Céline Minard

3
/ 94 6 es Assises Internationales du Roman / Un événement conçu et réalisé par Le Monde et la Villa Gillet / Du 28 mai au 3 juin 2012 aux Subsistances (Lyon) / www.villagillet.net Céline Minard France Née en 1969, Céline Minard a fait des études de philosophie avant de se consacrer à l’écriture. Auteur de plusieurs romans et récits, elle a été pensionnaire de la Villa Médicis en 2007 et 2008, et de la Villa Kujoyama en 2011. Son roman Bastard Battle a reçu la mention spéciale du Prix Wepler - Fondation La Poste. En 2011, elle publie conjointement Les Ales (Cambourakis)en collaboration avec la plasticienne Scomparo et So long, Luise (Denoël), qui a remporté le Prix franco-allemand Franz Hessel 2011. L’auteur Zoom © A.Février So Long, Luise (Denoël, 2011) (218 p.) Prix Franz Hessel 2011 L’écriture de la sexualité Au soir de sa vie, une femme écrivain mondialement connue reprend une dernière fois la rédaction d’un texte auquel elle travaille depuis plusieurs décennies : son testament. À l’occasion de cette « dernière copie » la narratrice revient sur son enfance, les raisons de sa conversion à l’anglais comme « contre-langue de création », son éblouissante rencontre avec Luise, sa compagne de cinquante années, leurs villégiatures en Angleterre, en Irlande, en Italie, leur installation en Suisse, leur vie commune, réelle et fictive. Autant de lieux et de temps réinventés où elles ont croisé toutes sortes de personnages truculents, fait les quatre cents coups et partagé leurs aventures dans les bois autour des étangs avec des nains, des carpes, des boucs et des fées. De ce vrai-faux testament métamorphosé en récit de souvenirs résulte un roman intensément poétique, érotique et ludique, où l’inventivité et la somptuosité de la langue sont portées à leur point d’incandescence. Car « nous ne possédons rien, si ce n’est la puissance et, peut-être, le talent de recréer, allongé sous un saule dans un fauteuil articulé, ce que nous avons soi-disant déjà vécu ». Ressources Les sites internet des éditeurs (extraits, vidéos, revues de presse) : http://www.denoel.fr/Denoel/Control.go?action=rech http://www.leoscheer.com/spip.php?article1260 http://www.cambourakis.com/spip.php?article211 « De livre en livre, tous singuliers, incongrus, puissants, Céline Minard (...) ne cesse de donner de la voix. Une voix qu’elle a savante, vivante, ironique, conquérante, et susceptible d’opérer de formidables métamorphoses. C’est du verbe, toujours, que surgissent les personnages baroques et variés que la romancière convoque sur la scène - c’est par le verbe qu’ils s’incarnent, prennent vie, s’extraient de la surface plane de la page pour se mettre debout et, comme au théâtre, prendre la parole, apostropher l’auditoire. (...) (L’auteur) s’emploie, dans ce long monologue fantasque, sensuel, formidablement hétéroclite, à faire entendre, comme en cascade, mille échos – de Lewis Caroll, des contes de fées archaïques et de Nabokov, de la langue anglaise et du français de Villon... – qui composent ensemble un tissu sonore opulent, somptueux, virtuose. » Télérama La presse (suite) « Fleuve mémoriel d’une existence truculente et décomplexée, le roman de Minard, qui publie aussi Les Ales avec la plasticienne Scomparo (Cambourakis), se déploie comme une oraison intérieure plus intime que les précédents, fêtant la nature et la jouissance des mots. » Libération « Fortement scandée, avec un « je » bien présent, faisant son miel de toutes les langues et de tous les styles, elle sait aussi payer sa dette à ceux qui l’ont aidée à exister, Rousseau, Woolf, Yourcenar, Nabokov, une bonne part du XVI e siècle. Irrésistible, elle avance et communique à son lecteur l’enthousiasme contagieux de ceux pour qui écrire, c’est jouir. » L’Humanité La presse

description

Céline Minard

Transcript of Céline Minard

Page 1: Céline Minard

/ 946es Assises Internationales du Roman / Un événement conçu et réalisé par Le Monde et la Villa Gillet / Du 28 mai au 3 juin 2012 aux Subsistances (Lyon) / www.villagillet.net

Céline MinardFrance

Née en 1969, Céline Minard a fait des études de philosophie avant de se consacrer à l’écriture. Auteur de plusieurs romans et récits, elle a été pensionnaire de la Villa Médicis en 2007 et 2008, et de la Villa Kujoyama en 2011. Son roman Bastard Battle a reçu la mention spéciale du Prix Wepler - Fondation La Poste. En 2011, elle publie conjointement Les Ales (Cambourakis)en collaboration avec la plasticienne Scomparo et So long, Luise (Denoël), qui a remporté le Prix franco-allemand Franz Hessel 2011.

L’auteur Zoom

© A.Février

So Long, Luise (Denoël, 2011) (218 p.) Prix Franz Hessel 2011

L’écriture de la sexualité

Au soir de sa vie, une femme écrivain mondialement connue reprend une dernière fois la rédaction d’un texte auquel elle travaille depuis plusieurs décennies : son testament. À l’occasion de cette « dernière copie » la narratrice revient sur son enfance, les raisons de sa conversion à l’anglais comme « contre-langue de création », son éblouissante rencontre avec Luise, sa compagne de cinquante années, leurs villégiatures en Angleterre, en Irlande,

en Italie, leur installation en Suisse, leur vie commune, réelle et fictive. Autant de lieux et de temps réinventés où elles ont croisé toutes sortes de personnages truculents, fait les quatre cents coups et partagé leurs aventures dans les bois autour des étangs avec des nains, des carpes, des boucs et des fées. De ce vrai-faux testament métamorphosé en récit de souvenirs résulte un roman intensément poétique, érotique et ludique, où l’inventivité et la somptuosité de la langue sont portées à leur point d’incandescence. Car « nous ne possédons rien, si ce n’est la puissance et, peut-être, le talent de recréer, allongé sous un saule dans un fauteuil articulé, ce que nous avons soi-disant déjà vécu ».

Ressources

Les sites internet des éditeurs (extraits, vidéos, revues de presse) :http://www.denoel.fr/Denoel/Control.go?action=rechhttp://www.leoscheer.com/spip.php?article1260http://www.cambourakis.com/spip.php?article211

« De livre en livre, tous singuliers, incongrus, puissants, Céline Minard (...) ne cesse de donner de la voix. Une voix qu’elle a savante, vivante, ironique, conquérante, et susceptible d’opérer de formidables métamorphoses. C’est du verbe, toujours, que surgissent les personnages baroques et variés que la romancière convoque sur la scène - c’est par le verbe qu’ils s’incarnent, prennent vie, s’extraient de la surface plane de la page pour se mettre debout et, comme au théâtre, prendre la parole, apostropher l’auditoire. (...) (L’auteur) s’emploie, dans ce long monologue fantasque, sensuel, formidablement hétéroclite, à faire entendre, comme en cascade, mille échos – de Lewis Caroll, des contes de fées archaïques et de Nabokov, de la langue anglaise et du français de Villon... – qui composent ensemble un tissu sonore opulent, somptueux, virtuose. »

Télérama

La presse (suite)

« Fleuve mémoriel d’une existence truculente et décomplexée, le roman de Minard, qui publie aussi Les Ales avec la plasticienne Scomparo (Cambourakis), se déploie comme une oraison intérieure plus intime que les précédents, fêtant la nature et la jouissance des mots. »

Libération

« Fortement scandée, avec un « je » bien présent, faisant son miel de toutes les langues et de tous les styles, elle sait aussi payer sa dette à ceux qui l’ont aidée à exister, Rousseau, Woolf, Yourcenar, Nabokov, une bonne part du XVIe siècle. Irrésistible, elle avance et communique à son lecteur l’enthousiasme contagieux de ceux pour qui écrire, c’est jouir. »

L’Humanité

La presse

Page 2: Céline Minard

/ 956es Assises Internationales du Roman / Un événement conçu et réalisé par Le Monde et la Villa Gillet / Du 28 mai au 3 juin 2012 aux Subsistances (Lyon) / www.villagillet.net

L’œuvre

So Long, Luise (Denoël, 2011) (218 p.) Prix Franz Hessel 2011Les Ales, dessins de Scomparo (Cambourakis, 2011) (90 p.)Olimpia (Denoël, 2010) (91 p.)Bastard battle (Leo Scheer, 2008) (103 p.)Le Dernier monde (Denoël, 2007 ; Gallimard, coll. « Folio », 2009) (514 p.)La Manadologie (Musica Falsa, coll. « Frictions », 2005) (207 p.)R. (Act Mem, 2004 INDISPONIBLE) (248 p.)

Les Ales, dessins de Scomparo (Cambourakis, 2011) (90 p.)

La chasse Galery, ou chasse à baudets, à Ribaud, ou Mesnie Hellequin, Annequin, la Galopine, la chasse volante, la Haute-Chasse, la chasse Artus, les Chiens Minette, est un phénomène plus ou moins bruyant observé

dans toute l’Europe depuis le XIIIe siècle, et particulièrement à l’occasion des solstices. D’origine atmosphérique ou ornithologique pour certains, elle est communément attribuée à une troupe d’esprits passant par les cieux avec armes et bagages. C’est une foire, un rendez-vous où l’on conclut des affaires et des mondes, un défilé, un carnaval, une danse macabre, une chronique, un répertoire. Le songe d’une nuit d’été. Ce sont diables qui vont en guise de gens, qui vont à cheval, qui vont trottant.

Olimpia (Denoël, 2010) (91 p.)

Olimpia Maidalchini (1592-1657) fut l’égérie du pape Innocent X, son beau-frère, à tel point qu’on disait au milieu du XVIIe siècle, que l’Église catholique était gouvernée par une papesse. Ce livre, portrait en diptyque de la « grande prostituée » qui lança, dit-on, une terrible

malédiction sur Rome, nous donne à entendre sa voix avant de retracer son histoire.« Le peuple m’a suffisamment comblée en m’appelant Pimpaccia et impia et putain de pape et suceuse d’Innocent et vamp, vampiria et femme à sceptre et Didi un chasse-mouches, il m’a assez conchiée pour que je puisse lever une armée de Pasquins tout en merde et remplir d’un bout à l’autre le pont Saint-Ange et couper ainsi cette ville de hâbleurs de la bulle vide du Saint-Siège désormais vide d’où l’on veut me chasser. » (C.M.)

Bastard battle (Leo Scheer, 2008) (103 p.)

Haute-Marne, 1437, Denysot-le-clerc raconte l’histoire sanglante qu’il a vécue. La ville de Chaumont est prise d’assaut par le Bastard de Bourbon. Pendant le massacre, un adversaire singulier fait face à ses troupes, semant la terreur. Ce personnage

aux techniques de combat inconnues s’avère être une femme originaire d’Asie. À l’issue d’un affrontement de chevaliers, une poignée de combattants venus de tous les horizons reprend courageusement la ville au Bastard et en protège les portes. Car il s’agit à présent de préparer la population à la vengeance du tyran et de l’empêcher d’envahir à nouveau la ville. L’étrange coalition de résistants enseigne ainsi l’arbalète, la lance, mais aussi l’espionnage et le kung-fu... Les habitants de Chaumont sont prêts pour la bataille qui décidera de leur vie. Entre la poésie de François Villon et les films de sabre, Céline Minard conjugue dans ce roman haletant histoire réelle et fantaisie anachronique. À travers une langue consciente de son histoire, elle crée une épopée à la fois drôle et cruelle, dans une surenchère de suspens et de fantastique.

Page 3: Céline Minard

/ 966es Assises Internationales du Roman / Un événement conçu et réalisé par Le Monde et la Villa Gillet / Du 28 mai au 3 juin 2012 aux Subsistances (Lyon) / www.villagillet.net

La Manadologie (Musica Falsa, coll. « Frictions », 2005) (207 p.)

Pourquoi publier aujourd’hui des fictions, alors que la réalité n’est plus que la somme des trucages qui lui donnent le sens qu’elle a ? Ou plutôt : quel sens ont les fictions que nous publions aujourd’hui ? Ou plutôt : quel sens a l’aujourd’hui dans les fictions que nous publions ?

Ou plutôt : quel aujourd’hui pour les fictions du sens que nous publions maintenant ? La mise en déroute du sens, des codes de représentations, être au plus près de l’étrange qui jaillit aujourd’hui et dont on ne peut prendre la mesure instantanément. Faire une place à cette étrangeté, apprendre un temps à parler sa langue pour voir si, comme les Persans nous parlant de Versailles, elle n’a pas à nous apprendre quelque chose sur notre façon de voir le monde. Ou sur les représentations que l’on se donne pour voir le monde. Ou sur la beauté que l’on n’est pas capable de voir au monde.

R. (Act Mem, 2004 INDISPONIBLE) (248 p.)

Un journal de marche, une partition de route, un roman de science et d’aventures, qui mélange deux époques et deux styles, ceux de Jean-Jacques Rousseau et du XVIIe

siècle, et ceux d’aujourd’hui, de notre modernité.

Le Dernier monde (Denoël, 2007 ; Gallimard, coll. « Folio », 2009) (514 p.)

Une station spatiale ordinaire tourne en orbite autour de la Terre. Après un incendie à bord, l’évacuation est ordonnée. Seul un membre de l’équipage, Jaume Roiq Stevens, décide de rester sans tenir compte des avertissements de la base terrestre. Très vite pourtant,

il est intrigué par des changements à la surface la planète : des explosions suivies d’un calme étrange, avec une atmosphère purifiée. Et surtout, silence radio depuis la base. Plus rien. Stevens décide de s’éjecter de la station. Revenu sur la base terrestre, il ne rencontre pas âme qui vive. Stevens ne trouve que des vêtements abandonnés sur les plages, dans les pièces, et des voitures vides, qu’il emprunte pour rouler dans ce désert. En revanche les animaux pullulent, rats, chiens, espèces sauvages. Stevens doit se rendre à l’évidence : l’espèce humaine a disparu. Fou de désespoir et comme possédé par une sorte d’ivresse schizophrénique, il entreprend alors, des plaines d’Asie centrale à la Chine, en passant par l’Inde, l’Alto Paraná et l’Afrique, un voyage hallucinant dans l’espace mais aussi le temps et la culture de tous ces mondes disparus. Inclassable, alliant un suspense très efficace à une poésie singulière, ce roman, qui n’appartient pas du tout au genre de la science-fiction, apparaît comme l’un des plus inspirés, des plus originaux de ces dernières années. Cette odyssée du dernier homme sur la Terre emprunte avec une étonnante puissance verbale à la technologie contemporaine comme aux plus anciennes sagas de l’humanité.