BURE : STOP !

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BURE : STOP ! déchets nucléaires 2013 7 LA DOUBLE POUBELLE RADIOACTIVE ou comment on a tiré le gros lot ! TRAQUENARD SPÉCIAL 2013 débat public, piège à “c...” ÇA COÛTE CHER D’ACHETER UN “TROU” l’argent, c’est souverain pour payer le silence MEUSE 2025, DES DÉCHETS ATOMIQUES DANS LES PRÉS... NE PAS ENFOUIR ! NI ICI, NI AILLEURS www.burestop.eu

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Brochure éditée par le Collectif BURESTOP 55 et Bure Zone Libre en 2013, sur la problématique de l'enfouissement des déchets nucléaires.

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BURE : STOP !déchets nucléaires

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LA DOUBLE POUBELLE RADIOACTIVEou comment on a tiré le gros lot !

TRAQUENARDSPÉCIAL 2013débat public,piège à “c...”

ÇA COÛTE CHERD’ACHETER UN “TROU”l’argent, c’est souverainpour payer le silence

MEUSE 2025,

DES DÉCHETS ATOMIQUES

DANS LES PRÉS...

NE PAS ENFOUIR ! NI ICI, NI AILLEURS

www.burestop.eu

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é d i t oAu fait, le destin des régionsLorraine/Champagne-Ardenne,c’est grosse poubelle atomique de la France ?Toute la gamme des déchets nu-cléaires (très faible, faible, moyenne,haute activité à vie courte ou longue)est, soit stockée, soit en passe d’y être,sur une zone minuscule.BURE-SOULAINES = 60 km. Côté déve-loppement territorial, cela ne peut pasêtre dû au hasard. Sacré coup de bolou triste sort ? Une chose est certaine,les habitants n’ont pas toutes les billesen main pour décider de leur destin.

Les SAFER achètent des terres - beaucoup-pour le compte de l’AndraLes deux SAFER* (Lorraine et Champagne-Ardenne) font de la prospection active etachètent pour le compte de l’Andra desréserves foncières, sur un vaste périmètreautour de Bure. Objectif, compléter lespropriétés de l’Andra, 1076 hectares op-tion basse. Ces réserves, (combien d’hec-tares ?) serviront de monnaie d’échangelorsqu’il faudra exproprier les proprié-taires le moment venu. Maurice MICHEL, Président de l’ASODEDRA(Vosges) a interpellé sans succès nombred’élus : «Vous paraît-il bien conforme àl’éthique qu’un organisme dont la voca-tion est de protéger la vie agricole, apporteson concours, direct et/ou indirect, à laréalisation d’un projet qui aura pour effetde laisser aux générations futures uneterre irrémédiablement endommagée ? »* Sociétés d'Aménagement Foncier et d'Établissement Rural

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Les déchets FA-VL aprèsl’échec cuisant de 2009, reviennent... dans l’AubeLes déchets de faible activité à vie longue(FA-VL) cherchaient en 2008 un site d’en-fouissement à -200m. Sur les 3115 com-munes directement démarchées dans toutela France, la plupart refusaient principale-ment face à l’hostilité des citoyens avertisdes dangers d’un tel projet. En juin 2009,sous la pression des opposants, les deuxcommunes auboises décrétées finalistes sesont retirées du projet. L’Andra a mis troisans donc pour faire de nouvelles recherchesavec une tactique différente : approcher lescommunautés de communes ayant déjàdes installations nucléaires.

Soulaines-Dhuys joue la carte du “oui-mais-non”Mercredi 6 février 2013, à une large majo-rité, la communauté de communes de Sou-laines-Dhuys a donné son accord pour dessondages géologiques… mais pas plus :“Nous nous sommes prononcés pour favo-riser des investigations pour des sondagesgéologiques, mais pas pour la constructiond'un centre de stockage...”Attention, les carottages pourraient no-tamment intervenir sur les communes deMorvilliers, Epothémont, Juzanvigny,Crespy-le-Neuf, La Chaise et Villy-le-Boisau deuxième semestre 2013. “De la géologie, mais jamais de déchetsatomiques chez nous !” Ou la posture favorite d’élus adeptes dugrand écart sans état d’âme.

ATTENTION, à ce jour, il n’y a pas dedéchets nucléaires à BURE,contrairement à certaines idées reçues ;juste des technocrates, qui tentent de faire croire à l’incroyable.“LABO” est devenu“Cigéo”, joli, non ?(qui peut faire le lien avec les effroyablesproduits atomiques dont il s’agit ?).Alors que les populationslocales n’ont jamais étéconsultées sur cettepoubelle nucléaire à hauts risques qui peutfaire basculer leur destin,le gouvernement lance un nouveau “débatpublic”. Chouette, on vapouvoir enfin causer, dire ce qu’on veut et peser sur les décisions ? Mettre l’Andra dehors ?Eh non, les dés sont déjàjetés, et si la région entière ne se ressaisit pas,avec des élus en tête, hors débat public bidon,hors enquête publiqueconvenue, l’on court au déclin certain de nos départements. Malgré la politiqueengagée depuis 2006 de faire de Meuse et Haute-Marne des terresd’excellence, en pointedans tous les domaines.

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C’EST DÉJÀ FAITDe 1978 à 2001, 25 sites (argile ou granite)en France ont été approchés pour accueil-lir ces déchets nucléaires dont on ne saitque faire, sauf selon les producteurs lescacher ad-vitam eternam dans les sous-sols de territoires peu peuplés. L’opposi-tion est très vive partout. Seul BURE (enMeuse et à la frontière de la Haute-Marne)est retenu en 1999, par décret, pour un“Labo”, arbre cachant la poubelle nu-cléaire, au mépris d’un des fondementsd’une bonne démocratie : consulter les ci-toyens, acteurs légitimes de leur avenir. A savoir que la loi de l’époque dite loiBataille prévoyait plusieurs “labos” !

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CALENDRIER OFFICIEL� 2013 : débat public � 2014 : demande d’autorisationdéposée par l’Andra� 2015 : vote du Parlement sur la réversibilité seulement, et pas sur le stockage souterrain� 2017 ou 2018 : autorisationgouvernementale pour laconstruction de Cigéo� 2020/25 : arrivée des premiers colis de déchetsnucléaires si on ne se mobilise pas

Rien n’est joué.

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AUTANT LE SAVOIRBure, Bonnet, Ribeaucourt, Mandre, futur no man’s land.� 350 hectares au minimum sacrifiésau stockage nucléaire d’attente et auxinstallations de surface. � 500 mètres sous terre pour les galeries de stockage.� 15 km2 d’installations souterraines. � 5 km de descenderie vers le stockage. � 43 000 m3 de déchets de haute etmoyenne activité à vie longue (estimation 2010) - 54300 m3 en 2030- 100 000 m3 à terme.� 240 000 colis de MA-VL + 62 000 colis de HA-VL + 5500 coliscombustibles usés non retraités...� Du MOX (?), produit hyper toxiqueissu du retraitement, combustible nu-cléaire constitué d'environ 7 % de plu-tonium et 93 % d'uranium appauvri.� 2 transports nucléaires/semaine pendant 100 ans, avec quel impact ?� Pour construire les sites, des millions de m3 de terre excavée, de m3 de béton, de m3 d’eau utilisée ;des milliers de transports par camion.

Le super gros lot : la poubelle atomique au-dessus, en-dessous

A vant d’enfouir, il faudra stocker lesdéchets atomiques en surface, le

temps de les refroidir, le temps de les des-cendre. Il faudra même sans doute lesconditionner sur place, dans de gros fûtsqui fuiront un jour. Et tout cela pendant100 ans, le temps de remplir et de boucherdéfinitivement la poubelle souterraine. Ilfaut s’attendre donc à un immense dépôtnucléaire en plein champ. C’est pour çaque l’Andra achète à tour de bras et à bonprix tout le territoire au-dessus du futursite souterrain. Lorsque le “Labo” est arrivéen Meuse/Haute-Marne, les promoteurs del’enfouissement se sont bien gardés de direqu’il allait y avoir aussi cette première

étape, le stockage en surface, qui va tou-cher non plus les générations futures maistous les habitants du coin, dans quelquesannées, demain. Les transports nucléairesaussi impacteront fortement l’environne-ment mais... motus.Ça n’a pas frappé les esprits des élus lo-caux visiblement. Ils ont du mal à le croire,ou alors il n’ont pas compris, ou alors ilspréfèrent se taire ? En tout cas, pas un mot,aucune explication aux riverains qui vontse cogner dès 2020 les déchets en plein airà leur porte. Un “La Hague/Soulaines/Mar-coule” gigantesque, avec toutes les nui-sances (superdurables) qu’on n’a pasencore imaginées. Et que l’on nous tait.

DE QUELS DÉCHETS parle-t-on ? Les déchets nucléaires de haute et moyenne radioactivité à vielongue (HA MA-VL) = 3,3 % du volume total de déchets, soit 43.000m3 sur plus de 1,3 million m3 déjà produits (chiffres 2010), mais plusde 99 % de leur radioactivité totale. Issus du fonctionnement descentrales nucléaires (combustible), démantèlement, etc.Durée de vie toxique : de milliers à des millions d’années.Autrement dit, du chaud, du lourd !

l a réa l i té

STOCKAGE

IRRÉVERSIBLE

“ E XC E L LE N C E ”

STOCKAGED’ATTENTE

Ça fait rêver ou ça fiche les jetons ?

ON AURA CHAUD

L’HIVER...

Les vices cachés

du stockage

géologique, fallait

s’y attendre non ?

A force de se focaliser sur l’enfouissement dans les profondeurs du sous-sol, on a passé sous silenceune étape intermédiaire,celle qui touchera les habitants de très très près, et qui donnera peut-être à certains l’envie de partir vite fait bien fait, vers des campagnes moins menaçantes.Il y aura déjà une poubelle atomique en surface !

MISE E N

FÛTS

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Depuis 18 ans, toujours les

mêmes doutes !

Si ça fuit ?La radioactivité peut-elle être contenuedans des bidons sous terre ? C’est bienbeau de dire qu’on sait emballer mais laquestion n’a toujours pas de réponse : çatiendra combien de temps ?

Si le sous-sol bouge ?Garantir qu’aucun séisme profond n’arri-vera jamais à BURE, et que ça tiendra lechoc si ça arrive, comment y croire ? A Fukushima, tout était dit sûr, balisé etprévu et l’impensable est arrivé.

Si l’eau circule ?L’eau présente dans l’argile sera un vec-teur inéluctable de transport de la ra-dioactivité qui un jour s’échappera descolis enfouis. Elle va suivre les réseaux defailles souterraines (niés par l’Andra). Elleva aller où ? Dans les nappes phréatiques,lesquelles ? Vers le Bassin Parisien ? On nesait pas maîtriser la radioactivité en sur-face, alors perdue dans le sous-sol, çapeut donner quoi ?

Si les galeries ne tiennent pas le choc ?Les galeries à -500m vont être soumises àdes pressions considérables, commentévolueront-elles au fur et à mesure que lesannées s’accumulent ? Un petit séismepar là en plus et c’est la catastrophe...

Si on s’est trompé ?Qui sera responsable d’un accident, d’unefuite, d’une contamination radioactive in-contrôlable, au regard des générations quiarrivent ? Les mandats des élus et les lois sesuivent, diluant toujours plus les respon-sabilités. Et le Principe de précaution, etl’éthique dans tout ça ?

Si on perd la mémoire ?Comment et qui peut garantir la mémoireet l’emplacement d’un tel site souterrainsur des centaines et milliers d’années ? Leniveau de technologie des sociétés à sui-vre, qu’en sera-t-il, plus élaboré, radica-lement différent ou alors inexistant ?

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“Cigéo, c’est tout sauf un cimetière. On va enterrer une matière vivante durant des milliers d’années.”

Bertrand Thuillier, ingénieur agronome

Enfouir nerésoudra rienEnfouir ne résoudra rien, lesatomes forceront toutes lesbarrières un jour, ça fuira,c’est prévu. Enfouir une tellemasse de radioactivité est unpis-aller, celui d’une sociététributaire du nucléaire et im-puissante aujourd’hui commedemain face à ses déchets.L’Andra compte sur le concept du“multi-barrières” pour retarder le retourde la radioactivité à la surface. Cahierdes charges : isoler les déchets dans descolis enfouis en grande profondeurdans l’argile et retarder le transfert versla biosphère des radionucléides qui unjour sortiront des colis dégradés, en sui-vant des fissures et des failles, via l’eausouterraine, au gré des changements dusous-sol (séismes, fracturations,...).Escompter qu’ils seront alors moins ra-dioactifs (décroissance naturelle sur desmilliers/millions d’années) et sans dan-ger est un sacré gros pari sur l’avenir !- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -

Cigéo la poubelleCigéo se définit à ce jour comme unprojet de création d’un stockage ré-versible profond de déchets radioac-tifs en Meuse/Haute-Marne. Enlevez les mots projet (c’est loin) etréversible (c’est rassurant), et celadevient tout de suite plus inquiétant,définitif, tellement plus réel quant àce qui se prépare. Cela pourrait donner : Création d’unstockage profond de déchets radioac-tifs en Meuse/Haute-Marne.Ou : BURE, création d’un cimetièreprofond et irréversible de déchets in-finiment radioactifs en Meuse/Haute-Marne, appelé à fuir un jour, sans quel’on sache quand.

NOTRE

VERSION !

Andra, Prix de lacommunication décomplexéeL’ANDRA, (pour préparer le débat public de2013 et les esprits) a réalisé une expositionbien lisse sur l’histoire de la radioactivité.Avec à l’affiche en vedette américaineHomer Simpson, le sympathique looser quibosse dans une centrale nucléaire. S'y in-vitent aussi Superman, Spiderman, Hulk,etc. qui ont tiré des bienfaits de l'atome... Le plus inquiétant, c’est ce manque d’ob-jectivité qui fait que la radioactivité de-viendrait presque sympa, auprès desscolaires, principaux visiteurs. Mais c’est le but non ? Ce sont eux qui vi-vront avec la poubelle nucléaire._ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

De l’art d’enfumer « Ainsi, dans la vie quotidienne, on est enpermanence au contact de la radioactivitécar elle a une présence naturelle (fruits etlégumes, eau minérale et de mer, lait,corps humain), c’est l’utilisation de sespropriétés qui génère des déchets. »4 pages, Encart ANDRA BURE-SAUDRON / Est Républicain,été 2012 : “Déchets nucléaires, encombrants colis” _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

Désinformation majeure« Fukushima aura surtout été un problèmemédiatique majeur, avant d’être un désastresanitaire ou environnemental majeur.»Jean-Marc Jancovici, ingénieur et pro-nucléaire, dans uneinterview à la Tribune. 24actu / 09 mars 2012.

L’AFFICHE OFFICIELLE

DE L’ANDRA

Le bandeau du site internet de l’Andra : ça fait pas unpeu maîtres du monde ?

d é - c o m m u n i c a t i o n s

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pourquoi on n’a pas confiance

La production d'hydrogène par les déchets MA-VL, un danger explosif(…) En ce qui concerne certains déchetsMA-VL (bitumes, autres déchets compor-tant de la matière organique), les risquesd’explosion sont réels de par la productiond’hydrogène, conséquence de la radiolysedes colis. En effet, en cas de dépassementde plus de 4% d’H2 dans tout espace qui neserait pas correctement ventilé (alvéole,galerie, hotte, colis), la moindre étincellepeut produire une explosion. (…) Cette production continue d’hydro-gène interdit, par voie de conséquence,tout arrêt de la ventilation (y compris pourfermer les alvéoles) durant une période deplus de 6 à 10 jours.

Risque d'incendies réelLes risques d’incendie sont sans doute lesplus graves et difficiles à gérer par la pré-sence concommittante de l’hydrogène,des colis inflammables (de l’ordre de 9700 tonnes de bitume pur), et de cetteventilation obligatoire. La maîtrise d’unincendie en environnement souterrain se-rait particulièrement délicate à gérer : dif-ficultés d’accès des pompiers, gestiondélicate de l’importante ventilation, effetde four, impossibilité de confiner l’alvéolepour étouffer le feu...

(…) Une autre solution ? Sceller les al-véoles. Mais il existera toujours une pro-duction d’hydrogène à l’intérieur. Etau-delà d’une certaine pression, l’hydro-gène peut fracturer l’argile. Cela remet encause le principe même de la réversibilité.Comment ouvrir une alvéole qui est poten-tiellement une bombe ? Sécurité et réversi-bilité ne sont donc pas compatibles.

Les facteurs de contaminationradioactiveCe projet concentrera l’essentiel de la ra-dioactivité totale des déchets produits enFrance, soit 99,96%. Concernant les rejetsgazeux atmosphériques, il apparaît qu’unepollution atmosphérique multiple et conti-nue sera inévitable (radioéléments, pous-sières, fumées), dûe à la nécessité d’une trèsimportante ventilation des galeries de tra-vaux et de stockage. À noter qu’une grandepart des colis de déchets MA-VL ne peuventet ne pourront être rendus étanches en rai-son de leur production d’hydrogène, avecpar voie de conséquence, un relargageconstant de gaz radioactifs.

Les transports entraîneront également im-manquablement des contaminations ra-dioactives par la réception de plus de5 000 colis primaires par an, (...) principa-lement concentrées sur les voies d’accès ausite (voies ferrées et gares, en particulier).

Bertrand THUILLIER (Ingénieur agronome, Docteur es Sciences de l’Université de Reims Champagne-Ardenne) produit en juin 2012 une analyse critique et pragmatique des données publiques de l’Andra.Rejets gazeux contaminants liés à la ventilation, risque d’explosion,d’incendie grave... voici quelques extraits de son travail. La Haute-Marneet la Meuse peuvent-elles se faire imposer et accepter de tels risques ?

De l'hydrogène et du bitume, un environnement détonant pourstocker des déchets nucléaires !

L'ASN, Autorité de Sûreté Nucléaire, demande une revue

de copie sur les MA-VLElle estime dans un avis du 19 no-vembre 2012 que les travaux fournispar les exploitants sur les déchetsMA-VL (caractérisation et condition-nement) sont insuffisants et leur de-mande une nouvelle étude sur laconception de colis pour ces déchetsen adéquation avec le mode destockage envisagé. Elle veut connaî-tre, avant le 31 décembre 2013, la stra-tégie qu'ils comptent adopter pourrespecter le code de l’environnement.

La CNE 2, Commission Nationaled'Evaluation, émet un avis

en septembre 2012« Les colis de boues bitumées, prévusen option lors de la première périoded’exploitation de Cigéo, soulèvent denombreux problèmes spécifiques.Compte tenu des connaissances ac-tuelles, les incertitudes sur leur com-portement, notamment à court termeen cas d'incendie, conduisent à re-commander de ne pas les prévoirpour la première phase d'exploitationd'un stockage. Pour se prononcer de manière défini-tive, la Commission exige de recevoirpour décembre 2014 une démonstra-tion en vraie grandeur avec une ana-lyse de sûreté du comportement enstockage du colis primaire et de sonconteneur, dans les conditions lesplus pénalisantes. L'analyse de sûretédoit être faite conjointement par leCEA et l'Andra.»

COMME QUOI IL Y A QUELQUE CHOSE QUI CLOCHE

STOCKAGE + INCENDIE DANS UNE MINE EN ALSACE STOCAMINE, ancienne mine de potasse en Alsace, a stocké 44.000 tonnes de déchetsultimes (arsenic, amiante, chrome, mercure, cyanure, résidus électroniques...) entre1999 et 2002. Un incendie de plus de deux mois en septembre 2002 a tout stoppé. De-puis la situation est ingérable et catastrophique : menace de pollution de la plusgrande nappe phréatique d’Europe, incapacité des pouvoirs publics à trouver des so-lutions, atteinte de la santé des mineurs... Comme pour BURE, étaient au début van-tés le caractère exceptionnel du site, l’emploi, la réversibilité en cas de pépin, lasurveillance via un CLIS, une manne financière. Inquiétante similitude !

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UN PROJET F(L)OUCIGEO, selon l’Andra, se présentecomme un projet flexible et évolu-tif. C’est surtout un projet très flou.Les combustibles usés considérés commevalorisables ne sont pas comptabilisésdans l’inventaire de ce centre. Pourtant,la Cour des Comptes demande d’y envi-sager maintenant l’enfouissement de24000 tonnes d’uranium de retraitementet de 1700 tonnes de MOX usé qui sontune grosse partie de ces matières quali-fiées trompeusement de “valorisables”.De plus, la Directive européenne du 19Juillet 2011 qui doit être transposée dansle droit français avant le 23 août 2013rend possible le stockage à Cigéo de dé-chets en provenance d’autres pays d’Eu-rope. La position de la France à ce sujetest toujours inconnue. De gigantesquesincertitudes pèsent donc sur l’inventairedes matières françaises et européennesqui seraient destinées à cet enfouisse-ment et donc sur la dimension réelle etle coût du projet de Cigéo. Quand ces in-certitudes seront-elles levées ?Source : Synthèse des réflexions et position de MIRABELLNE sur le projet d’enfouissement des déchets nucléairesfrançais / février 2013 - http://pandor.at

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Impact radiologique,ça nous intéresse

Pour l’Andra “Cigéo sera à l’origine detrès faibles quantités de rejets. (...) Cesgazs seront canalisés, mesurés et stricte-ment contrôlés avant d’ê̂tre dispersés etdilués dans l’air. Ils feront l’objet d’uneautorisation par l’ASN*...”. Et l’Andra s’engage sur l’absence d’im-pact avant 100 000 ans, trop forte. Maispas sur l’absence de rejets, flippant non ?Quid de l’impact du stockage séculaire ensurface qui semble exclu des calculs ?Quid de l’impact des transports ? Quid desfacteurs incidents, accidents, défaillancesdes matériaux, erreurs de calculs, mau-vaise projection scientifique ? Si, en plus,il faut faire confiance aux normes dites ré-glementaires, taillées sur mesure pour lespollueurs, on a du souci à se faire.ASN* : Autorité de Sûreté NucléaireLES CONVOIS RADIOACTIFS

CRÉENT DE L’EMPLOI

. . . DANS LES FORCES DE L’ORDRE

C’EST DÉJÀ ÇA !

Réversibilité ? Un sacré leurre !

Encore une fois, les mots employéstrompent. La réversibilité a été et estencore mal interprétée par beau-coup. C’était le but non ?Réversibilité ne veut pas dire récu-pérabilité des déchets. Une fois lesdéchets enfouis, au bout de 100 anset quelques, les galeries seront bou-clées DE-FI-NI-TI-VE-MENT. Aller re-chercher ce qui fuira n’est pas prévudans la conception industrielle deCigéo la poubelle, hors de question.

La “réversibilité” concerne la pé-riode de construction du centre sou-terrain, c’est juste un mot pour fairecroire que les décisions successivesne sont pas irrévocables. Les députés en 2015 vont avoir àdonner à celui-ci une durée, pasbeaucoup plus de 100 ans avant defermer le site souterrain. Puisse unemajorité de représentants des ci-toyens y voir clair ce jour-là, et dé-noncer enfin l’entourloupe !

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L’Andra :juge et partie

L’Andra mène les investigations géolo-giques pour... l’Andra chargée de mettreen oeuvre le projet industriel. Elle creuse,communique, s’auto-valide, se flatte, estcontente de son boulot. Mais qui, autreque des institutions issues du sérail nu-cléaire est censé avoir un regard neutre,indépendant, contraignant sur l’artisande l’enfouissement nucléaire ? Mystère.La CNE (Commission Nationale d’Evalua-tion) rend un rapport d’évaluation “pu-blic” chaque année. En première page,son avis est un court satisfecit pour lestravaux effectués. Les résumés et conclu-sions qui suivent sont un peu plus nuan-cés. Mais qui va p̂lus loin dans lalecture ? Peu de monde.Pourtant, dans ces pages plus techniquesse trouvent de nombreuses interroga-tions, demandes, recommandations surdes incertitudes majeures et souvent ré-currentes qui caractérisent le projet Cigéo.Comment est-on sûr que l’Andra en tien-dra compte et rendra des comptes ?

Par où vont passer les déchetsnucléaires ?Certains riverains commencentà poser à leurs élus desquestions sur les infrastructuresde transports à venir, train,routes, voies fluviales, quantité,trajets, impacts, car à ce sujetl’information détailléemanque. C’est pourtant unevraie préoccupation, qui rendplus réel le danger des déchetsnucléaires sur le territoire. Ceux-ci sont prévus pourbientôt, dans 12 ans. Les trainsdu nucléaire passeront par lesgares de Bar-le-Duc, Ligny-en-Barrois,Gondrecourt-le-Château,Joinville... La fréquence destransports (deux par semaine)et le nombre de ces dangereuxcolis à acheminer pendant 100 ans va engendrer forcémentsur les routes et voiesferroviaires une contaminationradioactive... réduite à unenorme pseudo-rassurante àlaquelle personne ne comprendrien. S’ajoutent les scénariosd’accident, de chute ou dedétérioration de colis. Depuis le temps que c’est pour le futur !- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - Les populations à proximité sont-elles conscientes des relargagesde gaz, et des dépôts de radio-nucléides qui se retrouveront en-suite concentrés dans toute lachaîne alimentaire (eau, cul-tures, pâtures, faune sauvage,potagers…) ?- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -

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C es critères sont fixés par l'Autorité deSûreté Nucléaire (Règle Fondamentale

de Sûreté, 1991 et Guide de Sûreté, 2008).L’Andra a conclu dès 2005 à l’entière fai-sabilité du stockage souterrain à Bure etaffirme encore aujourd’hui qu’il n’y a pasde ressource géothermique potentielleattractive à l’aplomb de la zone.Pourtant en 2002 déjà, André Mourot,géo-physicien, informait le CLIS* de Bure que lesrapports du BRGM**, service géologique del’État, prouvent que Bure se trouve pile surune zone de bon potentiel pour la géother-mie. Et pour Antoine Godinot, géologue, leproblème reste entier : il y a de l’eau chaudeà 68°-69°C dans le sous-sol de Bure à uneprofondeur de 1.900 m.

L’Andra mise en demeure...Le 17 décembre 2012 les associations BureStop55, le Réseau Sortir du Nucléaire, Mi-rabel LNE, Les Habitants vigilants de Gron-drecourt, le Cedra et l'Asodedra ont misl'Andra en demeure d'un dédommage-ment pour "sous-estimation du potentielgéothermique du site de Bure".Dans un courrier du 18/01/13 à l'avocat desassociations, l'Andra, qui refuse de verserle dédommagement, reconnaît maintenantqu'il y a de la géothermie "banale", selonelle, sous Bure. Banale ? Tiens donc !Depuis les années 1980, on exploite enFrance ces eaux chaudes profondes. Cesinstallations en région parisienne, visi-tées par de nombreux étrangers, avec desdébits s'étalant de 80 à 300 m3/h fournis-sent chacune 39 700 MWh/an (moyennesur 31 installations) à un prix particuliè-rement compétitif. Ainsi la géothermiealimente-t-elle 50% des réseaux de cha-leur du Val-de-Marne.Il en faut plus pour impressionner l'Andrapour qui ces exploitations de la région

parisienne n'ont rien d'exceptionnel. Comprenez que ce simple adjectif "excep-tionnel", est un jugement de valeur. Cequ'on pourrait pourtant mettre en produc-tion dans la zone de transposition, c'estune vingtaine de doublets géothermiquesaussi “banals” que ceux exploités en ré-gion parisienne depuis plus de 30 ans.

Tout faire pour protéger CigéoLes qualificatifs : "faible", "nettement in-férieurs", "capacité de production... trèsfaible, du fait d'un mélange d'argile auxgrès", ou "les grès se chargent en argiles, laproductivité attendue est faible" dontl'agence a rempli ses exposés et documentspendant 10 ans n'étaient que tricheriespour protéger son projet Cigéo.En conclusion du forage EST433 de 2008,l'Andra n'y est pas allée par quatre che-mins : “La production mesurée en test dansEST433 (5 m3/h) est nettement inférieure àla gamme de débits des exploitations géo-thermiques (150 à 400 m3/h).” écrit-ellesans rougir dans sa Synthèse 2009. Or lesCahiers des charges révèlent que la puis-sance maximale de la pompe était de6 m3/h ! Et tout le système était englué deboue gélatineuse artificielle, photos à l'ap-pui. Il était donc im-pos-si-ble d'avoir

plus que 5 m3/h quelle que soit la puis-sance de la ressource géothermique ! Quel manque de respect pour les élus quifont confiance aux scientifiques ! Les asso-ciations n'en resteront donc pas là, affaireà suivre.

Qui a droit de regard sur le sous-sol ?Meusiens et Haut-Marnais on le droit deconnaître et de préserver la richesse de leursous-sol. Il y aurait sous Bure deux typesde ressources géothermiques ! Avec uneperméabilité égale mais plus d'épaisseur,l'aquifère géothermique de Bure doit avoirun débit au contraire supérieur à celui desexploitations parisiennes. De surcroît il ex-siste juste dessous une épaisseur excep-tionnelle de 2.800 m du même type deroche partiellement perméable dans le Per-mien, et bien plus chaude..., propice à laproduction d’électricité.* CLIS de Bure : Comité Local d'Information et de Suivi** Bureau de Recherche Géologique et Minière

pourquoi on n’a pas confiance

L’installation d’un stockage nucléairesouterrain est soumise à des règlespréalables : pas de ressources exploitables,ni de potentiel géothermique à l’aplomb du site. Logique non ? D’une part pourpréserver des ressources, d’autre part pour prévenir de futures intrusions dans la poubelle nucléaire à long terme.

Géothermie : 10 ans de tricheriespour protéger Cigéo

AVEC CETTE POMPE, MÊME EN

PLEIN MILIEU DU PACIFIQUE,

ON N’AURAIT PAS

PLUS DE 6 M3/H...

ALORS BURE, LÉGAL OU PAS LÉGAL ?

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Nucléaire :propre et pas cher ?

Achat de consciences,ça coûte combien� 1991 : 5 millions/an de francspour chacun des 4 sites en lice� 1995 : 10 millions/an de francspour chacun des 4 sites en lice� 1998 : décret consacrant BUREseul site : 10 millions/an defrancs pour la Meuse, et idem pour la Haute-Marne� 2000 : passage à l’Euro, 18 millions d’euros/an pour laMeuse, idem pour la Haute-Marne� 2006 : création du GIP : 20 millions d’euros/an pour laMeuse, idem pour la Hte-Marne� 03/12/2009 : Le ministre del’Espace rural, Michel Mercier se dit époustouflé et salue« la citoyenneté des Meusiens qui ont accepté Bure, en rappelant que les fondsd’accompagnement passerontde 20 millions à 30 millions d’euros dès 2010 »� 2012 : Christian Namy (président du CG 55) demande40 millions d’euros pour laMeuse, 20 pour la Haute Marne.

Coûts pour enfouir,le yoyo� 2010 : 15 milliards d’euros(Andra)� 2011 : 28,4 milliards (Cour des Comptes, “montantqui sera amené à augmenter”)� 2012 : 36 milliards d’euros, réévaluation de l’Andra� Pour certains scientifiques, le coût serait bien supérieur...

Question : comment affirmerque le coût futur du kwh estprovisionné et pas cher si onne sait pas combien coûte lesphases déchets, démantèle-ment et stockages multiples ?

Acheter un territoireAujourd’hui les sous du nucléaire (AREVA, CEA et EDF) sontversés via un GIP, Groupement d’Intérêt Public. 60 millionsd’euros par an pour ces deux départements, ce n’est pas rien,alors qu’aucun déchet nucléaire n’est arrivé. Objectif : en faire profiter tous les habitants, presque tou-jours à leur insu. Tous futurs coupables sans le savoir ?

Pour la Meuse, c’est “Un partenaire au service du développement de la Meuseet de la réalisation de vos projets”. Pour la Haute-Marne il permet “de fi-nancer des projets structurants et des projets économiques sur tout le terri-toire départemental”. Ce ne serait pas plutôt un partenaire au service del’installation de la poubelle nucléaire souterraine dont personne ne veutnulle part, impossible à fourguer sans appât financier sérieux ?

Tout passe maintenant par les sous des déchetsnucléaires, ou presqueLe piège est tellement bien fait que depuisdes années, presque aucun projet enMeuse ne peut plus se faire sans passer parune demande d'aide financière partielleau GIP.

En 2011, le GIP Meuse a traité 437 dossiers(55% pour la zone de proximité de Bure,45% pour le département) et 212 com-munes sur 500 ont touché une subvention.Communautés de communes, collectivités,entreprises, associations sont aussiconcernées.

Les dossiers traités sont multiples, liste auhasard : réhabilitation de logements,création de groupes scolaires, réhabilita-tion d’une station d’épuration, restaura-tion de toitures et vitraux d’églises,restructuration de réseaux d’assainisse-ment, construction de maisons de retraite,réfection de gymnases, aménagement ur-bain et paysager communal, réfection dequartiers, festivals, création de piste cy-clable et piétonnière, acquisition de ma-tériel pour de nombreuses entreprises,création de commerces, etc. La Haute-Marne est logée à la même enseigne.

La patronne de l’Andra vante les mérites du GIP« Le GIP ? C’est gagnant-gagnant ! (...)Nous sommes le gros contribuable (taxeprofessionnelle) du département et le plusgros employeur. Quand vous dites trèsparticulier, c’est vrai. Ce sera une installa-tion unique en France. Soit on voit toutnoir (la poubelle nucléaire de la Meuse…),soit on parie sur un savoir-faire françaisdont la genèse et la croissance sont à Bureoù nous recevons des ministres étrangerset d’éminents scientifiques. Pourquoi font-ils autant de kilomètres pour voir Bure?Pour voir une simple poubelle ? Nous de-vons travailler à obtenir puis renforcer laconfiance. (...). Les taxes qui financent leGIP sont fixées par le gouvernement. Pour-tant, là encore, il y a deux visions : la pre-mière qui consiste à dire que l’Andraachète les élus, la seconde est portée parle Parlement et le gouvernement pouraménager un territoire qui s’engage. C’estun gagnant-gagnant. »Marie-Claude Dupuis, directrice de l’Andra, “Labo deBure: pour ou contre ? Le débat”... Est Républicain17/02/2010

La confiance ne s’achète pas... mêmepar le plus gros contribuable de larégion. Etre le plus gros employeur,cela reste à prouver. Quant auterritoire qui s’engage, c’est sansconcertation avec les habitants._ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

Yves le Bars, ex-président de l'Andra :

« Il me pèse d'entendre dire que l'Andra a manipulé

le chéquier. »

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quand les gros sous s’en mêlent

« La Haute-Marne profitera des recettes fiscales du stockage dedéchets radioactifs dans la Meuse.(...) Confrontés à la perspective d'un sitede stockage, dont la construction pourraitdébuter en 2017, les conseils généraux dela Meuse et de la Haute-Marne tententd’anticiper les projets de l’Agence natio-nale pour la gestion des déchets radioac-tifs (Andra), en se répartissant par avanceles retombées fiscales d'un éventuel en-fouissement.

Transport en pente douceC'est sur le territoire meusien que I'agencenationale envisage le stockage, mais leconseil général de la Haute-Marne a ob-tenu la création d’une descenderie de5 km démarrant sur son sol. En 2005, l’An-dra avait privilégié l’option de deux puitsverticaux pour enterrer Ies colis de com-bustibles irradiés. Elle juge aujourd'huiacceptable l'hypothèse d’un transport enpente douce qui, certes, présenterait da-vantage de risques de défaillance qu'unpuits vertical, mais dont I'impact, en casd'accident, serait potentiellement réduit.

Plus motivé par la diplomatie territorialeque par des nécessités techniques, le prin-cipe d'une descenderie haut-marnaise apermis de justifier la création d'une zone

d'activités interdépartementale dont lesrevenus seront répartis entre la Meuse(60%) et la Haute-Marne (40%). Acté le 27février 2012, le compromis a fait l'objetd'âpres négociations. Seul départementconcerné par le stockage, la Meuse pou-vait prétendre à l'intégralité des retom-bées fiscales.

Craignant de subir les mêmes inconvé-nients que son voisin sans tirer de béné-fices, la Haute-Marne revendiquait unpartage à 50-50 des éventuelles recettesliées au centre d'enfouissement.

Encore des zones d’ombreLes deux conseils généraux ont ainsi admisqu'une limite départementale n'a guère desens au regard d'une installation nucléaire,les accords ne résistent pas toujours autemps. La descenderie permet d'ancrerphysiquement une partie du projet enHaute-Marne et d'équilibrer la répartitionde I'activité entre stockage et installationsde surface, estime Bruno Sido président duconseil général de la Haute-Marne. Les ins-tallations ne seront plus ni en Meuse ni anHaute-Marne, mais dans une zone com-mune. Pour autant, Ia descenderie neconstitue qu'une hypothèse de travail, ladécision finale appartiendra au financeur.(...).»SOURCE : Article La Gazette.fr - 01/10/2012

LE MAGOT DE BURE ATTISE LES CONVOITISES

Inquiétants marchandagesParce que Cigéo la poubelle va continuer à engendrer des subventions, une nouvelle zone serait créée, à vocation interdépartementale (ZID), à cheval sur les 2 départements et qui disposera d’une fiscalité propre. En effet, alors que la poubelle nucléaire sera en Meuse, comment calmer la Haute-Marne qui veut continuer à toucher le magot ? Le sésame, une descenderie de 5 kmou tunnel d’accès en pente à 10% dont l’entrée se trouverait en... Haute-Marne.C’est judicieux côté sûreté ou c’est un arrangement diplomatique ?

Poubelle

souterraine

ConditionnementStockage aérien MEUSE

Z.I.DHAUTEMARNE

Descenderie de 5 km

en pente

Entrée descenderie

La Commission Nationaled’Evaluation a besoin d’en savoir plus à ce sujet La CNE, dans son dernierrapport n°5/2011 reconnaît qu’il est indéniable que le choixde la descenderie “faciliterait lesnégociations avec les instanceslocales”, en élargissant lepérimètre des installations desurface au département voisin.Mais elle estime indispensable de disposer d'une étude sur lesperturbations hydrauliques etgéologiques qui pourraient êtreprovoquées par le creusement dela ou des descenderies. On devratraverser des terrains calcairesaquifères, éventuellementkarstifiés. “Il faudra s’assurer queles eaux de la formation neviendront pas s’infiltrer dans lesniveaux sous-jacents.”

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LES SOIT-DISANTS ATOUTS� Des millions d’euros chaque année pour laMeuse et la Haute-Marne.� Des éoliennes (200 à terme), surtout dans lapartie sud de la Meuse, formidable c’est in-déniable, mais soupçonnées aussi d’être né-cessaires pour faire beau et propre au-dessus.� Le projet Syndièse (CEA), production de car-burant à partir de bois qui détruirait la forêtpour une production d’énergie dont la renta-bilité reste à démontrer.� L’implantation de diverses entreprises liées aunucléaire (Archives d’AREVA, projet syndièseCEA, Archives et plate-forme d’EDF) avec enpartie des fonds issus du GIP, soit déjà près de11 millions d’euros. A savoir que les fonds du GIPproviennent des opérateurs AREVA, CEA, EDF. � Des promesses d’emplois qui ne seront quetemporaires : la construction du site et ensuitetout le monde rentre chez soi. Le projet né-cessite un savoir-faire spécifique, donc desentreprises extérieures qui feront le boulot.

L’IMPACT NÉGATIF JAMAIS MIS SUR LA TABLE

� L’asservissement de tous les secteurs de dé-veloppement, de production, du quotidien desdeux départements aux subventions des dé-chets nucléaires. Un piège à retardement ?� La transformation d’un territoire “vierge” enzone fortement dédiée au nucléaire.� Les contaminations radioactives à court etlong terme avec ses risques sur la santé hu-maine... Deux arrivées de déchets radioactifspar semaine pendant 100 ans, cela devraitlaisser des traces... “durables”. Le stockageen surface pendant 100 ans va polluer défini-tivement les terres agricoles d’aujourd’hui.� La dépréciation certaine des biens immobi-liers et fonciers de la région. Qui ira notam-ment investir et s’installer près d’un telcomplexe ?� La fin des labels et appellation contrôlée surles produits issus du terroir : fromage, conser-verie, fruits, vins, alcools... Quel impact sur leChampagne, l’eau de Vittel, le Brie de Meauxp̂ar exemple ?� L’effondrement des atouts de départementsverts, beaux, productifs et propres jusqu’alors.La ruine de filières d’avenir tel que le Bio ? Quiddu tourisme vert ?� La perte des emplois induite par ces pro-fondes mutations est à mettre dans la balancedes créations d’emplois annoncées. Pourtantqui en parle, qui en tient compte ?

Stockage ICEDA Un horticulteur tente de

faire valoir ses droitsEDF avait choisi le site de la centraledu Bugey (Ain) pour stocker 2000tonnes de matériaux de démantèle-ment et déchets nucléaires divers. Lasociété d'horticulture néerlandaiseRoozen a engagé des poursuites de-vant le tribunal administratif, estimantque ses serres jouxtant les terrainsd'Iceda, cela allait compromettre lacommercialisation, dans toute l'Eu-rope, de ses roses et plantes. Le 20 Juin 2012, la Cour d'appel admi-nistrative de Lyon a ordonné l'annu-lation du permis de construire du pro-jet Iceda, non conforme au plan locald'urbanisme (PLU). Les avocats del’horticulteur avaient relevé : proxi-mité dangereuse du Rhône, manquede transparence du dossier, dangersdes transports... Fin 2012, la communede Saint Vulbas a approuvé une révi-sion simplifiée de ce PLU, révision en-tâchée d’irrégularités. La requête del’horticulteur a été rejetée et le chan-tier devrait reprendre. Une associa-tion a déposé un recours gracieux au-près du maire, rejeté par le Conseild’Etat début mars 2013.

FUKUSHIMA, L’APRÈS CATASTROPHE NUCLÉAIRE

Les pays ont pris des mesures visant àprotéger leur population : embargo im-médiat sur les produits en provenance duJapon en Chine, à Taïwan, afin de préve-nir toutes contaminations ; contrôlesstricts des produits en provenance duJapon par l’Europe ; interdiction d’im-portation par l’Inde...La méfiance affecte aujourd’hui tous lessecteurs du Nord du Japon : productionindustrielle et manufacturière, pêche,agriculture, tourisme. Le pays doit im-porter afin de rétablir la confiance desconsommateurs. La mutation énergétique, diminutionbrutale de la part du nucléaire et retarden matière de développement d’énergiesrenouvelables a un impact certain surl’activité industrielle et sa productivité.

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LES DÉCHETS NUCLÉAIRES, C’EST BON POUR L’IMAGE ÇA ?

cadeaux empoisonnés

Curieux non que la Meuse, la Haute-Marne, les Vosgesn’aient jamais eu l’idée de faire une étude d’impact de la poubelle nucléaire sur leur économie. Leur économie productive, pas celle des retombéesactuelles de la phase “Labo”...Histoire d’anticiper l’avenir.

Une étude a été commandée et réalisée par le ConseilRégional de Lorraine en 2007,sur l’impact économique desdeux régions Lorraine etChampagne-Ardenne (90 000 euros par région), mais bien malin qui aura euconnaissance des résultats. Ils n’ont jamais été publiés.

A MÉDITER :Le lobby nucléaire… est comme

un tank qui écrase tout le monde, et surtout le peuple.

(Eisaku Sato, gouverneur de la préfecture deFukushima de 1988 à 2006)

LA PRIM’ IRRADIEUSE,

NOUVELLE RACE DE

VACHE LAITIÈRE...

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Irréprochable au-dessus,irradié en-dessous, le mauvais deal

Projet Syndièse (CEA) pour la production de biocarburants de seconde génération

à partir de bois, à Bure-Saudron. Un projet qui va décimer la forêt locale.

Plateforme logistique EDF de pièces de rechange du parc nucléaire à Velaines

Base logistique de transport à Void-Vacon (AREVA)

Les opérateurs du nucléaire se sont engagés en 2006 : “Faire de Meuseet Haute-Marne des terres d’excellence pour la maîtrise de la demanded’énergie et la réduction des émissions de CO2 par les bâtiments”. Uncomble si l’on anticipe la somme de toutes les nuisances à venir : conta-mination radioactive durable due aux transports et aux activités de sur-face, conséquences sanitaires globales, désertification rapide de la zonenucléarisée, perte de l’identité du territoire...

Le piège est bien ficelé. Comment les habitants peuvent-ils avoir main-tenant une vision lucide du problème BURE dans un environnement ensurface aussi “idéalisé” ? Les déchets atomiques et leur cortège de pré-judices environnementaux et sociaux bien réels arriveront après, en2025. Du green-washing à tous les étages, sauf dans le sous-sol. Et quelle “excellence” en terme de développement alors que la parolecitoyenne a été confisquée et la démocratie méchamment égratignée ?

La contre-partie de la big poubellenucléaire, qui très vite va chambouler toute une région, image de marque, valeur immobilière,économie locale, bien-vivre estpernicieuse. L’image négative de la poubelle nucléaire -jamais évoquéenulle part- est impérativementneutralisée par du positif :développement durable, fabricationd’énergie propre, développement local et promesses d’emplois...

Zones d’implantation d’un parc éoliensans équivalent dans les départements alentour

Zone d’emprise de Cigéo

Zone d’implantations de stockage en surface

Archives d’AREVA à Houdelaincourt

La façade accueille l’oeuvre d’un artiste localo-parisien pour “stimuler

l'esprit vagabond du spectateur.”(voir page 12)

% de subvention GIP systématiqueinclus dans quasiment tout projet, entreprise, artisanat, urbanisme, culture,scolaire, sportif, tourisme, patrimoine, etc.Peu de gens savent que beaucoup de choses sont payées avec les sous de Bure. Qui sait ce que veut dire GIP objectif Meuse ?(Placement sur carte approximatif)

Création de filières d’enseignement

dédié aux métiers du nucléaire et du forage à Bar-le-Duc (55)

et Saint Dizier (52)

Campagne d’aides à la rénovation duparc immobilier, public ou privé(Placement sur carte approximatif)

30 projets de centrales photovoltaïques sur

des bâtiments agricoles+ 200 éoliennes

Projet d’écothèque à Bure (ANDRA)

Un point zéro du milieu AVANT les nuisances à venir DOTATION particulièrede 480 euros/an et par habitant dans

les communes du périmètre (dont BURE)Total en 2011 : 1 862 277,60 euros.

Les communes concernées passent de 15 à 30 en 2012.

Archives d’EDF à Bure“Le batiment (dit passif), mime son

environnement, dans lequel il se fond naturellement.”(Cahier des charges architectural)

le piège

MEUSE

SAUDRON

BAR LE DUC

VERDUN

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CARTE PSEUDO IDYLLIQUE D’UN DÉPARTEMENT EN PLEINE COLONISATION NUCLÉAIRE

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. . .BURE

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INDISPENSABLE ACCEPTABILITÉ

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C’est bien beau de stocker autant de déchets toxiques en surface ou sous terre mais vu la durée d’activité de la radioactivité qui va être planquée -des milliers, voire millions d’années- comment léguer le cadeau aux générations futures?

Comment se souvenir et faire gaffe à ne pas allercreuser et farfouiller dans d’innocents talus ? Il apparaît d’ores et déjà IMPOSSIBLE de transmettre un message pérenne et fiable à nos descendants. Comment nourrir la mémoire, prévenir defutures intrusions ? L’Andra avance des so-lutions pour le moins ubuesques ou déri-soires au regard du gigantesque problèmeposé à La Hague ou à Bure, dans son Rapportd’activité & de développement durable 2011.

Compter sur le papier et les gensLe bon vieux papier serait le support d’ar-chivage envisagé. Ainsi lit-on que toutes lesdonnées concernant les Centres de stockageseraient archivées en deux exemplaires surpapier permanent (600 ans à 1000 ans !), l’unaux Archives nationales de Fontainebleau,l’autre sur le site concerné. Si le langage évolue, le message est-il auto-traduisible ? Comment garantir la pérennitéd’un site d’archivage sur des milliers d’an-nées ? Exit alors les supports technologiquesdu XXIe siècle ?

Land Art pour déchets nucléaires ?Les populations qui vivent et travaillent àproximité des Centres de stockage seraientle pivot central pour transmettre la mé-moire. En 2011, l’Andra a mis en place desgroupes de réflexion sur ces sites pour re-cueillir leurs critiques et des idées, et sol-licite des artistes contemporains.”Tous lesans, un nouvel artiste apportera sa contri-bution à cette réflexion. L’objectif de cesétudes artistiques : rassembler au fil des an-nées différentes propositions.”

Le Forum de l’AEN* sur la Confiancedes Parties Prenantes a produit en2009 un fascicule fort instructif :“Vers des installations de gestion desdéchets radioactifs devenant un élé-ment durable et séduisant pour leurvoisinage/Qualités requises”.Les populations en tout cas, si on ne leur demande pas leur avis AVANTl’installation des stockages, ont dansce programme un rôle majeur à jouermais APRÈS, pour les préserver.

Faire accepter, rendre séduisantLe gros morceau, c’est de la faire ac-cepter, voire aimer, la poubelle ra-dioactive. Selon l'AEN, pour assurer unegestion sûre des déchets radioactifs àlong terme, il est crucial que “la popu-lation locale ait accepté de vivre avecet d'aider à la préserver au cours dutemps”. Comment une installation etson site peuvent-ils mieux s’intégrerdans la collectivité d’accueil ? Com-ment les stockages peuvent-ils “resterséduisants sur le long terme” ?

Faire aimer, voire rendre fierConseil, faire de la poubelle atomique unbel objet dont on sera fier : “L’installa-tion est attrayante, reconnaissable et ànulle autre pareille. Elle est belle à voiret agréable à vivre”. Autre recomman-dation pittoresque et ingénue, l’intégra-tion positive : “L’installation et le site ontun caractère mémorial. L’installationpeut devenir un symbole, un trait bienconnu, emblématique et objet d’admi-ration de la région. Les résidents peuventtirer fierté de l’existence de l’installa-tion; celle-ci peut devenir un élémentpositif de l’identité locale.”

Fondre dans le paysageLe site doit être facile d’accès et convi-vial afin que “ les gens aillent vers le siteavec enthousiasme et tirent satisfactionde son utilisation”. Le site doit se fon-dre dans le paysage et respecter l’espritdu lieu, s’intègrer dans le paysage et lecompléter, apprend-on... Tiens, comme le bâtiment des archivesEDF récemment construit à Bure, qui re-flète le ciel et les champs alentour ? Oucelui des archives d’AREVA customisépar un artiste dans le village voisin ? AREVA et EDF appliquent déjà à la lettrela consigne en Meuse... Rien n’est laissé au hasard, pour piégerdes riverains supposés bien naïfs.Comme quoi, rien n’est laissé auhasard... *Agence de l’Energie Nucléaire : 31 pays membresd'Europe, Amérique du Nord, Asie-Pacifique.

Générations futures :elles vont adorerSelon l’Andra, une fois le stockageplein au bout de 100 ans, “les pro-chaines générations pourront alorsprendre part aux décisions...”. Enfin elles, elles pourront prendre partaux décisions contrairement à la géné-ration actuelle. Fort à parier qu’elles neremercieront pas les adorateurs del’atome du XXIe siècle car ces déchetspèseront lourd dans leur destinée,même si elles ne consommeront plusd’électricité d’origine nucléaire.

Poubelle, ô ma poubelle, qui est la plus belle ?Pas simple de refiler un stockage nucléaire, conseils aux éboueurs de l’atome...

Alerter les la mission

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Art et rituels peuvent-ils traverser in-tacts les millénaires et conserver leursignification initiale, sérieusement ?Selon l'Andra, le message doit être simple etévolutif pour rester compréhensible par tousà travers les époques. “L'émotion doit pou-voir se transmettre par un rite ou une lé-gende de générations en générations”.

Pour Michael Madsen, auteur du film IntoEternity, le facteur émotionnel est primor-dial. A travers l’art et l’émotion que celui-cigénère l’on pourrait prétendre à l’universel,au-delà des langues et à travers le temps.Cette émotion doit aussi pouvoir se trans-

mettre par un rite ou une légende de géné-rations en générations, suggère-t-il. Ainsi le plasticien allemand Veit Stratmann,pour lutter contre la perte de mémoire, pro-pose d’instaurer un rite issu de la culturejaponaise, soit le rehaussement tous les 30ans de la couverture définitive des Centresde stockage. “À la fin des 300 ans de sur-veillance, la couverture finale atteindraitune hauteur de 57 mètres, deviendrait unecolline.” À Bure, est-ce bien judicieux de compter surla transmission orale dans une zone de 7 ha-bitants au km² en Meuse avec une popula-tion très vieillissante ?

L'Andra privilégie non plus science et tech-nologie, mais émotion, art et rituel. Quelaveu de la terrible impuissance de l’hommeface à ses propres déchets nucléaires ! Quand on pense que les premiers géants del’île de Pâques de l’an 1100 ne livreront ja-mais leur secret...

INSTAURER LE RITUEL

DE LA COLLINE

À 57M, FAÇON “SHINTO”

idée du plasticien

Veit Stratmann

SIGNALER L’ENTRÉE DE L’ENFERPAR DE L’ART CONTEMPORAIN,

LANGAGE DIT UNIVERSELidée privilégiée

PRÉVOIR QUE LE DESCENDANT

LAMBDA ARRIVERA LÀ

SANS IDÉE PRÉCONÇUE...

TALUS REMIS EN HERBE

CENTRE DE STOCKAGE

REBOUCHÉ EN 2125

STOCKER LES ARCHIVES SURPAPIER PERMANENT

(ça existe ça ?)UN SUR LE SITE, L’AUTRE AUXARCHIVES DE FONTAINEBLEAU

FAIRE CONFIANCE AUX RIVERAINS, QUI VONT S’APPROPRIER

ET LES NUISANCES ET LE CADEAU EMPOISONNÉ

AU FIL DES MILLÉNAIRES...

Un peu moinsscientifico-mirifiquequ’au début non ?

l e f ac teur huma in

Transmission de la

mémoire des sites :

une bouteille à la mer ?

générations futures, impossible LES PISTES ACTUELLES

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i n jus t ice

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Comment ça se joue� Du 15 mai au 31 juillet et du 1er septembre au 15 octobre. � 2013 : L’Andra présente un dossierencore bourré d’inconnues majeures.� 45 heures de réunions publiques,cartes-courriers, cahiers dit “d’ac-teurs”, site internet, diffusion mas-sive des documents de communica-tion de l’Andra... Un seul temps d’information, justeunilatéral, et pas de second tempspour décider collectivement. Toutesles remarques seront consignées parla Commission du débat public etiront nourrir un gros dossier...destiné aux oubliettes ?

Mettre le doigt dansl’engrenage ?Quel est le rôle prévu pour le “pu-blic”? Acteur de son destin ou petitpion d’un jeu organisé qui le dé-passe ? Ce débat-bidon n’est pasconçu pour agir sur le fond. Il estjuste prévu pour faire accepter la pou-belle avec tous ses risques majeurs etprévisibles.

Les décisions sont -déjà- prises ailleurs L’enjeu de la poubelle nucléaire deBURE est immense. Derrière, c’est tout le parc électro-nu-cléaire qui attend : 1 -) pour affirmerque les déchets les plus dangereuxne sont plus un problème, 2-) pourvendre un nucléaire soi-disant“pro-pre” et décrété indispensable.

Alors ce débat, dedans ou dehors ?33 ans que l’opposition dans tout lepays exprime non pas des “peursancestrales” mais des inquiétudeslégitimes et avance des contre-arguments sérieux. Le vrai débat surles dangers de l’enfouissement acommencé dès les années 1980, menépar des citoyens et des scientifiquesindépendants, sans écho politiqueet c’est bien là le problème.

Burestop 55, BZL etd’autres associations

dénoncent ce nouveaurendez-vous de dupes, leferont savoir à l’extérieuret appellent au boycott.

Le nucléaire, pas vraiment solubledans la démocratie

Requête au Tribunal administratifde Nancy... sans succès1999 : Requête contestant un Arrêté Pré-fectoral qui avait omis de faire un certainnombre de prescriptions découlant de laloi sur l'eau, obligatoirement concernéepar les travaux qu'entendait mener l'An-dra. Cette requête soulignait par ailleursl’incapacité légale d’un commissaire en-quêteur qui avait été rémunéré par l’Andradans les 5 années précédant l’enquête pu-blique et était assortie d'une demande desursis a exécution.Elle a été rejetée par le Tribunal adminis-tratif. Le CDR55 est alors allé en Cour ad-ministrative d’appel, sans plus de succès.

Recours en Conseil d'Étaten 1997 sur la non consultation despopulations... sans succèsDans ses conclusions, le Commissaire duGouvernement soulignait que la loin'avait effectivement pas été respectée,puisque le débat avait été mené sans quela population elle-même y ait été associéealors que la loi Bataille de 1991 parlait de"consultation des populations concer-nées". Si le Conseil d'état l'avait suivi, celaaurait entraîné l'annulation des diffé-rentes décisions prises par la suite (dontle décret d'autorisation de constructiondu labo!) et aurait contraint les pouvoirspublics à commencer par un véritabledébat ouvert à tout un chacun. Mais le Conseil d'État a refusé de suivre les

conclusions du Commissaire du Gouver-nement : fait extrêmement rare !Du coup, l'affaire a été portée devant laCour Européenne des Droits de l’Homme,puisque que les simples citoyens avaientété écartés du débat au profit de repré-sentants dits qualifiés, que les pouvoirspublics s'étaient choisi eux-mêmescomme interlocuteurs. A quoi la Cour a ré-pondu que si la "version française" de laConvention Européenne des droits del'Homme indique bien que les droits re-connus doivent s'appliquer "sans aucunedistinction", cela "n'interdit pas toutedistinction de traitement dans l'exercicedes droits et libertés reconnus".

Recours sur les subventions verséesavant le Décret... sans succèsSuite au classement sans suite d'uneplainte au pénal déposée devant le Tri-bunal de Grande Instance de Bar-le-Ducpar deux conseillers régionaux et deuxsimples citoyens pour dénoncer les sub-ventions d'alors 5 Millions de francs paran et par département versées depuis1994, autrement dit avant même l’enquêtepublique devant précéder le décret d’au-torisation de construction du “Laboratoirede recherches géologiques"*, le CDR55 s'esttourné vers le Tribunal Administratif deNancy. Il faisait valoir en particulier queces subventions, selon la loi, ne pouvaientêtre versées que par le Groupement d'In-térêt Public associé, qui lui-même ne pou-vait être créé qu'une fois l'autorisation deconstruction donnée et les travaux enga-gés. Et pourtant le CDR55 a été débouté,même après avoir porté l'affaire devant laCour Administrative d'Appel. Certescelle-ci a reconnu que "les subventionsn'étaient pas prévues par la loi et altéraientle débat démocratique" mais, malgré tout("quand bien même", comme dit le juge-ment), les requérants n'étaient pas en me-sure de prouver que ces subventionsavaient eu un effet "automatique" (sic !)sur l'avis des communes consultées paral-lèlement à l'enquête publique.Conclusion : requête rejetée.* Le Procureur avait en effet conclu que l'affaire ne relevait pasde son tribunal, en disant : “Il est de la compétence des juri-dictions administratives d’apprécier si les subventions ver-sées s’inscrivent dans le cadre de la loi du 30/12/1991.”

L’association meusienne CDR55 (Burestop55) a engagédes requêtes et recours, sans succès jusqu’alors.

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C’est quoi au justeun débat public ?La Convention d'Aarhus, relative aux droitsdu citoyen en matière d'environnement etune Directive européenne en font une obli-gation. Mais entre les intentions des direc-tives et leur traduction à la française, lepublic n’a rien à gagner. Aucun processusde participation décisionnelle n’est prévu.

C’est une vaste campagne d’information, pas de débatcomme on pourrait l’imaginer.Selon la Commission Nationale du DébatPublic (CNDP) : Ce débat doit permettre àl'Andra de présenter les avancées du pro-jet depuis 2006, en particulier les aspectsliés à la conception industrielle de Cigéo,sa sûreté, sa réversibilité, son implanta-tion, sa surveillance”. Il n’est pas questionde remettre en cause quoi que ce soit sur lefond et la finalité du projet.

Rien n’est laissé au hasard, le terrain a étésondé au préalable. Eté 2012, l'Andra a com-mandé à l'Agence Etat d'Esprit* un auditcomplet sur la région avant de saisir la Com-mission Nationale du Débat Public, deman-dant paramètres économiques, sociologiques,sondage des "états d'esprit" des riverains.

Le public pense qu’il va ̂pouvoirenfin participer aux décisions, il se trompeCertains pensent encore que ce débat peutinfluer sur le cours de l’Histoire. Dommage,car aucune possibilité de choix “public”n’est au bout. Le rendez-vous est truqué. Lechoix -ENFOUIR- est déjà fait. Le centre destockage est passé en phase de conceptionindustrielle en 2012. Avec l’engloutissementde fonds très conséquents déjà. Le premierdébat public national de 2005 sur la gestiondes déchets nucléaires mettait en avant la

préférence pour l'étude du maintien de ceux-ci en surface. La loi qui a suivi n'a retenu quel'enfouissement... à Bure.

Un échec annoncé pour le citoyenLa somme de questionnements critiquesposés depuis 18 ans prendra l’air une énièmefois, sans déboucher sur du concret. Seul le gouvernement y trouvera soncompte : la contestation bien encadrée, çadéfoule et c’est moins hasardeux que la rue.Les députés en 2015 seront persuadés que lepeuple se sera exprimé à fond et ils la joue-ront une fois de plus perso s’ils donnent lefeu vert à Cigéo. L’Andra aura le blanc-seingprévu pour continuer de creuser, même siune masse énorme d’incertitudes demeure.L’industrie nucléaire française redorera bla-son et avenir, avec une belle bonne grandepoubelle qui s’annonce enfin.

Une expression en salle fermée et protégée par les forces de l’ordre si besoinLe débat public sur les nanotechnologiesen 2009 a été rude et houleux. La leçon ?M.M. Birraux et Bataille** ont préparé leterrain pour les déchets nucléaires. Ilsproposent de trier sur le volet les partici-pants ; de protéger les lieux (fermés voireprotégés) avec l’aide de la force publique

en cas de tentative d’intrusion de mani-festants voulant empêcher les participantsde s’exprimer, et de bien border le tout ju-ridiquement pour s’assurer que le pseudodébat aura lieu coûte que coûte, même encas de contestation bruyantes... pour sa-tisfaire aux obligations européennes.* Conseil en communication institutionnelle** Rapport n° 248 (2010-2011) de MM. Christian BATAILLE, député etClaude BIRRAUX, député, fait au nom de l'OPECST, 19 janvier 2011

Véridique.

Automne 2012 un info-bus

sillonne la réserve

autour de BURE.

Pour répondre à toutes

les questions sur le

“centre industriel

de stockage géologique”.

OÙ SONT LES

MOTS DÉCHETS

ET NUCLÉAIRE,

UN OUBLI ?L’ info bus Cigéo

Près de chez vous pour vous informer sur le projet

de Centre industriel de stockage géologique

Débat public,débat bidon“Ce n’est pas un référendum, mais une photographie”, a dit le président de la Commissionparticulière fin 2012. Clair, non ?

ET POURTANT, plusieurs articlesde la DIRECTIVE 2003 /35/CE DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL du 26 mai 2003 prévoient bien que le publicdoit participer aux décisions

Article premier / (6) : La conventiond'Aarhus a notamment pour objectifde garantir les droits de participationdu public aux procédures décision-nelles en matière d'environnementafin de contribuer à sauvegarder ledroit de tout un chacun de vivre dansun environnement propre à assurersa santé et son bien-être.

Il faut étudier les options

de stockage en surface

POUBELLE

DÉFINITIVEDE LA CNDPDÉBAT 2005

DÉBAT PUBLIC

SUJET CHAUD

EN 2005

DÉJ

À TESTÉZÉRO !

Page 16: BURE : STOP !

�� Burestop55 : [email protected] �� Bure Zone Libre : [email protected]

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Par

nos

soin

s

16

Les déchets nucléaires, un sacré fardeauC’est tout de même incroyable cette histoire. Uneindustrie qui rame depuis près d’un demi-sièclepour gérer l’aval de son cycle et personne n’a eul’idée en haut lieu d’arr̂êter le bazar. Résultat :les déchets atomiques s’accumulent chaqueannée un peu plus. Les producteurs ont tentéd’en faire des “matières valorisables” théoriquesou des cadeaux inespérés dans des territoiressoi-disant en perte de vitesse. Mais la réalité estlà : les déchets nucléaires sont ingérables.

Quelque soit le mode de mise au frais qui leursera appliqué, en attendant que leur radioacti-vité diminue lentement, ils sont un effroyablefardeau depuis l’origine, pour presque l’éternité.

Suivre le bons sens� TIRER LE BILAN de l’impasse dans laquelle esttoute la filière nucléaire et dont personne nesortira indemne.

� FAIRE TAIRE une bonne fois pour toutes lesgros mensonges qui font du nucléaire uneindustrie dite propre, sûre et pas coûteuse.

� ARRÊTER impérativement de produire denouveaux déchets, chaque jour qui passe ac-croît le stock. Tout mettre en oeuvre pour sor-tir du nucléaire, avec tous les défis, lesdifficultés et les espoirs que cela peut porter.

Après c’est à la collectivité toute entière dedécider, cela semble logique...

� GARDER les déchets sur les sites de produc-tion pour limiter les transports à haut risque ?

� Les STOCKER EN SURFACE pour ne pas lesoublier, et pouvoir les récupérer si ça fuit ?

L’urgence : sortir du nucléaire au plus vite, et cesser d’accroître les volumes de ces déchets in-gé-ra-bles !

QUOI FAIRE ?Comment on en est arrivé là ?R A P P E L

QUE FAIRE ?

Pondreune loi en 1991,qui ferasembler de chercher des solutions... mais a déjà trouvé :lesENFOUIR

BURE n.m. : Puits de mine vertical intérieur, ne débouchant pas au jour. ( LAROUSSE )

1978 à 1990, impossible de trouver un trou pour enfouir 40 ans de gros déchets atomiques...

1999 : le lieu idéal est décrété !

“OUF, ON TIENT LES

PIGEONS !”

“JAMAIS

DE DÉCHETS

NUCLÉAIRES

CHEZ VOUS,

QUE DE LA

GÉOLOGIE”

(25 SITES CONTACTÉSAU FINAL DE 1978 À 2001)

MANIFS, RECOURS JURIDIQUES, PÉTITIONS

CONTRE-EXPERTISES, DEMANDE DE RÉFÉRENDUM

(40000 ÉLECTEURS MEUSIENS ET

HAUT-MARNAIS PÉTITIONNAIRES

L’ATTENDENT TOUJOURS)

ÇA RÉSISTE

DUR...

le député Batailleavec des bifetons est partià l’assautd’élus àséduire.

Et cela fait exactement 18 ans que ça dure, que l’ANDRA s’implante, que l’argent coule à flot et que les habitants n’onttoujours pas leur mot àdire. On sait que ça fuira un jour, c’est prévu, la terre irrémédiablementsouillée, une région entière sacrifiée si en 2015, la France lance l’irréparable !

BURE : vi llage en Meuse, limite Haute-Marne

1993 :

BURESTOP 55 / Collectif Meuse contre l’enfouissement des déchets nucléaires - BZL / Bure Zone Libre