Post on 28-Mar-2016
description
ÉTÉ 2012 | spÉcial rouge2 | fabriquÉ sur une Terrasse à ouTremonT
Le mot d’UrbaniaIl y a dans ce printemps 2012 quelque chose de fébrile et d’inspirant. Un bouillonnement de mots bien sentis, d’idées nouvelles, d’images fortes. Alors que la fièvre de la grève étudiante s’est transformée en crise sociale profonde, on a voulu rendre hommage à cette frénésie, offrir une tribune à celles et ceux qui ont eu le courage et le désir spontané de prendre la parole.
On a beaucoup parlé de Léo Bureau-Blouin, de Martine Desjardins et de Gabriel Nadeau-Dubois, mais, au coeur de ce mouvement, il y avait aussi la gang de l’École de la Montagne Rouge. Des jeunes allumés et politisés du baccalauréat en design graphique et en communications de l’UQÀM, qui ont réveillé le Québec à grands coups de slogans chocs et d’affiches inspirées de mai 68. Parce qu’on voulait rendre hommage à leur créativité et à leur détermination, on les a invités à créer avec nous un magazine sur la grève hors norme sur le fond et sur la forme. Six jours et trois nuits blanches plus tard, l’édition Rouge2 était née.
Ce magazine, c’est la rencontre de nos deux univers, au nom d’une
cause plus grande que nous. Emportés par la vague qui déferle sur la province, on ne sait pas où ce projet, ce formidable foisonnement d’idées et cette mobilisation sans précédent vont nous mener. Ce dont on est toutefois certains, c’est que si le Québec de demain est aussi travaillant et ingénieux que les jeunes de l’École de la Montagne Rouge, on peut dormir sur nos deux oreilles.
Demain, ce sera l’été. Espérons qu’il sera aussi chaud que le printemps.
Bonne lecture,
L’équipe d’Urbania
C’est pas fini. Dans le même esprit que notre magazine, Rouge2 est aussi un essai interactif produit par l’ONF et réalisé par l’École de la Montagne Rouge et l’agence Commun. En trame de fond, on découvre des extraits du Contrat social de Jean-Jacques Rousseau qui datent d’il y a 250 ans et qui permettent de prendre un peu de recul par rapport à l’actualité. L’essai interactif Rouge2 est accessible à rouge.onf.ca/. Oui, le contenu est aussi délicieux que celui de ce magazine. ■
Le mot de l’École de la Montagne RougeQuand Urbania nous a appelé pour nous proposer de réaliser un numéro spécial sur la grève, ils n’avaient même pas fini leur phrase qu’on avait déjà accepté. C’est ainsi qu’on s’est lancé dans ce projet-là sans trop savoir dans quoi on s’embarquait, mais avec l’envie profonde de laisser une trace, de créer quelque chose qu’on pourrait montrer à nos enfants en leur disant : « On était là. »
Ce que vous trouverez dans ces pages, c’est la traduction en images et en mots de tout ce que cette grève aura apporté de beau, de laid, d’absurde et d’aberrant. De la fébrilité des votes de grève aux obstinations à n’en plus finir avec vos proches, en passant par le picotement du poivre dans les yeux.
Parce que la grève, c’est ça : des émotions brutes, souvent inédites, des rencontres fortuites, des amitiés inattendues, du gros « love ».
C’est donc avec tout ça dans les tripes qu’on vous offre de replonger dans les dernières semaines, ne serait-ce que pour se rappeler pourquoi nous avons pris la rue au mois de février dernier.
Ce que vous tenez dans vos mains, c’est le parcours incroyable de quatre mois intenses de marches et de cris ; c’est la porte que nous avons ouverte pour notre génération et celles qui suivront. À nous d’y entrer et de construire ce qui se trouve de l’autre côté.
Avec amour,
L’École de la Montagne Rouge
1625 $Montant total de la hausse des frais de scolarité. C’est 50 sous par jour, tous les jours… pendant 9 ans !$
500Nombre d'étudiants qui ont fait appel à une injonction pour continuer leurs cours. C’est le même nombre d’étudiants qui n’ont pas vraiment compris le sens du mot solidarité.
77
Pays
ont
rela
yé p
lus
de 3
000
arti
cles
sur
la g
rève
étu
dian
te.
On
espè
re q
ue le
Les
otho
, la
Mol
davi
e et
Van
uatu
en
font
par
tie.
Prof
esse
urs o
nt si
gné l
e M
anife
ste d
es p
rofe
sseu
rs
cont
re la
hau
sse.
C’es
t 233
5
de p
lus q
ue le
nom
bre d
e si
gnat
aire
s du
Man
ifest
e de
s pro
fess
eurs
pou
r la
haus
se.
23
3510
Nombre de sites du gouvernement piratés par Anonymous.
1983Nombre d'arrestations en date du
20 mai 2012. Non, en date du 20 mai 1983, il n’y avait pas 2012 arrestations. Ça marche pas de même.
12
Nom
bre
de b
less
és
grav
es à
la su
ite
de
la m
anif
esta
tion
de
Vic
tori
avill
e. Y
a ri
en
de d
rôle
là-d
edan
s.
1863ex-étudiants étaient en situation de faillite en 2010. (Avant la hausse, avons-nous besoin de le préciser ?)
8 Classement des frais de scolarité actuels dans le monde, le Québec étant le 8e pays le plus cher. Mais c’est
pas comme le classement de l’espérance de vie ou de l’indice du bonheur. Le but c’est justement de ne pas être
les premiers, yo.
2 Nombre de bananes géantes arrêtées jusqu’à présent. Dans la rivalité inter-fruit, la banane tient le haut
du pavé devant les oranges, les pommes et les fraises. Les kiwis, comme d’habitude, sont bons derniers.34
Nom
bre
de p
arti
cipa
nts à
la li
gne
roug
e da
ns le
mét
ro d
e M
ontr
éal
à 8h
30. U
n po
ur c
haqu
e po
rte.
La
lign
e ve
rte,
elle
, est
bie
n m
ince
…
GRÈVECHIFFRESEN
13 9
67 $ Dette moyenne de 65 % des
étudiants à temps plein après leur premier cycle universitaire. Accessoirement, c’est aussi le prix d’un billet d’avion aller-retour pour Paris en première classe.
Mat
ricu
le d
e la
con
stab
le a
ux
com
port
emen
ts d
oute
ux…
A
u m
oins
, son
num
éro,
elle
ne
l’av
ait p
as c
aché
.728
75épouvantails contre la hausse en Abitibi-Témiscamingue. Les corbeaux de l’Abitibi se sont plaints de « violence et d’intimidation ».
Prix
spéc
ial é
tudi
ant p
our
une
cass
erol
e ch
ez Je
an C
outu
.
9.9
9 $
50 000$
Som
me
inve
stie
par
le g
ouve
rnem
ent
dans
le si
te d
roits
desc
olar
ite.co
m, a
vec
l'ach
at d
e m
ots c
lés G
oogl
e. C
’est j
uste
50
sous
par
jour
… p
enda
nt 2
74 a
ns.
90 Seco
ndes
ont s
uffi
à Ana
rcho
pand
a pou
r ré
unir
les f
onds
néc
essa
ires
à
l'ach
at d
e sa
nou
velle
pea
u.
50:00minutes de participation de Jean Charest lors des dernières négo-ciations. C’est environ 200 fois moins que le temps que nous avons consacré à la création de ce magazine.
2004affiches produites en une nuit par l’École de la mon-tagne Rouge. Mais ils sont des fainéants paresseux enfants-rois.
1625Nombre d'étudiants qui ont participé au lip dub. C’est un étudiant par jour pendant 4 ans et demi.
80 %des étudiants travaillent à temps plein. heures de débats pour arriver à
l'adoption de la loi spéciale 78 et le pire là-dedans, c’est que LA-LOI-SPÉ-CIALE. ON-S’EN-CÂ-LICE !205 000
Am
ende
max
imal
e po
ur
quic
onqu
e en
frei
nt
la lo
i spé
cial
e 7
8.
En l’
impo
sant
à
44 0
00 p
erso
nnes
, le
gou
vern
emen
t po
urra
it a
nnul
er la
ha
usse
des
frai
s de
scol
arit
é. M
ais o
n ve
ut
pas ç
a, ts
é.
$
500
juristes manifestent contre la loi spéciale 78 le 28 mai 2012. Plusieurs touristes américains s’imaginent qu’il s’agit du plus somptueux toga party de tous les temps.
ÉCOLE DE LA MONTAGNE ROUGE URBANIA
6 –
7
L’ÉVEIL
URBANIA QUÉBEC ROUGE 2L’ÉVEIL
« Nous émergeons d’une longue torpeurEt en ouvrant les yeuxEn prenant la paroleEn bousculant l’ordre établiNous clamons le droit d’être entendusEt puisque nous sommes éveillésIl ne nous suffit plus de rêverLe temps est venu de mettre en œuvreNos aspirations. »
Marie-Pier Bouchard, extrait de « L’éveil »
ÉCOLE DE LA MONTAGNE ROUGE URBANIA
8 –9
L’ÉVEIL
Karl Philip Vallée, extrait de « Je suis un militant modéré »
« Pour une fois, ma génération, qu’on décrit comme politiquement terne et sans vie, se lève debout et s’exprime sur une réforme dont elle ne veut pas. Pas debout, tout seul sur une chaise au milieu de la cafétéria; debout, tous ensemble, dans les rues, sur les ponts, sur les toits, dans les ministères, au Parlement. Debout partout. Pour une fois, il y a beaucoup de monde dans les assemblées générales. Pour une fois, les associations étudiantes nationales ont un objectif commun. Pour une fois, les jeunes écrivent l’histoire. »
URBANIA QUÉBEC ROUGE 2L’ÉVEIL
ÉCOLE DE LA MONTAGNE ROUGE URBANIA
10 –
11
L’ÉVEIL
URBANIA QUÉBEC ROUGE 2L’ÉVEIL
Rouge Illimité Lipdub Contre la HausseR.A.T.S.L'École de la Montagne RougeLes Oiseaux RougesArtact QcLa Boîte RougeFermaille Le Fil RougeArchi-ContreRabbit CrewSchola École PopulaireNous Sommes Tous ArtsLes Profs contre la hausse
Marc-André Cyr, extrait de « Faire taire les cadavres »
« La jeunesse, qui n’a guère d’autre lieu d’expression, envahit les rues pour se faire entendre. Elle refuse qu’on démolisse l’éducation publique, elle refuse que son avenir soit déjà tracé d’avance. Elle libère une créativité qui nous montre la beauté qu’aurait le quotidien si nos énergies n’étaient pas toutes entières canalisées dans un travail abrutissant. Il y a longtemps que nos rues n’avaient pas été bruyantes, il y a longtemps qu’elles n’avaient pas pris autant de couleur. Cette grève, sans l’ombre d’un doute, secoue la tranquillité apathique de notre belle province. »
ÉCOLE DE LA MONTAGNE ROUGE URBANIA
2 –2
L’ÉVEIL
URBANIA QUÉBEC ROUGE 2L’ÉVEIL
ÉCOLE DE LA MONTAGNE ROUGE URBANIA
14 –
15
LA FÊLURE
URBANIA QUÉBEC ROUGE 2LA FÊLURE
Charles Dionne, extrait de « La fêlure »
« L’Histoire advient, qu’on le veuille ou non. Et rarement est-elle advenue si proche de nos yeux — rarement l’avons-nous entendue si clairement — rarement l’a-t-on sentie aussi distinctement nous glisser des mains. Cette Histoire, c’est l’histoire étrange d’un regard condescendant que porte une “ majorité du silence ” sur sa jeunesse — sa jeunesse qui a décidé de s’interroger, de réfléchir un moment, de douter, de remettre en question un modèle qui, visiblement, craque et laisse tomber dans ses crevasses toute la génération qui devait le porter sur ses épaules. C’est l’histoire de citoyens au regard effaré qui ne trouvent rien d’autre à faire que de froncer les sourcils tandis que leurs enfants dépoussièrent la corruption, le gaspillage, les mensonges et la main de fer de la finance. C’est l’histoire de parents qui, une fois leurs impôts, leurs taxes, leur maison, leur spa, leur voiture, leurs études, bref, leur juste part payée, se sentent nargués par cette jeunesse qui espère autre chose que de vivre sous le seul signe de l’amertume — cette jeunesse qui déchire les mailles du tissu social en affirmant qu’elle peut faire mieux que de s’engager dans une lutte de marché où l’accomplissement d’une vie ne tient qu’au revenu qu’elle génère. »
ÉCOLE DE LA MONTAGNE ROUGE URBANIA
2 –2
LA FÊLURE
URBANIA QUÉBEC ROUGE 2LA FÊLURE
ÉCOLE DE LA MONTAGNE ROUGE URBANIA
18 –
19
LA FÊLURE
« Ce qu'on vous invite à espérer très fort, ce qu'on croit être le mieux pour vous, c'est une vie plate dans un bungalow plate d'une banlieue plate. »
Pascal Henrard, extrait d’« Enfants gâtés et bébés lala »
« La grève étudiante a permis à des générations de canapés-boomers de pouvoir traiter tout haut sans avoir peur de passer pour des parents indignes la chair de leur chair, la prunelle de leurs yeux, leurs petits enfants chéris de paresseux, de profiteurs, d’éternels insatisfaits, de geignards, d’impatients, bref d’enfants rois. »
Philippe Rioux, extrait de « Lettres à mes étudiants »
« C’est le comble de l’avarice, selon moi : refuser aux générations suivantes ce dont on a joui pour pouvoir continuer à en jouir jusqu’à la toute fin. »
Valérie Darveau, extrait de « Pelleter des nuages »
« On nous traite d'irresponsables, on nous accuse de commettre des gestes “ violents ”, mais on justifie à grands coups de “protection du citoyen ” les coups de matraque, les bombes assourdissantes, les arrestations, les insultes.
On parle des étudiants comme s'ils étaient une classe à part, un groupe d'illuminés idéalistes dont la petite crise de nerfs se calmera une fois qu'ils auront vraiment compris le coût de la vie, qu'ils seront devenus de “ vrais citoyens ” ».
– Christian Braën
URBANIA QUÉBEC ROUGE 2LA FÊLURE
ÉCOLE DE LA MONTAGNE ROUGE URBANIA
22 –
23
LA FÊLURE
URBANIA QUÉBEC ROUGE 2LA FÊLURE
ÉCOLE DE LA MONTAGNE ROUGE URBANIA
24 –
25
PRINTEMPS ÉRABLE
URBANIA QUÉBEC ROUGE 2PRINTEMPS ÉRABLE
Jean Barbe, extrait d’« Un peuple trop grand pour lui »
« Ce peuple, Monsieur Charest, que vous avez aimé petit, silencieux, manipulable, effrayé. Émietté.
Ce peuple, vous l’avez réuni en le méprisant, vous lui avez redonné une voix en ne l’écoutant pas. Vous l’avez fait se soulever en cherchant à l’écraser.
Ce peuple, Monsieur Charest, est désormais trop grand pour vous. »
ÉCOLE DE LA MONTAGNE ROUGE URBANIA
2 –2
PRINTEMPS ÉRABLE
Philippe Antoine Lupien, extrait « De ma colère du monde »
« Je vois la masse perdre sa face. Se décomposer. Devenir ce qu’elle est vraiment : plurielle. Nuancée. Diversifiée. Complexe. »
URBANIA QUÉBEC ROUGE 2PRINTEMPS ÉRABLE
ÉCOLE DE LA MONTAGNE ROUGE URBANIA
28 –
29
PRINTEMPS ÉRABLE
Gabriel Nadeau-Dubois, extrait de « Le souffle le plus long », présenté dans le cadre de l’événement Nous ?
« Pour nous, l’école de la grève a été la meilleure des formations. En plus, elle a été gratuite. Ce printemps, on a appris pour vrai. On a appris ce qu’était l’injustice, la violence et la violence d’un système. On a appris le goût du poivre de Cayenne et l’odeur des gaz lacrymogènes, mais, surtout, on a appris la résistance. On a appris à se battre par centaines de milliers comme jamais on ne l’avait fait dans nos vies et dans l’histoire du Québec. Notre grève n’est pas l’affaire d’une génération ou d’un printemps. C’est l’affaire d’un peuple, d’un monde.
Ce n’est pas non plus un événement isolé. C’est un pas, une halte le long d’une route beaucoup plus longue. Notre grève est déjà victorieuse parce qu’elle nous a permis de voir cette route-là : celle de la résistance.
Et il est là, le vrai sens de notre grève. 250 000 personnes ne sortent pas dans la rue parce qu’elles ne veulent pas payer 1625 $ de plus. Le sens est dans la durée, dans la poursuite de la désobéissance. Ce printemps, nous avons planté les graines d’une révolte qui germeront dans plusieurs années. »
URBANIA
Benjamin Huppé, dans le cadre de l’évènement Nous ?
« Il est temps pour nous de reprendre la parole : NOUS le peuple, MOI le peuple, VOUS le peuple. N'ayez pas peur de sortir dans les rues, comme je n'ai pas eu peur de sauter sur la scène pour prendre la parole. »
ÉCOLE DE LA MONTAGNE ROUGE URBANIA
30 –
31
PRINTEMPS ÉRABLE
URBANIA QUÉBEC ROUGE 2PRINTEMPS ÉRABLE
La vérité, c'est que ça leur fait peur de te voir leur tenir tête, sans broncher. Et si ça leur fout la chiasse à ce point, c'est parce que toi et les tiens, vous incarnez leur pire cauchemar : ils voient à quel point l'éducation peut être dangereuse pour le socle où ils se boulonnent à la queue leu leu, d'une élection à l'autre.
Faites attention à vous autres. Ce n'est qu'un combat. Il y en aura d'autres. Le monde aura encore besoin de vous. »
Jean-François Caron, extrait de « Cher Gabriel »
« Parce qu'ils t'ont nommé. Ils te pointent. Ils n'y comprennent vraiment rien, à ce respect que tu gardes pour les étudiants dont tu portes la parole. Engoncés qu'ils sont dans l'armure du vedettariat à cinq cennes qui les fait jubiler de devenir ministres, ils oublient l'essence même de l'engagement politique. Ils sont toute une trâlée de cette génération à l'avoir oublié, on dirait bien.
À G.N.-D., M.D. & L.B.-B.
ÉCOLE DE LA MONTAGNE ROUGE URBANIAPRINTEMPS ÉRABLE
Sur t
oute
s les
cha
înes
de
radi
os c
omm
e ce
lles d
e la
TiV
i
Spea
k ri
ch s
ay Q
uébe
c In
c
Parl
ez-n
ous d
u bi
en c
omm
un v
endu
au
moi
ns o
ffra
nt
Des
trou
s dan
s les
poc
hes d
e la
nat
ion
Pour
que
vos
gaz
de
schi
ste
perf
oren
t not
re ig
nora
nce
Spec
ulat
e on
our
futu
re
Don
nez-
nous
des
chr
oniq
ueur
s de
fout
aise
s
Des
bou
rreu
x de
crâ
nes d
e nu
ages
pel
leté
s
Des
dém
agog
ues d
e la
con
desc
enda
nce
érig
ée e
n sy
stèm
e
Pour
nou
s fai
re a
vale
r la
pilu
le d
e vo
tre
mép
ris
Spea
k ri
ch e
n ta
barn
aque
Ne
tour
nez
pas v
os la
ngue
s de
bois
sep
t foi
s dan
s vot
re b
ouch
e
Cou
pez
à bl
anc
nos a
rbre
s à p
rofit
s
Fina
ncez
les m
ulti
nati
onal
es à
mêm
e no
tre
trés
or p
ublic
Pend
ant q
ue n
ous p
eino
ns s
ous l
e po
ids d
e no
tre
« ju
ste
part
»
Éduq
uez-
nous
à l’
inve
stis
sem
ent e
t à la
rich
esse
En n
ous e
ndet
tant
jusq
u’à
plus
soi
f
Pour
que
vos
inté
rêts
nou
s plie
nt l’é
chin
e
Spea
k ri
ch e
n ta
barn
aque
As i
f we
don’
t kno
w a
bout
how
you
lead
a fi
nanc
ial c
risi
s
Dit
es F
itch
, Moo
dy’s,
Sta
ndar
d &
Poo
r’s
Pour
cal
mer
not
re te
nsio
n du
dés
espo
ir
Fait
es-n
ous c
roir
e qu
e no
us p
ayon
s la
dett
e de
not
re s
olid
arit
é
Qua
nd n
ous é
copo
ns d
es fr
ais d
e 25
ans
de
libé
rali
sme
corr
ompu
Spea
k ri
ch o
ver o
ur d
ead
bodi
es
Beca
use
nous
som
mes
99%
à c
reve
r de
faim
Pour
nou
rrir
le C
hron
os d
u ca
pita
lism
e sa
uvag
e
Spea
k it
out
loud
Beca
use
nous
som
mes
lobo
tom
isés
par
vos
mod
èles
de
cons
omm
atio
n
Nou
s com
pren
ons d
es la
ngag
es s
impl
es
Com
me
celu
i de
la p
ublic
ité
Nou
s com
pren
ons d
es la
ngag
es v
ides
Com
me
celu
i de
vos d
isco
urs p
olit
ique
s
Nou
s com
pren
ons
Nou
s com
pren
ons u
n pe
u tr
op
Spea
k ri
ch e
n ta
barn
aque
Giv
e us
an
Am
eric
an d
ream
Pour
épa
nche
r nos
pla
ies d
e ca
pita
l hum
ain
Bâil
lonn
ez n
os ré
volt
es d
e vo
tre
poiv
re d
émoc
rati
que
Supp
rim
ez n
otre
hon
te s
ous l
a m
atra
que
des l
iber
tés i
ndiv
idue
lles
Étou
ffez
-nou
s de
vos d
roit
s lac
rym
ogèn
es
Déf
orm
ez n
otre
coh
ésio
n so
cial
e
Sous
l’obj
ecti
f pro
paga
ndis
te d
e vo
s mas
s méd
ias
Nou
s par
lons
peu
Mai
s nou
s n’o
ublio
ns p
as
Spea
k ri
ch e
n ta
barn
aque
From
Tat
cher
to R
eaga
n
In F
ried
man
or V
on H
ayek
’s w
ords
Brin
g us
to th
e W
ashi
ngto
n C
onse
nsus
Enlig
ht u
s wit
h th
e N
ew W
orld
Ord
er
Nou
s som
mes
fait
s de
déso
rdre
Et v
otre
nor
me
est t
rop
peti
te p
our n
ous
Spea
k ri
ch
Cou
pez
les m
amel
les d
e l’É
tat
Exci
sez
le p
eupl
e so
us le
bis
tour
i des
inst
itut
ions
fina
nciè
res
Il fa
ut ré
gler
le p
as d
es p
auvr
es à
cou
ps d
e ta
ux d
’infl
atio
n
Alig
n us
on
your
axi
s of e
vil
Nou
s som
mes
doc
iles
dan
s la
terr
eur
Pris
de
torp
eur h
iver
nale
dan
s vos
xén
opho
bies
quo
tidi
enne
s
Mai
s si n
ous n
ous r
évei
llons
Si n
ous n
ous r
évei
llons
Nou
s sav
ons s
oule
ver t
ous l
es p
rint
emps
du
mon
de
Spea
k ri
ch
Tell
us a
bout
you
r « c
ultu
ral r
évol
utio
n »
Dit
es-n
ous c
ombi
en v
ous ê
tes «
soc
iale
men
t res
pons
able
s »
Que
not
re le
xiqu
e ga
uche
se
vide
de
son
sens
Au
béné
fice
de v
os s
olil
oque
s sou
rds d
’idéo
logi
e do
min
ante
Con
dam
nez
notr
e cu
ltur
e de
mis
ère
à vo
tre
déda
in
Parc
e qu
’elle
ne
cadr
e pa
s dan
s vot
re é
cono
mie
du
Savo
ir
Parc
e qu
e vo
us c
raig
nez
que
la fo
rce
de n
otre
« n
ous »
Renv
erse
la fa
ible
sse
de v
otre
« je
»
Qua
nd v
ous v
ous r
ecro
quev
ille
z su
r une
« m
ajor
ité
sile
ncie
use
»
Pour
mie
ux n
ier l
a ru
meu
r don
t la
rue
est o
tage
Qua
nd n
os c
ris r
éson
nent
sur
les p
avés
Pour
vou
s fai
re e
nten
dre
qu’u
ne a
utre
voi
e es
t pos
sibl
e
Com
men
cez-
vous
à c
ompr
endr
e
Que
vou
s ête
s seu
ls ?
Nous
pa
rl-
ons
peu
Mai
s no
us
n’ou
b-
lion
s pa
s
MC Lemieux-Couture, « Speak rich en tabarnaque »
URBANIA QUÉBEC ROUGE 2PRINTEMPS ÉRABLE
Sur t
oute
s les
cha
înes
de
radi
os c
omm
e ce
lles d
e la
TiV
i
Spea
k ri
ch s
ay Q
uébe
c In
c
Parl
ez-n
ous d
u bi
en c
omm
un v
endu
au
moi
ns o
ffra
nt
Des
trou
s dan
s les
poc
hes d
e la
nat
ion
Pour
que
vos
gaz
de
schi
ste
perf
oren
t not
re ig
nora
nce
Spec
ulat
e on
our
futu
re
Don
nez-
nous
des
chr
oniq
ueur
s de
fout
aise
s
Des
bou
rreu
x de
crâ
nes d
e nu
ages
pel
leté
s
Des
dém
agog
ues d
e la
con
desc
enda
nce
érig
ée e
n sy
stèm
e
Pour
nou
s fai
re a
vale
r la
pilu
le d
e vo
tre
mép
ris
Spea
k ri
ch e
n ta
barn
aque
Ne
tour
nez
pas v
os la
ngue
s de
bois
sep
t foi
s dan
s vot
re b
ouch
e
Cou
pez
à bl
anc
nos a
rbre
s à p
rofit
s
Fina
ncez
les m
ulti
nati
onal
es à
mêm
e no
tre
trés
or p
ublic
Pend
ant q
ue n
ous p
eino
ns s
ous l
e po
ids d
e no
tre
« ju
ste
part
»
Éduq
uez-
nous
à l’
inve
stis
sem
ent e
t à la
rich
esse
En n
ous e
ndet
tant
jusq
u’à
plus
soi
f
Pour
que
vos
inté
rêts
nou
s plie
nt l’é
chin
e
Spea
k ri
ch e
n ta
barn
aque
As i
f we
don’
t kno
w a
bout
how
you
lead
a fi
nanc
ial c
risi
s
Dit
es F
itch
, Moo
dy’s,
Sta
ndar
d &
Poo
r’s
Pour
cal
mer
not
re te
nsio
n du
dés
espo
ir
Fait
es-n
ous c
roir
e qu
e no
us p
ayon
s la
dett
e de
not
re s
olid
arit
é
Qua
nd n
ous é
copo
ns d
es fr
ais d
e 25
ans
de
libé
rali
sme
corr
ompu
Spea
k ri
ch o
ver o
ur d
ead
bodi
es
Beca
use
nous
som
mes
99%
à c
reve
r de
faim
Pour
nou
rrir
le C
hron
os d
u ca
pita
lism
e sa
uvag
e
Spea
k it
out
loud
Beca
use
nous
som
mes
lobo
tom
isés
par
vos
mod
èles
de
cons
omm
atio
n
Nou
s com
pren
ons d
es la
ngag
es s
impl
es
Com
me
celu
i de
la p
ublic
ité
Nou
s com
pren
ons d
es la
ngag
es v
ides
Com
me
celu
i de
vos d
isco
urs p
olit
ique
s
Nou
s com
pren
ons
Nou
s com
pren
ons u
n pe
u tr
op
Spea
k ri
ch e
n ta
barn
aque
Giv
e us
an
Am
eric
an d
ream
Pour
épa
nche
r nos
pla
ies d
e ca
pita
l hum
ain
Bâil
lonn
ez n
os ré
volt
es d
e vo
tre
poiv
re d
émoc
rati
que
Supp
rim
ez n
otre
hon
te s
ous l
a m
atra
que
des l
iber
tés i
ndiv
idue
lles
Étou
ffez
-nou
s de
vos d
roit
s lac
rym
ogèn
es
Déf
orm
ez n
otre
coh
ésio
n so
cial
e
Sous
l’obj
ecti
f pro
paga
ndis
te d
e vo
s mas
s méd
ias
Nou
s par
lons
peu
Mai
s nou
s n’o
ublio
ns p
as
Spea
k ri
ch e
n ta
barn
aque
From
Tat
cher
to R
eaga
n
In F
ried
man
or V
on H
ayek
’s w
ords
Brin
g us
to th
e W
ashi
ngto
n C
onse
nsus
Enlig
ht u
s wit
h th
e N
ew W
orld
Ord
er
Nou
s som
mes
fait
s de
déso
rdre
Et v
otre
nor
me
est t
rop
peti
te p
our n
ous
Spea
k ri
ch
Cou
pez
les m
amel
les d
e l’É
tat
Exci
sez
le p
eupl
e so
us le
bis
tour
i des
inst
itut
ions
fina
nciè
res
Il fa
ut ré
gler
le p
as d
es p
auvr
es à
cou
ps d
e ta
ux d
’infl
atio
n
Alig
n us
on
your
axi
s of e
vil
Nou
s som
mes
doc
iles
dan
s la
terr
eur
Pris
de
torp
eur h
iver
nale
dan
s vos
xén
opho
bies
quo
tidi
enne
s
Mai
s si n
ous n
ous r
évei
llons
Si n
ous n
ous r
évei
llons
Nou
s sav
ons s
oule
ver t
ous l
es p
rint
emps
du
mon
de
Spea
k ri
ch
Tell
us a
bout
you
r « c
ultu
ral r
évol
utio
n »
Dit
es-n
ous c
ombi
en v
ous ê
tes «
soc
iale
men
t res
pons
able
s »
Que
not
re le
xiqu
e ga
uche
se
vide
de
son
sens
Au
béné
fice
de v
os s
olil
oque
s sou
rds d
’idéo
logi
e do
min
ante
Con
dam
nez
notr
e cu
ltur
e de
mis
ère
à vo
tre
déda
in
Parc
e qu
’elle
ne
cadr
e pa
s dan
s vot
re é
cono
mie
du
Savo
ir
Parc
e qu
e vo
us c
raig
nez
que
la fo
rce
de n
otre
« n
ous »
Renv
erse
la fa
ible
sse
de v
otre
« je
»
Qua
nd v
ous v
ous r
ecro
quev
ille
z su
r une
« m
ajor
ité
sile
ncie
use
»
Pour
mie
ux n
ier l
a ru
meu
r don
t la
rue
est o
tage
Qua
nd n
os c
ris r
éson
nent
sur
les p
avés
Pour
vou
s fai
re e
nten
dre
qu’u
ne a
utre
voi
e es
t pos
sibl
e
Com
men
cez-
vous
à c
ompr
endr
e
Que
vou
s ête
s seu
ls ?
Nous
pa
rl-
ons
peu
Mai
s no
us
n’ou
b-
lion
s pa
s
ÉCOLE DE LA MONTAGNE ROUGE URBANIA
34 –
35
LA (VRAIE) VIOLENCE
URBANIA QUÉBEC ROUGE 2LA (VRAIE) VIOLENCE
ÉCOLE DE LA MONTAGNE ROUGE URBANIA
36 –
37
LA (VRAIE) VIOLENCE
Normand Baillargeon, extrait de « J’étais à Victoriaville, hier. Voici ce que j’ai vu. »
« Nous courons portés par la foule qui va où elle peut mais, et on ne le comprendra que plus tard, malgré nous dans la mauvaise direction, celle du vent. Nous nous réfugions derrière un bâtiment. L’air est plus respirable. Des gens vomissent, d’autres hurlent, d’autres reprennent tant bien que mal leur respiration. Et là, on est gazés une deuxième fois. On reprend notre course, on fuit. »
Romain Wilhelmy-Dumont, extrait de « Ce n’est pas rien »
« Leurs matraques, ce n'est rien, elles ne briseront pas nos rêves. Leurs jets de poivre de Cayenne, ce n'est rien, ils n'aveugleront pas notre vision d'un monde meilleur. Leurs menottes, ce n'est rien, elles ne nous rendront jamais immobiles face à l'injustice. Leurs cages d'acier, ce n'est rien, elles ne feront pas disparaître nos esprits libres. Nous voulons du changement, et ça, ce n'est pas rien. »
URBANIA QUÉBEC ROUGE 2LA (VRAIE) VIOLENCE
ÉCOLE DE LA MONTAGNE ROUGE URBANIALA (VRAIE) VIOLENCE
URBANIA QUÉBEC ROUGE 2LA (VRAIE) VIOLENCE
Anonyme, extrait « Des casseurs »
« Avant-hier, des gens huaient leurs camarades qui faisaient exploser des pétards et des feux d'artifice. Avant-hier, des gens ont livré ce même camarade à la police, pour avoir fait exploser un pétard. Hier, ils ont piétiné sauvagement une femme qui avait brisé une vitre, et ils en ont battu une autre qui se por-tait à son secours. Que des camarades, des collègues, des amis même, qui manifestent dans la rue et vivent cette grève puis-sent livrer leurs propres camarades aux forces de l'ordre, cela sidère, paralyse. Cela tue. L'absurdité portée aux nues. »
Anonyme, extrait de « Récit de Victoriaville »
« J’ai entendu des gens crier qu’il y avait un blessé, de faire de l’espace. J’ai vu un groupe de personnes qui transportait le corps d’un homme âgé d’une vingtaine d’années. Il a été déposé sur le sol et je me suis agenouillée à côté de lui. (…) Il était d’abord visiblement inconscient, avait de l’écume qui lui sortait de la bouche, il semblait être en train d’étouffer. Je lui ai ouvert la bouche et j’ai tassé sa langue, il a toussé et a commencé à respirer de façon plus régulière. Puis j’ai remarqué que sur le côté de sa tête une quantité importante de sang coulait. J’ai déplacé ses cheveux et j’ai vu l’état de son oreille. À ce moment, j’ai eu peur. Vraiment peur, quelque chose de grave, qui me dépassait, était en train de se passer devant moi. »
Léa Clermont-Dion, extrait de « Les coups de matraque »
« À terre, sous mes yeux, il s’est fait battre violemment, sans raison particulière, à coups de matraque par ces “ supposés agents de la paix ”. J’ai alors imploré le policier de le laisser tranquille. À son tour de me répondre en me pointant sa matraque violemment : “ Décâlisse ostie de conne ! ” Les policiers ont alors quitté les lieux, nous laissant en plan. »
ÉCOLE DE LA MONTAGNE ROUGE URBANIA
42 –
43
LA (VRAIE) VIOLENCE
URBANIA QUÉBEC ROUGE 2LA (VRAIE) VIOLENCE
ÉCOLE DE LA MONTAGNE ROUGE URBANIA
44 –
45
LA LUTTE POPULAIRE
Photo : Jérémie Battaglia
URBANIA QUÉBEC ROUGE 2LA LUTTE POPULAIRE
François Parenteau, extrait de « Lettre au gars de Québec »
« Dans un pays aussi pacifique, aussi confortablement jouisseur que le Québec, quand la rue se met à parler, et qu'elle prend la parole avec autant d'insistance, c'est forcément qu'elle a quelque chose à dire. »
ÉCOLE DE LA MONTAGNE ROUGE URBANIALA LUTTE POPULAIRE
URBANIA QUÉBEC ROUGE 2LA LUTTE POPULAIRE
Ariane Moffatt, extrait de « Jeudi, 17 mai » « Twitter ne dérougit pas, y est six heuresLe Québec se réveille sous le règne de la peurÀ Cannes c’est le festival de Dolan et ses sœursÀ l’église on prie pro-vie chez les conservateursRouges et verts sont coincés dans la même fourrièreLa planète dit adieu à sa grande Donna SummerY a un frisson qui passeEntre mes pieds et mon cœurJe n’invente rienC’est la presse qui parleCe 17 mai au matinJe m’oppose à cette loi spéciale. »
ÉCOLE DE LA MONTAGNE ROUGE URBANIA
50 –
51
LA LUTTE POPULAIRE
Valérie Darveau, extrait de « L'attente »
« La neige de février a fait place à la gadoue du mois de mars, puis aux faux espoirs d’avril, et aux lilas de mai. Seize semaines, c’est ce que ça aura pris pour voir enfin les beaux jours arriver, les casseroles se sont faites tardives ce printemps. Elles sont finalement sorties, et c’est ce qu’on attendait : la chaleur, les jambes nues, les balcons, ce moment où la lutte deviendrait populaire, pour vrai.
Provoquer un orage pour finalement attendre que les coups de tonnerre passent en regardant le plafond, ou se remplir de l’électricité ambiante pour les faire gronder encore plus fort.
Faites gronder vos casseroles, les beaux jours arrivent. »
URBANIA Illustration : Benoît Tardif
ÉCOLE DE LA MONTAGNE ROUGE URBANIA
52 –
53
LA LUTTE POPULAIRE
URBANIA QUÉBEC ROUGE 2LA LUTTE POPULAIRE
ÉCOLE DE LA MONTAGNE ROUGE URBANIA
54 –
55
LE SENS DE L’HUMOUR
URBANIA QUÉBEC ROUGE 2LE SENS DE L’HUMOUR
Pascal Henrard, extrait de « La mauvaise farce de Charest »
« Quand on gère la politique comme si on était sur la scène de Juste Pour Rire, il ne faut pas s'étonner de recevoir des tomates. Aujourd'hui elles sont pourries. Attention, demain, elles seront peut-être en boîte. »
ÉCOLE DE LA MONTAGNE ROUGE URBANIA
56 –
57
LE SENS DE L’HUMOUR
URBANIA QUÉBEC ROUGE 2LE SENS DE L’HUMOUR
ÉCOLE DE LA MONTAGNE ROUGE URBANIA
58–
59
LE SENS DE L’HUMOUR
Ari
elle
Gre
nier
URBANIA QUÉBEC ROUGE 2LE SENS DE L’HUMOUR
Jean Garon, extrait de « Il fallait commencer par la tête madame la ministre »
« Lorsqu’on veut changer un système, il faut commencer par la tête. »
MASCOTTE TA HAUSSE
La B
anan
e R
ebel
le
Tink
y W
inky
Rab
bit C
rew
Ana
rcho
pand
a
École de la Montagne Rouge uRBanIa
60 –
61
PageS de la FIn
PAGES FIN
4 – désobéissance civile3 – Sophisme2 – démagogie1 – loi de godwin (nous non plus, on sait pas ce que ça veut dire)
des expressions qu'il est bien vu de plugger dans une conversation en temps de grèveTo
p 4
des meilleurs #labellevie
Top 4
4 – « les tabarnaks d’étudiants » ex-æquo avec « les crisses »3 – « Bande d’esties de puants sales »2 – « les étudiants, c’est du crime organisé »1 – « les puants de grévistes étudiants »
des meilleures insultes de Stéphane gendronTo
p 4
5 – Boycott4 – condamner3 – Je2 – Me1 – Moi
des expressions qu'il n'est pas bien vu de plugger dans une con-versation en temps de grèveTo
p 5
3 – Michel chartrand2 – gilles Villeneuve, (pour crisser une volée à son fils)
1 – Pierre Falardeau
des gens qui auraient dû être là pendant la grèveTo
p 3
2 – Mise en demeure1 – one direction
des bands qui se sont mis sur la map grâce à la grèveTo
p 2
4 – Vu sur une terrasse à outremont : 5 étudiants avec carré rouge, mangeant, buvant de la sangria et parlant au cellulaire. la belle vie !3 – aperçu : un étudiant donner 2 $ à un itinérant. la belle vie !2 – J’ai vu un étudiant naviguer sur internet haute vitesse. la belle vie !1 – J’ai vu un étudiant manger des vrais Pogos. la belle vie !
le carré rouge apparaît pour la première fois en octobre 2004 lors de la campagne contre la réforme de l'aide sociale par le collectif pour un Québec sans pauvreté. les étudiants le récupèrent en 2005 en l'associant au slogan « carrément dans le rouge ! »
Le carré rouge
DE LA
URBANIA QUÉBEC ROUGE 2PAGES DE LA FIN
« Je suis certain que même quand tu seras 6 pieds sous terre en tendant l’oreille sous ton carré de pelouse jauni, on entendra Pierre Falardeau sacrer que les Verts ne font pas bien leur travail. »
– Au palais de justice– Au Temptation à Cuba– Au Grand Prix de Montréal– Dans une manif (en char)– À Huntingdon– Stallé sur un pont– En interview à LCN– Au casting d'Opération séduction
Le son des casseroles a été entendu pour la première fois dans les rues du Chili un an après l’élection du gouvernement de Salvador Allende, pour protester contre la pénurie de denrées alimentaires. L'ironie de l'histoire de « cazerolazos », c'est que ce sont les riches issus de l'extrême-droite qui faisaient résonner leurs batteries de cuisine pour montrer leur désaccord avec les politiques socialistes du gouvernement.
– Les fashion faux pas de Michelle Courchesne – Brume de ta bouche d’Éric Lapointe– Lucas Rocco Magnotta– Ce numéro
En 2008, Line Beauchamp se vantait dans Châtelaine de ses habiletés à dénouer des conflits : « J’ai aussi une formation en psychologie organisationnelle qui m’aide à cerner les dynamiques de groupe, à comprendre pourquoi une situation est dans une impasse et comment la dénouer. » Jusqu’au jour où…
- No Church in The Wild de Jay-Z et Kanye West- Brume de ta bouche d'Éric Lapointe
– Participer aux manifestations (les plus payantes sont celles de nuit)– Passer un après-midi dans un autobus non climatisé du SPVM durant la fin de semaine du Grand Prix– Organiser des manifs de nus en plein hiver– Participer aux casseroles avec un wok électrique– Être ministre de l’Éducation (pour les extrêmes only)– Être étudiant, tout simplement
La petite carte prophétique de dany turcotte, en 2008 à tLMep
Les endroits où tu as Le pLus de chances de croiser un « vert »
La petite histoire des casseroLes
La cLasse devrait condaMner (se dissocier de)
Line, Line, Line ...
Les deux vidéocLips qui ont contribué à L'escaLade de La vioLence Lors de La grève
Les MeiLLeures façons de perdre du poids en teMps de grève
4 – Vu sur une terrasse à Outremont : 5 étudiants avec carré rouge, mangeant, buvant de la sangria et parlant au cellulaire. La belle vie !3 – Aperçu : un étudiant donner 2 $ à un itinérant. La belle vie !2 – J’ai vu un étudiant naviguer sur internet haute vitesse. La belle vie !1 – J’ai vu un étudiant manger des vrais Pogos. La belle vie !
ÉCOLE DE LA MONTAGNE ROUGE URBANIALE SENS DE L’HUMOUR
L'action se déroule durant un cours d'histoire du Québec, dans un cégep, en 2072. Le professeur s'adresse à sa classe :« Aujourd'hui, on va parler du conflit étudiant de 2012 surnommé la révolte des carrés rouges. Qui était le premier ministre du Québec en 2012 ? Oui, Marie-Bio ?- Scott Gomez !- Non, pas vraiment.- Euh... Tony Accurso ?- Non plus, Marie-Bio. C'était Jean Charest.- Ah ! le même nom que le nouvel échangeur qu'ils viennent tout juste de terminer...- C'est ça, l'ancien échangeur Turcot. Donc le gouvernement Charest voulait hausser les droits de scolarité et les étudiants se sont farouchement opposés à la hausse en affichant le carré rouge en signe de stop et en faisant la grève.- Une grève ?- Ouais, ben, ce n'est pas clair. Il y en a qui disaient que c'était une grève, d'autres qui disaient que c'était un boycottage.- C'est quoi la différence entre une grève et un boycottage ?- Ben, une grève, c'est quand on refuse de travailler, pis un boycottage, c'est quand on refuse un service. Comme les étudiants travaillaient beaucoup plus durant le conflit, en organisant des assemblées et des manifestations, que lorsqu'ils allaient à leurs cours, on peut dire que c'était un boycottage, quoique la qualité de l'enseignement dans ce temps-là, ce n'était pas toujours un service qu'on leur rendait. Donc, on va dire que les étudiants n'étaient ni en grève ni en boycottage, ils étaient en sacrament !- Pourquoi ils n'ont pas négocié ?- Les étudiants voulaient négocier, mais au début, la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, ne voulait
rien savoir. C'était ça qui était ça. Les étudiants ont mis beaucoup de pression en organisant plein de manifestations. Alors la ministre a dit qu'elle était prête à rencontrer les étudiants s'ils ne s'opposaient plus à la hausse.- Pas rapport ! Ce n'est pas ça, négocier; rencontrer quelqu'un seulement s'il a déjà accepté ce qu'on lui impose.- Madame Beauchamp était diplômée de l'école de négociation Régis Labeaume.- L'ancien maire de Montréal ?- Exactement, Marie-Bio ! Pis avant ça, il était à Québec. Pour revenir aux carrés rouges, il y avait trois associa-tions étudiantes; la FECQ dirigée par Léo Bureau-Blouin, la FEUQ dirigée par Martine Desjardins et la CLASSE dirigée par Gabriel Nadeau-Dubois.- Le président de la Caisse de dépôt ?- C'est bien cela.- Il est mûr pour sa retraite bientôt.- Ça approche, l'âge de la retraite est maintenant à 89 ans. Donc, la CLASSE était le mouvement le plus radical et les manifestations sont devenues de plus en plus viriles. La police ne donnait pas sa place non plus. La situation a viré en chaos.- La ministre a donc accepté de négocier ?- Pas tout à fait. Madame Beauchamp était prête à rencontrer les leaders étudiants seulement s'ils condamnaient les actes de violence. Gabriel Nadeau-Dubois n'a pas voulu, donc la ministre les a fait sécher.- Je ne comprends pas. La semaine dernière, quand vous nous avez raconté la crise du camembert...- Non, Marie-Bio, pas la crise du camembert, la crise d'Oka.- Oui, c'est ça ! Vous nous avez bien dit que le gouverne-
ment libéral avait accepté de négocier avec des Mohawks en cagoule, armés. Et là, ils ne voulaient pas négocier avec un sosie de Tintin, parce qu'il ne condamnait pas la violence. Ce n'est pas juste. Me semble que c'est plus pédagogique de le rencontrer et de lui prouver que le dialogue est plus puissant que la violence.- Marie-Bio, tu ferais une excellente ministre dans le gouvernement de notre premier ministre Nelson Dion-Angélil.- Comment ça s'est terminé, la révolte des cônes orange ?- Les cônes orange, c'est une autre affaire, ne te mêle pas dans tes formes et dans tes couleurs !- Désolée, comment s'est finie la crise des carrés rouges ?- On ne le sait pas, parce qu'au bout d'environ 90 jours, le Canadien de Montréal a nommé son nouveau directeur général, pis les journaux n'ont plus parlé du conflit étudiant. Aucune trace. Nulle part, ni sur le web ni sur la vieille affaire qui s'appelait du papier.- Aaah, dommage.- Bon, le cours est fini. Bonne journée, Marie-Bio !- Vous aussi ! »
Vous vous demandez sûrement pourquoi, pendant le cours, le professeur n'a échangé qu'avec l'élève nommée Marie-Bio ? Parce qu'elle est la seule élève inscrite à son cours, car les droits de scolarité ont continué de monter jusqu'en 2072.Je dédie cette humble chronique au grand Serge Grenier qui aimait bien, parfois, projeter notre société dans le temps. Paix à son âme. J'espère que l'éternité est aussi drôle que lui.
L'histoire du carré rouge en 2072Stéphane Laporte
Paru dans La Presse
Photo : Jérémie Battaglia
URBANIA