1.Le Projet Pédagogique : comment les micro- crèches ... · Juin 2016 1.Le Projet Pédagogique :...
Transcript of 1.Le Projet Pédagogique : comment les micro- crèches ... · Juin 2016 1.Le Projet Pédagogique :...
1
PROJET PEDAGOGIQUE
DES MICRO- CRECHES DU PAYS DE BLAIN
DONNER A L’ENFANT L’ENVIE DE GRANDIR...
Juin 2016
1.Le Projet Pédagogique : comment les micro-
crèches répondent aux orientations du Plan Educatif
Local ?
Aux trois grandes orientations politiques décrites dans le PEL à savoir :
Affirmons la dimension éducative de nos projets
- Favorisons la coopération des acteurs éducatifs
- Développons les services et équipements de proximité,
nous allons pouvoir rattacher des objectifs, définis pas la directrice des micro-crèches dans ce
que l’on nomme « projet pédagogique ». Le projet pédagogique découle donc du projet
éducatif mis en place par le gestionnaire de la structure. Il est indispensable pour optimiser la
qualité d’accueil dans le sens où il professionnalise les échanges et fédère l’équipe autour
d’une même ligne de conduite, autour de grandes orientations de travail.
A partir de ce projet pédagogique, l’équipe de chaque structure dans son ensemble, sous
l’impulsion de la directrice, organisera son projet de fonctionnement, c'est-à-dire les moyens
concrets qu’elle met en œuvre au quotidien pour répondre aux objectifs fixés par le projet
pédagogique. C’est ce projet de fonctionnement qui va évoluer au fil du temps, qui sera
questionné, réfléchi, modifié.
2
Sécurité
physique et
affective
Autonomie
Motricité
Socialisation
Prise en compte de
l’individualité
PROJET SOCIAL
Orientations politiques
↓
PROJET EDUCATIF
Valeurs portées par le gestionnaire et partagées par l’équipe éducative
↓
PROJET PEDAGOGIQUE
Objectifs à atteindre définis par la directrice
↓
PROJET DE FONCTIONNEMENT
Mise en œuvre, organisation par l’équipe
La directrice à une place prépondérante dans la mise en œuvre du projet pédagogique au sein
des structures. Elle en est le garant sur le long terme. De par sa position extérieure et ses
observations, elle a un regard critique sur la qualité d’accueil, la vie au sein de la crèche. Elle
rend compte à l’équipe de ses observations et analyses et se doit également d’être à l’écoute
des ressentis des professionnels, tant sur l’accueil des enfants que sur leurs difficultés de
travail.
Un projet est écrit comme une recette de cuisine : des éléments de base que chaque
professionnel va devoir intégrer, s’approprier et appliquer, en y ajoutant son propre savoir-
être. Une recette de cuisine a toujours comme ambition de pouvoir être améliorée. On
s’efforce donc d’être inventif, imaginatif, d’intégrer de nouveaux éléments. On fait des essais,
des évaluations, il y a des ratés et des réussites...
2. Les grandes bases du projet
3
3. L’accueil
L’inscription
La première prise de contact est assurée par la directrice. La présence des deux parents est
vivement souhaitée au premier rendez-vous. La directrice explique le projet de la crèche, les
avantages et les inconvénients de la collectivité, les difficultés de séparation, une journée type
d'un enfant à la crèche. Elle présente l’équipe éducative. Elle précise le règlement intérieur et
fait visiter les locaux. Suite à cela les parents disposent d’un temps de réflexion avant
d’inscrire définitivement leur enfant, afin d’être bien sûr que l’accueil en crèche correspond à
l’attente qu’ils en ont, à ce qu’ils imaginaient. Pendant ce temps de réflexion, la directrice
reste disponible pour répondre aux questions des parents et éventuellement les rencontrer de
nouveau s’ils le souhaitent ou si tous les points n’ont pas été abordés lors de la 1ère
entrevue.
Dans un deuxième temps les parents rempliront le dossier d’inscription un contrat d’accueil
sera établi. La directrice les oriente alors vers le professionnel « premier accueillant »pour
mettre en place la période d’adaptation.
Les parents prennent donc contact avec ce premier accueillant directement, pour convenir
des heures d’adaptation. Le premier contact se met alors en place, la relation de confiance doit
se travailler des ces premiers échanges.
L’adaptation avec le « premier accueillant »(voir annexe 1)
Un premier rendez vous d’une heure environ est programmé avec le parent, l'enfant et
l’accueillant. Celui essai d’être totalement disponible pour cette nouvelle famille. Le parent
transmet les habitudes de l'enfant pour le sommeil, l’alimentation le décodage des pleurs ....
C’est un temps privilégié de dialogue et d’écoute où le professionnel doit être déchargé de
l’encadrement du groupe d’enfant. Ce premier temps de rencontre permet principalement à
l'enfant et au parent de prendre contact avec la crèche, de créer les bases d’une relation de
confiance. L’enfant ne reste pas sans son parent pour ce 1er
temps. Le parent va confier son
enfant et doit sentir l'implication de l’accueillant dans les soins portés à l'enfant. L’accueillant
établira avec le parent la suite du planning d’adaptation et transmettra au reste de l'équipe les
informations concernant l'enfant pour garantir la continuité des soins en son absence. Le
premier accueillant laissera petit à petit la place aux autres professionnels de s’occuper de
l’enfant, quand elle sentira que celui-ci a acquit une sécurité affective suffisante.
Les séparations/les retrouvailles
Le temps de séparation du matin est primordial. Pour le parent qui a confié son enfant, c'est le
temps qui va lui rester en mémoire toute la journée. Sur quelques minutes, le parent se fait
une idée sur la qualité d'accueil de son enfant. Le temps est retrouvailles donnent également
une idée au parent de l’ambiance à la crèche. C'est pourquoi, il est indispensable de laisser le
soir le temps aux parents d'observer leur enfant à la crèche discrètement pour qu'il se fasse
4
une idée de l'attitude de leur enfant pendant la journée (ne pas prévenir l’enfant que son parent
arrive, les laisser se redécouvrir après une séparation).
La séparation se fait souvent de bras à bras pour les plus petits, avec un au revoir à la fenêtre
ou à la porte vitrée. L'accueillant s'attachera à dire bonjour au parent et à l'enfant séparément
en prénommant l'enfant (pas de surnom, même si le parent le fait ; le surnom est affectif et est
réservé aux parents).
L’accueillant est à l’écoute et est disponible pour le parent, prend en compte les informations
données et accompagne le parent et l’enfant vers la séparation. Il prend en compte le départ du
parent et le verbalise à l’enfant (on ne cache pas un départ, même si le parent le souhaite car
l’enfant ne sera pas en sécurité psychique s’il ne sait pas quand l’adulte disparait).
Un parent part de la crèche avec l’image de son enfant tel qu’il l’a déposé le matin
(vêtements, coiffure...) et va se l’imaginer comme cela tout au long de la journée. C’est
pourquoi il doit rester le plus proche possible lors des retrouvailles de l’image que s’en ai fait
le parent (le matin, le parent a fait un choix de coiffure que l’équipe doit respecter jusqu’au
soir.) Si un parent laisse son enfant en pleurs, lui proposer d’appeler la crèche dans la matinée
pour savoir si son enfant est calmé, ainsi le parent se sentira rassuré.
Vers 9h30, tous les enfants se posent autour d'un verre d'eau pour se dire bonjour chacun son
tour. Chaque enfant peut se prénommer. Les professionnels discutent avec les enfants de
l'organisation de la journée pour les ateliers, les sorties, le chef de table. C’est un rituel
accompagné de chansons et suivi par un verre d’eau. Ce temps se passe autour de la table. Les
enfants (petits comme grands) sont incités à participer à ce temps de partage convivial, mais
cela n’est pas obligatoire.
Les transmissions écrites et orales vers les parents
Au moment de l’accueil, les parents échangent avec l’accueillant les informations concernant
leur enfant. La prise de note est indispensable pour garantir la continuité avec les autres
professionnels tout au long de la journée.
L'accueillant se positionne en attitude d'écoute et fait reformuler aux parents si nécessaire.
Le professionnel veillera à ne pas être dans une attitude trop de conseil, voir éducationnelle si
le parent ne la pas invité dans ce sens. Le respect des pratiques de chacun est primordial pour
garantir un climat de confiance. Si un problème est soulevé, un temps peut être prévu pour
parler tranquillement. Un RDV peut être pris avec la directrice, l’auxiliaire de puériculture ou
les 2. C'est à l'accueillant de fixer les limites du dialogue car elle a également en charge le
groupe d'enfant.
Le soir, c’est au professionnel de faire un « résumé » de la journée de l’enfant pour permettre
au parent d’effectuer une continuité dans la prise en charge de son l’enfant.
5
Les transmissions doivent être individualisées, ciblées, valorisantes pour l’enfant dans la
mesure du possible (pas que des propos négatifs, pas de « RAS »). On ne retransmet pas que
les « soins » (sommeil, changes, repas...) mais également les acquisitions, temps d’éveil,
découvertes. Des détails sont parfois très importants pour le parent car ils permettent
d’imaginer la vie de leur enfant sans eux. Il s’agit d’un dialogue, le professionnel doit donc se
détacher de ses transmissions écrites afin d’être en position d’écoute.
Tout ne doit pas être retransmis au parent. Le parent doit accepter que son enfant vive sa vie
en dehors de sa présence et qu’il ait donc son « jardin secret ». L’équipe accepte aussi que le
parent pose peu de questions.
Les règles de la crèche s’appliquent, même lorsque les parents, frères et sœurs sont présents.
L’équipe éducative est garante du respect de ces règles.
Régulièrement des situations d’accueil sont travaillées en réunion d’équipe (que dit-on aux
parents, quand, comment...)
Les premières acquisitions de l’enfant sont réservées aux parents. Les professionnels ne diront
pas qu’un enfant à fait ses 1ers pas à la crèche ou qu’il se retourne, s’assoit seul, si le parent
ne le voit pas faire. Cela pourrait engendrer un sentiment de frustration, d’avoir « loupé » une
des 1ère
s grandes étapes du développement de leur enfant. On peut supposer que l’enfant qui
marche à la crèche marchera rapidement chez lui. Laissons donc au parent le bonheur d’en
faire la découverte par eux- mêmes.
4. L’alimentation
Alimentation et affectivité
L’alimentation lie le bébé à ses parents de façon très étroite. La dépendance est totale. Les
moments au sein ou au biberon sont des moments intenses de partages et de câlins. L’enfant
se nourrit sur le plan physiologique et affectif en même temps. La séparation implique qu’une
autre personne donne ses repas à l’enfant. L’histoire de l’alimentation au sein de la famille est
donc à prendre en compte et à respecter (beaucoup de ressentis, d’émotions, d’histoires
différentes autour de l’alimentation)
Le temps du repas est un moment privilégié entre l’adulte et l’enfant. Le bébé a besoin d’un
temps de câlin pendant lequel l’adulte est disponible. Cela implique que le biberon soir pris
dans les bras, dans le regard avec une communication adaptée. Les bras sont contenants,
6
l’enfant s’y sent maintenu, en sécurité. L’adulte est impliqué à 100 % dans cette relation. Un
bébé pourra attendre son tour plus facilement s’il sait que le moment qui va venir va être un
moment de qualité, où l’adulte sera entièrement disponible pour lui.
L’allaitement maternel
Il est expliqué à la maman dès le 1er
RDV par la directrice que si elle souhaite venir allaiter
son enfant à la crèche ou tirer son lait, elle en a la possibilité. Les horaires seront définis au ca
par cas. Le projet de la maman doit être respecté, et ne doit pas s’arrêter sous prétexte que son
bébé va à la crèche. D’elle-même elle mettra fin à cette aventure.
Les besoins journaliers théoriques (voir annexe 2)
Les parents fournissent le repas du midi et la crèche fourni le goûter pour les plus grands. Le
gouter est composé quotidiennement d’un produit laitier d’un 1 fruit et d’un produit
céréalier, en limitant les apports en sucres et en matière grasses. Les enfants vont
régulièrement à la boulangerie chercher du pain frais pour leur gouter. Les repas devraient
être fournis par la communauté de communes à partir de septembre 2016. Jusque là les
professionnels proposent aux enfants tout le repas qu’à préparer le parent, sans émettre de
jugement quant aux plats ou à la quantité proposée.
Un échange pourra avoir lieu, en dehors de ce temps de repas, avec le parent, si l’équipe
trouve que les quantités ne sont pas adaptées ou que l’équilibre alimentaire n’est pas respecté.
Tout cela en ayant toujours à l’esprit que tout échange autour de l’alimentation véhicule de
l’affectif et des valeurs personnelles (chacun de nous à une relation particulière à la
nourriture).
De l’eau est proposée régulièrement (9h30-11h30-15h30-17h30) et plus en période de
chaleur.
L’introduction des aliments
L’introduction des aliments varie en fonction de l’enfant, de ses envies, des parents et des
conseils des médecins. Les professionnels respectent le choix des parents sur la date du début
d’introduction et les aliments choisis. Les professionnels interviendront si ceux-ci sont en
inadéquation avec les grandes règles de base théoriques.
7
A table, l’enfant a le droit de
Parler, ne pas aimer, avoir faim ou
très peu, manger avec ses doigts,
se salir, avoir des couverts
appropriés à son âge, ne pas finir
son assiette, avoir de l’aide,
prendre son temps
A table, l’enfant doit
Goûter le plat, rester assis, ne
pas crier, apprendre les règles
de politesse, attendre les autres
pour passer à la suite, ne pas
prendre dans l’assiette de son
voisin
Le parent fait les premiers essais à la cuillère à la maison et introduit en premier tout nouvel
aliment (pou limiter les risques d’allergie à la crèche).
Il n’y a pas d’urgence, des retours en arrière sont possibles
L’introduction des aliments et le changement de composition des repas demandent beaucoup
de dialogue entre le parent et les professionnels et mise à jour régulière des quantités et des
aliments introduits. Pour les plus petits, un tableau dans la cuisine est mis régulièrement à jour
indiquant les aliments introduits et les quantités proposées à l’enfant.
les règles d’hygiène pour les repas
La règlementation crèche et les règles basées sur la méthode HACCP sont respectées. Les
grandes lignes de base sont le principe de la marche en avant (pas de mélange entre le propre
et le sale), de l’auto-contrôle (température et désinfection du frigo, dates de péremption...) et
de l’utilisation unique (lingettes et gants mis au sale directement après une utilisation).
Les enfants se lavent les mains avant chaque repas. Après le repas, ils se lavent le visage et les
mains avec un gant de toilette mouillée à l’eau tiède.
le temps du repas, un moment convivial
Le temps du repas doit être un moment agréable, détendu, sans conflit. Les enfants prennent
leur repas dans le calme mais pas dans le silence. C’est un moment d’échanges entre enfants,
entre enfants et adultes. Les adultes discutent le moins possible entre eux eu dessus de la tête
des enfants, mais bien avec les enfants. Les adultes sont assis avec les enfants, les
accompagnent et leur rappellent les règles de la vie à table. C’est aussi l’occasion de parler
des aliments, des saveurs…
8
Le rappel de ces règles est donc à faire au quotidien. Le repas doit rester un moment de
PLAISIR.
Un enfant sera incité à goûter le plat, sans rapport de force. Il ne sera jamais privé d’un
aliment (dessert, pain, …) sous prétexte qu’il n’a pas mangé ou goûté son plat ou une partie
du gouter. Son repas ne lui sera pas resservi ultérieurement, mais l’assiette est laissée sur la
table tout le long du repas. Un enfant peut choisir de finir son plat après avoir mangé son
dessert.
Les repas doivent arrivés dans un sac isotherme, tous les aliments notés au nom de l’enfant.
L’équipe met le repas au frigo dès l’arrivée de l’enfant. Seul le personnel éducatif peut entrer
dans la cuisine. Tout aliment sorti du frigo sera mis à la poubelle, selon les règles d’hygiène
en vigueur. Un parent ne peut pas récupérer le repas de son enfant, aucun aliment qui est entré
ne peut sortir de la crèche. Le parent ne peut pas emmener le gouter de son enfant à la maison.
Il peut être proposé exceptionnellement au parent de donner le gouter à son enfant à la crèche.
Si un enfant dort et se réveille tard (après 17h30), le gouter proposé peut éventuellement être
« allégé », mais le produit laitier est obligatoirement proposé.
Si un repas semble « douteux » à l’équipe (aspect, odeur), celle-ci se réserve le droit de ne pas
le donner à l’enfant et de proposer un petit pot à place. Les parents devront en être informés le
jour même.
Vers l’autonomie
Le biberon est donné dans les bras, la purée dans un transat, en face à face. Quand l’enfant
grandit et sait se tenir assis, son repas lui est donné dans une chaise haute ou un siège bas.
L’enfant va petit à petit s’intéresser à ce qu’il a dans son assiette et toucher avec ses mains
d’abord. Ensuite une cuillère lui est proposée (différente de celle de l’adulte = double
cuillère), il apprendra à s’en servir petit à petit. A ce stade, l’enfant doit pouvoir toucher les
différentes textures et se salira souvent. Les repas sont toujours des temps de relation
individuelle et privilégiée entre l’adulte et l’enfant. Quand l’enfant sait bien marcher, se tenir
assis et s’installer seul sur une chaise, il prend son repas à table, aidé d’un adulte. Petit à petit
l’adulte va s’effacer pour le laisser manger seul.
9
L’adulte aide l’enfant s’il en a besoin, mais veille à ne pas l’assister et l’encourage vers
l’autonomie. Il peut aider un grand à finir son assiette mais ne lui donne pas tout son repas
comme il le ferait pour un bébé.
Un « chef de table » par table est désigné à tour de rôle pour la journée chez les plus grands.
Celui-ci est matérialisé par le port d’un tablier lors du repas. Il est responsable de distribuer
les couverts, verres et serviettes aux autres enfants. Il apporte le repas de chaque enfant à
table, accompagné par l’adulte.
Chaque enfant à un gant mouillé à l’eau tiède à la fin du repas pour se laver le visage et les
mains. L’enfant va ensuite déposer seul sa serviette et son gant dans le panier à linge sale.
5. Le sommeil
Les besoins théoriques (voir annexe 3)
Le respect du rythme
Pour les plus petits, le rythme sera au maximum respecté, selon les transmissions du matin.
Un enfant sera couché lorsqu’il en aura besoin, l’équipe étant attentive aux signes de fatigue.
Un enfant qui a besoin de sommeil doit être couché rapidement.
Le couché sera préparé en douceur : l’enfant est prévenu et est préparé à cette phase se
sommeil lors du change/déshabillage. Les rituels sont respectés (doudou, tétine) et les enfants
dorment dans la pénombre (pas le noir complet, réservé à la nuit).
Un enfant qui ne dort habituellement plus le matin peut être recouché si besoin (mauvaise
nuit, malade).
Le lit n’est jamais une « punition », mais bien un endroit où l’enfant va se sentir en sécurité
pour s’endormir. Le temps de sieste est un moment de plaisir pendant lequel l’enfant va se
ressourcer.
Pour prévenir de la mort subite, l’équipe surveille les siestes via un babyphone et entre
régulièrement dans les chambres pour vérifier que tout va bien. Il n’y a pas de tour de lit, par
d’accroche-tétine en chainette, les colliers sont interdits. Les bébés sont couchés sur le dos.
10
Un enfant qui dort ne sera jamais réveillé (s’il dort c’est qu’il en a besoin), sauf
exceptionnellement sur demande du parent et après discussion en équipe, si cela peut s’avérer
pour le bien être de l’enfant.
Pour les plus grands, le déshabillage se fait au maximum seul. Chaque enfant à son panier
avec son symbole et essai, sous l’œil bienveillant de l’adulte de se déshabiller seul. Il aura de
l’aide si besoin. Les changes et passages aux toilettes se font individuellement. Des histoires
sont lues avant d’aller se coucher. Les enfants vont se coucher ensemble et l’adulte reste dans
la chambre le temps de l’endormissement, s’assurant que chacun ait son doudou et sa tétine si
besoin et qu’il soit sous sa couverture. Un temps de repos est obligatoire, même si l’enfant ne
dort pas. Un enfant peut être couché « en décalé » si cela correspond mieux à son rythme de
sommeil ou s’il perturbe trop l’endormissement des autres.
Le réveil est échelonné, selon les besoins de chacun. Les enfants retrouvent leurs paniers et
essaient de se rhabiller seuls.
Le besoin de repos
En dehors des temps de sieste, les enfants peuvent avoir besoin de temps de repos. Des
coussins sont prévus à cet effet. Des temps calmes sont proposés avec de la musique douce,
notamment avant le repas du midi (les enfants s’allongent ou jouent calmement, accompagnés
par l’adulte).Des temps de relaxation, de massages avec des balles sont régulièrement
proposés.
6. L’apprentissage de la propreté
Il s’agit bien d’un apprentissage, avec des essais, des « ratés » et des « réussites ».
Il faut que l’enfant soit prêt (physiologiquement et psychologiquement), lui seul décidera du
moment où il se sent capable d’être propre. En concertation avec le parent, l’équipe suit ce
qui est commencé à la maison (proposition régulière d’aller aux toilettes ou sur le pot).
L’équipe encourage l’enfant et n’est pas dans le jugement lorsqu’un enfant fait pipi dans sa
culotte. Le parent doit apporter des tenues de rechange.
11
« Le jeu c’est le travail de l’enfant, c’est
son métier, c’est sa vie. »
(Pauline Kergonard, fondatrice de l’école
maternelle en France)
Des retours en arrière sont possibles, il faut faire confiance à l’enfant (l’enfant n’était peut
être pas prêt, un évènement vient le perturber…).
Les enfants sont régulièrement incités dans la journée à aller aux toilettes, chacun leur tour, en
respectant l’intimité.
7. Le jeu, l’éveil
Tous les temps sont pour l’enfant source d’activité, d’éveil : le lavage des mains, le
déshabillage, le rangement des jeux, mettre ses chaussures…
L’éveil du tout petit
L’enfant, même bébé à besoin d’être stimuler pendant ses phases d’éveil. Il se saisit de
l’ambiance sonore et de tout ce qu’il voit. Les bébés participent aux temps des chansons, des
histoires…mais ont besoin de temps individuels avec les adultes (jeux de corps à corps, jeux
de marionnettes, foulards, « massages »…). Tout cela vise à leur faire prendre conscience de
leur corps. Des jeux seront mis à leur disposition (hochets, balles, livres tissus ou plastique,
bouteilles vides). L’adulte veille à leur renouvellement et au fait qu’ils soient accessibles.
Le jeu stimule l’imaginaire
Beaucoup de temps sont consacrés aux jeux « libres », c'est-à-dire que l’enfant joue à ce qu’il
a envie, développant ainsi son imaginaire. Le jeu est essentiel au bon développement de
l’enfant, à la construction de son individualité. Il permet à l’enfant de comprendre le monde
qui l’entoure et de traduire ses émotions. Pour cela l’adulte doit organiser l’espace, varier les
jeux mis à disposition, proposer des espaces de jeux sécurisants et attractifs. L’adulte est un
« phare » bienveillant et s’assoit avec les enfants pendant ses temps et accompagne, participe,
encourage, oriente si besoin et veille à ce le jeu soit possible (gère les conflits…). Pendant ces
temps, l’adulte doit accepter de voir les jeux être détournés par les enfants, il doit lâcher prise
et faire preuve d’imagination. L’adulte accompagne le rangement des jeux à chaque
12
Musique, chansons, histoires, marionnettes,
danse, manipulation, peinture, gommettes,
pate à modeler, jeux de ballons, motricité,
puzzles, jeux d’encastrements, dessin, cuisine,
petits bricolage, déguisement, jeux de société,
jeux de langage, jardinage, jeux de
transvasement….
changement de temps (avant les repas, les sorties, la sièste). Il crée des « coins » jeux
attrayants et donnant à l’enfant l’envie de venir s’y installer (coin dinette, coin livres, coin
jeux de construction…). L’enfant à cet âge a besoin de déménager l’espace ; il explore,
expérimente son environnement. L’adulte doit l’accepter et être garant de cet espace de jeu.
L’enfant a bien évidemment aussi le droit de « ne rien faire ». Il peut prendre le temps
d’observer, se reposer, câliner son doudou.
Les jeux sont pour certains fait à partir de matières recyclés (bouteilles vides, bouchons,
instruments de musique fait main, déguisement récupérés)
Les ateliers d’éveil
Le matin généralement, des temps d’éveil sont proposés aux enfants, en fonction des compétences de
chacun. Ces ateliers ne sont jamais imposés ; l’enfant réticent peut venir observer puis venir plus tard
s’il le souhaite. La palette d’ateliers proposés devra être la plus large possible.
L’adulte organise ces temps d’ateliers (espace, choix du nombre d’enfants, choix des
matériaux). L’atelier est préparé, réfléchi, avec un début et une fin. Il accompagne l’enfant
mais ne fait pas à sa place. Quand il y a une production finale, les enfants savent dès le départ
ce qu’elle va devenir (décoration de la crèche, pour la maison…). Mais l’enfant est libre de
son « œuvre » (s’il veut la jeter, il le peut). Le but premier ce ces ateliers n’est pas la
production, mais l’éveil et le plaisir partagé.
Les sorties
13
Dès que possible, les enfants sortent dans le jardin, quelque soit leur âge (les plus petits
sortiront moins longtemps en hiver). Si le temps le permet, une sortie minimum par jour. Des
jeux extérieurs sont proposés (ballons, cerceaux, trotteurs, vélos…) et l’adulte organise des
jeux (rondes, courses, jeux de ballons…)
Des sorties dans la communes sont régulières, à pied ou en poussette (boulangerie,
bibliothèque, voir les animaux…). Lors de ses sorties, l’adulte va au rythme de l’enfant et
laisse une grande place à l’observation (prendre le temps de ramasser des feuilles, des
cailloux).
Des échanges entre les 3 micro-crèches sont favorisés : salle de gym, chasse à l’œuf, pique-
nique, temps cuisine, partage d’un gouter…La voiture de service permet également des sorties
comme la forêt, les aires de jeux, la, médiathèque…
Des projets avec les centres de loisirs sont l’occasion de sorties et de temps de rencontre.
Une fois dans l’année une sortie sur la journée pour les 3 crèches est organisée.
7. La motricité
Le bébé est installé sur le dos car cette position est physiologiquement naturelle, aucun effort
n’est à fournir pour se maintenir dans cette position. Le bébé peut tourner sa tête entièrement
de gauche à droite, il peut bouger les mains et les pieds. Cette position va lui permettre de
faire de nombreuses expériences motrices. Les bébés ne sont pas derrière des barrières, afin
de permettre des échanges avec les enfants plus grands et les adultes. L’envie de sortir du
tapis et d’aller voir ce que font les autres va stimuler le bébé dans ses expériences motrices.
C’est pourquoi le transat est utilisé sur des temps très courts de digestion. En effet dans le
transat, le bébé est maintenu dans une position qu’il ne maitrise pas, c'est-à-dire une position
plus ou moins assise. Cette position figée lui impose de contracter ses muscles dorsaux afin de
maintenir la stature. De plus son champ de vision est considérablement réduit et sa liberté de
mouvement inexistante.
14
De même, l’équipe n’installera pas un enfant dans une position qu’il n’a pas encore acquise
(sur le ventre, assis, à table).
C’est ce qu’Emmi Pickler (pédiatre) décrit dans le concept de « motricité libre » : laisser
l’enfant libre de ses mouvements, sans les lui enseigner et sans l’aider. Cette approche
n’entrave ni les mouvements, ni la liberté de l’enfant. L’enfant n’est pour autant pas laisser
seul dans son coin pour faire ses expériences. L’adulte va observer l’enfant, l’accompagner,
l’encourager, le féliciter dans ses réussites, en lui proposant un environnement sécurisant et
propice aux expériences. L’enfant gagnera alors de la confiance en lui-même, ce qui l’incitera
encore davantage à tenter de nouvelles expériences.
Un enfant qui est capable d’entreprendre lui-même l’action de son choix sera pleinement
décideur du moment où il commence et du moment où il arrête son activité. De ce fait cela
engendrera moins de tensions, de frustration ( l’adulte va de moins en moins décider pour lui,
faire à sa place).
Les premières acquisitions sont réservées aux familles. L’équipe de dira pas qu’un enfant
vient d’apprendre à se retourner, à s’asseoir, à marcher…On laisse au parent le plaisir de la
découverte des premières fois.
8. l’autonomie
L’éducation à pour but de préparer l’enfant à devenir un adulte autonome, c'est-à-dire capable
de prendre des décisions, de faire des choix.
A la crèche, l’autonomie est visée dans tous les domaines et tout au long de la journée. Petit à
petit l’enfant va être accompagné, puis va apprendre à faire seul certaines choses comme :
Mettre ses chaussures, son manteau
Se déshabiller, s’habiller
Aller aux toilettes
Mettre le couvert, distribuer les serviettes, les plats (chef de table)
Se débarbouiller après le repas et mettre ses affaires sales dans le bac à linge
Ranger les jeux après y avoir joué, ranger son doudou si pas besoin
15
Avoir des couverts adaptés lors des repas et une « double cuillère » pour les plus
petits
Se laver les mains
Choisir ses jeux, venir ou non aux temps d’atelier proposés
Se mouvoir librement
…et beaucoup d’autres choses !
9. l’émergence d’un individu dans un groupe et la
socialisation
L’équipe s’attache à accueillir chaque enfant individuellement,
avec sa famille, son histoire, ses éventuelles difficultés ou déficiences.
Ce sont ces individualités qui vont former un groupe. Mais l’enfant doit d’abord se sentir un
être à part entière avant de pouvoir accepter l’autre et accepter les règles de la vie en groupe.
De nombreux repères permettent à l’enfant de se sentir unique et de se construire :
Le bonjour individualisé et les transmissions à ses parents personnalisées
Sa photo/ son symbole qu’il retrouve au porte manteau, sur sa panière, sur sa
pochette à doudou, au tableau des présents
Son lit qui reste à la même place
Un projet d’accueil selon les besoins, le rythme, les capacités de l’enfant
La micro-crèche accueille 10 enfants, c’est peu…mais quel effort d’apprendre à vivre avec
l’autre ! La socialisation est pour l’enfant l’apprentissage des autres et de soi, de la différence,
du monde et de ses lois, du partage.
Donner des règles de vie, poser des limites (élaborées en équipe) permet à l’enfant d’avoir un
cadre et des repères pour l’aider à grandir, se construire et se sentir en sécurité. C’est grâce
aux repères (spatio-temporels, affectifs), aux limites (ce qu’on peut faire ou ne pas faire), ainsi
qu’au travers du langage accompagnateur des adultes qui entourent l’enfant que la
socialisation se met en place.
16
L’accueil des enfants en âges mélangés est enrichissant, éducatif et permet à l’enfant
d’apprendre à adapter son comportement.
10. la place des parents
Citation : « il n’y a pas meilleur parent que le parent ?? (Formation handicap)
L’équipe à a l’esprit que quel qu’il soit, le parent reste le premier et le meilleur éducateur pour
son enfant. Et pour cela il doit être respecté dans ses choix, sa manière de faire avec son
enfant. L’équipe est là pour accueillir l’enfant séparé de son parent pendant la journée, mais
en aucun cas pour se substituer à lui. Avec leurs connaissances et leurs regards de
professionnels petite enfance, l’équipe peut accompagner, guider le parent dans son rôle de
parent, conseiller si le parent en émet le souhait. Mais en aucun cas l’équipe se positionne en
tant que « sachant » face à un « apprenant ». Les professionnels sont à l’écoute des parents,
les rassure. Des rendez vous pour des problèmes spécifiques peuvent être proposés. Tous les
jours le lien est établi avec ces familles dans le but que des liens de confiance se tissent entre
les familles et l’équipe, afin que le parent quitte son enfant en étant rassuré, en étant sûr que
sa sécurité psychique sera assurée.
Des temps de rencontres avec les familles sont proposés : réunion en début d’année, temps
festifs à Noël et en été.
Lors de sorties de fin d’année, les parents sont sollicités pour accompagner.
Régulièrement l’équipe fait appel aux familles pour récupérer des déguisement, du matériel de
récupération pour diverses bricolages, des semis pour le jardin.
17
ANNEXE 1
Le déroulement de la période d’adaptation
- La période d’adaptation se fait sur un minimum de 5 jours au cas par cas selon la
disponibilité des parents, l’état d’esprit dans lequel il se trouve et l’âge de l’enfant.
- Créer un climat de confiance entre le parent, l’enfant et le professionnel qui permettra
de se préparer à la séparation.
- Verbaliser à l’enfant tout au long de l’adaptation ce qui va se passer pour lui
Premier jour : Un accueil d’environ une heure
Accueillir le parent et son enfant à la porte.
Montrer le porte manteau avec l’emplacement de la photo de l’enfant et indiquer ou
mettre le sac, les transmissions ne sont pas faites dans le hall d’accueil.
Présenter les collègues et l’enfant.
Faire visiter la structure (si ce n’est pas déjà fait. Montrer le futur lit de l’enfant).
S’installer dans un lieu tranquille aménagé au préalable pour l’adaptation.
S’isoler si possible du reste du groupe.
Demander comment le parent veut s’installer assis sur le sol ou sur une chaise et
comment il veut installer son bébé dans le transat, dans les bras ou sur le tapis pour les
plus petits. Proposer des jeux à l’enfant pendant la discussion.
Commencer le questionnaire d’adaptation, sans être obliger d’aborder tous les sujets
le premier jour. Ce questionnaire est un support à la discussion.
Laisser libre cours au parent qui veut discuter.
On peut aussi parler du fonctionnement de la crèche en présentant les supports de
travail (feuille de transmission, feuille de rythme) en expliquant l’intérêt.
Présenter les différentes activités/temps d’éveil que l’on peut faire pour l’enfant
Le fonctionnement de la crèche s’adapte au rythme des enfants (heure de siestes, de
repas, temps d’éveil en fonction de leur âge).
Deuxième jour : 1h30-2h= Temps d’éveil + de repas
Proposer au parent de venir sur un temps d’éveil suivi d’un repas où un lien avec le
professionnel commence à se tisser.
On propose au parent de donner le repas ou le gouter. Cela permet au professionnel
d’observer quel rapport à l’enfant à la nourriture :
- Les rituels, les habitudes, si l’enfant mange dans les bras ou plutôt dans le
transat…
- Observer la réaction de l’enfant et du parent par rapport à son l’enfant.
- Prendre son premier repas à la crèche avec son parent, permettra à l’enfant
d’accepter plus facilement ce temps là plus tard.
- Le parent peut transmettre les habitudes de son enfant, ses valeurs et ses
inquiétudes.
-
18
Troisième jour : 2 à 3 heures. Temps d’éveil et de sieste
Le parent vient environ 30 minutes avant l’heure habituelle de la sieste pour un temps de jeu
Présenter la chambre :
- Demander au préalable que le parent amène un doudou, une turbulette de la
maison et un tee-shirt avec l’odeur de la maman (plus pour un nourrisson).
- Le parent change, prépare son enfant pour la sieste
- L’accueillant et le parent avec son bébé dans les bras vont devant la chambre,
et le parent passe le relais à l’acceuillant : « X va te coucher ».
- le relais se fait et l’accueillant va coucher le bébé et lui dit qu’il viendra le
chercher après la sieste
- Appeler le parent au réveil de l’enfant afin que celui-ci vienne le chercher.
Quatrième jour : Séparation : ½ journée
Proposer au parent d’emmener l’enfant dans la pièce de vie (repère pour l’enfant dans
une pièce qu’il connait déjà).
Séparation une ½ journée avec le temps de sieste + le repas ou le gouter avec la
possibilité d’appeler le parent si c’est trop dur pour l’enfant (puisque c’est toujours le
moment de l’adaptation).
Cinquième jour : Première petite journée (ex 10h-16h)
L’accueillant qui réalise l’adaptation devient un repère pendant quelques semaines,
avec un autre professionnel, pour tous les soins quotidiens.
L’adaptation doit être souple et adaptable en fonction :
- Du besoin du parent (plus court ou plus long)
- Du rythme de l’enfant
- Du ressenti du professionnel qui peut estimer que le temps d’adaptation devra
se prolonger. Au contraire le professionnel peut écourter cette période
d’adaptation s’il sent que celle-ci se prolonge trop et n’est plus bénéfique pour
l’enfant
- Demander au parent de rester disponible et joignable même pendant les temps
de séparation
19
ANNEXE 2
Alimentation : les besoins journaliers théoriques
20
Annexe 3
Le sommeil : les besoins théoriques