Accueil - Aviation AOI
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Présentation générale
de la Campagne
dâAfrique Orientale
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conditions de vie et dâopĂ©ration dans cette zone de conflit,
ainsi quâaux diffĂ©rentes maladies tropicales (ce qui nâest pas le cas
des Ă©lĂ©ments envoyĂ©s depuis lâAngleterre ou mĂȘme des troupes
coloniales indiennes). Un avantage qui avait dâailleurs jouĂ© lors de
la PremiÚre Guerre, lors de campagnes menées contre les
possessions allemandes dâAfrique du Sud-ouest (Namibie) et de
lâEst (Tanzanie) oĂč les troupes sud-africaines avaient fait preuve
dâune grande efficacitĂ©.
Sâajoutent Ă©galement plusieurs objectifs politiques propres Ă
Jan Smuts. Celui-ci est profondément obsédé, depuis ses débuts
politiques, par deux grandes idĂ©es. Lâune interne Ă lâAfrique du Sud,
concerne une recherche dâunion entre les deux composantes de la
population blanche : en lâoccurrence les Anglo-saxons et les
Afrikaners. Il considĂšre ainsi cette aventure militaire comme un
moyen de forger un esprit commun Ă travers les Ă©preuves.
La seconde dominante majeure de sa vision politique repose
sur lâordre international. Il est lâun des acteurs essentiels de la
constitution de la SDN au sortir de la guerre, mĂȘme si une partie de
ses idées est écartée par le Royaume-Uni et la France. On citera
notamment celle de la crĂ©ation dâun organe permanent, relativement
proche de lâactuel Conseil de SĂ©curitĂ© des Nations Unies, et
disposant de la capacitĂ© dâune action militaire contre un Ătat non
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respectueux de la lĂ©galitĂ© internationale. En ce sens lâintervention en
Afrique orientale italienne lui apparaßt comme un moyen de rétablir
à posteriori une situation de droit violée par les Italiens.
Sây ajoute une autre vision, celle de lâĂ©tablissement dâune
grande Afrique du Sud regroupant lâUnion of South Africa et
lâensemble des colonies britanniques sous le fleuve ZambĂšze, plus
le sud du Mozambique portugais. Cette grande Afrique du Sud serait
alors en mesure dâapporter le progrĂšs sur lâensemble du continent
africain, lequel serait libéré par négociation des Empires coloniaux
europĂ©ens. LĂ encore, lâexpulsion des Italiens et le rĂ©tablissement
sur le trĂŽne de lâEmpereur HailĂ© SĂ©lassiĂ© sont en conformitĂ©.
En face, la situation est plus complexe pour les Italiens. La
stratégie AOI est assez simple : elle consiste à assurer la survie de
lâEmpire en attendant la suite des Ă©vĂ©nements. Lâobjectif est, dans
un premier temps, de prendre lâinitiative en direction de la Somalie
britannique afin de frapper un grand coup dans lâoptique de
dĂ©courager toute vellĂ©itĂ© des Britanniques. Suivra lâattente de
lâĂ©volution du conflit (capitulation du Royaume-Uni, conquĂȘte de
lâĂgypte pour donner suite Ă lâoffensive en Afrique du NordâŠ).
En parallĂšle, une sĂ©rie dâattaques limitĂ©es doit avoir lieu le
long des frontiÚres. Dans une zone peu développée (voire désertique,
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Cependant, avant de quitter définitivement cette hauteur, les
soldats sont contraints de saboter les deux canons déployés sur place.
Situation aggravée par le fait que les deux autres, sur Knobbly Hill,
ne disposent plus que de⊠sept obus. Si les attaques contre les
différentes positions rhodésiennes échouent encore, la situation
commence à se détériorer trÚs sérieusement le 14 août pour les
Britanniques. Les Italiens continuent en effet de sâinfiltrer dans le
dispositif, menaçant dâencerclement Tug Argan. Dans le mĂȘme
temps, sur la cĂŽte, la colonne du General Sisto Bertoldi rĂ©ussit Ă
capturer le port de Zeila, malgré les bombardements de la Royal
Navy, et Ă menacer Berbera depuis lâouest.
Face Ă cette situation, le Major General Alfred R. Godwin-
Austen envoie un télégramme au General Henry M. Wilson
lâinformant quâen cas de chute de la position, la seule alternative
serait une Ă©vacuation permettant de sauver environ 70 % des
effectifs, Berbera étant indéfendable. Il précise également que lui et
ses troupes sont prĂȘts Ă combattre jusquâau bout si nĂ©cessaire.
à la suite du télégramme de la veille, le General Henry M.
Wilson prend la dĂ©cision dâautoriser lâĂ©vacuation de la Somalie
britannique depuis Berbera. Le plan initial prévoit de tenir le plus
longtemps possible à Tug Argan, avant de procéder en premier lieu
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En face, le Generale Carlo De Simone considĂšre que les
plaines du Sud somalien et Sud éthiopien sont indéfendables, tandis
que cette zone désertique sera en mesure de ralentir tout mouvements
adverses. Le secteur est ainsi laissé à la charge des troupes indigÚnes
afin de harceler lâavance britannique. Ainsi la 102ÂȘ Divisione
coloniale somala (Generale General Adriano Santini) se replie le
long du fleuve Jubba (reliant Kismayoo Ă Bardera) avec environ 14
000 hommes, tandis que la 101ÂȘ Divisione coloniale somala (General
Italo Carnevali), environ 6 000 hommes) est chargée de bloquer
lâaccĂšs aux massifs montagneux du Sud-est Ă©thiopien. Ă lâouest de
cette ligne, seules les villes dâAfmadow et Kismayoo sont tenues par
les troupes italiennes.
Ă la surprise du General Alan G. Cunningham lâattaque se
mÚne au pas de charge puisque le port tombe dÚs le 15 février, tandis
que Mogadiscio est capturĂ©e Ă la fin du mois. La route vers lâĂthiopie
sâouvre dĂšs le dĂ©but mars, tandis que lâensemble du territoire
somalien est progressivement occupé.
DĂ©sormais, le tempo de lâoffensive sâaccĂ©lĂšre : en une
douzaine de jours, les troupes britanniques sont en mesure dâĂ©liminer
les diffĂ©rentes dĂ©fenses italiennes en direction dâAddis-Abeba,
tandis que les Sud-Africains capturent les villes de Dire Dawa et
Harar. DĂšs lors, une vĂ©ritable course contre la montre sâengage entre
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Traduction annotée
Chapitre 2 : Premiers
Bombardements
10 juin 1940 : ça commence !
Ce matin, on me convoque au rapport chez le Colonnello et
je reçois les ordres que nous attendions tous depuis quelques jours.
Je mâempresse de les exĂ©cuter, bien que notre pĂ©nurie en matĂ©riel
me rende pessimiste. Dans lâaprĂšs-midi, je rencontre tout le
personnel pour le haranguer. Ce nâest en rĂ©alitĂ© quâune formalitĂ©, car
nous connaissons tous la réalité et nos possibilités en termes
dâarmement. Je ne sais pas dâoĂč me vient lâidĂ©e, mais je termine
ainsi :
⊠nous devons avoir une foi totale en la victoire pour laquelle nous
devons donner tout notre travail : si cette victoire nâarrive pas, seul
Dieu sait si lâun de nous reverra lâItalie.
Nos moyens militaires dĂ©ployĂ©s dans lâEmpire sont faibles : nous
possédons environ une centaine de Caproni, une cinquantaine de
Savoia-Marchetti SM.81 et une trentaine de Fiat CR.32 et de IMAM
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Germain avec les pleins pouvoirs1, lâaffaire est rĂ©glĂ©e et nous
pouvons déployer sur place notre réseau de guet aérien. Désormais
les alertes sont plus précoces, ce qui nous permet au moins de
1 Ă la suite de lâarmistice, la situation Ă Djibouti sâavĂšre des plus confuses : le GĂ©nĂ©ral Paul Legentilhomme proclame, par lâOrdre gĂ©nĂ©ral n°4, sa volontĂ© de continuer le combat aux cĂŽtĂ©s des Anglais et dĂ©fendre le territoire contre toute attaque italienne. En rĂ©alitĂ©, une vĂ©ritable lutte dâinfluence franco-française Ă©clate dans la colonie entre ceux souhaitant continuer la lutte, la position plus nuancĂ©e du Gouverneur Hubert Deschamps (qui dĂ©clare sa volontĂ© de suivre la dĂ©cision du Gouvernement mĂ©tropolitain si ce dernier sâavĂšre lĂ©gitime) et dâautres responsables notamment de la Marine qui prĂȘtent immĂ©diatement allĂ©geance au MarĂ©chal PĂ©tain. Le GĂ©nĂ©ral Paul Legentilhomme semble progressivement sâimposer jusquâau 10 juillet 1940, lorsquâun tĂ©lĂ©gramme du GĂ©nĂ©ral Maxime Weygand est renvoyĂ© pour rappeler les clauses de lâarmistice imposĂ©s au territoire de Djibouti, tandis que lâaffaire de Mers el-KĂ©bir, et les menaces italiennes par lâintermĂ©diaire de la Commission italienne dâarmistice provoquent un basculement du pouvoir local. La situation bascule, Ă partir du 14 juillet 1940, avec lâarrivĂ©e du gĂ©nĂ©ral Maxime Germain (chargĂ© de prendre en main la situation en faveur du Gouvernement français) Ă la frontiĂšre de Djibouti, en provenance du territoire italien, aprĂšs une premiĂšre tentative le 10 juillet qui est proche de tourner au drame. En effet, lorsque les autoritĂ©s britanniques annoncent au gĂ©nĂ©ral Paul Legentilhomme lâatterrissage dâun avion italien, transportant un gĂ©nĂ©ral français, Ă Asmara, ce dernier fait savoir que : «âLes ordres nâont pas changĂ©. Tout avion italien doit ĂȘtre interceptĂ© et abattu par vos chasseursâ». Finalement, une premiĂšre rencontre entre les deux hommes Ă lieu, le 15 juillet, dans lâarriĂšre-pays durant laquelle, le gĂ©nĂ©ral Maxime Germain se voit refuser lâentrer dans Djibouti. NĂ©anmoins, un Conseil dâAdministration extraordinaire se rĂ©unit dans lâaprĂšs-midi du 19 juillet, lequel vote la fidĂ©litĂ© au gouvernement de Vichy. Dans le mĂȘme temps, les autoritĂ©s militaires commencent Ă se fissurer en commençant par le commandant de la Marine puis rapidement celui de lâArmĂ©e de lâAir, tandis que le gĂ©nĂ©ral Paul Legentilhomme est progressivement mis en minoritĂ©. Le 23 juillet, un nouvel ultimatum est lancĂ© par Vichy avec trois points essentiels : confĂ©rer au gĂ©nĂ©ral Maxime Germain les pleins pouvoirs civils et militaires, Ă©loigner le gĂ©nĂ©ral Paul Legentilhomme et le Gouverneur Hubert Deschamps de la colonie, installer le gĂ©nĂ©ral George AymĂ© comme nouveau commandant des troupes. Dans les derniers mois de juillet, le gĂ©nĂ©ral Paul Legentilhomme tente un dernier coup de bluff en menaçant dâune rĂ©volte imminente des troupes nâobĂ©issant plus Ă leurs officiers et, en particulier, des sous-officiers corses et des SĂ©nĂ©galais. Finalement, Paul Legentilhomme, nerveusement Ă©puisĂ© et dĂ©sormais totalement isolĂ©, dĂ©cide dâabandonner la partie en sâenfuyant dans la nuit du 1er au 2 aoĂ»t 1940 en direction de la Somalie britannique en compagnie de deux officiers.
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bonne dizaine dâentre eux qui sont rentrĂ©s avec des dĂ©gĂąts
plus ou moins importants.
Jâai inaugurĂ© la sĂ©rie le 1er aoĂ»t.
à huit heures du matin, deux Bristol Blenheim2 sont arrivés,
par surprise, au-dessus de nos aérodromes secrets3. Ils les ont
survolés à basse altitude tout en tirant à la mitrailleuse, mais sans
lĂącher de bombes : câĂ©tait, en quelque sorte, une façon de nous
prévenir leurs arrivés.
Ă trois heures de lâaprĂšs-midi, une formation de six appareils arrive,
une fois de plus sans avoir Ă©tĂ© signalĂ©s, pour bombarder lâun de nos
deux aérodromes secrets. Depuis notre poste, alors que nous faisons
dĂ©coller les chasseurs dâalerte, nous apercevons un nuage noir
sâĂ©lever depuis la brousse, pile Ă lâendroit oĂč se reposent nos
camarades qui nâont pas eu le temps dâĂȘtre avertis de cette attaque.
Une sensation atroce, comme un coup de poing dans le ventre, nous
assaille tandis que nous contemplons cette scĂšne avec angoisse.
2 Il sâagit, en lâespĂšce, de deux Bristol Blenheim Mk IVF (L9216 et L9237) du No.203 (RAF) Squadron. Le rapport des Ă©quipages fait Ă©tat de la prĂ©sence dâenviron vingt avions italiens, camouflĂ©s sous les arbres, sur le terrain. Un bombardier est revendiquĂ© endommagĂ© durant la passe de mitraillage. 3 Ils sont situĂ©s Ă Scenele, dans les environs de Dire Dawa.
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Tout un bataillon dâĂcossais, barricadĂ© sur une colline, a Ă©tĂ©
totalement submergé et un seul homme, blessé au poumon, a
survĂ©cu. Il y a une Ă©trange rumeur Ă propos de ces Ăcossais : il
semblerait quâĂ un moment donnĂ© ils aient levĂ© un drapeau blanc
comme pour se rendre. Cependant, lorsque nos troupes se sont
approchĂ©es, ils ont rĂ©ouvert le feu en les dĂ©cimant : dâoĂč une rĂ©action
violente et un combat sanglant. Les Britanniques sâĂ©taient installĂ©s
trĂšs solidement et pensaient pouvoir tenir longtemps. Lorsque la
chute des différents points fortifiés a eu lieu, seule leur infanterie de
marine a Ă©tĂ© une mesure de ralentir un peu lâĂ©lan de nos troupes. Le
lendemain, cependant, nos Askaris sont montĂ©s Ă lâattaque en portant
sur la tĂȘte des bĂ©rets de la marine anglaise.
Nous avons trouvĂ© des journaux dâofficiers britanniques.
Tous sâaccordent pour rendre hommage Ă la valeur des troupes
italiennes, qui ont combattu avec un armement inférieur.)4.
4 Ce passage fait probablement Ă©cho Ă lâun des nombreux affrontements ponctuant la bataille de Tug Argan, au sujet de laquelle il peut ĂȘtre intĂ©ressant de fournir un rapide point de vue cĂŽtĂ© britannique. Celle-ci commence, plus ou moins, le 11 aoĂ»t 1940. Selon un officier du 1st Battalion Northern Rhodesian Regiment : «âla route de Hargeisa Ă Berbera traverse un dĂ©filĂ©. Câest le seul chemin, par lequel, ils [les Italiens] peuvent passer. Nous, RhodĂ©siens, avec quatre canons de la East African Light Artillery, sommes chargĂ©s de tenir quatre hauteurs en bloquant lâaccĂšs. Ma compagnie est sur Knobbly Hill. Soudain, ils arrivent, face Ă nous, en ordre dispersé⊠environ 2â000 hommes. Nos tirs les repoussent rapidement en dĂ©sordre. Nous voyons un officier, portant une veste noire, hauts-de-chausse blancs avec bottes Ă revers noires sur un destrier blanc, tenter de les regrouper. Mais, il est rapidement Ă©liminĂ© par un Ă©clat dâobus (âŠ).â» En effet, le General Carlo De Simone lance, Ă lâaube, lâassaut contre la position de Tug Argan afin de briser toute rĂ©sistance et ouvre la route en direction de Berbera. NĂ©anmoins, les troupes
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britanniques, dĂ©sormais sous le commandement du Major General Alfred R. Godwin-Austen, disposent dâune situation avantageuse puisque la seule et unique route traverse un dĂ©filĂ© flanquĂ© par plusieurs hauteurs permettant de bloquer toute avancĂ©e adverse. Cependant, cette situation potentiellement favorable est nuancĂ©e par deux points faibles : des moyens trĂšs rĂ©duits en artillerie et un soutien aĂ©rien quasi inexistant faute dâaĂ©rodrome proche, en opposition Ă la Regia Aeronautica basĂ©e aux abords immĂ©diats du front. Le dispositif peut ĂȘtre rĂ©sumĂ© de la façon suivante : les RhodĂ©siens sont positionnĂ©s sur les cinq collines (Black Hill, Knobbly Hill, Mill Hill, Observation Hill et Castle Hill) bordant lâentrĂ©e du passage avec les quatre uniques canons disponiblesâ; des Ă©lĂ©ments du Punjab Regiment sont chargĂ©s de protĂ©ger le flanc gauche sur le versant ouest des monts Assa en tenant la Punjab Ridgeâ; enfin, le 2nd Battalion Kingâs African Rifles doit couvrir les arriĂšres sur Block Hill et Jerato Pass. La Regia Aeronautica soutient activement les troupes puisquâau moins six Ca 133 du 27 bis Gruppo BT et trois S.81 sont envoyĂ© sur Punjab Ridge Ă 8 h, oĂč plusieurs bombardements et mitraillages sont effectuĂ©s, malgrĂ© la perte dâun des S.81 touchĂ© par des tirs. Ă la suite de ces actions, considĂ©rĂ©es comme un succĂšs, lâartillerie italienne ouvre le feu en prĂ©vision de lâassaut prĂ©vu vers midi. En effet, il est dĂ©cidĂ© de contourner les principales dĂ©fenses en attaquant Punjab Ridge. De violents affrontements ont lieu, durant toute lâaprĂšs-midi et la soirĂ©e permettant la capture de la position, tandis que les collines sont conservĂ©es par les RhodĂ©siens aprĂšs plusieurs cycles dâattaques/contre-attaques.
Ă la suite des Ă©checs partiels de la veille, les Italiens relancent leurs assauts contre les positions tenues par les RhodĂ©siens. LĂ encore, ces derniers rĂ©ussissent Ă tenir en Ă©chec lâadversaire, ne concĂ©dant que la perte de Mill Hill. Cependant, avant de quitter dĂ©finitivement cette hauteur, les soldats sont contraints de saboter les deux canons dĂ©ployĂ©s sur place. Cette situation est aggravĂ©e par le fait que les deux autres, sur Knobbly Hill, ne disposent plus que de⊠sept obus.
Les Britanniques continuent Ă rĂ©sister toute la journĂ©e du 13 aoĂ»t, nĂ©anmoins, la situation sâaggrave dans la nuit, lorsque les Italiens commencent Ă sâinfiltrer dans le dispositif, depuis le flanc sud et les monts Assa. Ainsi, une colonne du 2nd Battalion Black Watch, chargĂ©e de ravitailler les positions avancĂ©es, subit une embuscade.
Le 14 aoĂ»t, les attaques contre les diffĂ©rentes positions Ă©chouent encore, mais la situation commence Ă se dĂ©tĂ©riorer trĂšs sĂ©rieusement pour les Britanniques. Les Italiens continuent, en effet, Ă sâinfiltrer dans le dispositif menaçant dâencerclement Tug Argan.
Le 15 aoĂ»t, en fin dâaprĂšs-midi, aprĂšs un nouvel assaut les dĂ©fenses dâObservation Hill craquent conduisant les RhodĂ©siens Ă Ă©vacuer en catastrophe la position, Ă©chappant de peu Ă la capture. DĂšs lors, ordre est donnĂ© dâĂ©vacuer dĂ©finitivement Black Hill, Knobbly Hill et Castle Hill puis de faire retraite en direction de Berbera, tandis que des Ă©lĂ©ments des Black Watch et des Kingâs African Rifles sont chargĂ©s de retarder lâavancĂ©e italienne pour permettre lâĂ©vacuation progressive des troupes britanniques.
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Je me précipite au téléphone et, aprÚs plusieurs tentatives, je
rĂ©ussis Ă avoir lâopĂ©rateur de lâaĂ©rodrome. Il ne sait, toutefois, pas
me dire grand-chose sauf le nom des deux pilotes en vol : Alberto
Veronese et Athos Tieghi.
Le lendemain, je reçois des informations plus détaillées.
Lâavion de reconnaissance Ă©tait un «âMartinâ». Il sâagit dâun
«âMarylandâ», câest le premier dâune sĂ©rie dâappareils fournis par les
Ătats-Unis aux Anglais et il Ă©tait basĂ© Ă Aden, depuis quelques jours,
avec des pilotes amĂ©ricains5. Alberto Veronese a, dâabord, touchĂ©
5 Lâexplication de Corrado Ricci est trĂšs Ă©trange et profondĂ©ment inexacte. Il sâagit, certes, dâun avion de construction amĂ©ricaine, mais dont lâĂ©quipage est français. La journĂ©e marque, en effet, la triste fin de lâEscadrille dâAden.
Sans entrer dans le dĂ©tail des dissidences françaises, depuis les colonies dâAfrique du Nord et du Moyen-Orient, on peut dater les origines de lâEscadrille dâAden (ou No.1 French Bomber Flight dans la documentation britannique) au 2 juillet 1940. En effet, deux Glenn-Martin 167F n°82 (Adjudant Raymond Rolland et Capitaine Roger Ritoux-Lachaud) et n°102 (Adjudant-chef Yves TrĂ©can, Capitaine Jacques Dodelier et Sergent-chef Robert Cunibil) du GB I/61 dĂ©collent du terrain de Youks-les-Bains (AlgĂ©rie) pour rallier lâĂgypte. LâarrivĂ©e est mouvementĂ©e puisque les deux bombardiers sont accueillis par la DCA, avant de lâĂȘtre plus joyeusement par les personnels britanniques sur place. Ils signent, peu aprĂšs, un engagement auprĂšs de la RAF. Une premiĂšre formation française est, ainsi, crĂ©Ă©e le 8 juillet sous le nom de No.1 FBF (French Bomber Flight) ou Escadrille française dâAden avec les deux bombardiers citĂ©s, sous les ordres du Capitaine Jacques Dodelier. Les deux appareils quittent HĂ©liopolis, le 13 juillet pour une premiĂšre Ă©tape Ă Djibouti afin dây dĂ©barquer les Colonel Edgard de Larminat et Lieutenant de vaisseau Jean-Marie Sourisseau afin dâappuyer le GĂ©nĂ©ral Paul Legentilhomme dans le projet de dissidence. Le dĂ©tachement arrive, le lendemain vers midi, Ă Aden pour ĂȘtre rattachĂ© au No.8 (RAF) Squadron. Les dĂ©buts sont, cependant, compliquĂ©s puisque le Glenn-Martin 167F n°82 perd son pneu gauche Ă lâatterrissage Ă Djibouti. La seule solution est de rĂ©cupĂ©rer la roue de lâautre appareil dĂ©jĂ posĂ© Ă Aden (et donc en sĂ©curitĂ©). Le Glenn-Martin 167F n°102 semble, donc, ĂȘtre indisponible au moins jusquâau 24 juillet lorsquâun vol est signalĂ© pour «âessai de train dâatterrissageâ».
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Il est dĂ©licat de dĂ©terminer la date de lâentrĂ©e en action de lâEscadrille dâAden. Ainsi Yves Morieult, dans un article de rĂ©fĂ©rence, explique que le Glenn-Martin 167F «ân°82 commence ses missions de reconnaissance, Ă vue ou photographiques, et dâattaque dâobjectifs terrestres Ă la mitrailleuse au-dessus de lâĂrythrĂ©e et de lâAbyssinieâ» pendant la pĂ©riode dâindisponibilitĂ© du second appareil.
Toujours est-il que la premiĂšre occurence au sein des archives du No.8 (RAF) Squadron mentionne une sortie du Glenn-Martin 167F n°102 (Flight Lieutenant Jacques Dodelier, Flying Officer Pierre FĂ©not de Maismont, Warrant Officer Yves TrĂ©can et Flight Sergeant Emile Lobato de Faria), le 27 juillet 1940, entre 8 h et 12 h 12 afin dâobserver les aĂ©rodromes de Dire Dawa, Shinile et Jijiga.
Le 16 aoĂ»t 1940, Les Français de lâescadrille dâAden remportent une victoire. En effet, faute dâappareils disponibles, la RAF dĂ©cide de dĂ©tacher les deux Glenn-Martin 167F auprĂšs du No.203 (RAF) Squadron pour assurer la protection des navires. Durant lâun des vols, lâĂ©quipage du Flight Lieutenant Roger Ritoux-Lachaud aperçoit trois Savoia-Marchetti SM.79 du 44bis Gruppo BT qui sont immĂ©diatement engagĂ©s. Lâun dâentre eux est revendiquĂ© dĂ©truit, mais la victoire ne sera pas confirmĂ©e. Selon, le Flight Sergeant Robert Cunibil : «â[TrĂ©can] lâattaqua et lâabattit avec 240 cartouches. Comme il lâavait tirĂ© de trĂšs prĂšs, il se mit en piquĂ© pour Ă©viter le Caproni, pratiquement Ă la verticale, et Portalis croyant que le Glenn avait Ă©tĂ© touchĂ© â il nâavait encaissĂ© que quelques balles qui ne causĂšrent pas de dĂ©gĂąts â sauta en parachute. Il tomba prĂšs dâune unitĂ© anglaise qui se repliait sur Aden et fut ainsi de retour quelques jours plus tard.â» En tout Ă©tat de cause, le 44bis Gruppo BT perd bien un appareil puisque celui du Sottotenente Luigi Conti explose peu aprĂšs le combat selon les Ă©quipages prĂ©sents.
Malheureusement, le 8 septembre 1940, lâescadrille dâAden connaĂźt un premier drame lorsque le Glenn-Martin 167F n°82 (Flight Lieutenant Roger Ritoux-Lachaud ; Flying Officer Pierre FĂ©not de Maismontâ; Flight Sergeant Raymond Rolland et Emile Lobato de Faria) est envoyĂ© en reconnaissance sur la ligne de chemin de fer Djibouti â Addis-Abeba. Mais, alors, que lâappareil effectue plusieurs passes sur le terrain avancĂ© de Mojo, il est interceptĂ© et abattu par un Fiat CR.42 de la 413a Squadriglia CT. Le Flying Officer Pierre FĂ©not de Maismont est le seul survivant parmi lâĂ©quipage. CapturĂ©, il est initialement condamnĂ© Ă mort, comme franc-tireur, puis graciĂ© par le Duca Amedeo di Savoia-Aosta.
La seconde et derniÚre tragédie a lieu (comme décrit par Corrado Ricci), le 16 décembre 1940.
En lâoccurrence, le Glenn Martin 167 F n° 102 (Flight Lieutenant Jacques Dodelier, Warrant Officer Yves TrĂ©can, Flight Sergeant Robert Cunibil et Ronan Michel) dĂ©collent pour une reconnaissance au-dessus de lâĂthiopie. En approchant de Dire Dawa, ils sont encadrĂ©s par la DCA italienne, tandis que deux Fiat CR.32 de la 410a Squadriglia CT leur plongent dessus. Le Sottotenente Alberto Veronese rĂ©ussit rapidement Ă endommager le Glenn Martin, dont le moteur droit se coupe. Il doit cependant rompre le combat et se poser, victime dâun malaise du probablement au manque dâoxygĂšne. Le Sergente Maggiore Athos Tieghi passe
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la perte des deux moteurs, il a dĂ©cidĂ© de planer jusquâau terrain
adverse afin de sây poser et livrer immĂ©diatement les blessĂ©s au
personnel médical. Cette pauvre épave, qui ne pouvait rester en vol
que parce qu'elle avait sa propre volonté, fumait comme une
cheminée avec les moteurs en feu. Mais la défense antiaérienne
adverse nâa eu aucune pitiĂ© et a continuĂ© Ă lui tirer dessus. Soudain,
les pilotes se sont effondrés sur les commandes et les trois survivants
ont tout juste eu le temps de sauter en parachute. Et pourtant, les
mitrailleuses au sol ont aussi ouvert le feu sur eux : des trois
survivants, seulement un a touché le sol encore vivant !
alors Ă lâattaque. Le Glenn Martin 167 F n° 102 sâĂ©crase en flammes prĂšs de Dire Dawa, tuant Jacques Dodelier. Yves TrĂ©can et Robert Cunibil rĂ©ussissent Ă sauter, mais le parachute du premier sâaccroche Ă lâempennage entraĂźnant le malheureux dans la mort. Ronan Michel trouve aussi la mort, nâayant semble-t-il, pas Ă©tĂ© en mesure de sâĂ©quiper dâun parachute.
Seul survivant, le Sergeant-Chef Robert Cunibil sera conduit Ă la prison dâAddis-Abeba oĂč il retrouve le Lieutenant Pierre de Maismont (abattu le 16 aoĂ»t Ă bord du Glenn Martin 167 F n° 82). La captivitĂ© est particuliĂšrement dure, puisquâils sont traduits devant un tribunal comme francs-tireurs, condamnĂ©s Ă mort, mais graciĂ©s par le Duc dâAoste, vice-roi dâĂthiopie. Malheureusement, les Italiens «âoublientâ» de les informer de cette grĂące. Ils seront libĂ©rĂ©s le 26 avril 1941, par lâavance des Anglais.
Lâhistoire de lâEscadrille dâAden sâarrĂȘte Ă cette date, faute dâavion et dâĂ©quipage, le reste du personnel regagne lâĂgypte sous les ordres du Sergent-Chef Ătienne Poisson. Le bilan des cinq mois dâopĂ©ration est particuliĂšrement lourd puisque six dâentre eux ont trouvĂ© la mort : Capitaine Jacques Dodelier, Capitaine Ritoux-Lachaud, Adjudant-Chef Yves TrĂ©can, Adjudant Raymond Rolland, Sergent Ămile Lobato de Faria et Sergent Ronan Michel, tandis que deux autres ont Ă©tĂ© capturĂ©s : Lieutenant Pierre de Maismont et Sergent-Chef Robert Cunibil. Les autres membres (personnel au sol) connus de lâEscadrille dâAden sont : Sergent-Chef Ătienne Poisson, Sergent RenĂ© Bauden, Roger MĂ©ry, Sergent Joseph Portalis, Soldat Jean Cassan, Guy Delautre, RaphaĂ«l Delpino, Robert Montillaud, Jean Pinson.
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Tito Zucconi (29bis Gruppo BT), le commandant dâune des
Squadriglia, a rencontrĂ© la chasse anglaise durant lâun de ses
bombardements. Elle a criblĂ© son avion de balles, mais il a rĂ©ussi Ă
placer toutes ses bombes avant de rentrer6.
Zanzottera, durant un autre bombardement sur un aérodrome
ennemi, voit les Hawker Hurricane abattre ses deux ailiers malgré la
6 Les Ă©lĂ©ments ultĂ©rieurs du rĂ©cit du Corrado Ricci permettent de prĂ©ciser cet Ă©vĂšnement. Le Capitano Tito Zucconi est un des premiers pilotes italiens Ă affronter les Hawker Hurricane du No.3 (SAAF) Squadron. En effet, peu aprĂšs leur arrivĂ© Ă la mi-octobre et face Ă la recrudescence des bombardements italiens, il est jugĂ© nĂ©cessaire de mettre en action le plus rapidement possible les Hawker Hurricane Mk I. Un double problĂšme se pose, cependant. Tout dâabord les pilotes du No.3 (SAAF) Squadron viennent tout juste dâarriver et nâont encore aucune familiarisation avec la zone dâopĂ©ration. LâidĂ©e est alors de confier provisoirement quelques appareils au No.2 (SAAF) Squadron. Or, force est de constater que ses membres nâont bien souvent aucune expĂ©rience sur le Hawker Hurricane voire nâont encore jamais pilotĂ© un appareil monoplan. En raison du stock limitĂ© dâappareils, il nâest pas jugĂ© nĂ©cessaire de risquer lâun dâentre eux. Finalement, deux appareils sont confiĂ©s au Lieutenant Douglas H. Loftus et au Flight Lieutenant Robert S. Blake.
Les deux Hawker Hurricane Mk I sont dĂ©ployĂ©s dans la soirĂ©e du 24 octobre sur le terrain de Lokitaung, prĂšs du lac Rudolf, dans lâextrĂȘme nord-ouest de la frontiĂšre avec lâĂthiopie. Le lendemain matin, trois Savoia-Marchetti SM.81 du 29bis Gruppo BT dĂ©collent de Yavello, pour bombarder le terrain de Lodwar, sous les ordres du Capitano Tito Zucconi. Le Flight Lieutenant Robert S. Blake (n° 285) et le Lieutenant Douglas H. Loftus dĂ©collent pour les intercepter vers 10 h 45. Un premier bombardier (Sottotenente Argento) est rapidement abattu par le Flight Lieutenant Robert S. Blake. Le pilote est immĂ©diatement tuĂ©, tandis que le copilote tente un atterrissage en catastrophe. Malheureusement, lâimpact au sol est violent, tuant tout lâĂ©quipage sauf lâopĂ©rateur radio, un certain Signorelli. Dans le mĂȘme temps, le Lieutenant Douglas H. Loftus rĂ©ussit Ă gravement endommager le bombardier du Sottotenente Titi. Contrairement au cas prĂ©cĂ©dent, le pilote rĂ©ussit Ă poser son appareil prĂšs de Lokitaung. LâĂ©quipage rĂ©ussit rapidement Ă mettre le feu Ă lâappareil avant dâĂȘtre capturĂ© par les troupes britanniques. Le leader, bien quâendommagĂ©, rĂ©ussit Ă sâĂ©chapper et Ă rentrer Ă Yavello. Cette interception constitue donc un rĂ©el succĂšs pour les pilotes sud-africains notamment face Ă un appareil moderne comme le Savoia-Marchetti SM81.
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des Somalis) dâoĂč lâĂ©quipage a rĂ©ussi Ă rentrer en Arabie. La chance
Ă©tait avec eux !7
La retraite de nos troupes sur le front sud sâaccĂ©lĂšre.
Afin dâĂ©viter la destruction de mes derniers chasseurs, je
reçois lâordre de partir pour ArgobĂ , une piste improvisĂ©e par le
Generale Arnaldo Sabatini, dans les environs de Harar. Nous
effectuons désormais de là nos reconnaissances offensives.
Nos troupes gardent dĂ©sormais la passe de Marda, laissant Ă
nos ennemis toute la plaine de Jijiga. Notre commandement continue
de recevoir des demandes dâattaques aĂ©riennes contre des colonnes
dâautomitrailleuses qui se forment dans leurs lignes.
Nous effectuons de nombreux vols pour les rechercher et les
attaquer, mais nous ne les voyons jamais malgré toutes nos ruses
pour essayer de les surprendre. Nous en concluons quâil sâagissait
dâune activitĂ© de reconnaissance de lâennemi de courte durĂ©e. Quand
7 LâĂ©vĂšnement a lieu le 9 mars 1941. Six Bristol Blenheim Mk I du No.8 (RAF) Squadron sont envoyĂ©s pour bombarder Dire Dawa. Six Fiat CR.42 sont signalĂ©s sur le terrain, mĂȘme si en rĂ©alitĂ© les Italiens ne disposent plus que de deux ou trois chasseurs sur place. Deux ou trois Fiat CR.32 de la 410a Squadriglia CT dĂ©collent pour les intercepter. Lâappareil revendiquĂ© par Corrado Ricci est probablement le L8504 (Squadron Leader Thomas J. Hanlon) qui est contraint Ă un atterrissage forcĂ© sur lâĂźle de PĂ©rim, au large du YĂ©men. Deux autres bombardiers rentrent endommagĂ©s. Les dĂ©gĂąts du bombardement sont limitĂ©s, quoique plusieurs bombes tombent sur le quartier indigĂšne faisant une vingtaine de morts.
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impatience, avant de mâannoncer quâil ne peut pas mâopĂ©rer car il ne
dispose plus dâaucun mĂ©dicament et que le peu de produit
anesthĂ©siant encore disponible doit ĂȘtre rĂ©servĂ© pour les cas
dâurgence. Il me conseille dâattendre lâarrivĂ©e des Britanniques,
lesquels auront sûrement le matériel médical nécessaire.
Mais câest prĂ©cisĂ©ment les Anglais que je ne souhaite pas
attendre !
Le lendemain matin, je quitte lâhĂŽpital pour retourner sur
lâaĂ©rodrome. Mon ventre est toujours douloureux, et jâai des
difficultĂ©s Ă marcher. Mais jâai un peu moins mal, et je dĂ©cide de
suivre le conseil du médecin : si je me nourris uniquement de lait,
tout ira mieux, tout au moins si Dieu le veut !
Sur la base aérienne, je retrouve la Capitano Antonio Raffi
qui arrive, depuis le front nord, avec nos derniers Fiat CR.42 (une
douzaine) et beaucoup de personnel.
Ils ont plein dâhistoires Ă raconter. Ce qui frappe au-delĂ de
toute imagination, câest la rĂ©sistance de nos troupes sur le front de
Keren. Les Granatieri di Savoia, les Alpini et les troupes indigĂšnes
dâErythrĂ©e se sont accrochĂ©es Ă toutes les crĂȘtes afin de retarder le
plus longtemps possible lâennemi. Sous la conduite hĂ©roĂŻque du
Generale Orlando Lorenzini, ils ont affronté les blindés ennemis bien
que dĂ©munis de toute artillerie. Ils nâont pas hĂ©sitĂ© Ă charger les