COLLOQUE : ENTRE LANGUES & CULTURES · La langue que l’on parle construit l’univers dans lequel...

2
copte - Lati n - I t a l i e n - roum ai n FRANÇAIS - Perse - a r a b e - galate A R A M E E N - a k k a d i e n E S P A G N O L - a m a z i g h - s a me ALLE MA N D - A n g l a i s - g r e c c h a l d e é n - p h énicien COLLOQUE : ENTRE LANGUES & CULTURES La langue que l’on parle construit l’univers dans lequel on vit son rapport au monde et aux autres. Elle oriente une certaine façon de ressentir, d’imaginer et de penser. Les langues relient ou séparent, selon les circonstances historiques et la vision du monde de leurs locuteurs. Croisant les disciplines et les champs, ce colloque interrogera l’usage et l’histoire de quelques langues, autant pour les réponses à mettre au profit du présent que pour l’intérêt, vif et passionnant, d’un cheminement questionnant. dimanche 13 novembre 2016 Grands salons de l’Hôtel de Ville de Metz 9h30 à 12h30 et 14h30 à 18h ALLEMAGNE - AUTRICHE - BELGIQUE - BOSNIE HERZEGOVINE - BULGARIE - CROATIE - DANEMARK - ESPAGNE - FINLANDE - FRANCE GRECE - HOLLANDE - HONGRIE - ITALIE - Lettonie - LITUANIE - LUXEMBOURG - MACEDOINE - NORVEGE - POLOGNE - PORTUGAL REPUBLIQUE TCHEQUE - ROUMANIE - ROYAUME UNI - RUSSIE - SERBIE - SLOVAQUIE - SLOVENIE - SUEDE - SUISSE - TURQUIE - UKRAINE B’NAI B’RITH FRANCE CONSTRUCTION demathieu bard Jean Bernard Lang, docteur en histoire, membre de l’Académie Nationale de Metz Langue et identité nationale On l’a un peu oublié de nos jours mais savoir si une langue confère à ses locuteurs une identité particulière a passionné tout le XIXe siècle et a été l’occasion de joutes mémorables entre intellectuels comme Fustel de Coulanges en France et Mommsen en Allemagne. C’était l’époque où les états européens connaissaient une évolution majeure de leur histoire en créant ce que l’on a appelé « l’état-nation». Certains ont réussi cette mutation, comme la France, l’Allemagne ou l’Italie, d’autres, comme l’Autriche, les empires ottoman ou russe, ont échoué. On a voulu construire de nouvelles nations sur une langue, cela a réussi en Allemagne, échoué en Yougoslavie, alors que des identités fortes s’épanouissaient dans le multilinguisme comme en Suisse. A travers quelques exemples, nous pourrons réfléchir ensemble à la place que prend une langue dans l’édification d’une société et de son expression politique : la nation. Jean-Bernard Lang a exercé pendant 34 ans la profession de pharmacien à Metz tout en menant de pair des études d’histoire à Metz puis à la Sorbonne. La retraite venue, il a soutenu sa thèse d’histoire moderne à l’université de Nancy 2. Il est aussi l’auteur de plusieurs ouvrages, historiques ou romans historiques, et de nombreux articles consacrés soit à l’histoire juive mosellane, soit à celle de la justice du XVIIIe siècle dans notre région. Il est membre titulaire de l’Académie Nationale de Metz Désirée Mayer, professeur honoraire, présidente de l’association française pour la journée européenne de la culture juive, membre de l’Académie Nationale de Metz Le goût de la langue et le souvenir du miel : la renaissance de l’hébreu Langue de la Bible et langue d’un Etat moderne, Ivrith, l’hébreu, signifie l’art de passer ou d’opérer les passages. Ce nom, programmatique peut-être, (ou quelque peu prophétique…) énonce déjà ce que la langue hébraïque contient en germe : une mobilité, une essence dynamique et une vocation de la transmission qui, du lien au Livre et du lien entre les hommes, a tiré l’énergie de lier le passé à un présent porteur d’avenir. A l’heure où les langues apparaissent telles des jardins abandonnés, pétrifiés ou dévastés, l’histoire d’une renaissance linguistique, semble relever du miracle. Phénomène linguistique remarquable et unique, la renaissance de l’hébreu, cette possibilité effective de bénéficier pleinement, au présent, d’un dépôt riche de presque 4000 ans d’expérience humaine, peut s’expliquer cependant rationnellement, sans recourir aux catégories du merveilleux, mais sans en exclure l’énergie imaginaire ; c’est ce à quoi s’attachera cette intervention, sur « Le goût de la langue et le souvenir du miel ». Après des études de Lettres modernes, de ançais langue étrangère et une agrégation d’hébreu, Désirée Mayer a enseigné les Lettres et l’Hébreu au Lycée Georges de la Tour à Metz. Dans le cadre d’un cursus Littérature et Spiritualité, mené parallèlement, elle s’est orientée vers la sémiotique biblique, domaine dans lequel ses recherches, notamment dans le « Livre des Juges », ont donné lieu à quelques publications. Active dans la vie culturelle et associative, elle est membre du bureau européen de l’AEPJ (association européenne pour la préservation du patrimoine juif ) et préside l’association nationale JECPJ-France et l’association JECJ-Lorraine, qui œuvrent au dialogue interculturel. Elle est membre titulaire de l’Académie Nationale de Metz 16h45 | Débat 17h15 | Conclusions- Réflexions - Ouvertures 17h30 | Buffet Contact : Désirée Mayer Présidente de l’association J.E.C.J.-Lorraine 39, rue du Rabbin Elie Bloch, 57000 METZ Courriel : [email protected] Blog : jecjlorraine.canalblog.com Site : www.jecjlorraine.fr Cinéma Marlymages - Marly Mercredi 9 novembre au Jeudi 1 er décembre Judaïsme et septième art - un certain regard Mercredi 23 novembre 2016, rencontre avec Michel Daëron

Transcript of COLLOQUE : ENTRE LANGUES & CULTURES · La langue que l’on parle construit l’univers dans lequel...

copte - Latin - Italien - roumain

FRANÇAIS - Perse - arabe - galate

ARAMEEN - akkadien

ESPAGNOL - amazigh - same ALLEMAND - Anglais- grec

chaldeén - phénicien

COLLOQUE :

ENTRE LANGUES & CULTURES

La langue que l’on parle construit l’univers dans lequel on vit son rapport au monde et aux autres. Elle oriente une certaine façon de ressentir, d’imaginer et de penser. Les langues relient ou séparent, selon les circonstances historiques et la vision du monde de leurs locuteurs. Croisant les disciplines et les champs, ce colloque interrogera l’usage et l’histoire de quelques langues, autant pour les réponses à mettre au profit du présent que pour l’intérêt, vif et passionnant, d’un cheminement questionnant.

dimanche 13 novembre 2016Grands salons de l’Hôtel de Ville de Metz9h30 à 12h30 et 14h30 à 18h

ALLEMAGNE - AUTRICHE - BELGIQUE - BOSNIE HERZEGOVINE - BULGARIE - CROATIE - DANEMARK - ESPAGNE - F INLANDE - FRANCE GRECE - HOLLANDE - HONGRIE - ITALIE - Lettonie - L ITUANIE - LUXEMBOURG - MACEDOINE - NORVEGE - POLOGNE - PORTUGAL REPUBLIQUE TCHEQUE - ROUMANIE - ROYAUME UNI - RUSSIE - SERBIE - SLOVAQUIE - SLOVENIE - SUEDE - SUISSE - TURQUIE - UKRAINE

B’NAI B’RITH FRANCE

CONSTRUCTIONdemathieu bard

Jean Bernard Lang, docteur en histoire, membre de l’Académie Nationale de MetzLangue et identité nationale On l’a un peu oublié de nos jours mais savoir si une langue confère à ses locuteurs une identité particulière a passionné tout le XIXe siècle et a été l’occasion de joutes mémorables entre intellectuels comme Fustel de Coulanges en France et Mommsen en Allemagne. C’était l’époque où les états européens connaissaient une évolution majeure de leur histoire en créant ce que l’on a appelé « l’état-nation». Certains ont réussi cette mutation, comme la France, l’Allemagne ou l’Italie, d’autres, comme l’Autriche, les empires ottoman ou russe, ont échoué. On a voulu construire de nouvelles nations sur une langue, cela a réussi en Allemagne, échoué en Yougoslavie, alors que des identités fortes s’épanouissaient dans le multilinguisme comme en Suisse. A travers quelques exemples, nous pourrons réfléchir ensemble à la place que prend une langue dans l’édification d’une société et de son expression politique : la nation.

Jean-Bernard Lang a exercé pendant 34 ans la profession de pharmacien à Metz tout en menant de pair des études d’histoire à Metz puis à la Sorbonne. La retraite venue, il a soutenu sa thèse d’histoire moderne à l’université de Nancy 2. Il est aussi l’auteur de plusieurs ouvrages, historiques ou romans historiques, et de nombreux articles consacrés soit à l’histoire juive mosellane, soit à celle de la justice du XVIIIe siècle dans notre région.Il est membre titulaire de l’Académie Nationale de Metz

Désirée Mayer, professeur honoraire, présidente de l’association française pour la journée européenne de la culture juive, membre de l’Académie Nationale de MetzLe goût de la langue et le souvenir du miel : la renaissance de l’hébreu Langue de la Bible et langue d’un Etat moderne, Ivrith, l’hébreu, signifie l’art de passer ou d’opérer les passages. Ce nom, programmatique peut-être, (ou quelque peu prophétique…) énonce déjà ce que la langue hébraïque contient en germe : une mobilité, une essence dynamique et une vocation de la transmission qui, du lien au Livre et du lien entre les hommes, a tiré l’énergie de lier le passé à un présent porteur d’avenir. A l’heure où les langues apparaissent telles des jardins abandonnés, pétrifiés ou dévastés, l’histoire d’une renaissance linguistique, semble relever du miracle. Phénomène linguistique remarquable et unique, la renaissance de l’hébreu, cette possibilité effective de bénéficier pleinement, au présent, d’un dépôt riche de presque 4000 ans d’expérience humaine, peut s’expliquer cependant rationnellement, sans recourir aux catégories du merveilleux, mais sans en exclure l’énergie imaginaire ; c’est ce à quoi s’attachera cette intervention, sur « Le goût de la langue et le souvenir du miel ».

Après des études de Lettres modernes, de français langue étrangère et une agrégation d’hébreu, Désirée Mayer a enseigné les Lettres et l’Hébreu au Lycée Georges de la Tour à Metz. Dans le cadre d’un cursus Littérature et Spiritualité, mené parallèlement, elle s’est orientée vers la sémiotique biblique, domaine dans lequel ses recherches, notamment dans le « Livre des Juges », ont donné lieu à quelques publications. Active dans la vie culturelle et associative, elle est membre du bureau européen de l’AEPJ (association européenne pour la préservation du patrimoine juif ) et préside l’association nationale JECPJ-France et l’association JECJ-Lorraine, qui œuvrent au dialogue interculturel.Elle est membre titulaire de l’Académie Nationale de Metz

16h45 | Débat

17h15 | Conclusions- Réflexions - Ouvertures

17h30 | Buffet

Contact : Désirée MayerPrésidente de l’association J.E.C.J.-Lorraine 39, rue du Rabbin Elie Bloch, 57000 METZCourriel : [email protected] Blog : jecjlorraine.canalblog.comSite : www.jecjlorraine.fr

Cinéma Marlymages - Marly Mercredi 9 novembre au Jeudi 1er décembre

Judaïsme et septième art - un certain regardMercredi 23 novembre 2016, rencontre avec Michel Daëron

9h30 | Accueil10h-10h30 | Allocutions introductives et présentation du colloque ; • Jean-François MULLER, Président de l’Académie Nationale de Metz• Désirée MAYER, Présidente JECJ-Lorraine et JECPJ-France• Patrick THILL, Conseiller régional, représentant le Président de la Région Grand Est • Représentant de M. le Maire de Metz10h30 | Langue et société (Sous la présidence de Désirée Mayer)

Frank Colotte, enseignant chercheur à l’université de Luxembourg, chroniqueur culturel de presse et de radioMultilinguisme au Luxembourg : nouvelles approches sociolinguistiques Avec ses trois langues administratives (luxembourgeois, français, allemand) et sa population cosmopolite, le Grand-Duché de Luxembourg constitue un cas d’étude particulièrement intéressant du point de vue de ses dimensions linguistiques et sociolinguistiques. Des études sociolinguistiques récentes, comme par exemple l’ouvrage de Fernand Fehlen et d’Andreas Heinz, Die Luxemburger Mehrsprachigkeit, cherchent à décrire et à analyser les questions relatives à l’emploi concurrentiel des langues du Luxembourg. Il n’est donc pas inintéressant de tenter de dresser un bilan de l’emploi et du rôle des principales langues employées au Luxembourg (parmi les quelque 37 communautés linguistiques comptabilisant plus de 100 locuteurs), et, grâce à ces données à la fois sociales, géographiques et pragmatiques, de s’essayer à brosser un bilan des nouvelles structures sociolinguistiques qui se dessinent au Luxembourg au cours de ces dernières années.Franck COLOTTE est professeur de lettres classiques, enseignant-chercheur et chargé de cours associé à l’Université de Luxembourg. De par sa thèse sur « Cicéron et la sagesse pratique romaine dans le De Officiis », il est spécialisé dans le domaine de la philosophie antique. Il communique sur divers sujets liés à l’Antiquité et sur certains auteurs classiques comme Racine, Flaubert et Maupassant. Il s’intéresse également à la littérature et à la langue luxembourgeoise, domaine dans lequel il a déjà publié trois ouvrages didactiques. En plus de cette activité de recherche, il est journaliste-correspondant et chroniqueur culturel pour le Luxemburger Wort, la radio socioculturelle 100,7 ainsi que La Nouvelle Quinzaine littéraire.

Pr Gérard Nauroy, professeur émérite à l’université de Lorraine, ancien président de l’Académie Nationale de MetzLingua latina etiamnunc docenda est ? Y a-t-il encore une place pour le latin dans notre monde moderne ? Avant de céder la place au français et, plus généralement aux langues vernaculaires du monde roman, puis aujourd’hui à l’anglais, devenu dans presque tous les domaines et jusque dans notre vie quotidienne, la langue commune de communication, le latin a été parlé dans le vaste Empire romain d’Occident et est demeuré au moins jusqu’au 18e siècle la langue des échanges intellectuels et scientifiques entre savants et esprits cultivés. Fondement de toutes les langues romanes, du roumain au portugais, le latin a été longtemps, par excellence, l’instrument du dialogue entre les peuples au-delà même du monde roman, et, en même temps, la base de ce qu’on appelait les humanités, de l’éducation de « l’honnête homme ». On se propose, dans cette brève communication, d’examiner la pertinence des arguments invoqués en faveur du maintien de l’apprentissage de cette langue mère dans un monde où la palette des disciplines s’est considérablement élargie depuis le XXe siècle, sans parler de l’irruption des nouvelles technologies : reste-t-il encore une place dans la formation de la jeunesse pour une langue morte dont l’apprentissage est exigeant, dont l’utilité pratique n’apparaît guère et dont l’intérêt culturel s’estompe à mesure qu’on s’éloigne de la part la plus ancienne, quoique toujours fondamentale, de notre patrimoine littéraire, historique et artistique.

Né en 1936 à Jouy-aux-Arches (Moselle), Gérard NAUROY est professeur émérite de langue et littérature latines à l’Université de Lorraine. Agrégé de lettres classiques, titulaire d’un doctorat d’État en langue et littérature latines obtenu à la Sorbonne-Paris IV (1985), il a enseigné à l’Université de Strasbourg avant d’être nommé à l’Université de Metz en 1972. Directeur du département de lettres classiques et modernes, puis doyen de la faculté des lettres et sciences humaines qu’il a dirigée pendant dix ans, il a été président de l’Université de Metz entre 1993 et 1998, créant, en particulier, les départements de musicologie, de sciences sociales et d’arts plastiques. Membre titulaire de l’Académie nationale de Metz depuis 1997, il en a été le président entre 2013 et 2016. Sa recherche porte sur l’Antiquité tardive (en particulier Ambroise de Milan et l’Italie du Nord fin IVe-début Ve siècle) ; sur l’exégèse biblique des Pères latins et grecs confrontés à l’héritage du judaïsme, sur les rapports entre écriture, spiritualité et discours pastoral, sur l’épistolographie dans l’Antiquité tardive. Il est depuis 2007 membre étranger de l’Accademia di sant’Ambrogio de Milan.

Freddy Raphaël, professeur émérite et ancien directeur de la faculté des sciences sociales de l’université Marc Bloch de StrasbourgLe judéo alsacien (jeddich-daitch) entre séparation et intégrationDe même que la culture ʺ ashkénaze ʺ, dont il participe, ne constitue pas un simple assemblage d’éléments juifs et d’éléments empruntés aux sociétés environnantes, mais un système original et cohérent, de même le Yiddish des juifs d’Alsace et de Lorraine n’est pas une juxtaposition, plus ou moins lâche, de termes germaniques, romans, hébreux et araméens, mais une création ordonnée. De plus, cette structure linguistique n’est pas figée. Elle évolue au fil du temps, car elle est en relation dialectique avec les autres éléments du système culturel dont elle participe, et avec l’évolution de la condition socio-économique et politique de la communauté juive

Le Professeur Freddy Raphael, Docteur d’État en sociologie, est professeur émérite de l’Université Marc Bloch à Strasbourg. Il y a été pendant quinze ans le doyen de la faculté des sciences, sociales, et aussi directeur du laboratoire, associé au CNRS, de sociologie de la culture européenne. Il a également assumé la direction de la maison des sciences de l’Homme à Strasbourg, et a été membre du conseil d’administration de la maison des sciences de l’Homme à Paris.Auteur de nombreux articles et ouvrages, il a dirigé la «revue des sciences sociales».12h-12h30 | Débat

Pause déjeuner14h30 Langue et identité (Sous la présidence de Jacques Sicherman) :

Philippe Walter, professeur émérite à l’université Stendhal de Grenoble-Alpes, membre de l’Académie Nationale de MetzLa naissance «en dialogue» du Français et de l’Allemand. Les serments de Strasbourg (842)L’histoire de l’Europe ne commence pas au XVIIIe siècle mais, pour le moins, au Moyen Âge avec l’émergence de ses grandes langues de communication. Ce sont les Serments de Strasbourg (IXe siècle) qui constituent l’acte officiel de naissance du français et de l’allemand. Dans ce texte bref, prononcé le 14 février 842, deux petits-fils de Charlemagne (Louis le Germanique et Charles le Chauve) proclament publiquement leur alliance contre leur frère aîné l’empereur Lothaire 1er, héritier légitime de l’Empire. Ils prononcent un serment d’assistance réciproque qui place les langues romanes et germaniques en miroir l’une de l’autre. Les travaux du grand linguiste français Emile Benvéniste (1902-1976) fournissent des outils pertinents pour analyser les modalités d’exclusion du grand absent de Strasbourg : Lothaire. Dans une dramaturgie bien réglée, un partage géolinguistique de l’empire carolingien prend forme. Une bipolarité (romane et germanique) s’impose alors au détriment d’une région médiane : la Lotharingie, lointaine ancêtre de l’actuelle Lorraine.

Messin d’origine, Philippe Walter a enseigné huit ans à la Sorbonne comme assistant agrégé avant d’exercer comme professeur de littérature française du Moyen Âge à l’Université de Grenoble. Il y a dirigé le Centre de Recherche sur l’Imaginaire pendant 14 ans. Ses travaux portent sur la langue, la littérature et les mythologies du Moyen Âge. Auteur d’une cinquantaine d’ouvrages et de deux cents articles scientifiques dont certains traduits en neuf langues, il a donné des conférences sur quatre continents (Europe, Afrique, Asie, Amérique) et a reçu le titre de docteur honoris causa. Il est membre associé libre de l’Académie Nationale de Metz.