Chapitre 3 : L’Asie du Sud et de l’Est : les enjeux de la ... · s L’Asie du Sud et de...
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Chapitre 3 : L’Asie du Sud et de l’Est : les enjeux de la croissance
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L’Asie du Sud et de l’Est concentre la majeure partie de la population mondiale avec plus de 3,5 milliards d’habitants. Cette région connaît la plus forte croissance économique au monde avec l’émergence de nouveaux pays, dont la Chine, ou ici la Malaisie. Mais la région reste aussi marquée par des inégalités de développement, suggérées par l’exemple du Népal, à toutes les échelles.
Problématique : Quelles relations existent entre population et croissance économique sur le continent le plus peuplé de la planète, dans un espace encore en recherche d’un véritablement développement ?
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EDC Mumbai, entre modernité et inégalités
Vue aérienne de la ville (pointe Sud)
Vidéo : Mumbai :
https://www.youtube.com/watch?v=v1YYW2vRvFs
Petite fille marchant sur une canalisation d’eau dans le Slum de Dharavi plus grand bidonville du monde
Capitale économique et financière de l’Inde
- environ 23 millions d’habitants
- vitrine de la modernité et symbole de l’émergence indienne
- fort développement économique = transformations
importantes de l’organisation de l’espace urbain.
Nbx pbs d’aménagement (site = presqu’île + croissance rapide
et anarchique)
Fortes inégalités socio-spatiales (ex: slums)
En quoi le cas de Mumbai est-il
révélateur à la fois du dynamisme
économique de l’Asie du Sud et de
l’Est et des profondes inégalités qui
affectent cet espace ?
MER D’OMAN
RÉGION MÉTROPOLITAINE
DE MUMBAI
A) Mumbai, une métropole « moderne » en pleine mutation1) Une presqu’île industrielle en restructuration
Tournée vers la mer, Bombay n’est à l’origine qu’un ensemble d’îlots
qui accueillent des petits villages de pêcheurs et des plantations, peu
destiné à devenir un centre industriel national. Sa situation privilégiée
sur la mer d’Oman dans l’océan indien fait d’elle la porte du commerce
vers l’Afrique et l’Europe et explique l’intérêt qu’elle à suscité chez les
puissances coloniales dès le XVIIème siècle (…). L’essor industriel de
Bombay est stimulé par l’arrivée de bateaux à vapeur et des chemins
de fer. En 1853 est inaugurée la première ligne de train d’Asie qui relie
Bombay à Thane, bourgade située à une cinquantaine de kilomètres au
nord. Cette date charnière est aussi celle de la création de la première
filature de coton en plein centre de Bombay (…) L’ouverture du canal
de Suez en 1869 et l’expansion des docks développent les activités
portuaires de Bombay qui devient le premier port de l’Inde.MC Saglio, « Mumbai, mutations spatiales d’une métropole en expansion », Mappemonde. 2001
Depuis les années 1960, les politiques d’aménagement visent à
diversifier l’industrie traditionnelle textile en déclin tout en relocalisant
des installations industrielles dans les périphéries lointaines. Les
filatures de coton employaient en permanence 300 000 personnes au
début des années 1970 et comptaient 63 entreprises localisées au
centre actuel de Mumbai. En 2001, seules 33 usines étaient encore en
activité et le secteur n’employait plus que 60 000 personnes(…).Les
deux ports de la ville, qui représentent à eux deux le plus gros trafic
maritime du pays, ont permis la diversification des activités dans les
années 1970 avec des implantations pétrolières, pétrochimiques et
plastiques à proximité, activités qui marquent un véritable changement
dans la production industrielle de Mumbai. Dans le même temps,
l’aéroport, de loin le plus important du pays, a permis la localisation à
sa proximité de la SEEPZ (Santacruz Electronic Export Processing Zone), qui
deviendra par la suite une zone franche, la plus dynamique du pays
avec une spécialisation actuelle dans la bijouterie et les technologies de
l’information. Depuis les années 1980, Mumbai est devenu
incontestablement la capitale économique et financière de l’Inde.http://metropoles.revues.org/4469
Relevez les principales activités de la ville et les
causes de son émergence. Localisez les sur le plan.
La gare Chhatrapati Shivaji Terminus,
anciennement Victoria Terminus témoigne de
l’héritage britannique dans la ville
- Usine de textile dans les années 80
- Logements ouvriers surpeuplés et insalubres :
les chawls
- Usine appartenant au groupe « Reliance
industries » (privé) : 59 milliards de dollars de
chiffres d’affaire (2nde place nationale)
Ateliers de la société Rozy Blue (taille des
diamants)
I. UNE MÉTROPOLE SOUMISE À UNE
CROISSANCE CHAOTIQUE
Croquis 7Mumbai,une métropole mondialisée
d’un pays émergent
1. Les héritages du passé colonial
Ancienne ville coloniale
Ancien port
Quartier des anciennes
industries textilesMER D’OMAN
10 KM
2) Une ville dense en forte croissance
Comment a évolué la ville de Mumbai depuis 1960 ?
LA CRÉATION D’UNE VILLE SATELLITE
(…) La crise urbaine a exigé l’aménagement de la région entourant la
ville. Ainsi, dès la fin des années 1970, la construction d’une ville
jumelle sur le continent, de l’autre côté de la crique de Thane, au sud-
est, a été conçue pour soulager la vieille capitale de ses entreprises et
de sa main-d’œuvre et pour proposer un nouvel axe de
développement est-Ouest en alternative à l’axe Sud-Nord. Pour ce
faire, le projet (…) s’est engagé à développer les infrastructures
immobilières et sociales permettant d’accueillir les résidents et de leur
garantir une qualité de vie supérieure à celle de Mumbai. Or, le
développement de Navi Mumbai (…) ne répond pas à ces objectifs
initiaux. (…) Aujourd’hui, les services et les emplois sont concentrés à
Vashi (…). Plus généralement, Navi Mumbai (…) apparait plus
comme un centre satellite des activités financières de Mumbai et une
ville dortoir.MC Saglio, « Mumbai, mutations spatiales d’une métropole en expansion », Mappemonde. 2001
X 4
Nouveaux
centres des
affaires
Un étalement urbain vers le nord qui
suit la logique des axes de
communication
Un étalement programmé vers
l’Est avec la création d’une ville
nouvelle : Navi Mumbai
= UNE VILLE EN RECOMPOSITION
DE PLUS EN PLUS POLYCENTRIQUE
23 M en 2016
X 4,6
- La gare Chhatrapati Shivaji Terminus en 1960
(sortie des voyageurs)
- La même gare aujourd’hui aux heures de
pointe
I. UNE MÉTROPOLE SOUMISE À UNE
CROISSANCE CHAOTIQUE
Croquis 7Mumbai,une métropole mondialisée
d’un pays émergent
1.1 Les héritages du passé colonial
Ancienne ville coloniale
Ancien port
Quartier des anciennes
industries textiles
Quartier des affaires
ancien et saturé
MER D’OMAN
10 KM
1.2 Une extension urbaine tentaculaire
Limites de la municipalité
Axe d’urbanisation le
long des voies ferrées
Etalement urbain
Ville nouvelle planifiée
Narinam Point
Navi Mumbai
3) Une ville mondialisée.
Quelles caractéristiques font de Mumbai une « ville mondiale » et
la capitale économique de l’Inde?
Les sièges sociaux des
500 plus grandes
entreprises d’Inde
MUMBAI, POUMON DE L’ÉCONOMIE NATIONALE : QUEL RÔLE À
L’ÉCHELLE MONDIALE ?
Mumbai concentre aujourd’hui un grand nombre
d’institutions financières et de sièges sociaux, de
banques nationales ou régionales. Parmi ces institutions
financières figurent les deux pôles boursiers les plus
importants de l’Inde, la Bombay Stock Exchange (BSE) et
la National Stock Exchange (NSE)… Mumbai apparaît
clairement comme la capitale financière de l’Inde en
termes de volume de transactions. Le deuxième centre,
New Delhi, enregistre à peine la moitié du montant
enregistré par Mumbai (…)
En plus de sa position incontestable de capitale
financière, Mumbai constitue le premier pôle économique
d’Inde : c’est la région métropolitaine la plus riche de
l’Union, concentrant 1,6 % de sa population active, 19 %
de sa valeur ajoutée industrielle, 14 % de son capital
productif (soit plus de 5000 usines) et représentant 25 %
des impôts fédéraux sur le revenu (…)
Bien que la ville possède de bonnes infrastructures
physiques par rapport au reste du pays (autoroutes,
réseau ferré, port, énergie, …), ces dernières demeurent
cependant limitées en comparaison des villes avec
lesquelles Mumbai se met en concurrence à l’échelle
planétaire. Si les infrastructures de télécommunications et
de transports avec l’étranger ont été considérablement
améliorées ces dernières années (création d’un nouveau
terminal au sein de l’aéroport existant et projet d’un
nouvel aéroport, connexion avec le reste du monde par
fibres optiques sous-marines), le talon d’Achille de la
ville est constitué des mauvaises conditions de circulation
internes.http://metropoles.revues.org/4469#tocfrom1n3
Puissance financièrePuissance économiqueNœud intermodal mondialRayonnement culturel (soft power)
- Vue du Jawaharlal Nehru Port Trust (JNPT)
- Vue du Scchatrapati Shivaji International Airport
- Siège de Tata Institute (recherche fondamentale)
- Affiche de film Bollywood avec l’actrice indienne
Aishwarya Rai
II. UNE MÉTROPOLE MONDIALISÉE EN
RECOMPOSITION…
2.1 Une multipolarité croissante
Nouveaux quartiers des affaires
Délocalisation des activités industrielles
vers la périphérie
Places boursières
Studios de cinéma de Film City,
Bollywood
Universités
2.2 De nouveaux aménagements pour
maintenir la compétitivité mondiale de la
ville (programme Vision Mumbai)
Premier aéroport du pays
Nouvel aéroport en projet
Nouveau port (JNPT)
Projet du futur port
(Objectif 10e rang
mondial en 2019)
MER D’OMAN
10 KM
Narinam Point
Navi Mumbai
Belapur
Bandra-Kurla
JNPT
BSE
NSE
Film city
Université
de Mumbai
Transition : Mumbai est une ville en croissance et en
développement. Elle est passée de la production
industrielle à grande échelle à la prestation de services
et s’insère de mieux en mieux dans la mondialisation :
elle est la vitrine de la modernité d’une puissance
émergente . Cette insertion conduit à des
transformations géographiques de son territoire
B) Mumbai, une ville marquée par de profondes inégalités socio-spatiales1) Mumbai ou la guerre pour l’espace.
Dharavi
Sur les 88 quartiers que compte Mumbain, combien
de quartiers abritent plus de 60% de « Slumdogs »?
« Slumdogs » = pouilleux (« chiens des bidonvilles »)
Dharavi
Démolition du quartier des pipelines en 2011
LE DHARAVI REDEVELOPMENT PROJECT (DRP)
Depuis 2004 un vaste plan de re-développement très controversé est
à l’ordre du jour : le Dharavi Redevelopment Project. Dharavi se situe
en effet désormais à un emplacement stratégique, à deux pas du
nouveau centre international financier et des affaires du « Bandra
Kurla Complex » qui vise à désengorger le sud de Bombay. S’y sont
donc installés la bourse nationale des valeurs, la bourse du diamant
et plusieurs sièges de grandes institutions financières et bancaires.
Dans un contexte où l’espace est une ressource de plus en plus rare,
les terres que Dharavi occupe ont ainsi acquis en quelques années
une très grande valeur sur le marché immobilier en pleine
expansion et attisé la convoitise des investisseurs indiens et
étrangers. Sans oublier que Dharavi est idéalement situé à la croisée
des deux principales lignes de chemin de fer desservant Bombay.
Le Dharavi Redevelopment Project (DRP), sans cesse remanié, reporté
et au coût en constante augmentation (estimé aujourd’hui à 3
milliards d’Euros), est également piloté par la Slum Rehabilitation
Auhority. D’une manière générale, les plans de la SRA reposent sur
un partenariat public-privé où des constructeurs privés ou des
sociétés coopératives sont chargées de construire de petits
appartements d’environ 21 m² dans lesquels les habitants pouvant
attester de leur présence dans le bidonville avant une certaine date
sont relogés gratuitement, en général à la périphérie de la ville. En
échange, les entrepreneurs immobiliers obtiennent le droit de
construire sur les terres ainsi « libérées » par les bidonvilles d’autres
appartements et espaces commerciaux vendus aux prix élevés du
marché, ce qui leur permet de réaliser de juteux bénéfices.
Le DRP est un projet encore différent et de plus grande ampleur,
puisqu’il prévoit de réhabiliter l’ensemble du bidonville et de reloger
à Dharavi même tous les habitants dont les noms figurent sur la
liste des électeurs avant l’année 2000. Cela représenterait, selon les
chiffres officiels, 72.000 familles.http://base.d-p-h.info/fr/fiches/dph/fiche-dph-7800.html
LE PLAN «MUMBAI VISION»
L’agglomération de Mumbai, dont la population devrait passer de
19 à 27 millions d’habitants d’ici à 2025, est aujourd’hui
écartelée entre deux extrêmes : d’un côté son ambition de devenir
une “ville globale” selon le modèle de Shanghai, de l’autre le
poids de la pauvreté et des bidonvilles qui accueillent plus de la
moitié de la population.
Mumbai nous montre que la qualité de vie peut ne pas être la
finalité première des politiques urbaines. Là bas, le
développement urbain est d’abord un outil de développement
économique. Selon « Mumbai vision », le plan de développement
de la ville doit permettre d’inscrire Mumbai dans la compétition
internationale entre villes. Il faut embellir la ville, réduire les
bidonvilles, la rendre attractive pour les entreprises et les cadres
et résoudre les problèmes de congestion automobile et
d’insuffisance énergétique qui l’empêche de fonctionner. […]
Mumbai illustre la difficulté des mégalopoles à mettre en place
un développement qui bénéficie à l’ensemble des habitants. Le
développement de l'habitat informel (sous forme de bidonvilles)
est indissociable du développement des villes globales. En effet,
la mondialisation accentue les différences, certains quartiers se
valorisant fortement et entraînant la relégation aux marges des
villes d’un certain nombre d’activités et de populations moins
valorisées.Isabelle Baraud-Serfaty, Le Monde, 26 novembre 2009
Pourquoi Dharavi est un « slum qui vaut de l’or » ?
Quels projets sont mis en place pour le « réhabiliter » ?
Quelles sont les véritables enjeux de ces politiques ?
Pourquoi peut-on dire que ces modifications entrainent une
accentuation de la ségrégation socio-spatiale dans la ville ?
De fait : exclusion de milliers de familles puisque le slum
compte entre 750 000 et 1 million d’habitants
Une fois répertoriées les informations dans les documents, complétez le tableau ci-dessous afin d’identifier les différentes
dynamiques liées à l’espace.
DHARAVI, UN SLUM QUI VAUT DE L’OR
Pour quelles
raisons ?
Quelles politiques de
réhabilitation ?
Quelles
conséquences pour
les slumdogs ?
Quels objectifs visés
par les autorités de la
ville ?
Quels résultats ?
-
▲ Marina Drive en arrière plan/plage abritant des « pavement dwellers »
(gens de la rue sans abris fixe)
►Antalia House, la maison de la famille du milliardaire indien Mukesh
Ambani (possesseur de Reliance Industrie): la tour est la plus haute de la
ville (27 étages) et la plus chère du monde (1 milliard de dollars)
2) Réguler les transports intra-urbains : un défi.
LES TRANSPORTS EN COMMUN
Avec la question du logement, les transports sont le deuxième
enjeu de la métropole. Le transport public occupe une place très
importante avec un réseau de trains et de bus publics qui totalisent
88% des 11 à 12 millions de déplacement journaliers. Néanmoins,
là encore, Mumbai se positionne comme la ville des records
mondiaux (…). Les heures de pointe dans les trains ont une
amplitude de quatre heures soit deux fois plus que la norme
internationale et le train transporte 2,7 fois plus passagers que sa
capacité. Cette situation est d’autant plus critique que les prévisions
tablent sur une très forte augmentation de déplacements. Une partie
de cette croissance sera due à l’accroissement des véhicules
personnels alors que le niveau de congestion est déjà très élevé. Il
n’est pas rare de mettre deux heures pour faire les 35 kms qui
relient le centre ville à l’aéroport international.www.cairn.info/metropoles-xxl-en-pays-emergents--9782724612059-page-139.htm
A quels problèmes majeurs est confrontée Mumbai ? Justifiez.
- Les transports en
commun surchargés
- Embouteillage dans
une rue de Mumbay
Quels aménagement le gouvernement
propose-t-il pour résoudre le problème ?
Quelles oppositions rencontre-t-il ?
LE PONT DE LA POLÉMIQUE
Débuté en 1999, le pont maritime Bandra
Worli Sea Link est une prouesse
technologique en soi : pont à haubans de
huit voies sur 5,6 kilomètres, soutenu par
des câbles d'une hauteur de 126 mètres
(l'équivalent d'un immeuble de 43 étages),
il survole la mer à 150 mètres de la côte
afin d'accommoder les bateaux depêche.
Selon l'Agence routière de l'Etat du Maharashtra, les 120 000
véhicules journaliers verraient leur trajet d'une heure réduit en dix
minutes. Son coût total est estimé à 270 millions d'euros, amorti en
trente ans grâce aux péages.
Cependant, le pont maritime Bandra Worli ne représente que le quart
du projet global qui devait relier Bandra à Nariman Point, le vieux
quartier des affaires tout au sud de Mumbai. Pour les 16,5 kilomètres
restant, les autorités avaient planifié de connecter la sortie du pont à
une autoroute suspendue de 4,35 kilomètres sensée passer en plein
milieu du quartier résidentiel chic de Peddar Road (…) La polémique
n'est pas nouvelle. Plus de 90 autoroutes aériennes ont déjà été
construites à Mumbai, n'endiguant que de peu le trafic dû à la
croissance constante de voitures privées auxquelles la nouvelle classe
moyenne indienne aspire. Mais jusqu'à présent, elles ne traversaient
que les quartiers défavorisés où les habitants ne pouvaient que
regretter de ne pas avoir de voiture pour en profiter. Ils devaient donc
faire avec la pollution, le bruit, et tous les autres inconvénients qui
surviennent lorsqu'un tel projet est mis en place.
http://inde.aujourdhuilemonde.com/le-pont-de-la-polemique-inaugure-bombay
Le pont Bandra Worli SeaLe quartier résidentiel chic de Peddar Road
3) Faire face aux défis sanitaires et environnementaux
Doc. 11 précédent + doc. 12, 13 et 17 : Quels défis Mumbai doit-elle relever
au niveau sanitaire et environnemental ? En quoi les politiques urbaines
peuvent-elles aggraver les risques ?
III. … MAIS UNE MÉTROPOLE PEU
DURABLE…
3.1 … marquée par de fortes inégalités
Littoral à la population aisée
Bidonvilles majeurs
Relégation envisagée des
« Slumdogs » de Dharavi
Axe de gentrification
du centre ville
3.2 … et au bord de l’explosion urbaine
Zones naturelles menacées
par l’extension urbaine
et la pollution (ex: mangrove)
Tentative de désengorgement
de la partie Sud de la ville :
le pont Bandra Worli
Projet de grand pont
MER D’OMAN
10 KM
Narinam Point
Navi Mumbai
Belapur
JNPT
BSE
NSE
Film city
Université
de Mumbai
Parc
national
Sanjay
Gandhi
Dharavi
Bandra-Kurla
Antalia House, la maison de la famille du milliardaire indien Mukesh Ambani : la tour est la plus haute
de la ville (27 étages) et la plus chère du monde (1 milliard de dollars)
Mumbai est une métropole mondiale d’une puissance émergente.
Cœur économique et financier de l’Inde, elle concilie les signes de modernité et d’intégration dans la mondialisation avec de nombreux défis de développement dus à une explosion démographique et à un très fort étalement urbain.
La ville est ainsi confrontée à une croissance parfois anarchique et à de très fortes inégalités socio-spatiales avec une majorité de la population qui vit dans des slums.
Néanmoins les programmes d’aménagements et de modernisation de ses infrastructures, qui doivent permettre à Mumbai de s’affirmer au sein de l’archipel métropolitain mondial, ont du mal à répondre aux besoins urgents de la population au niveau sanitaire et environnemental (accès à l’eau potable, aux soins, traitement des déchets, lutte contre la pollution atmosphérique…).
II) L’Asie du Sud et de l’Est : les défis de la population et de la croissance
• L’Asie du Sud et de l’Est n’est pas un espace politiquement délimité. Il se définit surtout en négatif, comme un espacedans lequel on ne compte pas l’Asie centrale ni la Russied’Asie.
• C'est donc un espace formé de deux éléments, l'Asie de l'Est(Chine, Japon, Corées, Sud Est asiatique) et l'Asie du Sud(Inde, Pakistan, Bangladesh).
• C'est également un espace d’une grande diversité. Il comptedes régimes politiques très différents (empire ou monarchieconstitutionnelle, républiques socialistes ou non...).
• De même, certains des Etats les plus pauvres du monde y sont présents, comme le Bangladesh, mais aussi les 2e et 3e puissances économiques mondiales (Chine et Japon
• Cependant, son homogénéité vient de deux éléments.
– C’est en effet la première zone de croissance démographiquedu monde et la région du monde la plus peuplée, devant ainsifaire face à un poids important de la population. L’Asie de l’Estest le premier foyer de peuplement du monde. L’Asie du Sudle suit de près.
– Ensuite, elle est traversée de forts courants d’échanges, bases d’une croissance économique importante.
• Problématique : Comment l’Asie du Sud et de l’Est allie-t-elle la croissance démographique et le développement économique ?
A) Les défis d’une population immense
• Quelles sont les dynamiques démographiques de l’Asie du Sud et de l’Est ?
1) La région la plus peuplée du monde
Voir page 264, puis 267
Avec environ 4,2 milliards d’habitants, l’Asie de l’Est et du Sud regroupe 57% de la population mondiale. La densité moyenne de population y est de 178 hab./ km2, soit le triple de la moyenne mondiale. Les deux États les plus peuplés du monde y sont situés, la Chine (1,38 milliard) et l’Inde (1,31 milliard) suivis de l’Indonésie (257M) et du Pakistan (186M). Ces géants démographiques contrastent avec des pays très peu peuplés comme le Bhoutan (0,77 M) ou la Mongolie
Cette population est inégalement répartie. Les grandes vallées fluviales (Gange, Mékong…), les deltas et les littoraux sont très densément peuplés avec des densités pouvant atteindre 1000 hab./km2. D’autres régions sont par contre désertes : Chine orientale, désert de Thar (Inde), montagnes afghanes…
2) Une croissance démographique inégale selon les pays
La situation des pays asiatique est aussi variée au niveau de la croissance démographique. Dans certains pays, l’accroissement naturel reste fort en raison d’une transition démographique à peine amorcée (Afghanistan) ou encore inachevée (Laos, Inde…). Dans d’autres, la transition démographique est finie et la croissance démographique est faible comme en Chine, Thaïlande ou au Japon.
Ces différences s’expliquent par l’inégal développement des pays. Dans tous les Etats qui se développent, un ralentissement de la croissance démographique se fait sentir. Dans certains cas, les politiques étatiques de contrôle de la population ont accentué le phénomène.
Reportage de 2011 : « la remise en cause de la politique de l’enfant unique en Chine » http://fresques.ina.fr/jalons/fiche-media/InaEdu05224/la-remise-en-cause-de-la-politique-de-l-enfant-unique-en-chine.html
À quels problèmes se retrouvent confrontés certains pays asiatiques comme la Chine ?
3) Une urbanisation rapideCarte 3 p. 267
L’Asie du Sud et de l’Est constitue une des régions les moins urbanisées du monde avec l’Afrique, avec un taux d’urbanisation de 43% environ. Pourtant, elle est entrée dans la « transition urbaine ». La population des villes d’Asie augmente de 40 millions de personnes chaque année et, d’ici 2050, l’Asie devrait compter 65% d’urbains.
Carte 3 p. 267Certains pays sont déjà très urbanisés : Corée du Sud (82%), Japon (93%) ou Malaisie (73%). La Chine est majoritairement urbaine depuis 2011 (53 % aujourd'hui) alors que l’Inde n’est que très peu urbanisée (32% d’urbains), tout comme le Bangladesh (33%), le Cambodge (20%) ou le Népal (18%), dévoilant ainsi un retard de développement.
En valeur absolue, la population des villes asiatiques a quintuplé depuis 1960, ce qui fait que l’Asie du Sud et de l’Est est la région du monde qui compte le plus d’urbains avec environ 1,8 milliard de personnes soit 46% des urbains du monde.
42 villes asiatiques comptent parmi les 100 premières mondiales, 7 parmi les 10 premières mégapoles (Tokyo avec 39,5 millions d'habitants, Shanghai 30,2, Séoul 25, , Mumbai 23, Beijing 22, Bangkok 14, Manille 12). L’Asie du Sud et de l’Est compte ainsi 222 des 533 métropoles millionnaires en 2015 (42 %).
Nourrie par un fort exode rural et un taux d’accroissement naturel élevé, cette explosion urbaine incontrôlée pose de nombreux problèmes : fort étalement urbain chaotique, engorgement des réseaux de transports (embouteillages gigantesques), pollution, absence d’approvisionnement en eau potable, aggravation des ségrégations socio-spatiales (bidonvilles, gatescommunities…)
• Mais ces villes sont aussi un atout pour le développement en offrant un meilleur accès aux services, à l’éducation et aux activités dynamiques liées à la mondialisation. Le niveau de vie y est généralement plus élevé qu’en milieu rural.
• L’Asie du Sud et de l’Est se caractérise donc par les plus fortes densités de population de la planète, une forte croissance démographique et une urbanisation grandissante.
• Si cette situation démographique, avec ses déséquilibres, est source de défis et d’enjeux pour les pays asiatiques, elle participe aussi développement économique exceptionnel que connaît cette région du monde.
B) La population, une ressource pour la croissance ?
Problématiques : La croissance démographique est-elle un atout ou un frein pour le développement économique ?
Quels sont les défis de la croissance démographique et économique de cette région ?
Comment concilier les deux ?
1) Une croissance économique rapide
L’Asie du Sud et de l’Est connaît depuis les années 1990 un fort essor économique avec des taux de croissance annuelle de 5 à 10 % et parfois même supérieurs.
Cette aire géographique réalise à elle seule 30 % du PIB mondial et 25 % du commerce mondial.
Elle est aussi à l’origine du plus du tiers des IDE dans le monde.
La Chine est désormais la 2e, voire la 1ère puissance économique mondiale, reléguant le Japon au 3e rang mondial.
La Corée du Sud, Singapour et surtout l’Inde sont aussi d’autres grandes puissances économiques mondiales.
Page 265
page 269
Cette croissance repose sur des économies extraverties, fortement mondialisées, intégrées au commerce international, notamment maritime : 16 des 20 1ers ports mondiaux (1er : Ningbo, 2e : Shanghai, 3e : Singapour…) sont en Asie faisant de celle-ci la plus grande interface portuaire mondiale !
DIT = processus de spécialisation des économies dans certaines productions ou activités
La croissance économique débute ainsi dès les années 1950 au Japon (Asie de l’Est) dans un contexte de reconstruction menée par les EU et le MITI (ministère de l’industrie et de la technologie japonais). A la fin des années 1960, le Japon est la 2ème
puissance économique mondiale.
Dans les années 1970, l’industrialisation se développe dans les NPI, c’est à dire les 4 Dragons (Asie de l’Est). Ces pays ont débuté leur développement par l’exportation de produits à faible valeur ajoutée (matières premières notamment) puis, avec les délocalisations japonaises, une industrie nationale se constitue, qui limite les importations et développe les exportations de produits manufacturés, dans un deuxième temps.
« 4 Dragons » = Corée du Sud, Taiwan, HG, Singapour
« Tigres » dans les années 1970 = Indonésie, Philippines, Malaisie, Thaïlande
Enfin, dans les années 1980, chaque « dragon » se spécialise dans un secteur industriel dans lequel il devient dominant (téléviseurs plats en Corée du Sud, disques durs pour Singapour, consoles pour Taïwan, jouets électroniques pour Hong Kong).
Dans les années 1980, les Tigres (Asie du Sud-Est) se développent à leur tour, basés sur des biens de consommation ou des biens intermédiaires à destination de leur marché intérieur.
Enfin, les nouveaux États émergents (Asie du Sud) comme la Chine, l’Inde ou le Vietnam se sont ouverts aux IDE dans les années 1990 surtout, avec la création de nombreuses ZES. Longtemps fermées, leurs économies socialistes ou protectionnistes (Inde) se sont ouvertes au libéralisme et à capitalisme sous contrôle étatique.
La croissance économique et l’intégration à la mondialisation du Sud et de l’Est de l’Asie se sont donc faites par vagues successives.
Un pays lance un processus d’industrialisation sur un produit à faible valeur ajoutée (matières premières, industrie lourde), en devient exportateur puis l’abandonne au profit d’un produit à plus forte valeur ajoutée (haute technologie), permettant à un autre pays de se lancer à sa suite dans l’industrialisation par délocalisation et sous-traitance.
C’est le développement en « vol d’oies sauvages ».
2) La croissance permet-elle le développement ?
a) Une croissance démographique aux effets discutés
• Les conséquences de ces fortes populations sur l’économie sont discutées :
• Thèses malthusiennes (Malthus = pasteur et économiste du XVIIIe s.) = la croissance démographique est un frein à la croissance et un danger :
• la surpopulation entraîne un épuisement des ressources et un appauvrissement général.
• La nécessité de pourvoir aux besoins d’une population si nombreuse peut être un frein à l’amélioration des conditions de vie.
Une forte population, un atout ?
« effet Boserup » = la croissance démographique peut être facteur de croissance économique :- main d’œuvre importante et bon
marché, jeune et de mieux en mieux formée
- marché de consommation
Les pays émergents sont ainsi souvent des pays fortement peuplés.
C’est surtout la rapidité de la croissance démographique qui peut poser problème comme le montre l’exemple de Mumbai.
b) Un développement inégal à toutes les échellesCertains pays sont peu intégrés à la mondialisation et restent à l’écart de cette croissance. C’est le cas de PMA comme le Bhoutan, le Laos ou le Népal qui souffrent de leur enclavement.
Parfois, l’isolement peut être volontaire et résulter d’un choix politique comme pour la Corée du Nord.
D’autres pays ont une croissance mesurée (Pakistan, Sri Lanka). Ces pays à l’IDH faible contrastent fortement avec l’économie dynamique et en plein essor des puissances émergentes (Chine, Inde) ou des pays riches tels le Japon ou la Corée du Sud.
• Si le niveau de vie augmente (100 millions de personnes sortis de la pauvreté entre 2005 et 2015) et les classes moyennes grossissent, l’Asie du Sud et de l’Est compte encore plus de 2 milliards de pauvres. Les 2/3 de la population sous-alimentée dans le monde vit dans cette région.
• Le développement touche en 1er les littoraux et les villes tandis que les espaces ruraux restent en retard et contribuent à l’explosion urbaine par l’exode rural.
• Ces inégalités marquent ainsi le paysage urbain avec de nombreux bidonvilles (40% de la population mondiale vivant dans des bidonvilles).
• Dans beaucoup de pays, même ceux connaissant une forte croissance économique, les problèmes de santé, l’espérance de vie faible (ex : 72 ans en Indonésie), le manque d’éducation, les discriminations vis-à-vis des femmes… restent très préoccupants.
3) Un continent confronté à de nombreux défisa) Les limites de la croissance économique
L’économie des pays asiatiques, très extravertie, dépend énormément de la mondialisation.
Principal « atelier » du monde, l’Asie du Sud et de l’Est doit néanmoins importer l’essentiel des matières premières nécessaires à son industrie, notamment dans le domaine énergétique. Avec 2,5 % des réserves mondiales de pétrole et 8 % des réserves de gaz, l’économie asiatique dépend des hydrocarbures importés surtout du Moyen-Orient (Japon, Inde, Chine), de l’Afrique (Chine, Inde) et de la Russie (Chine).
Cette dépendance crée aussi des tensions à propos de la possession des gisements miniers ou d’hydrocarbures de la région (cf Senkaku).
La financiarisation excessive de ses économies, dans un système bancaire qui manque de transparence (corruption, spéculation), fragilise le développement économique de la région ainsi qu’en témoigne la crise financière de 2008.
b) La nécessité d’un développement durable
La croissance économique pèse lourdement sur l’environnement.
L’Asie du Sud et de l’Est est la 1ère
émettrice de gaz à effet de serre avec 44% du total mondial.
La Chine est le 1er émetteur mondial de CO2, suivi de l’Inde (4e) et du Japon (5e). La pollution atmosphérique est particulièrement grave dans les métropoles du littoral Est.
Les eaux des fleuves et les solsn’échappent pas non plus à la pollution tandis que la déforestationprogresse en Indonésie et en Asie du Sud-Est.
b) La nécessité d’un développement durable
La vulnérabilité aux risques naturels et technologiques est accrue du fait des très fortes densités de population concentrées dans des zones à risque (inondations au Bangladesh, tsunamis de 2004 en Indonésie, séismes au Népal en 2015… )
tandis que le faible niveau de développement de certains pays entraine une faible résilience aux risques et une faible réactivité en terme de secours et de reconstruction (ex : Népal).
Entre 2000 et 2015, l’Asie est le continent ayant connu le plus de catastrophes naturelles, 2435, soit 38 % du total, pour 750 000 victimes.
Le séisme fait plus de 8000 morts, 3 millions de sinistrés et 5 milliards de dollars.
c) Une intégration régionale à améliorer
• Enfin, si le commerce intra-régional se développe beaucoup et représente 55% du commerce extérieur des pays asiatiques, l’intégration régionale reste encore peu poussée : l’ASEAN ne comprend ni la Chine, ni le Japon, ni la Corée du Sud.
• Une vaste zone de libre échange (AFTA : Asian Free Trade Area) est néanmoins en projet tandis que les principales puissances économiques se rapprochent de l’ASEAN (accords bilatéraux, ASEAN + 3…).
• Les nombreuses tensions entre pays asiatiques, notamment en mer de Chine, menacent toutefois sérieusement ces efforts d’intégration régionale…
III) Japon-Chine : concurrences régionales, ambitions mondiales
• A) Japon et Chine, deux puissances comparables ?
• Comparez la Chine et le Japon à l’aide des documents suivants et complétez le tableau suivant :
Japon Chine
Deux puissances économiques majeures
Japon Chine
Des territoires inégaux (superficie, population, ressources naturelles)
B) Japon et Chine : partenaires ou rivaux ?
1) Une rivalité historique
Explique l’origine des tensions entre la Chine et le Japon ?
Exemple de la mer de Chine orientale
Quels États se disputent la mer de Chine méridionale ? Pourquoi ?
Quelles îles concentrent notamment les tensions et attisent les convoitises des pays riverains ?
Exemple de la mer de Chine méridionale
3) Mais deux économies très interdépendantes
Doc. 3 p. 285 :Confirmez le message de l’affiche en utilisant vos connaissances sur le développement économique de l’Asie et à l’aide de chiffres trouvés dans les repères p. 28
C) Japon et Chine : des ambitions mondiales
1) Des ambitions géopolitiques et géoéconomiques concurrentes
Comment la Chine cherche-t-elle à étendre son influence dans la région ?
C) Japon et Chine : des ambitions mondiales
1) Des ambitions géopolitiques et géoéconomiques concurrentes
A l’inverse quelle stratégie est suivie par le Japon ?
Comment s’exprime la rivalité entre les deux pays sur la scène internationale ?
Comment cette rivalité affecte-t-elle l’intégration régionale économique en Asie ?
Le modèle de développement chinois en crise ?
Comment la Chine a-t-elle faite pour profiter de la mondialisation ?
Quelle stratégie la Chine doit-elle suivre pour rester compétitive ?
Pourquoi ce modèle de développement est-il à bout de souffle ?
2) Une influence culturelle à l’échelle planétaire
2) Une influence culturelle à l’échelle planétaire
Sur quoi se base le soft power japonais ?
Le soft power japonais et chinois
La rivalité entre le Japon et la Chine s’exprime de plus en plus sur le terrain du soft power, même si les outils employés par les deux pays diffèrent. Chaque État cherche à affirmer ses ambitions mondiales en proposant aide et soutien à de nombreux pays et en cultivant son image.
Conclusion
Fondées sur des bases différentes, les puissances économiques du Japon et de la Chine sont comparables en tant que moteurs de l’économie mondiale et de la mondialisation.
Malgré une complémentarité ancienne, les deux pays sont en situation de concurrence historique, géopolitique et économique. Si Japon et Chine sont tous deux animés d’ambitions mondiales, la Chine semble mieux armée que le Japon dans cette compétition.
La Chine est une puissance de plus en plus complète, capable de menacer la place et l’influence des États-Unis tandis que le Japon souffre de fragilités et d’une tutelle étroite des États-Unis sur sa politique extérieure.
L’avenir régional et mondial néanmoins passe par une coopération de ces deux puissances.
Enfin, tous deux doivent trouver des solutions pour renouveler leur modèle économique plus ou moins à bout de souffle : le Japon doit surmonter le vieillissement de sa population, son endettement et sa faible croissance tandis que la Chine ne dépasser son rôle d’ « atelier » du monde pour devenir le principal centre d’innovation de la planète.