer une entreprise détenue par nous à 100 %, ce qui était rare à l’époque », raconte Mau-rice Herschtal, Directeur Général de la PME. Initialement installée dans la province côtière du Jiangsu pour approvisionner le marché chinois en mélanges de graphite, Timcal a depuis quelques années changé de cap : l’entreprise exporte désormais la majorité de sa production, notam-ment vers les Etats-Unis. Cette nou-velle orientation commerciale est à l’origine de tous ses problèmes de recrutement. « Le personnel qualifié anglophone nous fait défaut. Pour trouver des commerciaux, nous avons dû chercher jusqu’à Shan-ghai », déplore Maurice Herschtal.

« Les chasseurs de tête, un inves-tissement à perte »La difficulté vient du profil re-cherché, déjà rare en Europe : le vendeur technico-commercial. Il doit connaître le produit et son ap-plication pour conseiller et négo-cier au mieux avec le client. Or, la plupart des Chinois expérimentés viennent des entreprises d’Etat, qui en ont souvent fait des employés

« passifs », regrette le directeur de Timcal. Les jeunes diplômés sont selon lui, « bien plus ouverts et for-més à prendre des initiatives », mais n’ont évidemment aucune pratique. Pour trouver la perle rare, il reste la solution du chasseur de têtes, qui prospecte dans le vivier des salariés des entreprises étrangères. Mais, cette option, Maurice Herschtal la rejette aujourd’hui catégorique-

ment : « Nous avons déjà essayé, mais c’est un investissement à perte, car ces recrues sont très mobiles. La personne que nous avions embauchée est partie au bout de deux ans pour un meilleur salaire. Or, après un an de formation, elle commençait à être opération-nelle ». Désormais prudent, le directeur de Timcal ne fait plus confiance qu’au bouche à oreille.

Spécialisée dans le mélange de graphite pour la métallurgie, cette PME suisse, propriété du groupe français Imerys, a toutes les peines du monde à embaucher du personnel qualifié.

B I E N S E P R E PA R E R

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Uniross court-circuite le turnover Par Joris Zylberman

«P our retenir nos salariés, nous ne jouons pas sur un

seul critère, nous leur offrons un environnement de travail sans pareil ». Boris Duhamel est directeur Asie-Pacifique chez Uniross, une entreprise d’origine anglaise, rachetée par Alcatel, puis par son équipe managériale en 2001. Aujourd’hui leader mondial des batteries rechargeables, la PME s’est implantée en 2003 dans le parc industriel de Xiaolan, au sud de Canton. Contre l’instabilité de son personnel, elle a conçu tout un système de fidélisation.A commencer par les opérateurs, dont les heures supplémentaires sont plafonnées à huit par semai-

ne. Evalués régulièrement, ils peu-vent devenir ouvrier spécialisé ou contrôleur. L’entreprise joue aussi sur le double jeu « règlementa-tion-responsabilisation » pour impli-quer davantage ses salariés dans leur travail. Dans l’atelier, appelé « clean room » (chambre propre), les ouvriers en uniforme sont surveillés : chacun est responsable d’une tâche bien définie. Et ça marche, puisque les effectifs sont stabilisés depuis six mois.

« Impossible de retenir les sala-riés seulement par le salaire »

Pour les cadres supérieurs, bo-nus et logement gratuit s’ajoutent à une large autonomie. Ils viennent

alors avec leur famille et restent plus facilement, selon Boris Duha-mel. Le « turnover » touche davan-tage les cadres moyens, en parti-culier les acheteurs, un nouveau métier en Chine . « Nos recrues sont des jeunes inexpérimentés, avides de hauts salaires et de res-ponsabilités élevées », précise-t-il. En réponse, le poste de chef de service est accessible au bout d’un an ou deux, en plus des pri-mes sur objectifs. « Impossible de les retenir seulement par le salaire car ils trouveront toujours mieux ailleurs », souligne Boris Duhamel. Au bout du compte, le « système » d’Uniross porte ses fruits, puisqu’en deux ans, le taux de turnover a chuté de 40 à 20 %.

Des perspectives de carrière aux conditions de travail, le leader de la pile rechargeable a mis au point un ensemble de mesures, destinées à empêcher ses salariés de jouer la fille de l’air.

L’ouvrière modèle selon Uniross. La PME fidélise ses salariés en plafonnant les heures supplémentaires et en offrant des perspectives de carrière

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C O M M E N T FA I R E ?

des PME françaises en Chine

Par Christian Benoît, Conseiller Economique à la Mission Economique

Les aides nationales françaises • En matière de prospection des marchés étrangers , l’assurance-prospection permet de couvrir les PME contre les risques d’échec des prospections à l’étranger;• En matière d’aides aux investissements, le FASEP-Garantie permet de garantir les investissements des PME à l’étranger;• En matière de garantie de paiement, l’assurance-crédit couvre les PME contre les risques de l’exportation.

Les aides régionales françaisesA la panoplie des aides nationales peuvent s’ajouter de nombreuses aides et soutiens spécifiques à chacune des régions françaises. Pour obtenir des renseignements sur ces aides, contacter votre Conseil régional ou votre Direction régionale du commerce extérieur qui vous orientera vers les bons interlocuteurs : www.missioneco.org/drce/A titre d’exemple, une PME francilienne qui souhaiterait approcher le marché chinois peut bénéficier des aides suivantes en complément des aides nationales :• une aide AREX Conseil pour la réalisation d’un plan de stratégie à l’export, d’une d’étude de marché ou d’une recherche de partenaires en Europe;• une aide AREX Emploi pour le recrutement d’un cadre export;• une aide AREX Salon pour la participation individuelle à un salon à l’étranger ou à un salon francilien (Midest Le Bourget, Eurosatory, Pollutec);• une aide Arimex, destinée aux entreprises qui souhaitent s’implanter sur des marchés à fort potentiel,

Aides et dispositifs d’accompagnement

Les entreprises françaises peuvent disposer selon leur taille, leur localisation en France et leur secteur d’activités de toute une gamme d’aides et de dispositifs d’accompagnement dans leurs démarches de prospection ou d’implantation en Chine.

situés hors Espace Economique Européen (EEE), en y développant une présence commerciale permanente, porteuse d’exportations supplémentaires de biens et services d’origine française. Ce projet doit s’inscrire dans une stratégie de développement international à moyen et long terme.

Les PME peuvent aussi bénéficier d’aides en Chine Des financements d’aide publique au développement et en particulier de la Réserve Pays Emergents et du FASEP-Etudes. La Chine est éligible aux deux outils de financement mis en place dans le cadre de la politique d’aide publique française au développement des pays émergents :• la Réserve Pays Emergents (RPE), qui permet de financer des projets, avec des prêts souverains à la Chine.• le FASEP-Etudes, qui permet de financer des études de faisabilité avec des dons pour le bénéficiaire chinois.Les règles multilatérales d’utilisation de ces crédits font qu’ils sont utilisés pour l’essentiel dans le cadre de projets d’infrastructures. Le VIE en ChineLa formule du Volontaire International en Entreprise ou V.I.E permet aux entreprises françaises d’envoyer à l’étranger pendant une durée flexible allant de 6 à 24 mois, des jeunes hommes ou femmes français ou ressortissants de l’Espace Economique Européen, diplômés, ou chercheurs d’emploi, âgés de 18 à 28 ans.Les missions confiées au volontaire peuvent être très

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diverses : études de marché, prospection commerciale, accompagnement d’un contrat ou d’un chantier, animation d’un réseau de distribution, contrôle de gestion, hôtellerie, mission technique... En tant que stagiaire du gouvernement français, mis à disposition de l’entreprise, le V.I.E est sous la protection de l’Ambassade française dans le pays de la mission et n’a pas de lien contractuel avec l’entreprise bénéficiant de ses services.

Les aides sectorielles Dans un cadre à la fois régional et sectoriel, les autorités ont défini des secteurs d’activités prioritaires sous forme de programmes d’actions régionales pour le développement à l’international (PARDI).Dans le prolongement des Chartes Nationales et Régionales de l’Exportation créées en 1985, ont été lancés le 22 février 2000, par Monsieur François Huwart, Secrétaire d’Etat au Commerce Extérieur, les Ateliers Techniques Régionaux du Commerce Extérieur (ATR-CE). Il leur est assigné un double objectif : identifier dans un premier temps des priorités sectorielles et établir dans un second temps par secteur, des PARDI. Chaque secteur prioritaire fait l’objet d’un programme spécifique. Cet exercice vise à la fois à rapprocher l’offre de la demande mondiale, à renforcer les secteurs clés en région, et à mieux structurer le commerce extérieur autour de ces secteurs. Tout cela en tenant compte des compétences antérieurement développées par les opérateurs locaux, et relatives à certains marchés extérieurs. L’enjeu de cette dynamique consiste à améliorer la coordination de la politique régionale du commerce extérieur, dans le cadre de la Conférence Régionale de l’Exportation (COREX). Elle est destinée aux petites et moyennes entreprises régionales d’envergure mondiale (EREM) et à celles qui ont peu ou pas d’expérience à l’international (primo-exportateurs).A ces aides peuvent s’ajouter de nombreux dispositifs spécifiques à une profession ou un secteur en difficulté qui sont souvent très bien connus de nos entreprises dans le cadre de leur relation quotidienne avec leur organisation professionnelle.Enfin, pour compléter ce large panorama des aides et dispositifs de soutien, il convient de ne pas oublier les programmes européens particulièrement actifs sur la Chine et qui offrent des possibilités de promotion aux entreprises européennes via des manifestations collectives de partenariat comme le prochain Europartenariat organisé fin novembre 2006 à Chengdu dans le Sichuan et qui va réunir plus de 600 entreprises européennes et chinoises. Pour tout renseignement sur les programmes européens, consulter le site de la Cellule entreprises et coopération de la Représentation permanente de la France auprès de l’Union européenne :

www.rpfrance.org/cec/homecec.htm et le site de la délégation de la Commission européenne en Chine : www.delchn.cec.eu.int/en/index.htm

Les mesures nouvelles SIDEX - Soutien Individualisé aux Démarches à l’Export pour les PME / TPE - est une aide spécifiquement destinée aux PME et TPE françaises. Souple et très simple d’accès, elle leur permet de finaliser un projet de développement international clairement identifié.• Le contrat emploi export Institué le 18 janvier 2005 par la loi de cohésion sociale, le contrat emploi export vise à faciliter le recrutement des salariés qualifiés dans le domaine du commerce international au bénéfice essentiellement des PME. • Le crédit d’impôt exportUn crédit d’impôt export a été voté dans la loi de finances de 2005 pour les PME (moins de 250 salariés) qui engagent des prospections commerciales en dehors de l’Espace Economique Européen quand elles sont accompagnées d’une création d’emploi dédié à l’export, et ce, quel que soit le statut de cet emploi (y compris un VIE).

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Contacts utilesMinistère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie

www.minefi.gouv.fr

139, rue de Bercy

75572 PARIS Cedex 12

Tél. : 01 40 04 04 04

Ministère délégué au Commerce Extérieur

www.commerce-exterieur.gouv.fr

Secrétatariat d’Etat des PME, du Commerce, de l’Artisanat et des

Professions Libérales

www.pme.gouv.fr

Chambre de Commerce et d’Industrie Française en Chine

www.ccifc.org

CCIFC Pékin

6/F, Area B, Novotel Xinqiao Beijing

2, Dongjiaominxiang Street

Dongcheng District

Beijing, 100004

Tél. : +86 (10) 6512 1740

Fax : +86 (10) 6512 1496

CCIFC Shanghai

Mayfair Tower,

83 Fu Min Road, 2e floor,

200040 Shanghai

Tél. : +86 (0) 21 6132 7100

Fax : +86 (0) 21 6132 7101

CCIFC Canton

2nd Floor,

64 Shamian Dajie

Guangzhou 510130

Tél. : +86 (0) 20 8121 6818

Fax : +86 (0) 20 8121 6228

Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris

www.ccip75.ccip.fr

2, place de la Bourse

75002 PARIS

Tél. : 01 53 04 60 00

Fax : 01 53 40 46 08

Missions économiques

www.missioneco.org

Mission Economique de Pékin

Pacific Century Place

Unit 1015, Tower A

2a Gongti Beilu

Beijing 100027

Tél. : +86 (10) 6539 1300

Fax : +86 (10) 6539 1301

Mission Economique de Shanghai

21/F Haitong Securities Building

689, Guangdong Lu

Shanghai, 200001

Tél. : +86 (21) 6341 0033

Fax. : +86 (21) 5306 3637

Mission Economique de Canton

Room 803, Main Tower

Guangdong International Hotel

339, Huanshi Dong Road

Guangzhou, 510098

Tél. : +86 (20) 8332 1955

Fax : +86 (20) 8332 1961

Comité France-Chine en France

www.comitefrancechine.com

En France

55, avenue Bosquet

75330 Paris cedex 07

Tél. : 01 53 59 16 54

Fax : 01 45 55 03 29

En Chine

Bureau de Shenyang

Tél. : +86 138 822 737 50

UBIFRANCE

www.ubifrance.fr

France

10, avenue d’Iena,

75783 Paris Cedex 16

Tél. : 01 40 73 30 00

Fax : 01 40 73 39 79

Bureau de Presse Technique d’Ubifrance (Chine)

6/F, Area B, Novotel Xinqiao Beijing

2, Dongjiaominxiang Street

Dongcheng District

Beijing, 100004

Tél. : +86 (10) 6512 1740

Fax : +86 (10) 6512 1496

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Agence Française de Développement

www.afd.fr

France

5, rue Roland Barthes

75598 Paris Cedex 12

Tél. : 01 53 44 31 31

Fax : 01 44 87 99 39

Chine

7th Floor, Block C, East Lake Villas

35, Dongzhimenwai Avenue

Dongcheng District

Beijing 100027

Tél. : +86 (10) 8451 1200

Fax : +86 (10) 8451 1300

Partenariat France

www.partenariat-france.org

139, rue de Bercy

Télédoc 223

75572 PARIS Cedex 12

Tél. : 01 44 87 18 99

Fax : 01 53 18 96 60

COFACE

www.coface.fr (France)

www.coface.com.cn (Chine)

France

12 cours Michelet, La Défense 10

92065 Paris La Défense Cedex

Tél. : 01 49 02 20 00

Fax : 0 1 49 02 27 41

COFACE Shanghai Information Services Co.Ltd

Suite 2104-05 Citic Square

1168 West Nanjing Road

200041 Shanghai

Tél. : +86 21 6288 0008

Fax : +86 21 6288 0009

COFACE Crédit Insurance Company (Beijing representative

office)

Room 2925, Tower 1 China World Trade Center 1 Jianguomenwai

Avenue

100004 Beijing

Tél. : +86 (10) 6505 7092

Fax : +86 10 6505 7893

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Angle

Droit

Changement Climatique

Par Sophie Hagege et Françoise Labrousse, Avocats, Cabinet Jones Day

Selon l’avis général, la Confé-rence des Nations Unies sur le Changement Climatique1,

qui s’est achevée à Montréal le 10 décembre 2005, a été un succès. Celle-ci a fi nalement abouti à l’enga-gement des Etats-Unis de poursui-vre les négociations sur le change-ment climatique et à un accord sur l’extension du Protocole de Kyoto après 2012, à la fi n de la première période d’engagement débutant en 2008. Le renforcement des Mé-canismes de Projet du Protocole

Kyoto : une opportunité pour les entreprises françaises et chinoises

La menace pesant sur l’environnement, et en particulier le changement climatique est source d’inquiétude pour l’opinion publique. Les mécanismes de projet du Protocole de Kyoto, qui met-tent en place une responsabilité sociale de l’entreprise, lui donne désormais les moyens de con-tribuer à la protection de l’environnement. Tour d’horizon de l’actualité dans ce domaine.

de la lutte contre le changement cli-matique tout en permettant aux pays en développement de bénéfi cier d’une aide technique ou d’investis-sements. Le Protocole de Kyoto, adopté en 1997 et entré en vigueur le 16 février 2005, a fi xé des objectifs chiffrés ju-ridiquement contraignants de réduc-tion des émissions de GES aux pays industrialisés qui l’ont ratifi é, afi n d’aboutir à une réduction globale de 5,2% d’ici 2012 par rapport aux ni-veaux de 1990. Les pays de l’Union

de Kyoto est également considéré comme l’une des principales réussi-tes de cette Conférence. Ces méca-nismes offrent aux pays industriali-sés, la possibilité de compenser une partie de leurs émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) en investissant dans des dispositifs visant à rédui-re les émissions de GES dans des pays en voie de développement. Ils doivent ainsi permettre aux pays sur lesquels pèsent des obligations con-traignantes au titre du Protocole de Kyoto de limiter le coût économique

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Angle Droit

Européenne se sont engagés à remplir conjointement un objectif global de réduction de 8 % de l’en-semble de leurs émissions. Chacun des Etats Membres s’est vu fixer un objectif précis de réduction de ses émissions de GES en fonction de sa situation particulière.

L’investissement des entreprises françaises à l’étrangerLa France, émettant peu de gaz à effet de serre, notamment en raison d’un large recours aux énergies nu-cléaires et hydrauliques, s’est vue assigner un simple objectif de sta-bilisation de ses émissions. Pour atteindre cet objectif, elle s’est do-tée, par Ordonnance du 15 avril 2004, d’un système d’échange de quotas d’émission de gaz à effet de serre (articles L. 229-1 et sui-vants du Code de l’environnement). La loi n°2005-1319 du 26 octobre 2005 portant diverses dispositions d’adaptation au droit communautai-re de l’environnement a transposé la directive 2004/101/CE, dite “Linking Directive” du 27 octobre 2004 offrant désormais aux entreprises françai-ses la possibilité d’avoir recours aux Mécanismes de Projet du Protocole de Kyoto. Ainsi, les nouveaux arti-cles L. 229-20 et suivants du Code de l’environnement permettent aux entreprises assujetties de s’acquit-ter d’une partie de leurs obligations de restitution d’un nombre de quo-tas égal à leurs émissions de GES, en investissant dans des projets à l’étranger entraînants une réduction des GES à l’étranger. Grâce à ces projets, les investisseurs pourront être “crédités” d’un certain montant de tonnes d’équivalent CO2 cor-respondant aux émissions évitées. Deux possibilités sont offertes aux entreprises :- la mise en œuvre conjointe (MOC) qui permet à des entreprises de pays industrialisés de financer des projets de réduction d’émissions de GES dans d’autres pays industrialisés ayant ratifié le Protocole de Kyoto,

en contrepartie de l’attribution de crédits d’émission dénommés Unités de Réduction des Emissions (URE). Les URE ne pourront être utilisées sur le marché d’échange de quotas d’émission qu’à compter de 2008.- le mécanisme de développement propre (MDP) qui permet à des en-treprises des pays industrialisés de financer des projets de réduction des émissions de CO2 dans les pays en développement (Inde, Chili, Brésil, etc.) n’ayant pas d’objectifs de ré-duction de leurs émissions de gaz à effet de serre en vertu du Protocole de Kyoto. En contrepartie, l’investis-seur recevra des crédits d’émissions certifiés, dénommés unités de ré-ductions certifiées (URCE ou CERs) utilisables pour son compte ou cessi-bles sur un marché. Ces unités peu-vent être utilisées dès maintenant sur le système européen d’échange de quotas d’émission. Il est à noter que le 20 octobre dernier, le comité exécutif du Mécanisme pour un Dé-veloppement Propre a émis les pre-miers crédits d’émissions certifiés correspondant à deux projets hydro-électriques dans le Honduras. Une fois les crédits obtenus dans le contexte de ces projets, les entre-prises ou investisseurs pourront soit les utiliser pour remplir une partie de leurs obligations en France de réduction des émissions de GES, soit les conserver pour un usage ul-térieur, soit les céder sur le système d’échange européen (dès mainte-nant) ou, à compter de 2008, sur le système d’échange internatio-nal (Emission Trading Scheme, ou ETS).

La Chine, premier acteur anti-pollutionDe son côté, la Chine, qui a ap-prouvé le Protocole de Kyoto le 30 août 2002, accueille la réalisation de projets MDP permettant une réduc-tion d’émissions de GES, dans le contexte d’accords de coopération conclus avec certains pays euro-péens. La Chine et la France ont

signé un accord de coopération le 9 octobre 2004, visant à favoriser le développement de tels projets. La Chine accueille d’ores et déjà trois projets MDP (enregistrés par le Con-seil Exécutif du MDP), et trois autres projets sont en cours de validation. En outre, elle est l’un des acteurs les plus importants dans la mise en œuvre de tels projets : plus de 70% du volume des crédits générés pro-viennent de projets MDP de réduc-tion des émissions de HFC-23 situés en Chine (source : Rapport Carbon 2006, Point Carbon).Les mesures adoptées lors de la Conférence de Montréal devraient ainsi favoriser le recours aux Méca-nismes de Projet et plus particuliè-rement au MDP. Les méthodes de mise en œuvre de ce type de pro-jets ont été précisées et simplifiées. Les modalités de fonctionnement du Conseil Exécutif chargé du suivi des MDP ont été définies, et les pays dé-veloppés se sont engagés à financer le fonctionnement du Conseil Exécu-tif du MDP avec plus de 13 millions de dollars américains pour les an-nées 2006-2007. L’ensemble de ces mesures devraient renforcer le vif in-térêt que les Mécanismes de Projet ont suscité, de la part des industriels tout d’abord, qui achètent des crédits d’émission pour leur propre compte ou qui investissent dans les pays en développement pour générer des crédits qu’ils utilisent ou revendent sur les marchés, et de la part des organismes financiers également, qui prévoient une forte demande de crédits dans les années à venir. Les projets MDP se développent rapide-ment et il y aurait actuellement près de 700 projets en instance d’enre-gistrement auprès des autorités au niveau local. La France et la Chine devraient confirmer leur intérêt pour ces projets.

1 Il s’agissait de la 11ème Conférence des Parties (COP 11) à la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), et de la première Réunion des Parties au Protocole de Kyoto depuis l’entrée en vigueur de ce dernier en février 2005 (COPMOP1).

Connexions

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Histoire

Le cinéma chinois maoïste (1949 – 1966) Par Antoine Richard, doctorant à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales de Paris et Secrétaire Général de l’antenne en Sciences Humaines et Sociales de Pékin.

L’objectif politique propagan-diste du cinéma est déjà en gestation à Shanghai dès

les années 1930. L’intérêt du Parti Communiste Chinois (PCC) pour le cinéma n’est pas né de la Libération de 1949, mais de l’histoire. Il est vrai que dans les étapes antérieures du mouvement révolutionnaire, comme au cours de la période du 4 mai, les révolutionnaires ne se souciaient guère du cinéma. Ils lui préféraient, à l’instar de Chen Duxiu1, les arts po-pulaires comme le théâtre et l’opéra. Chen Duxiu a en effet très tôt déve-

loppé une vision instrumentale de la culture populaire2 , dans le cadre de sa réflexion pour lutter contre la dy-nastie mandchoue des Qing3. Ce der-nier théorise dès 1902, la nécessité de moderniser le théâtre traditionnel afin de l’utiliser pour éduquer le peu-ple, qui pourra alors se soulever con-tre la dynastie. Autrement dit, pour Chen Duxiu, les cultures populaires peuvent permettre la mobilisation po-pulaire. C’est cette volonté de mobili-sation populaire qui sera développée pendant la période du 4 mai. Les arts populaires sont historiquement liés

au mouvement révolutionnaire com-me médias de propagande, et donc, également au PCC, partie intégrante du mouvement.

Du contrôle à la production ciné-matographique Cette réalité ne doit pas pour autant faire oublier l’existence d’un « entrisme » communiste dans le monde cinématographique au cours des années 1930 et 1940. Ces an-nées vont marquer le cinéma, tout autant que l’imposition du modè-le soviétique d’organisation. Dès 1932, sous la direction de Xia Yan4 – le futur directeur du bureau du ci-néma – se forme à Shanghai une cellule clandestine du parti desti-née à pénétrer le milieu cinémato-graphique5. L’existence de cette cel-lule perdure et semble s’intensifier jusqu’à l’occupation japonaise de 1941. Il y a alors coexistence entre un contrôle direct exercé sur le milieu cinématographique dans son entier par le régime du Guomindang et un contrôle, que l’on pourrait qualifier de souterrain, exercé sur les artistes par la cellule du PCC. Or, la situation se complique avec la guerre sino-ja-ponaise puisque le milieu cinémato-graphique semble s’unifier devant la présence de l’occupant. Il semble s’unifier seulement, car P. Fu, dans son étude sur le cinéma

L’attention que porte le pouvoir communiste dès 1949 au cinéma, et son essor industriel fantastique lors du mouvement du Grand Bond en Avant (1958-1960) pourraient laisser entendre qu’un lien particulier unit le cinéma et le pouvoir politique. Mais qu’en est-il vraiment ? Existe-t-il une spécificité du champ cinématographique dans son investissement par le pouvoir communiste, notamment d’un point de vue strictement propagandiste ?

« Histoire de Liubao », de Wang ping - 1957

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1 Chen Duxiu, lettré et intellectuel Chinois (1879-1942) est l’un des fondateurs du Parti Communiste Chinois.2 La culture populaire doit ici s’entendre comme la culture traditionnelle des Chinois – au sens ethnique du terme - , en opposition avec la culture de la dynastie Mandchoue.3 La dynastie Qing (1644-1911) est la dernière dynastie chinoise, d’origine mandchoue.4 Xia Yan, (1900-1995) dramaturge.5 Zhang Yingjin and Xiao Zhiwei, Encyclopedia of Chinese Film, Routledge, 1998, notamment l’introduction historique, page 3 à 30.6 Concernant le cinéma dans la base de Yan’an, cf., P. Clark, Chinese Cinema: Culture and Politics, op. cit., chap. II.7 Localité de l’extrême nord-est de la province du Heilongjiang, proche de la frontière russe.8 Ce comité est cité par P. Clark, page 34-35.9 Tel que Lao She, Ding Ling, Cao Yu ou encore Deng Tuo [ bien que cela ne soit pas cité dans la biographie que lui consacre T. Cheek.]. Il faut aussi noter la présence de Jiang Qing au vingt-neuvième rang de ce comité.10 Soit plus de trente-trois studios, dont la plupart ne fonctionneront qu’entre 1958 et 1960.11 On passerait donc de 100 équipes en 1949 pour culminer à 14 565 en 1960. Ce chiffre se stabilise autour de 10 000 au cours des années 1960 lorsque les chiffres nous sont connus.12 P. Clark, Chinese Cinema, op. cit., page 60 à 62

shanghaien sous l’occupation japo-naise, « Resistance in Collabora-tion : Chinese Cinema in Occupied Shanghai, 1941-1945 », note que justement toute la difficulté de cette période historique, dans ce champ précis, réside dans l’existence d’une collusion entre résistance et colla-boration8. La question sur le rôle de chacun au cours de cette occupation se pose alors, et principalement la question du rôle des militants com-munistes car, dans le même temps, dans la base communiste de Yan’an, de nombreux réalisateurs viennent grossir les rangs de la propagande du régime maoïste en gestation6. Yan’an est donc bien le berceau du cinéma maoïste, et ce malgré son audience essentiellement paysanne qui con-traste avec les temps shanghaiens.Cette naissance rurale du cinéma maoïste est un paradoxe fonda-mental. Les réalisateurs sont tout d’abord incorporés, avec l’arrivée de la première caméra à l’automne 1938, dans « le département de po-litique générale de la Huitième armée de route ». Leur affectation lie ainsi historiquement le cinéma et la pro-pagande. Puis, ils suivent l’avancée de la conquête communiste dans le nord-est, et dans Changchun, la capi-tale de la colonie Japonaise de Man-chukuo, ils prennent possession de la « Manchukuo Film Compagny », le studio japonais. Les communistes n’ayant pas encore pacifié la colonie, choisissent de déplacer le studio à Xingshan7. Le 1er octobre 1946, la production des premiers films maoïstes peut alors commencer. Cette organisation embryonnaire se déplace finalement dans la ville de Shanghai libérée, et en s’appuyant sur la première cel-lule clandestine toujours en activité, forme dès avril 1949 le « bureau ad-ministratif central du cinéma » (zhong yang dianying guanli ju), ancêtre du bureau du cinéma.Grâce à ce léger rappel historique, nous voyons que le champ cinématographique est historiquement lié au pouvoir com-

muniste qui lui impose et une visée propagandiste et un objectif politique. Il est dès lors naturel que cette spéci-ficité s’incarne en une structure, elle même née de l’URSS: « le bureau du cinéma ».

« Le bureau du cinéma » : structuration d’une idée politiqueLe bureau de cinéma, gère toute la production cinématographique de-puis la complète nationalisation des bureaux indépendants en 1953. Aux côtés de cette structure, se trouve un « comité de direction des films » (dianying zhidao weiyuanhui)8

qui est chargé, semble-t-il, de l’aspect idéologique et artistique des films. Ce comité est composé de trente-deux membres, qui sont pour la plupart, à sa création en 1950, des figures célèbres du monde intellectuel de la période du 4 mai9. Il est difficile de savoir si ce comité de l’industrie ci-nématographique était indépendant ou s’il était rattaché au bureau du cinéma, donc du département de la propagande. C’est également le cas pour le « bureau de la censure » [dia-nying juben chuangzuo suo], sous la responsabilité du comité susnommé. Ce bureau, comme son nom l’indique porte la responsabilité de la relecture des scripts, et seul son accord per-met d’engager la production. Sous leur direction conjointe se trou-vent les studios de production. Le maillage territorial de ces studios s’effectue dans la mouvance du lan-cement du Grand Bond en 1958. Chaque province, chaque région autonome, ainsi que l’APL sont dès lors dotés de leurs propres studios de production10. Ce redéploiement terri-torial est incontestablement le reflet d’une volonté politique de dévelop-per l’audience du cinéma, puisqu’il s’accompagne dans le même temps d’une augmentation du nombre des équipes de projection itinérantes11. Le nombre sans cesse croissant de ces équipes de projection permet concomitamment une très nette aug-mentation de l’audience, du moins

pour les années dont les chiffres sont connus. Des moyennes dressées par P. Clark12, selon les chiffres four-nis par le Quotidien du Peuple (ren-min ribao), sont éclairantes quant au changement d’audience. Il note qu’en 1957, un paysan chinois lambda voit, en moyenne, un film et demi par an. Une moyenne qui passe pour l’année 1962 à trois films par année. Il est certain que tous ces chiffres officiels doivent être pris avec précaution car aucune autre source ne les infirment ou ne les confirment. Pourtant, nous ne pouvons les passer sous silence car, ils sont importants en tant que révélateur d’une tendance générale, qui démontre très clairement que le cinéma est devenu un média de masse.Ainsi, porté par une organisation structurée, et soutenu par un objectif politique précis, le cinéma, média de masse, peut accomplir son travail de propagande. Bien que de trop nom-breuses zones d’ombres persistent, le cinéma maoïste possède tous les moyens pour accomplir son objectif. Et ce propos est repris tel quel par le discours politique officiel dans le Quotidien du Peuple [renmin ribao] en date du 11 septembre 1951: « Les films sont l’une des meilleu-res armes de propagande dans l’art et la littérature. Alors, sa fonc-tion propagandiste est d’éduquer le plus grand nombre possible de nos masses. ».

Histoire

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La Chine à la

loupe

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Appelée la « Shanghai du Nord » et fondée en 1858 comme concession étran-

gère sur le Golfe de Bohai, juste au sud de Pékin, Tianjin a été ouverte au commerce et aux influences ex-térieures au 19ème siècle. Son pres-tige passé se manifeste encore par les monuments de style européen disséminés dans la ville.

Tianjin est le centre industriel de la Chine du Nord, et est, depuis 1949, un foyer de développement écono-mique. Elle est encore aujourd’hui un port important pour le commerce intérieur et extérieur. Elle demeure à la fois une zone d’exploitation des technologies de pointe, une zone d’exploitation économique et tech-nologique de haut niveau. Ces sta-

tuts lui confèrent le droit d’offrir des avantages particuliers aux investis-seurs étrangers. Les infrastructures vont de pair et les entreprises étran-gères qui ont investi à Tianjin sont nombreuses. La municipalité est aussi un centre commercial et finan-cier. La troisième bourse de Chine, après Shanghai et Shenzhen, pour-rait y être installée.

Tianjin, la Shanghai du NordPar Sabrina Haguenier

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La Chine à la loupe

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Population

Superficie et Densité

Climat

Géographie humaine et physique

Ressources naturelles

Statut politique

Données économiques

Commerce extérieur

Relations extérieures

Relations avec la France

- minerais dont métaux ferreux (manganèse, or, tungstène, cuivre, plomb, zinc) et non ferreux (marbre, chaux, calcaire) - hydrocarbures (pétrole, gaz naturel, charbon…)- réserves géothermiques très importantes- forte production de sel marin

mi-continental et mi-océaniquetempérature moyenne annuelle : 14 ºC précipitations moyennes annuelles 558 à 679 mm

PIB : 244,76 Mds RMB et 26 532 RMB par an par personne. 3ème ville la plus riche de Chine après PékinLe PIB se décompose comme suit :secteur primaire : 3,6%secteur secondaire : 51%secteur tertiaire : 45,5%

- 30 Mds USD- relations commerciales avec plus de 170 pays- principaux produits exportés : textile, produits issus de l'industrie mécanique et électronique

exportations : 13,84 Mds USD importations : 16,18 Mds USD

Exportations Importations

Investissementsdirects

étrangers

Entreprises àcapitauxétrangers

Visiteurs

36 implantations dont : Gemplus, Beaufour Ipsen, Veolia, Union des entreprises françaises, Alstom, BNP Paribas, Décathlon, Lafarge, Nexans, Schneider, Sodexho

1,53 Mds USD

9 792

489 000 dont 456 100 étrangers

- municipalité ayant le statut de province- 13 districts

9,26 millions d’habitants fin 20034,1 millions d’actifs, soit 41% de la population (2,45 millions en milieu urbain, 1,73 millions en milieu rural)

11 300 km²; 819 hab. / km²

Connexions

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Tianjin n’a pas bénéficié de la même autonomie administrative que Pékin, ni du même soutien à l’investissement que Shanghai. Mais depuis cinq ans, il y a un effet de rattrapage. La ville connaît aujourd’hui l’un des plus forts taux de croissance en Chine. Et elle est située au cœur du groupement régional du Golfe du Bohai, qui réunit les riches provinces du Shandong, du Hubei et du Liaoning. Tianjin est désormais la « Shanghai du Nord ». Vous y trouvez l’équivalent du Bund avec la Jiefang Road, appelée la « rue des financiers ». Par ailleurs, ce retard à rattraper confère à Tianjin certains avantages.

C : Quels sont aujourd’hui juste-ment les avantages à venir y ins-taller son entreprise ?E.B. : D’abord les coûts de fonction-nement comme le terrain et l’électri-cité sont inférieurs à Pékin et à Shan-ghai. De même, les coûts salariaux y sont un peu moins élevés. Dans sa dernière étude, le cabinet Mer-cer donnait un indice des salaires de 100 à Pékin, 104 à Shanghai et 88 à Tianjin. En plus, grâce aux grandes universités présentes dans la région, comme celle de Nankai, le personnel local est très bien formé. Par ailleurs, la zone économique et technique de Tianjin, la TEDA, va s’agrandir pour devenir la zone de développement de Binhai. Elle conférera des avan-tages fiscaux et fonciers compara-bles à ceux de la zone de Shenzhen. Dernier élément déterminant : Tianjin offre un accès direct vers l’extérieur de la Chine par le biais du quatrième port du pays.

Eric Bouteiller

La Chine à la loupe

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Tianjin pour son port

Longtemps à la traîne de Pékin, la grande ville portuaire de Tianjin vit une seconde jeunesse depuis cinq ans. Trois questions à Eric Bouteiller, Directeur Général Chine des Laboratoires pharmaceutiques Ipsen et représentant de la CCIFC à Tianjin.

Connexions : Pourquoi Ipsen a-t-il fait le choix de s’implanter à Tianjin ?Eric Bouteiller : En 1992, Ipsen a été l’un des premiers laboratoires étrangers à ouvrir un bureau de re-présentation en Chine. Tianjin fai-sait alors partie des quelques ports chinois ouverts aux importations de produits pharmaceutiques. Les auto-rités souhaitaient notre présence. En 1997, nous avons ensuite créé une joint-venture avec le groupe chinois Tianjin Pharmaceutical, en gardant 96 % de la société. Ce partenariat a toujours été de grande qualité.

C : La ville de Tianjin s’est long-temps trouvée « coincée » entre Pékin et Shanghai. Est-ce toujours vrai ?E.B. : C’était encore vrai il y a quel-ques années. Durant les deux derniè-res décennies du boom économique,

Propos recueillis par Joris Zylberman

La TEDA pourson accueil

Lafarge Aluminate a choisi de

s’implanter dans la zone de la

TEDA en 2001, en raison de la

position géographique centrale de

cette zone, et de sa proximité avec

le port de XinGang qui facilite les

exportations en Asie. Mais au-delà

de ces aspects assez visibles, la

TEDA dispose d’une administra-

tion locale bien plus accueillante

que celles des autres villes côtiè-

res. Son organisation est conçue

pour rendre le carcan administratif

moins lourd. Les infrastructures,

l’électricité, et le transport, sont

assez fiables pour l’industrie de

process. Néanmoins, la TEDA a

plus l’habitude d’accueillir des en-

treprises de grande taille. Les uni-

versités de Tianjin sont proches,

ce qui permet d’avoir un person-

nel local très bien formé. Attention

cependant aux coûts. La présence

d’entreprises américaines, spécia-

lisées dans le pétrole, a un effet

inflationniste sur les salaires mais

aussi sur l’immobilier.

Depuis deux ans, la TEDA est de-

venue une vraie ville agréable à

vivre pour les 1000 familles d’ex-

patriés. L’Ecole Internationale a

une bonne réputation. Un hôpital

spécialisé dans les interventions

cardiaques vient même d’ouvrir et

reçoit des clients d’Inde et d’Aus-

tralie.

Installée dans la zone éco-nomique de la TEDA à 45 km de Tianjin, Lafarge Aluminate fabrique des ciments spéciaux pour le marché local et l’exporta-tion.

Peter Anderson, Directeur Général de Lafarge Aluminate

1 Tianjin Economic and Technological Development Zone

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Olivier Sam, Directeur Général Adjoint de Defi en Chine : « Tianjin n’était pas un choix stratégique. »

La Chine à la loupe

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Quitter Tianjin : l’expérience de DefiLa PME vend en Chine des enseignes et des espaces publicitaires. Au bout de 2 ans, elle a décidé de s’installer à Pékin. Les explications d’Olivier Sam, Directeur général adjoint des opérations dans le pays.

Connexions : Pour quelles raisons avez-vous d’abord choisi de vous implanter à Tianjin ?Olivier Sam : C’est le fruit du hasard, ou presque. Tianjin n’était pas un choix stratégique. Nous aurions pu nous installer à Pékin, où un contrat était déjà signé. Mais sur les conseils de Jean-Marie Cambaceres, direc-teur de l’association France-Asie, nous avons contacté le China Econo-mic Cooperation Center (CECC), qui nous a trouvé un partenaire à Tianjin en 1996. Nous avions besoin d’un partenaire fiable, car nous ne pou-vions détenir que 49 % des capitaux. En prenant 2 %, la CECC nous a per-mis d’être en situation de parité avec l’entreprise chinoise. Autre avantage : nous avons immatriculé la société à la TEDA (Tianjin Economic and Techno-

logical Development Zone), qui nous offrait deux années de bénéfices non imposables, puis trois autres années imposables à 50 % seulement.

C : Quelles difficultés avez-vous rencontrées sur place ?O.S. : Pas des difficultés, mais des limites. En Chine, le principe de ter-ritorialité circonscrit l’achat d’espaces publicitaires à la ville pour laquelle vous obtenez une « business licen-ce ». Or, notre valeur ajoutée dépend justement de notre nombre d’empla-cements. En définitive, notre activité est faite pour les grandes capitales, où les espaces sont plus nombreux et plus spectaculaires. C’est pourquoi en 1998 nous avons d’abord créé à Pékin un bureau de représentation, notre siège actuel. Avant d’y déplacer

peu à peu notre fabrication d’ensei-gnes, à partir de 2000. C : Pourquoi avoir aussi déménagé de Tianjin, votre usine de produc-tion d’enseignes ?O.S. : Pour deux raisons. D’abord, il devenait trop coûteux de transporter les marchandises jusqu’à Pékin, où nous produisions une partie des en-seignes. Ensuite, pendant l’épidémie de SRAS en mai 2003, nous avons dû fermer l’usine de Tianjin car l’ac-cès était bloqué pour les véhicules en provenance de Pékin ! Pour ho-norer les commandes, l’atelier a été déménagé en une nuit. Aujourd’hui, à Tianjin, nous n’avons plus qu’une so-ciété de publicités. Encore une fois, les circonstances ont joué un rôle dé-cisif.

Propos recueillis par Joris Zylberman

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entreprises

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安永华明在上海开设面向中国的法国商务中心

Ernst & Young ouvre à Shanghai un Business Center français pour la Chine

Le Business Center constitue une ressource pluridisciplinaire, basée de manière principale à Shanghai, et également active dans les différents autres bureaux de la firme chinoise du réseau Ernst & Young à Pékin, Hong Kong, Guangzhou, Shenzhen, Dalian, Wuhan, Chengdu, Suzhou et Macau.Il a vocation à apporter sur place une solution d’expertise professionnelle, d’intégration de services et d’information technique internationale, mais aussi de proximité culturelle pour les grandes entreprises françaises, qui se développent a l’international, qui investissent et opèrent en Chine et à Hong Kong, et y détachent dirigeants et cadres. En liaison avec son équipe chinoise en France et les desks internationaux de la firme dans le monde, le Business Center comprend des équipes dédiées aux entreprises françaises pour les services d’Audit, de Fiscalité et de Transactions. Ces équipes sont animées par des professionnels français et les équipes chinoises de Ernst & Young.Contact : Jean-Bernard Caumont est le Senior Partner en charge du Business Center.

Le Groupe Legrand en Chine veut «Coller au mieux aux spécificités du marché chinois »

En 2005, le Groupe Legrand s’est associé avec trois entreprises chinoises leaders dans leur domaine : TCL Appareillages (interrupteurs et prises de courant), TCL VDI (composants pour réseaux de câblage informatique) et SHIDEAN (portiers audio et vidéo). Une alliance qui a sensiblement développé la présence de l’entreprise française sur le marché local chinois. Chacune de ces firmes chinoises, a une notoriété et une image de marque que Legrand compte bien respecter et même développer, pour ne pas nuire à leur vitalité. Ces entreprises apportent au Groupe français leur connaissance du marché, leurs réseaux de ventes et de distribution. En échange, Legrand partage avec elles son savoir-faire.Avec des produits importés pour certains segments de marché, et d’autres fabriqués en Chine, Legrand propose aujourd’hui un catalogue complet en matière de tableaux de distribution, interrupteurs et prises de courants, réseaux informatiques, systèmes de câblage, interphones et autres composants d’une installation électrique basse tension, destiné aux bâtiments résidentiels, tertiaires et industriels.Plus de 900 commerciaux communiquent aujourd’hui sur les produits du Groupe Legrand auprès des clients chinois et étrangers installés en Chine. Legrand est aussi physiquement présent, au plus près des chantiers, avec des bureaux et des distributeurs dans plus de cent cinquante villes dans toutes les régions de la Chine (de Shanghai à Kashgar et de Harbin à Kunming).Goulam Kessaria – C.E.O. Legrand Chine

该商务中心成为主要基于上海,并活跃于安永在中国

公司网络其它机构的多元化资源,该网络包括安永在北

京,香港,广州,深圳,大连,武汉,成都,苏州和澳门的中国公

司。

该商务中心致力于提供专业化的,结合服务和国际技

术信息的解决方案,并且针对那些朝国际化发展的,在中国

大陆和香港地区投资运营并派遣高层和管理人员的法国

大公司提供文化融合之道。

协同安永华明在法国的中国团队和在世界的国际小

组,该商务中心拥有多个专为法国公司提供审计,财政和交

易服务的团队。这些团队由法国专业人员和安永华明中

国团队组成。

Jean-Bernard Caumont先生为负责该商务中心的资深

合伙人。

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Flash entreprises

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全力以赴贴近并适应中国市场特性

2005年,我们同三家中国企业联合,它们均为各自行业

内的领先企业:TCL国际电工(断路器、开关插座),TCL智

能楼宇(信息布线网络配件)和视得安科技实业股份公司

(对讲和可视对讲系统)。这种联合使我们在当地市场的覆

盖面得到了明显的扩大。

TCL和视得安有各自的特点、声誉和品牌形象,我们

不想破坏它,愿意尊重它,更想使其得到发展。中国企业带

给我们对中国市场的了解、销售人员和营销网络,而我们

则能与中国企业分享我们在技术、产品质量和市场营销

等方面的经验。

进口产品可以满足部分市场层面的需求,中国本土生

产的产品可以满足其余市场的需求,两者相加,我们能够

为住宅、商用和工业楼宇提供比较完整的系列产品:配电

柜、开关插座、信息网络、综合布线系统、对讲和低压

电气安装所需的其他配件产品。

从上海到喀什,从哈尔滨到昆明,我们的身影遍布中国

各地的150多个省市。现在,我们拥有900多名销售人员,他

们在向中国客户和在中国的外国企业介绍推广罗格朗集

团的产品。罗格朗中国地区总裁:柯萨亚

Schneider Electric en Chine conclut un nouveau partenariat dans le domaine des disjoncteurs à vide de moyenne tension.

Schneider Electric China Investment Ltd., principale filiale de Schneider Electric (Euronext: SCHN) en Chine, et Shaanxi Baoguang Group ont signé un accord portant sur la création d’une joint-venture spécialisée dans la

施耐德电气(中国)在中压真空断路器领域成立新合资公司

【中国北京,2006年2月15日】施耐德电气(Euronext:

SCHN)在中国的主要子公司施耐德电气(中国)投资有限

公司今天和陕西宝光集团签订了一份协议,双方共同出资

成立一个新合资公司,致力于中压真空断路器的生产和销

售。

新合资公司将命名为施耐德(陕西)宝光电器有限公司

(SSBEA)。一旦得到监管部门的批准,公司将在陕西省的

宝鸡市成立。施耐德电气拥有该合资公司70%的股权,陕

西宝光集团持有30%的股权。

施耐德电气亚太地区执行总裁 Russell Stocker (施瑞

修) 评价说:“新合资公司正处于施耐德电气发展战略数

个方面的中心点。它将是公司在中国(中国是世界上最大

的中压电器市场)新的增长动力,同时有助于施耐德电气中

压产品线在建筑和能源市场的增长。”

合资公司将主要关注中国市场,提供新的有成本竞

争力的产品,以满足本地市场的需求;为了扩大市场覆盖

率,还可能在合适的时候同时供应施耐德电气的其他实

体。预计施耐德(陕西)宝光电器有限公司在2006年全年的

年收入将达到2000万欧元。

fabrication et la distribution de disjoncteurs à vide de moyenne tension.Cette nouvelle joint-venture aura pour raison sociale Schneider (Shaanxi) Baoguang Electrical Apparatus Co. Ltd. (SSBEA), et sera basée dans la ville de Baoji (Province de Shaanxi), sous réserve des conditions suspensives d’usage et de l’obtention des approbations des autorités de tutelle. Elle sera détenue à 70% par Schneider Electric et à 30% par Shaanxi Baoguang Group.Russel Stocker, directeur général de la division opérationnelle Asie-Pacifique de Schneider Electric a déclaré : « Ce nouveau partenariat se situe au croisement de plusieurs axes de la stratégie de Schneider Electric. Il constituera un nouveau levier de croissance en Chine (le premier marché mondial pour l’équipement moyenne tension), tout en contribuant à l’élargissement de la gamme moyenne tension de Schneider Electric sur les marchés des bâtiments et de l’énergie ». La joint-venture ciblera prioritairement le marché chinois avec une nouvelle gamme de produits à prix compétitif répondant aux besoins locaux, mais pourra également fournir, le cas échéant, d’autres pays dans lesquels est présent Schneider Electric afin d’élargir la couverture de leur propre marché. SSBEA devrait réaliser un chiffre d’affaires annuel pro-forma d’environ 20 millions d’euros en année pleine.

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Flash entreprises

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L’entreprise Quinette & Gallay a signé un contrat important pour la fourniture des 5 000 fauteuils de l’Opéra de Pékin.Ce marché prestigieux où le fauteuil est appréhendé non seulement sous l’angle fonctionnel mais aussi à travers son esthétique et son confort, a été attribué à l’issue d’un appel d’offres très relevé auquel ont participé tous ses concurrents internationaux. Quinette & Gallay n’en est pas à son coup d’essai en Chine puisque ce contrat sera le deuxième projet réalisé, coup sur coup, en moins d’un an après celui de l’Oriental Art Center à Pudong. L’entreprise démontre ainsi sa capacité à se développer sur un marché connu pour ses exigences accrues en matière de qualité et d’innovation. Ce contrat prestigieux est au coeur de la tradition de l’entreprise qui depuis plus de 60 ans a conçu et installé les fauteuils des plus grandes salles de spectacle du monde. L’Opéra de Pékin vient ainsi s’ajouter à un portefeuille de réalisations exceptionnelles. Pour n’en citer que quelques unes : A Paris, l’Opéra de la Bastille, le théâtre du Châtelet, le théâtre des Champs Elysées, le Palais des Congrès, à Moscou le théâtre du Bolchoi, à Londres le Covent Garden, au Japon l’Opéra de Katsushika et l’Opéra de Tokyo, Le Carnegie Hall aux Etats- Unis ...La force de l’entreprise est de proposer aux plus grands architectes des solutions particulièrement innovantes en terme de design, de confort et de technique. A ce titre le fauteuil de l’Opéra de Pékin, dessiné par l’architecte Paul Andreu fera date en alliant équilibre, légèreté et

Quinette Gallay à l’Opéra de Pékin

confort.Depuis sa création en 1947 l’entreprise cultive sa vocation d’excellence et de noblesse du fauteuil. Elle est installée à Montreuil et fabrique plus de 150 000 fauteuils chaque année. Son chiffre d’affaires avoisine les 30 millions d’euros dont 70% à l’export.Le succès d’aujourd’hui récompense les efforts consentis par l’entreprise depuis près de cinq années. Pour s’implanter durablement en Chine elle s’est associée avec l’entreprise locale Greatwall Furnitures au travers d’une joint venture : Quinette Greatwall. Ce partenariat lui permet de disposer ainsi à coté de ses deux sites de production en France ( Montreuil et Mussidan) d’un deuxième site à l’étranger : Pékin. Cette spécificité explique en partie le succès de l’entreprise.2006 sera pour Quinette Gallay une année exception-nelle. Outre l’opéra de Pékin, l’entreprise fournira également les fauteuils de La Salle Pleyel à Paris, de l’Opéra des Mariinsky à Saint Petersbourg, et de la nouvelle salle du Palais des Congrès de Lyon.Forte de ces succès, et prévoyant une croissance importante de son activité, Quinette Gallay a décidé de moderniser entièrement son site de production de Montreuil et de se doter d’un nouveau siège social.

Contacts :Olivier GUERRE Antoine HOLLARDDirecteur Général Président +33 (0)1 49 88 63 35 +33 (0)1 49 88 63 31

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à Pékin : Ariane MELEDANDRI Tél : 86 ( 010 ) 65121740#28

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L’homme derrière les fleurs de ShanghaiPar Joris Zylberman

Fleuriste de l’Hôtel Pudong Shangri-La, Sébastien Lathuile est le seul Français à tresser des bouquets en Chine. Histoire de l’éclosion d’un d’artiste en terre chinoise.

Tour 2, Sous-sol B 2. Des pots de roses blanches débordent dans le couloir, où circule le

personnel du palace cinq étoiles. En sortant de l’ascenseur, Sébastien Lathuile salue l’un de ses 16 fleu-ristes. Son atelier se résume à une chambre froide et un bureau exigu. Cela suffit pourtant à préparer cha-que jour jusqu’à 6 000 arrangements floraux. « Les parties communes comptent une bonne centaine de vases à changer tous les 2-3 jours. Nous devons fleurir 581 chambres, 10 restaurants, sans compter les grandes salles de réception, dont deux ont une capacité de 1 000 per-sonnes. C’est de la création perma-nente ». A 31 ans, l’enfant d’Albertville mesu-re sa chance. « Mes grands-parents sont agriculteurs de montagne et les fleurs me fascinent depuis l’âge de 6 ans ». Elève de la Piverdière près d’Angers, l’une des meilleures écoles d’art floral en France, Sébas-tien a rapidement trouvé le créneau. « J’ai toujours été impressionné par les artisans français à l’étranger. Ils exportent notre savoir-faire, notre goût de l’apprentissage, autrement

que par les Airbus ou le TGV ! Or, aucun d’eux n’était fleuriste... » En 1998, le jeune Savoyard prend un billet pour Londres. « J’ai travaillé tout de suite 7 jours sur 7 pour des magasins, des restaurants ou des grandes réceptions, comme le ma-riage de Pierce Brosnan ou les soi-rées de la famille royale ».

Une table fleurie pour Bernadette ChiracEt la Chine dans tout ça ? Le déclic vient d’une amie chinoise, étudiante en marketing, dont la mère est fleu-riste à Dalian dans le Shandong. Nous sommes en 2004 et Sébas-tien essaie en vain de monter son entreprise à Londres. La jeune fille lui conseille alors de tenter le coup à Shanghai, « la ville la plus ouverte en terme d’opportunités ». Et tout s’enchaîne à partir du mois de mai. Après un « voyage d’étude » de 15 jours et des contacts encourageants à la Chambre de Commerce et d’In-dustrie Française en Chine (CCIFC) et à la Mission Economique, la déci-sion est prise de quitter l’Angleterre. La première occasion de briller ne tarde pas : en octobre, pour le début

Sébastien Lathuile, fleuriste de l’Hôtel Shangri-La à Shanghai

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de l’année de la France en Chine, Bernadette Chirac déjeune avec des femmes chinoises dans un restau-rant chic de Shanghai. Par l’entre-mise du Savoyard Hervé Gaymard, Sébastien parvient à fleurir le repas. Quelques jours plus tard, la CCIFC se souvient de lui pour son gala an-nuel à l’Hôtel Shangri-La. Sébastien prend date. Toujours en octobre, la « semaine française de Shanghai » l’appelle pour une démonstration d’art floral. La télévision chinoise est sur place. Sébastien a la cote.

« Beaucoup pour les PME ou les grandes entreprises, rien pour les artisans »Mais créer sa boîte en Chine est une autre histoire. « J’ai mis un an pour réussir, et surtout pour trouver un partenaire chinois de confiance comme représentant légal ». Ce partenaire est un ami photographe, qui s’occupe de l’administratif. L’en-treprise naît sous le nom de « Sé-bastien » en septembre 2005. Une autre est enregistrée à Hongkong avec Lathuile comme PDG, « pour

des raisons fiscales et pour avoir une structure bien à moi, comme tous les entrepreneurs ici ». Bou-quet final : le Shangri-La le contacte pour en faire son fleuriste attitré, et lui signe fin octobre un contrat de 3 ans.Sébastien pense maintenant à l’avenir. « J’aimerais monter un studio d’accueil pour les créateurs français. On fait beaucoup pour les PME ou les grandes entreprises, mais rien pour les artisans ». Son leitmotiv : être un « artiste-manager ».

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上海花丛后的男人作者:季伯文

塞巴斯蒂安・拉迪尔,在浦

东香格里拉酒店工作的

插花艺术大师,是唯一一

个在中国编织花束的法国人。一位艺

术家在中国土地上诞生的故事:

位于酒店2座的地下2层,一盆

盆的白玫瑰在走廊里怒放,五星级豪

华酒店的员工穿梭往来。塞巴斯蒂

安・拉迪尔从电梯间里出来,向他的

16位花匠中的一位打着招呼。他的

工房被安排在一个冰冷的房间和一

个狭小的办公室里,然而这对于每天

制作6000套花束来说空间已经足够

了。“酒店的公共部分摆放100多

盆花,两三天换一次。我们还要为

581个房间和10个餐厅摆花,这还不算

那些大型接待厅,其中两个可以接纳

1000人的大厅。这是个不间断的创

作!”

31岁Albertville的后裔有分寸地

说着自己的运气。“我的祖父母是

山里的农民,从6岁起,我就为花草痴

迷。”昂热附近的Piverdière插花学

校是法国最好的插花学校之一,作为

它的学生,塞巴斯蒂安很快找到了突

破口。“在国外的法国手工业者总是

令我感触很深。他们输出我们的技

术,我们的学习兴趣,不单单是通过空

客和高速铁路!但是他们当中没有一

个人是花匠......”

1998年,萨瓦人买了张去伦敦的

票。“我每周七天都在为商店、餐馆

或大型招待会工作,例如皮尔斯・布

鲁斯南的婚礼或皇家晚会。”

为希拉克夫人的餐会摆花

中国又在哪儿呢?一个中国朋友

让他开了窍,这是一个学市场营销的

女大学生,她的母亲在山东做花商。

那还是在2004年,塞巴斯蒂安想在伦

敦成立自己的公司但没成功,女孩就

建议他去上海“就机遇而言最开放的

城市”碰碰运气。从五月份起, 一切

准备工作一步一步开始了。通过15天

的“调研”和与中国法国工商会及

法国使馆经济处令人鼓舞的接触之

后,他决定离开英国。

初试身手的机会及时来到了:十月

份,中国法国文化年开幕,希拉克夫人

在上海的一家雅致的餐厅里和中国女

士们吃饭。在萨瓦人艾尔维・盖玛尔

的斡旋下,塞巴斯蒂安终于的到为餐

会摆花的机会。几天之后,法国工商

会要在香格里拉举行年会,也想到了

他。塞巴斯蒂安确定了见面时间。还

是在十月份,“上海法国周 ”请他去

做插花艺术展示。中国电视台也来

了。塞巴斯蒂安受到了好评。

“为中小企业或大企业做了很多,为

手工业者没做什么”

然而在中国成立自己的公司又

是另一段故事。“为此我准备了一

年,尤其是要找到一位可以信赖的中

国合伙人做法定代表人”。这位合作

伙伴是一位摄影师朋友,负责行政管

理。2005年10月,公司以“塞巴斯蒂

安”为名诞生了。另一家公司也在

香港成立了,由拉笛尔作为总裁,“鉴

于税务原因,也为了有一个适合我的

组织结构,就像这里的所有企业一

样。”最终的花束:香格里拉邀请他

做酒店的插花师,10月底与他签订了

为期3年的合同。

现 在 , 塞 巴 斯 蒂 安 想 到 了 未

来。“我想建立一个工作室来接待法

国的设计师。我们为中小企业或大

企业做了很多,但为手工业者没做什

么。”

他的宗旨:成为一名“艺术家经

理”。

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Emmanuel Chantebout, artiste peintre : « Mon art est conçu comme un espace de temps. Pour le moment, je ne sais pas à quel point la Chinelui est liée. »

La Chine a-t-elle changé votre vie d’artiste ?La Chine m’a fait revenir à la pein-ture que j’avais un peu mise de côté à Paris. Lorsque je suis arrivé à Pékin, je me suis retrouvé analpha-bète. Je ne comprenais ni la langue et les codes culturels. J’avais pour-tant tellement de choses à dire sur ce que je voyais. La peinture était alors mon seul langage pour com-muniquer avec l’autre et pour expri-mer mes émotions. J’ai commencé par peindre des personnages uni-ques, comme on apprend les lettres de l’alphabet, puis j’ai composé des foules sur grands formats, comme des phrases.

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Culture

Emmanuel Chantebout, artiste « périphérique »Par Eugénie Binet

Emmanuel Chantebout, arrive à Pékin en 2003. Un an plus tard, il expose ses toiles et ouvre une galerie à Dashanzi, le faubourg des jeunes artistes de la capitale. Rencontre avec un artiste français en Chine, un homme d’ici et de là-bas, un peintre frontières.

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La Chine a-t-elle aussi changé vo-tre peinture à proprement parler ?Mes techniques ne sont pas différen-tes. J’utilise toujours la peinture et la photographie. Mais, ici, en Chine, les gens me passionnent. Au point de m’affranchir de la culpabilisation du dessin, et travailler principalement à partir de photos de personnes que je prends un peu partout dans le pays.

Vos dernières toiles représentent des foules très rangées et sont marquées par la présence de mili-taires et policiers chinois. Doit-on y voir l’expression d’un message politique?Je ne me sens pas engagé dans un combat. Je crée, donc, par définition, je donne une opinion. Dans « l’Œu-vre ouverte », Umberto Ecco dit que « l’artiste doit offrir une marge d’in-terprétation au public », la mienne est totale. Ce qui m’intéresse, c’est qu’un soldat photographié à Pékin marche dans les pas d’une jeune femme photographiée dans le Yun-

nan. Tous ces personnages existent, mais n’auront que très peu de chan-ces de se rencontrer. Ils se retrou-vent là, sur la toile côte à côte.

Comment vos tableaux ont-ils été accueillis par le public chinois, et est-ce difficile pour un artiste français de trouver sa place sur le marché de l’art contemporain en Chine ?Au début, mes tableaux n’ont pas vraiment plu. Certains ont même trouvé ma vision des Chinois sim-pliste et réductrice, car les person-nages que je peins n’ont pas tou-jours de visage ou d’expression identifiable. Il est très difficile pour un artiste étranger de se faire un nom, une place sur le marché na-tional de l’art contemporain, car les acheteurs chinois sont davantage sensibles aux oeuvres des artistes nationaux. Reste donc le marché in-ternational, dont la principale vitrine est aujourd’hui « le numéro 798 de Dashanzi », ces anciennes fabri-

ques désaffectées de la banlieue nord de Pékin. Il y a plus d’un an, j’y ai installé mon atelier et ma galerie « perif.net » où j’expose mes travaux et ceux d’autres artistes, chinois et occidentaux. Nous recevons jusqu’à 100 visiteurs par jour, des étudiants en arts, mais aussi des acheteurs japonais et coréens. Dashanzi cons-titue même aujourd’hui une étape sur les circuits de deux voyagistes français !

Ne craignez-vous pas de rester un artiste français de la Chine?Mon art est conçu comme un es-pace de temps. Pour le moment, je ne sais pas encore à quel point la Chine lui est liée. Je resterai peut-être marqué à vie par ce pays. Mais aujourd’hui, j’éprouve le besoin de sortir un peu de ses frontières. Je suis d’ailleurs en train de mettre en place un projet d’échange avec une galerie espagnole et une galerie pa-risienne.

« Croisement(s)/jiaoliu » sera dé-sormais un rendez-vous printanier annuel. Prolongement des Années Croisées, le festival réunira artistes chinois et français autour des Arts Visuels et de la Scène. Au program-me : musique, danse, théâtre dans leur expression classique et contem-poraine, mais aussi photographie, peintures et sculptures. D’avril à juin,

plus de cent spectacles et exposi-tions investiront les scènes, musées, galeries, conservatoires, et parcs de dix villes chinoises avant d’être ac-cueillis en France.

Le programme 2006 du festival est disponible sur le site internet de l’Ambassade de France en Chine : [email protected]

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Culture

Croisement(s)/jiaoliu, le rendez-vous des arts 20 avril - 11 juin 2006 -

中法交流艺术节简介(2006年4月20日至6月11日)

中法交流艺术节将成为每年春季

的中法艺术交流活动。作为中法文化

年的延伸,这一交流活动将汇集视觉

艺术及舞台艺术的中法艺术家。活动

包括有音乐、舞蹈、古典及现代戏剧

表演,还有摄影、绘画、雕塑展览。

今年4月至6月,100多场演出及展览将

在中国十大城市的舞台、博物馆、

美术馆、艺术学院及公园上演及展

出,这些演出及展览还将去法国。

可通过法国驻华大使馆的以下邮

箱获取2006年中法交流艺术节的活动

安排: [email protected]

Renseignements sur les prochaines expositions : www.gallery. perif.net

Agenda

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ECONOMIE

La face cachée de la Chine : toute la vérité sur la plus grande jungle économique du mondePar Jean-Marc et Yidir PlantadeBourin, 284 p., 20 €La montée en puissance de la Chine et sa formidable croissance écono-mique s’accompagnent d’un concert de louages souvent sans nuances. Les auteurs veulent lancer une mise en garde à l’adresse des entrepre-neurs en évoquant ce qu’ils ne voient pas car on le leur montre peu : l’en-vers du décor dans les domaines économiques et sociaux. Il ne s’agit pas d’un document à charge ou ac-cablant, car les chinois ne sont ni pi-res ni meilleurs que les autres, com-mentent les auteurs. Simplement, ils nous proposent d’ « enlever les lu-nettes roses » que l’on met souvent pour regarder la Chine réelle, pour la voir apparaître dans toute sa com-plexité, traversée de zones d’ombre, voire sombres .Dans un chapitre spécialement destiné aux hommes d’affaires étrangers « Comment les entreprises se font « plumer » en

Chine », ils mettent en garde contre les pièges qui leur sont tendus , mais n’oublient pas de relever l’absence de précautions élémentaires que les nouveaux venus auraient prises dans tout autre pays que la Chine ou le manque de préparation avant de s’engager dans un environnement si différent. Et de rappeler cette rè-gle d’or : on peut gagner de l’argent en Chine mais aussi en perdre , et en tout état de cause, on ne fait pas vraiment fortune en Chine.

L’Occident rencontre l’Asie Vers un management global Par Daniel Haber et Viviane Yan QinVuibert, 150 p. 15 €L’Asie et l’Occident au XXIe siècle : choc ou rencontre ? Cet ouvrage rédigé par deux ensei-gnants de terrain et deux consul-tants français et chinois, et fondé en bonne partie ( pour Daniel Haber ) sur un cours de management MBA à l’Université Tongji de Shanghai, comprend deux volets. Le premier, macro-économique et géopolitique, part du constat que l’émergence de l’Asie est l’événement fondateur de la mondialisation moderne. Les crises

asiatiques récentes furent avant tout des crises de système, des crises de pouvoir. A la suite de quoi une nou-velle Asie se dessine qui sera celle de la rencontre des cultures et des valeurs y compris au sein ou par le biais des multinationales.La seconde partie, micro-économi-que, analyse les systèmes de va-leurs qui sont au cœur des modes de gestion des entreprises occidentales et asiatiques. Des enquêtes ont été menées, sur la base de nombreux entretiens avec les grands patrons ou des cadres de ces entreprises, sur « les valeurs du management occidental et asiatique ». La syn-thèse de ces données est longue-ment exposée et sont détaillées les modalités de combinaison possibles entre ces deux modes de mana-gement. Le succès et l’efficacité de cette « mixité » fera de la mondialisa-tion une donnée positive et ouvrira le champ des échanges économiques et commerciaux à la rencontre des civilisations plutôt qu’à leur choc, es-pèrent les auteurs.

HISTOIRE

Chine et modernité : chocs, crises et renaissance de la cul-ture chinoise aux temps mo-dernespar Zhang Chi, préface Léon Van-dermerschYoufeng, Paris, 494 p., 25 €L’ouvrage analyse les conséquences de la modernisation forcée imposée

Nouveautés de l’édition française

Lire

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Par Laurent Ballouhey

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à la Chine par ses dirigeants au XXème siècle. L’auteur décrit cette crise subie de la modernité chinoise à travers la psychologie sociale et la conscience des individus, l’évolution d’une littérature déterminée par la politique, l’introduction de la littéra-ture étrangère dans le pays et son influence sur les lettres et la philo-sophie chinoises.

La Chine au XXe sièclePar Alain RouxArmand Colin (réédition), collection Cursus, 248 p. 20 €Au début du XXe siècle, la Chine était encore l’empire du Milieu : mandarins aux idées dépassées, paysans aux outils séculaires, révol-tes nombreuses mais vaines contre la domination étrangère, refus de s’ouvrir au monde. A l’aube du XXIe, elle est une puissance reconnue, en voie de modernisation malgré les déséquilibres régionaux et ses iné-galités sociales croissantes. L’ouvra-ge explique de façon très didactique - car il est destiné aux étudiants - cette transformation spectaculaire en cent ans et aide à mieux la com-prendre.

PHILOSOPHIE

Y a-t-il une philosophie chi-noise ?Un état de la question, sous la direc-tion d’Anne ChengCahiers Extrême-Orient Extrême-Occident, n° 27

Presses Universitaires de Vincennes, 15 € Sur cette question posée et reposée sans cesse depuis plus de 150 ans (le premier à le faire fut Victor Cou-sin en Sorbonne), les cahiers d’Ex-trême-Orient, Extrême-Occident entendent faire l’état de la question dans ce numéro spécial dirigé par Anne Cheng. On lira les riches con-tributions de Joël Thoraval et Zheng Jiadong sur la pensée néo-confu-céenne contemporaine ainsi que l’in-terrogation de Léon Vandermersch « Quid de la philosophie chinoise ? » et la conclusion de Claude Romano « Un étrange oubli » qui n’est autre que le fil rouge de l’oubli de et dans le Zhuangzi. LITTERATUREDes nouvelles de l’autre Par Ji Yun (1724-1805)Edition et traduction du chinois par Jacques DarsGallimard, Folio 4326, 135 p. 2 €Ji Yun, écrivain de la dynastie Qing, a rassemblé de nombreuses anec-dotes rapportées par les voyageurs, marchands et bandits errants, avant de rédiger ces nouvelles avec la Chine ancienne comme toile de fond. Il en décrit les croyances et les superstitions, ayant trait aux démons et aux spectres et toutes autres ma-nifestations de l’au-delà dont on sait les Chinois friands, hier comme aujourd’hui.

Enfants des rues Par Zhang DachunTraduit du chinois(Taiwan) par M.et D. ChouActes sud, 183 p. 19 €Le journal de bord, présenté en une trentaine de courts chapitres, d’un adolescent surnommé Chun-la-grosse-tête (son prénom en chinois : dachun) raconte sa rupture avec l’école et sa famille, ce qui le conduit à fréquenter des groupes de paumés comme lui. L’auteur entend dénoncer une certaine dégénérescence de la vie sociale et politique dans son pays, l’île de Taiwan.

Le chagrin des pauvres Par Li Jinxiang et Shi ShuqingTraduit du chinois et annoté par Françoise NaourBleu de Chine, 89 p. 16 €Trois récits de l’islam chinois, trois vies de paysans hui (Chinois isla-misés) dans la province du Ningxia, où la terre est aride pour ceux qui la cultivent et tentent d’y vivre, ou plu-tôt y survivre. Le travail difficile et in-grat, le mariage que la coutume im-pose très jeune pour les femmes et la mort au bout du chemin,rythment ces trois existences qui s’écoulent lentement, sans attente ni promesse sans amertume ni espérance.

ARCHITECTURE

Les habitations chinoisesPar Shan Deqi, traduit du chinois par Tang JialongChina intercontinental Press, Pékin, 144 p. 25 €L’ouvrage largement illustré pré-sente plusieurs agglomérations re-présentatives du mode de vie et de l’agencement spatial de l’archi-tecture d’habitation en Chine : mai-sons à étages en bois du Guangxi, vieille ville de Lijiang... Ces maisons manifestent l’aspiration à l’harmonie du ciel et de l’homme, une éthique relative à la hiérarchie, à l’observa-tion de la distance homme-femme, au traitement de la parenté, tous élé-ments clés de la culture chinoise tra-ditionnelle qui deviennent matériaux dans l’architecture.

DROIT

Dictionnaire franco-chinois des termes juridiquesEditions du Centre d’études de Pé-kin, 471 p., 40€Ce dictionnaire très spécialisé est destiné aux professionnels du droit franco-chinois. Il propose une tra-duction du français vers le chinois, des termes juridiques en usage en France et plus largement dans le monde latin.

Lire

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Vu de l’esprit Par Laurent Ballouhey

Chine », ce qui ne signifie pas devenir chinois mais parvenir à décoder, à « interpréter » - et non seulement traduire - le langage et la pensée de son interlocuteur. Cette « boîte à outils » qui permet à une intelligence occidentale d’appréhender la culture chinoise, André Chieng affirme l’avoir découverte dans l’œuvre de François Jullien (Le Détour et l’Accès en particulier). Ce dernier dans une postface commente sa méthode et explique pourquoi le « culturel » n’est pas qu’un vernis à rajouter au prosaïsme des affaires, mais constitue au contraire le cœur de cette « pratique de la Chine » qui ne peut dissocier culture et économie, gestion et réflexion. Cette lecture culturelle de la Chine du business s’avèrera-t-elle plus efficace à l’usage qu’une autre démarche ? A ceux qui la mettront en pratique de le dire.

La pratique de la Chine, en compagnie de François JullienPar André CHIENG, postface de François JullienGrasset, 277 p. ,18.50€

Chinois中国人本603 photographies en noir et blanc, ouvrage collectifEditions Philippe Picquier

« La photographie, avec ses capa-cités à rendre compte des chan-gements de la société d’une façon visuelle et authentique, a fourni à l’homme un moyen de saisir le dé-veloppement des civilisations ». Si-gnée Wang Huangsheng, directeur du musée d’Art moderne de Canton, cette introduction au livre « Chinois » illustre parfaitement la volonté de considérer enfin la photographie en Chine comme un art à part en-tière, digne d’être conservé. Edité en 2004 dans sa version française,« Chinois » est en fait un livre-catalogue, contenant en pe-tit format l’ensemble des œu-vres de l’exposition temporaire « Humanisme en Chine », présen-tée à Canton pendant l’hiver 2003. Plus de 600 images, prises par 250 auteurs chinois, y sont réparties

autour de quatre grands thèmes (Vie, Relations, Désirs, Temps). Une exceptionnelle chronique photo-graphique couvrant plus d’un demi- siècle, des débuts de la République Populaire aux années 2000. « Si les médias occidentaux parlent et mon-trent beaucoup la Chine en cette pé-riode de croissance économique et d’ouverture », confie l’éditeur, « il est très exceptionnel d’être informé des transformations de la vie quotidien-ne ». Avec Chinois, le mal est enfin réparé. Ce recueil offre un regard unique, dépouillé sur une Chine or-dinaire et magique, loin de la vision véhiculée dans la presse officielle chinoise et occidentale. Il serait vain ici de tenter de « décrire » quelques-unes de ces images. Chinois est un livre qu’il faut avoir entre les mains, un coup de cœur entier.

Coup de coeurPar Pierre Tiessen

Voici un livre nouveau difficile à classer, entre la gestion et la philosophie, dont il fait le lien appliqué à la Chine. Ce qui en fait un livre inédit et unique.Pour faire face d’abord et dominer ensuite cette ambivalence des occidentaux qui oscillent entre fascination (l’Orient de la sagesse) et diabolisation (le péril jaune) à l’égard de la Chine et cela depuis deux siècles, l’auteur nous conseille de « rouvrir notre pensée ». Seul moyen pour comprendre que les Chinois ont d’autres façons d’agir et de penser que celles pratiquées en occident. Loin de vouloir nous proposer des recettes ni des clés, il entend mettre en lumière à quel point la dimension culturelle est indissociable de la relation commerciale en Chine.La connaissance de la culture de l’autre est donc indispensable pour apprendre à « entrer en

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