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musee-mine.saint-etienne.fr 04 77 43 83 26 Dossier enseignant De Couriot à la vallée de l’Ondaine Collège - Lycée Service médiation – Puits Couriot / Parc-Musée de la Mine – 2017 © C olle ctio n p a rtic u liè r e

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m u s e e - m i n e . s a i n t - e t i e n n e . f r04 77 43 83 26

Dossier enseignant

De Couriot à la vallée de l’Ondaine

Collège - Lycée

Service médiation – Puits Couriot / Parc-Musée de la Mine – 2017

© Collection particulière

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PRÉSENTATION DE L'ANIMATION

Passer une journée à la découverte des traces encore visibles du patrimoine minier, sur le site Couriot et dans la vallée de l’Ondaine.

Un matin à Couriot...Après la découverte de la galerie de mine reconstituée et de quelques bâtiments authentiques de l’ancien puits Couriot, la visite se poursuit dans les nouveaux espaces d’exposition du musée. Maquettes, cartes, photographies permettent de replacer le puits Couriot dans le contexte du bassin industriel de la Loire.

Durée : 1h45

En fin de matinée, vous pouvez vous promener librement dans les espaces muséographiques et patrimoniaux qui n’ont pas été abordés pendant la visite guidée.

... et un après-midi dans la vallée de l’OndaineLes élèves parcourent en car ce territoire où ont fonctionné les dernières mines du bassin. Trois arrêts sont prévus : Le premier arrêt permet d’évoquer l’histoire sociale mouvementée du XIXe siècle, face au monument aux quatorze victimes de la fusillade du Brûlé, qui a eu lieu en 1869 lors d’une grève de mineurs. Le second arrêt se situe au niveau du chevalement du puits du Marais, transformé en rond-point, et qui constitue un exemple étonnant de conservation d’une trace monumentale du passé minier. Le troisième arrêt s’effectue dans la cité minière de Beaulieu (commune de Roche-la-Molière), témoin tangible de la politique sociale des compagnies minières et du cadre de la vie quotidienne des mineurs.

Durée : 2h

SOMMAIRE DU DOSSIER

I. Carte : Trois étapes dans la vallée de l’Ondaine p. 3II. La vallée de l’Ondaine dans l’histoire du bassin minier p. 4III. Le monument commémoratif de la fusillade du Brûlé (La Ricamarie) p. 5IV. Michel Rondet, figure du syndicalisme minier (La Ricamarie) p. 6V. Les puits de la Vallée de l’Ondaine, entre destruction et conservation p. 8VI. Le puits du Marais, un exemple de conservation atypique (Chambon-Feugerolles) p. 9VII. Beaulieu, une cité de la compagnie des Mines de Roche-la-Molière et Firminy p.10VIII. Chronologie indicative p.13IX. Bibliographie p.15

À noter

Cette animation est prévue pour une classe. Le car du groupe est utilisé pour le parcours dans la vallée de l’Ondaine.

Si vous réalisez un questionnaire pour vos élèves, vous pouvez nous consulter en amont afin qu’il soit en cohérence avec la visite proposée. Au cours de la visite, les médiateurs privilégient les explications et les échanges avec les élèves, les questionnaires sont à remplir à l’issue de la visite.

Le musée est fermé de 12h30 à 14h. contacts des salles hors-sac pouvant vous accueillir pour la pause déjeuner.

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I. Trois étapes dans la vallée de l’Ondaine

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II. La vallée de l'Ondaine dans l’histoire du bassin minierLa vallée de l'Ondaine est, comme la vallée du Gier, une ancienne vallée industrielle dominée par la mine et la métallurgie. De la Ricamarie jusqu'à Firminy et Roche-la-Molière, l'extraction du charbon couvre au moins six siècles.

Un document de 1321 mentionne déjà l'existence de « pierrières de charbon » à Roche-la-Molière1, soit l'une des plus anciennes attestations de mine dans le bassin de la Loire. Et c'est en 1983 à la Ricamarie que ferme le dernier puits d'extraction.

À partir du XIXe siècle, de grandes entreprises contribuent au développement économique et industriel de la vallée. Deux compagnies minières exploitent les concessions de l'ouest du bassin : les Houillères de Montrambert-la Béraudière et la Compagnie des mines de Roche-la-Molière et Firminy, société minière la plus puissante de France au milieu du XIXe siècle. Le charbon local répond notamment aux besoins des entreprises métallurgiques de la vallée qui innovent sans cesse dans les processus de fabrication de l'acier.

Vers 1815, les Anglais Jackson installent au Chambon-Feugerolles les premiers fours à acier fondu de France. La famille Holtzer introduit en 1843 le premier laminoir entraîné par une machine à vapeur dans son usine à Unieux et expérimente pour la première fois en France l'acier puddlé (obtenu en brassant de la fonte et de l’oxyde de fer). Citons enfin, dans cette liste non exhaustive, l'entreprise Verdié qui, en 1867, fait fonctionner les premiers fours Martin. Ces deux dernières entreprises seront un siècle plus tard rassemblées puis intégrées au groupe Creusot-Loire en 1970.

À la veille de la Première Guerre mondiale, la compagnie des Mines de Roche-la-Molière et Firminy est la première du bassin : elle exploite la concession la plus vaste, avec plus de 5000 hectares, et se place une fois de plus en tête de la production annuelle avec 935 000 tonnes de charbon2.

Durant l’entre-deux-guerres, les compagnies minières vont choisir de réduire le nombre de petits puits pour n'exploiter que ceux qui, de par leur situation avantageuse, permettent de centraliser l'extraction afin de remonter quotidiennement des milliers de tonnes de charbon. Le puits Pigeot à la Ricamarie et le puits Charles à Roche-la-Molière, foncés dans les années 1930, dominaient le paysage par leur stature imposante jusqu'à leur destruction dans les années 1980.

Avec la nationalisation des mines en 1946, l'activité du bassin se concentre dans l'Ondaine autour du du Puits Pigeot, la cokerie de la Silardière et la centrale thermique du Bec au Chambon-Feugerolles.

Au début des années 1960, l'État français décide de la fermeture progressive des Charbonnages de France. L'arasement des puits devient presque systématique pour laisser la place à des zones d'activités industrielles et commerciales. Pigeot, dernier puits du bassin, ferme en 1983, puis son chevalement est détruit en 1989.

Aujourd'hui, la vallée de l'Ondaine constitue l'un des secteurs géographiques où les traces minières sont les plus abondantes : un crassier en exploitation, une vingtaine de cités minières, deux chevalements (puits des Combes et du Marais), deux monuments commémoratifs, et deux musées de la mine (Firminy et La Ricamarie).

Pour aller plus loin : PEYRE P., 100 sites en enjeux : l’héritage industriel de Saint-Etienne et de son territoire, Musée de la Mine de Saint-Etienne, 2006.

1 Transaction entre Giraud Le Vieux (Veteris) , damoiseau, Martin Chaignon, & Briand de Lavieu, seigneur de Roche La Molière, relative au droit d’extraire de la houille d’une mine située à Roche La Molière. — 18 fevrier 1321. — in DE LA MURE J.-M., Histoire des ducs de Bourbon et des comtes de Forez, Vol. 3, Potier, 1868. p. 121.2 GRAS L.J., Histoire Économique générale des mines de la Loire, tome II, 1926, p. 860

Pigeot, à la Ricamarie, dernier puits de concentration du bassin minier de la Loire. © Jean Meyer

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III. Le monument commémoratif de la Fusillade du Brûlé (La Ricamarie)

Réalisé par le lyonnais Victor Caniato, ce monument a été inauguré le 24 juin 1989 pour commémorer la fusillade du Brûlé.

La fusillade Le 16 juin 1869, voilà quelques jours qu’une grève mobilise la plupart des mineurs du bassin de la Loire. Si les grèves sont autorisées depuis 1864, il est interdit d’empêcher des collègues de travailler. C’est la ligne qu’ont franchi des grévistes de l’Ondaine en bloquant une livraison de charbon, entraînant l’intervention de l’armée et l’arrestation de certains meneurs. Le capitaine Gausserand et sa troupe les convoient vers Saint-Étienne pour être jugés, commettant une erreur stratégique : en voulant éviter le centre ville de La Ricamarie, ils passent par le «chemin du Brûlé». Alors qu’ils s’engagent dans une partie très encaissée du chemin, ils se retrouvent en contrebas d’un groupe de plusieurs centaines de personnes, soutenant les grévistes : autres mineurs, amis, familles... La situation de tension vire, on ne sait vraiment comment, à un affrontement violent. Surtout, les soldats perdent le contrôle et tirent dans la foule, faisant 14 morts, dont un enfant de 6 mois, une femme enceinte, un homme de 68 ans. Le drame provoque un scandale d’envergure nationale, et suscite de nombreuses critiques contre le régime finissant de Napoléon III. 15 ans plus tard, Émile Zola s'inspire encore partiellement des compte-rendus de ce tragique événement pour décrire la célèbre fusillade de son roman Germinal.

Le monument Installée en 1989 non loin des lieux de l’événement, à l’écart du centre de la Ricamarie, l’oeuvre de Victor Caniato a remplacé une simple plaque apposée sur l’un des murs du lavoir, situé sur le même carrefour et depuis rasé, qui était dédiée aux « victimes des compagnies des mines et de l’Empire ». Cette plaque est aujourd’hui visible au musée de la mine de La Ricamarie. Le monument est pourvu de 14 étoiles symbolisant les victimes de la fusillade dont les noms sont gravés sur les côtés de la table d'offrande. L'enfant allongé n'est pas mort ; simplement endormi, il représente l'espoir des hommes, celui qui prendra la relève des combats futurs.

Pour aller plus loin : vous pouvez consulter le dossier pédagogique Zola, Germinal et la mine.

Le monument érigé en l'honneur des 14 victimes de la fusillade du Brûlé, oeuvre de Victor Caniato, 1989Cliché : Yves Bresson, collection du Puits Couriot / Parc-Musée de la Mine

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IV. Michel Rondet, figure du syndicalisme minier (La Ricamarie)

Michel Rondet (1841-1908) est une figure emblématique de la ville de la Ricamarie et du mouvement ouvrier local et national. Il effectue une carrière discontinue de mineur, entrecoupée par des évènements marquant les luttes ouvrières. Par deux fois, en 1868 et en 1881, il est renvoyé pour action syndicale par les compagnies de Montrambert et de Beaubrun. Il est également par deux fois condamné à des peines de prison. Suite à la fusillade du Brûlé en 1869, il est condamné à 7 mois d'emprisonnement avant d'être gracié, comme l'ensemble de ses camarades.

Deux ans plus tard, ayant pris part aux événements de «la Commune de Saint-Étienne», il est condamné pour « provocation à la guerre civile et homicide involontaire ». Il effectuera sa peine de 5 ans de prison à Landerneau (Finistère), puis à Sainte-Menehould (Marne).

Une des condamnations de Michel Rondet : extrait du jugement du Tribunal correctionnel de Saint-Etienne du 7 août 1869, relatif à la grève des mineurs

[Le tribunal déclare : ] « la femme Largeron, Ravel Jean-Baptiste, Durand et Rondet, coupables d’avoir, par des discours et des cris proférés dans des lieux publics, provoqué les auteurs du délit de rebellion avec violences et voies de fait envers la force publique, à commettre ce délit, et d’avoir procuré (sic) l’évasion de détenus prévenus de délit de police ».

Statue de Michel Rondet devant l'hôtel de ville de La Ricamarie, oeuvre de Joseph Lamberton, 1913Cliché Florian Kleinefenn, Collection du Puits Couriot / Parc-Musée de la Mine

Archives Départementales de la Loire, cote U1055

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C’est de son militantisme que Michel Rondet tire sa renommée. Après avoir été vice-président de la Fraternelle, caisse de secours des mineurs de la Loire fondée en 1866, il est nommé en décembre 1881 secrétaire de la nouvelle Chambre syndicale des mineurs. Cela fait de lui, sans doute, le «premier permanent régulièrement appointé du mouvement syndical des mineurs». Enfin, de 1883 à 1896, il est reconduit comme secrétaire de la Fédération Nationale des travailleurs du sous-sol. Par ses fonctions, il est notamment amené à alerter l’opinion publique par voie de presse lorsque survient un accident ou une catastrophe. Il en est par exemple ainsi en 1887 avec la catastrophe du puits Chatelus ou du puits Verpilleux en 1889.

Michel Rondet adopte une position modérée pour porter les revendications des mineurs (journée de 8 heures, création de délégués-mineurs à la sécurité, création d'une caisse nationale de secours et de retraite). Sa stratégie reposant sur la négociation et l'action législative, il est loin de faire l'unanimité parmi les mineurs. Il est évincé de la Fédération des mineurs et de la vie politique stéphanoise en 1896 et termine sa vie professionnelle en tant que surveillant des travaux du Lignon.

Enfin, Michel Rondet a aussi occupé des fonctions publiques en tant que conseiller d’arrondissement de l’Ondaine (1883-1889), conseiller municipal à Saint-Étienne (1888-1892 et 1895-1896), directeur de la Caisse d’Epargne (1888-1894) et membre du Conseil Supérieur du Travail (1891).

Ce n'est qu'en 1929, lors d'un changement de municipalité, que la statue de Michel Rondet est transférée sur la place de l'hôtel de ville de la Ricamarie, alors qu'elle avait été commandée par la Fédération syndicale des travailleurs du Sous-Sol en 1909, un an après son décès, pour être érigée sur un terrain à l'écart du centre-ville.

Pour aller plus loin : CHERRIER C. , Michel Rondet, biographie, Action graphique éditeur, 1993

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V. Les puits de la Vallée de l’Ondaine, entre destruction et conservationSelon des études récentes publiées par Geoderis, un groupement d’intérêt public spécialisé dans les risques liés à l’après-mine1, le nombre de puits recensés sur le bassin houiller de la Loire s’élèverait à plus de 1200, dont 233 situés dans la vallée de l’Ondaine. À ce chiffre s’ajouteraient 367 galeries et fendues (galeries descendant depuis la surface) sur les 1111 ouvrages débouchant au jour que compterait l’ensemble du bassin. Ces puits, changeant parfois de fonction au gré des besoins de l’exploitant, pouvaient servir à l’extraction du charbon, à l’aérage, à la descente du matériel et du personnel.Aujourd’hui, seuls deux chevalements témoignent visiblement du passé minier de la vallée de l’Ondaine : le puits des Combes à la Ricamarie et le puits du Marais au Chambon-Feugerolles.

D’autres bâtiments miniers, plus difficilement reconnaissables car moins spectaculaires, subsistent néanmoins sur ce territoire. L’absence du chevalement du puits Cambefort à Firminy, détruit après la fermeture en 1969, a rendu plus discrets l’ensemble de ses bâtiments qui abritent désormais la communauté Emmaüs. Il en est de même à Roche-la-Molière à l’emplacement des puits Dolomieu et Derhins où de nouvelles activités industrielles se sont installées dans les bâtiments épargnés de la destruction. Parmi eux, certains sont remarquables à l’image de la grande écurie datant des années 1860.

Ainsi, peu de traces permettent finalement à celui qui parcourt les quarante kilomètres de long du bassin de la Loire de mesurer l’ampleur de l’emprise spatiale de la mine. Cette « invisibilité »2 résulte du choix fait par les Houillères de la Loire à la fin des années 1960 de détruire la plupart des installations afin de permettre la création de nouvelles zones d’activités économiques propices à la reconversion du personnel, tout en renouvelant l’image altérée du « pays noir » . La volonté d’une valorisation patrimoniale se concentre alors uniquement sur le puits Couriot. Le désengagement progressif des Houillères concerne plusieurs acteurs aux intérêts tantôt convergents, tantôt conflictuels. Les milieux universitaires et associatifs, en se chargeant de mettre en lumière les restes d’une désindustrialisation inéluctable, déplorent parfois les initiatives des municipalités locales menées à la faveur d’une alternance politique ou bien dans le cadre d’une politique de conservation du patrimoine assumée, comme l’illustre le projet non consensuel du puits du Marais.

1 http://www.loire.gouv.fr/IMG/pdf/Gier1.pdf et http://www.loire.gouv.fr/IMG/pdf/DRS-10-107578-15507A-ST-ETIENNE-UNIQUE.pdf2 GAY G., « L’impossible palimpseste industriel » in L’Archéologie industrielle en France n°61, Décembre 2012, Cilac, p.11-19

Le chevalement du puits des Combes, © Collection Puits Couriot / Parc musée de la Mine

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VI. Le puits du Marais, un exemple de conservation atypique (Le Chambon-Feugerolles)Le puits du Marais, foncé à partir de 1908 et condamné en 1983, était un puits secondaire de la Compagnie des Mines de Montrambert et la Béraudière, dévolu à la descente de remblais, du personnel, ainsi qu’au retour d’air. Il ne fut que ponctuellement puits d’extraction.

Son chevalement (1909) est l’un des cinq chevalements conservés sur l’ensemble du bassin de la Loire. Il est avec celui du puits Couriot (1914) représentatif du modèle wesphalien largement utilisé dans les houillères françaises entre 1880 et 1914. Cette double présence de l’acier ne doit pas occulter la diversité architecturale des chevalements qui s’exprime ailleurs. Le plus ancien en bois est érigé au dessus du puits Combélibert à Rive-de-Gier au milieu du XIXe siècle. Et c’est avec le béton que s’achève l’ère de construction des chevalements dont témoignent le puits Simon à Lorette (années 1920) en béton de scories, et le plus récent en béton armé au puits des Combes à la Ricamarie (1956), inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis 2003.

À double jambage et à double jeu de molettes, le chevalement du puits du Marais présente une silhouette inhabituelle. Il a perdu dans son nouvel aménagement les deux bâtiments identiques des machines d’extraction qui l’encadraient. Malgré leur bon état, ces bâtiments, ainsi que les bâtiments des compresseurs construits en 1917, ont été démolis au moment des travaux effectués pour alléger la circulation de la N88 en 1987. La réalisation de ce projet permet à la commune du Chambon-Feugerolles de recevoir en 2002 le prix Territoria décerné par le Sénat, dans la catégorie aménagement de l’espace public. Approuvé par les pouvoirs publics, ce choix fut néanmoins l’objet de vives critiques étant donné qu’il remettait en cause «l’harmonie architecturale de ce petit siège unique en France et peut-être en Europe »3. Les spécialistes du patrimoine industriel dénoncent un aménagement qui décontextualise entièrement le bâtiment, en l’érigeant en un « monument compensatoire de l’effacement des traces de l’activité industrielle » locale4 sans pour autant relever d’une patrimonialisation qui fait sens5.

Ce puits étant situé dans un secteur bas, depuis la fermeture des pompes y contrôlent le niveau des eaux remontant des galeries noyées. Ces eaux, déversées dans la rivière Ondaine, sont souvent teintées de rouge, carchargées de particules de fer rouillées qui se trouvent dans certaines couches de charbon. En 2007, les Charbonnages de France en voie de fermeture ont mis en place un grand bassin de décantation pour filtrer ces eaux grâce à des roseaux fixant le fer, diminuant fortement la coloration des eaux

3 GUIOLLARD P.C., Les chevalements des Houillères Françaises, 1993, 268 p. p.1644 GAY G., « L’impossible palimpseste industriel » in L’Archéologie industrielle en France n°61, Décembre 2012, Cilac, p.11-19, p.175 ROJAS L., « De la friche à l’emblème des Houillères, Les tentatives de patrimonialisation des chevalements », in L’Archéologie industrielle en France n°61, Décembre 2012, Cilac, p.39-45

Le puits du Marais avant réhabilitation à la fin des années 1970, cliché : Jean Merley

Le puits du Marais aujourd’hui

© Florian Kleinefenn, collection du Puits Couriot / Parc-Musée de la Mine

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VII. Beaulieu, une cité de la compagnie des Mines de Roche-la-Molière et Firminy

Longtemps à l'écart des grandes zones de production, le secteur de Roche-la-Molière va être le lieu de tests en matière de logement d'une ampleur unique pour le bassin de la Loire et ce dès le début du XXe siècle .Le développement tardif mais rapide de l’exploitation de ces gisements prometteurs va tout aussi rapidement nécessiter un afflux massif de main d'œuvre.Dès lors, un problème se pose : la compagnie de Roche-la-Molière et Firminy se développe loin des grands centres urbains tel que Saint-Étienne, Firminy ou même La Ricamarie, et fait donc face à une pénurie de logements et un manque de main d'oeuvre de proximité. Il est donc décidé d’aménager les transports en commun (tramway) et de construire des logements financés et gérés par la compagnie au profit des futurs salariés. Pour les compagnies minières, le logement de la main d’œuvre comporte plusieurs intérêts. Il permet de fixer les ouvriers pour éviter qu’ils ne s’orientent vers d’autres industries ou d’autres bassins miniers proposant de meilleurs salaires. De plus, il contribue à maintenir une main d’œuvre qualifiée devenue rare et permet d’accueillir la main d’œuvre immigrée nécessaire à l’exploitation. Souvent, il s’agit aussi implicitement de « surveiller » la main d’œuvre. Les habitants doivent par exemple respecter le règlement et accepter des visites de contrôle sur l’entretien de leur logement. La cité minière est aussi un « mode de vie », avec un aspect très communautaire. À partir de 1946, avec la nationalisation des mines, le logement du mineur devient gratuit pour tous les salariés des mines.

Les constructions de la cité de Beaulieu – près de 150 maisons doubles et collectives – s’affichent comme un modèle et sa population progresse sans cesse après 1914. Contrairement aux cités-jardins conçues par des urbanistes, la cité de Beaulieu n’a pas été construite selon un plan précis et fidèlement observé. En effet, malgré un projet de développement préalable vite dépassé, son extension se déroule au «coup par coup», suivant les besoins de la Compagnie. Jusqu’en 1915, année de l’achèvement de la première phase, l’urbanisation semble totalement contrôlée et très rigoureuse. Dès la deuxième extension, la Compagnie semble moins à cheval sur les principes et cherche avant tout à répondre à l’urgence du moment.

La cité de Beaulieu, © Collection Particulière

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Plan de la cité de Beaulieu, extrait de CHAUT C., De la construction du Bassin aux enjeux de la mémoire minière : les territoires du charbon en région stéphanoise (XIX-XXe), Université Jean

Monnet de Saint-Etienne, 1999.

La construction de la cité s’articule donc principalement autour de deux grandes périodes.

La première, qui débute peu après la décision de sa création, s’étale sur une quinzaine d’années durant laquelle l’évolution se distribue de la façon suivante : dix maisons sont construites chaque année en 1901, 1902 et 1909 ; vingt maisons en 1910 ; dix en 1911 ; enfin, vingt autres parachèvent ces travaux en 1915, portant le nombre total à quatre-vingts maisons élevées sur la période.

Une seconde phase débute en 1922 : les maisons en sont de taille et d’aspect hétéroclite, généralement très proche de l’habitat collectif. Elles s’étendent majoritairement au sud de la première partie de la cité ainsi qu’en contrebas de la route de Firminy à Roche-La-Molière : en 1923, construction de vingt-sept maisons ; en 1925, construction de dix-huit maisons ; en 1928 construction de quatre maisons ; et pour finir, en 1929, construction de six maisons. Cette nouvelle tranche de cinquante-cinq maisons est finalement complétée par deux nouvelles constructions en 1942 et enfin quatre autres en 1945.

Enfin, au delà de sa taille (364 logements), la cité de Beaulieu est remarquable parce qu’elle propose l’équipement le plus complet du bassin de la Loire : écoles, centre familial ménager, commerces, cimetière, église, garderie et dispensaire.

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Après la Première Guerre mondiale, en manque de main d’œuvre, la compagnie va faire appel à la main d’œuvre étrangère, notamment des Polonais. Le premier groupe est accueilli pendant la guerre sans recrutement préalable. C’est seulement à partir de 1920 que la compagnie organisera un recrutement dans le pays d’origine.

En 1928, la catastrophe du Puits Combes va révéler une des faiblesses du système de logements de la compagnie. Les veuves des victimes sont en effet invitées à quitter leurs logements afin de laisser place aux nouveaux ouvriers chargés de remplacer leurs époux. Des heurts sociaux vont en découler, desquels résultera la conservation du logement pour les veuves, moyennant un loyer modique, et la construction de nouveaux logements pour les futurs arrivants. La compagnie soigne ainsi son image sociale et tente de paraître plus humaine.

Les funérailles des victimes de la catastrophe du puits Combes à la cité de Beaulieu, 1928. © Association Amiproche

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VIII. Chronologie indicativeen caractères gras : les lois propres à l'industrie minièreen bleu : les informations relatives à la vallée de l’Ondaine

1791 : Loi Le Chapelier qui interdit toute coalition et toute association.

1803 : Instauration du livret ouvrier. Il contient le signalement et l’état-civil de l’ouvrier qui doit y faire indiquer par le patron ses dates d’arrivée et de départ. Sa possession est obligatoire .

1813 : - Décret impérial de Napoléon Ier. L'âge minimum pour commencer le travail dans les mines est de 10 ans. -Obligation pour les compagnies minières de fournir gratuitement des soins et des médicaments aux blessés.

1841 : Loi interdisant le travail des enfants de moins de 8 ans et limitant à 8h la journée de travail pour les moins de 12 ans.

1848 : Loi fixant la journée de travail à 12h pour les adultes.

1864 : Reconnaissance du droit de grève.

1866 : Création de la Fraternelle dans le Bassin de la Loire, une caisse de secours entièrement gérée par les mineurs et destinée à subvenir aux besoins des ouvriers en difficulté.

1869 : 16 juin : Fusillade du Brûlé, à la Ricamarie,14 morts

1874 : - Loi interdisant le travail, au fond des mines, des enfants de moins de 12 ans et des femmes. -construction à Roche-la-Molière de la cité du Buisson, première cité minière du Bassin

1876 : Création de la « Chambre syndicale des ouvriers mineurs de la Loire » à Saint-Etienne »

1881-1882 : Lois Ferry qui rendent l’école obligatoire, laïque et gratuite de 6 à 13 ans.

1883 : Création à Saint-Étienne de la Fédération Nationale des Mineurs.

1884 : Loi Waldeck-Rousseau qui reconnaît la liberté syndicale.

1890 : - Loi instituant les délégués-mineurs à la sécurité. - Suppression du livret ouvrier .

1883-1892 : Création d’un corps d’inspecteurs surveillant la législation du travail et notamment la durée du travail.

1894 : Loi instituant la Caisse de secours des mineurs pour les retraites et maladies .

1898 : Loi du 9 avril sur les accidents du travail : pose le principe que l’accident vaut droit à indemnisation, l’ouvrier n’a plus à apporter la preuve de la culpabilité patronale.

1901 : Première phase de construction de la cité de Beaulieu à Roche-la-Molière

1903 : Fonçage du puits du Marais au Chambon-Feugerolles, 5 ans avant le puits Couriot

1905 : Loi qui permet l’application progressive de la journée de huit heures pour les piqueurs.

1906 : Loi qui rend le repos hebdomadaire obligatoire.

1908 : La Fédération Nationale des Mineurs adhère à la CGT.

1910 : Loi Millerand sur la durée du travail : journée de 10 heures.

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1911 : Décret rendant obligatoire les bains-douches dans tous les sièges d’extraction.

1914 : Loi créant la Caisse Autonome des Retraites des Ouvriers Mineurs donnant un statut particulier et plus avantageux aux mineurs (retraite à 55 ans pour 30 ans de service dans la mine).

1919 : -Loi du 23 avril instaurant la journée de huit heures et la semaine à 48h sans réduction de salaire. - loi du 24 juin pour l’application de la journée de huit heures à la mine

1928 : Catastrophe au puits Combes de Roche-la-Molière qui provoque la mort de 48 mineurs

1936 : -Lois sur les conventions collectives, les congés payés, la semaine de 40 heures. -Disparition du chronométrage, salaire minimum pour tout mineur de fond, augmentation des salaires de 12%.

1941 : Charte du travail énoncée à Saint-Etienne (suppression du droit de grève) par le maréchal Pétain.

1945 : -Ordonnance qui reconnaît la silicose comme maladie professionnelle avec droits à la répara-tion. -La cité de Beaulieu compte 145 maisons

1946 : - Loi du 14 juin instituant le Statut du Mineur ; Nationalisation des Mines - Décret du 27 novembre : création de la Sécurité Sociale Minière - Le droit de grève est inscrit dans la Constitution

1950 : Instauration du SMIG : salaire minimum interprofessionnel garanti

1956 : Instauration d’une troisième semaine de congés payés

1958 : Création des ASSEDIC

1960 : Plan Jeanneney : le gouvernement décide de réduire la production de charbon en France.

1962 : Accord Renault qui instaure la 4e semaine de congés payés.

1963 : Obtention de la 4e semaine de congés payés (5e semaine pour les jeunes) pour les mineurs.

1973 : Fermeture du puits Couriot

1983 : Fermeture du puits du Marais au Chambon-Feugerolles, et du Puits Pigeot à la Ricamarie, le dernier du Bassin de la Loire

1991 : Ouverture de Musée de la Mine de Saint-Étienne au puits Couriot

Page 15: Collège - Lycée...Par deux fois, en 1868 et en 1881, il est renvoyé pour action syndicale par les compagnies de Montrambert et de Beaubrun. Il est également par deux fois condamné

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IX. BibliographieLes ouvrages cités ci-dessous sont consultables au centre de documentation du Musée de la Mine, sur rendez-vous auprès de Mireille GRIVOT au 04 77 43 83 36 ou par e.mail : [email protected]

APRILE S., OLIVEIRA M., TOUCHELAY B., HOIN K-M. (dir), Les Houillères entre l’État, le marché et la société, Les territoires de la résilience, XVIIIe-XXIe siècles, Presses Universitaires du Septentrion, 2015.

BEDOIN M., Le patrimoine minier stéphanois, Guide de promenade, La Ricamarie-Le Chambon-Feugerolles, tome 2, 1985.

BEDOIN M., Le patrimoine minier stéphanois, Guide de promenade, Saint-Genest-Lerpt-Roche-la-Molière-Firminy, tome 3, 1985.

CHERRIER C., La Ricamarie, Une Ville, Des Hommes, Ville de la Ricamarie, 1993.

CHERRIER C., Michel Rondet, Biographie, Action Graphique éditeur, 1993.

COMMÉRE R., Mémoires d’acier en Ondaine, Histoire d’un site métallurgique en région stéphanoise, Publications de l’Université de Saint-Etienne, 2000.

DELABRE B., « La grève de 1869 dans le bassin minier stéphanois » in Etudes Foréziennes, n°4, Centre d’Etudes Foréziennes, 1971.

GASCHIGNARD J-P., Pauvre mineur, mineur joyeux...Chansons et poèmes sur les mines et les mineurs de la Loire, 1815-1914, Puits Couriot/Parc-Musée de la Mine, 2016.

JACQUEMOND J., La Révolution Industrielle dans la vallée de l’Ondaine, 1815-1914, Publications de l’Université J. Monnet, 1995.

MOUILHADE R., La Division de Roche de la Compagnie des Mines de Roche-la-Molière et Firminy entre 1820 et 1914, Université Jean Monnet de Saint-Etienne, 2002.

PEYRACHE A., « La Ricamarie, la commune exemplaire ou la mise en attente des restes » in Historicité, localité et pratiques de patrimonialisation dans le bassin minier de la Loire, rapport de recherche du CRESAL, 1999.

PEYRACHE A., « La Ricamarie, ville-image », in Rautenberg M., Védrine C., Valladarès L., L’imaginaire urbain dans les régions ouvrières en reconversion, CNRS, 2011.https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00666204/PDF/La_imaginaire_urbain_2.pdf

PEYRE P., 100 sites en enjeux : l'héritage industriel de Saint-Etienne et de son territoire, Musée de la Mine de Saint-Etienne, 2006.

SANTUCCI M-R., « La catastrophe du puits Combes. Suites sociales et judiciaires d’un accident du travail » in Histoire contemporaine et patrimoine : La Loire, un département en quête d’identité, Actes du colloque organisé par le CERHI, Publications de l’Université de Saint-Etienne, 2008.

Au jour et au fond, Histoire de la mine et des mineurs de Roche-la-Molière, Association AmiProche, 2007.

Archéologie industrielle, Maison de la Culture de Firminy, 1977.

Le Sentier du Mineur, Ville de la Ricamarie, s.d.

Cités minières

AULAGNER R., Cités minières-cités jardins : le logement des ouvriers mineurs par la Compagnie R.MF. (1875 – 1945), 2002. https://coninalinkgad.firebaseapp.com/2746622106.pdf

Page 16: Collège - Lycée...Par deux fois, en 1868 et en 1881, il est renvoyé pour action syndicale par les compagnies de Montrambert et de Beaubrun. Il est également par deux fois condamné

CHAUT C., De la construction du Bassin aux enjeux de la mémoire minière : les territoires du charbon en région stéphanoise (XIX-XXe), Université Jean Monnet de Saint-Etienne, 1999.

Puits

ROJAS L., Le puits du Marais dans l’écosystème minier (1900-1983), Université Jean Monnet de Saint-Etienne, 2001.

Crassiers

3 PAS Ricamarie cote 640, Les Cahiers de La Rotonde, Publication de l’Université de Saint-Etienne, 2001.

Chevalements

GUIOLLARD P-C., Les chevalements des Houillères Françaises, 1993. « Les chevalements du Centre-Midi : la Loire », in Revue Centre-Midi magazine, n°50, 1980.

ROJAS L., « De la friche à l’emblème des houillères, les tentatives de patrimonialisation des chevalements » in L’Archéologie industrielle en France, n°61, 2012.

Iconographie

Photographies de Florian Kleinefenn, fonds du Puits Couriot / Parc-Musée de la Mine.

La mine dans le paysage stéphanois, Maison de la culture de Saint-Etienne, 1979 Filmographie

La Ricamarie 1869-1969, 1970, 27 mn, réalisé par Bernard Chardere (Les Films du Galion) et commenté par Jean Dasté (Cinémathèque de Saint-Etienne).

Romans

PHILIPPE A., L’ Acier, Editions Sociales Internationales, 1937

Puits Couriot / Parc-Musée de la Mine3 bd Maréchal Franchet D’Esperey42 000 Saint-Étienne

Tél. 04 77 43 83 26Fax 04 77 43 83 29www.musee-mine.saint-etienne.fr