ACT-0 n°04
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Nuit & jour du
balletSed Lux Permanet Chorégraphies de Francesco Ventrigliaet Ken Ossola
Elektra
L'évènement
Récitals
Le double-jeu du
Barbier
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n° 4
Le couple de Don Quichotte au Grand Théâtre
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| LE journaL du cErcLE du Grand ThéâTrE ET du Grand ThéâTrE dE GEnèvE
Strauss au féminin
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Opération
la plus ancienne banque de Suisse, Wegelin & Co.
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Coup_de_theatre_250x353_CMYK.indd 1 23.07.2010 15:39:50
SaiSon 10 | 1 1 | Le magazine du grand ThéâTre de genève | ACT.0 | N°4 1
11, bd du Théâtre CP 5126 CH-1211 Genève 11
T +41 22 418 30 00F +41 22 418 30 01
[email protected] de la publication Tobias Richter Responsable de l'édition Aimery ChaigneCoordination Frédéric Leyat
Ont collaboré à ce numéro:Kathereen Abhervé, Philippe Cohen, André Couturier, Paul-André Demierre, Daniel Dollé, Florence Dozol, Isabelle von Hildebrand, Christopher Park, Illyria Pfyffer.
Impression m+h genève
Parutions 4 éditions par année.
Achevé d’imprimer en août 2010
par Tobias Richter
Image de la couverture : © GTG
Buzz op 2-3Quoi de neuf dans le monde de l’opéra à Genève et ailleurs
Opération 4-13Un cruel début d'étéDouble-lamesRosina ou le choix de la couleurL'heure exquise de Christof LoyLes muses de Richard Strauss
En ballet 14-15Royal ballet !Un programme ambitieux
On Stage 16-17Jennifer LarmoreJosé Van Dam
Pleins feux 18-23Choisir, voir et imprimer sa place...La saison 09-10 vue par la presseDe Nederlandse Opera
Didactique 24-25Une surprenante maturitéJ'ai 20 ans ! J'aime l'opéra...
En coulisses 26-27 Les faux du Roi
Carnet du cercle 28-29 Le voyage est un retour vers l'essentiel
Agenda 30
24 h 32 Dans la vie de Daniel Dollé
à l'heure où la notion d'empathie semble gagner le vocabulaire courant, il nous a paru intéressant, à la veille d'une nouvelle saison, de nous interroger sur la place de cette no-tion en art. L'empathie peut-elle rimer avec passion ? L'objet de l'empathie est tout sim-plement la compréhension et se distingue de la sympathie qui reste une contagion émo-tionnelle. il ne s'agit nullement de se mettre à la place de l'autre, mais de s'ouvrir tout en restant distinct sans être distant. mais où se trouve la distance optimum ? ne serait-ce qu'une nouvelle pierre philosophale, car il ne semble pas facile d'être soi face à quelqu'un à qui on accorde le droit d'être pleinement lui.Pourquoi une telle réflexion au retour des festivals et à l'orée d'une nouvelle saison qui, es-pérons-le, nous offrira des regards nouveaux, croisés et diversifiés et fera de notre belle ins-titution un théâtre phare, dynamique et audacieux ?Que de fois assistons-nous à des représentations qui, au rideau final, s'achèvent en tollé général ? Le premier ring du centenaire à Bayreuth, en 1976, dirigé par Pierre Boulez et mis en scène par Patrice Chéreau, permit d'assister à une nouvelle bataille d'hernani ou à une nouvelle version de la querelle des Bouffons, un chahut qui dura plus de 20 mi-nutes. mais dès l'année suivante, ce fut un succès couronné par une ovation d'environ 30 minutes, on percevait à peine quelques « bouhhs » épars. depuis les représentations du centenaire sont devenues une référence, et les wagnériens qui gravissent chaque année la verte colline pour rejoindre le temple en briques rouges en parlent encore avec émotion. et Le Barbier de Séville qui va ouvrir votre saison fut un fiasco à la première, mais connut un succès croissant dès la deuxième, et reste, près de deux siècles plus tard, parmi les opéras les plus joués au monde. nous pourrions également évoquer Carmen ou La Traviata. Sans vouloir dresser une liste exhaustive des œuvres qui ont reçu un accueil glacial, voire défavo-rable, à la création, il est juste de citer quelques compositeurs adulés aujourd'hui, ignorés ou vilipendés en leur temps, tels que mozart, Beethoven ou encore Schumann.L'histoire ne voudrait-elle pas nous inviter à plus de tolérance, à plus d'ouverture, et à éviter des jugements à l'emporte-pièce dictés par notre monde, nos visions parfois trop étriquées ou trop sélectives, et qui mènent souvent à l'intolérance. essayer d'analyser, de comprendre, d'accepter un autre regard, ne signifie nullement adhérer ou perdre son identité, ce n'est qu'une manière de prendre les chemins de l'empathie dans un domaine qui devrait rester un exemple phare de la tolérance et du respect. difficile pour chacun de nous d'accepter un jugement sans avoir été compris ou sans qu'on ait cherché à nous comprendre.et si dans chacun de nous sommeille l'âme d'un Beckmesser, laissons-la sommeiller pour accepter une marche en avant capable de donner à toutes les œuvres une vraie vie à chaque époque, sans les confiner au rang de pièces de musées. mais peut-être les mots restent-ils trop souvent des conventions, et qu'il est plus important de se remettre en cause, et ne pas se forger des idées par rapport à ce qu'on nous dit, mais de se mettre aux commandes. Ce qui semble essentiel, ce n'est pas la négation, la destruc-tion du passé, ou d'avoir raison, c'est de faire évoluer les choses et d'accepter les enrichisse-ments. Prendre les chemins de l'empathie, ne signifie nullement perdre le sens critique. TR
> EDiTO
> SOmmAiRE
accepter le regard de l’autre…
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buzzop
un bel hommage à régine Crespin, l’une des plus illus-tres cantatrices du siècle dernier, vient d’être publié en coédition avec l’Opéra de Paris et la bibliothèque-musée de l’Opéra. Le livre expose son parcours à tra-vers plus de cent vingt pho-tographies, pour beaucoup inédites. Pour l’occasion, une exposition lui a été consacrée du 19 juin au 15 août 2010 au Palais garnier. des clichés, des partitions
annotées, des costumes, re-tracent sa vie privée, mon-daine, son activité d’ensei-gnante ainsi que sa carrière internationale de canta-trice, de ses débuts à nîmes jusqu’à ses triomphes sur les plus grandes scènes internationales. voilà une opportunité de redécouvrir cette héroïne multiple, au chant noble, et l’une des pre-mières artistes françaises à chanter les livrets dans leur langue originale. >IP
une playmate à
l'opéraLe projet de monter un opéra sur la vie d’anna
nicole Smith [PHoTo CI-ConTre] se concrétise.
Cette ancienne strip-teaseuse américaine,
mariée à un octogénaire invalide et de soixante-
trois ans son aîné, a eu une vie pour le moins
mouvementée. voilà un point de départ tout
trouvé pour questionner la célébrité et la fragilité
des individus. La composition est confiée à mark-
anthony Turnage et le livret à richard Thomas,
qui avait déjà écrit Jerry Springer : The Opera.
Bien que l'annonce fit l'effet d'une bombe dans
l'univers de l'opéra, sa vie rassemble toutes les
caractéristiques d'une œuvre lyrique, avec, en
premier lieu, la démesure. Le 17 février 2011,
au royal Opera house, la soprano hollandaise
eva - maria Westbroek [PHoTo CI-ConTre] sera anna
nicole Smith dans Anna Nicole sous la baguette
d'antonio Pappano. >FD
Oscars lyriquesaprès les molières pour le théâtre, les Césars et les Oscars pour le ci-néma, le monde lyrique est aussi récompensé. Ce projet, intitulé Oscar della Lirica, a été imaginé par alfredo Troisi, le secrétaire général de la fondation Ve-rona per l’Arena. On primera les meilleurs artistes inter-nationaux des catégories suivantes : soprano, ténor, baryton, mezzo-soprano, basse, contralto, chef d’or-chestre, chœurs, corps de ballet, costumier, metteur en scène, et décorateurs. ils recevront une statuette inspirée par la victoire de Samothrace, créée spécia-lement par le sculpteur alberto zucchetta. La pre-mière édition s'est dérou-lée le 31 août 2010 aux arènes de vérone sous le parrainage de la soprano italienne Katia ricciarelli et présenté par l'acteur massimo ghini. Le réali-sateur et acteur michele Placido en était l'hôte d'honneur. Plus de 300 no-minés pour 12 catégories. deux Oscar della Lirica ont été attribués pour leur im-mense carrière à la sopra-no italienne mirella Freni [PHoTo PAGe De DroITe, en
HAuT], une des grandes « mimi » du XXème siècle et au célèbre ténor verdien Carlo Bergonzi [PHoTo PAGe
De DroITe, en-Dessous]. a l'heure où nous mettons sous presse, nous n'avons pas encore le palmarès.>FD
www.internationaloperaawards.org
régine s'expose
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une programmation d’an- thologie : pas moins de qua- torze concerts et quelques moments rares qui
reste-ront dans les annales, notamment les Gurrelieder de Schönberg, le 12 septembre 2010
par l’OSr et la Tonhalle de zurich réunis sous la baguette de david zinman, accompagnés par quatre chœurs : le norddeutscher rundfunk Chor, le Chœur de femmes du grand Théâtre de genève et le Chœur d’etat de Lettonie ! Près de 350 personnes sur scène! Les grandes formations suisses et européennes seront aussi magistralement représentées : le royal Philharmonic de Londres (en résidence) sous la
baguette de Charles dutoit ainsi que Sir andrew davis et Pinchas zukerman, sans oublier l’Orchestre national de France, dirigé par daniele gatti. Soulignons également une palette d’interprètes d’exception : grigory Sokolov, Jean-Yves Thibaudet, Paul Badura-Skoda, etc. >IPFestival de musique classique
montreux-Vevey
Septembre musical. 64e édition,du 27/08 au 12/09/2010 www.septmus.ch
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à l’heure où le monde théâtral et littéraire vient de
perdre Bernard Giraudeau, une figure de la lutte contre
le cancer, l’opéra retrouve José Carreras. Alors qu’il avait
annoncé son départ en retraite, le ténor espagnol
sera de retour à La Scala en octobre prochain pour un
concert soutenu par l’European Society for Medical
Oncology, dont le congrès annuel se tiendra à cette date
à Milan. Les bénéfices seront redistribués en faveur de la
recherche contre cette maladie. Cette cause, José Carreras
la défend. Atteint lui-même d’une leucémie en 1987,
deux de ses amis ténors ont succombé au cancer. >FD
L’Opéra de Vienne propose une programmation
quelque peu particulière pour cette nouvelle saison.
L’intrigue aura lieu sur le toit ! Les artistes ? Soixante
mille abeilles, dont la performance sera filmée en
continu et rediffusée sur www.bienenfreunde.at/live-
cam. Cette œuvre particulière s’inscrit dans le cadre
du projet Vielfaltleben (diversité biologique), sponso-
risé par le ministère autrichien de l’environnement,
en effet, 2010 a été déclarée « Année internationale de
la diversité » par l’ONU. Au cours d’un gala, une partie
du miel produit sera vendu au profit du projet. Une
initiative insolite de l’Opéra de Vienne en faveur de la
biodiversité. >FD
más Carreras© D
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ça butineau Wiener Staatsoper
Le label le plus prestigieux de la musique classique, deutsche grammophon, a fêté ses 111 ans en 2009. L’occasion de sortir plu-sieurs coffrets Cd et dvd, parmi lesquels 111 The Col-lectors’ Edition (coffret de 55 Cd), 111 Years of Deutsche Grammophon (111 pistes de 111 artistes répartis sur 6 Cd), ou encore 11 Classic Videos (13 dvd). La grande maison édite également State of Art Limited Edition (livre et six Cd disponibles en version française), un ouvrage retraçant son his-toire, avec des archives, des interviews d’artistes, des photographies... Pour l’évè-nement, la marque a égale-ment créé le site internet des 111 ans et organisé un concours. une belle oppor-tunité de savourer les in-contournables enregistrés par le célèbre logo jaune et s’approprier davantage cette institution cente-naire. >FD
www.dg-111.com
Les Gurrelieder au bout du lac
111David Zinman (ci-contre)
va diriger les Gurrelieder de
Schoenberg le 12 septembre
2010 pour le Septembre Musical
Grigory Sokolov (à gauche)
sera un autre moment fort du
Festival
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Opération
pour Janáček, réalisant avec eux en 2000 le premier enregistrement mondial de Šárka, le premier opéra du compositeur.Sa passion pour l’authenticité lyrique et sa conviction que toute production doit rester fidèle dans une certaine mesure aux intentions du compositeur et du librettiste l’amenèrent parfois à des conflits avec certains metteurs en scène contemporains. mais c’est grâce à ce perfectionnisme que mackerras pouvait évoluer avec une égale aisance dans le classicisme de gluck ou la finesse de massenet, autant que dans l’intensité dramatique de verdi ou Wagner. Fait chevalier en 1979, Sir Charles mackerras laisse derrière lui une vaste discographie et le souvenir d’un directeur musical plein d’humour et de bon sens, aux qualités intellectuelles et analytiques immenses. CP
maureen ForresterLe choix de WalterLe 16 juin dernier, on annonçait le décès à Toronto de la contralto canadienne, à l’âge de 80 ans . née en 1930, dans un quartier populaire francophone de montréal, elle était la plus jeune des quatre enfants d ’ u n e f a m i l l e d ’ o uv r i e r s au x origines écossaise et irlandaise. à l’âge de 13 ans, elle interrompit ses études secondaires pour travailler comme secrétaire, afin de financer ses premiers cours de chant à l’école vincent-d’indy et à l’université mcgill, où elle rencontra le pianiste-accompagnateur John newmark, en 1953. C’est avec newmark qu’elle commença une carrière de soliste de concert qui lui fit rencontrer, en 1958, le grand chef mahlérien Bruno Walter, qui la choisit pour enregistrer, avec l’Orchestre philharmonique de new York, la 2e symphonie dite « Résurrection » et Das Lied von der Erde.Le choix de Walter consacra Forrester comme l’une des plus grandes interprètes de mahler. à l’époque de l’apogée des orchestres symphoniques des états-unis, les plus grands chefs comme Ormandy, muench, reiner se la disputaient. Sa voix semblait naturellement faite pour cette musique: un son d’une rare beauté, une musicalité infailliblement juste et une expressivité aux nuances sombres qui lui permettait de conférer au pianissimo le plus doux la magie inquiétante d’un enchantement.Sa carrière lyrique commença sur le tard. Sa réputation d’artiste de récital et concertiste gênait les directeurs de maisons d’opéra, qui présumaient qu’elle n’aurait aucun talent pour la scène. en 1970, à l’âge de 40 ans, le réalisateur et compositeur canadien norman Campbell l’engagea pour jouer dans deux productions télévisées: la Sorcière dans Hänsel und Gretel de humperdinck, puis marceline dans Le Nozze di Figaro. Le plaisir évident qu’eut maureen Forrester à prendre ces deux rôles et son instinct naturel pour le jeu scénique eurent vite raison des réticences des
Sir Charles mackerrasUn passionné de JanáčekLe décès subit du chef d’orchestre le 16 juillet dernier, a pris le monde musical par surprise. On connaissait son grand âge, on savait la lutte acharnée qu’il menait contre le cancer, mais l’éternel jeune homme, après avoir dirigé Così fan tutte à glyndebourne en juin, parlait encore de projets artistiques, comme si six décennies d’activité musicale ne lui suffisaient pas.Chef d’orchestre et directeur musical des plus polyvalents, il pouvait exécuter haendel ou mozart avec l’autorité d’un « baroqueux », défendre avec passion l’opéra français, briller dans le répertoire classique viennois, ou tout simplement communiquer son enthousiasme pour les opérettes victoriennes de gilbert & Sullivan. Le jeune australien, né en 1928 à Schenectady, dans l’état de new York, émigra au royaume-uni en 1947. ayant obtenu une bourse du British Council pour étudier la direction d’orchestre à Prague auprès de václav Talich, il y développa son amour profond pour la musique tchèque, notamment celle de Leoš Janáček. Le travail direct sur les manuscrits du compositeur affina le sens de l’exégèse musicale chez le jeune mackerras et lui permit d’être le fer de lance d’une nouvelle pratique d’interprétation, conforme aux intentions de Janáček. Le fruit de ce travail de jeunesse fut une longue série de productions internationales du maître de Brno, couronnée par l’enregistrement de l’intégrale Janáček.Si Charles mackerras n’avait été que chef symphonique, il eut certes excellé. mais la rétrospective de sa carrière trahit une passion immense pour l’art lyrique. il fit son début au Sadler’s Wells Opera de Londres en 1948 en dirigeant Die Fledermaus. Jeune membre du english Opera group et fasciné par la musique de Britten, il fit un jour une remarque mal placée à l’égard de ce dernier qui l’exclut à jamais du sérail d’aldeburgh, mais qui ne l’empêcha pas de défendre les opéras de Britten sa vie durant, notamment à genève où il dirigea Peter Grimes en 1964-1965. en 1963, il fit son début à Covent garden, avec la Katerina Ismailova de Chostakovitch et en 1965, pour le Sadler’s Wells, il fit figure de pionnier avec la première tentative d’exécution de Le Nozze di Figaro tel qu’on aurait pu l’interpréter à l’époque de mozart, avec deux bonnes décennies d’avance sur la révolution des instruments et pratiques d’origine. en 1973, devenu directeur du Sadler’s Wells, rebaptisé english national Opera, il eut le privilège d’inaugurer l’Opéra de Sydney, avec la soprano Birgit nilsson. en 1977 commença une décennie d’activité indépendante, le ramenant à genève en 1982-1983 où il mit à l’œuvre ses talents de haendélien, dirigeant Tatiana Troyanos dans le rôle-titre de Giulio Cesare in Egitto. directeur musical du Welsh national Opera en 1987, poste qu’il tint jusqu’en 1992, il y présenta en 1989 une Lucia di Lammermoor jouée à partir d’un facsimilé du manuscrit autographe de donizetti, version reprise au met en 2000. revenu à Prague, pour y diriger en 1991 un Don Giovanni dans son théâtre d’origine, il devint principal chef invité de l’Orchestre philharmonique tchèque (1997-2003) et c’est avec cet ensemble qu’il donna libre cours à sa passion
un cruel début d'été
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programmateurs lyriques. elle brilla par la suite dans des rôles de r. Strauss, verdi et Wagner (Brangaene, ulrica, mistress Ford, hérodiade, Clytemnestre) ainsi que celui de madame de la haltière, la méchante belle-mère de la Cendrillon de massenet. elle fit ses débuts au met en 1975, comme erda dans Das Rheingold et à La Scala, à 60 ans, dans le rôle de la Comtesse de La Dame de Pique de Tchaïkovski.Sa voix de mezzo (officiellement contralto !) riche et généreuse, assortie d’une présence physique imposante, convenait non seulement à mahler, Brahms ou dvořak, mais disposait aussi de l’agilité et de la souplesse nécessaire pour Bach et haendel, se faisant gouailleuse pour les chansons folkloriques ou l’opérette, ou discrète et intime pour le lied et la mélodie.Sa personnalité unique réunissait les extravagances de la diva avec une simplicité engageante et une bonne
humeur constante, qui la rendit très populaire auprès de ses compatriotes. Pour preuve, les 30 doctorats honoris causa, qu’elle se vit octroyer par des universités c a n a d i e n n e s . Présidente du Conseil des arts du Canada entre 1983 et 1988, elle y fit preuve d’un leadership hors pair, défendant avec brio la composition et la création musicale dans son pays.L’expérience de son métier, unie à une rare capacité de concentration et d’analyse, lui permettaient de travailler avec une rapidité et une
précision redoutables. mais elle refusait toujours de se prendre au sérieux en public: lors d’une représentation de Werther, elle obligea le régisseur à retenir en coulisse le ténor qui voulait lui concéder le dernier salut: « après tout, aurait-elle dit, le titre de l’opéra n’est pas Charlotte. » il est d’autant plus tragique qu’une femme d’un tel esprit et d’intelligence ait vu ses dernières années obscurcies par le déclin de ces capacités et la lutte contre la maladie d’alzheimer.Pour l’auteur de ces lignes, lui-même d’origine canadienne, la disparition de maureen Forrester est un moment de grande tristesse. Sa voix, reconnaissable entre toutes, faisait naturellement partie du paysage audiovisuel et médiatique de ma jeunesse. une vieille cassette, repiquée d’un vinyle d’odes et de chansons de Purcell interprétées par mme Forrester, m’accompagna lors d’un séjour universitaire en Chine populaire en 1983-1984. avant l’heure des discothèques entières sur lecteur mP3, cette cassette mille fois écoutée sur un baladeur Walkman, m’a souvent permis de déconnecter du choc culturel parfois assez traumatisant des circonstances extérieures, ou de prendre tout simplement plaisir à un accompagnement musical aussi élégant et édifiant que les paysages et sites que je visitais. CP
Giuseppe TaddeiFalstaff n’est plus…Le 4 juin, Le Temps, sous la plume de Julian Sykes, titrait : « giuseppe Taddei, une voix d'or s'éteint ». en effet, le 2 juin 2010, giuseppe Taddei, un des barytons partenaires de Callas, de Pavarotti et de bien d'autres, fait ses adieux dans sa maison romaine.il a tout juste 18 ans, quand, sous la baguette d'arturo Toscanini, il chante le héraut de Lohengrin. a 63 ans, il connaît la consécration au metropolitan Opera de new York. il débute sa carrière à rome, elle sera interrompue par la guerre. en 1946, le Staatsoper de vienne lui ouvre ses portes, désormais, il sera l'invité des plus grandes scènes internationales et du Festival de Salzbourg, où il chante son premier Figaro en 1948 et son premier Falstaff en 1949. il est coutume de dire en italie : « nous avons donné Tito gobbi au reste du monde, mais nous avons gardé Taddei pour nous. » Quoi qu'il en soit, les deux ba-rytons auront marqué fortement l'histoire de l'art lyrique au milieu du XXème siècle. Chanteur et acteur remarquable, il interprète plus de 100 rôles, entre autres, les deux Figaros (des Noces et du Barbier), Leporello et don giovanni, dulcamara, macbeth, rigoletto ou encore iago, mais il brûle littéralement les planches avec gianni Schicchi et Falstaff dont il nous reste des enregistrements et une vidéo du met. il n'interprétait pas Falstaff, il était Falstaff, et en 2006, lorsqu'on publia ses mémoires Moi, Falstaff, il révèlera le se-cret pour être un bon Sir John : « il faut aimer les femmes, le bon vin, la bonne chère. » en 1991, il chante Simon Boccanegra sous la direction de Claudio abbado à vienne, et quatre années plus tard, après plus de 60 ans de carrière, giuseppe Taddei quitte les planches en laissant le souvenir d'une voix chaleureuse et exceptionnelle que nous pouvons heureusement retrouver dans les bacs des disquaires, même si ce n'est parfois qu'un pâle reflet de la réalité. DD
Cesare Siepi Une voix d'or grave et veloutéeLe 5 juillet 2010, la basse préférée d’arturo Toscanini nous dit adieu… C’est à Schio qu’il fait ses débuts dans Sparafucile de Rigoletto, il a juste 18 ans. Lorsque survient la guerre, il fuit le fascisme et l’armée mussolinienne et se réfugie en Suisse. à son retour en italie à la fin de la guerre, il chante à La Fenice, puis à La Scala le rôle de zaccaria de Nabucco. Boris Christoff n’ayant pas obtenu son visa pour chanter Philippe ii de Don Carlo au metropolitan Opera de new York, rudolf Bing, pour son premier mandat en tant que directeur général du met, fait appel à Cesare Siepi qu’on allait considérer comme le digne successeur d’ezio Pinza. C’est le début de 24 saisons d’affilée au met et plus de 500 représentations. Cependant, il sera régulièrement présent sur les scènes européennes, à milan, à vienne, ou au Festival de Salzbourg qui nous lègue à travers quelques enregistrements le souvenir de ce chanteur de légende. Parmi les Don Giovanni, on n’oubliera pas celui de 1953 di-rigé par Wilhelm Furtwängler avec mesdames grümmer et Schwartzkopf. il fut également un Figaro inoubliable qu’on peut retrouver sur un disque de 1955 avec Lisa del-la Casa sous la baguette d’erich Kleiber. en 1994, après cinquante ans de carrière, il quitte la scène en interpré-tant Oroveso de Norma.Sa prestance physique pouvait rivaliser avec les acteurs hollywoodiens. Sa voix grave, veloutée et flexible en fait avant tout un mozartien et un verdien, mais également un interprète des œuvres de Wagner ou de moussorgski. Certains mélomanes chanceux se rappelleront d’un inou-bliable gurnemanz. il brillait dans tous les rôles qu’il dé-cidait d’inscrire à son répertoire. il était un Basilio remar-quable et truculent du Barbier de Séville. DD
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Ecco ridente in cielo (voici la riante aurore), chante le Comte d’almaviva à rosina qui l’écoute à son balcon. nul autre air ne saurait mieux convenir pour introduire une œuvre raffinée, pétillante, virtuose qui séduit le mélomane averti et le néophyte, en somme un opéra pour tous. un ouvrage qui fait sourire, parfois rire, non pas à cause de ses person-nages, mais à cause des situations qu’il génère. rosina, la jeune fille, qui aspire à un amour sincère, est la prison-nière de son tuteur, le docteur Bartolo. un homme proba-blement plus intéressé par la dot que par le mariage et qui est prêt à tout, afin de ne pas la perdre. La détermination du Comte pour enlever rosina est sans faille, il n’exclut aucune extravagance pour arriver à ses fins. Figaro, le fac-totum, l’homme virevoltant, le virtuose, assure la mise en scène. il est toujours présent au bon moment. don Basilio, le maître de musique, le stratège conseiller de Bartolo, ne pourra pas empêcher l’oiselle de s’envoler de sa cage. Toute précaution restera inutile. Berta ne manquera pas de nous surprendre sur la scène du grand Théâtre. elle est inter-prétée par deux membres de la jeune troupe : Bénédicte Tauran et Carine Séchaye. Loin des clichés habituels de la servante du docteur Bartolo, nous suivons une Berta sé-millante et aguicheuse. La jeunesse sera à l’honneur pour cette production qui dé-bute cette saison 2010-2011 au grand Théâtre de genève. Tout comme rossini qui n’a que 25 ans lorsqu’il compose Il Barbiere di Siviglia. Le duc Cesarini, imprésario du théâtre argentina à rome, lui en fait commande en décembre 1815 ce qui laisse à rossini environ deux mois pour com-poser et créer l’opéra. un premier livret est échafaudé mais il est jugé inintéressant si bien qu’on demande au librettiste Cesare Sterbini de sauver la situation. On dit que le compositeur, en raison du retard accumulé, écrit la partition en une quinzaine de jours. La création, le 20 février 1816, est une suite d’événements tragi-comiques : une guitare avec une corde qui casse et une chanteuse qui change son texte suffirent à susciter sifflets et rires du pu-blic. On aurait pu penser que cette œuvre tomberait aux oubliettes, toutefois cela aurait été mal connaître le génie de rossini. après certaines modifications du compositeur elle gagne rapidement le haut du podium de la scène ly-rique. Ces modifications ont pour conséquence une dé-multiplication des versions possibles. rossini a d’abord dédié le rôle de rosina à une voix de mezzo-contralto, chantée à sa création en 1816 par la can-tatrice giorgi-righetti, cependant la voix de soprano est rapidement venue la remplacer pour permettre à l’inter-prète de briller par sa virtuosité ornementant à volonté les notes les plus haut perchées. mais avec la production re-présentée à genève vous ne serez pas frustrés de n’avoir pu entendre l’une ou l’autre puisque les deux versions seront alternativement chantées : un jour chantée par la mezzo espagnole Silvia Tro Santafé et l'autre par la soprano ca-nadienne Jane archibald. ainsi vous pourrez choisir ad li-bitum entre les teintes chaleureuses et introspectives de la voix de mezzo et la virtuosité vertigineuse et brillante de
la soprano. et si vous vous sentez toujours indécis pour-quoi ne pas aller écouter les deux ?Cette propriété de dédoublement de la partition a été rendue possible grâce au spécialiste de la musique rossi-nienne, alberto zedda qui nous fera l’honneur de diriger à cette occasion l’OSr dans la fosse du grand Théâtre. Le maestro est directeur à Pesaro du rossini Opera Festival et le pionnier des éditions des opéras du compositeur notam-ment Il barbiere di Siviglia, édité déjà en 1969 et qu’il vient de rééditer dans une nouvelle version élaborée grâce à ses recherches récentes. Le chef d’orchestre est par ailleurs directeur de la société rossini en allemagne et connaît jusqu’au bout de la baguette chaque inflexion du bel canto rossinien dont il saura distiller l’essence avec justesse. La ville de Pesaro semble bien être le dénominateur commun de cette nouvelle production : rossini y est né, maestro zedda y est le directeur du Festival rossini et, pour couronner le tout, le metteur en scène damiano michieletto, à 35 ans, après avoir monté Così fan tutte à Tokyo, Don Giovanni à venise et Luisa Miller à zurich, vient de signer une mise scène acclamée de Sigismondo de rossini à Pesaro. Le jeune metteur en scène vénitien saura assûrément redonner un souffle nouveau à ce melodramma buffo. La mise en scène sera loin d’être « rasoir » ou encore « barbante » puisque damiano michieletto, lauréat du prestigieux prix « Franco abbiati », nous promet un lot de surprises et de trouvailles correspondant bien à l’humour pétillant de rossini qui emprunte à un Beaumarchais l’art du théâtre comique. au détour, vous pourrez reconnaître quelques chanteurs qui ont déjà fréquenté la scène gene-voise ces dernières années: Pietro Spagnoli, Burak Bilgili, Jane archibald. Tout semble concourir dans cette produc-tion, à redonner une nouvelle jeunesse à l’un des opéras les plus connus de rossini et nous laisser le souvenir inou-bliable d’un Barbier véritable, c’est-à-dire virevoltant au service du bonheur de chacun : Figaro-ci Figaro-là. il faudra donc courir pour attraper le Una voce poco fa de rosina, frémir sous l’air de la calomnie et rire aux efforts répétés de travestissement du comte d’almaviva et de Figaro qui tentent de détourner l’attention du grotesque Bartolo. AC
> iL BARBiERE Di SiViGLiA de Gioacchino Rossini direCTiOn muSiCaLe : alberto zedda miSe en SCène : damiano michieletto Au Grand Théâtre, 4 | 5 | 7 | 8 | 12 | 13 | 14 | 16 | 18 | 19 septembre 2010
double-lames
> RENCONTRE AVEC ALBERTO ZEDDA Au Grand Théâtre, le 6 septembre 2010 à 18 h 30
Nouvelle production à GenèveDirect. musicale: Alberto ZeddaM. en scène : Damiano MichielettoDécors : Paolo FantinCostumes : Silvia AymoninoLumières : Fabio BarettinChœur : Ching-Lien WuContinuo : Xavier Dami
Deux versionsVersion mezzo-Soprano4 | 7 | 12 | 14 | 18 septembre 2010Almaviva : Juan Francisco GatellBartolo : Alberto RinaldiRosina : Silvia Tro SantaféFigaro : Tassis ChristoyannisDon Basilio : Burak BilgiliFiorello : Nicolas CarréBerta : Bénédicte TauranUn Uff iciale : Aleksandar Chaveev
Version Soprano5 | 8 | 13 | 16 | 19 septembre 2010Almaviva : John TessierBartolo : Eduardo ChamaRosina : Jane ArchibaldFigaro : Pietro SpagnoliDon Basilio : Ugo GuagliardoFiorello : Harry DraganovBerta : Carine SéchayeUn Uff iciale : Romaric Braun
Orchestre de la Suisse RomandeChœur du Grand Théâtre de Genève
par André Couturier
Le Maestro Alberto Zedda dirige
cette nouvelle production.
[Photos page de gauche, en haut]
Juan Francisco Gatell (Almaviva),
Silvia Tro Santafé (Rosina), Tassis
Christoyannis (Figaro) et Alberto
Rinaldi (Bartolo) en répétition
dans les décors de Paolo Fantin.
[en bas] John Tessier (Almaviva) et
Jane Archibald (Rosina)
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Si l’on prend en considération les dix ouvrages bouffes qui, depuis novembre 1810, ont précédé ce Barbiere di Siviglia, trois d’entre eux, L’Equivoco stravagante, La Pietra del paragone et L’Italiana in Algeri, ont pour protagoniste la même artiste, la
contralto maria marcolini, qui exhibait une tessiture de plus de deux octaves, s’étendant du LA 2 (ou LA en dessous de la clé de sol) au SI 4 (ou SI au dessus de la portée). rossini calque la musique qu’il lui confie sur ses moyens spécifiques. en début d’année 1853, n’écrivait-il pas à Luigi Crisostomo Ferrucci : « Le contralto est la norme à laquelle il faut subor-donner les voix et les instruments dans le cadre de la com-position musicale. Si l’on veut se passer du contralto, on peut pousser la prima donna assoluta jusqu’à la lune et le basso profondo dans le puits. et cela, c’est faire voir la lune dans le puits. il convient de travailler sur la corde du milieu pour obtenir la justesse ? »Penchons-nous maintenant sur le rôle de rosina, incarné au Teatro argentina de rome le 20 février 1816, par la contralto geltrude righetti-giorgi (qui, onze mois plus tard, sera la première angelina de La Cenerentola au Teatro valle). La tonalité originale de la cavatina d’entrée est celle de MI majeur ; la ligne vocale touche tant le SOL dièse 2 que le SI 4. Comme souvent chez rossini, le ductus mé-lodique commence par huit mesures de declamato, avant que ne se profilent les traits d’une ornementation plutôt modérée ; la seconde partie de l’aria (sur les mots Io son do-cile) est deux fois plus longue que la première et fait appel à une coloratura beaucoup plus développée, juxtaposant gruppetti, trilles mesurés et volatine (ou traits descendants, parfois ascendants) jusqu’à la cadenza finale.Le respect de la tessiture originale a d’abord pour consé-quence que le rôle de la servante Berta doit être confié à une soprano, par souci d’équilibre de la distribution vo-cale ; il faut relever aussi qu’il prête à rosina un coloris de femme mûre et consciente du rang social qu’elle va devoir tenir, ce qu’évoque avec pertinence alberto zedda dans la préface de son édition critique de 1969. Cela n’empê-
chera pas la voix de mezzo de greffer au texte nombre de traits virtuoses étirant la ligne vers l’aigu, procédés que codifiera, en 1903, le maestro Luigi ricci dans son trai-té Variazioni – Cadenze – Tradizioni. incidemment, ce fait permettra à des soprani illustres de notre temps comme maria Callas ou victoria de los Ángeles de respecter la tonalité originale de mi majeur, tout en insérant des for-mules brillantes d’agilità, typiques du registre aigu.venons-en maintenant à ce qu’écrivait, en 1958, le chef d’orchestre Tullio Serafin dans son livre Stile, Tradizioni e Convenzioni del Melodramma italiano del Settecento e dell’Ot-tocento : « Le rôle de rosina, écrit à l’origine pour mezzo-soprano, chose sue, rabâchée, graphiquement sans équi-voque, est passé depuis longtemps à l’usage du soprano léger… L’on a ressenti, en général, qu’à rosina convient la voix du soprano léger comme celle qui correspond le mieux à sa féminité… Les voix claires, blanches, légères, fraîches et juvéniles sont les voix de l’expansion lyrique doucement caressante et capricieuse, à la différence de celles qui sont charnellement sombres, d’un brun luisant rappelant les nuits sereines et lunaires de mai qui conviennent aux ex-pressions fortes du tragique et aux tonalités élégiaques plus attristées et suggestives. » dès les années 1820, d’illustres soprani comme giulia grisi ou henriette Sontag s’empa-raient du rôle, avant l’avènement des Sembrich, hempel, galli-Curci ou Tetrazzini de l’orée du XXème siècle. à quand remonte la pratique d’élever Una voce poco fa d’un ton (et de confier le rôle de Berta à un contralto), nul ne le sait. notons que ce qui concerne la première aria de rosina fait force de loi dans la leçon de chant de l’acte ii : la tonalité ori-ginale est Ré majeur, la transposition pour soprano léger recourt à celle de FA majeur. Selon la remarque d’alberto zedda, une indication de la main de rossini, au terme du récitatif précédant cette aria, aurait d’emblée concédé à la chanteuse le droit d’exécuter n’importe quel morceau de son choix. Cela a permis à une galli-Curci d’intercaler la Polonaise de Philine (extraite de Mignon), à une Lily Pons, les variations de Proch, à une Bidú Sayão, le Bel raggio lu-singhier de Semiramide. mais, heureusement, notre époque a le respect du texte original. et qu’importe que cohabi-tent une rosina mezzo/contralto et une rosina soprano leggero, si rossini est bien servi par ces dames ! PAD
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rosina ou le choix de la couleurpar Paul-André Demierre*
Qui écoute la cavatina de rosina, una voce poco fa, chantée
d’abord par Teresa Berganza puis par edita Gruberova, perçoit
immédiatement une différence dans le coloris et dans l’orne-
mentation du texte musical, beaucoup plus brillante chez la
seconde. Y aurait-il donc une version mezzo/contralto et une
autre pour soprano léger ?
* Paul-andré demierre a été élève du Conservatorio Giuseppe Verdi de milan dans la classe de direction d’orchestre orientée vers le théâtre lyrique ; il est docteur-ès-lettres de l’université de Fribourg. depuis septembre 1991, il est producteur à la radio Suisse romande, notamment des émissions Vocalises, Avant-Scène et à l’Opéra. Paraîtra, en novembre prochain aux éditions Papillon à genève, son livre consacré aux opéras napolitains de rossini à la lumière des critiques de l’époque.
La mezzo-soprano
espagnole Silvia Tro Santafé
et la soprano canadienne
Jane Archibald sont les
Rosina de cette production
du Grand Théâtre.
En septembre 2009,
Silvia Tro Santafé est Rosina
dans la production du Washington
National Opera.
En décembre 2008, Jane Archibald
est Adèle dans la production de Die
Fledermaus (La Chauve-Souris) au
Grand Théâtre de Genève.
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> DiE LUSTiGE WiTWE (La vEuvE joyEuSE) de Franz Lehár direCTiOn muSiCaLe : rainer mühlbach miSe en SCène : Christof Loy Au Grand Théâtre, 14 | 16 | 18 | 19 | 21 | 23 | 26 | 28 | 29 | 31 décembre 2010
rosina ou le choix de la couleur
L'heure exquise de Christof Loy« Aber wo ist denn der Vaterland ? (mais où donc est ma patrie ?) ». Cette question oratoire que pose le Comte danilo danilowitsch au début de Die lustige Witwe, au moment où l’on requiert qu’il serve le Pontevedro en contractant un mariage de raison, a sans doute une résonance particulière dans l’esprit de Christof Loy. Ce n’est pas que le metteur en scène natif d’essen ait des doutes sur ses origines. mais l’homme qui ne cesse de risquer ses visions radicales et contemporaines sur un public d’opéra largement conservateur de nature, doit également lutter pour ne pas perdre de vue son objectif artistique, sa patrie spirituelle en quelque sorte.« Ce qui m’intéresse, c’est d’où nous venons et où nous devons aller. » La profession de foi de Christof Loy tient en ces quelques mots dont l’apparente simplicité donne pourtant à réfléchir. Ses mises en scène, dont la première au grand Théâtre fut une reprise en 2006-2007 de l’Ariadne auf Naxos montée pour Covent garden, ont amplement prouvé la profondeur et la minutie de sa lecture des livrets, et son refus de se laisser dicter son travail par les lieux communs de ce qu’on conçoit comme « être fidèle à l’œuvre ». Christof Loy nous met en garde: « une fausse fidélité à l’œuvre peut empêcher le public d’avoir une perspective sur ce qui est essentiel à une pièce. » Cet avertissement, le public de Covent garden eut bien fait de le garder à l’esprit, avant d’aboyer son mécontentement devant le Tristan sans bateau de Loy en octobre 2009. Les lauriers du Laurence Olivier award, décernés cette année-là au royal Opera house, pour la meilleure nouvelle production lyrique de la saison, en l’occurrence celle de Christof Loy, prouvent la pertinence de sa démarche sans compromis.Si le public genevois de la première de La Donna del lago, proposée par Loy en mai dernier, a réagi de manière similaire à son homologue londonien, l’Alceste qu’il réalisa cet été a su offrir aux festivaliers d’aix une mise au point sur la grande partition de gluck d’une netteté et d’une fraîcheur singulières, soulignées par la critique. au moment de la rédaction de ces lignes, la co-production grand Théâtre de genève-de nederlandse Oper des Vêpres siciliennes, mise en scène par Christof Loy, programmée en mai 2011 pour la scène de neuve, est encore en répétition à amsterdam. mais avant de se remettre à dégager la signifiance contemporaine des grands drames historiques romantiques, Loy se permettra pour genève, une incursion fort attendue dans l’opérette.Qui n’a pas dans son cœur un peu de La Veuve joyeuse? Les mots seuls d’heure exquise déclenchent une valse d’images surannées, floutée par le passage du temps, tendrement pervertie par des souvenirs du cinéma de grand-maman (ah ! maurice Chevalier... ah ! Jeanette macdonald...), où
une femme légère était une « grisette » et où les diplomates portaient inévitablement un titre. n’y a-t-il pas une certaine futilité à vouloir faire la relecture d’une partition aussi figée dans le temps et l’imaginaire ?Christof Loy n’en est pas à sa première Veuve. en 1992, au tout début de sa carrière, il l’a mise en scène pour le Stadttheater d’ulm. Presque vingt ans plus tard, il y revient, préparant pour le grand Théâtre une nouvelle production qui s’engagera certes dans la recherche du temps perdu, mais délaissant le kitsch austro-hongrois Belle-époque pour des évocations genevoises inopinées. La scénographie ne manquera pas de rappeler les travertins angulaires d’une architecture très « Société des nations », familière aux habitants et visiteurs de notre ville.La réécriture polyglotte d’un livret sera l’écho de conver-sations qu’on s’imagine résonner depuis Belle du Seigneur dans les couloirs de la genève internationale. Si les parti-pris de Loy n’ont pas toujours eu l’heur de susciter des ovations, la qualité de son travail remporte inévitablement les suffrages des interprètes avec lesquels il travaille. Joyce didonato, dont l’elena de La Donna del Lago de Loy à genève déclencha des tonnerres d’applaudissements, exprime avec ferveur sur son blog sa solidarité avec le metteur en scène: « même si on est en train de huer un groupe bien précis sur la scène, lorsqu’arrive l’heure de la première, nous sommes comme les membres d’une même famille. Si l’on s’attaque à un membre en particulier de cette famille, il est quasiment impossible de ne pas faire corps avec lui. On en ressent une vive douleur. »Les qualités intellectuelles, artistiques et humaines de Christof Loy seront, comme toujours, mises au service de sa distribution, qui réunira, pour le temps des fêtes, un quatuor de pointures de l’art vocal. des figures d’expérience, d’abord, Jennifer Larmore (valencienne) et José van dam (Baron zeta). Les deux complices préparent chacun un récital, qui dans le cas de José van dam sera également un adieu personnel à la scène de neuve. Pour donner la réplique à Larmore et van dam, deux voix, non moins talentueuses, de la génération émergente : Johannes martin Kränzle (danilo) et la délicieuse annette dasch (hanna glawari). une équipe d’interprètes chevronnés, comédiens talen-tueux de surcroît, est donc prête à soutenir Christof Loy dans son plaisir pas si coupable que cela, celui de laisser un temps le « grand » répertoire pour taquiner la muse légère. Car c’est en fin d’analyse le plaisir qui compte. nous souhaitons vivement que le public genevois puisse partager le plaisir du metteur en scène, à qui il convient de laisser le dernier mot à ce propos: « Je sens en moi un plaisir extrême à dégager ce que j’apprécie tant chez "mes" compositeurs pour le rendre présent à nos yeux. » CP
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Opération
par Christopher Park
En 1934, Ernst Lubitsch porte à
l'écran The Merry Widow, avec les
légendaires Jeanette MacDonald
et Maurice Chevalier.
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10 ACT.0 | N°4 | Le magazine du grand ThéâTre de genève | SaiSon 10 | 1 1
Chacune des œuvres de richard Strauss nous donne à dé-couvrir un ou plusieurs aspects de l'éternel féminin. C'est aux femmes qu'il confie ses plus belles inventions mélo-diques, la virtuosité vocale et le meilleur de son art. en parcourant son œuvre et sa vie, nous ne serons pas surpris du choix de ses héroïnes qui nous interpellent et nous font vibrer sur les scènes lyriques.nous ne nous arrêterons pas trop longuement sur les deux premiers opéras empreints des héritages wagnériens : Guntram et Feuersnot. hans von Bülow, son maître, ne l'ap-pelait-il pas richard ii ? en 1894, hans von Bülow meurt d'une tumeur au cerveau, richard Strauss dirige Tannhäuserà Bayreuth et crée son premier opéra : Guntram. Lors de l'une des dernières répétitions, lorsque vint le tour de Pauline de ahna au troisième acte, cette dernière manqua d'assurance, elle s'arrêta et voulut lancer à la tête du com-positeur le piano-chant qu'elle tenait en main, ce dernier retomba sur le pupitre d'un violoniste. Strauss interrom-pit la répétition et se rendit dans la loge de la cantatrice. il y entra sans frapper. après quelques altercations, il sortit de la loge et annonça les fiançailles avec l'artiste. Le 10 mai 1894, le jour de la création de Guntram, on envoya les faire-part de fiançailles. Pendant près de 60 ans, une femme im-pétueuse marquera la vie du compositeur.Jeune, il éprouve une attirance envers des femmes plus mûres, il semble ignorer les filles de son âge à cause de leur manque d'esprit. il recherche la Substanz, l'esprit, l'in-tériorité et non le sexe. Le côté charnel ne paraît guère l'in-téresser. il rencontre une femme de quatre ans son aînée, la très belle et coquette dora Wihan-Weiss. Peut-être la femme idéale, mais son divorce aurait pu nuire à Strauss et altérer sa renommée : dora part pour la grèce, puis pour l'amérique. ils se renvoient en 1911, pour la dernière fois. dora doit se contenter d'observer de loin la carrière de ri-chard et de vivre seule avec ses souvenirs.Pauline de ahna l'avait fasciné. elle était la fille d'un ma-réchal de la cour et n'oubliait jamais ses origines ni son rang, alors que Strauss n'était que le fils d'un corniste. elle n'était pas ce qu'on appellerait de nos jours un sex-symbol, une beauté, il lui manquait le charme, l'érotisme et l'intel-ligence de dora. elle a 25 ans et s'exprime sans détours, elle est directe et fait penser à alma mahler. elle est plus pré-occupée par sa carrière de soprano et ne souhaite pas vivre dans l'ombre d'un mari célèbre. elle craint que richard ne lui dise la phrase que mahler avait adressée à alma : « à partir de maintenant, tu n'as plus qu'une seule profes-sion : me rendre heureux. » La sœur de Pauline, mädi, lui explique que la plus grande patience a des limites et que renoncer à richard Strauss serait la plus grande erreur de sa vie. elle la supplie de faire preuve de plus de self-control. Pauline irrite souvent son vieux père qui lui rappelle qu'il en a assez de voir ses vieux jours ternis par ses compor-tements. Le choix de Strauss laisse plus d'un perplexe :
> ELEkTRA de Richard Strauss direCTiOn muSiCaLe : Stefan Soltesz miSe en SCène : Christof nel Au Grand Théâtre, 10 | 13 | 16 | 19 | 22 | 25 novembre 2010
Les muses de richard Strauss
Opération
La fille du roi Agamemnon et de
Clytemnestre est de retour sur la scène
de la place neuve après plus de 10 ans
d'absence. sœur de Chrysothémis,
d'Iphigénie et d'oreste, dont elle arme
le bras pour venger le père assasiné
par égisthe et leur mère, électre a fas-
ciné euripide, sophocle, Jean Giraudoux,
richard strauss, Jean-Paul sartre,
Marguerite Yourcenar et les psychana-
lystes. Carl Gustav Jung parlera du com-
plexe d'electre. C'est l'occasion pour nous
d'évoquer la femme, la muse, l'éternel
féminin dans l'œuvre de richard strauss
qui tout au long de sa longue carrière
nous a laissés une galerie de portraits
d'archétypes féminins.
Caricature de
Richard Strauss
le montrant avec
Salomé et Elektra.
par Daniel Dollé
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Opération
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Opération
hugo von hofmannstahl qu'il rencontre en 1900 et ro-main rolland, pour ne citer qu'eux. La femme du poète richard dehmel, ida, ainsi que gustav mahler pensent que la relation conjugale du compositeur relève du maso-chisme. ils voient en Pauline le tyran, la femme maîtresse qui tient d'une main les rênes et de l'autre le fouet. malgré tout cela, richard fait une cour assidue à Pauline pendant sept ans, et ce malgré le succès auprès d'autres femmes peut-être plus talentueuses et plus séduisantes. Les extra-vagances imprévisibles de Pauline auraient fait fuir plus d'un prétendant, mais pas richard Strauss qui disait : « de ma femme on pourrait faire dix pièces. » dans la corbeille de noces, le compositeur dépose quatre lieder, et quels lieder ! Ruhe, Meine Seele, Morgen, Heimliche Aufforderung, et Cäcilie.à la naissance de leur fils unique, en avril 1897, Pauline décide de quitter la scène avec la crainte de perdre son identité. Jamais elle ne pourra complètement oublier ce renoncement. malgré son humeur imprévisible, Strauss est persuadé qu'elle le motive, qu'elle veille à sa concen-tration et qu'elle lui permet d'être toujours au meilleur niveau de sa capacité créatrice. Pauline veille sur ses jours, son régime et sa garde-robe. elle lui fait des scènes qui semblent indispensables au compositeur et pour les-quelles elle a un talent fou. un jour dans une calèche, le cocher ne put s'empêcher de dire. « Schmeißen S' doch des Luder raus ! » (Foutez donc la garce dehors).Tous se mirent à rire. à sa taille, elle porte une chaîne avec au bout un gros trousseau de clefs. Tout est sous verrou, rien ne lui échappe. en visite, elle ne peut s'empêcher de passer ses mains sur les meubles afin de contrôler la poussière, d'ouvrir les tiroirs et de jeter un œil sous les lits. elle est jalouse, même si elle ne doute pas de la fidélité
Les muses de richard Strauss
Annie Krull est Elektra pour la
première qui a lieu à Dresde
le 25 janvier 1909.
> « Cette exaltation au-
delà de l'érotisme est bonheur exorbitant tout autant que
pure souffrance : l'une et l'autre mettent en passion les mots. »
JULiA kRiSTEVA, HiSToiRES D'aMouR
La soprano américaine
Jeanne-Michèle Charbonnet
sera Elektra pour cette nouvelle
production au Grand Théâtre
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de richard. Les belles femmes telles que viorica ursuleac l'irritent. à chaque fois que le compositeur évoque une cantatrice célèbre pour son charme, sa beauté et sa voix, le regard de Pauline s'assombrit. Sa personnalité éblouit Strauss. Peut-être avait-il besoin d'une femme maîtresse, d'un autre type de femme que celui qui représentait l'idéal de la féminité, qu'il avait connu dans sa jeunesse, et qui avait laissé un goût d'insatisfaction ? à écouter Pauline, le sexe n'intéresse guère richard. Pour lui, il est essen-tiel et plus simple de sublimer ses pulsions charnelles en musique. dans l'art, Strauss voyait une solution globale, un idéal auquel il consacra sa vie. Son credo : « L'avenir de l'humanité réside en l'art et plus particulièrement dans la musique. »en apparence, richard Strauss ne se montra jamais infi-dèle, il ne suscita aucun scandale d'alcôve et partagea près de soixante ans de vie commune avec Pauline. était-elle l'eurydice idéale pour cet Orphée ? Qui aurait pu imaginer qu'après le succès de ses deux premiers ouvrages richard Strauss allait livrer à la scène lyrique une femme, une vierge assoiffée d'amour et de sang ? en 1905, Salome dé-ment tous les pronostics. Pour accompagner les caprices et la détermination d'une jeune fille en âge d'être une femme, le compositeur laisse échapper de la fosse d'or-chestre des torrents de lave et de sensualité. La princesse biblique de Judée, être étrange et fascinant, entourée de Juifs qui se chamaillent autour de questions théologiques, de romains brutaux, d'êtres veules et décadents comme son beau-père, va à la conquête des scènes du monde en-tier et permettra à Strauss d'acquérir sa villa de garmisch.Salomé devra payer son étrangeté et sa détermination par la mort, mais auparavant elle aura baisé les lèvres du pro-phète. elle triomphera grâce à une irrésistible séduction cruelle. Les tensions alternent avec les accalmies mena-çantes. La princesse fascine, dérange, serait-elle l'incarna-tion du danger ? Salomé est le premier grand rôle féminin straussien. La danse des sept voiles de l'héroïne est en quelque sorte le premier striptease sur une scène lyrique au moment où Franz Lehár emmène danilo chez maxim dans La Veuve joyeuse. Les grandes héroïnes de Strauss, toutes dissemblables commencent à peine leur vie.Quatre années plus tard, vient la sœur jumelle de Salomé. Sœur hystérique, Elektra marque la première collabora-tion entre Strauss et le poète hugo von hofmannstahl. ensemble, ils réalisent un des sommets de la tragédie lyrique inspirée par Sophocle. elektra, qui a sûrement in-téressé Freud et ses disciples, transforme sa haine inas-souvie en un orgasme, en une sexualité débordante. elle danse, et s'abat épuisée à mort au son d'une musique au-dacieuse allant de la polytonalité à l'atonalité. à la cour des atrides règne un climat de vengeance et de mort. Trois motifs caractérisent ou résument elektra : la douleur de sa solitude et sa sauvagerie, la tendresse pour son père agamemnon, la vengeance et la haine. deux autres femmes très différentes sont également au cœur de l'ou-vrage, et pourtant elles sont liées par le sang. elles dialo-guent avec elektra. Chrysothemis, sa sœur, veut vivre son destin de femme (ein Weibschiksal) et exprime son désir de maternité. Klytämnestra, la mère, tour à tour frémissante de colère, hautaine et féroce, a tué le père et s'affronte avec sa fille à la manière de deux bêtes fauves qui s'observent et se livrent un combat sans merci. Symphonie en un seul mouvement où la férocité alterne avec une certaine tendresse, elle entraîne au vertige instrumental et vocal. agamemnon vengé, elektra peut enfin jouir et mourir dans l'extase.évoquons à présent une des collaborations les plus abouties entre le poète et le musicien au théâtre lyrique : Der Rosenkavalier, amalgame d'une comédie légère et d'un
drame pathétique, un opéra à la manière de mozart. mal-gré l'omniprésence du baron Ochs von Lerchenau, trois femmes se partagent les plus belles pages d'une partition qui se déroule à vienne au temps de l'impératrice marie-Thérèse aux tempi d'une valse anachronique. Octavian combine les deux types de travestis, une mezzo qui joue le rôle d'un jeune homme, et nous fait penser à Cherubino, puis il se déguise en jeune fille au dernier acte. Octavian est plus qu'un Cherubin d'amore. Sophie, la jeune fille qui vient de sortir du pensionnat, est promise à Ochs mais elle s'éprend d'Octavian lorsque ce dernier vient présenter la rose en argent. et enfin la maréchale, féminine jusqu'au bout des ongles, amante-mère pour Quinquin, constitue le plus beau portrait de femme que nous offre l'opéra. Sur ses lèvres « un sourire un peu triste qui se mêle à une mé-lancolie un peu légère», elle médite sur le temps qui passe au travers d'une sensualité libertine et galante dans un univers baroque.à peine Le Chevalier à la rose achevé, les deux complices nous livrent Ariadne auf Naxos, théâtre dans le théâtre. Le rôle le plus émouvant revient à ariadne, prima donna dans la première partie, et abandonnée sur son rocher par la suite. elle incarne un thème cher et essentiel pour richard Strauss : celui de l'humanisation. « Es gibt ein Reich » constitue un lied émouvant, un chant d'appel à la mort et à l'oubli confié à une voix que Strauss affection-nait tant, une voix de soprano lyrque aux couleurs sub-tiles, capable de s'éclaircir et de s'assombrir, et surtout ca-pable d'un grand lyrisme. mais n'oublions pas zerbinetta, l'opposée d'ariadne, elle est charmante, coquette parfois impertinente. elle chante un des airs les plus longs pour soprano coloratura du répertoire lyrique qu'elle termine sur un contre-ré. au compositeur, autre rôle de travesti, Strauss confie son credo : « La musique est un art sacré ! (Die Musik ist eine heilige Kunst) » C'est un écorché vif ca-pable d'exaltation et d'insouciance qui retrouve la ten-dresse lorsqu'il est habité par l'inspiration.Souvent comparée à Die Zauberflöte, Die Frau ohne Schatten constitue l'ouvrage initiatique de Strauss et de hofmanns-thal. C'est l'enfant de la douleur achevé pendant la guerre. il s'agit d'une œuvre ambitieuse et profonde qui nous offre trois portraits de femmes, deux couples, l'un appartenant au monde féerique, l'autre au monde terrestre symbolisé par la tierce et son renversement, la sixte. Les deux univers s'opposent et s'affrontent. Les personnages masculins sont plutôt menés qu'agissants. S'il fallait une nouvelle preuve de la fascination qu'exerçait le caractère féminin dans ses infimes nuances sur le compositeur, la voici. L'impératrice qui appartient au monde des esprits et qui choisit celui des humains, traverse les épreuves initiatiques qui conduisent à la purification et à la transfiguration salvatrice. elle ne porte pas d'ombre, symbole biblique de la fécondité, carac-térisé musicalement par la quarte. elle se tourne alors vers la femme du teinturier Barak qui mène une vie médiocre. Cette dernière succombe à l'appel de la richesse et de la beauté, mais les épreuves la conduiront à la conscience de l'amour et au désir de maternité. n'oublions pas la nour-rice omniprésente à l'acte ii, elle est l'image ou l'instru-ment de la tentation et du démon, une espèce de mephisto femelle capable des pires machinations : nous retrouvons une triade féminine qui illustre une fois encore l'influence des déclinaisons de la femme sur le compositeur.Intermezzo est une comédie bourgeoise qui prend ses ori-gines au sein du couple Strauss en crise. L'ouvrage fait référence à un imbroglio dont les époux furent victimes en 1903. il s'agit d'un vaudeville qui serait dépourvu des situations comiques du genre, et qui se termine par la ré-conciliation des époux. hofmannsthal avait refusé d'écrire le livret, herrman Bahr avait abandonné le projet en cours
Hans von Bülow
Pauline de Ahna
Hugo von Hofmannstahl
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de route à cause des exigences du compositeur qui ter-mina l'ouvrage. il met en scène le maestro robert Storch (richard Strauss) et sa femme Christine (Pauline) qui aura le mot de la fin après avoir demandé pardon et promis d'obéir à son mari en toutes choses : « C'est bien cela qu'on appelle un mariage heureux, mon cher robert ? » aupara-vant le chef dit : « Cela me fait du bien, il me faut autour de moi de la vie et du tempérament. », c'est ainsi que Strauss expliquait et excusait les agissements de son épouse qu'il qualifiait de « Zornbrötlein ».Le livret de Die ägyptische Helena donna beaucoup de sou-cis à richard Strauss, mais une nouvelle fois il confie à la soprano elisabeth rethberg les plus belles pages de l'ou-vrage qui recèle de très beaux passages et de réelles quali-tés vocales. « Seconde nuit de noces ! nuit enchantée ! » du début du deuxième acte anticipe déjà le climat sonore des Vier letzte Lieder. Le compositeur s'était entiché de la grèce antique et faisait un parallèle entre la grèce et Bayreuth. en visitant l'Olympie, il parle d'un génie exceptionnel et d'une grande intériorité. une nouvelle fois richard Strauss nous offre un couple en crise qui se réconcilie à la fin de l'ouvrage afin de commencer une nouvelle vie. à la pulsion de mort succède la pulsion de vie différente, de vie transfigurée.hugo von hofmannsthal ne connaîtra pas le résultat de leur ultime collaboration : Arabella. Le poète compare arabella et zdenka à Carmen et à micaela. L'œuvre se dé-roule dans la vienne de François-Joseph. arabella, mé-lange de gravité et de grande coquetterie, est en quête du grand amour, du véritable amour. elle se place dans la continuité de la maréchale et précède la dernière héroïne de Strauss : la Comtesse de Capriccio, ultime portrait de femme. elle est la figure centrale d'une histoire d'amour écrite pour la scène lyrique, ou le romanesque rejoint le fantastique. arabella ne serait-elle pas une sœur éloignée de Senta ? elle trouve l'homme de sa vie, et conclut : « Je ne puis devenir autre, prends-moi comme je suis ! » zdenka/zdenko, travestie en garçon parce les Waldner n'ont pas les moyens de doter les deux jeunes filles, est à l'origine de bien des quiproquos qui ne parviendront pas à altérer les fiançailles, l'hymne à l'amour et au mariage. à la fin de l'ouvrage, elle redevient fille, elle aura abusé matteo, mais ce dernier lui pardonne et l'épousera. Quand au cours du bal des fiacres au deuxième acte, la «milli» lance ses voca-lises et sa tyrolienne aux accents des valses, hommage à Johann Strauss père et fils, elle personnifie la vienne cré-pusculaire qui cède à la frivolité, à la tentation du jeu et à l'appétit du plaisir.avec Die schweigsame Frau, nous entrons dans une nou-velle collaboration, celle du compositeur avec le poète Stefan zweig. une collaboration de courte durée, car le poète devra fuir devant la montée du nazisme. ils se ren-contrent le 20 novembre 1931, richard Strauss, alors sep-tuagénaire, est enchanté par l'idée d'adapter Epicoene, or the Silent Woman de Ben Jonson (1610) à la scène lyrique.il venait de trouver la matière qu'il cherchait depuis long-temps, « un mélange de noble lyrisme et de farce ». une nouvelle variation sur le mariage qui rappelle Don Pasquale, Il Barbiere di Siviglia, ou encore Falstaff. aminta/Timida pourrait être une réincarnation de zerbinetta, elle doit al-terner tendresse et furie. elle est un ange de douceur qui sait si bien faire le diable. elle n'est pas toujours ravie de jouer la méchante et de faire souffrir morosus. et si derrière aminta se cachait Pauline de ahna devenue madame Strauss ?ne nous attardons pas sur Friedenstag (Le jour de paix). Cette œuvre présente l'image de la femme salvatrice, marie, la femme du commandant d'une ville assiégée à la fin de la guerre de Trente ans. elle pourrait fuir la ci-tadelle, mais elle reste près de son mari pour attendre l'heure de la paix.
Daphne nous fait retrouver le thème de l'humanisation de la femme. elle s'est laissée enlacer un instant par le dieu apollon. elle accepte sa féminité et sera transformée en laurier toujours verdoyant, symbole d'un amour éternel. nymphe, puis femme, daphné aspire à ne faire qu'un avec la nature. à la fin de l'ouvrage la parole a disparu, il ne reste plus que la vocalise de daphné et le scintillement des cordes. avec cette tragédie bucolique, Strauss nous offre une preuve supplémentaire de son humanisme, de son panthéisme et de son grand amour pour l'antiquité.Die Liebe der Danae ne fait que confirmer les constantes de la dramaturgie straussienne : figure féminine centrale, triomphe de l'amour et de la fidélité, et fascination pour l'antiquité. L'amour sera-t-il plus important que l'or ? viorica ursuleac, soprano célèbre et femme du chef d'or-chestre Clemens Krauss, réunissait toutes les qualités re-quises par le compositeur pour interpréter danaé.à 78 ans, richard Strauss dépose aux pieds des cantatrices qu'il a tant chéries un dernier hommage à l'éternel fémi-nin : Capriccio, une éloquente réplique lancée à la barbarie environnante par un vieillard alors que la Wehrmacht oc-cupait Paris. au cœur de l'ouvrage, une femme, la Com-tesse madeleine courtisée par le musicien Flamand et le poète Olivier. elle ne sait qui choisir : « Prima le parole ? Prima la musica ? » Le poète et le musicien aiment la même femme qui devient alors le symbole de l'art. Strauss aurait pu dire : « Capriccio, c’est moi. » il signe là son testament. Le monologue de la Comtesse au clair de lune constitue un dernier hommage à l'éternel féminin et ses adieux à l'opéra. à Clemens Krauss qui lui suggère d'entreprendre une nou-velle création, il répond : « Ce ré bémol majeur ne consti-tue-t-il pas la plus belle péroraison de mon œuvre pour le théâtre ? il est impossible de laisser plus d'un testament ! »Pas étonnant alors que le jour de ses funérailles à munich, on entende le trio final du Rosenkavalier d'une rare et su-blime beauté qui exprime les interrogations sur la nature humaine et la fragilité du bonheur, trois femmes dans toute Femme. richard Strauss est entré dans l'éternité, sa musique dans l'immortalité. il est né à l'époque des ca-lèches, il meurt à l'ère atomique du supersonique, des té-lécommunications, des voyages en avion. il a connu les reflets jaunâtres des lampes à huile, vienne au crépuscule. il a vécu les profondes mutations politiques, économiques, sociales et culturelles de l'europe. accouché par Wagner, il n'a jamais renié le post-romantisme, mais il s'est forgé un langage qui génère une musique puissante et voluptueuse au-dessus du temps à l'image de la femme. il représente la fusion de la musique et de la poésie et nous lègue une ga-lerie de portraits de femmes à nulle autre pareille. elles ne sont pas issues d'une «côte», mais de la plume d'un com-positeur et des poètes qu'il a su choisir. elles représentent différents aspects de la Femme, de l'idéal féminin, parfois raillée, parfois maltraitée, mais toujours recherchée et adu-lée. Femme, lorsque tu nous tiens ! elle n'appartient à au-cune époque, à aucune classe, tour à tour câline ou féline, elle est universelle, pour ne pas dire cosmogonique. DD
Strauss dans son bureau
à Garmisch.
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C'est le 14 juillet. Sur les Champs-élysées à Paris le défilé militaire se déroule sous une pluie quasi tropicale pen-dant que les danseurs du grand Théâtre répètent dans le studio du Théâtre de la ville. L’inquiétude point sur les vi-sages car à 22 heures aura lieu la première du programme dominique Bagouet dans les jardins du Palais royal, donc en plein air ! L’équipe technique est sur le pied de guerre pour abriter le matériel lumière et son, l’équipe du festival est en relation permanente avec météo France pour suivre l’évolution du temps et les danseurs, toujours sous la cou-pole du studio, peaufinent leur dernière répétition tout en se demandant s’ils pourront se produire le soir.16h00, la pluie s’arrête, le soleil fait son apparition et la scène du Palais royal s’anime comme une ruche pour es-suyer, assécher, vérifier le fonctionnement électrique. 19h00, les danseurs prennent possession de la scène pour une mise en place menée tambour battant par les deux maîtres de ballet.20h30, dernières vérifications techniques pendant que les danseurs se préparent.21h30, le public rentre, qui muni d’un parapluie, qui d’un imperméable.22h00, les gradins sont complets, le spectacle commence dans la lumière d’une belle nuit d’été sensiblement ren-forcée par les projecteurs.La garden party à l’élysée a été annulée, mais les danseurs du Ballet du grand Théâtre se sont produits pour leur dernière tournée de la saison, sous les fenêtres du minis-tère de la Culture…La compagnie s’est produite trois fois à guichets fermés, dans ce lieu magique et élégant. Cette tournée avait un goût particulier car pour cinq danseurs, elle aura été la dernière de leur carrière… L’émotion était palpable au soir du 16 juillet…au matin du 23 août c’est une compagnie renouvelée pour un tiers qui s’est retrouvée pour entamer une nouvelle saison qui s’annonce riche en projets artistiques : création de deux nouveaux programmes, participation à la produc-tion d'Orphée et Eurydice et les reprises de Roméo et Juliette, Cendrillon et Loin.La compagnie reprendra la route à travers le monde. On pourra les applaudir en Suisse, en italie, en espagne et pour une longue tournée en France, notamment à La mai-son de la danse à Lyon et au Théâtre national de Chaillot à Paris. enfin, le Ballet du grand Théâtre est invité au Brésil en octobre 2010 et aux états-unis en juin 2011.On n’oublie pas notre public genevois qu’on espère retrou-ver nombreux pour partager nos émotions et notre en-thousiasme pour nos deux programmes : Sed Lux permanet et Préludes & fugues. PC
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Royal Ballet !
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par Philippe Cohen
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alors que le virevoltant Barbier occupe le plateau de la scène de la place de neuve, l'agitation est grande au sein de l'un des fleurons du grand Théâtre. en effet, la fièvre de la création a gagné le Ballet, qui après avoir brillé sous les cieux parisiens, non loin des colonnes de Buren, prépare son premier programme de la saison, avant de repartir en tournée à la conquête de nouvelles villes et de nouveaux publics. une saison qui semble prometteuse, car le Ballet offrira au public genevois, non pas deux programmes, comme habituellement, mais trois, en participant à une production lyrique, Orphée et eurydice, mis en scène par le fameux chorégraphe mats ek. une preuve supplémen-taire, s'il le fallait, que le ballet et l'opéra ne forment qu'un.Le début du mois d'octobre s'annonce exceptionnel sur le plan chorégraphique. Sans avoir l'apparence d'un ballet à programme , il s'agit bel et bien de cela. et quel programme, puisqu'il sera question d'ombre et de lumière qui interagissent et rythment nos vies ! Philippe Cohen, le directeur du Ballet, a choisi deux œuvres marquantes de la fin du XiXème, à l'orée d'un nouveau siècle, pour demander à deux chorégraphes de se laisser inspirer par ces musiques à la fois théâtrales et intimistes. La lumière et l'ombre dialoguent au travers des sensibilités et les lan-gages riches et différenciés de Francesco ventriglia et de Ken Ossola, séduits à leur tour par la beauté magistrale de ces œuvres. naître, vivre et mourir, ou naître pour mieux mourir, est-ce possible sans ombre ? voir la lumière pour mieux pénétrer dans l'ombre et s'en échapper transfiguré. inspirée par une histoire d'amour, La nuit transfigurée est basée sur un poème de richard dehmel, un ami du compo-siteur arnold Schoenberg qui, en moins de trois semaines,
écrit une promenade nocturne dédiée à mathilde zemlinsky, qui deviendra sa femme. La maternité, à laquelle aspire La Femme sans ombre de richard Strauss, est au cœur de la nuit transfigurée et du dépassement. L'autre pièce de la soirée sera le sublime requiem de gabriel Fauré, qui réunira l'Orchestre de la Suisse romande et le Chœur du grand Théâtre, placés sous la direction de Karl anton rickenbacher, et bien sûr le Ballet. du Pie Jesu, le mouvement le plus connu de l'œuvre, Camille Saint-Saëns disait : « Tel l’ave verum corpus de mozart qui est le seul ave verum corpus, c’est le seul Pie Jesu. » Cependant laissons à gabriel Fauré le mot de la fin : « mon requiem a été composé pour rien... pour le plaisir si j’ose dire... Peut-être ai-je ainsi, d’instinct, cherché à sortir du convenu, voilà si longtemps que j’accompagne à l’orgue des services d’enterrement ! J’en ai par-dessus la tête. J’ai voulu faire autre chose. » mais les représentations qui démarrent le 5 octobre nous réserveront bien d'autres surprises. en effet, les deux choré-graphes ont décidé de faire appel à l'ensemble de la compa-gnie, aux 22 artistes, pour chacune de leurs créations. une occasion pour retrouver des figures connues, mais égale-ment pour découvrir de nouveaux visages, de nouveaux ta-lents internationaux. a la fin de la saison écoulée, certains danseurs ont quitté le Ballet, sept nouveaux talents sont venus les remplacer, une première occasion pour faire leur connaissance et de leur souhaiter la bienvenue à genève.au cours de ces représentations, la musique rencontre la danse, non pas pour raconter une histoire, mais pour tendre vers l'indicible, pour échapper aux chaînes du quo-tidien et accéder à l'essentiel, aux valeurs essentielles à travers la sublimation ou la transfiguration dans la dia-lectique de la lumière – ténèbre, un symbole universel. DD
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un programme ambitieuxpar Daniel Dollé
> « Autant que je puisse en juger, le seul but de l'existence humaine est
d'allumer une lumière dans l'obscurité de l'être »
C. G. JUNG
Francesco Ventriglia
[ au-dessus ] et Ken Ossola,
les deux chorégraphes de Sed Lux
Permanet
> SED LUx PERmANET BALLET DU GRAND ThéâTRE DE GENèVE transit umbra ChOrégraPhie & SCénOgraPhie : Francesco ventriglia
musique de arnold Schönberg - Verklärte Nacht sed lux permanet ChOrégraPhie : Ken Osssola
musique de gabriel Fauré - Requiem Au Grand Théâtre, 5 | 7 | 8 | 9 | 10 octobre 2010
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La mezzo-soprano américaine Jennifer Larmore n’est plus à présenter tant elle s’est taillée une place de choix dans le répertoire baroque et bel cantiste. audacieuse, elle s’es-saie aujourd’hui, pour la première fois, à l’opérette. Jenni-fer Larmore interprétera, au grand Théâtre, valencienne dans La Veuve joyeuse de Franz Lehár, aux côtés du célèbre baryton-basse José van dam. Couple sur scène, les deux stars ont déjà partagé plusieurs affiches, comme celles de Don Quichotte de massenet en 2010 et de La Damnation de Faust de Berlioz en 2001.
Valencienne, une « Desperate Housewife » ?« en temps normal, j’aurais interprété le rôle de hanna, mais lorsque Christof Loy m’a proposé celui de valencienne, j’ai tout de suite accepté. » Jennifer Larmore a été séduite par ce personnage qu’elle perçoit comme une véritable « Desperate Housewife », une femme arrivant à Paris, épou-sant un homme plus âgé, le Baron mirko zeta, en espérant qu’il lui ouvre les portes du monde. Quinze ans plus tard, rêvant toujours de romance, elle succombe au charme du
jeune Camille de rosillon qui lui fait la cour. incondition-nelle du travail de Christof Loy, Jennifer se réjouit de colla-borer à nouveau avec le metteur en scène allemand : « S’il me demandait de chanter le bottin téléphonique, j’accepte-rais ! » elle aime sa façon d’impliquer les acteurs sur scène, d’explorer la psychologie des personnages et de construire ses mises en scène en fonction des rapports humains : « Christof Loy considère chaque personnage, majeur ou mineur, et l’explore en profondeur. il fouille la partition et l’œuvre pour y trouver les réponses à ses questions. »
Un récital intimisteLes spectateurs du grand Théâtre auront également le plaisir de partager un moment privilégié avec la mezzo américaine: « Lors d’un récital, il y a vous, le pianiste et le public. il s’agit de la forme la plus intime en musique classique. J’ai toujours le trac avant de monter sur scène. Toute la pression est sur vous, contrairement à l’opéra, où vous pouvez quitter la scène pour boire un verre d’eau et reprendre votre souffle. » au programme de la soirée : des chansons d’amour de Quilter, duke, Barber, hundley, ives, heggie, Weill, Bernstein, Obradors, guastavino, nin, ravel, gounod, debussy et Fauré ! Par une composition éclectique, Jennifer souhaite explorer différentes facettes de l’amour, du badinage aux ravages provoqués par celui-ci. elle a choisi de commencer par des mélodies dans sa langue maternelle – l’anglais – car, pour elle, les premières minutes d’un récital sont décisives : « Je dois envoûter le public et je me sens plus à l’aise pour entrer en contact avec lui dans ma propre langue. »
Nouvelles perspectivesau cours de ses vingt-cinq ans de carrière, Jennifer Larmore a exploré beaucoup de rôles comme rosina, romeo, giulio Cesare, Carmen, Sesto, valencienne bientôt, et de nouvelles perspectives s’ouvrent encore à elle. Sa voix a évolué au fil des changements physiques et émotion-nels qu’elle a connus tout au long de sa vie : « J’ai élargi ma palette de couleurs ; j’ai gagné des aigus plus sûrs et plus brillants. ma voix a grandi et je peux aborder des nouveaux rôles comme Kostelnicka dans Jenůfa de Janáček, Lady macbeth dans Macbeth de verdi et la Comtesse geschwitz dans Lulu de Berg. » et de conclure avec humour : « It looks like there is a future for me in this business! » IvH
> JENNiFER LARmORE Mezzo-soprano PianO : antoine Palloc Récital au Grand Théâtre, le 14 novembre 2010 à 20 h
> « S’il me demandait de chanter le bottin téléphonique,
j’accepterais ! »JENNiFER LARmORE
à PRoPoS DE CHRiSToF Loy
Jennifer la belle envoûteuse
ROyAL MEZZO Jennifer Larmore
Grant Park orchestraDir. Carlos Kalmar
Cedille, 2008B0019M82B2
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par Isabelle von Hildebrand
Son calendrier 19 octobre 2010
Pampelune, Concert avec OpusFivedu 12 au 22 mars 2011
Paris, Théâtre des Champs-élyséesOrlando Furioso (alcina)
14 avril 2011
Las Palmas, Concert avec OpusFive14 mai 2011
venise, Concert avec OpusFive22 mai 2011
Washington, Werther (Charlotte)14 juin 2011
Francfort, récital avec a. Pallocdu 22 au 30 juin 2011
nancy, Orlando Furioso (alcina)du 14 au 28 septembre 2011
vienne, The Turn of the Screw (miss Jessel)
Son dernier enregistrement
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Jennifer la belle envoûteuse
José van dam est, nul doute, un des interprètes lyriques les plus prisés de notre époque. invité par des maisons aussi prestigieuses que l’Opéra de Paris, Covent garden, La Scala ou le met, il se produit également dans les meilleurs festi-vals internationaux : aix-en-Provence, Orange, Salzbourg, pour ne citer que certains. à l’occasion du spectacle de fin d’année du grand Théâtre, José van dam partagera la ve-dette avec la mezzo Jennifer Larmore dans La Veuve joyeuse de Franz Lehár. de retour sur les planches de l’Opéra de genève après de nombreuses années, le baryton-basse belge donnera également un récital exceptionnel dédié à la mélodie française. entretien avec un maître de musique.
Vous avez débuté votre carrière sur les planches du Grand Théâtre de Genève. Quels souvenirs conservez-vous de cette période ?mon passage au grand Théâtre a été une des expériences les plus importantes de ma carrière. J’y ai appris mon métier de chanteur-comédien, notamment grâce à Lotfi mansouri qui m’a aidé à m’exprimer sur scène, à investir mes rôles, à incarner mes personnages avec plus de force. au bout de deux ans, je suis parti à l’Opéra de Berlin où j’ai pu chanter des rôles plus importants comme Figaro, Leporello, attila, Philippe ii, Boris godounov, avec succès, notamment grâce à ce passage à genève. Vous avez chanté avec les plus grands. Après tant d’années dédiées à la musique, quel regard portez-vous sur votre carrière ?J’ai eu la chance de vivre un moment charnière de la vie de l’opéra, lorsque celui-ci est devenu un spectacle complet, grâce à des personnalités comme herbert von Karajan, giorgio Strehler, Jean-Pierre Ponnelle, Claudio abbado, et beaucoup d’autres de mes collègues. aujourd’hui, j’es-time que l’opéra est un peu en danger : certains metteurs en scène se permettent trop de débordements. ils veulent provoquer le public plutôt que de lui apporter de la beauté et de la satisfaction.
Comment abordez-vous une nouvelle partition ?Je vais interpréter le Baron mirko zeta pour la première fois au grand Théâtre. Lors de la préparation, je travaille séparément le texte et la musique avant de les « assembler », et cela afin de bien saisir le contexte et le sens des morceaux. Vous avez été fidèle à votre premier professeur de chant, M. Frédéric Anspach, durant vingt-trois ans. Que vous a-t-il appris d’essentiel ?Le style et la beauté du chant, à être patient et à bien me connaître moi-même.
Vous avez abordé le récital tardivement… Je me suis consacré au récital après une quinzaine d’années de carrière, car c’est un exercice difficile qui re-tourne aux sources de la musique vocale - un piano et une voix. Tous les artifices qui vous aident à l’opéra comme les décors, les costumes, la mise en scène sont absents dans un récital. aujourd’hui, j’ai décidé de ralentir ma carrière d’opéra, mais je souhaite continuer à donner des récitals et des concerts.
Comment composez-vous vos programmes ?Souvent, j’aime chanter une première partie germanique et une deuxième partie française, mais il m’arrive aussi de donner un récital complet en allemand ou en français, comme dans ce cas-ci. mon tour de chant à genève sera consacré à la mélodie française avec, au programme, du Fauré, duparc, debussy et Poulenc.
Comment avez-vous apprivoisé votre voix ? une recommandation que je fais toujours aux jeunes chanteurs est de suivre sa voix sans vouloir la forcer. il ne faut pas l’emmener dans des rôles qui lui sont néfastes, mais chanter un répertoire qui lui convient. IvH
> JOSé VAN DAm Baryton-basse Récital au Grand Théâtre, le 5 décembre 2010 à 20 h
José Le maître de musique
>JOSé VAN DAm
« Mon passage au Grand Théâtre a été une des expériences
les plus importantes de ma carrière. J’y ai appris mon
métier de chanteur-comédien, notamment grâce à
Lotf i Mansouri qui m’a aidé à m’exprimer sur scène, à investir
mes rôles, à incarner mes personnages avec plus de force. »
Son calendrier9 octobre 2010
récital à Frameries (Belgique)Des récitals au Japon en 2011
Son dernier enregistrement
JOSé VAN DAM30 ans à La MonnaieChœur et orchestre symphonique de la MonnaieDir. Sylvain Cambreling, Sir john Pritchard, antonio Pappano, Michael Schønwandt et iván FischerCypres Archive, 2010B003D83DWS
Incontournable
JOSé VAN DAMHenri DuparcLes MélodiesVictoire de la musique 1994piano, Maciej Pikulski avec Florence Bonnafous, sopranoForlane, 1994B003D83DWS
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Propos recueillis par Isabelle von Hildebrand
En mai 2010, au Théâtre
de La Monnaie pour la
première de Don Quichotte
de Massenet, Jennifer Larmore
est Dulcinée (en alternance avec
avec Silvia Tro Santafé) et José
Van Dam est Don Quichotte (en
alternance avec vincent Le Texier)
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ACT.0 | N°4 | Le magazine du grand ThéâTre de genève | SaiSon 10 | 1 118
Choisir, voir * et imprimer sa place...
La billetterie en ligne fait peau neuve
Jean-Pascal CottalordaResponsable billetterie
& développement commercial
Carine Druelle
Après avoir cliqué sur un des boutons "Achetez des billets" de l'un des spectacles, il faut tout d'abord vous identifier [1]. Si vous n'êtes toujours pas enregistré dans notre base, vous pouvez le faire en ligne [2]. Vous accédez alors à un choix de spectacles que vous pouvez réserver [3].
étonnés, surpris de voir apparaître sur vos billets un code barre ? au cours de l’été, le grand Théâtre a souhai-té perfectionner son système de billetterie en ligne afin d'encore mieux vous servir et de répondre aux attentes des plus exigeants d’entre vous. depuis le 1er septembre, sans quitter votre bureau ou votre domicile, vous pouvez être en possession de ce précieux sésame vous permettant d’assister aux spec-tacles de la nouvelle saison, et ce, en quelques clics. non seulement vous pourrez acheter des spectacles in-dividuels, mais vous pourrez également vous abonner et avoir accès à des abonnements intéressants unique-ment disponibles en ligne.Laissez-vous tenter, car les manipulations sont aisées et ne s’adressent pas seulement aux experts chevron-nés du clavier. dès que vous serez connectés, vous ver-rez apparaître des écrans qui vous mèneront pas à pas vers l’impression de votre billet.Parmi les nouveautés, vous pourrez visualiser sous quel angle vous verrez la scène. Les places disponibles à la vente apparaissent en bleu sur votre écran sur le plan de la salle. Cliquez sur la place que vous aime-riez acheter, une fenêtre va s’ouvrir et vous donner la vue que vous aurez sur la scène du grand Théâtre. Si la place vous convient, il vous suffit alors de passer à l’étape suivante, le paiement sécurisé vous permettant d’accéder in f ine à l’impression de votre billet sur votre imprimante domestique ou professionnelle. à pré-sent, il ne vous reste plus qu’à patienter jusqu’au jour J pour nous rejoindre Place de neuve, afin de partager notre passion et de vous divertir. n’oubliez pas de vous munir de votre billet, qui sera contrôlé grâce à une « douchette », un lecteur optique, et voilà la raison du code barre devenu un acteur discret et omniprésent de la vie courante.vous pouvez, en lisant ce nouveau numéro d’aCT-O, vous familiariser avec les écrans qui vont progressivement faire partie de votre quotidien. mais soyez tous rassurés, l’équipe de la billetterie vous accueillera toujours avec le même sourire et le même enthousiasme pour répondre à vos questions et vous servir.à présent, tous en ligne ! Soyons branchés… DD
Nul doute que Jean-Pascal Cottalorda sait choisir ses collaboratrices, lorsque vous croiserez sa dynamique adjointe.
Alors que beaucoup avaient fui les bords du Léman, Carine arpentait les couloirs du Grand Théâtre et veillait sur la billetterie. à la tête d’une équipe réduite, elle met un
point d’honneur à traiter et à satisfaire les nombreuses demandes d’abonnements.
Bien avant le jour J de votre premier spectacle, vous trouverez grâce à son
eff icacité légendaire des pochettes garnies de billets qu’elle espère conformes à vos attentes. Comme pour toutes celles et tous ceux qui l’accompagnent dans son
travail, la disponibilité et l’excellence du service ne sont pas des vains mots.
Il est le Figaro de la billetterie, l’âme, l’animateur du service. Tantôt au 4ème étage devant ses écrans, d’une main il
caresse le clavier de son ordinateur, de l’autre il décroche le téléphone qui ne cesse de sonner, tantôt à la billetterie
parmi ses troupes pour rassurer, encourager et veiller au bien-être de
ses collaboratrices. Son regard est un merveilleux indicateur du remplissage
des salles. Lorsqu’il est sombre, il reste quelques fauteuils vides pour les
représentations à venir ; lorsque ses yeux s’illuminent, les jauges frisent
les 100% et risquent de les dépasser. En quête d’excellence, il vise avec son
équipe la perfection et à rendre les spectateurs satisfaits. Il aime tisser
de nouveaux réseaux et développer de nouveaux projets. Son rythme de travail
est dicté par les nécessités et vous croiserez son regard et sa bonne humeur
à chaque représentation. Sportif à ses heures, ne soyez pas étonnés de le voir
prendre la barre avec le Ballet...
La présentation des nouveau-tés de la billetterie en ligne se devait forcément d’être ac-compagnée par celles et ce-lui qui règnent en maîtres ab-solus sur la machine. N’ayons crainte de le rappeler, quels que soient les progrès appor-tés par les systèmes informa-tiques, rien ne saurait rem-placer une voix chaleureuse et compréhensive au télé-phone, ou un regard complice et passionné lors de votre visite à la billetterie.
* visualiser sous quel angle vous verrez la scène
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Choisir, voir * et imprimer sa place...
Notre nouveau module de
visualisation des places.
Vous pouvez, en cliquant
sur les places restantes qui
s'affichent en bleu, découvrir
sous quel angle vous verrez le
spectacle.
Fanny Claivaz
Hawa Diallo-Singare
Nathalie Lécuyer
Vous choisissez votre séance, votre étage [4] et votre catégorie [5] et avant de cliquer sur le bouton "Réserver" [6], allez donc faire un tour à notre nouveau module de réservation [en haut] en visualisant sous quel angle vous verrez le spectacle.
Après validation de votre choix. Le prix total de vos places s'affiche. Vous en validez le montant [7]. Votre « panier » s'affiche. Vous décidez d'imprimer vos places [8]. Après avoir réglé, via notre site de paiement en ligne, cliquez sur l'icône d'imprimante [9] et imprimez votre billet [10].
Au mont Ida, le berger Pâris rencontra trois déesses, lorsque vous franchissez les portes de la billetterie vous croiserez trois sourires. Elles ne vous demanderont pas de départager la plus belle d’entre elles, car elles n’ont qu’un désir, répondre le mieux possible à votre attente. Un écouteur sur les oreilles, prêtes à répondre le plus rapidement aux nombreux appels, le regard rivé sur les écrans, elles n’attendent que vos questions, cherchent à vous faire partager leur passion et à traiter vos attentes du mieux possible. Leur sourire n’est jamais artif iciel ou commercial, elles laissent chaque jour leurs soucis au vestiaire pour vous offrir ce qu’aucune billetterie en ligne ne saurait faire. En premier lieu pour entendre vos doléances, vos réclamations, votre mécontentement, elles ne se départiront jamais de leur enthousiasme et de leur sourire pour vous satisfaire. Vous aurez franchi le pas de la billetterie le regard sombre, l’esprit quelque peu ronchon. Il est fort à parier que vous descendrez les marches du Grand Théâtre en chantonnant un air de votre prochain spectacle grâce à elles. N’oubliez jamais que les hôtesses d’accueil à l’aéroport ne sont aucunement responsable du retard des avions...
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la saison
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dove la lunacendrillonêtre
LuLula calisto
L’étoiLe
la donna del lago
LA BeLLe
Simon BoccAnegrA
parsifal
don giovanni
la saison
2009 | 2010022 418 31 30
www.geneveopera.ch
l’Histoire du soldatScèneS de la vie de bohème
L’ascension et La chute d’un musicien cLassique
FRedeRica Von StadeSimon KeenlySide
patricia petibonvesselina kasarova
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SimON BOCCANegrA
La production de José Luis Gómez [...] baigne dans un climat prenant et raff iné, qui doit beaucoup au remarquable dispositif scénique de Carl Fillion et aux effets de lumière d'Albert Faura.OPéRA mAGAZiNE, a. CaRon
Memorabile e massiccia la prestazione del Coro del Grand Théâtre, severamente messo alla prova, sotto la direzione precisa ed infallibile di Ching-Lien Wu, magnif ica la concertazione di Evelino Pidò, di grande f inezza, precisione e tenerezza, che, alla testa di un Orchestre de la Suisse Romande come sempre in splendida forma. L'OPERA, G. Di viTToRio
Cortège ininterrompu de sentiments extrêmes, il agence à un rythme soutenu trahison, lourds secrets, complots, ferveur, amour, conflits de loyauté partisanes et familiales, utopie et réalisme politique. L'hEBDO, D. RoSSET
Œuvre rude, à la musique âpre, sans concession et presque astringente, Simon Boccanegra est ici défendu par une superbe distribution vocale. CLASSiCA, n. D'ESTiEnnE D'oRvES
L’ÉtOiLe
Dans la fosse, la direction raff inée de Jean-Yves Ossonce, à la tête de l'Orchestre de la Suisse Romande, jamais ne force le trait et rend justice à une musique épique et tendre, qui mêle délicatesse et dérision. LE mONDE, M.-a. Roux
La partition de Chabrier est un modèle d’harmonie, de justesse et de raff inement.
Du début à la f in, on rit, on sourit, on est émerveillé par tant de surprises, de délicatesse, d’humour, mais aussi de sarcasme. LE FiGARO mAGAZiNE,F. DELéTRaz
[...] Cela reste du très bon Savary [...] Le metteur en scène est en cela très aidé par les décors et les costumes d'Ezio Toffolutti. Superbes et inventifs, ils f ilent la métaphore du jeu et du rêve d'enfants [...] LE FiGARO, n. D'ESTiEnnE D'oRvES
DON giOVANNi
[...] On mettra au crédit de la production de jolis décors et costumes, des éclairages soignés, ainsi qu'une grande clarté des différents plans d'action dans les ensembles et f inales, ce qui n'est pas fréquent. OPéRA mAGAZiNE, T. GuyEnnE
Noblesse et fluidité s’entrecroisent pour révéler les ambiguïtés virtuoses du décor musical.
Avec Marthe Keller, don giovanni quitte sa palette d’Espagne et puise ses couleurs aux source de la Renaissance picturale; la lecture de la Suissesse, créée au très conservateur Metropolitan Opera de New-York assume un classicisme appuyé. LE TEmPS, j. PuLvER
La voici qui reprend et adapte à la scène genevoise cette production – là encore saluée par le public et la critique – du chef-d’œuvre mozartien. LA CROix, E. GiuLiani
Sobre, élégante et pertinente, sa mise en scène est désarmante de naturel et d’évidence, dès la première scène. ANACLASE, j. SzPiRGLaS
LULU
On a rarement admiré une réalisation qui tienne la gageure d’être à la fois une plongée dans l’enfer de la déchéance sociale et du sordide sexuel, en même temps qu’une apocalypse joyeuse, scandée de dérapages vaudevillesques, éclaboussées de couleurs criardes, dignes des toiles d’un Emil Nolde ou d’un Otto Dix. TéLéRAmA, G. MaCaSSaR
Au Grand Théâtre de Genève, la foisonnante mise en scène de la pièce d’Alan Berg par Olivier Py révèle une Patricia Petitbon éblouissante LE COURRiER, C. iMPERiaLi
La Lulu de Olivier Py es indudablemente un gran espectáculo teatral. [...] La puesta en escena de Py se impone en primer lugar por la dirección de actores. Cada personaje resulta de una veracidad excepcional, sin artif icios.SChERZO, B. SERRou
Oui, le plateau est surchargé jusqu'à la dispersion [...] mais quelle virtuosité, quel sens du spectacle au service d'une vision du monde ! [...] Admirable direction musicale de Marc Albrecht, transparente sans être radiographique, tendue sans être raide et qui tire, de l'OSR des couleurs à la fois crues et chaudes, entêtantes.LE FiGARO, C. MERLin
PArSifAL
Avec un tel niveau musical, la reprise de ce Parsifal est particulièrement bienvenue ODB, GéRaRD FERRanD
Grâce à une mise en scène épurée et visuellement flatteuse, le Parsifal genevois rend avec une distance prudente le testament mystique de Wagner. L'hEBDO, D. RoSSET
Comment rendre sans outrance, la musique envoûtante de Wagner et le bric-à-brac mystique qui sert de livret ? La mise en scène de Roland Aeschlimann y parvient plutôt bien, servie par des interprètes de haut vol. CONCERTCLASSiC.COm, L. HERnanDEz
Au f il des productions magistrales de cette dernière décennie, le Grand Théâtre de Genève s’est aff irmé comme un des pôles d’excellence mondiaux en matière d’opéra wagnérien. Ce Parsifal conf irme la chose de la plus belle façon : rares sont les scènes où l’on peut espérer trouver réuni, pour la « grande messe » parsifalienne, un plateau vocal d’un tel niveau. LE COURRiER, C. iMPERiaLi
LA BeLLe
Une soirée sentimentale sur le Rhône, où brillent deux signatures, celle du Français Jean-Christophe Maillot, celle surtout du maître Jiri Kylian. [...] Séparés par un néon blanc dressé comme une lame, le danseur noir Prince Credell et la danseuse Yanni Yin surgissent d'une éternité de théâtre – la seule qui vaille, au fond – félins aux aguets. Ils sont beaux, immédiatement beaux, pantalons blancs, torse nu l'un et l'autre, lui tout en muscles, elle tout en dune. LE TEmPS, a. DEMiDoFF
SimON KeeNLySiDe
Le public comblé et distribuant chaleureusement ses applaudissements aura droit à quatre bis de lieder de Brahms et de Schubert de la même veine musicale que le récital prouvant, si besoin était, l’admirable préparation de cette visite sur la scène genevoise du Grand ThéâtreRESmUSiCA, j. SCHMiTT
PAtriCiA PetiBON
[Une] voix étonnamment agile, [un] jeu d'acteur suggestif, mais pas trop...LE TEmPS, j. SyKES
freDeriCA VON StADe
Accompagnée avec f inesse par Martin Katz, Federica von Stade sourit à l'heure des applaudissements, révèle son talent d'actrice et titube pour mimer La Périchole d'Offenbach « Je suis un peu grise... un peu grise ». Parfait !LE TEmPS, juLian SyKES
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la saison
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dove la lunacendrillonêtre
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L’étoiLe
la donna del lago
LA BeLLe
Simon BoccAnegrA
parsifal
don giovanni
la saison
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www.geneveopera.ch
l’Histoire du soldatScèneS de la vie de bohème
L’ascension et La chute d’un musicien cLassique
FRedeRica Von StadeSimon KeenlySide
patricia petibonvesselina kasarova
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LA CALiStO
Un vero trionfo del barocchismo, messo in scena senza veli [...] Una produzione ricca d'ingegno. GiORNALE DELLA mUSiCA, a. Di PRoFio
Comme toute cette saison à Genève, la distribution fait un sans faute, avec une mention spéciale pour Matthew Shawn. TRiBUNE DE LyON, L. HERnanDEz
Les yeux pétillants du spectateur qui sortait de la première de La Calisto, [...] au BFM, disaient mieux que tout un discours l’allégresse ressentie lors de la représentation, jubilatoire. TRiBUNE DE GENèVE, S. BoniER
La substance grivoise et comique de La Calisto de Cavalli est un délice. Cette fantaisie érotique est un des chefs-d’œuvre de l’opéra baroque vénitien. LE TEmPS, j. SyKES
Succèdant à la reprise bruxelloise de la mythique réalisation Wernicke-Jacobs, la production genevoise apporte inattendu et enchantement. [...] Et l'ingénieuse mise en scène signée Philipp Himmelmann se déploie dans un somptueux dispositif qui oppose un Olympe baroque aux machineries apparentes et un embarcadère dévasté où viennent s'échouer les illusions terrestres. DiAPASON, D. MoRRiER
LA DONNA DeL LAgO
Die gesamte Wiedergabe war durchtränkt von wunderbar ausgeloteten Rhythmen, wie man sie nur selten so differenziert und sensibel erleben durfte.DER NEUE mERkER, M. PaoLino
Christof Loy s’approprie l’œuvre, détourne les conventions, quitte à déranger et heurter les sensibilités. LE TEmPS, j. SyKES
On aura rarement entendu un chef aussi intelligemment rossinien que Paolo Arrivabeni.CONCERTCLASSiC.COm, L. HERnanDEz
Regards, échanges, intériorisation, le plateau est une mine d’informations et de vie, chaque chanteur un être vibrionnant d’idées... sur un fil narratif et un rapport au mot chanté rendu tellement absurde que ces idées et informations semblent les perles disparates d’un collier cassé. AVANT-SCèNE OPéRA,C. Cazaux
ALiCe iN WONDerLAND
Unsuk Chin ist hier ein Wurf gelungen, der zwei kurzweilige, ebenso unterhaltsame wie anregende Stunden bietet [...] Das ist neues Musiktheater, aber ein Vergnügen erster Güte. Erst recht, wenn es so präsentiert wird, wie das in Genf geschieht. [...] Mit dieser Produktion beschliesst das Genfer Grand Théâtre seine Saison auf blendendem Niveau.NEUE ZüRChER ZEiTUNG, P. HaGMann
L’opéra de la compositrice Unsuk Chin séduit par sa musique illustrative et un traitement scénique intelligent.
Le Chœur du Grand Théâtre et la Maîtrise du Conservatoire populaire entourent avec talent la troupe en scène, au centre de laquelle Rachele Gilmore déploie de jolies qualités vocales sur un jeu sobre mais très touchant. TRiBUNE DE GENèVE, S. BoniER
La partition est riche, impressionniste, bruitiste et illustrative. Les voix tissent sur cette trame très décorative un contrepoint bien f icelé. Entre rythmique et harmonies oscillantes, alice in Wonderland séduit l’oreille et l’œil.LE TEmPS, j. PuLvER
CeNDriLLON
Ce ballet est une véritable réussite et nous retournerions le voir avec plaisir.BALLET 2000, E. RüEGGER
Sur la partition de Prokof iev allégée de quelques passages, Kelemenis a ourlé une pièce fluide, drôle et délicieuse.DANSER, SoPHiE LESoRT
Une scénographie sans démesure encombrante, un récit « éternel » ponctué de fantaisie très moderne : c’est une Cendrillon subtile que Michel Kelemenis est parvenu à créer.LA mARSEiLLAiSE, D. BonnEviLLE
Les 22 danseurs de la troupe genevoise participent avec brio et sensibilité à cette féerie contemporaine, à la fois sobre et raff inée.TRiBUNE DE GENèVE, B. CHaix
BLACKBirD DOV’è LA LUNA Être
Grammaire d’amour pour danseurs.LE TEmPS, a. DEMiDoFF
Cette pièce pour trois danseuses et quatre danseurs est un petit chef-d’œuvre bercé par Sergey Koudriakov jouant sur scène au piano de délicates pages de Scriabine.à PRoPoS DE DoV’è lA lunA. TRiBUNE DE GENèVE, B. CHaix
Quand s’éteint la lumière, on reste envahi par l’émotion comme si le couple prolongeait encore sa danse dans le noir revenu. Un moment d’extase qui à lui seul pouvait remplir le spectateur de bonheur.à PRoPoS DE BlACKBIRD.
Images d’une grande beauté encore et dont la précision de la chorégraphie est renversante. Là encore, la simplicité du dessin corporel touche.à PRoPoS DE DoV’è lA lunA. RESmUSiCA, jaCquES SCHMiTT
La saison 09|10 vue par la presse
HiStOire DU SOLDAtC'est un ouvrage unique. Ce n'est ni de l’opéra, ni du théâtre, ni un concert ou un ballet. C’est tout à la fois et, pourtant, tellement plus ! La formule est si géniale qu’on voudrait la copier ! L'hEBDO, D. RoSSET
giDON Kremer
Tout ce beau monde [Gidon Kremer, Richard Hyung-Ki Joo et Aleksey Igudesman] se lance dans une délirante aventure musicale entre les genres bourrée d’énergie, de drôlerie et de dérisionTRiBUNE DE GENèVE, S. BoniER ©
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ACT.0 | N°4 | Le magazine du grand ThéâTre de genève | SaiSon 10 | 1 122
Après avoir présenté le Liceu de Barcelone
au moment de Simon Boccanegra,
le Metropolitan opera de new York
à l'occasion des représentations de
Don Giovanni au Grand Théâtre, et le
Deutsche oper am rhein lors des spec-
tacles de La Calisto au BFM, il est nor-
mal d'évoquer aujourd'hui un autre par-
tenaire d'importance, De nederlandse
opera qui rayonne depuis Amsterdam à
travers l'espace lyrique international.
de nederlandse Opera Au plus près du public
en effet, le grand Théâtre présentera au cours de la sai-son qui vient de commencer deux coproductions réalisées avec cette institution qui depuis de nombreuses années imprime sa marque au paysage lyrique grâce à ses inno-vations, son originalité et ses audaces. actuellement se déroulent à amsterdam les répétitions pour Les Vêpres sici-liennes que vous découvrirez au mois de mai, mais aupara-vant nous aurons fait une escapade dans le monde fasci-nant du bel canto avec I Puritani de vincenzo Bellini, éga-lement coproduit avec dnO, notre partenaire néerlandais.
Le rideau va se lever sur la saison de l'Opéra d'amsterdam, avec l'œuvre composée par verdi à l'occasion de l'exposition universelle de 1855, Les Vêpres siciliennes, le 10 septembre [voir encadré ]. elle sera suivie par onze autres productions lyriques dont Roméo et Juliette, Die Soldaten, Fidelio, La Petite Renarde rusée, Legende de Peter-Jan Wagemans, Billy Budd,
Platée, Don Giovanni, Der Rosenkavalier, Eugène Onéguine, et Dionysos de Wolfgang rihm créé au cours de l'été au Festival de Salzbourg. dans le rôle de Tatiana, de l'opéra Eugène Onéguine de Tchaïkovski, le public pourra admirer Krassimira Stoyanova qui nous avait tant séduit dans le rôle d'amelia de Simon Boccanegra, à ses côtés Bo Skovhus et andrej dunaev, également des hôtes du grand Théâtre.
Un peu d’histoire…L’Opéra fut créé après la Seconde guerre mondiale en tant que théâtre de répertoire avec un ensemble permanent. La compagnie a tourné à travers le pays en mettant l’accent
DNO emploie environ
100 personnes à temps plein, dont
60 artistes des chœurs, le reste
étant réparti dans les secteurs de
l’artistique,de la dramaturgie, de la
communication et de la production
artistique (planning, régie,…).
Les décors, les costumes, les
accessoires et les perruques
sont réalisés dans les ateliers de
Het Muziektheater et dans le
Decorcentrum d’Amsterdam Zuidoost
La plupart des 11 productions
présentées par DNO chaque saison
se déroulent à Het Muziektheater,
cependant certaines peuvent avoir
lieu à l’Amsterdam Stadsschowburg,
au Koninklijk Theater Carré ou dans
la Westergasfabriek Amsterdam.
La fréquentation moyenne des
représentations avoisine les 100%.
par Daniel Dollé
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PleinsFeux
SaiSon 10 | 1 1 | Le magazine du grand ThéâTre de genève | ACT.0 | N°4 23
ODEON Le magazine de DNOLe magazine paraît quatre
fois par an. Il présente les
productions à venir et leurs
points forts. Il contient
également des interviews de
chefs et d’artistes lyriques.
Le numéro qui correspond aux
mois de mai, juin et juillet 2010,
n°77, marque son vingtième
anniversaire. Uniquement en
néerlandais, il est tiré à 25 000
exemplaires.
sur des villes telles que, amsterdam, La haye, rotterdam et utrecht. en 1964, l’Opéra est rebaptisé de nederlandse Operastichting, c’est également à ce moment que la na-ture de la compagnie change et devient une structure stagione, c’est-à-dire de nouvelles distributions et de nou-velles équipes artistiques à chaque nouvelle production. Le changement essentiel intervient en 1986 lorsque la com-pagnie quitte son siège, le Stadsschouwburg, pour s’ins-taller dans het muziektheater, ses nouveaux locaux aux bords de l’amstel, fleuve canalisé du sud de la province de hollande septentrionale et qui a donné en partie son nom à la ville d’amsterdam. à partir de ce moment, l'institution est baptisée de nederlandse Opera (dnO) ellle constitue l'une des trois structures qui donnent des représentations à het muziektheater, les deux autres étant het nationale Ballet et gastprogrammering het muziektheater.
Truze Lodder est le directeur administratif de dnO de-puis 1987, et en 1988 Pierre audi le rejoint en tant que directeur artistique. Pierre audi est un metteur en scène international qui vient de signer la mise en scène de Dionysos, la création mondiale du Festival de Salzbourg, sous la direction d’ingo metzmacher que le public du grand Théâtre aura l’occasion de découvrir au cours des prochaines saisons.
Chaque année dnO collabore avec le holland Festival pour présenter l’une des productions, mais également en projetant sur écran géant un des opéras en direct qui se déroulent sur la scène de het muziektheater. Cet évè-nement qui se déroule chaque année dans l'Oosterpark d'amsterdam attire des milliers de spectateurs.
Parmi les nombreuses synergies institutionnelles culti-vées et sans cesse développées par dnO, on peut men-tionner la coproduction avec gastprogrammering het muziektheater et Suntory hall de Tea : A Mirror of Soul de Tan dun. L’œuvre en trois actes, mise en scène par Pierre audi, fut créée le 22 octobre 2002 à Tokyo. elle connut sa première européenne à amsterdam le 7 janvier 2003. acclamée par la presse, l’œuvre rencontra également un vrai triomphe et une grande résonance parmi le public. en novembre 2008, dnO a également présenté Marco Polo du même compositeur, spectacle que l’on peut voir sur dvd grâce à un enregistrement en direct de deux représenta-tions néerlandaises.
au cours de la saison, dnO, en collaboration avec hol-land Symfonia et la ville d’amsterdam, présente chaque semaine des concerts gratuits à l’heure du déjeuner. des œuvres vocales et de petites pièces constituent le réper-toire présenté.un des objectifs essentiels de dnO reste d’atteindre le plus de public possible à travers ses activités au sein de het muziektheater et hors les murs, et surtout grâce à ses projets pédagogiques. Les différents projets imaginés au cours des saisons doivent permettre à un large public, et surtout au jeune public, d’accéder au monde de l’opéra, de l’appréhender dans son actualité et de permettre l’accès à un opéra présenté par dnO. Certaines productions sont retransmises en direct, quelques unes sont télévisées et/ou font l’objet d’un dvd.
de nombreuses institutions lyriques et des festivals s’in-téressent régulièrement aux productions du nederlandse Opera. durant les dernières années, dnO a été invité par le metropolitan Opera house, par la Brooklyn academy of music et le Lincoln Center Festival à new York, ainsi que par le adelaide Festival en australie.
a partir de la saison 2011-2012, marc albrecht, qui a dirigé Lulu au Festival de Salzbourg après avoir servi brillamment l’œuvre de Berg au grand Théâtre, deviendra le directeur musical de dnO. DDPour en savoir plus : www.dno.nl
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ODEON
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Der fliegende Holländer Richard Wagner
Il prigioniero | Luigi DallapiccolaHertog Blauwbaards burcht Béla Bartók
Émilie Kaija Saariaho
Les Troyens Hector Berlioz
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Magazine van De Nederlandse Opera 20ste jaargang / nr. 76 feb / mrt/ apr 2010
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ODEON
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Turandot Giacomo Puccini
Altre Stelle Hector Berlioz
Christoph Willibald Gluck
Jean-Philippe Rameau e.a.
A Dog’s Heart
Alexander Raskatov
Don Chisciotte in
Sierra Morena
Francesco Bartolomeo Conti
16
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Magazine van De Nederlandse Opera
20ste jaargang / nr. 77 mei / juni/ juli 2010
L’elisir d’amore
Gaetano Donizetti30
> LES VêPRES SiCiLiENNESOpéra en cinq actes de Giuseppe Verdi direCTiOn muSiCaLe : Paolo CarignanimiSe en SCène : Christof LoyDe Nederlandse Opera, les 10 | 14 | 17 | 20 | 23 | 29 Septembre à 19 hle 26 septembre et le 3 Octobre 2010 à 13 h 30
SCénOgraPhie : Johannes LeiackerCOSTumeS : ursula renzenbrinkLumièreS : Bernd PurkrabekLivreT du BaLLeT : Thomas JonigkdramaTurgie : Yvonne gebauervideO : Thomas Wollenberger / evita galanouCheF deS ChœurS : martin Wright
Orchestre philharmonique des Pays-BasChœur du nederlandse Opera
DiStRiBUtiON (amSTerdam)héLène : Barbara havemannineTTa : Livia aghovahenri : Burkhard FritzguY de mOnTFOrT : alejandro marco-BuhrmesterJean PrOCida : Balint SzaboThiBauLT : hubert FrancisdanieLi : Fabrice FarinamainFrOid : rudi de vriesrOBerT : roger SmeetsLe Sire de BéThune : Jeremy WhiteLe COmTe de vaudemOnT : Christophe Fel
Les conflits politiques entre les Siciliens et leurs occupants français, des intrigues amoureuses avec en toile de fond des in-térêts politiques incompatibles, et des confrontations inattendues avec le passé constituent la trame, les principales clefs de l’opéra de verdi qui se déroule au Xiiie siècle.
Le gouverneur français guy de montfort s’avère être le père du patriote sicilien, henri amoureux d’hélène, dont le frère a été assassiné par les Français. un mariage heureux semble enfin démêler l’écheveau des intrigues, mais un massacre vient mettre un terme cruel à la félicité du couple. verdi donne des personnages une représentation musicale sublime, et nous découvrons une orchestration atypique à la fois dans les passages vocaux et dans la musique de ballet qui n’est pas sans im-portance dans cet ouvrage.
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Certains élèves de l’enseignement secondaire postobli-gatoire, impressionnés, choqués ou ravis par les spectacles auxquels ils étaient conviés, ont joué les journalistes sur les conseils de leurs professeurs. des étudiants d’une classe de maturité professionnelle post CFC du Centre de Formation professionnelle hePia, après avoir assisté à la répétition générale de Lulu d’alban Berg, nous livrent, à la demande de leur professeur Stéphane nydegger, quelques-unes de leurs réflexions.Fatiha estime avoir assisté à « un très beau spectacle, grand carrousel de couleurs ». elle découvrait l’opéra et le grand Théâtre, et assure ne pas « avoir été choquée par les scènes érotiques de la pièce ». margot reconnaît quant à elle, que « Le film X en noir et blanc, flouté, surprend, certes à l’opéra. Olivier Py ajoute-elle, transpose Lulu d’hier à aujourd’hui. il utilise les moyens actuels pour montrer les aléas de la vie, vieux comme le monde. » elle conclut ravie : « Pari osé, pari gagné ! Lulu vit, joue et perd. Lulu meurt ! vive Lulu ! » aline a elle aussi aimé l’opéra, surtout le décor et la musique. C’était pour elle « une expérience très intense et intéressante. ». enfin duncan pense que la mise en scène d’Olivier Py a sans doute choqué les habitués des opéras classiques. Pour sa part, il était « sceptique et curieux en même temps à l’idée d’introduire de telles images à l’opéra, mais, Olivier Py, estime-t-il, a réussi à intégrer parfaitement le film X, créant un ensemble homogène extrêmement intéressant. » il ajoute : « moi qui ne suis pas vraiment fan d’opéra j’ai pu apprécier celui-ci et me laisserai sûrement tenter par un prochain spectacle de ce même type. »
Des prouesses vocales et physiquesdes élèves d’une classe de 2ème du Collège Sismondi (m.-i. Pernoud, professeure de musique) ayant assisté à la La Calisto de Pier Francesco Cavalli ont unanimement admiré les prouesses physiques et vocales des chanteurs confrontés au décor périlleux de Johannes Leiacker. L’un d’eux s’en explique : « malgré tous leurs déplacements, à
aucun moment la voix et le souffle des chanteurs n’ont été mis à mal. » même satisfaction pour cette élève enthousiaste : « J’ai été agréablement surprise par la qualité des voix. elles sont restées justes tout en procurant un effet comique. de plus le jeu des acteurs m’a semblé tout bonnement formidable. » Celui-ci par contre estime que « la mise en scène est parfois trop explicite et frôle le mauvais goût (diverses scènes de représentation de l’acte sexuel très peu artistiques), parfois beaucoup trop lente comme la scène finale qui a semblé s’éterniser... » un autre enfin semble ne pas avoir particulièrement apprécié le décor : « Bien que l’idée de plateforme et de creux ne soit pas mauvaise, je suis sûr que le metteur en scène aurait pu imaginer quelque chose de mieux, comme un peu de verdure, une grotte... ».
Des projets pédagogiques de bon augureLa saison s’est poursuivie avec La Donna del lago de rossini dont la scénographie de herbert murauer a dérouté la plupart des élèves, en particulier ceux d’un centre de formation professionnelle regroupant, sous la houlette de leur enseignant, Séverin Brocher, cuisiniers et coiffeuses : « nous avons été surpris par la libre interprétation de la pièce par le metteur en scène qui n’en a fait qu’à sa tête, en nous aspergeant de faux-semblants. ». un autre ajoute que « cette mise en scène contemporaine l’a déçu ». Les élèves n’ont pas non plus été transportés par les costumes : « Le style salle de classe et les habits d’écoliers ne m’ont pas du tout fait vibrer. » un autre regrette que elena ait ressemblé « à une clocharde avec son attelle et son manteau gris ». mais laissons le mot de la fin à deux élèves dont l’un constate que malgré tout, cette expérience l’aura enrichi et permis d’atténuer ses idées préconçues sur l’opéra. il ajoute qu’elle « restera une chose utile à avoir fait au moins une fois dans sa vie ». Le second trouve « de bon augure que des projets pédagogiques de ce type puissent être mis en place, surtout dans des écoles professionnelles comme le
CFP. C’est très encourageant ! »message entendu. de nom-breux projets pédagogiques
attendent l’enthousiasme des enseignants qui seront sans doute cette année encore,
très nombreux à collaborer avec le grand Théâtre. KA
Bilan 09-10 du service pédagogique
une surprenante maturité
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Le service pédagogique du Grand Théâtre
soutenu par la Fondation de bienfaisance
de la banque Pictet et le département de
l’instruction publique de la république et
canton de Genève, affichait en juin dernier
une satisfaction bien compréhensive de-
vant les chiffres superlatifs résultant de sa
politique de formation et d’accueil.
Des chiffresSur les 181 classes ayant postulé
en septembre 2009 pour effectuer
un parcours pédagogique autour
de l’un des ouvrages lyriques et
chorégraphiques de l’aff iche 2009-
2010, 63 demandes ont été retenues,
soient 1 177 élèves et 123 enseignants
provenant d’établissements publics et
privés du canton. Ces jeunes de 10 à
19 ans ont assisté, à l’issue d’un travail
préparatoire soutenu et exigeant de
plusieurs semaines, à une répétition
générale. D’autres jeunes, diversement
préparés, sont venus grossir le chiffre
des spectateurs invités, comme la
dizaine d’enfants de collaborateurs
de la banque Pictet lauréats d’un
concours organisé par le Grand
Théâtre, sans oublier la cinquantaine
de Zamis et f illeuls de l’OSR invitée
au terme d’un travail pédagogique
rigoureux, ni la trentaine d’élèves
d’un établissement d’intégration
et de formation professionnelle
scrupuleusement préparée pour
affronter le monde, nouveau pour eux,
de l’opéra. De plus près de 200 élèves
et enseignants ayant suivi un parcours
pédagogique durant la saison 2008-
2009, ont également été invités à
revenir assister à une représentation
générale de la saison écoulée. Aussi,
sachant que 8 représentations
générales ont accueilli près de 1 360
élèves, on peut déterminer qu’environ
170 jeunes étaient présents à chacune
des générales...
Etude pour une scénographie de La Donna del
lago signée Antoine, Kévin et Cédric, (2e du CFP
SHR, enseign. Séverin Brochet). « La fille cadette
de Kadhafi est amoureuse du chef des rebelles
suisses, Malcom Stoebli, heureux propriétaire
d'une station Tamoil. Mais le patriarche tyran la
force à épouser Umberto Sarkosy...»
Dessins réalisés par des élèves
d'une classe de 7e du Cycle de Foron
(Enseign. Véronique Reverdin)
par Kathereen Abhervé
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Bilan 09-10 du service pédagogique
une surprenante maturité
« J'ai 20 ans !... J'aime l'opéra ! »à l’orée d’une nouvelle saison lyrique et chorégraphique, c’est un plaisir parfois que de se retourner sur les vicissitudes des mois passés et se rendre compte qu’elles sont aussi le témoignage d’accomplissements et de réussites. Labo-m, le club jeune du grand Théâtre, nous a donné, par la vivacité de ses adhérents et la multiplicité des activités qu’il a suscité, des raisons de contrer la morosité et la routine; l’engagement et l’enthousiasme du jeune public lors de la saison dernière donnant des signes encourageants pour la pérennité de l’institution.Pour mémoire, Labo-m est le club des publics jeunes du grand Théâtre, composé d’amateurs d’opéra, de ballet et de musique entre 18 et 30 ans. Labo-m constitue donc un nouveau réseau genevois de jeunes amateurs d’opéra et de ballet, en créant une émulation autour des arts de la scène. il permet ainsi au grand Théâtre de démontrer son engagement envers les jeunes qui sortent ou sont sortis de l’expérience première des activités pédagogiques de notre maison, de fidéliser ce public extrêmement volatile et mieux le connaître. Les adhérents Labo-m bénéficient d’avantages considé-rables : surclassements, invitations à des rencontres,
visites du gTg, événements sociaux, etc. un interface vital de Labo-m auprès de son public-cible et le gage de l’excellente fréquentation de ses acti-vités est l’engagement des relais, douze adhérents du club qui jouent le rôle de multiplicateurs auprès de leurs amis, leurs réseaux et leurs environnements académiques ou profes-sionnels. de la part de Tobias richter et de toute l’équipe du grand Théâtre, un
énorme merci à Stéphanie, Laetitia, Julien, Laura, Pilar, antoine, aïna, Katy, alexander, Julie et Shahrooz !en dehors des activités Labo-m, la billetterie du grand Théâtre réalise aussi des chiffres qui indiquent clairement l’intérêt du jeune public pour nos productions: la saison 09-10 a vu la vente de 332 abonnements jeunes, et de 4226 billets au tarif jeune !Pour la saison 2010-2011, Labo-m reprendra de plus belle ses activités et nous nous réjouissons de la reprise d’un partenariat actif avec les activités culturelles de l’université de genève qui ne manquera pas d’amener encore plus de jeunes, néophytes ou connaisseurs, ou simplement curieux, à la rencontre d’autres amateurs d’opéra, de danse et de musique. CPwww.geneveopera.ch/labom ou sur Facebook
Labo-M en 2009-2010237 adhérents dont 53% moins de 26 ans et dont 74% sont des
abonné-e-s du Grand Théâtre. 9.7% des adhérents ont 20 ans,
l’année de naissance la mieux représentée parmi les adhérents
Labo-M. 215 adhérents résident en Suisse, dont 186 dans le
canton de Genève, preuve du rayonnement de notre club hors des
frontières cantonales. Les jeunes femmes constituent la grande
majorité des adhérents, avec 73% des effectifs. Avec tant de
grâce et de charme féminins dans le groupe, nous disposons d’un
argument massue pour convaincre les garçons que la fréquentation
de Labo-M a des avantages indirects considérables ! Labo-M,
c’est aussi un réseautage virtuel eff icace : le groupe Labo-M sur
Facebook comportait 110 membres et 395 fans au moment de la
parution de cette édition d’ACT-O.
Une bande de joyeux lutins sèment des fleurs au Grand Théâtre Cette après midi-là, il pleuvait sur la
fête de la musique et les parapluies
multicolores chantant sur la place
Neuve n’étaient que le pâle reflet
des fleurs éclatantes et des animaux
fantastiques qui, jaillissant des
pinceaux d’une bande d’enfants
émerveillés, recouvrirent peu à peu le
parquet du foyer du Grand Théâtre.
Après avoir distribué morceaux de
toile, brosses et gobelets de peinture,
Gemy Aik et Ali Bachir-Cheif,
peintres-décorateurs aux ateliers du
GTG, veillèrent sur ces joyeux lutins
aux minois barbouillés de couleurs
qui, inspirés par les personnages
fabuleux des contes et oubliant les
ors et les stucs du magnif ique foyer,
peinturlurèrent toute l’après-midi
avec frénésie. Dehors il pouvait bien
pleuvoir ! KA
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La mezzo-soprano Joyce
DiDonato, les ténors Grégory
Kunde et Luciano Botelho lors
d'une rencontre avec les jeunes
de Labo-M dans le décor de La
Donna del lago au mois de mai
dernier.
par Christopher Park
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Les peintres du grand Théâtre
Les faux du roi !
e n coulisses
Propos recueillis par Illyria Pfyffer
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Que considérez-vous comme important dans ce métier ?Je suis très sensible aux relations humaines. nous sommes un melting pot de cinq individualités dotées de personnalités un peu atypiques, qu’il faut laisser s’exprimer tout en recherchant in f ine un résultat homogène. Car nous avons tous sans exception la volonté de bien faire, de se mobiliser pour le plus beau des résultats. Chacun injecte tellement de soi-même ! au fond, c’est une équipe un peu saltimbanque, qui ne se prend pas au sérieux mais qui travaille sérieusement.
Quelques réalisations dont vous êtes particulièrement fiers ?La Calisto ou Galilée nous ont permis de réaliser de belles peintures à l’italienne, des compétences qui se raréfient à l’heure actuelle. à l’exception de deux ou trois ateliers en italie qui travaillent pour quelques films ou opéras, il n’existe bientôt plus ce type d’activité dans les théâtres européens. Je pense aussi à Un Re in ascolto où le ciel constellé d’étoiles formait un splendide tableau de points fluorescents. Cette saison, nous allons réaliser pour le ballet une reproduction d’un tableau de Klimt, un merveilleux défi ! Pour nous, la peinture académique et les effets de perspective sont un peu comme la cerise sur le gâteau. réaliser un ciel à la Tiepolo, une imitation de michel-ange et nous nous sentons renouer avec la tradition. C’est un challenge, une adrénaline où chacun se met la pression. Cela dit, même un cyclo de 40 mètres – la toile qui cache le fond et les côtés de la scène – peut donner un effet saisissant lorsqu’il est entièrement recouvert de noir !
Ce que vous aimez par dessus tout dans ce métier ?Lorsqu’il y a une part de mystère, lorsque le public ne comprend pas comment le décor est construit. C’est le plus beau compliment que l’on puisse nous dire. nous aimons émerveiller, créer un univers lyrique, poétique, ou même fantastique ! IP
Quelle est la signification de ce métier dans un théâtre?C’est de l’artisanat plus que de la création, au service du scénographe et du décorateur. nous cherchons à nous fondre dans leur peau, affiner leurs envies, être au plus près de leur vision, leur univers. il faut savoir pour cela interpréter des images ou des idées : la mort, la joie, le drame. La maquette et parfois un dossier visuel complet nous sont d’une aide précieuse dans ce sens. C’est aussi un travail d’une grande humilité, tant le format de notre maison est grand ! il faut peindre des surfaces immenses, se confronter à des kilomètres carrés. imaginez, pour les Maîtres Chanteurs par exemple, nous avons collé près de 30 000 briques de polysty-rène pour représenter les façades d’une ville ! Cela implique la cohésion de toute l’équipe pour avancer dans le même sens, appréhender les subtilités du décor et ne pas perdre le fil, même si la tâche peut s’avérer parfois rébarbative.
Quels types de peinture réalisez-vous ?Tout est à peu près envisageable et son contraire ! Pour créer de l’illusion : faux béton, faux marbres, faux carrelages, etc. des plus simples aux plus complexes. Sans oublier les veines ou les nervures. Pour cela, nous utilisons du « bircher », un mélange de plâtre et de sciure pour donner des effets de craquelé ou d’écaillé. Je me rappelle aussi avoir utilisé de l’huile d’olive pour un mozart. Très joli et très parfumé !
Sur quels supports peignez-vous ?normalement, nous peignons sur une toile fixée sur un châssis avec des semences de tapissier qu’on appelle « broquettes ». mais nous intervenons régulièrement sur du polystyrène ou du Sagex pour réaliser des sculptures, des colonnes, des bas-relief, des moulures, ou même des arbres !
Les peintres du grand Théâtre une joyeuse équipe de cinq personnes
emmenée par Fabrice Carmona, et nous
voilà dans l’univers des peintres du Grand
Théâtre. Ces rois de l’illusion, ces as du
trompe-l’œil et de la démesure, se muent
en philosophes pour parler de leur métier.
Quelques exemples des
réalisations de l'atelier des
peintres du Grand Théâtre :
La Calisto cette année [page de
gauche], Un Re in ascolto en 2002
[ci-dessus à gauche] et Galilée en
2006 [ci-dessus]
Les photos des ateliers des
peintres ont été réalisées
pendant la création des décors
des Maîtres Chanteurs en 2006.
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Carnet du cercle
Fondé en 1986, le Cercle du Grand Théâtre s’est donné pour objectif de réunir toutes les personnes et entreprises qui tiennent à manifester leur intérêt aux arts lyrique, chorégraphique et dramatique. Son but est d’apporter son soutien financier aux activités du Grand Théâtre et ainsi, de participer à son rayonnement.
Bureaumme Françoise de mestral, présidentem. Jean Kohler, vice-présidentm. gabriel Safdié, trésorier
Autres membres du Comitémme diane d’arcisS. a. S. la Princesse andrienne d’arenbergm. Friedrich B. Bussemme muriel Chaponnière rochatm. david Lachatm. Paul Saurelm. Pierre-alain Wavre
membres bienfaiteursm. et mme Luc argandmme rené augereaum. et mme guy demoleFondation de bienfaisance de la banque Pictetgonet & Cie, Banquiers Privésm. et mme Pierre Kellermm. Lombard Odier darier hentsch et Ciem. et mme Yves Oltramaremrs Laurel Polleys-CamusSFg - Société Fiduciaire et de gérance Saunion Bancaire Privée – uBP Sam. et mme gérard Wertheimer
membres individuelsS. a. Prince amyn aga Khan S. a. Princesse Catherine aga Khanmme diane d’arcisLL. aa. SS. Le Prince et la Princesse etienne d’arenbergmme dominique arpelsm. et mme gérard Bauerm. et mme Pierre Benhamoum. et mme Philippe Bertheratmme antoine Bestmme Saskia van Beuningenmme Françoise Bodmerm. Jean Bonnam. alain BoucheronComtesse Brandolini d’addamme robert Brinerm. Friedrich B. Bussemme Caroline Caffinmme maria Livanos Cattauimme muriel Chaponnière-rochatmme anne Chevalleym. et mme neville Cookm. Jean-Pierre Cubizollem. et mme alejandro dahlhausm. et mme Claude demolemme virginia drabbe-Seemanngrace, Countess of dudleym. et mme Olivier dunantmme denise elfen-Laniadomme maria embiricosmme diane etter-Souttermme Catherine Fauchier-magnan
mme Clarina Firmenichmme Pierre Follietdr. et madame Patrick Fréchetm. et mme eric Freymondmme elka gouzer-Waechtermme Bibi grittimme Claudia groothaertm. et mme Philippe gudin de La Sablonnièrem. et mme andré hoffmannm. et mme alan howardm. et mme Philippe Jabremme marie-Josèphe Jacquetm. et mme Jean Kohlermme maria Pilar de La Béraudièrem. et mme Pierre de Labouchèrem. david Lachatm. marko Lacinme Jean-Flavien Lalive d’epinaym. et mme Pierre Lardymme michèle Larakimme Charlotte Leberm. et mme guy Lefortmme eric Lescurem. et mme Thierry de Loriolmme France majoie - Le Lousm. et mme Colin maltbym. et mme Thierry de marignacmme mark mathysen-gerstm. Bertrand mausmme anne mausm. Olivier mausm. et mme Charles de mestralm. et mme Francis minkoffm. Pierre g. mirabaudm. et mme Bernard momméjam. et mme Christopher mouravieff-apostolmme Pierre-Yves mourgue d’alguem. et mme Trifon natsismme Laurence navillem. et mme Philippe nordmannm. et mme alan Parkerm. et mme Shelby du Pasquiermme Sibylle Pastrém. Jacques Perrotm. et mme gilles Petitpierrem. et mme Charles Pictetm. et mme Jean-François Pissettazmme Françoise Proppermme Karin rezam. et mme gabriel SafdiéComte et Comtesse de Saint-Pierrem. vincenzo Salina amorinim. et mme Paul Saurelm. et mme Julien Schoenlaubmme noëlie Schoenlaubmme anne SegréBaron et Baronne Seillièrem. Thierry Servantmme hans-rudi Spillmannmarquis et marquise enrico Spinolamme Christiane Steckm. andré-Pierre Tardym. et mme riccardo Tattonim. et mme Kamen Trollerm. richard de Tscharnerm. et mme gérard Turpinm. et mme Jean-Luc vermeulenm. et mme Olivier vodozm. gerson Waechter
mme véronique Walterm. Pierre-alain Wavrem. et mme Lionel de Weckmme Paul-annik WeillerComte et Comtesse massimilianozanon di valgiurata
membres institutionnels1875 Finance Saactivgest SaBanque audi (Suisse) SaChristie’s (international) SaFondation BnP Paribas SuisseFondation BruFondation de la haute horlogeriegivaudan Sah de P (holding de Picciotto) SaJT international Sa Lenz & Staehelinmandarin Oriental , genèvemm. mourgue d’algue & Cie, genèvenotz, Stucki & Cie, SaSgS Sa
Organe de révision : Plaf ida
Rejoignez-nous !nous serions heureux de vous compter parmi les passionnés d’arts lyrique et chorégraphique qui s’engagent pour que le Grand Théâtre de Genève conserve et renforce sa place parmi les plus grandes scènes européennes.
Adhérer au Cercle du Grand Théâtre, c’est aussi l’assurance de bénéficier des avantages suivants :
• Priorité de placement
• Service de billetterie personnalisé
• Echange de billets
• Dîner de gala à l’issue de l’assemblée Générale
• Cocktails d’entractes réservés aux membres
• voyages lyriques
• Conférences thématiques « Les Métiers de l’opéra »
• visites des coulisses et des ateliers du Grand Théâtre. Rencontre avec les artistes
• Possibilité d’assister aux répétitions générales
• abonnement au journal aCT-o
• Envoi des programmes
• vestiaire privé
Pour recevoir de plus amples informations sur les conditions d’adhésion au Cercle, veuillez contacter directement :
Madame Gwénola Trutat (le matin, entre 8 h et 12 h)
T + 41 022 321 85 77 F +41 022 321 85 79
Cercle du Grand Théâtre de Genève Boulevard du Théâtre 11 1211 Genève 11
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Save the date !Assemblée GénéraleLe 23 novembre 2010 Suivie d’un dîner sur scène
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La photographie paraît relativement éloignée de votre ancien métier de banquier. D’où vous est venu cet engouement ?un premier voyage initiatique au mali en 2006, à la découverte de la vallée des dogons, a été pour moi comme une révélation. Je suis parti en compagnie de mon ami Jean-Baptiste huyn, photographe et grand portraitiste qui terminait un ouvrage sur ce pays. Les dogons sont des gens d’une telle profondeur ! il règne une humilité que l’on retrouve partout dans les endroits dépourvus de privilège. a cette occasion, j’ai renoué avec la photo que j’avais délaissée en raison de mon travail. Je n’ai pas réalisé au départ que j’étais en train de préparer une deuxième vie. J’ai continué en faisant le tour du monde en 2008 durant 108 jours et cela m’a permis de sortir des sentiers battus. ma prochaine exposition à genève est le point final de ce travail photographique.
Pourquoi être allé si loin pour prendre des clichés ?Je voulais absolument réaliser un tour du monde pour appréhender, saisir, une image différente de notre monde. aujourd’hui, je le connais un peu mieux que la plupart des banquiers. La photographie est en effet une manière de voyager extraordinaire, elle vous motive à visiter des endroits qui sortent du déjà vu, à faire des découvertes extraordinaires, de paysages comme d’être humains.
Vous semblez préférer les paysages aux personnages, les visages aux corps. Pour quelles raisons ?Le corps est probablement le paysage le plus difficile à traiter photographiquement. J’ai préféré commencer par des paysages plutôt que des visages. Photographier une personne que je ne connais pas, qui ne me demande rien, m’a donné une certaine appréhension, le sentiment de perturber. Peu à peu, au fur et à mesure des voyages, je me suis rapproché de l’humain. L’homme est devenu paysage pour moi, surtout lorsqu’on regarde au-delà de la façade, à l’intérieur.
Vous êtes à la fois grand mélomane et photographe. Quels sont pour vous les points communs entre ces arts ?dans les deux cas c’est un voyage intérieur, une expérience mystique, qui invite à la réflexion, la méditation et la recherche. Ce que je chéris dans le métier de photographe est cette capture de l’instant, du naturel. Tout à fait l’inverse de l’opéra qui offre une vision plus élaborée, plus construite. en photographie, je n’aime pas les mises en scène, ne travaille pas avec la lumière électrique, ne cherche pas à « construire » une photo. Par contre, j’établis un scénario, dessine un parcours afin de pouvoir photographier ce que je recherche tout en laissant un espace pour l’improvisation en fonction du temps, de la lumière, des rencontres etc.
Votre prochain défi ?Je travaille actuellement sur un projet qui vise à illustrer les traces de l’histoire, les vestiges du temps. des traces de civilisations éteintes comme au Soudan, l’ancien royaume de nubie, ou d’érosion, comme en égypte avec le désert blanc et le désert noir, ou encore au groenland en saisissant des images des icebergs, ces ruines qui vont mourir. J’aime l’idée de laisser un certain témoignage. La photographie constitue en effet pour moi à la fois un épanouissement personnel mais aussi un moyen de faire du bien à d’autres. Pour cela, j’ai créé la fondation Carene à laquelle je verse le fruit de mon travail photographique. Cette fondation promeut l’éducation et la préservation des racines culturelles, deux piliers sur lesquels reposent ma trajectoire de vie.
Il y a une vie après la banque. richard de
Tscharner en est la preuve. Cet ancien
associé de LoDH se consacre désormais
exclusivement à la photographie avec
passion, mais aussi avec les émois du dé-
butant dans le métier.
POrtrAitS LeS memBreS DU CerCLe riCHArD De tSCHArNer
« Le voyage est un retour vers l’essentiel »
Exposition Tout un monde
de Richard de Tscharner.
Du 15/09 au 19/11 2010
Espace SIG,
Pont de la Machine à Genève.
Maheswar, dans l'état
du Madhya Pradesh,
sur les rives du Narmada,
pendant les rituels
du Nouvel An indien.
La Femme au peigne [1]
Regard [3]
Vallée de l'Omo
en Ethiopie, chez les Mursi.
Regard vigilant [2]
Propos recueillis par illyria Pfyffer
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OPÉrAS
Il Barbiere di Sivigiliamelodramma buffo en deux actes de gioacchino rossini4 | 7 | 8 | 13 | 14 | 16 | 18 septembre 2010 à 20 h5 | 12 | 19 septembre 2010 à 17 hdirection musicale Alberto Zeddamise en scène Damiano michielettoOrchestre de la Suisse romandeChœur du grand ThéâtreNouvelle production au Grand Théâtre de Genève2 versions... pour Mezzo-soprano et Soprano.Le dr. Bartolo tient sa pupille, la belle rosina, jalousement enfermée. Tous les galants de Séville viennent lui faire la sérénade mais le jeune Comte almaviva l’aime plus que tout autre. il se déguise en un pauvre étudiant, Lindoro, pour s’assurer qu’elle ne l’aimera pas pour sa fortune et engage son ancien valet, Figaro, pour organiser un rendez-vous avec la belle. il se présentera chez Bartolo, déguisé en soldat ivre, muni d’un billet de logement. Chez Bartolo, rosina se rappelle de la sérénade de Lindoro et lui écrit un billet doux qu’elle remet à Figaro. mais Basilio, son maître de chant, a mis son tuteur en garde : le Comte est en ville ! Pour l’écarter, ils auront recours à la calomnie.
Rencontre avec Alberto ZeddaLundi 6 septembre 2010 à 18 h 30 au grand Théâtre
Conférence de présentation par Sandro Cometta, en collaboration avec l’association genevoise des amis de l’Opéra et du Ballet, le 1er septembre 2010 à 18 h 15.
Diffusion du spectacle sur espace 2, le samedi 23 octobre 2010 à 20 h
ElektraOpéra en un acte de richard Strauss10 | 13 | 16 | 19 | 22 | 25 novembre 2010 à 20 hdirection musicale Stefan Solteszmise en scène Christof NelOrchestre de la Suisse romandeChoeur du grand Théâtre de genèveNouvelle production au Grand Théâtre de GenèveL’intrigue – en un seul acte – d’Elektra prend racine dans le retour victorieux d’agamemnon, roi de mycènes, du siège de Troie, avec la princesse troyenne Cassandre comme concubine. Son épouse Clytemnestre, outrée par cette insulte s’ajoutant à l’injure du sacrifice de leur fille iphigénie avant le départ pour Troie, a pris comme amant le cousin d’agamemnon, égisthe, qui l’aide à assassiner son mari. électre, princesse de mycènes, a sauvé son frère Oreste de la fureur de leur mère en l’envoyant en exil. L’opéra commence, bien des années plus tard, avec les remords de Clytemnestre qui craint que son crime ne soit découvert par ses enfants. électre, animée d’un désir obsessionnel de venger son père, a déjà deviné l’adultère homicide de sa mère, et tente d’associer sa soeur, la timide Chrysothémis, à son projet. avant qu’elle ne le mette en œuvre, Oreste, qu’on croyait mort, revient comme prétendant au trône et, informé de la vérité par électre, brûle de venger son père.
Conférence de présentation par Pierre michot, en collaboration avec l’association genevoise des amis de l’Opéra et du Ballet, le 9 novembre 2010 à 18 h 15.
Diffusion du spectacle sur espace 2, le samedi 15 janvier 2011 à 20 h.
Die lustige WitweOpérette en trois actes de Franz Lehár14 | 16 | 18 | 21 | 23 | 28 | 29 | 31 décembre 2010 à 20 h19 | 26 décembre 2010 à 17 hdirection musicale Rainer mühlbachmise en scène Chrisrof LoyOrchestre de la Suisse romandeChœur du grand Théâtre de genèveVersion genevoise en 3 langues : allemand, français et anglais avec surtitres.Nouvelle production au Grand Théâtre de GenèveLe grand-duché du Pontevedro est au bord de la faillite et pourtant, son ambassade parisienne fête l’anniversaire du souverain par un grand bal. La richissime veuve hanna glawari y est invitée et l’ambassadeur, le baron zeta aimerait qu’elle épouse un compatriote pour que sa fortune ne quitte pas le pays. Le fiancé idéal : son premier secrétaire, le comte danilo danilovitsch. Son projet semble mal parti: danilo et hanna, autrefois amoureux, ont dû se quitter parce que la famille de danilo s’opposait à leur union, hanna n’ayant alors aucune fortune. ils s’aiment encore, mais danilo refuse de lui faire la cour, par fierté, et hanna attend qu’il lui dise qu’il l’aime. Pendant ce temps, valencienne, l’épouse de zeta, flirte avec l’attaché d’ambassade local, Camille de rosillon, qui saisit son éventail pour y écrire «Je vous aime». valencienne proteste qu’elle est une femme mariée et respectable. mais l’éventail tombe dans les mains de zeta, qui le confond avec celui d’une autre dame: la pièce à conviction de leur indiscrétion a pris le large.
Conférence de présentation par alain Perroux, en collaboration avec l’association genevoise des amis de l’Opéra et du Ballet, le 9 décembre 2010 à 18 h 15.
Diffusion du spectacle sur espace 2, le samedi 29 janvier 2011 à 20 h
BALLet
Sed Lux PermanetBallet du grand Théâtre de genèveCréations mondiales au Grand Théâtre de GenèveOrchestre de la Suisse romandedirection musicale : Karl anton rickenbacher5 | 7 | 8 | 9 octobre 2010 à 20 h10 octobre 2010 à 17 h
Transit Umbramusique de arnold SchönbergVerklärte Nacht (La nuit transfigurée)Chorégraphie & scénographie : Francesco ventriglia
Sed Lux Permanetmusique de gabriel FauréRequiemChorégraphie : Ken OssolaScénographie : Jean-marc Puissant
Conférence de présentation par Jean-François Kessler, en collaboration avec l’association des amis de l’Opéra et du Ballet, le 6 octobre 2010 à 18 h 15.
Agenda
rÉCitALS
Jennifer Larmore14 novembre 2010 à 20h
au Grand Théâtre de GenèveOriginaire d’atlanta, c’est à nice qu’elle fait ses débuts
dans La Clemenza di Tito en 1986. durant la même
période, elle chante rosine dans une mise en scène
de Jérôme Savary. rôle fétiche, elle le chantera
plus de 500 fois. Les plus grandes maisons lyriques
la réclament et l’acclament, les maisons de disques
s’arrachent cette mezzo-soprano probablement la
plus enregistrée de tous les temps. grâce à sa voix, à
ses talents d’actrice, à son énergie et à son charme,
elle fascine et conquiert le public du monde entier.
au moment où elle répète valencienne dans Die lustige
Witwe au grand Théâtre de genève, elle nous fait
partager ses exceptionnels talents de récitaliste.
José Van Dam5 décembre 2010 à 20 h
au Grand Théâtre de Genèveun maître du chant de
retour sur la Place neuve... 2010 est une année
riche en anniversaires pour ce baryton-basse
mondialement connu et reconnu. il fête 50 ans
de carrière, le 30ème anniversaire de ses débuts
au Théâtre royal de la monnaie, sans oublier ses 70
ans. malgré ses triomphes et ses innombrables succès,
il a su rester humble, simple et généreux. C’est
pourquoi il n’a jamais voulu aborder certains rôles que lui proposaient de grands chefs. Peut-être manque-
t-il à sa discographie impresionnante le rôle de don giovanni, mais pour
lui l’important est que, le jour où il s’arrêtera de chanter, les gens disent
« c’est dommage que van dam ne chante plus » plutôt
que « c’est dommage qu’il chante encore ».
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dans la vie de daniel dollé
niché dans un modeste bureau au 4e
étage du Grand Théâtre, Daniel Dollé, le
dramaturge et conseiller artistique mai-
son depuis une année, est rapidement
devenu l’une des figures emblématiques
de l’institution. Décrire sa journée ? Im-
possible à moins d’y consacrer la nuit ! Ce
bourreau de travail ne s’accorde en effet
que 4 ou 5 heures de sommeil, et encore !
Cet emmanuel Kant de l’opéra, doté d’une
personnalité hors du commun, s’est mal-
gré tout gentiment efforcé de nous ouvrir
les yeux sur son planning dantesque.
5 h - 5 h 30 Lever de rideau sur la journée de notre vibrionnant dramaturge qui se permet la folie de prendre un peu de temps pour lui, histoire de lire le journal. Celui de la veille forcément… avant d’arriver dès potron-minet dans un grand Théâtre presque désert.7 h 30 « Je suis là, annonce-t-il timidement, relativement seul à part quelques techniciens ou le personnel d’entre-tien, ce qui m’offre une occasion rare de travailler sans être assailli d’une ribambelle de questions, ou de téléphones » C’est que ce physicien de formation, pédagogue, metteur en scène, ancien directeur d’opéra, pianiste et organiste à ses heures, est encore aujourd’hui de tous les fronts, de tous les chantiers, de toutes les négociations, des plus agréables – rares forcément - aux plus ardues. Le matin de notre interview, il se partage, voire se démultiplie, entre une discussion avec les délégués des chœurs pour envi-sager une collaboration avec une prestigieuse maison de disques et une longue conversation avec deux accortes jeunes femmes qui emporteront avec elles la promesse d’une conférence. Tout ça, en moins d’une heure car sa fonction de dramaturge l’appelle ailleurs. dramaturge késako ? il s’agit d’un concept qu’on connaît mieux dans les théâtres germaniques, lesquels dispo-sent, en général, d’un ou plusieurs dramaturges. Celui-ci assume la fonction de « penseur », soumet ses idées à la direction générale et participe à la réflexion autour de la ligne artistique. il peut participer à la conception de la ligne artistique des saisons, à la recherche d’une équipe de production. il élabore également la ligne rédactionnelle de l’institution et entretient une relation privilégiée avec des auteurs, des compositeurs, etc.12 h 30 C’est à peine s’il sort, question de prendre l’air. même s’il dit adorer faire à manger, il ressort clairement que ce ne sont que des connaissances livresques. Quand pourrait-il bien se faire à manger alors qu’il ne sort pas de son bureau ? à peine lui concèdera-t-on d’être grand amateur de thé devant l’éternel. Cela dit, il fréquente la
buvette du théâtre avec enthousiasme : « de toutes mes expériences théâtrales en tant qu’assistant ou metteur en scène, c’est l’une des meilleures buvettes que j’ai jamais fréquenté ! L’accueil y est très chaleureux et convivial, dou-blé d’une nourriture de qualité. » 13 h - 23 h Le revoici plongé dans ses mille et une activités. Les choix sont légion : l’écriture du prochain programme d’Elektra, la réalisation du contrat d’un futur metteur en scène, une petite discussion pas piquée des vers sur les droits d’auteur et last but not least, la responsabilité de veiller au moral des troupes ! il devient alors protéiforme, étant à la fois sur scène, dans la salle, les coulisses, les bu-reaux etc. « en général, je suis chargé de régler tout ce qui va un peu de travers, assumer une forme de médiation en quelque sorte. » LE SOiR ? Le soir, quel soir ? vous voulez dire la nuit, une fois les répétitions terminées ? il « file » (sic !) chez lui entre 11 heures et minuit. mais nous ne sommes pas dupes, le fantôme de l’opéra c’est lui ! >IP
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Ses joies ? Des plaisirs simples !
« Croiser tous les jours des
collègues qui partagent la même
passion. Je me plais à penser
que nous sommes une grande
famille, où il n’y a pas vraiment
de hiérarchie mais un esprit de
communauté, entièrement tourné
vers un projet artistique. J’aime
ainsi particulièrement rencontrer
ceux dont le métier n’existe
quasiment pas ailleurs que chez
nous, le maître bottier, l’armurier
ou le perruquier par exemple. Il y
a une forme de miracle permanent
dans le monde du spectacle. Même
quand ça grippe un peu, il y a
cette magie du spectacle. Et rien
ne peut me faire plus plaisir que
de voir des spectateurs ravis et
une équipe technique et artistique
f ière de son travail accompli !
Je me rappelle aussi la
participation du Théâtre à la Cité
des Métiers. Un moment très
drôle avec les collaborateurs de
l’atelier de couture. Nous avons
offert un déf ilé de costumes, pris
en sandwich entre un camion de
pompiers et un corbillard d’un
autre âge. Une façon elliptique de
raconter la vie. »
Un moment fort au cours de sa première saison ?Un moment d’émotion intense correspond à mes retrouvailles
avec Marthe Keller. Il s’agissait de Don Giovanni en décembre
dernier. Nous nous connaissons depuis longtemps. Pensez, c’était
chez moi, à Strasbourg, qu’elle a fait sa première mise en scène !
Nous lui avions proposé Der Rosenkavalier, mais elle avait renon-
cé à ce projet qui cependant la séduisait. Pugnaces, nous lui avons
soumis plus tard un autre projet, Dialogues des Carmélites, dont
on se souvient encore. »
Son credo ? « Je me bats pour une institution, pour défendre les projets que
j’aime, profondément persuadé on ne peut avoir du plaisir que
quand on fait les choses qu’on aime. Je me bats avec passion, je
brûle pour mon métier et je souhaite partager cet élan. »
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saison 09 | 10 | Le maGaziNe du GraNd ThéâTre de GeNèVe | ACT.0 | N°1 3
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