Abrégé de l'histoire ecclésiastique de M. l'abbé Fleury (1750). Volume 09.

8/7/2019 Abrg de l'histoire ecclsiastique de M. l'abb Fleury (1750). Volume 09.

1/664

Vt-

- A'

, V ^


2/664


3/664

^'^C ) V i

\ r r r A"^^.

J.


4/664


5/664

.f-^ Va

^:^-

O. M. i. >">).',


6/664

>i \ ,


7/664

CONTINUATIOND E

L'HISTOIREECCLESIASTiaUE

DE M. L'ABB FLEURY,EN ABREGE\CONTENANTla Suite du XFL Sicle

depuis Vanne i^c^.jufques al'anne 1600.; &du Xf^/I. Sicle depuis loi. jufques l'annei66j. la fin du Pontificat d'Alexandre FIL

Par M. Franois MorenasHiftoriographe de la Ville d'Avignon,

TOME PREMIER.

(9

A AVIGNON,Chez Claude Delorme, Imprmeur'-

Marchand - Libraire du Saint-OiEce y la Fleur de Lys.

M. DCC. LI.AvQ PermiJlfion & Privlege^,^


8/664

*. T IT/OD

^l^AH^ .W It^l- ,p. fleif^OlOfliH

u^ \ .lUvl OT

' ?.^

u:

^


9/664

NOTRE SAINT PERELE PAPE

BENOIT XIV.

RE'S SAINT PERE ,

HUMBLEMENTprofternaux pieds de VOTRESAINTE-TE' , je ne peux retenir r clat


10/664

que demandent lesfentimens dont

je fuis pntr. Elle a daign me

permettre de publier fous Ses Glo-^

rieux Aufpices la Continuation

de Mon Abrg de fHifloire Ec-*

clefiaftique ; aurois-je d m^at-

tendre une faveur aujfi diflin^

gue'i Non , il y auroit eu del

tmrit. Cette faveur fifurpre-

nante efl un effet de la bont qui

caraerife fi effentiellement VO-

TRE SAINTETE" ; cV^ unefuite de laprote^ion que les Scien^

ces & les Arts trouvent auprsd'un des plus Grands Pontifes qui


11/664

aient rempli le Saint Sige, TO-

TRE SAINTETE' a voulu en-

courager en ma Verfonne tous les

Auteurs,

Un Bienfait fi marqu ne fau--

roit s*apreticr;fipour le publier les

exprejjions font trop foibles , corn"

ment entreprendre de parler de

VOTRESAINTETE' d'une ma--

niere digne d' Elle? Sous Votre

Heureux Pontificat , T RES-

SAINT PERE, l'Eglife

efipar-

venue au plus haut Priode de

grandeur & de gloire ; l'Unievers entier admire dans fon Di-^


12/664

gne Chef ra^emhlage de toutes

les vertus ; 'eft ceux qui tra^

vailleront un jour la Continua^

tion du Trait fur la Canonifa-

tion des Saints , ce Monument

ternel de la profonde rudition,

de VOTRESAINTETE^ don-ner le dtail de ces vertus pour.

les tranfmettre dans les Faftes

Sacrs,

Les vux les plus ardenspour.

la canfervation des jours prcieux^

de VOTRESAINTETE' y fu-plent maintenant par-tout. Les

miens , TRES-SAINT PERE y


13/664


14/664

>'j\

i\\^^

'\A

iV4

-r\


15/664

PREFACE.'A I dj rendu comptedu deflein que je m'-

tois propof en travail-lant l'Abrg de l'Hif-

toire Ecclefiaftique de M. PAbbFleury, &j'avois promis de la pouf-fer jufques nos jours. Ceft cette

Continuation, ou j'ai fuivi le mmePlan que dans l'Abrg, que jedonne aujourd'hui en deux Vo-lumes. J'ai tach de faire choix

de tout ce qui m'a paru le plusnterefTant dans les difFerens M-moires que j'ai pu me procurer yje n'oferois cependant me flatterd'avoir rul ; mais je rpte ce

que j'ai dit Toccafion de l'Abregjje ferai toujours prt de profiter desavis qu'on voudra bien me donner,pour qu'une fconde Edition foit

exempte de tout dfaut > s'il ctoit

f oflibl.


16/664


17/664

PREFACE.Aprs une faveur ii inattendue

je n'ai pu me refufer la {itisfaclioid'apprendre ma Patrie ce que leSouverain a fait pour un Conci-toyen , en publiant le Bref dont SaSaintet m'a honor , & la Lettreque Monfeigneur

le CardinalVa-lenti y a joint lui-mme.

Ma Patrie a depuis ajout cethonneur celui de me nommer fou

^ Hiftoriographe j devois-je taire au.Public que les Magiftrats informsque j'avois commenc de travailler l'Hiftoire d'Avignon , ont voulupar- l me fournir un nouveau mo-

tif de confacrer entirement mesveilles la gloire d'une Ville,qui par

tant de titres mrite d'tre connue.

Lettre de Monfeigneur le Cardinalf^alentt.

Rome le lo. Mars 1751.

LE S Livres que vous avez bien vou-lu , Monfieur 5 m'envoyer par le Pe-

don 5 font efFedivcmenr dignes de l'agr-ir^nt de N. S. P E R E , ainfi qu^il va

vous le tmoigner dansla Lertre ci-jointe.

Quanta moi, j'ai k trop fenfible au pr-jfent que vous m'en avez' fait , pour hq


18/664

pis vous remercier de tout mon coeut.Je puis vous airer , que les deux pre-miers Volumes ont acquis une approba-tbn univerfelle ; de forte que je fuis im-patient de voir l'Ouvrage complet , quifera honneur ma Bibliothque. Je fou-haite en mme teins que vous vouliezbien me procurer les occafons de vous

marquer effedivem^nt , & par Peffet ^ lesfentmens d'eftime qui vous font ds. Jevous le promets , Monfieur ; &c je comp-te , que vous reconnotrez toujours com-bien je fuis trs-parfaitement vous ,

LE CARDINALRALENTIA M. Morenas , Avignon.

Dilefo Filio Francifco Morenas Aven,BENEDICTUS P.P. XIV.

DiUBe Fili Sdutem &ApofiolicamBenedi&'ionem

AVA N T de repondre laprire que vous Nous faites

dans votre Lettre du Io^ Fvrierdernier, de permettre que vousdonniez au Public fous Nos Auf-pices ce qui refte publier de vo-tre Abrg de l'Hiftoire Eccle-fiaftique, depuis l'Anne i^^S.


19/664

jusqu' 1750. 5 Nous avons jug propos de confulter fur cet Ou-vrage qui nous ctoit inconnu , lePre Thouron Dominiquain quien a lu les trois premiers Tomes ,& eft autant que perfonne entat d'en juger trs - fainement :Aul Nous en a-t'il rendu un t-moignage des plus avantageux ,ioliant lurtout l'impartialit quevous avez maintenue prudemmentdans ces premiers Tomes. Or afinque Nous puiflons tre aflursavant de vous accorder votre de-mande 5 que vous garderez dans

ce qui refte la mme fage impar-tialit 5 & vous viterez l'clieildes contradictions bien fondes ,Nous fouhaitons que Notre Vice-Lgat , ou Votre Archevque d-pute une ou deux Perfonnes pru-,dents c modres qui examinentledit Ouvrage , 6c vous donnentleurs reflexions , defquelles Nous

Nous flattons que vous faurez pro-fitr y pour que la fin de votre


20/664

Iraval correrponde au commen-cement. Et afin de vous y exciterde plus en plus Nous vous donnonsla Bndidion Apoftolique.

Ma^jorem Die M^rtii X. Anno

175 ! Pont. Nojhi Anno XLm < . I . Il .11.1, I ' , . , Il iw

JPMl-Auguftn DE SALFADOR DEPERTUIS 3 Cbevtliey Seigneur de SaintAmdPJy Gentilhomme Ordinaire de la

Chambre du Roi ; Raymond BOURCIER ;Jofepb BASTIDE Consuls; &Ourles-

. Jean^jofcph Ignace OLir/ER , Docteurez> Droits aggrege Assessevr, de la Filled'Avignon.

NOUSconformant la dlibrationdu Confeil tenu le 26. Avril der-nier 5 Nous avons confr & confrons M. Franois Morenas le Titre d'HiP-roriographe de la Ville d'Avignon , &Nous dclarons qu'il joiiira des Privil-ges 5 Prrogatives , Diftindions , Titres y& honneurs qui doivent tre attachs &appartenir cette Charge > laquelle leConfeil a nomm pour la premire fois ^en confderation des talens connus dudkSr. Morenas, & de la rputation qu'il s'eftacquife par Tes Ouvrages. Nous efperbns^ue cette Diftindion y accorde par les


21/664

luffrages unanimes du Confcll , cngagetucet Hiftorien confacrcr fes veilles &c Ces

Recherches Licreiaires aufervice

deNotre

Patrie ; travailler affidment l'Hiftoircde cette 'Ville , qu'il avoir dj entreprife ; mriter dans cet Ouvrage un double lo-ge ^ en qualit d'Auteur &: de Citoen :Ccft pourquoi Nous lui avons fait exp-

dier les PrfcnteSj que Nous avons (ignes^,& fait contrefigner & fceller par le Secr-taire de cette Ville.

Donne' Avignon dans la Salle Confu-laire de l'Htel de Ville le 7. Mai Milfept-cens cinquaiit-uu.

SALVADOR D^t^'AMAND Conful.BOURCIER ConfuLBASTIDE CoiifuUOLIVIER AflfiTeur,

*' Meziere Secrtaire.

^ P P RO B ATIO N.NOUSavons l par ordre de S. E.

Mgr. Pafchal Acquaviva d'Arra-

gon,

des Comtes deConverfano , Vi-

te- Lgat d^ Avignon, Un Ouvrage en deuxTomes, intitul Continuation de L'Hiftoi-'re Ecclefiaftique de M. l'Abb Fleiiry enjibreg , commenant l'anne 1596.jufques en l'anne 1750. Nous n'y avons

rien trouv de contraire la foi SCaux bonnes moeurs. Nous penfgns que


22/664

l'ordre 5 la clart 5 la prelfiLon qii y r-gnent parmi la multiplicit des matires

interefTantes qui y font traites , en ren-dront la Ie6ture agrable & utile au Pu-blic.

Fr. Joseph Galien de l'OrdV des F. F.Prcheurs Dodeur en Thologie , Aggre-g la Facult d'Avignon. . .,

F. Jean - Baptiste Mabil de l'Ordredes F. F. Prcheurs , Doteur en Tholo-gie y Aggreg la Facult d'Avignon.

Imprimatur > fi videbiturReverendifmo Patri Inquiitori

'

BRUN,Vic^ Generalis.

1 MP R I MAT U R , F. Ste;CROIX, Inquifitor Generalis. '


23/664

.--Nj /-->-. T>

CONTINUATION

L'HISTOIREECCLESIASTIQUE

De Mr. I'Abbe* Fleury.

SUITE DUSEIZIEME SIECLECommenant a l'Anne i^c)C. & fnjjunt

l* Anne 1600.

CLEMENT VI ILA N N e'e 1596.

A R une des conJicions del'accord que du Perron &d'Odat avrjent fait Romepour l'Abfoludon d'Henri IV.il coic dit que ce Prince con-

firmeroit en prfcncc du Lgat , que lePape envoyeroit en France y ce que Tes. Tome IX. A


24/664

Abrge de l'HistoireClment VIII. i . Sicle

An. Procureurs avoient promis en Ion iSlom.iL.^Clement VIII. qui avoir toujours eu une

vritable eftime pour ce Prince , lors m-me qu'ail paroiibic lui tre le plus oppof ,voulut faire clater (es fentimens ^ quandil fe vit en libert de le regarder com-

me le Fils An de l'Eglife ; il choilc pourenvoyer en France un Prlat galementrecommandable par (a naiflance & parfes vertus ; ce fut le Cardinal Alexan-dre de Medicis , Parent du Grand Duc ,nomm communment le Cardinal deFlorence , & depuis le Pape Lon XLSucceflTeur immdiat de Clment VIIL

Henri apprenant que le Lgat toit firle point d'entrer en France , envoya ordrede le recevoir avec les plus grands hon-

neurs , & lui dputa les Evques de Metz,du Mans & d'Evreux , & fuccejfvemencle Cardinal de Gondi. Il alla lui-mmelui faire vifite Chartres , o ce Prlats^arrta , en attendant les prparatifs pourfon entre dans Paris, Le Roi toit accom-pagn de divers Seigneurs ^ c en parti-cuUer du Duc de Mayenne , qui avoit en-fin fait fa paix , depuis la malheureufejourne de Fontaine- Franoife, laquellefes Troupes furent dfaites. Henri vou-

lut faire voir en cette occafion avec quelleconlance il en agiffoit avec ceux quiavoienc t fes plus cruels Ennemis*


25/664

Ecclsiastique. jClment VIII. i6. Sicclc.

Le jeune Prince de Condc alla aufliAn.

au-devant du Lgat , avec une nombiTufciI^^luite de Seigneurs , lurfque ce Prlat futauprs de Paris ; & le Cardinal le reutavec une joye qu'il cil; trs difficile d'ex-primer. Il voyoit de nouvelles afirances

de la iincerit des promells du Roi , quifaifoit lever le jeune Prince dans la Reli-gion Catholique , comme il s'y toit en-gag , Se trouvoit en la Perfonne de cemme Prince un Roi Cadiolique , fiHenri

IV.^venoit mourir fans pofterit.L'entre'e du Lgat fut des plus folem-nelles ; c fes Bulles qui toient trs am-ples 5 par raport aux pouvoirs 5 furent en-regiftres au Parlement de la faon que leRoi le defroit , fans aucune rcftiidlion :on ajouta feulement le ftile ordinaire :Sauf les Droits du Roi & du Royaume &les liberts de l'Eglife Gallicane , que leLgat refpeda toujours pendant les deuxannes qu'il demeura en France. Il ailiftaaux Etats qui furent aflfmbls cette

anne Roiien , caufe de la Contagion quiregnoit Paris ; & ce fut pendant foufejour dans cette Capitale de la Norman-die , que malgr Poppofition du Car({inalde Gondi Evque de Paris , foutenu parles Princes du Sang , il reconcilia l'E-glife Charlotte de la TrimoUille, Veuve duPrince de Cond , qui avoic fait abjura-

Az


26/664

Abrg de l'HistoireClment Vll. i6. Sicle.

nA tlon du Calvinifnic : crmonie que leLl!l Cardinal de Gondi vculoit faire lui mme.

Cette Atmble des Etats n'eut pasplus de fuccs que les prcdentes ; toutfe pafla en demandes &en dlibrations.Le Clerg vouloir qu'on rtablt les Elec-tions 3 ou du moins qu'on fuivt le Dcretfait dans les Etats de Blois en 1579. ^ maison ne l'couta pas. Depuis la mort d'HenriIII. il n'avoir tenu aucune Affemble ;Henri IV. lui ayant permis de s'afmbler

pourrtablir la Difcipline Ecclfiaftique

,on s'attacha principalement demanderla publication du Concile de Trente com-me le feul moyen propre procurer ceretabliflement ; mais on ne rponditrien l'Evque du Mans qui fut d-put au Roi de la part de l'AlImble pource fujet ; c tout le fruit que retira leClerg de cette Aflemble fe reduifit auContrat qu'il pafl avec le Roi pour lepayement des Dcimes.

L'accommodementdu Duc de Ma-

yenne avec Henri IV. avoit t fuivi decelui du jeune Duc de Nemours & duDuc de Joyeufe : Marfeille fut enfiiiteremife fous l'obifTance du Roi & le Ducd'Epernon oblig de fe foumettre. Quoi-

que de tous les Chefs de la Ligue le Ducde Mercur feul perfiftt encore en Bre-ague dans la rvolte ^ la Picardie fe U'oii^


27/664

Ecclsiastique. 5Clment VllI. i6. Sicle.

vaiu en proye aux (livilons , & les Pro- An-teftans qui pmhtoienc de la circonltoiiicc j'jfjfaifoienc au Roi djs demandes exhorbi-tantes 5 Henri ne voulant rien faire fanslavis des Etats , s'toic dtermin lesallcmbler Roiien ; &: il avoit t prin-

cipalement qucftion de ce qui regardoitle Duc de Mercur.

Il vcnoit enhn de fe rendre matrede la Fere , aprs un Sige long &c diffi-cile ; Oc cette Conqute reparoit en quel-que faon la perte de Calais &c d'Ardresque la trahifon d'un Officier mcontentdu Service de France ^ avoit fait tomber aupouvoir des Efpagnols, Il alla afficgcrHulft &c le prit ; ce nouveau fuccs faci-lita la coiclufion de la Ligue qu'il avoic

projette entre la France , l'Angleterre cles HoUandois. Elifabeth Reine d'Angle-terre ne demandoit pas mieux que d'en-trer dans cette Ligue ; mais elle vouloitque la France lui rendt Calais ; Henriqui prferoit de voir cette Place entre les

mains des Efpagnols fur lefquels il efpe-roit de la reprendre ^ n'y avoit jamaisvoulu confentir ; & la ngociation toitfufpendu* Aprs la prife de Calais leschofes changrent ; Elifabeth ne vit pas

fans inquitude les Efpagnols auxportes

de fes Etats , prts de former contre elledes entreprifes d'autant plus dangereufcs

A 3


28/664

* Abrge' de l'Histoire,Clment Vli. i6. Sicle.

An. que les troubles de l'Irlande pouvoienc le^^L^Favorifer. En effets le Comce de Tyroa

zl & puilnc Catholique de ce Ro-yaume n'atiendoit que le fecours de l'Ef-pagne. Cette coniideration lui ft accep-ter la Ligue ; & lorfqu'elle eut t ligne ^on vit le Comte d'Eilex conduire unepuilante Flotte Cadix y s'emparer de cePort de Mer , le mettre au pillage y brlertout ce qui s'y trouvoit de Vaiflaux Efpa*gnols 5 & caufer une perte de plusde vingt millions , fomme bien confide-rable pour ce tems-l.

Les Polonois avoient enlev la Molda-vie aux Turcs 3 &c cette guerre avoit tfuivie d'une Trve. Mahomet III. quiavoit fucced fon Pre Amurarh morle 8. Janvier 1595. ne deiroit que depouvoir conferver les Provinces quiavoient augment Ptendu de fon Em-pire ; mais les Princes Chrtiens depuis,long tems incits par le Pape lui fairela guerre prenoient des mefures pour lesreconqurir. L'Archiduc Mathias avoicdj obtenu des Etats de Bohme unCorps de 1 6000. Hommes ; SigifmondBathori , Prince de Tranfylvanie toicen trait avec l'Empereur -Rodolphe ^ le

Nonce du Pape prometroit 40000. Ecu'sd\")r par mois pour les fraix de la guerre |;^ Sigifn;iond Roi de Pologne toit tr*


29/664

ECCLESIAST IQUE.Clment VIII. i6. Sk'clc.

difpof d'y prendre parc , mais il ne pur ^n.jamais drermincr la Diecre rompre la'59^Trve. La guerre commena donc , &:elle Fur funelle en particulier BathoriPrince de Tranfylvanie. Il fit en vain leficge de Temyfwar 3 vit Tes Troupes d-faites dans une Bataille 5 & palla mmecjuelque-tems pour mort. Les Turcs pro-htren.t de leurs avantages , reprirent di-verles Forterefls qu'on leur avoir enleves,s'emparrent d'Agria ; & la journe deKerefte ou Creftefe ils mirent en drouteles Chrtiens qui toient dj vitoreux.

Le Patriarche d'Aquile tint cette anneun Concile Provincial d?ns fon Eglife Pa-triarchale pour travailler la reformationdes Murs & au retabliGTement de la Dif-cipline. Les Ales en furent confirms parle Pape , qui cette mme anne fit quel-ques additions au Catalogue des Livresdfendus , c^ au Pontifical des Evques.Il modra auffi les peines portes par laConditution de Sixte V. contre les Clercsqui reoivent les Ordres d'une manireirregulire , & contre les Evques qui lesconfrent. Il donna commifion deuxJefuites d'aller vifiter les Chrtiens duMont- Liban y & de leur porter des aum-nes & des Ornemens , avec des Vafes Sa-crs pour leur Patriarche.

L'Archevque de Milan eut cette aivA4


30/664

5 Abrg de l*HistoireClment VII. i 6. Sicle.

An. ne un grand diffrend avec le Gouver-L!llneur qui avok dfendu de femer du Ris

dans le Pas. Le Prlat crut que cette d-fenfe n'afectoic point les Terres apparte*^nant aux Eccliiaftiques ^ & donna unMandement ce fujer. Le Gouverneurpiqu de cette dmarche ordonna auxMagiftrats de faire une enqute contreceux qui avoient manqu de lui obir ;TArchevque fe plaignit que c'toit violerles franchifes de PEgliie ; il excommuniaquelques-uns des Magiftrats ; l'affaire futporte Pôme ; & l'anne fuivanre lePape obligea ceux qui avoient t frappsdes Cenfures de venir fe faire abfoudre.

Le Cardinal Franois Tolet Jefuite Êfpagnol 3 le premier enfant de S. Ignace,

d-cor de la pourpre Romame , mourutle 14. Septem.bre de cette anne , & futenfeveli dans PEglife de Ste. Marie Maêure laquelle il avoit lgue tout fonoien. Son mrite feul Pavoit fait parvenir ce Pofte minent , aprs s'tre diftingudans tous les emplois qu'il avoit eus dansla Compagnie ; &: fa pit le rendoit en-core plus recomrnandable. Le Pape le vi-fita au lit de la mort , & Henri IV. 5 ainfqu'il a t dit ^ reconnoitlant de ce qu'il

avoit fait pour fa reconciliation PEglife ,ft clbrer pour lui un Service folemneldans N. D. de Paris.


31/664

ECCLESIASTI QU E. 9C L E M i; >: r VllI. 16. Sicle.

La guerre continuoic entre la France &zl'Efpagne ; (?c malgr la Ligue qu'HenriIV. avoir fw^icc avec l'Angleterre cn: lesHollandois , lesEfpagnols toicnt dans la

rcolution de la pourfuivre, le Pape avcten vain envoy le Gnral des Cordclicrs,Bonavencuie Catalagiron 5 folliciter Phi-lippe II. de conlentir la paix ; ils trou-vrent moyen de furprendre Amiens ^ (5ch prife de cette Place ayant jette la terreurd:\ns le Royaume , les Huguenots en de-vinrent plus audacieux. Henri inform dece qui fe paduit dit alors avec cet enjoue-ment qui lui toit naturel, " C'eft allez35 faire le Roi de France ^ il eft tems de

35faire le

Roi de Navarre. Il

alla alli-ger Amiens , &c s'en rendit matre malgrPArchiduc Albert qui venoit au fecours*

Amiens rentr fous Pohflnce du Roifut un grand acheminement la paix. LePape qui la defu'olt ardemment fit renou-veller Tes foUicitations Madrid ; Phi-lippe ILfe voyant vieux &c accabl d'infir-mits avoit perdu cette ide de parvenir la Monarchie univerfelle , motif de toutesfes entreprifes ^ il voulut palier dans lerepos le peu qui lui reftoit encore vivre

,&c fe miOntra traitable. Il confcntit d'en-voyer des Ambiddeurs Vervins qu'onavoit dfign pour le lieu de l'admblcc

As


32/664

10 Abrge de l'HistoirbClment VIIL i 6. Sicle,

W^"^*I II I I I . ,11 ^1^An. du Congrs , & le Pape qui ckvok erre le-^Mdiateur remit Tes pouvoirs au Cardinal

de Florence fon Lgat en France^Sc Fran-ois de Gonzague Evquede Mantou^niaisle Trait ne fut fait que l'anne fui vante.

Alphonse d'Eft,

Ducde Ferrare ^

deModene & de Reggio , mourut cette an-ne fans pofterii ; & par fon Teftamentil avoir dclar Cefar d'Eil fon ParentLgataire univerfcU croyant qu'il feroltaflfez puilant pour fe maintenir en poflet

fon de ces Etats. Cefar fit part tous lesPrinces des difpofitions d'Alphonfe & de*manda du fecours. On voit dans les Let-tres du Cardinal d'OTat ce qu'Henri IV..penfoit au fujet du Duch de Ferrare ,qui toit un Fief da S. Sige , &c commentl offrit du fecours Clment "VIIL pour ei:^dpoflfeder Cefar d'Efl , ce qui empcha,ites autres Puilfances de fe dclarer pource Prince. Le Cardinal ajoute que le Papefut il piqu d'aprendre que Cefar avoitfait des Ades de Souverainet dans Fer-rare y qu'il protefta devant les Cardinaux& les Ambadadeurs qu'il facrifieroit juf^ques fa propre vie pour foutenir les-)roits du S. Sige , Se runir ce Duch au:-Domaine de l'Eglife, Il excommunia Cefar3'i' ne dfemparoit' cet Etat > &c le dclaraiCriminel de Leze Majeft fi dans ij. jours^ x}^ omparailQi: Rome ^ &c envoya/.


33/664

Ecclsiastique, tiClment VUI. i6. Sicle,

tics Nonces tous les Princes Chrtiens ^^^pour les mettre au fait de cette aftiiire yLLiimplorer leur alliftance ^ ou du moins em-pcher qu'ils ne fecourullcnt Cefar. Peucontent mme de cette dmarche , il levades Troupes &c en donna le commande-

ment (on Neveu. Cefar n'ayant pasiarisfait aux termes du Monitoire fut en-fuite excommuni (olemnellement ; mais>l'on verra fous l'anne fuivante commentl'affaire s'accommoda.

Le Roi d'Efpagne avoit envoy l'Em-pereur l'Ordre de la Toilon d'Or pour leremettre Sigifmond Bathori y ce Prince-le rendit Prague au commencement decette anne pour le recevoir ; mais bieides Hiftoriens prtendent que ce voyage

eut pour principal raotif de remettre Rodolphe la Tranfylvanie , qu'il ne von-loit plus garder , malgr mme les follic^rations de l'Empereur y du Nonce du:.Pape &: de l'Ambafadeur d'Efpagne ^menaant en cas de refus de la livrer auiTurc. On veut mme qix'il ft queftioiidu Divorce que ce Prince vouloir faireavec fa Femme , mais que cette affaire fuc:traite en particulier entre Rodolphe Sclui 5 &que l'Empereur ^ quoique piqu del'affront qu'alloit recevoir une Princeffe defon Sang , confentit qu'elle ft rameija^diez fa. Mre..

AS


34/664

12 Abrge de l'HistoireC L h u E N T VllL 1 6. Sicle,

An. Laguecre coiuinuoit toujours en Hon-

l^^nc -, VA-ch'duc Marhias prit quelquesPlaces 5 & entr'aucres Papa ,, qui fe ren-dit par compoiition. Javarin fut mmealTieg 5 mais fur l'avis que les Turcs ve-

iioient au fecours avec une puiiTance Ar-

me y on leva le fige. Les Perfans firentofTir la paix aux Turcs cette mme annej&: le Prince de Tranfylvauie ayant long-

tems attendu les Troupes que Rodolphelui avoir promifes 5 vit enfin borner les

fuccs quil avoir eus au commencemenr

de la Campagne , la prife de quelquesForcerels de peu d'unpoi tance , & futoblig de fe dfifter du^ fige de Te-myfvs^ar quil avok entrepris.

^

GABFaEL Paleotto , Cardinal & pre-mier Archevque de Boulogne , qui roit fort difcingue dans le Concile de i ren-te 5 011 Pie IV. Tavoit envoy avant qu'ilfut dcor de laPourpre^mourut cette an-ne. Ses vertus &c Ton favoir Pavoienr

egalem.ent rendu rccommandable , & l'onconferve encore Boulogne plufieurs defes Ecrits , pleins d'rudition & de picr.Le Cardinal Marc- Antoine Marfile Co--ionnc mourut auffi cette anne. Il a faitdes Traits fur les Revenus Ecc(af:iques

& fur l'Eau-Bcnite qui font aflTez recher-cns, Gilbert Genebrard Dofteur de Paris,dont Dn a une Chronique & un Com-


35/664

Ecclsiastique. 13Clment VUL 16. Sicclc.

nicnraire fur les Pfeaumes, mourut encore An.d:ns cette anne. Il avoit cr fait Arche- / ^"^

;

vcquc d'Aix pendant la Ligue. Il h.u d-polldc par celui qui biiguoit ce Sige, qui'accufa comme Criminel de Leze Majeft.Pierre Canifius Jefuite qui a fait un Som-maire de la Dodrinc Chrtienne Se diversTraites de Religion 3c de pit , mourutaulTi dans cette anne , de mme qu'Al-dus Minutius , dont les fervices que lui &:les fiens ont rendu aux Lettres ne feront

jamais oublis. A N N e'e 1598.Les Confrences pour la paix de Ver-

vins roient peine commences 3 que leRoi Henri IV. toujours hdle dans fes en-gagemens donna avis fes Allis qu'il nepouvoit fe dfendre de traiter avec l'Efpa-f;ne , afin qu'ils prlfient leurs mefurcs; &s'tant accommod avec eux 5 il ne penfaplus qu' foumcttre le Duc de Mercur.Dans cette ide il fe rendit en Bretagne

avec fon Arme ; la plupart des Places fefournirent fans oppofition ; c le Duc fevoyant abandonn de tout le Monde eutalors recours la clmence du Roi. Il fitfa paix 5 c le Mariage de fa Fille uniqueavec le Fils naturel du Roi en fut le fceau.Les Confrences fe continurent 5 &c parl'habilet du Lgat du Pape le Trait deVcrvins fut enfin fign le z. de Mai, Henri


36/664

f4 Ab rge de l'HstorClment Vlil. i6. Sicle.

An IV. qui voulok fe dbarrafler en mmell!items de tous Tes Ennemis , cdant aux:inftances des Huguenots , avoit donn euleur faveur le fameux Edk de Nantes-dont ils parurent aflz fatisEiits \ mais quine fut vrifi en Parlement que l'anne:fuivante ^ aprs toutefois que la Cour luieut fait des remontrances. Le Pape eufit de grandes plaintes \ le Roi s'excufa.en difant qu il y avoit t forc par lebien de la paix \ & que la paix de TEtatferoit toujours la paix de lÊglife.Le Trait de Vervins fut fuivi de la.mort de Philippe IL Roi d'Efpagne. CePrince mourut trois mois aprs ; il fe vitfur la fin de fes jours accabl de maux 3,& les foutint avec beaucoup de conftance.Il eut de grands remords de la fin tragiquede fa Femme ifabelle de France , & defon Fils Don Carlos. Il fnt enterr TEf-curial ^ qu'il avoit fait btir avec une:magnificence Royale. Le foin qu'il eue

d'empcher que l'Hrfie ne pntrt dansfes Etats Pa furtout rendu recummandable..Son Pre Charles V. lui avoir ordonnde faire examiner les Droits de lÊfpagnefur la Navarre , il donna la mme com*-miffion Philippe lL fon Fils & fon Suc-ceflur ^ qui en chargea enfuite PhilippeÎV. 5 mais ces Princes fe renvoyant ainfi la^commiffion de l'un l'autre on ii'ea a;iamais. tu rcffac.^.


37/664

Ecclsiastique. ts ' mClment VIII. i6. Sicle.

Cette paix [uc cncoie fuivie de deux An.Miiiagcs imporrans , Philippe III. Roiliijd'Efpagne poufa Marguerite d'AutricheFille de TEmpcrcur Rodolphe II. , &c leCardinal Albert d* Autriche qui quitta le

Chapeaufe maria avec l'Infante Ifabelle-

Claire-Eugenic Fille de Philippe II. quifon Pre avoit donn en partage les Pas-Bas avec les Comts de Bourgogne &c deCharolois.

Le Pape bcnt ces deux Mariages quifurent clbrs Ferrare avec beaucoupde magnihcence , l'aftaire de la rucceflionde ce Duch s'toit enfin termine l'a-miable. Ce far d'Eft fe voyant hors d'tatd'en conferver la poflefion , mme mainarme , s'toit rcfolu de la cder Cl-ment VIII. &c l'accord avoit t fign le* '

II. Janvier de cette anne 1598. LesCenfures avoient t leves ; c le Papeaprs avoir rendu grces Dieu de cetheureux vnement & tabli le Cardinald'Avalos pour fon Vicaire dans Rome 3.^toit venu lui-mme prendre polTefion de-cette Souverainet. Il toit parti de Romele 13. d'Avril prcd du S. Sacrementqui toit port dans une Bote prcieuiefur un Cheval d'Efpagne richement capa-raonn 5 Se fous un Daiz d'or avec deaflambeaux allums dans des fanaux,. Il prit la. route de Loretce fuivi. dm


38/664

i'5 Abrec DE l' HistoireC L E ME H T Vlii. i6. Sicle.'

" " ' * ' - . .. i^iAn. Cardinaux & d'un grand nombre de

L^^^L Prlats ;, & arriva le 7. de Mai au Monaf-tre de S. George d'Oliver prs de Ferrare,d'o il fit le lendemain Ton entre Tolem-nelle dans la Ville. Il y feJQurna iufques

au z6. de Novembre \ & dans cet inter-valle il reut les Princes 3^ les Ambail-deurs qui venoient de toute part pour luibaifer les Pieds , & aprs avoir donn Tesordres pour le gouvernement de ce nou-veau Domaine , il reprit le chemin deRome o il arriva le zo. Dcembre auxacclamations du Peuple Romain qui luirigea des Trophes. Mais la joye publi-que fut bientt trouble par un dborde-ment extraordinaire du Tibre , qui caufa

plus de dommage quef

la Ville et tmife au pillage. Dans cette calamit Cl-ment VIII. 5 fon Neveu le Cardinal Ale-xandrin & nombre de Prlats fignolrentleur charit envers les Pauvres ; & SaSaintet reconnoiffant que cette inondationtoit plutt une punition du Ciel que l^ef-fet d'un accident naturel , exhorta le Peu-ple faire pnitence ^ accorda des Indul-gences Plenires ^ & ordonna une Pro-cefiTion Gnrale laquelle il alFifta avectous les

Cardinaux.En France le Parlemicnt de Paris agitade nouveau Paftaire des Jefuites. LoiiisJufte Seigneur de Tournon ne les ayoii


39/664

Ecclsiastique. 17Clment Vill. 16. Sicle.

pas chall de faVille

, oils avoient un Am

m:ignifique Collge , ainfi qu'il ctoir *^ jponc par les Arrts de cette Cour c duCondil d'Etat ; on dclara qti'il avoirencouru les peines portes par celui deTanne 1597. &on dfendit de nouveau tous les Sujets du Roi d'envoyer leursEnfans au Collge de Tournon , privantceux qui y toient des Droits &c Privilgesdes autres Univerfiis. Tournon eft duRelbrt du Parlement de Touloufe y cette

Courprit

ladfenfe des Jefuites; &: par

un Arrt qui annulloit celui du Parlementde Paris /il dfendit de les molefter nileurs Ecoliers peine de 10. mille Ecusd'or d'amende.

Le Cardinal d'OiTat s'interefTa aulTi en

faveur des Peues de la Compagnie , &crivit Villeroi Secrtaire d'Etat quetous ces Arrts faifoient tort la rputa-

tion du Roi ; que le Pape en toit indi-gn ; &c qvi'A devoit lui envoyer TE-v-que d'Arri pour fe plain 're de ceprocd. Les Jefuites envoyrent de leurct le P. Mage Vnitien recommandablepar fa pit & par fa modeftie , & le Car-dinal obtint pour lui un Pa(Iport. Lesreprfentations eurent leur effet ; l'excu-

tion de TAirt du Parlement de Paiis futnon feulement fufpendu 5^ mais le Roiayant cn^m reconnu la faullct des Accu*


40/664

8 Abrge de l'Histoire m.

Clment VIIL i 6, Sicle*An^

fations portes contre une Compagnie quiLL-rendoit tous les jours de nouveaux fervi-ces l'Eglife ; c elle fut enfin rtablie ,comme il fera dit dans Ton tems , plusglorieufemenc qu'elle n'avok t banniedu Royaume avec ignominie.

Le Clerg de France sVtoic afiembl P^ris 5 Franois de la Guefle Archevquede Tours fut dput pour fliciter le Rofur la paix qu'il avoit donne au Pvoyau-me y & pour demander encore la publi-cation du Concile de Trente

&c toutcequi toit port par les anciennes remon-

trances. Ce Prlat finit fon difcourspar la menace des jugemens de Dieu ; leRoi rpondit en peu de mots qu'il don^neroit (es ordres pour que l'EglKe ft re-miie en fon ancienne fplendeur ; il exhor-ta le Clerg donner l'exemple au Peu-ple 5 &c promit de fatisfaire aux demaii^des de TAllemble , conform.ement cequi feroit dlibr dans fon Confeil.

Guillaume Rofe Evque de Senlisj,

zl Ligueur fe vit interdire cette annepar un Arrt l'entre de fon Diocfe pour;un an , l'occafion des fuites que l'or^craignoit de. fes di cours publics & par-ticuliers. .;

L'Arme'e Chrtienne employe contreles Turcs prit cette mme anne , le Di-manche in Mlbis ^ la Ville de Javarin^dciat


41/664

EcCLESIASTiqUE. TpClment VIII. i6. Siccle.

ils s'coienc rendusmaicics depuis

4.ans ; ^r}.

i?c aprs la conqucre de plulieurs aunes*^^

Forcerells , elle alTicgea Bude Capitalede la Hongrie ; mais aprs avoir emportla Balle Ville , les rigueurs de l'hiver i'o-bligrenc de (e retirer; c les Turcs qui

dans ce tems-l faifoient le Sige de VVa^radin furent galement obligs de le diC^continuer par cet incident.

ArRE^s la mort d'Etienne Bathori Roide Pologne arrive en 1586. , SigifmondFils de Jean III. Roi de Sude avoit tappelle la Couronne de Pologne -, il entoit Roi , lorfque Jean Ton Perc vint mourir en 1591. ; & ce Prince qui toitCatholique prfrant le fjour de la Po-logne celui de Sude y o le Luihe-

ranifme dominoit , avoit dclar fon On-cle Charles de Sudermanic Rgent de ceRoyaume. Charles defiroit d'tre ^ lui-mme Roi de Sude ; la Religion lui fer-vaut de prtexte , il allmbb les Etatscette anne

&commena par ie faire ad-

juger la Rgence par cette Allmble , 8cfit alligner fix mois de dlai au jeuneVladillqs Fils de Sigifmond , hritier pr-

fomi tif de la Couronne , pour venir fefaire inltruirc dans la Religion & dans lesLoix du Pas , fous peine de perdre fesdroits.

JPt.NOiT Arias Montanus q^ue TEditioa

i


42/664

zo Abrge de l'HistoireClemhnt VIII. i6. Sicle.

An.de la Bible Polyglotte d'Anvers a rendu/^^^'i celbi-e , & que Tes vertus ne faifoienc

pas moins eftimer que Ton rudition ,mourut cette mme anne. Outre cetteBible on a de lui des Commentaires &d'autres Ouvrages fur la Sce, Ecriture.Nicolas de Thou Evque de Chartres quia laide divers Ecrits trs- miles ^ & entreautres la manire d'adminiftrer les Sacre-mens 3 & Thomas Stapleton Doteur An-glos 5 qui caufe de la Pvligion s'ctoic

retir Louvain , oil enfeigna long-tems

avec diftindion ^ moururent auii danscette anne.

A N ke'e I s^9^Les Turcs matres de prefque toute la

Hongrie n'auroient pas eu beaucoup depeine foumettre la Tranfylvanie , laMoldavie & la VValachie s'ils l'eullnt en-trepris en I f 9 r. ; mais il leur toit beau-coup plus difiicile d en venir bout^ lors-que la guerre eut recom.menc fous Maho-

metIII. en

If96. Sigifmond Prince de

Tranrylvanie s'toit ligu ^ comme il a trapport , avec l'Empereur dont il avoitpouf la Confine 3 (ous condition quevenant mourir fans poPcerit 3 Tes Etats& tout ce qu'il poddoit de la Hoiigrieappartiendroit la Maifon d'Autriche. Siia guerre lui fut fitale 3 l'aUiance de Ro-dolphe le lui fut encore plus j fes Etats


43/664

Ecclsiastique. 21Clment VIII. 16. Sicle.

devinrent galemcncTobjcc de l'ambition Ari.

des Turcs & des Impriaux, ce qui jctca-lJi-jle trouble cs: la confuiion dans la Tranfyl-vanic , oii l'on vit former des partis dit-ferens.

La guerre avoit t heureufe pour Ro-dolphe dans les commcncemens ; avec lefcul fecours des Princes d'Italie le Comtede Mansfeld (on Gnral avoit anieg Srri-gonie 5 c dfait l'Arme Ottomane quivenoit au fecours de cette Place. La mortde Mansfeld occafionne par les fatiguesde la Campagne , ne put mme influerfur la continuation du Sige ; la Place futprife ; & fi les Impriaux euilcnt profitde la terreur rpandue parmi les Turcs, ilspouvoient ailiegcr Bade & s'en rendreiTiatres ; mais la Saifon avanoit , les Ita-liens vouloient retourner chez eux ; &d'ailleurs comme on n'efperoit pas de faireun Sige auil important 5 01^ n'avoit faitaucun prparatiF. La prife de Strigonietoit nanmoins un avantage confidera-ble ; &c le Pape qui prenoit un intrtparticulier cette guerre , & qui avoitmme employ toute forte de moyenspour la rendre cominune tous les Prin-ces Chrtiens , en fit rendre Rome desactions de grce folemnelles , &c alla lui-mme pied clbrer la Mcfli cette oc^pahoa dans PEglife de la Minerve, Mais


44/664

-22 Abrge' de l'Histoire'-Il I > I I. 1.1 .1 1aMfcii

C L H Mh N T Viil. i6. Mcie.

2^^^les chofes changrent

deface

en 1598Se en 1599. > & les fuccs furent peucondderables.

Bathori n^avok pas c moins heureuxdans la Campagne de 1 5-96. ; il a voit prispluiieurs Places , & avoit dfait la puif^fante Arme que le Grand Vilr amenoicde C. P. pour fubjuguer la Tranfylvanie& les deux VValachies ; mais ainli qu'il at dit , fes avantages furent enfuite ex-trmement borns ; &ce Prince qui chan-geoit chaque inftant de refolution y toicenfuire tantt port pour les Turcs y tan-tt pour les Iniperiaux. Il ne tarda pasde le repentie de la ceiTon qu'il avoirfaite de fes Etats l'Empereur Rodolphe ;il voulut rentrer dans fa Principaut , &c

donna naiflance de nouveaux troubles.Croyant enfin les appaifer entirement , cpouvoir fe fixer lui-mme quelque chofe,il fe dmit de la fouverainet en faveurdu C-^rdinal Andr Bathori fon Coufin ^Prince qui toit dans la fleur de fon ge

^& qui plein de valeur pouvoir galementfaire tte aux entreprifes des Turcs & desImperiauX;,fi les uns ou les autres vouloiencfe rendre matres de la Tranfylvanie.

Le Cardinal ne joliit pas long-tems dela Principaut ; l'Empereur trouva bienttle moven de la lui enlever ; & il futnime tu en fuyant vers les Montagne^


45/664

Ecclsiastique. 25Clment VIII. 16. Sicle.

aprs la dcfaite de les Tioapes. Les Prin- An.ces de la Maifon d'Autriche farenc accu-^2!Ifs du meurtre de ce Cardinal ; &c celuidu Cardinal George tu dans la mmeProvince par ordre de Ferdinand Roi deHongrie, toicun prjug bien fort con-

tre eux. Cependant on ne fit pas Romedans ces deux occalions le mme "bruicque lors de la mort du Cardinal de Guife;mais les circonllances toient bien diff-rentes 5 c le Cardinal d'OlTat a fait allezvoir dans fes Lettres les raifons qui enga-grent Rome ne pas relever la mored'Andr Bathori : fans compter qu'on ne

_pouvoit favoir par qui il avoit t tu.Clment VIIL lui avoit donn le Cha-peau dans une Promotion de 15. Cardi-

naux , dans laquelle le clbre Bellarminde la Compagnie de Jefus fut compris 3 caufe de Ton rare mrite , de mme queFranois de Sourdis : deux Sujets quiavoient t expreffement recommands auPape par le Roi Henri IV.

SiGisMOND Bathori ne s'toit pas con-tent de cder fes Etats ; fous prtexte dequelque empchement qu'on liui fuppofor,n'ayant pas confomm fon mariage avecMarie d'Autriche Confine de PEmpereur

Rodolphe IL il voulut enfin le faire diffou-dre ; & s'tant adrefi la Cour de Ro-me Clment YilL tablie une Congrga-


46/664

24^ Abrg de l*P!istoreI I .

.i r ii de depuis ce tems4 les Gne-


73/664

ECCLESIASTIQU E. ^IClment VIU. 17. Sicclc.

vois ont pris des piccautions pour le mec- A.tre couver: de pareilles cntreprifes, ^^^

Ce fur cecre mme anne que S. Fran-ois de Sales fucceda Claude de GarnicrEyquc de Geneve^il fut facr dans la petiteVille de Thorens le 8. Dcembre par Vef-pafien Gribald ancien Archevque de Vien-ne ; de ds-lors le Saint redoubla fon zlcpour la converfion des Hrtiques & parutcomme une nouvelle lumire dans TEglifcde Dieu. Il avoir fait cette mme annedans la Mtropole de Paris l'Oraifon Fu-nbre du Duc de Mercur , qui aprsavoir t en Hongrie la terreur des Turcs,mourut Nuremberg, pendant qu'il toicen chemin pour retourner en France.

L'EvEQUE d'Angers avoit voulu inrro*duire un nouveau Brviaire dans fon Dio-cfe , fans avoir confult fon Mtropo-litain , & fans en avoir obtenu la per-mi{Ton du Roi ,- le Parlement de Parisdonna un Arrt contre ce Prlat , c leBrviaire fut fu prim.

Anne'e 1603.Les Calviniftes de France tinrent cette

anne un Synode Gap ; & outre lesMinires de toutes les Provinces du Ro-yaume 5 il sV trouva des Etrangers mal-gr la dfenfe que le Roi en avoit faite en1598. 5 il y eut mme quelques Luthriens;;nais l comme dans toute autre occa*

Cz


74/664

52 Abrg de l'HistoireClment Vill. 17. Sicle.

An. fiony

ilsne purent convenir avec les

Ln.., 'Calviniftes fur aucun des Points conteftsentr'eux. Ce prtendu Synode dcida quele Batme confr par un Propofant ^ Nomque les Calviniftes donnent ceux qui atpirent l^'emploi de Miniftre 5 toit inva-lide c devoit tre ritr ; que les difpu-tes fcholaftiques ne feroient plus traitesdans les Confiftoires , mais renvoyesaux Ecoles ^ comme on l'avoit dj re-folu Samur ; on dlibra de prier le

Roide procurer la libert

de Confcienceaux Proteftans du Marquifat de Salues -,& de le fupier de dfendre qu'on em-ployt dans les A6tes Judiciaires les ter-mes de Religion Prtendue Reforme. Onavoir dj dcid Poitiers que les Minif-trs dvoient rarement faire ufage du t-moignage des Pres ^ des Dodeurs Ec-clfiaftiques dans leurs Sermons ^ & qu'ilfalloir s'en tenir la pure parole de Dieu,Tous ces Articles ^ la referve du pre-

mier 3 font de pure Difcipline ; maisle

premier fait aflTez voir la contradidion quirgne dans la conduite & dans la Doc^trine des Sacramentaires. Faifant profeC-fion de fuivre en tout la pure parole deDieu 3 ils prononcent hardiment fur lanullit du Batme confr par un autreque par un Miniftre : dcifion auffi peufonde fur les divines Edtures , que kui:


75/664

Ecclsiastique, 55Clment VllI. 17. Sicle.

''An.fencimenc fur la nceirit du Baccme cni^oi.gnral y cil oppole. Comme ii l'Oracle*^qui a banm du Royaume du Ciel tousceux qui ne feront pas rgnrs par leseaux du Bacme & par l'Efprit Saint n cocpas dciht 5 on les voit tous les jours laiC-

icr prir des Enfans , plikoc que de lesbatifer hors de leurs Allmbles.

On s'occupa long - cems Gap exa-inii^er la Doctrine de Jean Piicacor Pro-felFcur Scraibourg y qui pour fe faireune rputation par la fmgularit de fesfentimens , en publioit de trs extraordi-naires & trs loigns de ceux de la Secte.Sa Dodrine fut dclare dteftable ; &cles Synodes de la Rochelle de 1607. dePrivas en i6ia. &:de Tonneins en 1614.

la condamnrent pareillement , tandis quecelui d'Ay, & Pierre du Moulin fi fameuxdans le Parci Calvinifte ^ jugrent que lesintimens de Pifcator ne rouloienr que furune Bagatelle , pour laquelle on ne de-voit pas troubler la paix des Eglifes.

r, Mais ce que le Synode de Gap fit deplu eonfiderable 5 fut un article de Foi ,qui pour avoir t omis dans les Confef-fioQS prcdentes 3 n'en toit pas , diloit-

on y m'oins fond fur la parole de Dieu ,

ni moins fcell par le fang des Martyrs-de la Reforme. Cet Article qui regardoitk Souverain Pontife Romain ^ poicoic

C3


76/664

54 Abrg de l'HistoireClment VIL 17. Sicle.

' " ' ' .1 II II MIfAn. que le Fape efi proprement L'Anteclntfi y &cc,

* "^ jCalvin y l'exemple de Luther ^ avoisdj donn ce nom au Pape ; on jugeanceflaire Gap d'en faire une dcifion deFoi y pour appuyer le Miniftre Ferrier 3qui dans une Thefe venoit de foutenir que

Clemenc VIII. toic l'Antechrift y &c ratiu-rer quelques Icrupuleux qui fe repro*choient d'avoir parl contre ce Miniftre^Le Dcret ne fut pas du got de tous lesCalviniftes y le Marquis de Rofni fe recria& crivit mme l'Aflmble pour l'obli-ger le retrancher 5 mais on n'eut aucungard fes remontrances j 6c le Rotn ayant lui-mme rien pu gagner par ladouceur y en ordonna la fupprellon. Onft nanmoins revivre cet Article au Sy-

node de la Rochelle en j6oj, mais HenriIV. dfendit de nouveau de le propofer.

La mort enleva cette anne deux gran-des PrincelTes , dont le fort aprs cettevie a fans doute t bien diffrent. Lapremire fut l'Impratrice Marie Epou{ede Maximilien II. Fille de Charles V.quimourut Madrid fur la fin de Fvrier ^d^ns ces fencimens de pit qui depuis-Ion enfance l'avoienc diftingue encoreplus que (on augulle nailance & le rangqu'elle occupoit. La fconde toit Elifa-bf ta Reine d'Angleterre qui ternit les bel-les qualits dont la Nature l'avoit doiie


77/664

Ecclsiastique. 55Clment Vlll. 17. Sicclc.

parl'Hiciic qu'elle s'attacha d'accredircr^^An

C^c par la cruelle pcrfccunon qu'elle fit auxu-Catholiques de fes lirats. Jacques VI. Roidcolle lui fucceda dans les Royaumesd'Anglererrc & d'Irlande fous le Nom deJacques 1. Roi de la Grande Bretagne. CePrince Fils d'un Pre Catholique &C d'uneMre que Ton attachement pour la vrayeReligion avoir conduue fur un Echafaud ,avoic :e d'abord lev dans le fem dela Carhohcit ; mais il l'abandonna bien-

tt pour fuivre les nouvelles opinions ^ &ne fe dclara pas moins contre les Catho-liques que l'avoit fait Elifabeth,

La Pefte qui ravageoit Londres ne l'em-pcha pas de s'y rendre avec toute fa Fa-inille ; bc fur la fin de Tanne les Minif-

trs d'Angleterre tinrent par fon autoritune Aflmble , qui fut continue l'annefuivante. On y fit 141. Dcrets fur laDotrine & la Difcipline du Royaume, 3cpar le premier on confirma au Roi le Titrede Chef de l'Eglife Anglicane & tous lesPrivilges qui y toient attachs. Jacquestoit Calvinifte , cependant les Puritainsd'Angleterre Se d'EcoiTe furent profcrits

par cette Aflmble , de mme que lesCalviniftes de France y le Pape y fut d-

clar TAntechrift & la Dorinc de l'EglifeRomaine rejette ; on garda nanmoinsplafieurs Crmonies qui y font en ufage >

C4


78/664

56 Abrg de l'Histoire'

' '' - " II.

C L E ME N T VIII. 17. Siccle."""

' ..I. .i1B>^ feon ce qui avok t rgl dans la noii-oj. yelle Liturgie faire fous Elifabeth 5 &c

l'anne fuivanre 5 dans la Confrenced'Hamptoncourr 5 ce Prince dclara lui-mme que la Verlion de la Bible de Ge-nve toit la pire de toutes ^ 8c qu'il enavoit trouv les notes marginales partiales^fauflTes & fedicieufes.

Jacqites 3 poflflur de trois Royau-mes confiderables , voulut gouverner TesSujets en paix ; Tes premires penfes eu-

rent pour objet de la faire avec les Efpa-gnols;&: il commena par ordonner qu'onceflat les hoftilits fur Mer. Cette dmar-che fut regarde comme les heureux pr-mices de la paix ; la divcriit de Religiondes deux Nations ayant occalionn laguerre , plufieurs crurent avec fondementque la paix procureroit aux Catholiquesd'Angleterre une tranquillit qui leuravoit t inconnue fous le Rgne d'Eli-fabeth.

Telle fut du moins l'opinion de laCour de Rome. Clment VIII. ne put fedfendre de parotre fenfible la joye devoir Jacques Roi d'Ecofl affis fur leTrne d'Angleterre ; & le croyant djdifpof le reconcilier avec le S. Sige ,il exhorta les Rois de France & d'Efpagne vivre en bonne intelligence avec lui.Les Catholiques Anglois fe fltant de


79/664

Ecclsiastique. 57

\

Clment VIII. 17, Sicle. II. I . mjoliir de la libert Je Conlclcncc donc ils Ait;ccoicnc privs depuis plus de 40. ans 3 Tc^J^*dterminrent lui prfentcr une Requten*cs-relpc6lueu(e; mais Jacques bien loi-gn de leur tre favorable , aprs avoicrpondu que la more d'Elifabeth n*avoicapport du changement que dans leSouverain , Se qu'il n'y en auroit aucundans la Religion , fit traduire & publieren plufieurs Langues la ConfelTon de Fode cette Princelfe qu'il venoic de confir-

mer ; Se peu de tems aprs , il fit mmeun Edit pour chaflfer de la Grande-Breta-gne tous les Religieux , avec dfenfe d'yrevenir fous peine de la vie. Les Angloisen vouloient particulirement aux Jefuitcsi

maisces

Pres furent en quelque faonddommags en 1 604. de ce que JacquesI. fit contre eux, par leur recabliflmeucen France.

Le Snat de Venife avoit fait le 2 3. Mai1597. un Dcret portant que les bienspofTeds par les Sculiers fous la Directedes Eglifes ne feroient point fujets auxDroits de prlatlon , de confolidation , nide dshrence. Il en fit un autre le 10^Janvier de cette anne 1603. pour dfen-

dre de btir des Eglifes^desHpitaux ou desConvens fans fa pcrmiffion.; on verra dansla fuite ce que produifuentcesdeuxDcrets*

On a raporc dans fon tems qu'EtienucCl


80/664

SS Abrg de l*HistoirsClment VIII. 17. Sicle.

I I .1 , I .. ..I. ... ' i An. Se Cnftophe Bachori Princes de Tranfyl-

u^Vanie avoient faits tous leurs efforts poufbannir de cette Principaut le Luthera-nifme , & fur tout le nouvel Arianifmeauquel les dernires Hrfies avoient don-n naiflance

,par une fuite nceflaire des

variations continuelles des Se6taircs. En-tre les moyens qui furent mis en ufagepour conferver la vraye Religion ^ les Prin-

.ces ci deffus nomms n'en avoient pasjug de plus propres 5 que celui d'tablir

un Collge Claufembourg, ou Colofwar,c d'en donner la diredtion aux Jefuites ;mais en 1588. les Ariens redevenus puiC-fans les en avoient chaff ; ils revinrenttoutefois en 1595. Se s'y maintinrent juf-ques cette anne

1603.que les Ariens

dtruiiirent en6n le Collge.Mahomet III. fit la guerre cette mme

anne avec un fuccs bien diffrent desannes prcdentes ; fes Troupes furentbattues en diffrentes rencontres ; on luienleva Pefl , Ville importante fur le Da-nube ; & pendant que fon Arme tchotde reprendre cette Place 3 il fut emportau milieu des dlices de fon Serrail parune fivre peflilencielle. Son Fils AchmeC

g feulement de 14. ans lui fucceda , dcPon conferva les jours de Muflapha Frrede ce jeune Prince 5 afin que f le nouveauSultan venoit mourir ayanc que d'avoir


81/664

Ecclsiastique. 59^ ' -,Clment VIII. 17. Sicclc.

des cnfans , il y eue un Prince du SangOrtoman en tat de monrer fur le Tiirnc\

A N N f/ E 1604.Henri IV. follicit par Clment VIIL

de rappeller les Jcfuites dans (on Ro-yaume ^ & connoifiant d'ailleurs leur in-nocence lur tout ce qu'ion leur avoirimput 3 & les fcrvices importans qu'ilsrendoient l'Eglife y leur avoir enfinfait rerticuer leurs Biens & leurs Mai-fons

5il fonda

mme enfuite le Collgede la Flche y donna au Pre Cotonrecommandable par fa piet y la qualitde fon Confelfeur ; & ayant fait dreilcrun Edit en leur faveur &: l'ayant en^voy au Parlement pour le vrifier y plu-fleurs ordres ritrs ne produifirentque des remontrances. Achille du Har-lai Premier Prfident fe trouva mme la tte des Dputs , & le Roi qui voiuloit enfin tre obi lui dit.

5, Jevous fais

bon gr y Meilleurs du foin que vous avez de ma Per*fonne ; j'ai toutes vos conceptions enla mienne y mais vous n'avez pas lamienne aux vtres. Tout ce que vous:venez de me dire a t penf & cou*(der par moi ; les meilleures rfa--^lutions pour l'avenir fe tirent de la

35 confidration des chofes paflces y dcf-5^ quelles j'ai plus de connoiflnce qu^aii^

C6.


82/664

6o Abrg de l'HistoireClment VIII, 17. Sicle.

An tre qui foit. Pai obreiv que quand1604- ', ' ^ / V j 1 r \ j^ j ai commence a parler de rtablir les

55 Jefuites ^ deux fortes de perfonnes s'y3 5 font oppofs y ceux de la Religion55 Prtendue Reforjne ^ &: les Eccl-

55 fiaftiques mal vivans. On leur repro-55 che qu'ils attirent eux les beaux ef-

^y prits 3 c c'efl: de quoi je les eftime.Qiiand je fais des Troupes ^ je veuxqu'on choihi les meilleurs foldats ^Se defirerois de tout mon cur quenul n'entrt dans vos Compagnies ,qu'il n'en ft bien digne y c que par-tout la vertu fut la marque & la dittindtion des honneurs. Ils entrent ,dit-on 5 comme ils peuvent dans lesVilles 5 de fuis moi-mme entr dansmon Royaume comme j'ai pu. Chatelne les a point accufs ; c quand

3, mme un Jefuite auroit fait ce coup ,,5 duquel je ne veux plus me fouvenir y

c confell que Dieu voulut alorsm'humilier c me fauver y faudroir-il

^, que cous les Jefuites en patiflnt y Cyy que tous les Aptres fuflent chaiTsyy pour un Judas. Il ne leur faut plus re-yy procher la Ligue , c'toit l'injure du^) tems ; ils croyoient bien faire ^ c ontyy t tromps comme plufieurs autres.yy On dit que le Roi d'Efpagne s'en fert

^> je dis auffi que je veux m'en fervir

53

55

35

55

55


83/664


84/664

6z Abrge de l'HistoireClment VIII. 17. Sicle,

An. Socit. Henri IV. favorifa cette mme an-Lf^l'ne l'Etabliflement des Carmlites , qui

avoient t reformes en Efpagne parfainte Therefe. Pierre de BeruUe depuisCardinal amena fix de ees Religeufes

Paris 5 &: leur fit avoir une Maifon dansle Fauxbourg S. Jacques par le crdit deCatherine d^Oileans de Longueville ; Seelles ont prfentement en France plus deo. Convens , mais les Carmes Dchauf-fs n'y furent tablis qu'en 1610.

On dit que le delein de faire venirdes Filles de fainte Therefe ne fut formqu'aprs une apparition de cette SainteIl y avoit alors Paris une fameufe D-vote 5 Poracle 3c le confeil d'un grand

nombre de gens de bien , aul connueque Judith Bethulie &c d'une rputationaul entire. Elle toit Fille de M. d'Au-rillac Seigneur de Champlatreux , Ma^tre des Comptes 5 &c avoir pouf M*Acarie qui avoit une femblable* Charge.Divers Hiftoriens prtendent que ce fut elle que fainte Therefe apparut en1601. c qu'elle fut charge de travailler un tablilment qui devoit tre il avan-tageux au Royaume. On commena parobtenir une Bulle de Clment VIII. quidclaroit le premier Monaftre qu'on fon-deroit Paris , Chef de tous les autres ji Bulle eft datte du j.. Novembre 160 j.,^.


85/664

EcCLESIASTiqUE ^fim

Clment Vlil. 17. Sicle.&: Pierre de Bciulle alors lmple Prccre 5 An.

a en Elpagne en 1604. pour emmener jdes Filles capables de former celles quiembralleroient dans la fuite cer Inftitur.

Ce fut la mme anne 1604. que leRoi de France unit l'Abbae de Clerac enGuienne au Chapitre de S. Jean de La-tran de Rome , condition que tous lesChanoines feroient la nomination de {esSucceilurs 5 &c rous Gentilshommes Ro-mains : ils mirent par reconnoilTance les

Armes de France fur la Porte de leurEglife.

Le Cardinal d'Offat mourut cette m-^me anne g d'environ 67. ans. Il avoirreu le Chapeau avec l'applaudiflmenc

des Cours de Rome &de France donc

il avoir long-tems concili les intrtsavec beaucoup dliabilet. Clment VIII.fit cette mme anne une Promotion de18. Cardinaux ; & Jacques David duPerron Evque d'Evteux, qui fut du nom-bre 3 eut enfuite la Charge de GrandAumnier de France. Frre AnfelmeMarzat Capucin Prdicateur du Pape 5 fucde cette promotion : c'eft le premier Re-ligieux de cet Ordre qui ait t honor de

la Pourpre.Marie de la Vidoire , Genevoife ^Veuve d'une piet exemplaire y fonda4ecte mme anne l'Ordre des Anuoncia-


86/664

iSd- ABREGE DE l'HiSTOIREimmOH.

Clment VIIL 17. Sicle.l_..B_. t

- "

An> des Cleftes 5 ainii nomm caufe de fa'6o4.particulire dvotion au Myftre de Tin-*

carnation ; mais diffrent de celui qui fuCfond par la B. Jeanne de Valois en 1501.L'Habit des nouvelles Rligieufes roit:

blanc avec un Manteau &c unScapulaire

bleu 3 d'o leur eft venu le furnom de C-rleftes.

Les Turcs qui tf avoent pu fe rendreMatres de la Ville de Peft en l'aflgeantavec prefque toutes leurs forces , s'en em-parrent enfuite l'occafion d'une terreurpanique qui faiit la Garnifon j ils pri-xent encore la Ville d'Hatuan dans leComt de Novigrad ; &c ayant mis le Sigedevant Strigonie , la trahifon des Alle-

mans qui la dfendoient y fit paffer cetteVille fous la domination Ottomane y d'oelle n'eft fortie qu'en 1685.

Charles de Sudermanie qui s'tot faitdclarer Rgent de Sude 5 prit enfin cetteanne le Titre de Roi y &c donna tousfes foins pour affermir le Lutheranifmedans ce Royaume j ils furent fi efficacesqu'il s'y eft toujours conferv depuis , cc'eft le Pas de l'Europe ou il y ait aujour^dhm le moins de Catholiques,

A N N e'e 1605.La Tranfylvanie s'toit rvolte dsl'anne 1603. -, 8c il en avoit cot la vie plufieurs des Conjurs. Etienne Boftkay


87/664

Ec C LE SI ASTIQUE. 65Clemekt VIII. 17. Sicle,

Parent de Sigifmond Bathori conue Tan- An.ne luivame le dellin de fe rendre Mai LHLtre de cette Province , Se en vint bout ;toujburs (outenu par les Turcs , il allem-bla les Etais en i6o. , &: fe fit rcconno-tre Souverain ; il toit CalvinilV , toute-fois il accorda la libert de confcience auxCatiioliques , & mme aux Luthriens , Pexcluiion de toute autre Se:e. Le Sul-tan auquel il fe fournit , lui donna le Ti-tre de Roi avec la Couronne &C les autres

Ornemens Royaux que Ladiflas Roi deHongrie avoit ports. Mais quoique Boft-kay et permis aux Catholiques de fairepubliquement profelTion de leur Religion,il ne voulut pas toutefois fouffrir que lesJefuites reftaflnt dans fes Erats , & ils fu-rent bannis de Claufembourg par un Ar-rt du iS. Juin de ceite mme anne.

Clment VllI. qui gouvernoit l'Eglifeavec tant d'dification depuis le 30. Jan-vier de Tanne i pz. , &c qui avoit imit

pendant fon Pontificat ceux de fcs Pr-dcceflcurs qui fe font rendus les plus illuf^trs par leur pier &c par leta* charit ,mourut enfin le 5. de Mars de cette an-ne 1605. plus charg de mrites qued'annes , n'tant ge que de foixanteneuf ans. On raporte qu'il nourridoittousles jours 1 3. Pauvres , &c particulirement

des trangers j il les f^ifw mme une


88/664


89/664

Ecclsiastique, tf^Lon XL 17. Sicle.

dre de Medicis , qui avoic t Ci urilemcnr ai%employ en diveiTes Lgv^nons , dans Icf-f^quelles en foutcnant l'honneur du S. Si-ge il coic venu bouc des entreprifcs lesplus difficiles. Il toit g de 70. ans , cprie le nom de Lon XI. Son ge quoi-qu'avanc ne dfendoit pas toutefois d'edperei- de lui voir occuper pendant quel-ques annes le Trne Pontifical ; maisDieu Tappella lui le i6. jour aprs foaexaltation. Le peu de tems qu*il tmt le

Sige ne put donner connotre s'il auroicconfcrv la rputation qu'il s'tcjt acquifedans (es Lgations ; on doit nanmoins lecroire , puifqu'il avoir toujours t trs-rgulier dans fa manire de vivre , qu'ilctoit plein de zle pour l'Eglife , & qu'ilavoic beaucoup de noblefl dans Tes ac-tions. Le S. Sige vacqua 18. jours aprafa mort , qui arriva le 27. d'Avril


90/664

68 Abrge* de l^Histoirb^atmmKmmvmtmmiaamiBamam

PAUL V.Suite de l'A n n e'e i 6oj

LEs C^rdir.aux s'rant

raflembls pour donnerun Succefleur Lon XL

p A u L VIKomain goaverlia TEglife i6.ans s 8. mois &?. jours. ^ eut _ ^ ..^. -a , .pour succeifeur Toco paroiliolt tre celui

fczl""''^^^'^" qui devoit occuper ce Pofte

minenr ; il avoitmme dj

eu plus de voix qu'il n'enfalloir pour tre Pape , &c faCellule avoir r pille , lorC.que Baronius s'avifa de direque Toico , quoique de trsbonnes murs , n'avoir pasla: gravit convenable laDignit de Chef de TEglife ;

}il n'en auroit pas tant fallu

pour lui Faire donner l'ex-clufon ; il fallut donc pen*

fer un autre Sujet. Aprsla mort de Clment VIILon avoir jette les yeux furBaronius K]i-:mme , &c des6*u Voixii'l y avoir ^ il eneut d'abord 37. ; de forteque flon toute apparence ,il pouvoir avoir dans un au-

i tre Scriuiu les cinq qui hi


91/664

Ecclsiastique. 60i irPaul V. 17. Sicle.

iTiwinquoienc^clcs quarante deux nccenki- An:xcs pour tre lu ; mais les Efpagnols y',^mirent obftacle. Piques que dans le IX^Volume de les Annales ^ il et crit con-tre les Droits que le Roi d'Efpagne pr-tendoic en Sicile , en faveur de l'auto-rit Eccl(aftique ; ils s'oppofrent cequ'il ft plac fur la Chaire de S. Pierre yde peur qu'tant Pape , il n'entreprt defaire valoir ceux du S. Sige. Cependantquoiqu'il et eu l'exclufion dans le Con-

clave , o Lon XI. fut lu 5 on penfa en-core lui dans celui o il fut queftion dedonner un Succeflur ce Pape ; mais cefut fans fuccs , & le 16. May on lut leCardinal Camille Borghefe, qui prit le nomde Paul V. Il toit Dofteur en Droit y &avoit palT par toutes les Charges 5 ce quifit efperer un bon gouvernement. Sonzl pour l'honneur de Dieu & les liber-ts de l'Eglife toit accompagn d'unegrande exprience dans les affaires ; & iljoignoit tout cela une grande douceur ,beaucoup d'affabilit &fur-tout des moeursincorruptibles. Tous les Princes Catholi-ques lui envoyrent des Ambafladeurs ;&c Henri IV. qui en toute occafion tmoi*gnoit fon attachement pour l'Eglife Ro-maine y ne fut pas des derniers lui faireprter en fou nom 1 obdience accotu-


92/664

70 Abrg de l*HstoirePaul V. 17. Sicle.

i^l Lezl

de Paul V. pour les liberts dejl'Eglife clata bientt aprs y &c cette oc-cafion. Le Snat de Venife peu fatisfait d'a-^voir dfendu de bcir de nouvelles Egl-fes y des Monaftres ^ des Hpitaux 5 com-me il a t raport fous l'anne 1603.,dfendit encore en 1605. aux Laques d'a-liner leurs biens en faveur des Ecclfiattiques ; & enfin les Tribunaux Sculiersfaifrent l'affaire d'un Chanoine de Vi-cenfe &c d'un Abb de Nerveze , tous

deux accufs de grands crimes , & les fi-rent mettre en prifon. Le Pape deman-


93/664

ECCLESTAST IQU E. 7IPaul V. 17. Sicle,

rcelt de la publication du Concile de An.Trence , comme le feul remde capable !J2ide remdier ces maux. Il dit que cequi paroilloit dans les Dcrets du Con-cile peu conforme aux Loix du Royaume

toit Cl peu de chofe , que dans une feuleConfrence entre les Prlats & les Mem-btes du Confeil ou du Parlement , onpourroit donner toute forte de fatisfadionau Roi,

Henri IV. rpondt qu'il favot quePEglife toit afflige 5 & qu'il fouhaitoitfort que le Concile de Trente fut reu enFrance j mais comme l'Archevque deVienne l'avoit remarqu , les coniidera-tions du Mende combattant fouvent cel-les

du Ciel 5il

fe contenta de prendre lesEvques tmoin 5 qu'il ne conferoit lesBnfices qu' des Sujets qu'il en jugeoicdignes ; il les affUra qu'il feroit encoremieux l'avenir , & c'eft tout ce qu'onput obtenir.

Guillaume Bardai d'ime Fam.ille illus-tre d'Ecoff 5 n en 1540. favant Jurif-confulte y c clbre par fes Traits de laPuiffance du Pape & de la Puiflncc Ro-yale 5 qui s'toit retir en France y lorfqueMarie

Sruard Reine d'Ecofffut

airte)rifonniere ; & qui tant all Londres ,ors de l'avnement de Jacques I. l

Couronne d'Angleterre ^ avoit refuf tous


94/664

72 Abrg de l*Histoire. . ... I iiM

Paul V. 17. Sicle,^^ les emplois que ce Prince vouloir lui don-

jner , condition qu'il embralTeroic la Re-ligion Anglicane ^ mourut cette anne Angers , o il toit venu cnfeigner leDroit.

Strigonie que les Turcs avoient prisen 1604. par la trahifon des Allemans , neles ddommagea pas des pertes qu'ils fi-rent cette anne du ct de la Perie. L'Ar-me d'Abas le Grand dfit pendant deuxfois le Bcha de Trebizonde , & fit uncarnage horrible. Elle prit mme la Villed'Aden fur le Golfe Arabique ;>& ce Prin-ce envoya une nouvelle Amballade Ro*dolphe IL pour Texhoiter ne faire nipaix ni trve avec les Ottomians.

Demetrius Grand Duc de Mofcoviefut adailin cette m.me anne ; & com-me fi elle avoir d tre fatale diversPrinces 5 on vit en France la confpirationdu Comte d'Auvergne & de fes Compli-ces contre Henri IV. , & en Angleterrecelle des Poudres , ainfi nomme , parcequ'on devoir faire fauter le Pailementdans le tems que le Roi yauroitt af-imbl avec tous les Seigneurs. Ces deuxattentats furent dcouverts , mais aveccette diffrence qu'Henri IV. fit grce auxcoupables i & qu'en Angleterre , non con-tent de les punir , peur-tre caufe queLa Religion en avoir t le motif, car les

Conjurs


95/664

Ecclsiastique. 75P A u L V. 17. Siccle

Conjuics priicnc ce picccxtc , on impliqua An.dans le chacimenc des perionncs innoccn- , ^ ites , & qui avoient mme dilluad Tex-cution du Complot , qui leur avoir tcrvl fous le feau de la ConfeiTon : telfut le Pre Henri Garnet Jefuite , dont l'ef-

figie parut aprs la mort , au laport deSponde y avec une Couronne & une Croixdans un Epi de Bled y fur laquelle unegote de Ton fang toit tombe , &c quipour cette raifon , ajoute le mme Au-teur y efl: tenu pour Saint & pour Martyr^

Le fameux Thodore de Beze Miniftrede Genve , Se Tun des principaux Au-teurs des ravages que l'Hrfie de Calviaavoir faits en France , mourut cette an-ne dans cette Ville g de 86. ans Se

quelques mois ; il avoit perdu la mmoiredepuis deux ans , Se la Paye lui avoit fuc-ced dans fon emploi : fes Ecrits font par-faitement connotre fon caradre.

A N N e'e 1606.Le Snat de Venife oppofoit aux Brefs

du Pape 5 qu'il ne tenoit que de Dieu lepouvoir de faire des Loix , & que la r-vocation que S. S. exigeoit y tendoit ren-verfer les fondemens de l'Etat. Paul V.qui peu auparavant avoit fait ployer les

Gnois dans une pareille occafion , futextrmement irrit de la fermet des V-nitiens , & rpondit au Chevalier Pierre

Tome IX. D


96/664

^4 Abrg de l*HistoirePaul V. 17. Sicle

-^"'Duodo , qui lui fut envoy avec la quali-t d'Ambaflfadeur Extraordinaire de la R-publique y que toutes les raifons ne va-loient rien , & qu'il falloir obir. Les V-nitiens ne paroiflant pas difpofs retrac-

ter leurs premires dmarches ^ il aflm-bla le Confiftoire , & y fit la ledure duMonitoire qu'il toit rfolu de publier.

De 41. Cardinaux qui s'y trouvrent , lefeul Vallier n fujet du Snat tcha d'a-doucir le S. Pre , tous les autres furent

d'opinion qu'on ne pouvoirufer de mna-

gement 5 fans trahir les intrts de l'Egli-fe : ainf confquemment la rfolutionqui fut prife dans cette AflTemble , Lo-nardo Donato Doge de Vtnife & le Snatfurent dclars excommunis le 17. d'A-vril ^ & tout l'Etat interdit , fi dans 24.jours depuis la publication du Monitoireles Dcrets n'toient pas effacs des Ar-

chives , avec promeffe de n'en faire ja-

mais de pareils , &: files Prifonniers Ec-

clfiaftiques n'toient pasconfigns entre

les mains du Nonce.De's que le Snat eut nouvelle du Mo-

nitoire 5 il protefta contre 5 dfendant

fes Sujets de le publier. Le Grand Vicai-re de l'Evque de Padou ayant dit auPodeftat qu'il feroit ce que le S. Efprit luiinfpireroit ; le Magiftrat lui rpondit qu'on

feroit pendre ceux qui n'obiroicnt pas


97/664

Ecclsiastique. 7$Paul V. 17. Sicle.

lesCapucins

, les Jcluiics 6c les Ihcacms

^i.

furent les feuls de tout le Clerg , qui ai-mercnt mieux tout abandonner que des'cxpoler violer llnterdir. Le Snat fucle plus indign contre les Jefuitcs , parcequ'il fit tous les etForts pour les retenir ;Se il ne leur permit de fortir des Terres dela Seigneurie , qu'aprs avoir port con-tre eux un Arrt de bannillcmcnt qui lem*bloit leur fermer toutes les portes au re-tour.

Si ces Religieuxde

differensOrdrestrahirent en cela les intrts de leur Pa-

trie y il s'en trouva d'autres qui (e char-grent de raflurer les Peuples que cetteretraite & les Cenfures pouvoienc avoirallarms. Paul Sarpi ii connu fous le nomde Fra Paolo , dont la Rpublique avoicpris l'avis,&: Fra-Fulgentio fe diftingurenten cette occafion j les inventives que lepremier publia contre la Cour de Rome ,lui attirrent peu aprs une Excommuni-cation laquelle il s'toit bien

attendu;mais ce Moine &c Ton Confrre avo'entdans le cur des principes qui infpirencpeu de refpe: pour le S, Sige , & enco-re moins d'apprehenfion des foudres duVatican : ainfi les chofes allrent leur traia

Venife ; & il n y eut que les AmbalT-deurs de l'Empereur, du Roi d'Efpagne &du Duc de Savoye 3 qui gardrent l'Inter-

Dz


98/664

7


99/664

ECCLESI ASTIQU E. 77Paul V. 17. Sicle.

i\ de ce qui fe palloit , aciuctla aux Ca-An^

tholiques d'Angleterre un Bref conrre ceuUSerment , dans lequel il prononot qu'onne pouvoit le prter , fans blellr la foi y& encourir la damnation ternelle i maisce Bref ne runit pas les Efprits : ceux quitoienc pour l'obitlance , &c entr'autresGeorge Blakuel , le mme que ClemencVlU. avoir tabli Archiprtre des Catholi-ques d'Angleterre & d'EcoHe avec unpouvoir fort gnral 5 foutinrent que le

Bref toit fuppof , ou qu'il avoir t don-n fur un faux Expof 5 & qu'en tout casil ne renfcrmoic qu'un confeil &C non pasun prcepte. Le Pape en fut averti , &donna un autre Bref qui confirmoit le pre-mier 5 &c qui dfendoit d'affoiblir dfor-

mais le jugement du Sige Apoftoliquepar des Interprtations arbitraires 5 mais cefcond Bref n'arriva Londres qu'aprsque BlaKuel eut approuv le Serment. Ro-me s'en plaignit , &c Blaicuel ayant faic

une efpce de retradation 5 le Roi d'An-gleterre le fit mettre en prifon. Le Cardi-nal Bellarmin lui crivit l-deflus , &l'exhorta au Martyre. Il parut plu (leursEcrits de parr & d'autre ; & divers Catho-liques 5 malgr les dfenfes du Pape , ne6rent pas difficult de prter le Sermentque le Roi exigeoit avec une fermet qu'onn'avoit pas lieu d'attendre d'un Prince na-

D3


100/664

78 Abrg de l'HistoirePaul V. 17. Sicie.

An. turelement ennemi de toute violence*

^^^auli croic-on qu'il luivic moins Ton incli^nation que celle de fon Confeil toujoursport opprimer les Catholiques, Zlpour la Religion Anglicane qu'il avoitembraie en montant fur le Trne 3 Jac-ques tcha de lintroduire en Ecoile 5 eny mettant des Evques de Ton autorit 5malgr la rellflance des Miniftres Calvi*milts 5 ou Puritains , dont pluiieurs fu-rent amandes 3 d'autres bannis^ & l'un desPrincipaux long cems dtenu prifonnierdans la Tour de Londres.

Etienne BosKay peu Guisfat de fe voirpaifible podeffur de la Tranfylvanie 5 8cd'avoir mme fournis la Valachie & lMoldavie vouloir encore faire de nouvellesConqutes 5 en profitant des troubles dontl'Empire Ottoman toit agit par la re-volte du Bcha d'Alep 3 qui aprs avoirdfait les Troupes d'Achmet envoyespour le m.ettre la raifon ^ s'toit empar

de la Syrie , & avoit fait alliance avec leRoi de Perfe. Le Bcha ayant t dfait ,&C abandonn des iiens ^ Ce vit oblig derecourir la clmence du Sultan ; il rentraen grce ^ mais condition de faire laguene aux Perfans, Ce changement ino-pin tonna Boskay , il crut devoir com-mencer par faire la paix avec Rodolphe ILik par le Trait l'Empereur conimit qu^i


101/664

ECCLESIASTI Q UE. 79I I

'

Paul V. 17. Sicle.

gardt pour lui cfes defcendaiis mles An.

la Traiilylvanie Se la partie de la Hongrieque polldoit Sigilmond Bathori ; mais cesErats dvoient revenir la Mailon d'Au-triche , h BosKay mouroit fans Enfans.Cette paix fut enfin fuivie de celle de Ro-dolphe avec le Sultan Achmet par la m-diation de BosKay , qui mourut peu aprsfans pofterit. Les Tranfylvains lurentaprs fa mort pour leur Prince , Sigil-mond Ragotzky , qui comme Boskayprofeiroit le Calvinifme 3 mais qui toicdoux y paifible &c fans ambition ; & lesPrinces d'Autriche ne s'y oppofrent point.L'Archiduc Mathias follicita le rapel desJefuires^qui l'anne prcdente avoient tchafls de toute la Principaut ; RagoczKyaflmbla les Etats Claulembourg ; maisfans gard pour la prire de l'Archiduc ,ils confirmrent ce que Boftkay avoir faitmalgr mme la proteftation des Catho-liques qui demandoient ce rappel. LePrince

5quoique Calvinifte , fut fch

d cette dlibration , & fit drellcr una6te portant que le Banni{ment de laSocit n'avoit t occafionn que parceque ceux qui profcQbient une Religioncontraire l'a voient fouhait. Ragotzicy

cda le Gouvernement l'anne fuivante jGabriel Bathori prit fa place 5 & achevade ruiner la Religion Catholique , qui ne

D4


102/664

80 Abrge d e l'HistoireP aul V. 17. Sicle.

An.commena de reprendre de nouvelles for-*^ 'ces qu'en 1687. lorfque l'Empereur Leo-pold s'en fut rendu matre.

Le clbre Jufte Lipfe, n dans le Bra-banr , mourut le Vendredi-Saint de cetteanne g de 59. ans. Il avoit vcu pen-dant quelque tems dans le CalvinifmQ Leyde ^ o il roit le Chef de l'Univerfit ;mais rentr dans le Sein de l'Eglile ^ il nes'loigna jamais de la Crance Catholique,&c mourut dans les fentimens de pit qui

font exprims dans fes excellens Traitsfur la Croix & fur la dvotion la SainteVierge.

A N N e'e I 607.Paul V. connoiflbit trop bien le carac-

tre des Vnitiens , qui n'aiment pas la

guerre 5 pour ne pas employer contr'euxles armes temporelles , voyant le peu decas qu'ils faifoient des Spirituelles. Il levades Troupes 5 c Ranuce Duc de Parme ,qui devoit les commander , les ademblaauprs de Ferrare.

Le Papen'toit

pastoutefois allez fort pour rduire lui feulles Vnitiens qui fe preparoient fe dfen-dre main arme ^ d'ailleurs il toit craindre que plufieurs Princes ne fe d-claraient en leur faveur : en effet , les

Ducs de Modene & d'Urbin panchoiencpour eux , Sc le Duc de Savoye leur avoirfait fous main oftrir du fecours. Philippe


103/664

V 1 6o7.l1

f

"Ecclsiastique. S[Paul V. 17. Sicle.

III. Roi d'ETpagnc manojavroic touc dife- Anrcmmciic ; pendant qu'il prometroicPaul V. de rduire les Vnitiens lui de-mander milericorde y li on en venoic une rupture ouverte , il exhortoit les S-nateurs foutenir leurs Droits. En atten-dant le fort des armes on fit plufieursEcrits de part &c d'autre , les Do:eurs& les Jurilconfultcs exercrent leur favoir;les Cardinaux Baronius &l Bellarmin d-fendirent la caufe du Pape , c Fra-Paolocelle du Snat.

Henri IV. qui avoit employ les Vni-tiens pour faire fa paix avec le S. Sige yvoulut Ton tour s'employer pour les recon-cilier eux-mmes avec le Pape. Le Mar-quis d'Avrincourt fon Ambaflkdeur Ro-

m^ 5 &: du Frefne Canaye fon Ambafla-deur Venife eurent ordre refpecStivemencde propofer un accommodement PaulV. & au Snat. Ils entamrent la ngocia-tion , en attendant le Cardinal de Jo-yeufe , qui aprs divers voyages Rome& Venife termina les differens. Il fut diedans l'accord que les deux Prifonniers fe^roient remis entre les mains d'un Dlgudu Pape ; que les Edits publis contre;l'Interdit feroient rvoqus > & que lePape de fon ct le leveroit. Le Senscnomma auiTitc Franois Contarini Am-bafladcur ordinaire Rome ; & Paul Y.


104/664


105/664

Ecclsiastique, 85 M I -P A u L V. 17. Sicle.

l y failbit btir pluficiirs Eglifcs , &c y An.avoir envoy des MilTionnaircs. Son zcle^^^^pour la Religion Catholique clata encored'une manire plus particulire , par lesavis qu'il donna aux Vnitiens des niefu-res lecretes que prenoient les Hrtiquespour s'introduire dans les Etats de la R-publique. Champigny AnibafTadeur deFrance avertit le Snat que Fra-Paolo ScFra - Fulgertio prchoient les nouvellesDoctrines , c qu'ils avoient gagn le

Doge de quelques Snateurs ; il remit uneLettre qu'un Miniftre de Genve crivoit un de fes amis de Paris 3 par laquelle illui mandoit que dans peu d'annes on re-dieilleroit le fruit des peines y que lui &CFraFulgentio prenoient pour introduire

^ l'Evangile Venife ; qu'il ne reftoit plusqu' prier Dieu que le Pape ft quelquenouvelle querelle aux Vnitiens pouravoiirlieu d'mtroduire la Reformation dans tou-tes les Terres de la Rpublique. On nemanqua pas de dite que les Jefuitesavoient fabriqu cette Lettre y le Snatqui en jugeoit autrement remercia le Roid'un avis aulT important ; Fra-Fulgentiaeut dfenfe de prcher y. c Fra-Paolo plus

Hommed'efprit

,quoiqu'auli corrompu

que lui y fe tint un peu plus fur fes gardes,Paul V. voulant enfin terminer les dif*

puces fur la Grce c le Libre- Arbitre eu-P6


106/664

B4 Abrge de l'HistoireA l' ' 'Il m

Paul V. 17. Sicle.I " -^ '


107/664


108/664

Abrg de l'Histoireil I t\m

Paul V. 17. Sicle. ^iiiAn propofa ; mais on n'a jamais Iu ce qui

^ ^'^/s'toit palTdans cette Afimble qui a tjufqu'ici un myftre impntrable poucceux l mmes qui aiment le plus devi-ner. On ne liflTa pas de rpandre la copied'une Bulle qu'on fupofoit avoir t dref-fe par Paul V. , dont la vrit a enfuitet contefte y flon le raport de plufieursHiftoriens ; ainfi ce qu'on peut avancerde certain , c'eft que peu de jours aprsla Congrgation , le Pape fit dire aux

Confulteurs &c aux Avocats des Parties ,qu'ils pouvoient s'en retourner chacunchez eux ; qu'il publiroit fa dcifondans un tems convenable 5 &c qu'il d-fendoit toutefois trs-ferieufement 5 qu'entraitant les Queftions de la Grce ^^ on fedonnt la libert de cenfurer l'opinion defes Adverfaires. Les Gnraux des deuxOrdres furent chargs de tenir la main ce que les intentions de Sa Saintet fuffencfuivies ; &c cette difpute finit , comme laplupart des autres : on ne termina rien ;les deux Partis s'attriburent la viloire j& chacun demeura dans fon fentimenr

Paul V. approuva cette anne la Con-grgation de Notre-Dame y fonde parM"^^. de l'Eftonnac Veuve du Marquis deMontferrant. Aprs la mort de fon Epouxcette pieufe Femme 5 fortie d'une Famillediftingue de Eurdeaux^tuit entre dai;s


109/664


110/664

% Abrg de l'HistoirePaul V. 17. Sicle.

^"- fier leurs Filles des Macrefls Hugue-E607. , 1 i^I- noces , n y en ayant encore ponit de Ca^

tlioliques. Le mal qui en refukoic toittrop grand pour qu'on ne le connt pas jmais le remde toit difficile trouver jc les deux Millonnaires en dferperoiencprefque , lorlqu'en clbrant les SaintsMyftres le 13, Septembre


111/664

ECCLESIASTI QUE# 8^Paul V. 17. Sicle

dinal de Sourdis , Archevque de Bour- aivdeaux , fut le premier approuver le nou-*^^^vel Inl1:icuc , quoiqu'il et rouhnit queJ,[mc. ^{Q Montferrant et pris la qualit deSuprieure ^ de Fondatrice d'une Maifbnd'Urfulines qui dperillbit Bourdeaux ^': laquelle il auroit bien voulu rendre fonpremier clat. Ce PrUtfit plus , il crivitlui-mme au Pape Paul V. & fes follicira-rions appuyes de la recommandation duCardinal Bellarmin obtinrent enfin lefceau de l'autorit du S. Sige. Le nouvelInilitut fut agrg POrdre de S. Benot ;te le Cardinal de Sourdis donna cnfuitele Voile la Fondatrice & quatre de CesAtTocies avec une folemnit (ans exemple;mais comme tout a fes contretems ^ onverra dans les annes fuivantes combiendes commencemens Ci heureux furent tra-verfs.

Mathias Archevque de Malines ^C-fembla cette anne un Concile Provincial,qui fut le lecond de cette Ville ; on y fitdivers Rglemens de DifcipHne ; & lePape en approuva les Statuts l'anne fui-vante. Cefar Baronius que les Annales dePEglife rendront jamais recommandable la Pofterit , & qui joignoit uneprofonde rudition une pit trs-exem-plaire , mourut cette anne Rome g^de 6^. ans. Le Sacr Collge fut fcnfible


112/664

90 Abrge' de l'HistoirePaul V. 17. Sicle.a*I l 1 m! 1 . Il I I i ^ . . . , I l II m

^n la perte d'an Membre auf illuftre ; le

j^-Pape en Fut aftlig 5 &: Henri le Grandpour montrer Peftime qu'il en faifok , or-donna 'pour lui un Service lolemnel Paris.

Ce fut aui l'anne de la mort de Ste.Marie - Kiadelaine de Pazzi , ReligieufeCarmlite ^ d'une des, plus illuftres Fa-milles de Florence , dont les Miraclesavoient annonc la fairitct mme durantfa vie. Elle mourut Florence le 15. Maige de 41. ans , dont elle en avoit pafl2j. dans le ClotrCc Urbain VIII. la d-clara Bienheureufe en 1617. c ClmentIX. la canonifa en 1669.

Cesar de Bus ^ Fondateur de la Con-grgation de la Dodlrine Chrtienne ^

mourut encore cette mme anne dans laMaifon d'Avignon ^ & dans ces fentimxCnsde pit qui l'avoient diftingu fi parcicu-

' lirement pendant fa vie. Des Miracles netardrent pas de confirmer l'opinion de fafaintcu ^ & le Peuple prvenant le juge-ment de Rome ne lui refufa pas le Titrede Bienheureux ; mais on a travaill de-puis lui faire donner ce Titre par le S.Sige 5 qui la dclar Vnrable en 1748,& a ordonn d'inftruire le procs pour faBatification.

Annexe 1608. Paul V. reut dans le cours de cette


113/664

ECCLESIAST/QUE. pPaul V. 17. Sicclc.

anne deux cleDcesAniballaJes , la pi"^-^^^^

miere de la parc du Roi de Congo , dans -Jles Erars duquel le ChniHaiiirmc avok cde nouveau tabli par les Toins des Elpa-gnols j rAmbafladeur dvoie prter ob-dience Sa Saintet , au Nom de ce Prmcc& rendre le Royaume tributaire du SaintSige , condition que le Pape y envoye-roit des Gens pieux c favans pour y en-feigner le Peuple ; cet Ambaflarleur mou-rut Rome , &c le Pape qui le vifita pen-dant fa maladie , lui ht riger un magni-fique Maulole dans Sainte Marie Ma-jeure 5 o il fut enterr, L'AmbaflTade nefinit cependant point ; &c Pobifl'ance auNom du Roi de Congo fut prte Pannefiiivante. La fconde vint de la part

d'Henri le Grand , qui envoya RomeCharles de Gonzague Duc de Nevers pourrendre obilance au Pape en qualit deFils An de l'Eglife. Ce fut alors quePaul V. confirma POrdre Militaire de Sre.Marie du Mont-Carmel , ou de S. Lazare ,que le Roi avoit tabli y ou plutt renou-velle y comme ent fur celui de S. Lazarequ'Innocent VIIL avoit runi aux Che-valiers de S. Jean de Jerufalem.

Henri IV. voulut que cet Ordre ne ft

compof que de Franois , pour le diftin-guer de celui de S. Lazare de Savoye : Phi-libert de Nereftang en fut cr Qaiid


114/664

9z Abrg de l'HistoirePaul V. 17. Sicle.

A^- Matre 5 & eut la permilTion d'y recevoirc^ cent Chevaliers; mais cet Ordre n'a pas

fait pendant un certain tems grande for-.tune en France ^ o l'on met une grandediffrence entre un Chevalier de Malrliec un Chevalier de S. Lazare 5 quoique

Abrégé de l'histoire ecclésiastique de M. l'abbé Fleury (1750). Volume 09.

Documents

Transcript of Abrégé de l'histoire ecclésiastique de M. l'abbé Fleury (1750). Volume 09.