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CNES mag SÉMINAIRE DE PROSPECTIVE LA VISION ACTUELLE DE LA SCIENCE SPATIALE La Rochelle seminar Space science today CENTRE NATIONAL D’ÉTUDES SPATIALES MAGAZINE 62 07/2014 Le skippeur militant PATRICK DEIXONNE TRANSPORT SPATIAL LA SAGA ATV Space transportation The ATV adventure A skipper with a cause

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CNESmagSÉMINAIRE DE PROSPECTIVELA VISION ACTUELLE DE LA SCIENCE SPATIALELa Rochelle seminarSpace science today

CENTRE NATIONAL D’ÉTUDES SPATIALES

CRÉATION CARRÉ NOIRAOÛT 2005

LOGOTYPENOIR & BLANC POSITIF

TONS MONOCHROMENOIR

NOIRLOGOTYPE COMPLET

(SYMBOLE ET TYPOGRAPHIE)

MAGAZINE

6207/2014

Le skippeur militant PATRICK DEIXONNE

TRANSPORT SPATIAL

LA SAGA ATVSpace transportation

The ATV adventure

A skipper with a cause

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CNESmag JUILLET 20142

ContentsSOMMAIRE

N°62 - 07/2014

65 CULTURE

• L’originalité des rencontresd’Aubrac• Nuit Blanche, commande artistiqueARTS & LIVINGAubrac - A festival like no otherArt commissioned for Nuit Blanche festival

58 INTERNATIONAL

• Copernicus, la Terre sous haute surveillance• Chine, une coopération renforcéeCopernicus - Earth under close watchChina - Closer cooperation

48 SOCIÉTÉ

• Le thon rouge, le pêcheuret la balise• Concours : l’imagination au pouvoirSOCIETYBluefin tuna, fishermen and transmittersA competition to free up the imagination

ERATJ

4 NEWS

• Vinci, dernière étape avant qualification• Swot sur les rails• L’ISO 16290.2013 vient de paraîtreVinci - Last leg before qualificationSWOT on trackISO 16290.2013 released

18 POLITIQUE

• Entretien avec FrançoisBrottes, commission des Affaires économiques • Pléiades, une nouvelle ère pour la diffusion des donnéesPOLITICSInterview with François Brottes, economicaffairs committeePleiades signals new era for data distribution

Supplément pédagogiqueCNESmag Éduc n°23Educational supplement

32 DOSSIERL’HISTOIRE DUCARGO EUROPÉENDE L’ESPACESPECIAL REPORTThe story of Europe’s space cargo vehicle

Mission accomplished: CNES and

ESA recently

orbited the fifth and final Automa

ted Transfer

Vehicle (ATV), the Georges Lema

ître. So, this is

our last chance to take a closer lo

ok at how

this very special spacecraft works

. As you’re

probably sunning yourself on the

beach by

now, we’ll wait until the holidays

are over. But

in September, it will be time to ta

ke out your

physics and chemistry textbooks…

and the

curriculum provides plenty of wa

ys to

approach this subject. You could

start with the

section on orbiting the ATV in 11

th grade

science classes when learning abo

ut

gravitational interaction, while 12

th grade

science classes will look at Newto

n’s or

Kepler’s laws. Do you know what

the ATV’s

mean orbital velocity is? Easy: you

’ll see how

to calculate the mean velocity of a

moving

object in 10th grade and in 11

th and 12th grade

science. And what about power?

In 11th grade

science you’ll learn about Ohm’s

law, power,

the Joule effect, the concept of e

nergy

efficiency, batteries and electric p

ower

generation. Lastly, temperature-c

ontrol issues

will give you an idea about heat t

ransfers on

the cargo carrier. The ATV adven

ture may be

coming to an end, but a new sch

ool year will

soon begin!

Fin de contrat: le C

NES et l’ESA viennent de mettre en orbite le

5e et dernier ATV

(Automated Transfer Vehicle), le Georges-Lem

aître. C’est l’ultime occasion de regarder

d’un peu plus près comment marche ce véhicule

spécifique. Certes, vous avez déjà

déplié la serviette de plage, alors on

va attendre la reprise. Mais, dès septembre, penchez-

vous sur vos manuels de physique-chimie… Les programmes fourmillent de points d’e

ntrée

sur la question. Reportez-vous, par e

xemple, au chapitre dédié à la mise en orbite de l’A

TV.

Vous l’aborderez en 1re S, via l’interac

tion gravitationnelle. En terminale S, vous com

pléterez

avec les lois de Newton ou de Kepler. La vitesse moyenne de l’ATV s

ur son orbite, vous la

connaissez? Facile. Cherchez-la à pa

rtir de la vitesse moyenne d’un mobile, dans les pro

-

grammes de 2nde, première et terminale S. Et ses besoins en puissan

ce, en énergie, les

connaissez-vous? Courez voir les cou

rs de 1re S sur la production d’énergie é

lectrique et sujets

associés: loi d’Ohm, puissance électrique, effet Joule, not

ion de rendement, accumulateurs…

Enfin, la régulation de la température entre inté

rieur et extérieur vous donnera aussi

une idée

des transferts thermiques opérés par le

cargo. Tout est intéressant, passionn

ant… Profitez-en!

L’aventure ATV touche à sa fin… L’an

née scolaire se prépare! Les sujets vo

us attendent!

Portrait Profile

Patrice Benarroche

> P. 4

ATVLe cargo européen de l’espace

LILIANE FEUILLERAC POUR LE CNES

SUPPLÉMENT D’INFORMATION DE CNESMAG N°62 • 07/2014

CNESmagéducéduc

© N

ASA, 2012

L’ATV-3 Edoardo-Amaldi en approch

e de la Station spatiale internati

onale, juste avant son amarrage le 29 mars 2012.

The ATV-3 Edoardo Amaldi app

roaches the International Spac

e Station prior to docking on 2

9 March 2012.

23

ATVEurope’s cargo space vehicle

LILIANE FEUILLERAC FOR CNES

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3CNESmag JUILLET 2014

Viewpoint / Toulouse in the spotlight this summer

Un été toulousain

Pour la quatrième fois depuis 2008, le Toulouse Space Show a rassemblé, du 30 juin au 2 juillet, les principaux acteurs européens et mondiaux de l’espace.Avec 12 000 emplois dans le spatial, la Région Midi-Pyrénées est synonyme d’excellence pour laconception et la réalisation des systèmes spatiaux et de leurs applications. Depuis 2008, chaque

édition du Toulouse Space Show attire plus d’un millier de participants représentant plus de 50 nationalités, et,cette année, ce record a été largement battu, avec 1 500 participants, confirmant ainsi le rôle de la Région Midi-Pyrénées et de Toulouse comme capitale européenne de l’espace.

Toulouse sera d’ailleurs sous les feux de la rampe tout au long du second semestre de 2014.

Avec le programme européen Copernicus, pour lequel nous avons lancé le premier satellite le 3 avril et dont les données vont être traitées au cœur de l’écosystème toulousain afin de mieux protéger l’homme des menacesde l’environnement, en détectant les catastrophes naturelles ou industrielles, tandis que l’état des sols, desocéans, de la végétation, la qualité de l’eau ou de l’air seront mesurés et étudiés pour notre bénéfice à tous.

Avec le lancement du cinquième et dernier exemplaire de l’ATV (Automated Transfer Vehicle) pour desservir la Station spatiale internationale, dont l’amarrage à la station sera contrôlé depuis le Centre spatial de Toulouse.La saga de ce programme, décidé par les ministres européens de l’Espace, à Toulouse, en 1995, aura tenu enhaleine l’ensemble de la communauté spatiale internationale et ancré définitivement l’Europe comme un acteurincontournable de l’exploration spatiale.

Et avec Rosetta, dont l’arrivée aux abords de la comète Churyumov-Gerasimenko est prévue le 6 août et qui, en novembre, devrait déposer sur le noyau de la comète le petit robot Philae, avec des opérations là aussi pilotéesdepuis Toulouse. Cette mission a d’ailleurs été longuement commentée au cours du séminaire de prospectivescientifique de La Rochelle, où le CNES a, comme tous les quatre ans, rassemblé la communauté scientifiquepour préparer l’avenir, et les projets ne manquent pas !

Que ce soit pour l’observation de la Terre, pour le vol habité et l’exploration ou encore pour la science, l’été spatials’annonce riche et diversifié. Une preuve de plus, s’il en était besoin, que l’espace est partout, et surtout àToulouse !

For the fourth time since 2008, the Toulouse Space Show, held this year from 30 June to 2 July, brought together the key playersfrom across the European space industry and around the world. With 12,000 jobs in the space sector, the Midi-Pyrénées region is synonymous with excellence in the design and delivery of spacesystems and their applications. Each edition of the Toulouse Space Show has attracted over 1,000 participants from more than 50 countries. And this year's event broke the record, with 1,500 participants, further confirming Toulouse and the Midi-Pyrénéesregion's place as Europe's space capital. Toulouse will be in the spotlight again in the second half of 2014. For Europe's Copernicus programme, which launched its first satellite on 3 April, the Toulouse space ecosystem will be processingcritical data. This programme is designed to protect people from environmental threats by detecting natural and industrial disastersas well as measuring and studying soil status, vegetation and the oceans, water quality and air quality for the benefit of all. Europe's fifth and final Automated Transfer Vehicle to supply the International Space Station will be launched this year, withdocking operations controlled from the Toulouse Space Centre. Approved by European space ministers in Toulouse back in 1995,this amazing adventure has inspired the international space community and consolidated Europe's role as a leader in spaceexploration. Another highlight is Rosetta, which will reach comet Churyumov–Gerasimenko on 6 August and will drop the Philae lander ontothe comet core in November. Again, the operations will be coordinated from Toulouse. The Rosetta mission was a hot topic at theCNES Space Science Seminar in La Rochelle, where the scientific community meets every four years to look into the future of thespace sector—and there was no lack of projects and proposals this time! From Earth observation and human spaceflight to space exploration and scientific research, the space industry has a busy summerahead of it everywhere, but especially in Toulouse!

CNESmag journal trimestriel de com-munication externe du Centre nationald’études spatiales. 2 place Maurice-Quentin. 75039 Paris Cedex 01. Adresse postale pour abonnement : 18 avenue Édouard-Belin. 31401 ToulouseCedex 9. Tél. : + 33 (0) 5 61 28 33 90. Internet : http://www.cnes.fr Cette revue est membre de l’Union desjournaux et journalistes d’entreprises deFrance. This review is a member of theFrench union of corporate publications andjournalists.Abonnement/Subscriptions: [email protected] de la publication/Publicationdirector: Jean-Yves Le Gall. Directrice éditoriale/Editorial director:Marie-Claude Salomé. Rédactrice enchef/Editor-in-chief: Brigitte Thomas.Rubrique News : Liliane Feuillerac. Politique/Politics: Pierre Tréfouret, Dossier/SpecialReport, International/ World: BrigitteThomas. Société/Society: Joëlle Brami.Culture/Arts & Living:Marie-Claude Siron.Avec l’aide de/Contributors: LaurenceAmen, Marie-Françoise Bahloul, Jean-Marc Bahu, Marine Bernat, RichardBonneville, Pascale Bresson, LaurentCanourgues, Fabienne Casoli, DidierChaput, Sylvain Charrier, Philippe Collot,Christine Correcher, Sophie Coutin-Faye,Guillaume Deblanchard, Chantal Delabarre,Emline Deseez, Romain Desplats, DanièleDeStaerke, Hubert Diez, ChristopheDonny, Franck Durand-Carrier, ClaireDramas, Vincent Dubourg, Claire Edery-Guirado, Pascale Ferrage, DelphineFontanaz, Joëlle Guinle, Patrice Henry,Nathalie Journo, Séverine Klein, OcéaneLaroche, Éric Lorigny, Stéphane Louvel,Henry Marquier, Jean-Michel Martinuzzi,Sandra Laly, Didier Lapierre, DenisLaurichesse, Philippe Layeb, VéroniqueMariette, Nathalie Melcer, ÉlisabethMoussine-Pouchkine, Stanislas Noyer,Martine Pringaut, Amélie Proust, LauraRibes Leal, Mathilde Savreux, AnneSerfass-Denis, Florence Serroussi, AnneThieser, Claire Tinel, Bruno Vieille.Traduction/English text:Boyd Vincent.Conseil iconographique/Artwork and picture consultant: Serge Delmas.Photothèque/Photos:Marie-Claire Fontebasso. Crédits photos/Photo credits:Voir page 71/See page 71. Pour tout ren-seignement, contacter la photothèque auTél. : + 33 (0) 5 61 47 48 78. For moreinformation, contact the photo library on+33 (0) 561 474 878. Création/Réalisation maquette/Design andpre-press: TONGA/Véronique Nouailhetas.Impression/Printing:Ménard : ISSN 1283-9817. Couverture/Cover: Cap de l’ATV Albert-Einstein vers la Station spatiale interna-tionale. The ATV Albert Einstein headsfor the ISS. © NASA

Jean-Yves Le Gall,président du CNES

CNES President

BILLET D’HUMEUR

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4 CNESmag JUILLET 2014

ERATJ NEWS

Nouveauté 2014 ! Pour la quatrième édition dela transatlantique en solitaire qui relie le Sénégalà la Guyane, les rameurs vont se mesurer àarmes égales : mêmes bateaux, même parcours.Les skippeurs guyanais s’y préparent lors de prologues, comme celui organisé en juin àMontsinnéry-Tonnégrande. Partenaire desdébuts, le CNES renouvelle son soutien à cettecourse, qualifiée « d’Everest de la route Sud ».Top départ le 18 octobre de Dakar !New for this year’s Rames Guyane single-handedtransatlantic race from Senegal to French Guiana, allentrants must compete on equal terms: single-designboats and same route. The French Guianese skipperstrain during ‘prologues’ like the Montsinnery-Tonnegrande prologue in June. CNES is again partneringthe race, known as the ‘Everest’ of the southern route.The 2014 event gets underway on 18 October.

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5CNESmag JUILLET 2014

RAMES GUYANE TRANSATLANTIC RACETO YOUR OARS!

RAMES GUYANEÀ VOS AVIRONS !

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« D DAY »LA COUVERTURE SATELLITE

6

Sous un soleil radieux, les commémorationsofficielles du 70e anniversaire du débarque-ment en Normandie ont eu lieu le 6 juin enprésence de 19 chefs d’État et de gouverne-ment. Ce devoir de mémoire a été couvertpar les satellites Pléiades focalisés ici sur lesinstallations de la plage de Ouistreham, la petite commune du Calvados en premièreligne le jour J.On a beautiful sunny day, the official tributeceremonies to mark the 70th anniversary of theNormandy landings were attended on 6 June by 19 heads of state and government. Thecommemorations were also covered by the Pleiadessatellites, here showing the open-air ‘stadium’erected for the occasion on the beach ofOuistreham, the small town in the Calvados regionin the thick of the action on D Day.

ERATJ NEWS

CNESmag JUILLET 2014

D-DAY SEEN BY SATELLITE

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www.cnes.fr/webmag

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ERATJ NEWS

NOS RAYONS POUR UN SOLEIL

LA PLATEFORME SANTÉ VALIDÉE

Ils étaient partis réaliser leur rêve, boucler le tour du monde à vélo. Après 34763 km parcourus,dont 10500 pédalés, Sylvie et Hubert Remaury sont de retour! L’heure n’est pas au bilan exhaustif,mais, c’est sûr, il sera positif ! « Nous avons trouvé partout un accueil chaleureux, vécu des rencontres

d’une richesse rare », dit Sylvie. Plus que le défi sportif, ce sont ces échanges humains au profitd’enfants handicapés qui les avaient poussés sur la route (cf. CNESmag n° 58, p. 8). Seuls dansl’effort, Sylvie et Hubert étaient suivis de près par le Medes, la clinique de l’espace. L’autre missionétait d’évaluer un service de télésanté adossé à des applications satellitaires. Le Medes a développéun logiciel spécifique pour ce profil d’aventure. « Nous n’avons pas eu de problème de santé, maisnous avons pu tester les protocoles prévus. Ce suivi était psychologiquement rassurant », commenteSylvie. Côté Medes, on se réjouit aussi : « Techniquement, la plateforme conçue a fonctionné sans aléapendant un an. Les données ont été recueillies sans aucun problème en condition nomade, tout aulong du parcours, quel que soit le contexte », dit Yann Lapeyre, chef du projet.

Cooperation on future launchersAs part of their ongoing partnership, CNES andJAXA, the Japan Aerospace Exploration Agency,are working on various aspects of spacetransportation, with thematic groups set up toinvestigate technological concepts and furtherdevelop simulation tools to help improve theperformance and reliability of future launchers.On 25 March, the CNES teams in Paris hosted adelegation of teams from JAXA to focus oncombustion instabilities in cryogenic engines.“The purpose of this collaboration is to compareand contrast our respective approaches andshare the results of experimental research andspecific test cases to verify and improve ourmodels,” explains Sandrine Palerm, R&T projectleader, liquid propulsion, at CNES. In May, themicrogravity sub-group completed an exchangeof experimental and simulation data. In total, fourgroups are continuing to exchange data onmicrogravity and high-frequency combustioninstabilities (2014) and acoustics and rotordynamics (2015).

FRANCE-JAPAN

FRANCE-JAPON

Une coopération surles lanceurs futurs

Dans le cadre d’une coopération suivie, leCNES et la JAXA1 regardent ensemble vers

l’avenir des lanceurs. Des travaux communs surle transport spatial ont été entrepris au sein degroupes de travail thématiques. L’objectif estd’approfondir des concepts technologiques etde perfectionner les outils de simulation pouraméliorer la fiabilité et la performance des lan-ceurs futurs. Très concrètement, le 25 mars2014, à Paris, les équipes du CNES recevaientcelles de la JAXA. Elles se sont penchées surles instabilités de combustion des moteurscryogéniques. « Le principe de cette coopérationest de confronter nos approches respectives,d’échanger des résultats expérimentaux derecherche, afin de vérifier, voire d’améliorer, nosmodèles par des comparaisons croisées sur descas tests », explique Sandrine Palerm, chef deprojet R & T propulsion liquide au CNES. Enmai, le sous-groupe Microgravité finalisait deséchanges de données expérimentales et desimulations. Au total, quatre groupes vont pour-suivre leurs échanges: Microgravité et Instabilitésde combustion haute fréquence (2014),Acoustique et Dynamique du rotor (2015).

1 Agence spatiale japonaise.

Telehealth platform validatedThey set out to realize a dream—circumnavigate the globe by bicycle. After 34,763 kilometres travelled,10,500 by pedal power, Sylvie and Hubert Remaury are back home. Now is not the time for a full debrief,but it is sure to be positive! “We found a warm welcome everywhere and met some amazing people,”says Sylvie. Beyond the physical challenge, it is these human encounters—while also raising money fordisabled children—that prompted the pair to take to the road (see CNESmag 58 p. 8). Sylvie and Huberttravelled alone, but were closely monitored by the MEDES space clinic in Toulouse. Part of their missionwas to evaluate a satellite-based user telehealth service. MEDES developed a special software app for thistype of trip. “We didn’t have any health issues, but we tested the protocols as planned,” continues Sylvie.“Psychologically, it was reassuring to know we were being monitored.” The teams at MEDES were equallypleased: “On the technical front, the platform worked flawlessly for the whole year,” said Yann Lapeyre,who led the project. “We picked up all the data at this end with no problems, wherever they were in theworld and whatever the situation.”

PEDAL POWER RAISES MONEY

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9CNESmag JUILLET 2014

SWOT firmly on trackOn 2 May in Washington D.C., CNES President Jean-Yves Le Gall and NASA Administrator Charles Bolden signed theImplementing Arrangement for the SWOT programme. Jean-YvesLe Gall stated: “CNES is proud to have put this ambitiousprogramme firmly on track.” SWOT will acquire highly precisedata on surface water levels and ocean topography. Much ofFrance’s contribution is funded under the government’s PIAfuture investment initiative. CNES will provide the satellite, theDORIS instrument, the NADIR altimeter and various subsystemsfor the U.S. wide-swath instrument. It will also be responsiblefor the satellite command and control centre, the network ofdata receiving stations and the French mission centre. From 6to 8 May, the French teams were at the Jet PropulsionLaboratory (JPL) in California for the Mission Definition Review,marking the end of Phase A. They are now preparing for thenext official meeting in Washington D.C. on 10 June, when theprogramme will enter Phase B. With SWOT, CNES isconfirming its world-class expertise in the field of altimetry andis further consolidating its partnership with NASA in thissector, which began in 1992 with the launch ofTOPEX/Poseidon.

HYDROLOGY

HYDROLOGIE

Swot sur les rails

Le 2 mai, à Washington, Jean-Yves Le Gall signait avec Charles Bolden, administrateur de laNASA, l’accord de coopération qui mettait « Swot sur les rails ». « C’est une grande fierté pourle CNES, car ce programme est très ambitieux », soulignait-il. Swot va délivrer des mesures

spatiales à haute résolution sur les eaux marines ou douces. Une grande partie de la contributionfrançaise a été inscrite au Programme d’investissements d’avenir (PIA). Le CNES fournira le satellite,l’instrument Doris, l’altimètre Nadir et certains sous-systèmes de l’instrument américain à large-fau-chée; il aura également la charge du centre de commande et de contrôle, du réseau des stations deréception et du centre de mission français. Du 6 au 8 mai, les équipes françaises étaient au JPL1, enCalifornie, où la revue de définition de la mission marquait la fin de la phase A. Elles préparaient la réu-nion officielle de passage en phase B, à Washington, le 10 juin. Avec Swot, le CNES confirme sonexpertise mondiale dans le domaine de l’altimétrie. Il pérennise sa coopération avec la NASA, débutéedans ce secteur en 1992, avec Topex-Poséidon.

1 Jet Propulsion Laboratory.

Science field tripFrom 12 to 14 May, CNES celebrated the 10th anniversary of the GLOBE France educationprogramme (Global Learning and Observations toBenefit the Environment) in the pure air of thePyrenees. But exactly how pure was the air at LesAngles? To find out, over 200 pupils were invitedon a three-day trip, which included scienceactivities and in-situ measurements. On the firstday, 100 pupils from local primary schoolsattended Calisph’air1 talks and workshops. At thesame time, groups of middle- and high-schoolpupils embarked on a measurement campaign inthe field. The exercise involved establishing theweather conditions of the day, based onobservation of the clouds or optical cloudthickness, using Calitoo photometers. The otherchallenge was todetermine the quality ofthe environments studied,such as lichens andaquatic ecosystems. Thepupils really got into it,and the standard ofpresentations to the panelof experts was excellent.In its 10 years so far,Globe France has reachedout to thousands ofpupils, promotinglearning.1. Schools project dedicated tostudying the atmosphere,pollution and climate.

GLOBETROTT’AIR

GLOBETROTT’AIR

Visite guidée entresciences et nature

Du 12 au 14 mai 2014, le CNES a fêté le 10e anniversaire de Globe France dans l’air

pur des Pyrénées. Mais, aux Angles, l’air était-ilsi pur que ça? Plus de 200 élèves ont été invi-tés à s’en assurer au cours de trois journéesdédiées à la science. Au programme, se sontenchaînés animations scientifiques et relevés deterrain. Le premier jour, 100 élèves des écolesprimaires locales ont participé à des conférenceset aux ateliers Calisph’air1. Cent vingt collégienset lycéens ont pris le relais pour une campagnede terrain. Répartis par groupes, iils ont effectuéde nombreuses mesures. L’exercice consistaità établir les caractéristiques météorologiquesdu jour, à partir de l’observation des nuages oude la mesure de l’épaisseur optique. Les photo-mètres Calitoo ont fonctionné à plein. L’autredéfi était de déterminer la qualité des milieuxétudiés: lichens, populations aquatiques, etc. Prisau jeu, les élèves ont produit d’excellentes pré-sentations orales soumises à un jury d’experts.Rien d’étonnant: depuis dix ans, Globe France asensibilisé et instruit des milliers d’élèves.

1 Programme pédagogique d’étude de l’atmosphère, de la pollution et du climat.

Mesures sur le terrain prises par les jeunes au col de la Llose(Pyrénées-Orientales). Youngsters take field readings at the Llose mountain pass in the Pyrenees.��

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CNESmag JUILLET 201410

ERATJ NEWS

MOTEUR VINCI

Dernière étape avantqualification

D epuis 2005, les campagnes d’essais sontdes phases cruciales pour le moteur Vinci.

Celle en cours, la campagne M5, l’est d’autantplus qu’elle doit déboucher sur sa qualification.Débutée en septembre 2013, elle rentre, eneffet, dans sa phase finale. Conçu pour volersur le lanceur Ariane 5ME, le moteur Vinci seraaussi utilisé sur Ariane 6. Il équipera l’étagesupérieur cryotechnique. De haute performanceet rallumable en vol, il préfigure les moteurs deslanceurs européens du futur. Depuis l’origine,le concept a relevé tous les défis. Les moteurstestés sur banc l’ont été avec succès. De 2010à 2012, les campagnes M3, M4, M4R ontassuré le passage jusqu’à la conception finaleet démontré la maturité et la robustesse dusystème. Le moteur Vinci M5 intègre les der-nières évolutions de conception, qui conduirontà figer la configuration finale de qualification etde vol. Lors des deux premiers trimestres 2013,il a subi une campagne d’essais dynamiques.Cette phase aura donné lieu à 16 essais à feu.Pendant ces tests, les limites du moteur ontété poussées à l’extrême. Les essais de rallu-mage (jusqu’à 4 rallumages) ont confirmé lafiabilité du système et sa conformité aux exi-gences du lanceur Ariane 5ME. De ces résultatsdépendait l’entrée dans une nouvelle phase,celle, vitale, de la qualification. Les voyants sontau vert ! M6 et M7, puis Q1 et Q2, ont pris datepour des campagnes de qualification, qui débu-teront en 2015 et devraient s’achever en 2017.

ÇA BUZZ SURL E W E B D U C N E S

Vivez, en direct, le lancement et l’amarrage du dernier cargo européen de l’ISS, cet été.

GET THE BUZZThis summer, watch live as Europe’s last ATV

launches and docks with the ISS.

www.cnes.fr/atvÉgalement disponible sur notre

application Mobiles.Or watch via our mobile app

www.cnes.fr/mobile

EXPOSE R2

DES MOLÉCULES EXPOSÉES AUX ULTRAVIOLETS

Le CNES soutient quatre expériences1 d’astrochimie sélectionnées par l’Agence spatiale euro-péenne de l’instrument Expose R2, destiné à évaluer l’effet de l’environnement spatial sur desobjets biologiques (ou molécules) présentant un intérêt pour l’exobiologie et la planétologie.

Ces expériences examinent l’action des ultraviolets du Soleil sur des molécules d’intérêt astrophysiqueet prébiotique. UVolution, Process et Amino ont déjà été réalisées. La dernière, PSS2, sera lancée le24 juillet à bord d’un vaisseau Progres. Elle a été élaborée dans le cadre d’un étroit partenariat3. « Outrel’analyse de la photolyse des molécules exposées, elle va étudier la résistance de différents modèles debiopuces aux contraintes spatiales, comme le rayonnement cosmique et les variations extrêmes detempérature », précise Didier Chaput, du CNES. Intégrés dans l’instrument Expose R, les échantillonsde PSS seront exposés pendant douze à dix-huit mois à l’extérieur de la Station spatiale internationale.Ils seront placés dans certaines cellules développées et perfectionnées par le CNES dans le cadre desa R&T. Ce dernier assure également un support lors de l’intégration finale des échantillons dans lescellules, puis lors de l’intégration des cellules dans les supports d’Expose R. Les biopuces pourraientêtre utilisées au cours de missions planétaires pour aider à la recherche de biomolécules de vie extra-terrestre, passée ou présente.

1 UVolution, Process, Amino et PSS.2 Photochemistry on the Space Station.

3 Ont collaboré au projet PSS : le CNES, le LISA, le CBM d’Orléans, l’observatoire de Bordeaux (LAB), l’université de Montpellier 2(IBMM), une équipe de NASA AMES, une équipe de l’observatoire de Leiden et une équipe de l’observatoire de Catane.

1. UVolution, Process, Amino and PSS - 2. Photochemistry on the Space Station3. PSS programme partners: CNES, LISA, CBM d’Orléans, Observatoire de Bordeaux

(LAB), Université de Montpellier 2 (IBMM) and a team from NASA AMES, the Leidenobservatory and the Catane observatory

Exposing molecules to UV radiationCNES is supporting four astrochemistry experiments1 selected by the European Space Agency (ESA) for theEXPOSE R2 mission to assess the effects of the space environment on biological objects or molecules ofparticular interest to exobiology and/or planetology. The four experiments are investigating the action of UVradiation on molecules of interest to astrophysics and prebiotics. UVolution, Process and Amino have alreadybeen completed. PSS2 will be launched on 24 July by a Progress spacecraft. The experiment has beendeveloped under a close partnership.3 “As well as analysing the photolysis of the exposed molecules, it willalso study the resistance of various biochips to the rigours of space, including cosmic radiation and extremetemperature variations,” says Didier Chaput of CNES. Loaded into the EXPOSE R instrument, attached to theoutside of the International Space Station, the PSS samples will be exposed for 12 to 18 months. They will beplaced in cells developed and perfected by CNES, which is also providing support for final integration of thesamples in the cells, then for integration of the cells on the EXPOSE R platform. These biochips could beused on planetary missions to support the search for biomolecules and past or present extraterrestrial life.

EXPOSE R2

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Last leg before qualificationSince 2005, the Vinci engine has beenundergoing a series of important tests. The M5campaign, currently in progress, is particularlycrucial, paving the way for qualification. It beganin September 2013 and is now entering its finalphase. Designed to fly on the Ariane 5 MElauncher, the Vinci engine will also be used onAriane 6 to power the new cryogenic upperstage. Offering high levels of performance and anin-flight restart capability, it heralds a newgeneration of engines for the European launchersof the future. From the outset, the concept hasmet all the challenges and test firings have beensuccessful. From 2010 to 2012, the M3, M4 andM4R campaigns brought the engine through to itsfinal design, demonstrating the maturity androbustness of the system. The Vinci M5 engineincorporates the latest design changes, finalizingits qualification and flight configuration. In thefirst half of 2013, it underwent a dynamic testcampaign, which included 16 hot-fire sequences.During these tests, the engine was pushed to thelimits of its envelope. Reignition tests, with up tofour restarts, confirmed the system’sdependability and compliance with therequirements of the Ariane 5 ME. On the basis ofthese results, the engine will now enter thecrucial qualification phase. The M6, M7, Q1 andQ2 qualification campaigns are scheduled tobegin in 2015 and will be completed in 2017.

VINCI ENGINE

COROT

FIN DE SERVICE POUR UN PIONNIER

Le 17 juin 2014, le télescope spatial Corot, dédié entre autres à la découverte de nouvelles exo-planètes, a tiré sa révérence. L’ultime télécommande a mis fin à plus de sept années d’activitésen orbite. Il avait été réalisé sous maîtrise d’œuvre du CNES et sous responsabilité scientifique

de l’Observatoire de Paris. En novembre 2012, une panne électronique de la charge utile a interrompubrutalement sa mission d’observation, après six ans, soit le double de la durée initialement prévue.Pendant plus de 2 0001 jours en orbite, « il a détecté et mesuré avec une précision cent fois meilleurequ’avant les variations de luminosité des centaines de milliers d’étoiles, en continu et pendant de trèslongues périodes2 », précise Christophe Donny, du CNES. En observant les vibrations des étoiles,Corot a réalisé pour la première fois des « échographies » de certaines d’entre elles. Il a aidé à com-prendre leur structure interne, à les caractériser, à estimer leur âge et leur distance. Il a égalementdétecté et mesuré les transits de planètes extrasolaires, dévoilant une diversité d’objets impression-nante. Dans tous ces domaines de l’astrophysique, Corot est une mission pionnière. Des projets telPlato3 vont poursuivre et développer ces champs d’activité.

1 Corot a été lancé le 27 décembre 2006.2 Jusqu’à six mois.

3 Planetary Transits and Oscillations of Stars, télescope spatial de l’ESA.

Curtain call for a pioneerOn 17 June, the CoRoT space telescope, designed to seek out extrasolar planets, was retired from service asthe last command sent to the satellite effectively put an end to seven years of operations. CoRoT wasdeveloped with CNES as prime contractor and under the scientific responsibility of the Paris Observatory. InNovember 2012, the payload suffered an electronic failure, abruptly terminating its observation mission aftersix years—already double its original three-year design life. After more than 2,000 days1 in orbit, it has“detected and measured tiny variations in the brightness of hundreds of thousands of stars, continuously, forup to six months at a time and with unprecedented precision—100 times better than before,” saysChristophe Donny of CNES. By observing stellar vibrations, CoRoT has performed the first ‘ultrasound scans’of certain stars, helping researchers to understand their internal structure, characterize them and estimatetheir age and distance. It has also detected and measured extrasolar planetary transits, revealing an array ofremarkable objects. In all these areas of astrophysics, CoRoT is indeed a pioneering mission. PLATO2 andother projects will pick up and pursue these themes.

1. CoRoT was launched on 27 December 20063. PLAnetary Transits and Oscillations of stars, ESA’s planned space telescope

COROT

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CNESmag JUILLET 201412

ERATJ NEWS

Innovation on the programmeAs in previous years, CNES will be at the Frenchdefence ministry’s missile test range in Biscarrosse,near Bordeaux, for the 51st C’Space event, 23 to30 August. Some 400 young people are expectedto attend, including 200 students. From experimentalrockets to CanSats (mini-satellites no larger than aCoke can), the projects submitted show a highlevel of innovation and maturity. Youngsters willhave a unique opportunity to launch theirexperimental rockets and mini-rockets, developedduring the school year, in the safest possibleconditions. Some 60 rocket launches are planned,including three demonstrators for the Perseus1

project: HYDRA marks a break with previousmodels in the series, with the addition of a first-stage engine; Eve5 Reloaded will test a new CanSatejector; and Princess Leia will support thedevelopment of a roll-control system. In the lastfive years, CanSats have also proved popular, withseven teams competing this year, including a teamfrom Japan. The official visit day on Thursday 28August is a chance for students to meet spacesector professionals and talk to them about careeropportunities.

C’SPACE 2014

RENCONTRES

L’INNOVATION S’INVITE AU C’SPACE 2014

Cette année encore, le CNES sera présent à Biscarrosse, du 23 au 30 août. Sur le site de DGA-Essais de missiles, il accueillera 400 jeunes, dont 200 étudiants, pour la 51e édition du C’Space.Des fusées expérimentales aux Cansats (petits satellites au format d’une cannette), les projets

présentés ont gagné en innovation et en maturité. Les jeunes auront l’occasion unique de lancer leursfusées expérimentales et minifusées, développées tout au long de l’année scolaire, dans des conditionsde sécurité optimale. Parmi la soixantaine de fusées prévues, citons les trois démonstrateurs du projetPerseus1 : Hydra se démarquera des précédentes fusées de la série par l’intégration d’un premierétage de propulsion ; Eve5 Reloaded testera un nouvel éjecteur Cansat ; Princess Leia affinera le déve-loppement du système de contrôle du roulis actif. En cinq ans, les Cansats ont aussi fait leur placeavec, cette année, 7 équipes en compétition et une équipe japonaise. La journée officielle dujeudi 28 août permettra aux étudiants de rencontrer les professionnels du spatial et de profiter del’expérience de leurs aînés pour découvrir les possibilités de carrière offertes dans ce secteur.

1 Projet étudiant de recherche spatiale européen, universitaire et scientifique.• www.cnes-jeunes.fr

BALLONS

Nosyca au cœur de la campagne

L a base de Timmins (Canada) accueillera, enaoût et septembre 2014, sa première cam-

pagne de ballons stratosphériques ouverts(BSO). Les vols utiliseront Nosyca1, le nouveausystème de servitudes. « Qualifié en septem-bre 2013, il répond aux exigences actuelles desauvegarde durant toutes les phases : lâcher deballon, suivi et pilotage », remarque VincentDubourg, au CNES. Nosyca orchestrera toutesles opérations de cette campagne de gros ballons. La sous-direction Ballons du CNES seraaux commandes de 8 vols, dont 7 vols scienti-fiques, pour le compte de laboratoires français,allemands et canadiens. Un vol technologiquedoit qualifier un parachute « lourdes charges ».Ce dispositif servira lors du premier vol de Pilot2,dont la nacelle pèse 1,1 tonne ! Dédié à l’étudedes interactions entre champ magnétique de lagalaxie et poussière interstellaire, Pilot volera en2015. Cette campagne testera ses modules deservitude de pointage. Des instruments cana-diens seront de la partie. Ils seront embarquéssur la nacelle pointée Carmen 2, dernière-néedes nacelles génériques du CNES.Développée suivant les exigences d’in-terfaces de Nosyca, elle allie modularitéet capacités d’aménagement optimisées,pour emporter un maximum d’instru-ments scientifiques. EUSO Balloon seraaussi du voyage. Cette expérience est unemaquette de JEM EUSO3, qui, installé surl’ISS, traquera les sources de rayons cos-miques ultra-énergétiques. À Timmins, EUSOBalloon fera principalement des mesures debruit de fond.

NOSYCA plays key role in campaignIn August and September, the Timmins launchbase in Ontario, Canada, will host its first zero-pressure stratospheric balloon campaign. Flightswill use the new NOSYCA1 aerostat control system.“Qualified in September 2013, it meets currentsafety requirements throughout all phases, includingballoon release, monitoring and control,” saysVincent Dubourg of CNES. NOSYCA will coordinateall operations with these huge balloons. CNES’sBalloons sub-directorate will be at the controls ofeight flights. Seven of these will be scientificflights for laboratories in France, Germany andCanada. The other is a technology flight to qualifya heavy-payload parachute, which will be used forthe first flight of the PILOT2 instrument. PILOT willstudy interactions between the galactic magneticfield and interstellar dust and will fly in 2015. Itsgondola weighs 1.1 tonnes. This campaign will testits onboard support and pointing modules.Canadian instruments will also be along for theride on this campaign on the CARMEN 2 pointedgondola, CNES’s latest generic gondola. Developedto meet NOSYCA’s interfacing requirements,CARMEN 2 combines a modular design with layoutflexibility to accommodate as many scienceinstruments as possible. EUSO Balloon will also betaking to the skies. This experiment will use a

model of the JEM EUSO3

module, which will be installedon the ISS to track ultra-high-energy cosmic radiationsources. At Timmins, EUSOBalloon will measurebackground noise.

BALLOONS

1 Nouveau système de contrôle d’aérostats.2 Polarized Instrument for Long-Wavelength Observations

of the Tenuous Interstellar Matter.3 Japanese Experiment Module.

��Nacelle EUSO Balloon. EUSO Balloon gondola.

1. New Operational SYstem for the Control of Aerostats2. Polarized Instrument for Long-wavelength

Observations of the Tenuous interstellar matter 3. Japanese Experiment Module

1. Projet Etudiant de Recherche Spatiale EuropéenUniversitaire et Scientifique (Europeanuniversity/science student space research project)

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13CNESmag JUILLET 2014

Loin d’être un ayatollahécologiste en croisade contrele plastique, le skippeur PatrickDeixonne n’a au départ riencontre. Mais, entre un cœur en plastique qui redonne la vieet des milliards de particulesdiluées dans les mers quiempoisonnent faune et fondsmarins, il y a plus qu’un cap…il y a tout un continent ! Sorte de soupe plastique,cette pollution s’étend sur 6 millions de km², soit unesurface équivalente à 8 fois la France. Deuxième volet deson expédition « 7e continent »,le navigateur s’est attaqué du 5 au 25 mai à un second gyre1,celui de l’Atlantique Nord, pourcontinuer à dénoncer latransformation de l’océan en gigantesque poubelle ! Le CNES est à ses côtés.

Patrick Deixonne is no eco-warrior crusading against plastic andhad nothing against it at the start. But between life-giving deviceslike an artificial heart and the billions of plastic particlescontaminating the ocean and choking marine life, there’s no longera gulf—there’s a problem the size of an entire continent. The GreatPacific Garbage Patch, a sort of plastic soup, covers approximatelysix million square kilometres, an area eight times the size of France.On his second 7th Continent expedition, 5 to 25 May, the skipperturned his attention to the North Atlantic Garbage Patch, as hecontinues to denounce the growing accumulation of debris turningour oceans into a giant rubbish tip. And CNES is with him!

Comment de pompier devient-on explorateur?Quand j’étais pompier à Paris, j’ai été muté pour quatre ans auCentre spatial guyanais. Je suis littéralement tombé amoureux de cedépartement. À l’issue de ma mission, j’ai choisi de changer de métierpour rester en Guyane. Je suis devenu guide forestier. Au regard dema connaissance de la forêt équatoriale, j’ai été sollicité par les scien-tifiques pour des missions spécifiques. Face à la demande, j’ai étéamené à monter de véritables expéditions tant sur terre que sur mer.J’ai alors intégré la Société des explorateurs français, où j’ai pu conju-guer mes deux passions : l’exploration et la navigation.

PATRICK DEIXONNE

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Cri d’alarme contre l’océan poubelleRaising the alarm on ocean debris

BRIGITTE THOMAS, CNES

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CNESmag JUILLET 201414

ERATJ NEWS

Est-ce votre participation à la course transatlantique RamesGuyane1 qui vous a fait prendreconscience de cette pollution?Oui, c’est quelque part le point de départ.Un jour, j’ai percuté un pare-chocs de voi-ture en plein océan Atlantique. Là, j’ai euvraiment le déclic ! Par ailleurs j’étaisimpliqué dans le projet pédagogique Argonautica pour sensibiliserles jeunes Guyanais au milieu marin via l’espace. Nous avons doncdécidé avec Daniele de Staerke, responsable du projet au CNES,d’y inclure cette problématique. De là l’idée a germé de retournersur place. Ainsi est née l’expédition « 7e continent », dont le nom tra-duit l’ampleur du problème.

Comment le projet a-t-il pris de l’ampleur?Au fur et à mesure des rencontres et des discussions, des labora-toires scientifiques ont été intéressés par des retours d’échantillons.La première mission a été organisée en mai-juin 2013 avec l’aidedu CNES. Face au constat édifiant, nous avons médiatisé l’opéra-tion pour sensibiliser l’opinion. La presse a bien relayé l’info: nousavons fait tous les « 20 heures », toutes les radios. Le sujet a étérepris dans 18 pays. Aujourd’hui, 8 personnes sur 10 connaissent lephénomène. Cette prise de conscience générale nous porte à pour-suivre notre investigation. L’expédition 2014 est plus étoffée enmoyens et en équipes avec des objectifs scientifiques clairementdéfinis. Néanmoins, cette approche ne nous empêche pas de pour-suivre notre sensibilisation auprès des jeunes afin d’influencer leurcomportement futur. Ils doivent réaliser qu’en jetant un gobelet àla source d’un fleuve il se retrouve en mer : 80 % des déchets plas-tiques maritimes viennent du milieu terrestre !

Comment l’espace a-t-il été associé à l’aventure?En 2013, l’expédition « 7e continent » se situait dans ungyre localisépar Mercator océan (bulletin des mers) entre la Californie etHawaï. Nous avons élaboré la suite du programme à raison d’uneexpédition par gyre (cinq sont localisés) et par an. Cette année,nous nous sommes attaqués au gyre de l’Atlantique Nord, situé aunord de la mer des Sargasses. Nous avons utilisé les satellitesPléiades et des satellites radar pour établir une cartographie précise.Mercator océan a réalisé le modèle de dérive des objets. Nousnous sommes rendus directement au point critique, là où il y avaitle plus de concentration de plastique. Grâce aux balises Argos, lesjeunes d’Argonautica ont pu nous suivre au jour le jour. L’Agencede l’eau Seine-Normandie, qui a rejoint ce programme éducatif, aété l’un des partenaires moteurs de l’expédition. �

1 Rames Guyane est une course transatlantique à la rame qualifiée d’« Everest de la route Sud » tantson parcours est sélectif, rude et d’une grande exigence physique et morale. Ex-Bouvet Guyane, elle est

organisée chaque année entre le Sénégal et la Guyane et disputée par une trentaine de navigateurs soli-taires à bord de canots monotypes de 8 mètres de longueur.

Gyre : Un gyre océanique est un gigantesquetourbillon d’eau océanique formé d’un ensemble

de courants marins. Au nombre de cinq, les gyres sont provoqués par la force de Coriolis.

Lexique Glossary

Ocean gyre:An ocean gyre is a large system of rotatingocean currents caused by the Coriolis effect.There are five main gyres around the world.

How did you go from firefighter to explorer?When I was a firefighter in Paris, I was posted to the Guiana Space Centre forfour years. I literally fell in love with French Guiana. At the end of my posting,I decided to stay there. So I changed careers and became a forest guide. Withmy knowledge of the equatorial rainforest, I was called on by scientists tosupport specific missions. As demand grew, I was asked to organize full-scaleexpeditions. This led to me joining the Société des Explorateurs Français,which enabled me to combine my two passions in life—exploring and sailing.

When did you first become aware of marine pollution? Was itduring the Rames Guyane1 transatlantic race?That’s basically where it began—I actually collided with a car bumper, amongother things, in the middle of the Atlantic! I was involved in CNES’sArgonautica project to introduce Guianese pupils to the marine environmentand how satellite data are used to study it, so we decided with Danielle deStaerke, who was overseeing the project, to include the topic of marinedebris. That’s how the idea came about to go back and take a closer look.Hence the 7th Continent expedition, a name chosen to highlight the scale ofthe problem.

How did the project become so important?Over the course of meetings and talks, science laboratories said they wantedus to bring back samples. The first mission was planned for May and June2013, with support from CNES. Seeing the potential interest, we promoted theoperation in the media to raise awareness. The press gave us wide coverageand we made all the TV evening news programmes and radio channels. Thestory was picked up in 18 countries. Today, eight out of ten people knowabout the problem. This growing recognition prompted us to pursue ourinvestigation. For the 2014 expedition, we’ve got a larger crew, moreequipment and clear scientific aims. At the same time, we’ll still be workingwith young people to raise awareness and influence their behaviour in thefuture. They need to understand that if you throw a plastic cup in a river, it’llend up in the sea. 80% of the plastic waste in the sea comes from land-basedsources!

How is space contributing to this endeavour?The 7th Continent expedition in 2013 focused on a gyre located by MercatorOcean (via its ocean bulletin service) between California and Hawaii. We’recontinuing the programme on the basis of one expedition to one new gyreeach year (five have been located). This year, we attacked the North AtlanticGyre, situated to the north of the Sargasso Sea. We used the Pleiadessatellites and radar satellites to compile a precise map. Mercator Oceanproduced a model for predicting how objects drift at sea. We went straight tothe critical point, where the concentration of plastic debris is highest. Wewere carrying Argos transmitters, so Argonautica classes could track ourposition each day. The Seine-Normandie water agency was already partneringthe schools programme and really got behind the expedition. �

1. Rames Guyane is an extremely tough transatlantic rowing race, described as the ‘Everest’ of thesouthern route because it is so physically and mentally demanding. Previously known as the BouvetGuyane, it is contested each year by 30 single-handed rowers in eight-metre-long one-design boats.

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15CNESmag JUILLET 2014

ISO 16290:2013 releasedCNES is delighted to note the publication of theISO 16290:2013 definition of Technology ReadinessLevels (TRLs) for space system hardware. At CNES’sinitiative, a methodical harmonization programmehas been in progress since 2005. “Because theseare embedded technologies, we needed to createa scale of maturity levels that all users can interpretin the same way,” explains Franck Durand-Carrier,senior expert at CNES. Based on methods firstdeveloped by NASA in the 1960s, the maturity ofevolving technologies has until now been assessedon a discrete scale defined by John C. Mankins in1995. This scale served as a reference, but wasopen to differing interpretations. In agreementwith the various space agencies, CNES suggestedthe need for harmonization and a more precisesystem. In 2009, the ECSS1 issued a first set ofcoordinated standards for European space activities.This new system was later submitted to theInternational Organization for Standardization andin October 2013 became an international standard.It is applicable primarily to space systemhardware, but the definitions could be used morewidely in many cases.1. European Cooperation for Space Standardization

TRLS

RÉFÉRENTIEL

L’ISO 16290.2013vient de paraître

La définition ISO 16290,2013 est disponible,à la grande satisfaction du CNES! Depuis

2005, à son initiative, un travail méthodiqued’harmonisation était en cours. « S’agissant detechnologies embarquées, il fallait créer uneéchelle des niveaux de maturité que l’ensembledes utilisateurs puisse interpréter de la mêmemanière », explique Franck Durand-Carrier,expert senior au CNES. Issus des méthodes de la NASA dans les années 1960, ces TRL1

étaient jusqu’alors évalués sur une échelle, la Mankins 95, qui faisait référence, mais dontl’interprétation pouvait différer. En accord avecles agences spatiales, le CNES avait proposéd’harmoniser un référentiel plus précis. En2009, une première coordination européenneavait été faite dans le cadre de l’ECSS2. Puis,confiée à l’ISO3, cette nouvelle nomenclature estdevenue, en octobre 2013, un standard interna-tional. Elle s’applique désormais aux matérielsrelatifs aux systèmes spatiaux, mais, dans denombreux cas, les définitions peuvent aussi êtreutilisées dans un domaine plus large.

1 Technology Readiness Levels.2 European Cooperation for Space Standardization.

3 International Organization for Standardization.

TARANIS

IMPRESSION 3D DE MAQUETTES

Mission scientifique dédiée à la compréhension de la face cachée des orages, Taranis1 va étudierle couplage magnétosphère-ionosphère-atmosphère à travers des phénomènes transitoires.La charge utile est composée de 7 instruments scientifiques, distincts mais très liés. Certains

sont constitués de plusieurs senseurs. Une expérience technologique de nano-caméras est égalementembarquée. Son environnement très contraint, à la limite de la faisabilité, a poussé les architectes duCNES et leurs partenaires à s’appuyer sur les outils de conception numérique. Ces moyens CAO2 sontutilisés pour définir l’aménagement de l’ensemble et prévoir les développements des différents élé-ments. « Jusque-là, c’est assez classique. Grâce aux moyens d’impression 3D, le pas à franchir entreCAO et fabrication de maquettes n’est plus très grand. Taranis a sauté ce pas. Il a réalisé des maquettestrès représentatives de l’ensemble des instruments et équipements de la charge utile qui validerontles couches MLI (isolation thermique multitouches) », commente Florent Canourgues, du CNES.

1 Microsatellite issu de la famille Myriade du CNES. 2 Conception assistée par ordinateur.Plus d’informations • http://smsc.cnes.fr/TARANIS/Fr

3D printing of scale modelsThe Taranis1 science mission will observe the ‘hidden side’ of thunderstorms. Specifically, it will studytransient luminous events and other phenomena in the upper atmosphere to provide new insights into thelinkages between the magnetosphere, ionosphere and atmosphere. Its payload comprises seven separate butclosely connected instruments, some with multiple sensors. Taranis will also fly a nanocamera technologyexperiment. Its highly constrained environment, stretching the limits of feasibility, prompted CNES and itsprogramme partners to turn to CAD2 tools to specify the layout of the various elements and help plan theassociated developments. “Up to that point, our approach was still fairly conventional,” says FlorentCanourgues of CNES. “We then used 3D printing to bridge the gap between CAD designs and physical scalemodels. We’ve produced highly representative mockups of all payload instruments and subsystems, whichwill now be used to validate the multi-layer insulation.”

1. Microsatellite built on CNES’s Myriade bus 2. Computer-aided designMore information at http://smsc.cnes.fr/TARANIS/index.htm

TARANIS

Terminologie spatiale / La Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF) publie, en asso-ciation avec le CNES, un glossaire du vocabulaire des sciences et techniques spatiales, pour permettre aux acteurs de l’excellencetechnologique française de s’exprimer directement dans notre langue. Retrouvez l’ensemble des termes officiellement recommandéssur le site : • www.franceterme.culture.fr

Space terminology / The DGLFLF (General Delegation for the French Language and the Languages of France, to give its English title), in association with CNES, has published a glossary of space science and technologyvocabulary to help French-speakers working in these fields to express themselves correctly. Search the glossaryon the website: www.franceterme.culture.fr

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ERATJ NEWS

Space summer school for studentsThe first Universpace summer school, focusing on orbital systems, took place from 7 to 18 July. But it was noholiday. The organizers—the University of Toulouse 3, Midi-Pyrenees regional council and CNES—envisioned it

as a place where career aspirations might be launched. “The programme is aimed at students in highereducation, whether they are passionate about space or undecided about their futures but considering space-

related courses,” says Hubert Diez, project leader at CNES. More than ever, the space sector is respondingto the strategic, economic, scientific, technical and ethical challenges of our time. Universpace offers insights

into all these aspects and a clearer vision of the global space industry. The course combined lectures,tutorials, field trips and discussions with astronauts, engineers, operators, industrial partners and other

professionals. Talks were in French.

UNIVERSPACE

UNIVERSPACE

Séjour d’été spatialpour les étudiants

Du 7 au 18 juillet, la première éditiond’Universpace n’a pas été conçue comme

un séjour de vacances. . En revanche, elle pourraitavoir été le facteur déclenchant de vocations. Entout cas c’est le souhait de l’université Toulouse III,de la Région Midi-Pyrénées et du CNES, coor-ganisateurs de cette université d’été sur les sys-tèmes orbitaux. « Ce programme est destiné auxétudiants bac + 1 à bac + n, déjà passionnés ouindécis dans leur orientation, mais qui envisagentd’intégrer des formations intéressant le secteurspatial », précise Hubert Diez, chef de projet auCNES. Le domaine spatial est plus que jamaisun secteur répondant à des enjeux stratégiques,économiques, scientifiques, techniques ou encoreéthiques. C’est pourquoi Universpace vise àapporter un éclairage sur tous ces aspects et àdonner une vision plus explicite du spatial àl’échelle mondiale. Le programme a concilié har-monieusement cours, travaux dirigés, visites etéchanges avec des professionnels : astronautes,enseignants ingénieurs, industriels, opérateurs…Les présentations ont été faites en français.

CALIPSO

SERVICE PROLONGÉ

Mission extendedAfter eight years in operation, the Calipso1

satellite, dedicated to observing clouds, aerosolsand the water cycle, continues to provide valuabledata for the science community. For this reason,the French-U.S. mission, launched in 2005 for aplanned three years, has been extended beyond2015. Calipso uses a lidar to collect unprecedentedinformation on vertical profiles of aerosols andclouds. This highly sensitive instrument is able todiscriminate between the water vapour and icecontent of clouds. Calipso is designed tocomplement the other missions in the A-Train, thefirst space observatory in orbit around our planet.“The combined observations of all instruments inthis constellation are providing key insights intoour atmosphere and how it behaves,” saysPascale Ferrage of CNES. Continuing the Calipsomission is therefore vital to this ongoingendeavour. To analyse climate processes, we needlong time-series of data, and Calipso is making akey contribution.1. Cloud Aerosol Lidar and Infrared Pathfinder SatelliteObservations

CALIPSO

�� 13 février : observations en fin de journée de la structure nuageuse par l’instrument Calipso durant une vingtaine de minutes. 13 February: cloud structure observed for 20 minutes by the Calipso instrument at dusk.

Après huit ans en activité, le satellite Calipso1, dédié à l’observation des nuages, des aérosols etdu cycle de l’eau, constitue toujours une source précieuse pour la communauté scientifique.Pour preuve, la mission franco-américaine partie en 2005 pour trois ans se poursuivra au-

delà de 2015. Grâce à son lidar embarqué, Calipso comble un vide en fournissant des informationsinégalées sur les profils verticaux des aérosols et des nuages. La sensibilité élevée de l’instrumentpermet la détection des nuages d’eau, mais aussi des nuages de glace. Sa complémentarité avec lesautres missions de l’A-Train, premier observatoire spatial en orbite autour de la Terre, est un atout.« La combinaison des observations recueillies par l’ensemble des instruments de cette constellationfournit des paramètres clés sur le comportement de l’atmosphère », note Pascale Ferrage, du CNES.La poursuite de la mission est aussi vitale pour cette compréhension. Pour analyser les processus cli-matiques, il est nécessaire de disposer de longues séries temporelles d’observations. Calipso y contribuepleinement.1 Cloud Aerosol Lidar and Infrared Pathfinder Satellite Observations.

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AU CŒUR DE L’INNOVATION

Helping improve precise positioningMETAMATERIALS

MÉTAMATÉRIAUX

Des alliés pour la précision du positionnement

Le vol en formation et le rendez-vous font déjà partie des futures missions d’explorationde l’Univers. Le vol en formation permet, par exemple, de répartir un instrument sur plu-sieurs satellites. Ils volent de concert pour obtenir un instrument de plus grandes dimen-sions, donc plus performant. Nicolas Capet s’est intéressé à cette question à partir de

Prisma, démonstrateur pour les technologies du vol en formation. « Pour assurer la mission, lastabilité de la formation des satellites en vol doit être parfaitement maîtrisée. Cela nécessite l’utili-sation de technologies de contrôle et de navigation de haute précision », commente-t-il. Or, lacampagne de mesures Prisma a mis en évidence certaines erreurs attribuées aux multi-trajetsentre les antennes du système de positionnement. À l’analyse, ces erreurs étaient imputables auxrebonds multiples du signal sur la surface du satellite. En cause, les matériaux présents sur lesparties externes du satellite qui favorisaient ces rebonds pénalisants. Avec le soutien de TelecomParisTech, Nicolas Capet a donc cherché une réponsepertinente pour réduire, voire supprimer, ces effetsindésirables. Elle est venue des métamatériaux.

Les métamatériaux, une réponse individualiséeAu contraire des matériaux naturels, les métamatériauxsont des composites fabriqués artificiellement. Leurscaractéristiques peuvent donc être ajustées en fonctionde leur utilisation. « Dans un système de positionne-ment, on connaît les antennes, leurs emplacements surle satellite et leur environnement. Il suffit de concevoir lemétamatériau absorbant adéquat pour supprimer lesrebonds indésirables du signal. À partir de cette tech-nologie, on peut créer un matériau ultraléger, fortementabsorbant et spatialisable », note l’ingénieur.Nicolas Capet et Telecom ParisTech n’ont pas figé uneconfiguration précise. Leur stratégie est encore meil-leure: ils ont créé une classe de métamatériaux ajusta-bles à l’infini. En pratique, les motifs du métamatériaupeuvent être ainsi « personnalisés » pour répondre demanière optimale au besoin sans modifier le procédéde fabrication. Le métamatériau peut donc être facile-ment fourni « à la demande». Le concept est aujourd’huibreveté. Adaptée au spatial, cette solution peut servirtous les domaines sujets à effets parasites ou absorp-tion d’ondes: téléphonie, aviation civile, transports mari-times… Elle suscite aussi un grand intérêt pour la pro-tection des personnes ou des bâtiments dans des zonessituées à proximité de diffusion d’ondes. �

INSIDE INNOVATION

In most people’s minds, space is aboutsatellites. But to receive a signal from apositioning satellite, you need an antenna.And the quality of the mission or servicedepends also on the quality of reception. To this end, Telecom ParisTech and CNESantenna engineer Dr. Nicolas Capet havebeen working on a metamaterial concept.

Formation flying and rendezvous techniques are setto be used on future deep-space exploration missions.Formation flying allows us to distribute differentelements of an instrument between several satellites,for example. This in turn allows us to develop largerinstruments offering high levels of performance.CNES first began looking at this question whileworking on the PRISMA formation-flying demonstratormission. “For it to work, we needed to achieve aperfectly stable satellite formation in orbit, callingfor high-precision control and navigationtechnologies,” says Nicolas Capet. However, thePRISMA measurement campaign revealed certainerrors, attributed to multiple signal paths betweenthe positioning system antennas. Closer analysisshowed that these errors were due to signalsbouncing off the outside surfaces of the satellites.The root cause was the materials used to make thepanels, which are conducive to this type of parasiticreflection. With the support of Telecom ParisTech,Nicolas Capet started looking for a solution to reduce

or eliminate the problem. The answercame in the form of metamaterials.

A tailored solutionUnlike natural materials, metamaterialsare artificially manufactured and theirproperties can therefore be tailored totheir intended use. “In a positioningsystem, we control the antennas, theirlocations and their environment,” addsNicolas Capet. “We simply need todevelop metamaterials that areabsorbent enough to suppress thesedisruptive signal-reflection effects.Using this technology, we’re able tocreate an ultralight and highlyabsorbent material, suitable for thespace environment.” Rather than afixed configuration, Nicolas Capet andTelecom ParisTech have gone one betterby creating an infinitely adjustable classof metamaterials. In practice, thematerial’s design can be tailored to therequirements of each programme,without modifying the manufacturingprocess. As a result, it can easily besupplied on demand. Originallydesigned for space, the now-patentedsolution has potential applications in allareas where parasitic reflection orabsorption effects are a problem, suchas telephony, civil aviation andshipping. It is also generating interestfor the protection of people andbuildings located near transmitters. �

Dans l’imaginaire collectif, le spatial, c’est un satellite. Or pour recevoir le signalde positionnement du satellite, il faut des antennes ! De la qualité de cette récep-tion dépend au final la qualité de la mission ou du service. Telecom ParisTech etNicolas Capet, ingénieur en antennes au CNES, ont planché sur la question. Leur réponse se trouve dans les métamatériaux.

LILIANE FEUILLERAC pour le/for CNES

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Le principe d’innovation se trouve aujourd’hui au centre de nombrede débats et réflexions. Pour François Brottes, président de la commission des Affaireséconomiques à l’Assemblée nationale, l’innovation, vitale pour l’économie et l’emploi denotre pays, ne doit pas être freinée à sa source. Elle va extrêmement vite et a besoin d’uneéconomie aussi réactive qu’elle. Aux pouvoirs publics, ensuite, d’assurer sa régulation.Filière d’excellence, le spatial est particulièrement concerné par ce challenge s’il veutconserver sa longueur d’avance.

« Je suis partisan de l’audace »

Quel rôle la commission est-elle amenée à jouerdans le domaine spatial?F r a n ç o i s B r o t t e s : L’espace fait partie intégrante desdomaines de compétence de la commission des Affaireséconomiques, au même titre que l’agriculture et la pêche,l’énergie et les industries, la recherche appliquée etl’innovation, la consommation, le commerce intérieur etextérieur, les postes et les communications électroniques,le tourisme, l’urbanisme et le logement. Donc, je m’yintéresse de fait et de droit. L’espace est un secteur qui se

ENTRETIEN AVEC FRANÇOIS BROTTES

porte bien, un secteur où des prouesses sont faites, unsecteur dans lequel notre industrie est très performante.Or on en parle peu. Du coup, le secteur spatial n’est pastrès connu du grand public et ne l’est pas beaucoup plusdans l’Hémicycle. En revanche, il l’est naturellement dansses régions d’implantation, où il fait corps. Mais, au-delàde Toulouse et de la Guyane, il n’y a pas de perméabilitéà la filière spatiale. Elle est presque victime de son succès.C’est pourquoi la commission doit rester vigilante etsensibiliser ses collègues de l’Assemblée nationale pour

Innovation is a topic currently fuelling agreat deal of debate. For François Brottes,who chairs the French Parliament’s economicaffairs committee, innovation is vital to thenation’s economy and jobs, and must not benipped in the bud. It moves fast and calls foran agile economy to match, regulated bygovernment. Space is a domain of excellencethat needs to meet this challenge head on ifit is to maintain its edge.

What role does your committee play in space?Space falls within the economic affairs committee’sremit, alongside agriculture and fisheries, energyand industry, applied research and innovation,

consumer affairs, domestic and export trade, postand electronic communications, tourism, urbanplanning and housing. Space is a thriving sectorachieving great things, where our industry is rightup there with the best, but we don’t hear a lotabout it. As a result, it has a relatively low profilewith the general public and even more so with MPs.On the other hand, it’s naturally much better knownin its regional heartlands. But besides in Toulouseand French Guiana, links to the space industry aretenuous at best. It’s almost a victim of its ownsuccess. That’s why our committee needs tocontinue working to raise awareness of this Frenchdomain of excellence among our parliamentarycolleagues. It’s true that we tend to debate topicsfor which bills are currently going through the

house or where there are immediate issues to beaddressed. But space, like many other sectors, isalso now facing a paradigm shift and increasingcompetition. We know full well that the strategicchallenges of this century are going to be playedout in the skies and in space, and decisions aregoing to have to be made. So we need to educateour elected representatives and inform theirdecisions!

CNES is closely involved in nurturinginnovation. How much do you debateinnovation in space?I believe we must be bold to deliver significantadvances. That doesn’t mean everything we look forand everything we find will get used, but research

“I believe we must be bold”INTERVIEW WITH FRANÇOIS BROTTES

ERATJ POLITIQUE Politics

Propos recueillis par/ Interview by BRIGITTE THOMAS, CNES

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qu’ils connaissent mieux cette filière d’excellence de laFrance. Il est vrai que nous avons plutôt tendance à débattrede secteurs qui ont des projets de loi en cours de discussionou des problèmes immédiats à affronter. Pourtant, cettefilière est confrontée, comme beaucoup d’autres, à unephase de mutation, et notamment de concurrence accrue.Nous savons pertinemment que les enjeux stratégiques denotre siècle se joueront dans les airs, donc dans l’espace.Dans cette perspective, il y aura forcément à prendre desdécisions. Il faut donc faire de la pédagogie auprès des éluspour prendre les bonnes décisions!

Le cnEs s’implique fortement dans l’innovation.Quelle place l’innovation spatiale occupe-t-elle dansvos débats?Je suis partisan de l’audace, qui nous permettra de faire desprogrès significatifs. Cela ne veut pas dire que tout ce quel’on cherche et tout ce que l’on trouve ait vocation à être uti-lisé. Mais il ne faut pas se brider au niveau de la recherche. Ilest clair, par exemple, que, dans le spatial, les objets vontdevenir de plus en plus communicants (montres, lunettes,etc.). Or la communication repose sur l’échange des donnéesd’un point à un autre, d’un point vers plusieurs autres, deplusieurs points vers plusieurs autres. La solution à l’échelledu globe passe par les satellites dans leur prolongement demise en œuvre. Si bien que l’espace n’est plus aujourd’hui

l’apanage de la Défense, des médias ou de la conquête spa-tiale. Il doit désormais contribuer à offrir un chemin de fersans obstacle aux données. Cette innovation est au rendez-vous du spatial. Par ailleurs, la filière spatiale n’est pas unpuits sans fond. Ce qui coûte aujourd’hui rapportera demain.Dans notre pays, l’histoire de cette filière montre justementque 1 euro investi en rapporte 20! Nous continuerons doncà investir dans l’innovation spatiale. Ce serait pure folie qued’arrêter. Face à une concurrence qui s’organise, il nous fautpréserver notre avance. La commission en a évidemmentconscience. Maintenant, elle doit le partager un peu plus.

Airbus et safran viennent d’annoncer la création d’uneco-entreprise dans les lanceurs. Qu’en pensez-vous ?Oui, les dirigeants de ces deux groupes ont présenté leurprojet au président de la République, il y a quelques jours.Ils se rapprochent pour donner une réponse à l’arrivéed’Ariane sur la mise en orbite de satellites de télécommu-nications, avec une offre qu’on peut qualifier de low cost,qui bénéficie, semble-t-il, du soutien de la NASA. Simplifierla chaîne industrielle et réduire les coûts, faire en sorte queles responsabilités des acteurs soient clarifiées et que « laprise de risque relève des industriels », comme l’a dit la secré-taire d’État Geneviève Fioraso, c’est la bonne méthode.C’est aussi la réponse de l’Europe, qui va permettre defaire évoluer Ariane 5 et de lancer un programme Ariane 6

mustn’t be stifled. For example, it’s clear that inspace objects like watches and glasses are going tobe increasingly communication-enabled, and suchcommunication relies on transferring orbroadcasting data. At the global scale, satellites aregoing to help drive this shift, to the extent thatspace today is no longer the preserve of defence,the media or exploration missions. It must nowprovide an unfettered channel for data transmission.It’s also important to realize that money spent onspace isn’t being poured into a bottomless pit: whatwe invest today will pay off in the future, as weknow that every euro invested in this sectorgenerates 20 euros in return. So we shall continueto invest in space innovation, we would be mad notto. With competition ramping up, we need to stayahead. Our committee is obviously aware of thatand now we must work harder to get the messageacross.

Airbus and Safran have announced theformation of a joint space launch venture. Howdo you view this initiative?Yes, the two companies’ management teamspresented their project to President FrançoisHollande recently. They are joining forces inresponse to the competition from U.S. firm SpaceX,which will be vying with Ariane to orbit telecomssatellites with what can be considered a low-costoffering, apparently backed by NASA. Streamliningthe supply chain and cutting costs, clarifyingresponsibilities and “transferring risk to industry”,

as the Secretary of State Geneviève Fioraso hassaid, is the right response. That is also the responsefrom Europe, to evolve Ariane 5 and initiate anAriane 6 programme capable of competing andmaintaining Europe’s leadership.

You affirmed that space is at a turning point.What is your view of the shift towards electricpropulsion?It’s vital to grasp what this shift means for theindustry. The same debate is going on with regardto aviation and more broadly the energy transition,for example from petrol-driven to electric vehicles.So it’s not just space that’s impacted and it’s not ataboo subject. But we need to carefully considerwhat’s at stake. That’s why out of the 34 projectsinitiated under France’s NFI new industrial policy,CNES has been appointed to lead the one onelectric-propulsion satellites. Geostationarytelecommunications satellites are a domain whereFrench industry excels and a market with greatgrowth potential, chiefly for export. As the numberone in Europe’s space industry, France must quicklyadapt to new market trends being driven by theemergence of lighter and cheaper electric-propulsion spacecraft buses. This changing demandfrom users concerns the entire French space sector.

Under the government’s PIA future investmentplan, CNES is devoting €70 million to the THD-SAT research and development project tonurture an industry sector capable of delivering

satellite fast-broadband Internet access. Do yousupport this initiative?One day we will no doubt overcome the currentlimits of satellite broadband technologies, but forthe time being they cannot offer the same uploaddata rates as fibre-optic networks. And they are toocostly. On the other hand, they are a perfectlyacceptable solution for download. In the same waythat I consider myself an ‘energy agnostic’, I am alsonot wedded to any particular telecommunicationstechnology. I think that the technologies currentlyavailable complement one another. We shouldn’tsee them as opponents, which is always the risk ifwe focus solely on costs, because satellites candeliver services that fibre-optic cable will never beable to deliver, for example in desert, mountain andremote rural areas. The current limit concerns dataupload rates, even though key innovations havebeen achieved through data compression. Progresshere will come more from telecommunications thansatellites, but the technologies are transferrable.

Do you think CNES has an important role toplay in innovation in the international arena?By its very nature, space transcends borders andthe people working in this sector have to constantlytour the globe, for many nations would like to jointhe select band of space players. That means wemust take care to secure the right partnerships andagreements. In this respect, I would like tocommend CNES’s president for the essential job heis doing on the international stage. �

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qui soit capable de faire face à la concurrence et de main-tenir le leadership européen.

Vous soulignez que nous sommes dans une périodecharnière. Que pensez-vous de l’évolution qui s’opèredans le spatial en faveur de la propulsion électrique?Une sensibilisation aux enjeux du passage à la propulsionélectrique est indispensable. Nous avons le même débatsur l’aviation, sur la transition énergétique, etc. On évoqueainsi le transfert d’usage du pétrole vers l’électricité dansl’automobile. Il n’y a donc pas que le spatial qui soitconcerné. Nous ne sommes pas là sur un sujet tabou. Enrevanche, il est nécessaire d’en mesurer les enjeux. C’estpourquoi, dans les 34 projets de la Nouvelle France indus-trielle, le CNES a été désigné chef de projet des satellites àpropulsion électrique. Domaine d’excellence de l’industriefrançaise, les satellites géostationnaires de télécommunica-tion représentent un marché avec de fortes perspectives decroissance, principalement à l’exportation. Numéro 1 euro-péen de l’industrie spatiale, la France doit rapidements’adapter aux évolutions du marché, issues de l’apparitiondes plateformes à propulsion électrique, plus légères etmoins chères. Cette évolution de la demande des utilisa-teurs concerne l’ensemble de la filière spatiale française.

Dans le cadre du volet économique du PIA, le cnEs consacre 70 M€ au projet de Recherche etDéveloppement THD-sAT pour aider une filièreindustrielle à se mettre en place, capable de propo-ser des réseaux satellitaires d’accès très haut débit à

Internet. soutenez-vous cette initiative?Aujourd’hui, il existe encore une limite technologique, quisera certainement dépassée un jour. Le satellite n’est pasaussi performant pour les signaux de voie montante qu’unréseau de fibres optiques. Les coûts demeurent inaccessibles.Mais, pour les signaux de voie descendante, il propose uneoffre tout à fait acceptable. Alors, de même que je dis que jesuis un laïque de l’énergie parce que je n’ai pas de « religion »particulière, je suis un laïque des télécommunications. Je pense que les supports sont complémentaires et qu’il nefaut pas les opposer les uns aux autres. Il y a toujours cerisque lorsqu’on parle de coûts. Or le satellite rend des ser-vices que la fibre ne pourra jamais rendre, comme par exem-ple la couverture du désert, des zones de montagne, dessites isolés, etc. La limite actuelle concerne la remontée desdonnées, même si une innovation capitale a été réalisée avecla compression de ces données. C’est un progrès qui relèveplus du domaine des télécommunications que de celui dessatellites, mais les technologies sont transférables.

Pensez-vous que, dans le domaine de l’innovation,le cnEs a sa place sur la scène internationale?L’espace n’a, par nature, pas de frontière, et celui ou ceuxqui portent cette filière et ses projets se doivent de faire letour du monde en permanence. Car, s’il y a peu de pays quijouent dans cette cour, beaucoup y aspirent. Nous nousdevons d’être vigilants dans les partenariats à monter ou lesaccords à trouver. Je veux saluer à ce sujet le travail du pré-sident du CNES à l’international, parce qu’il est vital! �

Présidence française de la CIEE / Présidée cette année par le Groupe français des parlementaires pour l’espace (GPE), la 16e Conférence interparlementaire européenne de l’espace (CIEE) s’est tenue à Toulouse les 14 et 15 avril 2014. Une importante déléga-tion de parlementaires provenant des Groupes espace de nombreux États européens a visité l’ensemble de l’écosystème spatial, dont leCentre spatial de Toulouse. La CIEE entend promouvoir le rôle essentiel que l’Europe doit mener au niveau international, tout en cherchantà garantir son indépendance dans les activités spatiales et le développement des technologies qui en découlent.

France chairs EISC / Chaired this year by France’s interparliamentary space group (GPE), the 16th EuropeanInterparliamentary Space Conference (EISC) was held in Toulouse on 14 and 15 April. A large delegation of MPsfrom parliamentary space groups in numerous European nations was able to visit the entire space ecosystem,notably the Toulouse Space Centre. The EISC intends to promote the key role that Europe must play on the globalstage, while seeking to assure its independent capability to operate in space and develop space technologies.

y

Discours d’ouverturede la CIEE parGeneviève Fioraso,secrétaire d’État à l’Enseignementsupérieur et à laRecherche, en présence deJean-Luc Moudenc,maire de Toulouse(à gauche), etBertrand Auban,président du GPE (à droite). Geneviève Fioraso,Secretary of Statefor Higher Educationand Research,delivers the openingspeech at the EISC,accompanied byToulouse MayorJean-Luc Moudenc(left) and BertrandAuban, chair of theGPE parliamentaryspace group (right).��

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Tous les cinq ans, le CNES organise un séminaire de prospective afin d’identifier les futures missions spatiales, prioritaires aux yeux de la communauté scientifiquenationale. Cette année, 350 personnes se sont retrouvées à La Rochelle, du 18 au 20 mars, pour en débattre. Les conclusions des groupes de travail ont étéexaminées par le Comité des programmes scientifiques, qui en a tiré un ensemble de recommandations. Retour sur ce temps fort pour la science spatiale.

Après Deauville, Saint-Malo, Arcachon etBiarritz, c’était au tour de La Rochelle d’ac-cueillir le conclave de la communauté scienti-fique française intéressée par l’espace.L’édition 2014 n’a pas dérogé à la règle de la

passation de pouvoirs et de devoirs entre l’ancien et le nou-veau Comité des programmes scientifiques (CPS) duCNES, composé de 12 membres. La présidente, CatherineCésarsky, a passé le relais à Jean-Louis Puget, après avoirdressé un bilan très positif de « cinq années glorieuses » pourla science, depuis le séminaire de Biarritz (mars 2009),malgré l’abandon du projet Simbol X (projet de vol en for-mation pour l’astronomie X), qui avait jeté un froid àl’époque! Pour cette nouvelle édition, les équipes tech-

niques du Paso (Plateau d’architecture des systèmes orbi-taux) et de la direction de la Stratégie des programmes duCNES ont été sur le pont depuis l’automne 2012 : organi-sation de l’appel à idées, mise en place des groupes de tra-vail, analyse des propositions… Mobilisés durant des mois,les comités Tosca (sciences de la Terre et de l’environne-ment) et Ceres (sciences de l’Univers) ainsi que les groupesde travail thématiques ont restitué, le premier jour du sémi-naire, la synthèse de leurs travaux. Les ateliers de la secondejournée ont permis de débattre des priorités dégagées (pourcertaines jusqu’à tard dans la nuit) et de diverses questionstransverses. Quant à la dernière matinée, elle a été consa-crée à la présentation des conclusions aux participants etaux représentants des organismes partenaires. Comme

SÉMINAIRE DE PROSPECTIVE

LA VISION ACTUELLE DE LA SCIENCE SPATIALE

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Every five years, CNES organizes a seminarwith the national scientific community toidentify future space mission priorities. Thisyear, 350 people attended the latest seminarin La Rochelle from 18-20 March. Its workinggroups’ findings have been reviewed by theagency’s Scientific Programmes Committee(CPS), which has established a series ofrecommendations. CNESMAG reports on thiskey event in the space science calendar.

After Deauville, Saint-Malo, Arcachon and Biarritz, itwas the turn of La Rochelle to play host to France’sscientific community for CNES’s 2014 space scienceseminar. As at previous seminars, this year’sgathering also marked the transition to CNES’snewly appointed 12-member Science ProgrammesCommittee (CPS). Handing over the reins to hersuccessor Jean-Louis Puget, CPS chair CatherineCésarsky was very upbeat about the “five gloriousyears” for science since the last seminar in Biarritz

in March 2009, despite getting off to aninauspicious start with the cancellation of theSimbol X project. Engineering teams at the agency’sPASO orbital systems architecture department andProgramme Strategy Directorate had been hard atwork preparing for this latest seminar since theautumn of 2012, organizing the call for ideas, settingup working groups, reviewing proposals and plentymore besides. On the first day of the seminar, theTOSCA Earth and environmental sciences andCERES universe science committees and workinggroups summed up the results of many months ofeffort. The workshops on the second day debatedpriorities and cross-disciplinary issues. The finalmorning was devoted to presenting working groups’findings to participants and representatives ofpartner organizations. As usual, a number of priorityspace science missions were identified. The CPSmust now flesh out the concepts and considerlevels of funding, for which CNES will need tomaintain sufficient margin in its medium-term planfor the next three years to conduct preliminary

studies (phases 0 or A) as well as missions ofopportunity—like future Cosmic Vision missions—vital to ensure maximum science return.

New on the Earth science frontThe seminar underlined the need to view Earth as asingle system of complex, interacting components,to acquire measurements at high spatial andtemporal resolutions, and to assure data continuity.Five missions focused on the major environmentalchallenges facing society were identified: Thirsty(follow-on from Mistigri) to measure surfacetemperatures in the infrared in order to calculatethe energy and water budgets of green and urbanland surfaces; GRASP to provide an absoluteterrestrial reference frame accurate to onemillimetre, significantly better than the currentreference; OCAPI to observe ocean colour fromgeostationary orbit and learn more about the fine-scale dynamics of phytoplankton in the open oceanand coastal waters, employing frequent revisits toestablish the link between primary production, the

Space science todayLA ROCHELLE SEMINAR

d’habitude, des missions prioritaires dans les sciences spa-tiales ont été identifiées. Le CPS doit maintenant travaillersur leur contexte de réalisation et les niveaux d’engagementenvisageables. Cela implique d’avoir, dans le PMT (plan àmoyen terme) du CNES, une marge suffisante dans lestrois années à venir pour réaliser des études d’avant-projet(phases 0 ou A) ainsi que d’éventuelles missions d’opportu-nité (comme, par exemple, les futures missions de CosmicVision) indispensables à l’optimisation du retour scientifique.

Quoi de nouveau côté Terre?L’importance de considérer la Terre comme un systèmeunique, dont les diverses composantes interagissent demanière complexe, a été soulignée. Le besoin de disposerd’observations à haute résolution spatiale et temporelle etd’assurer la continuité des mesures a également été rap-pelé. Cinq missions ont été identifiées en lien avec lesgrands enjeux environnementaux de notre société: Thirsty(évolution de la mission Mistigri), dédiée à la mesure destempératures de surface dans l’infrarouge pour déduire lesbilans énergétiques et hydriques des surfaces tant végéta-lisées qu’urbaines; Grasp, destinée à fournir un référentielterrestre absolu à 1 mm de précision et d’exactitude, soitune amélioration significative d’un ordre de grandeur parrapport à l’état actuel; Ocapi, sur la couleur de l’eau depuisl’orbite géostationnaire pour informer sur la dynamique àfine échelle des populations phyto-planctoniques dansl’océan hauturier et côtier. L’originalité de cette missiontient à sa haute revisite temporelle, qui devrait permettrede faire le lien entre la production primaire, le cycle océa-nique du carbone et leur rôle sur le climat. Quant à la mis-sion Microcarb, elle concerne les concentrations de CO2

atmosphérique avec une précision de l’ordre de 0,5 %.L’importance relative des sources et puits de gaz carbo-nique, notamment naturels, pourrait être déterminée demanière plus précise. L’expertise développée autour decette mission doit être maintenue en attendant que lasituation de la mission Carbonsat (présélectionnée dansle cadre ESA Earth Explorer 8) soit clarifiée. Enfin,Strateole-2 devrait, à l’aide de ballons, fournir des infor-mations à moyenne et petite échelle sur les processus etles mécanismes de transport dans la haute troposphère etbasse stratosphère équatoriale. Les données spatiales, lesobservations in situ ou aéroportées et les modèles numé-riques s’inscrivent dans une stratégie globale. La continuitédes données, leur accessibilité et leur archivage ont étédes points récurrents. Concernant les pôles thématiques,

Le sondeur atmosphérique deMicrocarb dédié àl’observation du

CO2. The Microcarb

atmosphericsounder designed

to observe CO2.��

BRIGITTE THOMAS, CNES

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ocean cycle and its impact on climate; Microcarb tomeasure concentrations of atmospheric carbondioxide with a precision on the order of 0.5%, thusenabling more precise comparison of the relativeimportance of carbon sinks and sources, notablynatural ones. Expertise developed for this missionmust be sustained pending clarification of thesituation regarding CarbonSat, shortlisted as acandidate for ESA’s eighth Earth Explorer mission;and lastly, Strateole-2, a balloon mission designedto collect medium- and small-scale data ontransport processes and mechanisms in theequatorial upper troposphere and lowerstratosphere. Satellite data, in-situ or aerialobservations and digital models all tie into abroader strategy sustained by data continuity,accessibility and archiving. Alongside the Theia landsurfaces data hub, two more data centres—Form@ter and another ocean data centre yet to benamed—have been set up, while the ETHER andICARE atmospheric data centres are in the processof merging. Their common goal is to adopt aEuropean vision.

Universe sciences - Life and matter inmicrogravityParticipants were unanimous in drawing a verypositive picture of space research in Universesciences since the last seminar in Biarritz, inparticular with the spectacular success of Planck

and Herschel, the great results achieved by CoRoT,the pursuit of ongoing planetary missions andsuccessful cooperation on robotic exploration ofMars. The selection of missions for ESA’s CosmicVision programme—Solar Orbiter (M1), Euclid (M2)to study dark energy, PLATO (M3) to look forexoplanets and JUICE (L1) to study Jupiter’s icymoons—brought welcome clarity to theprogrammatic landscape, with French teams closelyinvolved. The themes of Europe’s future largemissions have also been chosen: ATHENA, a largeX-ray observatory to study the hot and violentuniverse (L2), and e-LISA, an interferometry missionto detect gravitational waves that will provide newvistas for astrophysics (L3). The CERES committee istherefore giving high priority to ESA programmes.The seminar also underlined the importance of in-situ analyses on Mars (ExoMars with ESA and Mars2020 with NASA) and noted the lack of new scienceprojects for microsatellites and minisatellites.In life sciences, delegates agreed it is imperative tocontinue studying the impact of microgravity on thefundamental biology of plants, animals and humans.New challenges raised by the uninterruptedpresence of human crews in space since 1985 meanit is time to rethink approaches to countermeasuresdeveloped over the last 50 years, focusing onintegrated approaches, the use of new so-called‘exotic’ animal models and further study ofradiobiology aspects. These priority avenues of

research call for development of innovativeinstruments, especially in cellular biology,cardiovascular research and continuous monitoringof astronauts’ physiology. Thomas Pesquet’s missionon the ISS could serve this purpose. The ISS alsoremains the principal platform for material sciencesin microgravity, even though parabolic flights alsoplay a key role. Continued use of the DECLICinstrument was therefore recommended.The seminar also offered the chance to advance orconfirm a number of broader questions concerningthe future of space research in France. Thepartnership between CNES and the scientificcommunity in the research laboratories ofuniversities and leading institutions works very well.Sharing of skills and expertise has put French spaceresearch in the top tier and this partnership must bepreserved. However, close attention is needed tothe kind of problems that could derail this model,some of which had already been highlighted in theconclusions of the Biarritz seminar, like cuts intechnical human resources in laboratories, be it forinstrument design or data exploitation. The situationgives much cause for concern because this declinehas accelerated in the last five years. A CNES-INSU-IN2P3-CEA working group is looking at a set ofproposals to remedy this situation and put forwardnew ways of working for CNES and its partnerlaboratories. �

à côté de Theia, dédié aux surfaces continentales, deuxautres ont été mis en place: Form@ter et un sur l’océan(en quête de nom!). Quant aux pôles Ether et Icare,dédiés à l’atmosphère, ils sont en voie de fusionner. Aveccomme consigne commune à tous: ouverture à l’Europe!

sciences de l’Univers, de la vie et de lamatière en micropesanteurLe bilan très positif de la recherche spatiale dans le domainedes sciences de l’Univers depuis le colloque de Biarritz a faitl’unanimité, en particulier avec le succès spectaculaire dePlanck et Herschel, l’exploitation pleinement réussie deCorot, la poursuite de l’exploitation des missions planétairesen opération et les bons résultats des coopérations sur l’ex-ploration robotique de Mars. Les sélections des missions duprogramme Cosmic Vision de l’ESA, Solar Orbiter (M1),Euclid pour l’étude de l’énergie noire (M2), Plato pour larecherche des exoplanètes (M3) et Juice pour l’étude dessatellites glacés de Jupiter (L1) ont considérablement clarifiéle paysage programmatique. Les équipes françaises y sonttrès présentes. Les thèmes des futures grandes missions euro-péennes ont été choisis: pour l’univers chaud et violent,Athena, un grand observatoire en rayons (L2), et e-Lisa, uneobservation d’ondes gravitationnelles pour ouvrir une nou-velle fenêtre d’observation astrophysique (L3). Le Ceresaffiche donc une forte priorité en faveur des programmes del’ESA. L’importance des analyses in situ de Mars a été rap-

pelée (Exomars avec l’ESA, Mars 2020 avec la Nasa) ainsique l’absence de nouveaux projets scientifiques pour lesmicro et minisatellite relevée. Dans le domaine des sciencesde la vie, il est apparu impératif de poursuivre l’étude del’impact de la microgravité sur divers aspects de biologie fon-damentale (végétale, animale ou humaine). Par ailleurs, laprésence continue de l’homme dans l’espace depuis 1985 etles enjeux associés nécessitent de repenser les approchesdéveloppées depuis cinquante ans sur les contre-mesures,en se focalisant sur des approches intégrées, l’utilisation de

��La mission Juice duprogramme Cosmic

Vision étudiera,d’une part, l’atmo-sphère de Jupiter,sa magnétosphère

et son couplageavec ses satellitesnaturels, d’autre

part, les trois lunesEurope, Ganymèdeet Callisto, qui ren-ferment un océanliquide sous une

croûte glacée. The Cosmic Visionprogramme’s JUICE

mission will studyJupiter’s atmosphereand magnetosphere,

and the gas giantplanet’s interactions

with its moons. Itwill also observe the

Europa, Ganymedeand Callisto moons,

which harbour aliquid ocean under

their icy crust.

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nouveaux modèles animaux (dits exotiques) et le dévelop-pement des problématiques de radiobiologie. Ces axes prio-ritaires de recherche requièrent le développement d’instru-ments innovants, en particulier en biologie cellulaire, enrecherche cardiovasculaire, et sur le monitoring physiolo-gique en continu de l’astronaute. Dans ce contexte, le vol deThomas Pesquet pourrait être valorisé. Quant aux sciencesde la matière en microgravité, l’utilisation de la Station spa-tiale internationale reste le moyen d’emport principal, bienque les vols paraboliques jouent un rôle important. La pour-suite de l’utilisation de Déclic est recommandée.Le séminaire a été l’occasion de faire émerger ou de confir-mer des questions génériques importantes dans l’évolutiondu dispositif de la recherche spatiale en France. Le parte-nariat entre le CNES et la communauté scientifique dansles laboratoires universitaires ou laboratoires propres degrands organismes fonctionne très bien. Le partage de com-pétences et de métiers a mis la recherche spatiale françaiseau meilleur niveau. Ce partenariat doit être impérativementpréservé. Cependant, une grande attention devra être portéeà des problèmes qui pourraient remettre en question cemodèle. Certains étaient déjà mentionnés dans les conclu-sions du séminaire de Biarritz, comme la réduction des res-sources humaines techniques dans les laboratoires, que cesoit pour la réalisation des instruments ou pour l’exploitationdes données. Cette situation est alarmante en raison del’accélération de cette dégradation depuis cinq ans. Ungroupe de travail CNES-INSU-IN2P3-CEA réfléchit à unensemble de propositions qui pourraient y remédier, notam-ment en proposant de nouveaux modes de travail entre leCNES et les laboratoires.�

Homme de grande valeur, serviteur de l’État, Dominique Baudis est décédéà Paris, le 10 avril 2014, à l’âge de 66 ans. Journaliste de formation etgrand reporter spécialisé sur le Proche-Orient, il présenta le journal télévisé

de TF1 (de 1978 à 1980), puis celui de FR3 (jusqu’en 1982). Sur les traces de sonpère, il démarra, à partir de 1983, une carrière politique qu’il consacra essentielle-ment à sa région, en tant que maire de Toulouse, député, président du conseilrégional de Midi-Pyrénées et député européen. Il aimait profondément Toulouse.Il a servi sa ville en lui offrant son talent de communication et sa vision de bâtisseur.Il s’attacha à la moderniser tout en respectant son histoire. À l’origine de la Cité del’espace, il fit de Toulouse la « ville de l’espace », non sans fierté. Il soutint le déve-loppement du Centre spatial toulousain, incita l’industrie à s’installer à proximité,supporta le tissu économique régional en lien avec l’espace, etc. Après dix-huit ansde vie consacrés au rayonnement de Toulouse, il fut amené à occuper d’autresfonctions, celles de président du Conseil supérieur de l’audiovisuel (2001), puis deprésident de l’Institut du monde arabe (2007), avant d’être nommé Défenseurdes droits (2011), véritable engagement de sa part. Les drapeaux du Capitole ontété mis en berne à l’annonce de son décès ; de nombreux Toulousains sont venuslui rendre un dernier hommage. Un lien affectif qui n’a jamais cessé, malgré sondépart du Capitole en janvier 2001 !

Dominique Baudis, a man of great stature and a tireless servant of the nation,passed away in Paris on 10 April at the age of 66. A journalist and reporterspecializing in the Near East, he followed in his father’s footsteps, embarking in1983 on a career in politics, mainly in his region as Mayor of Toulouse, MP,President of the Midi-Pyrenees regional council and MEP. He was deeply attachedto Toulouse, a city he served with his talent as a communicator and vision as abuilder, seeking to modernize it while preserving its heritage. As the initiator of theCité de l’espace space theme park, he made Toulouse the ‘space city’, not withoutpride. He supported the development of the Toulouse Space Centre, encouragedindustry to locate nearby and nurtured the region’s space economy. After 18 yearsworking to further Toulouse’s influence, he moved to new pastures, being namedPresident of the CSA, France’s broadcasting watchdog, in 2001, and then of theArab World Institute in 2007, before being appointed Human Rights Ombudsman in2011. The flags were flown at half-mast on Toulouse city hall on the announcementof his death as crowds of local people paid their last respects to a man still well-loved and never forgotten after his retirement as mayor in January 2001.

Tribute to Dominique Baudis

HommageDOMINIQUE BAUDIS

Figure du gaullisme social, Jean Charbonnel est décédé à Paris, le19 février 2014, à l’âge de 86 ans. Député de la Corrèze, maire emblé-matique de Brive pendant près de trente ans, il fut également secrétaired’État aux Affaires étrangères chargé de la Coopération de 1966 à 1967,sous le général de Gaulle, et ministre du Développement industriel et scien-tifique de 1972 à 1974, sous Georges Pompidou. Défenseur de l’espace àdes moments stratégiques, il se déplaça en personne pour l’inauguration,le 29 octobre 1973, du Centre spatial de Toulouse Jean Charbonnel, a leading figure of ‘social Gaullism’, passed away in Parison 19 February at the age of 86. MP for Corrèze and the emblematic mayorof Brive for nearly 30 years, he was also Secretary of State for ForeignAffairs in charge of Cooperation from 1966 to 1967 under President Charlesde Gaulle, and then Minister for Industrial and Scientific Developmentfrom 1972 to 1974 under President Georges Pompidou. A staunch advocateof space, he opened the Toulouse Space Centre (pictured) in person on 29October 1973.

�� Le nouveau centre de calcul (NCC) Évariste-Galois, du Centre spatial de Toulouse,inauguré le 21 octobre 1994 par Dominique Baudis, en présence de Jean-Daniel Levi (DG du CNES), Michel Courtois (directeur du CST) et Gérard Raphanel (sous-directeurdes Techniques informatiques). The new Evariste Galois computing centre at the ToulouseSpace Centre (CST), opened on 21 October 1994 by Dominique Baudis, with CNESDirector General Jean-Daniel Levi, CST Director Michel Courtois and Gérard Raphanel,Deputy Director of Information Technology.

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PLÉIADES

UNE NOUVELLE ÈREPOUR LA DIFFUSION DES DONNÉES Agilité, réactivité, très haute résolution… la Recette thématique utilisateurs (RTU) aentériné l’efficience de la constellation Pléiades. Elle a aussi salué l’accompagnementproposé par le CNES aux institutionnels, scientifiques et acteurs publics. À l’issue dedeux ans de rodage, celui-ci vient de passer le relais à l’IGN pour la diffusion desimages aux acteurs publics.

Les Pléiades Days se sont déroulés débutavril 2014 à Toulouse. Le CNES attendaitbeaucoup de cette seconde édition. Elle a tenuses promesses. Arrivée à maturité, la constella-tion a fait l’unanimité auprès des 400 utilisa-

teurs institutionnels présents. « Après plus d’un an d’opéra-tionnalité, la constellation offre des résultats remarquables, àsavoir 1 000 000 km² de capacité d’acquisition maximalepar jour et par satellite. Depuis juin 2013, la qualité imagefournie est à 100 % », a confirmé Thierry Duquesne, direc-teur de la Prospective, de la stratégie, des programmes, dela valorisation et des relations internationales au CNES.Preuve de sa fiabilité et de sa réactivité, Pléiades a étéintégrée à la Charte internationale espace et catastrophesmajeures dès juillet 2012. Mais, au-delà des performancestechnologiques, c’est aussi l’intelligence du « mode prépa-ratoire » qu’a saluée la communauté utilisatrice.

Un long processus préparatoireLe satellite peut apporter des réponses pertinentes aux ges-tionnaires des politiques publiques; il fallait les amener à sesaisir de cette technique. Le CNES a anticipé en s’intéres-sant, très tôt, aux besoins concrets des acteurs publics. Enla matière, il a fait preuve d’un exceptionnel volontarisme.« Depuis dix ans, le CNES travaille en amont pour rendreaccessibles les images Pléiades à ces utilisateurs », expliqueClaire Tinel, responsable du programme préparatoire dansle service Analyse et produits images au CNES. Cette pré-paration est allée crescendo jusqu’à la manipulation dedonnées au sein de groupes thématiques. Le programmed’accompagnement Orfeo1 a développé en parallèle un

volet méthodologique pour faciliter l’exploitation desimages. « Le CNES a consenti des moyens importants pourla mise à disposition des produits Pléiades. Au fil des années,une véritable communauté s’est créée, qui reste, encoreaujourd’hui, très impliquée », note Delphine Fontannaz,également engagée dans le programme. Dans la pratique,le CNES a confié la distribution exclusive des donnéesPléiades à Airbus Defence and Space, dans le cadre d’unedélégation de service public (DSP). Pour une utilisation noncommerciale, les institutionnels bénéficient d’une tarificationspécifique, qui correspond au coût de production de l’image;40 % de la capacité du système Pléiades sont réservés àcet usage. Les Pléiades Days ont consacré la pertinence etl’utilité de cette préparation, et montrent que l’appropriationpar les acteurs publics ne fait que commencer!

Le cnEs reste l’interlocuteur de la com-munauté scientifiqueComme il le faisait pour les images Spot, le CNES met àdisposition de la communauté scientifique des moyensd’accès gratuits aux images Pléiades via deux dispositifs: lepôle thématique surface continentale Theia2 et le pôle terresolide ForM@ter. Si les données recherchées ne sont pasdisponibles dans ces pôles thématiques, les scientifiquespeuvent acquérir des images Pléiades via le programmeISIS3. Le CNES prend alors à sa charge 85 % du coût desdonnées, les 15% restants étant à la charge du demandeur.

L’IGn prend le relais pour les acteurspublics sur le territoire nationalMaître d’œuvre du système Pléiades, le CNES passe la

1 Le programme prépara-toire Orfeo-Pléiades a étémis en place afin de pré-parer, accompagner etpromouvoir l’utilisation etl’exploitation de cesimages. 2 (www.theia-land.fr/)3 Incitation à l’utilisationscientifique des images Spot.(http://www.isis-cnes.fr/).4 Institut national de l’in-formation géographiqueet forestière.

LILIANE FEUILLERAC pour le / for CNES

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NOUVELLE-CALÉDONIEQëhnelö, la plateforme participative

Particulièrement vulnérable aux cyclones, tsunamis et autres phénomènes naturels vio-lents, la Nouvelle-Calédonie a adopté une attitude préventive. Pour protéger sa popula-tion autant que ses lagons, inscrits au patrimoine de l’Unesco, les collectivités publiques

élaborent un projet fédérateur, le Riskpac, grâce à la technologie développée par Bluecham.Riskpac s’inscrit dans un schéma de cloud computing géospatial ; il s’agit de créer une chaînecontinue depuis les données satellitaires jusqu’à la mise à disposition sur une plateforme par-ticipative d’information. Cette plateforme, Qëhnelö, est dédiée aux applications spatiales.Opérationnelle, elle est accessible à de nombreux acteurs formés: décideurs, techniciens, ser-vices de secours… « Les données très haute résolution de Pléiades ont, de fait, été intégréesdans Qëhnelö », dit Rémi Andreoli, de Bluecham, société conceptrice du produit. « Le degré deprécision d’information apporté par la très haute résolution spatiale et la revisite temporelle estun incontestable atout. Elles optimisent la surveillance des zones de submersion ou des impactsdu changement climatique. » Dans le cadre de ce projet, Pléiades contribue à l’acquisition demesures précises liées aux phénomènes naturels et à leurs conséquences sur les populations.Ces données sont naturellement rendues accessibles aux utilisateurs de Qëhnelö, dont la tech-nologie interopérable est en constante évolution.

A participatory platform called Qëhnelö Given its extreme vulnerability, New Caledonia has adopted a preventive approach to cyclones,tsunamis and other severe natural events. To protect its populations and UNESCO World Heritagelagoons, local authorities are working on a federating project called Riskpac, which employstechnology developed by local firm Bluecham. Riskpac is part of a geospatial cloud computingscheme aimed at creating a continuous chain from satellite data acquisition to distribution via aparticipatory public platform dedicated to space applications, called Qëhnelö. This operationalplatform is accessible to decision-makers, technicians, emergency services and many otherstakeholders. “Pleiades very-high-resolution data have already been integrated in Qëhnelö,” saysBluecham’s Rémi Andreoli. “The level of detail from very high spatial resolution and frequentrevisits are key advantages for optimized monitoring of flooded areas or climate change impacts.”For this project, Pleiades is helping to acquire precise measurements of natural phenomena andtheir impacts on populations—data which it naturally makes available to users of Qëhnelö and itsconstantly evolving and interoperable technology.

NEW CALEDONIA

LEGOSL’évolution des glaciersétudiée en détail

Utilisateur des données Spot 5 pour observer les glaciers,le Legos1 a, naturellement, testé Pléiades. «Aujourd’hui,l’influence des glaciers sur l’élévation du niveau de la

mer et sur les ressources en eau est avérée. Disposer demodèles numériques d’élévation et de cartes de vitesses est àla fois nécessaire et urgent pour analyser ces phénomènes »,fait remarquer Étienne Berthier, glaciologue au Legos. Il estformel : Pléiades cumule les bons points. Le système apportehaute résolution et mesure précise de l’évolution des glaciers.Ses performances radiométriques sont excellentes. L’optionstéréo pour construire des modèles numériques d’élévation oumonoscopique pour mesurer les vitesses est un autre atout ; ilfaut y rajouter, par exemple, la disponibilité des données. Enfin,en qualité d’utilisateur, Étienne Berthier salue « l’effort particu-lier fait pour la validation des mesures Pléiades avec lesmesures de terrain. Aujourd’hui, la précision altimétrique estde l’ordre du mètre sur les glaciers ». Et demain? Les géo-logues, archéologues, glaciologues, sismologues, vulcano-logues rêvent de séries temporelles, voire d’une constellationde satellites type Pléiades qui balaierait en permanence la topo-graphie de la surface terrestre pour suivre son évolution à troisdimensions!

1 Laboratoire d’études en géophysique et océanographie spatiales.

Close-up on changing glaciersAs it uses SPOT 5 data to observe glaciers, the LEGOS1 spacegeophysics and oceanography research laboratory has naturallyput Pleiades through its paces. “Today, the impact of glaciers onrising sea level and water resources is proven,” affirms EtienneBerthier, a glaciologist at LEGOS. “So we urgently need digitalelevation models and velocity charts to study these phenomena.”And for Berthier, Pleiades has a lot going for it, giving him highresolution and the ability to precisely measure how glaciers areevolving. Its radiometric performance is excellent, while thestereoviewing option for building digital elevation models andmonoscopic viewing to measure velocities are other key advantages,added to the data’s ready availability. As a user, Etienne Berthieralso commends “the special efforts to validate Pleiades dataagainst ground measurements; today, the elevation accuracy forglaciers is on the order of one metre.” And what abouttomorrow? Geologists, archaeologists, glaciologists,seismologists and volcanologists dream of obtaining time-seriesof data or a constellation of satellites like Pleiades able toconstantly scan and track Earth’s shifting surface topography inthree dimensions.1 Laboratoire d’Etudes en Géophysique et Océanographie Spatiales

LEGOS

�� La très haute résolution de Pléiades révèle l’échouement du navire de pêche Pescana-Endurant,en juillet 2013, dans la passe de la Havannah du récif Nguetu. Trace de la coque sur le récif et impactsur le corail laissé par le passage du bateau avant qu’il s’immobilise. Pleiades’ very high resolution reveals where the fishing vessel Pescana Endurant ran aground in July2013 in the Havannah Pass of the Nguetu reef, showing where the hull hit the reef and coral beforecoming to a stop.

Glacier de Bionnassay (massif du Mont-Blanc). Outre les crevassesabondantes, l’image Pléiades, acquise à la fin de l’été 2012, montrel’important couvert détritique de cette langue glaciaire, indicateurdu mauvais état de santé des glaciers du massif du Mont-Blanc.

The Bionnassay glacier in the Mont Blanc massif. Besides the manycrevasses, this Pleiades image acquired in late summer 2012 showsthe thick detrital cover of this glacier’s tongue, an indication of the

degraded state of health of glaciers in this massif. ��

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webmag SÉMINAIRE DE PROSPECTIVE DE LA ROCHELLE Les présentations du séminaire. Papers from the La Rochelle space science seminar.PLÉIADES DAYS Toutes les images Pléiades sur notre blog La tête en l’air. See all the Pleiades images on our La tête en l'air blog at http://image-cnes.fr/tag/pleiades/

Defence and Space sera maintenue pour une gestion opti-male de la ressource. Le CNES poursuit ses efforts aubénéfice de communautés ciblées pour lesquelles il créenotamment des outils de traitement d’images spécifiques(librairie OTB, logiciel Monteverdi, logiciel Terr’Image).Le pôle applications satellitaires du Cerema/Medde, parexemple, en est l’un des bénéficiaires, et contribue égale-ment à la promotion auprès des collectivités territorialeset des services décentralisés. �

main à l’IGN pour la diffusion opérationnelle des données.Pour les utilisateurs institutionnels français non scienti-fiques, le point d’accès aux données est désormais l’IGN4,avec lequel il a mis en place une convention de partenariat.C’est vers lui que vont transiter les demandes. L’IGNrecensera les besoins et établira un programme annuel denouvelles acquisitions. L’institut a également pris le relaispour gérer la base de données des images d’archives. Testéependant la RTU, la coordination CNES/IGN/Airbus

Thematic commissioning has confirmed thePleiades constellation’s agility, responsivenessand very high resolution, with CNES beingcommended for the support provided toinstitutions, scientists and public users. Aftertwo years running in the system, CNESrecently handed over responsibility fordistributing Pleiades imagery to public usersto the French survey and mapping agencyIGN.

CNES had great expectations for the secondPleiades Days event in early April in Toulouse, and itwas not disappointed. The constellation has nowreached maturity and the 400 institutional userspresent were unanimous in their praise. “After overone year in service, the constellation is deliveringremarkable results, with a maximum daily coverageof one million sq.km. on each satellite. Since June2013, image quality is 100%,” confirmed ThierryDuquesne, Head of Planning, Strategy, Programmes,Valorization and International Relations at CNES.With that kind of reliability and responsiveness, theInternational Charter on Space and Major Disasterswasted no time enrolling Pleiades as early as July2012. But besides the constellation’s technologicalprowess, the user community has also beenimpressed by how the thematic commissioningphase has been managed.

Long preparatory processPotential users responsible for managing publicpolicies needed to be encouraged to take upPleiades technology, which is why CNES begananalysing their needs from the outset. “CNES hasbeen working tirelessly for 10 years to get Pleiadesimagery to these users,” explains Claire Tinel, incharge of the preparatory programme at CNES’sImage Analysis and Products department. Thisprogramme was progressively ramped up throughthematic groups, while the ORFEO1 supportprogramme developed methodologies to make iteasier for them to exploit the imagery. “CNES hasdevoted a lot of resources to getting Pleiadesproducts to users. Over the years, a true

community has emerged,” says Delphine Fontannaz,who is also working on the programme. In practicalterms, CNES has delegated exclusive distributionrights to Pleiades data to Airbus Defence and Space.Institutional customers can order imagery for non-commercial uses under a delegated public servicearrangement at cost price and 40% of the system’scapacity is reserved for such applications. ThePleiades Days confirmed the utility and value of thepreparatory phase and showed that uptake bypublic stakeholders is set to shift up a gear.

Close to the scientific communityAs with SPOT imagery, CNES is offering thescientific community free access to Pleiadesimagery through two channels: the Theia2 landsurfaces data hub and the ForM@ter solid Earthdata hub. If these hubs do not have the datascientists are looking for, Pleiades imagery can alsobe acquired through the ISIS3 programme, for whichCNES bears 85% of the cost of data, the remaining15% being charged to the user.

IGN the new point of contact for Frenchpublic stakeholdersHaving acted as prime contractor for the Pleiadessystem, CNES is now handing over to IGN, the

French survey and mapping agency, with which it hassigned a partnership agreement, for operational datadistribution to non-scientific institutional users inFrance. All data requests will go through IGN, whichwill canvass needs and establish a yearly programmeto acquire fresh imagery. It is also now managing thedatabase of archive imagery. The coordinationbetween CNES, IGN and Airbus Defence and Space,tried and tested during the thematic commissioningphase, will be maintained to assure optimalmanagement of capacity. CNES is also pursuing itsefforts to reach out to targeted communities forwhich it has developed custom image-processingtools like the OTB software library and theMonteverdi and Terr’Image software applications.One such community to benefit from thisarrangement is the Satellite Applications hub at theCerema expertise centre at the Ministry of Ecology,Sustainable Development and Energy (MEDDE),which is also helping to promote Pleiades data withlocal authorities and agencies. �

Data distribution enters a new eraPLEIADES

��Les Pléiades Days au Centre des congrès Pierre Baudis (Toulouse).Pleiades Days event at the Pierre Baudis congress centre in Toulouse.

1 The ORFEO Pleiades Preparatory Programme was set up toprepare, support and promote use of this imagery.2 www.theia-land.fr 3 Incitation à l'utilisation Scientifique des Images SPOT(http://www.isis-cnes.fr/)

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SÉMINAIRE DE PROSPECTIVE SCIENTIFIQUE

L’heure des choix

Afin de définir avec la communauté scientifique nationaleles orientations à moyen terme des programmesscientifiques spatiaux français, le CNES a tenu àLa Rochelle, du 18 au 20 mars 2014, son séminairequinquennal de prospective scientifique. Comme toujours,la liste des projets est dense: au Comité des programmesscientifiques (CPS) d’en arrêter les priorités. Jean-LoupPuget, président du CPS, et Jean-Yves Le Gall, présidentdu CNES, nous font la synthèse de ce rendez-vous quidétermine les choix programmatiques pour l’avenir.

“Quelle est votre impression sur le bilan accompli deBiarritz à La Rochelle?J. -L . P. : Ayant participé aux séminaires de prospective duCNES depuis celui des Arcs, j’ai été chaque fois impres-sionné par les bilans, cinq ans plus tard, des actions pro-posées. Bien sûr, tout ce qui était envisagé n’a pas toujoursété réalisé dans les cinq ans, mais la plupart des grandespriorités scientifiques ont connu un début de mise enœuvre. C’est encore le cas si on regarde les recommanda-tions de Biarritz. En sciences de l’Univers, le CNES a misles équipes scientifiques en position de soutenir efficace-ment les missions du programme Cosmic Vision sur lesthèmes jugés prioritaires à Biarritz et à y participer defaçon importante (par exemple Euclid ou l’analyse desdonnées de Gaia). En sciences de la Terre, les scénariosde mise en œuvre sont plus variés (ESA ou collaborationbilatérale). Les missions sélectionnées dans cette périodepermettent de remplir les objectifs des thématiques prio-ritaires, en optimisant la distribution entre ces deux typesde missions. Ainsi, la mission Merlin va contribuer à répon-dre à la question fondamentale des causes du réchauffe-ment climatique. Sur certains thèmes importants comme

le suivi du CO2, les études préliminaires vont permettrede comparer et de choisir entre les scénarios de mise enœuvre. Dans l’exploration du Système solaire, le pro-gramme européen de préparation d’un retour d’échantillonmartien, avec le programme Exomars, n’a pas pu êtremaintenu dans une collaboration avec les États-Unis. La col-laboration avec la Russie, scénario maintenant adopté parl’ESA, pose des problèmes de calendrier et de mode de colla-boration avec ce pays sur de grands programmes de ce type.

J-Y. L .G. : Je ne veux pas me livrer à une énumération fasti-dieuse, mais, si je me réfère aux recommandations duComité des programmes scientifiques rédigées en 2009, aus-sitôt après la fin du séminaire de Biarritz, il me semble quela plupart d’entre elles ont été effectivement mises en œuvre,qu’il s’agisse d’engager de nouveaux projets ou de lancer desétudes d’avant-projet. Quant aux résultats, la recherchescientifique spatiale a vécu une période brillante, et je sou-haite bien entendu qu’elle se poursuive! Dans le domainedes sciences de l’Univers, on peut citer par exemple les résul-tats de Planck en cosmologie, ceux de Herschel pour l’étudede l’Univers froid, le lancement de Gaia en décembre 2013

INTERVIEWPropos recueillis par/ Interview byRICHARD BONNEVILLE, CNES

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et, cette année, la rencontre de Rosetta avec la comèteChuryumov-Gerasimenko. Je veux aussi souligner l’impor-tance des coopérations internationales, notamment avec lesÉtats-Unis, dans le domaine de l’exploration robotique deMars, avec le succès de Curiosity, le lancement de Maven etla signature de l’accord Insight. Dans le domaine des sciencesde la Terre, on peut citer les études d’avant-projet relativesaux gaz à effet de serre, Merlin pour le suivi du méthaneatmosphérique, en coopération avec l’Allemagne, ouMicrocarb pour le suivi du CO2, le lancement des deuxsatellites d’observation optique Pléiades et nos réalisationsavec Eumetsat sur Iasi puis Iasi-NG. Je veux, là encore, sou-ligner l’importance des coopérations internationales, etnotamment la qualité de la coopération avec les États-Unisdans l’océanographie, filière d’excellence, avec Topex-Poséidon, la famille Jason et maintenant Swot.

Quelles sont les principales sorties du séminaire deLa Rochelle?J. -L . P. : Le CPS a commencé à analyser, dès sa premièreréunion à l’issue du séminaire de prospective, les proposi-tions du Ceres, du Tosca et des groupes de travail sur lessciences en microgravité. Il a endossé les priorités générales,qu’elles portent sur les grandes questions scientifiques oules questions programmatiques, en particulier sur la parti-cipation aux programmes européens. Les études amontsoutenues par le CNES avant la sélection des missionsdans les thématiques prioritaires (où les équipes scienti-fiques et techniques françaises sont en pointe) constituentune méthode qui doit être maintenue. Les succès, depuisBiarritz, ont montré que les moyens affectés à ces étudessont largement rentabilisés par la suite. C’est pourquoi leCPS a proposé au CNES d’augmenter son enveloppe. Ilva également analyser en détail les thèmes et missions prio-ritaires qui n’ont pas été classés par les groupes, et identifierles choix au vu des contraintes budgétaires et moyenshumains aussi bien du CNES que des laboratoires. Chaquefois qu’un tel arbitrage probable sera identifié, il participeraà un premier classement, de façon à proposer au CNESune optimisation de la répartition des moyens mis sur cesétudes amont. Le CPS sera particulièrement attentif auxproblèmes posés par la partie du programme scientifiquede l’ESA qui se trouve dans les programmes optionnels(Aurora). Les programmes scientifiques doivent être sélec-tionnés sur les priorités scientifiques et les contraintes etatouts technologiques. Le Comité fera donc des proposi-tions au CNES pour que ces programmes coûteux et àlong terme soient menés avec une vision stratégique sur lesmissions robotiques d’exploration du Système solaire, don-nant à l’Europe une autonomie vis-à-vis de ses partenaires.

J . -Y. L .G . : Le CPS a élaboré des recommandations àl’adresse du CNES et de son conseil d’administration. En

retour, le CNES a préparé un plan d’actions qui a été pré-senté et discuté lors de la réunion de juin du CPS. Leséminaire de La Rochelle a fait émerger des missions prio-ritaires, pour lesquelles on doit maintenant examiner lescontextes de réalisation possibles et les niveaux d’engage-ment réalistes, compte tenu des contraintes de notre pla-nification à moyen terme. Cela implique de trouver dansnotre budget des marges suffisantes pour les trois annéesà venir pour réaliser des études d’avant-projet pour cesmissions, ainsi que d’éventuelles missions d’opportunitépermettant d’optimiser le retour scientifique. Celaconcerne en particulier la préparation des futures missionsL2 et M4 du programme scientifique Cosmic Vision del’ESA, pour les sciences de l’Univers, et les missions prio-ritaires identifiées, pour les sciences de la Terre.

Faut-il envisager de nouveaux modes de travailentre le cnEs et la communauté scientifique?J. -L . P. : Les principes qui régissent les relations entre leCNES et la communauté scientifique restent sains. Leséquipes scientifiques sont dans des laboratoires acadé-miques soutenus par les grands organismes de rechercheet les universités. Le CNES est chargé de la définition dece programme scientifique spatial et des moyens spéci-fiques nécessaires. Cependant, la frontière entre les apportsdu CNES et des grands organismes de recherche est entrain d’évoluer. Les équipes scientifiques ont la responsabi-lité de contribuer à la définition des thématiques scienti-fiques prioritaires où le spatial joue un rôle important etdes mesures qu’elles impliquent. L’exploitation scientifiquereste clairement à la charge des établissements acadé-miques. Le nombre de postes d’ingénieur de recherche duCNRS dans les laboratoires spatiaux a décru depuis cinqans. Ces postes ont contribué notablement à la réductiondes données dans toutes les disciplines et au développe-ment des instruments hors observation de la Terre. Cela aconduit à un grand nombre de contrats à durée déterminéedans les laboratoires pour compenser le désengagementpartiel du CNRS. Ce n’est pas une utilisation efficace desmoyens du CNES pour des projets scientifiques longs. Despistes ont été explorées par le groupe de travail CNES-INSU-CEA. Le CPS les analysera et fera des recomman-dations au CNES en vue des discussions avec ses parte-naires du CNRS et du CEA pour redéfinir les contributionsrelatives dans la recherche spatiale, en accord avec les man-dats respectifs de ces établissements. De même, il faudra,dans le cadre de l’élargissement des disciplines utilisatricesdes données spatiales, utiliser au mieux les contributionsdes organismes concernés.

J. -Y. L .G. : La situation des ressources humaines et tech-niques dont disposent les laboratoires fait l’objet de toutenotre attention. C’est pourquoi il faut renforcer la mutua-

“NOUS DEVRONSSANS DOUTE À L'AVENIR TRAVAILLERAUTREMENTAVEC LES LABO-RATOIRES.

”“ In the future, weshall no doubt haveto work differentlywith laboratories.”

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lisation de ces ressources et élaborer de nouveaux modesde travail entre le CNES et les laboratoires, tant pour ledéveloppement des instruments que pour l’exploitation desdonnées des recherches scientifiques spatiales. C’est l’objetdu groupe de travail mandaté par le CNES et l’INSU etprésidé par Jean-Loup Puget. En particulier, dans ledomaine des sciences de l’Univers, le rôle des laboratoires

est essentiel dans la conception et la réalisation d’instru-ments uniques par leur finalité et leurs performances. Nousdevrons sans doute à l’avenir travailler autrement avec leslaboratoires, par exemple en renforçant, dans le cas d’ins-truments complexes sous responsabilité française, le rôledu CNES, en allant jusqu’au rôle de maître d’œuvre deconsortiums associant les laboratoires et le CNES. �

To chart the medium-term course for France’sspace science programmes with the nationalscientific community, CNES organized its five-yearly space science seminar in La Rochellefrom 18-20 March. As always, the seminarcame up with a wealth of projects from whichthe agency’s Science Programmes Committee(CPS) must now set priorities. CPS chair Jean-Loup Puget and CNES President Jean-Yves LeGall report on the results of this keygathering for future programmatic choices.

How far would you say we have come since thelast seminar in Biarritz?Jean-Loup Puget: I’ve attended every CNES spacescience seminar since Les Arcs and each time I’vebeen impressed by the actions accomplished in theintervening five years. Obviously, not everythingwas completed within that time as initially envisaged,but progress was made on most of the main sciencepriorities. I think that’s also the case for therecommendations to emerge from the Biarritzseminar. In Universe sciences, CNES has enabledscience teams to effectively support missions forESA’s Cosmic Vision programme concerning prioritythemes identified in Biarritz, and to make significantcontributions, for example to Euclid and to analysisof data from GAIA. In Earth sciences, implementationis either through ESA or bilateral collaboration. Themissions selected for this period match the objectivesof the priority themes while seeking to achieve agood balance between these two types of mission.For example, the MERLIN mission is set to helpanswer fundamental questions about what’s causingglobal warming. On other important topics likemonitoring of CO2, preliminary studies will allowimplementation scenarios to be compared andchosen. And in solar system exploration, theEuropean ExoMars programme that ESA is nowpursuing in collaboration with Russia after theUnited States was forced to pull out poses a numberof challenges concerning the schedule and how towork with the Russians on such big programmes.Jean-Yves Le Gall: I won’t attempt to list everythingthat has been accomplished, but I believe most ofthe recommendations issued by the ScienceProgrammes Committee in 2009 after the Biarritzseminar have been implemented, either throughnew projects or preliminary concept studies. Spacescience research has achieved brilliant results andlong may it continue to do so! In Universe science,the results of Planck in cosmology, Herschel in thestudy of the cold Universe, the launch of GAIA inDecember 2013 and this year’s encounter by Rosetta

with comet Churyumov-Gerasimenko are just someexamples. I would also like to underline the importanceof international cooperation, notably with the UnitedStates on the robotic exploration of Mars with thesuccesses accomplished by the Curiosity rover, thelaunch of MAVEN and the signature of the agreementon InSight. In Earth sciences, I could mention thepreliminary concept studies for greenhouse gasmissions, the MERLIN satellite to monitor atmosphericmethane in partnership with Germany and Microcarbto track CO2, the launch of the two Pleiades opticalEarth-observation satellites and our work on IASIand IASI-NG with Eumetsat. Here again, I would liketo stress the value of international cooperation,notably the excellent collaboration with the UnitedStates in oceanography, which is truly a domain ofexcellence, through TOPEX/Poseidon, the Jasonseries and now SWOT.

What are the main threads to emerge from theLa Rochelle seminar?JLP: At its first meeting after the space scienceseminar, the CPS began reviewing proposals fromthe CERES and TOSCA science committees and themicrogravity science working groups. It endorsedthe broad priorities they set out with respect to themajor scientific and programmatic questions,particularly participation in European programmes.We must continue to conduct preliminary studieswith support from CNES before missions areselected in priority thematic areas, where Frenchscience and engineering teams are in the vanguard.The successes accomplished since Biarritz haveshown that the resources devoted to such studiespay off handsomely. That’s why the CPS hassuggested that CNES should increase funding forthem. It’s also going to take a closer look at thepriority themes and missions that the groups did notclassify, and identify choices in line with availablebudgets and human resources at CNES and atresearch laboratories. Each time a probable decisionis identified, it will help to establish an initial rankingso that CNES can optimize how funding is sharedbetween preliminary studies. The CPS will payspecial attention to the part of ESA’s ScienceProgramme covered by optional programmes suchas Aurora. Science programmes must be selectedon the strength of science priorities and technologyadvantages and constraints. The committee willtherefore forward proposals to CNES aimed atensuring that these costly long-term programmesfollow a strategic vision of robotic solar systemexploration missions, to assure Europe’sindependence from its partners.JYLG: A number of priority missions emerged from

the La Rochelle seminar and we must now lookclosely at how they can be accomplished and withwhat level of funding within our medium-termplanning constraints. That means we must findsufficient margins in our budget over the next threeyears to conduct preliminary studies for thesemissions, as well as missions of opportunity toensure maximum science return. I’m thinking inparticular of future L2 and M4 missions for ESA’sCosmic Vision programme and priority Earth sciencemissions.

Should CNES and the scientific communityconsider new ways of working together?JLP: The relations between CNES and the scientificcommunity are on solid foundations. Science teamswork in their laboratories with support from the bigresearch institutions and universities, while CNESdefines the space science programme and specificrequired resources. However, the lines betweenwhat CNES and the major research bodies contributeare beginning to shift. Science teams are expectedto assist in defining priority science themes wherespace plays a central role, as well as the data to begathered. Exploitation of those data is then clearlythe responsibility of research teams. The number ofresearch engineers at CNRS’s space laboratories hasdeclined over the last five years. As a result,laboratories have made extensive use of fixed-termcontracts to offset this partial shortfall. It’s not aneffective use of CNES’s resources for long-haul scienceprojects. The CNES-INSU-CEA working group haslooked at alternatives and the CPS will review themand make recommendations to CNES to informdiscussions with its partners at CNRS and CEA withregard to redefining their relative contributions tospace research, in line with their mandates. JYLG: We are maintaining a tight focus on thesituation regarding laboratories’ human andtechnical resources. We must seek to pool ourresources more effectively and develop new ways ofworking together, both when developing instrumentsand when exploiting space science research data.That is the remit of the working group, chaired byJean-Loup Puget, mandated by CNES and INSU, thenational institute for universe sciences. In Universesciences, for example, laboratories play a vital roleconceiving and building uniquely sophisticatedinstruments. In the future, we shall no doubt have towork differently with laboratories, for instance bygiving CNES a bigger role in developing complexinstruments for which France is responsible, ifnecessary making it the lead contractor in aconsortium with laboratories. �

Choices aheadSPACE SCIENCE SEMINAR

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ERATVJ DOSSIER Special report

www.cnes.fr/webmag

Le blog des missions ATV.ATV mission blog.

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ATV The story of Europe’s space cargo vehicleThe Automated Transfer Vehicle (ATV) is a key European contribution to theInternational Space Station (ISS) and the most complex vehicle ever built toresupply it. The last in the series of five cargo carriers is now readying for itsmission. At the controls of the main ATV Control Centre (ATV-CC) in Toulouse,CNES has accompanied the adventure from the outset. After the successfulmissions of the Jules Verne, Johannes Kepler, Edoardo Amaldi and Albert Einsteinvehicles, the Georges Lemaître is now all set to go. This special report looksback on a great chapter in the history of European space transportation.

Contribution majeure de l’Europe à la Station spatialeinternationale, l’ATV (Automated Transfer Vehicle) est le véhiculele plus complexe jamais élaboré pour la ravitailler. Le derniervaisseau cargo d’une série de cinq prépare activement sonultime mission. Aux manettes du centre de contrôle principal,situé à Toulouse, le CNES fait partie de l’aventure depuis lespremières heures. Après les succès des missions Jules-Verne, Johannes-Kepler, Edoardo-Amaldi et Albert-Einstein,celle de Georges-Lemaître est fin prête. Retour sur une bellepage du transport spatial européen.

L’HISTOIRE DUCARGO EUROPÉEN DE L’ESPACE

ATV

Dossier réalisé par / Special report by BRIGITTE THOMAS, CNESet rédigé par/ written by CHRISTOPHE VIDAL, Nyx Edition

��L’ATV-4 Albert-Einstein en approche de la Station spatiale internationale,juste avant son amarrage, le 15 juin 2013, piloté depuis le centre de contrôle ATV-CC, à Toulouse. The ATV-4 Albert Einstein approaching the ISS prior to docking on 15 June2013, guided by the ATV-CC control centre in Toulouse.

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J DOSSIER Special report

Conçu par Airbus Defense and Space, le véhicule automatique de l’Europe arendez-vous quasiment chaque année, depuis 2008, avec la Station spatiale internationale pourl’approvisionner en fret. L’ATV, ce vaisseau cargo de près de 20 tonnes, est le plus performant de sa catégorie. Le dernier vol, celui de Georges-Lemaître, est programmé fin juillet. Avec ce cinquième transfert, l’Agence spatiale européenne aura rempli sa mission.

Au-dessus de nos têtes, de la taille d’un ter-rain de football, la plus grande structurespatiale jamais construite par l’hommeaccueille en permanence six astronautes,depuis 2009. Sa construction a débuté avec

un premier module russe, Zarya, en 1998. Deux ans plustard, la Station spatiale internationale (ISS) était habitée.

Desservir la station orbitaleCe géant de l’espace, 400 tonnes environ, est placé sur uneorbite inclinée à 51° par rapport à l’équateur, à une altitudequi varie entre 330 et 435 km. À bord, les astronautes

vivent et travaillent ensemble dans un environnement degravité très faible. Ils y conduisent des expériences sur lamatière vivante et la matière inerte à des fins de recherchefondamentale. Leurs travaux visent à adapter les hommeset les technologies à l’environnement spatial, dans l’objectifd’une exploration humaine du Système solaire. « L’ISS estl’un des plus beaux exemples de coopération internationale,avec, comme partenaires, les États-Unis, la Russie, le Japon, leCanada et 10 pays européens, via l’ESA (Belgique, Danemark,France, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Norvège, Espagne, Suèdeet Suisse). Le coût de construction et d’opération jusqu’en 2020est estimé de l’ordre de 100 milliards d’euros », souligneFabienne Casoli, responsable au CNES du programmeSciences de l’Univers, microgravité et exploration.

Les opérations du centre de contrôle de l’ATV assurées par le CNESEn décembre 1998, le Conseil de l’ESA a décidé d’attri-buer au CNES, pour ses compétences dans le domainedes vols habités et celui des opérations de satellites, ledéveloppement et les opérations du centre de contrôleprincipal de l’ATV (ATV-CC), installé au Centre spatial deToulouse. « L’Europe est responsable de la fourniture de deuxéléments clés de l’ISS: le laboratoire européen Columbus et lescinq véhicules de transport automatiques ATV », préciseFabienne Casoli. Arrimé en 2008 à la station, Colombusest consacré à la recherche pluridisciplinaire en biologie,physiologie, sciences des matériaux, physique des fluides,technologie, sciences de la vie et éducation. Ce laboratoireoffre également la possibilité d’installer des charges utilesà l’extérieur de la station pour la recherche et les applica-tions dans le domaine des sciences spatiales, de l’observa-tion de la Terre et de la technologie. Quant aux ATV, lepremier lancement a été réalisé le 9 mars 2008 et l’amar-rage à la station effectué après quatre semaines de manœu-vres d’approche et de tests.

TRANSPORT SPATIAL

UN VAISSEAU CARGO EXCEPTIONNEL

��Mise sous coiffe del’ATV au bâtimentd’assemblage finaldu Centre spatial

guyanais. The ATV is placedunder the launcherfairing in the finalassembly building

at the GuianaSpace Centre.

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Designed by Airbus Defence andSpace, Europe’s ATV has flownresupply missions to the ISS almostevery year since 2008. Weighingnearly 20 tonnes, it is the mostcapable cargo carrier in its class. Itsfifth and final flight, by the GeorgesLemaître, is scheduled for late July—mission accomplished for ESA.

Orbiting over our heads and the size of afootball field, the ISS is the largest man-made structure in space ever built. It hasbeen permanently manned by six astronautssince 2009. Construction began with thefirst Russian module, Zarya, in 1998 and twoyears later its first crew arrived.

Serving the orbital outpostThis 400-tonne space colossus is posted inan orbit inclined 51° to the equator at analtitude that varies between 330 and 435kilometres. The astronauts aboard the stationlive and work in a very-low-gravityenvironment, conducting fundamentalresearch experiments on living and inertmatter. Their work is designed to adapthumans and technologies to space forcrewed solar system exploration. “The ISS isone of the finest examples of successfulinternational cooperation, involving partnerslike the United States, Russia, Japan, Canadaand 10 European nations through ESA(Belgium, Denmark, France, Germany, Italy,the Netherlands, Norway, Spain, Swedenand Switzerland). The cost of building and

operating it up to 2020 is estimated at about€100 billion,” says Fabienne Casoli, in charge of CNES’s Universe science,microgravity and exploration programme.

Choreographing ATV controlcentre operationsIn December 1998, the ESA Council taskedCNES with developing and operating themain ATV Control Centre (ATV-CC) at theToulouse Space Centre. “Europe isresponsible for supplying two key elementsof the ISS: the Columbus laboratory and fiveATV vehicles,” notes Fabienne Casoli.Berthed to the station in 2008, Columbus isdevoted to multidisciplinary research inbiology, physiology, material sciences, fluidphysics, technology, life sciences andeducation. The laboratory also accommodatespayloads outside the station for research andapplications in space science, Earthobservation and technology. The first ATVwas launched on 9 March 2008 and dockedwith the station after four weeks of approachmanoeuvres and tests.

New experiments on ATV-5“The ATV is launched from the Guiana SpaceCentre in Kourou with up to seven tonnes ofwater, supplies, fuel and science experimentson board,” explains Fabienne Casoli. “Oncedocked, it can also use its thrusters to raisethe station’s orbit. The ATV is the mostcapable space transportation system today,offering about 25% more freight capacitythan the Russian Progress, Japanese HTV andU.S. Cygnus and Dragon spacecraft. But

An exceptional cargo space shipSPACE TRANSPORTATION

Fabienne Casoli,responsable du programme Sciences de l’Univers, microgravité et exploration au CNES.in charge of CNES’s Universe science,microgravity and exploration programme.

“« LE COÛT DE CONSTRUCTIONET D’OPÉRATION JUSQU’EN2020 EST ESTIMÉ DE L’ORDREDE 100 MILLIARDS D’EUROS. »“The cost of building and operating it up to 2020 is estimated at about€100 billion.”

De nouvelles expériences sur l’ATV-5« Lancé depuis le Centre spatial guyanais, à Kourou, l’ATVtransporte jusqu’à 7 tonnes d’eau, de provisions, de carburantet d’expériences scientifiques. Une fois amarré, il peut aussi uti-liser ses propulseurs pour rehausser l’orbite de la station »,explique Fabienne Casoli. Avant d’ajouter: « L’ATV est leplus performant des systèmes de transport. Comparé auxProgress russes, aux HTV japonais et aux capsules américainesCygnus et Dragon, il a la capacité d’emporter plus de charge(environ 25 %). Mais, surtout, ce véhicule intelligent de 20 tonnes, dont la plus grande partie de la conception a étéeffectuée par Airbus Defense and Space, s’amarre à l’ISSen toute autonomie, avec une précision de quelques centimè-tres. » En juillet 2014, l’ATV-5 Georges-Lemaître permettra d’acquérir de nouveaux types de données optiques durantune phase de vol relatif (fly-under) et la phase d’approche

�� L’ATV, amarré à la Station spatiale internationale. The ATV berthed to the ISS.

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J DOSSIER Special report

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En 2013, l’ATV-4 Albert-Einstein a acheminé des instruments pour réaliser entre autres des expériencessur la stabilité des émulsions, autrement dit pour étudier le vieillissement de mousses en microgravité.Or ces mousses sont fréquemment utilisées dans de nombreuses applications (alimentaire, cosmé-

tique, revêtement, protection contre le feu, isolation, matériaux de faible densité, etc.) ! Il a égalementemporté du matériel pour l’expérience « Energy ». Son objectif : déterminer les besoins énergétiques desastronautes pendant un vol de longue durée. Après quinze jours passés dans l’espace, leur masse corporellediminue, ce qui pourrait s’expliquer par un déséquilibre de leur balance énergétique. « Or il est indispensablede comprendre pourquoi ce déficit apparaît, afin de préparer les vols de très longue durée, notamment versMars », souligne Fabienne Casoli.

Déclic ou comment recycler des déchets?Sur ce même vol, un insert du mini-laboratoire de science des matériaux Déclic, développé par le CNESdans le cadre d’un accord de coopération avec la NASA, a été transporté. Parmi ses objectifs, on trouvel’étude de la solidification de matériaux ainsi que les connaissances de base nécessaires au développementde systèmes de recyclage de déchets organiques en utilisant de l’eau supercritique (c’est-à-dire de l’eau auxpropriétés intermédiaires entre celles des liquides et celles des gaz). Cet insert, appelé HTI (High TemperatureInsert), était destiné initialement à l’étude des propriétés de l’eau supercritique pure. Ramené au sol, il a étémodifié par le CNES pour étudier l’eau salée supercritique. Cette nouvelle expérience reproduit les conditionsrencontrées sur les dorsales océaniques. Le Cadmos1 travaille aux côtés des laboratoires scientifiques pourla préparation des expériences, la surveillance de l’instrument, l’envoi des séquences d’opération, la récupé-ration des données, ainsi que les modifications des inserts.

Haptics: piloter un robot dans l’espace« Le prochain vol ATV-5 Georges-Lemaître montera, quant à lui, l’expérience Haptics. Cette dernière estdestinée à étudier comment un opérateur humain dans l’espace parviendrait à piloter un robot, grâce à unlevier de commande à rétroaction haptique », complète Fabienne Casoli. Et de rappeler : « Du 18 au 20mars2014, à La Rochelle, un nouveau séminaire de prospective a couvert tous les domaines de la recherchescientifique spatiale, dont les sciences de la vie dans l’espace et les sciences de la matière en micropesanteur.Ce séminaire nous a permis non seulement de dresser le bilan des expériences menées dans l’ISS, maisaussi de définir avec la communauté scientifique nationale les orientations à moyen terme des programmesscientifiques spatiaux français (cf. article p 22). »

1 Centre d’aide au développement des activités en micropesanteur et des opérations spatiales du CNES.Haptique :

sensation par le toucher

Lexique Glossary

Haptic: Tactilefeedback

��Le mini-laboratoire Déclic. F The DECLIC mini-laboratory.

FRET

UNE CARGAISONUTILEDans ses entrailles, l’ATV a embarqué bonnombre d’instruments pour que les astro-nautes mènent des recherches fondamen-tales sur la matière vivante, la matière inerte, et préparent l’exploration humaine du Système solaire. Focus sur quelques expériences, et non des moindres.

Haptics, levier de commande pour robot.The Haptics robot-control lever.��

�� Chargement de l’ATV-5 dans l’ensemble de préparation charges utiles (EPCU S5).Loading up the ATV-5 in the payload preparation building.

1 Centre d’Aide au Développement des activités en Micropesanteur et des Opérations Spatiales.

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Special report DOSSIER J

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FREIGHTValuable cargo The ATV has ferried many instruments inits insides for astronauts to conductfundamental research on living and inertmatter and thus lay the groundwork forhuman exploration of the solar system.CNESMAG looks at some of theexperiments performed on the station.

Last year the ATV-4 Albert Einstein ferriedinstruments to the ISS for experiments onthe stability of emulsions, to study howfoams age in microgravity—foamsfrequently used for a broad range ofapplications in foods, cosmetics, coatings,fire protection, insulation and low-densitymaterials to name a few. It also carried upequipment for the ENERGY experimentdesigned to determine astronauts’ energyneeds during a long-duration flight. Aftertwo weeks in space, astronauts’ body massdecreases, possibly due to an energyimbalance. “It’s vital to understand whythis weight loss happens in order toprepare for very-long-duration crewedmissions, notably to Mars,” stressesFabienne Casoli.

DECLIC or waste recyclingThis same flight transported an insert forthe DECLIC materials science mini-laboratory developed by CNES inpartnership with NASA. DECLIC is designedto study the solidification of materials and toacquire fundamental knowledge required todevelop organic waste-recycling systemsusing supercritical water with propertiessomewhere between those of a liquid and agas. Called HTI (High Temperature Insert),this insert was initially designed to study theproperties of supercritical pure water. Onreturning to Earth, it was improved by CNESto study supercritical saltwater. This newexperiment seeks to replicate the conditionsencountered on ocean ridges. CNES’sCADMOS1 centre for the development ofmicrogravity applications and spaceoperations is working alongside sciencelaboratories to prepare experiments,monitor the instrument, upload operatingsequences and retrieve the data, as well ason modifications to the inserts.

Haptics to control a robot in space“The next flight by the ATV-5 GeorgesLemaître will be carrying up the Hapticsexperiment designed to study how a humanoperator could tele-control a robot in spaceusing a haptic-feedback control lever,”continues Casoli. “CNES’s latest spacescience seminar, held in La Rochelle from18-20 March, covered the full spectrum ofspace science research from life sciencesto material sciences in microgravity. Thisseminar served not only to review theaccomplishments of experiments on theISS, but also to define directions with thenational scientific community for France’sspace science programmes in the mediumterm (see article p 22).” �

above all, this intelligent 20-tonne vehicle,designed chiefly by Airbus Defence and Space,docks automatically with the ISS with aprecision of a few centimetres.” In July, theATV-5 Georges Lemaître is set to acquire newoptical data during a ‘fly-under’ phase and as itapproaches the station. Demonstrators of visibleand infrared cameras and of a lidar—an opticalradar—have been developed and installed forthis purpose. A superb series of ATV missionswill thus conclude with new experiments tocomplement its traditional resupply role. On 2 December, an ESA Council meeting atministerial level will be held in Luxembourg,where launchers, the ISS and ESA’s future willbe on the agenda. “The United States hasdecided to extend ISS operations through to2024. ESA’s participation up to 2020 has beenagreed in principle, but funding will have to beapproved at this Council meeting,” notesFabienne Casoli.

Beyond ATVThe ATV is a huge engineering and internationalpartnership success. Working for the ISSdevelopment and exploitation programmes ledby ESA, Airbus Defence and Space and itsEuropean partners have designed and built afantastic technological tool for Europe,operated flawlessly by CNES and serving asEurope’s in-kind contribution to the station. For 2015-2020, NASA has agreed to take overthe cargo resupply operations previouslyperformed with the ATV. In return, Europe willsupply NASA with a service module for its newOrion Multi-Purpose Crew Vehicle (MPCV).“The heritage of the ATV programme, notablyits systems and flight logistics features, will befully exploited for the service module andNASA may well request a second modulebetween now and 2016,” explains Jean Blouvac,coordinator of exploration activities at CNES.“The Orion capsule and its service module willbe able to serve the station or be used for alunar or asteroid mission in 2020. Besides thisprogramme, Europe has many projects in theconceptual phase to prepare for future roboticor crewed exploration activities. Nothing is setin stone,” he concludes. �

vers la station. Des démonstrateurs de caméras, visible etinfrarouge, et d’un lidar (un radar optique) ont été déve-loppés et installés dans ce but. Ainsi s’achèvera un magni-fique programme, avec de nouvelles expériences en com-plément de la mission traditionnelle de cargo. Le2 décembre 2014, un Conseil de l’ESA au niveau ministé-riel va se tenir au Luxembourg, où sont à l’ordre du jourles lanceurs, l’ISS et l’évolution de l’ESA. « Les Américainsont décidé de continuer les opérations de la Station spatialeinternationale jusqu’en 2024. Le principe d’une participationde l’ESA jusqu’en 2020 est acquis, mais la tranche de finance-ment de cette participation devra être décidée lors de ceConseil », précise Fabienne Casoli.

Et après l’ATV…Les activités ATV sont une grande réussite, tant sur le plantechnique qu’en matière de coopération internationale.Dans le cadre des programmes européens de développe-ment et d’exploitation de la Station spatiale internationaleconduits par l’ESA, Airbus Defense and Space et ses parte-naires européens ont conçu et fabriqué un fantastiqueoutil de technologie européenne. Le CNES l’a parfaite-ment mis en œuvre en conduisant les opérations. Cet outila permis à l’Europe de fournir jusqu’à présent sa quote-part de participation à l’ISS. Pour la période 2015-2020,un échange a été conclu avec la NASA, qui assurera main-tenant les activités de cargo que réalisait jusqu’à présentl’Europe avec les ATV. En contrepartie, l’Europe va fournirà la NASA un module de service de son nouveau vaisseaude transport habité Orion, encore appelé MPCV (Multi-Purpose Crew Vehicle). « Les acquis du programme ATV,notamment en matière de système et de fonctions logistiquesen vol, vont être pleinement utilisés pour cette fourniture, dontun deuxième exemplaire pourrait être demandé par la NASAd’ici à 2016 », explique Jean Blouvac, coordinateur desactivités exploration au CNES. « Le véhicule Orion, avecson module de service, pourra desservir la station ou être utilisépour une mission lunaire ou versun astéroïde à l’horizon 2020. »Et de conclure: « Outre ce pro-gramme, l’Europe a de nombreuxtravaux en phase d’avant-projetpour préparer le futur des activitésd’exploration, robotique ou habi-tée. Rien n’est figé. » �

��Installation du bouclier

thermique sur le vaisseauspatial Orion de la NASA.

The heatshield is installedon NASA’s Orion

spacecraft.

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CNESmag JUILLET 201438

Dix ans après avoir été mandaté par l’ESA, le CNES opère le premier lancement del’ATV. Nous sommes alors en 2008. Une cin-quantaine de personnes sont présentes dansla salle de contrôle, à Toulouse, pour prendre

en charge la conduite et la coordination des moyens solli-cités au sol lors des opérations. Quelques 400 ordinateurstournent à plein régime. « Pendant toute la mission ATV(jusqu’à six mois), la Flight Control Team1 assure un suivivingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept du

véhicule », explique Patrice Benarroche, chef de projet desopérations ATV au CNES au sein de la sous-directionOpérations. «Nous sommes montés en puissance depuis 2008.Au début, deux personnes étaient chargées de l’interface plan-ning avec les centres de contrôle russe et américain. Aujourd’hui,elles sont douze. Nous avons la responsabilité du déroulementde toutes les opérations de l’ATV, du moment où le cargo sesépare du lanceur jusqu’à sa fin de vie, quand il se désintègredans l’atmosphère : vol, amarrage, vie attaché à la station, services rendus à la station, désamarrage et rentrée. »

Décembre 1998 : le Conseil de l’ESA décide d’attribuer au CNES le développement et les opérations du centre de contrôle de l’ATV, au titre de ses compétencesdans les vols habités et les opérations satellites. L’ATV-CC est installé au Centre spatial de Toulouse, en interface avec les centres de contrôle de Moscou et de Houston.

CENTRE DE CONTRÔLE

L’ANGE GARDIEN DE L’ATV

1 Équipe du centre de contrôle.

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39CNESmag JUILLET 2014

Special report DOSSIER J

the orientation of the station’s solarpanels and other factors, while all thetime saving fuel. “With the ATV-1, wereckoned we could reach the station ineight days at best. Today, we can do itin five,” says Patrice Benarroche withsatisfaction.

Keeping watch round the clockCoordinating and operating the ATV’sground systems involves calculating theexact launch time and rendezvouswindows with the ISS, analysingmanoeuvres and optimizing trajectoriesduring orbit phasing, de-orbiting andatmospheric re-entry, assessingnavigation and orbit-determinationperformance with respect to thestation, and even calculating theperiods when it can communicate withRussian tracking stations and theArtemis and TDRS relay satellites. Theability to relay tracking data betweensatellites means that far fewer groundstations are needed.CNES’s spaceflight dynamics team isresponsible for analysing genericaspects common to all flights, as wellas specific mission analysis. As the ATVonly flies automatically once it is withinabout 30 kilometres of the ISS, for therest of the flight a 15-strong FlightDynamics System team rotates roundthe clock to process GPS data, calculateorbit corrections and de-orbitingmanoeuvres and then uplink them tothe ATV until the end of the mission—amission that will come to an end whenthe Georges Lemaître, the fifth and finalATV, burns up in the atmosphere overthe Pacific Ocean next February. �

In December 1998, the ESA Counciltasked CNES with developing andoperating the ATV Control Centre(ATV-CC) at its facility in Toulouse.This centre watches over the ATVwith the control centres in Moscowand Houston.

Ten years after receiving its mandatefrom ESA, CNES launched the first ATVin 2008. A 50-strong team at theToulouse control centre coordinates allof the ground systems that come intoplay when operating the vehicle, withsome 400 computers working flat out.“The Flight Control Team monitors theATV round the clock throughout themission, which may last up to sixmonths,” explains Patrice Benarroche,ATV operations project leader at CNES’sOperations sub-directorate. “We haveramped up operations since 2008, whenthere were just two people coordinatingscheduling with the Russian and U.S.control centres. Today, we have 12people devoted to this task. We areresponsible for all ATV operations fromthe moment it separates from thelauncher up to its destructive re-entry,including operations during flight anddocking, support operations during thetime it stays berthed to the station,undocking and re-entry.”The ATV-CC also conducts missionanalysis to optimize each new launchand reduce costs. It has to work withthe constraints imposed by the vehicle’sdesigners and ISS partners with regardto safety, thrust levels duringmanoeuvres, the sensors’ fields of view(which need to adapt to the Sun’s glare),

Le centre de contrôle ATV-CC mène des activités d’ana-lyse de mission afin d’optimiser chaque nouveau lance-ment, et de réduire les coûts. Il doit respecter lescontraintes formulées par le concepteur du véhicule et lespartenaires de la Station spatiale internationale comme lasécurité, la valeur maximale des manœuvres, la mise enroute des senseurs, qui doivent s’adapter à de multiplescontraintes (éblouissement du Soleil, orientation des pan-neaux solaires, etc.) tout en minimisant la consommationd’ergols. « Avec l’ATV-1, nous pensions pouvoir réaliser lamontée, au mieux, en huit jours. Aujourd’hui, c’est possible encinq jours », se félicite Patrice Benarroche.

Une vigilance de tous les instantsQui dit prendre en charge la conduite et la coordination desmoyens sol signifie calculer l’heure de lancement et définirdes opportunités de rendez-vous avec l’ISS, analyser l’en-semble des manœuvres et optimiser les trajectoires (phasage,désorbitation et rentrée atmosphérique), évaluer les perfor-

The ATV’s guardian angel CONTROL CENTREPatrice Benarroche,chef de projet des opérations ATV au CNES.ATV operations project leader at CNES.

“« AVEC L’ATV-1, NOUS PENSIONSPOUVOIR RÉALISER LA MONTÉE,AU MIEUX, EN HUIT JOURS.AUJOURD’HUI, C’EST POSSIBLE EN CINQ JOURS. »“With the ATV-1, we reckoned wecould reach the station in eight daysat best. Today, we can do it in five.”

� � �

� Lancement du cargo à bord d’une Ariane 5 ES depuis Kourou. � L’ATV-CC prend en main le véhicule dès sa séparation d’avec le lanceur. Grâce aux pan-neaux solaires déployés, il établit les premières communications avec le véhicule. � Durant le phasage, son approche à proximité de la station est pilotéedepuis Toulouse.

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J DOSSIER Special report

CNESmag JUILLET 201440

Sustaining know-how and expertise“The ATV-CC Training Academy (ATAC) was formed in2009, in particular as a result of the turnover of teammembers between flights (30% up to the ATV-3, thenreduced to 20% and today 10%),” explains PatriceBenarroche. “This custom training academy draws onthe lessons learned from previous missions. Itscurriculum is aimed at new hires and engineerscontrolling the cargo ship and covers theory andpractical simulations.” Training begins with a sessionon theory over 15 half-days to learn the basics of thevehicle’s system, the interfaces with the Russian andU.S. partners, and the control centre’s systems.Sessions are led by ‘old hands’ and targetedspecifically at each participant’s job. The second partof the training lasts four months, focusing onsimulations conducted twice a week. “We runrealistic operations at the control centre with asimulator in the roles of the ATV and ISS. We injectanomalies and hitches—loss of communication, a fireon board the station, a defective solar panel, a debrisavoidance manoeuvre, etc.—and prepare teams toreact quickly, to acquire the right reflexes and tofoster synergies. We apply a ‘learning-by-doing’approach to get the ATV-CC’s operators up to speed,”affirms Patrice Benarroche.

ATAC FORMATION À L’ATAC

Transmission de connaissances

«L’ATV-CC Training Academy a été créée en 2009, en raison, notamment, duturnover des collaborateurs entre deux vols (30 % jusqu’à l’ATV-3, puis 20 %,et aujourd’hui 10 %), explique le chef de projet des opérations ATV au CNES.

Ce parcours de formation spécifique permet de profiter de l’expérience acquise sur lesdifférentes missions. Le cursus est destiné aux nouveaux entrants et aux ingénieursaux commandes du vaisseau cargo. Il comporte cours théoriques et simulations pra-tiques. » La formation débute par une session de basic training : une série de coursthéoriques sur une quinzaine de demi-journées pour acquérir les bases et pouvoir dérou-ler des opérations : connaissance du système du véhicule, description des interfacesavec les partenaires russes et américains, fonctionnement des équipements du centrede contrôle. La formation est dispensée par les « anciens » et ciblée plus particulièrementsur le métier de chacun. Le second volet de la formation est consacré à de la simulation,pendant quatre mois, au rythme de deux entraînements par semaine. « Nous simulonsdes opérations réalistes au centre de contrôle avec un simulateur qui joue le rôle del’ATV et de l’ISS. Nous imaginons des anomalies, des problèmes (perte de communica-tion, incendie à bord de la station, panneau solaire défectueux, manœuvre d’évitementde débris, etc. Nous préparons ainsi les équipes à réagir vite, à acquérir des réflexes et àtravailler en synergie. Nous appliquons le principe Learning by doing. Cet entraînementprépare efficacement les opérateurs de l’ATV-CC », affirme Patrice Benarroche.

� � � �

��Avant d’assurer

une mission ATV,les futurs opéra-teurs intègrent au

préalable l’ATVTraining Academy

(ATAC) durant plusieurs mois.

Before working onan ATV mission,future operators

prepare for severalmonths at the ATVTraining Academy

(ATAC).

� Pour le rendez-vous automatisé, les derniers kilomètres sont sous surveillance permanente de l’ATV-CC. � L’amarrage est réalisé avec une précisioncentimétrique, alors que le cargo et la station se déplacent à 28 000 km/h. � Une fois amarré (relié aux plans mécanique, informatique, électrique ethydraulique), le cargo devient un module à part entière de la station.

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41CNESmag JUILLET 2014

LA SAGA ATV

ATV-1 JULES-VERNE P remière. C’était le 9 mars 2008. Une version spéciale d’Ariane 5 met en orbite le

premier ATV, Jules-Verne. Le centre de contrôle l’amarre à l’ISS après quatresemaines de manœuvres d’approche et de tests. Seule la Russie était parvenue à effec-tuer un amarrage partiellement automatisé dans l’espace. « Ce fut un succès, maisl’opération fut difficile. Les Américains et les Russes cumulaient cinquante ans d’expé-rience en matière de vols habités, et nous avons dû très rapidement nous mettre àniveau. Après ce premier vol, nous avons dû changer tout le parc informatique du centrede contrôle, qui avait plus d’une décennie. Aujourd’hui, il compte quelque 400 ordinateursconnectés avec Houston, Moscou et Kourou. Nous avons aussi décidé de mettre enplace, dès 2009, un parcours de formation spécifique destiné aux ingénieurs aux com-mandes du vaisseau cargo, avec l’ATAC, pour l’ATV-CC Training Academy. »

ATV-2 JOHANNES-KEPLER Le 15 février 2011, l’ATV-2 Johannes-Kepler s’envole de Guyane pour rejoindre la sta-

tion huit jours plus tard. Le CNES a reconfiguré le centre de contrôle de Toulousepour s’adapter aux nouveaux usages de cette mission. « Le trafic vers l’ISS était trèsintense pendant la phase attachée. Nous avons dû effectuer plusieurs boosts (supportspropulsifs) afin de donner à la station l’attitude optimale pour recevoir d’autres véhiculesvisiteurs. Nous avons aussi travaillé sur la gestion du cargo, car, dans l’espace, il est

En attendant le dernier transfert ATV-5, retour sur les péripétiesdes quatre vaisseaux cargos qui ont mobilisé une centaine depersonnes au CNES pendant quelques années. PatriceBenarroche, chef de projet ATV, raconte.

TRANSPORT SPATIAL mances de restitution d’orbite et de navigation en fonctionde la station, voire calculer des événements orbitaux commeles périodes de communication via les stations de poursuiterusses et les satellites relais Artemis et TDRS. La capacité derelayer les données d’un satellite à un autre satellite permetde s’affranchir de beaucoup de stations au sol.L’équipe de mécanique spatiale du CNES prend encharge, quant à elle, l’analyse de mission générique (com-mune à tous les vols) et spécifique (pour un vol donné) duprogramme. L’ATV n’étant autonome qu’à environ 30 kilo-mètres de l’ISS, une équipe (Flight Dynamics System) d’unequinzaine de personnes se relaye vingt-quatre heures survingt-quatre. Elle est chargée des opérations de traitementdes mesures GPS, du calcul de correction d’orbite et decelui des manœuvres de désorbitation, qui seront téléchar-gées depuis le sol jusqu’à la fin de la mission. Une dernièremission qui prendra fin dans l’atmosphère au-dessus duPacifique en février 2015, au moment de la désintégrationde Georges-Lemaître, le dernier des cinq ATV. �

� � � �

� The cargo carrier is launched atop an Ariane 5 ES fromKourou. � The ATV-CC takes control of the vehicle after separationfrom the launcher. The ATV’s solar panels are then deployed toestablish the first communications. � During orbit phasing, proximity station-approach operationsare controlled from Toulouse. � The ATV-CC constantly monitors the final kilometres for theautomatic phase of the rendezvous. � The ATV docks to the station with centimetre precision asthey both fly at 28,000 km/h. � Once mechanically attached to the station, with all its com-puter, electrical and hydraulic systems hooked up, the ATV is afully-fledged module of the ISS. � At the end of its mission, the ATV is guided by the controlcentre towards an uninhabited zone over the Pacific Ocean,where it burns up in the atmosphere 48 hours after undocking.

� En fin de mission, l’ATV est guidé par le centre de contrôle vers unezone inhabitée du Pacifique Sud, au-dessus de laquelle il se désintègredans l’atmosphère, quarante-huit heures après son désamarrage.

9 March 2008, a specially adapted Ariane 5 sends aloft the first ATV, called Jules Verne.The control centre then docks it to the ISS after four weeks of approach manoeuvres andtests. Only Russia has accomplished a partially automated docking in space before. “Wesucceeded, but not without a struggle. The U.S. and Russia had 50 years of experiencebetween them in human spaceflight, so we had to up our game very quickly. After this firstflight, we had to change our entire installed base of computers at the control centre, whichwas over a decade old. Today, it has some 400 computers connected to Houston, Moscowand Kourou. We also decided in 2009 to establish the ATV-CC Training Academy (ATAC)with a dedicated training programme for engineers piloting the cargo carrier.”

As the fifth and final flight of the ATV beckons, we look back at the achievements of thefour previous cargo carriers that have kept some 100 people at CNES busy these pastfew years. ATV project leader Patrice Benarroche recounts.

SPACE TRANSPORTATION The ATV adventure

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CNESmag JUILLET 201442

L’ATV-CC a conduit les opérations de quatrevéhicules. Le 5e, et dernier, doit rejoindre la Station spatiale internationale au cours de l’été2014. Il est au cœur d’un dispositif extrêmementcomplexe, en lien permanent avec unecinquantaine de colocataires, tous à son service.

ATV-CC

AU CENTREDU DISPOSITIF

ÀToulouse, il n’y a pas un centre de contrôle, maistrois: le centre de contrôle nominal, le centre desecours et une plateforme de tests, qui assurentles opérations des missions de l’ATV. Le centre

de contrôle nominal peut accueillir 50 personnes. En inter-face avec les centres de contrôle de Moscou et deHouston, il est chargé de la conduite des opérations del’ATV et de la coordination de l’ensemble des moyens soldéveloppés spécifiquement pour ces opérations. Le centrede secours, dit de contrôle back-up, a les mêmes fonctions,mais à une plus petite échelle. Vingt personnes peuvent ytravailler et reprendre les opérations en cas de catastrophedans le centre de contrôle nominal. Quant à la plateforme,elle permet de faire des tests sur de nouvelles versions delogiciel parallèlement aux opérations.Au cours des phases clés de la mission, des représentantsde la NASA et du Tsoup, centre de contrôle russe, siègentau premier rang de la salle de contrôle. Dans le centre, il ya environ une dizaine de sous-systèmes qui ont des fonc-tions très différentes les unes des autres, nécessitant deséquipes dédiées. La salle Flight Dynamics accueille les ingé-nieurs en mécanique spatiale, qui effectuent les calculsd’orbitographie nécessaires aux manœuvres de l’ATV. Lasalle des experts véhicules (Engineering Support Room) estoccupée par des spécialistes d’Airbus Defense and Space etde l’ESA, qui apportent leur support et leur connaissancedu vaisseau cargo afin d’aider à la prise de décision toutau long de la mission, ainsi que par un spécialiste de lasécurité de l’équipage de la station. La salle de contrôleprincipale rassemble plusieurs équipes opérationnelles: leséquipes véhicule, responsables de la surveillance du com-portement de l’ATV, avec le Spacecraft Commander, chargéde l’envoi des télécommandes à l’ATV, le Mission Directorde l’ESA avec, à ses côtés, les Flight Directors du CNES,véritables chefs d’orchestre des opérations, l’ATV Interface

5 June 2013, the ATV-4 Albert Einstein embarks on its mission to ferry 2,485 kilograms of dry cargo to the ISS. At the time, the Sun’s angle of incidence to the orbital plane is especially high at 70°. With the ATV permanently ‘illuminated’ as a result, the ATV-CC teams have tocompletely re-work the sequence of operations from orbit injection to docking. On 15 June, thecontrol centre’s operators accomplish a rendezvous and docking of unprecedented precision.

ATV-4 ALBERT-EINSTEIN Le 5 juin 2013, l’ATV-4 Albert-Einstein est parti pour son rendez-vous avec la station

pour lui livrer un fret sec de 2485 kg. À ce moment-là, l’angle d’incidence du Soleilpar rapport au plan d’orbite a été particulièrement important (70°). Avec l’ATV « éclairé »en permanence, les équipes de l’ATV-CC ont dû réaménager la totalité de la séquenced’activité entre l’injection et l’amarrage. Le 15 juin, les opérateurs du centre de contrôleont réalisé un rendez-vous et un amarrage d’une précision jamais atteinte par les précé-dentes missions. Ce rendez-vous restera une prouesse inédite et remarquée.

For the ATV’s third flight, the turnaround time between launches is shortened to a year andtraining and mission planning schedules are tightened. On 23 March 2012, the ATV-3 liftsoff and docks to the ISS only six days later. During its stay, it reboosts the station’s orbitnine times, taking it to a record altitude of 427 kilometres. The station is also movedseveral times, mainly to avoid orbital debris. This means the operations sequence has to bealtered with the Russians and Americans.

ATV-3 EDOARDO-AMALDI Pour ce vol, le délai entre deux lancements s’est réduit à un an. Les campagnes d’en-

traînement et de préparation de mission se sont resserrées davantage. Le 23 mars2012, c’est donc au tour de l’ATV-3 d’assurer la relève et de s’amarrer dans un délaicourt, de six jours, à la station. Le vaisseau a rehaussé la station neuf fois et lui a faitatteindre l’altitude record de 427 kilomètres. En raison notamment des débris, la stationa été déviée à plusieurs reprises. Il a donc fallu modifier la séquence opérationnelle endiscussion avec les Russes et les Américains.

15 February 2011, the ATV-2 Johannes Kepler soars skyward from French Guiana, reachingthe ISS eight days later. CNES has by now reconfigured the Toulouse control centre to meetnew mission requirements. “There was a lot of traffic to the ISS while the ATV was berthedthere. We had to boost the station’s altitude several times to put it in an optimalconfiguration for other visiting vehicles to dock. We also worked on managing the cargo,because you can’t weigh anything in space. Once the ATV has been emptied, it is filled withwaste that burns up with the vehicle on re-entry. We therefore have to get the weightdistribution and centre of gravity right.”

impossible de peser la marchandise. Une fois l’ATV vidé, il est rempli de déchets qui brû-leront dans l’atmosphère lors de sa rentrée. Il faut donc gérer son centre de gravité enrépartissant au mieux les charges pour ne pas déséquilibrer le vaisseau cargo. »

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The ATV-CC has conductedoperations for four vehicles andthe fifth and last ATV is set to flyto the ISS this summer. The controlcentre is at the heart of anextremely complex set-up inpermanent contact with 50 otherco-workers.

There are in fact three ATV controlcentres in Toulouse: a nominal centre, aback-up centre and a test platform,together conducting mission operations.The nominal control centre canaccommodate 50 people. Interfacingwith the Moscow and Houston controlcentres, it is responsible for conductingATV operations and coordinatingground systems. The back-up centrereplicates the same functions, only on asmaller scale, as 20 people can workthere to restore ATV operations in theevent of a catastrophic failure in thenominal control centre. The platformserves to test out new versions ofsoftware without interruptingoperations.During key phases of the mission,representatives from NASA and theRussian TsUP flight control centre are inthe first row of seats in the controlroom. The centre has 10 subsystemsperforming very different functionsoperated by dedicated teams. The FlightDynamics room is where spaceflightdynamics engineers do the orbit-determination calculations needed forATV manoeuvres. The EngineeringSupport Room is occupied byspecialists from Airbus Defence andSpace and ESA, there to aid decisionsthroughout the mission. They areassisted by an ISS crew safetyspecialist. The main control roomaccommodates several operationsteams: the vehicle teams monitoringthe ATV’s behaviour and the SpacecraftCommander responsible for uploadingcommands to the ATV; the ESA MissionDirector, flanked by the CNES FlightDirectors who orchestrate operations;and the ATV Interface Officer and OpsManager, who coordinate operations.Lastly, Ground Controllers keep theground systems running smoothly andinterface with teams at NASA inHouston, at the Moscow control centreand at the Guiana Space Centre for ATVlaunches. �

Special report DOSSIER J

The linchpin ofoperations

ATV-CC

Officer et l’OPS Manager, chargés de la coordination desopérations. On y croise aussi les Ground Controllers, l’équipesol, qui veillent au bon fonctionnement de l’ensemble desmoyens sol et qui assurent l’interface avec les équipes dela NASA, à Houston, du centre de contrôle de Moscou,et avec le Centre spatial guyanais au moment du lance-ment. Six mois de connexions très live… �

��Le centre decontrôle installé auCNES Toulouse a étédéveloppé spécifi-quement pour l’ATV. The control centre at CNES’s facility in Toulouse wasdevelopedspecifically for the ATV.

�� Les spationautesAndré Kuipers etOleg Kononenko surveillent l’approche et l’amarrage de l’ATV-3depuis le modulerusse Zvezda.Astronauts AndréKuipers and OlegKononenko monitorthe approach anddocking of the ATV-3from the RussianZvezda module.

Flight ControlTeam : équipe ducentre de contrôle.Flight DynamicsSystem : moyensmécanique spatiale.Salle FlightDynamic : salle demécanique spatiale.SpacecraftCommander :contrôleur.Flight Director :directeur de vol.ATV InterfaceOfficer : interfaceavec les parte-naires.Ground Controller :ingénieur sol.OPS Manager :responsable desopérations.

Lexique

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CNESmag JUILLET 201444

«Actuellement, nous réalisons les dernières simu-lations d’entraînement. La préparation à celancement a débuté en novembre 2013.Nous sommes de mieux en mieux rodés. Seuls

10 % des effectifs ont été renouvelés après l’ATV-4, et, grâce àl’ATV Training Academy, la transmission des connaissancesest assurée », assure Patrice Benarroche, du CNES. À partirdu 25 juin, juste un mois avant le lancement depuisKourou, le centre de contrôle principal, à Toulouse, est enpleine opération. «Dès le vol de l’ATV-4, nous avons travaillésur la préparation de ce dernier transfert. Mais il y a toujoursun pincement au cœur en phase finale d’un programme. Il fautaussi maintenir la motivation des équipes », reconnaît le chefde projet. Depuis le centre de contrôle, à Toulouse, plu-

sieurs opérations seront réalisées. La première phase sera,bien sûr, celle du lancement du cargo à bord d’une Ariane5 ES depuis Kourou, jusqu’à l’injection. Au bout d’uneheure et quart de vol, après avoir atteint l’orbite circulaire à260 km d’altitude, l’ATV-5 volera de ses propres ailes, sespanneaux solaires déployés, et les satellites TDRS instau-reront les premières communications avec l’ATV-CC.

Première mondiale : une rentrée à platPuis les équipes du CNES entreront dans la phase d’opé-rations de « phasage », ou comment atteindre le rendez-vous de la manière optimale. L’ATV et la station se dépla-çant à la vitesse de 28000 km/h, ces manœuvres sontparticulièrement délicates. L’ATV-5 servira à tester deux

��Fermeture desportes de l’ATV-5Georges-Lemaître. The ATV-5 GeorgesLemaître’s doorsare closed.

L’ATV-5

UN MODÈLE POUR LA FIN DE L’ISS

C’est la fin du programme. Le 26 juillet 2014, l’ATV-5 Georges-Lemaître s’envolerade Kourou vers l’ISS. Le 12 août, il sera à son rendez-vous, à 400 km de la Terre, et amarrépour près de six mois. Cette dernière mission est à plus d’un d’un titre exceptionnelle.

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Special report DOSSIER J

45CNESmag JUILLET 2014

OPÉRATION LIRIS Pour les cibles non coopératives

«Pour cet ultime rendez-vous avec l’ISS, nous avons pour mission detester des nouveaux radars de l’ESA conçus pour joindre une cible noncoopérative comme, par exemple, un débris ou un astéroïde », explique

Isabelle Escanes, responsable des opérations Flight Director au CNES. Il s’agitd’un lidar (radar optique) et de trois caméras (visible et infrarouge) qui vont enre-gistrer des données importantes sur la phase d’approche (position, vitesse, atti-tude). « La mise en route de ces équipements va multiplier les opérations au seindu centre de contrôle ATV-CC, à Toulouse », souligne Véronique Tyrou, responsablede la dynamique du vol. Dans un premier temps, le lidar étant capable de récupérerdes données à courte mais aussi longue distance, la décision a été prise de modifierla trajectoire de l’ATV et de procéder à une manœuvre « fly under » pendant lephasage vers la station. Le vaisseau cargo passera donc à 5 km au-dessous del’ISS. Puis, en cours de rendez-vous, lorsque l’ATV sera positionné à 3,5 km del’ISS, son attitude sera modifiée pour faire face à la station, afin d’enregistrer lesdonnées qui permettront d’analyser les performances des caméras et du lidar.« Du point de vue opérationnel, cette mission n’est pas exceptionnelle. En revanche,l’ATV va participer grandement à l’amélioration des systèmes de guidage, naviga-tion et contrôle (GNC) des nouveaux engins spatiaux européens conçus pourrejoindre une cible non coopérative », insiste Isabelle Escanes. �

Manœuvre « fly under » : pendant le phasage,l’ATV va passer à 5 km au-dessous de la station.‘Fly-under’manoeuvre duringwhich the ATV willfly 5 km beneath the station.��

Targeting non-cooperativetargets “For this final rendezvous with the ISS, ourmission is to test new ESA radars designed tointercept a non-cooperative target like a debrisobject or asteroid,” explains Isabelle Escanes,Flight Director at CNES. The radar in question isin fact a lidar—an optical radar—in combinationwith three visible and infrared camerasrecording important positional, speed andattitude data during the approach phase.“Starting up these systems will keep operatorsbusy at the ATV-CC control centre in Toulouse,”notes Véronique Tyrou, in charge of flightdynamics. As the lidar is able to retrieve data atboth short and long range, it was decided toalter the ATV’s initial trajectory and perform a‘fly-under’ manoeuvre during the orbit phasingstage of the flight, when the cargo carrier willfly five kilometres underneath the ISS. Once theATV is within three and a half kilometres, it willbe pointed at the station to record data andanalyse the performance of the cameras andthe lidar. “From an operations standpoint,there’s nothing exceptional about this mission.But the ATV will greatly help to improveguidance, navigation and control (GNC) systemsfor future European spacecraft designed tointercept non-cooperative targets,” assertsIsabelle Escanes. �

OPERATION LIRIS

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« LES PROCÉ-DURES ETMODES DE FONC-TIONNEMENT DEL’ATV-CC SERONTPRÉCIEUSEMENTSTOCKÉS POURÊTRE RÉUTILISÉSDANS DE NOU-VEAUX PROJETSNÉCESSITANT UN CENTRE DECONTRÔLE.

“ Operating modesand procedures atthe ATV-CC controlcentre will becarefully stored,ready to be re-usedfor any newprojects requiring afuture controlcentre.”

J DOSSIER Special report

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www.cnes.fr/webmag

L’ATV-5 PRÉPARE LE TERRAIN À L’ISS

Afin de préparer la rentrée de l’ISS, program-mée pour 2024, la NASA a demandé auCentre spatial de Toulouse de procéder à unerentrée de l’ATV-5 similaire à celle de la sta-

tion. « Le vaisseau cargo est le véhicule qui, de façonhomothétique, ressemble le plus à la station, avec ses quatre panneaux solaires et sa forme cylindrique.L’ATV-5 étant le dernier vol du programme, la fin demission de ce dernier vaisseau cargo constitue uneopportunité unique de test de ce type de rentrée. Le CNES a une grande expérience des rentrées atmo-sphériques depuis la station russe MIR, dans lesannées 1990 », explique Laurent Francillout, directeurde vol. Il s’agit de procéder à une rentrée avec unangle d’incidence plus faible à l’entrée dans l’atmo-sphère, proche des conditions de rentrée de l’ISS, quine disposera que des petits moteurs des Progressrusses pour faire descendre la station. « Jusqu’àmaintenant, l’ATV a toujours réalisé une rentréeatmosphérique abrupte. En commandant une rentrée“à plat”, le vaisseau cargo passera plus de temps dansles couches très hautes de l’atmosphère et nous fournira des données précieuses pour la connaissancede ce type de rentrée », précise Sylvain Delattre, responsable de l’équipe mécanique spatiale. L’ATVaura à bord deux instruments de haute précision pour analyser des paramètres tels que la position, la vitesse, la pression et la température du véhicule au moment de la destruction. La rentrée sera filméepar les astronautes et sera également observée depuisla Terre, à l’aide du télescope de la station d’Awarua,en Nouvelle-Zélande. �

nouveaux capteurs scientifiques européens quand le véhi-cule sera en chemin vers l’ISS. Une manœuvre « fly under »sera également réalisée depuis Toulouse (cf. encadré p 45).Quelques jours après ce fly-under, le rendez-vous propre-ment dit aura lieu. La première partie est réalisée grâce àune localisation GPS, les derniers 250 mètres de l’ap-proche jusqu’à la station seront parcourus grâce à deuxsystèmes de mesure vidéo haute précision, qui permettrontun amarrage avec une précision centimétrique. Une foisamarré, l’ATV deviendra un module à part entière de lastation. « Au cours de la mission, le vaisseau cargo est réguliè-rement utilisé pour rehausser l’orbite de la station ou mis àcontribution pour des manœuvres d’évitement de débris spatiauxou de correction d’attitude de la station afin d’économiser sespropres moteurs », précise Patrice Benarroche. Six mois plustard, le centre de contrôle guidera l’ATV-5 vers une zoneinhabitée du Pacifique Sud au-dessus de laquelle il se dés-intégrera dans l’atmosphère, mais, cette fois-ci, dans desconditions différentes des précédents vaisseaux cargos. «Ce sera une première mondiale ! L’ATV va effectuer son retourdans des conditions très particulières, pour préparer la futurerentrée de la station (à l’horizon 2024). L’ATV ayant une géo-métrie similaire, la NASA nous a demandé de rentrer avec lescontraintes de l’ISS, donc de procéder à une rentrée à plat. »Après cette ultime phase, qui devrait avoir lieu enfévrier 2015, le CNES procédera à l’archivage des don-nées. « L’ensemble du fonctionnement interne des 5 ATV seraarchivé et transmis à l’ESA. Les procédures et les modes defonctionnement du centre de contrôle seront aussi précieusementstockés afin de pouvoir les réutiliser dans le cadre de nouveauxprojets nécessitant la construction d’un centre de contrôle »,conclut le chef de projet. �

��Photo de

désintégration d’unATV lors de son

entrée dansl’atmosphère prise

depuis l’ISS.Photo of an ATVburning up on re-entry, taken from

the ISS.

PREMIÈRE MONDIALE

Notre playlist vidéo sur les missions ATV.See our ATV mission video playlist athttp://www.dailymotion.com/playlist/xmxwm_CNES_atv/1#video=x11gh81

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Special report DOSSIER J

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ATV-5 points way for ISS To pave the way for the re-entry of the ISS,scheduled in 2024, NASA asked the ToulouseSpace Centre to fly the ATV-5 on a re-entrytrajectory similar to what the station will have toperform. “The cargo carrier is the spacecraft thathomothetically most resembles the ISS with itsfour solar panels and cylindrical shape. As theATV-5 is the last mission in the programme, wehave a unique opportunity to test out this kind ofre-entry. And of course CNES has acquiredextensive experience with atmospheric re-entriessince the Russian Mir space station in the 1990s,”explains Flight Director Laurent Francillout. TheATV will re-enter the atmosphere at a flat anglesimilar to what the ISS will have to fly, since itwill only be able to rely on the Russian Progressspacecraft’s small thrusters to lower its orbit.“Up to now, the ATV has always flown a steep re-entry path,” says Sylvain Delattre, who leadsthe spaceflight dynamics team. “By flying a ‘flat’re-entry, it will stay longer in the upper layers ofthe atmosphere and give us precious data toimprove our understanding of this kind of re-entry.” The ATV will be carrying two high-precision instruments to analyse a range ofparameters including the vehicle’s position,speed, pressure and temperature during thedestructive re-entry, which will be filmed by theISS crew and also observed from Earth throughthe telescope at the Awarua tracking station inNew Zealand. �

WORLD FIRST

On 26 July, the ATV-5 Georges Lemaîtrewill set off from Kourou for the ISS andreach the station on 12 August where itwill remain berthed for six months 400kilometres above Earth—a final missionexceptional in more ways than one.

“We’re currently running through the finaltraining simulations. Preparations for this flightbegan last November and we’re in really goodshape. Only 10% of the teams were changedafter the ATV-4 mission and the ATV TrainingAcademy is sustaining and passing on ourengineers’ know-how,” says CNES’s PatriceBenarroche. One month before the launch fromKourou, the main control centre in Toulousewas already operating at full tilt. “We beganworking on this last flight during the ATV-4mission, but the final phase of a programmelike this is always quite emotional. It’s alsoimportant to keep teams motivated,” admitsthe project leader. Several operations will beperformed from the control centre. The firstwill of course be the ATV’s launch atop anAriane 5 ES from Kourou, followed by orbitinjection. After circularizing its orbit one and aquarter hours into the flight, the ATV-5 will flyunder its own power with its solar panelsdeployed and the TDRS satellites will establishthe first communications with the ATV-CC.

Shallow re-entry a world firstCNES teams will then begin the delicatephasing operations to set up the ATV’srendezvous with the station as they both fly at

Replicating end-of-life re-entry for the ISSATV-5

a speed of 28,000 kilometres per hour. TheATV-5 will test two new European scientificsensors en route to the ISS. A ‘fly-under’manoeuvre will also be staged from Toulouse(see article p 45).The rendezvous with the station will take placea few days after the fly-under. The first part ofthe manoeuvre will be performed by GPS, thenthe ATV will fly the last 250 metres to thestation using two high-precision video-measurement systems to dock with centimetreprecision. Once docked, the ATV will operateas a module of the ISS. “The cargo carrierregularly reboosts the station’s orbit during themission and is used for debris-avoidance orattitude-correction manoeuvres to save fuel,”says Patrice Benarroche. Six months later, thecontrol centre will guide the ATV-5 towards adestructive re-entry over an uninhabitedregion of the South Pacific, only this time itwill be a re-entry with a difference. “It will bea world first! As the ATV’s geometry is similarto the station’s, NASA asked us to fly the re-entry at the same shallow angle as the stationwill at the end of its life in 2024,” explainsPatrice Benarroche. After this final phase ofthe mission set for February 2015, CNES willfocus on data archiving. “Every detail ofoperations on board the five ATVs will bearchived and transmitted to ESA. Operatingmodes and procedures at the ATV-CC controlcentre will also be carefully stored, ready to bere-used for any new projects requiring theconstruction of a future control centre,” heconcludes. �L’ATV-4 Albert-Einstein en approche.

The ATV-4 Albert Einstein during approach.��

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Méditerranée, Atlantique Est, état des stocks, surpêche,scientifiques, pêcheurs, ONG, spatial, espèces menacées, prix de vente record…, mais dequoi parle-t-on? Ou, plutôt, de qui parle-t-on? Du thon rouge, caractérisé par la couleur de sa chair, sa fermeté et, bien sûr, sa saveur ! Effervescence au port de Sète : les pêcheursse préparent à partir pour un mois, du 26 mai au 24 juin, pas un jour de plus. Avec, pourchacun, un quota bien précis de poissons. Le spatial est aussi de la pêche : les balises Argoséquipent non seulement tous les bateaux, mais également quelques spécimens, afin d’aiderles scientifiques à mieux connaître leur environnement et leurs migrations.

Très prisé, le thon rouge d’Atlantique (Thunnusthynnus) est une espèce mystérieuse qui vitau rythme de migrations saisonnières et dontla cote ne cesse de grimper. Nourri dans lesrégions froides de l’Atlantique Nord-Est, il

vient se reproduire dans les régions plus chaudes, notam-ment en Méditerranée et dans le golfe du Mexique.Pratiquée déjà par les civilisations phéniciennes etromaines, sa pêche remonte au néolithique.

En Méditerranée, le thon rouge est pêché soit à lamadrague (filets côtiers fixes utilisés depuis la plus hauteantiquité), soit à la ligne. Au début des années 1960, l’uti-lisation de la senne fait son apparition et devient le princi-pal moyen de pêche pour la France, l’Italie et la Croatie.À partir des années 1980, la pêche au thon rouge progresseet s’étend à l’Espagne, à la Turquie, à la Tunisie… Filet cir-culaire de 200 à plus de 1500 mètres de longueur et de 30à 200 mètres de profondeur, la senne est déployée par les

Le thon rouge, le pêcheur et la balise

What do the Mediterranean, eastern Atlantic,fish stocks, overfishing, scientists, fishermen,NGOs, space, threatened species and recordprices make you think of? Bluefin tuna ofcourse, with their characteristic firm redmeat, renowned for its full flavour. The portof Sète is bustling with activity as its tunafishermen ready for their one month’sallocated fishing. They have from 26 May to24 June to land their catches, not a day more,and each has a precise quota of fish. Spacesystems will be along for the ride, with Argostransmitters on both the fishing boats and

some of the tuna themselves, to shed light ontheir environment and migration patterns.

The increasingly popular Atlantic bluefin tuna(Thunnus thynnus) is a species wrapped in mysterythat lives to the rhythm of seasonal migrations. Afterfeeding in the cold regions of the North-East Atlantic,it migrates to warmer areas to breed, particularly theMediterranean Sea and Gulf of Mexico. Fished sinceNeolithic times, bluefin tuna are documented to havebeen the prey of Phoenician and Roman fishermen.In the Mediterranean, bluefin tuna are fished eitherwith traditional tunny nets attached to the coastlinesince ancient times or with a hook and line. In the

early 1960s, seine fishing emerged, becoming themain means of fishing for France, Italy and Croatia.From the 1980s, bluefin tuna fishing increased,spreading to Spain, Turkey and Tunisia. The purseseine is a circular net with a perimeter of 200 to over1,500 metres. Its weighted bottom edge sinks tobetween 30 and 200 metres below the surface. It isused by seiners to surround and trap a whole tunaschool. A purse-line closes the bottom of the net,which is raised out of the water by powerful winchesknown as a power block. The tuna thus fished helpsupply the voracious Asian and above all Japanesemarket, a major consumer of its thick, flavoursomemeat. During this period of abundance, France,

Bluefin tuna, fishermen and transmittersREGULATIONS

RÉGULATION

JOËLLE BRAMI, CNES

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bateaux senneurs autour d’un banc de thons pour l’encer-cler et le capturer. Fermé par le fond, le filet est ramenéau bateau par de puissants treuils. Les thons ainsi capturésvont, entre autres, alimenter la voracité du marché asia-tique et surtout japonais, grand consommateur de leurchair épaisse et savoureuse. Durant cette période faste, laFrance, l’Espagne et l’Italie ont développé leur pêcherie.Face à la profusion de navires, la mise en place d’une régle-mentation internationale fut laborieuse. Aujourd’huiencore, plusieurs intérêts contradictoires sont à prendreen compte: la pêche et sa capacité à faire vivre des cen-taines de personnes, la protection de l’environnement, etles nouveaux modes culinaires (dont l’explosion des bars àsushis partout dans le monde). Dans les années 2000,scientifiques et ONG ont alors tiré la sonnette d’alarme.Le stock de thons rouges s’épuisait. En 2007, un plan dereconstitution des stocks a enfin été arrêté par la

Commission internationale pour la conservation des tho-nidés de l’Atlantique (Cicta), qui espère atteindre, en2022, le rendement durable maximal.

Les thoniers senneurs équipés de balisesArgosCLS, filiale du CNES et de l’Ifremer, a été sélectionnée parla Cicta pour la mise en place d’un centre de surveillancedes navires de pêche au thon rouge dans l’Atlantique Est eten Méditerranée. Le Centre de suivi des pêches reçoit tousles messages récoltés par les différents centres de surveil-lance: Communauté européenne, Chine, Algérie, Croatie,Islande, Japon, Corée, Libye, Maroc, Norvège, Turquie,Syrie, Tunisie, etc. Ces données (localisation du bateau,nom du bateau) sont transmises par des balises installéessur les navires concernés. Dans le port de Sète, grand portde pêche au thon rouge de la Méditerranée, BertrandWendling, directeur général de la Société coopérative mari-time des pêcheurs de Sète môle (Sa. Tho. An.), reconnuepar l’Union européenne comme organisation de produc-teurs, confirme bien que « les thoniers senneurs sont équipésde balises Argos ainsi que d’un système de télécommunicationpar satellite transmettant en temps réel les données de capture ».

Une pêche réglementée sous haute surveillanceEn 2014, le quota de thon rouge pour la France a été fixé à2470 tonnes. La coopérative de Sète, qui regroupe une cin-quantaine d’adhérents dont les bateaux vont de 7 à45 mètres, a pour sa part un quota de 1238 tonnes (le restese répartissant notamment entre Agde, le Grau-du-Roi etMarseille). Bertrand Wendling se souvient de moments dou-loureux pour les pêcheurs: « Les quotas sont passés, pour lazone Atlantique Est et la zone Méditerranée, de 30000 tonnes,en 2007-2008, à 12900 tonnes en 2014! Les thoniers senneurs

Spain and Italy developed their fisheries. With sucha huge fishing fleet, drawing up and enactinginternational regulations proved a laboriousprocess. Even today, contradictory interests need tobe taken into consideration: fishing, and its capacityto create jobs, environmental protection and newculinary fashions (including the huge numbers ofsushi bars opening all over the world). In the 2000s,scientists and NGOs issued a wake-up call. Bluefintuna stocks were dwindling rapidly. In 2007, arecovery plan was established by the InternationalCommission for the Conservation of Atlantic Tunas(ICCAT), which hopes to reach the maximumsustainable yield in 2022.

Seiners fitted with Argos transmittersCLS, a subsidiary of CNES and Ifremer, the Frenchinstitute of marine research and exploration, waschosen by ICCAT to set up a vessel monitoringcentre for bluefin tuna fishing boats in the EastAtlantic and Mediterranean. The Fisheries

Monitoring Centre receives all the messagesreceived by the different monitoring centres in theEuropean Community, China, Algeria, Croatia,Iceland, Japan, Korea, Libya, Morocco, Norway,Turkey, Syria and Tunisia among others. The data(vessel position and name) are sent by transmitterson the boats themselves. In Sète, a majorMediterranean bluefin tuna fishing port, BertrandWendling—director general of the Sète MôleFishermen’s Maritime Co-operative Society (Sa ThoAn), recognised by the European Union as aProducers’ Organization—confirms that “tuna seinersare fitted with an Argos transmitter and a satcomsystem which transmits catch data in real time.”

Fishing under close scrutinyIn 2014, the bluefin tuna quota for France was 2,470tonnes. The Sète co-operative, which has some 50members with fishing boats ranging from 7 to 45metres long, has a quota of 1,238 tonnes (the restbeing divided up mainly between Agde, Grau-du-Roi

and Marseille). Bertrand Wendling evokes thedifficulties for fishermen: “The quotas have droppedfor the eastern Atlantic and Mediterranean regionsfrom 30,000 tonnes in 2007-2008 to 12,900 tonnesin 2014! The tuna seiner fleet in the FrenchMediterranean has shrunk from 32 to 17 boats. Withthe announcement of these new quotas, boats havebeen scrapped and jobs lost. Regulatory measureshave become draconian. Tuna fishermen are onlyallowed to fish one month in the year, from 26 Mayto 24 June. There are mandatory minimum catchrates which depend on the size of the boat. If theydon’t reach this minimum, they’re not allowed tofish tuna. The boat must have an ICCAT bluefin tunalicence in addition to a European licence, and thefish caught must weigh over 30 kilos. An ICCATobserver stays on board throughout the fishingperiod to validate catches. The tuna are filmed bydigital and stereoscopic cameras for accuratecounting. Currently, the surviving tuna fishermenfrom Sète accept these constraints with better

Scène courante depêche avec des

bateaux senneurs. All in a day’s work

for purse seinefishing vessels.

��

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en France, en Méditerranée, ont chuté de 32 à 17 bateaux!Face à ces nouveaux quotas, des bateaux ont été détruits et desemplois perdus. Les mesures de contrôle sont devenues dras-tiques, ainsi, le thonier n’est habilité à pêcher qu’un mois dansl’année, du 26 mai au 24 juin. Et des taux de capture mini-mum sont nécessaires, selon la grandeur du bateau, pour êtreautorisé à pêcher. Celui-ci doit disposer d’une licence thon rougeCicta et d’une licence européenne. Les poissons pêchés doiventpeser plus de 30 kg. Un observateur de la Cicta est à borddurant toute la durée de pêche pour valider les captures. Lesthons sont filmés par des caméras numériques et stéréoscopiques,pour un comptage affiné. Actuellement, les pêcheurs de thonsétois qui ont survécu acceptent mieux ces situations decontrainte. Ils pêchent moins, mais vendent mieux et plus cherleurs poissons (notamment à l’export). » Les dernières esti-mations semblent indiquer que les stocks de l’AtlantiqueEst et de la Méditerranée sont en train de remonter.

Le thon rouge a aussi son « tag » spatialAprès les balises Argos installées sur les bateaux pour unepêche raisonnée, voici que le thon rouge lui-même estéquipé d’une balise Argos « pop- up » programmée pourse détacher. Elle est devenue indispensable aux scienti-fiques pour mieux appréhender l’insaisissable poisson.Patrick Lehodey, de CLS, travaille en étroite collaborationavec les scientifiques de l’Ifremer à Sète. «Depuis une quin-zaine d’années, les scientifiques, qu’ils soient américains oueuropéens, utilisent les marques électroniques de type Argos.Cette balise, qui peut fonctionner plus de cinq cents jours, estmise en place sur le thon rouge par les chercheurs. Elle enregistreles données de température, de pression, de lumière – indicationpermettant de détecter les heures de coucher et de lever du soleil–, à partir desquelles est calculée la position du thon. Celapermet de reconstituer leur environnement, leurs routes, la pro-fondeur à laquelle ils plongent, les lieux où ils se nourrissent

(détroit de Sicile, golfe de Syrte) et se reproduisent (Baléares,Chypre). Le tag, préprogrammé à une date donnée, se détachedu thon, la partie électronique est encapsulée dans de la résinerésistante, et son flotteur arrive en surface et délivre les donnéesaux satellites. Elles sont ensuite traitées chez CLS, à Toulouse,et fournies aux chercheurs pour leurs analyses. »Des centaines de thons rouges sont ainsi marqués. Pour sapart, l’Ifremer en a marqué une quarantaine. Pour Jean-Marc Fromentin, chercheur en écologie halieutique àl’Ifremer, grand spécialiste reconnu du thon rouge:« L’utilisation de l’outil spatial montre que les migrations duthon de l’Atlantique vers la Méditerranée, et vice versa, ne sontpas si nettes. Tous les thons marqués sont restés en Méditerranée,seul un poisson est parti en Atlantique, et a fait demi-touraprès une semaine. Nos thons sont probablement résidents !Les balises Argos nous permettent de montrer qu’il y a des sous-populations aux capacités de migration différentes. Grâce auxdonnées spatiales, nous connaissons également mieux les zonesde nutrition, par exemple la zone du golfe du Lion, où il y abeaucoup de petits poissons qui se nourrissent du plancton.L’existence de deux stocks de population, atlantique et médi-terranéenne, est mise à mal. Les comportements du thon rougesont complexes et, pour nous, scientifiques, les modèles à éla-borer le sont également. » Mais le recours au spatial fournitd’autre types d’informations. Par exemple, l’instrumentMeris, embarqué sur le satellite européen Envisat, donnedes indications précieuses sur la température et la couleurde l’eau (présence de chlorophylle). C’est aussi un sujetd’étude sur lequel travaille Sylvain Bonhommeau, del’Ifremer: « Plus ils ont d’énergie, plus les thons rouges se repro-duisent. Nous modélisons les flux d’énergie, nous simulons la crois-sance des individus et leur capacité à se reproduire. » Conclusion:une population de thons qui se portent un peu mieux, despêcheurs moins hostiles, voire curieux des avancées scien-tifiques dues, notamment, aux technologies spatiales!�

“LES BALISESARGOS TÉMOIGNENT DE MIGRATIONS DIFFÉRENTESSELON LES POPULATIONS DE THONS.

”“ Argostransmitters haveshown there aresub-populations oftuna with differentmigrationpatterns. ”

grace because although they catch fewer fish, theysell them for more, especially abroad.” The latestestimates appear to indicate that tuna stocks in theeastern Atlantic and Mediterranean are on the rise.

Bluefin tunas have their own space tagAfter fitting Argos transmitters to fishing boats toensure sustainable fishing, some bluefin tunaspecimens have also been fitted with a pop-uptransmitter programmed to drop off after a certainperiod. Such technologies have become essential toscientists wishing to learn more about this elusivefish. Patrick Lehodey of CLS is working closely withIfremer scientists in Sète. “For about 15 years, bothAmerican and European scientists have been usingArgos RFID tags. These transmitters can operate forover 500 days. Researchers fit them to bluefin tunato record temperature, pressure, light (which isused to calculate time), sunrise and sunset so as tocalculate the tuna’s position. These data are used toidentify their environment, sea routes, dive depths,

feeding grounds (such as the Strait of Sicily and theGulf of Sidra) and breeding grounds (e.g. theBalearic Islands and Cyprus). The tag is pre-programmed to drop off on a given date, when asmall float brings the resin-encapsulated electronicsto the surface, where the recorded data areuplinked to satellites. These data are processed byCLS in Toulouse then sent to researchers foranalysis.” Hundreds of bluefin tuna have beentagged. Ifremer alone has tagged about 40 of them.Jean-Marc Fromentin, a renowned expert on bluefintuna currently investigating the ecology of fisheriesat Ifremer, explains: “The use of satellite technologyshows that tuna migrations from the Atlantic to theMediterranean and vice versa are not as clear-cut asall that. All the tagged tuna stayed in theMediterranean. Only one headed for the Atlantic, butturned around and came back after a week. Our tunafish are probably residents. The Argos transmittershave shown that there are sub-populations withdifferent migration patterns. Satellite data have also

revealed their feeding grounds, such as the areaaround the Gulf of Lion where there is a profusion ofsmall fish that feed on plankton. The theory thatthere are two stocks—one in the Atlantic and theother in the Mediterranean—is now being questioned.Bluefin tuna behaviour is complex and therefore themodels we need to build are equally complex.”Satellite technology also provides other types ofinformation. The MERIS1 instrument aboard Europe’sEnvisat environmental monitoring satellite is yieldingprecious information on water temperature andcolour (indicating the presence of chlorophyll). This is a research subject being explored by SylvainBonhommeau of Ifremer. “The more energy theyhave, the more they breed. We are modellingenergy flows and simulating individual growth andtheir breeding capacity.” In conclusion, the tunapopulation is healthier and fishermen less hostile, if not to say curious about the scientific progressmade thanks to space technology. �1 MEdium Resolution Imaging Spectrometer

��Thon équipé d’une balise Argos. Tuna fitted with anArgos transmitter.

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CONCOURS

L’imagination au pouvoir

COMPETITION

Freeing up imagination

Deux concours ayant pour cible les jeunes ingénieurs et scientifiquesont fait souffler sur le CNES unvent de compétition très stimulant.Trois minutes pour les uns, vingt-quatre heures pour les autres, le temps est décidément un marqueur déterminant de notreépoque. #ActInSpace était organisépar le CNES, et FameLab, dont le CNES était partenaire, par le British Council.

FAMELAB CHARISME, CONTENU, CLARTÉ« La science n’a pas à être austère, elle doit procurer du plaisir ouelle ne sert à rien. » C’est par cette phrase de Diderot, quelque peudétournée, que Claudie Haigneré, présidente d’Universcience,remettait les prix du Concours national FameLab. La science, ce30 avril 2014, n’eut rien d’austère, bien au contraire. Dix candidats,sélectionnés parmi 160, rivalisaient d’ingéniosité pour représenterla France à la finale internationale organisée à Cheltenham, enGrande-Bretagne, le 5 juin 2014.

Trois minutes pour communiquerTout se jouait en trois minutes. Dans ce court laps de temps, lecandidat présentait un concept scientifique ou technique en suivantla règle des trois «C»: charisme, clarté, contenu. Créé en 2005 parle Festival de Cheltenham, FameLab se tenait cette année, pour lapremière fois, en France. Organisé par le British Council et l’AMCSTI1,FameLab France associait plusieurs partenaires, dont le CNES, leCERN, l’Inserm et l’université Paris-Diderot. Le concours se tient

chaque année dans plusieurs pays et s’adresse à tous les jeunesscientifiques, étudiants, doctorants, jeunes chercheurs, ingénieurs.

Une passion communicativeLes dix finalistes issus des quatre finales régionales2 avaient suiviune master class de deux jours en communication scientifique auCERN. Pour Laura Owens, du British Council, la master class fut levéritable point fort de ce parcours: « Les candidats ont appris àcommuniquer la passion de la science, à sentir la force des réseaux,ce qui est capital dans toute carrière scientifique. » Ce sont doncles candidats (quatre femmes et six hommes) motivés et capti-vants qui se sont retrouvés devant une salle comble de l’universitéParis-Diderot. Face à eux, délibérait un jury composé de scienti-fiques et de spécialistes des médias, parmi lesquels Marie-AnneClair, directrice adjointe des Lanceurs au CNES, elle aussi enthou-siaste: « De l’intelligence, du brio et du charisme! Entre les mainsde ces jeunes candidats, la science était vivante, joyeuse, et animée

Two competitions for young engineers andscientists have recently brought freshstimulus to CNES. Time being of the essencein this day and age, some had three minutes,others 24 hours. ActInSpace was jointlyorganized by CNES, Famelab (of which CNESis a partner) and the British Council.

MARIE-CLAUDE SIRON, CNES

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Content, clarity and charisma#FAMELAB

��Remise des prix au Toulouse SpaceShow.Prizegiving at theToulouse SpaceShow.

par l’envie de partager. » La diversité des sujets attisait l’intérêt :l’immense potentiel des cellules souches, les facteurs humainsdans la sécurité des barrages hydroélectriques, la stabilité méca-nique de bulles en armure de colloïdes…, de quoi découvrir le monde.La démonstration du lauréat, David Davila, « Le langage des signeset le langage parlé utilisent la même zone du cerveau », fut trèsremarquée. Une pointe d’humour, beaucoup de sérieux, une auracertaine, salle et jury étaient conquis. Le 5 juin 2015, en concurrenceavec les lauréats du monde entier, il a remporté le 2e prix FameLabInternational et reçu le Prix du public. En juillet, à l’invitation duCNES, il sera au CST pour le lancement de l’ATV-5. Parmi les can-didats de cette première édition française, huit étaient issus duCNES, essentiellement des boursiers, en poste à Toulouse.Conscient de l’importance de savoir valoriser et convaincre dansune carrière, le CNES propose désormais une formation à la communication scientifique ou technique à tous ses ingénieursnouvellement embauchés. �

1 AMCSTI : Associationdes musées de culturescientifique et techniqueet industriels.2 Villeneuve-d’Ascq, Paris,Toulouse et Annecy.

L’#ACTINSPACE LES PIEDS SUR TERRE, LA TÊTE DANS LES ÉTOILES L’#actinSpace, concours lancé par le CnES en partenariat avec l’ESa BiCSud-France1, s’est tenu le 23 mai 2014. Du 23 mai à 13 heures au 24 mai à20 heures, 200 candidats de 5 villes2 de France se lançaient dans l’aventure.

Innover sur les processus de valorisationL’#ActInSpace s’inscrit dans la logique de politique industrielle etde valorisation du CNES. Il a pour objectif de promouvoir l’usagedes technologies spatiales au bénéfice des citoyens par l’organisationd’un événement grand public. La manifestation réunissait créateursd’entreprise, étudiants, chercheurs, associations, entreprises, créatifset experts du spatial autour d’un projet. Chaque équipe, constituéede cinq personnes maximum, devait relever l’un des 17 défis propo-sés par le CNES: La contribution du spatial aux enjeux de l‘eau;Naviguez sur votre Smartphone sans toucher l’écran; La détectionde zones de covoiturage au service de la mobilité instantanée, etc.

Une équipe, un défiFlorian Greff, ingénieur réseau de formation, actuellement en stagede fin d’études, a répondu avec son équipe au défi « Naviguez survotre Smartphone». « Je ne connaissais pas mes partenaires. Nousavions des compétences diverses, et c’était gratifiant, dans un envi-ronnement stressant et contraint, d’aboutir à un projet complet,avec prototype, business plan, design et une stratégie de marke-ting », explique-t-il. « À l’université Toulouse-III – Paul Sabatier, surles six équipes que j’ai suivies, deux ou trois business models poten-tiels ont émergé, c’est encourageant », précise Fabien Beth, coachen créativité, invité à encadrer ces équipes. Le concours s’est déroulédans une ambiance stimulante. « On a vu s’allumer les yeux des

“La science n'a pas à être austère, elle doit procurer du plaisir ouelle ne sert à rien1.” Claudie Haigneré, the chair of Universcience,adapted this quote from Diderot to the awards ceremony of thenational Famelab competition. On 30 April 2014, science wascertainly anything but dry or straitlaced. Ten candidates (shortlistedfrom 160) rivalled each other in ingenuity to represent France atthe international final held in Cheltenham, UK, on 5 June 2014.

Three minutes to convinceThree minutes—that was all the time candidates had to present ascientific or technical concept following the golden rule of thethree Cs—content, clarity and charisma. Created in 2005 by theCheltenham Science Festival, this year was the first time Famelabwas held in France. Organized by the British Council and AMCSTI2,Famelab France partners include CNES, CERN3, INSERM4 and ParisDiderot University. This annual competition is held in variouscountries, aimed at young scientists, undergraduates, PhDstudents, young researchers and engineers.

Compelling communicationThe ten finalists selected after the four regional finals5 had followeda two-day master class on scientific communication at CERN. ForLaura Owens of the British Council, this class was the highlight ofthe event: “Candidates learnt to communicate their passion forscience and to feel the strength of networking, which is essential ina scientific career.” Ten motivated and captivating candidates—fourwomen and six men—thus found themselves before a full audienceat Paris Diderot University. Facing them sat a jury of scientists andmedia specialists including Marie-Anne Clair, deputy director oflaunch vehicles at CNES, who enthused: “Intelligence, excellenceand charisma… In the hands of these young candidates, science

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étudiants, qui ont perçu autrement le spatial et le CNES », com-mente Didier Lapierre, organisateur du concours, responsable de laValorisation et du transfert de technologies du CNES. Les partici-pants ont rencontré des experts, des inventeurs, enrichi leur carnetd’adresses et, finalement, abouti à une expérience inédite de travailcollaboratif, une étape clé pour un avenir d’entrepreneuriat.Le 1er juillet, au Toulouse Space Show, la finale nationale a rassembléles équipes gagnantes de chacune des villes pour sélectionner leprojet lauréat 2014 et procéder à la remise des prix.Le concours ne s’arrêtera pas pour autant à l’été. L’ensemble despartenaires de l’événement, ainsi que les écoles qui le souhaitent,aideront les équipes éligibles à consolider leur projet d’entrepre-neuriat, voire à intégrer l’ESA BIC Sud-France. Une perspectivedont Didier Lapierre pèse toute la responsabilité qu’elle implique:« Maintenant, il faut préparer la suite. On a fait naître beaucoupd’espoirs chez les jeunes. Il s’agit de ne pas les décevoir. » �1 ESA BIC Sud-France, créé en 2013, est le premier centre d’incubation de l’ESA en France.

• www.esa-bic.fr2 Bidart, Cannes, Mérignac, Paris-Saclay, Toulouse.

• www.cnes.fr/actinSpace

became lively, fun and driven by a desire to share with others.”The diversity of subjects also attracted interest. Subjects rangedfrom the immense potential of stem cells or the human factor in thesafety of hydroelectric dams to the mechanical stability of bubblesencapsulated in colloidal armour. The demonstration of prize-winnerDavid Davila, who explained how sign and spoken language use thesame area of the brain, was outstanding. The combination of atouch of humour, a good dose of seriousness and great charismawon over the audience and jury. On 5 June, competing againstnational laureates from all over the world, he won the public’s voteand was awarded second place in the Famelab International GrandFinal. CNES has invited him to Toulouse in July for the launch ofATV-5. Of all the candidates for this first French event, eight werefrom CNES, most of them post-graduate students in Toulouse.Conscious of the importance of knowing how to capitalize onknowledge and being convincing to further one’s career, CNES nowproposes a scientific or technical communication training course toall newly-hired engineers. �1 Science should not be dry; if it brings no pleasure, it is of no use.2 Association des Musées de Culture Scientifique et Technique et Industriels –Association of scientific, technical and industrial museums3 Conseil Européen pour la Recherche Nucléaire – European organization fornuclear research (focusing on particle physics research)4 Institut national de la santé et la Recherche Médicale - French NationalInstitute for Health and Medical Research5 Held in Villeneuve d’Ascq, Paris, Toulouse and Annecy

#ActInSpace, a competition initiated by CNES in partnership with ESABIC Sud France1, was held on 23 May 2014. From 1 p.m. on 23 May to8 p.m. on 24 May, 200 candidates from five French towns2 rose tothe challenge.

Innovating to add value#ActInSpace is geared to CNES’s industrial and spin-off policy. Itsgoal is to foster the use of space technologies for citizens through apublic event. Entrepreneurs, students, researchers, non-profitassociations, companies, inventors and space experts put their headstogether on a particular project. Each team of up to five membershad to take up one of the 17 challenges proposed by CNES, whichincluded space’s contribution to water resource management, gettingaround your smartphone without touching the screen or detectingcar-pooling areas for instant mobility.

One team, one challengeThe team of Florian Greff, a final-year intern training to be a networkengineer, rose to the challenge of “Getting around yoursmartphone.” “I didn’t know my partners. We each had differentskills and, in a limited and stressing environment, we were thankfulthat we managed to complete a whole project with a prototype,business plan, design and marketing strategy,” he explains. “At PaulSabatier University in Toulouse, of the six teams I monitored, two orthree potential business models emerged,” notes Fabien Beth,creativity coach invited along to supervise the teams as they workedaway in a stimulating atmosphere. “We saw the eyes of studentslight up, seeing space and CNES in a different way,” commentsDidier Lapierre, the competition’s organizer and in charge of spin-offand technology transfer at CNES. Participants met experts andinventors, made contacts and lived a novel experience in workingtogether, which is crucial to an entrepreneurial future.The national final, bringing together the winning team from eachtown, was held on 1 July at the Toulouse Space Show. The overallwinner for 2014 will be selected and an awards ceremony held thesame evening. But the competition will not stop there. All the partners, andwhichever organizations wish to support the eligible teams, willcontinue helping them to consolidate their start-up project and evenjoin ESA BIC Sud France. Didier Lapierre is taking this responsibilityvery seriously: “We now have to prepare the next step. We’ve raisedmany hopes among these young people and we don’t intend todisappoint them.” �1 Set up in 2013, the ESA Business Incubation Centre (BIC) Sud France is theEuropean Space Agency’s first such centre in France.2 Bidart, Cannes, Mérignac, Paris-Saclay and Toulouse

Feet on the ground, head in the stars#ACTINSPACE

Spatiobus LA ROUTE ET LE SPATIAL POUR TRAJECTOIRES M ontpellier, Saint-Jean-de-Luz, Nointot, en haute-Normandie… En 2014, le Spatiobus

s’installera dans plus de 30 villes de France pour organiser des ateliers ludo-éducatifs.« Les demandes se multiplient », reconnaît Philippe Layeb, de Planète Sciences Midi-Pyrénées, qui exploite la plateforme pour le compte du CNES. Très sollicité, le Spatiobuscumule les missions: sensibilisation, formation, soutien technique. Il intervient en milieuxscolaires, centres de loisirs ou dans des manifestations grand public. Il forme également lesanimateurs de l’opération Espace dans ma ville, une manifestation « made in CNES »animée par Planete Sciences, présente dans 11 villes de France. Début juillet, il a apporté sonsoutien technique aux enseignants de l’université d’été «Espace éducation» pour la réceptiondes télémesures. Ses prochains rendez-vous: Astronomades, en pays d’Aubenas (18 au20 juillet); C’Space, à Biscarrosse (23 au 30 août); Fête de la science, à Salon-de-Provence(7-11 octobre); Scientilivres, à Labège (18 au 19 octobre). On suit sa route sur le blog :• http://spatiobus-cnes.over-blog.com

Busy schedule for mobile outreach centreFrom Montpellier to Saint-Jean-de-Luz on the Basque coast and Nointot in Normandy, theSpatiobus will be running fun educational workshops in over 30 towns and cities acrossFrance in 2014. “More and more of them are asking us to come,” says Philippe Layeb ofPlanète Sciences Midi-Pyrénées, which operates the outreach bus for CNES. The Spatiobus isin demand for awareness-raising missions, training and technical support. Venues includeschools, leisure centres and public events. It is also providing training for activity leadersinvolved in CNES’s Espace dans ma Ville (Space in my City) programme, coming to 11 citiesthis summer. In early July, it provided technicalsupport for teachers at CNES’s spaceeducation summer school, focusing ontelemetry data reception. Its busyschedule also includesAstronomades in Aubenas (18–20July), C’Space in Biscarrosse (23–30 August), Science Week inSalon-de-Provence (7–11 October)and the Scientilivre book festivalin Labège (18–19 October).

Follow the Spatiobus on the blog: http://spatiobus-cnes.over-blog.com

SPATIOBUS

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Au mur ou au sol, la beauté des images

Pléiades à l’entrée d’unedizaine de « maisons du

littoral » a suscité, l’été dernier, un tel

engouement auprès des visiteurs que le

Conservatoire du littoralet le CNES ont souhaitérenouveler l’opération.

Cette année, les 15 siteschoisis mettent envaleur lacs et zones

humides. Un détour àprévoir sur la route de

vos vacances !

Littoral. Le mot exhale le grand large, la brisemarine, la lande… Cependant, si l’imaginationpeut décupler nos facultés sensitives, rien detel que la réalité d’une image pour figer lescourbes d’un tracé, les mouvements d’un

estuaire ou la dentelure d’une côte. Entre rêve et réalité,l’image permet à celui qui la contemple d’en saisir à la foistoutes les données factuelles et tout ce qui leur échappe,la moiteur de la température, le parfum des genêts, la sali-nité de l’air. C’est sans nul doute cette rigueur scientifiqueet cette puissance évocatrice des images qui sont à l’originedu formidable succès qu’a connu l’an dernier l’expositiond’images Pléiades dans 10 « maisons de site ». Gérées parle Conservatoire du littoral (CDL), ces maisons accueil-lent un public dont l’intérêt pour la protection de l’envi-ronnement ne cesse de croître.

CONVENTION

LE LittoraL FrançaiSvu par pLéiaDES

Nouvelle convention, nouvelle sélectionCette année, les 15 sites1 retenus privilégient lacs et zoneshumides. Cette part belle accordée aux lacs réjouit AnneKonitz, déléguée à la communication et au mécénat duConservatoire du littoral: «Cette sélection porte un éclairagesur un pan plus méconnu de l’action du Conservatoire. Leslacs sont des territoires intérieurs fréquentés par une populationplus quotidienne, moins estivale. » Au phare des Poulains, à Belle-Île, l’image Pléiades sera présentée dans une sallevidée de tout mobilier. « Le cadrage, la finesse de la défini-tion mettent en valeur les milieux naturels sur la partie nordde l’île. C’est à la fois une invitation à la balade et un échotrès complémentaire au thème de l’exposition qui se tientactuellement sur le patrimoine naturel », commente JulienFroger, directeur du site. Au marais du Vigueirat, enCamargue, l’image, affichée dès l’entrée du site, fera l’objet

��Les bouches de Bonifacio. The Strait ofBonifacio.

MARIE-CLAUDE SIRON, CNES

1 Lacs du Der, deVassivière, de Grand-Lieu,de Sainte-Croix-de-Verdon, de la forêtd’Orient, Léman, les étangs palavasiens,les marais du Vigueirat,Belle-Ile-en-Mer,Ploumanac’h et les Sept-Îles, les falaisesde Dieppe, le bassind’Arcachon, les salinsd’Hyères et les bouchesde Bonifacio.

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Whether on the wall or the ground, thebeauty of Pleiades satellite images in theentrance of around ten French coastalenvironment centres was such a hit withvisitors that CNES and the Conservatoire dulittoral, the French coastline conservationauthority, have decided to renew theirpartnership. This year, the 15 chosen siteshighlight lakes and wetlands. You’ll find thedetour well worthwhile.

The seashore conjures up the open seas, aninvigorating breeze and heathlands… But while ourimagination can heighten our senses, there’s nothinglike the reality of a picture to capture the curves of aplot, the swirls of an estuary or the ragged cliffs of acoastline. Between dream and reality, images allowthe person viewing them to grasp both the factualdata and the other information that escapes them,like the humid atmosphere, the scent of broom or

the salt on the air. It is doubtless the combination ofscientific rigour and the imaginative force of picturesthat accounts for the formidable success of lastyear’s exhibition of Pleiades satellite imagery in tencoastal environment centres. Run by the Conservatoiredu littoral, these centres are visited by a public whoseinterest in environmental protection is steadily rising.

New agreement, new imagesThis year, 15 sites have been chosen with a specialfocus on lakes and wetlands, a choice welcomed byAnne Konitz, in charge of communication andpatronage for the conservation authority: “Thisselection sheds light on a less well-known aspect ofour work. Inland lakes are visited by a moreconstant population with less emphasis on thesummer period.” At the Poulains lighthouse onBelle-Ile, the Pleiades image will be exhibited in anotherwise empty room. “The composition anddetails really highlight the natural environment inthe northern part of the island. The poster is aninvitation to explore on foot while echoing thecurrent exhibition on our natural heritage,”comments Julien Froger, the centre’s director. At theVigueirat marshes in Camargue, the poster at the

entrance will be used to explain to school childrenhow satellite imagery is interpreted. As theseimages appear insensitive to the passage of time,the posters displayed in 2013 will be kept for 2014.“We clean ours twice a day; it’s the most popularposter in the exhibition on the natural environment,and everyone wants to buy it!” explains Julien Jean,Director of the Fier d’Ars centre on Ile de Ré.Taken by the Pleiades satellites, designed anddeveloped by CNES and marketed by AirbusDefence and Space, these images illustrate theunrivalled capabilities of new-generation Earth-observation satellites. Offering a synoptic view richin detail, they have become critical in understandingand managing environmental issues. Next year, theConservatoire du littoral will be celebrating its 40th

anniversary, and on this occasion a series of eightmaps of French regions will be re-issued. Drawingsare giving way to satellite imagery. �

1 Lakes of Der, Vassivière, Grand Lieu, Sainte-Croix du Verdon,the forest of Orient, Geneva, the Palavasian lagoons, theVigueirat marshes, Belle-Ile-en-mer, Ploumanac’h and Septîles, the cliffs of Dieppe, the Bay of Arcachon, the Hyères saltpans and the Strait of Bonifacio.

d’une animation pédagogique sur l’interprétation desimages auprès des scolaires. Les outrages du temps n’yfont rien, les images présentées en 2013 seront réexposéesen 2014. «On nettoie l’image deux fois par jour, c’est le best-seller de notre exposition sur l’espace naturel ; tout le mondeveut l’acheter ! », explique Julien Jean, directeur du site duFier d’Ars, à l’île de Ré. Prises par les satellites Pléiades,conçues et développées par le CNES et commercialiséespar Airbus Defence and Space, les images Pléiades illus-

Pleiades watching over the French coastlineAGREEMENT

trent les capacités sans précédent des nouvelles généra-tions de satellites d’observation de la Terre. Offrant à lafois vision d’ensemble et richesse de détails, elles devien-nent des outils incontournables d’aide à la compréhensionet à la gestion des problématiques environnementales. L’anprochain, le Conservatoire du littoral fêtera ses 40 ans,l’occasion de rééditer une collection de huit cartes derégions de France. Le dessin s’effacera alors au profit del’image satellite.�

�� Lac de Sainte-Croix-du-Verdon. Sainte Croix-du-Verdon lake.�� Les étangs palavasiens. The Palavasian lagoons.

CONCOURS FAMELAB ET ACTINSPACE La finale nationale de FameLab. National FameLab final at https://www.youtube.com/watch?v=amobspg2bi8reportage vidéo. Video report at https://www.youtube.com/watch?v=JrEbdcHZowwreportage « embarqué » sur #actinSpace. See close-up report on #ActInSpace at http://storify.com/CnES_techno/actinspace

www.cnes.fr/

webmag

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Atlas Plus. Le Ciel et l’Espace, Applivre, éditions milan, 36 pages, parution en août 2014

(17,90 €).

«C ’est la richesse des contenus qui nous aconduits à réaliser ce projet. L’atlas est unsupport fascinant, et le format 1 retenu appelle

la découverte. » Frédérique de Suremain, responsableéditoriale chez Milan, souligne que ce premier « Applivre »interactif sur le ciel et l’espace (numéro 2 de la collectionaprès l’Atlas Plus Nature, culture, vie des hommes) estnourri de compléments d’informations téléchargeablessur Smartphone. Les pictogrammes renvoient à des ani-mations, images, vidéos… directement accessibles surmobile, à visionner seul, entre amis ou en famille !Réalisé en partenariat avec le CNES, l’Atlas Plus Le Cielet l’Espace est abordable dès l’âge de huit ans. Aussiludiques qu’éducatives, quatre rubriques regroupent, en36 pages seulement, l’essentiel de l’information spa-tiale : les mystères du ciel, la conquête spatiale, le voyagedans le Système solaire et l’espace lointain. Grâce à l’appli,150 sujets, 400 photos et 220 vidéos démultiplient l’information. « Le grand format de cette nouvelle collection de docu-mentaires et le côté innovant de son applicationSmartphone nous ont séduits. Le CNES se réjouit de cettecollaboration avec un éditeur reconnu pour la qualité de sesouvrages jeunesse, remarquablement illustrés. L’enfants’instruit grâce au Smartphone du parent qui se retrouveainsi associé à la lecture », commente Claire Edery-Guirado,responsable des activités Jeunesse au CNES.

1 31 cm × 35 cm.

« APPLIVRE » ATLAS PLUS

LE CIEL ET L’ESPACE

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Avec l’entrée en vigueur du règlement Copernicus, le 25 avril 2014,l’Union européenne affiche sa volonté de rendre opérationnel pour les utilisateurspublics et privés cet ambitieux programme de surveillance de la Terre. Le lancement de Sentinelle 1A marque le début d’une nouvelle ère. La continuité des données seraassurée par le lancement de six familles de satellites, éléments clés de la pérennisationdu système et du développement d’un secteur à valeur ajoutée.

Le programme, initialement appelé GMES1,est une initiative conduite par l’Union euro-péenne et développée en partenariat avec lesÉtats membres et l’ESA. Il s’inscrit dans lesperspectives financières de l’Union à hauteur

de 4 milliards d’euros pour la période 2014-2020.Copernicus vise à fournir des services opérationnels don-nant accès à des données fiables et à jour dans les domainesde l’environnement et de la gestion des risques. Il répondaux besoins des politiques européennes et nationales

concernant le territoire, les océans, l’atmosphère, le chan-gement climatique, les risques et la sécurité. Ces informa-tions sont produites à partir de données d’observation dela Terre acquises depuis l’espace et sur le terrain. L’Agencespatiale européenne est chargée de la coordination de lacomposante spatiale, constituée des missions Sentinelledéveloppées spécifiquement pour Copernicus, des missionscontributrices issues des infrastructures nationales, multi-latérales ou européennes (existantes ou à venir), et du seg-ment sol pour l’accès aux données.

COPERNICUS

La Terre sous hautesurveillance

ERATJ INTERNATIONAL

VÉRONIQUE MARIETTE, CNES

EUROPE

With the Copernicus Regulation effective since25 April, the European Union is now affirmingits commitment to shift this ambitious Earth-monitoring programme into operational modefor public and private users alike. The launchof Sentinel-1A marks the start of a new era inwhich a series of six families of satellites willassure data continuity and spur developmentof a new value-added sector.

Initially dubbed GMES1, the programme is being ledby the European Union in partnership with memberstates and the European Space Agency (ESA), with

funding of €4 billion for the 2014-2020 period.Copernicus is geared toward delivering operationalservices providing reliable and current data forhazard management, to serve the needs ofEuropean and national policies for land surfaces,oceans, the atmosphere, climate change, hazardsand security. These data will be generated fromsatellite Earth imagery and ground measurements.ESA is in charge of coordinating the Sentinelsatellites of the space component developedspecifically for Copernicus, other existing or futurenational, multilateral or European contributingmissions and the associated ground segment thatwill provide access to data.

Combining radar and opticalThe first mission sent aloft from Kourou on 3 Aprilis already acquiring all-weather imagery at aresolution of 5 to 20 metres with its C-band radar.By the end of 2015, Sentinel-1A will be joined by itstwin satellite Sentinel-1B, giving the capability torevisit any point on the globe every six days anddeliver unique information for mapping sea ice,monitoring the marine environment and maritimesecurity. These observations will yield valuableinformation for managing natural disasters likefloods and earthquakes. More Sentinel satellites areset to be orbited to complement these radar data.Sentinel-2A, scheduled to launch in April 2015, will

Earth under close watchCOPERNICUS

��Péninsule antarctique vue par Sentinelle 1A. The Antarcticpeninsula viewedby Sentinel-1A.

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deliver high-resolution optical imagery (10-20metres). Once it has been joined by Sentinel-2B 12to 15 months later, the two satellites will operate intandem to revisit all of the Earth’s land surfacesevery five days. The multispectral imaging instrumentdeveloped for this mission in France by AirbusDefence and Space will enable more effectivemanagement of land surfaces by tracking bio-geophysical parameters at global, regional and local

scales. New land-use and change-detection mapswill give a clearer picture of how land occupancy isevolving to inform planning policies with a view toachieving more sustainable stewardship of the planet.The data from these Sentinel satellites will prove aprecious aid for tracking and gaining new insightsinto Europe’s coasts, forests, wetlands and urbanareas, as well as for handling emergency situations.

Calling on CNES expertiseCNES has acquired unique competencies in Europein the field of optical imaging through the SPOT andPleiades Earth-observation programmes, so itsengineering teams have quite naturally providedsupport to ESA in image quality, processing andproduction. This fruitful collaboration will continueduring in-orbit commissioning of Sentinel-2Aimagery and then on advanced product development,where the Theia land surfaces data hub could play akey role. Sentinel-3A will be added to this constellationin the summer of 2015, increasing the volume ofdata—on ocean colour, surface temperature, oceantopography, currents and winds—from observationsof the oceans and coastal zones. These data will becollected by dedicated instruments like the OLCI(Ocean and Land Colour Instrument) imagingspectrometer and SRAL (Synthetic Aperture RadarAltimeter) developed by lead contractor ThalesAlenia Space. Through its close involvement in theTOPEX and Jason programmes, CNES has alsoacquired renowned expertise in altimetry andpositioning, highlighted by its work with ESA. Theagency is providing multimission technical support,know-how in altimetry systems and two DORISprecise orbit-determination instruments forSentinel-3A and Sentinel-3B. It is also supporting

development of the ground segment and advisingon implementation of the altimetry processingsystems. CNES’s SALP* ground segment is playing acentral role in generating Sentinel-3 data products.In France, the already well-honed operationaloceanography community, with Mercator Oceancoordinating the MyOcean service, is gearing up tointegrate these new data into their value-addedprocessing chain. The Sentinel 1, 2 and 3 satelliteswill be followed in 2018-2020 by Sentinels 4 and 5to fly an atmospheric chemistry mission onEumetsat’s weather satellites, one in geostationaryorbit on the Meteosat Third Generation (MTG)satellites and the other in low-Earth orbit on MetOp-SG. Jason CS, the follow-on to Jason-3, will be thesixth Sentinel family. CNES is providing support indefining this altimetry mission developed by ESAand Eumetsat and planned for 2020. Copernicusdata policy is based on free access to a wealth ofmulti-sensor data of very high quality. Facilitatingdata access for public and private users is aprerequisite to spurring innovation and spawningthe value-added sector that will prove key to theprogramme’s success. CNES and the other Frenchstakeholders involved are getting ready to assurefast and efficient distribution of Sentinel data inFrance. The agency is expected to give the go-aheadshortly for phase one of a Sentinel data productsplatform called PEPS2, which initially—for the 2014-2017 period—will be developed as part of the datacentre at CNES in Toulouse. After 2018, it willevolve into a coordinated system integratingexpertise from French and European industry andusing cloud-computing or Big Data technologies.1 Global Monitoring for Environment and Security2 Plateforme d’Exploitation des Produits Sentinelle

Quand le radar se conjugue à l’optiqueLa première mission est partie de Kourou le 3 avril 2014.Grâce à son imagerie radar en bande C, elle fournit déjàdes images « tout temps » dans une résolution de 5 à20m. Dès fin 2015, Sentinelle 1A, rejointe par son binômeSentinelle 1B, produira, avec une revisite globale de6 jours, des informations uniques sur la cartographie de labanquise et des glaces de mer, sur la surveillance de l’envi-ronnement marin (comme la détection et le suivi desnappes d’hydrocarbure) ou encore pour la sécurité mari-time. Ces observations s’avéreront une aide considérablepour la gestion des catastrophes naturelles, telles que lesinondations ou les tremblements de terre.Bientôt, d’autres Sentinelle rejoindront l’espace pour com-pléter ces données radar. Là, ce seront des donnéesoptiques, avec Sentinelle 2A (prévue en avril 2015), quidélivrera des images à haute résolution (10-20 m) avecune répétitivité de 5 jours sur toutes les terres émergéeslorsque sa compagne Sentinelle 2B l’aura rejointe douze àquinze mois plus tard. Grâce à la performance de l’instru-ment imageur multi-spectral développé en France parAirbus Defence and Space, cette mission permettra unemeilleure gestion des territoires, tant à l’échelle globale

(suivi de variables bio-géophysiques) qu’à l’échelle régio-nale et locale. Les cartes d’occupation des sols et leurschangements contribueront à mieux appréhender l’évolu-tion des territoires pour orienter les politiques d’aménage-ment dans une optique de développement durable et demeilleure gestion de notre planète. Les informations deces Sentinelle seront très précieuses pour améliorer notreconnaissance et le suivi des zones sensibles à l’échelle euro-péenne, comme les zones côtières, les forêts, les prairies,les zones humides, ainsi que les zones urbaines ou encoreles situations d’urgence.

L’expertise du CNES sollicitéeLe CNES a développé, grâce aux programmes d’observa-tion de la Terre Spot et Pléiades, des compétences uniquesen Europe dans le domaine de l’imagerie optique. C’estdonc tout naturellement que les équipes techniques ontapporté leur expertise et leur support technique à l’ESAdans les domaines de la qualité image, du traitement et dela production des images. Cette coopération très fruc-tueuse se poursuivra avec l’implication du CNES durantla recette en vol des images Sentinelle 2A, puis dans l’éla-boration de produits avancés. Là, le pôle thématique

Inondations du village deBalatun, dans lenord de la Bosnie-Herzégovine.Données acquisespar Sentinelle 1A. Flooding in the village of Balatun in northern Bosnia-Herzegovina. Dataacquired bySentinel-1A.��

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Théia, dédié aux surfaces continentales, pourrait jouer unrôle important. À l’été 2015, Sentinelle 3A compléteracette constellation et augmentera la quantité d’informa-tions, notamment sur l’observation des océans et des zonescôtières (couleur de l’eau, température de surface, topo-graphie marine, courants, vent). Toutes ces données serontcollectées grâce à des instruments dédiés, dont OLCI(spectromètre imageur), pour la couleur de l’eau, et leradar altimètre SRAL, développé par Thales Alenia Space,en charge de l’ensemble de l’équipe industrielle.La forte implication du CNES dans les programmes Topexet Jason lui assure également une compétence reconnuedans les domaines de l’altimétrie et du positionnement, valo-risée par une coopération avec l’ESA. Par conséquent, leCNES apporte un support technique multi-mission, sonexpertise du système altimétrique, et fournit les deux ins-truments Doris embarqués sur Sentinelle 3A et Sentinelle3B pour calculer l’orbite précise des satellites. Il supporteégalement le développement du segment sol et est consultésur l’implémentation des chaînes de traitement altimétrique.Le segment sol CNES/SALP (note) est fortement impliquédans la production de produits élaborés à partir deSentinelle 3. En France, la communauté de l’océanographieopérationnelle, particulièrement structurée (MercatorOcean, coordinateur du service My Ocean), se prépare acti-vement à intégrer ces nouvelles informations dans sa chaînede valeur ajoutée. Sentinelle 1, 2, 3 seront ensuite suivies àl’horizon 2018-2020 par Sentinelle 4 et 5, embarquées surles satellites météorologiques d’Eumetsat pour une missionde chimie atmosphérique, l’une en orbite géostationnairesur les satellites Meteosat troisième génération, l’autre enorbite basse sur Metop-SG. Jason CS (suite opérationnellede Jason 3) constituera la sixième famille de Sentinelle.Cette mission d’altimétrie (à l’horizon 2020), développéepar l’ESA et Eumetsat, bénéficie d’un support techniquedu CNES pour la définition du programme.Par sa politique de données, Copernicus va donc générerun accès libre et gratuit à un grand volume de donnéesmulti-capteurs de très haute qualité. Faciliter l’accès à cesdonnées aux utilisateurs publics et privés est une conditionnécessaire pour stimuler l’innovation et développer le sec-teur de la valeur ajoutée, facteur clé du succès deCopernicus. Le CNES, avec les acteurs français concernés,s’organise pour assurer une diffusion rapide et efficace desdonnées Sentinelle en France. Il doit d’ailleurs décider pro-chainement de la mise en place d’une plateforme d’exploi-tation des produits sentinelle: PEPS phase 1, qui, dans unpremier temps (2014-2017), sera développée dans le cadredu Data center du CNES, à Toulouse. Ce dernier seraensuite amené à évoluer (à partir de 2018) vers un systèmecoordonné intégrant les compétences industrielles fran-çaises et européennes et s’appuyant sur les technologiesnouvelles de type Cloud et Big Data.�

Organisée à Paris ce printemps, à l’initiative del’ambassade de Suède, la deuxième édition desRencontres spatiales franco-suédoises s’est invi-tée à la manifestation « 66° Nord: l’attitude sué-doise ». Objectif : mettre en perspective les suc-cès spatiaux du passé au profit du futur.Plus d’une centaine de participants se sont retrou-vés, le 10 avril 2014, au siège du CNES, pour évo-quer une coopération de presque quarante ans etpréparer l’avenir, en présence de Gunnar Lund,ambassadeur de Suède en France, Peter Egardt,gouverneur de la région d’Uppsala et président duconseil d’administration de l’Agence spatiale sué-doise (SNSB), et Olle Norberg, directeur généraldu SNSB. Tout au long de cette journée, leséquipes du CNES et du SNSB (Swedish NationalSpace Board) ont échangé sur les partenariatspassés, présents et futurs. Parmi les sujets abor-dés, quatre thématiques principales se sont déga-gées: les moyens d’accès à l’espace, les bases delancement de Kourou et d’Esrange, l’observationde la Terre, ainsi que les sciences et technologies(expérience suédoise en matière d’ergols verts etson application dans le projet Myriade Evolutions).Les différentes interventions ont évoqué dessujets aussi divers que l’histoire de la coopérationfranco-suédoise dans le domaine des satellites

France-SuèdeDES COMPLICESDE LONGUE DATE

1Global Monitoring Environment andSecurity.

NOTE :SALP (Service d’altimétrie et delocalisation précise) est le projetfédérant au CNES l’exploitation dessatellites d’altimétrie (Topex, Jason 1,Jason 2, Envisat, Saral, Cryosat-2,Hy-2A) ainsi que le système Dorisd’orbitographie précise (les mêmes +Spot, Hélios, Pléiades). Ces deuxmissions très complémentairesnécessitent un large travail au-delàdes simples opérations du segmentspatial. Pour Doris, la performanceest liée au bon fonctionnement d’unréseau de 60 balises au sol, répartiessur tout le globe, dont SALP assurela maintenance en partenariat avecl’IGN. Pour l’altimétrie, la grandemajorité des usages – en particulieropérationnels – nécessite un traite-ment aval multi-mission pour assu-rer la couverture spatio-temporelle etla qualité requise. SALP met ainsi enœuvre le système DUACS, qui traitetoutes les missions altimétriquesactuellement en opération pour four-nir des produits en entrée de MyOcean.

��Mise sous coiffe du satelliteSentinelle 1A lors de son inté-gration au CSG. The Sentinel-1A satellite goesunder its fairing at the GuianaSpace Centre.

* Service d'Altimétrie et deLocalisation Précise, CNES’saltimetry and precisepositioning department, exploitsaltimetry data from the TOPEX,Jason-1, Jason-2, Envisat,SARAL, Cryosat-2 and Hy-2Asatellites and the DORIS preciseorbit-determination system(flown on the same satellitesplus SPOT, Helios and Pleiades).

ANNE THIESER / OCEANE LAROCHE, CNES

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CÉLINE BOUHEY, CNES

MexiqueLA NOUVELLE ALLIANCE10 avril 2014, Mexico – La France et le Mexique viennent de signer un accordde coopération sur le spatial civil. Une première dans le domaine de l’espace!Cette signature est l’aboutissement de discussions entretenues entre les deuxagences spatiales depuis 2013 et des relations industrielles et commerciales dequalité tissées de longue date entre les deux pays. Le Mexique a choisil’Europe, avec Arianespace, pour lancer cinq satellites de son programme detélécommunications, et Astrium Geo Services pour commercialiser les imagessatellitaires auprès de ses ministères. Sans compter que le pays est équipé desstations de réception Spot.Créée en 2010, l’agence spatiale mexicaine (AEM) s’est dotée d’un programmespatial ambitieux pour la période 2011-2015, reposant sur plusieurs axes stra-tégiques, dont la formation et le développement des compétences humainesen observation de la Terre et en télécommunications. Aujourd’hui, le Mexiquecherche à rivaliser avec d’autres puissances spatiales émergentes, en dévelop-pant notamment une plateforme de minisatellite multimission. Dans cetteoptique, il a mis en place un pôle de recherche et développement consacré auxmatériaux avancés. Ce pôle a vocation internationale, car la politique spatialemexicaine mise sur l’affirmation de sa présence sur la scène mondiale.Le Mexique souhaite acquérir des satellites d’observation de la Terre, et laFrance entend bien l’aider. Dans cette perspective, le CNES s’efforce de préparerle terrain pour les industriels français par des actions de coopération avec l’AEM.L’objectif de cet accord est d’aider l’agence mexicaine à mener à bien ses projetsen observation de la Terre, sciences et techniques spatiales, et télécommunica-tions, voire d’échanger des informations et de former des experts. Des rencon-tres à haut niveau sont prévues annuellement pour faire le point sur l’étatd’avancement et évaluer les nouvelles pistes de coopération. Déjà, le séminairesur les systèmes spatiaux organisé à Mexico en mars 2014 s’était inscrit danscette dynamique. La présence d’experts français a permis une avancée concrète,en croisant les besoins mexicains et les compétences des industriels français. �

New alliance On 10 April in Mexico City, France and Mexico signed a framework agreementestablishing the basis for cooperation in civil space, marking the culmination of talksongoing between the two nations’ space agencies since 2013 and the excellentindustrial and commercial ties they have been developing for many years. Mexico haschosen Europe’s Arianespace to launch five telecommunications satellites andAstrium Geoservices to sell satellite imagery to its ministries, and it already operatesa number of SPOT receiving stations. Founded in 2010, the Mexican space agencyAEM is pursuing an ambitious space programme for 2011-2015, focusing on severalstrategic areas including training and development of human expertise in Earthobservation and telecommunications. Today, Mexico is seeking to rival otheremerging spacepowers, notably by developing a multimission minisatellite bus forwhich it has set up a research and development hub devoted to advanced materials.This hub is international in its outlook, as Mexico’s space policy is geared towardstepping up its presence on the world stage. Mexico is also looking to acquire Earth-observation satellites and France intends to help it. CNES is busy laying thegroundwork for French industry through joint actions with AEM. The aim of thisagreement is to help the Mexican agency to accomplish its plans in Earth observation,

space science and technology andtelecommunications, as well assharing information and trainingexperts. Yearly high-level meetingsare planned to review progressand define possible jointendeavours for the future, followingon from the seminar on spacesystems in Mexico City in March,where the attendance of Frenchexperts provided the opportunityto match Mexico’s needs andFrench industry expertise. �

MEXICO

Longstanding partners Organized in Paris this spring at the initiative ofthe Swedish Embassy, the second French-Swedishmeeting on space put on as part of the ‘Swedishattitude: 66° North’ event sought to put pastsuccesses into perspective to shape the future.More than 100 attendees gathered on 10 April atCNES headquarters to reflect on nearly 40 yearsof cooperation in space and to prepare for thefuture, in the presence of Gunnar Lund, Sweden’sAmbassador to France, Peter Egardt, Governor ofUppsala County and Chairman of the SwedishNational Space Board (SNSB), and Olle Norberg,SNSB Director General. Throughout the day, teamsfrom CNES and SNSB discussed past, present andfuture partnerships, focusing on four main topics:access to space, the Kourou and Esrange launchbases, Earth observation and science andtechnology (the Swedish experimental greenpropellant and its application on the MyriadeEvolutions project). Speakers addressed a widespectrum of issues including the history ofFrench-Swedish cooperation in Earth-observationsatellites (from SPOT to Pléiades), new areas ofindustrial and technological cooperation,stratospheric ballooning and new types ofpropulsion. The next generation is pursuing thesecooperative ties through the collaboration betweenFrench and Swedish students on the SERA-1project. But future cooperation will be concentratingon Myriade Evolutions, the rendezvous betweenthe Swedish PRISMA satellite and the FrenchPicard satellite and the Cryofenix mission, bothscheduled for the second half of this year. �

SWEDEN

��Usine de remplis-sage de Cryofénix

à Esrange, enSuède (AC).

Cryofenix’s fuellingfacility at Esrange,

Sweden.

Signature de l’accord de coopéra-tion le 10 avril 2014à Mexico entreFrancisco JavierMendieta, directeurgénéral de l’Agencespatiale mexicaineet Jean-Yves Le Gall,président du CNES. Mexican spaceagency DirectorGeneral F. JavierMendieta and CNESPresident Jean-YvesLe Gall sign thecooperationagreement on 10 April 2014 inMexico City.��

d’observation de la Terre, de Spot à Pléiades,les nouveaux champs de coopération indus-trielle et technologique, les activités des bal-lons stratosphériques ou encore les nouveauxtypes de propulsion. Cette entente se pro-longe par la coopération d’étudiants françaiset suédois sur le projet SERA-1: une preuveque la nouvelle génération a repris le flam-beau. Mais l’avenir s’articule surtout autourde Myriade Evolutions, le rendez-vous entrele satellite suédois Prisma et le satellite français Picard (prévu au 2e semestre 2014)et la mission Cryofénix (prévue également au 2e semestre 2014). Les rendez-vous sontd’ores et déjà pris. �

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La coopération spatiale entre la France et la Chinea été formalisée en 1997 par la signature d’unaccord intergouvernemental relatif à la coopéra-tion dans le domaine de l’étude et de l’utilisationpacifique de l’espace extra-atmosphérique, pour

lequel le CNES et la CNSA (China National SpaceAdministration) sont agences d’exécution. Au début desannées 2000, les échanges se sont traduits par des groupesde travail sur l’observation de la Terre, les sciences del’Univers, la médecine spatiale, la microgravité et les appli-cations spatiales. Plusieurs domaines de coopération poten-tielle ont ainsi été explorés, débouchant par la suite sur plu-sieurs accords concrets allant du développement de missionsconjointes aux applications scientifiques ou opérationnelles.

Au départ, altimétrie et médecine spatialeDes premiers résultats concrets sont obtenus en altimétriesuite au lancement, en 2011, du satellite d’océanographiechinois HaiYang 2A, avec, à son bord, l’instrument françaisDoris1. Ce satellite offre une mission altimétrique de hauteperformance grâce à ses instruments, et ses données sontintégrées dans le système multi-missions altimétriques duCNES. Les produits générés s’avèrent utiles à la commu-nauté scientifique internationale, impliquée dans l’étudede l’océan. Ils répondent aux enjeux de l’océanographieopérationnelle, à savoir consolider les applications actuelles(en particulier le service européen My Ocean) et favoriserl’émergence de nouveaux services d’océanographie.Un autre aspect de cette coopération a porté sur la méde-cine spatiale. À partir de 2007, des échanges ont lieu lors

Chine

UNE COOPÉRATION RENFORCÉELe 26 mars 2014, Jean-Yves Le Gall,président du CNES, et Xu Dazhe,administrateur de l’agence spatiale chinoise,la CNSA, ont renforcé la coopération entre la France et la Chine par un accord portantsur l’océanographie et l’astrophysique. Cette signature s’est déroulée en présence duprésident de la République, François Hollande,et de son homologue chinois, Xi Jinping.

ALBAN DUVERDIER, CNES

d’expériences au sol, de vols paraboliques et de vols habitéschinois tels que ShenZhou 7. Le projet Cardiospace estpréparé à partir de 2009 et formalisé en 2012. Il s’agit dedévelopper et de spatialiser un ensemble d’instrumentsmédicaux, dédiés à l’étude du système cardiovasculaire, àintégrer à bord du futur module laboratoire spatial chinoisTianGong 2 (lancement prévu en 2015).

Calendrier revu pour Cfosat et SvomEnfin, en 2006, deux autres missions ont été décidées.Dédiée à l’étude du vent et des vagues à la surface desocéans, Cfosat2 devrait améliorer les prévisions pour lamétéorologie marine et notre connaissance de la variabilitédu climat. Elle comprend deux instruments principaux,dont un diffusiomètre « vagues », fourni par le CNES, etun diffusiomètre « vent », fourni par la CNSA. L’autre projetconcerne l’astrophysique: Svom3 est destiné à observer et àcaractériser les phénomènes les plus énergétiques de

��Mission Cfosatdédiée au suivi des vents et desvagues de surfacedes océans. CFOSAT mission tostudy ocean surfacewinds and waves.

1 Doppler Orbitographyand RadiopositioningIntegrated by Satellite.2 China-FranceOceanography SATellite.3 Space Variable ObjectsMonitor.

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On 26 March, CNES President Jean-Yves Le Gall and Xu Dazhe, Administrator of theChina National Space Administration(CNSA), signed an agreement aimed atestablishing closer cooperative ties betweenFrance and China in oceanography andastrophysics. The signing took place in thepresence of President François Hollande andhis Chinese counterpart, Xi Jinping.

Space cooperation between France and China wasformally enshrined in 1997 with the signature of anintergovernmental agreement covering the studyand use of outer space for peaceful purposes. CNESand CNSA are the agencies charged with executingthis agreement. At the start of the 2000s, workinggroups were formed on Earth observation, Universesciences, space medicine, microgravity and spaceapplications, exploring various areas for potentialcooperation and leading to several concreteagreements concerning joint missions and space oroperational applications.

Altimetry and space medicine for startersThe first tangible results were obtained in altimetrywith the launch in 2011 of the Chinese HaiYang 2A

oceanography satellite carrying a French DORIS1

instrument. The altimetry data generated from thishigh-performance satellite have been integrated inCNES’s multimission altimetry system and its productsare a boon to the international oceanography researchcommunity. Tailored to the needs of operationaloceanography, they are helping to consolidate existingapplications like the European MyOcean and to fueldevelopment of new oceanography services. The otherearly area of cooperation was space medicine. From2007, teams worked together on ground experiments,parabolic flights and Chinese human spaceflights suchas Shenzhou 7. The Cardiospace project was preparedfrom 2009 and formalized in 2012. This project isdesigned to develop a suite of medical instruments forspace to study the cardiovascular system, to beintegrated aboard the future Chinese Tiangong 2 spacelaboratory scheduled to launch next year.

Schedule revised for CFOSAT and SVOMTwo more missions were decided in 2006: CFOSAT2,a science mission designed to study ocean surfacewind and wave conditions with a view to improvingforecasts for marine meteorology and knowledge ofclimate variability; CFOSAT will carry two maininstruments: a wave scatterometer supplied byCNES and a wind-field scatterometer supplied by

CNSA; and SVOM3, an astronomy mission toobserve and characterize gamma-ray bursts, thehighest-energy phenomena in the Universe. InMarch, the two space agencies agreed to launchCFOSAT in 2018 and to redefine responsibilities forSVOM with a view to accelerating its developmentfor a launch no later than 2020. This new scheduleprefigures the closer cooperative ties that Franceand China are seeking to establish in space andwill enable CNES and CNSA in particular to jointlyexploit the data and scientific applications of bothmissions, while optimizing their use in the fields ofocean resource monitoring, disaster managementand deep space exploration. China is now a keypartner for France and Europe in space science,through its permanent orbital space stationplanned for 2020 and its exploration programme,symbolized by the successful landing of the Yutulunar rover late last year. In space applications italso offers a wealth of opportunities to flydedicated French or European instruments to studythe Earth system on the 100 or so satellites itlaunches every five years. �1 Doppler Orbitography and Radiopositioning Integrated bySatellite2 China-France Oceanography SATellite3 Space Variable Objects Monitor

Closer cooperationCHINA

l’Univers, les sursauts gamma. En mars 2014, les deuxagences spatiales sont convenues de lancer Cfosat en 2018et de définir une nouvelle répartition des responsabilités surSvom, afin d’accélérer son développement pour un lance-ment, au plus tard, en 2020. Le nouveau calendrier, décidéen 2014, préfigure le renforcement de la coopération entrela France et la Chine dans le domaine spatial. Il va permettre,

en particulier au CNES et à la CNSA, d’exploiter conjoin-tement les données et les applications scientifiques de cesdeux missions et d’optimiser leur utilisation dans lesdomaines des ressources océaniques, de la gestion des catas-trophes et de l’exploration de l’Univers. Dans le domainescientifique, la Chine est désormais un partenaire spatialmajeur pour la France et l’Europe, tant par son objectif dedisposer d’une station spatiale permanente d’ici à 2020 quepar son programme d’exploration, symbolisé par l’alunissageréussi de YuTu, fin 2013. Dans le domaine des applicationsspatiales, elle offre également de nombreuses opportunitésd’embarquement d’instruments spécifiques français oueuropéens pour l’étude de paramètres terrestres, avec unecentaine de satellites lancés tous les cinq ans. �

��L’instrument Cardiospace, en essai au Centre spatial de Toulouse, va étudier

le déconditionnement cardiovasculaire en ciblant la micro et la macro-circulation. The Cardiospace instrument in testing at the Toulouse Space Centre will study cardiovascular

deconditioning, focusing especially on micro- and macro-circulation.

Signature officielle de l’accord de coopération lors du déplacement présidentiel en Chine. Official signing of the cooperation agreement duringPresident Hollande’s state visit to China.��

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ÉVÉN

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CENTRE STAGE

AUBRAC

A festival like no otherEvery summer for the last 20 years, the village ofAubrac, high in the Massif Central region of south-central France, has hosted the ‘Rencontres d’Aubrac’festival. This year’s event focuses on the ‘imaginativerealm of the starry sky’ and is aimed at people witha thirst for astronomy and debate. It includesreadings of correspondence between Kepler andGalileo, a recording of the ‘primitive sounds of thestars’ presented by a musician, a live concert onthe theme of ‘moon and stars’ and a talk byastrophysicist Sylvie Vauclair on the ‘bodies’ ofstars. CNES is partnering the event, with JacquesArnould hosting a debate on space ethics, plusscreenings of several space-related films. So whatmakes Aubrac different from any other festival?“The Aubrac heights are well off the beaten track,which combined with its altitude makes the event abit ‘otherworldly’—almost like another reality,” saysFrancis Cransac, the festival association’schairman. Another unique feature is the socialinteraction it fosters. Aubrac invites people to arelatively remote location and brings them together,with up to 300 at the evening meals under thestars, on the banks of the Lot river or out on theplateau. Speakers and special guests mix with thecrowd, forming friendships and carrying ondiscussions. The many modes of expression makeit a real feast for the mind. “The rich and variedprogramme is constantly grabbing people’sattention, with cinema, poetry, literature, music,moon- and stargazing and more,” adds FrancisCransac. “Visitors are curious and eager to learn,so we make sure there’s plenty happening.”

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FestivalL’ORIGINALITÉ DESRENCONTRES D’AUBRAC

Chaque été, depuis une vingtaine d’années, le plateau d’Aubrac accueille Les Rencontres d’Aubrac. Consacrées cette année aux « Imaginaires du cielétoilé », elles sont destinées à un public friand d’astronomie et amateurd’échanges. Au programme 2014, des Extraits de la correspondance entre Kepleret Galilée seront lus; un enregistrement, Sons bruts d’étoiles, sera proposé par

un musicien; un concert, La Lune et les étoiles, sera donné; l’astrophysicienne Sylvie Vauclairparlera du « corps » des étoiles, etc. Le CNES est partenaire de ces rencontres. À ce titre,Jacques Arnould débattra sur le thème: « Qu’allons-nous faire dans les étoiles? De l’éthiquedans la conquête spatiale », et plusieurs films en lien avec l’espace seront diffusés.Mais en quoi ces Rencontres se démarquent-elles des autres festivals? « Il faut faire un pasde côté pour gagner les hauteurs de l’Aubrac. Du coup, le festival se déroule un peu hors dumonde, dans une autre réalité », commente Francis Cransac, président de l’association.L’originalité de la manifestation tient aussi à la qualité du lien social qui se crée. Le plateaud’Aubrac isole et rassemble le monde. Les repas réunissent parfois 300 personnes sous lesétoiles, sur les berges du Lot ou sur le plateau d’Aubrac, dans une convivialité rare. Lesintervenants se mêlent à la foule, estompent les frontières avec le public et prolongent ainsiles réflexions lancées peu avant. La diversité des modes d’expression en fait un momentsavoureux pour l’esprit. « L’attention du public est continuellement captée par des modesd’intervention divers: cinéma, poésie, littérature, musique, observation de la Lune et desétoiles. La curiosité des participants est immense, et, pour la satisfaire, nous devons main-tenir un rythme soutenu. »Avec le ciel pour espace, ces journées sont ouvertes aux rêveurs du monde entier, qu’ilssoient poètes, écrivains, musiciens, scientifiques ou simples habitants de la planète.Les Rencontres d’Aubrac • 18-22 août 2014 • www.rencontres–aubrac.com

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Summer in a flying saucerThis book for 7- to-12-year-oldspropels Jacky, Michèle and Bernardfrom their garden to the far reachesof the solar system. Litchi, theirfriendly pet dragon, has magicpowers. So why not visit otherplanets in a flying saucer? No soonersaid than done—destination cosmos!In the course of their fantasticvoyage, they discover planets andsatellites, asteroids and stars as wellas some of the big names that havemarked the space adventure. Theyfloat through space, land on theMoon, walk on Mars, dodgeasteroids and go skiing on Saturn.Back on Earth, France’s annual ‘Nuitsdes étoiles’ stargazing event is achance to learn how to locate themain constellations and make a wish.

LECTURES BOOKS

Vacances en soucoupevolante

Destiné aux enfants âgés de 7 à12 ans, cet album conduit Jacky,

Michèle et Bernard du jardin de leursgrandes vacances aux confins de notreSystème solaire. Litchi, leur gentil petitdragon, possède des pouvoirs magiques.Alors pourquoi ne partiraient-ils pasvisiter les autres planètes en soucoupevolante? Sitôt dit, sitôt fait, direction lecosmos ! Au cours de ce fabuleuxvoyage, ils découvriront les planètes duSystème solaire, mais aussi leurs satel-lites, les astéroïdes, les étoiles et lesgrands noms de la conquête spatiale.Ils flotteront dans l’espace avant d’alunir,de marcher sur Mars, de filer entre lesastéroïdes, de faire du ski sur Saturne.De retour sur Terre, la Nuit des étoilesfilantes sera l’occasion d’apprendre àrepérer dans le ciel les principalesconstellations et de faire un vœu.

Litchi dans l’espace – par Jacques-MarieBardintzeff, illustré par Bérengère Delaporte,Éditions Le Pommier, 2013, 42 pages, 14,9 €/.by Jacques-Marie Bardintzeff – Illustrated byBérengère Delaporte – Publi-shed by Le Pommier – 2013 – 42 pages – €14.90

Passion for researchThis book looks at the relativelyrecent discipline of space weather.The theme throughout is the auroraborealis or northern lights. Through20 chapters, full of human interest,tension and delight, the authoroffers a clear, simple and accessibleinsight into the world of scientificresearch. Readers learn how spaceweather encapsulates everythingfrom dazzling displays in the nightsky to latest discoveries aboutMars’s atmosphere, sophisticatedscience experiments to an auroraborealis simulator, solar activity andits impact on our climate to the roleof astrophysics in the march forpeace. Jean Lilenstem focuses on thefun and collaborative side ofastronomy research.

La passion de la recherche

Le fil conducteur de ce livre abordeune discipline récente: la météoro-

logie de l’espace. L’image de fond, omni-présente dans l’ouvrage, est celle desaurores boréales. À travers une ving-taine de récits, tous chargés d’huma-nité, de tension et de bonheur, l’auteurprésente son univers, celui de larecherche scientifique, de façon simpleclaire et accessible à tous. Le lecteurdécouvre comment ce métier permet depasser de découvertes sur l’atmosphèrede la planète Mars à des spectaclesgrand public, d’expériences scientifiquessophistiquées à un simulateur d’auroresboréales, de la question de l’impact del’activité solaire sur le climat à celle durôle de l’astrophysique dans la marchede la paix. Jean Lilenstem met l’accentsur la dimension ludique et collective dela recherche en astronomie

Chasseur d’aurores – Jean Lilenstem,Éditions de La Martinière, 2014, 200pages, 14,5 €by Jean Lilenstem – Published by La Martinière – 2014 – 200 pages – €14.50

Iconic airliner aids space observationAstrophysicist Pierre Léna is passionateabout science education and loves anaeronautical adventure. Sunrise in theCanary Islands, 30 June 1973. A totalsolar eclipse is about to begin.Astronomers on the ground will havejust seven short minutes of darkness tostudy the Sun’s corona. Not enough forPierre Léna and the seven scientists onConcorde 001—a test prototype of theextraordinary aircraft, later to becomethe world’s first supersonic airliner. Atan altitude of 56,000 ft, it flew alongthe eclipse path, staying in the Moon’sshadow for 74 minutes—a recordunbeaten to this day—providing anexceptional data gathering opportunity.Science, technology, aviation andhistory come together in this accountof a remarkable human adventure.

Un avion légendaire auservice de l’observation

Astrophysicien, passionné descience et d’enseignement, Pierre

Léna est aussi un amoureux de l’aven-ture aéronautique. Le 30 juin 1973, leSoleil se lève sur les îles Canaries.L’éclipse du siècle vient de commencer.Les astronomes au sol vont bénéficierde sept brèves minutes d’obscuritétotale pour étudier la couronne solaire.Trop bref pour Pierre Léna et les septscientifiques qui embarquent à bord deConcorde 001, prototype d’essai d’unavion extraordinaire, qui sera le premiersupersonique commercial. À 17000mètres d’altitude, l’avion va demeurerdans l’ombre lunaire pendant soixante-quatorze minutes, un record de duréed’observation jamais encore battu, quipermet des mesures exceptionnelles. Lascience, la technique, l’aéronautique etl’histoire se marient dans le récit d’uneaventure humaine singulière.

.Concorde 001 et l’ombre de la Lune –par Pierre Léna, Éditions Le Pommier,2014, 144 pages, 17 €. Lune by Pierre Léna – Published by Le Pommier – 2014 – 144 pages – €17

A tale of two extremesJust 200 pages to cover the twoextremes of space: the infinitely big andthe infinitesimally small. With over 30chapters devoted to each of the twothemes, various authors talk about light,galaxies, dark matter and the Big Bang atone end of the scale, and particles,quarks, atoms, neutrinos, antimatter andthe Higgs boson at the other. Like theRoman god Janus, the book looks in twodirections at the same time and invitesreaders to an exploration on two fronts.In two pages per chapter, it explains howby peering as far as we can andexploring the cosmos on the smallestpossible scale we arrive at the origins ofeverything and discover the particlesand laws governing it. Produced inpartnership with CNRS, the CEA, Paris-Diderot University, the Paris Observatoryand the P2i scientific interest group.

B. A.-ba des extrêmes

Deux cents pages pour traiter desdeux extrêmes de l’Univers, l’infini-

ment grand et l’infiniment petit. Plus detrente chapitres abordés dans chacun desdeux thèmes, c’est dire le choix fait par lecollectif d’auteurs pour parler non seule-ment de la lumière, des galaxies, de lamatière noire, du big bang, mais aussides particules, des quarks, de l’atome,des neutrinos, de l’antimatière, du bosonde Higgs… Ce livre, qui se retournecomme une figure de Janus, convie le lec-teur à une double exploration. En deuxpages par chapitre, il raconte comment,en regardant le plus loin possible et enexplorant les plus petites échelles de notreUnivers, on finit par voir l’origine de toutechose et découvrir les particules et les loisqui le régissent. Cet ouvrage a été réaliséen partenariat avec le CNRS, le CEA, l’uni-versité Paris-Diderot, l’Observatoire deParis et le Gis P2i.

Passeport pour les deux infinis – Versl’infiniment petit – Ouvrage collectif,Éditions Dunod, 190 pages, 15 €. Various authors – Published by Dunod –190 pages – €15

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RENDEZ-VOUS EVENTS

FESTIVAL

Pariscience fête ses 10 ans

Rendez-vous incontournable des passionnésde productions audiovisuelles, la manifes-

tation présente chaque année le meilleur de laproduction française et internationale en matièrede programmes scientifiques. Durant six jours,du 2 au 7 octobre, elle rassemble un public enaugmentation (près de 10000 participants en2013) autour de nombreuses projections-débats dans le superbe cadre du Muséumnational d’histoire naturelle de Paris. Organisépar l’association Science & Télévision (AST), lefestival contribue à renforcer les échanges entrele secteur audiovisuel et le monde scientifique.Il est soutenu, entre autres, par de grands insti-tuts de recherche (CNES, Inserm, CNRS, Andra,IRD, etc.), de nombreux partenaires institution-nels, ainsi que ceux de l’audiovisuel. L’ensembledes films lauréats sera projeté le 11 octobre 2014à l’Institut de physique du globe de Paris, dansle cadre de la Fête de la Science.

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EXPOSITION

VARSOVIE : LE SPATIAL AU-DELÀ DES GRILLES

L’Ambassade de France, l’Institut français de Pologne et le CNES proposent, depuis le 26mai2014, une exposition, « Entre la Terre et l’espace », sur les grilles de l’ambassade de Franceà Varsovie. Composée de 21 panneaux avec photos et explications en polonais, cette expo-

sition présente le savoir-faire technologique et scientifique de la France et du CNES dans le domainespatial. Les activités spatiales contribuent aux grands défis de notre temps tels que la lutte contrele réchauffement climatique, la prévention et la réduction des risques naturels, la gestion des res-sources naturelles, l’aménagement du territoire et la protection de l’environnement, mais égalementles télécommunications, la sécurité et la défense ou encore la santé. L’exposition invite ainsi àpenser l’espace comme un terrain d’avenir et d’innovation pour nos sociétés.

Space photos in WarsawFrom 26 May, the French Embassy, the French Institute in Poland and CNES are putting on anexhibition entitled ‘Between Earth and space’. Comprising 21 panels with photos and text in Polish,mounted on the railings of the French Embassy in Warsaw, it showcases France’s technological andscientific expertise in space. Space programmes are addressing the major challenges of our time,including climate change, natural disaster mitigation, natural resource management, land planningand environmental protection as well as telecoms, defence, security and healthcare. The exhibitionpresents space as an innovative sector for the future.

EXHIBITION

Les nocturnes de la Cité de l’espace / La Cité de l’espace prolonge sonouverture jusqu’à 23 heures, tousles jeudis de l’été, à partir du17 juillet, jusqu’au 28 août. Le jeudi31 juillet, une nocturne spéciale« Petit Prince, naissance d’unelégende » est organisée dans lecadre de l’anniversaire des 70 ansde la disparition d’Antoine deSaint-Exupéry, avec lecture d’ex-traits du Petit Prince, musique,projection d’images.Cité de l’espace late sessions / Toulouse’s Cité de l’espace space theme park is staying open until 11 p.m.on Thursdays this summer, from 17 July to 28 August. On 31 July there will be a special evening dedicated toAntoine de St Exupéry’s The Little Prince to mark the 70th anniversary of his disappearance, with readingsfrom the book, music and image projections.

yPariscience turns 10

A must for lovers of films and documentaries,Pariscience presents the cream of science-relatedfilms produced in France and internationally. Theannual six-day festival, held in the superb venueof Paris’s natural history museum, is provingincreasingly popular, attracting 10,000participants in 2013 for the packed programme ofscreenings and debates. This year’s event, the10th in the series, takes place from 2 to 7 October.Organized by Science & Télévision (AST), thefestival fosters closer ties between theaudiovisual sector and the world of science. It issupported by CNES, CNRS, IRD, Inserm, Andraand other major research bodies as well asnumerous institutional and industry partners. Allaward-winning films will be screened on 11October at the Institut de Physique du Globe deParis as part of France’s national science week.

FESTIVAL

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ÉDUTHÈQUE

DES RESSOURCES PÉDAGOGIQUES EN LIGNE

Le portail Éduthèque, service public et gratuit destiné aux enseignants du primaire et du secon-daire, rassemble les ressources pédagogiques spatiales de référence, conçues par les établisse-ments publics à caractère scientifique et culturel. Il s’inscrit dans la stratégie globale du ministère

de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche de faire entrer l’école dansl’ère du numérique. Le CNES s’est naturellement associé à cette initiative en mettant à disposition sesressources relatives aux sciences et techniques spatiales : accéder à l’espace, concevoir des satellites,observer la Terre, communiquer, localiser, explorer l’Univers, vivre dans l’espace. Ces ressources sontprincipalement destinées aux enseignants de physique-chimie, SVT, STI ou encore de géographie.Elles seront enrichies régulièrement au fil des nouveaux projets duCNES.

Online educational resourcesThe Éduthèque portal is a free public service forteachers at primary and secondary schools,offering high-quality space-related resourcesfrom cultural, scientific and other public-sectorpartners. The portal is part of the strategypursued by the French Ministry of Education,Higher Education and Research to bring thecountry’s schools into the digital age. CNES isinvolved in this initiative, providing resources onspace science and technology, including accessto space, satellite design, Earth observation,communications, geopositioning, deep-spaceexploration and life in space. These materials areaimed at teachers of physics, chemistry, biology,geography and industrial science and technology,and will be regularly expanded as new CNESprojects are launched.

ÉDUTHÈQUE PORTAL

Explain, explain againand never give up! Of the many initiatives topromote science culture andoutreach, the Roberval prize,organized by the Universitéde Technologie deCompiègne, recognizes andrewards literary, audiovisualand multimedia works thatmake science andtechnology simple andaccessible to all.Up against titles fromFrance’s top publishers,CNES has submitted an

entry in the Youth category, with Mon carnetspatial, a fun educational space workbook formiddle- and high-school pupils, published in May2013. Winners will be announced at year’s end.

ROBERVAL PRIZE

PRIX ROBERVAL

Expliquez, expliquez,n’abandonnezjamais !!!

Parmi les nombreuses initiativesvisant à promouvoir la culture

scientifique, le prix Roberval, porté parl’université de technologie deCompiègne, récompense des œuvreslittéraires, audiovisuelles ou multimé-dias consacrées à la vulgarisation dessciences et des techniques. Face à desouvrages publiés par des éditeurs derenom, le CNES a déposé une candida-ture, dans la catégorie des Œuvres pourla jeunesse, avec Mon carnet spatial, uncarnet ludo-éducatif sur l’espace pour les collé-giens et lycéens, édité en mai 2013. Résultatsen fin d’année.

10th issue of Espace(s) magazineBoth a fascination and an obsession, the spaceadventure offers new vistas for the human mind,leaving it free to wander while fuelling itsanxieties and most existential aspirations. Suchperspectives are the focus of the 10th issue ofEspace(s) magazine, an annual publicationdevoted to literary and creative arts with aconnection—no matter how tenuous—to theworld of space. It is aimed at a broad audiencewith an eye on new trends in literature andcreation, and at literature teachers and students.

OBSERVATOIRE DE L’ESPACE

OBSERVATOIRE DE L’ESPACE

Les 10 ans de la revueEspace(s)

À travers le prisme de la fascination et del’obsession, la conquête spatiale se révèle

avant tout comme celle de nouveaux territoirespour l’esprit humain, accueillant ses plus libresvagabondages et propres à cristalliser sesangoisses et ses espérances les plus existen-tielles. Ce sont ces territoires que souhaite abor-der la revue Espace(s) pour son dixièmenuméro. Cette publication annuelle est dédiée àla littérature et à la création touchant à tous lesdomaines, du moment qu’un lien, réel ou ima-ginaire, s’établit avec le monde spatial. Elles’adresse à un public large, attentif aux évolu-tions de la littérature et de la création, et auxenseignants et étudiants en littérature.

• Espace(s) n° 10, « Obsessions et fascinations », sous la direction de Gérard Azoulay, 16,5 cm × 25 cm, 19 €.

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SUR LA TOILE ON THE WEB

ROSETTA www.cnes.fr/rosetta NUIT BLANCHE www.cnes-observatoire.netTHÈSES ET POSTDOCTORATS www.cnes.fr

THÈSES ET POSTDOCTORATS

SÉLECTION DE LA PROMOTION 2014

Le CNES accorde chaque année une centaine d’allocations de recherche doctorale et post-doctorale à de jeunes scientifiques français et étrangers intéressés par les activités spa-tiales. Le 5 juin 2014, les jurys des commissions thématiques ont fait connaître le résultat

de leur sélection. Au total, pas moins de 70 travaux de thèses cofinancés par des partenairespublics ou privés et 38 projets de recherche postdoctorale ont été sélectionnés. Ces étudesviendront, entre autres, approfondir les recherches sur les systèmes de combustion cryogéniqueet solide, développer les techniques véhicules, concevoir des instruments ou encore exploiter lesdonnées de missions scientifiques. Les jeunes chercheurs retenus démarreront leurs travauxdébut octobre 2014. En attendant, le CNES prépare déjà la promotion 2015. Il lance, notammentauprès des laboratoires et partenaires externes, un appel à sujets de thèse liés à son programmede recherche et technologie. Il sera diffusé à l’automne.

2014 recipients announcedEach year, CNES awards around 100 PhD and postdoctoral research grants to young researchers inFrance and other countries with an interest in space science. On 5 June, the selection committees forthe various study areas announced their decisions. In total, no less than 70 PhD projects, jointlyfunded with public- or private-sector partners, and 38 postdoctoral research projects have beenselected. These projects will support research into cryogenic and solid propulsion systems, vehicletechnologies, instruments and science mission data processing and analysis. The researchers willbegin their work in October. In the meantime, CNES is working with outside laboratories and otherpartners on the call for proposals for the 2015 academic year. Details will be posted in the autumn.

PHD AND POSTDOC GRANTS

Art commissionedThis year, the European space adventure turns 50. To mark the anniversary, CNES’s Observatoire del’Espace is seeking to demonstrate the vitality of Europe’s industry and its ability to fire imaginationsand encourage contemporary creative writing around its history. To this end, the agency’s culturalarm is calling for proposals from French and German artists for the production of an audiovisual ormultimedia work of art inspired by the iconic Symphonie programme, Europe’s first telecom satellite.The works arising from this multidisciplinary look at our space history will be presented at anexhibition evening at CNES headquarters in Paris as part of the Nuit Blanche 2014 all-night culturefestival on 4 October.

NUIT BLANCHE FESTIVAL

Good luck, Rosetta!Write or draw your message of encouragementfor Rosetta on a sheet of paper or on the specialpostcards handed out during the ‘Nuits desétoiles’ stargazing evenings from 1 to 3 August.Then photograph your message and post it onsocial media using the hashtag #RosettaNDE. Thebest entries will be reposted on CNES’s accounts!

Bonne chance, Rosetta !

Écrivez, dessinez votre mot d’encouragementà Rosetta, sur papier libre ou sur la carte pos-

tale distribuée durant les Nuits des étoiles, du 1er au 3 août 2014. Puis photographiez votre mes-sage et postez-le sur les réseaux sociaux avec#RosettaNDE. Les meilleurs seront repris sur lescomptes du CNES!

Observer la Terre depuis l’espace – Enjeux des données spatiales pour la société / Cet ouvrage décrit l’aide précieuse que l’observation satellitairepeut apporter à des domaines comme la gestion des milieux naturels, la prévention des risques ou l’action après les catastrophes. À l’aide d’exemples concrets, le lecteur comprend comment l’ob-servation depuis l’espace offre des ressources cognitives pour habiter la Terre et la protéger. Écrit par Cathy Dubois, Michel Avignon et Philippe Escudier, ce livre est publié aux Éditions Dunod.Observing Earth from space/This book explains why satellite imagery is such a precious aid in managing natural habitats, mitigating hazards, supporting disaster-reliefefforts and much more besides. Real-world case studies show the reader how space-based observations can help to sustain good stewardship of the planet.Observer la Terre depuis l’espace – Enjeux des données spatiales pour la société by Cathy Dubois, Michel Avignon and Philippe Escudier, published by Dunod.

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Live newsfeedPictures, videos, articles, audio podcasts,cartoons, artists’ impressions and more—a singleweb address lets you track every stage in theRosetta adventure, through to the Philae lander’shistoric touchdown on comet 67P/Churyumov-Gerasimenko, a world first, later this year. Go towww.cnes.fr/rosetta.

Photos, vidéos, articles, podcasts audio, dessinsde presse, illustrations d’artistes… Une seule etunique adresse Web pour suivre chaque étapede l’aventure Rosetta, jusqu’à l’atterrissage dupetit robot Philae sur la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko, une première mondiale, fin 2014.

NUIT BLANCHE

COMMANDE ARTISTIQUE

En 2014, l’Odyssée européenne de l’espace a 50 ans. Àcette occasion, l’Observatoire de l’espace du CNES sou-haite montrer la vitalité de la construction européenne

et sa capacité à susciter des récits contemporains autour de sapropre histoire. Dans cette perspective, il lance un appel à pro-position à destination d’artistes français et allemands, pour laréalisation d’une création artistique – audiovisuelle ou multi-média – autour d’un projet emblématique de l’histoire euro-péenne, le programme Symphonie : premier satellite de télé-communications européen. Les œuvres issues de ces regardscroisés sur l’histoire spatiale seront présentées lors d'une expo-sition évènement au siège du CNES à Paris, à l’occasion de laNuit Blanche programmée le 4 octobre 2014.

Toutes les actus en direct

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30/06-02/07/2014

6-11/07/2014

8-9/07/2014

11-15/07/2014

15-27/07/2014

2-10/08/2014

8-12/09/2014

29/09-3/10/2014

29/09-3/10/2014

7-9/10/2014

7-10/10/2014

10/10-11/11/2014

13-15/10/2014

21/10/2014

Toulouse Space ShowCentre de congrès Pierre Baudis - Toulouse Pierre Baudis congress centre

www.toulousespaceshow.eu

Symposium conjoint Corot et KascCoRoT / KASC joint symposiumToulouse

http://corot3-kasc7.sciencesconf.org/

Caipan, « Collecte et analyse des informations sur les phénomènes aéros-patiaux non identifiés », colloque organisé par le GeipanGEIPAN symposium: “Gathering and analysing data on unidentifiedaerospace phenomena” Siège du CNES, Paris CNES headquarters

Opération « Volez jeunesse »‘Volez jeunesse’ aviation/space event for youngstersMusée de l’Air et de l’Espace, Le Bourget Paris air and space museum

www.museeairespace.fr

Université d’été dédiée aux enseignantsSpace summer school for teachersCité de l’espace, Toulouse

www.cnes.cborg.fr/ue2014/

40e édition du Cospar 40th COSPAR Scientific AssemblyMoscou (Russie) Moscow (Russia)

www.cospar2014moscow.comColloque Herschel : « Galactic and extragalactic star formation » Herschel symposium: “From Galactic to Extragalactic Star Formation”Marseille

10e Rencontres aéronautiques et spatiales10th air and space showGimont

www.gimont-aero.comSymposium : « Solar metrology needs and methods »Symposium: “Solar Metrology, Needs and Methods”Paris

www.solarmetrology2014.com

ICSO, conférence internationale sur l’optique spatialeInternational Conference on Space Optics (ICSO 2014)Tenerife (Espagne) Tenerife (Spain)

www.icso2014.orgLes enjeux de l’espaceChallenges of spaceAgen

JC², les Journées jeunes chercheurs du CNESCNES JC2 young researchers’ forumCité de l’espace, Toulouse

www.icso2014.org

Mardis de l’espace sur « 2001 : l’Odyssée de l’espace, la réalité à l’épreuvede la fiction », avec Carole Desbarats, ENS, et Pascal Bultel, CNESTuesday space talks on “2001: A Space Odyssey – reality tested byfiction” with Carole Desbarats (ENS) and Pascal Bultel (CNES)Café du Pont-Neuf (19 h 30-21 h 30), Paris

www.cnes.fr/mardisdelespace

65e congrès annuel de l’IAC (International Astronautical Congress)65th International Astronautical CongressToronto (Canada)

www.iac2014.org

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AGENDADIARY

A question of orbitThe 1,000 primary pupils competing in the Haute-Corse schoolschess championship in the Corsican capital of Bastia on 5 and 6 Junewere also invited to take part in ‘young space engineers’ workshopsorganized by CNES. The three topics were Earth observation,satellites and Mars rover, with quizzes and games. Pierre Tréfouretpresented the prizes on behalf of CNES. “A sharp mind,concentration and anticipation are key qualities of the chess playerand the space engineer,” he commented. As part of its mission topromote science and space culture in the education system, CNEShas partnered the Corsican schools chess tournament, supported bythe local education authority, for 10 years. An ideal opportunity toreach hundreds of smart and motivated pupils with the space message!

FROM CHESS TO SPACE WORKSHOPS

DU JEU D’ÉCHECS AU SPATIAL

Une question d’orbite

M ille élèves de primaire des écoles corses participant auchampionnat scolaire d’échecs de Haute-Corse ont aussi

joué, à Bastia, les 5 et 6 juin 2014, les ingénieurs en herbe auxateliers espace du CNES : « Observation de la Terre »,« Satellisez-moi », « Quiz et jeux scientifiques autour du rovermartien ». Pierre Tréfouret a remis, au nom du CNES, des prixaux lauréats en notant que: « Raisonnement, concentration etanticipation sont trois qualités indispensables au joueurd’échecs tout comme à l’ingénieur spatial. » Dans le cadre desa mission de diffusion de la culture scientifique et spatiale enmilieu éducatif, le CNES renouvelle, depuis une dizaine d’années,son partenariat à ce tournoi de jeu d’échecs en milieu scolaire,soutenu par le rectorat de Haute-Corse. Une occasion idéale desensibiliser aux activités spatiales un nombre important dejeunes élèves déjà motivés par la réflexion.• http://urlz.fr/q2i

�� De gauche à droite/From left: Michel Barat, recteur de Corse/directorof the Corsican education authority, Léo Battesti, président de la Liguecorse d’échecs/chair of the Corsican chess league, Pierre Tréfouret,directeur du cabinet du président du CNES/Chief of Staff to the CNESPresident, Ivana Polisini, adjointe au maire de Bastia, en charge del’Éducation/Deputy Mayor of Bastia with responsibility for Education,Didier Grassi, adjoint au maire de Bastia, en charge des Associations/Deputy Mayor of Bastia with responsibility for Associations.

24e Festival d’astronomie de Fleurance / Dans le cadre duFestival d’astronomie de Fleurance (2-8 août), Sylvain Michel, du CNES, donnera uneconférence le mercredi 6 août, de 14 h 30 à 16 h 30, sur le thème « Débris spatiaux :situation, risques, prévention, solutions ». • www.festival-astronomie.com/categorie/12/fil_vert24th Fleurance astronomy festival /As part of the Fleurance festival, 2 to 8 August, CNES’s Sylvain Michel will be giving a talk on Wednesday6 August from 2:30 to 4:30 p.m. on the subject of ‘Space debris: status,risks, prevention and solutions’.

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ERATJ COURRIER DES LECTEURS Readers’ letters

Crédits photos/Photo credits: © EDITO : CNES/F. Maligne — NEWS : Jody Amiet (p.4-5), CNES 2014, distribution Airbus DS/Spot Image SA (p.6-7), Nos rayons pour un soleil (p.8 haut), CNES/D. Ducros (p.9 haut),Didier Payre (p.9 bas), NASA (p.10), Icarus/F. Catalano (p.11 haut), SNECMA Moteurs (p.11 bas), CNES/M. Pedoussaut (p.12), CNES (p.12 bas), CNES/E. Grimault (p.13-14-17), CNES/P. Jalby (p.15), CNES/NASA (p.16). —POLITIQUE : CNES/O. Pascaud (p.19-p.21 haut), CNES/E. Grimault (p.21-28), CNES/R. Barranco (p.22), CNES/H. Piraud (p.23), ESA (p.24), CNES (p.25 haut), CNES/C. Bardou (p.25 bas), CNES 2013/ distribution AirbusDS/Spot Image SA (p.27 haut ), CNES 2012, distribution Airbus DS/Spot Image SA (p.27 bas ), CNES/R. Barranco (p.29 gauche), CNES/F. Maligne (p.29 droite). — DOSSIER : ESA/NASA (p.32-33),ESA/CNES/Arianespace/Optique Vidéo du CSG/P. Baudon (p.34), NASA (p.35-37-41-42-43 bas-46-47), CNES/R. Barranco (p.35 bas-36 bas), CNES/ESA/Arianespace/CSG Service Optique/P. Baudon (p.36 haut-42), ESA(p.36 milieu), CNES/S. Girard (p.38), CNES/E. Grimault (p.39 haut), CNES/D. Ducros (p.39 bas-40- 41 bas-45), CNES/S. Arribeux (p.40 haut), CNES/S. Girard (p.43 haut), CNES/ESA/Arianespace/CSG Service Optique/L.Barthet Barateig (p.44). — SOCIETE : Greenpeace/Marco Care (p.49), Greenpeace/Paul Hilton (p.50), CNES/F. Maligne IFREMER (p.51), FameLab France (p.52), CNES/R. Barranco (p.53), P. Layeb (p.54), CNES2014/Distribution Airbus DS/Spot Image SA (p.55-56). — INTERNATIONAL : ESA (p.59), ESA/European Commission (p.60), ESA/CNES/ Arianespace/Optique vidéo du CSG/ J-M. Guillon (p.61), CNES/Air liquide (p.62),CNES/D. Ducros (p.63), CNES/E. Grimault (p.64 gauche), Présidence de la République/L. Blevennec (p.64 droite). — CULTURE : F. Cransac/Association A la Rencontre d'écrivains (p.65), Institut français de Pologne (p.67haut), Cité de l’Espace/Manuel Huynh (p.67 bas), IFPEN/Objectif Image (p.68), CNES/D. Ducros (p.69), CNES/P. Trefouret (p.70). — 4e de couv : Airbus DS/Spot Image SA/D. Perrone, 2001.

Stéphane, professeur de mathéma-tiquesPour la mission Gaia, on parlede l’immense analyse dedonnées à gérer. A-t-il étéenvisagé d’utiliser la puissancede calcul de tous les PCdisponibles de par le monde?Le besoin est-il du mêmegenre: puissance de calcul ouplutôt stockage de données?

Les objectifs de la mission Gaiasont ambitieux. En effet, la

sonde doit cartographier en 3D plusd’un milliard d’objets de notre galaxieavec une précision allant jusqu’à 7microsecondes d’arc (une seconded’arc équivaut à 1/3 600 degré), ceafin de mieux comprendre les méca-nismes de formation des galaxies.La possibilité d’utiliser la puissancede calcul de tous les PC disponiblesn’a pas été envisagée. Le volume desdonnées à échanger et la complexitédes interactions calcul/données rendpeu envisageable l’idée de tournersur des PC répartis à domicile. Pource qui est du Cloud 1, nous avonsréfléchi à cette éventualité, mais laproblématique ne s’y prête pas vrai-ment. En effet, nous n’identifionspas de pic de charge et pensonspouvoir utiliser « à plein » nos calcu-lateurs dédiés sans « trous » decharge. Le besoin de stockage et depuissance de calcul nous a conduitsà choisir la technologie Hadoop2, quenous avons adaptée au traitementscientifique dans le domaine spatial.Dans le cadre des traitements Gaia,l’ESA envisage de faire tourner l’un

de ses systèmes sur le cloud. Eneffet, c’est une application qui tour-nera ponctuellement (un mois sur sixenviron) et qui est très demandeuseen puissance de calcul.1 Cloud : stockage et traitement de donnéesexternalisés. Dans ce cas, on peut l’appeler« calcul distant » ou « cloud computing ».2 Hadoop : technologie innovante utilisée par les géants du Web comme Google, Facebook.

(Véronique Valette, CNES)

Stéphane, maths teacherFor the GAIA mission, we’retalking about vast amounts ofdata to be analysed. Have youconsidered utilizing the processingpower of all available PCs aroundthe world? Or do all these dataneed to be stored as well?The GAIA satellite is tasked with anambitious mission to observe over 1 billion objects in our galaxy andcompile a 3D map with a precisionof up to 7 micro-arcseconds (1 arcsecond is 1/3,600 of a degree)to help us better understand themechanisms involved in galaxyformation. The idea of using theprocessing power of available PCs inpeople’s homes hasn’t been consideredand is basically impractical, giventhe sheer volume of data and thecomplex computation/data interactionsinvolved. We have considered cloudcomputing1 but it’s not really suitedto our needs. We haven’t identifiedany peaks in demand, so we can runour dedicated processors at fullcapacity. Based on our data storageand processing power requirements,we’ve chosen Hadoop2 technology,which we’ve adapted to science dataprocessing for space. For GAIA, ESA isplanning to run one of its processing

systems in the cloud. This particularapplication will only run for aboutone month in six and is extremelycompute-intensive. (Véronique Valette, CNES)1 Data storage and processing using remoteservers2 Innovative technology used by web giantslike Google and Facebook

Guilhem, technicienCertains pensent que lestéléphones mobiles fonctionnentgrâce aux satellites, qu’en est-il?

Votre téléphone ou Smartphone(iPhone, Samsung, Nokia, etc.),

généralement, n’utilise pas les satel-lites. Ces communications mobilespassent par des réseaux cellulairesterrestres utilisant les normes 2 g(GSM), 3 g (UMTS) ou 4 g (LTE).Néanmoins, ces réseaux n’ont pasune couverture globale. Des solutionsde téléphonie mobile par satellite,comme Iridium, Globalstar, Inmarsatet Thuraya existent pour fournir duservice dans les zones isolées. Lesterminaux sont similaires aux télé-phones mobiles « terrestres ». Afinde s’adapter à la mode Smartphone,ces opérateurs ont mis sur le marchédes accessoires qui permettent detéléphoner et échanger des donnéesdepuis votre Smartphone. Ainsi,Iridium et Globalstar ont lancé un

point d’accès WiFi. L’opérateurThuraya est allé encore plus loin avecle lancement d’une coque pouriPhone et Samsung Galaxy capablede transformer le Smartphone ter-restre en terminal satellitaire!(Hugo Gonzalez, CNES)

Guilhem, technicianSome people think that mobilephones work via satellites. Is this true?Your smartphone—whether it’s aniPhone, Samsung, Nokia orwhatever—doesn’t generally usesatellites. Mobile communications arecarried via terrestrial cell networks,based on the 2G (GSM), 3G (UMTS)or 4G (LTE) standards. However,these networks don’t offer globalcoverage. Operators such as Iridium,Globalstar, Inmarsat and Thurayaprovide satellite phone services inremote regions. Satellite phones lookmuch like normal ‘terrestrial’mobiles. Iridium and Globalstar offersatellite-powered Wi-Fi access points,enabling people anywhere in theworld to use their smartphones tomake calls and send/receive data.Thuraya has gone even further,launching a ‘satsleeve’, whichtransforms your iPhone or SamsungGalaxy into a satellite smartphone!(Hugo Gonzalez, CNES)

Cette rubrique est la vôtreN’hésitez pas à nous poser des questions, nous faire part de vos interrogations,

de vos réactions sur l’actualité spatiale ou sur vos sujets d’étude. Nos spécialistes vous répondront.THIS IS YOUR COLUMN. Drop us a line with your questions, opinions on space news or requests for information

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Page 72: CENTRE NATIONAL D’ÉTUDES SPATIALES MAGAZINE 07/2014 · CNESmag JUILLET 2014 D-DAY SEEN BY SATELLITE. www. cnes.fr/ webmag CNESmag JUILLET 2014 7. 8CNESmag JUILLET 2014 ERATJ NEWS

2014

TVJ CETTE ANNÉE-LÀ... That year in history…

ADIEUVÉGÉTATION 2La mission Spot-Végétation aconnu un franc succès. Destinéà l’étude de la dynamique desécosystèmes sur l’ensemble duglobe, l’instrument Végétation2a terminé son service le 4 juin.Opérationnel depuis février2003, ce deuxième instrumentembarqué sur Spot 5 a fidèle-ment emboîté le pas à son pré-décesseur, installé sur Spot 4(1998). Leurs données sur leseffets de la déforestation, lesuivi des récoltes, etc. ont étéexploitées par plus de 10 000utilisateurs dans le monde.

Goodbye VegetationThe SPOT-Vegetation missionhas been a spectacular success.Designed for the study of globalecosystem dynamics, theVegetation-2 instrument ceasedoperating on 4 June. It had beenin service since February 2003on the SPOT 5 satellite,pursuing the mission of itspredecessor on SPOT 4 (1998).The data collected by bothinstruments on deforestation,crops and much more besideshave been exploited by over10,000 users around the world.