CO20 - Chimpanzés, réservoirs des formes pandémiques et non pandémiques du VIH-1

1
1S39 Ann Dermatol Venereol 2007;134:1S30-1S62 ADF 2007 – Communications orales et de l’efficacité de cette méthode de lutte contre la malnutrition. Renseignements pratiques auprès du collectif TECHNAP. La spiruline surnommée « algue de l’espoir » peut-elle relever le défi alimentaire et améliorer la résistance à certaines maladies ? Chimpanzés, réservoirs des formes pandémiques et non pandémiques du VIH-1 KEELE BF (1), VAN HEUVERSWYN F (2), LI Y (1), BAILES E (3), TAKEHISA J (1), SANTIAGO ML (1), BIBOLLET-RUCHE F (1), CHEN Y (1), WAIN LV (3), LIEGEOIS F (2), LOUL S (4), MPOUDI NGOLE E (4), BIENVENUE Y (4), DELAPORTE E (2), BROOKFIELD JFY (3), SHARP PM (3), SHAW GM (1, 5), PEETERS M (2), HAHN BH, † (1) (1) Departments of Medicine and Microbiology, University of Alabama, Birmingham, AL, États-Unis. (2) Laboratoire Retrovirus, UMR145, Institut de Recherche pour le Développement (IRD) and Department of International Health, University of Montpellier I, 911 Avenue Agropolis, BP 64501, 34394 Montpellier Cedex 5. (3) Institute of Genetics, University of Nottingham, Queens Medical Centre, Nottingham, NG7 2UH, Royaume-Uni. (4) Projet Prévention du Sida au Cameroun (PRESICA), BP1857, Yaoundé, Cameroun. (5) Howard Hughes Medical Institute, 720 South 20th Street, KAUL 816, Birmingham, AL 35294, États-Unis. Introduction : Le VIH-1, cause de la pandémie du SIDA, représente une zoonose avec un impact social désastreux. Cependant, des in- certitudes persistaient en ce qui concerne le réservoir naturel. Le vi- rus le plus proche génétiquement du VIH-1, isolé jusqu’à présent est le Simian Immunodeficiency Virus (SIV), identifié chez les chimpanzés vivant en captivité. Matériel et méthode : Analyses par séquençage des souches du SI- Vcpz endémique à partir des crottes de chimpanzés. Résultats : Dans cette étude, nous montrons la présence des anti- corps anti SIVcpz et des acides nucléiques dans les crottes de chim- panzés de la sous-espèce Pan troglodytes troglodytes (Ptt) vivant en forêt du sud Cameroun où les prévalences dans certaines commu- nautés atteignent 29 à 35 %. Les analyses nous ont permis de trou- ver l’origine des virus pandémiques (groupe M) et non pandémiques (groupe N) du VIH-1 chez les chimpanzés vivant dans des communautés géographiquement distinctes. Conclusion : Cette découverte identifie le Ptt comme le réservoir na- turel du VIH-1 [1]. Référence 1. Keele BF, Van Heuverswyn F, Li Y, et al. Chimpanzee reservoirs of pan- demic and nonpandemic HIV-1. Science 2006;313:523-6. Prévalence de la neurosyphilis asymptomatique au cours de la syphilis latente BOUZIANE K, KHADIR K, BENCHIKHI H Service de Dermatologie, CHU Ibn Rochd, Casablanca, Maroc. Introduction : La neurosyphilis asymptomatique est définie par l’as- sociation d’une hyperprotéinorachie, d’une pléiocytose, et d’une sé- rologie syphilitique positive dans le LCR. L’indication de la ponction lombaire (PL) reste controversée dans la syphilis latente en l’absen- ce de manifestations neurologiques [1-3]. L’objectif de ce travail était de déterminer la prévalence de la neuro- syphilis asymptomatique chez les patients hospitalisés pour syphilis latente afin d’évaluer l’apport de la PL systématique chez ces mala- des. Matériel et méthodes : Étude rétrospective portant sur tous Les cas de syphilis latente hospitalisés au service de dermatologie du CHU Ibn Rochd entre janvier 2001 et juillet 2006. Les éléments analysés étaient : antécédents, examen clinique, résultats de l’étude cytochi- mique et immunologique du LCR. Résultats : Sur 314 cas, 3,18 % (10 cas) des malades avaient une sy- philis latente précoce, 30,5 % (96 cas) une syphilis latente tardive et 66,24 % (208 cas) une syphilis de durée inconnue. On avait une prédominance masculine (sex-ratio : 1,8), avec un âge moyen de 41,6 ans. L’examen clinique avait révélé des signes neurologiques non spécifiques chez 26 patients (8 % des cas). La sérologie VIH était négative dans tous Les cas. La PL était pratiquée systématique- ment chez tous les malades avec étude chimique, cytologique et im- munologique du LCR. Vingt pour cent (20 %) des malades avaient des anomalies du LCR (chimique, cytologique et/ou immunologi- que). Quinze pour cent (15 %) des patients (47 cas) avaient une hyperalbuminorachie supérieure à 0,40 g/l. Une hypercellularité de plus de 3 éléments/mm 3 avait été retrouvée chez 4,7 % des pa- tients (15 cas). Neuf malades (2,8 % des cas) avaient le VDRL et le TPHA positifs associés à une anomalie du LCR. Vingt et un mala- des avaient le TPHA positif et le VDRL négatif, associés à une hype- ralbuminorachie dans 8 cas. Le FTA-abs était demandé chez 40 % des patients ayant un TPHA positif. Il était positif dans un seul cas sans autre anomalie du LCR. Le quotient albumine, l’index d’im- munoglobulines et l’index de TPHA n’avaient été calculés en aucun cas. Le diagnostic de neurosyphilis asymptomatique était retenu chez 14 malades (4,5 %). Quatre patients avaient une syphilis laten- te tardive et 10 une syphilis latente de durée inconnue. Les éléments du diagnostic étaient : VDRL positif dans le LCR avec hyperprotéi- norachie dans 9 cas, TPHA positif avec hyperalbuminorachie dans 4 cas, TPHA et FTA-abs positifs dans un cas. Le diagnostic de neu- rosyphilis symptomatique était porté chez 4 malades devant : TPHA positif, hyperalbuminorachie et des signes neurologiques [céphalée (2 cas), agressivité (1cas), paresthésies des membres infé- rieurs (1cas)]. Le traitement était à base de : pénicilline G en IV (12 millions UI/j) pendant 15 jours chez tous les patients atteints de neurosyphilis, 3 injections de benzathine-penicilline G (2,4 millions) à une semaine d’intervalle pour les malades atteints de syphilis latente. Conclusion : La neurosyphilis asymptomatique est une affection sans anomalies cliniques. De diagnostic difficile, elle est définie par des anomalies biologiques à la fois non spécifiques et spécifi- ques du LCR. Cette étude montre que la ponction lombaire systéma- tique avec étude du LCR a permis de poser le diagnostic d’une neurosyphilis asymptomatique chez 4,5 % des patients atteints de syphilis latente. Ces résultats suggèrent que la ponction lombaire systématique reste indiquée chez les patients atteints de syphilis la- tente tardive ou de durée inconnue d’autant plus qu’il existe des si- gnes neurologiques [4]. C020 C021

Transcript of CO20 - Chimpanzés, réservoirs des formes pandémiques et non pandémiques du VIH-1

Page 1: CO20 - Chimpanzés, réservoirs des formes pandémiques et non pandémiques du VIH-1

1S39

Ann Dermatol Venereol2007;134:1S30-1S62

ADF 2007 – Communications orales

et de l’efficacité de cette méthode de lutte contre la malnutrition.

Renseignements pratiques auprès du collectif TECHNAP.

La spiruline surnommée « algue de l’espoir » peut-elle relever le

défi alimentaire et améliorer la résistance à certaines maladies ?

Chimpanzés, réservoirs des formes pandémiques et non pandémiques du VIH-1

KEELE BF (1), VAN HEUVERSWYN F (2), LI Y (1), BAILES E (3), TAKEHISA J (1), SANTIAGO ML (1), BIBOLLET-RUCHE F (1), CHEN Y (1), WAIN LV (3), LIEGEOIS F (2), LOUL S (4), MPOUDI NGOLE E (4), BIENVENUE Y (4), DELAPORTE E (2), BROOKFIELD JFY (3), SHARP PM (3), SHAW GM (1, 5), PEETERS M (2), HAHN BH, † (1)

(1) Departments of Medicine and Microbiology, University of Alabama, Birmingham, AL, États-Unis.(2) Laboratoire Retrovirus, UMR145, Institut de Recherche pour le Développement (IRD) and Department of International Health, University of Montpellier I, 911 Avenue Agropolis, BP 64501, 34394 Montpellier Cedex 5.(3) Institute of Genetics, University of Nottingham, Queens Medical Centre, Nottingham, NG7 2UH, Royaume-Uni.(4) Projet Prévention du Sida au Cameroun (PRESICA), BP1857, Yaoundé, Cameroun.(5) Howard Hughes Medical Institute, 720 South 20th Street, KAUL 816, Birmingham, AL 35294, États-Unis.

Introduction : Le VIH-1, cause de la pandémie du SIDA, représente

une zoonose avec un impact social désastreux. Cependant, des in-

certitudes persistaient en ce qui concerne le réservoir naturel. Le vi-

rus le plus proche génétiquement du VIH-1, isolé jusqu’à présent

est le Simian Immunodeficiency Virus (SIV), identifié chez les

chimpanzés vivant en captivité.

Matériel et méthode : Analyses par séquençage des souches du SI-

Vcpz endémique à partir des crottes de chimpanzés.

Résultats : Dans cette étude, nous montrons la présence des anti-corps anti SIVcpz et des acides nucléiques dans les crottes de chim-

panzés de la sous-espèce Pan troglodytes troglodytes (Ptt) vivant en

forêt du sud Cameroun où les prévalences dans certaines commu-

nautés atteignent 29 à 35 %. Les analyses nous ont permis de trou-

ver l’origine des virus pandémiques (groupe M) et nonpandémiques (groupe N) du VIH-1 chez les chimpanzés vivant dans

des communautés géographiquement distinctes.

Conclusion : Cette découverte identifie le Ptt comme le réservoir na-

turel du VIH-1 [1].

Référence

1. Keele BF, Van Heuverswyn F, Li Y, et al. Chimpanzee reservoirs of pan-demic and nonpandemic HIV-1. Science 2006;313:523-6.

Prévalence de la neurosyphilis asymptomatique au cours de la syphilis latente

BOUZIANE K, KHADIR K, BENCHIKHI H

Service de Dermatologie, CHU Ibn Rochd, Casablanca, Maroc.

Introduction : La neurosyphilis asymptomatique est définie par l’as-sociation d’une hyperprotéinorachie, d’une pléiocytose, et d’une sé-rologie syphilitique positive dans le LCR. L’indication de la ponctionlombaire (PL) reste controversée dans la syphilis latente en l’absen-ce de manifestations neurologiques [1-3].L’objectif de ce travail était de déterminer la prévalence de la neuro-syphilis asymptomatique chez les patients hospitalisés pour syphilislatente afin d’évaluer l’apport de la PL systématique chez ces mala-des.

Matériel et méthodes : Étude rétrospective portant sur tous Les casde syphilis latente hospitalisés au service de dermatologie du CHUIbn Rochd entre janvier 2001 et juillet 2006. Les éléments analysésétaient : antécédents, examen clinique, résultats de l’étude cytochi-mique et immunologique du LCR.

Résultats : Sur 314 cas, 3,18 % (10 cas) des malades avaient une sy-

philis latente précoce, 30,5 % (96 cas) une syphilis latente tardive et66,24 % (208 cas) une syphilis de durée inconnue. On avait une

prédominance masculine (sex-ratio : 1,8), avec un âge moyen de

41,6 ans. L’examen clinique avait révélé des signes neurologiquesnon spécifiques chez 26 patients (8 % des cas). La sérologie VIH

était négative dans tous Les cas. La PL était pratiquée systématique-

ment chez tous les malades avec étude chimique, cytologique et im-munologique du LCR. Vingt pour cent (20 %) des malades avaient

des anomalies du LCR (chimique, cytologique et/ou immunologi-

que). Quinze pour cent (15 %) des patients (47 cas) avaient unehyperalbuminorachie supérieure à 0,40 g/l. Une hypercellularité

de plus de 3 éléments/mm3 avait été retrouvée chez 4,7 % des pa-

tients (15 cas). Neuf malades (2,8 % des cas) avaient le VDRL et leTPHA positifs associés à une anomalie du LCR. Vingt et un mala-

des avaient le TPHA positif et le VDRL négatif, associés à une hype-

ralbuminorachie dans 8 cas. Le FTA-abs était demandé chez 40 %des patients ayant un TPHA positif. Il était positif dans un seul cas

sans autre anomalie du LCR. Le quotient albumine, l’index d’im-

munoglobulines et l’index de TPHA n’avaient été calculés en aucuncas. Le diagnostic de neurosyphilis asymptomatique était retenu

chez 14 malades (4,5 %). Quatre patients avaient une syphilis laten-

te tardive et 10 une syphilis latente de durée inconnue. Les élémentsdu diagnostic étaient : VDRL positif dans le LCR avec hyperprotéi-

norachie dans 9 cas, TPHA positif avec hyperalbuminorachie dans

4 cas, TPHA et FTA-abs positifs dans un cas. Le diagnostic de neu-rosyphilis symptomatique était porté chez 4 malades devant :

TPHA positif, hyperalbuminorachie et des signes neurologiques

[céphalée (2 cas), agressivité (1cas), paresthésies des membres infé-rieurs (1cas)]. Le traitement était à base de : pénicilline G en IV

(12 millions UI/j) pendant 15 jours chez tous les patients atteints de

neurosyphilis, 3 injections de benzathine-penicilline G(2,4 millions) à une semaine d’intervalle pour les malades atteints

de syphilis latente.

Conclusion : La neurosyphilis asymptomatique est une affection

sans anomalies cliniques. De diagnostic difficile, elle est définie

par des anomalies biologiques à la fois non spécifiques et spécifi-ques du LCR. Cette étude montre que la ponction lombaire systéma-

tique avec étude du LCR a permis de poser le diagnostic d’une

neurosyphilis asymptomatique chez 4,5 % des patients atteints desyphilis latente. Ces résultats suggèrent que la ponction lombaire

systématique reste indiquée chez les patients atteints de syphilis la-

tente tardive ou de durée inconnue d’autant plus qu’il existe des si-gnes neurologiques [4].

C020

C021