Conduite à tenir face à un cas de gale ou à une épidémie de Gale
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Conduite à tenir face à
un cas de gale
ou à
une épidémie de Gale
Formation Correspondants Hygiène
02/04/2015
Marc PHILIPPO, Praticien Hygiéniste, CHU SE et CH FOREZ
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Pourquoi une formation Gale ?
• Augmentation nb de cas de gale & épidémies (notamment en collectivités de personnes âgées)
• Diagnostic (très) difficile
• Pas de guérison spontanée (parasite ne vit que chez l’homme)
• Traitements contraignants et non consensuels
Cercle vicieux
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Pourquoi une formation Gale pour les
correspondants ?
Un cas suspect de gale doit :
• être repéré
• le plus vite possible
• par tout professionnel de soins
le correspondant sensibilisera son équipe à cette « vigilance »
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1/ Quand suspecter une gale ?
– Démangeaisons peau (+/- agitation) surtout soir et/ou nuit et lésions de grattage (non spécifiques)
Gale commune :
• Localisée en priorité : doigts, poignetsantérieurs, aisselles, périnée : organes génitaux (MST/IST), fesses
• Pas d’atteinte des : Visage, cuir chevelu et dos (sauf personne âgée alitée : dos souvent atteint)
• Lésions spécifiques (sillons) rarement visibles
• Transmission principalement directe par contact(s) prolongé(s) peau à peau entre individus (moins de 10 sarcoptes femelles adultes par personne atteinte)
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sillon
1/ Quand suspecter une gale ?
– Démangeaisons +++ peau surtout soir et/ou nuit
ET extension des lésions aux tronc, membres et
fréquemment au dos
Gale profuse:
• Eruption diffuse rouge vif masquant les
lésions spécifiques : sillons
• Contagiosité beaucoup plus importante
que cas isolé de gale commune
• Plusieurs dizaines de sarcoptes adultes
femelles par personne atteinte
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1/ Quand suspecter une gale ?
– croûtes « farineuses » souvent sans démangeaisons !
• Gale hyperkératosiques « HK » («croûteuse» norvégienne )
RARE (immunodéprimés, coll. Personnes âgées)
Des milliers de sarcoptes adultes femelles :
Contagiosité extrême directe et indirecte (environnement)
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2/ Confirmer la suspicion de gale
très rapidement
Evoquer la suspicion en équipe avec un responsable médical :
– Origine de la démangeaison connue excluant la gale ? Oui : stop Non ou NSP : poursuivre …
– Symptômes survenus à l ’admission ou dans les 48 h ?Oui : pas de recherche d’autres cas dans le secteur Non : poursuivre …
– Quelqu'un a-t-il connaissance de cas similaires ou de gale parmi:• Les autres patients/résidents ?
• Les professionnels du service et transversaux ?
• L’ entourage du cas suspect ? Question qui se pose même si les symptômes chez le patient suspecté de gale étaient présents à son admission ou dans les 48 h.
Favoriser les déclarations :
la gale n’est pas honteuse ni synonyme de saleté
« gale des gens propres »
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3/PCC spécifiques pour le(s) cas
suspect(s) confirmé(s)
Signalétique + Chambre individuelle
• Non discriminante
• Exemple :
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3/PCC spécifiques
• Prescription médicale
• Pour toute personne
en contact avec le
patient ou son
environnement
proche
(extrait d’une fiche de prescription
des PCC Gale d’un établissement)
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4/Faire diagnostiquer le (les) cas
Convention avec la dermatologie du CHUSE
• Examen clinique
• Interrogatoire à la recherche d’un contage et/ou
de cas dans l’entourage
• Microscopie confocale :
– Dg optimal
– Un examen microscopique du parasite est
recommandé pour diagnostiquer :
• Une gale profuse ou hyperkératosique
• Une épidémie de gale = au moins 2 cas en 6 semaines
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Pour la suite du diaporama
Un ou plusieurs cas de gale
sont diagnostiqués
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5/Recherche active d’autres cas
• les éventuels cas antérieurs au 1er cas
diagnostiqué : remonter 6 semaines avant
l’apparition des symptômes du « 1er cas » car :
Il faut en général entre 3 et 6 semaines entre la
contamination et l’apparition des symptômes.
• Les éventuels cas secondaires
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6/Communiquer• Informer les professionnels :
– Pour un respect des PCC par tous : professionnels transversaux, services d’examens complémentaires ou de consultation ou de transfert du cas (transfert du cas si et seulement si absolue nécessité)
– Rassurer
– Surveillance de l’apparition de cas secondaires :
• dès suspicion dans le service : alerter un médecin pour mise en place des PCC et diagnostic
– De l’unité précédente, si le cas de gale y était déjà symptomatique, pour prise en charge des sujets contacts et surveillance (cas secondaires)
– Les Médecins traitants ou les médecins des unités où ont été transférés des patients « contacts » ou des patients identifiés comme cas antérieurs possibles.
• Informer l’entourage ayant eu des contacts peau à peau prolongés ou ayant échangé des vêtements avec le cas pour qu’ils consultent leur médecin traitant pour prise en charge
• Si épidémie : informer l’équipe d’hygiène (EOH), signalement interne, signalement externe (e-sin et ARS) et réunion d’une cellule de crise pour communication auprès des professionnels, des patients, des familles, des « contacts », des media
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7/Qui prendre en charge ?
7.1/Le(s) cas
• le 1er cas diagnostiqué
• les éventuels cas antérieurs
• Les éventuels cas secondaires
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7/Qui prendre en charge ?
7.2/Les « contacts »d’1 seul cas de gale commune
Le 1er cercle de « contacts » depuis l’apparition des symptômes du cas :
Personnes ayant eu un contact cutané, direct, prolongé avec un cas symptomatique (ex. : entourage familial proche, relations sexuelles (MST/IST), soins de nursing…) :
– Voisin de chambre
– Professionnels type nursing : étudier au cas par cas
– Certains visiteurs
– Patients/résidents ayant eu des contacts cutanés directs prolongés (ex : cantou) : étudier cas/cas
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7/Qui prendre en charge ?
7.3/Les « contacts »
- d’1 seul cas de gale profuse ou HK
- lors d’une épidémie de gale« Contacts » depuis l’apparition des symptômes du 1er cas (en cas
d’épidémie récidivante, on peut remonter à 6 semaines avant l’apparition des symptômes du 1er cas) :
• 1er cercle (cf diapo précédente)
• + 2è cercle de « contacts » : personnes vivant ou travaillant dans la même collectivité
• +/- 3è cercle de « contacts » : personnes visitant occasionnellement la collectivité (entourage des résidents non atteints, …), et l’entourage familial des personnes fréquentant régulièrement la collectivité (famille des soignants asymptomatiques). Ce 3è cercle sera retenu par exemple :– Si épidémie très étendue (cas secondaires nombreux dans le 2è cercle)
– Si épidémie récidivante02/04/2015 16
8/Traitement Médicamenteux
Variable d’un dermatologue à l’autre :
• Traitement oral ou cutané ou les 2 associés
• Traitement à J0 ou à J0 + J8 ou à J0 + J14
Recommandations HCSP 2012 pour la gale commune :
• Ongles courts et propres
• Privilégier la voie orale : Stromectol (Ivermectine)
• Sinon applications cutanées (médicaments non remboursés)
La persistance des symptômes au-delà de 48h ne signifie pas un échec thérapeutique
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9/Traitement « linge et assimilé »
Indissociable du traitement médicamenteux
Prévoir du linge de rechange (pas si facile en EHPAD)
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9/Traitement « linge et assimilé »
Forme contaminante principale :
- sarcopte femelle adulte fécondé
- survie limitée hors peau humaine :
– 3 jours entre 21 et 25°C en atmosphère humide (quarantaine)
– 2 jours à 25°C en atmosphère sèche
– 14 jours à 14°C (ralentissement activité biologique)
– Mais 1h30 à -25°C
– 10 mn à 55°C (laver linge à 60°C)
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9/Traitement « linge et assimilé » :
9.1/quoi ?• « linge et assimilé » = textiles à contact direct prolongé avec la
peau, ou manipulé, dans les 72 dernières heures (voire 10 jours si épidémie récidivante ou pour gale profuse / gale HK) ET pendant la durée des PCCS (en général 48h)– Vêtements personnels, tenue fournie par l’établissement, gants,
doudous, chaussons, chaussures, foulards, écharpes … En cas de lésions identifiées du cuir chevelu ou si gale profuse/HK, la liste doit être étendue aux bonnets, chapeaux, casques de moto ou vélo.
– linge de lit et de toilette : draps, taies, couvertures, serviette de bain et de table, gant de toilette
– Petit matériel tissu : brassard Tensiomètres, sangles de lève-malades, attelles, écharpes de maintien, …
– Fauteuil/accessoire tissu si contact cutané direct (peau nue) prolongé
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9/Traitement « linge et assimilé » :
9.2/comment ?• Pas de linge à terre – mise en 1er sac plastique dans la
chambre – 2è sac sortie de la chambre marqué pour blanchisserie
• Lavage machine 60°C
• Sinon – A-PAR (non remboursé) 3h dans sac plastique fermé. Puis
entretien habituel. Si non lavable, enlever les résidus d’A-PAR (aérer 2h). Si fauteuil tissu ou autre mobilier tissu à traiter : A-PAR au moins 3h (voire 12h si épidémie récidivante)
– OU 72h > 20°C dans sac plastique fermé, marqué, daté ( 8 jours pour épidémie récidivante ou gale profuse ou HK). Puis entretien habituel
– Si rupture stock APAR : baygon vert. Officieux. Durée contact non connue.
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10/Traitement « environnement»
SEULEMENT
• pour les cas (atteints de gale)
• ET si Epidémie de gale
• OU gale Profuse ou HK
Chambres des cas et pièces communes
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10/Traitement de l’« environnement »
en fin de journée J0 ou à J1 +/- à J8• Surfaces inertes et froides : de la chambre, des pièces communes et du
matériel commun (le dédier autant que possible) :
– Acaricide (A-PAR* pendant 3h)) uniquement pour les :
• Meubles contenant du « linge »
• Interstices des fauteuils plastiques (coutures)
• Vestiaires des personnels atteints (intérieurs)
– Sinon, détergent-Désinfectant habituel :
• Sur les surfaces traitées habituellement quotidiennement. Insister sur lunettes
de toilettes, table à langer, fauteuil roulant, chariot de transport, …
• Sur les surfaces normalement traitées qu’en cas de souillures ou de départ du
patient. Elles devront ici être traitées fin J0 ou à J1 : housses « intérieures »
imperméables intègres des matelas, oreillers et traversins : sans avoir à
déhousser ni traiter le matelas etc.
� Anticiper : avoir le maximum de ces accessoires de literie protégés
par housse plastique intègre. Avoir le maximum de fauteuils et de chaises en
plastic ou assimilé.02/04/2015 23
10/Traitement de l’« environnement »
en fin de journée J0 ou à J1 +/- à J8• Mobilier absorbant potentiellement en contact cutané avec le malade
(relativement rare en Etablissement de santé)
– Housse intérieure « tissu » non imperméable de : matelas, oreiller, traversin : 60°C
ou A-PAR 3h
– Matelas , oreillers et traversins non protégés par une housse imperméable intègre :
A-PAR 12h
– Sommier toile, fauteuil tissu potentiellement en contact, rideaux, … : APAR 3h
• Pulvérisations d’A-PAR :
– Masque FFP2
– dans une pièce aérée ou à l’extérieur
– Exclure femmes enceintes et asthmatiques et personne ayant des troubles
respiratoires
• 3h (12h) après la pulvérisation de l’acaricide, un nettoyage complet des
locaux et du mobilier doit être réalisé
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11/ Chronologie de la prise en charge
Cf tableau synthétique excel joint
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12/CONCLUSIONS
Avec :
• Des PS respectées
• Une veille collective vis-à-vis des signes évoquant la gale avec diagnostics rapides
• Des mesures barrières immédiates
Les épidémies de gale pourraient être moins fréquentes ou moins étendues
MERCI DE VOTRE ATTENTION
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