Camelot - Th. Note Sur La Théologie Baptismale Des Catéchèses Attribuées a Saint Cyrille de...
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7/24/2019 Camelot - Th. Note Sur La Thologie Baptismale Des Catchses Attribues a Saint Cyrille de Jrusalem
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7/24/2019 Camelot - Th. Note Sur La Thologie Baptismale Des Catchses Attribues a Saint Cyrille de Jrusalem
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7/24/2019 Camelot - Th. Note Sur La Thologie Baptismale Des Catchses Attribues a Saint Cyrille de Jrusalem
3/5
Cyrille
de J ru s al e m. L a thologie baptismale des Catchses
7
l me.
Cette
thologie s'inspire
directement
des mots mmes
de
l Eptre aux Hbreux,
maiselle estfondesur
une
anthropologie et
une
rflexion
sur
la
double
nature
de l homme.
On la retrouve ailleurs
O n serait tent de la rapprocher des formules clbres de Ter
tullien
sur
le rle de la chair
dans
l oeuvre du salut et dans l conomie sacramentelle:
Caro abluitur, ut anima emaculetur; caro unguitur, u t an i ma consecretur; caro signa
tur, ut et an im a m u ni at ur, etc
De resurr. mort.
8; C. C . p . 9 31 ). Mais la perspec
tive n est
p a st o u t
fai t la
mme. Pour Tertullien,
le
bain de
la
chair
est
la
fois le signe
et le
moyen
de
la purification de l me Ut
an im a): o n
serait tent
de
voir
l
dj
comme l bauche
d une
thologie
de
la
causalit des sacrements
Pour
Cyrille
au
con
t r ai r e, l a c t i o n d e
l eau s u r le corps et celle
d e l E s pr i t s u r l me sont
prsentes
comme
seulement
parallles: l eau purifie le corps
e t l E sp r it
marque
l me
de son sceau.
Cette
thologie est assurment encore fort so mm a ir e , e t o n p e ut penser
q u e l le v i en t
d une
anthropologie trop dichotomiste. Mais o n p e ut penser aussi que
l ide
de signe est
comme
sous-jacente ce paralllisme: le rite sensible serait le signe de ce qui se passe
dans l me
pa r
l action
de
l Esprit-Saint;
- mai s cette iden est nullement exprime.
D a u t r e p ar t , l e a u
a
reu une vertu M v r x f L ~ ) de
saintet,
et
cel a un
double
titre.
D abord, parce
que
Jsus, en
se faisant
baptiser lui-mme pa r
Jean, a sanc ti fi l e
b apt m e : o n
retrouve
ici
l i d e , d j
exprime
par saint
Ignace
d A n ti oc he , e t q ui
reviendra
dans
toute la littrature patristique, que
pa r son baptme
dans
le
Jourdain,
le
Christ
a
communiqu
l eau le
p o uv o ir d e
sanctifier
3
De
plus, l eau a t consacre par
l invocation
piclse)
de
l a T r in it : Cyrille est
ici un
tmoin
important, non seulement de l usage
liturgique
de la conscration de
l eau,
mais aussi de la signification thologique reconnue ce
rite:
pa r cette conscration au
nom
de
l a Tri ni t
(ou
d e l E sp r it ) ,
l eau
a
reu
le
pouvoir
de sanctifier.
Cette
reprsen
tation assez matrielle de
l action
(vepyeLx)
du
Saint-Esprit
par
l eau,
ira
jusqu faire
penser
une
sorte
de
prsence relle
de
l Esprit
dans l eau baptismale
4
PI ER R E T H O M AS C A M E LO T
N O T E S U R
LA T H O L O G I E BAPTISMALE
DE S
CATCHSES
ATTRIBUES
A
SAINT
CYRILLE
DE
JRUSALEM
Les historiens de la liturgie ont souvent cit et
comment
la description que fait du
rite
baptismal
l auteur des Catchses Mystagogiques dont l attribution
saint
Cyrille de
Jrusalem reste conteste Cat. Myst. II , 4-7; P.G. 33, 1080-1084). On a peut-tre
moins insist sur la troisime Catchse
Ad
illuminandos
qui, sans aucun doute, est bien
de
saint
Cyrille
lui-mme
(ib.,
425-449).
Nous
voudrions
ici
rapprocher
ces deux textes,
et co mp arer les deux types de thologie
sacramentaire
qui se
d g ag e r on t p e ut - tr e d e
ce rapprochement.
Voici d abo rd , d e cette 3e Catchse, les passages qui nous retiendront ici:
3
Ne regarde
pas1le
baptme c o m me d e l eau ordinaire,
mais
comme une grce
spirituelle
donne
avec
l eau
c a r l e au ordinaire, recevant l invocation n[xlcHV)
de l Esprit-Saint,
e t d u
Christet
du
Pre, acquiert
un
pouvoir
de saintet.
4.
Puisque
l homme est
double,
compos
d une
me
et d u n
corps,
double
aussi est
la purification:
incorporelle, pour ce qui estincorporel, corporelle pour le corps.
L eau
purifie le corps; et
l Esprit
m arqu e l m e
de
so n sc ea u a q > p l X y [ ~ e ~ ) , pour que , l e
coeur
purifi
par
l Esprit
et
le corps
lav
d u ne e au
pure,
nous nous
approchions
d e D i eu
d Heb. 10,22) Aprs la g r ce d e l Esprit (reu pa r le centurion Corneille et ses
compagnons, d. Act. 10,48), Pierre ordonna qu on les
baptist
a u n o m de Jsus-Christ,
afin que, l me rgnre
pa r
la foi, le corps aussi,
par
l e a u, a i t part la grce.
11
Jsus
a sanctifi le baptme,
quand
il a t
baptis lui-mme
Il a t
baptis, non
pour recevoir
le pardon de s s
pchs,- car il
tait
sans
pch,
- mai s,
tant
sans
pch, il
a t bapt is , pour confrer
au
baptme
u n e g r c e
et
une dignit
divines.
En effet,
puisque
les enfants
avaient
en co m mu n
(xexo[vCxev) la
chair
et
le s ang, il y
participe lui
aussi
pareillement Heb. 2,14), pour que
participant
x o ~ v C v o [ )
dsormais
sa pr sence dans la chair, nous devenions aussi
participants XOL\lCvo[) de
la
grce
divine; de mme Jsus fut baptis p o u rq u e p a r l d e n o u ve a u nous recevions pa r cette
participation x o ~ V v [ q : ) avec la grce la dignit (d'enfants de Dieu).
12 Comme Jsus est m or t e n p r en a nt sur lui les pchs du
monde
entier
0 1 X O U [ . L E V ~ X ) , p ou r q u e n a y an t
mis
mort
le
pch
il te ressuscite
dans
la
justice, de
mme toi aussi
descendant
dans
l eau,
et
d une certaine
faon enseveli
dans
les eaux
c o m me l u i d a n s
le rocher,
tu
ressuscites
maintenantpour marcher
dans
une
vienouvelle
d
R o m. 6 ,4 ) .
On peut essayer d e d ga g er de ce t e xt e u n e thologie d u b apt me, thologie qui,
vrai
dire , y est peine esquisse.
L homme
est double, la fois spirituel et sensible. Aussi faut-il un
rite
sensible,
le
bain dans l eau,
qui purifie le corps,
tandis
que
e n m me
temps
l Esprit-Saint
signe
1
Nous lisons p6crexe pluttque p6cr%e.
Toutte
cite ici
GREG.
NAZ., Orat. 40 In S. Bapt.)
8; P.
G.
36, 368,
chez
qui
les formules de Cyrille
r e vienne nt pr e sque lit t ra le m ent; - GREG. Nyss., In
Bapt.Chr.; P.
G.
46,581; CYR. ALEX., In Joann. L. II ;
P. G.
73, 244.
3 Cetteide apparat djchez s. IGNACE D ANTIOCHE,
Eph.
18,2: Jsus-Christ
a t
baptis pour
purifier
l eau par sa passion, chez CLMENT
D ALEXANDRIE,
EC .
Proph.
7: L e S a u ve u r a t ba ptis , alors
qu il
n e n a va itpa s besoin luimme, afin de sanctifier toute
l e au p o u r c eu x q u i d e va i en t t re rgnrs Stahl.
III, p. 138).
GREG.
NAZ.,
Or.
38
In Theophania), ;
P.
G.
36, 316; CYR. D ALEX.
In Luc.
III,
21;
P. G. 72,
521 . -
Chez les Latins, s. AMBROISE,
Trai t s. l Ev. de
S.
Luc,
II, 83; S. C. 45, p . 1 10 ; d an s des sermons
pseudo-augustiniens
Serm.
134 , 135 , 136 ; P .
L.
39,
2010--2014), qui
doivent tr e
res ti tus
Maxime de
T u ri n o u S e da t us d e N m es
Clavis,
225 a 1007);
p u is d a ns la tr a dition m di va le BEDE,
E x p. i n L u c.
1 ; P . L
92, 358),
et
jusque
chez
S.
T h o masd Aq u in ,
IlIa P. 66, 3, 4
m.
Cf. P. LUNDBERG,
La typologie
baptismale
dans
l ancienne Eglise,
Uppsala, 1942,
p.
189,
n. 1.
4 Sur
la
conscration de l eau baptismale, cf. TERT.,
De bapt.
4, 4;
C.
C.
p.
280;
CYPRIEN,Ep.
70, 1,
Hartel,
p.
767 (cf. 74, 5,
p.
803) ; AMBR., De Myst. 3, 14; S.
C.
25,
p.
162; De Sacram. l, 15. 18,
pp.
68, 70.
V. encore
la
bndiction
de
l eau au
Gelasianum:
Descendat in
hanc
plenitudinem fontis
vir tus Spiritus tui,
et
totam
hujus aquae s u bs t an t i am r e ge n er a nd i s f e cu n de t
effectu (44, M o h lb e rg p . 73).- En
Orient,
on c ite ra
SRAPION,
Euchol. 18, Funk,
p.
181; Const. Apost. VII,
43,
Funk p.
448;
THOD.
DE
MOPS.,
Hom. Catch.
XIV,
9:
C e n e s t pa s s im ple m e nt
de
l eau o r di n ai r e o tu
es
ba ptis , m a is
dans
l eau
d une
seconde
naissance,
parce q u ~ l l
ne
peut devenir telle, a u t re m e nt q u e
par
la
ve nue de l Es pr it- Sa int. faut
q u e d av an ce
le
pontife, selon
la
loi du service
pontifical,
use
de
paroles dtermines et d eman de
Dieu
q ue l a grce
de
l E s p r i t- S ai n t v i en n e s u r l e a u ,
l a r en de
capable
d engendrer
cette naissance redoutable
et
en
fasse
l e s ei n
d une na iss a nce s a c ra m e nte lle
Ed.
T o n n eau p p . 420--421).
Cf. F. J . DOLGER, I X0YC 1 Rome, 1930), pp.
68-77.
B. NEUNHEUSER, De benedictioneaquaebaptismalis, Ephem.
Liturg.
44 (1930), pp. 194-207, 258-280, 369-412,
455-492.
S u r l a prsence du Saint-Esprit
dans
l eau baptismale,
v. p. ex. s. BASILE,
D e S p.
S. 15 , 35 (P. G. 32, 129),
repris littralement par S.
Ambroise,
De
Sp.
S. 1, 6;
-
7/24/2019 Camelot - Th. Note Sur La Thologie Baptismale Des Catchses Attribues a Saint Cyrille de Jrusalem
4/5
726
P i erre- Thom as C amel ot
Cyrille de
Jrusalem.
La
thologie
baptismale
des Catchses
727
Mais plus intressante
que
ces vues
quelque
peu imaginatives, voire mythiques, est
l'esquisse d une thologie de la communion (XOLVlVLiX) ou part ic ipat ion , que Cyrille
tire encore
d un
texte biblique
Heb. 2,14).
Le Chris ta part icip
comme
les
hommes
la chair e tau sang pour nous faire participer sa divinit. De mme, participant avec
lui au baptme,
nous
en
recevons le salut. y a l , i ci aussi p ei ne bauch e, une
rflexion plus
pntrante
sur l'conomie des sacrements,
rattache
l incarnation:
pa r
le sacrement
l me
reoit participation
et
communion aux gestes salutaires du Christ.
On
relvera d'ailleurs
une
allusion, fort
rapide,
au rite
baptismal
et la thologie
paulinienne
du
baptme, mort
et
rsurrection avecle Christ
12). Maisici encore
rien
n est
dvelopp, et le catchte
ne donne
au symbole de l a mor t e t de l rsurrection
gure plus d importancequ au baptme du Christ
ou
mme la prsence du
dragon
dans l eau baptismale commeil tait prsent dans les eaux duJourdain
On
rsumerait ainsi en quelques mots la thologie
sacramentaire
que cache cette
exgse:
- paralllisme
entre
le rite sensible e t l a sanctificationintrieure.
- pouvoir sanctificateur confr l eau pa r le
baptme
de Jsus-Christ dans le
Jourdain et par l'piclse du Saint-Esprit.
-
participation
la
grce du Christ, qui
participe
avec nous
la
chair.
Mais la Il e
Catchse
Nlystagogique prsente des nuances assez diffrentes qu il
n est
pas sans
intrt
de souligner.
Rappelons-en
les passages essentiels:
4
Vous avez t immergs trois fois dans
l eau,
et puis vous avez merg, signi
fiant l aussi symboliquement la spulture de trois jours du Christ.
De
mmeen effet
que
notre Sauveur
passa trois
jours
et trois nuits
au
coeur de la terre, de
mme
vous aussi
en
la
premire
mersion vous avez
imit
le
premier jour du
Christ dans
la
terre,
e t e n
l'immersion la nuit
Et
dans
un mme
moment vous mouriez et vous naissiez:
cette
eau salutaire fut et votre tombe et votre
mre
Un
seul et
mme
moment a produit
ces deux vnements,
et
avec votre
mort
a concidvotre naissance.
5. a chose trange et
paradoxale
Nous ne sommespas vraiment morts, nous
n avons
pas t vraiment ensevelis, nous n avons pas t vraiment t crucifis et ressuscits;
mais
si l imitation n est
qu une image, le salut, lui , est une ralit.
Le
Chris ta trelle
ment crucifi, rellement enseveli, et
vritablement
il est ressuscit, et
toute
cette grce
nous est donne, afinque,
participant
ses souffrances
en
les imitant, nous gagnions en
ral i t le salut.
a philanthropie
sans mesure
Le
Chris t a reu les c lous sur ses mains
pures, et il a souffert, et moi, sans souffrance et sans peine,il accorde pa r cette partici
pation
la grce
du
salut.
6 Si le
baptme
est purificat ion des pchs et
mdiateur
d u d on
de
l Esprit
Saint, il est aussi la rplique (antitype) de la Passion
du
Christ. Et c'est pourquoi
Paul
l'instantS
proclamait:
Ignorez-vous
que
nous tous qui avons tbaptiss dansle Christ
Jsus, c'est danssa
mortque
nous avons t baptiss?Nous avons
donc
t ensevelis avec
lui pa r
le
baptme
(le baptme est donc) la participation, en imitation, aux vri
tables souffrances du Christ.
7. Nous devons donc l apprendre: tout ce que l eCh r is t a
endur,
c'est pour nous et
pour notre salut qu en ralit
e t non
en apparence il l a subi;
et
nous, nous devenons
participants
ses
souffrances. D o l a
proclamation parfaitement
exacte de Paul: Si
nous sommes devenus une mme plante avec le Chris t par l a ressemblance de sa mort ,
nous le serons aussi
par
la ressemblance de sa rsurrection.
ne d it
pas:
Si nous
sommes devenus une mme plante
pa r
la mort, mais par l a ressemblance de la mort.
V ritablement
en
effet
une
mort relle a touch le Christ, son me a t spare deson
corps, et vritable aussi a t son ensevelissement,
e t tou t en
lui
est
arriv
en vrit.
Pour
nous c'est
la
ressemblance de
la
mort et
des souffrances; mais
quand
il
s agit
du
salut ,ce n 'es t pas
une
ressemblance, c'est
une
ralit.
Cat. Myst.
II,
4-7;
P.
G. 33, 1080-1084; trad.
fr.
A.
Pidagnel , S. C.
126,
pp.
111-119).
Comme la
Ille Catchse
ad illuminandos,
celle-ci
rapproche
le ri te baptismal de la
mort e t de l'ensevelissement du Christ;
on
remarquera toutefois que le catchte voit
dans la triple mersion
et
immersion le symbole des trois jours
et
des trois nuits que le
Christ
passa dansle
tombeau.
Ce symbolisme parat lui tre propre;
traditionnellement
on msiste plutt sur le mystre de mort e t de rsurrection
6
:
la rsurrection ici n'est pas
aussi
bien
mise en relief.
Mai s il y a pl us
important.
faut en effet relever le vocabulaire employ ici avec
insistance, qu on n avait pas rencontr dans la catchse prcdente: O o [ L ~ o o v , dxwv,
l 1
d t
Il
t
1 Le
[ L ~ [ L Y ) O L ,
~ V t V t U T C O V ,
O [ L O ~ l [ L ~ - et autre
pa r
~ 1 \ Y ) l T E : ~ ~ , ~ 1 \ Y ) l T l , e e nc or e
x m v l V ~ ~ .
rite baptismal estle symbole, l image, l imitation, l antitype, la ressemblance, de la mort
et de la rsurrection
du
Christ.
Comme
le Chris t est rest trois jours et t ro is nuits dans le sein
d e l a
terre, les no
phytessont morts et ont t ensevelis quand ils
ont
t plongs dans les eaux de la piscine
sacre, et quand ils en sont ressortis, ils sont ns nouveau. En
un mme moment
ils
mouraient et ils naissaient ( 4). Cependant cette mor t e t cette naissance nouvelle du
chrtien
ne s'accomplissent pas
'Y) ,
dans
leur
ral i t physique, mais en
image
( d x 6 v ~ ) , pa r
une
imitation [ L L [ L Y ) O ~ ) . Les souffrances e t l a rsurrection du Christ, dans
leur
ralit historique, d unepart,
et
d autre part la grce procure par elles au chrtien,
sont les unes
en
face de l autre dans un rapport tel
que
participant
(communiant,
X O L V l V ~ O ~ V t E : ) ses souffrances en les imitant ( [ L ~ f L ~ O E : ~ ) , nousgagnonsen ralit ( 'Y) d0-)
le salut
(
5).
D un
ct souffrances cruelles, de l autre salut assur
par la participation
ces souffrances.
Comment se ralise cette participation? Ce
pourrait
tre pa r des souffrances
et
une
mort aussi relles
que
la passion e t l a mor t
du
Chris t: tel serai t le cas
du martyre, que
le prdicateur n'envisage pas ici expressment, comme l avait fai t Cyril le dans la cat
chse prbaptismale
7.
Maisici, c'est au rite
baptismal qu il
pense, qui est la rplique,
l imitation
parfaite
( V tL tUTCO)
de
la
passion du Christ. La ralit naturelle et historique
est
pour
ainsi dire le prototype, le ri te sacramentel
en
est l antitype, l image exacte:
l auteur se rfre expressment saint
Paul,
qui ,parle ici en effet de ressemblance,
OfLOLlfLiX Rom. 6,5). Mais pour la pense chrtienne ancienne, si raliste en son sym
bolismeS, il n y a p as
d image, de
f L [ f L I J O ~
ou d ofLoLlfLiX,
sans
que
la ral i t et le
proto-
P.
L . 16 ,752 .-
La
3e CatchselvIystagogique rapproche
l invocation du
Saint-Esprit sur le
i upoV de
l'pic1se
eucharis tique: De mme en effet que le pain de
l Eucharistie , aprs l'pic1se
de
l Esprit-Saint, n est
plus
du
simple
pain, mais
corps
du
Christ,
de mme
a us si c e s ai n t p ar fum n e s t
plus
aprs l'pic1se,
un
parfum
pur
e t s imple , ou pourr a it - on di re commun,
il
est
don
du
Chris t , devenu
par
la prsence
de l Esprit
Saint efficace d e sa
divinit
3;
P.
G. 33, 1089
1092).
5 C esten effetce passage de l Epltre auxRomains 3-14
qu i a t lu avant l homlie.
6 V.
p.
ex GREG. Nyss., Orat. catech. magna 35, P. G.
45,88.
7
Catec >.
3, 1 0; P .
G.
33, 440.
B Cf. p. ex
H.
UR S
VON
BALTHASAR, Parole et lVlystre
-
7/24/2019 Camelot - Th. Note Sur La Thologie Baptismale Des Catchses Attribues a Saint Cyrille de Jrusalem
5/5
8
Pierre Thomas Camelot
Cyrille de
J rusal em. La thologie
baptismale
des Catchses
9
Si, pa r manire de conclusion,
et pour
essayer
de
rpondre
la question
qu e nous
nous posions
e n c omme n a nt ,
on voulait
comparer
cet te thologie avec cel le de la
Catchse prbaptismale,
on
pourrait trs
brivement
dire ceci.
La
thologie de
la
Catchse
Mystagogique
est nettement plus dveloppe: ceci peut vrai
dire
s expliq
uer
pa r le
bu t
et
l objet
diffrents:
d un
ct, premiers lments d une
instruction
des
catchumnes qui
viennent chercher
les rudimenta fidei; de l autre, mystagogie des
nophytes
qui
on t t
dj
illumins pa r la grce du mystre. -
Mais
surtout, celle-ci
comporte, nous pensons l avoir montr,
un
lment tout nouveau, qu i
en
est vraiment
le
cen tr e, et
que la premire
semble
ignorer compltement: une
thologie
du
sacrement,
signe efficace de la prsence salutaire du Christ, et participation re lle l a m or t et la
rsurrection. Si ces observat ions paraissent justes, o n p o ur r ai t les verser au dossier,
toujours o u ver t, d e l authenticit cyrillienne des
Catchses
Mystagogiques. Elles semblent
au
moins confirmer l hypothse qu e celles-ci auraient tprononces une poque plus
t ar di ve d e l a vie de Cyrille.
type
ne soient e n que lque faon prsents. A travers l image et pa r elle, le c roya nt pre nd
part
f L e ~ ~ c ; , x O ~ V W V l i X ) au prototype, et pa r l, la r ali t n at u r el l e et historique, dont
les fruits lui sont maintenant communiqus. L i m ag e p e rm et a u c ro y an t d p r o uv e r e n
lui-mme
la ralit du salutopr
pa r
Dieu dans la m o rt e t l a rsurrection du Christ, et
pa r l d a voi r
part
la vie divine:
de
cette vie i l n a pas seulement u n e i ma ge mais la
pleine ralit ~ e ~ i X ) . Le baptme ne comporte pas seulement une image, une figure
p u re e t simple
de
l a m o rt d u Christ, mais l a m o r t d u
Seigneur devient ralit
en
lui,
elle
s accomplit
en lui d une faon mystique, sous l image extrieure du sacrement
9.
D om O .
Casel,
qui
nous
empruntons
cette phrase,
cite ici
un
mot
des
Constitutions
Apostoliques sur
le
m ar ty r q ui m eu rt p ou r le
Christ
a v an t d a v oi r r e u le baptme:
Celui-ci meurt avec le
Christ
en
souffrant
l a m o rt ; les autres (les baptiss) meurent
avec
l u i d an s
la
reprsentation (Tunoc;) de
sa mort10. La thologie
de
ce qu on appelle
traditionnellement le baptme
de
sang
dj
Tertullien,
De
bapt. 16) p eu t e n effet
clairer ce qu e nous essayons
d e d i re
ici: Il faut
pour tre
sauv
tre
configur au
Christ
dans sa mort; le martyr
lui
est a insi configur sans l a m di a ti on d un signe,
par
l imitation des oeuvres elles-mmes, en
souffrant
comme
lui
e t p o ur l ui ;
dans
le bap
tme
d eau au co n tr ai re cet te co nf i gu r at i on
est reprsente
symboliquement,
per
quamdam figuralem configurationeml1.
Mais
le symbole, ne
l oublions
pas , e st i ci
ralit
efficace.
On peut essayer aussi d expliciter et
de
r s um er e n quelques mots t ou t e c et te
thologie.
Le
Christ
a tplong
dans
l a m o rt e t e n est ressuscit,
et
p ar l il nous a sauv s.
Le
baptis
est
p l on g d ans
l e au et en ressort,
comme
le
Christ
a t ensevel i dans le
t o mb e au e t e n est ressorti vivant
(Tunoc;,
fLlfLYJcrLC;, ofLolwfLiX), et par l il participe et
com
munie l a m o r t e t la
rsurrection
d u S a uv e ur e t la
ralit
~ e ~ i X )
de
leurs fruits
de grce , i l a part la vie divine du ressuscit.
On dirait volontiers qu e c est le rapprochement
de
ces deux
mots: comme
et par l
qu i est le noeud
de
cette thologie du sacrement: l effet
salutaire
des gestes du Christ
nousest communiqu par et
travers
l imitation
symbolique
(sacramentelle)
de
sa mort
et
de
sa
rsurrection
12
.
Theodore says symbolically, we may s a y s ac r a
mentally - the immortallife which will be his in the
next
world
The Eucharistie Doctrine
of
the Mystical
LE S A U LC H O I R
Catecheses of Theodore .iHopsuestia S. C. A.2 , Washing
ton,
1942,
p.
38). L a m m e chose peut tr e d it e d e
Cyrille
ou
Jean) deJrusalem.
chez OrigAne Par is, 1957, pp. 18, 105, etc. Ou,
pro
pos
d Augustin, notre
article, Ralisme et symbolisme
dans la doctrine eucharistique de saint Augustin Rev. Sc.
Philos. et Thol. 31 (1947), p p . 3 9 4- 4 10 .
O. CASEL, Le mystre du cultedans
le
christianisme trad.
fr. Lex orandi 6) , Par is, 1946,
p.
33.
10 Const. Apost. V, 6, 8 , F un k , p . 249.
11
S.
THOMAS D AQUIN, Summ. Theol. II I a P., 66, Il et
12, et cf. notre n o t e d e l d it i on d e l a Somme Tholo-
gique Le baptme et la confirmation
2 e d .
Paris, 1956,
n.
[18],
p.
340.
12
A t i tr e d e comparaison, o n c it e ra quelques lignes
de T h odor e de Mopsueste, o on r e m a r que r a la per
spective eschatologique:
Dans
le
baptme
s accomplissent les figures
,U7tOL)
de cette naissance nouvelle . que vous aurez effec
tivement lors de la rsurrection des morts) Tandis
que m a inte na ntvousavez foi au
Christ Notre-Seigneur,
et
cause
d e l a t te n te d e
ces biens, ncessairement
ce
sont
leurs figures ,U7tOL)
et
signes
que,
pa r ce
sacrement
recoutable,
vous al lez recevoir;
e n s or te q ue ,
ds
prsent, certainement vous avez participation ces
biens venir . L e ba ptm e est la figure , ,U7tO) de cette
naissance
attendue
Hom. Cat. XIV, 2. 3; Ed. Ton
ne a u,pp. 405-407).
Ou
encore:
Q uandje
susibaptis, e n im m e rge a nt
ma
tte, c est l a m o rt de Notre-SeigneurJsus-Christ que
je reois,
et
son ensevelissement q u e j e dsire prendre;
et p a r l vraiment je
confesse
encore la rsurrection de
Notre-Seigneur;
tandis
q ue , e n r em o nt an t de l eau,
c o mm e e n u n esorte de figure (, ,U7tO), je m estime ainsi
tr e d j ressuscit ib. 5,
p.
413). La f igure est dj
la ralit.
Sur T h odore , v e n tr e a ut r es , O .
CASEL, Neue Zeug-
nisse fr das Kultmysterium dans Jahrb. Liturgie-
wissensch. 13 (1930), pp. 119
et
suiv. q ue F . J. REINE
rsume
ainsi:
The Christian through B a pt i sm h a s
already
h er e o n
earth
b eg u n t o
live in sorne
way
-