CENTRE DAPPUI AUX FEMMES ET AUX …cmsdata.iucn.org/downloads/cameroun_gestion_locale_res...et...
Transcript of CENTRE DAPPUI AUX FEMMES ET AUX …cmsdata.iucn.org/downloads/cameroun_gestion_locale_res...et...
Centre d’Appui aux Femmes Et aux Ruraux Yaoundé - BP 13688 Tél. : 22 20 03 47 / Bangangté : BP. 9 365 Tél : 33 03 11 40--Fax : 22 20 03 48 Email : [email protected] Site Web : www.cafer-cameroun.org
Membre Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) n° NG / 25 162
1
CENTRE DAPPUI AUX FEMMES ET AUX RURAUX
PROJET N° 01101/10
PROJET D’APPUI A LA GESTION LOCALE INTEGREE
DES RESSOURCES FAUNIQUES ET LIGNEUSES DANS CERTAINES
COMMUNAUTES A NGAMBE TIKAR
BP 13688 Tél. : 22 20 03 47 Yaoundé
Tél. : 22 20 03 47/ Fax : 22 20 03 48 Email : [email protected] Site Web : www.cafer-cameroun.org
Membre UICN n° NG / 25 162
Coût global du projet : 10 233 100 FCFA
RAPPORT FINAL
PERIODE : Mars 2011 – Septembre 2011
Centre d’Appui aux Femmes Et aux Ruraux Yaoundé - BP 13688 Tél. : 22 20 03 47 / Bangangté : BP. 9 365 Tél : 33 03 11 40--Fax : 22 20 03 48 Email : [email protected] Site Web : www.cafer-cameroun.org
Membre Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) n° NG / 25 162
2
TABLE DES MATIERES
RESUME EXECUTIF............................................................................................................................................... 3
1- INTRODUCTION ................................................................................................................................................. 4
2 - PROGRES VERS L’ATTEINTE DES OBJECTIFS DU PROJET ................................................................ 4
2.1 Mise en œuvre des activités ............................................................................................................................. 4
2.2 Résultats atteints ............................................................................................................................................. 5
3- EFFETS DU PROJET .......................................................................................................................................... 9
3.1 Impacts sur l’environnement .......................................................................................................................... 9
3.2 L’impact socio économique ............................................................................................................................. 9
4- EXPERIENCES NEGATIVES ET POSITIVES DU PROJET ........................................................................ 9
4.1 Les expériences positives ................................................................................................................................. 9
4.2 Les expériences négatives .............................................................................................................................. 10
5 - LES BENEFICIAIRES DU PROJET .............................................................................................................. 10
6- PERENNITE DES ACTIONS DU PROJET .................................................................................................... 11
7- CONCLUSION .................................................................................................................................................... 12
8 – RECOMMANDATIONS .................................................................................................................................. 12
8.1 Aux partenaires de développement - ............................................................................................................ 12
8.2 A la société civile. ........................................................................................................................................... 12
8.3 A l’Etat ........................................................................................................................................................... 12
8.4 Aux communautés riveraines . ..................................................................................................................... 12
8.5 Aux partenaires financiers ............................................................................................................................ 12
9- LES ANNEXES ................................................................................................................................................... 13
9.1 Procès-verbal des rencontres de la plate forme ......................................................................................... 13
9.2 Plans d’action des Observatoires ................................................................................................................. 13
9.3 Supports d’information et de sensibilisation (05) ....................................................................................... 13
9.4 Comptes rendus des membres des observatoires ........................................................................................ 13
9.5 Fiches de présence formation des membres des observatoires .................................................................. 13
9.6 Liste des participants. .................................................................................................................................... 13
9.7 Album photo ................................................................................................................................................... 13
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 - Mise en œuvre des activités………………………………………………………………………… 5
Tableau 2 - Présentation des résultats ………………………………………………………………………………………………….5 Tableau 3 - rôles des membres du cadre formel de travail……………………………………………………..8 Tableau 4 - Liste des acteurs clés du processus au niveau des communautés ………………………………………….10 Tableau 5 - Liste des membres des Observatoires au niveau des communautés……………………………....11
LISTE DES FIGURES
Figure 1 - Fonctionnement des observatoires ................................................................................................ 8
Figure 2 - Circuit de commercialisation de la viande de brousse et relation entre acteurs .......................... 13
Centre d’Appui aux Femmes Et aux Ruraux Yaoundé - BP 13688 Tél. : 22 20 03 47 / Bangangté : BP. 9 365
Tél : 33 03 11 40--Fax : 22 20 03 48 Email : [email protected] Site Web : www.cafer-cameroun.org Membre Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) n° NG / 25 162
3
RESUME EXECUTIF
Située dans le département du Mbam et Kim région du centre Cameroun, la plaine Tikar possède un vaste domaine
forestier. Le climat et les conditions environnementales y sont propices à l’épanouissement des ressources
naturelles fauniques et floristiques dont elle regorge. Un constat alarmant est celui qui démontre l’ignorance et la
non conscience du potentiel de cette zone. L’exploitation abusive des arbres par les trois exploitants forestiers et
les douze entités de gestion forestière communautaire conduit à la perte de la biodiversité et la destruction
d’habitats des animaux ; toute chose qui facilite l’abattage de ces derniers sans tenir compte de leur classe de
protection. La surveillance des ressources forestières et l’implication des populations dans celle-ci constituent un
puissant moyen de contribuer à la gestion durable des ressources naturelles dans les aires protégées et leurs zones
périphériques.
C’est dans ce souci que le Centre d’Appui aux Femmes Et aux Ruraux (CAFER), sous financement du programme
Régional de l’Afrique Centrale pour l’Environnement (CARPE/UICN) a initié le projet d’appui à la gestion locale
et intégrée des ressources fauniques dans certaines communautés de la plaine Tikar, voisines des Parcs Nationaux
(Mpem et Djim, Mbam et Djerèm) au cours des neuf premiers mois de l’année 2011.
Autour de douze activités l’équipe de mise en œuvre du projet a pu ressortir la situation existentielle en matière de
gestion des ressources fauniques et mis en place des entités de surveillances (11 observatoires) tout en renforçant
leurs capacités en matière d’observation et de collecte des données y relatives. Fédérer ces entités au sein d’un
cadre formel de travail où les responsables de la conservation forestière et faunique (Chef de poste forestier et
écogardes ou conservateurs) apporteront leur contribution à réduire la pression faite sur les ressources fauniques
fut l’un des défis.
L’hypothèse selon laquelle les espèces fauniques sont assez abattues à l’aide des techniques diverses dont bon
nombre sont prohibées, a été confirmée. La méthodologie appliquée a consisté à faire un échantillonnage aléatoire
simple des chasseurs à enquêter avec un taux de représentativité de 81.8%. Par ailleurs, les méthodes d’observation
systématique et de sondage ont concouru à viabiliser les données collectées. Le traitement de ces données s’est fait
par enquête et grâce à l’utilisation des logiciels (SPSS 8.1 et Microsoft office Excel 2007) qui ont permis de
ressortir les quantités et les qualités des espèces abattues particulière en période de forte intensité d’activité des
chasseurs, et aussi leur classement. Ainsi, selon les enquêtés, en période de chasse intense, au cours d’une semaine
en saison pluvieuse, et pour les plus habiles, vingt deux (22) espèces animales peuvent être abattues. Avec une
répartition de 301 animaux pour la classe A, 983 animaux pour la classe B, et 407 pour la classe C ; soit 1691
animaux au total à ces périodes de pointe. Les méthodes de chasse identifiées correspondent à deux grandes
approches utilisées pour la chasse. C’est ainsi que pour l’approche de capture indirecte, on rencontre la chasse au
piège à câble d’acier et celui au matériel en fer. Pour la capture directe, la chasse dans la zone se fait au fusil à
plomb, au chien et machette et/ou lance, à l’arc arbalète. Cette approche permet aux chasseurs de choisir l’animal à
chasser au préalable en fonction des besoins des demandeurs. Le circuit de commercialisation de la viande de
brousse dans la zone part des lieux de chasse qui sont Pobiong, Ngoro, Linté, Yassem, Ngambé Tikar, Mamblang,
Bédi kouen, Kong, Kindié, Nditam) vers les centres urbains notamment Yoko, Bafia, Yaoundé,
Foumban/Foumbot, Bafoussam, Douala. Et ceci, sans oublier que les consommateurs locaux y ont une part belle.
Le système de protection de la faune appliqué localement fait intervenir trois mécanismes : ‘’Opération coup de
point’’ et patrouilles régulières (pour les écogardes et conservateurs) ; surveillance sur les routes (pour la mairie) et
la répression des braconniers sur la base des enquêtes et renseignements donnés par les individus appelé « amis de
la brigade » (pour les gendarmes). Les forces de ce système sont relatives à l’existence des entités de surveillance
et les faiblesses sont relatives à l’efficacité actuelle non consolidée des comités de surveillance. Par ailleurs, les
niveaux de connaissance de départ de la loi relativement faible, estimés à : 22.5% pour les chasseurs ; 14.6% pour
les commerçantes et 25.4% pour les leaders de paysans ont été améliorés grâce aux interventions du projet. A la fin
de ce projet, il est triste de faire remarquer que les observatoires et le cadre formel mis en place et dont les
capacités des membres ont été renforcées dans le domaine de l’observation et de la sensibilisation, gagneraient à
être accompagnés pendant une plus longue durée afin d’être plus efficaces. Les membres des communautés
devraient être engagés dans des activités génératrices de revenus pour diminuer leurs pressions sur la ressource
faunique de la zone. L’ancrage du cadre formel dans le contexte de la décentralisation est à structurer et renforcer
véritablement à la faveur des rencontres d’informations publiques au niveau de la commune.
Centre d’Appui aux Femmes Et aux Ruraux Yaoundé - BP 13688 Tél. : 22 20 03 47 / Bangangté : BP. 9 365
Tél : 33 03 11 40--Fax : 22 20 03 48 Email : [email protected] Site Web : www.cafer-cameroun.org
Membre Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) n° NG / 25 162
4
1- INTRODUCTION
Au sommet dit du millénaire, tenu à New York en 2000, ont été adoptés des Objectifs de Développement du
Millénaire (ODM) qui mettent en exergue les grands défis à réaliser à l’horizon 2015. Parmi ceux-ci, l’un est
particulièrement intéressant dans le cadre du présent travail. Ayant trait aux enjeux environnementaux il vise à
assurer un développement durable et est dénommé OMD 7.
Relevons par ailleurs que ces objectifs sont en cohérence avec les orientations internationales en matière
environnementale (sommet de Rio - 1992, sommet des chefs d’Etat de Yaoundé- 1999, sommet de Johannesburg
2002) 1 et l’ensemble des stratégies nationales visant l’amélioration du bien être des populations. Au regard de ce
contexte, le Cameroun est politiquement engagé dans la lutte contre l’exploitation illégale des ressources
forestières qui s’intensifie sur le territoire au fil du temps. De nombreux écosystèmes sont de plus en plus
concernés. La plaine Tikar est l’une des zones dans laquelle cette lutte s’intensifie, on dirait « à vue d’œil ».
Située dans le département du Mbam et Kim, région du Centre, cette zone est à une altitude moyenne de 700 m et
le relief est très propice à la prolifération d’espèces d’arbres sauvages et d’animaux. L’arrondissement de Ngambé
Tikar qui fait partie de cet espace est une zone forestière couverte aux trois quart par trois unités forestières
d’aménagement (UFA N°08-003, N°08-004a et N°08-004b). Les localités de cet arrondissement disposent de
forêts très giboyeuses. Cette richesse s’explique d’une part par le type de forêt qui y prévaut à savoir les forêts de
transition entre la forêt dense et la savane et d’autre part la proximité des parcs nationaux du Mpem & Ndjim et
Mbam & Djerem qui, en plus de leur richesse, joue un rôle important dans la protection des animaux de part leur
statut d’Aires Protégées.
Ces espèces sont illégalement exploitées en raison de la forte demande en viande de brousse dans les villes, la
pauvreté des populations, l’ignorance des dispositions réglementaires relatives à la gestion de la viande de brousse
et la faible implication des populations locales par le ministère de la forêt et de la faune dans le mécanisme existant
de lutte contre la chasse illégale. Cette panoplie non exhaustive de situations quotidiennes traduisent et expliquent
en même temps les nombreuses initiatives populaires et des pratiques isolées dans ce secteur d´activité. Toutefois,
celles-ci ne sont que des solutions de survie et de court terme qui, dans un plus long terme, conduisent
progressivement aux revendications sociales et aux soulèvements des masses et à de nombreux conflits, car elles
sont implicitement liées à de nombreux besoins fondamentaux non satisfaits.
Afin de prévoir ou mieux d’éviter la situation évoquée plus haut, l’objectif visé à travers ce projet était de réduire
la pression sur les ressources fauniques et ligneuses dans les communautés de la plaine Tikar voisines des parcs
nationaux du Mpem & Djim et Mbam & Djerem à travers l’implication les populations locales dans leur gestion.
La mise en œuvre de ce projet s’est faite dans un contexte marqué par le souci du gouvernement à assainir le
secteur de l’environnement à travers la mise en œuvre du plan d’urgence (PAU) qui met un accent sur la lutte
contre le braconnage. Aussi, cet environnement était fortement marqué par une diversité de problèmes récurrents;
les plus en vue étant l’absence d´opportunités économiques, le chômage, l’exode rural, la pénibilité des travaux de
femmes et des filles, la faible couverture d´électrification et les problèmes de santé et d´éducation.
2 - PROGRES VERS L’ATTEINTE DES OBJECTIFS DU PROJET Toutes les activités menées dans le cadre de ce projet ont suivi une démarche participative, les différentes parties
prenantes étant impliquées d’une manière ou d’une autre selon le cas. Celles-ci sont récapitulées dans les tableaux
ci-dessous.
2.1 Mise en œuvre des activités
Les activités menées au cours de la période sont celles dont la liste est reprise dans le tableau ci après.
1 Ces trois étapes marquent un moment fort et un tournant décisif dans la mobilisation internationale autour des questions
environnementales. Au Cameroun par exemple, on assiste à une grande réforme institutionnelle du secteur forestier en 2002 qui est marqué à partir de 2004 par la création d’un ministère des forets et de la faune.
5
Centre d’Appui aux Femmes Et aux Ruraux Yaoundé - BP 13688 Tél. : 22 20 03 47 / Bangangté : BP. 9 365
Tél : 33 03 11 40--Fax : 22 20 03 48 Email : [email protected] Site Web : www.cafer-cameroun.org
Membre Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) n° NG / 25 162
Tableau 1 - Mise en œuvre des activités
N°
Activités prévues Activités réalisées Période Ecarts
(observations) 1 Lancement officiel du projet/ Prise de
contact
Lancement officiel du projet/ Prise de
contact
10 mars 2011 Aucun
2
Réalisation de l’Etude aux alentours des
réserves du MPEM
Et DJIM et du MBAM et DJEREM
Réalisation de l’Etude aux alentours des
réserves du MPEM
Et DJIM et du MBAM et DJEREM
27 mars au 08 avril
2011
Aucun
3 Restitution des résultats de l’étude Restitution des résultats de l’étude 24 au 29 avril 2011 Aucun
4 Mise en place des observatoires des
ressources fauniques
Mise en place des observatoires des
ressources fauniques
11 au 15 mai 2011 Aucun
5
Formation des membres des observatoires
et des autres acteurs sur le fonctionnement
des entités communautaires
Formation des membres des observatoires
et des autres acteurs sur le
fonctionnement des entités
communautaires
06 au 11 juin 2011 Aucun
6 Préparation du voyage d’échange Préparation du voyage d’échange 24 au 28 juin 2011 Aucun
7 Organisation du voyage d’échange Organisation du voyage d’échange 31 août au 4 Sept
2011
Aucun
8 Mise en place d’un cadre de formel de
concertation
Mise en place d’un cadre de formel de
concertation
07 au 11 août 2011 Aucun
9 Première séance de suivi des activités des
observatoires
Première séance de suivi des activités des
observatoires
21 au 31 mai 2011 Aucun
10 Deuxième séance de suivi des activités des
observatoires
Deuxième séance de suivi des activités
des observatoires
01 au 12 juillet 2011 Aucun
11 Troisième descente de suivi des activités
des observatoires
Troisième descente de suivi des activités
des observatoires
17 au 28 Septembre
2011
Aucun
12 Assise de concertation observatoires/ Poste
forestier
Assise de concertation observatoires/
Poste forestier
1er avril 2011 Aucun
Source : Rapports de terrain
Les activités sus mentionnées ont été menées dans certains villages sélectionnés au regard des critères relatifs à la
position du village par rapport à des endroits tels que : proximité au parc de Mbam et Djerem, proximité au parc de
Mpem et Djim, zone de transition entre Ngambé-Tikar et les parcs, point de sortie de la viande de brousse. Aussi
a-t-on pu retenir les villages suivants : Kong, Kindié, Kpan, Manblang, Pobiong, Nditam, Mampli, Bédikouen,
Yassem, Linté, Ngambé Tikar et Ngoro.
2.2 Résultats atteints
Les résultats auxquels on est parvenus à la suite des activités menées au cours de la période sont ceux dont la liste
est reprise dans le tableau ci-dessous :
Tableau 2 : Présentation des résultats
2Un inventaire a été initié par le MINEP dans les parcs du MPEM et DJIM et du Mbam et Djerem au mois de juin 2010 mais les résultats ne
sont jusqu’à l’heure actuelle pas encore disponible.
N Résultat prévus Résultats réalisés Observations
1 La situation de la
chasse illégale
dans
l’arrondissement
de Ngambé TiKar
est connue
Environ mille six cent quatre-vingt onze (1691)
animaux d’environ 22 espèces 2 sont chassés par
semaine en période intense (saison pluvieuse) par
près de 45 chasseurs sur les 1600 recensés autour
des deux parcs (Mpem et Djim et Mbam et
Djerem
L’échantillonnage aléatoire simple a permis de choisir un
échantillon de 55 chasseurs à raison de 5 (cinq) chasseurs
par village. Parmi eux, 45 (quarante cinq) chasseurs ont été
interrogés soit un taux de représentativité égal à 81.8%. ce
qui est largement supérieur à 20% .Par ailleurs, pour ne
pas s’éloigner des résultats, d’autres acteurs intervenants
dans le circuit de commercialisation de la viande de
brousse ont été interrogés.
6
Centre d’Appui aux Femmes Et aux Ruraux Yaoundé - BP 13688 Tél. : 22 20 03 47 / Bangangté : BP. 9 365
Tél : 33 03 11 40--Fax : 22 20 03 48 Email : [email protected] Site Web : www.cafer-cameroun.org
Membre Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) n° NG / 25 162
3 Notons que cette quantité n’est pas la même toute l’année, elle ne concerne qu’une période de chasse intense donnée et ne saurait se répercuter de façon
permanente sur tout un mois ou toute une année. 4 Le rapport d’étude présente à la page 28, le circuit de commercialisation de la viande de brousse dans la zone de mise en œuvre du projet 5 NB : D’après Loi 94, Article 85 : Est considéré comme acte de chasse, toute action visant :
A poursuivre, à tuer, capturer un animal sauvage ou guider des expéditions à cet effet;
A photographier et filmer des animaux sauvages à des fins commerciales. Selon cette définition et vu le fait que la viande de brousse est un élément inévitable des repas des membres des communautés Tikar ils ont été considérés
comme essentiellement des chasseurs.
1
La situation de la
chasse illégale
dans
l’arrondissement
de Ngambé TiKar
est connue
- Il en existe environs3
- 301 animaux de la classe A
- environ 983 animaux de la classe B,
- environ 407 animaux de la classe. C
Les méthodes de chasse sont de deux types :
- Indirecte (Piège au câble d’acier et au
matériel en fer.)
- Directe (au fusil à plomb, au chien et
machette/lance, à l’arc/ arbalète)
Le circuit de commercialisation fait intervenir les
chasseurs, les commerçants du village, les
transporteurs, les commerçants des zones
urbaines ; les dépouilles vont des différents
villages pour les zones urbaines proches (Bafia,
Yoko, Foumban) pour se revendre dans les plus
grands centres urbains notamment Bafoussam,
Douala et Yaoundé 4 (Voir illustration
schématique du circuit de commercialisation en
annexe)
Le système de protection de la faune fait
intervenir les conservateurs à travers
-Les patrouilles et opérations coups de poings, les
gendarmes à travers la répression, le comité de
surveillance de la mairie, le chef de poste forestier
Les conditions règlementaires de la chasse sont
mal connues par les différents acteurs.
Les motivations des acteurs informels et formels
sont de trois ordres : économique, social et
écologique (chaîne alimentaire)
Il s’agit des leaders de paysans, des consommateurs locaux
et les petits commerçants des communautés. En outre, les
méthodes d’observation systématique et par sondage ont
concouru à viabiliser les données collectées. Le choix des
villages s’est fait selon trois critères à savoir :
- la proximité des Aires Protégées du Mbam & Djerem et
Mpem & Djim,
- la zone de transition de la viandes de brousses entre
Ngambé-Tikar et les deux aires protégées et
- les points de sorties des viandes de brousses.
La collecte des données s’est faite par enquête et par
prélèvement des données issues des observations. L’outil
de collecte des données était un questionnaire dûment
préparé qui était administré aux enquêtés. L’analyse s’est
faite à partir d’un dépouillement mécanique et de
l’utilisation des logiciels (SPSS 8.1 et Microsoft office
Excel 2007) qui ont permis de ressortir les quantités et les
qualités des espèces abattues et aussi leur classement ; puis
de ressortir les histogrammes correspondants
NB : le chasseur ici n’est pas uniquement celui qui fait de
sa profession la chasse mais aussi celui qui d’après la
définition de la chasse selon la loi de 1994 se retrouve dans
l’une des actions mentionnées dans l’article. (article 85 de
la loi N°94-01/20 janvier 1994) 5
Il est important de faire une éducation des populations
riveraines sur l’importance de la faune pour la diversité
biologique, les sensibiliser sur la réglementation sur la
faune et afin de les impliquer dans la gestion de la faune au
moyen des observatoires fauniques.
Les mécanismes de protection ont aussi bien des forces que
des faiblesses.
Les forces
Les opérations coup de poings permettent le
démantèlement des circuits fermés de commercialisation.
Les patrouilles régulières permettent d’intimider les
braconniers, de préserver les parcs et de surveiller leurs
périphéries
Sur les routes, ces opérations permettent la surveillance, et
la main mise sur les braconniers. La répression permet de
saisir les braconniers sur la base des renseignements donnés
par les individus appelés « amis de la brigade »
Les faiblesses
Irrégularité de l’action, effectif réduit des éco gardes et des
gendarmes, absence d’équipements pour les éco gardes,
faible implication des autorités, faible connaissance en
gestion des conflits hommes/faunes
Inexistence de l’activité surveillance la nuit,
Corruption des agents de surveillance.
Ces conditions de chasse concernent : les classes d’espèces,
lieux de chasse périodes de chasse, autorisations de
chasse/commercialisation ; armes utilisées, préoccupations
relatives à la biodiversité et le développement durable
(équilibre biologique)
Sur le plan économique, la chasse est le seul moyen de se
7
Centre d’Appui aux Femmes Et aux Ruraux Yaoundé - BP 13688 Tél. : 22 20 03 47 / Bangangté : BP. 9 365
Tél : 33 03 11 40--Fax : 22 20 03 48 Email : [email protected] Site Web : www.cafer-cameroun.org
Membre Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) n° NG / 25 162
faire des revenus
Sur le plan social les hommes gagnent leurs respects en
fonction de la quantité d’animal abattue
2
Huit observatoires
des ressources
fauniques (entités
locales de gestion
des ressources
fauniques dans les
communautés)
mis en place et
opérationnels
11 observatoires à raison d’un observatoire par
village ont été mis sur pied. Chacun des
observatoires est composé d’un Président et un
rapporteur. Les observations sont faites par 22
membres)
11 observatoires ont vu les capacités de leurs
membres renforcées
03 séances d’accompagnement (suivi et
évaluation) ont été effectuées
22 membres des observatoires ont été informés et
sensibilisés sur la loi faunique, les alternatives et
les techniques d’observations.
11 plans d’action annuels ont été élaborés par
chacun des observatoires) (voir annexe)
01 support de sensibilisation sur les classes
d’animaux a été produit et multiplié (cf Ann)
01 support sur la loi faunique en vigueur a été
produit et distribué dans les associations des
localités (Voir annexe).
01 support sur les armes de chasse a été produit et
distribué aux membres des communautés à travers
les Associations paysannes et les conseillers
municipaux (Voir annexe)
01 support synthèse de ce qu’il faut et ce qu’il ne
faut pas pour la préservation des ressources
fauniques a été produit et distribué (Voir annexe)
Cette phase a été déclenchée à l’issue de l’étude
préalablement faite sur le diagnostic de la situation de la
chasse dans la zone.
Les observatoires mis sur pied et le renforcement de leurs
capacités permet de contribuer au renforcement de la lutte
contre la chasse illégale dans la zone tout au moins à
travers la sensibilisation.
Les attributs statutaires des membres des observatoires :
Le Président est chargé de :
- Organiser de manière hebdomadaire les activités
relatives à la surveillance du patrimoine faunique ;
- Préciser les modes de collaboration entre les différents
acteurs (Chef de poste forestier, Conservateur)
- Aider les chefs de postes forestiers et les conservateurs
dans la collecte des données sur la chasse ;
- Assurer le respect de ces dispositions en surveillant les
forêts en collaboration avec le chef de poste forestier ;
Le Rapporteur est chargé de :
- Produire des rapports de la situation réelle de la chasse.
Ces rapports devront préciser les lieux dans lesquels on
chasse, la destination des produits fauniques, les
circuits de commercialisation de la viande de brousse,
quels types de gibiers on chasse
- Travailler en collaboration avec certaines recrues de la
communauté ;
- transmettre les rapports dûment signé par le président
aux chefs de poste forestier et aux conservateurs des
parcs
Le fonctionnement des observatoires (voir schéma1)
3
Un cadre formel
de gestion
concertée des
ressources
fauniques mis en
place et
opérationnel
Ce cadre de travail est l’organe de suivi et de
coordination des actions de conservation des aires
protégées en faveur des parcs du Mpem et Djim
et du Mbam et Djerem. Il faudrait préciser que ce
cadre de travail a été mis sur pied sur la base d’un
accord de principe entre des différents acteurs
concernés. Les réunions que tiennent ces derniers
sont sanctionnées par la signature des procès
verbaux par ces derniers.
Il comprend (voir tableau 2) :
- Le coordonnateur du parc qui facilite la liaison
entre les différents acteurs (Chefs de poste,
membres des observatoires et écogardes).
Les chefs de poste de Linté, de Ngambé Tikar et
de Ngoro déjà engagés et qui ont participé comme
observateur, tout en donnant leur avis techniques
aux activités menées par les membres des
observatoires certains membres de certains
observatoires ont collecté, à l’aide des fiches mis à
leur disposition des informations au cours des
trois derniers mois.
- Les informations obtenues concernent
essentiellement la situation de la chasse dans la
zone. Celles ci ont été transmises au conservateur
du Mpem et Djim et ont par ailleurs permis
d'actualiser le rapport d'étude sur la chasse.
Au cours des deux séances de travail du cadre formel,
étaient chaque fois débattus les points portant sur les
activités menées par les membres des observatoires.
Les deux séances de travail de ce cadre formel ont donné
lieu à des recommandations à prendre en compte par les
membres des observatoires dans la mise en œuvre de leurs
activités quotidiennes.
Il a par exemple été demandé à ces derniers outre les
activités de sensibilisation qu’ils mènent de recenser les
chasseurs en possession des armes dans leur zone
respectives.
Le PV de la mise en place de ce cadre formel de travail
ressort les résolutions suivantes :
Résolution 1 : les trois parties prenantes s’engagent à
collaborer avec le Sous-préfet et le maire conformément à
la réglementation en vigueur avec pour but la gestion
durable des ressources fauniques.
Résolution 2 : les parties prenantes s’engagent à se
rencontrer trimestriellement dont la première séance est
pour le 28 septembre 2011.
Résolution 3 : Un membre d’un observatoire, désigné
séance tenante sera rapporteur.
Résolution 4 : Une charte de fonctionnement sera mise sur
pied après réflexion des différentes parties.
8
Centre d’Appui aux Femmes Et aux Ruraux Yaoundé - BP 13688 Tél. : 22 20 03 47 / Bangangté : BP. 9 365
Tél : 33 03 11 40--Fax : 22 20 03 48 Email : [email protected] Site Web : www.cafer-cameroun.org
Membre Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) n° NG / 25 162
Source : Activités de terrain
La mise en place des observatoires, leur définition et fonctionnement (voir figure1) et l’action de les fédérer dans
un cadre de travail sont de bon augure dans le sillage de la lutte contre la chasse illégale dans la zone d’exécution
du projet. En effet, ce cadre donne l’occasion aux différents acteurs de trouver un espace de concertation, de
prendre des décisions face aux différentes difficultés rencontrées. Toutefois, il est important de prendre des
dispositions afin que ces réunions se tiennent de façon régulière. L’arrêté 520 ne prévoit pas de financement pour
le fonctionnement du comité communal en charge des questions de gestion durable des ressources naturelles au
contraire des comités riverains qui bénéficient de 10% de la redevance versée au niveau de la commune. Les
sources de financement pour son fonctionnement constituent un souci majeur pour la pérennisation des actions en
faveur de la lutte contre la dégradation des ressources environnementales. La quasi absence des femmes est l’un
des facteurs à déplorer dans ce processus qui a été engagé et qui, s’il est pérennisé pourra être porteur à long terme
dans ce sens qu’il amènera les uns et les autres à prendre véritablement conscience de la situation qui prévaut dans
la localité en matière de chasse illégale.
Figure 1 - Fonctionnement statutaire des observatoires
Tableau 3 - Rôles des membres du cadre formel de travail Membre du cadre formel de travail Rôles/mode de travail
Membres des observatoires - Collectent les données à partir des fiches ;
- Dressent les rapports d’activité selon le canevas ;
- Remettent les données brutes aux conservateurs et chefs de poste forestier ;
- Sensibilisent les populations sur l’importance de la biodiversité, la loi faunique et les
alternatives à la chasse
Chefs de poste forestier - Analysent les données brutes collectées
- Donnent des astuces de sensibilisations et de collectes aux observateurs
- S’organisent dans son département au regard des données
- Donnent la synthèse des données au Sous préfet et au maire
Conservateurs - Analysent les données brutes collectées
- Donnent des astuces de sensibilisations et de collectes aux observateurs
- S’organisent dans son département au regard des données
3 - Au regard du contexte de décentralisation,
l’organe déjà mis en place au niveau de la
commune - conformément à l’arrêté 520, dans le
cadre du projet exécuté avec le financement de
l’ACDI et relatif à la gouvernance dans la RFA-
de Ngambé Tikar se chargera de coordonner et
de capitaliser toutes les informations se
rapportant à la situation de la chasse dans la
zone. Des sanctions pourraient également être
prévues au niveau de la commune à l’égard de
tous ceux qui ne respectent pas la loi forestière
surtout dans ce sens que la commune se chargera
également de vulgariser cette loi.
Aussi, il est important de faire remarquer ici que ce cadre
de travail met tous les acteurs impliqués dans un système
d´échange et d´apprentissage au cours duquel leur
contribution aux actions concrètes, où chaque groupe
d´acteurs apporte son expérience pour la valorisation de la
gestion participative. Toutefois, il reste à perpétuer ces
actions dans ce sens que la fin de ce projet ne présage pas
un avenir serein de ce cadre formel de travail. En effet,
cette action demande encore à être soutenue pendant une
bonne période au regard du contexte actuel.
Remettent les données collectées à la
fin de la semaine
Sensibilisent, et proposent des
alternatives à la chasse.
Remettent les données collectées à la
fin de la semaine.
Propose une orientation à
l’observation
Donnent leurs points de vue sur la
chasse et ses alternatives.
Propose une orientation à
l’observation.
Observatoires
9
Centre d’Appui aux Femmes Et aux Ruraux Yaoundé - BP 13688 Tél. : 22 20 03 47 / Bangangté : BP. 9 365
Tél : 33 03 11 40--Fax : 22 20 03 48 Email : [email protected] Site Web : www.cafer-cameroun.org
Membre Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) n° NG / 25 162
- Donnent la synthèse des données au Sous préfet et au maire ;
- S’organisent dans leurs opérations de contrôle des périphéries
Sous préfet - Donne la synthèse des données en réunion d’information publique
- Donne un coup de main aux observateurs
Maire - Intègre les données et définit son mode d’action dans son comité de surveillance des
naturelles (dont les ressources fauniques font partie)
3- EFFETS DU PROJET
La mise en œuvre du projet a eu de nombreux effets aussi bien sur l’environnement, sur les activités socio
économiques que sur les politiques et les lois.
3.1 Impacts sur l’environnement
Quelque soit le secteur d´activité dans lequel les uns et les autres se déploient dans la zone de Ngambé Tikar,
celui-ci a d’une manière ou d’une autre eu une incidence sur l’environnement à plus forte raison les activités en
lien avec la chasse. Ce projet a permis de déceler quelques effets de ces différentes activités sur l’environnement.
L’intervention a permis aux populations bénéficiaires de construire une nouvelle façon de faire, d’adopter des
habitudes qui permettent de préserver l’environnement.
A travers la sensibilisation qui a été faite pendant la période de mise en œuvre du projet, il a été remarqué même
avant la fin de celui-ci que les bénéficiaires, sans toutefois renoncer à l’activité, mettaient en pratique un certain
type de comportement à encourager notamment la dénonciation des chasseurs détenteurs d’armes illégales, la
chasse des animaux de la classe C uniquement. Mais, il faut retenir que quelles que soient les intentions louables
pour des actions et des engagements, il est important que les autorités appuient sans relâche ces actions locales.
3.2 L’impact socio économique Du fait de l´ignorance et de l’insuffisance d’informations, les activités socio économiques dans la zone tiennent
leur capital la plupart de temps des produits forestiers ligneux et des produits de la chasse. A travers ce projet, les
activités des populations de la zone ont pris un coup dans ce sens que celles-ci évoluent désormais au ralenti. La
viande de brousse n’est plus aussi disponible que par le passé.
3.3 L’impact au niveau des politiques et des lois
Ce projet s’est fortement appuyé sur les politiques en vigueur en matière de chasse illégale. Celles-ci pourraient
maintenir les populations dans un cercle vicieux de la pauvreté dans ce sens que les animaux de la classe C dont la
capture est autorisée ne se vendent pas à prix d’or comme le reste. Aussi, pendant la période de mise en œuvre du
projet, les populations se sont chaque fois plaints de leur champs qui sont dévastés par certains de ces animaux en
occurrence ceux de la classe A dont la capture et l’abattage sont interdits. Il existe de ce fait un conflit latent entre
ces animaux et les riverains. Ces aspects ne pas sont suffisamment pris en compte par la loi et ont tout de même
une incidence sur le quotidien des populations de la zone. Par ailleurs, le processus de décentralisation en cours, et
notamment avec l’arrêté 520 a été d’une grande utilité. Les observatoires sont encrés sur le comité communal en
charge des questions de protection de l’environnement qui a été mis sur pied à la faveur du projet exécuté par le
CAFER dans la zone et relatif à la transparence dans la gestion de la RFA.
4- EXPERIENCES POSITIVES ET NEGATIVES DU PROJET
4.1 Les expériences positives
Localement, il existe toujours un échantillon d´individus avec lesquels on peut bâtir de nouvelles démarches de
développement, comme nous avons pu le constaté à travers la mise en œuvre de ce projet avec les observatoires
mis sur pieds. L’on s’est également rendu compte que les populations devraient être impliquées dans le processus
d’élaboration des lois devant être appliqué sur elles ou au cas échéant être impliqué dans la logique de mise en
œuvre effective de ces politiques.
L’expérience antérieure relative à la mise en place du comité communal en charge de la RFA à la faveur de l’arrêté
520 a beaucoup facilité la mise en place des observatoires dont certains membres sont des membres des comités
riverains de la RFA.
Aussi, il faudrait relever que ce projet a donné l’occasion de mesurer le degré d’implication des populations
vulnérables (lesquelles ?), dans les activités de développement. Les séances d’animation organisées ainsi que les
formations ont permis de réaliser que ces derniers ont leur mot à dire et les autres acteurs doivent comprendre que
10
Centre d’Appui aux Femmes Et aux Ruraux Yaoundé - BP 13688 Tél. : 22 20 03 47 / Bangangté : BP. 9 365
Tél : 33 03 11 40--Fax : 22 20 03 48 Email : [email protected] Site Web : www.cafer-cameroun.org
Membre Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) n° NG / 25 162
leur approche n´est pas la même que celles des autres car celles-ci sont lentes à s’exprimer et réclament très
souvent un changement immédiat de leurs conditions de vie qu’un changement à long terme.
4.2 Les expériences négatives
A la fin de ce projet l’on s’est retrouvé dans une situation quelque peu confuse au regard des activités qui
pourraient logiquement s’inscrire dans la pérennisation de celles déjà mises en œuvre. Les entités mises en place à
l’instar des observatoires et du cadre formel de travail qui a été institué s’inscrivent au rang des actions à perpétuer.
D’où les questions suivantes : qui facilitera ou soutiendra la survie, la continuation de ces différentes actions?
Comment ces actions subsisteront ? Un travail continu sur ces initiatives mises en place dans ce projet permettrait
progressivement de mieux clarifier, illustrer, formaliser ces initiatives. Le projet n’a en soit été que très court pour
valoriser ces initiatives. Toutefois, il faut préciser que la commune jouera un rôle déterminant dans la pérennisation
de ces activités dans le cadre de la décentralisation. Nous pensons ainsi au comité communal qui s’active déjà dans
le domaine de la RFA. En effet, au niveau de celle-ci une entité a été mise en place pour assurer la transparence
dans la gestion des ressources fauniques et forestières et la prévention des conflits. Pendant la période de mise en
œuvre du projet, on a à un moment ressenti une inadéquation entre les besoins réels des bénéficiaires et les
activités mis en œuvre dans le cadre de celui-ci. En effet le projet n’a pas suffisamment pris en compte les
alternatives au braconnage et les questions de déforestation et la dégradation de l’environnement, la qualité d’eau
et sa disponibilité, la question de sécurité alimentaire qui sont également d’actualité dans la zone.
Comme porte d´entrée, nous avons choisi de faire une étude sur la situation de la chasse dans la zone afin
d’apporter une contribution à la vision globale de la situation de la chasse dans cette Plaine. C´est la chasse
illégale, comme ça aurait pu être l´éducation, la santé ou un autre domaine. Mais la chasse illégale, on l´a justifiée,
est avantageuse par son aspect transversal qui a permis de toucher plusieurs acteurs. Seulement, cette approche n’a
pas suffisamment pris en compte l’aspect concernant les conflits qui sont pourtant d’actualité dans la zone non
seulement entre les différents acteurs du circuit mais aussi entre les animaux et les hommes qui se manifestent par
la destruction des cultures. On peut aussi mentionner le faible nombre des observatoires non assez outillés tout au
moins du point de vue matériel, pour une si vaste zone.
5 - LES BENEFICIAIRES DU PROJET
Les différents bénéficiaires de ce projet sont les suivants :
Tableau 4 - Liste des acteurs clés du processus au niveau des communautés
ACTEURS CLES CATEGORIES ROLES DIFFRENTS BENEFICES
Sous préfets administration Veiller sur l’application des lois Le respect et l’application de la loi
Gendarmeries administration Mener des répressions sur les
braconniers
Le respect de l’ordre public et l’application de la loi
Conseillers/maire Elus locaux Contribuer à la gestion équitable et
durable des ressources fauniques
Consistance de la diversité biologique de la localité
(conservation du patrimoine naturel)
Accroissement des redevances versées par les
exploitants actuels ou potentiels
Postes forestiers Service
déconcentrés
Contrôler l’exploitation des
ressources forestières
Le respect et l’application de la loi faunique et
l’exécution des plans du MINFOF
Conservateurs
Ecogardes
Intervenants dans
et autour des AP
Protéger et conserver les espèces
fauniques des aires protégées
Le respect et l’application de la loi faunique et
l’exécution des plans du MINFOF
Chasseurs économique Abattre les animaux en fonction de
la demande
Réglementation de l’activité de chasse en fonction
des conditions de chasse
Restaurateurs économique Evacuer la viande de brousse dans
les communautés
Transporteurs économique Facilitent les déplacements des
dépouilles et carcasses d’animaux
ainsi que les commerçantes
Application de son activité de transport et entretien
de leurs familles
Populations
(autorités
traditionnelles,
leaders de paysans)
Social Consommateurs
Observations des activités pratiques
de la chasse
nutrition de leurs familles
Source : Activité de terrain
Les communautés - Les populations locales des villages Kong, Kindié, Kpan, Manblang, Pobiong, Nditam,
Mampli, Bédikouen, Yassem, Ngambé Tikar, Ngoro, Linté sont les principaux bénéficiaires de ce projet. Dans ce
11
Centre d’Appui aux Femmes Et aux Ruraux Yaoundé - BP 13688 Tél. : 22 20 03 47 / Bangangté : BP. 9 365
Tél : 33 03 11 40--Fax : 22 20 03 48 Email : [email protected] Site Web : www.cafer-cameroun.org
Membre Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) n° NG / 25 162
sens, les activités de sensibilisation, les entités mises en place notamment les observatoires s’inscrivent dans le
souci de permettre un meilleur épanouissement de ces communautés. Les acteurs clés ayant intervenu dans le cadre
de ce processus au niveau des villages sont ceux dont la liste est reprise dans le tableau ci-dessus. Dans le cas
précis des observatoires, ils peuvent être nommément présentés.
Tableau 5 - Liste des membres des Observatoires au niveau des communautés
N° VILLAGES PRESIDENTS RAPPORTEURS
1 Ngoro Mahé Lucie Oyongong Sylvestre
2 Linté Midih Moise Nodjallè Missè
3 Yassem Alima Timothée Ndzoko Julien
4 Nditam Ngang Moise Momkpo Thomas
5 Bedikouen Nganwoin Aboubakar Mboro Jean Pierre
6 Kpan Nkah Joseph Noikouo Dieudonné
7 Mamblang Beriang Emmanuel Kpoh Jean Paul
8 Pobiong Nyiembé Raphaël Houmbosso Valentin
9 Kong Ngata Emmanuel Mekpa Moise
10 Kindié Mah Antoine George
11 Ngambé Tikar Ngambé Oumarou Megbang Bosco
Source : Activité de terrain
Pendant la période de mise en œuvre du projet, ces derniers étaient chargé de diffuser les dispositions
réglementaires relatives à la conservation des ressources fauniques, de les adapter à leur contexte et de les faire
respecter par tous les membres de la communauté à travers la surveillance des forêts et la collaboration avec le
poste forestier.
Les ONGs - Le projet permettra aux autres ONG présentent dans la zone notamment Nature + et la SNV d’avoir
un autre axe de lecture de la problématique de la chasse illégale au Cameroun et par extension dans la sphère
internationale. En effet, les Organisations de la société civile sont de plus en plus impliquées dans les
problématiques de l’heure et leur mot compte dans le processus décisionnel. Les expériences tirées du projet
pourraient de ce fait être valorisées au niveau des ateliers, conférences et autres organes d’expression des
organisations de la société civile.
Les autorités administratives (Sous-préfet, gendarmes, Chef de poste de contrôle, conservateurs) ont bénéficié de
ce projet qui s’inscrivait en droite ligne des directives de l’Etat Camerounais relatives au respect et l’application de
la loi, de l’ordre public et de l’exécution des objectifs du MINFOF.
Les autorités traditionnelles - Ce projet a balisé le terrain au profit des autorités traditionnelles dans ce sens qu’il
leur a permis de voir comment mobiliser leur population et de leur sensibiliser autour d’une activité. De plus, en
approchant l’aspect coutumier de l’aspect légal, les autorités traditionnelles se sont senties soutenus dans leur
vision de protection des espèces fauniques. Ils ont d’ailleurs pris un engagement verbal de mobiliser leurs
populations respectives et de participer eux-mêmes à tout le processus de développement. Cet engagement nous a
semblé rassurant dans la mesure où la sensibilisation devrait rester permanente afin de préserver les différents
acquis du projet. Précisons également que la commune à son niveau a responsabilisé certains de ces agents sur les
questions en lien avec la gestion des ressources forestières et fauniques ce qui constitue également un atout
majeure dans la pérennisation des acquis du projet.
6- PERENNITE DES ACTIONS DU PROJET
Dans la ‘’charte’’ adoptée par les membres des observatoires et des acteurs institutionnels à dont les chefs de poste
forestiers et les écogardes, l’on insiste sur la nécessité de tenir régulièrement les séances de travail. Cette initiative
contribue à garantir la pérennité du projet dans ce sens qu’elle permettra à ces acteurs de faire l’état de la situation
de la chasse illégale dans la zone. Il en est de même des observatoires mis en place et du renforcement de leur
capacité. Cette action pourrait subsister même à la fin du projet car les observatoires choisis étaient des leaders
dans leurs communautés respectives, et certains sont membre des comités riverains de la RFA, ce qui fait que
même à la fin du projet, ces derniers continueront à mener des actions allant dans la lutte contre la chasse illégale
surtout qu’ils en ont reçu les outils.
12
Centre d’Appui aux Femmes Et aux Ruraux Yaoundé - BP 13688 Tél. : 22 20 03 47 / Bangangté : BP. 9 365
Tél : 33 03 11 40--Fax : 22 20 03 48 Email : [email protected] Site Web : www.cafer-cameroun.org
Membre Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) n° NG / 25 162
Aussi, la présence du CAFER depuis près d’une quinzaine d’années dans la zone d’étude constitue un atout
considérable dans ce sens que quoique de façon sporadiques, les descentes de suivi seront de temps à autre
organisées afin d’apprécier le fonctionnellement des observatoires mis en place et de sensibiliser ces communautés
sur la nécessité de préserver de façon continue leur ressources fauniques.
Enfin l’accent que le gouvernement met de plus en plus en place dans le cadre d’une meilleure gouvernance des
ressources fauniques et l’implication des autres acteurs à l’instar du CARPE permettront à coup sûr de pérenniser
les différentes actions de ce projet.
7- CONCLUSION
Les activités de sensibilisation et de mise en place des observatoires ont été des moments d’intenses échanges entre
les communautés et le CAFER. Ces échanges ont été très fructueux avec la participation des acteurs institutionnels
à l’instar des chefs de poste forestiers et des écogardes. L’urgent est de continuer ces activités prioritaires de
sensibilisation et de rencontre permanente entre ces différents acteurs. Le mieux serait de faire moins mais mieux
et peut être dans moins de villages, au vue des ressources financières disponibles, afin d’avoir un impact qui
s’inscrit véritablement dans la durée.
Enfin, pour détourner l’attention des communautés sur les activités en lien avec la chasse illégale, il est important
d’encourager les alternatives à la chasse, étant donné que la zone regorge un riche potentiel naturel, mais qui reste
très sous-exploité à l’instar des produits forestiers non ligneux avec comme exemple le Djansang qui est présent
presque partout dans cette localité ainsi que les possibilités de réalisation de l’apiculture et l’aulacodiculture qui
peuvent être valorisés dans la zone. En plus de l´existence de ce potentiel sous exploité, qui pourrait propulser à
petites échelles plusieurs activités socio-économiques et améliorer la qualité et les conditions de vie des
populations des localités concernées, de nombreux autres types d’activité pourraient être revalorisés à l’instar de
l’agriculture qui n’est pratiquée jusqu’ici qu’à petite échelle dans la zone et avec les pratiques de brûlis qui ont un
impact négatif sur l’environnement.
8 – RECOMMANDATIONS
Les recommandations ici présentées ont été élaborées à partir des activités menées sur le terrain et des idées
exprimées par les différents acteurs pendant la période de mise en œuvre du projet. Celles-ci s’adressent aux
partenaires au développement, la société civile, l’Etat et les communautés riveraines.
8.1 Aux partenaires de développement - Au regard des résultats obtenus dans le cadre de ce projet, il est
souhaitable que les partenaires de développement s’attardent davantage sur les questions relatives à la gestion des
ressources forestières et fauniques et accordent des financements qui s’inscrivent dans le long terme.
8.2 A la société civile - La société civile doit davantage contribuer à une meilleure implication des communautés
dans la gestion des stratégies de gestion des ressources de leur terroir.
8.3 A l’Etat - L’Etat doit renforcer les capacités de tous les acteurs institutionnels impliqués dans la gestion des
ressources forestières au Cameroun.
8.4 Aux communautés riveraines - Les communautés Riveraines devraient adopter une attitude proactive dans la
recherche des solutions aux problèmes auxquelles elles sont confrontées. Ces derniers devraient arriver à un niveau
où ils sont à même de dénoncer les auteurs des pratiques de chasse illégale dans leurs localités respectives.
8.5 Aux partenaires financiers – Voir dans quelles mesures pourvoir aux financements plus importants et de
termes un peu plus longs : deux à trois années. Ceci améliorerait l’enracinement de l’intervention dans le milieu et
contribuerait à la pérennisation des actions entreprises
13
Centre d’Appui aux Femmes Et aux Ruraux Yaoundé - BP 13688 Tél. : 22 20 03 47 / Bangangté : BP. 9 365
Tél : 33 03 11 40--Fax : 22 20 03 48 Email : [email protected] Site Web : www.cafer-cameroun.org
Membre Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) n° NG / 25 162
9- LES ANNEXES
9.1 Procès-verbal des rencontres de la plate forme
9.2 Plans d’action des Observatoires
9.3 Supports d’information et de sensibilisation (05)
9.4 Comptes rendus des membres des observatoires
9.5 Fiches de présence formation des membres des observatoires
9.6 Liste des participants.
9.7 Album photo
Figure 2: Circuit de commercialisation de la viande de brousse et relation entre acteurs
Z.U
Légende
B : Bayam sellam
R : Restaurateur
Co : Consommateur
Entité très importante dans le circuit
Entité importante dans le circuit
Entité moins importante dans le circuit
Les différents villages aux alentours des deux PN (Pobiong, Ngoro, Linte, Yassem, Ngambé Tikar,
Mamblang, Bédi kouen, Kong, Kindié, Nditam)
Zone Urbaine (Yoko, Bafia, Yaoundé, Foumban/Foumbot, Bafoussam, Douala,
Relation peu rentable
Relation très rentable
V
B CH
Co B
R
Co R
Co R
V
Z.U