Ccc Final Part 1
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ACTE D'ACCUSATION
Le Procureur Général prés la Cour d'appel de Bruxelles expose que la Cour
par arrêt du ler juillet 1988 a renvoyé devant la Cour d'assises de la province
de Brabant
1. CARETTE
2. SASSOYE
3. CHEVOLET
4. VANDEGFRng
5. PATERNOSTRE
6. VAN ACKER
Pierre Victor Alpp.ense, éditeur, né à Charleroi le21 septembre 195, sans résidence fixe en Belgique, etactuellement détenu à la prison de Malines;
Bertrand LouisLouis Henri, employé, né à Uccle le 24 juilf1883,sans résidence fixe, en Belgique et actuellement détenu à la
/ Ç'LV) -2' 13 )/) -ç'' S- \ \ 0prison de Malines;
CD -lr
?///Didier Yves Gilber. ,/ graphiste, né à Skinkolobwe (Congo-.Belge)le 15 octobre 1955, domicilié à Forest, avenue du Mont .Kemrf;a7-17-51—\actuellement détenu à la prison de Malines., n ÇC-,ePascale, employée, née à Etterbeek, le 27 décembre (957,domiciliée à Ixelles, rue du Conseil, § et actuellement détenue à la prison de Forest;
Chantal Georgina Aline Marie Ghislane, psychologue, née àHam-sur-Heure, le 13 novembre 194 5 , domiciliée à Linkebeek,drève des Etangs, 20, ayant fait élection de domicile au parquetde M. le Procureur du Roi à Bruxelles;
Luc, né à Mouscron le 2 janvier 1962, sans profession, domiciliéà Schaerbeek, rue Fraikin, 23, ayant fait élection de domicileà St-Josse-ten-Noode, boulAvard des Quatre Journées, 28,
accusés, chacun en ce qui le concerne, des crimes et délits prévus par les articles
31, 52, 66, 80, 193, 196, 197, 213, 214, 322, 323, 325, 393, 461, 467, 505, 506,
511, 512, 513, 518 et 520 du Code pénal, la loi du 3 janvier 1933 modifiée
par la loi du 4 mai 1956, la loi du 28 mai 1956.
En conséquence, le Procureur Général soussigné a rédigé le présent acte
d'accusation, par lequel il expose que des pièces du procès apparaissent les
faits et détails suivants :
2.-
Le,premier attentat revendiqué par les "Cellules Communistes Combattantes
a été commis le 2 octobre 1984. Ce jour-là, une explosion s'est produite
à Evere, 55-57 rue du Bon Pasteur dans le bâtiment abritant les locaux
de la firme "LITTON BUSINESS Systems Belgium" ,et ceux de la firme "DATA
Systems". Ces deux firmes font partie du groupe "Litton industries",
sont spécialisées dans la fabrication de systèmes électroniques destinés
à usage militaire, et travaillent pour l'OTAN.
La police fut avisée à 3 h 24' et Put constater de très importants
dégâts tant dans le bâtiment visé qu'aux immeubles voisins.
Aux environs de 9 h une personne déclarant parler au nom du mouvement
des "Cellules Communistes Combattantes" revendiqua l'attentat par téléphone
à l'agence Belge et déclara qu'une explication écrite relative à cet attentat
se trouvait dans une poubelle, près du n° 30 square Ambiorix à Bruxelles.
Les policiers de Bruxelles s'y rendirent et découvrirent une enveloppe
contenant le texte d'une revendication expliquant que les "Cellules Commu-
nistes Combattantes" s'étaient attaquées au groupe Litton parce que celui-ci
travaillait pour l'OTAN.
Le Capitaine VAN DER MEEREN, attaché au service de déminage de la
force terrestre (SOFT), et qui s'est rendu sur les lieux, a conclu de
l'analyse des résidus provenant du cratère causé par l'explosion et de
l'importance des dégàts que la force de la charge explosive pouvait être
estimée comme étant équivalente à celle de 2,5 kg de T.N.T.
Les fouilles n'ont pas permis de découvrir les élements du système
d'amorçage. Les déclarations d'un témoin, qui affirme avoir vu une voiture,
dont la vitre côté convoyeur laissait passer une antenne; permettent de
penser à un engin de type téléradiocommandé.
L'immeuble abritant les locaux de la firme LITTON n'était pas habitcl au
moment des faits, mais des immeubles voisins, détruits par l'effet (choc d'onc
3.-
souffle et projection de débris) de la même explosion, étaient occupés.
La destruction des immeubles voisins était évidemment prévisible en raison
de la force de la charge explosive : des dégâts furent constatés jusqu'à
50 mètres du cratère.
Le négatif de la photo de l'objet de l'attentat et l'original de
la revendication ont été trouvés lors de la perquisition rue de Gravelines,
dont il sera question ci-après; l'appartement, objet de cette perquisition,
avait été loué par SASSOYE sous le faux nom de Merier.
2. ) Le 3 octobre 1984, vers 1 h 45' du matin, une patrouille de gendarmerie
avisa le concierge de la firme Hockey, établie avenue Gosset, 13 à Grand-Biga
importateur pour la Belgique des véhicules M.A.N., qu'un incendie s'était
déclaré dans le parking des nouveaux camions. L'incendie fut vite maîtrisé
et ce n'est que vers 8 h 30' que l'on put se rendre compte qu'il s'agissait
d'un attentat.
Les constatations des enquêteurs ont permis de déterminer le "modus
operandi" : les auteurs ont, à l'arrière du parking, cisaillé une ouverture
dans la clôture pour avoir ainsi accès aux camions entreposés. Les auteurs
ont placé sous 4 véhicules des charges incendiaires explosives contenues
dans des casseroles à pression. 21 véhicules ont été aspergés de mazout.
Vers 1 h 45' les casseroles à pression ont brûlé et endommagé 11 camions.
Les dégâts sont restés relativement limités car le dispositif explosif
n'a pas fonctionné comme il eût dû le faire ce qui a permis aux enquêteurs
de retrouver diverses pièces des ungins incendiaires dont les casseroles
à pression et des éléments de mise à feu par retardement. Vers 10 h le
iournal "Le Soir" a reçu unp revendication des "CCC" affirmant que ceux-ci
s'étaient attaqués à la firme M.A.N. parce qu'elle produisait des véhicules-
porteurs pour les nouveaux missiles américains qui s'installaient en Europe.
L'enquête de quartier n'apporta aucun élément permettant d'orienter
les investigations policières.
Le lieutenant colonel Dumont du SDFT a conclu que des cocottes "SEB"
avaient servi comme contenant de la charge incendiaire explosive.
Ii s'agit d'une composition incendiaire détonante en enceinte fermée,
ayant pour but de projeter des particules enflammées, afin de mettre le
.'eu au combustible qui avait été répandu sur les véhicules.
Le système de mise à feu est constitué du bulbe d'une lampe "flash",
d'une batterie et d'une minuterie de marque "Diehl". Le système de mise
à feu utilisé témoigne de réelles connaissances des moyens de sabotage
en effet, il permet aux auteurs, après installation du matériel, de se
retirer en toute sécurité.
Les auteurs devaient être plusieurs, compte tenu du fait qu'il avait
fallu transporter douze jerricans remplis, quatre -Cocottes "SEB" ainsi
que les systèmes de mise à feu.
Le négatif de la photographie de l'objectif et l'original de la reven-
dication ont été saisis lors de la perquisition du 16 janvier 1986, 14,
rue de Gravelines à Bruxelles.
„). Le 8 octobre 1974, peu après 5 h une forte explosion se produisit
14, avenue Matisse à Evere, siège de la firme Honeywell Europe.
Les dégâts ont été considérables aussi bien à l'intérieur qu'à l'exté-
rieur du bâtiment; l'entrée du hall n'était plus qu'un cratère.
L'expert désigné a conclu que la charge explosive était de l'ordre
de 3 kg en équivalent T.N.T.
Vers 10 h 15 le service du journal parlé de la RTBF a reçu un appel
téléphonique anonyme revendiquant au nom des "CCC" l'attentat chez Honeywell
en aidunant que le texte d'une revendication écrite avait été déposé dans
la boite à lettres du domicile du journaliste de la RTBF Hugues Le Paige,
ce qui s'est avéré exact.
L'original de cette revendication a été trouvé lors de la perquisition
rue de Gravelines.
L'immeuble était habité au moment des faits.
4. Le 15 octobre 1984 vers 0 h 30', c'est le Centre d'études libérales
européen "Paul Hymans" qui fut l'objet d'un attentat.
La police a constaté qu'un crat ère s'était creusé sous la fenêtre
centrale, que les dégâts étaient très importants aussi bien à l'intérieur
qu'à l'extérieur du bâtiment et que diverses maisons et véhicules se trouvant
aux alentours avaient été atteints.
La famille du concierge qui a été évacuée par les services de secours
arrivés sur place, se trouvait au 3ème étage au moment de l'explosion.
Le même jour vers 11 h 20' la rédaction de la RT8F fut avisée par
les "C.C.C." qu'ils revendiquaient cet attentat.
Compte tenu de la destruction du mur extérieur, des dimensions du.
cratère, des dégradations au bâtiment et des diverses projections, la
quantité d'explosif utilisée a été estimée à environ 2,5 kg en équivalent
T.N.T.
Les enquêteurs ont trouvé les restes d'un servomoteur de type ROSSE
RS 200, à un mètre du cratère. Il s'agissait donc d'un engin explosif,
commandé à distance par un émetteur. Au moment des faits, commis à 0 h 30',
la concierge LEHEUREUX Céléna et ses deux filles se trouvaient dans l'immeuble.
Le témoin Anny LOITS croit reconnaître en SASSOYE ou en CHEVOLET une personne
qui aurait observé les travaux de déblaiement après l'explosion. Le témoin
Annette MESSIAN, quant à elle reconnaît CHEVOLET.
Le négatif de la photo et l'original de la revendication ont été
trouvés lors de la perquisition rue de Gravelines.
5. Le 17 octobre 1984 vers 1 h 50 la police de Gand fut avisée de ce.
qu'un attentat venait de se produire Koning Albertlaan, 214, où est situé
le siège régional du C.V.P. (Christelijke Volkspartij).
Les services de police arrivés sur place constatèrent que les dégâts
étaient très importants au bâtiment lui-même ainsi qu'à ceux des environs
immédiats.
Le service de déminage de la Force Terrestre a été désigné en qualité
d'expert et a conclu que le genre d'engin utilisé était du même type que
celui ayant servi le 15 octobre 1984 à Ixelles au P.R.L.
L'immeuble n'était pas habité au moment des faits.
L'attentat a été revendiqué le 17 octobre 1987 par les "C.C.C.".(----Le Capitaine DE VUYST du S.D.F.T. a conclu que l'explosif utilisé,
appartenait à la catégorie des explosifs à grande puissance.
Compte tenu des-dégâts, de la forme et des dimensions du cratère,
la quantité d'explosif utilisée peut ètre estimée à 2,2 kg en équivalent
T.N.T.
L'engin explosif fonctionnait par commande à distance. Celle-ci était
du type RC (radio-controlled) ou téléguidé. Une partie d'un servomoteur
de marque ROBRE a été retrouvée. Les détonateurs n'ont pas été retrouvés.
Les immeubles voisins, qui ont subi des dégâts suite à l'explosion,
étaient habités au moment de l'attentat.
Du matériel de télécommande de la même marque a été saisi à Liège,
152, rue Puits-en-Sock et à Marcinelle, rue de l'Ange, 56.
Plusieurs négatifs de l'objectif et l'original de la revendication
ont été trouvés au n° 14 de la rue de Gravelines à Bruxelles.
La gendarmerie de Grâce-Hollogne fut avisée le 26 novembre 1984 vers
8 h 15' par les respon sa bles de la base aérienne de Bierset qu'ils venaient .
de constater qu'un attentat avait détruit dans le courant de la nuit un
bâtiment et une antenne de la base.
L'enquête a fait apparaître que les patrouilles de service ont entendu,
durant la nuit, une explosion, sans toutefois pouvoir en situer l'origine.
I 'édifice touché se trouvait en dehors de la base et n'était pas
occupé au moment des faits.
Le service de déminage de l'armée a été désigné en qualité d'expert.
Vers 10 h 15' le journaliste M. Ledent du journal "La Meuse" a signalé
à la gendarmerie qu'il avait trouvé dans son courrier une lettre émanant
des "C.C.C." et revendiquant les faits.
7.-
Aux environs de 11 h la gendarmerie fut avisée que ln RTSF avait
reçu une communication revendiquant l'action au nom des "C.C.C.".
Il est vraisemblable que pour réaliser cette opération les "C.C.C."
ont dû procéder à plusieurs reconnaissances préalables.
Le Capitaine VAN DER MEEREN a conclu que 7 charges différentes avaient
été utilisées, soit une charge globale d'environ 4 kg en équivalent T.N.T.
La nature de l'explosif semble être du type "civil" (Sofranex, Nobelite
ou Tomalite). Il est à remarquer que parmi les explosifs volés à Ecaussines
se trouvait notamment de la Tomalite, conditionnée en bâtons de 5 kg.
Les auteurs ont utilisé un système de mise à feu à retard mécanique.
Un réveil a été retrouvé sur les lieux : à l'heure prévue pour l'explosion
le réveil a fermé le circuit électrique et le détonateur a fait exploser
simultanément les différentes charges.
)j) 7. Le 11 décembre 1984 v rs 5 h 20' du matin ungardien de nuit des
forges de Clabecq Ittr a entendu une explosion dans les environs der
97?0
l'usine. Il se rendit sur les 1. et oes-t-à-E-F1'explosion avait
détruit la vanne commandant u pipe- ine de l'OTAN enflammé le carburant
\JD\
Les témoins habitant les environs n'ont rien remarqué. Au moment
de l'explosion personne ne se trouvait dans les environs immédiats de
l'objectif.
Le service de déminage a été désigné en qualité d'expert. Les recherches
sur place ont permis de confirmer qu'il s'agissait d'un attentat et que
des charges explosives avaient été placées à l'intérieur de la chambre
de visite donnant accès à la vanne.
qui s'en était écoulé provoqu qt un violent i. -ndie. L'emplacement de
cette installation du réseau OTAN se situe au milieu d'un champ.
Selon l'expert, la charge était de l'ordre de 2,5 kg en équivalent
T.N.T.
Les auteurs ont utilisé le principe de la "charge appliquée". Une
telle charge, projetant des pièces métalliques jusqu'à 69 mètres est de
nature à provoquer des blessures mortelles pour toute personne se trouvant
dans l'environnement immédiat au moment de l'explosion, ou sur la trajectoire
d'une pièce.
Le système de mise à feu était notamment constitué d'un réveil et
d'une batterie.
8 Ayant appris les faits d'Ittre dont qui tion ci'dessus, la BSR de
Wavre a procédé le 11 novembre 1984 Grez-Doicea a des recherches afin
de voir si d'autres vannes de ce pip -line 0 -àvaient été touchées.
C'est ainsi que les gendarmes constatèrent vers 9 h 40' que le couvercle
de la chambre de visite de la vanne 18 située à la lisière du bois de
Laurensart se trouvait à une dizaine de mètres de la vanne et que la structure
de l'installation présentait des dégâts récents.
Un agriculteur, Richard Van Denbossche, habitant dans les environs,
a déclaré avoir entendu un bruit d'explosion vers 6 h du matin et avoir
remarqué la veille une voiture dans les environs.
Le propriétaire du bois, M. Gérard de Liedekerke a déclaré avoir
entendu une explosion à 5 h 28' du matin. Son épouse a confirmé ses dires.
Le service de déminage s'est aussi rendu sur les lieux et a confirmé
qu'il s'aaissait d'un attentat. Vu qu'aucun incendie n'a suivi l'explosion,
les enquêteurs ont pu retrouver des éléments de l'engin explosif permettant
de conclure qu'il s'aaissait d'une bombe munie d'un système de retardement.
L'endroit était désert au moment de l'explosion.
()
Le Capitaine DE VUYST a conclu que la charge explosive utilisée à
Gre7-Doiceau était h-peu-près la même que celle utilisée à Ittre. La charge
appliquée était de l'ordre d'environ 2,5 kg en équivalent T.N.T. Une telle
charge, projetant une porte de 100 kg à 60 m de distance est de nature à
provoquer des blessures mortelles pour toute personnes se trouvant dans
l'environnement immédiat ou sur la trajectoire des débris au moment de
l'explosion.
Un réveil mécanique et des éléments d'une batterie, faisant partie
du système de mise à feu ont été trouvés sur les lieux de l'attentat.
9. Le 11 décembre 1984, à G h 44' la gendarmerie de Verviers a été avisée
par un fermier de ce e entendu une explosion dans les envirdns
du domaine militaire d'Ensiva . Une patrouille se rendit sur place et
aucun dégât ne fut con dans le domaine militaire où se trouve une
station de pompage du réseau pipe-line. Todt-efbis le responsable de la
station constata une perte de pression sur le réseau OTAN. Les gendarmes
et le responsable militaire se dirigèrent vers une vanne distante d'un
kilomètre de la station, constatèrent que des dégâts importants avaient
été occasionnés à cette installation et qu'une importante fuite de kérosène
déversait ce produit inflammable dans les environs. Les services de secours
et de déminage furent avisés.
Vers 12 h le kérosène s'est enflammé pour une raison inconnue provoquant
un incendie spectaculaire.
Les constatations des experts confirment les constatations déjà faites
pour les autres attentats commis le même jour sur les autres vannes du
réseau de pipe-line.
Selon le Lieutenant VALENTIN du S.D.F.T. la charge explosive utilisée
était de 2 à 3 kg en équivalent T.N.T. Comme les éléments qui avaient
été en contact avec l'explosi: avaient été "lavés" par le kérosène et
les produits chimiques utilisés par les pompiers, l'analyse par le laboratcir
de l'E.R.M. n'a pas permis d'identifier l'explosif utilisé.
Le calcul de la charge nécessaire et la réalisation de l'engin explo-
sif n'étaient pas l'oeuvre d'un amateur, mais d'une personne entraînée
aux techniques de destruction. Toutefois la "pose" de l'engin sur place
paraissait moins professionnelle : pour obtenir un effet maximum il eût
fallu fixer la charge sur le tuyau.
Les auLeuus unt, olcac':: la charrie sur une grille en-dessou du ■uyau
d'1; s'assureu d'un contacs intitJe entre la charge et la cible.
Divers objets faisant partie de l'en g in explosif ont été trouvés
par le S.D.F.T., notamment des pièces d'un réveil, un fil électrique et
des cléments d'une batterie.
10. Ce même 11 décembre 1984, la gendarmerie de Chièvres, suite aux atten-
tats sur les autres vannes, se rendit à la station de pompage de Brugelette
à'-aces,•ù le responsable de la station leur dit avoir entendu une explosion
aux environs de 5 h 30' du matin et qu'à son avis, il pourrait s'agir
d'un attentat perpétré sur la vanne n° 060264, qui est située en plein
champ à environ 500 m de la station de pompage. Arrivés sur place, les
gendarmes constatèrent que la chambre de visite de la vanne avait subi:
d'importants dommages suite à une explosion et que d'importantes quantités
de kérosène s'étaient écoulées du pipe-line endommagé.
La force de la charge explosive peut être estimée comme étant de
l'ordre de 3 kg en équivalent T.N.T.
?l. Le même four encore, vers 9 h 25' la gendarmerie de Bassenge fut
avisée de ce qu-blet ---,incendie s'était produit aux environs de la station
(7"-de pompage 'e , Glon . Arrivés sur place les gendarmes constatèrent qu'il y
avait, à qui des 100 mètres de distance l'une de l'autre deux chambres
à vannes, qui toutes deux avaient été touchées par des explosions et que
des flammes "IL a it Errm-mn de l'une d'entre elles. -
L'incendie s'est sans doute déclenché lorsque, vers 9 h le personnel
de la station de pompage de Glons ignorant que deux vannes avaient été
endommagées par des attentats, a pompé du kérosène dans le pipe-line à
destination de la base de Kleine Brogel.
Lorsque l'incendie Eut éteint et que les constatations purent commencer,
il fut découvert que selon toute vraisemblance des engins explosifs avaient
été déposés au fond des chambres à vanne s , la tuyauterie étant trouée dans
sa partie inférieure.
Les membres du service de déminage ont confirmé ces constatations.
Au moment des raits personne ne se trouvait dans les environs.
L'organisation et L coordination de ces cinq attentats sont difficile-
ment concevables sans une préparation de longue date (procéder à des recon-
naissances pour situer les objectifs isolés et étudier les endroits exacts
où il fallait poser les bombes).
La destruction de ces 6 vannes du réseau pipe-line de l'OTAN e été
revendiquée le 11 décembre .1984 en fin de matinée par une lettre adressée
au journal "La Cité" à Bruxelles.
Selon l'expert, le Lieutenant VALENTIN, une charge d'environ 2 à
3 kg en équivalent T.N.T. a été utilisée lors de l'attentat commis contre
les chambres à vannes n° 18 et 1R de l'oléoduc de l'OTAN. Les éléments
qui ont été en contact intime avec l'explosif (notamment les restes d'un
réveil, des fils électriques, des éléments d'une fiche "banane" et d'une
batterie) ont été "lavés" par l'essence et n'ont pas permis de retrouver
des traces permettant d'identifier l'explosif utilisé.
Tout comme pour les autres attentats le calcul de la charge nécessaire, 1
conception et la réalisation de l'engin explosif ne sont pas l'oeuvre
d'un amateur. La pose de l'engin sur la cible est nettement moins "profession-
nelle".
La similitude de la réalisation (même réveil - même batterie) permet
de penser que l'explosif utilisé est le même que celui de l'attentat commis
à Grez-Doiceau.
- o -
Dans son rapport récapitulatif daté du 24 janvier 1985 le Lieutenant
Colonel DUMONT reprend les éléments communs aux attentats contre le pipe-line
de l'OTAN, commis dans la nuit du 10 au 11 décembre 1984.
Un même réveil et une même batterie ont été utilisés à Ittre, Grez-
Doiceau, Ensival et Clans (chambre à vannes n° 18).
Pour les attentats à Ittre, Grez-Doiceau et Gages le laboratoire
de l'E.R.M. a retrouvé des traces de nitrate d'ammonium.
Les experts ont également retrouvé des traces de T.N.T. dans la chambre
à vannes à Gages.
12,-
nens lus doux cis où le tuyau esi: d(2chiré (litre et Clone, - chambre
h vannes n' 19) cette déchirure se présente sur environ 40 cm, ce qui
correspond aux dimensions d'une cartouche de Tomalite, dont la composition
est notamment à base de nitrate d'ammonium et de TNT et dont le poids
de 5 kg (par cartouche) équivaut au point de vue efficacité à environ
2,5 kg T.N.T. L'explosif Tomalite a été volé à Ecaussines.
Compte tenu des éléments repris ci-dessus l'expert DUMONT a conclu que :
- l'explosif utilisé est la Tomalite vraiseblablement volée à Ecaussines
- le "cerveau" concevant les engins explosifs ne participait pas nécessaire-
ment à la pose de ces engins;
- les auteurs ne connaissaient pas bien les méthodes efficaces pour sectionner
un tuyau et ne manifestaient pas toujours le "courage nécessaire";
- l'utilisation d'un réveil (retard possible de 12 heures) permettrait.
à une seule équipe au départ d'un point bien déterminé de réaliser en
une nuit tous les attentats, pour autant que les endroits aient été repérés.
Les négatifs des photos des cibles et les originaux des revendications
ont été retrouvés lors de la perquisition du 15 janvier 1986 au n° 1►
de la rue de Gravelines à Bruxelles.
12. Le 15 janvier 1985 vers 3 h 55' du matin la gendarmerie de Zaventem
fut avisée de ce qu'un attentat venait d'être commis contre l'immeuble
abritant le NATO SUPPORT BELGIUM, 13, Leuvenataeneeg à Zaventem.
Arrivés sur place, les gendarmes constatèrent qu'une très forte explo-
sion avait provoqué d'importants dégâts à tout l'immeuble et qu'un incendie
consécutif à l'attentat était en voie d'être maîtrisé par les pompiers.
Plusieurs bâtiments des environs avaient été touchés ainsi que des voitures
parquées à proximité du lieu de l'explosion. Deux MP de l'armée américaine
qui étaient chargés de garder les lieux fcr-elt témoins des faits. Il
s'agit dede Michael WHITEA et dDavid KELLY2/Selon eux une voiture Ford
de type Fies a ube arrivée sur re—park-ingdevant l'immeuble vers 3 h
35'. Le chauffeur a fermé le véhicule et a couru vers la chaussée où
l'attendait une autre voiture dans lequelle se trouvaient déjà deux
autres personnes. Ce dernier véhicule a immédiatement pris la direction
de Bruxelles. Quelques instants plus tard la voiture Ford explosa provoquant
d'énormes dégâts et blessant légèrement les deux soldats américains.
13.-
La violence du l'explosion fut telle que la voiture piégée fut totalement
pulvérisée. A partir des éléments de la plaque d'immatriculation trouvés
sur place, il fut possible d'identifier le propriétaire du véhicule, soit
la "Continental Car Rental Belgium" SPRL, sise à Ixelles, avenue de la
Couronne, 470. La voiture avait été louée du 26 août 1984 au LO septembre
1984 par un ressortissant américain. Le .10 septembre 1984 ce dernier avait
restitué le véhicule et déposé les clefs dans la boîte à lettre de la
société.
L'enquête a permis d'établir que Pierre CARETTE avait à trois reprises
loué des voitures à - cette même firme et qu'il connaissait ainsi la manière
habituelle de procéder pour récupérer les papiers et les clefs des voitures
en vue de pouvoir les voler ensuite.
L'attentat a été revendiqué vers 4 heures du matin à la RT8F et vers
4 h 25' au journal "Le Soir" par une personne qui déclara : "au nom des
"C.C.C." nous revendiquons l'attentat".
Les auteurs des faits ont du présumer que les deux militaires se
trouvaient dans les lieux sinistrés au moment de l'explosion vu que les
"C.C.C." affirment dans leur revendication que cet attentat "impliquait
la possibilité de blesser ou de tuer" des militaires US et leurs complices.
Il n'y e eu aucun avertissement et l'explosion a eu lieu une minute
après l'arrivée de la voiture piégée.
Les "C.C.C." précisent dans le manifeste "Réponses concrètes à des
questions concrètes" du mois d'avril 1985 : "Nous avons pris la décision
de risquer de blesser ou de tuer des militaires US... Mais comme les M.P.-US
n'étaient pas des gens importants et que le but de l'action n'était pas
de les exécuter, nous leur avons laissé la chance de déserter de leur
poste. C'est ce qu'ils ont fait et c'est pour cela qu'ils sont encore
en vie...".
Malgré ces affirmations les deux militaires ont été blessés.
Les auteurs savaient, suite aux repérages et aux surveillances qu'ils
avouent avoir effectués, que l'immeuble sinistré était occupé.
13 .
L'original du la revendication et le néuatif de la photo dc> l'objec-
tij: , qui figure dans la revendication écrite ont été saisis lors de la
perquisition du 15 janvier 1986 eu n° 14 de la rue de Gravelines à Bruxelles.
La voiture piégée, une voiture de marque FORD Fiesta avait été volée
au cours de la nuit du 10 au 11 octobre 1984 au préjudice de la firme
Continental Car Rental à Ixelles, au moment où la voiture louée avait
été restituée ' 'irme par le locataire américain.
ler mai 1935, vers 0 h 15' un message téléphonique parvint à la
centrale —4-(3-1- -a --gendarmerie de Bruxelles en ces termes : "C.C.C.,
Camionnette... Ravenstein... touchez pas au véhicule, ça va péter à 0 h 30".
Au même moment les gardiens de l'immeuble de la F.E.B. ont vu arriver
rue des Sols, une camionnette Toyota qui vint se parquer sur le trottoir,
à hauteur du n° 8; deux personnes en descendirent et l'une d'entre elles
jeta des tracts annonçant que le véhicule était piégé.
Immédiatement les cardions alertèrent le 906 et aussi le 900 parce
que de la fumée se dégageait de la voiture.
Les pompiers arrivèrent rapidement, mais à peine étaient-ils sur
place qu'une formidable explosion retentit, détruisant tout dans la rue
des Sols, provoquant des dégâts jusqu'à 300 mètres du lieu de l'explosion
et un incendie au Gène étàge de l'immeuble de la F.E.B.
Outre les énormes dégâts matériels, deux pompiers furent tués (M. Jacque s
Van Mercke, sapeur pompier, né à Anderlecht le 9 juillet 1953, domicilié
à St-Pieters-Leeuw 39, Koning Alberstraat, et Marcel Bergen, sapeur pompier,
né à Etterbeek le 12 octobre 1946, domicilié à Schaerbeek, rue Stijn Streuvels,
27) et trois autres ont subi des blessures (François Akkermans, Michel Dewit
et Gaston Decousemaeker).
Deux (-lardes du service Intergarde ont aussi été blessés (Willem Swalens
et Dominique Morane) ainsi que huit particuliers(Mohammadi Kohamed, Abdel
Abdelaziz, Assoulsani (Mimoun, Criscenzo Giuseppe, Zaker Mustapha, Vande
Voorde Pierre, Bansaccal Omar et un -nommé Bansaccal, dont le prénom est
inconnu).
Le total des victimes est donc de deux morts et treize blessés.
Les "C.C.C." ont revendiqué l'attentat dans le cadre de la fête du
Ier mai. Vu les conséquences de l'attentat et les réactions négatives
de la population envers les "C.C.C.", le collectif "Ligne Rouge" a remis
--à un journaliste de la RAI (radio et télévision italienne) donc les bureaux
15.-
sont situés à l'IPC (International. Press Center) boulevard Charlemagne
à Bruxelles, un communiqué expliquant l'action des C.C.C. et précisant
que la mort des pompiers était un accident dont la responsabilité incombait
complètement aux négligences de la gendarmerie.
Il convient de noter que le message téléphonique indiquait la rue
Ravenstein où se trouve l'entrée principale de la F.E.B. et non la rue
des Sols et qu'il semble dès lors normal que les gendarmes ne se soient
pas rendus immédiatement rue des Sols, comme il est normal que les pompiers
alertés par les gardiens se soient eux rendus en cette rue.
L'expert DUMONT a conclu que la charge principale qui se trouvait dans
la voiture piégée était composée de 11 bonbonnes de gaz (dont 9 de 26,5
litres et 2 de 44 litres) utilisées fermées et que l'amorçage de ces bonbonnes
avait nécessairement été réalisé à l'aide de charges explosives reliées
entre elles.
L'analyse en laboratoire a principalement mis en évidence des traces
de T.N.T. et D.N.T. Ces derniers sont présents dans certains explosifs
volés à Ecaussines et au Grand-Duché de Luxembourg.
Les membres du service de déminage ont retrouvé les restes d'un gilet
de camouflage, des éléments de retard électronique, des restes de piles
Duracell LR 20 - 1,5 volts ainsi que des rests de bonbonnes de gaz. Une
bonbonne endommagée mais presque intacte a été retrouvée par les pompiers
(bonbonne non amorcée).
L'engin explosif était composé de 11 bonbonnes de gaz, d'un système de
retardement électronique, de batteries, de détonateurs électriques, d'un
cordeau détonant et de cinq charges explosives de 2 kg.
lr autuucs onu-ils dû prsumer que lus victinu se trouvaient d;ins
lus lieux au moment de l'explosion ? Compte tenu de l'absence de toute
déclaration à ce sujet, il y a lieu do reprendre l'examen des revendications
et d'analyser le déroulement des faits.
L'attentat a été commis au cours de la nuit du 30 avril 1985 au 1er mai
1985 à 00 h 27' à l'aide d'une voiture piégée (Toyota Hiace) placée devant
l'immeuble de la F.E.D.
A 00 h 14' un des gardiens de l'immeuble de la C.E.E. signale au
905 que "deux jeunes ont abandonné une voiture et jettent des tracts".
A 00 h 10' 42", on signale au service 906 "que la camionnette est en feu".
Le service 900 a donc été avisé en même temps que la gendarmerie
de même que le 905.
A 00 h 15' 44" le service 901 (au CTR de la gendarmerie) a reçu une
communication téléphonique partiellement incompréhensible dont question
ci-dessous.
Suite à cet appel la gendarmerie a envoyé une patrouille rue Ravenstein
(entrée principale de l'immeuble de la F.E.B.). Cette patrouille ne s'est
pas rendue dans la rue des Sols. Il y a lieu de souligner que l'appel
téléphonique concernait la rue Ravenstein (et non la F.E.B. ou la rue
des Sols) et de souligner aussi que les services de police ont dû faire
face, à cette époque. à un nombre accru de fausses alertes à la bombe.
A 00 h 23 41" l'agent-brigadier principal José JANSSENS de la police
de Bruxelles, qui s'est rendu sur les lieux signale au service 906 :
"pompiers sur place".
A 00 h 26' 11" l'agent-brigadier principal JANSSENS fait savoir ou
centre 906 : "Selon les pompiers, il s'agit d'une voiture piégée".
L'explosion a eu lieu à 00 h 27' 07".
Sur les lieux de l'explosion les enquêteurs ont retrouvé des tracts
reprenant le texte : "Danger gevaar - Voiture piégée - Prévenez vos
collàgues et fuyez immédiatement et au plus loin - Ne touchez surtout
pas au véhicule".
17.-
Plusieurs per:;ennes ont :2Lé blessées suite à l'explosion, notamment
dus gardiens de lu firme "Inturgarde", dus membres d'une équipe de nettoyage,
trois pompiers et deux membres de la police de Bruxelles.
Selon le Lieutenant-Colonel DUNONT, la chronologie des faits (avertisse-
ment de la gendarmerie - explosion) montre clairement que cet appel devait
nécessairement provoquer l'envoi d'une équipe de reconnaissance qui devait
arriver sur place au moment de l'explosion.
Selon cet officier "la présence de bouteilles plastiques fondues
dans les débris de la camionnette fait penser qu'un mélange incendiai-
re a d'abord été mis à feu afin d'attirer du personnel de secours : en
effet, cet incendie n'avait nullement pour but de provoquer l'explosion
des bonbonnes de oaz dont les vannes étaient fermées. Par ailleurs la
voiture piégée a pris feu à 00 h 16' 42" (deuxième appel au 906) et l'explo-
sion n'a eu lieu qu'à 00 h 27' 07", ce qui semble démontrer (et confirme
la conclusion du Lieutenant-Colonel DUMONT) qu'il n'y avait aucun lien
de causalité entre l'incendie et l'explosion.
L'examen des revendications apporte d'autres éléments.
Dès la revendication du 15 janvier 1985 relative à l'attentat contre
le NATO SHAPE SUPPORT GROUP les "C.G.C." affirment : "c'est la qualité
évidente de cet objectif (l'OTAN) qui a déterminé notre décision d'y porter
la première attaque pouvant blesser ou tuer des militaires yankees...
la vie humaine n'est pas un absolu en soi".
Dans le document "Réponses concrètes à des questions concrètes" du
mois d'avril les "C.C.C." précisent : "Nous sommes allés visionner ces
bâtiments (LITTON, HONEYWELL, HAN), nous avons fait le choix de leur point
faible..., analysé la question policière (emplacements des commissariats,
fréquence des patrouilles, etc. )- et organisé l'action en fonction de toutes
ces données... (En ce qui concerne l'attentat) contre le SHAPE, nous avons
pris la décision de risquer de blesser ou de tuer des militaires U.S...."
Dans la revendication du G mai 1985 relative à l'attentat contre
la Direction Supérieure Logistique de la gendarmerie les "C.C.C." affirment
"La mort de ces deux hommes nous choque profondément et soulève notre
colère contre les responsables de la police et de la gendarmerie. Nous
18.-
avons organisé l'action du Ier mai 1985 dans l'esprit qu'elle ne pouvait
faire aucun blessé et aucun tué... Nous avons fait un long repérage de
la rue des Sols... Cette rue est absolument déserte pendant la nuit. Les
seules personnes s'y trouvant sont des gardes et veilleurs de nuit dont
il fallait assurer l'évacuation".
On constate que les "C.C.C." reconnaissent ici qu'ils savaient que
les immeubles de la rue des Sols étaient occupés pendant la nuit (plusieurs
des "gardes et veilleurs de nuit" ont d'ailleurs été blessés).
Les auteurs de la revendication précisent : "Compte tenu de la fréquence
des patrouilles policières nous avons estimé que nous pouvions placer
un véhicule portant une charge destructive avec un retard de quinze minutes
devant laF.E.B. (note : l'explosion a eu lieu à 00 h 27' 07", soit 13'07"
après le premier coup do téléphone d'Intergarde à 00 h 14' et 11'23" après
l'appel anonyme par un des membres des "C.C.C." à la gendarmerie à 00h 15'44").
Les "C.C.C." déclarent : "Le délai de quinze minutes (et non pas
de 13'07" ou 11'23") et notre alerte immédiate permettaient l'arrivée
de la gendarmerie (envoyée à la rue Ravenstein par les "C.C.C."!) et l'évacua-
tion des gardes et des veilleurs".
Les "C.C.C." avouent de ce fait qu'ils s'attendaient à la présence,
quelques instants avant l'explosion, des services de secours sur les lieux
des faits ("pour oraniser l'évacuation")--.: ils n'ont dès lors pas seulement
dû présumer que les victimes se trouvaient sur les lieux (comme l'exige
le texte de l'article 518 du code pénal), ils en avaient même la certitude,
vu qu'ils avaient eux-mêmes provoqué cette présence par l'avis téléphonique
au 901.
Les "C.C.C." affirment enfin : "Il n'a jamais été dans nos intentions
de blesser un seul travailleur...". On ne peut perdre de vue que les "C.C.C."
ont blessé vingt-huit personnes lors des attentats et qu'ils n'ont pas
hésité à ouvrir le feu (20 coups de feu!) sur un gardien de la firme
Securitas (blessé!) lors de l'attentat contre la BBL dont il sera question
ci-après.
14.
0 _
Dans une lettre du 27 avril 198G adressée à son frère, Didier CHEVOLET
explique (à la première personne du pluriel : "nous") certaines actions
des "C.C.C." et précise les mesures do précautions prises lors de l'attentat
du Ier mai 1985. Il écrit notamment "les camarades qui ont quitté la camion-
nette" ce qui laisse penser à son absence sur le terrain au moment de
l'attentat, mais établit son implication dans la préparation de ces faits.
Dans sa lettre du 2 mai _ 1985, adres"-§75e à F. ORIACH-e_t saisie en France
dansla celIdle de ce dernier, Pascale VANDEGEERDE affirme "Hélas, par
l'incompétence de la gendarmerie et malgré beaucoup de précautions, deux
pompiers ont été tués... la cible était bien choisie et le texte qui accompa-
gnait très simple, enthousiaste, combatif, plein d'amour...".
- o
Lors de la perquisition au nc 152 de la rue Puits-en-Socle à Liège,
local loué par CARETTE, les enquêteurs ont saisi une cassette intitulée
"Nous, Ier mai" : il s'agit d'un texte préparé à l'occasion de l'attentat
contre la F.E.B. et qui devait probableMent être diffusé par haut-parleur
placé sur la voiture piégée.
Lors de la perquisition du 15 janvier 1986 au n° 14 de la rue de
Gravelines à Bruxelles, les enquêteurs ont saisi la revendication originale,
un exemplaire du tract jeté autour de la camionnette piégée, l'original
du communiqué du Ier mai 1985 de 48 pages et l'original du communiqué
du G mai justificatif de l'action qui eut pour conséquence le décès des
deux pompiers, ainsi que trois négatifs et deux photos de l'entrée principale
de l'immeuble de la F.E.B.
- o -
Le G mai 1985, vers 4 h 10' une explosion se produisit 245, rue Père
Eudore Devroye, immeuble abritant la Direction Supérieure logistique de
la gendarmerie. Les dégâts furent importants et plusieurs bâtiments des
environs ont été touchés par l'explosion.
Les auteurs n'ont donné, en l'espèce aucun avertissement avant que
ne. se produise l'explosion.
7 U.-
Lu service de d,"elinee de ij Force Terrestre, requis un quelité d'exre:e,
j constaté que l'engin explosif avait été déposé sous une fenêtre de la
façade latérale dnnnent sur un petit parc public et qu'il devait sans
doute s'agir d'un engin muni d'une mise à feu télécommandée.
A 4 h 18' une revendication téléphonique émanant des "C.C.C." a été
adressée à la rédaction du journal "Le Soir" et la RTBF de Namur e reçu
une revendication écrite des "C.C.C." expliquant que leur action devait
être considérée comme une mesure de représailles contre la gendarmerie
vu la responsabilité de ce corps de police dans l'attentat du Ier mai,
qui avait coûté la vie à deux pompiers.
Selon le Lieutenant Colonel DUMONT du S.D.F.T. les auteurs ont déposé
une valise contenant l'engin explosif sur le bord de la fenêtre au rez-de-
chaussée de l'immeuble. Après avoir déposé et éventuellement armé l'engin
en actionnant un interrupteur extérieur, les auteurs, d'un endroit sûr
(environ 100 à 150 n), ont émis un signal radio à 72 Mhz.
Le récepteur se trouvant dans le colis a actionné un servomoteur
qui o déclenché, à son tour, un interrupteur. Celui-ci a fermé le circuit
électrique, ce qui e permis au détonateur électrique de recevoir l'intensité
nécessaire à son fonctionnement. L'explosion du détonateur électrique
e entraîné celle de la charge principale.
L'émetteur et le récepteur étaient de marque ROBBE.
L'analyse des éléments prélevés a mis en évidence des traces de nitrate
d'ammonium. Selon l'expert il s'agit d'un des types d'explosifs volés
à Eceussines ou au Luxembourg.
Les dégâts occasionnés peuvent être attribués à une charge explosive
de l'ordre de 3 kg en équivalent T.N.T.
La charge était de nature à provoquer des blessures mortelles pour
toute personne se trouvant aux environs immédiats au moment de l'explosion.
Le S.D.F.T. o trouvé une serrure et une charnière provenant d'une
valise type "attaché-case" ou "beauty case", des éléments (notamment une
plaque d'identification) d'un récepteur de marque ROBBE et de batteries.
Aucune pièce du servomoteur n'a été retrouvée sur les lieux de l'exple-
sion; selon l'expert il est néanmoins possible que les servomoteurs -,(-)j-cnt
2h-de type ROHE 2:Y). Des pii2ces d'un servomoteur ROGUE RS 200 avaient
d'ailleurs déjà été retrouvées lors des attentats contre le Centre "PaulHymans" et les locaux du C.V.P. à Gand.
15 Le 8 octobre 1985 vers 1 h 20' une camionnette de la firme "Europcar"
a pénétré dans le complexe industriel Sibelgaz-Intercom, 18, Quai desUsines.
Un surveillant d'Intercom en vit descendre une personne qui pritla fuite en lançant des tracts, et qui ne tarda pas à rejoindre une autrepersonne avec laquelle elle s'éloigna en courant en direction du pontVan Praet.
Le gardien a alerté police secours. Lorsque les policiers sont arrivés
près de la camionnette, ils ont entendu un message diffusé par haut—prleur
annonçant "ceci est une camionnette des "C.C.C.", elle va exploser dans
15 minutes". Cinq minutes plus tard le même message a.retenti en annonçant
l'explosion dans les dix minutes. Neuf minutes plus tard une musique a
été diffusée et a été interrompue par une énorme explosion détruisant
une grande partie des locaux d'INTERCON et pulvérisant la camionnette.
Le service de déminage d'Heverlee a conclu qu'il s'agissait d'un
engin identique à celui utilisé lors de l'attentat rue des Sols le Ier
mai 1985.
Les tracts jetés sur place étaient du même type que ceux utilisés
lors de l'action meurtrière du Ter mai 1985, annonçant l'explosion d'un
véhicule piégé.
Vers 9 h 35' la police fut avisée que le texte d'une revendication
écrite des "C.C.C." avait été découvert près de la porte d'entrée du 8
rue de Malines à Bruxelles et qu'il avait été récupéré par un journaliste
de "La Libre Belgique", lequel avait été, au préalable, averti téléphonique-
ment par les "C.C.C."
L'enquête au sujet de la camionnette Renault de la firme Europcar
a permis d'établir que celle-ci avait été louée à Louvain le 7 octobre
1985 par une personne de sexe masculin prétendant s'appeler Marcel Lucq.
L'enregistreur utilisé pour diffuser le message à partir de la camionnette
a pu être reconstitué et c'est à partir de ces éléments que l'on a pu
arriver à retrouver la firme où l'enregistreur avait été vendu.
22.-
Lc g6Fant de cette rirme nommé Wartosy, et une vendeuse, nommée
Coconas ont reconnu sur photo, Pascale VANDEGEEROE comme étant l'acheteuse
de l'enregistreur. Un autre membre du personnel précise que l'acheteuse
était accompaende de deux hommes dont l'un serait SASSOYE.
L'adjudant-chef DEBRAS du S.D.F.T. a conclu que la charge principale
était composée de huit bonbonnes de gaz (de 25,5 litres de butane) attachées
les unes aux autres au moyen de chaînes. Les vannes des bonbonnes étaient
fermées.
L'amorçage des bonbonnes a été réalisé à l'aide de charges explosives
et de détonateurs électriques, la charge explosive était en contact intime
avec chaque bonbonne, les cartouches d'explosifs étaient en contact les
unes avec les autres.
Les capuchons de vanne d'ouverture des bonbonnes de gaz, vissés et
sectionnés à leur base, ont été projetés à grandes distances, ce *qui prouve
que les bonbonnes étaient debout.
L'analyse en laboratoire a mis en évidence des traces de nitroglycé-
rine sur le corps des bonbonnes de gaz, ainsi que des traces de T.N.T.
dans le cratère.
L'importance de la charge explosive était de l'ordre d'environ 10 kg
en équivalent T.N.T.
En ce qui concerne le principe de la mise à feu l'expert avance deux
hypothèses compte tenu de la découverte sur les lieux d'Un lecteur de
cassettes.
Ou bien les auteurs ont opté pour une mise en marche manuelle de
la cassette, qui a émis un signal audio au moment voulu, provoquant ainsi
la fermeture du circuit de mise à feu. La deuxième hypothèse par contre
prévoit une mise en marche m a nuelle de la cassette ainsi qu'une mise sous
tension d'un retard électronique (timer). La mise à feu de la charge a
eu lieu après l'écoulement du temps prévu (dans le cas qui nous occupe
un retard de 20 minutes).
Cet attentat présente beaucoup de similitudes avec l'attentat du Ier
moi 1 985 contre la F.E.B. notamment par la présence d'une mise à feu
23.-
retardée, la présence de bonbonnes de gaz et l'utilisation de plus ou
moins la même quantité d'explosif.
Toutefois le système utilisé le ler mai 1985 a été amélioré par une
fixation des bonbonnes de gaz au moyen de chaînes afin d'éviter l'éjection
et la non-explosion de bonbonnes de gaz comme cela s'était produit le
Ier mai 1985; dans cc cas les enquêteurs ont retrouvé une bonbonne endomma-
gée mais presque intacte et non amorcée.
Cet attentat aurait pu avoir des effets meurtriers, très importants,
suite à la projection à grande vitesse et à très grandes distances de
fragments métalliques : des morceaux de bonbonnes de gaz ont été retrouvés
à 83,5 m et un capuchon muni d'ùne chaîne a même été retrouvé à 110 m.,
en dehors du complexe de Sibelgaz.
Par ailleurs les enquêteurs ont constaté la projection de nombreux
fragments effilés et coupants provenant de la camionnette. Certains de
ces fragments ont été retrouvés à 90 m et plus, à proximité d'une pompe
à essence.
En plus, vu le grand nombre de vitres brisées, la projection des
débris de ces vitres, à l'intérieur comme à l'extérieur des bâtiments
aurait pu avoir des conséquences graves ou mortelles pour des personnes
se trouvant dans l'enceinte ou dans les environs des bâtiments de Sibelgaz.
La camionette piégée était de marque Renault Master 3 JO, les bonbonnes
de gaz de 26,5 litres de butane étaient de marque Combugaz, Essojaz, Elf
Azotane et Shell.
Un des témoins, le nommé Jan POELMANS a compulsé l'album photographi-
que du G.I.A. le 20 décembre 1985 (donc après l'arrestation des membres
des C.C.C.) et a hésité entre les photographies de Gilbert DEBOSSCHERE
et de Pierre CARETTE. Il convient de souligner que la photo de CARETTE
qui a été montrée au témoin, n'est pas la photo diffusée par la presse.
- o -
Le véhicule utilisé, de marque RENAULT Master (DED-865) avait été
loué à la S.A. EUROPCAR à Louvain par le soi-disant ;larcel LUCQ le 7 octobre
1985.
L'enquête n'a pas permis d'identifier la personne qui s'était présentée
sous cette fausse identité, mais certains témoins estiment qu'il s'agirait
de Didier CHEVOLET.
24.-
Les cleL's du la voiture RENAULT :laster ont été retrouvées dans l'appa:-
tement au n° 152 de la rue Puits-en-Socle à Liège (loué par CARETTE).
- o -
Le négatif de le photographie de l'objectif reproduite sur la revendi-
cation de l'attentat et l'original de cette revendication ont été saisis
lors de la perquisition au n° 14 de la rue de Gravelines à Bruxelles.
- o -
L'enregistreur utilisé lors de l'attentat est de marque BELTEK.type
MS-309. Un emballage pour un appareil identique a été retrouvé dans le
narage au n° 56 de la rue de l'Ange à Marcinelle. Un autre appareil de
même marque et de même type a été saisi à Liège, rue Puits-en-Socle , 152.
- o -
Une cassette avec l'enregistrement du message d'avertissement de
l'attentat contre SIBELGAZ-INTERCOM a été saisie au n° 14 de la rue de
Gravelines à Bruxelles.
- o -
Le 12 octobre 1985, à Charleroi, rue Puissant, à 4 heures du matin,
un particulier ayant souhaité garder l'anonymat e remarqué deux personnes
occupées à briser les vitres de l'immeuble abritant le service des contri-
butions et les bureaux de Fabrimetal et à déposer dans les lieux, ainsi
rendus accessibles, une valise noire. Présumant la possibilité d'événements
dangereux il a quitté les lieux au moment où les deux personnes prenaient
la fuite.
Quelques instants plus tard il y eut une explosion dévastant les
immeubles visés et occasionnant d'importants dégâts aux autres immeubles
de la rue.
Dès 5 h 25' l'attentat fut revendiqué au nom des "C.G.C." par téléphone
et par lettres.
L'expert désigné, le Lieutenant VALENTIN, a conclu qu'il s'agissait
en l'espèce de deux engins ayant explosé simultanément.
Aucune liai:un encre les deux encjim; visi:31e, la seule hypothse
concernant la mise à feu ne peut être qu'un syst ème téléradiocommandé.
Seul ce moyen permet d'obtenir l'explosion simultanée de deux engins dis-
tincts séparés (les témoins n'ont entendu qu'une seule explosion).
Ces engins étaient de fabrication identique.
Le mode de placement était le même pour les deux engins : après avoir
brisé la fenêtre, les auteurs ont laissé glisser l'attaché-case à l'inté-
rieur à l'aide d'une corde en nylon de gros diamètre. Au préalable, au
moyen d'une corde de petit diamètre sortant de la valise, ils ont probable-
ment armé le système en actionnant un interrupteur.
Après avoir placé les colis piégés les auteurs ont émis un sional
radio d'un endroit sûr. Le récepteur se trouvant dans la valise actionne
alors un servomoteur , qui déclenche à son tour un interrupteur. Celui-ci
ferme le circuit électrique qui permet au détonateur électrique de recevoir
l'intensité nécessaire à son fonctionnement. L'explosion du détonateur
électrique entraîne celle de la charge explosive.
Les pièces métalliques, les morceaux de plastique et de bois retrouvés
permettent de déterminer que les valises étaient de type "attaché-case"
vendues au prix de 495 frs dans les grandes surfaces G3-INNO-3M.
Les éléments retrouvés du système de mise à feu font partie des éléments
du set "radio commande" de marque ROBBE COMPACT 72 Mhz.
L'analyse des éléments, en laboratoire, a mis en évidence des traces
de T.N.T. et de nitroglycérine. Peu d'explosifs civils contiennent ces
deux éléments. La "Special Gelignite" vendue par PRB est un des rares
explosifs vendus en Belgique contenant à la fois du TNT et de la nitro-
cilycérine.
Les dégâts occasionnés peuvent être attribués à une charge explosive
de l'ordre de 2 à 3 kg en équivalent T.N.T. par valise.
17. Le lO octobre 1985 à 3 h 22', la police de Namur fut avisée par le
service 900 qu'une explosion suivie d'un début d'incendie venait de se
produire avenue de Stassart dons l'immeuble occupé par le service d'infor-
motion de l'armée (INFOSEMI).
Arrivés sur place, Hs policiers constat è rent qu'en efïet, une sorte
de bombe incendiaire avait endommagé les locaux d'INFOSERMI. Sur place
ils trouvèrent aussi des tracts émanant des "C.C.C." mentionnant : "Campagne
Pierre Akkerman, combattre le militarisme bourgeois et le pacifisme petit
bourgeois".
Les dégâts furent limités et la puissance de l'engin peut être quali-
fiée de faible.
La RTBF Liège a reçu des "C.C.C." un tract revendiquant l'action
de Namur.
Il convient de préciser que cette action des "C.C.C." intervint quelque: -.
heures avant la manifestation nationale contre les missiles à Bruxelles.
D'après l'expert, le Capitaine DE VROE, le but de l'action était
de provoquer un incendie.
L'immeuble était habité au moment des faits.
Le négatif de l'objectif et l'original de la revendication ont été
trouvés au cours de la perquisition rue de Gravelines à Bruxelles.
10. Le 20 octobre 1985, la police d'Uccle fut avisée vers 13 heures du
fait qu'un "cocktail Molotov" avait été lancé au domicile de M. GALAND,
Président du CNAPD, oroanisateur de la manifestation des pacifistes le
20 octobre 1985, demeurant rue Egide Van Opphem, 144 et que des tracts des
"C.C.C." analogues à ceux trouvés à Namur avaient été trouvés dans les
environs. Il n'a pas été possible de déterminer avec exactitude à quel
moment les faits ont été commis. Selon un témoin les tracts s'y trouvaient
dès 22 h le 19 octobre 1985.
Les dégâts sont insignifiants, car la bouteille incendiaire n'a quasi-
ment pas brûlé et seuls quelques brins d'herbes ont été touchés par les
flammes. Les dégâts occasionnés au véhicule de M. Galand sont eux aussi
négligeables.
Cet "attentat" a été revendiqué en même temps que celui de Namur.
Le d nove:il:Jeu 1m5 vers 2 h 25' police d'Etterbeek 17ut av.l sic
par lu centrale de la firme "Securitas" que des inconnus avaient ouvert
le feu sur un de leur gardiens près des bâtiments de la DOL au Cours Se-
Michel à Etterbeek.
A 2 h 35' une personne téléphona à la police d'Etterbeek pour communi-
quer qu'elle entendait de son domicile un message des "C.C.C." disant
"Ici les "C.C.C." vous avez 20 minutes pour quitter le bâtiment tranquillement
dégagez le Cours St-Michel... explosion...". Durant la diffusion du message
un bruit de fond musical était audible.
Entre-temps les policiers étaient arrivés sur les lieux et avaient
remarqué rue de la Gare une voitùre de la firme "Securitas" portant plusieurs
impacts de coups de feu. Michel DE HUNCK, gardien de "Securitas", chauffeur
du véhicule était blessé au bras, conséquence d'un des coups de feu tirés.
Selon DE MUNCK les faits se seraient produits de la façon suivante :
En arrivant au parking souterrain de la BOL il aperçut une voiture rouge
stationnée près de la rampe d'accès à l'arrière de la banque. Il vit un
homme s'engouffrer dans la voiture dans laquelle se trouvait déjà le chauf-
feur. C'est à ce moment que les coups de feu blessant DE MUNCK ont été
tirés en direction de la voiture "Securitas".
Ensuite la voiture rouge a disparu avec les auteurs à son bord.
Entre-temps une voiture Renault Espace avait été amenée via la rampe
d'accès à l'arrière de la banque sur l'esplanade de l'immeuble de la BBL.
Le message e été diffusé depuis cette voiture.
Des mesures ont été prises aux fins d'évacuer la banque et la voiture
piégée a explosé vers 2 h 45' causant d'importants dégâts à l'immeuble
de la BBL ainsi qu'à des bâtiments des environs immédiats.
L'enquête a permis d'établir que les auteurs des faits ont préalable-
ment scié les barres métalliques qui empêchaient l'accès à la rampe menant
à l'esplanade. Pour camoufler ce préparatif ils avaient rattaché les deux
morceaux de métal au moyen de toile isolante. L'expertise de ces pièces
a fait apparaître deux empreintes digitales de CARETTE sur la bande adhésive.
La voiture Renault Espace provient de la firme Europcar au préjudice
de laquelle elle avait été volée le 20 octobre 1985 à Anvers.
28.-
Suite à l'arrestation des 4 membres des "C.C.C." et des saisies de
matériel qui furent opérées, il fut procédé à une confrontation entre
eux et OE MUNCK qui e reconnu formellement CHEVOLET comme étant le tireur
la mitral ette ainsi que le blouson qtr-11Tofrà-tt—au—mo-mIjs---
et qui a été reg, Icr-S—dg—ra—p-eftfUisitiori-187-boulevard Audent à
Charleroi.
L'expertise balistique e permis de déterminer que l'arme qui avait
été utilisée par les "C.C.C." était une mitraillette de type "Vigneron"
faisant partie du lot volé à la caserne de Vielsalm et qui a été retrouvée
dans l'appartement sis à Liège rue Puits-en-Socle, loué sous un faux patronyme
par CARETTE.
Cet attentat a été revendiqué par un tract écrit des "C.C.C.".
Le Lieutenant VANDENDRIESSCHE du S.D.F.T. e déposé un rapport relatif
à ces faits.
Selon l'expert, les auteurs ont abandonné la voiture sur l'esplanade
devant l'immeuble après avoir mis en marche un lecteur de cassette (de
marque BELTEK- voir également l'attentat contre Sibelgaz) signalant le
danger d'une explosion.
Lors de leur fuite les auteurs furent surpris par un agent de "SECURITAS"
Un des auteurs a tiré une rafale de 26 cartouches de 9 mm avant de prendre
la fuite. Lors de la descente, les membres du S.D.F.T. ont trouvé des
éclats de bonbonnes à gaz, des éléments d'une batterie de moto, des fils
électriques, un recorder autocassette BELTEK et des débris d'un haut-parleur.
Les 12 bouteilles à caz, remplies de 26,5 litres de butane, avaient
été amorcées avec une charge explosive et un ou des détonateurs électriques.
L'explosif aurait été en contact. avec chaque bonbonne.
Les documents de bord de la voiture piégée (Renault Espace FUZ-460)
et les clés du véhicule ont été saisis lors de la perquisition au n° 14
de la rue de Gravelines à Bruxelles (apdartement conspiratif loué par
SASSOYE sous le faux nom MERIER). Les enquêteurs y ont aussi saisi le
20.-
négatiC de la photographie de l'obiecti£: reproduite sur la revendication
de l'attentat, ainsi que l'original même de la revendication.
- o -
Les quatre sièges de la RENAULT Espace ont été retrouvés dans le
box de garage de la rue de l'Ange à Marcinelle.
- o -
Lc pistolet-mitrailleur "Vigneron" utilisé lors do la tentative de
meurtre sur la personne de DE MUNCK Michel a été saisi lors de la perquisi-
tion à Liège, 152, rue Puits-en-Sock (chez CARETTE).
o
L'enregistreur de marque BELTEK type MS 309 n° 280166, utilisé lors
de l'attentat, a été vendu le 26 octobre 1985 chez DENAET AUTO SPORT ACCES-
SOIRES à une inconnue : le responsable du magasin, le nommé WARTOWSLI
a reconnu VANDEGEERDE sur photo. Une des vendeuses, lanommé COCONAS
Anastasia est moins formelle. Le vendeur MOUREAUX Jacques déclare que
la femme inconnue était accompagnée de deux hommes et croît reconnaître
SASSOYE .
- o -
La cassette utilisée pour diffuser le message d'avertissement était
de marque REALISTIC NC-GO. Des cassettes du même type, dont deux contenaient
le même message d'avertissement ont été saisies lors de la perquisition
du 15 janvier 1086 au n° 14 de la rue de Gravelines à Bruxelles dans l'appar-
tement loué par SASSOYE.
- o -
La voiture, piégée RENAULT Espace (FUZ-460) a été volée (à l'aide
de fausses clés) devant le garage de la firme EUROPCAR, Oude Vaartplaats,
16 à Anvers, le 20 octobre 1985.
- o
Une batterie de moto servait à l'alimentation en courant du circuit
de mise à feu.
Celui-ci était probablement composé d'un mécanisme à retardement
et d'un interrupteur d'armement.
Aucun sicinal d's2 co:1:Inde électronique n'a et:6 retrouvé sur l'enregis-
tour et on peut, dè lors, supposer que les auteurs ont fait usage d'un
mécanisme de retardement de précision, probablement électronique.
L'examen en laboratoire a mis en évidence des traces de nitroglycérine,
de nitrate d'ammonium, de D.N.T. et de T.N.T. La charge explosive peut
être estimée à environ 10 kg en équivalent T.N.T.
L'incendie qui s'est produit après l'explosion a probablement été
provoqué par l'essence se trouvant dans le réservoir du véhicule, suite
à la chaleur développée par l'explosion de l'engin.
Cet attentat présente beaucoup de similitudes avec les attentats
perpétrés contre la F.E.B. et SIBELGAZ-INTERCOM.
Il aurait pu entraîner des conséquences meurtrières suite aux effets
de l'onde de choc et du souffle (jusqu'à environ 25 m), à la projection
de fragments et de débris de verre à des distances relativement grandes
et à la projeLtion d'éclats à grande vitesse (des éclats métalliques tran-
chants provenant des bouteilles à gaz ont encore provoqué des dégâts impres-
sionnants à une maison située à 90 m du lieu de l'explosion).
- o -
Le Dr. Voordecker, qui a procédé à l'examen médical de DE MUNCK a
conclu que l'intéressé a été victime de lésions des tissus mous de la
partie postéro-supérieure de l'avant-bras droit, provoquées par une arme
à feu. L'examen médical n'a pas permis de relever, en dehors d'une trace
cicatricielle, l'existence d'une éventuelle altération fonctionnelle arti-
culaire invalidante.
DE MUNCK aurait connu une période d'incapacité temporaire totale
de travail de trois semaines.
M. STEVENS, expert en balistique, a conclu que l'arme avait tiré
au moins 20 coups sur la voiture de la victime DE MUNCK Michel, au moins
un coup sur une autre voiture et au moins 4 coups dans les fenêtres d'un
immeuble voisin.
31.-
A l'intérieur du véhicule de DE HUNCK l'expert STEVENS a constaté
3 impacts dans le nrillage séparant les sièges avant du compartiment
"bagages", 5 impacts du cûté intérieur du battant gauche de la porte arrière
et un au milieu du dossier du siège conducteur où se trouvait la victime.
Compte tenu du nombre de coups de feu et surtout de la localisation
de certains impacts, on peut conclure à l'existence d'une intention homicide
de la part des auteurs au moment Même des faits.
Par ailleurs, bien que les auteurs fussent évidemment armés (d'un
pistolet-mitrailleur, arme de guerre) il n'est pas établi qu'il s'agisse
d'un crime prémédité.
En effet, nous avons vu que les "C.C.C." préparaient leurs attentats
sur base notamment des résultats d'opérations d'observation et de repérages.
Ils eussent certes préféré éviter une éventuelle rencontre avec des gardiens,
mais envisageant la possibilité d'une telle rencontre ils s'étaient munis
d'une arme meurtrière.
La revendication relative à cet attentat ne fait pas état de la
fusillade.
20. Le 4 novembre 1905, le centre 901 fut avisé aux environs de 10 h
50' par le responsable de la banque Société Générale de Banque de Charleroi
de ce que des tracts venaient d'être trouvés dans le hall de la banque
annonçant une explosion dans les 30 minutes. Les'àesures d'évacuation
de tout le bâtiment ont immédiatement été prises et lorsque le bâtiment
fut complètement évacué, les policiers ont remarqué une mallette qui se
trouvait attachée au moyen d'une chaîne à la rampe de l'escalier qui mène
au Ier étage.
A 11 h 20' une violente déflagration souffla tous les bureaux du
rez-de-chaussée, détruisant en même temps les vitres des immeubles des
environs.
n témoin déclare reconnaître CARETTE comme étant une des
personnes ayant participé à l'action.
32.-
L'expert désigné a noté que les dégâts occasionnés peuvent être attribués
à une charge explosive d'environ 3 kg en équivalent T.N.T. Cette charge
était vraisemblablement contenue dans un récipient métallique relativement
lourd. Aucun élément concret du système de mise à feu, à part quelques
Morceaux de fils électriques, n'a pu être mis en évidence.
Toutefois les pièces de l'engin explosif retrouvées permettent d'affir-
mer que la valise était du type attaché-case et qu'un récipient métallique,
contenant l'explosif était enfermé dans la valise. Les constatations sur
les lieux permettent aussi de supposer que la bombe entière (explosif
et système de mise à feu) était cohtenue dans le récipient métallique,
ce qui expliquerait l'absence totale d'éléments du système de mise à feu,
l'explosion ayant consumé ces éléments.
Les auteurs ont déposé et fixé l'attaché-case à une rampe d'escalier
et actionné le système d'armement. Celui-ci a fermé le circuit électrique
permettant au retard de recevoir l'intensité nécessaire à son fonctionne-
ment. A la fin du retard (dans le cas qui nous occupe environ 30 minutes)
le circuit électrique s'est fermé, provoquant l'explosion du détonateur
électrique. L'explosion du détonateur a entraîné l'explosion de la charge
explosive.
Compte tenu de la quantité d'explosifs, enfermée dans un récipient
métallique l'explosion d'un 17.r21 engin est de nature à provoquer des blessu-
res mortelles pour toute personne se trouvant dans le bâtiment et des
blessures graves ou mortelles pour toute personne se trouvant à proximité
de l'immeuble à cause des effets de l'onde de choc, du souffle, et de
12 projection d'un grand nombre de fragments métalliques relativement
lourds, de débris de vitres et d'autres matériaux de construction.
L'immeuble a été évacué, mais était occupé au moment où les auteurs
y ont déposé l'engin explosif (contenu dans un attaché-case fixé à la
rampe d'accès de la mezzanine).
33.-
Un agent de police, Jean-Pierre VAGENHENDE, a été déséquilibré suite
au souffle et a été blessé. L'intéressé a subi une incapacité de travail
de dix jours.
- o -
Lors de l'enquête effectuée par la B.S.R. de Charleroi sur base de
l'album photographique du G.I.A., la nommée Margarita AMENGAL LIABRES
a formellement reconnu la photo de Pierre CARETTE , comme étant une personne
qu'elle a aperçue à la sortie de la S.G.B.
Les faits ont été commis à 11 h 20'. CARETTE a été filmé sur vidéo,
vers 11 h 30', par l'agent de police Charles SMETS ; CARETTE se trouvait
parmi les badauds.
- o -
Le négatif de la photographie de l'objectif et l'original du texte
de la revendication ont été saisis lors de la perquisition au n° 14 de
la rue de Gravelines à Bruxelles.
Le 5 novembre 1985 à 0 h 24' la centrale 906 de la police de Charleroi
fut avisée par le service 900 de ce qu'une explosion venait de se produire
au siège de la banque "Manufactures Hanover Bank", 5, Quai de Brabant.
Le service de déminage de l'armée qui se rendit sur place en qualité
d'expert a retrouvé une série d'éléments permettant de conclure que l'engin
utilisé est du même type que ceux déjà utilisés lors d'attentats commis
par los "C.C.C.".
L'expert désigné, le Lieutenant VANDENDRIESSCHE a conclu que la bombe
se trouvait logée dans un attaché-case, que la source d'électricité pour
la mise à feu était constituée d'une batterie moto de 12 volts et que
des piles de 1,5 volts ont dû servir à l'alimentation du système de radio
commande dont un seul élément a été retrouvé, notamment un servomoteur
"Mabuschin vendu en Europe sous la marque "ROBBE".
L'immeuble était habité. Anne-Marie PATOUX a été blessée.
- o -
Didier CHEVOLET aurait été reconnu par un témoin (qui désire garder
l'anonymat) comme une personne se trouvant parmi les badauds immédiatement
apr è s t'explosion.
- o -
34.-
Un gendm-me, Philippc ADM, o contrôlé un nommé Michel SMOGS, soi-disant
né le 14 juillet 195G (causse identité de Pierre CARETTE), le 5 novembre
1935 à 00 h 05' à Marcinelle, c'est-à-dire 19 minutes avant l'explosion
qui s'est produite à Charleroi.
- o
Plusieurs négatifs de l'objectif et la revendication originale ont
été retrouvés au n° 14 de la rue de Gravelines.
Du matériel de télécommande a été retrouvé à Liège, 152, rue Puits-
en-Sock et à Marcinelle, rue de l'Ange, 56.
-o
Compte tenu des dégâts occasionnés, la charge explosive
peut être estimée à environ 3 kg en équivalent T.N.T.
Après avoir placé et armé l'engin en actionnant un interrupteur (éven-
tuellement pJr traction sur une ficelle), les auteurs ont émis un signal
radio d'un endroit sûr. Cet endroit est limité à environ 130 m (au niveau
du sol) par la puissance de l'émetteur et doit de préférence être en vue
directe de la bombe pour garder le récepteur sous contrôle.
Le récepteur se trouvant dans l'attaché-case actionne un servomoteur
qui déclenche à son tour un interrupteur. Celui-ci ferme le circuit électriqu
ce qui permet au détonateur électrique de recevoir l'intensité nécessaire
à son fonctionnement. L'explosion du détonateur provoque celle de la charge
explosive.
Comme exposé ci-dessus, d'autres attentats revendiqués par les "C.C.C."
étaient basés sur le même principe, notamment les attentats contre le
Centre P. Hymens, contre les locaux du C.V.P., contre les bâtiment S de
la Direction Supérieure Logistique de la gendarmerie et contre les bâtiments
de Fabrimetal et de l'Office des Contributions à Charleroi.
22. Le 5 novembre 1985, vers 14 h 30' la gendarmerie de Louvain fut avisée
par le service d'incendie de cette même ville qu'une alerte à la bombe
venait d'être déclenchée au siàge de la Kredietbank, Mgr Ladeuzeplein
et que des tracts des "C.C.C." avaient été retrouvés sur place annonçant
l'explosion d'une bombe dons la demi-heure.
35.-
Tout:. le bâtiment 17ut évacué et les mesures de protections nécessaires
furent prises.
La bombe contenue dans une mallette fut attachée par un membre des
"C.C.C." à la rampe de l'escalier donnant accès à la salle des guichets.
L'explosion eut lieu à 15 h 03' et provoqua d'énormes dégâts à l'immeu-
ble visé ainsi qu'aux bâtiments des environs.
Plusieurs voitures furent endommagées.
Divers témoins ayant assisté au dépôt de l'engin infernal ont permis
à des spécialistes de la gendarmerie de dresser un portrait robot dont
la physionomie correspond à celle de Bertrand SASSOYE.
Selon l'expert désigné, la charge explosive peut être estimée à environ
4 kg en équivalent T.N.T.
Les faits ont causé des blessures à Maria NOELS. L'immeuble occupé
a été évacué.
Lors de son audition du 9 janvier 1986 le témoin Rudi VANDEPUT déclara
qu'un des deux auteurs présentait "une certaine ressemblance" avec SASSOYE.
Le négatif de la photo de l'immeuble sinistré et l'original de la
revendication ont été retrouvés au n° 14 de la rue de Gravelines à Bruxelles.
23. Le 21 novembre 1985, la police de Watermael-Boitsfort fut avisée
vers 15 h 48' de ce qu'une action des "C.C.C." venait d'avoir lieu au
siège de la société "Motorola", 170, chaussée de la Hulpe à Watermael-Boitsfor-
Arrivés sur place les policiers apprirent qu'un inconnu était allé
déposer au 4ème étage, où se situent les bureaux de la société Motorola,
un attaché-case et avait disparu précipitamment non sans avoir lancé des
tracts avec le sigle "C.C.C." mentionnant en français et en néerlandais
"Attention ceci est une action révolutionnaire des C.C.C. contre le siège
de Motorola SA. Pour votre sécurité, évacuez immédiatement tout le bâtiment
sis chaussée de La-Hulpc 178. Sa destruction aura lieu 30 minutes après
l'intervention de nos militants. Compagne Pierre Akkermons".
Toutes les mesures d'évacuation et de sécurité avaient été prises
lorsque la bombe explosa à 16 h 15'.
30.-
Vers 20 b 00 la RTBF Fut avisée par les "C.C.C." qu'un communiqu é
de revendication de l'action se trouvait à Ixelles, rue de l'Abbaye, r3O.
La revendication y fut en effet retrouvée, collée au-dessous des boîtes
à lettres de l'immeuble désigné.
L'action des "C.C.C." doit être mise en relation avec la venue en
Belgique ce jour-là du Président des Etats-Unis.
L'expert désigné, le Lieutenant VANDENDRIESSCHE a déposé son rapport
le 7 janvier 1986. Les pièces de l'engin explosif retrouvées sur les lieux
se limitaient à des fragments provenant d'une valise, d'un récipient métalli-
que et d'une batterie de moto.
L'enquête a permis d'établir que l'engin explosif avait été placé
dans une valise "Dolsey Club" du même type que celle utilisée pour les
attentats contre la S.G.B. à Charleroi, contre la Kredietbank à Louvain
et la Bank of America à Anvers.
Le nombre important de débris métalliques, leur différentes épaisseurs
et la présence de profils de coins avec des boulons ont amené les experts
du S.D.F.T. à conclure qu'il s'agissait d'un récipient semblable à celui
utilisé lors de l'attentat contresles locaux d'INFOSERMI à Namur. Des
débris semblables ont aussi été retrouvés lors des attentats contre la
Société Générale de Banque) la Kredietbank et la Bank of America.
Après avoir déposé la valise les auteurs ont actionné le système
d'armement et ont ainsi fermé le circuit électrique, ce qui e fait fonction-*
no: le retard, probablement un timer électronique ou électromécanique.
A la fin du retard (dans le cas qui nous occupe environ 30 minutes) le
circuit de mise à feu s'est fermé ce qui a provoqué l'explosion du détonateur
électrique. L'explosion du détonateur a entraîné celle de la charge explosive.
L'analyse en laboratoire des éléments prélevés sur les lieux de l'explo-
sion a mis en évidence la présence de traces de D.N.T., T.N.T., nitroglycérine
et nitrate d'ammonium, ce qui correspond parfaitement aux traces retrouvées
après dos tests d'explosion de "Dynamite 3".
Les dégâts occasionnés peuvent être attribués à une charge explosive
d'environ 3 kg en équivalent T.N.T.
Selon l'expert lus auteurs ont utilisé cette technique pour les der-
niers attentats (engin explosif contenu dans un récipient métallique)
parce que l'explosion'consume quasi-totalement les éléments de l'engin
rent'ermés dans la caisse métallique, que cet emballage rend une éventuelle
neutralisation de la bombe par un service de déminage extrêmement difficile
et que le nombre de pièces à conviction pouvant être découvertes est réduit
au minimum.
La mise à feu à l'intérieur d'un bâtiment d'une charge explosive
aussi importante et enveloppée dans un récipient métallique est de nature
à provoquer des blessures mortelles pour toute personne se trouvant au
ilème étage (endroit de l'explosion) et dans les couloirs situés au-dessus
et au-dessous du lieu de l'explosion et des blessures graves, voire mortelles
pour toute personne se trouvant dans les escaliers, les autres étages,
dans la rue et dans les maisons sises en face à cause des effets de ronde
de choc, du souffle et de la projection d'un grand nombre .de fragments
métalliques, de débris de vitres et autres matériaux de construction
un radiateur fut catapulté à 34 mètres contre le garage de la maison d'en
face.
Les témoignages et les constatations sur les lieux permettent de
supposer que l'engin explosif entier (explosifs, mécanisme de mise à feu,
etc...) avait été placé dans une caissette métallique entièrement fermée
à l'aide de boulons et que le dispositif de retardement, qui a été entière-
ment détruit suite à l'explosion, était de construction légère.
La technique appliquée est la même que pour les attentats contre
les locaux d'Infosermi, contre la Société Générale de Banque, contre l'agencc
de la Kredetbank.
Deux négatifs de l'objectif, le texte de la revendication originale
et deux tracts originaux ont été retrouvés lors de la perquisition dans
l'appartement conspiratif de la rue de Gravelines à Bruxelles.
Un tract a él7é retrouvé au n° 152 de la rue Puits-cn-Sock à Liège,
dans l'appartement loué par CARETTE.
24. Le 4 décembre 1035 la police d'Anvers Eut avisée vers 11 h 23' de
ce qu'une alerte à la bombe avait été déclenchée à la "Bank of America"
Van Eycklei, 34.
38.-
Arrives sur place les policiers apprirent qu'un homme inconnu avait
d'abord attaché une Valise avec une chaîne à un radiateur du chauffage
central, avait donné à une employée un tract annonçant l'attentat et avait
quitté immédiatement la banque après avoir jeté d'autres tracts sur le
sol de la salle des guichets.
La bombe n explosé à 11 h 37', a dévasté tout l'immeuble et endommagé
plusieurs bâtiments des alentours ainsi que des voitures garées devant
la banque. Quatre personnes ont subi de légères blessures.
L'attentat a été revendiqué par les "C.G.C.".
Selon le Lieutenant VALENTIN du S.D.F.T., les témoignages et les
éléments de l'engin explosif retrouvés sur les lieux de l'explosion permetten
d'affirmer que la bombe était cachée dans une valise de marque Delsey
qui avait été attachée à un radiateur au rez-de-chaussée à l'aide d'une
chaîne et d'un cadenas. La charge-explosive était emballée dans une enveloppe
métallique et le détonateur électrique était du même type que les détonateurs
employés par l'Armée Belge. Le mécanisme de mise à feu était muni d'un
système à retardement.
Un témoin, chauffeur de taxi, déclara qu'une personne vue en fin
de matinée devant la banque ressemblait à SASSOYE.
Comme pour d'autres attentats, l'original du texte de la revendication
et le négatif de l'objectif ont été trouvés lors de la perquisition, rue
de Gravelines à Bruxelles.
Le 8 décembre 1985, l'employé de service de -la gare d'Audenaerde,
reçut une communication téléphonique d'une personne qui lui déclara appartenj
aux "C.C.C.", qu'à 5 heures du matin il se produirait un événement sur
la liane Audenaerde-Courtrai et qu'il fallait interrompre la circulation
des trains entre ces deux villes.
Vers 5 heures, une bombe a explosé, détruisant une vanne des pipe-linos
de l'OTAN situés le long de la ligne de chemin de fer sur le territoire
de la commune de Wortegem-Petegem.
Cet attentat a été revendiqué par écrit à Bruxelles dans le courant
de l'après-midi.
Selon rexpert, l'Adjudant Debru, cet attentat présente beaucoup
de similitudes avec ceux perpétrés à ittre, Ensival, Grez-Doiceau, Clone
et Gages. Après avoir déposé la charge explosive munie d'un dispositif
de mise à feu (batterie, détonateur et réveil, dont on a retrouvé des
éléments) les auteurs ont procédé à l'armement du système de mise à feu
en tournant la clef du remontoir du mécanisme de la sonnerie du réveil,
les auteurs ont libéré le mécanisme interne de blocage de la sonnerie,
ce qui permet à la clef du remontoir de la sonnerie de tourner lors de
la mise en marche de ladite sonnerie.
Après le retard choisi par les auteurs, la sonnerie du réveil est
actionnée, provoquant la rotatioh sur son axe de la clef du remontoir.
Ce mouvement permet au fil électrique -dont l'extrémité est dénudée- fixé
sur la clef du remontoir do venir en contact avec le fil électrique fixé
sur le corps du réveil. Au moment du contact le circuit électrique se
ferme et le détonateur électrique reçoit de la batterie l'intensité nécessairc
à son fonctionnement. L'explosion du détonateur électrique entraîne celle
de la charge explosive.
La nature de l'explosif utilisé a été déterminée par analyse en labora-
toire comme étant de D.N.T., T.N.T. et de nitroglycérine. Ces éléments
laissent supposer l'utilisation de Dynamite 3.
L'importance de la charge explosive pourrait être de l'ordre d'environ
3 kg en équivalent T.N.T.
Les auteurs ont probablement été dérangés dans leur travail vu qu'aucune
charge n'a été placée dans la deuxième chambre à vannes.
La charge explosive ayant projeté des panneaux d'environ 50 kg à
une distance de 130 à 180 mètres, est de nature à provoquer des blessures
mortelles.
o
Le conducteur de train Rudy SCHEPENS aurait vu une voiture de marque
FORD Sierra, le 5 décembre 1985 vers 23 h 30', près de l'endroit de l'explo-
sion,
Les "C.C.C." ont fait usage de plusieurs voitures de marque FORD Sierra.
Mme Rita DE BREYNE a vu Pierre CARETTE dans le train Gand- Bruxelles
le G décembre 1985 5 06 h 08'.
La voix du correspondant do nTL qui avait annoncé le dépôt do la
revendicatinn écrite u été reconnue par une personne désirant garder l'anony-
mat comme étant celle do Pierre CARETTE.
- o -
Pour les "C.C.C." les attentats étaient organisés dans le cadre de
"Campagnes".
Pour eux le terme "Campagne" signifie un ensemble d'opérations réunies
dans le temps et dans l'espace et ayant un même objectif stratégique.
Le concept des, "Campagnes" avait'été souvent utilisé par les "brigades rouges'
italiennes.
A l'exception de deux actions, l'on peut affirmer que tous les attentats
des "C.G.C." s'inscrivent dans le cadre da l'une des trois "campagnes"
suivantes
Première campagne : la "CAMPAGNE ANTI-IMPERIALISTE D'OCTOBRE"
- Visant "la lutte du peuple contre la guerre impérialiste".
- C'est la période des manifestations anti-missiles.
- A cet égard, trois séries d'actions furent organisées et réalisées
ellesétaient dirigées contre l'économie, la politique et l'armée.
Ière série : actions contre l'é,iJnonie : firmes privées intéressées
dans les programmes des missiles Cruises et Pershing.
2 octobre 1984 - dynamitage de LITTON
8 octobre 1934 - dynamitage d'HONEYWELL
3 octobre 1984 - bombes incendiaires dans le parking de MAN.
2àrne série : actions contre la politique : forces politiques du nouvernemen:
15 occobre 1984 -
17 octobre 1984 -
dynamitage du centre de l'INTERNATIONALE LIBERALE
à Bruxelles
siège du CVP à Gand.
3eme srie : actions contre l'armée
2',3 novembre 1984
décembre 1984 -
15 janvier 1985 -
dynamitage de 2 pylônes base de BIERSET
dynamitage de 5 pipe-lines de l'OTAN
explosion d'une voiture piégée dans un centre
militaire US (NATO SUPPORT GnouP) à Sint-Stevens-Nol.