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C o n c pt io n g r a p h i q u e : C lau de type="BWD" a
C a s t e r m a n . type="BWD"
ISBN type="BWD" 1854
Juliette Le Bellec
S u r l e s t r a c e s
d e V i n c e n t
illustré par Serge Bloch
R O M A NS
HUIT & PLUS
1
Q U A N D MADAME CHIPILLE s 'est
penchée sur mon cahier d'histoire pour véri- fier que j'avais bien illustré la leçon, j'ai tout de suite compris qu'une catastrophe allait arri- ver. Elle avait déjà mis deux zéros et envoyé, sans commentaire, le cahier de Victor tout
droit dans la poubelle. Cette fois-ci, c'était mon tour. Pourtant, j'avais demandé à papa de m'aider et, comme Madame Chipille terrorise tout le monde, même les parents, papa avait exécuté l'intégra- lité du travail, sélectionnant soigneusement chaque image — trois seulement pour que ce ne soit pas surchargé — et les collant lui-même pour éviter toute bavure, trace de doigt ou
autre imperfection. Mais Madame Chipille a arraché la page :
— Tu te moques de moi, Jeanne ! Tes images, tu les économises pour l'an prochain ?
Madame Chipille est la reine du déchiquetage. D'un seul geste — scratch ! — elle a déchiré les
trois images en leur milieu. Je la hais !
Les autres l'appellent Madame Chipie, parce
qu'elle a mauvais caractère. Moi, je l'ai sur-
nommée Maléfice, et c'est encore trop gentil pour elle, qui passe son temps à nous critiquer
et à crier. Il paraît que c'est une bonne institu-
trice et qu'on progresse beaucoup avec elle ;
c'est pour cela que les parents ne se plaignent pas. Je crois surtout qu'elle nous apprend à détester l'école.
Mathilde m'a fait passer un petit mot accom-
pagné d'un sourire de réconfort: Quand il n'y a pas assez d'images, elle les déchire;
et quand il y en a trop, qu'est-ce qu'elle fait, à ton avis ? Elle en rajoute ? Mathilde est ma voisine de classe et ma meil-
leure amie. J'aurais bien voulu lui répondre
m a i s d é j à M a d a m e C h i p i l l e n o u s o r d o n n a i t d e
p r e n d r e n o t r e c a h i e r d e c o r r e s p o n d a n c e .
— J ' a i u n e b o n n e n o u v e l l e p o u r v o u s , n o u s
a n n o n ç a - t - e l l e d ' u n e v o i x j o y e u s e q u i n e l u i
r e s s e m b l a i t p a s ; d a n s u n m o i s , n o u s p a r t o n s
e n c l a s s e d e n e i g e à S y m p h o r i e n - l e s - D e u x -
V a l l é e s .
E t e l l e n o u s d i s t r i b u a d e s f e u i l l e s d ' i n f o r m a -
t i o n à c o l l e r P R O - P R E - M E N T d a n s n o t r e c a h i e r
(« P r o p r e m e n t » e s t u n d e s m o t s f é t i c h e s d e
M a d a m e C h i p i l l e ) , à l i r e A T - T E N - T I - V E - M E N T
( e n c o r e u n m o t f é t i c h e ) e t à r e m e t t r e l e s o i r à
n o s p a r e n t s . J ' é t a i s a t t e r r é e : c o m m e n t s u p p o r -
t e r M a l é f i c e j o u r e t n u i t , s a n s i n t e r r u p t i o n ,
d e u x s e m a i n e s d ' a f f i l é e ?
D a n s l a c l a s s e r é g n a i t u n e a g i t a t i o n i n i m a g i -
n a b l e e n t e m p s n o r m a l : d e s m a i n s s ' é l e v a i e n t ,
d e s q u e s t i o n s f u s a i e n t , d e s r i r e s j a i l l i s s a i e n t .
— E s t - c e q u ' o n t r a v a i l l e r a ?
— C o m m e n t o n d o r m i r a ?
— E s t - c e q u ' o n p o u r r a f a i r e d e s b o u m s ?
— O n p o u r r a c h o i s i r a v e c q u i o n d o r t ?
— O n a u r a l e d r o i t d e r e g a r d e r l a t é l é ?
Je me sentais très seule et misérable : m ê m e
Mathilde partageait l 'excitation générale.
— C'est génial : on se met t ra dans la m ê m e chambre ! me souffla-t-elle à mi-voix.
Je la regardais avec surprise ; je n'avais pas
pensé à cela. Mathilde est une fille extraordi- naire, brillante dans tous les domaines. Excel-
lente élève, pianiste douée, danseuse excep-
tionnelle (elle gagne régul ièrement des
concours à l'échelle nationale), elle est pleine
de talents. Je l 'admire énormément . M a m a n
me taquine souvent à ce propos : « Mathilde,
pour toi, c'est Dieu. »
Cela m'irrite, bien sûr, mais, au fond, maman
n'est pas loin de la vérité: à côté de Mathilde,
je ne fais pas le poids. D'accord, moi aussi, je
travaille bien à l'école. Mais pour le reste... Je
ne pratique ni la danse (d'ailleurs, j'ai les pieds
plats), ni aucun instrument de musique.
Même en dessin, Mathilde est meilleure que moi : cela n'a pas toujours été le cas.
Mais Mathilde ne supporte pas la médiocrité;
un beau jour, elle a décidé de progresser dans
ce domaine. Avec l'opiniâtreté qui la caracté- rise, elle s'est mise à copier inlassablement les illustrations de ses livres. Des heures durant,
jusqu'à atteindre la perfection ! Je n'ai pas ce courage-là. Elle m'a rapidement surpassée, et
de très loin. Comment ne pas l'admirer ? Elle
est la fille que toutes les mères rêveraient d'avoir.
Quand j'explique cela à maman, elle rit : « Mathilde est la digne fille de sa mère : char-
mante, sérieuse et perfectionniste. Mathilde va bien à sa maman, et toi tu me vas très bien.
Désolée de te décevoir, mais je n'ai pas envie
de faire l'échange ! » Quoi qu'en pense maman, j'aimerais être comme Mathilde. Aussi, la perspective de passer quinze jours avec elle a apaisé mon angoisse. Somme toute, cette classe de neige s'annonçait bien.
À la récréation, nous nous sommes précipitées
sur Armaëlle pour lui apprendre la grande nouvelle.
— C'est super, a dit Armaëlle, vous allez bien vous amuser.
Puis elle a poursuivi, un peu piteuse: — Mais vous allez me manquer.
Elle essayait de faire bonne figure, mais je sen-
tais qu'elle était catastrophée. J'avais de la
peine pour elle. Armaëlle, Mathilde et moi, on nous a surnommées les Trois Inséparables... ce qui n'a pas empêché la directrice de nous séparer cette année : nous ne sommes plus dans la même classe. On se retrouve à chaque récréation, mais Armaëlle se sent un peu exclue de notre groupe. C'était ma meilleure amie avant. Mais quand Mathilde est arrivée, avec son charme, sa bonne humeur et sa fan-
taisie, quelque chose est passé entre elle et moi, que je n'avais jamais connu avec personne: un sentiment de complicité et de compréhension réciproque, l'impression de pouvoir tout se dire et tout entendre. Armaëlle en a d'abord
été malheureuse, puis elle a appris à apprécier Mathilde: parfois, je me demande même si, de nous deux, ce n'est pas elle qu'elle préfère ! Mathilde et moi avons essayé de consoler Armaëlle :
— Tu sais, ça ne durera pas très longtemps. Et puis, on t'écrira : pas question de t'oublier ! — En plus, ce n'est pas pour tout de suite, a ajouté Mathilde. On ne part que dans un
— N'importe quoi ! Je n'ai jamais été jalouse !
— Alors, pourquoi tu ne jouais plus avec moi ? — Si tu veux le savoir, j'ai des problèmes à la danse !
— Qu'est-ce qu'il se passe à la danse ?
— Oh ! C'est Jacqueline, la prof. J'ai l'impres-
sion que ça ne lui plaît plus comme avant, ce que je fais... En plus, c'est vrai que j'ai du mal
avec mes pointes. Il y a des moments, j'ai envie de tout abandonner !
— Pourquoi tu dis que ça ne lui plaît plus, ce
que tu fais ? — Elle s'intéresse moins à moi. Depuis quelque
temps, elle s'occupe beaucoup d'une autre élève : elle lui donne gratuitement des cours
supplémentaires, elle passe son temps à la citer
en exemple... Il faut dire que cette fille est
super bonne ! Mais moi, j'ai l'impression d'être délaissée ! Et quand je t'ai vue si com-
plice avec Sien, je me suis sentie encore plus seule : on ne pouvait pas être ensemble deux
minutes alors que j'avais tellement de choses à
te confier ! Je crois que je vais arrêter la danse.
Alors là, je suis tombée des nues ! Mathilde ne pouvait pas dire une chose pareille ! À cet ins- tant, j'ai vu Sien qui arrivait enfin. Je lui ai fait signe de venir nous rejoindre. Et, sans réflé- chir, j'ai crié: — Mathilde veut arrêter la danse !
Et j'ai résumé en quelques mots les propos de Mathilde, juste ceux qui concernaient la danse, bien sûr. Mathilde en a semblé contra-
riée : elle a froncé les sourcils. Sien n'a pas répondu tout de suite. C'est une de ses quali- tés : elle ne traite jamais les sujets graves à la légère ! — Être la meilleure, c'est agréable ; mais ce n'est pas le plus important. Le plus important, c'est de faire de son mieux et de le faire en se
faisant plaisir. Tu aimes la danse, tu dois dan- ser. C'est comme ça ! Sien avait parlé solennellement, avec son drôle de débit un peu lent, si différent de celui de Mathilde dont les mots semblent toujours courir après la pensée. A ma grande surprise, Mathilde l'a écoutée attentivement. Puis, elle
lui a souri: le courant était passé ! Je me suis
sentie soudain très légère !
En rentrant de l'école, je ne marchais pas, je
flottais ! J'ai ouvert la porte de l ' appar tement
en chantant à tue-tête, j'ai retiré m o n manteau en tourbi l lonnant avant d 'en t ra îner Théo -
phile, éberlué, dans une valse folle... Papa est
arrivé à ce moment-là. Il souriait lui aussi jus-
qu 'aux oreilles :
— Ça y est, les réservations sont faites ! Pen-
dant les vacances, nous partons à Saint-Rémy-
de-Provence, sur les traces de Vincent Van
Gogh !
J'ai bondi de plaisir :
— C'est une journée fantastique ! Plus fantas-
tique que ça, ça serait trop !
JULIETTE LE BELLEC a fait des études de lettres,
travaillant plus particulièrement sur l'univers romanesque de
Georges Bernanos, puis elle a enseigné le français. Elle signe ici son premier livre. Juliette Le Bellec vit avec sa famille à Paris.
On retrouve régulièrement les dessins de SERGE
BLOCH dans les livres édités par Casterman, qu'ils soient destinés
aux premiers lecteurs (série « Vive la grande école », de Claude Gutman) ou aux lecteurs chevronnés (Mon prof est un espion, de
Robert Boudet ou La Maison des petits bonheurs, de Colette
Vivier, coll. «Romans»). Serge Bloch est aussi le rédacteur en
chef graphique de la revue Astrapi.
Dans la même collection, série HUIT & PLUS
Roy Apps VOL À REBROUSSE-TEMPS
Hubert Ben Kemoun LE COUPABLE HABITE EN FACE
Évelyne Brisou-Pellen LE GRAND AMOUR
DU BIBILIOTHÉCAIRE LE MONSTRE DU CM 1
Achim Broger BON VOYAGE, FLOCKI ! JOYEUX NOËL, FLOCKI !
BON ANNIVERSAIRE, FLOCKI !
Nadine Brun-Cosme DES PAS DANS MON CIEL BLEU
Jean-François Chabas BARBAK L'ÉTRANGLEUR
PAUVRE ALFONSO !
Stéphane Daniel LE SECRET DE MONSIEUR VERLAN
LA COLO DES TIMIDES LE PETIT ALPHONSE ATTEND
SA MAMAN
Sophie Dieuaide UN AMOUR DE COUSINE
PEUR SUR LA FERME
Didier Dufresne MILLE SAPINS !
Florence Dutruc-Rosset CAMBRIOLEUR AU GRAND CŒUR
Gilles Fresse L'OREILLE DU LOUP
François Guiguet LE TRUC DE NAÏK
D Ty Hochban L'ÉCHO DE MON CRI
Jo Hoestlandt LES AMOUREUX DE LÉONIE
MON MEILLEUR AMI
Fanny Joly FOUS DE FOOT
LA GRANDE MÉCHANTE LOU ALERTE AUX CHOUQUETTES !
NE M'APPELEZ PLUS JAMAIS GROCHOUCHOU
Juliette Le Bellec SUR LES TRACES DE VINCENT
Thierry Lenain LE SOLEIL DANS LA POCHE
Yvon Mauffret LA CLÉ
LE CHEVAL DANS LA MAISON
Sandrine Pernusch MON JE-ME-PARLE
FAUSTINE ET LE SOUVENIR
René Pillot LE GUIGNOL DU FOND DE LA COUR
Michel Piquemal PETIT NUAGE
Jérémy Piquomble DES CANARDS
DANS UN PANIER DE CRABES UN US DANS LE CASSOULET
CROISIÈRE AUX PETITS OIGNONS
Niklas Rådström ROBERT
Geneviève Senger LE MANOIR INVISIBLE
Alain Serres UN MENU ENFANT POUR
ZAZA PESTOUILLE
Paul Thiès L'ECOLE DE S SO RCIERS
LA RFNTRÉE DES SORCIERS AU FEU, LES SORCIERS !
Ian Whybrow 50 JOURS POUR DEVENIR
PARFAITEMENT MECHANT 50 JOURS POUR DEVENIR UN VRAI DUR
Le catalogue de nos publications est disponible chez votre libraire ou sur une simple demande. cas te rman 36, rue du Chemin-Vert 75011 Paris http://www.casterman.com
Dans la même collection, série DIX & PLUS
Béat r ice Bo t t e t RIFIFI SUR LE MONT OLYMPE
R o b e r t B o u d e t MON PROF EST UN ESPION
É v e l y n e Br i sou-Pe l l en LA FILLE DU COMTE HUGUES
C l a u d e C a r r é UNE SOIRÉE D'ENFER
CADEAU ! LA FIESTA DU SIÈCLE
LES MILLE ET DEUX NUITS
J e a n - F r a n ç o i s C h a b a s UNE MOITIÉ DE WASICUN
VIEILLE GUEULE DE PAPAYE NISRINE ET LUCIFER
LES SECRETS DE FAITH GREEN DES CROCODILES AU PARADIS
S a r a h C o h e n - S c a l i
LA PUCE, DÉTECTIVE RUSÉ MEURTRES
AU PAYS DES PELUCHES L'ÉCOLE FRISSONNIÈRE
DODO LA TERREUR DANGER D'AMOUR
S t é p h a n e D a n i e l UN TAG POUR LISA
QUERCY RAP
I r i n a D r o z d L'ACCIDENT LE MESSAGE
LA PLACE VIDE IDENTITÉ VOLÉE
Yaël H a s s a n UN GRAND-PÈRE TOMBÉ DU CIEL
MANON ET MAMINA
M a r y J e m i s o n ENLEVÉE PAR LES INDIENS
J e a n - F r a n ç o i s L a g u i o n i e LE CHÂTEAU DES SINGES
R o l a n d L a m a r r e COMME SA PETITE SŒUR
UN SCÉNARIO BÉTON
Ol iv i e r L é c r i v a i n BLUES POUR MARCO
Cla i r e M a z a r d
MAMAN, LES P'TITS BATEAUX
P a t r i c k M o s c o n i LE VOLEUR DE FAMILLE
Jean O l l i v i e r LE CRI DU KOOKABURA LA CHASSE AUX MERLES
M e r v y n P e a k e LETTRES D'UN ONCLE PERDU
Joseph P é r i g o t GOSSE DE RICHE !
S a n d r i n e P e r n u s c h UNE ANNÉE TOURBILLON
X a v i e r - L a u r e n t P e t i t LE MONDE D'EN HAUT
Yves P i n g u i l l y UNE SEMAINE AU CIMETIÈRE
OÙ SONT PASSÉES LES MÉMÉS ? ROCK PARKING
LE STRIP-TEASE DE LA MAÎTRESSE
Miche l P i q u e m a l YOËL OU LE SANG DE LA PIERRE
Ér i c S a n v o i s i n LE MANGEUR DE LUMIÈRE
A n n e T h i o l l i e r HONG KONG STORY
M a r i e - S o p h i e V e r m o t ÉCHAPPÉ SUR POINTES
J e a n - L o u i s V i o t TOUT FAUX, LUDO !
Co le t t e Viv ie r LA MAISON DES PETITS BONHEURS
LA PORTE OUVERTE
O l i v i e r d e V l e e s c h o u w e r MA PREMIÈRE HISTOIRE DRÔLE
s u r l e s t r a c e s d e V i n c e n t
« — Quelle armoire tu
veux prendre ?
— Aucune importance !
— T'as pas envie d'être là, hein ?
— Comment t'as deviné ?... »
Grâce à une classe de neige qui promet de les barber autant l'une
que l'autre, Jeanne et Sien font
connaissance. Jeanne se surprend à avouer à Sien combien son amitié
pour la parfaite Mathilde l'en-
combre parfois ; Sien fait partager
à Jeanne sa passion pour la pein-
ture, pour Vincent Van Gogh et pour le jaune...
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