Post on 30-Nov-2015
RITUEL 1E0MMH.
1
RITUE ROMAIN
À L'USAGE DU DIOCÈSE DE BORDEAUX,
PUBLIÉ
Par l'autorité de Monseigneur l'Illustrissime et Révérendissime ARMAND BAZIN
DE BESONS, Archevêque de Bordeaux, Primat d'Aquitaine;
Et réimprimé, avec changemens et additions, par l'ordre de Monseigneur l'Illustrissime et
Révérendissime JEAN-LOUIS-AM KE-MAGDELEI.SE LE FEBVRE DE CHEVERUS,
Archevêque de Bordeaux, Pair de France, Conseiller d'Etat, &c.
A BORDEAUX,
CHEZ V". J. B. CAVAZZA, IMPRIMEUR DE MONSEIGNEUR L'ARCHEVÊQUE,
BUE DES LOIS K°. 13, PRES PORTE BASSE.
M. DCCC. XXIX.
OUS, JEAN-LOUIS-ANNE-MAGDELEINE JLE
FEBVRE DE CHEVERUS, par la grâce
de Dieu et l'autorité du Saint Siège Apostolique,
ARCHEVÊQUE DE BORDEAUX, PAIR DE FRANCE*
CONSEILLER D'ETAT, &C,
A nos très-chers Coopéraleurs, les Curés, Ficaires et autres
Ecclésiastiques de notre Diocèse, employés aux travaux du
saint ministère,
SALUT ET BÉNÉDICTION EN N. S. J. C.
L'ÉDITION du Rituel de Bordeaux, imprimée en 1728, étant
épuisée, il est devenu nécessaire d'en publier une nouvelle.
Excepté un petit nombre de réglemens que les temps et les
circonstances Nous ont obligé de modifier, et diverses formules
de Bénédictions, cette édition est entièrement conforme à l'an-
cienne, et Nous pouvons vous dire, avec un de nos vénérables
Prédécesseurs, dans son Mandement concernant ce Rituel, il y/
a plus d'un siècle, en 1707 :
« Vous ne trouverez ici rien de nouveau.... Nous avons con-
» serve religieusement les prières et les cérémonies du Rituel
» Romain, réformé par l'ordre du Pape PAUL V, reçu par le
«Concile de Bordeaux de 1624, et toujours suivi dans ce
» Diocèse. Comme Nous sommes persuadé, avec S. Augustin,
» que rien n'est plus opposé à l'esprit de l'Église que la singula-
» rité et la nouveauté en matière de pratique, aussi bien que
» de doctrine, Nous n'avons voulu rien changer à des usages
» approuvés par les Conciles, reçus par les Eglises, et, comme
» dit Tertulien, conformes aux règles de la Foi, établis par la
» coutume et autorisés par la tradition » .
« Méditez avec soin les enseignemens qui vous sont donnés
» dans ce Rituel j faites-en une de vos plus sérieuses occupations ;
» pratiquez-les avec fidélité, et tâchez d'entrer dans l'esprit des
» divins Mystères qui vous y sont représentés ; afin que, par
» les exemples de votre piété, et par les progrès que vous ferez
» dans la connaissance et dans l'exercice de vos saintes fonctions,
» vous inspiriez à chacun le respect qui est dû à la Religion » .
Souvenez-vous, Nos TRÈS-CHERS FBÈRES, que dans nos
fonctions saintes, dans l'administration des Sacremens, nous
sommes les ambassadeurs de JÉSUS-CHRIST : Pro Christo lega-
20. tione fungimur. Pour le représenter dignement, ayons toujours
les yeux fixés sur ce divin modèle.
En administrant le Baptême, contemplons JÉSUS-CIIBIST bap-
tisant ou faisant baptiser par ses Disciples ceux qui venaient à
lui; voyons-le recevant le Baptême lui-même, et souvenons-
nous des Mystères adorables qui furent révélés sur les bords du
Jourdain. Alors nous baptiserons le nouveau-né, celui qui devient
l'enfant adoptif du Père céleste, le frère de JÉSUS-CHBIST et le
temple du Saint Esprit, avec la piété, le zèle et la joie de
Jean-Baptiste.
Un pécheur se présente-t-il au tribunal sacré? JÉSUS-CHRIST
VI)
nous montre, et chez le Pharisien où la pécheresse se jeta à ses
pieds, et en parlant au Paralytique, avec quelle modestie, quelle
douceur, quelle prudence, quel zèle pour le salut des âmes,
nous devons traiter les pécheurs. Heureux lorsque nous pouvons
leur dire comme le divin Sauveur : Mon fils, ma fille, vos péchés
vous sont remis ; vous avez aimé beaucoup • votre foi vous a
sauvé ; allez à la Table Sainte !
C'est là surtout que nous représentons JÉSUS-CHRIST. Il est
entre nos mains pour se donner aux Fidèles, comme il s'est
donné à nous. C'est le pain des Anges, et puisque nous nous
en nourrissons, nous devrions être et paraître des Anges. Que
dis-je? nous devrions être en quelque sorte JÉSUS-CHRIST tel
qu'il était au milieu de ses Disciples, la veille de sa passion,
lorsqu'il institua le Sacrement de son amour.
C'est de lui aussi que nous devons apprendre à visiter, à
soulager, à guérir les malades. Il nous envoie, comme il envo}'a
les Apôtres pour leur donner l'onction sainte ; il nous accompagne
chez eux, lorsque nous leur portons les derniers secours de la
Religion. Soyons, comme lui, remplis de charité; ayons, comme
lui, pour ceux qui souffrent, les attentions les plus délicates,
et préparons ainsi les malades, par un zèle aimable, à désirer
et à obtenir la guérison de leurs ames.
Si Dieu ne leur accorde pas la guérison corporelle, si la mort
les frappe, nous leur devons un dernier devoir. Pleurons, comme
JÉSUS-CHRIST avec les sœurs de Lazare, et en mêlant nos larmes
à celles d'une famille affligée, faisons entendre à leurs cœurs, au
milieu des cérémonies funèbres, ces paroles de consolation :
Mesurget frater tuus.
Si nous pleurons avec les affligés, nous ne refusons pas non
plus de partager le bonheur de ceux qui se réjouissent dans le
Seigneur. Nous bénissons avec une joie sainte et une tendresse
paternelle les époux qui viennent contracter des liens sacrés et
Vil)
indissolubles au pied des autels. JÉSUS à Cana est ici notre
modèle, et si là il changea l'eau en vin, ici c'est un vin céleste,
c'est le vin changé en son sang qui sanctifie et rend heureux les
époux, et met le sceau à leur alliance. Ces réflexions, celles que vous trouverez dans ce Rituel, et
encore mieux, Nous l'espérons, celles que votre piété et vos
méditations vous suggéreront, vous lèront traiter les choses saintes
avec un saint respect ; vous ne ferez rien par routine, rien
avec légèreté ou indifférence ; votre extérieur même annoncera
la majesté et la sainteté de Dieu. Alors, n'en doutons point, nos
.Cor.4.12. ouailles nous considéreront véritablement comme les Ministres de
JÉSUS-CHRIST et les dispensateurs des Mystères de Dieu; elles
béniront le Seigneur de leur avoir donné des dispensateurs
fidèles, des Pasteurs selon son cœur, et le Prince des Pasteurs
récompensera un jour notre fidélité par une couronne de gloire
. vetr. 5.4. qui ne se flétrira jamais.
A CES CAUSES, Nous ordonnons à tous Curés, Desservans,
Vicaires et autres Prêtres chargés du soin des ames dans ce
Diocèse, de se servir du présent Rituel et de se conformer à ce
qui y est prescrit.
Donné à Bordeaux sous notre seing, le sceau de nos armes
et le contre-seing du Secrétaire de notre Archevêché, le premier
Février mil huit cent vingt-neuf.
f JEAN, Archevêque de Bordeaux.
GIGNOUX, Chanoine honoraire} Secrétaire,
INSTRUCTION I.
TOUCHANT
L'ADMINISTRATION DES SACREMENS EN GENERAL.
IL n'y a rien dans l'Eglise de plus
excellent, de plus saint, de plus utile,
et même de plus nécessaire que les
Sacremens institue's par NOTRE SEI-
GNEUR JÉSUS-ClIRIST pour le salut des
hommes , parce qu'ils sont le fruit pré-
cieux de sa passion et de sa mort, et
comme les canaux sacrés par lesquels
il a voulu répandre l'abondance de ses
grâces dans son Eglise ; c'est ce qui
doit engager ceux qui sont chargés de
les administrer aux Fidèles, à conserver
avec soin l'innocence et la pureté,
afin d'être toujom-s dans les dispositions
nécessaires pour s'acquitter dignement
d'une fonction si sainte et si sublime.
En effet, quoique la mauvaise disposi-
tion des Ministres des Sacremens ne
puisse pas en empêcher les effets, parce
que leur force et leur vertu sont fondées
uniquement sur les mérites infinis de
NOTRE SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST ; ceux
néanmoins qui les administrent en pé-
ché mortel, commettent un horrible
sacrilège, et sont coupables de la mort
éternelle, en traitant si indignement ce
que la Religion a de plus sacré. C'est
pourquoi lorsqu'un Prêtre se trouve
dans l'obligation de célébrer le Saint
Sacrifice , si, par un malheur déplo-
rable , il avait la conscience chargée de
quelque péché mortel ( ce que Nous
prions Dieu qu'il n'arrive jamais à
^lucun Prêtre de notre Diocèse, et
même de toute l'Eglise ) , il ne doit
point le célébrer, qu'il ne se soit aupa-
ravant confessé , avec les dispositions
nécessaires , ou au moins , si la com-
modité d'un confesseur lui manque,
qu'il n'ait formé un acte de contrition
le plus sincère et le plus parfait qu'il
lui sera possible. Dans lequel cas , il
I
2 DES SACREMEN
est tenu d'aller se confesser au premier
moment libre après la Messe : décision
que beaucoup de Théologiens appli-
quent également à l'administration des
autres Sacremens ou de la Sainte Com-
munion , et que la prudence au moins
engage à suivre dans la pratique, parce
que , quoi qu'il en soit, du sentiment
de ceux qui enseignent que la contrition
parfaite suffit, c'est une chose si délicate
de prononcer qu'on a cette contrition,
qu'il y aurait souvent de la témérité à
administrer le Sacrement avant de se
confesser, lorsqu'on a un Prêtre à sa
disposition.
Et parce que Dieu demandera aux
Pasteurs un compte très - sévère des
ames confiées à leurs soins , les Curés,
pour ne pas se rendre coupables de la
perte de celles qu'ils auraient négligé
d'assister, doivent administrer les Sa-
cremens avec une égale charité, et sans
aucune distinction aux pauvres et aux
riches ; et à quelque heure du jour ou de
la nuit qu'on les appelle pour ce sujet,
ils ne doivent pas y apporter le moindre
délai, principalement si la nécessité est
pressante. 11 faut qu'ils fassent même
souvent connaître à leurs Paroissiens,
qu'ils doivent les avertir promptement
quand on aura besoin de leur ministère,
et que la rigueur du temps, la longueur
et la difficulté des chemins, ni aucune
autre incommodité ne les empêcheront
> EN GÉNÉRAL.
jamais de leur procurer tous les secours
et de leur rendre tout le service dont
ils peuvent avoir besoin pour le salut
de leurs ames.
Afin que les peuples conçoivent plus
de respect pour les Sacremens, et
qu'ils puissent les recevoir avec finit, les
Curés leur en expliqueront souvent la
nécessité , 1 institution , les dispositions
requises pour s'en approcher, leur vertu,
leurs effets, et surtout les grâces qu'ils
opèrent dans ceux qui les reçoivent
dignement.
Ils doivent avertir en temps et lieu,
non seulement ceux qui s'approchent
des Sacremens, de les recevoir avec
toute la piété et la dévotion possibles ;
mais aussi ceux qui y assistent, de
se tenir dans la modestie et le respect
que demandent les choses saintes, de
s'abstenir d'y parler sans une grande
nécessité , de n'y paraître qu'en habit
décent, et de faire voir, par leur re-
tenue , leur silence et leur gravité
extérieure , les sentimens d'estime et
de vénération qu'ils ont dans le cœur
pour les Mystères de notre sainte
Religion.
Pour entretenir dans les Fidèles la
haute idée qu'ils doivent avoir de l'ex-
cellence des Sacremens, il faut que les
Curés , comme il est ordonné par le
dernier Concile œcuménique , leur en
expliquent les cérémonies, suivant la
DES SACREMENS EN GENERAL.
Doctrine des Ss. Pères et du Cate'chisme
Romain ; ce qu'il est à propos qu'ils
fassent quelquefois dans le temps même
qu'ils les administrent.
Mais, comme il n'y a rien qui soit
plus injurieux aux Sacremens que l'ava-
rice des Prêtres mercenaires, et que les
peuples en prennent souvent occasion
de s'en éloigner, ceux qui sont chargés
de les administrer, doivent éviter avec
soin toute apparence d'intérêt sordide,
n'exigeant jamais rien directement ni
indirectement pour l'administration des
Sacremens ; ce que les saints Conciles
ont condamné comme impie et simo-
niaque. Si, néanmoins, après avoir fait
leurs fonctions, on leur offre quelque
chose , ils pourront le recevoir selon
l'usage des lieux, pourvu que ce soit
sans pacte ni exaction.
Ils n'administreront aucun Sacre-
ment, hors le cas de nécessité, qu'ils ne
soient revêtus d'une soutane, d'un sur-
plis et d'une étole de couleur convena-
ble , excepté le Sacrement de Pénitence
qu'on peut administrer sans étole.
Us doivent se faire assister d'une ou
plusieurs personnes en habit décent,
et si ce sont des ' Ecclésiastiques , ils
seront revêtus de soutane et de surplis.
Leur zèle doit s'étendre sur tout ce
qui sert à l'administralion des Sacre-
mens ; tenant dans une grande décence
et propreté les vases sacrés, les calices,
les ciboires, les chasubles, les aubes,
les corporaux, les nappes d'autel et de
la communion, les surplis, et généra-
lement tout le linge et les ornemens,
prenant garde surtout qu'ils ne soient
pas troués, ni sales, ni déchirés.
Aucun Prêtre ne doit entreprendre
d'administrer les Sacremens , qu'il ne
sache le plus parfaitement qu'il est
possible , l'ordre qu'il doit y garder,
et les cérémonies qu'il y faut observer.
Avant que d'en administrer aucun , il
est à propos qu'il se mette à genoux
pour faire une courte réflexion sur la
sainteté de l'action qu'il va faire , et
qu'il demande à Dieu, par une humble
prière, la grâce de s'en bien acquitter,
récitant à cette intention l'Oraison sui-
vante , ou quelqu'autre semblable selon
sa dévotion.
PRIÈRE avant que d'administrer les Sacremens.
F'AMULUM tuum, Domine, clementer exaudi, et rnihi, non
electione meriti, sed gratiœ tua; dono, Mysteriorum tuorum dis-
pensatori constituto, da gratiam et fiduciam muneris exequendi ;
4 DES SACREMENS EN GÉNÉRAL.
alque in nostro ministerio quod tuae pietatis est operare. Per
Christum Dominum nostrum. Amen.
Après avoir administré quelque Sa-
crement, il convient pareillement qu'il
se mette à genoux pour prier Dieu d'en
conserver le fruit en ceux qui viennent
de le recevoir, et pour lui demander
pardon, des fautes qu'il peut y avoir com-
mises , récitant, à cet effet, l'Oraison
qui suit, ou quelqu'autre à sa dévotion.
PRIÈRE après l'administration des Sacremens.
OMNIPOTENS et misericors Deus, qui milii indigno famulo
tuo adesse dignatus es ad sacrum istud Ministerîum peragendurn,
ne respicias peceata mea, sed fidem Ecclesiae tuœ, et praesta ut
in famulis tuîs gratia tua illud intùs operetur quod exteriore
opère à nobis exercetur ; et quos hâc in re fragilitas nostra defeetus
admisit, tua benignus misericordiâ supplere digneris. Per Christum
Dominum nostrum. Amen.
Dans le temps qu'il administre les
Sacremens, il s'appliquera uniquement
à l'action qu'il fait, évitant de s'en-
tretenir avec personne , et il s'efforcera
d'avoir l'intention actuelle , ou il aura
au moins l'intention virtuelle de faire
ce que fait l'Église ; cette intention
étant absolument nécessaire pour la
validité des Sacremens, ainsi qu'il a
été défini dans plusieurs Conciles.
Il doit prononcer avec attention et
avec piété toutes les paroles et les
prières destinées à l'administi'ation des
Sacremens ; mais il faut surtout qu'il
prononce distinctement, posément,
avec dévotion et d'une voix intelligible,
celles qui en sont la forme, parce qu'elles
sont tellement essentielles, qu'on ne
peut les omettre ou les changer sans
détruire l'essence du Sacrement. Et afin
qu'il n'omette rien dans une affaire si
importante , il faut qu'il lise dans ce
Rituel, mot à mot, tout ce qu'il devra
dire , sans se fier à sa mémoire , qui
peut aisément lui être infidèle.
Il observera toutes les cérémonies
et les actions qui y sont prescrites,
principalement celles qui sont essen-
tielles au Sacrement ; comme l'appli-
cation de l'eau dans le Baptême., les
onctions dans I"Extrême-Onction, &c.
Et il doit s'étudier à les faire toutes
avec tant de bienséance et de gravité,
qu'elles inspirent aux assislans le res-
pect et la dévotion envers les saints
Mystères, et les excitent à élever leur
esprit à la considération des choses
saintes et mystérieuses qu'elles repré-
sentent.
Et afin d'engager tous les Prêtres
à observer exactement ces cérémonies,
qui sont d'autant plus vénérables qu'elles
, sont très-anciennes dans l'Eglise, et se
trouvent autorisées par les saints Ca-
nons et par les Décrets des Souverains
Pontifes, Nous avons cru devoir mettre
ici le Canon que le saint Concile de
Trente a fait sur ce sujet, et qui est
conçu en ces termes :
Siquisdixe- Si quelqu'un dit que les cérémonies
nt receptos rg
çues e
j approuvées dans l'Eslise ctappiobatos 1 rr °
Ecciesiœ Ca- Catholique, et qui sont d usage dans
DES SACPiEMENS EN GENERAL. 5
l'administration solennelle des Sacre-
mens , peuvent être méprisées sans
péché, ou omises selon qu'il plaît aux
Ministres, ou quelles peuvent être
changées en d'autres nouvelles par tout
Pasteur . quel qu'il soit, qu'il soit
ànatheme.
Il faut, au reste, que ceux qui sont
chargés de l'administration des Sa-
cremens aient ce Rituel, avec les Or-
donnances Synodales de ce Diocèse,
afin d'observer exactement ce qui est
prescrit par rapport à l'administration
des Sacremens. Ils doivent aussi con-
server diligemment les anciens et les
nouveaux registres des Baptêmes, des
Mariages et Sépultures , et avoir soin
d'y écrire ponctuellement, en la forme
prescrite à la fin de ce Rituel, tout
ce dont on doit conserver les preuves,
pour y avoir recours lorsqu'il sera né-
cessaire.
tholicK ntus
in solemni
Sacramento-
rum admi-
nistratione
adbiberi con-
suetos , aut
contemni,
aut sine pec-
cato à Minis-
tres pro libito
omitti, aut
in novos alios
per quem-
cunque
Ecclesiarum.
Pastorem
mutari pos-
se, anathema
sit. Sess. 7.
Can. 13.
INSTRUCTION II
SUR LE SACREMENT DE BAPTÊME.
$ Ier.
De son Excellence et de sa Nécessité.
LE SACREMENT DE BAPTÊME , qui
donne l'entre'e à la Religion Chrétienne,
aux grâces et aux autres Sacremens de
la Loi Évangélique , a été institué par
NOTRE SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST pour
rendre aux hommes la justice qu'ils ont
perdue par le péché de leur premier
père, et les élever à la dignité d'enfans
de Dieu et de l'Eglise. Ce Sacrement
est d'une nécessité si grande , que
personne ne peut avoir part à la vie
éternelle s'il n'a été régénéré par les
eaux sacrées du Baptême , ainsi que
le Sauveur du monde nous l'a appris
Joan. 3. lui-même par ces paroles : Nisi guis
renatus fuerit ex aquâ et Spiritu
Sancto, non potest introire in regnum
Dei; ou, du moins, s'il n'en a le vœu
accompagné de la charité parfaite.
Le Baptême étant d'une nécessité si
indispensable pour le salut, les Curés
auront soin d'avertir souvent les pères
et les mères de ne pas différer celui de
leurs enfans, sous prétexte d'attendre
un parrain, une marraine , ou pour
quelqu autre raison que ce soit ; ils leur
représenteront que toute considération
humaine doit céder au danger de la
perte éternelle qui menace tout enfant
non baptisé ; qu'ils ne doivent pas
différer au-delà de vingt-quatre heures
après la naissance ; que le délai de huit
jours était autrefois puni par l'excom-
munication, et que si cette peine n'est
plus en vigueur, elle indique au moins
que ce délai était estimé matière à
péché mortel.
Il y a dans ce Sacrement, comme
DU SACREMENr
dans tous les autres , certaines choses
qui sont absolument nécessaires, d'insti-
tution divine , pour le conférer vali-
dement : comme la Matière, la Forme
et le Ministre. Il y en a d'autres qui
sont requises pour l'administrer solen-
nellement dans l'Eglise, telles que sont
plusieurs cérémonies qui ne sont pas, à
la vérité, d'institution divine, mais qui
DE BAPTÊME. 7
étant très-augustes, très-anciennes, la
plupart instituées par les Apôtres et
canonisées par les écrits des Ss. Pères,
ne peuvent être omises sans péché,
excepté dans le cas de nécessité, ainsi
que nous le dirons par la suite ; et
encore , dans ce cas, il y a obligation
grave de les suppléer lorsque le danger
est passé.
S IL
De la Matière du Baptême.
LA Matière de ce Sacrement, comme
il paraît par les paroles de notre Sei-
gneur, que Nous avons alléguées ci-
dessus, est l'eau naturelle, telle qu'est
celle de la mer, des rivières, des puits,
des fontaines et de la pluie. Ainsi l'eau
artificielle, comme l'eau rose, le suc tiré
des fleurs , des arbres et des herbes,
n'étant pas proprement de l'eau, n'est
pas la Matière du Baptême.
On peut se servir de toute eau
pure et naturelle pour baptiser'dans le
cas de nécessité : c'est pourquoi les
Curés avertiront leurs Paroissiens que,
lorsqu'ils porteront quelque enfant à
l'église pour y être baptisé , ils aient
soin, surtout si l'église est éloignée
de la maison , d'avoir toujours de l'eau
dans une aiguière ou dans quelqu'autre
vase , afin que s'il se trouvait en péril
de mort dans le chemin, ils puissent
le baptiser sur-le-champ.
Quoique la bénédiction de l'eau ne
soit pas essentielle au Baptême, il est
néanmoins à propos, même dans le cas
de nécessité, de se servir d'eau bénite
pour baptiser, si on peut en avoir.
Mais lorsqu'on baptise solennellement,
il n'est pas permis de se servir d'autre
eau que de celle qui a été bénite la
même année , le Samedi Saint ou la
veille de la Pentecôte. C'est pourquoi on
doit conserver soigneusement cette eau
dans un vaisseau bien net, renfermé
dans les fonts baptismaux, afin de
s'en servir seulement pour baptiser ; et
8 DU SACREMENT DE BAPTÊME.
lorsqu'on voudra en bénir de nouvelle,
on versera la vieille, non dans les
bénitiers, mais dans la piscine de
l'église, ou dans celle du baptistère.
S'il arrive que cette eau soit tellement
diminuée, qu'on juge qu'il n'y en aura
pas assez jusqu'à la veille de Pâques
ou de la Pentecôte, on en pourra
mêler d'autre non bénite, pourvu que
ce soit en moindre quantité que celle
qui reste ; et si elle est corrompue ou
entièrement desséchée, il faudra, après
avoir bien nettoyé les vaisseaux , en
bénir d'autre, en la manière prescrite
ci-après.
Si l'eau se trouve gelée ou trop
froide lorsqu'on veut baptiser, on en
prendra dans un vase destiné à cet
usage, et on la fera dégeler ou tiédir
en y mettant un peu d'eau commune
qui soit chaude, afin qu'étant moins
froide, on puisse s'-en servir pour
baptiser les petits enfans, sans Jes
incommoder.
On peut baptiser en trois manières :
premièrement, par aspersion, en jetant
seulement quelques gouttes d'eau sur
la personne qu'on baptise, comme
plusieurs croient que les Apôtres. l'ont
pratiqué , quand des milliers de per-
sonnes se présentaient au Baptême ;
secondement, par immersion, en plon-
geant la personne dans l'eau, ainsi que
l'Eglise a fait pendant plusieurs siècles ;
troisièmement, par infusion, en répan-
dant l'eau sur la tète , ou sur quelque
autre partie notable du Corps. On doit
baptiser en cette troisième manière,
laquelle est maintenant en usage dans
toute l'Eglise latine.
Quoiqu'il suffise, pour la validité du
Baptême , de verser l'eau une fois seu-
lement, l'usage de l'Eglise, qu'il faut
suivre, surtout lorsqu'on baptise pu-
bliquement , est d'en verser trois fois
sur la tête de l'enfant, en formant
chaque fois le signe de la croix ; et
pendant qu'on verse l'eau d'une main,
il faut, de l'autre, écarter les cheveux,
et veiller à ce que l'eau touche la peau
de l'enfant, sans quoi le Baptême serait
au moins douteux.
Il ne faut verser dans le Baptême
que la quantité d'eau qui suffit pour
laver la tête de l'enfant ; et lorsqu'on
baptisera dans l'église ou ailleurs avec
l'eau des fonts baptismaux, on prendra
garde qu'elle ne tombe ni à terre, ni
dans le bassin où on conserve l'eau
baptismale, mais dans la piscine ; et
si on se sert d'un autre bassin pour
la recevoir, il faudra ensuite la verser
dans la piscine de l'église, ou dans
celle du baptistère. Il doit y avoir,
à cet effet, dans chaque église , une
piscine, c'est-à-dire, une fosse de deux
ou trois pieds, revêtue de maçonnerie,
couverte d'une cuvette de pierre de
DU SACREMENT DE BAPTEME.
taille ; et c'est là encore qu'on doit verser
l'eau qui a servi à purifier les linges
sacrés , les cendres des saintes huiles
et des étoupes, ou autres choses qui
auraient servi à nettoyer les onctions,
l'eau bénite qu'on ôte des bénitiers,
les cendres des ornemens , ou linges
qu'on doit brûler quand ils ne peuvent
plus servir, et en général, tout ce dont
on doit empêcher la profanation.
S III.
De la Forme du Baptême.
LA Forme du Baptême consiste en
ces paroles : Ego te baptizo in nomine
Pa/ris, et Filii, et Spiritûs Sancti,
suivant le commandement que JÉSUS-CHRIST fit à ses Apôtres, lorsque les
envoyant prêcher par toute la terre, il
MaHi. 28. leur dit : Euntes, docete omnes gentes,
baptizantes eos in nomine Pa/ris, et
Filii, et Spiritûs Sancti. Comme ces pa-
roles sont essentielles, celui qui baptise
doit les prononcer toutes distinctement,
avec attention, respect et dévotion, dans
le même temps qu'il verse l'eau.
Le Baptême est toujours valide en quel-
que langue qu'on prononce ces paroles ;
mais lorsqu'on baptise solennellement,
on ne doit les prononcer qu'en latin.
Comme le Baptême imprime un ca-
ractère , qui est une marque spirituelle,
qui ne s'efface jamais , on ne peut le
réitérer sans pécher mortellement, et
sans encourir l'irrégularité ; mais dans
le doute si quelqu'un a été baptisé, ou
si on a omis ou changé quelque chose
d'essentiel au Sacrement, on doit le
baptiser sous condition,par ces paroles :
Si non es baptizatus, ego Je baptizo
in nomine Patris, et Filii, et Spiritûs
Sancti. Il ne faut pas néanmoins se
servir légèrement de cette forme con-
ditionnelle , mais seulement lorsqu'on a
lieu de douter de la validité du Baptême
et qu'on ne peut s'en assurer incon-
testablement par des recherches ou
informations ; ainsi il faut baptiser sous
condition : i°. les enfans exposés, même
ceux qui ont au cou un billet attestant
leur Baptême ; 2°. les enfans baptisés
par un laïque ou par la sage-femme, à
moins qu'il n'y ait deux témoins pieux,
capables d'en juger et fermes dans leur
déposition ; 3°. toute personne dont le
Baptême n'est pas constaté par un acte
authentique , ou par des témoins tout
2
10 DU SACREMENT DE BAPTÊME.
à fait dignes de foi ; 4°- toute personne
baptisée par les hérétiques, à moins
qu'on n'ait des preuves très-positives
que rien d'essentiel n'a été omis ; et
dans tous ces cas, s'il y a doute, il faut
consulter l'Archevêque.
S IV.
Du Ministre
CoMME le Baptême est de tous les
Sacremens le plus nécessaire , JÉSUS-
CHÏUSÏ a voulu qu'il fût le plus aisé à
administrer : car, bien que le légitime
et ordinaire Ministre du Baptême soit
l'Évêque, et après lui le Curé, le Vicaire
ou autre Prêtre délégué par l'Ordinaire
du lieu ou par le Curé ; cependant,
dans le cas de nécessité , toutes sortes
de personnes ecclésiastiques ou laïques,
hommes et femmes , fidèles et infidè-
les , catholiques ou hérétiques, peuvent
baptiser, pourvu qu'elles observent les
règles du Baptême marquées ci-dessus,
et qu'elles aient intention de faire ce
que l'Eglise fait.
Il faut néanmoins qu'un Prêtre soit
préféré pour cette fonction à un diacre,
un diacre à un sous-diacre, un Ecclé-
siastique à un laïque, et un homme à
une femme ; si ce n'est que, pour la bien-
séance et l'honnêteté, il fût plus à propos
qu'une femme baptisât qu'un homme
du Baptême.
en certaines circonstances, comme lors-
qu'une femme sait mieux qu'un homme
la forme et la manière de baptiser, ou
qu'il fallût baptiser un enfant qui n'est
pas encore entièrement sorti du sein de
sa mère.
Afin que tons les Fidèles soient
instruits de quelle manière il faut bap-
tiser en cas de nécessité , les Curés
doivent avoir grand soin de l'enseigner
souvent à leurs Paroissiens, surtout aux
sages - femmes , auxquelles ils» recom-
manderont de ne donner le Baptême
que lorsque le danger est pressant ; et,
en ce cas, d'appeler, s'il se peut, au
moins deux personnes auprès d'elles,
afin de pouvoir rendre témoignage au
Curé de la manière que ce Sacrement
aura été administré. Et parce que ces
personnes peuvent oublier facilement ce
qu'elles ont appris , et que les fautes
qu'elles feraient en celte matière seraient
d'une dangereuse conséquence, il est
DU SACREMENT DE BAPTEME. ii
nécessaire que les Curés les interrogent
de temps en temps sur ce point, et qu'ils
leur en enseignent souvent la pratique.
Le père et la mère ne doivent pas
baptiser leurs enfans, autrement ils
contracteraient entre eux une alliance
spirituelle, qui rendrait illicite l'usage de
leur mariage, dont ils seraient obligés
de s'abstenir, jusqu'à ce qu'ils eussent
obtenu dispense de Nous ou de nos Vi-
caires généraux ; mais dans le cas de né-
cessité , ils pourraient et devraient même
baptiser leur propre enfant, et alors ils
ne contracteraient aucune alliance.
Du Sujet du Baptême.
IN^OUS ne parlerons point ici des
adultes qui demandent le Baptême ;
Nous en traiterons plus bas , § XI :
quant aux enfans , voici ce que Nous
établissons : i°. On ne doit jamais
baptiser les enfans des juifs ou des
infidèles sans le consentement de leurs
parais, excepté quand l'enfant est en
péril de mort , ou qu'il vit entièrement
séparé de ses parais, ou, qu'adulte, il
demande le Baptême.
2°. Si infans nondiim na/us aliquam
suî partent e materno utero emiserit,
huic, instante mortis periculo, in eâ
parte conferendus est baplismus, non
ilerandus quidcm si caput ablutum fue-
rit ; iterandus verb sub conditione, si
tu non es baptizatus, si- quœlibet alia
corporis pars aquâ baplismi pcrfusa
fuerit. Quoad infantes nullâ adhuc suî
parte editos, « cùm ex medicorum et
» obsielricum testimonio constet, ait
» BENEUICTUS XIV *, infantem initio
» puerperii posse intra matris uterum
» tangi et tractari, ad Parochos per-
» tinebit, ait idem Summus Pontifex,
» obstetrices instruire ut, cùm casus
» evenerit in quo infantem mox de~
» cessurum prudenter timeant, illum
» baptizent sub conditione : Si tu es
» capax » ; postea verb si periculum
évadât et vivus prodeat, erit iteriim
baptizandus sub conditione : Si non es
baptizatus.
3°. Si mater prœgnans mortua fuerit,
fœtus quam primiim cautè exlrahalur,
De Synôdo diœcesanâ, lib. 7, cap. V.'
12 DU SACREMENT DE BAPTÊME.
et si vivus fuerit, baptizetur ; si
dubitetur an vivat, baptizetur sub con-
ditione : Si tu es vivus ; si fuerit mor-
tuus, nec baptizari potuerit, in loco
sacro sepeliri non débet, sed in loco
infantibus sine baplismate defunctis
destina/o.
4°. Quoad monstra quœ ex muliere
quandoque nascuntur, consulatur D.D.
Archiepiscopus si nullum mortis pe-
riculum immineat : si verb urgeat
pcriculum, cùm ex und± parte nihil
dcmonstret Deum abstinuisse ab in-
fundendâ anima huic corpori primùm
forsiian opt'nne constituto, posteaque
ex ma/ris imaginatione aliisve causis
naiuralibus vitiato, et ex altéra parle
salius sit decem incapaces baptizare
quant unum capacem excludcre, sia-
iuimus omnia monstra, etiam ea quœ
nullam formam Immanam habent, esse
baptizanda sub hcîc conditione : Si tu
es homo. Si monstrum duo gerat capita
et duo pectora, duplex baptismus est
conferendus, quia duo prœsumuntur
esse homines, vel si instante periculo,
tempus non suppeiat duplicem separafîm
baptismum conferendi, duo simul bap-
tizari passant sub hâc formula : Ego
vos baptizo. Si duo sint capita et unum
pectus, duo baptismaia sunt conferenda,
unum absoluie, alterum sub conditione :
Si tu non es baptizatus , quia dubium
est an non sint duo homines.
5°. Lorsqu'on présente plusieurs en-
fans au Baptême dans le même temps,
s'il y a lieu de craindre qu'ils ne meurent
avant qu'on ait pu les baptiser l'un
après l'autre, il faudra verser l'eau
sur tous , et dire en même temps au
pluriel : Ego vos baptizo, &c. Mais hors
ce cas, il faut les baptiser séparément,
versant de l'eau sur chacun , disant :
Ego te baptizo, &c. On doit en user de
même à l'égard des cérémonies : car,
encore qu'on puisse dire les prières, les
exorcismes et les autres paroles au plu-
riel, quand on baptise plusieurs enfans
ensemble ; il faut néanmoins faire sur
chacun d'eux en particulier les actions
principales, comme souffler, mettre de
la salive aux oreilles et aux narines,
demander à chacun d'eux s'il renonce
au Diable, à ses œuvres, &c. ; s'il croit
en Dieu , en JÉSUS-ClIRIST, &c. ; faire
les onctions, verser l'eau du Baptême,
leur mettre le voile ou chrémeau bap-
tismal , et leur donner le cierge. Si ces
enfans sont de différent sexe, le Prêtre
fera mettre les garçons à la droite
et les filles à la gauche ; et lorsqu'il
prononcera les paroles qui ont rapport
à ces actions, il gardera le genre d'un
chacun, comme hune elccium et hanc
electam.
Au reste, les Curés doivent exhorter
les pères et les mères à faire porter
leurs enfans à l'église avec toute la
DU SACREMENT DE BAPTEME. i3
modestie et la bienséance qui convien-
nent à un Sacrement dans lequel ils
doivent renoncer aux pompes de Satan,
et à éviter tout appareil de vanité , et
toute dépense vaine et superflue, soit
avant ou après le Baptême.
S VI.
Des Parrains et Marraines.
L'OFFICE des parrains et marraines,
dont l'usage paraît presqu aussi ancien
que l'Eglise, est de présenter l'enfant à
baptiser, de lui donner un nom , de
répondre pour lui, de renoncer en son
nom au Démon et à ses pompes, et de
faire également pour lui la profession
de foi que l'Eglise exige : ainsi, en con-
tribuant à sa régénération, ils devien-
nent aux yeux de l'Eglise ses parens
spirituels et sont censés l'adopter pour
leur enfant dans l'ordre du salut, au
cas que le père ou la mère viennent à
l'abandonner. De là vient que tous les
Conciles leur imposent l'obligation de
faire , au défaut des parens, tout ce
qui dépendra d'eux pour l'éducation
chrétienne et le salut de leur filleul ;
obligation que le Pasteur doit souvent
développer et faire ressortir en chaire :
de là vient encore qu'il se forme entre
eux et le Fidèle baptisé une alliance
spirituelle qui fait que le parrain ne
peut épouser sa filleule ni la mère de
sa filleule, et que la marraine ne peut,
de son côté , épouser son filleul ni le
père de son filleul : de là vient enfin
qu'il est tout à fait convenable que ce
soient le parrain et la marraine qui
répondent eux-mêmes aux questions
que l'Eglise, par la bouche du Prêtre,
adresse à l'enfant, et l'usage qui s'est in-
troduit en diverses paroisses de faire ré-
pondre l'enfant de chccur ou le sacristain
est un abus ; il sera facile d'y remédier
en proposant les questions en français,
comme nous le dirons ailleurs.
D'après cet exposé , on voit que le
vœu de l'Eglise serait qu'on n'admît à cet
office que des personnes vraiment édi-
fiantes et solidement religieuses, capa-
bles d'enseigner, dans le besoin, la Reli-
gion à leur filleul et par leurs exemples
et par leurs leçons , qui, par consé-
quent , fussent instruits et fidèles à
remplir le devoir pascal. Heureux le
Pasteur qui, par la douceur et l'in-
sinuation , l'autorité de sa vertu et
Ï4 DU SACREMEN1
l'empire de ses exemples, pourra faire
remplir ce vœu de l'Église dans sa
paroisse ! Mais, comme dans ces jours
mauvais, la rigueur qui voudrait trop
obtenir gâterait tout et porterait un
grand préjudice à la Religion , Nous
statuons qu'on ne doit exclure de l'of-
fice de parrain ^t marraine que les
quatre classes suivantes : i°. les juifs et
quiconque n'est pas baptisé ; 2°. les
hérétiques , les schismatiques , les ex-
communiés dénoncés ; 3°. les insensés ;
4°. les pécheurs publics et gens de
profession infâme, les divorcés et ceux
qui ne sont pas mariés suivant les lois
de l'Eglise, les impies qui feraient pro-
fession ouverte de ne rien croire ; et
encore, dans ces cas. les Pasteurs ne
devront-ils pas attendre le moment de la
cérémonie pour manifester leur refus,
mais ils devront auparavant tenter auprès
des parens toutes les voies d'insinuation
pour prévenir l'éclat et le scandale.
Quand on présente des enfans pour
parrains et marraines , il faut exiger
que l'un d'eux ait fait au moins sa
première Communion, et que l'autre
soit instruit des principaux Mystères
de la Religion,
Les Religieux, les Religieuses et
toutes les autres personnes qui ont
renoncé au siècle ne peuvent point,
suivant les règles de l'Eglise , tenir ni
fane tenir en leur nom les enfans au
DE BAPTÊME.
Baptême. Les Curés, les Vicaires et les
autres Ecclésiastiques dans les ordres
sacrés ne peuvent pas non plus être
parrains dans ce Diocèse , sans notre
permission.
L'Eglise ne veut pas qu'on reçoive
pour chaque Baptême plus d'un parrain
et d'une marraine, afin de ne pas
multiplier l'alliance spirituelle que les
parrains et les marraines contractent
avec l'enfant et ses père et mère.
Le père ni la mère ne doivent
jamais tenir leurs enfans au Baptême,
parce qu'ils contracteraient ensemble
une alliance spirituelle qui empêcherait
l'usage de leur mariage. Quand on
supplée les cérémonies du Baptême
qui ont été omises, les parrains et
marraines ne contractent aucune affinité
spirituelle ; c'est de quoi le Curé doit
les avertir, et il doit aussi en faire
mention sur son registre.
Et parce que les parrains et les mar-
raines ont coutume de donner le nom
à ceux qu'ils présentent au Baptême,
pour signifier qu'ils vont changer d'état,
passer de la condition d'enfans du Dé-
mon à la dignité d'enfans de Dieu, être
régénérés en JÉSUS-ClIRIST et enrôlés
en sa milice ; l'ordre et la bienséance
demandent que les parrains nomment
les garçons, et les marraines les filles.
Les Curés ne doivent point souffrir qu'on
donne aux enfans des noms profanes
DU SACREMENT DE BAPTEME. i5
ou ridicules ; mais ils auront soin qu'on exemple , ils soient portés à la vertu,
impose à chacun , selon son sexe , le et qu'ils ressentent les effets de leur
nom d'un Saint ou d'une Sainte recon- protection auprès de Dieu. Us doivent
nus par l'Eglise, afin que, par leur aussi empêcher la multiplicité des noms.
S VII.
Du Temps et du Lieu du Baptême.
(QUOIQU'ON puisse baptiser tous les
jours de l'année, même dans le temps
d'un interdit général ou de la cessation
à Divinis, les Curés doivent néanmoins
savoir que le Samedi Saint et la veille
de la Pentecôte ont toujours été destinés
par l'Eglise au Baptême des Catéchu-
mènes , à cause des grands Mystères
qui se célèbrent alors : c'est pourquoi,
s'il y a des adultes qui demandent le
Baptême, et qu'on puisse, sans incon-
vénient, les faire attendre jusqu'à cette
époque , on les baptisera l'un de ces
deux jours , après la bénédiction des
fonts baptismaux ; et même il convient
de différer pour cette cérémonie le
Baptême des enfans qui sont nés le
vendredi précédent, pourvu que cela se
puisse commodément, et que ces enfans
ne soient pas en danger de mourir.
• Hors le cas de nécessité, on n'admi-
nistrera point ce Sacrement, avec les
solennités ordinaires , pendant la nuit ;
on évitera pareillement de le conférer
pendant la Messe paroissiale , le Ser-
mon , et durant aucun Office public,
excepté dans les grandes églises où la
chose peut se faire sans que le service
divin en soit troublé ou interrompu.
L'église paroissiale ou l'annexe , s'il
y a des fonts baptismaux, est la seule
où l'on doive conférer le Baptême,
lorsquil n'y a pas nécessité. Aucun
Prêtre , sous quelque prétexte que ce
soit, ne doit donc, hors le cas de néces-
sité, baptiser les enfans d'une paroisse
étrangère sans l'agrément du Curé, et
encore moins les baptiser dans les cha-
pelles particulières ou dans les maisons,
ni même les y ondoyer sans une per-
mission de Nous ou de nos Vicaires
généraux.
S'il 'arrive par quelque occasion qu'un
enfant soit baptisé dans une autre pa-
roisse que celle de ses père et mère, le
Prêtre qui lui aura conféré le Baptême
16 DU SACREMENT DE BAPTEME.
ên écrira l'acte sur le registre de la sa main, qu'un tel jour il a baptisé N.,
paroisse où l'enfant aura été baptisé ; né de N. et de N., afin que ce Curé
et de plus, il avertira le Curé du père en fasse mention dans les registres des
et de la mère, par un billet signé de Baptêmes de sa paroisse.
§ VIII.
Des Fonts Baptismaux.
LES Fonts Baptismaux doivent être
d'une matière solide, comme de pierre
dure ou de marbre, d'une hauteur con-
venable , creusés en forme de cuve , et
divisés, s'il est possible, en deux parties
percées dans le milieu jusqu'en bas.
Dans la plus grande partie sera le vais-
seau des eaux baptismales ; l'autre, qui
doit être large de plus d'un pied, ser-
vira de piscine pour recevoir l'eau qu'on
verse sur la tête de ceux qu'on baptise.
Les Fonts Baptismaux seront si bien
couverts, qu'il ne puisse y entrer ni
poussière ni ordure : il y aura , pour
cet effet, sur le couvercle un tapis ou
un linge fait exprès, et ils seront fermés
à clef, laquelle les Curés garderont avec
soin.
Ils doivent être placés dans un lieu
décent au bas de l'église , du côté de
l'Evangile, environnés d'une balustrade
fermant à clef, et il serait convenable
qu'ils fussent surmontés d'un dais dans
le fond duquel il y aurait un tableau du
Baptême de notre Seigneur.
Le vaisseau des eaux baptismales doit
être d'étain, de plomb ou de cuivre
étamé, avec un couvercle de même
matière fermant bien juste. On ne doit
laisser dans les Fonts que ce vaisseau,
et le tout doit être tenu par les Curés
dans une grande propreté,.
DU SACREMENT DE BAPTEME.
s ix.
Des Saintes Huiles nécessaires dans l'administration du Baptême.
J_JE Saint Chrême, et l'Huile Sainte
qu'on appelle l'Huile des Catéchumènes,
dont on se sert dans le Baptême , doi-
vent être tenus décemment dans des
vases d'argent ou d elain fin , unis
ensemble, avec ces mots SANCTUM
CHRISMA, écrits en gros caractères sur
celui du Saint Chrême, pour le distinguer
de celui de l'Huile des Catéchumènes,
sur lequel on doit écrire ces mots :
OLEUM CATECHUMENORUM. Si ces
vases étaient si petits qu'on ne pût
graver ces deux mots sur chacun , il
faudrait mettre au moins sur celui du
Saint Chrême ces deux lettres majus-
cules S. C., et sur celui de l'Huile des
Catéchumènes, il faudrait mettre O. C.
Quant à celui de l'Huile des Infirmes,
qui doit être séparé des deux autres, on
doit y graver ces deux mots : OLEUM
INFIRMORUM, ou au moins ces deux
lettres O. I. Ces vases doivent être
bien fermés ; et pour empêcher que les
Saintes Huiles ne s'écoulent et ne se
répandent, on mettra entre le couvercle
et les vaisseaux du coton ou de l'étoupe
qu'on aura soin de changer de temps en
temps, et qu'on brûlera sur la piscine,
après qu'on les aura ôtés.
Il ne faut pas laisser les vases des
Saintes Huiles dans les fonts baptis-
maux , mais on doit les tenir fermés
sous la clef dans une petite armoire
boisée par dedans.
Les Saintes Huiles doivent avoir été
bénites par un Evêque le Jeudi Saint
de l'année courante ; c'est pourquoi les
Curés de la ville de Bordeaux les iront
prendre à l'Archevêché, pour s'en ser-
vir le Samedi Saint. Quant aux autres
Curés et Vicaires, ils les recevront
un mois au plus tard après Pâques,
de la main du Curé de canton qui
devra envoyer, pour les recevoir de
l'Archevêché , des personnes sûres,
avec une boîte fermant à clef, et ne les
remettra qu'aux Curés eux-mêmes, ou,
s'ils ne peuvent venir les chercher, qu'à
des personnes dignes de toute confiance
et munies d'une lettre du Pasteur qui
les envoie. S'il reste des Saintes Huiles
de l'année précédente, il est sévèrement
défendu de s'en servir après la Pente-
côte ; c'est pourquoi les Curés les feront
3
i8 DU SACREMEN'
brûler dans la lampe qui est allumée
devant le Très-Saint Sacrement, sitôt
qu'ils auront reçu les Huiles nouvelles,
ou ils les verseront sur du coton ou des
étoupes qu'ils feront brûler, et en jet-
teront les cendres dans la piscine.
11 n'est pas permis de donner à per-
sonne des Saintes Huiles sous quelque
prétexte que ce soit, de peur qu'on
n'en abuse d'une manière profane ou
sacrilège.
Si les Saintes Huiles venaient à dimi-
nuer notablement pendant le cours de
l'année, et qu'on n'eût pas la com-
modité d'en aller chercher ailleurs , il
DE BAPTEME.
faudrait verser dans l'huile bénite qui
reste, un peu d'huile d'olive commune
en moindre quantité que l'huile bénite,
et les mêler ensemble.
On doit brûler le coton, les étoupes
et la mie de pain qui ont touché les
Saintes Huiles, ou qui ont servi à es-
suyer la tète et les autres parties du
corps de l'enfant sur lesquelles on a fait
les onctions, et on en jettera les cendres
dans la piscine. Si on s'est servi pour
cela d'un linge, il ne pourra plus être
employé à aucun usage profane et com-
mun ; mais après qu'il aura été lavé, il
restera pour le service de l'église.
S x.
Ce qu'il faut préparer pour le Baptême solennel.
POUR administrer le Baptême , on
préparera les choses qui suivent :
1°. Les vases du Saint Chrême et de
1 Huile des Catéchumènes ;
2°. Un petit vase où il y ait du sel
pour mettre dans la bouche de celui
qu'on baptisera. Ce sel doit être bien
pilé, bien sec, bien net, et béni d'une
bénédiction particulière , qui est mar-
quée dans ce Rituel. Lorsqu'il a été
béni, il n'en faut donner à personne,
ûi rendre ce qui en est resté à ceux
qui l'ont apporté ; mais on doit le con-
server pour s'en servir une autre fois à
l'usage du Baptême, ou bien il faut le
jeter dans la piscine ;
3°. Un petit vase en forme de co-
quille , ou une cuiller d'argent ou
d'autre métal propre , uniquement des-
tiné à prendre l'eau baptismale et la
verser sur la tète des personnes qu'on
baptise ;
4°. Un bassin pour recevoir l'eau
qui coule de la tête de celui qu'on
DU SACREMENT DE BAPTEME. *9
baptise, à moins qu'elle ne tombe di-
rectement dans la piscine des fonts ;
5°. Du coton ou des étoupes, et un
peu de mie de pain pour essuyer les
onctions et les doigts du Prêtre qui les
aura faites ;
6°. Une aiguière et un bassin pour
laver les mains, et une serviette blanche
pour les essuyer ;
70. Deux étoles , une violette et
l'autre blanche, ou au moins une étolc
qui soit violette d'un côté et blanche
de l'autre, pour en changer comme il
sera marqué ci-après ;
8°. Un petit vêtement blanc en forme
de petit manteau, ou un voile qu'on
nomme ordinairement le chrémeau,
pour être mis sur la tête de l'enfant ;
g0. Un cierge de cire blanche ;
iO°. Le Piituel, avec le registre des
Baptêmes, et une écritoire garnie de
plumes et d'encre.
L ORDRE ET LES CEREMONIES QU ON DOIT OBSERVER
EN L'ADMINISTRATION DU BAPTEME DES ENFANS.
iE Prêtre qui doit baptiser disposera toutes les choses néces-
saires à l'administration de ce grand Sacrement ; et après s'être
recueilli devant Dieu pour lui demander la grâce de s'acquitter
dignement d'une fonction si sainte, il lavera ses mains, se revêtira
d'un surplis, prendra une e'tole violette, et accompagné d'un
clerc, qui tiendra un cierge allumé, il se rendra à la porte de
l'église, où ceux qui ont apporté l'enfant doivent l'attendre en
dehors, s'il se peut. Le parrain, à la droite, tiendra l'enfant
entre ses bras, en sorte que la marraine, étant à la gauche, le
tienne par les pieds. Le Prêtre, s'étant couvert de son bonnet,
leur fera les demandes suivantes :
D. Quel enfant présentez-vous à l'Église ?
Pi. C'est un garçon, ou c'est une fille.
D. Que demande-t-il, ou que demande-t-elle ?
Pi. Le Baptême.
20 DU SACREMENT DE BAPTÊME.
D. Cet enfant n'a-t-il point été ondoyé à la maison ?
/?. Non, Monsieur.
D. Qui est le parrain ? Qui est la marraine ?
R. C'est moi : C'est moi.
D. Voulez-vous vivre et mourir en la Foi de l'Église Catho-
lique , Apostolique et Romaine ?
R. Oui, moyennant la grâce de Dieu.
Ensuite le Prêtre fera une courte exhortation aux assistans,
en ces termes :
EXHORTATION.
ous sommes ici assemblés, mes très-chers Frères, pour ad-
ministrer le Sacrement de Baptême à cet enfant. Honorez une
action si sainte par un profond respect pour la souveraine Majesté
de Dieu, qui opère des merveilles dans ce Sacrement. En effet,
l'enfant que vous présentez, ayant eu le malheur', comme tous
les autres hommes, d'avoir été conçu dans le péché originel et
d'être né enfant de colère et ennemi de Dieu, n'aura pas été
plutôt lavé dans les eaux sacrées du Baptême, que la tache de
ce péché sera effacée, et que, prenant une nouvelle naissance
en JÉSUS-CHRIST, il deviendra enfant de Dieu, la demeure et le
temple vivant du Saint Esprit, et aura droit non seulement à
la gloire éternelle, qui est l'héritage de notre Père céleste, mais
encore à toutes les grâces dont JÉSUS-CHRIST a fait son Église
dispensatrice. Assistez donc à cette action sainte avec une piété
et une attention singulières, et unissez vos prières aux nôtres,
afin d'obtenir de la bonté de Dieu qu'il conserve en cet enfant
la grâce qu'il va recevoir dans son Baptême, en sorte qu'il ne
retombe jamais, par aucun péché mortel, sous la tyrannie du
Démon dont il va être délivré.
DU SACREMENT DE BAPTÊME. 21
Mais en même temps, réfléchissant sur vous-mêmes, excitez-
vous à une grande douleur et à une confusion salutaire, si vous
reconnaissez que vous êtes tombés dans quelque péché mortel
depuis votre Baptême \ et en renouvelant les promesses qui furent
faites alors en votre nom, prenez la résolution d'y être désormais
plus fidèles, et de recouvrer, par mie pénitence proportionnée à
votre ingratitude, la grâce et l'innocence que vous avez perdues.
Puis, s'adressant au parrain et à la marraine, il dira :
C'est à quoi vous êtes particulièrement obligés, vous qui répon-
dez pour cet enfant j puisqu'en qualité de parrain et de marraine,
vous allez faire profession en son nom de la Foi Catholique ;
que vous promettrez à Dieu, à la face de l'Église, qu'il exécutera
fidèlement les protestations que vous ferez pour lui, et que vous
Vous engagerez à avoir soin qu'il remplisse les devoirs d'un bon
Chrétien, et qu'il vive conformément à la sainteté du Baptême
qu'il va recevoir.
L'exhortation finie, le Prêtre, toujours couvert, dira :
D. Quel nom voulez-vous donner à cet enfant?
Le parrain nommera l'enfant, si c'est un garçon ; si c'est une
fille, la marraine lui donnera le nom.
Le Prêtre continuera ; et nommant l'enfant par son nom, ce
qu'il doit faire, suivant le cas et le genre* qui lui conviennent, toutes
les fois qu'il trouvera cette lettre N., il dira en latin, ou, si le
parrain ne le comprend pas, en français:
N. Quid pelïs ab Ecclesià Dei ?
Le parrain répondra : Fidem.
N. Que demandez-vous à l'Eglise
de Dieu?
Le parrain répondra : La Foi.
! DU SACREMENT DE BAPTEME
Le Prêtre : Fides quid tibi praestat ? Le Prêtre : Que peut vous procurer
la Foi?
Le parrain : La vie éternelle.
Le Prêtre : Si vous voulez donc y
parvenir, observez les commandemens :
Vous aimerez le Seigneur votre Dieu
de tout votre cœur, de toute votre ame,
de toutes vos forces, et votre prochain
comme vous-même.
Le parrain : Vitam aeternam.
Le Prêtre : Si igitur vis ad vitam
œternam ingredi, serva mandata : Dili-
ges Dominum Deum tuum ex toto corde
tuo, et ex totâ animà tua, et ex totâ
mente tuà, et proximum tuum sicut te
ipsum.
Le Prêtre soufflera trois fois doucement contre le visage de
l'enfant Ç souffler n'est pas haleiner et il dira une fois :
Exi ab eo ( vel ab eâ ), immunde spiritus, et da locum
Spiritui Sancto Paracleto.
Ll fera ensuite, avec, le pouce de sa main droite, une croix
sur le front et une autre sur la poitrine de l'enfant, disant ;
Accipe signum Crucis tam in fronte yfe quàm in corde
sume fidem cœlestium prœceptorum, et talis esto moribus, ut
templum Dei jam esse possis.
Ll ôtera son bonnet et dira :
OB.EMUS.
RECES nostras, quœsumus, Domine, clementer exaudi, et
hune electum tuum N. ( vel hanc electam tuam N. ) Crucis
Dommicce impressione signatum ( vel signatam ) perpétua virtute
custodi, ut magnitudinis gloriae tuae rudimenta servans, per
custodiam mandatorum tuormn ad regenerationis gloriam perve-
nire mereatur. Per Christum Dominum nostrum. Amen.
Ensuite il mettra la main sur la tête de l'enfant, en la touchant
doucement, et il dira ;
DU SACREMENT DE BAPTÊME. 23
OR.EMTJS.
OMNIPOTENS sempiterne Deus, Pater Domini nostri Jesu
Christi, respicere dignare super hune famulum tuum N. quem
{vel famulam tuam N. quam) ad rudimenta fidei vocare dignatus
es : omnem cœcitatem cordis ab eo {vel ab eâ) expelle ; disrumpe
omnes laqueos Satante, quibus fuerat colligatus {vel colligata);
aperi ei, Domine, januam pietatis tuœ, ut signo sapientiœ tuœ
imbutus {vel imbuta), omnium cupiditatum fœtoribus careat, et
ad suavem odorem prseceptorum tuormn Igetus ( vel laeta ) libi
in Ecclesià tua deserviat et proficiat de die in diem. Per eumdem
Christum Dominmii nostrum. Amen.
77 faut remarquer que toutes les fois que le Prêtre prononce
le nom de JÉSUS, il doit faire une inclination de tête, et s'il
est couvert, il ôtera son bonnet.
Apres cette oraison, le Prêtre, étant encore découvert, bénira
le sel, s'il n'y en a point qui ait été béni auparavant • car, s'il
y en a de béni, il peut servir plusieurs fois pour le même usage.
LA BÉNÉDICTION DU SEL.
EIXOKCIZO te, creatura salis, in nomine Dei Patris omnipo-
tenus, et in charitate Domini nostri Jesu Christi, et in virtute
Spiritûs Sancii. Exorcizo te per Deum vivum Çfc, per Demn
verum per Demn sanctum per Deum qui te ad
tutelam humani generis procreavit, et populo venienti ad credu-
litatem per servos suos consecrari proecepit, ut, in nomine Sanctœ
Trinitatis , emeiaris salutare Saeramentuni ad effugandum ini-
micum. Proindè, rogamus te, Domine Deus noster, ut hanc
creaturam salis sanctificando ffe sanctifiées, et benedicendo £[k
24 BU SACREMENT DE BAPTÊME.
benedicas, ut fiât omnibus accipientibus perfecta medicina, per-
manens in visceribus eorum, in nomine ejusdem Domini nostri
Jesu Christi, qui venturus est judicare vivos et mortuos, et
saeculum per ignem. Amen.
Apres la bénédiction du sel, il se couvrira ; et prenant de ce
sel, il en mettra un peu dans la bouche de l'enfant, disant :
jV. Accipe salem sapientiœ : propitiatio sit tibi in vitanl œter-
nam. Amen.
Et il ajoutera : Pax tecum : R>. Et cum spiritu tuo.
Ensuite il se découvrira et dira :
OREMUS,
I^EUS patrum nostrorum, Deus imiversae eonditor veritatis, te
supplices exoramus, ut hune famulum tuum 2V. {vel hanc famulam
tuam JV. ) respicere digneris propitius, et hoc primum pabulum
salis gustantem non diutiùs esurire permutas, quominùs cibo
expleatur eœlesti, quatenùs sit semper spiritu fervens, spe gau-
dens, tuo semper nomini serviens. Perdue emn {vel eam),
Domine, qusesumus, ad novae regenerationis lavacrum, ut cum
fidelibus tuis promissionum tuarum asterna pra3inia consequi
mereatiu-. Per Christum Dominmii nostrum. fy- Amen.
Cette oraison finie, il se couvrira et dira :
IJXQRCIZO te, immunde spiritus, in nomme Patris yfa, et
Filii , et Spirittis ^ Sancti, ut exeas et recédas ab hoc
famulo Dei JY. {vel ab hâc famulâ Dei N. ) j ipse enim tibi
imperat, maledicte damnate, qui pedibus super mare ambulavit,
et Petro mergenti dexteram pprrexit.
DU SACREMENT DE BAPTÊME. 2
5
Ergo, maledicte Diabole, recognosce sentenliam tuam, et da
honorem Deo vivo et vero, da honorem Jesu Christo filio
ejus, et Spiritui Sancto, et recède ab hoc famulo Dei iV. ( vel
ab hâc famulâ Dei N. ), quià istum ( vel istam ) sibi Deus et
Dominus noster Jésus Christus ad suam sanctam gratiam et
benedictionem, fontemque baptismatis vocare dignatus est.
Aux paroles suivantes : Et hoc signum, &c, il fera le signe
de la croix, avec le dedans du pouce de la main droite, sur le
front de Venfant, disant :
Et hoc signum sanctœ crucis quod nos fronti ejus damus,
tu, maledicte Diabole, nunquàm audeas violare. Per eumdem
Christum Dominum nostrum. Amen.
11 ôtera son bonnet, mettra sa main droite sur la tête de
Venfant, en la louchant doucement, et dira :
OREMUS.
TERNAM ac justissimam pietatem tuam deprecor, Domine
sancte, Pater omnipotens, seterne Deus, auctor luminis et veri-
taus, super hune famulum tuum N, ( vel hanc famulam tuam
iV.), ut digneris illum {vel illam) illuminare lumine intelHgentiGe
tiue : munda eum ( vel eam ) et sanctifica : da ei scientiam
veram, ut dignus ( vel digna ) gratiâ Baptismi tui effectus ( vel
elFecta ) obtineat firmam spem, consiliima rectmn, doctrinam
sanam. Per Christum Dominum nostrmn. Ri. Amen,
Après cette oraison, il se couvrira, mettra le bout de l'étole
sur l'enfant, et. le tirant par un des coins du lange, il l'introduira
dans l'e'glise, disant :
N. Ingredere in templum Dei, ut habeas partem cum Christo
in vitam oeternam. J#. Amen.
4
26 DU SACREMENT DE BAPTÊME.
Le Prêtre se découvrira aussitôt que le parrain et la marraine
seront entrés dans l'église, et allant vers les fonts baptismaux,
il dira d'une voix intelligible avec eux :
CJREDO in Deum, Patrem omnipotentem, Creatorem cœli et
terra?, et in Jesum Christum filium ejus unicum, Dominum
nostrum ; qui conceptus est de Spiritu Sancto, natus ex Maria
Virgine 5 passus sub Pontio Pilato, crucifixus, mortuus et se-
pultus ; descendit ad inferos, tertià die resurrexit à mortuis \
ascendit ad cœlos, sedet ad dexteram Dei Patris omnipotentis,
indè venturus est judicare vivos et mortuos. Credo in Spiritum
Sanctum, Sanctam Ecclesiam Catholicam, Sanctorum commu-
nionem, remissionem peccatorum, carnis resurreclionem, vitam
œternam. Amen.
Ï^ATER noster, qui es in coelis, sanctificetur nomen tuum;
adveniat regnum tuum; fiât voluntas tua, sicut in cœlo et in
terra. Panem nostrum quotidianum da nobis hodiè, et dimitte
nobis débita nostra, sicut et nos dimittimus debitoribus nostris ;
et ne nos inducas in tentationem, sed libéra nos à malo. Amen.
Étant arrivés près des fonts baptismaux, ils achèveront ces
prières debout, tournés vers l'autel. Avant que d'entrer aux fonts, le Prêtre se couvrira et dira
l'exorcisme suivant :
EXORCISME.
JEXORCIZO te, omnis spiritus immunde, in nomine Dei Patris
omnipotentis, et in nomine Jesu Christi ^ filii ejus, Domini
et judicis nostri, et in virtute Spiritus Sancti, ut discedas ab
DU SACREMENT DE BAPTÊME. 27
hoc plasmate Dei N., quod Dominus noster ad templurn sanctum
saum vocare dignatus est, ut fiât templurn Dei vivi, et Spiritus
Sanctus habitet in eo. Per eumdem Christum Dominum nostrum,
qui venturus est judicare vivos et mortuos, et saeculum per
ignem. Amen.
Étant toujours couvert, il prendra de sa salive avec le pouce
de la main droite, et il en touchera les oreilles et les narines
de Venfant. En touchant l'oreille droite, il dira : Ephpheta ; en
touchant la gauche : quod est, adaperire. Ensuite il touchera les
deux naiùnes, l'une après l'autre, disant : In odorem suavitatis.
Tu autem effugare, Diabole, appropinquabit enim judicium Dei.
Le Prêtre essuiera sa main et son pouce à une serviette ;
après quoi il ira aux fonts baptismaux, il les ouvrira et dis-
posera le Saint Chrême, l'huile des Catéchumènes et les autres
choses nécessaires pour le Baptême. Cependant la sage-femme
découvrira la tête, les épaules et la poitrine de l'enfant ; et lorsqu'il
sera ainsi découvert, on l'apportera aux fonts. Le parrain le tiendra
par le milieu du corps, la marraine le tiendra en même temps
par les pieds, en sorte que l'enfant soit tourné vers l'occident.
Le Prêtre, étant encore couvert, demandera à l'enfant, l'ap-
pelant par son nom :
N. Abrenuntias Satanse ?
Le parrain : Abrenuntio.
Le Pr. Et omnibus operibus ejus ?
Le parrain : Abrenuntio.
Le Prêtre : Et omnibus pompis ejus?
Le parrain : Abrenuntio.
N. Renoncez-vous à Satan?
Le parrain : J'y renonce.
Le Prêtre : Et à toutes ses œuvres ?
Le parrain : J'y renonce.
Le Prêtre : Et à toutes ses pompes ?
Le parrain : J'y renonce.
Le Prêtre, s'étant découvert et ayant donné soit bonnet au
clerc, prendra de l'huile des Catéchumènes avec le bout du pouce
s8 DU SACREMENT DE BAPTÊME.
droit et en fera l'onction en forme de croix, premièrement sur
la poitrine de l'enfant, disant :
Ego te linio ̂ oleo salutis ; ensuite entre les épaules, disant :
In Christo Jesu Domino nostro, ut habeas vitam seternam.
Amen.
Le Prêtre essuiera avec du coton, des étoupes ou de la mie
de pain, son pouce et les parties qu'il a ointes ; ensuite il quittera
l'étole violette et en prendra une blanche, ou il retournera celle
qu'il a, si elle est de deux couleurs ; après quoi il interrogera
l'enfant en le nommant par son nom.
N. Croyez-vous en Dieu le Père
tout-puissant, créateur du ciel et de
la terre ?
Le parrain : J'y crois.
Le Prêtre : Croyez-vous en Jésus-
Christ son fils unique, notre Seigneur,
qui est né et a souffert pour nous ?
Le parrain : J'y crois.
Le Prêtre : Croyez-vous au Saint
Esprit, à la Sainte Eglise Catholique,
à la communion des Sain/s, à la rémis-
sion des péchés, à la résurrection de
la chair, à la vie éternelle?
Le parrain : J'y crois.
Le Pr. N. Voulez-vous être baptisé?
Le parrain : Je le veux.
Le parrain et la marraine tenant Venfant, comme nous avons
dit, le Prêtre prendra de l'eau du Baptême avec une cuiller,
une coquille, ou quelqu'autre petit vase propre, et en versera
trois fois en forme de croix sur la tête de Venfant, disant en
N. Credis in Deum Patrem omni-
potentem, creatorem cccli et terrae ?
Le parrain : Credo.
Le Prêtre : Credis in Jesum Chris-
tum filium ejus unicum , Dominum
nostrum, natum et passum ?
Le parrain : Credo.
Le Prêtre : Credis in Spiritnm Sanc-
tum, Sanctam Ecclesiam Catholicam,
Sanctorum communionem, remissionem
peccatorum, carnis resurreclionem, vi-
tam œternam ?
Le parrain : Credo.
Le Prêtre : N. Yis baptizari ?
Le parrain : Volo.
DU SACREMENT DE BAPTÊME. 29
même temps une seule fois distinctement, dévotement et avec attention :
N. Ego te baptizo in nomine Patris m c versant l'eau pour la première fois J, et Filii © c versant Veau pour la seconde fois), et Spiritus © Sancti. Amcu. ( Versant
Veau pour la troisième. J
, Si l'on doute que l'enfant ait été baptisé, le Prêtre usera de cette forme :
N. Si non es baptizatus, ego te baptizo in nomine Patris ̂7
et Filii et Spiritus ̂ Sancti. Amen.
Ensuite le Prêtre prendra du Saint Chrême avec le bout du
pouce droit, et il en fora l'onction en forme de croix sur le
sommet de la tête de l'enfant, disant ;
I> s encens, g£ Domini
„oSt
ri ,esU
Christi, qlli
ï regeneravit ex aquà et Spiritu Sancto, quique tibi dédit remis-
sionem omnium peccatorum (disant les paroles suivantes, il fora
l'onction J, ipse te liniat Chrismate salutis in eodem Christo
Jesu Domino nostro in vitam œternam. Amen.
Puis il dira :
Pax tibi : ï#. Et cmn spiritu tuo.
Il essuiera avec du coton ou des étoupes son pouce et le haut
de la tête de l'enfant où il a fait l'onction , et prenant le chrémeau
3o DU SACREMENT DE BAPTÊME.
ou le petit vêtement blanc, il le mettra sur la tête ou sur les
épaules de l'enfant, disant :
Accipe vestem candidam, cmam immaculatam perferas ante
tribunal Domini nostri Jesu Christi, ut habeas vitam seternam.
Ri. Arnen.
Ensuite, prenant de la main du clerc le cierge allumé, il le
mettra dans la main de Venfant ou de son parrain, disant :
Accipe lampadem ardentem, et irreprehensibilis custodi Bap-
tismum tuum, serva Dei mandata, ut, cùm Dominus venerit ad
nuptias, possis occurrere ei unà cum omnibus Sanctis in aulà
cœlesti, habeasque vitam œternam et vivas in ssecula sœculorum.
Amen.
Enfin, il lui dira :
N. Vade in pace, et Dominus sit tecmn. Ri. Amen.
La cérémonie étant finie, le parrain et la marraine donneront
l'enfant à la s âge-femme pour le couvrir.
Le Prêtre aura soin d'assembler les pelotons d'étoupes ou de
coton et la mie de pain dont il se sera servi pour essuyer les
onctions, afin de les faire brûler et d'en jeter les cendres dans
la piscine, à moins que quelqu'autre Ecclésiastique dans les
ordres sacrés ne le fît à sa place. Après quoi il lavera seul
ses mains sur la piscine des fonts, et les essuiera d'un linge
blanc ; ensuite il fermera les fonts et reportera avec décence
l'huile des Catéchumènes et le Saint Chrême dans l'armoire où
il les aura pris, Cependant on portera l'etfant sur Vautel, où
le Prêtre s'étant rendu, il mettra le côté droit de son étole sur
Veifant, et dira ;
DU SACREMENT DE BAPTÊME. 3i
Dominus vobiscum : Bi. Et cum spiritu tuo.
Initium sancti Evangelii secundùm Joannem.
Bi. Gloria tibi, Domine.
MN principio erat Verbum, et Verbum erat apud Deum, et
Deus erat Verbum. Hoc erat in principio apud Deum. Omnia
per ipsum facta sunt, et sine ipso factum est nihil quod factum
est. In ipso vita erat, et vita erat lux hominum, et lux in
tenebris lucet, et tenebra? eam non comprehenderunt. Fuit liomo
missus à Deo, cui nomen erat Joannes. Hic venit in testimonium,
ut testimonium perhiberet de lmiiine, ut omnes crederent per
illum. Non erat ille lux, sed ut testimonium perliiberet de lu-
mine. Erat lux vera , quae illuminât omnem hominem venientem
in hune mundum. In mundo erat, et mundus per ipsum factus
est, et mundus eum non cognovit. In propria venit, et sui eum
non receperunt. Quotquot autem receperunt eum, dédit eis
potestatem filios Dei fieri, his qui credunt in nomine ejus,
qui non ex sanguinibus, neque ex voluntate carnis, neque ex
voluntaie viri, sed ex Deo nati sunt. Et Verbum caro factum
est, et habitavit in nobis : et vidimus gloriam ejus, gloriam
quasi unigenid à Pâtre, plénum gratiae et veritatis. Ri. Deo gratias.
S^ENEDICTIO Dei omnipotends Patris , et Filii et
Spiritus >^ Sancti, descendat et maneat super te, et Angélus
Domini custodiat te in vitam œternam. Bi- Amen.
Le Prêtre ayant donné cette bénédiction à l'enfant, en faisant
sur lui trois signes de croix de la main droite, lui fera baiser
l'étole. Ensuite, s'étant couvert, il parlera au parrain et à la
marraine en cette sorte :
32 DU SACREMENT DE BAPTÊME.
EXHORTATION.
CRUELLE doit être maintenant votre joie et votre admiration,
en voyant que l'enfant que vous nous avez apporté pécheur,
esclave du Démon et coupable de la mort éternelle, est sorti
des eaux sacrées du Baptême, rempli de grâces, orné de toutes
les vertus, enfant bien-aimé de Dieu, héritier du royaume éter-
nel, frère de JÉSUS-CHRIST et membre vivant de son corps
mystique, qui est son Église ! Rendez à Dieu des actions de
grâces très-humbles de cet incomparable bienfait; et puisqu'en
qualité de parrain et de marraine, vous vous êtes rendus cau-
tions que cet enfant conservera la sainteté de son Baptême,
l'Église me charge de vous recommander d'avertir ses père et
mère, s'il atteint l'âge de raison, de l'instruire ou d'avoir soin
qu'il soit instruit des Mystères de notre sainte Religion, des
vertus qu'il doit pratiquer, des péchés qu'il doit éviter pour
vivre en vrai Chrétien, et de le corriger charitablement lorsqu'il
commettra quelque faute. Si, par accident ou par négligence,
ils ne s'acquittaient pas de cette obligation, vous vous êtes en-
gagés à suppléer à leur défaut, et à l'instruire ou faire instruire
de toutes les choses nécessaires au salut.
Recommandez à ceux qui en prendront soin dans son enfance,
je veux dire, à sa mère, à sa nourrice ou autres, de ne le point
coucher au lit avec elles avant l'an et jour depuis sa naissance,
car plusieurs enfans sont morts victimes d'une pareille impru-
dence ; c'est pourquoi, si la nécessité ou quelque raison grave
forçait à prendre l'enfant avec soi, on devrait du moins user
des plus grandes précautions pour prévenir tout accident ; et si on
le faisait sans nécessité et sans précautions, on commettrait un
péché mortel dont l'absolution est réservée à Mgr. l'Archevêque.
DU SACREMENT DE BAPTÊME. 33
Avertissez-les de l'obligation qu'elles ont de conserver cet enfant
et de le préserver avec soin, pendant sept ans, de tous les dangers
qu'on peut et qu'on doit prévoir.
Vous devez aussi savoir que vous ne pouvez jamais vous
marier ni avec cet enfant, ni avec son père et sa mère, parce
•que vous avez contracté avec eux une alliance spirituelle, qui
est un empêchement au mariage.
Et puisque cette alliance spirituelle vient de ce que vous avez
contribué à le faire renaître spirituellement en JÉSUS-CHRIST, il
faut que l'affection de père et de mère que vous devez avoir
pour lui, vous porte à l'offrir souvent à Dieu et à le prier de
lui faire la grâce de conserver le précieux don qu'il vient de
recevoir, et de répondre, par la sainteté de ses mœurs, à la glo-
rieuse qualité de disciple de JÉSUS^CHRIST qu'il vient d'acquérir.
Ce discours achevé, le Prêtre qui aura fait le Baptême en
écrira d'abord l'acte dans le registre, suivant la formule qui
est à la fin de ce Rituel.
FORME DE BAPTISER EN CAS DE DANGER DE MORT.
celui qui doit recevoir le saint Baptême, adulte ou enfant,
se trouve si mal, qu'il soit en danger de mourir avant qu'on
puisse lui administrer ce Sacrement avec toutes les cérémonies,
il faut que le Prêtre les omette, et que, passant toutes les oraisons
qui précèdent l'ablution, il le baptise promptement, en lui versant
en forme de croix, trois fois, ou même une seule fois, de l'eau
sur la tête, en disant : Ego te baptizo in nomine Patris ̂ , et
Filii et Spiritûs Sancti. Amen.
Si le Prêtre n'a point d'eau bénite, et qu'il y ait danger
5
34 DU SACREMENT DE. BAPTÊME.
de différer le Baptême, il se servira d'eau commune ; après
quoi, s'il a du Saint Chrême, il en fera l'onction sur le sommet
de la tête de celui qu'il vient de baptiser, en disant l'oraison :
Devis omnipotens, &c. comme ci-dessus, page 29. Il lui donnera
ensuite la robe blanche, disant : Accipe vestem candidam, .&c.
ïbid. page 3o. El enfin il lui mettra à la main le cierge allumé,
disant : Accipe lampadem, &c. ïbid.
Si le malade vient en convalescence, le Prêtre suppléera ce
qui a été omis, changeant seulement quelques oraisons en la
manière qui suit.
LA MANIÈRE DE SUPPLÉER LES CÉRÉMONIES QUI ONT
ÉTÉ OMISES DANS LE BAPTEME.
JJORSQVUIS enfant a été baptisé à la maison, à cause qu'il
était en danger de mourir, ou que , pour quelqii autre raison, on
n'a pas observé dans son Baptême toutes les cérémonies prescrites
par l'Église, il faudra, le plus tôt qu'il se pourra, suppléer celles
qui ont été omises, de la manière qui suit.
Le Prêtre, après avoir lavé ses mains et s'être revêtu d'un
surplis et d'une étole violette, se rendra à la porte de l'église
où, s'étant couvert, il parlera en cette sorte à ceux qui auront
apporté l'enfant :
D. Quel enfant présentez-vous à l'Église ?
B. C'est un garçon, ou c'est une fille.
D. Que demande-t-il, ou que demande-t-elle ?
R: Les cérémonies du Baptême.
Le Prêtre s'informera par qui et comment l'enfant aura été
DU SACREMENT DE BAPTÊME. 35
baptisé ; et s'il lui paraît constant qu'il a véritablement reçu le
Baptême, sans qu'on ait rien omis de ce qui regarde l'essence
de ce Sacrement, il dira :
D. Qui est le parrain ? Qui est la marraine ?
R. C'est moi : C'est moi.
Le Prêtre : Voulez-vous vivre et mourir dans la Religion
Catholique, Apostolique et Romaine ?
R. Oui, moyennant la grâce de Dieu.
Le Prêtre fera Vexhortation suivante :
EXHORTATION.
{QUOIQUE les cérémonies que nous observons dans l'adminis-
tration solennelle du Baptême né soient pas de l'essence de ce
Sacrement, elles sont néanmoins si saintes, si augustes, si utiles
à celui qui les reçoit, et si pleines de Mystères, que l'Église
nous commande de les faire même sur ceux qui ont été déjà
baptisés, lorsqu'elles ont été omises dans leur Baptême. En effet,
ces saintes cérémonies, vénérables par leur antiquité, puisque
la plupart ont été instituées par les Apôtres, représentent la
grandeur de nos Mystères, les effets de grâce et de miséricorde
que Dieu confère dans ce Sacrement, les obligations qu'on y
contracte, et la vie sainte qu'un Chrétien doit mener ; elles atti-
rent sur celui qui les reçoit, la grâce de conserver la sainteté
et l'innocence qu'il a reçues dans son Baptême, et elles arrêtent
les efforts que le Démon pourrait faire pour le détourner de
l'observation des Commandemens de Dieu, et l'engager dans le
péché. C'est dans cette vue que nous allons suppléer les céré-
monies qui ont été omises au Baptême de l'enfant que vous
présentez. On lui donnera le nom d'un Saint, pour lui apprendre
36 DU SACREMENT DE BAPTÊME.
qui! est entré dans la société des Saints, l'exhorter à imiter les
vertus de son Patron et à se mettre sous sa protection, afin
d'obtenir par ses prières la grâce de ne point corrompre la
sainteté de son Baptême.
Nous imprimerons souvent sur lui le signe de la Croix, qui est
le signe du Chrétien, pour faire connaître que cet enfant a été
délivré de la servitude du péché par la vertu de la mort et de
la passion de JÉSUS-CHRIST 5 qu'il lui est consacré et lui appar-
tient , connue étant marqué de son caractère ; et qu'enfin sa vie,
en qualité de Chrétien, doit être une vie de croix et de souf-
frances.
Par les exorcismes nous défendrons au Démon de nuire à cet
enfant de Dieu, et de rentrer dans la maison qu'il a été obligé
de céder au Saint Esprit, qui en a fait son temple.
Le sel que nous lui mettrons dans la bouche enseigne qu'un
Chrétien doit se préserver de la corruption du péché, et qu'il
doit assaisonner toutes ses paroles du sel de la prudence et de
la sagesse évangélique, pour les rendre agréables à Dieu.
La salive que nous appliquerons, à l'exemple de JÉSUS-CHRIST,
aux oreilles et aux narines de cet enfant, signifie qu'il doit avou-
ïes oreilles ouvertes aux vérités de l'Évangile, et imiter JÉSUS-
CHRIST, en courant après lui à l'odeur de ses vertus.
Les premières onctions que nous lui ferons sur la poitrine et
sur les épaules lui apprendront qu'il doit combattre toute sa
vie les ennemis de son salut, en portant la Croix par la pratique
d'une entière mortification ; et celle que nous ferons avec le Saint
Chrême signifiera qu'il est incorporé à JÉSUS-CHRIST , et qu'il
participe à sa grâce par l'onction intérieure et invisible du Saint
Esprit.
Nous l'avertirons, en lui donnant la coiffe ou robe blanche,
DU SACREMENT DE BAPTÊME. 37
de conserver jusqu'à la mort la sainteté dont elle est la figure ;
et en mettant entre ses mains le cierge allumé, nous lui ensei-
gnerons que, pour être admis avec les Vierges sages au royaume
de l'Époux céleste, il est nécessaire que le flambeau d'une foi
vive et animée par la charité le conduise au milieu des ténèbres
du siècle j que sa vie soit exemplaire, et qu'elle éclate par la
pratique de toutes les vertus chrétiennes.
Ensuite le Prêtre, toujours couvert, continuera la cérémonie;
et s'adressant au parrain ou à la marraine, il dira :
D. Quel nom voulez-vous donner à cet enfant?
Si l'enfant est un garçon, le parrain répondra ; si c'est une
file, la marraine lui donnera le nom.
Le Prêtre, nommant l'enfant par son nom, dira :
N. Quid petis ab Ecclesià Dei ?
Le parrain répondra : Fidem.
Le Prêtre : Fides quid tibi prœslat ?
Le parrain : Vîtam seternam.
Le Prêire : Si igitur vis ad vitam
seternam ingredi, serva mandata : Diri-
ges Dominnm Deum tuum ex toto corde
luo, et ex totà-anima tuà, et ex totà
mente tuà, et proximum tuum sicut te
N. Que demandez-vous à l'Eglise
de Dieu ?
Le parrain répondra : La Foi.
Le Prêtre : Que peut vous procurer
la Foi?
Le parrain : La vie éternelle.
Le Prêtre : Si vous voulez donc
parvenir à la vie éternelle, observez les
commandemens : f^ous aimerez le Sei-
gneur votre Dieu de tout votre cœur,
de toute votre ame et de tout votre esprit,
et voire prochain comme vous-même. ipsum.
Le Prêtre soufflera trois fois doucement contre le visage de
l'enfant, et il dira une fois :
Exi ab eo ( vel ab eà ), immunde spiritus, et da locum
Spiritui Sancto Paracleto.
38 DU SACREMENT DE BAPTÊME.
Il fera ensuite, avec le pouce de la main droite, une croix
sur le front et une autre sur la poitrine de l'eifant, disant :
Accipe signiuii Crucis tam in fronte ^ cpiàm in corde
sume fidein cœlestium prœceptorum, et talis esto moribus, ut
templum Dei jam esse possis.
Le Prêtre ôtera son bonnet et dira. :
OREMTJS.
I^RECES nostras, qu^sumus , Domine, clementer exaudi, et
hune electtim tuum N. ( vel hanc electam tuam N. ) Crucis
Dominicœ ijnpressione signatum ( vel signatam ) perpétua virtute
custodi, ut magnitudinis gloriae tuœ rudimenta servans, per
custodiam mandatorum tuorum ad regenerationis gloriam perve-
nire mereatur. Per Christum Dominum nos tram. I#. Amen.
Mettant ensuite la main sur la tête de Venfant, il dira :
OREMTJS.
OMNIPOTENS sempiterne Deus, Pater Domini nostri Jesu
Christi, respicere dignare super hune famulum tuum iV. cpiem
( vel hanc famulam tuam N, quam ) dudum ad rudimenta
fidei vocare dignatus es ; omnem cœcitatem cordis ab eo ( vel
ab eâ ) expelle :, disrurnpe omnes laqueos Satanœ, quibus fuerat
colligatus ( vel colligata ) ; aperi ei, Domine, januam pietatis
tuœ, ut signo sapientioe tuœ imbutus ( vel imbuta ), omnium
cupiditatum fœtoribus careat, et ad suavem odorem prœceptorum
tuorum laetus ( vel lœta ) tibi in Ecclesià tuâ deserviat et proficiat
de die in diem \ ut idoneus ( vel idonea ) sit frai gratia Baptismi
DU SACREMENT DE BAPTÊME. 39
lui, quem suscepit, salis perceptâ medicinâ. Per eumdem Chris-
tum Dominum nostrum. Amen.
Étant encore découvert, U fera la bénédiction du sel, disant :
ÏJXORCIZO te, creatura salis, in nomine Dei Patris omnipo-
tentis, et in charitate Domini nostri Jesu ̂ Christi, et in yirtute
Spiritûs Sancti. Exorcizo te per Deum vivum per Deum
verum per Deum sanctum per Deum , qui te ad
tutelam humani generis procreavit, et populo venienti ad credu-
litatem per servos suos consecrari prœcepit, ut, in nomine Sanctœ
Trinitatis , efficiaris salutare Sacramentum ad effiigandum ini-
micum. Proindè, rogamus te, Domine Deus noster, ut hanc
creaturam salis sanctificando sanctifiées, et benedicendo ̂
benedicas, ut fiât omnibus accirnentibus perfecta medicina, per-
manens in visceribus eorum, in nomine ejusdem Domini nostri
Jesu Christi, qui venturus est judicare vivos et mortuos, et
soeculum per ignem. J#. Amen.
Il mettra un peu de sel dans la bouche du Baptisé, l'appelant
par son nom, et disant :
N. Accipe salem sapientiœ : propitiatio sit tibi in vitam œter-
nam. I#. Amen.
Pax tecum : l#. Et cum spiritu tuo.
OREMTJS.
Ï^EUS patrum nostrorum, Deus universœ conditor veritatis, te
supplices exoramus, ut hune famulmn tumn N. (vel hanc famulam
tuam jy. ) î-espicere digneris propitius, et hoc pabulum salis
gustantem non diutiùs esurire permittas, quominùs cibo expleatur
cœlesti, quatenùs sit semper spiritu fervens, spe gaudens, tUo
4o DU SACREMENT DE BAPTÊME.
sernper nomini serviens ; et quem ( vel qiiam ) ad novGe rege-
nerationis lavacriun perduxisti, quaesumus, Domine, ut cmn
fidelibus tuis promissionum tuarmn aeterna prœmia consequi
mereatur. Per Christum Dominum nostrmn. Amen.
Apres cette oraison, le Prêtre se couvrira et il dira :
EXOKCIZO te, immunde spiritus, in nomine Patris et
FiHi ^<, et Spnitûs ^ Sancti , ut exeas et recédas ab hoc
famulo Dei N. ( vel ab hâc famulà Dei N.)\ ipse enim tibi
imperat, maledicte damnate, qui pedibus super mare ambulavit,
et Petro mergenti dexteram porrexit.
Ergo, maledicte Diabole, recognosce sententiam tuam, et da
honorem Deo vivo et vero, da honorem Jesu Chris to filio
ejus, et Spiritui Saiiçto, et recède ab hoc famulo Dei N. ( vel
ab hâc famulà Dei N. ), quià istmn ( vel istam ) sibi Deus et
Dominus noster Jésus Christus ad suam sanctam gratiam et
benedictionem, fontemque baptismaùs vocare dignatus est.
Aux paroles suivantes, il fera le signe de la croix, avec le
dedans du pouce de la main droite, sur le front de l'enfant,
disant :
Et hoc signum sanctœ crucis ̂ , quod nos fronti ejus damus,
tu, maledicte Diabole, nunquàiri audeas violare. Per eumdem
Christmn Dominum nostrum. 1^. Amen.
// se découvrira, et mettant la main sur la tête de l'enfant,
il dira :
OREMTJS.
^^ETERNAM ac jusûssimam pietatem tuam deprecor, Domine
çancte, Pater omnipotens, œterne Deus, auctor luminis et
DU SACREMENT DE BAPTÊME. 41
verîtatis, super hune famulum tuum JY. (vel hanc famulam tuam
JY. ), ut digneris emn ( vel eam ) illuminare lmnine intelligentiae
tuœ : munda eum ( vel eam ) et sanctifica : da ei scientiam
veram, ut dignus ( vel digna ) sit frui gratiâ Baptismi tui quem
suscepit, teneat firmam spem, consilium rectmn, doctrinam
sanctam, ut aptus ( vel apta ) sit ad retinendam gratiam Baptismi
tui. Per Christum Dominum nostrmn. I#. Amen.
Le Prêtre se couvrira, et mettant le bout de l'étole sur l'enfant,
il l'introduira dans l'église, disant :
JY. Ingredere in templum Dei, ut habeas partem cmn Christo in vitam œternam.
Le Prêtre, étant dans l'église, se découvrira, et allant aux
fonts, il dira avec le parrain et la marraine : Credo in Deum, &c.
comme ci-dessus, et Pater noster, &c. qu'ils achèveront étant
proche des fonts, debout et tournés vers l'autel.
Le Prêtre, avant que d'entrer aux fonts, se couvrira et dira l'exorcisme qui suit :
EXORCIZO te, omnis spiritus innnunde, in nomine Dei Patris ££s
omnipotentis, et in nomine Jesu Christi • )^ filii ejus, Domini
et judicis nostri, et in virtute Spiritûs Sâncti, ut discedas ab
hoc plasmate Dei JY., quod Dominus noster ad templmn sanctum
samn vocare dignatus est, ut fiât templmn Dei vivi, et Spiritus
Sanctus habitet in eo. Per eumdem Christum Dominum nostrum,
qui venturus est judicare vivos et mortuos, et sœculum per ignem. I#. Amen.
Après ces paroles, le Prêtre prendra de sa salive avec le
pouce de la main droite, et il en touchera les oreilles et les narines
de l'enfant. En touchant l'oreille droite, il dira : Ephpheta j en
6
4a DU SACREMENT DE BAPTÊME.
touchant la gauche : quod est, adaperire -, et touchant les deux
narines, l'une après l'autre, il dira : In odorem suavitatis. Tu
autem effugare, Diabole, appropinquabit enim judicium Dei.
Le Prêtre essuiera son pouce et sa main à une serviette.
On découvrira l'enfant, non pas en la manière accoutumée,
puisqu'il ne doit pas recevoir l'ablution, mais seulement en sorte
qu'on puisse faire commodément les onctions sur lui.
Le parrain et la marraine tiendront l'enfant sur les fonts,
comme il a été marqué ci-dessus ; et le Prêtre, étant couvert, lui
fera les interrogations suivantes, auxquelles le parrain répondra.
N. Abremmtias Satanae?
Le parrain j Abrenuntio.
Le Pr. Et omnibus operibus ejus ?
Le parrain : Abrenuntio.
Le Prêtre: Et omnibus pompis ejus?
Le parrain : Abrenuntio.
N. Renoncez-vous a Satan?
Le parrain : J'y renonce.
Le Prêtre : Et à toutes ses œuvres ?
Le parrain : J'y renonce.
Le Prêtre : Et a toutes ses pompes ?
Le parrain : J'y renonce.
Le Prêtre ôtera son bonnet, le donnera au clerc, jusqu'à la
fin de la cérémonie ; et prenant avec le bout du pouce droit de
l'huile des Catéchumènés, il en oindra en forme de croix la
poitrine de l'enfant, disant : Ego te linio oleo salutis j et puis
entre les deux épaules, disant : In Christo Jesu ̂ Domino nostro,
ut liabeas vitam seternam. I#. Amen.
Le Prêtre essuiera avec du coton ou des étoupes son pouce
et les endroits de l'enfant qu'il a oints ; ensuite il prendra une
étole blanche et fera les interrogations suivantes, auxquelles le
parrain répondra.
N. Credis in Deum Patrem omni-
potentem, creatorem cccli et terrœ ?
Le parrain : Credo.
N. Croyez-vous en Dieu le Père
tout-puissant, créateur du ciel et de
la terre ?
Le parrain : J'y crois.
DU SACREMENT DE BAPTÊME. 43
Le Prêtre : Credis in Jesum Chris-
tum filium ejus unicum , Dominum
nostrum, natum et passum ?
Le parrain : Credo.
Le Prêtre : Credis in Spiritum Sanc-
tum , Sanctam Ecclesiam Catholicam,
Sanctorum communionem, remissionem
peccatorum, carnis resurrectionem, vi-
tani aeternam ?
Le parrain : Credo.
Le Prêtre : Croyez-vous en Jésus-
Christ son fils unique, notre Seigneur,
qui est né et a souffert pour nous ?
Le parrain : J'y crois.
Le Prêtre : Croyez-vous au Saint
Esprit, à la Sainte Eglise Catholique,
à la communion des Saints, à la rémis-
sion des péchés, a la résurrection de
la chair, à la vie éternelle?
Le parrain : J'y crois.
Si les cérémonies qui suivent n'ont pas été faites après que
l'enfant a été ondoyé, le Prêtre prendra du Saint Chrême avec
le pouce et en fera l'onction en forme de croix sur le sommet
de la tête de l'enfant, disant :
Deus omnipotens, Pater Domini nostri Jesu Christi, qui te
regeneravit ex aquà et Spiritu Sancto, quique dédit tibi remis-
sionem peccatorum, ipse te liniat Chrismate salutis ̂ in eodem
Christo Jesu Domino nostro in vitam aeternam. Amen.
Puis il dira :
Pax tibi : Ri. Et cum spiritu tuo.
Le Prêtre essuiera avec du coton ou des étoupes son pouce
et le sommet de la tête de l'enfant, et lui mettra le chrémeau
ou la petite robe blanche, disant :
Accipe vestem candidam, quam immaculatam perferas ante
tribunal Domini nostri Jesu Christi, ut habeas vitam seiernam.
Amen.
77 lui présentera le cierge allumé, disant :
Accipe lampadem ardentem, et irreprehensibilis custodi Bap-
tismum tuum, serva Dei mandata, ut, cùm Dominus venerit ad
44 DU SACREMENT DE BAPTÊME.
nuptias, possis occurrere ei unà cum omnibus Sanctis in auïâ
cœlesti, habeasqne vitam aeternam et vivas in sœcula sœculorum.
Amen.
Enfin, le Prêtre lui dira :
JY. Vade in pace, et Dominus sit tecum. I#. Amen.
La cérémonie finie, le Prêtre, après avoir ramassé et brûlé
les pelotons de coton ou d'étoupes qui ont servi aux onctions,
se lavera les mains seul, fermera les fonts, reportera les Saintes
Huiles dans l'armoire, récitera sur l'enfant le commencement
de l'Evangile de Saint Jean, écrira l'acte des cérémonies de
son Baptême suivant la formule qui est à la fin de ce Rituel,
et donnera au parrain et à la marraine les avis accoutumés,
excepté qu'il les avertira qu'ils n'ont point contracté d'alliance
spirituelle avec l'enfant, ni avec son père et sa mère.
S XI.
Du Baptême des Adultes.
Si quelque Adulte se présente au
Baptême , soit qu'il ait été élevé dans
l'idolâtrie, dans le judaïsme ou dans le
mahométisme, les Curés, hors le cas de
nécessité, ne le baptiseront pas qu'ils
ne Nous en aient donné avis, et qu'ils
n'en aient obtenu la permission de Nous
ou de nos Vicaires généraux.
Si celui qui demande le Baptême est
un étranger et inconnu, les Curés s'in-
formeront avec soin de son état et de
sa condition ; ils tâcheront de découvrir
s'il n'a pas déjà été baptisé, et s'il ne
demande point le Baptême par erreur,
faiblesse ou ignorance, ou peut-être
même par fraude, pour surprendre la
charité des Fidèles.
Suivant l'ordre observé dans l'Eglise
DU SACREMENT DE BAPTEME. 45
depuis le temps des Apôtres, il ne faut
admettre aucun Adulte au Baptême,
qu'après l'avoir instruit soigneusement
des Mystères de notre sainte Religion,
des Commandemens de Dieu, des obli-
gations du christianisme ; lui avoir ap-
pris l'Oraison Dominicale et le Symbole
des Apôtres ; l'avoir exercé dans la
pratique des œuvres de piété , et lui
avoir surtout imprimé la crainte de
Dieu et fait souvent produire des actes
d'une vive et sincère douleur de ses
péchés passés.
Pendant le temps qu'on l'instruit, on
doit examiner diligemment la volonté
et le désir qu'il témoigne d'être baptisé,
afin de ne lui accorder cette grâce que
lorsqu'on aura reconnu qu'il la demande
librement, sincèrement, de bon cœur,
et qu'il est dans une ferme résolution
d'observer inviolablement les Comman-
démens de Dieu et de l'Eglise. Si, néan-
moins, il tombait en danger de mort
pendant qu'on 1 instruit, on le bapti-
serait , ayant égard à la nécessité et au
danger où il se trouve.
Si quelque temps avant les fêtes de
Pâques ou de la Pentecôte , un Adulte
demande à être baptisé, il est à propos,
pour se conformer à l'ancien usage de
l'Eglise , de différer son Baptême au
Samedi Saint ou à la veille de la Pen-
tecôte, s'il se peut commodément; et
en ce cas, le Prêtre qui administrera ce
Sacrement doit, avant la bénédiction
du feu nouveau, ou avant la lecture des
Prophéties , "faire toutes les cérémonies
du Baptême, jusqu'à l'onction de l'huile
des Catéchumènes inclusivement , et
achever les autres cérémonies de ce Sa-
crement au temps marqué dans le Missel,
à l'ordre de la Bénédiction des Fonts.
Hors le cas de nécessité, on doit tou-
jours baptiser solennellement les Adultes
dans l'église. Ils seront assistés d'un
parrain et d'une marraine, qui leur don-
neront le nom ; mais le Catéchumène,
c'est-à-dire , celui qui se dispose à re-
cevoir le Baptême, répondra lui-même
aux demandes et interrogations du
Prêtre, à moins qu'il ne soit muet ou
sourd, ou qu'il n'entende pas la langue
dans laquelle on l'interroge ; v
car alors
le parrain ou quelque interprète, après
lui avoir expliqué ce qu'on lui demande,
répondra en son nom, et le Catéchu-
mène fera connaître autant qu'il pourra ,
par quelque signe ou geste de la tête,
qu il approuve les réponses qu'on fait
pour lui.
Afin de rendre cette cérémonie plus
solennelle, le Curé qui doit la faire in-
vitera ses Paroissiens à s'y trouver, et
tâchera d'avoir quelques Ecclésiastiques
pour l'assister ; et parce que le respect
qui est dû à ce Sacrement demande
que tant le Prêtre qui l'administre, que
celui qui le reçoit, soient à jeun, on ne
46 DU SACREMENT DE BAPTEME.
baptisera aucun Adulte que le matin, à
moins que quelques raisons pressantes
n'obligent de faire autrement ; et on
célébrera ensuite, en action de grâces,
la sainte Messe, à laquelle le Néophyte,
c'est-à-dire, celui qui vient d'être bap-
tisé , communiera, pourvu qu'il soit
bien instruit de la vérité de ce Mystère,
et qu'il y ait apporté les préparations
nécessaires.-
Il ne faut pas baptiser les furieux ni
les insensés, à moins qu'ils n'aient été
toujours dans cet état depuis leur nais-
sance ; car, en ce cas, il en faut juger
comme des enfans, et les baptiser dans
la foi de l'Eglise : mais s'ils ont de bons
intervalles, et qu'ils demandent le Bap-
tême , il faudra attendre ces intervalles
pour les baptiser.
Il en faut user de même à l'égard de
ceux qui sont tombés en léthargie ou
en frénésie, lesquels il ne faut pas bap-
tiser, jusqu'à ce qu'ils soient dans un
sens rassis. Si, néanmoins, il y avait
danger de mort, et que les uns et les
autres eussent témoigné, avant que de
tomber en démence, léthargie ou fré-
nésie , qu'ils désireraient être baptisés,
on les baptiserait.
A l'égard des autres qui demandent
le Baptême, soit qu'ils aient élé élevés
parmi les hérétiques ou parmi les ca-
tholiques, si on a quelque doute pro-
bable et bien fondé, qu'ils n'ont pas été
baptisés, ou qu'on n'a pas observé dans
leur Baptême les règles de l'Eglise, les
Curés Nous en donneront avis, et, si
Nous le jugeons à propos, ils les bapti-
seront sous condition.
On préparera, pour le Baptême d'un
Adulte, les mêmes choses qu'on a ac-
coutumé de disposer pour le Baptême
des enfans, excepté qu'au lieu du chré-
meau ou de la coiffe qu'on met sur la
tête des enfans, on préparera pour un
Adulte, non seulement un linge blanc,
qu'on appelle chrèmial, pour mettre sur
la tête du Néophyte après qu'on lui a
fait l'onction du Saint Chrême ; mais
encore une robe de toile , en forme
d'aube , avec une ceinture blanche de
lin ou de soie.
DU SACREMENT DE BAPTÊME. 47
L'ORDRE ET LES CÉRÉMONIES DU BAPTEME DES
ADULTES.
rJLour ce qui est nécessaire pour administrer le Baptême étant
disposé, le Catéchumène se présentera à la porte de l'église,
ayant son parrain à sa droite et sa marraine à sa gauche.
Cependant le Prêtre qui doit administrer ce Sacrement se revêtira
d'une aube ou d'un surplis, d'une étole et d'une chape violette, et
accompagné des autres Ecclésiastiques en surplis, il ira se mettre
avec eux à genoux sur les degrés du grand autel, où, après
avoir imploré à l'ordinaire le secours de Dieu pour administrer
dignement ce Sacrement, il se lèvera, et faisant le signe de la
croix, il dira sans chanter :
Deus in adjutorium meum intende.
Les Ecclésiastiques répondront :
Domine, ad adjuvandum me festina. Gloria Patri, &c. Sicut
erat, &c.
Le Prêtre commencera l'antienne Effundam, que les Ecclé-
siastiques continueront; après quoi ils réciteront à deux chœurs
les psaumes qui suivent :
Ant. Effundam super vos aquam mundam, et mundabimini
ab omnibus inquinamentis vestris, dicit Dominus.
PSAUME 8.
Ï^OMINE Dominus noster : quàm admirabile est nonien tuum
in universâ terrâ !
Quoniam elevata est magnificentia tua : super cœlos.
48 DU SACREMENT DE BAPTÊME.
Et ore infantium, et lactentium perfecisti laudem propter
inimicos tuos : ut destruas immicum et ultorem.
Quoniam videbo cœlos tuos, opéra digitorum tuorum : lunam
et stellas quse tu fundasti.
Qiûd est homo, quod memor es ejus ? aut filius hominis,
quoniam visitas eum?
Minuisti euiii paulo minùs ab Angelis, gloriâ et honore con>
nasti eum : et constituisti eum super opéra manuum tuarum.
Omnia subjecisti sub pedibus ejus : oves et boves universas,
insuper et peoora campi.
Volucres cœli, et pisces maris : qui perambulant semitas maris.
Domine Dominus noster : quàm admirabile est nomen tuum
in universâ terra !
Gloria Patri. Sicut erat.
PSAUME 28.
-A-FFERTE Domino filii Dei : afferte Domino filios arietum,
Afferte Domino gloriam et honorem, afferte Domino gloriam
nomini ejus ; adorate Dominum in atrio sancto ejus.
Vox Domini super aquas, Deus majestatis intonuit : Dominus
super aquas multas.
Vox Domini in virtute : vox Domini in magnificentiâ.
Vox Domini confringentis cedros : et confringet Dominus ce-
dros Libani.
Et comminuet eas tamqaam vitulum Libani : et dilectus
quemadmodmn filius unicornimn.
Vox Domini intercidentis Hammam ignis, vox Domini con-
cutientis desertum : et commovebit Dominus desertum Cades.
Vox Domini prœparantis cervos, et revelabit condensa : et in
templo ejus omnes dicent gloriam.
DU SACREMENT DE BAPTÊME. 49
Dominus diluvium inhabitare facit : et sedebit Dominus Rex
in geternum.
Dominus virtutem populo suo dabit : Dominus benedicet po-
pulo suo in pace.
Gloria Patri. Sicut erat.
PSAUME 41.
C^UEMADMODUM desiderat cervus ad fontes aquarum : ità de-
siderat anima mea ad te Deus.
Sitivit anima mea ad Deum fortem vivum : quandô veniam
et apparebo ante faciem Dei ?
Fuerunt mihi lacrymse meoe panes die ac nocte : dùm dicitur
mihi quotidiè : Ubi est Deus tuus ?
Hœc recordatus sum, et effudi in me animam meam : quoniam
transibo in locmn tabernaculi adrnirabilis usque ad domum
Dei.
In voce exultationis et confessionis : sonus epulantis.
Quare trisùs es, anima mea ? et quare conturbas me ?
Spera in Deo, quoniam adhuc confitebor illi : salutare vultùs
mei, et Deus meus.
Ad me ipsum anima mea conturbata est : proptereà memor
ero tui de terra Jordanis, et Hermoniim à monte modico.
Abyssus abyssum invocat : in voce cataractarum tuarum.
Omnia excelsa tua et fluctus tui : super me transierunt.
In die mandavit Dominus misericordiam suam : et nocte
canticum ejus.
Apud me oratio Deo vitae meœ : dicam Deo : Susceptor
meus es.
Quare oblitus es mei ? et quare contristatus incedo, dùm
afïligit me inimicus ?
7
5o DU SACREMENT DE BAPTÊME.
Dùm confringuntur ossa mea : exprobraverunt mihi qui tri-
bulant me inimici mei.
Dùm dicunt mihi per singulos dies : Ubi est Deus tuus ? quare
trisus es, anima mea ? et quare conturbas me ?
Spera in Deo, quoniam adhuc confitebor illi : salutare vultûs
mei, et Deus meus.
Gloria Patri. Sicut erat, &c.
Les trois psaumes achevés, le choeur répétera l'antienne :
Effundam super vos aquam mundam, et mundabimini ab
omnibus inquinamentis vestris, dicit Dominus.
Apres l'antienne y le Prêtre dira :
Kyrie, eleison.
Le chœur répondra :
Christe, eleison. Kyrie, eleison.
Le Prêtre dira : Pater noster, Sec. tout bas.
Et ne nos inducas in tentauonem \
Sed libéra nos à malo.
"fy. Domine, exaudi orationem meam :
ï#. Et clamor meus ad te veniat.
^. Dominus vobiscum :
Et cum spiritu tuo.
OREMUS.
OMNIPOTENS sempiterne Deus, qui dedisti famuHs tuis in con-
fessione verae fidei, ceternoe Trinitatis gloriam agnoscere, et in
potentià Majestatis adorare unitatem , quoesumus, ut ejusdem
fidei firmitate ab omnibus semper muniamur adversis.
ALDESTO supplicauonibus nostris, omnipotens Deus, et quod
DU SACREMENT DE BAPTEME. 5i
humilitatis nostrœ gerëndum est ministerio, tuse virtutis impleatur
effectu.
D "A , quaesumus, Domine, electo nostro ( vel electœ nostrae ),
ut sanctis edoctus ( vel edocta ) Mysteriis, et renovetur fonte
baptismatis, et inter Ecclesise tuie membra numeretur. Per
Christum Dominmn nostrum. Amen.
S'il y avait plusieurs personnes à baptiser, il faudrait dire cette dernière
oraison au pluriel.
Ensuite le Prêtre, accompagné des Ecclésiastiques dont l'un
portera le sel et un autre un cierge, ira trouver le Catéchumène
à la porte de l'église, et s'étant mis sur le seuil et couvert,
tourné vers le Catéchumène qui sera dehors, il l'interrogera de
cette sorte :
Le Prêtre : Que demandez-vous ?
Le Catéchumène répondra : Le Sacrement de Baptême.
Le Prêtre : Qui est votre parrain ?
Le parrain : C'est moi.
Le Prêtre : Qui est votre marraine?
La marraine : C'est moi.
77 dira au parrain et à la marraine :
D. Voulez-vous vivre et mourir en la Foi de l'Église Catho-
lique , Apostolique et Romaine ?
Ils répondront : Oui, moyennant la grâce de Dieu.
D. Quel nom voulez-vous donner à celui ( ou à celle ) qui
se présente pour recevoir le Baptême ?
Le parrain répondra, si le Catéchumène est un homme ; et
si c'est une femme ou une fille, la marraine lui donnera le nom.
Ensuite le Prêtre Jèra les demandes suivantes au Catéchumèney
52 DU SACREMENT DE BAPTEME.
qu'il nommera par son nom toutes les fois qu'il trouvera cette
lettre N.
Le Prêtre : N. Quid petis ab Ec-
clesià Dei ?
Le Catéchumène : Fidem.
Le Prêtre : Fides quid tibi praestat ?
Le Catéchumène : Vitam aeternam.
Le Prêtre : Si vis habere vitam seter-
nam, serva mandata : Diliges Dominum
Deum tuum ex toto corde tuo, et ex
totà anima tuà, et ex totà mente tuà, et
proximum tuum sicut te ipsum. In his
duobus mandatis tota lex pende t, et
Prophetae. Fides autem est, ut unum
Deum in trinitate, et trinitatem in uni-
tate venereris, neque confundendo per-
sonas , neque substantiam separando.
Alia est enim persona Patris, alia Filii,
alia Spiritûs Sancti ; sed harum trium
una est substantia, et non nisi una di-
vinitas.
Le Prêtre : N. Que demandez-vous
à l'Eglise de Dieu?
Le Catéchumène : La Foi.
Le Prêtre : Que peut vous procurer
la Foi?
Le Catéchumène : La vie éternelle.
Le Prêtre : Si vous voulez avoir la
vie étemelle, observez les commande-
mens : Vous aimerez le Seigneur votre
Dieu de tout votre cœur, de toute votre
ame et de tout votre esprit, et votre' pro-
chain comme vous-même. En ces deux
commandemens consistent toute la loi
et les Prophètes. Or la Foi, c'est que
vous adoriez un seul Dieu en trois per-
sonnes, et trois personnes en une seule
nature, ne confondant pas les personnes
et ne séparant pas la nature. Car autre
est la personne du Père, autre celle
du Fils, autre celle du Saint Esprit ;
mais ces trois personnes n'ont qu'une
même nature et une même divinité.
Le Prêtre l'interrogera encore
N. Abrenuntias Satanae ?
Le Catéchumène : Abrenuntio.
Le Pr. Et omnibus operibus ejus?
Le Catéchumène : Abrenuntio.
Le Prêtre : Et omnibus pompis ejus ?
Le Catéchumène : Abrenuntio.
N. Renoncez-vous à Satan ?
Le Catéchumène : J'y renonce.
Le Prêtre : Et à toutes ses œuvres?
Le Catéchumène : J'y renonce.
Le Prêtre : Et à toutes ses pompes ?
Le Catéchumène : J'y renonce.
Puis il Vinterrogera sur le Symbole de la Foi, disant
DU SACREMENT DE BAPTEME.
Credis in Deum Palrem omnipoten-
tem, creatorem cceli et terrae ?
Le Catéchumène : Credo .
Le Pr. Credis et in Jesum Christum
filium ejus unicum, Dominum nostrum,
nalum et passum ?
Le Catéchumène : Credo.
Le Prêtre : Credis et in Spiritum
Sanctum, Sanctam Ecclesiam Catholi-
cam , Sanctorum communionem , re-
missionem peccatorum , carnis resur-
reclionem et vitam aeternam ?
Le Catéchumène : Credo.
Croyez-vous en Dieu le Père fout-
puissant, créateur du ciel et de la terre?
Le Catéchumène : J'y crois.
Le Prêtre : Et croyez-vous en Jésus-
Christ son fils unique, notre Seigneur,
qui est né et a souffert pour nous ?
Le Catéchumène : J'y crois.
Le Prêtre : Et croyez-vous au Saint
Esprit, à la Sainte Eglise Catholique,
à la communion des Saints, à la rémis-
sion des péchés, à la résurrection de
la chair et à la vie éternelle?
Le Catéchumène : J'y crois.
Le Prêtre soufflera trois fois contre le visage du Catéchumène
qui sera tourné vers l'occident, et il dira une fois :
Exi ab eo (vel ab eà), immunde spiritus, et da locum Spiritui
Sancto Paracleto.
Après il fera une croix avec son haleine sur le visage du
Catéchumène , disant :
JY. Accipe Spiritum bonum per istam insufflationem, et Dei
benedictionem
Pax tibi : Et eum spiritu tuo.
Ensuite, étant encore couvert, il fera une croix avec le pouce
de la main droite sur le front, et une autre sur la poitrine du
Catéchumène, sans qu'il soit néanmoins besoin de le déshabiller,
disant :
JY. Accipe signum Crucis tam in fronte quàm in corde
sume fidem cœlesùum prœceptorum. Talis esto moribus, ut
templum Dei jam esse possis : ingressuscpie Ecclesiam Dei,
evasisse te laqueos mortis, ketus agnosce; horresce idola, respue
54 DU SACREMENT DE BAPTÊME.
simulacra; cole Deum Patrem omnipotentem, et Jesum Chris-
tum filimn ejus unicum, Dominum nostriim, qui venturus est
judicare vivos et mortuos, et saeculum per ignem. Amen.
Ilfaut remarquer que ces mots : horresce idola, respue simula-
cra, ne se disent qu'aux Catéchumènes qui sortent du paganisme
ou de l'idolâtrie. Si celui qu'on baptise était Juif, il faudrait dire :
horresce Judaicam perfidiam, respue Hebraicam superstitionem ;
et s'il était Mahométan, il faudrait dire : horresce Mahumeticam
perfidiam, respue pravam sectam infidelitatis.
Si celui qui veut être baptisé était auparavant hérétique, et qu'il
fût nécessaire de le rebaptiser, à cause que la forme essentielle
n'aurait pas été gardée dans son Baptême, il lui faudrait dire :
horresce hœreticam pravitaterh, respue nefarias sectas impiorum,
ou bien on exprimera par son propice nom la secte de laquelle
il était.
Observez que, s'il y a plusieurs personnes à baptiser, le Prêtre fera à
chacune en particulier les demandes, et dira les choses qui viennent d'être
marquées : il soufflera aussi sur chaque personne, commençant par les
hommes.
Observez aussi que , si c'est une femme, le Prêtre doit toujours éviter le
contact immédiat de la personne en faisant le signe de croix prescrit sur
la poitrine, et pour cela il ne le fera qu'en forme de bénédiction : quant
aux onctions prescrites sur la poitrine ou entre les épaules, il les fera
seulement in parte superiori colli, c'est-à-dire, au-dessous du menton, par
devant et au-dessous des cheveux par derrière.
Ensuite le Prêtre se découvrira et dira l'oraison suivante :
OREMUS.
T E deprecor, Domine sancte, Pater omnipotens, seterne Deus,
ut huic famulo tuo N. qui in hujus sœculi nocte vagatur
DU SACREMENT DE BAPTÊME. 55
incerlus ac dubius,- ,viam veritatis et agnitionis tuœ jubeas
demonstrari ; quatenùs reseratis oculis cordis sui, te unum Deum
Patrern in filio, et filium in Pâtre cum Spiritu Sancto recognoscat,
atque hujus confessionis fructum, et hic et m futuro sœculo
percipere mereatur. Per Christum Dominum nostrmn. ty.. Amen.
Si c'est une femme ou une fille, au lieu de famulo tuo N.,
il dira famulœ tuœ N. quse incerta ac dubia.
S'ils étaient plusieurs, il faudrait dire : his famulis tuis N. N.
ou famulabus tuis N. JS., et le reste au pluriel.
Observez que, quand il y a plusieurs personnes à baptiser, le Prêtre
doit faire sur chacune les signes de croix qui suivent, et prononcer aussi
sur chacune les paroles qui doivent accompagner ces signes de croix.
Le Prêtre se couvrira et fera le signe de la croix avec le
pouce, premièrement sur le front du Catéchumène, disant :
Signo tibi frontem ut suscipias crucem Domini.
Puis il fera un signe de croix sur chaque oreille, commençant
par la droite ( et il observera le même ordre aux autres sens qui
ont double organe, commençant toujours par le droit), disant :
Signo ubi aures ut audias divina prœcepta.
Sur les yeux fermés, disant :
Signo tibi oculos ^ ut videas claritatem Dei.
Sur les narines, l'une après l'autre, disant :
Signo tibi nares ^ ut odorem suavitatis Christi sentias.
Sur la bouche, disant :
Signo tibi os ^ ut loquaris verba vitae.
Sur la poitrine, disant :
Signo tibi pectus ut credas in Deum.
Sur les épaules, faisant une seule croix entre les épaules, par
dessus les habits :
56 DU SACREMENT DE BAPTEME.
Signo tibi scapulas ^ ut suscipias jugum servitutis ejus.
Il fera trois grands signes de croix avec la main droite sur
tout le corps du Catéchumène, sans le toucher, disant :
Signo te totuni in nomine Patris Çfe, et Filii ̂ , et Spiritûs ̂
Sancti, ut habeas vitam œternam et vivas in sœcula sœculorum.
ï#. Amen.
Il se découvrira et dira :
OREMTJS.
'RECES nostras, quœsumus, Domine, clementer exaudi, et
hune electum tuum iV. ( vel hanc electam tuam N. ) Crucis
Dominicœ cujus impressione eum ( vel eam ) signamus, virtute
custodi, ut magnitudinis gloriœ tuœ rudimenta servans, per
custodiam mandatormn tuorum ad regenerationis gloriam perve-
nire niereatur. Per Christmn Doininmn nostium. J#. Amen.
OREMTJS,
I^EUS, qui humani geneiis ità es conditor, ut sis etiam refor-
mator, propitiare populis adoptivis, et novo testamento sobolem
novœ prohs adscribe, ut filii promissionis quod non potuerunt
assequi per naturam, gaudeant se récépissé per gratiam. Per
Christmn Dominum nostrum. Amen.
Le Prêtre mettra la main sur la tête du Catéchumène, la
touchant doucement, et il dira ;
o OREMTJS.
'MNIPOTENS sempiterne Deus, Pater Domini nostri Jesu
Christi, respicere digneris super hune famulum tuum N. quem
i
DU SACREMENT DE BAPTÊME. 57
ad rudimenta fidei vocare dignatus es : omnem cœcitatem cordis
ab eo expelle ; disrunipe omnes laqueos Satanœ, quibus fuerat
colligatus j aperi ei, Domine, januam pietatis tuœ, ut signo
sapientiae tuœ imbutus, omnium cupiditatum fœtoribus careat,
et ad suavem odorem prœceptorum tuorum lœtus tibi in Ecclesià
tua deserviat et proficiat de die in diem, ut idoneus efficiatur
accedere ad gratiam Baptismi tui, perceptâ meclicinâ. Per eumdem
Christmn Dominmn nos tram. Amen.
Observez que, s'il y a plusieurs Catéchumènes, cette oraison, aussi bien
que l'oraison précédente Preces, se dira au nombre' pluriel ; et si c'est une
femme ou une fille qu'on baptise, il faut changer les termes masculins en
féminins, de sorte qu'au lieu de dire : et hune eleetum ou hune famulum,
il faut dire : hanc electani ou hanc famulam, lœta, idonea , &c.
Le Prêtre étant encore découvert, fera la bénédiction du sel,
BÉNÉDICTION DU SEL.
ÏJIXORCIZO te, creatura salis, in nomine Dei Patris ̂ omnipo-
tentis, et in charitate Domini nostri Jesu Christi, et in virtute
Spiritds Sancti. Exorcizo te per Deum vivum per Deum
verum per Demn sanctmn per Deum qui te ad
tutelam hmnani generis procreavit, et populo venienti ad credu-
litatem per servos suos conseçrari prœcepit, ut, in nomine Sanctœ
Trinitatis , efïiciaris salutare Sacramentum ad efiugandum ini-
micum. Proindè, rogamus te, Domine Deus noster, ut hanc
creaturam salis sanctificando ^ sanctifiées, et benedicendo ̂
benedicas, ut fiât omnibus accipientibus perfecta medicina, per-
manens in visceribus eorum, in nomine ejusdem Domini nostri
Jesu Christi, qui venturus est judicare vivos et mortuos, et
sœculum per ignem. J^. Amen,
8
58 DU SACREMENT DE BAPTÊME.
Il prendra avec le pouce et l'index de sa main droite un peu de
sel béni, et le mettra dans la bouche du Catéchumène, disant:
N. Accipe sal sapientiœ : propitiatio sit tibi-in vitam seternam.
Amen.
Le Prêtre : Pax tibi : J#. Et cum spiritu tuo.
OREMTJS.
Î^EUS patrum nostroram, Deus miiversœ conditor veritatis, te
supplices exoramus, ut hune famulum tuum iV. respicere digneris
propitius, et hoc primum pabulum salis gustantem non diutiùs
esurire permittas, qnominùs cibo expleatur cœlesti, quatenùs sit
semper spiritu fervens, spe gaudens et tuo semper nomini serviëns.
Perdue eum, Domine, quœsumus, ad novae régénéra donis lava-
crum, ut cum fidelibus tuis promissionum tuarmn œterna prœmia
consequi mereatur. Per Christmn Dominum nostrum. T#. Amen.
Observez que, s'il y a plusieurs Catéchumènes, il faudra dire a chacun :
N. Accipe sal, &c. ; mais dans l'oraison Deus patrum noslrorum , on dira
au nombre pluriel ce qui regarde les Catéchumènes.
Si le Catéchumène était païen ou idolâtre, le Prêtre, après
avoir béni le sel, dira l'oraison suivante, avant que de lui en
mettre dans la bouche :
OREMTJS.
OMINE sancte, Pater omnipotens, œterne Deus, qui es, qui
eras, et qui permanes usque in finem, cujus origo nescitur,
nec finis comprehendi potest, te supplices invocamus super hune
famulum tuum iV. quem liberasti de errore Gentilium et conver-
satione tmpissimâ ; dignare exaudire eum, qui tibi cervices suas
humiliât ad lavacri fontem, ut renatus ex aquâ et Spiritu Sancto,
DU SACREMENT DE BAPTÊME. 59
expoliatus veterem homînem , induat novum, qui secundùm
te creatus est, accipiat vestem incorruptam et immaculatam,
tibique Deo nostro servire mereatur. Per Christum Dominum
nostrum. P^. Amen.
S'ils sont plusieurs, l'oraison précédente se dira au nombre pluriel.
Apres l'oraison Deus patrum nostrorum, &c., le Prêtre dira
au Catéchumène , si c'est un homme :
Ora, Electe ; flecte genua, et die : Pater noster.
Le Catéchumène se mettra à genoux et dira le Pater noster
jusqu'à Amen exclusivement.
Le Prêtre ajoutera :
Leva, comple orationem tuam, et die : Amen. Le Catéchu-
mène se lèvera et dira : Amen.
Le Prêtre dira ensuite au parrain : Signa eum, et au Caté-
chumène : Accède. Aussitôt le parrain lui fera le signe de la
croix sur le front, disant :
In nomine Patris, et ffe Filii, et Spiritûs Sancti.
Le Prêtre fera ensuite le signe de la croix sur le front du
Catéchumène, disant :
In nomine Patris, et ^ Filii, et Spiritûs Sancti.
77 mettra la main droite sur la tête du Catéchumène,, le tou-
chant doucement, et il dira :
OREMTJS.
EUS Abraham., Deus Isaac, Deus Jacob, Deus qui Moysi
famulo tuo in monte Sinai apparuisti, et filios Israël de terra
jEgypti eduxisù : deputans eis Angelum pietatis tuœ, qui custodiret
eos die ac nocte, te quœsumus, Domine, ut mittere digneris
60 DU SACREMENT DE BAPTÊME.
sanctum Angelum tuum de coelis, qui similiter custodiat hune
famulum tuum JY. et perducat eum ad gratiam Baptismi tui.
Per Christum Dominum nostrum. J#. Amen.
Après l'oraison, le Prêtre se couvrira pour dire l'exorcisme
suivant, étant seulement son bonnet et inclinant la tête, quand
il prononcera le nom de JÉSUS.
EXORCISME.
ERGO, maledicte Diabole, recognosce sententiam tuam, et da
honorem Deo vivo et vero, da honorera Jesu Christo filio ejus,
et Spiritui Sancto, et recède ab hoc famulo Dei JY., quià istum
sibi Deus et Dominus noster Jésus Christus ad suam sanctam
gratiam, fontemque baptismatis vocare dignatus est : et hoc
signmn ̂ sanctœ crucis (faisant avec le pouce une croix sur le
front du Catéchumène), quod nos fronti ejus damus, tu, ma-
ledicte Diabole, nunquàm audeas violare. Per eumdem Christum
Dominum nostrum, qui venturus est judicare vivos et mortuos,
et saeculum per ignem. I#. Amen.
Observez que, s'il y a plusieurs Catéchumènes à baptiser, le Prêtre doit
dire: Orate, Electi ; flectite genua , et dicite : Pater noster, &c. mettant
au pluriel tout ce qui est ci-dessus au singulier par rapport à eux, jusqu'à
la fin de l'exorcisme Ergo , maledicte Diabole. Ce qu'il fera encore deux
fois, ainsi qu'il sera marqué; mais avant que de commencer l'oraison Deus,
immortale prœsidium, qui est ci-après, il mettra la main sur la tête de
chacun d'eux successivement.
L'exorcisme achevé, le Prêtre se découvrira et dira pour la
seconde fois au Catéchumène : Ora, Electe ; flecte genua, et
die : Pater noster, comme ci-dessus, page 59, avec tout ce qui
suit, jusqu'à l'oraison Deus Abraham, &c. exclusivement, au
DU SACREMENT DE BAPTÊME. 61
lieu de laquelle il dira l'oraison suivante - et pendant qu'il la
récitera, il tiendra la main droite sur la tête du Catéchumène.
OREMTJS.
D EUS, immorlale praesidium omnium postulantium, liberatio
supplicum, pax rogantium, vita credentium, resurreclio mor-
tuorum, te invoco super hune famulum tuum JY. qni Baptismi
tui donum petens, aeternam consequi gratiam spirituali regene-
ratione desiderat : accipe emn, Domine, et quià dignatus es
dicere : Petite, et accipietis 5 quaerite, et invenietis 5 pulsate, et
aperietur vobis : petenti prœmium porrige, et januam pande
pulsanti, ut aeternam cœlestis lavacri benedictionem consecutus,
promissa tui muneris régna percipiat. Qui cum Pâtre et Spiritu
Sancto vivis et régnas Deus in ssecula, sœculorum. J#. Amen.
Le Prêtre se couvrira pour dire l'exorcisme qui suit :
j^L-UDi, maledicte Satana, adjuratus per nomen aeterni Dei, et
Salvatoris nostri Jesu Christi filii ejus ; cum tua victus invidià
tremens gemensque discede : iiihil tibi sit commune cum servo
Dei JY. jam cœlestia cogitante, renuntiaturo tibi et saeculo tuo,
et beatae immortalitati victuro 5 da igitur honorem advenienti
Spiritui Sancto, qui ex summâ cceli arce descendens, proturbalis
fraudibus tuis, divino fonte purgatum pectus, sanctificatum Deo
templum, et habitaculum perficiat j ut ab omnibus penitùs noxiis
prœteritorum criminum liberatus servus Dei, gi-atias perenni Deo
référât semper, et benedicat nomen sanctum ejus in sœcula
sœculorum. P^. Amen.
Le Prêtre se découvrira et dira pour la troisième fois au Caté-
chumène : Ora, Electe ; flecte genua, et die : Pater noster, &c.
jusqu'à l'oraison Deus Abraham exclusivement. Ensuite le Prêtre
62 DU SACREMENT DE BAPTÊME.
se couvrira, et ayant mis sa main sur la tête du Catéchumène,
il dira les deux exorcismes suivans :
lixo-RCizo te, immunde spiritûs, in nomine Patris et
Filii ̂ , et Spiritûs Sancti, ut exeas et recédas ab hoc
famulo Dei JY. ; ipse enim tibi imperat, maledicte damnate,
qui pedibus super mare ambulavit, et Petro mergenti dexteram
porrexit.
Ergo, maledicte Diabole, &c. comme ci-dessus, page 60.
Lorsque c'est une femme ou une fille qui doit être baptisée, le Prêtre
dira : Ora , Electa ; flecte genua , et die : Pater noster, et tout le reste comme
ci-dessus, jusqu'à l'oraison Deus Abraham exclusivement, à la place de
laquelle, tenant la main droite sur la tête de celle qui doit être baptisée,
la touchant doucement, il dira l'oraison qui suit :
OREMTJS.
D EUS cceli, Deus terrae , Deus Angelorum, Deus Patriarcharum, Deus
Prophetarum , Deus Aposlolorum , Deus Martyrum , Deus Confessorum, Deus
Virginum, Deus omnium benè viventium , Deus cui omnis lingua confitetur,
et omne genu flectitur, ccelestium , terrestrium et infernorum : te invoco,
Domine , super hanc famulam tuam N. ut eam custodire et perducere digneris
ad gratiam Baptismi tui. Per Christum Dominum nostrum. if-. Amen.
Ensuite il se couvrira et dira l'exorcisme :
Ergo, maledicte Diabole, comme ci-dessus, page 60.
S'il y avait plusieurs femmes ou filles à baptiser, le Prêtre dira au pluriel
tout ce qui a rapport à elles : Orate, Electae ; flectite genua, et dicite : Pater
noster, et le reste comme ci-dessus, jusqu'à l'oraison Deus Abraham, &c.
exclusivement, au lieu de laquelle il dira au pluriel l'oraison Deus cceli,
Deus terrae, &c. comme ci - dessus ; mais avant que de commencer cette
oraison, il mettra la main sur la tête de toutes les Catéchumènes, l'une après
l'autre. L'oraison finie, il se couvrira et dira l'exorcisme Ergo , maledicte
Diabole, recognosce , &c. comme ci-dessus, page 60.
DU SACREMENT DE BAPTÊME. 63
L'exorcisme achevé, le Prêtre se découvrira et dira pour la seconde fois
à la femme ou fille qui doit être baptisée : Ora, Electa ; flecte genua, et
die : Pater noster, &c., ou, s'il y en a plusieurs, Orate, Electse, comme ci-
dessus ; ce qu'il fera ensuite de la même manière, pour la troisième fois,
jusqu'à la fin de l'oraison Deus Abraham, laquelle étant achevée, il se
couvrira, et ayant mis sa main sur la tête de la fille ou de la femme
Catéchumène, il dira :
EXORCISME.
ExoRCIZO te, immonde spiritus , per Patrem -j-, et Filium -j-, et Spiri-
tum -J- Sanctum , ut exeas et recédas ab hàc famulà Dei N. ; ipse enim tibi
imperat, maledicte damnatc, qui caeco nato oculos aperuit, et quatriduanum
Lazarum de monumento suscitavit.
Ergo , maledicte Diabole , &c. comme ci-dessus, page 60.
Etant découvert, il mettra la main sur la tête de la personne
qui doit être baptisée, et il dira l'oraison suivante, ayant seulement
soin de changer le masculin en féminin, lorsque c'est une fille ou une femme.
OREMUS.
TERNAM ac justissimam pietatem tuam deprecor, Domine
sancte, Pater omnipotens, seterne Deus, auctor luminis et veri-
tatis, super hune famulum tuum N. ut digneris eum iUuminare
luinine intelligentiae tuae : mvmda eum et sanctifica : da ei scien-
tiam veram, ut dignus efficiatur accedere ad gratiam Baptisini
tui, teneat firmam spem, consilium rectum, doctrinam sanctam,
ut aptus sit ad percipiendam gratiam tuam. Per Christum Do-minum nostrum. %L. Amen.
S'il y a plusieurs personnes à baptiser, ilfaudra dire l'oraison précédente
au nombre pluriel et au genre convenable.
Après cette oraison, le Prêtre, s'étant couvert, prendra de sa
64 DU SACREMENT DE BAPTÊME.
main gauche la main droite de la personne qui doit être baptisée,
et si c'est une jille ou une femme, il lui présentera le bout de
son étole et la fera entrer dans l'église, disant :
N. Ingredere in Sanctam Ecclesiam Dei, ut accipias benedic-
tionem cœlestem à Domino Jesu Christo, et habeas partem cum
illo et Sanctis ejus. Amen.
S'il y a plusieurs Catéchumènes, le Prêtre leur présentera son étole et
leur -dira : Ingredimini in Sanctam Ecclesiam Dei, &c.
Le Catéchumène, étant entré dans l'église, se prosternera pour
adorer Dieu ; il se lèvera ensuite, et le Prêtre s'étant découvert,
et ayant mis la main droite sur la tête du Catéchumène, récitera
avec lui le Symbole des J pâtres et l'Oraison Dominicale.
Credo in Deum, &c.
Pater noster, &c. comme ci-dessus, page 26.
Le Prêtre se couvrira, et ayant toujours sa main droite sur
la tête du Catéchumène, il dira :
EXORCISME.
]^EC te latet, Satana, imniinere tibi pœnas, imminere tibi
tormenta, imnnnere tibi diem judicii, diem supplicii sempi-
terni, diem qui venturus est velut clibanus ardens, in quo tibi
atque universis angelis tuis prœparatus sempiternus erit intérims.
Proindè, damnate atque damnande, da honorent Deo vivo et
vero -, da honorent Jesu Christo filio ejus ; da honorent Spiritui
Sancto Paracleto, in cujus nomine atque virtute praecipio tibi,
quicumque es, spiritus immunde, ut exeas et recédas ab hoc
famulo Dei JV. quem hodiè idem Deus et Dominus noster Jésus
Christus ad suam sanctam gratiam et benedictionem, fontemque
baptismatis vocare dignatus est, ut fiât ejus templum per aquam
DU SACREMENT DE BAPTEME. 65
regenerationis, in remissionem omnium peccatorum, in nomine
ejusdem Domini nostri Jesu Christi, qui venturus est judicare
vivos et mortuos, et sœeulum per ignem.
S'ils sont plusieurs, le Prêtre mettra sa main sur la tête de chacun d'eux,
l'un après l'autre, avant que de commencer Credo, comme aussi avant de
commencer cet exorcisme qu'il dira au nombre pluriel, changeant le genre
selon qu'il sera à propos.
Le Prêtre prendra de sa salive avec le pouce de sa main
droite, et il en mettra aux oreilles et aux narines du Catéchu-
mène , disant en touchant l'oreille droite : Ephpheta ; en touchant
l'oreille gauche : quod est, adaperire j et puis touchant les na-
rines, l'une après l'autre, il dira : In odorem suavitatis, et il
ajoutera : Tu autem effugare, Diabole, appropinquabit enim
judicium Dei.
Ensuite on découvrira la poitrine et les épaules du Catéchumène
pour y faire les onctions, à moins que ce ne soit une femme;
et, dans ce cas, on suit la règle donnée plus haut. Cependant
le Prêtre ou quelqu'autre Ecclésiastique, qui soit au moins sous-
diacre, préparera les Saintes Huiles. Tout étant disposé, le
Pl'être, toujours couvert, fera au Catéchumène les demandes
suivantes :
Le Prêtre : Quis vocaris ?
Le Catéchumène : N. Ç disant son
nom J.
Le Prêtre : Abrenuntias Satanae ?
Le Catéchumène : Abrenuntio.
Le Pr. Et omnibus operibus ejus ?
Le Catéchumène : Abrenuntio.
Le Prêtre: Et omnibus pompis ejus?
Le Catéchumène : Abrenuntio.
Le Prêtre : Quel est votre nom ?
Le Catéchumène : N. ( disant son
nom ).
Le Prêtre : Renoncez-vous à Satan ?
Le Cate'chumène : J'y renonce.
Le Prêtre ; Et à toutes ses œuvres ?
Le Cate'chumène : J'y renonce.
Le Prêtre : Et à toutes ses pompes ?
Le Catéchumène : J'y renonce,
9
66 DU SACREMENT DE BAPTÊME.
Le Prêtre, s'étant découvert et ayant donné son bonnet à un
clerc j prendra, avec le bout du pouce de sa main droite, de
l'huile des Catéchumènes dont il oindra en forme de croix,
premièrement la poitrine, et ensuite les épaules de celui qui
doit être baptisé, en disant une seule fois :
Ego te linio f%< oleo salutis in Christo Jesu Domino nostro
in vitam œternam. Amen.
Le Prêtre : Pax tibi : Et cum spiritu tuo.
77 essuiera son pouce avec du coton ou des étoupes ; et un
Ecclésiastique, qui soit au moins sous-diacre, essuiera les onctions
qui ont été faites sur le Catéchumène.
Le Prêtre s'étant couvert, dira :
Exi, immunde spiritus, et da honorem Deo vivo et vero ;
fuge, immunde spiritus, et da locum Jesu Christo filio ejus ;
recède, immunde spiritus, et da locum Spiritui Sancto Pa-
racleto.
S'il n'y avait point de fonts baptismaux en ce lieu-là, ou qu'il n'y eût
point d'eau bénite pour baptiser, le Prêtre, toujours revêtu de l'étole et de
la chape violette, devrait en bénir en cet endroit, selon la forme qui est
marquée ci-après, page 72.
Mais s'il y a de l'eau bénite pour baptiser, le Prêtre, après
l'exorcisme ci-dessus, quittera la chape et l'étole violette, et il
prendra une étole et une chape blanche, qui lui auront été ap-
portées par quelque clerc. On ira aux fonts baptismaux ; le
parrain et la marraine y conduiront celui qui doit être baptisé.
Lorsqu'ils y seront arrivés, le Prêtre, s'étant couvert, fera au
Catéchumène les demandes qui suivent :
DU SACREMENT DE BAPTEME. 67
Le Prêtre : Quis vocaris ?
Le Cate'chumène : N. ( disant son
nom ).
Le Prêtre : Credis in Deum Patrem
omnipotentem, creatorem cœli et terrae?
Le Catéchumène : Credo.
Le Pr. Credis et in Jesum Christum
fdium ejusunicum, Dominumnostrum,
natum et passum ?
Le Catéchumène : Credo.
Le Prêtre : Credis et in Spiritum
Sanctura, Sanctam Ecclesiam Catholi-
licam , Sanctorum communionem , re-
missionem peccatorum, carnis resur-
rectionem, vitam aetemam ?
Le Catéchumène : Credo.
Le Prêtre : Quel est votre nom ?
Le Catéchumène : N. ( disant son
nom ).
Le Prêtre : Croyez-vous en Dieu le
Père tout-puissant, créateur du ciel et
de la terre ?
Le Catéchumène : J'y crois.
Le Prêtre : Et croyez-vous en Jésus-
Christ son frts unique, notre Seigneur,
qui est né et a souffert pour nous ?
Le Catéchumène : J'y crois.
Le Prêtre : Et croyez-vous au Saint
Esprit, à la Sainte Eglise Catholique,
à la communion des Saints, à la rémis-
sion des péchés, à la résurrection de
la chair, à la vie éternelle ?
Le Catéchumène : J'y crois.
Le Prêtre se découvrira, et ayant donné son bonnet, il con-
tinuera d'interroger le Catéchumène, disant :
N. Quid petis ?
Le Catéchumène : Baptismum.
Le Prêtre : Vis baptizari ?
Le Catéchumène : Volo.
N. Que demandez-vous ?
Le Catéchumène : Le Baptême.
Le Pr. Voulez-vous être baptisé?
Le Catéchumène : Je le veux.
Ces demandes faites, le Catéchumène ayant défait ses vê-
temens autour du cou, afin que les eaux baptismales ne puissent
tomber dessus, son parrain le tenant du côté droit et sa marraine
du côté gauche, ou le touchant seulement par les bras, le Prêtre
prendra de l'eau des fonts dans une cuiller ou dans un autre
vase, et lui en versera trois fois en forme de croix sur la tête
qu'il aura découverte et penchée sur la piscine des fonts, en
disant :
68 DU SACREMENT DE BAPTÊME.
Ego te baptizo in nomine Patris ^< (en versant de l'eau
pour la première fois), et Filii (en versant la seconde fois),
et Spiritus ^ Sancti (en versant pour la troisième fois).
Si l'eau qui coule de la tête du Baptise' ne tombe pas dans
la piscine des fonts, il la faudra recevoir dans un bassin pour
la jeter dans la piscine.
Quand il y aura plusieurs personnes à baptiser, il faudra faire les de-
mandes précédentes h chacune en particulier, et les baptiser l'une après l'autre,
baptisant premièrement les hommes et ensuite les femmes.
Si on doutait avec fondement que le Catéchumène eût été baptisé, le Prêtre
le baptiserait sous condition, en disant : Si non es baptizatus , ego te, &c.
Ensuite le Prêtre, prenant du Saint Chrême avec le pouce de
■ la main droite, en oindra le sommet de la tête du Néophyte en
forme de croix,, disant :
Deus omnipotëns, Pater Domini nostri Jesu Chris ti, qui te
regeneravit ex aquâ et Spiritu Sancto, quique dédit tibi remis-
sionem omnium peccatorum, ipse te liniat Chrismate salu-
tis in eodem Jesu Christo Domino nostro in vitam œternam.
Amen.
Le Prêtre : Pax tecum : Et cum spiritu tuo.
Le Prêtre essuiera avec du coton ou de la mie de pain son
pouce et le sommet de la tête du Baptisé, et lui mettra dessus
un chrémeau ou linge blanc, ensuite il lui donnera une robe
blanche, disant :
Accipe vestem candidam et immaculatam, quam perferas ante
tribunal Domini nostri Jesu Christi, ut habeas vitam seiernam.
Amen.
DU SACREMENT DE BAPTÊME. 69
Le Baptisé quittera les habits qu'il avait auparavant, et se
vêtira d'habits blancs tout neufs, ou au moins il mettra par
dessus ses habits ordinaires , la robe blanche que le Prêtre lui
aura donnée.
Ensuite le Prêtre lui mettra en la main droite un cierge allumé,
lui disant :
Accipe lampadem ardentem, et irreprehensibilis custodi Bap-
tismum tuum, ut, cùm Dominus venerit ad nuptias, possis
occurrere ei in aulâ cœlesti in vitam setemam. Amen.
Le nouveau Baptisé tiendra en sa main droite le cierge allumé
jusqu'à la fin de la cérémonie, excepté lorsqu'il recevra la Con-
firmation, en cas qu'on la lui donne alors.
Le Prêtre lui dira, quand tout sera achevé :
N. Vade in pace, et Dominus sit tecum. Amen.
Il faudra ensuite avertir le parrain et la marraine de l'alliance
qu'ils ont contractée, tant avec leur filleul ou filleule qu'avec son
père et sa mère, et leur donner les autres avis qu'on jugera
nécessaires. À près quoi on écrira dans le registre l'acte du Bap-
tême, conformément à la formule qui est à la fin de ce Rituel,
et on le fera signer par le Néophyte, et par son parrain et sa
marraine, s'ils savent écrire.
Si les Néophytes avaient été baptisés par un Evéque, ils re-
cevraient d'abord le Sacrement de Confirmation; et si l'heure
h permettait, on dirait la Messe, à laquelle ils assisteraient et
pourraient communier, en cas qu'ils fussent suffisamment instruits
du Mystère de l'Eucharistie.
7o DU SACREMENT DE BAPTÊME.
LES CÉRÉMONIES QUI DOIVENT ÊTRE OBSERVÉES
LORSQUE MONSEIGNEUR LARCHEVÊQUE ADMINISTRE
LE SACREMENT DE BAPTÊME.
ON doit préparer, pour cette action, tout ce qui a été marqué
ci-dessus pour le Baptême des enfans ou des adultes, et il n'y
a rien de particulier que ce qui suit :
Le Prélat, ayant pris sur son rochet, l'amict, l'aube avec la
ceinture, l'étole et une chape violette, et ayant la mitre sur la
tête, ira, les mains jointes, à la porte de l'église, ses Aumôniers
et les autres Ecclésiastiques qui doivent l'assister marchant devant
lui, l'un portant sa croix et l'autre sa crosse.
Étant arrivé à la porte de l'église, il s'assiéra sur un fauteuil,
le visage tourné vers l'enfant ou le Catéchumène qui est dehors,
et il observera, dans l'administration de ce Sacrement, les mêmes
cérémonies que lorsqu'un simple Prêtre baptise, excepté qu'il est
assis, et qu'il a la mitre sur la tête en quelques rencontres où
le Prêtre est debout et découvert.
Il est assis, la mitre en tête, lorsqu'il fait les premières in-
terrogations ; et il se lève, sans quitter sa mitre, pour souffler
et dire : Exi ab eo, spiritus immunde, &c. Il s'assied ensuite
pour faire le signe de la croix sur le front et sur la poitrine
de celui qui est présenté au Baptême, en disant : Accipe signum
Crucis, &c. Il quitte la mitre et se tient debout, quand il dit
les oraisons qui précèdent, qui accompagnent et qui suivent la
bénédiction du sel. Après quoi il s'assied, et ayant repris la
mitre, il met un peu de sel dans la bouche de celui qui doit
recevoir le Baptême. Il se tient debout, avec la mitre sur la
DU SACREMENT DE BAPTÊME. 71
tête, lorsqu'il dit les exorcismes, comme aussi lorsqu'il met la
salive aux oreilles et aux narines du Catéchumène, disant
Ephpheta, &c. Lorsque le Prélat fait entrer le Catéchumène
dans l'église, on lui ôte la mitre pour dire le Credo et le Pater.
Quand il est arrivé aux fonts, on lui remet la mitre. Il est
assis, lorsqu'il demande le nom du Catéchumène, et qu'il lui
fait cette interrogation : Abrenuntias Satanœ ? et les suivantes.
Le Ministre du grémial 'lui met sur les genoux une serviette
Manche, avant qu'il fasse les onctions sur la poitrine et entre
les deux épaules du Catéchumène. Il fait ces onctions étant
assis, et après qu'il a essuyé son pouce et qu'on a levé la
serviette, on lui ôte la mitre, afin qu'il quitte le pluvial et l'étole
molette pour prendre une étole et un pluvial blanc. Après quoi,
s'étant remis sur son fauteuil, on lui met la mitre, il fait les
demandes : Credis in Deutn, &c.? Vis baptizari ? // baptise de
même, étant assis et couvert. Il est encore assis lorsqu'il fait
l'onction sur le sommet de la tête avec le Saint Chrême, comme
aussi lorsqu'il donne la robe blanche et le cierge allumé.
Si le Prélat voulait seulement baptiser, après avoir fait faire
les autres cérémonies par un Prêtre, il faudrait qu'il se revêtît
d'abord d'une étole et du pluvial blanc ; et étant aux fonts, il
demanderait à celui qui serait présenté au Baptême : Quo nomine
vocaris ? N. ; et puis faisant les autres interrogations : Credis
in Deum, &c. ? // poursuivrait le reste comme il est marqué
ci-dessus.
72 DU SACREMENT DE BAPTÊME.
LA BÉNÉDICTION DE L'EAU BAPTISMALE, HORS LE
SAMEDI DE PAQUES ET DE LA PENTECOTE.
S, l'eau qui a été bénite le Samedi Sai?it ou la veille de la
Pentecôte se trouve corrompue ou desséchée dans les fonts (ce
qu'on doit éviter autant qu'il est possible J, il faudra nettoyer
avec soin le vaisseau, et après qu'on y aura mis de l'eau naturelle,
bien pure et bien nette, en la quantité qu'on jugera nécessaire,
on la bénira en la forme suivante :
Le Prêtre qui doit faire cette bénédiction, ayant pris une
étole violette avec une chape de même couleur, s'il y en a, se *
rendra aux fonts, précédé de quelques clercs, dont l'un portera
l'encensoir plein de feu, et la navette pleine d'encens ; un autre
qui le suivra, portera la croix entre deux acolytes, dont les
cierges seront allumés ; et un autre, dans les ordres sacrés, portera
les Saintes Huiles, à moins qu'elles ne soient déjà aux fonts
baptismaux. Lorsqu'ils y seront arrivés, ils se mettront tous à
genoux tournés vers l'autel, excepté le porte-croix et les acolytes :
le Prêtre récitera les Litanies des Saints qui sont après les sept
Psaumes pénitentiaux, ou bien celles qui sont dans le Missel,
à l'Office du Samedi Saint ; et ceux qui l'accompagnent lui
répondront. Avant que de dire le verset Ut nos exaudire digne ris,
le Prêtre se lèvera seul, et s'étant tourné vers les fonts, il fera
deux fois avec la main droite le signe de la croix dessus, disant :
Ut fontem istum ad regenerandam tibi novam prolem bene*-
dicere ife et consecrare ^ digneris.
Ceux qui l'accompagnent répondront :
DU SACREMENT DE BAPTÊME. 7
3
Te rogamus, audi nos.
Le Prêtre dira une seconde fois : Ut fontem istum, &c. Le
chœur ayant répondu : Te rogamus, audi nos, il se remettra
à genoux pour continuer les Litanies. Lorsque le dernier Kyrie
eleison sera dit, le Prêtre officiant, étant encore à genoux, dira
le Pater noster tout entier, d'une voix intelligible, et les assistans
diront à la fin : Amen. Ensuite l'Officiant récitera sur le même
ton le Credo in Deum, &c. ; et après que les assistans auront
dit à la fin Amen, il ajoutera les versets et l'oraison qui suivent,
auxquels les assistans répondront :
Apud te, Domine, est fons vitae :
Bi. Et in lmnine tuo videbimus lumen.
Domine, exaudi orationem meam :
BZ. Et clamor meus ad te veniat.
S'étant levé, il dira : Dominus vobiscum :
BL Et cum spiritu tuo,
OREMTJS.
OMNIPOTENS sempiterne Deus, adesto magna? pietatis tuoe
Mysteriis, adesto Sacramentisj et ad recreandos novos populos,
quos tibi fons baptismatis parturit, Spiritum adoptionis emitte,
ut quod nostrse lnunilitatis gerendum est ministerio, virtutis tuse
impleatur effectu. Per Dominum nostrum Jesum Christmn filimn
tuuni, qui tecum vivit et régnât in unitate Spiritus Sancti Deus
per omnia sœcula sœculorum. %L. Amen.
Après cette oraison, tous se lèveront et se rangeront autour
des fonts ; le Prêtre officiant étant découvert, et ayant les mains
jointes, dira l'exorcisme suivant, et fera les signes de croix et
les autres cérémonies qui y sont marquées,
. ' ' 10
74 DU SACREMENT DE BAPTÊME.
EXORCISME DE L'EAU.
îixoRCizo te, creatura aquae, per Deum vivum per Deum
verum per Deum sanctum per Deum qui te, in
principio, verbo separavit ab aridà, cujus super te Spiritus fe-
rebatur, qui te de paradiso manare jussit,
II divisera l'eau avec la main et en répandra hors du bord
du vase vers les quatre parties du monde ; ensuite il essuiera
sa main avec une serviette qui lui sera présentée par un clerc,
et il poursuivra, disant :
Et in quatuor fluminibus totam terram rigare prœcepit; qui
te in deserto amaram, per lignum, dulcem fecit atque pota-
bilem 5 qui te de petrâ produxit, ut populum quem ex iEgypto
liberaverat, ski fatigatum recrearet. Exorcizo te et per Jesum
Christum filiiun ejus unicum, Dominum nostrum, qui te in
Canâ Galilaese signo admirabili sua potentiâ convertit in vinum,
qui super te pedibus ambulavit, et à Joanne in Jordane in te
baptizatus est j qui te, unà cum sanguine, de latere suo produxit,
et discipulis sttis jussit, ut credentes baptizarent in te, dicens :
lté, docete omnes gentes, baptizantes eos in nomine Patris, et
Filii, et Spiritus Sancti ; ut efïiciaris aqua sancta atque benedicta,
aqua quae lavât sordes et mundat peccata. Tibi igitur prsecipio,
omnis spiritus immunde, omne phantasma, omne mendacium,
eradicare et effugare ab hâc creatura aquœ, ut qui in ipsà
baptizandi erunt, fiât eis fons aquae salientis in vitam œternam,
regenerans eos Deo Patri, et Filio, et Spiritui Sancto, in nomine
ejusdem Domini nostri Jesu Christi, qui venturus est judicare
vivos et mortuos, et sœculum per ignem. Amen.
DU SACREMENT DE BAPTÊME. 75
OREMTJS.
D OMINE sancte, Pater omnipotens, œterne Deus, aquarum
spiritualium sanctificator, te suppliciter deprecamur, ut ad hoc
ministerium humilitatis nostra respicere digneris, et super has
aquas, abluendis et purificandis hominibus praeparatas, Angelum
sanctitatis emittas, quo peccatis vitae prioris abluds, reatuque
deterso, purum Sancto Spiiitui habitaculum regenerati effici
mereantur. Per Dominum nostrum Jesum Christum nlium tuum,
qui tecum vivit et régnât in unitate ejusdem Spiritus Sancti Deus
per omnia sœcula sœculorum. Bi- Amen.
Il soufflera trois fois sur l'eau, en formant chaque fois cette
figure VF. Ensuite le thuriféraire s'étant approché avec l'encensoir,
le Prêtre y mettra de l'encens et le bénira, disant : Ab illo
benedicaris &c, et ayant pris l'encensoir, il encensera les
fonts de trois coups.
Il prendra ensuite le vaisseau dans lequel est l'huile des Caté-
chumènes, et il en versera par trois fois un peu dans l'eau, en
forme de croix, disant une seule fois d'une voix intelligible :
Sanctificetur et fœcundetur fons iste oleo salutis renascentibus
ex eo in vitam aeternam : In nomine Patris )fe, et Filii ffe, et
Spiritus Çfe Sancti. Amen.
H prendra le vaisseau du Saint Chrême, et il en versera un
peu dans l'eau, en forme de croix, disant :
Infusio Chrismatis Domini Jesu Christi et Spiritus Sancti
Paracled fiât in nomine Sanctse Trinitatis. Amen.
Il prendra les deux vaisseaux de l'huile des Catéchumènes
et du Saint Chrême, et il en versera dans l'eau de tous les
76 DU SACREMENT DE BAPTEME.
deux ensemble, trois fois, en forme de croix, disant une seule
fois :
Commixtio Chrisinatis sanctificationis, et olei unctionis, et
aquae baptismatis, pariter fiât in nomine Patris , et Filii ^(,
et Spiritus Sancti. %L. Amen.
Ayant remis ces vaisseaux, il mêlera avec sa main droite
les Saintes Huiles qu'il aura versées dans l'eau, afin qu'elles
se répandent dans tous les fonts ; après quoi il essuiera sa
main avec un peu de mie de pain, et s'il y a quelqu'un à
baptiser, il le baptisera alors en la manière prescrite ci-dessus.
S'il n'y a personne à baptiser, le Prêtre lavera aussitôt ses
mains sur un bassin, et les essuiera avec une serviette blanche :
on . jettera l'eau du bassin dans la piscine, et après qu'on aura
fermé les fonts, on retournera à la sacristie dans l'ordre qu'on
en est venu.
§ XII.
Des Sages
LA fonction des sages-femmes inté-
ressant également la société et la Pieli-
gion, puisqu'elles ont entre leurs mains
la vie des mères et des enfans, et
quelquefois même le salut éternel de
ceux-ci, il est de la plus grande im-
portance qu'aucune ne soit autorisée à
exercer cet état, si elle n'est de bonnes
vie et mcrurs, fidèle à remplir ses de-
voirs de Pteligion , instruite de tout ce
-Femmes.
qui concerne son ministère, et de la
manière d'administrer le Baptême.
Le Curé tâchera donc de s'entendre
avec l'autorité civile pour que personne
n'exerce celte fonction, sans avoir été
approuvée et reconnue capable. Lors-
qu'elle aura été choisie , il tâchera de
s'assurer si elle est suffisamment ins-
truite ; et en cas qu'elle ne le soit pas,
il l'instruira de la manière de verser
DU SACREMENT DE BAPTEME. 77
l'eau et de prononcer les paroles, et de
l'intenlion qu'elle doit avoir en bapti-
sant. Il lui recommandera dé ne pas
regarder trop légèrement un enfant
comme mort, l'expérience ayant appris
que souvent on avait cru morts des
enfans qui vivaient ; de n'entreprendre
de baptiser que lorsque le besoin est
pressant, et en ce cas, de le faire tou-
jours, autant qu'il se pourra, en pré-
sence de la mère de l'enfant , et
d'appeler, s'il se peut, au moins deux
personnes auprès d'elle , qui puissent
rendre témoignage au Curé de la ma-
nière dont le Baptême aura été admi-
nistré. Il l'avertira encore de ne point
baptiser, même dans le cas de né-
cessité pressante , s'il y a un Prêtre
présent, ou quelqu'autre homme qui
sache administrer ce Sacrement,. à
moins qu'en certaines rencontres, la
pudeur ne souffrît pas la présence
d'un homme. Il lui recommandera pa-
reillement qu'elle ait soin de porter à
l'église les enfans qu'elle aura baptisés,
sitôt qu'ils se trouveront hors de dan-
ger, afin qu'on supplée sur eux les
cérémonies du Baptême, et qu'elle ne
manque pas d'avertir les pères et mères
des enfans qui viennent au monde en
parfaite santé, de les faire au plus tôt
baptiser.
INSTRUCTION III.
SUR LE SACREMENT DE CONFIRMATION.
QUOIQUE les Évêques soient les seuls
Ministres ordinaires du Sacrement de
Confirmation, et que, par conséquent,
il soit inutile d'en mettre les cérémonies
dans ce Rituel, qui ne doit servir de
règle qu'aux Cure's et aux autres Prêtres
de notre Diocèse ; il est ne'anmoins im-
portant de donner ici aux derniers une
ide'e générale des choses dont ils doi-
vent instruire les peuples, lorsqu'ils les
prépareront pour recevoir saintement
ce Sacrement. Car, bien qu'ils doivent
en faire le sujet de leurs instructions
ordinaires, comme des autres matières
du Catéchisme , c'est principalement
lorsque leui's Paroissiens se disposent à
recevoir ce Sacrement, qu'ils doivent
s'appliquer à leur en faire connaître la
nature et l'excellence , les grâces admi-
rables qu'il communique à ceux qui s'en
approchent dignement, le grand besoin
que nous en avons , et les dispositions
nécessaires pour en profiter.
Ils doivent donc leur enseigner que
la Confirmation, qui est un des sept
Sacremens que JÉSUS-CHRIST a laissés
à son Eglise, est appelé par les Saints
Pères , la perfection et Taccomplis-
sement du Baptême ; parce que son
effet principal est de nous communiquer
le Saint Esprit avec la plénitude de ses
dons et de ses grâces, et de nous
rendre, par ce moyen, parfaits Chré-
tiens. En effet, quoique nous soyons
purifiés de toute iniquité par le Bap-
tême , et que nous y recevions une vie
sainte et nouvelle, cependant nous ne
sortons proprement de l'enfance spiri-
tuelle , et nous ne devenons hommes
parfaits en JÉSUS -CHMST que par la
Confirmation, laquelle nous commu-
nique une force toute divine pour rendre
témoignage à la vérité de notre foi, et
nous met dans la disposition de souf-
frir constamment les tourmens les plus
cruels, et la mort même pour le nom
DU SACREMENT DE CONFIRMATION. 79
de JÉSUS-CHRIST notre Seigneur, et
pour résister courageusement aux at-
traits des vices, à la violence des pas-
sions, aux fausses maximes du siècle,
aux insultes mêmes et aux exemples
pernicieux des mauvais Chrétiens.
C'est pour montrer cette plénitude
de grâce et de force , qui est donnée
maintenant invisiblement dans ce Sa-
crement , que du temps des Apôtres,
le Saint Esprit se communiquait ordi-
nairement aux Fidèles visiblement, et
produisait en eux des effets sensibles,
tels qu'étaient le pouvoir de chasser les
Démons, la vertu de guérir les malades,
le don de parler différentes langues, et
d'autres signes miraculeux qui étaient
alors nécessaires pour la conversion des
juifs et des païens, et pour soutenir la
foi naissante des nouveaux Fidèles.
Les Curés feront voir ensuite à leurs
Paroissiens, que la matière même de la
Confirmation, savoir, le Saint Chrême,
composé d'huile et de baume , a un
grand rapport à ses effets ; l'huile mar-
quant la plénitude du Saint Esprit et la
force de la grâce qui est communi-
quée par ce Sacrement, et le baume,
la bonne odeur qu'un parfait Chrétien
doit répandre par une vie sainte et
édifiante.
Us leur expliqueront que la croix
que 1 Evêque forme sur le front avec le
Saint Chrême, enseigne à celui qui est
confirmé, qu'il doit faire gloire d'appar-
tenir à JÉSUS-CHRIST, ne jamais rougir
de sa croix , faire profession ouverte
des maximes de son Évangile, et que,
s'il veut avoir part à la gloire que notre
Seigneur possède dans le ciel, il faut
qu'il participe aux souffrances et aux
confusions qu'il a endurées pour nous
sur la terre. C'est encore ce que signifie
le petit soufflet que l'Evoque lui donne,
afin de lui apprendre qu'il doit être dans
la disposition de souffrir toute sorte
d'injures, d'affronts et de tourmens,
pour conserver la pureté de la Foi, et
qu'il est obligé de se déclarer véritable
Chrétien et serviteur de JÉSUS-ClIRlST,
aux dépens non seulement de ses biens,
mais même de son honneur et de sa vie.
Us leur feront connaître qu'encore
que ce Sacrement ne soit pas absolu-
ment nécessaire pour avoir droit à la
vie éternelle, celui néanmoins qui par
mépris ne le reçoit pas , commet un
péché mortel, et que celui qui sans
mépris , mais par paresse néglige de le
recevoir lorsqu'il en a la commodité,
ne peut être excusé de péché, puisqu'il
néglige les grâces de Dieu et ne se sert
pas du moyen qu'il a établi pour com-
muniquer aux Fidèles les dons de son
Esprit Saint. Ils déclareront à leurs peu-
ples que les pères et mères, les maîtres
et maîtresses qui n'avertissent pas leurs
enfans, serviteurs ou servantes, de se
DU SACREMENT DE CONFIRMATION. 80
disposer à recevoir ce Sacrement et
d'assister aux instructions qui se font
pour ce sujet, se rendent participans
de leurs péchés et sont très-coupables
devant Dieu.
Ils doivent encore les avertir que la
Confirmation étant un des trois Sacre-
mens qui impriment dans lame de celui
qui les reçoit un caractère, c'est-à-dire,
une marque qui ne se peut effacer, on
ne peut le recevoir plus d'une fois sans
sacrilège.
: Mais ce que les Curés doivent ensei-
gner avec plus de soin à leurs Parois-
siens, c'est que la Confirmation étant
un Sacrement des vivans, c'est-à-dire,
un Sacrement qui ne peut être reçu
utilement que par celui qui est en état
de grâce, il est nécessaire que ceux qui
s'en veulent approcher purifient aupara-
vant leur conscience par une confession
humble et une sincère douleur de leurs
offenses, principalement s'ils se sentent
coupables de quelque péché mortel.
Et afin que chaque Curé puisse faire
entrer ses Paroissiens dans ces saintes
dispositions , sitôt qu'il aura reçu notre
mandement de visite, il leur en donnera
avis ; et ensuite, deux ou trois fois la
semaine, outre les Fêtes et Dimanches,
il fera le Catéchisme pour l'instruction
de ceux qui doivent recevoir ce Sacre^
ment, desquels il écrira le nom sur un
registre.
Nous ne le conférerons qu'à ceux que
les Curés jugeront être en état d'être
confirmés. Nous leur recommandons
de ne Nous en présenter aucun, qu'il
ne soit suffisamment instruit des prin-
cipaux Mystères de la Foi, des Sacre-
mens qu'il doit recevoir, et qu'il ne
sache l'Oraison Dominicale, la Saluta-
tion Angélique, le Symbole des Apôtres
et les Commandemcns de Dieu et de r
l'Eglise ; c'est pourquoi les enfans qui
ne sauront pas tout ce qui vient d'être
dit, et ceux qui n'ont pas atteint lage
de raison , c'est-à-dire , environ huit
ans, ne seront pas admis à la Confir-
mation.
Les Curés ne manqueront pas d'aver-
tir ceux qui doivent être confirmés, de
se nettoyer le front à l'endroit où se fera
l'onction du Saint Chrême ; de prendre
garde que leurs cheveux soient accom-
modés de telle manière qu'ils ne tombent
pas sur le front quand on les confir-
mera ; de sbabillcr proprement et mo-
destement ; d'être à jeun autant qu'ils
le pourront, en cas que la Confirmation
se donne le matin ; de se confesser au-
paravant , et même , s'ils ont fait leur
première Communion , de communier
ce jour-là, s'ils le peuvent.
Us les avertiront aussi qu'aucun ne
doit s'approcher pour recevoir l'onction
sainte , qu'il n'ait assisté aux prières
que le Prélat fait au commencement, en
DU SACREMENT DE CONFIRMATION. 81
étendant les mains sur ceux qui sont
présens, et qu'ils ne doivent se retirer
qu'après avoir reçu sa bénédiction, qui
ne se donnera qu'à la fin.
Us leur recommanderont d'apporter
chacun un bandeau de toile blanche et
propre, et de se tenir à genoux pendant
toute la cérémonie ; et afin que le bon
ordre et la modestie y soient régu-
lièrement observés, il est à propos que
chaque Curé ait alors sous ses yeux
ceux de sa paroisse,
Ils leur feront observer que ceux
qui voudront changer de nom pour de
bonnes raisons , ou en ajouter un à
celui qu'ils ont déjà reçu, le pourront
de l'agrément du Prélat.
Lorsque la Confirmation se donnera
dans une paroisse voisine, il sera bon
que les Curés y conduisent en proces-
sion ceux de leur paroisse, qui seront
disposés à recevoir ce Sacrement, et
qu'ils les ramènent dans le même
ordre, après qu'ils auront été con-
firmés,
Le Curé de la paroisse où on doit
donner la Confirmation aura soin de
faire préparer de bonne heure dans
l'église une table ou crédence couverte
d'une nappe blanche, sur laquelle il
mettra une patène, de la mie de pain,
un bassin, une aiguière pleine d'eau et
une serviette blanche. Il fera ranger sé-
parément les personnes des deux sexes
qui doivent être confirmées, plaçant les
hommes et les garçons du côté de
l'Epître, et les femmes et les filles du
côté de l'Evangile , les grandes per-
sonnes se tenant à genoux et les enfans.
debout devant elles, en sorte qu'ils
soient tournés tous vis-à-vis les uns des
autres , laissant entre deux un espace
suffisant pour que le Prélat puisse passer
avec ceux qui l'accompagneront.
Après la Confirmation, le Curé fera
brûler le coton et les étoupes qui auront
servi à essuyer Je Saint Chrême, et il
en jettera les cendres dans la piscine :
quant aux bandeaux qui auront servi au
même usage, il les lavera et les gardera
pour le service de l'église , sans les
employer à aucun usage commun et
profane.
Chaque Curé, après la Confirmation,
écrira sur un registre uniquement des-
tiné à cet usage, le nom de tous ceux
de sa paroisse qui l'auront reçue ; et si
quelques-uns avaient changé de nom
ou en avaient ajouté un second au pre-
mier, il en fera mention.
DU SACREMENT DE CONFIRMATION.
ORDRE ET CÉRÉMONIES DE LA CONFIRMATION.
IJES Fidèles qui doivent être confirmés s'étant mis à genoux,
FÉvêque debout et sans mitre, les mains jointes sur la poitrine, dit:
Spiritus Sanctus superveniat in vos, et virtus Altissimi custo-
diat vos à peccatis. Ri. Amen.
7^. Adjutorium nostram in nomme Domini :
Ri. Qui fecit cœlum et terrain.
Domine, exaudi orationem meam :
ï^. Et clamor meus ad le veniat.
if. Dominus vobiscum : Ri. Et cum spiritu tuo.
Puis, les mains étendues sur les Fidèles, il dit :
OREMUS.
OMNIPOTENS sempiterne Deus, qui regenerare dignatus es lios
famulos tuos ex aquâ et Spiritu Sancto, quique dedisti eis remis-
sionem omnium peccatorum, emitte in eos septiformem Spiritum
luum Sanctimi Paracletum de cœlis. Ri. Amen.
Spiritum sapientiœ et intellectûs. Ri. Amen.
Spiritum consilii et fortitudinis. Ri. Amen.
Spiritum scientiœ et pietatis» Ri. Amen.
Adimple eos spiritu timoris tui, et consigna eos signo >^ Crucis
Christi, in vitam propitiatus seternam. Per eumdem Christum
Dominum nostrum. Ri. Amen.
Ensuite, la mitre en tête, il leur fiait Fonction sur le front,
en disant : Signo te signo yfe Crucis et confirmo te Chrismate salutis,
in nomine Patris, et Filii, et Spiritus Sancti. Ri. Amen.
DU SACREMENT DE CONFIRMATION. 83
Puis il les frappe légèrement sur la joue, en disant : Pax tecuni.
Après la Confirmation, on chante ou on lit l'antienne suivante ;
Confirma hoc, Deus, quod operatus es in nobis, à templo
sancto tuo, quod est in Jérusalem.
Gloria Patri, &c. Sicut erat, &c. Confirma hoc, &c.
Alors VEvêque, tourné vers l'autel et les mains jointes, dit :
"ft. Ostende nobis, Domine, misericordiam tuam :
Ri. Et salutare tuum da nobis.
^r. Domine, exaudi orationem meam :
Ri. Et clamor meus ad te veniat.
jlr. Dominus vobiscum : Ri. Et cum spiritu tuo.
OE.EMTJS.
DEUS , qui Apostolis tuis Sanctum dedisti Spiritum, et per
eos eorumque successores, c&teris fidelibus tradendum esse vo-
luisti, respice propitius ad humilitatis nostrse famulatum, etpraesta
ut eorum corda quorum frontes sacro Chrismate delinivimus et
signo sanctœ crucis signavimus, idem Spiritus Sanctus in eis
superveniens, templum glorise suœ dignanter inhabitando perfi-
ciat, qui ctun Pâtre et eodem Spiritu Sancto vivis et régnas
Deus in saecula sœculorum. Ri. Amen.
Ensuite il dit : Ecce sic benedicetur omnis homo qui timet
Pominum.
Puis, faisant le signe de croix sur les Confirmés, il ajoute :
Benedicat ^< vos Dominus ex Sion, ut videatis bona Jérusalem,
omnibus diebus vitœ vestrœ, et habeatis vitam œternam. Ri. Amen^
INSTRUCTION IV.
SUR LE SAINT SACREMENT DE L'EUCHARISTIE.
(QUOIQUE tons les Sacremens méritent
un très-grand respect, puisqu'ils con-
tiennent ce qu'il y a de plus excellent
dans la Religion , il n'y en a point
cependant qu'on doive traiter avec plus
de révérence, administrer avec plus
d'application et de piété , et recevoir
avec de plus saintes dispositions que la
divine Eucharistie, laquelle NOTRE SEI-GNEUR JÉSUS-CHRIST, étant prêt de re-
tourner à son père, laissa aux hommes
comme le gage le plus précieux de son
amour infini pour nous.
Ce Mystère adorable peut être con-
sidéré et comme Sacrement et comme
Sacrifice. C'est un Sacrement, lequel
non seulement signifie et produit la
grâce comme les autres, mais qui con-
tient réellement et substantiellement
NOTRE SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST , l'au-
teur, la source et le principe de toute
grâce et de toute sainteté. C'est un
Sacrifice dans lequel ce divin Sauveur,
étant mis comme victime sur nos autels
par les paroles de la consécration, s'offre
à Dieu son père par les mains des
Prêtres, lui rend l'honneur suprême
qui est dû à Sa Majesté Souveraine,
et continue le Sacrifice qu'il a offert
sur la croix, afin qu'en le représentant
vivement chaque jour aux yeux des Fi-
dèles , il leur en applique avec plénitude
le mérite et le fruit. -
Si nous ne consultons que nos sens
et les faibles lumières de notre raison,
elles se confondent et se perdent à la
vue des merveilles que l'Eglise nous
enseigne touchant cet auguste Sacre-
ment ; et nous aurions peine à croire
que JÉSUS-CHRIST, le vrai fils de Dieu
et le souverain maître de l'Univers, ait
voulu cacher sa divinité et son huma-
nité sous les accidens du pain et du
vin, afin de nous servir de nourriture
spirituelle. Mais si nous nous souvenons
que c'est un Mystère de Foi, nous nous
DU SACREMENT DE L'EUCHARISTIE. 85
eti tiendrons à sa pai'ole , qui est très-
expresse , et dont la tradition nous a
conservé l'intelligence avec tant de soin.
En effet, comme dit S. Cyrille de Jé-
Caiech. i. rusalem, puisque noire Seigneur nous
déclare et nous dit : Ceci est mon corps,
qui osera en douter? et puisqu'il nous
assure et nous dit : Ceci est mon sang,
qui osera dire que ce n'est pas son
sang ? Ce qui parait pain n'est pas
pain, quoique vous le sentiez et que
vous le goûtiez ; mais c'est le corps de
JÉSUS-CHRIST : et ce qui paraît vin n 'est
pas vin, quoique le goût le dise ainsi ;
mais c'est le sang de JÉSUS-CïIRIST.
Aussi l'Église, éclairée de l'Esprit de
Dieu pour l'intelligence des saintes
Ecritures, a toujours pris ces paroles de
notre Seigneur dans leur sens propre
et naturel, et par une constante tradi-
tion , qui n'a jamais été interrompue,
elle a toujours cru qu'en vertu de ces
divines paroles prononcées par les
Prêtres, le pain est changé au corps
de JÉSUS-CïIRIST, et le vin en son sang
véritable ; et elle a condamné tous ceux
qui les ont voulu détourner en un sens
figuré.
Ce divin Sacrement a été établi par
NOTRE SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST pour
nourrir spirituellement les Fidèles, les
soutenir dans les faiblesses qu'ils expé-
rimentent chaque jour, et les préserver
de la mort que le péché donne à l'ame ;
c'est pourquoi les Curés auront soin
d'exhorter leurs peuples à s'en appro-
cher fréquemment, au moins aux Fêtes
principales de l'année, et ils leur repré-
senteront souvent que la fréquente et
digne participation de ce Sacrement
répare les forces de l'ame, lui donne
une nouvelle vigueur pour s'avancer
dans les vertus chrétiennes, la remplit,
de consolation, conserve et augmente
la vie surnaturelle de la grâce, sanctifie
le .corps même, modère les passions,
arrête les mouvemens déréglés de la
cupidité et donne un si puissant secours
pour éviter le péché mortel et s'attacher
inviolablement à la loi de Dieu, que
ceux qui s'approchent souvent et digne-
ment de ce Sacrement ont Heu d'espérer
qu'après avoir passé cette vie dans la
pureté et l'innocence, ils entreront dans
la gloire et la béatitude étemelle suivant
cette promesse du Sauveur : Celui qui joa
n. 6.
mange ma chair et boit mon sang a la
vie éternelle, et je le ressusciterai au
dernier jour.
Us leur représenteront aussi que,
comme celui qui communie souvent
avec les dispositions requises, vit inces-
samment de la vie de JÉSUS-CHRIST,
parce qu'il demeure en JÉSUS-CïIRIST,
et que JÉSUS-CHRIST demeure en lui
et lui communique son esprit, ses sen-
timens et ses inclinations saintes ; ceux
qui ne se nourrissent pas assez souvent
86 DU SACREMENT DE L'EUCHARISTIE.
de cette viande céleste, tombent dans
une langueur spirituelle, qui est bientôt
suivie d'une mort funeste, et expéri-
mentent en eux latérite' de ces paroles
joan. 6. du Sauveur de nos ames : Si vous ne
mangez la chair du Fils de l'Homme
et ne buvez son sang, vous n'aurez
point la vie en vous.
Mais, lorsque les Curés exhorteront
les peuples à communier souvent, qu'ils
n'oublient pas de les faire souvenir que
1. Corinth. l'Apôtre ordonne aux Fidèles de s'é-
prouver soigneusement avant que a ap-
procher de ce redoutable Sacrement,
parce que celui qui le reçoit indigne-
ment mange et boit sa propre con-
damnation , c'est-à-dire, reçoit un ai-rêt
de mort éternelle, pour s'être rendu,
par la profanation du corps et du sang
de JÉSUS-CHRIST, coupable de sa pas-
sion et de sa mort, et aussi criminel
que les juifs qui l'ont fait mourir.
Les Curés doivent donc leur ensei-
gner les préparations qu'il y faut ap-
porter , leur recommandant, comme
Jbîd. S, Paul l'ordonne, non seulement de
discerner le corps du Seigneur par
l'exercice de la Foi, qui nous persuade
de la vérité de ce grand Mystère, mais
surtout d'examiner soigneusement leur
conscience, afin que, si elle se trouve
souillée de quelque péché mortel, ils
ne manquent pas de la purifier par une
humble confession de tous leurs péchés,
accompagnée d'une sincère contrition
et d'une ferme résolution de ne les plus
commettre.
Qu'ils aient soin pareillement de leur
recommander de n'approcher de ce
redoutable Sacrement qu'avec un esprit
recueilli par le moyen de l'oraison, des
lectures spirituelles et semblables exer-
cices de dévotion, et qu'avec un cœur
enflammé d'un fervent amour pour
Dieu et détaché de toute affection au
péché, parce que ce serait une grande
irrévérence de recevoir le sacré corps
de JÉSUS-CïIRIST avec un esprit dissipé
par des distractions volontaires, ou avec
un cœur attaché aux créatures.
Outre ces dispositions intérieures,
ils leur expliqueront celles que cet ado-
rable Sacrement demande dans le corps
de ceux qui le reçoivent : d'être à jeun
depuis minuit, de l'adorer et le recevoir
à deux genoux, d'être modestes dans
leurs habits et dans tout leur extérieur,
et de quitter l'épée et les gants , s'ils
en ont.
Les Curés avertiront les Fidèles,
qu'après qu'on a communié, il ne faut
pas d'abord réciter des prières vocales,
et moins encore cracher, de peur que
les espèces du Sacrement ne sortent de
la bouche ; mais ils leur recomman-
deront de se tenir quelque temps dans
un grand recueillement, saintement oc-
cupés de la présence de JÉSUS-CHRIST ;
DU SACREMENT DE L'EUCHARISTIE. 8
7
de me'diter sa passion et sa très-sainte
mort, en mémoire de laquelle il a ins-
titué ce Sacrement ; de ne pas sortir de
l'église qu'ils n'aient rendu des actions
de grâces très-humbles à Dieu d'un
bienfait si singulier, et ne l'aient prié
de leur en conserver le fruit jusqu'à la
mort ; et enfin, qu'ils doivent passer
tout ce jour dans les sentimens d'une
véritable piété , et dans leloigncment
des entretiens inutiles et des divertis-
semens du siècle.
Puisque l'amour de JÉSUS-CHRIST
l'a porté à demeurer toujours avec nous
dans ce Sacrement, afin d'être l'objet or-
dinaire de nos adorations, notre refuge
dans nos besoins et notre consolation
dans nos peines ; pour être administré
aux Fidèles lorsque leur dévotion les
porte à le recevoir, et particulièrement
pour servir de viatique aux malades ; il
est du devoir des Prêtres qui en sont
les dépositaires , d'avoir soin qu'il soit
conservé avec la décence, la propreté,
et même , s'il était possible , avec la
magnificence qui lui conviennent. C'est
pourquoi les saintes hosties seront con-
servées dans un ciboire d'argent, qui
sera au dedans doré et uni, bien fermé
et couvert d'un voile ou petit pavillon
blanc de brocart ou autre étoffe pré-
cieuse , et ce ciboire sera renfermé dans
un tabernacle qui fermera bien à clef.
Ce tabernacle., qui doit être placé sur
le grand autel ou sur quelqu'autre plus
commode et plus décent pour la véné-
ration de ce Sacrement, sera doré , ou
au moins peint par le dehors, et couvert
d'un pavillon bien propre. Au dedans
il doit être doublé de brocart ou de
quelqu'autre étoffe de soie, et on n'y
doit rien mettre que le Saint Sacrement
dans le soleil et les ciboires sur un cor-
poral, qui doit être propre et changé de
temps en temps. La clef du tabernacle
sera distinguée par un petit ruban ou
cordon de soie ; elle ne sera jamais at-
tachée à d'autres clefs ; elle doit être
aussi dorée , argentée , ou au moins
bien polie , et les Curés et les Vicaires
la doivent serrer soigneusement, après
qu'ils s'en sont servis, et ne la laisser
jamais sur l'autel ou en autre heu qui
ne soit pas sûr. ni la confier à personne.
II doit y avoir devant le Saint Sacre-
ment une lampe allumée jour et nuit :
notre saint prédécesseur l'avait com-
mandé par une ordonnance expresse,
et l'usage de l'Église universelle, l'im-
portance que tous les Évêques ont at-
tachée à cette pratique, l'autorité de
PAUL V dans le Rituel Romain, en font
une obligation grave, au jugement de
tous les Théologiens, lesquels taxent de
péché mortel la négligence qui laisserait
la lampe éteinte un seul jour entier. Il
est peu de Pasteurs zélés qui ne puis-
sent par eux-mêmes et leurs Paroissiens
88 DU SACREMENT DE L'EUCHARISTIE.
fournir à cette légère dépense ; toute-
fois, si l'impossibilité était bien cons-
tante , elle serait une excuse en ce cas
comme en tout autre.
On ne doit faire aucune exposition
ou bénédiction du S*. Sacrement sans
notre permission expresse, et alors on
ne doit point se servir d'ornemens
noirs, même pendant l'Octave des
morts, ni donner la bénédiction avec
un autre voile que le voile blanc, quelle
que soit la couleur du jour, ni enfin
voiler le S1. Sacrement pendant que le
chœur chante la Messe, le Célébrant
eût-il alors besoin de s'asseoir.
L'honneur dû au Saint Sacrifice et
l'heureuse impression que produit sur
les peuples la solennité de l'Office pu-
blic , font aux Pasteurs un devoir de
chanter chaque Dimanche la Messe de
paroisse, autant que faire se peut, et
un Curé zélé sait former ou trouver les
moyens de se faire former des chantres
qui contribuent à là majesté des Offices.
Les Curés doivent avoir soin qu'il y
ait toujours des hosties consacrées en
nombre suffisant pour la Communion
des malades et des autres Fidèles de
leurs paroisses. Us les renouvelleront
au moins tous les quinze jours, princi-
palement pendant l'hiver, ou lorsque le
temps est pluvieux, et même plus sou-
vent dans les églises qui sont humides.
Les petits pains qu'on doit consacrer
pour ce sujet, doivent être faits depuis
peu ; le Prêtre distribuera les anciennes
hosties à ceux qui se présenteront à la
Communion , ou les consommera lui-
même et purifiera le ciboire de tous les
fragmens ou particules, avant que d'y
mettre les hosties nouvelles qu'il aura
consacrées.
Lorsqu'un Prêtre consacre des hos-
ties , pour la Communion des Fidèles,
sur un autel où il n'y a point de taber-
nacle, il n'en doit consacrer qu'autant
qu'il y a de communians. S'il arrive
qu'il en ait consacré davantage, il con-
sommera celles qui restent, en cas qu'il
donne la Communion pendant la Messe ;
mais s'il donne la Communion après la
Messe, il pourra donner deux hosties et
même plusieurs à une même personne,
afin de les consommer toutes.
Si, au contraire, il se présente plus
de personnes à communier qu'il n'y a
d'hosties consacrées , le Prêtre , pour
satisfaire à leur dévotion , pourra en
diviser quelques-unes en deux ; ce qu'il
doit faire avec décence et respect sur
l'autel et le corporal, hors de la vue du
peuple. Mais il ne doit jamais , pour
donner la Communion, rompre l'hostie
dont il se sert pour le Sacrifice, excepté
dans le cas imprévu où quelque Fidèle
serait tombé subitement en péril de mort
et désirerait recevoir le Viatique qu'on
ne pourrait lui administrer autrement,
DU SACREMENT DE L'EUCHARISTIE. *9
Tous les Fidèles qui ont l'usage de la
raison, et qui sont instruits des princi-
paux Mystères de la Religion, et entre
autres, de ce qui regarde la Sainte
Eucharistie , s'ils ne sont pas pe'cheurs
publics et scandaleux, peuvent et doi-
vent même être admis à la Sainte Com-
munion , lorsqu'ils se présentent publi-
quement pour la recevoir.
Mais, pour obéir à la défense que
Matth. 7. notre Seigneur fait dans l'Evangile, de
donner les choses saintes aux chiens,
on doit refuser la Sainte Communion
à tous les pécheurs publics, jusqu'à ce
qu'ils se soient corrigés, qu'ils aient fait
pénitence et réparé le scandale qu'ils
auront causé.
Lors donc que ces sortes de pécheurs
publics se présentent avec les Fidèles à
la sainte table, le Prêtre qui donne la
Communion doit les passer sans leur
rien dire ; mais s'ils lui en demandent
la raison, il pourra leur déclarer qu'il
ne lui est pas permis de les admettre à
la Sainte Communion, jusqu'à ce qu'ils
aient renoncé au péché dans lequel ils
sont engagés, et qu'ils aient réparé le
scandale public qu'ils ont causé.
Il doit pareillement refuser la Com-
munion à ceux qui sont en péché mor-
tel , qui n'est pas connu publiquement,
s'ils la lui demandent en secret et sans
témoins, pourvu néanmoins que leur
indignité lui soit bien connue par une
autre voie que par la confession , et
qu'il soit bien assuré qu'ils n'en ont pas
fait pénitence ; mais s'ils se présentent
à la sainte table en public, et qu'il ne
puisse les passer sans scandale, il ne la
leur refusera pas. Pour prévenir tous
ces inconvéniens, un Prêtre qui prévoit
que ces personnes ont intention de se
présenter à la sainte table, doit, s'il le
peut, les avertir en secret de ne le pas
faire, en leur représentant l'horreur du
sacrilège qu'ils commettraient s'ils rece-
vaient la Sainte Communion dans l'état
criminel où ils sont.
On ne doit pas la donner aux fréné-
tiques ni aux insensés, dont la folie ou
la frénésie est continuelle ; mais s ils
ont de bons intervalles, on peut, dans
le temps qu'ils sont dans leur bon sens,
les admettre à la Sainte Communion,
pourvu qu'il n'y ait point de danger
d'irrévérence, et que d'ailleurs ils soient
dans les dispositions requises.
A l'égard des énergumènes ou possé-
dés de l'esprit malin, on peut sans diffi-
culté , et l'on doit même leur donner la
Sle. Communion, pourvu que, d'ailleurs,
ils n'aient aucun empêchement, et qu'il
n'y ait point de danger d'irrévérence ni
de vomissement ; mais pour ne pas se
tromper en ceci, non plus qu'en plu-
sieurs cas semblables, le plus sûr est de
ne rien entreprendre sans Nous avoir
consulté, ou nos Vicaires généraux.
12
90 DU SACREMENT DE L'EUCHARISTIE.
Quant à ceux qui sont sourds et
muets de naissance , s'ils ont été ins-
truits dans les maisons destinées à leur
éducation, on les admettra comme les
autres Fidèles ; sinon, les Curés Nous
en donneront avis, afin que Nous puis-
sions pourvoir à leur éducation ; et en
attendant, on ne doit point les admettre
à la Communion sans Nous avoir con-
sulté , quoique , par leurs signes et
leurs gestes, ils semblent marquer qu'ils
croient ce Mystère , qu'ils l'adorent, et
qu'ils ont un grand désir de le recevoir,
parce que ces signes sont fort équi-
voques , et que d'ailleurs, la Foi venant
r.om. 10. de l'ouïe, selon S. Paul, il y a lieu de
croire que la plupart ne comprennent
rien à ce Mystère, et que, semblables
aux enfans, ils imitent seulement ce
qu'ils voient faire aux autres.
Pour Jes criminels condamnés à mort,
l'usage de l'Eglise de France est de ne
point leur donner la Communion, et il
faut s'y conformer. Toutefois, si quel-
qu'un de ces infortunés joignait à des
dispositions de piété tout à fait extraor-
dinaires un grand désir de communier,
on pourrait en référer à Nous ou à nos
Vicaires généraux, afin que Nous dé-
cidions s'il y a lieu d'accéder à son
désir.
On ne doit pas donner la Sainte
Communion aux enfans qui n'ont pas
encore assez de connaissance ou de
discernement pour concevoir la gran-
deur de ce Mystère et les fruits mer-
veilleux qu'on en retire, non plus qu'à
ceux qui ne sont pas suffisamment ins-
truits de la vérité de ce Sacrement et
des dispositions qu'il y faut apporter.
Mais, comme un des principaux devoirs
des Curés est d'en rendre capables tous
ceux dont le salut est confié à leurs
soins , ils doivent les disposer à une
action si sainte par de fréquentes ins-
tructions , principalement pendant le
Carême, afin, s'il est possible, que
tous soient en état d'y participer avant
l'âge de quatorze ans.
La première Communion doit tou-
jours se faire de la main du propre
Curé ou avec son agrément : elle doit
toujours être solennelle , parce qu'alors
l'instruction est plus soignée, l'appareil
inspire de la piété aux enfans, édifie la
paroisse, et la cérémonie même fournit
au Pasteur l'occasion de donner des
avis très-importans aux parens, aux
enfans, aux assistans ; elle doit encore
se faire chaque année, parce que chaque
année il est un certain nombre d enfans
capables de la Communion, et dès lors
atteints par le précepte de la Commu-
nion annuelle ; et le Pasteur qui les dif-
férerait sans raison grave , serait cause
coupable de la violation de ce précepte.
Nous conjurons instamment les Curés
de prendre tous les soins possibles pour
DU SACREMENT DE L'EUCHARISTIE. gi
faire faire dignement aux enfans cette
grande action de laquelle de'pend sou-
vent le reste de la vie, et de n'y admet-
tre personne qu'après s'être assure's par
l'inspection des registres de Raptêmes
ou le témoignage de deux personnes
dignes de foi, qu'on a été réellement
baptisé : si, les perquisitions faites, il
reste quelque doute, on Nous en fera
part, ou à nos Vicaires généraux, afin
que Nous décidions s'il faut conférer le
Raptême sous condition.
S Ier.
De la Communion Pascale.
L'EGLISE ayant commandé à tous les
Fidèles, dans le Concile de Latran,
sous INNOCENT III, de communier au
moins à Pâques, les Curés ne doivent
pas manquer d'en lire tous les ans le
Décret à leurs Paroissiens, dès le com-
mencement du Carême, et de le leur
expliquer en la forme suivante :
DECRET DU CONCILE GENERAL DE LATRAN, SOUS INNOCENT III.
QMNIS utriusque sexûs Fidelis, postquàm ad annos discretionis
pervenerit, omnia sua solus peccata conjîteatur fdéliter, saltem
semel in anno, proprio Sacerdoti, et injunctam sibi pœnitentiam
studeat pro viribus adimplere ; suscipiens reverenter, ad minus in
Paschâ, Eucharistiœ Sacramentum, nisi forte de consïlio proprii
Sacerdotis, ob aliquam rationabilem causam, ad tempus ab ejus
perceptione duxerit abstinendum. Alioquin et vivens ab ingressu
ecclesiœ arceatur} et moriens christianâ careat sepulturâ, Unde hoc
salutare stalutum fréquenter in ecclesiis publicetur, ne quisquani
ignoranliœ cœcilate velamen excusationis assumât. Si quis autem
alieno Sacerdoti voluerit justâ de causa confiteri peccata, licentiam
priùs poslulet et obtineat à pivprio Sacerdote.
DU SACREMENT DE L'EUCHARISTIE.
LE MÊME DÉCRET EN FRANÇAIS.
C^UE tout Fidèle, de l'un et de l'autre sexe, qui a atteint l'âge
de discrétion confesse seul tous ses péchés fidèlement et exacte-
ment à son propre Pasteur, au moins une fois l'an -, et qu'il fasse
son possible pour accomplir, selon ses forces, la pénitence qui lui
a été enjointe. Qu'il reçoive aussi avec respect le Saint Sacrement
de l'Eucharistie, pour le moins à Pâques} si ce n'est que par
l'ordre et l'avis de son propre Pasteur, il fût jugé plus à propos
de différer la Communion à un autre temps, pour quelque cause
juste et raisonnable. S'il vient à manquer à ces obligations,
qu'il soit interdit de l'entrée de l'église pendant sa vie ; et s'il
meurt en cet état, qu'il soit privé de la sépulture ecclésiastique.
C'est pourquoi cette ordonnance salutaire sera souvent publiée
dans les églises, de peur que quelqu'un ne s'aveugle et ne tâche
de s'excuser, en se couvrant du prétexte de l'ignorance. Mais si
quelqu'un voulait pour une juste cause confesser ses péchés à
un autre Prêtre, il en demandera auparavant et en obtiendra
de son propre Pasteur la permission.
Lorsque les Cure's expliqueront ce
Décret à leurs Paroissiens, ils doivent
leur faire connaître, i". que les peines
portées contre les transgresseurs du pré-
cepte de la Communion Pascale n'ont
plus leur application aujourd'hui, mais
qu'elles n'en servent pas moins à faire
comprendre combien rigoureux est le
précepte, et par conséquent, combien
grave est le péché de celui qui l'en-
freint ; 2°. qu'ils accordent volontiers
à tous leurs Paroissiens la permission
de se confesser à tout Prêtre approuvé
dans le Diocèse ; 3°. que l'Eglise , en
obligeant les Chrétiens à s'approcher
des Sacremens au moins une fois l'an,
n'a pas prétendu limiter les Commu-
nions des Fidèles à une seule pendant
l'année , puisqu'elle a souvent déclaré
qu'elle souhaiterait au contraire qu'ils
se rendissent tous diimes de communier o
tous les jours, mais qu'elle a voulu
seulement mettre des bornes à la né-
gligence de plusieurs d'entre eux qui,
DU SACREMENT DE L'EUCHARISTIE. 9
3
sans cette obligation , ne penseraient
presque jamais à leur salut.
Et afin que tous les Fidèles puissent
y satisfaire en communiant dignement
pendant la quinzaine de Pâques, c'est-à-
dire , depuis le Dimanche des Rameaux
jusqu'à celui de Quasimodo inclusive-
ment , les Curés et les Vicaires les y
disposeront, pendant le Carême, par
des instructions familières sur les Sa-
cremens de Pénitence et d'Eucharistie,
et sur les dispositions qu'il y faut ap-
porter, et ils avertiront les pères et
mères , les maîtres et maîtresses , de
l'obligation qu'ils ont d'y envoyer leurs
enfans, serviteurs et servantes.
La Communion Pascale se doit faire
dans la paroisse et non ailleurs, à moins
d'une permission expresse ; c'est pour-
quoi on ne doit pas l'administrer à ceux
d'une autre paroisse, mais il faut les
renvoyer à leur propre Curé, excepté
ceux qui, depuis quelque temps , se
trouvent de bonne foi dans la paroisse
avec l'intention d'y demeurer, les pau-
vres mendians qui sont sans domicile,
et ceux qui, étant en voyage, paraîtront
dignes d'être admis à la participation
des saints Mystères.
Les Fidèles de notre Diocèse qui,
étant en voyage, loin de leur paroisse,
auront fait leur Communion Pascale
dans une autre paroisse, en prendront
un certificat qu'ils rapporteront à leur
propre Curé dans le mois après leur
retour.
Pendant la quinzaine de Pâques, on
doit donner la Communion aux ma-
lades , même à ceux qui l'auraient déjà
reçue en viatique, pourvu qu'ils soient
en état de communier à jeun, afin de
satisfaire au précepte de l'Eglise. On
doit pareillement la donner pour via-
tique , pendant la même quinzaine, à
ceux qui, après avoir fait leur Commu-
nion Pascale, tomberaient dangereuse-
ment malades, parce que ce sont deux
obligations fondées sur deux préceptes.
94 DU SACREMENT DE L'EUCHARISTIE.
LA MANIÈRE D ADMINISTRER LA COMMUNION PENDANT
LA SAINTE MESSE.
IL serait à souhaiter, afin de suivre l'esprit de l'Église, qu'on
administrât la Sainte Communion aux Fidèles pendant la Messe,
puisque le Prêtre qui célèbre fiait plusieurs prières pour servir
de préparation à tous ceux qui doivent s'approcher de la sainte
table, et qu'après la Communion, il fiait l'action de grâces pour
ceux qui ont communié. Les Curés tâcheront d'établir cet usage, et exhorteront les
Fidèles à communier, autant qu'il sera possible, à la Messe
paroissiale. On pourra leur distribuer les hosties déjà consacrées,
qui sont en réserve dans le tabernacle; ou bien le Prêtre con-
sacrera de nouvelles hosties qu'il aura soin, avant la Messe, de
préparer et de mettre sur l'autel en aussi grand nombre qu'il y
aura de personnes à communier. Si les petites hosties qu'il doit consacrer sont dans un ciboire
ou dans un calice, il le découvrira avant que de commencer
Suscipe, sancte Pater, &c, afin de les avoir devant les yeux
et de les offrir avec la grande hostie, et il le recouvrira après
qu'il aura achevé cette prière, et qu'il aura mis la grande hostie
sur le corporal. Il découvrira pareillement le ciboire ou calice avant
ces paroles : Qui pridiè quàm pateretur, &c. pour consacrer les
petites hosties avec la grande ; et il le recouvrira après qu'il aura
élevé l'iwstie, et qu'il aura fiait la génuflexion.
Mais s'il est obligé de placer les petites hosties immédiatement
sur le corporal, il aura soin de les mettre près du calice, du
DU SACREMENT DE L'EUCHARISTIE. 9
5
côté de sa main gauche, et sans les loucher, il les offrira et les
consacrera avec la grande hostie.
Pendant la Communion du Prêtre, le clerc qui lui sert la
Messe aura soin d'étendre une nappe blanche devant ceux qui
doivent communier; car il ne convient pas de se servir du voile
du calice, et moins encore de la serviette à laquelle le Prêtre
essuie ses mains. Ensuite il se mettra à genoux et récitera tout
haut le Confiteor Deo omnipotenti, &c.
Lorsque le Prêtre aura pris le précieux sang de notre Seigneur,
il posera le calice sur le corporal et le couvrira avec la pale;
ensuite, si les hosties qu'il doit distribuer sont immédiatement
sur le corporal, il fera la génuflexion, il mettra les hosties sur
la patène et fora de nouveau la génuflexion, après quoi il se
tournera vers le peuple pour dire Misereatur vestrî, &c. Si les
hosties sont dans un calice ou un ciboire, il le découvrira et fora
ensuite une seule génuflexion, avant que de se tourner pour dire
Misereatur, &c. Mais s'il doit donner la Communion avec les
hosties qui sont en réserve, il ouvrira le tabernacle, et après avoir
fait la génuflexion, il tirera le ciboire et le mettra sur le corporal;
il poussera ensuite doucement la porte du tabernacle et découvrira
le ciboire. Celui qui sert la Messe dira cependant le Confiteor, et
lorsqu'il sera achevé, le Prêtre, ayant fait une seconde génuflexion,
se tournera vers le peuple, se retirant un peu du côté de l'Évan-
gile , et sans tourner le dos au Saint Sacrement, ayant les mains
jointes, il dira : Misereatur vestrî omnipotens Deus, et, dûrussis
peccaùs vestris, perducat vos ad vitam aeternam. i^. Amen. //
ajoutera, en faisant le signe de la croix sur ceux qui doivent com-
munier : Indulgentiam, absoluùonem ̂ et remissionem peccato-
rum vestrorum tiïbuat vobis omnipotens et misericors Dominus.
Amen. 77 se retournera vers l'autel, et après qu'il aura fait
96 DU SACREMENT DE L'EUCHARISTIE.
la génuflexion, il prendra de la main gauche la patène, le
ciboire ou le calice où est le Saint Sacrement, et avec le pouce et
l'index de la main droite, il prendra une hostie qu'il tiendra un
peu élevée, il se tournera ensuite entièrement vers les communians,
et se tenant au milieu de l'autel, il dira d'une voix intelligible, les
yeux arrêtés sur le Saint Sacrement :
Ecce agnus Dei, ecce crai tollit peccata mundi.
Puis, s'inclinant un peu, il dira trois fois :
Domine, non sum dignus ut intres sub tectum meum, sed
tantùm die verbo, et sanabitur anima mea.
Après ces paroles, il s'avancera vers les Fidèles qu'il doit
communier, commençant par ceux qui sont du côté de l'Épître;
et avant que de les communier, il fera sur chacun d'eux le
signe de la croix avec l'hostie au-dessus du ciboire ou de la
patène, sans l'étendre au-delà, de peur quil ne tombe quelque
fragment à terre, et il dira en même temps :
Corpus Domini nostri Jesu ̂ Christi custodiat animam tuani
in vitam seternam. Amen,
Achevant ces paroles, il mettra la sainte hostie sur la langue
des communians, ayant les trois derniers doigts repliés en dedans.
Il doit prendre garde de ne pas tenir le ciboire ou la patène
devant leur bouche, de peur qu'en respirant, ils ne fassent tomber
quelque hostie, et il ne doit pas retirer sa main que l'hostie ne
soit entièrement dans la bouche de celui qui communie.
S'il y a plusieurs communians, après que ceux qui ont com-
munié les premiers se sont retirés, il donnera la Communion
à ceux qui auront pris leur place, recommençant par le côté de
l'Épître et continuant toujours de la même manière.
DU SACREMENT DE L'EUCHARISTIE. 97
La Communion finie, le Prêtre remontera à l'autel sans rien
dire, tenant le pouce et l'index de la main droite sur le ciboire
ou sur la patène. S'il reste des hosties, et qu'il doive remettre le
ciboire dans le tabernacle, il le posera sur le corporal, et après
avoir un peu frotté au-dessus le pouce et l'index, pour y faire
tomber les fragmens qui se seraient attachés à ses doigts, il fera
la génuflexion, il couvrira le ciboire et le mettra dans le taber-
nacle qu'il fermera, après avoir fait une autre génuflexion.
LORSQUE LA MESSE EST CHANTÉE SOLENNELLEMENT AVEC DIACRE
ET SOUS-DIACRE.
S'il y a de petites hosties à consacrer dans un ciboire ou dans
un calice, le Diacre le découvrira et le tiendra un peu élevé
auprès de la patène, pendant que le Prêtre dira : Suscipe, sancte
Pater, &c. // le couvrira ensuite, et le mettra derrière le calice
sur le corporal. Il le découvrira pareillement avant la consécration,
et le mettra proche de la grande hostie ; et lorsqu'après l'élévation,
le Célébrant aura posé l'hostie sur l'autel, le Diacre couvrira le
ciboire et le remettra derrière le calice.
Après que le Célébrant aura pris le précieux sang, le Sous-
Diacre, ayant couvert le calice, passera au côté de l'Evangile,
et le Diacre passera à celui de l'Epître, où, après avoir fait la
génuflexion, il ouvrira le ciboire, et ayant fait une seconde génu-
flexion, il ira dire le Confiteor au-dessous des degrés de l'autel,
le Célébrant se tenant tourné vers lui les mains jointes, ainsi
qu'il sera dit ci-après.
Si on doit donner la Communion avec les hosties qui sont dans
le tabernacle, le Célébrant se retirera un peu vers le voté de
l'Evangde, et se mettra à genoux avec le Sous-Diacre ; cependant
i3
98 DU SACREMENT DE L'EUCHARISTIE.
le Diacre ouvrira le tabernacle, fora la génuflexion, tirera le
ciboire, le mettra sur le corporal, poussera la porte du tabernacle,
découvrira le ciboire, fora la génuflexion et descendra au bas
des degrés du marchepied de l'autel, du côté de l'Epitre, où il
dira : Confiteor, &c. incliné profondément vers le Célébrant,
lequel, s'étant levé sitôt que le ciboire a été ouvert, demeurera
debout et les mains jointes, tourné vers le Diacre.
Le Confiteor étant achevé, le Célébrant dira : Misereatur ves-
trî, &c. Indulgentiam, &c.; ensuite il se tournera vers le Saint
Sacrement et observera, pour donner la Communion, tout ce qui
a été dit ci-dessus pour celle qui se donne aux Messes basses;
cependant le Diacre et le Sous-Diacre, sitôt que le Prêtre aura
dit Indulgentiam, feront la génuflexion au milieu de l'autel,
changeront de côté, accompagneront le Célébrant, et le Diacre
tiendra la patène de la main droite sous le menton des commu-
nians. Mais si le Diacre et le Sous-Diacre veulent communier,
ils se mettront à genoux sur le marchepied de l'autel, sitôt que
le Célébrant aura dit Indulgentiam, &c. \ et après qu'ils auront
reçu la Sainte Communion et fait au même endroit la génu-
flexion, ils se mettront aux côtés du Célébrant.
Il faut observer, i°. que le Diacre et le Sous-Diacre, qui ser-
vent à l'autel, communient toujours les premiers, même avant
les Prêfres; 2°. que tous les Ecclésiastiques communient à gejioux
sur le marchepied de l'autel, séparés des laïques, et doivent pour
cet effet être revêtus de surplis ; 3°. que les Prêtres doivent avoir
des étoles par dessus leur surplis pour communier ; 4°- que les
laïques reçoivent la Communion hors des degrés de l'autel, et
ordinairement au balustre.
La Communion finie, le Prêtre retournera à l'autel, et après
avoir fait la génuflexion, il se retirera un peu vers le côté de
DU SACREMENT DE L'EUCHARISTIE. 99
VEvangile et se mettra à genoux avec le Sous-Diacre, pendant
que le Diacre, après avoir fait la génuflexion, couvrira le ciboire
et le mettra dans le tabernacle, qu'il fermera après avoir fait
une seconde génuflexion.
Si en maniant ou administrant la Ste. Hostie, ou par quelque
accident que ce soit, elle venait à tomber sur la nappe de l'autel,
sur la serviette de la Communion, sur les habits du Prêtre ou
sur ceux des communians, le Prêtre la reprendra avec beaucoup
de révérence; et la Messe ou la Communion étant finie, il lavera
cet endroit de la nappe, de la serviette ou de l'habit, et il en
jettera l'eau dans la piscine.
Si l'hostie ou quelque particule vient à tomber à terre, le Prêtre
la ramassera avec un profond respect ; et après la Messe ou la
Communion, il raclera le pavé, le lavera, en jettera l'eau dans
la piscine et observera tout ce que le Missel prescrit sur ce sujet;
mais le Prêtre qui viendrait de dire la Messe et de prendre le
précieux corps de notre Seigneur ne devrait pas lécher la place
où cette hostie ou particule serait tombée. tr
LA MANIÈRE D'ADMINISTRER LA COMMUNION HORS
LE TEMPS DE LA SAINTE MESSE.
UOIQU'IL fut à désirer qu'on communiât toujours pendant la
Messe, ainsi que Nous avons dit, cependant, comme il y a
quelquefois nécessité, de communier dans un autre temps, voici
l'ordre qu'on y doit garder.
Le Prêtre qui doit donner la Communion, après s'être lavé
les mains et avoir pris un surplis avec une étole de la couleur
de l'Office du jour, se rendra à l'autel avec modestie, le bonnet
ÎOO DU SACREMENT DE L'EUCHARISTIE.
sur la tête, portant entre ses mains, à la hauteur de la poitrine,
la bourse garnie d'un corporal et d'un purificatoire, avec la clef
du tabernacle par dessus; ou, si tout est disposé à l'autel, il
marchera les mains jointes, précédé d'un clerc. Etant arrivé au
bas des degrés de l'autel, il se découvrira, et ayant donné son
bonnet au clerc, il fera la génuflexion, se mettra à genoux sur
le dernier degré pour adorer notre Seigneur dans cet auguste
Sacrement, et lui demander la grâce de l'administrer saintement.
Cependant le clerc allumera deux cierges et étendra une nappe
ou une serviette blanche devant ceux qui doivent communier.
Le PrêU^e montera ensuite à l'autel, où il étendra le corporal;
il mettra la bourse du côté de l'Evangile et le purificatoire du
côté de l'Epître; il ouvrira le tabernacle, fera la génuflexion,
tirera le ciboire, le mettra sur le corporal et observera tout ce qui
a été prescrit ci-dessus pour la Communion qui se donne avec
le ciboire pendant la Messe.
La Communion finie, le Prêtre, étant de retour à l'autel, fera
tomber dans le ciboire les fragmens qui pourraient s'être attachés
à ses doigts, et après qu'il l'aura couvert, il pourra, avant que
de le mettre dans le tabernacle, dire debout, devant le Saint
Sacrement, l'antienne suivante, qui est laissée à sa dévotion.
Anl. O sacrum convivium in quo Christus sumitur, recolitur
memoria passionis ejus, mens impletur gratiâ, et futurse gloriae
nobis pignus datur !
~f. Panem de cœlo prcestitisti eis :
J$L. Omne delectamentmn in se habentem.
Au temps de Pâques on ajoute : Alléluia.
^r. Domine, exaudi orationem rneam :
%t. Et clamor meus ad te veniat.
if. Dominus vobiscum : Et cum spiritu tuo.
DU SACREMENT DE L'EUCHARISTIE. IOI
OR.EMTJS.
DEUS, qui nobis sub Sacramento mirabili passionis tuse
memoriam reliquisti, tribue, quœsumus, ità nos corporis et
sanguinis tui sacra Mysteria venerari, ut redemptionis tuae
fructum in nobis jugiter sentiamus. Qui vivis et régnas in sœcula
saeculorum. Anien.
Au temps de Pâques on dit l'oraison suivante ;.
SP
,BIIDM
noHs, Dom
i„e, luœ
ohari^ Monde, ut T
,os
Sacramentis Paschalibus satiasti, tuâ facias pietate concordes. Per
Christum Dominum nostrum. Amen.
Le Prêtre, après avoir remis le Saint Sacrement dans le
tabernacle et l'avoir fermé, lavera dans l'eau du petit vase qui
est près du tabernacle, les doigts avec lesquels il a touché les
saintes hosties; ou s'il n'y a pas de petit vase, il les lavera au
coin de l'Épître sur un bassin, le clerc lui versant de l'eau qui
doit être ensuite jetée dans la piscine. Le Prêtre essuiera ses
doigts avec le purificatoire, et étant retourné au milieu de l'autel,
d fera une inclination de tête, se tournera vers ceux qui ont
communié et leur donnera la bénédiction de la main droite, disant :
Benedictio Dei omnipotentis, Patris et Filii, et Spnitûs
Sancti, descendat super vos et maneat semper. Amen.
// se retournera vers l'autel, il ôtera la clef du tabernacle, et
étant descendu au bas des degrés, il fera la génuflexion, se
couvrira et retournera à la sacristie en la manière qu'il en est
venu.
Si le Prêtre donne la Communion immédiatement avant qu'il
I02 DU SACREMENT DE L'EUCHARISTIE.
commence la Messe (ce qu'on ne doit pas faire sans nécessité),
ou s'il la donne après la Messe avant que de quitter l'autel, il
mettra le calice du côté de l'Évangile hors du corporal, et il
donnera toujours la bénédiction marquée ci-dessus, après qu^il
aura remis le ciboire dans le tabernacle.
De la Communion des Malades.
Si la charité pastorale oblige les Cu-
rés d'être incessamment attentifs aux
besoins de leurs Paroissiens et toujours
disposés à leur procurer les moyens de
faire leur salut, ils doivent redoubler
leur zèle à l'égard de ceux qui sont
dangereusement malades , parce que,
paraissant alors plus proches de leur
éternité, ils ont besoin de plus puissans
secours pour se préparer au redoutable
passage que tous les hommes sont obli-
gés de faire de cette vie à l'autre. Et
comme de tous les moyens que la bonté
infinie de Dieu a donnés aux Fidèles
pour ménager l'importante affaire du
salut dans les derniers momens de leur
vie, il n'y en a point de plus salutaire
que la digne réception des Sacremens,
et surtout de celui de la divine Eucha-
ristie que le Sauveur de nos ames nous
offre comme un viatique, à la faveur
duquel nous pouvons aisément achever
notre course dans ce lieu d'exil, et arri-
ver heureusement au ciel, qui est notre
véritable patrie , les Pasteurs veilleront
avec toute l'attention possible , à ce
qu'aucun de leurs Paroissiens ne meure
privé d'un si grand bien ; c'est pour-
quoi ils ne manqueront pas de les visiter
dès qu'ils seront avertis de leurs mala-
dies , et ils les disposeront à se confesser
pour se préparer à recevoir cet auguste
Sacrement, avant que la maladie leur
ôte les forces et la présence d'esprit
nécessaires à une action si importante.
Quoique les malades ne soient pas
en danger dé mort, s'ils ne peuvent
aller à l'église, les Curés ne laisseront
pas de les exhorter à recevoir la Sainte
Communion, surtout s'il arrive quelque
fête solennelle qui leur en donne l'oc-
casion ; et, en ce cas, comme ils ne
DU SACREMENT DE L'EUCHARISTIE. io3
communieront que par dévotion, et non
par forme de viatique, ils doivent être
à jeun, comme les autres Fidèles.
Sur quoi il faut observer que, si leur
maladie dure un temps considérable, ou
que leur infirmité étant habituelle, ils
soient hors d'état de se rendre à l'église,
on pourra les communier plusieurs fois
pendant ce temps-là, pourvu qu'ils y
soient bien disposés, et particulièrement
si, étant en santé, ils faisaient profes-
sion de vivre chrétiennement et fré-
quentaient les Sacremens.
Le temps de donner le Saint Sacre-
ment comme viatique est lorsque le
malade est en danger de mort, et alors
on peut le lui donner sans qu'il soit à
jeun. Si le même danger de mort dure
encore quelque temps après que le
malade a reçu le viatique, ou bien que
s'étant mieux porté, il retombe encore
dangereusement malade , on pourra de
nouveau le communier en viatique, sans
qu'il soit à jeun, pourvu qu'il soit bien
disposé à cette Communion fréquente ;
et Nous conjurons même instamment
les Pasteurs de se prêter volontiers,
sans craindre la peine d'un second ou
d'un troisième voyage, à la réitération
de ce grand Sacrement, suivant les
besoins et les désirs du malade. Plu-
sieurs Rituels requièrent huit ou dix
jours d'intervalle entre chaque Com-
munion ; mais, sans rien prescrire à ce
sujet, Nous abandonnons la chose au
jugement du Confesseur, qui décidera,
d'après les désirs , les besoins et les
dispositions du malade, s'il est à propos
de réitérer le viatique avant huit ou dix
jours.
Lorsque les enfans qui n'ont pas
encore fait leur première Communion
sont dangereusement malades, les Cu-
rés auront soin qu'ils ne meurent point
sans le saint viatique, quoiqu'ils n'aient
pas l'âge ordinaire pour la première
Communion, pourvu qu'ils aient assez
de raison et de connaissance pour dis-
cerner le corps du Seigneur, et qu'après
avoir été instruits par eux de la vérité
de cet auguste Sacrement, ils témoi-
gnent le désir de le recevoir.
On ne le portera point aux malades
qui ne sont pas en état de le recevoir :
tels sont, i°. les pécheurs publics ïm-
pénitens, ou qui ne veulent pas réparer,
autant qu'il est en eux, le scandale
qu'ils ont causé ; 2°. les frénétiques ou
insensés, à moins qu'ils n'aient quelques
momens de bon sens, pendant lesquels
on puisse leur administrer ce Sacrement
sans danger d'irrévérence ; 3°. ceux qui
ne peuvent avaler la sainte hostie : sur
quoi il faut observer qu'il n'est jamais
permis de la faire tremper dans quelque
liqueur, sous prétexte de la faire prendre
avec plus de sûreté ; mais dans le doute
si le malade pourra l'avaler, on en peut
io4 DU SACREMENT DE L'EUCHARISTIE.
faire l'essai avec une hostie non con-
sacrée , après avoir averti le malade
que cette hostie n'est point consacrée ;
4°. ceux qui sont incommodés d'une toux
continuelle , ou qui vomissent et cra-
chent sans cesse, de manière qu'il y ait
danger qu'ils ne rejettent la sainte hostie.
Les Curés doivent consoler ceux qui se
trouvent dans ces deux derniers états,
en leur représentant que , puisque ce
n'est ni par leur faute ni par leur négli-
gence qu'ils sont privés de la Sainte
Communion , Dieu aura égard à leur
dévotion et suppléera par sa miséricorde
les effets que le saint viatique aurait
produits en eux, s'ils avaient été en état
de le recevoir ; et ils les assureront,
d'ailleurs, qu'on leur administrera cet
adorable Sacrement, pour peu qu'ils
soient délivrés de ces incommodités.
Si le malade, après avoir communié,
paraît avoir envie de vomir, il faudra
promptement lui présenter un plat, un
bassin ou quelqu'autre vase , ou, au
moins, une serviette blanche : s'il vomit
ou crache la sainte hostie , et que les
espèces paraissent, le Prêtre les sépa-
rera, et les ayant mises dans un vase
honnête , autre néanmoins que le ci-
boire , il les reportera avec respect à
l'église, pour y être conservées dans un
lieu décent et fermé, jusqu'à ce qu'elles
soient entièrement corrompues, et alors
il les jettera dans la piscine. Pour ce qui
est du reste de ce que le malade aura
craché ou vomi, le Prêtre l'essuiera avec
des étoupes qu'on brûlera, et dont on
jettera les cendres dans la piscine. C'est
aussi ce qu'il faut faire lorsque le malade
vomit un moment après avoir commu-
nié, et que les espèces ne paraissent
pas, ou bien qu'il est impossible de les
séparer de ce qu'il a vomi.
Si le malade meurt avant que d'avoir
avalé l'hostie, et qu'elle paraisse dans sa
bouche, il faudra l'en tirer et la reporter
à l'église pour être mise dans un lieu
décent et fermé, comme il vient d'être
marqué.
Hors le cas d'une grande nécessité,
on ne doit porter le Saint Sacrement
aux malades que durant le jour.
Hors le cas de danger imminent, le
Curé, avant de porter le saint viatique,
doit faire une première visite au malade
pour le confesser et le préparer à la
Communion, à moins qu'un autre Con-
fesseur n'ait déjà entendu le malade.
On ne portera point le S1. Sacrement
à personne pour le lui faire adorer, ou
pour le lui montrer seulement ; mais il
faut enseigner aux malades de quelle
manière ils peuvent, dans leur lit même,
adorer cet auguste Sacrement, quoiqu'il
ne soit pas présent, et le recevoir de
cœur et en esprit.
Le Saint Sacrement doit être porté
dans les maisons des malades avec toute
DU SACREMENT DE L'EUCHARISTIE.
la décence possible. Pour cet effet, dans
les villes et gros bourgs, il y aura un
petit dais qui, au défaut des Ecclésias-
tiques , sera porté par les confrères du
Saint Sacrement, ou par ceux que les
parens du malade auront soin de faire
avertir.
Quand on ne sortira pas de la ville
ou du bourg où l'église est située , le
Curé pourra porter le ciboire où il y
aura plus d'hosties qu'il n'est nécessaire
pour communier les malades ; mais s'il
faut aller à la campagne, il se servira
d'une petite custode ou boîte d'argent,
dorée et unie par dedans, et il n'y
mettra d'hosties qu'autant qu'il y aura
de malades à communier. Il se sou-
viendra , en ce cas , de laver aussitôt
dans le petit vase qui est près du ta-
bernacle , les doigts avec lesquels il aura
touché le Saint Sacrement, et de les
essuyer à un purificatoire.
Si les chemins sont difficiles ou le
temps fâcheux, il pourra monter à che-
val , après avoir mis cette boîte dans
une bourse de soie qu'il pendra à son
cou avec un ruban, et l'attachera devant
son estomac avec deux autres rubans
ou cordons attachés aux deux côtés de
la bourse, lesquels il serrera autour de
son corps, afin qu'elle ne soit pas trop
secouée par l'agitation du cheval, et
qu'elle ne puisse tomber, quelque acci-
dent qui puisse arriver. Il sera toujours
io5
revêtu de sa soutane , d'un surplis et
d'une étole, et si le mauvais temps l'y
contraint, il pourra mettre un manteau
par dessus et se couvrir de son cha-
peau : mais, dans cette occasion, il ne
doit saluer qui que ce soit, et il doit se
faire accompagner au moins d'une per-
sonne qui portera un cierge allumé dans
une lanterne et sonnera la clochette
pendant tout le chemin.
Hors la nécessité, le Prêtre qui porte
le Saint Sacrement doit avoir toujours
la tête nue ; il pourra néanmoins se
couvrir de son bonnet carré ou d'un
camail, quand il portera, même à pied,
le Saint Sacrement un peu loin à la
campagne.
Le Curé avertira ceux qui sont auprès
du malade, de bien nettoyer la chambre
et de tenu- les autres lieux de la maison
par où le Saint Sacrement" doit passer,
dans la plus grande propreté qu'il est
possible, suivant la faculté d'un chacun ;
de couvrir le lit du malade d'un linge
blanc ; de préparer une table couverte
d'une nappe fort propre , de la placer
en sorte que le malade puisse facilement
la voir, et de mettre sur cette table deux
chandeliers avec deux cierges allumés,
un crucifix , de l'eau bénite avec un
aspersoir, deux vases dans l'un desquels
il y ait du vin et dans l'autre de l'eau ;
et auprès de cette table, on mettra une
aiguière et un bassin, ou au moins un
io6 DU SACREMENT DE L'EUCHARISTIE.
pot à l'eau avec un plat et une serviette
blanche, pour donner à laver au Prêtre
avant qu'il touche le Saint Sacrement.
Si on ne trouve pas toutes ces choses
chez le malade, à cause de sa pauvreté,
on priera quelque voisin d'y suppléer.
Tout étant ainsi disposé , le Curé
aura soin de faire tinter vingt coups de
la grosse cloche de l'église, pour inviter
les Fidèles à s'y rendre, et principa-
lement les confrères du S'. Sacrement,
afin d 'accompagner notre Seigneur chez
le malade , chacun , s'il est possible,
avec un cierge à la main. Et afin qu'il
y ait plus de monde en ces occasions,
les Curés, Prédicateurs et Confesseurs
auront soin d'exhorter souvent les Fi-
dèles à une si sainte action, leur repré-
sentant le mérite et les grâces qui y sont
attachées ; et ils les porteront à se faire
agréger à la confrérie du S1. Sacrement,
laquelle Nous souhaitons qu'on érige,
s'il se peut, dans toutes les paroisses
de ce Diocèse.
Les Curés observei'ont que, hors le
cas de nécessité , ils ne doivent point
faire porter le viatique par des Prêtres
qui ne sont pas approuvés pour en-
tendre les confessions, parce qu'il arrive
assez souvent que les malades ont en-
core besoin de se confesser avant que
de communier.
LA MANIÈRE DADMINISTRER LA SAINTE COMMUNION
AUX MALADES.
Curé étant sur le point de porter le Saint Sacrement à
un malade, lavera ses mains, et ayant pris un surplis et une
étole blanche, il se rendra à l'autel, où il se mettra à genoux
sur le dernier degré pour adorer notre Seigneur, réfléchir sur
la sainteté de l'action qu'il va faire et la recommander à Dieu;
ensuite il montera à l'autel sur lequel il étendra le corporal, il
ouvrira le tabernacle, fera la génuflexion, tirera le ciboire, le
mettra sur le corporal, fermera le tabernacle dont il retirera
la clef, fera la génuflexion, et ayant mis sur ses épaules un
grand voile ou une écharpe de soie blanche dont il se couvrira
les mains, il prendra le Saint Sacrement, se tournera vers le
DU SACREMENT DE L'EUCHARISTIE. 107
peuple et marchera sous le dais, s'il y en a un, précédé, s'il
se peut, de deux personnes qui soient, s'il est possible, deux
clercs, dont l'un portera une lanterne élevée en forme de fallot,
où il y aura un cierge allumé ; et l'autre portera ce Rituel,
avec la bourse garnie d'un corporal et d'un purificatoire, et
sonnera une clochette sur le chemin, afin d'avertir ceux, qui
s'y trouveront, de suivre le Saint Sacrement, ou au moins de
se mettre à genoux pour l'adorer.
Durant tout le chemin, le Prêtre doit s'occuper saintement
de la majesté de celui qu'il a l'honneur de porter ; il récitera
posément, avec ceux qui l'accompagnent, le Miserere et d'autres
psaumes et hymnes, et s'ils ne savent pas lui répondre, il les
récitera seul.
Le Prêtre, entrant dans la chambre où est le malade, dira :
i Pax huic domui : R£. Et omnibus habitantibus in eâ.
S'étant avancé vers la table qui aura été préparée, il tiendra
de la main gauche le ciboire, pendant que de la droite il étendra
le corporal sur lequel il posera le ciboire ; il quittera aussitôt
l'écharpe qui lui couvre les épaules et se mettra à genoux avec
tous les assistans pour adorer NOTRE SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST.
S'étant levé, il prendra l'aspersoir, et après avoir fait la gé-
nufilexion au Saint Sacrement, il jettera de l'eau bénite sur le
malade, sur les assistans et autour de la chambre, disant :
Asperges me hyssopo, et mundabor : lavabis me, et super
nivem dealbabor : il ajoutera le premier verset du psaume
Miserere meî, Deus, &c. ; ensuite Gloria Patri, &c. Sicut erat,
&c. et répétera l'antienne Asperges me, Domine, &c. Ayant
rendu l'aspersoir et pris le Rituel, il fera la génuflexion, et
étant debout devant le Saint Sacrement, il dira :
ï08 DU SACREMENT DE L'EUCHARISTIE.
Adjutorium nostrum in nomine Domini :
Qui fecit coelum et terrain.
Domine, exaudi orationem meam :
Et clamor meus ad te veniat.
Dominus vobiscum :
Et cum spiritu tuo.
OREMUS.
E XAUDI nos, Domine sancte, Pater omnipotens, œ terne Deus,
et mittere digneris sanctum Angelum tuum de coelis, qui cus-
todiat, foveat, protegat, visitet atque defendat omnes habitantes
in hoc habitaculo. Per Christum Dominum nostrum. Amen.
Apres cette oraison, le Prélre s'approchera du malade et lui
demandera tout bas s'il a besoin de se confesser, s'il croit n'avoir
rien omis dans sa confession, ou s'il n'a pas commis quelque
péché depuis qu'il s'est confessé. Il entendra sd confession, s'il est nécessaire, et le reconnais-
sant disposé à recevoir, le Saint Viatique, il lui fera en peu de
mots une vive exhortation pour ranimer sa foi sur la vérité
dit Très-Saint Sacrement, et exciter sa confiance et son amour
envers NOTRE SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST, usant à peu près de
ces termes ; EXHORTATION.
^^01 ci, mon très-cher Frère (ou ma très-chère Sœur), le
moment le plus précieux de votre vie, puisque NOTRE SEIGNEUR
JÉSUS-CHRIST, le Sauveur du monde, vrai Dieu et vrai homme,
vient lui-même, comme un bon Pasteur, vous chercher pour
sauver votre ame. Ce charitable médecin vous offre son corps,
son sang et sa propre vie, comme un remède efficace à tous
DU SACREMENT DE L'EUCHARISTIE. 109
vos maux. Ce divin Sauveur veut se donner tout entier à vous
pour vous servir de nourriture, de viatique, de consolateur et
de guide dans le passage de cette vie à l'éternité bienheureuse.
Ce juge souverain de tous les hommes vient bannir les frayeurs
dont votre ame peut être saisie à la vue de vos péchés et de
la rigueur de ses jugemens ; et afin de vous faire concevoir
une parfaite confiance en sa bonté et en sa miséricorde infinie,
il va vous donner le baiser de paix en assurance d'une parfaite
réconciliation, et se livrer à vous pour gage de la gloire qu'il
vous a préparée, et qu'il vous a méritée par l'effusion de son
précieux sang. Quel motif pour vous faire souhaiter ardem-
ment de recevoir ce divin Sacrement ! La Sainte Église notre
mère vous le présente par mon ministère , comme le secours
le plus puissant et le plus salutaire que vous puissiez trouver
à la violence des maux qui vous accablent. Mais souvenez-vous
que cette grâce ineffable que Dieu vous offre ne vous sera
avantageuse, qu'autant que vous y apporterez les dispositions
requises : ces dispositions sont une foi ferme, une douleur
vive de vos péchés, une grande confiance en JÉSUS-CHRIST
notre Sauveur, une humilité profonde et un tendre amour pour
Dieu et pour votre prochain. Entrez donc dans ces dispo-
sitions , et pour cet effet, répondez au moins par signes aux
demandes que je vous ferai, si vous ne pouvez pas me répondre
de bouche.
D. Vous croyez bien tout ce que l'Église Catholique, Apos-
tolique et Romaine nous enseigne ?
Le malade : Oui, Monsieur.
D. Vous mettez toute votre confiance en Dieu et dans les
mérites de JÉSUS-CHRIST son fils, notre rédempteur, qui est
mort pour effacer nos péchés ?
no DU SACREMENT DE L'EUCHARISTIE.
M. Oui.
D. Vous demandez pardon à Dieu de tous ceux que vous
avez commis pendant toute votre vie, et vous avez un véritable
regret d'avoir offensé un Dieu si bon et si digne d'être aimé ?
M. Oui.
D. Vous aimez Dieu de tout votre cœur, plus que toutes
les créatures, et vous êtes dans la disposition de mourir plutôt
que de l'offenser à l'avenir ?
B. Oui.
D. Vous aimez aussi votre prochain comme vous-même, et
vous pardonnez à tous ceux qui pourraient vous avoir fait ou
souhaité du mal ?
R. Oui.
D. Vous demandez aussi pardon de tout votre cœur à ceux
que vous pourriez avoir offensés ou scandalisés ?
R. Oui.
Le Prêtre continuera : Si votre cœur s'accorde avec votre
bouche à parler ainsi, le Viatique du corps et du sang de NOTRE
SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST que vous allez recevoir, sera pour
vous une source de beaucoup de grâces et le germe de la vie
éternelle, à laquelle vous devez désormais porter toutes vos
pensées et tous vos désirs.
Le Prêtre, ayant fini son exhortation, fera dire le Confiteor
au malade, s'il le peut réciter sans incommodité, sinon le clerc
le dira; et lorsqu'il sera achevé, le Prêtre, tourné vers le malade,
sans tourner néanmoins le dos au Saint Sacrement, dira, les
mains jointes :
Misereatur tui, omnipotens Deus, et, dimissis peccatis tuis,
perducat te ad vitam œternam. Amen.
DU SACREMENT DE L'EUCHARISTIE. m
Indulgentiam, absolutionem (faisant le signe de la croix
sur le malade J et remissionem peccatorum tuorum tribuat tibi
omnipotens et misericors Dominus. ï£. Amen.
Après quoi il lavera ses mains, et étant retourné à la table
où le Saint Sacrement repose, il fera la génuflexion, il ouvrira
le ciboire, le prendra de la main gauche, et tenant avec le
pouce et l'index de la main droite, la Sainte Hostie un peu
élevée au-dessus de la coupe, il se tournera vers le malade,
s'approchera de son lit, et lui montrant le Saint Sacrement, il dira :
ECCE AGNUS DEI, ECCE QUI TOILIT PECCATA MUNDI.
Voici le vrai agneau de Dieu, qui efface les péchés du monde 5
voici NOTRE SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST, vrai Dieu et vrai homme,
qui a répandu son sang pour vous racheter de l'enfer et vous
mériter la vie éternelle. Le croyez-vous ainsi ?
Le malade ayant répondu Oui,
Le Prêtre ajoutera : Adorez-le donc humblement, et pour
vous disposer à le recevoir avec dévotion, dites comme l'humble
Centenier : « Seigneur, je ne suis pas digne que vous entriez
» chez moi, mais dites seulement une parole et mon ame sera » guérie » .
Après quoi il dira trois fois : Domine, non sum dignus ut
intres sub tectum meum, sed tantùm die verbo et sanabitur aiiima mea.
Ensuite il fera un signe de croix sur le malade avec la Sainte
Hostie au-dessus du ciboire, sans l'étendre au-delà, et la lui mettra dans la bouclie, disant :
lia DU SACREMENT DE L'EUCHARISTIE.
Accipe, Frater (vel Soror), Viaticum corporis Domini nostri
Jesu Christi, qui te custodiat ab hoste maligno et perducat
in vitam œternam. Amen.
Si le malade ne communie pas pour viatique, le Prêtre doit
dire : Corpus Doinini nostri Jesu Christi custodiat anirnam
tuam in vitam seternam, %L, Amen,
Ayant donné la Communion, il remettra le ciboire sur la
table et frottera sur le bord de la coupe les deux doigts dont il
a touché le Saint Sacrement, afin d'y faire tomber les particules
qui pourraient s'y être attachées ; il couvrira ensuite le ciboire,
et s'il y reste quelque hostie, il fera la génuflexion, se retirera
un peu à côté pour purifier ses doigts, les trempant dans les
vases où il y a du vin et de l'eau : pendant qu'il les essuiera
avec le purificatoire, ceux qui sont auprès du malade lui feront
prendre cette ablution ; s'il ne peut la prendre toute, ils jetteront
le reste dans le feu. Cela fait, le Prêtre prendra le Rituel, et étant tourné vers
le malade, sans tourner néanmoins le dos au Saint Sacrement,
il dira :
Dominus vôbiseum ;
Et cum spiritu tuo,
OREMTJS,
DOMINE sancte, Pater omnipotens, seterne Deus, te fideliter
deprecamur, ut accipienti fratri nostro ( vel sorori nostrœ )
sacrosanctum corpus Domini nostri Jesu Christi filii tui, tam
corpori quàm animqe prosit ad remedium sempiternum. Qui
tecum vivit et régnât in unitate Spirjtûs Sancti Deus per omnia
sœcula sœculormn. Amen.
DU SACREMENT DE L'EUCHARISTIE. n3
Après quoi il s'approchera du malade pour lui dire quelques
niots de consolation : il l'avertira de remercier Dieu et de profiter
de la grâce qu'il vient de recevoir, lui parlant à peu près en
ces termes :
EXHORTATION.
JA-YANT participé au corps, au sang, à lame et à la divinité de
JÉSUS-CHRIST, notre Dieu et notre Sauveur, n'avez-vous pas
sujet de lui dire avec la même confiance que le saint homme
Siméon, lorsqu'il le reçut entre ses bras ? C'est maintenant,
Seigneur, que vous laisserez mourir en paix votre serviteur,
puisque mes yeux ont vu le Sauveur que vous nous avez donné.
Votre bonheur surpasse celui de Siméon, puisque ce divin
Sauveur est en vous, ayant voulu vous servir de nourriture,
et que vous êtes en lui : il s'est donné en viatique à votre
ame, de peur que vous ne succombiez sous le poids de votre
faiblesse dans le chemin qui vous reste à faire ; et s'étant uni
à vous de la manière la plus intime et la plus parfaite, il
veut désormais être votre force contre les ennemis de votre
salut, votre consolation dans vos peines, votre soulagement
dans vos maux, le principe de votre vie et la source de toutes
les grâces et de tous les secours dont vous avez besoin. Mettez
donc toute votre espérance en cet aimable Seigneur ; et profitant
de l'heureux moment où vous avez le bonheur de le posséder,
après l'avoir remercié de l'honneur infini qu'il vient de vous ^
faire, demandez-lui avec instance la grâce d'en faire un saint
usage, en persévérant constamment, jusqu'au dernier soupir,
dans l'amour et la fidélité que vous lui devez.
L'exhortation finie, s'il reste quelque hostie dans le ciboire (et
il est à propos qu'il y en reste, excepté lorsque le chemin est long
i5
n4 DU SACREMENT DE L'EUCHARISTIE.
et difficile J, le Prêtre, ayant repris sur ses épaules l'écharpe,
s'approchera de la table, et après avoir fait la génuflexion au
Saint Sacrement, il tiendra le ciboire de la main gauche, pendant
qu'il pliera de la droite le corporal qu'il remettra dans la bourse,
laquelle il donnera au clerc; après quoi, s'étant tourné vers le
malade, il lui donnera la bénédiction sans rien dire, faisant le
signe de la croix avec le ciboire qu'il tiendra des deux mains.
Ensuite il retournera à l'église dans le même ordre qu'il en
est venu, récitant avec ceux qui l'accompagnent, ou seul, le
psaume Laudate Dominiuii de cœlis, &c., et les deux suivans :
Cantate et Laudate, &c. auxquels il pourra ajouter le cantique
Te Demn laudamus, &c, et d'autres psaumes et hymnes, si
la longueur du chemin le requiert.
Etant de retour à l'église, il posera le ciboire sur un corporal
au milieu de l'autel, et après s'être mis à genoux un moment
pour adorer le Saint Sacrement, il se lèvera et dira :
Panem de cœlo prsestitisti eis :
Omne delectainentmn in se habentem.
7^. Dominus vobiscum :
Et cum spiritu tuo.
OH EMU S.
irEus, qui nobis sub Sacramento mirabili passionis tuae me-
*noriam reliquisti, tribue, quœsumus, ità nos côrporis et sanguinis
tui sacra Mysteria venerari, ut redemptionis tuœ fractura in nobis
jugiter sentiamus. Qui vivis et régnas cura Deo Pâtre in unitate
Spiritûs Sancti Deus per omnia sxcula SGeculorum. Amen.
Ensuite il fera la génuflexion, et s'étant tourné vers le peuple,
il lui annoncera les indulgences de cent jours accordées par le
DU SACREMENT DE L'EUCHARISTIE. n5
Pape GRÉGOIRE XIII à ceux qui accompagnent notre Seigneur
lorsqu'on le porte aux malades, ce qu'il dira en la manière
qui suit :
Ceux qui ont eu l'honneur d'accompagner le Saint Sacrement
avec piété et avec les autres dispositions requises ont gagné
cent jours d'indulgences accordées par l'Église à ceux qui pra-
tiquent cette bonne œuvre. Je vous exhorte à continuer votre
charité envers le malade, en demandant à notre Seigneur qu'il
lui accorde ce qui lui est avantageux pour son salut et pour
la gloire de Dieu ; je vous prie de réciter présentement à cette
intention un Pater et un Ave Maria.
S'étant tourné vers Vautel, il fera la génuflexion, et ayant
pris le ciboire des deux mains, avec l'écharpe qu'il a sur les
épaules, il se tournera vers le peuple et lui donnera la béné-.
diction sans rien dire ; après quoi il remettra le ciboire dans le
tabernacle, et après avoir fait la génuflexion, il fermera le
tabernacle et retournera à la sacristie.
Lorsque, pour les raisons déduites ci-devant, on n'a porté
qu'une hostie que le malade a consommée, le Preuve, après
lui avoir fait la dernière exhortation, lui donnera la bénédiction
avec la main, disant :
Benedictio Dei omnipotentis, Patris et Filii, et Spiritûs
Sancti, descendat super te et maneat semper. ï#. Amen.
Ensuite il quittera son surplis et son étole, et s'en reviendra
à l'église sans cérémonies, sans sonner la clochette, le dais
baissé et le ciboire caché.
Observez que si le malade paraissait proche de sa fin, et
que le Prêtre eût lieu d'appréhender qu'il n'expirât bientôt, il
n6 DU SACREMENT DE L'EUCHARISTIE.
devrait omettre une partie des prières et des cérémonies marquées
ci-dessus, et lui donner d'abord le Viatique, après lui avoir dit
seulement deux ou trois paroles pour réveiller sa foi et sa
dévotion.
LA MANIÈRE D'ADMINISTRER LA COMMUNION AUX PRÊTRES
ET AUX AUTRES ECCLÉSIASTIQUES MALADES.
IJORSQU'ON administre la Sainte Communion aux Prêtres ma-
lades, on observe les mêmes cérémonies qu'on a coutume d'observer
en l'administrant aux laïques, et on doit seulement y ajouter
les choses suivantes :
Premièrement, il fout que le malade qui doit communier
soit revêtu d'un surplis et d'une étole.
Secondement, après que le Curé ou le Prêtre qui administre
l'Eucharistie a dit l'oraison Exaudi, et qu'il a fait l'exhortation
au malade, il le prie de faire sa profession de foi, lui disant:
Révérende Pater, oportet primùm in testimonium fidelissimi
tui animi, Catholicam fidem, quam semper professus fuisti,
mine etiam, sacram Eucharistiam sumpturus, profitearis. Dices
igitur : Credo in Deum Patrem omnipotentem.
Le malade récite le Symbole des Apôtres, et ensuite le Confiteor
Deo omnipotenti, &c.; après quoi il demande pardon à tous
ceux qu'il pourrait avoir offensés ou scandalisés, et proteste qu'il
pardonne de bon cœur à tous ceux qui l'ont offensé.
Cela fait, le Curé ira prendre le Saint Sacrement sur la table,
et le tenant entre ses mains, il le présentera au malade pour
l'adorer profondément; et cependant il récitera alternativement
DU SACREMENT DE L'EUCHARISTIE. 117
avec les Ecclésiastiques qui l'accompagnent, l'hymne Te Deum
laudamus jusqu'au dernier verset exclusivement, et le Prêtre
malade récitera seul : In te, Domine, speravi, non confundar
in œternum, et il dira ensuite trois fois : Domine, non sum dignus
ut intres, &c. ] après quoi le Curé lui donnera le Saint Viatique, disant :
Accipe, Frater, Viaticum corporis Domini nostri Jesu Christi,
qui te custodiat ab hoste maligno et perducat in vitam seternam. Amen.
Et ensuite il observera tout ce qui est marqué ci-dessus.
Quand on communie un Diacre malade, il faut le revêtir
d'un surplis et lui mettre une étole en travers depuis l'épaule
gauche jusqu'au côté droit. Si c'est un Sous-Diacre, il doit pa-
reillement avoir un surplis et un manipule au bras gauche. Si
c'est un simple clerc, il sera seulement revêtu d'un surplis, et
on doit observer tout ce qui est m/irqué pour la Communion des
laïques, excepté que les Diacres et les Sous-Diacres malades
doivent réciter le Symbole des Apôtres avant que de dire le Confiteor.
INSTRUCTION V.
SUR LE SACREMENT DE PENITENCE.
S Ier-
De son Excellence
L'ADMINISTRATION du Sacrement de
Pénitence, institué par NOTRE SEI-
GNEUR JÉSUS-CHRIST pour remettre
les péchés commis depuis le Baptême ,
étant, après l'oblation de l'adorable Sa-
crifice de l'Eucharistie, la fonction des
Prêtres la plus relevée, puisqu'ils y ré-
concilient les hommes avec Dieu par
l'autorité suprême que le Sauveur de
nos ames leur a confiée , ils doivent
apporter d'autant plus de soin, d'exac-
titude et d'application à s'instruire de
tout ce qui regarde ce redoutable mi-
nistère , qu'il est plus difficile de s'en
acquitter dignement, et que les fautes
qui s'y commettent sont d'une plus dan-
gereuse conséquence pour le salut des
Confesseurs et pour celui des pénitens.
La Pénitence , considérée comme
et de sa Nécessité.
vertu, c'est-à-dire, comme une douleur
sincère et une détestation des péchés
qu'on a commis contre Dieu, avec ré-
solution de ne les plus commettre et
de satisfaire à sa justice, a toujours été
nécessaire aux hommes pour en obtenir
la rémission : Dieu ne pardonnant l'in-
jure qui lui est faite par le péché, qu'à
celui qui, avec le secours de la grâce,
s'efforce de la réparer par une douleur
et une satisfaction convenables.
La Pénitence a été élevée , dans la
nouvelle loi, à la dignité de Sacrement
par NOTRE SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST ,
lorsqu'il dit à ses Apôtres après sa résur-
rection : AccipUe Spirilum Sanclum : Jom. 20.
quorum remiseritis peccata, remittunlur
eis ; et quorum relinuerilis, retenta
sunt ; donnant par ces paroles aux
DU SACREMENT
Prêtres le pouvoir d'accorder la rémis-
sion des péchés aux Chrétiens qui ont
les dispositions nécessaires pour en
obtenir l'absolution, et de la refuser ou
différer à ceux qu'ils ne jugent pas
dignes de la recevoir.
Ce Sacrement est tellement néces-
saire à celui qui a commis quelque
péché mortel depuis son Baptême, qu'il
lui est impossible d'en obtenir le pardon
par un autre moyen que par celui-ci,
ou par une contrition animée d'une
charité parfaite , c'est-à-dire , excitée
par un ardent amour de Dieu et ac-
compagnée d'un désir sincère de rece-
voir le Sacrement de Pénitence le plus
tôt qu'il se pourra.
DE PÉNITENCE. 119
Les principaux effets qu'il produit
dans l'âme de celui qui le reçoit avec les
dispositions nécessaires, sont le pardon
des.péchés commis depuis le Baptême,
la rémission de la damnation éternelle
due au péché mortel, laquelle est ordi-
nairement changée en des peines tem-
porelles , et la parfaite réconciliation de
l'homme avec Dieu par l'infusion de la
grâce, des vertus et des dons du Saint
Esprit, lequel sanctifie lame du péni-
tent , lui donne des secours pour ne plus
tomber dans les péchés qui lui ont été
pardonnés, et la renouvelle en lui ren-
dant toutes les grâces, les vertus et les
mérites même qu'elle avait eu le malheur
de perdre par le péché mortel.
s m
De la Matière du Sacrement de Pénitence.
LA Matière de ce Sacrement est ou
éloignée ou prochaine. La Matière éloi-
gnée sont tous les péchés commis depuis
le Baptême , avec cette différence que
les péchés mortels en sont la matière
nécessaire, parce qu'ils ne peuvent être
remis que par le Sacrement de Péni-
tence reçu effectivement ou souhaité
avec une contrition parfaite, et que les
péchés véniels en sont la matière seu-
lement suffisante, parce qu'ils ne sont
pas incompatibles avec la grâce de
Dieu, et qu'il y a plusieurs moyens
de les effacer sans le ministère des
Prêtres.
La Matière prochaine sont les trois
actes du pénitent, savoir : la Contri-
tion , la Confession et la Satisfaction.
Ï20 DU SACREMENT DE PENITENCE.
DE LA CONTRITION.
Scss. 4. JLJA Contrition, selon le saint Concile
a*'4' de Trente, est une douleur de lame
et une détestation des péchés qu'on a
commis, avec une ferme résolution de
ne les plus commettre.
Comme c'est la principale partie de
la Pénitence, les Pasteurs doivent sou-
vent enseigner aux Fidèles de quelle
manière on doit en former les actes ;
mais il faut surtout qu'ils leur fassent
Lien connaître qu'afin que leur Contri-
tion soit véritable et suffisante, ce n'est
pas assez de protester de bouche qu'on
est fâché d'avoir offensé Dieu, mais
qu'il est nécessaire, i°. que le cœur en
soit pénétré d'une profonde tristesse et
d'une vive douleur, qui succèdent au
plaisir criminel qu'on a goûté dans le
péché ; 2°. que cette douleur doit s'éten-
dre à tous les péchés mortels, puisqu'il
n'y en a aucun qui ne rende lame
esclave du Démon et ennemie de Dieu ;
3°. qu'il faut que le pécheur qui est véri-
tablement pénitent haïsse le péché plus
que tous les maux du monde, et qu'il
soit disposé à perdre à l'avenir ses biens,
sa réputation et sa vie même, s'il est
nécessaire, plutôt que de le commettre :
cependant le Confesseur doit s'abstenir
de faire au pénitent ces suppositions qui
pourraient l'effrayer, et pour l'exécution
desquelles il n'a pas la grâce actuelle
que Dieu lui donnerait s'il se trouvait
dans le cas supposé ; 4°- que la résolu-
tion qu'il fait de ne plus pécher doit
être sincère et véritable, et doit pour
cet effet le porter à en éviter avec soin
les occasions et à prendre les moyens
de se corriger et de satisfaire à Dieu ;
5°. enfin, que cette douleur ne doit pas
être causée par un mouvement naturel,
et fondée sur des considérations hu-
maines ; mais inspirée et formée par le
Saint Esprit , et excitée par les motifs
surnaturels que la Foi nous découvre.
Sur quoi ils leur feront observer
que, suivant la Doctrine du Concile de Sess. 14.
Trente, lorsque la Contrition est ani- C!l' ^'
niée d'une parfaite charité, c'est-à-dire,
excitée par le motif d'un ardent amour
de Dieu sur toutes choses, elle efface
tous les péchés, même avant l'absolution
du Prêtre, par rapport néanmoins au
Sacrement de Pénitence dont elle ren-
ferme le vœu , c'est-à-dire, le désir de
le recevoir en cas de possibilité. Mais
si elle est excitée par d'autres motifs sur-
naturels, tels que sont la considération
de l'énormité du péché, des peines de
l'enfer, de l'espérance du paradis, &c. ;
DU SACREMENT DE PENITENCE. 121
quoiqu'elle ne justifie pas par elle-
même le pécheur, néanmoins, comme
c'est un don de Dieu et un mouvement
de son Esprit Saint, si elle exclut la
volonté de pécher, si elle est accom-
pagnée de l'espérance du pardon , et
qu'elle renferme un commencement d'a-
mour par lequel le pénitent se tourne
et se porte vers Dieu, connue la source
de toute justice ; alors cette douleur
que les Théologiens appellent Atlri-
tion ou Contrition imparfaite, dispose
le pécheur à recevoir la grâce de la
justification dans le Sacrement de Pé-
nitence.
La Contrition étant absolument né-
cessaire pour obtenir la rémission des
péchés et pour rentrer en grâce avec
Dieu, les Curés exhorteront les Fidèles
à en former des actes, non seulement
lorsqu'ils s approcheront du Sacrement
de Pénitence dont elle fait partie, mais
dans plusieurs autres rencontres, prin-
cipalement lorsqu'ils reconnaissent qu'ils
sont tombés dans quelque péché, lors-
qu'ils se trouvent dans quelque péril de
mort, et tous les soirs avant que de se
coucher. Mais, comme la Contrition est
un pur don de la miséricorde de Dieu,
qui seul change, renouvelle et convertit
le cœur, ils doivent leur recommander
de la lui demander par de fréquentes
prières, accompagnées de ferveur et
d'une humilité profonde.
DE LA CONFESSION.
LA Confession, c'est-à-dire, l'accu-
sation et la déclaration que le pénitent
fait de tous ses péchés, au moins mor-
tels , à un Prêtre qui a jurisdiction sur
lui pour en recevoir l'absolution et la
pénitence, est de droit divin et fondée
sur le pouvoir que JÉSUS-ClIRIST a
donné aux Prêtres de remettre et de
retenir les péchés.
Pour être salutaire et faire partie du
Sacrement de Pénitence , il faut qu'elle
soit accompagnée d'une vive douleur et
d'une profonde humilité , et surtout il
est nécessaire qu'elle soit aussi entière
qu'elle le peut être, en sorte que le
pénitent explique distinctement au Con-
fesseur la qualité des péchés mortels
qu'il a commis depuis son Baptême ou
depuis sa dernière Confession, leur
nombre, autant qu'il pourra s'en sou-
venir, les circonstances qui en changent
l'espèce, et celles qui en augmentent
considérablement la malice, étant impos-
sible autrement que les Prêtres puissent
reconnaître les péchés qu'ils doivent
remettre et ceux qu'ils doivent retenir,
16
122 DU SACREMENT DE PÉNITENCE.
ni exercer, comme il faut, à 1 égard des
pénitens , la fonction de juges et de
médecins que Dieu leur a confiée pour
sa gloire et pour le salut des ames.
Celui qui supprimerait en Confession
quelqu'une de ces choses de propos
délibéré , par honte, par crainte, par
une négligence étudiée , ou faute de
s'examiner, commettrait un sacrilège
qui rendrait sa Confession nulle, et qui
l'obligerait de la recommencer.
C'est pourquoi les pénitens, avant
que de se confesser, doivent faire une
exacte recherche de tous leurs péchés,
en s'examinant sur les Commandemens
de Dieu et de l'Eglise , sur les sept
péchés capitaux, sur les devoirs de leur
condition, se représentant les affaires
qu'ils ont traitées, les lieux, les com-
pagnies , les occasions où ils se sont
trouvés, les mauvaises habitudes qu'ils
ont contractées; et donner à cet exa-
men tout le temps nécessaire pour con-
naître l'état de leur conscience, afin de
n'oublier, s'il se peut, aucun péché
mortel.
Quant aux péchés véniels, quoiqu'il
n'y ait point d'obligation de s'en con-
fesser, c'est néanmoins une pratique
très-utile de s'en accuser, avec un désir
sincère de s'en corriger.
Lorsqu'un pénitent -a oublié inno-
cemment de s'accuser de quelque péché
mortel, ou qu'il n'a pu se confesser de
tous ceux qu'il avait commis, parce
que, par exemple, il a perdu l'usage
de la parole en se confessant, il est
obligé , quoiqu'il ait reçu l'absolution,
de confesser, lorsqu'il en aura la com-
modité , tous les péchés dont il ne s'est
pas accusé.
S'il doute raisonnablement de la va-
lidité de ses Confessions précédentes,
ou qu'il découvre qu'elles sont nulles,
parce que, par exemple , il s'est con-
fessé sans regret de ses péchés et sans
une véritable résolution de les éviter à
l'avenir ; qu'il a oublié quelque péché
mortel, pour n'avoir pas examiné sa
conscience ; qu il en a célé volontaire-
ment quelqu'un, ou quelque circons-
tance qu'il était obligé de déclarer ; qu'il
s'est confessé à un Prêtre qui n'avait
pas le pouvoir de l'absoudre, ou qui lui
a donné l'absolution de quelque péché
réservé au Pape ou aux Evêques, sans
en avoir reçu d'eux le pouvoir : en tous
ces cas, il est nécessaire qu'il réitère la
Confession de tous les mêmes péchés
quil aura déjà confessés. Et comme il
y a toujours sujet d'appréhender que
plusieurs Confessions qu'on a faites ne
soient nulles, à cause de quelqu'un de
ces défauts, il sera très-avantageux aux
Fidèles, pour en réparer les manque-
mens, de faire de temps en temps des
Confessions générales, dans lesquelles
ils s'accuseront de tous les péchés qu'ils
DU SACREMENT
ont déjà confessés , et de ceux qu'ils
ont omis. Les Curés doivent de fois
à autre leur montrer les avantages de
cette sainte pratique, et leur expliquer
les dispositions qu'il y faut apporter.
Suivant le Décret du Concile général
de Latran, Omnis utriusque sexûs, &c.
rapporté ci-devant, page 91, tous les
Fidèles sont obligés de se confesser au
moins une fois chaque année, sous les
peines qui y sont portées.
Les Curés liront ce Canon tous les
ans au commencement du Carême,
ainsi que Nous l'avons prescrit, en
parlant de la Communion Pascale ; et
ils l'interpréteront, en ce qui regarde
la Confession, conformément à nos
Ordonnances conçues en ces termes :
Nous ordonnons, suivant les saints
Canons, et conformément au Concile
Ordoun. provincial de Bordeaux et aux Statuts
"can^a de nos prédécesseurs, h tous les Fidèles
et 14. de notre Diocèse, de l'un et de l'autre
sexe, de faire leur Confession Pascale
à leur Curé, ficaire ou autres Prêtres
approuvés de Nous et commis à cet effet
par Nous ou par les Curés dans les
églises paroissiales ; que si quelqu'un,
pendant ce saint temps, se confesse
ailleurs par notre permission ou du
consentement de son Curé, il sera tou-
jours obligé de faire la Communion
Pascale dans sa paroisse.
Et pour donner aux Curés le loisir
DE PENITENCE. i23
de préparer par la Confession tous
leurs Paroissiens à la Communion
Pascale, Nous permettons à ceux dont
les paroisses sont nombreuses, hors de
la ville de Bordeaux, de commencer
le temps Pascal des le Dimanche de
la Passion.
Les Curés feront encore entendre à
leurs Paroissiens que, lorsqu'ils sentent
leur conscience chargée de quelque pé-
ché mortel, ils ne peuvent s'approcher
des Sacremens, surtout. de celui de
l'Eucharistie, sans s'être auparavant con-
fessés ; qu'ils sont pareillement obligés
de se confesser lorsqu'ils se trouvent
en péril évident de mort, ou qu'ils
sont sur le point de s'y exposer ; et
qu'enfin, l'incertitude de l'heure de la
mort et l'avis que notre Seigneur nous
a donné, de nous tenir toujours prêts
pour ce redoutable passage, doivent
engager les Chrétiens qui se sentent
coupables de quelque péché, qu'ils sa-
vent ou qu'ils doutent être mortel, à
s'en confesser le plus tôt qu'il leur est
possible, afin de rentrer dans la grâce
de Dieu et se tirer du danger de perdre
leur ame , et d'être pour jamais la proie
des flammes de l'enfer.
Pour accoutumer les jeunes enfans
à l'usage de la Confession, les Curés
prendront un soin particulier de les
instruire de la manière dont il faut s'y
présenter, aussi bien que de la nécessité
124 DU SACREMENT DE PENITENCE.
et de la vertu de ce Sacrement ; ils
entendront leurs Confessions en par-
ticulier , s'ils ont environ sept ans, et
ne donneront néanmoins l'absolution
qu'à ceux, dans la Confession desquels
ils trouveront matière suffisante et assez
de raison pour être jugés capables de
ce Sacrement.
A l'égard des autres enfans qui n'ont
que cinq ou six ans, c'est une sainte cou-
tume , pour les introduire dans l'usage
de ce Sacrement, de les faire venir au
temps Pascal, les uns après les autres,
devant un Confesseur, lequel, après
leur avoir fait dire le Confilcor, leur
donnera la bénédiction en ces termes :
Do™ feu Christe, quî
: Sinit
e patios ve,ire
ad „,
talium enim est regnum cœlorum 5 super hune parvulum tua?
benedictionis gratiam infunde, ut gratiâ, œtate et sapientiâ, apud
Deum et homines proficiens, salutem consequatur setemarn. In
nomme Patris, et Filii et Spiritûs Sancti. Amen.
DE LA SATISFACTION.
POUR comprendre ce qui se dira de
la Satisfaction , il faut observer que,
suivant la Doctrine constante de l'E-
glise, lorsque Dieu pardonne dans le
Sacrement de Pénitence la coulpe du
péché , c'est-à-dire , l'indignité et la
lâche qu'on a contractées en le com-
mettant, il ne remet pas ordinairement
toute la peine qui lui est due , mais
il la change en peine temporelle ; et
c'est principalement pour acquitter cette
peine temporelle que le pénitent est
obligé à la Satisfaction.
Cette Satisfaction, qui est une ré-
paration que le pécheur fait à Dieu, par
des œuvres pénibles et humiliantes, de
l'injure qu'il lui a faite , est nécessaire
pour l'intégrité de la pénitence : c'est
pourquoi celui qui veut se convertir
sincèrement à Dieu, doit être dans la
disposition de réparer ses désordres
passés par une vie pénitente et labo-
rieuse :■ ce qu'il peut faire non seule-
ment par la prière , le jeûne, l'aumône
et les autres exercices de piété, de
mortification et de miséricorde, qui
sont les Satisfactions ordinaires ; mais
aussi par ta patience et la conformité
à la volonté de Dieu dans les afflic-
tions qu'il permet nous arriver, et par
DU SACREMENT DE PÉNITENCE.
lesquelles il a coutume de purifier ses
enfans.
Néanmoins, de toutes les manières
de satisfaire à Dieu, la plus efficace
est l'accomplissement de la pénitence
qui a été imposée par le Confesseur,
parce que non seulement c'est une
bonne œuvre, pénible et laborieuse
comme les autres, mais qu'elle a cet
avantage de faire partie du Sacrement
de Pénitence.
Il faut cependant observer qu'elle
n'en est pas une partie essentielle,
mais qu'elle entre seulement dans son
intégrité; c'est pourquoi, encore que
le pénitent soit obligé d'accepter les
pénitences qui lui sont imposées par
son Confesseur, et qu'il soit coupable
d'un péché mortel lorsqu'il a manqué
sans raison d'en accomplir une partie
considérable , on ne laisse pas que
d'admettre à ce Sacrement les malades
qui ne peuvent faire qu'une pénitence
très-légère, proportionnée à leurs forces
et nullement à leurs péchés ; et on donne
même l'absolution à ceux qui, ayant
demandé un Confesseur ou donné quel-
ques signes de pénitence, ont ensuite
perdu l'usage des sens ou de la raison,
bien qu'ils soient hors d'état d'accepter
et de faire aucune Satisfaction.
Or, quoique la Satisfaction ne soit
pas de l'essence de la pénitence , les
Confesseurs sont néanmoins obligés
d'en imposer à ceux qui s'adressent à
eux ; et pour s'acquitter comme il faut
de cette obligation, ils doivent observer
l'avertissement que leur donne le Con-
cile de Trente : De prendre garde que Condl.
la pénitence satisfasse pour le passé g
et préserve pour l'avenir, et quelle
soit proportionnée aux péchés qui ont
été commis; de peur qu'en imposant
de légères pénitences pour des péchés
griefs, ils ne se rendent participons des
péchés d autrui. En quoi néanmoins ils
doivent user de beaucoup de prudence,
ayant égard à la disposition intérieure
du pénitent, à sa contrition, aux peines
qui sont attachées à son état, à son
âge , son sexe et son tempérament :
car il y aurait de l'indiscrétion à lui
ordonner des pénitences qu'il lui serait
moralement impossible d'accomplir, ou
qui seraient incompatibles avec les de-
voirs de sa condition. On ne doit pas
même lui en donner aucune qu'on ne
croie probablement qu'il l'exécutera :
c'est pourquoi il n'en faut point imposer
d'inusitées et extraordinaires, mais seu-
lement celles qui sont reçues et approu-
vées par la pratique des plus saints et
des plus habiles Confesseurs, et surtout
celles qui sont marquées dans les Avis
de S. Charles Borromée aux Confes-
seurs ; gardant en ceci un juste milieu
entre une trop grande indulgence qui
ne servirait qu'à entretenir les pécheurs
I26 DU SACREMENT
dans leur libertinage, et une sévérité'
outrée qui serait capable de les pré-
cipiter dans le désespoir.
Mais, comme les Confesseurs doivent
principalement se proposer la destruc-
tion du pécbé, il faut, autant qu'il se
peut, qu'ils rendent la pénitence non
seulement satisfactoire, mais encore mé-
dicinale et salutaire, en la donnant
tout opposée aux vices qu'ils veulent
détruire ; ordonnant, par exemple, des
œuvres de mortification corporelle aux
impudiques , des jeûnes aux ivrognes,
des aumônes aux avares , aux joueurs
et aux usuriers, &c. Et comme de
tous les remèdes propres à rompre les
mauvaises habitudes et empêcher les
rechutes, le plus excellent et le plus
efficace est la fréquentation des Sacre-
mens, il sera bon, outre les Péni-
tences ou Satisfactions accoutumées,
d'ordonner aux pénitens de se con-
fesser souvent, par exemple, toutes les
grandes fêtes ou tous les mois pendant
quelque temps , lequel doit être plus
long, si l'habitude est invétérée.
Pour faire accepter la pénitence et en
rendre l'accomplissement plus facile, il
sera bon que le Confesseur fasse en-
tendre au pénitent qu'on n'a pas suivi
à son égard la rigueur des Canons,
ni la sévérité que l'Eglise exerçait sur
les pécheurs lorsque sa discipline était
en sa plus grande vigueur, mais qu'on
DE PÉNITENCE.
s'est accommodé à sa faiblesse, et que
si on lui impose une pénitence trop
légère, on espère qu'il y suppléera par
la ferveur de sa contrition, par les
Satisfactions qu'il embrassera volontai-
rement, et par sa patience dans tous les
maux que Dieu permettra lui arriver.
Si cependant le pénitent fait au Con-
fesseur quelques remontrances touchant
les Satisfactions qu'il lui a ordonnées,
il doit les écouter charitablement et y
avoir égard lorsqu'elles sont raisonna-
bles : ce qui ne se doit pas entendre
de la pénitence qui aurait été imposée
par un autre Confesseur, laquelle aucun
autre Prêtre ne peut changer, à moins
que le pénitent ne lui déclare les péchés
pour lesquels elle lui a été enjointe.
On ne doit jamais imposer de péni-
tence publique pour des péchés cachés,
quelqu'énormes qu'ils soient ; et on doit
avec le même soin éviter d'en imposer,
qui puissent faire naître des soupçons
de la nature d'un péché secret. S'il se
trouve des pénitens qui aient scandalisé
les Fidèles par une vie déréglée , et
des péchés publics et scandaleux, il
faut, avant que de les absoudre, les
obliger à donner des témoignages pu-
blics de leur conversion, en édifiant
par une vie chrétienne et exemplaire,
en éloignant l'occasion prochaine du
péché et du scandale , en demandant
pardon et satisfaisant à ceux qu'ils ont
BU SACREMENT
offensés, et employant d'autres moyens
qui, faisant connaître au public que le
pénitent s'est corrigé, peuvent passer
pour une Satisfaction publique.
Quant aux autres pénitences publi-
ques , et qui sont accompagnées de
quelques cérémonies, comme de paraître
dans l'église un cierge à la main, de
demander pardon à toute l'assemblée,
&c., Nous ne voulons pas que les Con-
fesseurs s'ingèrent d'eux-mêmes d'en
imposer de semblables : et Nous leur
ordonnons, lorsqu'ils trouveront des
pécheurs publics qu'ils croiront avoir
mérité de telles pénitences, de s'adresser
à Nous ou à nos Vicaires généraux,
pour savoir comment ils auront à se
conduire dans ces occasions.
Si cependant ces sortes de pécheurs
publics et scandaleux, étant tombés
malades, sont touchés de componction
et désirent recevoir les Sacremens, le
Confesseur, si le temps le permet, et
qu'ils ne soient pas en danger d'expirer,
doit, avant que de leur donner l'abso-
lution, ou au moins avant que de leur
administrer la Sainte Eucharistie , les
obliger de témoigner en présence de
quelques personnes, qu'ils sont fâchés
du scandale qu'ils ont causé ; qu'ils
en demandent pardon à Dieu et au
prochain, et que , s'ils recouvrent la
santé , ils promettent de donner un
témoignage public de leur conversion,
DE PÉNITENCE. 127
en menant une vie plus sainte et plus
édifiante.
Pour les autres Fidèles qui sont dan-
gereusement malades , on ne doit pas
leur imposer des pénitences difficiles,
si ce n'est pour les accomplir après
que leur santé sera rétablie ; mais il
faut seulement, pour l'état présent, leur
ordonner quelques prières, quelques
aumônes, ou quelques autres Satisfac-
tions proportionnées à leurs forces ; les
exhortant à souffrir leurs maux avec
patience, à les offrir à Dieu pour l'ex-
piation de leurs péchés, et à le prier de
les accepter en union des souffrances
de NOTRE SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST.
S'ils sont à l'extrémité, on doit se con-
tenter de leur ordonner de prononcer
avec dévotion l'adorable nom de JÉSUS
et celui de MARIE, de frapper leur
poitrine , ou de témoigner qu'ils ac-
ceptent la maladie et la mort même
pour expier leurs fautes.
A la Pénitence sacramentelle et aux
Satisfactions laborieuses dont Nous avons
parlé, il est bon de joindre un autre
moyen de satisfaire à la justice divine,
lequel consiste dans- les Indulgences.
Les Confesseurs et les Pasteurs des
ames doivent avoir un grand zèle pour
faire participer les Fidèles à ce riche
trésor de grâces, composé des mérites
surabondans de JÉSUS-ClIRIST et des
Saints ; mais en même temps ils doivent
i28 DU SACREMENT r
leur faire comprendre que, si l'Eglise
dispense ce trésor à ses enfans, comme
elle en a reçu le pouvoir de JÉSUS-
CHRIST, ce n'est point pour les exempter
de faire pénitence, mais, au contraire,
pour les y engager et les porter aux
vertus les plus parfaites, en les faisant
entrer dans les dispositions requises
pour gagner l'Indulgence. Car, pour
cela, il ne suffit point de réciter
quelques prières, de se confesser et
de communier, mais il faut encore,
i°. être en état de grâce et dans un
état de grâce si parfait que, pour
gagner l'Indulgence plénière, il faut le
détachement de toute affection au péché
véniel et la charité parfaite ; 2°. être
animé d'un grand esprit de pénitence
et d'un vif désir de satisfaire à Dieu,
et ne regarder l'Indulgence que comme
un supplément à la faiblesse de nos
couvres satisfactoires dont le mérite,
DE PÉNITENCE.
quel qu'il soit, est toujours bien faible,
en comparaison de nos fautes, devant
la sévérité de la justice divine qui,
après le péché même pardonné, exige
des peines temporelles si rigoureuses,
comme nous en pouvons juger par
le purgatoire, par la manière dont a
été puni dès cette vie même le péché
d'Adam, de Moïse, de David, et enfin
par les pénitences canoniques aux-
quelles l'Eglise soumettait autrefois ses
enfans; 3°. enfin, il faut remplir avec
une grande ferveur et perfection les
bonnes œuvres prescrites , et sans se
contenter de l'extérieur de l'action, y
apporter cet esprit de foi, cette ardeur
de charité qui donne aux moindres
œuvres le plus haut prix. Faute de
ces dispositions, bien des personnes
s'abusent , croyant gagner beaucoup
d'Indulgences lorsque réellement elles
n'en gagnent pas une seule.
DU SACREMENT DE PÉNITENCE; 129
s ni. Du Ministre du Sacrement de Pénitence.
IL n'y a que les Prêtres qui soient les
Ministres du Sacrement de Pe'nilence,
parce que la puissance de remettre et
de retenir les péchés n'a été accordée
par NOTRE SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST
qu'à ses Apôtres et à leurs successeurs
dans le sacerdoce.
Tout Prêtre néanmoins n'a pas le
pouvoir prochain d'administrer ce Sa-
crement , étant nécessaire, outre la
puissance qu'il a reçue dans l'ordina-
tion, qu'il ait jurisdiction ordinaire ou
déléguée sur ceux qui se présentent
à lui.
La jurisdiction ordinaire se trouve
dans ceux qui ont des bénéfices à
charge d ames. La jurisdiction déléguée
est celle que les Ordinaires communi-
quent aux Prêtres auxquels ils jugent
à propos de la donner.
Il faut cependant observer que, bien
que les Curés aient charge d'âmes,
néanmoins, depuis le Concile de Trente,
leur délégation ne suffit pas pour que
les Prêtres par eux délégués puissent
entendre les confessions et donner
validement l'absolution ; l'approbation
de l'Evêque est si absolument néces-
saire pour cette fonction, que même
un Prêtre qui a reçu de l'Evêque
une approbation limitée à l'égard du
temps, du lieu, des personnes ou des
péchés, ne peut vaUdement absoudre
au-delà du pouvoir qui lui a été donné.
Cependant, pour le plus grand bien des
ames et la tranquilhté des consciences,
Nous suppléons la jurisdiction dans les
quatre cas suivans : i°. quand le Con-
fesseur a oublié de faire renouveler ses
pouvoirs ; alors Nous les prorogeons
jusqu'au temps où il s'apercevra de
l'erreur, et même encore alors il en
aura provisoirement la prorogation , à
dater du jour où il aura fait partir la
demande du renouvellement ; 20. quand
le Confesseur croit de bonne foi avoir
des pouvoirs, quoique par le fait il
n'en ait pas ; 3°. quand les Fidèles
croient de bonne foi que le Confesseur
a le pouvoir de les absoudre, quoique,
par l'effet de quelque censure secrète
ou autrement, il soit privé de toute
jurisdiction : atiendat autem Confes-
sarius se nihilominùs gravis peccati
*7
i3o DU SACREMENT
reum constituere, si pofestate in gra-
iiam Fidelium duntaxât concessâ ma-
ligne utatur ; 4°- quand un Fidèle
est en danger probable de mort, et
qu'on ne peut avoir recours à un
Prêtre approuvé ; et, en ce cas, Nous
donnons pouvoir à tout Prêtre, même
suspens et excommunié, d'absoudre
de tous péchés, même réservés, et des
censures encourues. Nofandum tamen
Nos /lis concessionibus nullatenus in-
tendere impertiri Sacerdoti facullaiem
absolvendi ïuxuriœ suce complicem : e
contra, ea est volunias nostra, ut
Sacerdoti conscio cujuscumque taclûs
impudici in pœnitentem adimatur ipso
facto omnimoda facultas audiendi un-
çuàm confessionem ejus cum quo aut
cum quâ crimen admisit, et ipsum aut
ipsam absolvendi sub quovis prœtcxiu,
c/iam tempore jubilœi, nisi in ariieulo
mortis et déficiente, allero Sacerdote.
Les principales qualités requises dans
un Prêtre pour administrer dignement
le Sacrement de Pénitence, sont une
probité reconnue, une science suffi-
sante , une grande prudence, beaucoup
de zèle pour le salut des ames, un
parfait désintéressement et une fidélité
inviolable au secret.
Lorsqu'il est appelé pour confesser
quelqu'un, sa charité doit le rendre
prompt et facile pour l'aller entendre ;
et son zèle l'oblige à exercer son
DE PÉNITENCE.
ministère également envers tous, sans
préférence d'âge , de condition ni de
sexe, sans respect humain et sans
complaisance. Il doit recevoir avec
démonstration d'amitié et de joie les
plus grossiers, ouvrir des entrailles de
compassion envers tous les pénitens,
et encourager par sa douceur les plus
timides à lui découvrir avec confiance
leurs péchés les plus énormes.
Lorsque les pénitens sont grossiers,
et qu'ils ignorent la manière de se bien
confesser, le Confesseur doit les aider
charitablement, les interrogeant avec
discrétion sur tous les Commandemens
de Dieu et de l'Eglise, sur les péchés
capitaux, sur les circonstances de ceux
qu'ils peuvent avoir commis. Et ici il
est quatre points principaux auxquels
le Confesseur doit faire une attention
particulière * : i°. s'il n'est parfaitement
sûr de l'instruction de ses pénitens
( ce sur quoi il doit prendre garde de
s'abuser, un très-grand nombre aujour-
d'hui ignorant les élémens même de la
Religion ), il est tenu de les interroger
sur les Mystères de la Foi, mais il doit
* Nous ne pouvons trop recommander à
ce sujet, comme sur tout ce qui regarde le
Sacrement de Pénitence, l'excellent ouvrage
qui a pour titre : Méthode pour la direction
des ames dans le tribunal de la pénitence,
et qui est connu spus le nom de Méthode
de Besancon.
DU SACREMENT
le faire dans les termes les plus simples,
les plus accommode's à la-portée de
leur intelligence , en débarrassant ses
questions de l'obscurité qu'ont pour les
peuples certains termes propres de la
théologie, et leur demandant les choses
et les faits qu'il faut croire, plutôt que
des définitions de mots qu'ils n'enten-
dent pas et dont la science n'est pas
nécessaire au salut. Il doit en outre
éviter, en remplissant ce devoir, de
choquer l'amour-propre des personnes,
et pour cela donner à ses interrogations
une certaine forme qui ne laisse pas
même soupçonner au pénitent qu'on
lui a demandé du Catéchisme ; et si,
par ces interrogations, on découvre
que réellement le pénitent ignore les
principaux Mystères de la Foi, il faut
faire recommencer toutes les confes-
sions , à dater de l'époque probable
où il est tombé dans cette ignorance ;
2°. il doit insister sur les devoirs d'état
et les péchés d'omission, deux articles
sur lesquels la plupart des pénitens ou-
blient de s'accuser ; 3". il doit examiner
surtout s'il n'y a point habitude ou
occasion prochaine , deux causes d'où
proviennent la plupart des absolutions
mal appliquées ; 4°- dans ses interro-
gations, il doit avoir égard à l'âge, à
la condition et au sexe des personnes ;
évitant surtout de leur apprendre, par
son indiscrétion, des crimes qui leur
DE PÉNITENCE. I3I
ont été inconnus jusqu'alors, de s'ex-
primer dans des termes indécens ou
de faire des demandes curieuses et
inutiles, principalement sur la matière
du sixième Commandement.
Il doit s'abstenir de témoigner par
aucun mouvement ou soupir qu'il est
ému de l'énormité des crimes qu'il
entend, de quelque nature qu'ils soient,
de peur de rebuter les pénitens, et
que la honte ou la crainte ne les em-
pêchent de confesser le reste de leurs
péchés : il n'est pas même à propos
de les interrompre pendant qu'ils s'ac-
cusent de leurs péchés, si ce n'est pour
leur en demander les circonstances, en
cas qu'ils ne les expliquent pas , ou
qu'il s'agisse de quelque restitution ou
satisfaction à faire ; car, en ce cas, il
faut d'abord faire connaître aux péni-
tens à quoi ils sont obligés, de peur
qu'en différant à leur en parler jusqu'à
la fin de la confession, les autres péchés
ne fassent oublier celui-ci, et que le
Confesseur ne les ayant pas obligés à
restituer ou à satisfaire, ils se croient
exempts de cette obligation et ne de-
meurent dans une fausse paix.
Comme il arrive souvent que les
pénitens ne peuvent dire le nombre de
leurs péchés, principalement lorsqu'il
s'agit des péchés d'habitude, le Con-
fesseur, pour en avoir quelque con-
naissance , doit s'attacher à découvrir
Ï32 DU SACREMENT
la force de l'habitude, le temps qu'elle
a duré, et les occasions extérieures
qui se sont présentées d'en renouveler
les actes. Si le pénitent s'accuse d'a-
voir supprimé volontairement quelque
péché mortel dans ses confessions pré-
cédentes, le Confesseur découvrira le
nombre des sacrilèges qu'il a commis,
en lui demandant combien de temps
il y a qu'il a célé ce péché, combien
de fois il avait coutume de se confesser
et communier chaque année , et s'il
n'a point reçu d'autres Sacremens en
ce malheureux état.
Le Confesseur a encore besoin d'une
grande prudence pour rendre le péni-
tent digne de recevoir l'absolution ; lui
faire concevoir une sincère douleur de
ses péchés et une ferme résolution de
ne les plus commettre ; lui donner les
avis nécessaires pour éviter la rechute ;
lui imposer et lui faire accepter une
pénitence salutaire ; lui faire connaître
ses obligations, et le disposer à les
remplir : il a besoin, pour cet effet,
d'une science animée par la charité,
laquelle il doit s'efforcer d'acquérir,
non seulement par des prières conti-
nuelles et par la méditation de la loi
de Dieu ; mais aussi par la lecture fré-
quente de l'Ecriture Sainte , des Saints
Pères et des Ss. Canons, par l'étude
des auteurs approuvés, qui traitent des
cas de conscience, particulièrement du
DE PÉNITENCE.
Catéchisme ad Parochos > et par les
conférences et bons avis des hommes
doctes et pieux ;
Nul Prêtre ne doit donc s'exposer
à entendre les confessions, qu'il ne
sache au moins la différence de ce qui
est péché d'avec ce qui ne l'est pas,
du péché mortel d'avec le véniel ; les
espèces d'un même genre de péché, par
exemple, de l'impureté ; les obligations
de ceux qui se présentent à lui, et
en quelles sortes de péchés ils ont
coutume de tomber par rapport à leur
vocation ; les cas les plus ordinaires qui
obligent à restitution ; les péchés ré-
servés ; ceux pour lesquels on encourt
quelque censure ; les défauts et les
crimes qui font tomber dans l'irrégu-
larité ; les dispositions requises dans le
pénitent pour être capable d'absolution,
et les remèdes proportionnés à chaque
péché.
Pour réussir dans son ministère,
dégager les ames du péché et les
conduire sûrement à Dieu, il doit con-
former ses avis à la pureté de la morale
de l'Évangile, évitant, d'une part, une
sévérité outrée, et se donnant bien
de garde, de l'autre, d'embrasser les
opinions relâchées et de trahir jamais
son ministère par une lâche complai-
sance , afin de s'attirer ou se conserver
un plus grand nombre de pénitens.
Et de peur que quelque motif d'intérêt
DU SACREMENT
n'empêche les Confesseurs de notre
Diocèse de faire leur devoir, Nous
leur défendons de jamais rien exiger
pour l'administration de ce Sacrement,
comme aussi de s'appliquer directement
ni indirectement les restitutions et sa-
tisfactions pécuniaires, auxquelles ils
croiront devoir obliger les pénitens. Et
afin qu'on ne puisse les soupçonner
en aucune manière d'en avoir profité,
ils ne doivent pas se charger de la
distribution des aumônes qu'ils auront
ordonnées, ni même des restitutions
un peu considérables , sinon lorsque
le pénitent n'a pas la facilité de s'en
acquitter autrement ; mais, en ce der-
nier cas, il est à propos qu'ils tirent
un reçu de celui à qui ils auront fait
Ja restitution, pour le remettre entre
les mains du pénitent.
Les Confesseurs sont si étroitement
et si indispensablement obligés à garder
le secret de ce qu'ils ont entendu en
confession, qu'ils ne peuvent le ré-
véler directement ni indirectement, en
quelque occasion ou pour quelque con-
sidération que ce soit, quand même
on voudrait les y contraindre par les
plus cruels supplices. Cette obligation
est de droit naturel divin ; puisque
JÉSUS-CHRIST ayant obligé les Fidèles
à confesser leurs péchés, a obligé en
même temps les Confesseurs à tenir
secrètes les choses qu'ils sauraient par
DE PÉNITENCE. *33
cette voie, tant pour ne point diffamer
les pénitens, qu'afin de ne pas rendre
la confession odieuse et trop difficile. Et
les lois de l'Eglise, et même autrefois
les lois civiles concourant avec la loi
de Dieu, ont pareillement défendu aux
Confesseurs, sous les peines les plus
rigoureuses, de révéler les confessions
de leurs pénitens.
Les Prêtres doivent donc tenir sous
un secret inviolable, non seulement
tous les péchés qu'ils ont ouïs en con-
fession, quoiqu'ils soient légers et pu-
blics , mais encore tout ce qui y a
quelque rapport, tout ce qui pourrait
donner lieu à des soupçons ou à des
jugemens désavantageux du pénitent,
tout ce qui pourrait lui causer quelque
préjudice, et, en un mot, tout ce qui
pourrait rendre la confession odieuse.
Si, dans les cas embarrassans , les
Confesseurs, pour ne rien déterminer
légèrement, ont besoin de prendre
avis de quelques personnes sages et
éclairées, ils doivent le faire de manière
que le pénitent ne puisse jamais être
découvert ; et lorsqu'ils proposeront la
difficulté, ils useront de toutes les pré-
cautions imaginables, pour ne pas dé-
signer ni faire connaître la personne
dont il s'agit, se servant de noms
inconnus et généraux, à moins que,
dans certains cas extraordinaires, le pé-
nitent ne leur eût donné la permission
Ï34 DTJ SACREMENT
de le nommer ; laquelle permission les
Confesseurs ne doivent demander que
très-rarement, et lors seulement qu'il
est nécessaire pour le salut du péni-
tent. Il ne leur est pas permis, hors le cas
de maladie ou de danger de mort, d'en-
tendre les confessions ailleurs que dans
les églises, dans lesquelles il doit y avoir
des confessionnaux grillés des deux cô-
tés, situés en lieu commode, hors du
chœur et du sanctuaire, et exposés à
la vue du peuple. Les Confesseurs doi-
vent toujours s'y placer pour entendre
les confessions, nommément celles des
femmes et des filles, lesquelles, con-
formément au Concile provincial de
Bordeaux et à nos Ordonnances Syno-
dales , Nous leur défendons, sous peine
de suspense ipso fado, de confesser
jamais dans les sacristies, quand même
il y aurait un confessionnal : à l'égard
des hommes, Nous permettons de les
confesser à la sacristie, autant qu'ils le
désireront ; et même Nous engageons
à leur éviter la peine et les inconvéniens
BE PÉNITENCE.
de garder leur place autour du con-
fessionnal , confondus avec les femmes.
Pour empêcher que ceux qui sont
près du confessionnal n'entendent ce
qui s'y dit, les Confesseurs doivent
les faire tenir à une distance raison-
nable , parler fort bas et recommander
la même chose au pénitent.
Ils doivent administrer ce Sacre-
ment avec beaucoup de décence et de
modestie , ne confessant jamais dans
l'église qu'en surplis et avec le bonnet
carré, se tenant toujours assis, dans
un grand recueillement de la vue, sans
regarder jamais en face la personne
qu'ils confessent, principalement si
c'est une personne du sexe.
Us ne doivent jamais confesser après
le jour fini, s'il n'y a au moins une
lampe ou un cierge allumé près du
confessionnal ; et lorsqu'ils entendront
dans les maisons particulières les confes-
sions des femmes ou des filles, ils feront
rester quelqu'un dans la chambre, ou
au moins ils ordonneront que la porte
en soit ouverte.
DU SACREMENT DE PÉNITENCE. Ï35
S IV.
De l'Absolution, qui est la Forme du Sacrement de Pénitence.
LA Forme du Sacrement de Pénitence"]
consiste dans ces paroles : Ego te
absolvo à peccaiis tuis, &c., lesquelles
en expriment le principal effet, savoir :
le pardon ou l'absolution des péchés.
Pour les autres paroles qui se disent
devant ou après, quoiqu'on ne doive
pas les omettre, hors le cas de né-
cessité , elles ne sont pas néanmoins
essentielles au Sacrement.
Les Confesseurs ne doivent pas ac-
corder la grâce de l'absolution indif-
féremment à tous ceux qui se présentent
à eux , mais seulement à ceux qu'ils
en jugent dignes, et en qui ils re-
connaissent les véritables et sincères
dispositions d'un pénitent.
Ils sont obligés de la refuser, ou
plutôt de la différer aux pécheurs qui
sont indignes de celte grâce , jusqu'à
ce qu'ils se soient mis dans les dis-
positions nécessaires pour la recevoir.
Tels sont entr autres :
i°. Ceux qui se présentent dans un
état immodeste et indécent, ou qui ne
donnent aucune marque de douleur de
leurs péchés ; qui les déclarent avec
effronterie ; qui témoignent y vouloir
persévérer ; qui refusent de recevoir
les avis des Confesseurs, ou qui ne
veulent pas accepter une pénitence sa-
lutaire et proportionnée à leurs fautes.
2°. On ne doit point donner l'ab-
solution à ceux qui sont engagés dans
quelque habitude du péché mortel,
comme d'impureté , de blasphème ou
d'ivrognerie, &c. , qu'après avoir
éprouvé , pendant un temps suffisant,
que leur conversion est sincère, et
qu'ils se sont servis, pour se corriger,
des remèdes salutaires que leur Con-
fesseur leur a prescrits.
3°. On ne doit pas non plus ab-
soudre ceux qui se trouvent dans une
occasion prochaine du péché, qu'après
qu'ils l'ont quittée ; et s'ils sont dans une
impossibilité morale de l'abandonner,
les Confesseurs ne doivent leur accor-
der l'absolution qu'après qu'ils auront
donné, pendant un temps considé-
rable , des marques certaines de leur
conversion.
11 faut regarder comme engagés dans
\ l'occasion prochaine d'offenser Dieu,
m DU SACREMENT
ceux qui sont dans quelques professions
qu'ils connaissent par expérience ne
pouvoir exercer sans péché ; ceux qui
fréquentent habituellement la comédie
et les bals publics ; ceux qui s'exposent
au danger probable et prochain de
pécher, ou qui malicieusement ou sans
cause suffisante, fournissent aux autres
occasion d'offenser Dieu.
4°. Ceux qui ne veulent pas par-
donner les injures, ou qui conservent
de la haine pour quelqu'un, aussi bien
que les personnes mariées, qui, sans
cause légitime, vivent en divorce,
doivent être renvoyés sans absolution ;
et on ne doit l'accorder à ceux qui
ont des inimitiés qu'après qu'ils se sont
réconciliés, ou qu'ils ont fait ce qui
dépendait d'eux pour se réconcilier avec
leurs ennemis.
5°. 11 en faut user de même à l'égard
de ceux qui doivent et peuvent res-
tituer le bien d'autrui ou réparer la
réputation qu'ils lui ont ôtée injuste-
ment ; l'expérience ayant fait connaître
qu'on ne doit pas ordinairement se
contenter de leurs promesses, mais
les renvoyer pour satisfaire à leur obli-
gation , avant que de leur donner l'ab-
solution, principalement lorsqu'ils l'ont
déjà promis dans quelque confession
précédente, et qu'ils n'ont pas effectué
leur parole.
6°. Ceux qui, par une négligence
DE PÉNITENCE.
criminelle , ignorent les principaux
Mystères de la Foi, doivent être pa-
reillement l'envoyés pour s'en instruire,
à moins que le Confesseur ne veuille,
par un effet de sa charité, se donner
la peine, s'il en a le loisir, de leur
enseigner dans le confessionnal même
ce qu'il faut qu'ils sachent nécessaire-
ment pour être sauvés et pour être
admis au Sacrement de Pénitence.
7°. Inier causas dilationis absolu-
tionis, très sunt prœcipuœ, circa quas
Confessariorum discors agendi ratio
maximum Fidelibus scandalum, Re/i-
gioni detrimentum, Sacerdolibus con-
iemptum inferre solet:nempe onanismus,
saltationes scu choreœ, et usura. Cui
tam nocivœ doctrinarum discrepanfiœ,
ut fniem, quantum in Nobis est, impo-
namus, quœnam debeat esse commun i s
agendi ratio, ex venerabilis prœde~
cessoris nostri auctorumque maxime
probatorum doctrinâ, breviter indica*
bimus :
i°. Circa onanismum, mulier, omni
ope a/que opéra, amoris prœsertim et
benevolenliœ indiciis, precibus, ad/ior-
tationibus et blanditiis, niti débet ut
virum ad actum recte perjiciendum
adducat ; ubi autem constat mulierem
nihil intenlatum reliquisse ut crimen
averteret, maritus verb inslat, minan-
do, poterit ipsa citra peccatum passive
se prœbere. Duo tantiim addemus ;
DU SACREMENT
i°. insistendum esse inter nimiam seve-
ritatcm quœ mulieres aliunde pias in
desperationem dejicit, et facilitalem
nimiam quœ priùs absolvit quam suf-
ficienli experimento compertum fuerit
uxorem fecisse quidquid in se eral
àd avertendum crimen ; 2°. mulieribus
severè injungendum esse ut marito
crimen petenti objiciant prohibitionem
legis divinœ et naturalis, po/iùs quam
prohibitionem Confessarii, ne inde oc-
casio detur plurimis adversîis Religio-
ncm et Sacerdotes injuriis verbisque
scandalosis.
2°. Circa saltaiiones seu choreas,
cum experientiâ constel eas prœsertim
quœ publiée apud caupones fiunt, esse
plerumque occasionem proximam pec-
candi, non absolvendi sunt qui in
habitu hujus vitii versantur, nec re-
nuntiare habitui intendunt ; absolvendi
vero sunt qui aliquoties tantùm in anno,
nec ex habitu tentationi obsequuntur.
3°. Circa usuram, semper prœ ocu-
lis tria habenda sunt : i°. decisio
BENEDICTI XIV, qui in epistolâ ency-
clicâ, cui nemo Catholicus assensum
denegare potest, déclarât, § III, n°. i,
ad usurse labem purgandam nullum
accersiri posse subsidium ex eo quod
mùtuatarius datam sibi mutuo sumraara
ad fortnnas suas amplificandas, vel novis
coemendis prœdiis, vel quaestuosis agi-
tandis negotiis utilissimè sit impensurus ;
DE PÉNITENCE. i37
2°. notio accurata lucri cessantis vel
damni emergentis, quod scilicet non est
titulus ad lucrum percipiendum, nisi
quandb mutuans renuntiat lucro alias
eveniuro, vel damnum subire consentit
ex motivo charitatis et intuitu utilitatis
mutuatarii, ut constat ex decisionibus
SS. Pontijicum PAULI III, JULII III
et Pu IV; 3°. principium quod evol-
vitur in iractaiu de Pcenitentià, nempe
pœnitenfem non esse monendum, quandb
constat illum esse in bond fide, et mo-
nilio prœvidelur nihil profutura, nec
adest grave scandalum.
Afin de rendre le délai de l'ab-
solution plus utile et plus supportable
au pénitent, le Confesseur doit lui
en faire connaître la nécessité et les
avantages, lui prescrire avec charité
les moyens de s'en rendre digne, lui
parler avec beaucoup de douceur, lui
promettre de le recommander à Dieu
dans le Saint Sacrifice de la Messe.
Avant que de le renvoyer, il doit
réciter sur lui le Misereatur et Yln-
dulgentiam en faisant le signe de la
croix, afin que ceux qui sont présens
ne puissent pas connaître qu'on lui a
refusé ou différé l'absolution ; mais il
faut l'avertir auparavant qu'on va lui
donner seulement une bénédiction, et
nullement l'absolution de ses péchés.
Au reste, les Confesseurs ne doivent
refuser l'absolution à aucun pécheur,
18
i38 DU SACREMENT DE PÉNITENCE.
pour aucun motif humain ; et quelques
crimes qu'il ait commis d'ailleurs,
pourvu que ce ne soit pas un péché
réservé, ils doivent l'en absoudre , s'ils
reconnaissent en lui les véritables dis-
positions d'un pénitent, à moins ce-
pendant qu'ils ne jugeassent plus utile
le délai de l'absolution , soit pom* l'af-
fermir dans l'esprit de pénitence et
d'humilité, soit pour quelqu'autre raison
tirée du bien de son ame.
Ils doivent aussi donner l'absolution
1 aux malades, lesquels, ayant commencé
leur confession , ont perdu l'usage de
la voix , avant que de l'avoir achevée.
Les règles de l'Eglise leur ordonnent
pareillement d'absoudre ceux qui, ayant
demandé un Confesseur, se trouvent en-
suite dans l'impuissance de se confesser
en tout ou en partie ; et ils doivent
en user de même à l'égard des muets
et des moribonds qui , ne pouvant
parler, témoignent par quelque signe la
douleur qu'ils ont d'avoir offensé Dieu.
$ v.
Des Cas
I/ÉGUSE, pour inspirer à ses enfans
une plus grande horreur de certains
crimes très-contraires à la sainteté du
christianisme, a jugé à propos dé réser-
ver au Souverain Pontife et aux Evêques
le pouvoir d'en donner l'absolution ; et
cette réservation lie tellement les Con-
fesseurs, qu'ils ne peuvent absoudre va-
lidement ceux qui ont commis ces sortes
de crimes : c'est pourquoi ils sont obli-
gés de s'instruire u*ès-distirictement des
péchés réservés, afin de renvoyer au
Supérieur les pénitëns qu'ils trouveront
les avoir commis, ou obtenir de lui la
permission de les en absoudre.
réservés,
Il faut observer qu'un péché n'est
point réservé, i°. lorsque l'action n'a
pas été consommée ; 2°. lorsque le
péché a été commis avant l'âge de
puberté, c'est-à-dire , avant l'âge de
quatorze ans pour les garçons, et de
douze ans pour les filles ; 3°. lorsque le
péché n'est que véniel, ou par défaut
d'advertance, ou par la légèreté de la
matière ; et en cas qu'il y eût doute
bien fondé si le péché est mortel ou
véniel, ou qu'il ne parût pas clairement
qu'il est compris dans les péchés que
Nous nous sommes réservés, Nous per-
mettons à tout Prêtre approuvé dans
DU SACREMENT
ce Diocèse d'en absoudre en cette oc-
casion.
Lorsque les cas réservés au S'. Siège
sont secrets, ou que les pénitens sont
dans l'impuissance morale d'aller à
Rome, il faut s'adresser à Nous ou à
nos Vicaires généraux pour obtenir une
permission spe'ciale de les absoudre ;
le pouvoir général d'absoudre de tous
les cas qui Nous sont réservés, ne
suffisant pas pour ces cas particuliers.
Quant aux cas qui Nous sont réser-
vés, Nous statuons ce qui suit : i°. En
donnant la faculté d'absoudre des cas
réservés, Nous entendons donner en
même temps le pouvoir d'absoudre
de la censure qui y est annexée , à
moins qu'il n'en soit fait une exception
particulière ; 2°. Nous donnons à tout
Prêtre approuvé le pouvoir d'absoudre
des cas réservés les malades qui sont
en péril de mort, sans qu'il soit né-
cessaire d'avoir recours à ceux qui ont
un pouvoir spécial à ce sujet, ou de
se présenter au Supérieur après la con-
valescence ; 3°. Nous ôtons la réserve,
i°. lorsque le pénitent, coupable d'un
péché réservé, oublie de s'en accuser
et reçoit l'absolution d'un Prêtre qui a
le pouvoir d'absoudre des cas réservés ;
2°. lorsqu'il s'en accuse , ignorant la
DE PÉNITENCE. i39
réserve ou croyant que son Confesseur
peut l'absoudre, mais le Confesseur
n'ayant pas par le fait le pouvoir d'ab-
soudre des cas réservés et l'absolvant
cependant ex ignorantiâ, vel inadver-
tentiâ, vel etiam malitiâ; 3°. lorsqu'un
pénitent qui se confesse- à un Prêtre
approuvé pour les cas réservés, fait une
confession nulle, mais non sacrilège,
parce qu'il croit avoir les dispositions
qu'il n'a pas ; 4°. lorsque l'absolution
d'un cas réservé ne peut être différée
sans de graves inconvéniens ou un
scandale public, v. g. si Sacerdos oui
imminet gravis nécessitas celebrandi,
quique peccati reservati conscius est,
pênes se non habet nisi Sacerdotem
pro réservâtis non approbatum.
Nous avons donné à la plupart des
Prêtres de notre Diocèse le pouvoir
d'absoudre des cas à Nous réservés,
mais ils n'ont pas pour cela le pouvoir
de changer les vœux ni d'en dispenser,
non plus que de lever les irrégularités
ni d'absoudre des censures que Nous
avons réservées par nos Ordonnances
à notre propre personne ou à nos
Vicaires généraux, ni de celles qui
sont ab homine, c'est-à-dire, portées
par une sentence ou ordonnance par^
ticulière.
i4o BU SACREMENT DE PENITENCE.
CASUS PAP/E RESERVAT!.
i°. OcCIS 10 eliam non eruenta, mu-
tilatio membrl vel atrox percussio cujus-
cumque -in sacris ordinibus constituti,
tonsuram et vestem suam clericalem
aut religiosam gestantis, modo tamen
iste non sit aggressor : item percussio
etiam non atrox Episcopi alteriusve
Prœlati.
2°. Simonia realis et publica in ordi-
nibus aut in beneficiis, et confidentia.
3°. Exustio templorum et domomm
profanarum voluntariè procurata, dùm
incendiarius est publicè denuntiatus.
4°. Effractio et spoliatio templi, mo-
nasterii aut alterius aedis sacrae, quando
sacrilegus est publicè denuntiatus.
5°. Falsificatio bullarum seu litte-
rarum Summi Pontificis.
Notandum est non hic recenseri
casus omnes Papae reservatos, sed eos
duntaxat qui his in parlibus frequentiùs
conlingere possunt : ideô è re est ut
Confessarh aliquam casuum omnium
S0. Pontifici reservatorum notitiam ani-
mo gérant, ut, si quem fortè nacti
sint, ad Nos recurrant.
CASUS RESERVATI
REVERENDISSIMO D. D. ARCHIEPISCOPO.
i°. PR0FESSI0 vel exercitium niale-
ficiorum, veneficiorum , divinationum
cseterarumque artium magicarum. Item
consultatio Magorum et Divinorum,
cum censura excommunicationis laiâ
adversus Magos, Diçinos et Male-
ficos.
2°. Hœresis et apostasia sive à fide,
sive à votis solemnibus , aut ab ordi-
nibus sacris , cum excommunieatione.
3°. Profanatio locorum sacrorum,
furto , fornicalione , vel copiosâ san-
guinis humani effusione ex violenta et
injuriosâ percussione , cum excommu~
nicatione.
4°. Simonia in beneficiis, et confi-
dentia , cum excommunicatione.
5°. Gravis percussio Clerici in sacris
ordinibus constituti, ac etiam simplicis
Clerici habitu clericali induti, cum ex-
communicatione .
6°. Percussio patris vel matris.
DU SACREMENT
7°. Parvulos aimum et diem nondùm
natos in lecto absque necessitaie et
cautione secum reponere, cum excom-
municatione, si suffocalio parvulorum
subsecula fuerit.
8°. Homicidium voluntarium, quo
casu , procurata, etiam ante fcctum
animatum , abortio, aut abortioni pro-
curandae cooperatio compreliendilur.
g". Monomachia seu duellum, cum
excommunicatione.
10°. Sacrilegium ex concubitu cum
Sanctimoniali.
II°. Sodomiticum peccatum, et bes-
tialitas.
12°. Incestus intra primum gradum
consanguinitatis, vel affinitatis etiam
spiritualis.
i3°. Exustio domorum aut rerum
alienarum procurata et voluntaria, cum
excommunicatione.
i4°- Falsificatio quorumcumque ins-
trumentorum juridicorum et pubbco-
rum.
DE PÉNITENCE. 141
i5°. Peccatum Clericorum sacris or-
dinibus initiatorum , aut beneficio re-
sidentiam exigente provisorum , qui,
excepto itineris casu, in cauponâ co-
medunt et bibunt. Huic peccato, quod
semper reservatum est, annexa est
ad mensem ab exercitio sacrorum or-
dinum suspensio, à quà nullus Con-
fessarius, nequidem is cui facultas ab-
solvendi à casibus reservatis concessa
est, potest absolvere Parochos, caete-
rosque beneficio residentiam postulante
provisos.
16°. Deprsedatio vel detentio bono-
rum in mari naufragantium.
Nullus Confessarius, nequidem is cui
facultas absolvendi à casibus reservatis
concessa est, potest absolvere ab ullo
peccato impudicitiae, externo et mortali,
cujus conscius et particeps est, nec
etiam unquàm audire confessionem ejus
cum quo aut cum quà hujusniodi pec-
catum admisit, nisi in articulo mortis
et déficiente altero Sacerdote.
DU SACREMENT DE PÉNITENCE.
LA MANIÈRE DADMINISTRER LE SACREMENT DE
PÉNITENCE.
JLJE Prêtre qui est appelé pour confesser, après s'être revêtu
de son surplis et avoir pris son bonnet carré, demandera à
Dieu, par quelque courte prière, les lumières et les grâces qui lui
sont nécessaires, afin d'exercer dignement un si saint ministère,
récitant à cette intention la prière suivante, ou quelqu'aufre selon
sa dévotion,
Deus in adjutorium meum intende :
Domine, ad adjuvandum me festina.
Cor mundum créa in me Deus :
Et spiritum rectum innova in visceribus meis.
Ne projicias me à facie tua :
Et Spiritum Sanctum tuum ne auferas à me.
Redde mihi laetitiam salutaris tui :
Et Spiritu principali confirma me.
Docebo iniquos vias tuas :
Et impiï ad te convertentur.
Domine, exaudi orationem meam :
Et clamor meus ad te veniat,
OREMUS,
D OMINE Jesu Christe, Salvator mundi, qui sanctum et salutare
Pœnitentiœ Sacramentum purificandis animabus instituisti, meque
indignum, propter tuam magnam misericordiam, ministrum illius
fecisti, suscipe preces humilitaûs mese, et me ab omni peccati
DU SACREMENT DE PENITENCE. 43
contagione purifica, atque famulis et famulabus tuis, qui ad
pœnitentiam accedunt, da spiritum sincerœ compunctionis, ut
à Diaboli laqueis erepti, ad te per dignam satisfactionem re-
vertantur. Qui vivis et régnas in ssecula sseculorum. Amen.
Apres cette prière, le Confesseur s'étant assis dans le confes-
sionnal , le pénitent se mettra à genoux à son côté, le visage
tourné vers la muraille, nu-tête, les mains jointes, et s'il est
Ecclésiastique, sans surplis $ et ayant fait le signe de la croixf
il dira ;
Benedic mihi, Pater, quia peccavi.
Ou en français :
Bénissez-moi, mon Père, car j'ai péché.
Le Confesseur, s'éta?it découvert et tenant son bonnet des deux
mains devant sa poitrine, dira :
Dominus sit in corde tuo et in labiis tuis, ut ritè confitearis
omnia peccata tua : In nomine Patris et Filii, et Spiritûs
Sancù. Amen. Faisant le signe de la croix sur le pénitent}
après quoi il se couvrira.
Le pénitent dira cependant le Confiteor jusqu'à mea culpâ,
ou en français, Je me confesse, jusqu'à ces paroles : par ma
faute.
Si le pénitent ne s'explique pas assez lui-même, le Confesseur
lui demandera depuis quel temps il ne s'est pas corfessé, s'il
a accompli la pénitence et tout ce que son Confesseur lui avait
enjoint dans sa dernière confession, s'il n'y a point oublié ou
célé quelque péché mortel, s'il s'est bien examiné et préparé
pour se coi fesser. Alors il écoutera la confession que le pénitent
lui fera de tous ses péchés, et s'il y a à craindre de le troubler
i44 DU SACREMENT DE PENITENCE.
dans son accusation, comme cela arrive souvent, il ne l'interro-
gera , quelque grossier qu'il lui paraisse, qu'après qu'il aura
achevé' de dire tout ce que sa mémoire lui aura pu fournir :
alors, si le Confesseur n'est pas parfaitement sûr delà capacité de
son pénitent, de l'exactitude et de la sincérité de ses accusations,
il l'interrogera, en observant toutes les règles de la prudence,
comme Nous l'avons dit ci-devant, § III. 77 écoutera ses réponses
et ses accusations avec la tendresse d'une mère qui compatit aux
maux de son enfant, et la fermeté d'un juge qui doit répondre
à un juge supérieur des sentences qu'il prononce ; et la confession
finie, le pénitent ajoutera avec les marques et les sentimens d'une
'véritable componction : Je m'accuse généralement de tous les
péchés que je puis avoir commis, et dont je ne me souviens
pas ; je m'en repens de tout mon cœur, pour l'amour de Dieu,
je lui en demande très-humblement pardon, et à vous, mon
Père, pénitence et absolution; et frappant trois fois sa poitrine,
il dira : meâ culpâ, meâ culpâ, meâ maximâ culpâ ; ideo
precor, &c. ou en français : C'est par ma faute, &c.
Pendant que le pénitent achèvera le Confiteor, le Confesseur
se découvrira, et tenant son bonnet des deux mains devant sa
poitrine, il dira :
Misereatur tuî omnipotens Deus, et, dimissis peccatis tuis,
perducat te ad vitam aeternam. Amen.
Et ayant la main droite étendue et levée sur le pénitent, il
dira :
Indulgentiam, absolutionem ^ et remissionem peccatorum
tuorum tribuat tibi omnipotens et misericors Dominus. Amen.
Faisant sur lui le signe de la croix.
BU SACREMENT BE PÉNITENCE. 145
Ensuite, s'étant couvert, il fera au pénitent les remontrances
qu'il jugera à propos ; l'excitera par les motifs les plus pressons
à concevoir une vive douleur de ses péchés et une ferme résolution
de ne les plus commettre ; lui imposera et lui fera accepter une
pénitence convenable à ses péchés et à ses dispositions : s'il ne
le trouve pas suffisamment préparé pour l'absolution, il lui fera
comprendre avec bonté et douceur que le bien de son ame exige
quelque délai-, et s'il le trouve suffisamment préparé, l'ayant
averti qu'il va lui donner l'absolution par laquelle son ame sera
lavée dans le précieux sang de NOTRE SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST,
il se découvrira et prononcera tout bas, avec une grande attention
et dévotion, les paroles de l'absolution en la forme suivante :
Dominus noster Jésus Christus te absolvat;
Il se couvrira, et tenant la main droite étendue sur le pénitent,
il continuera :
Et ego, auctoritate ipsius, te absolvo ab omni vinculo exconi-
municationis ( suspensionis ), et interdicti, in quantum possum,
et tu indiges : deindè ego te absolvo à peccatis tuis in nominé
Patris et Filii, et Spiritûs Sancti. Amen. Faisant le signe
de la croix sur le pénitent.
Il omettra le mot suspensionis, si le pénitent n'est pas Ec-clésiastique.
Il se découvrira, et tenant son bonnet des deux mains devant
sa poitrine, il ajoutera :
Passio Domini nostri Jesu Christi, mérita Beataî Mariœ Virginis
et omnium Sanctorum, et quidquid boni feceris et mali sus-
tinueris, sint tibi in remissionem peccatorum, augmentum gratia?
et prœmium vitse aeternaî. Amen.
*9
Y46 DU SACREMENT DE PÉNITENCE.
Apres l'absolution, il convient que le Confesseur dise encore
un mot au pénitent, pour lui faire concevoir la grandeur de la
grâce qu'il vient de recevoir, et l'exhorter à en remercier Dieu
et à la conserver soigneusement.
Si le pénitent est sur le point de mourir, le Coifesseur dira
seulement ces mots :
Ego te absolvo ab omnibus censuris et peccatis in nomine
Patris et Filii, et Spiritûs Sancti. Amen.
S VI.
Des Censures.
Nous mettons ici une courte expli-
cation des Censures, parce qu elles
sont le châtiment du péché , qui est
la matière éloignée du Sacrement de
Pénitence ; et que le Confesseur don-
nant l'absolution des Censures, avant
que d'absoudre des péchés, il est à
propos qu'il en connaisse la nature,
et qu'il sache discerner celles dont
il a le pouvoir d'absoudre, d'avec
celles dont l'absolution est réservée au
Supérieur.
La Censure est une peine spirituelle
et médicinale que l'Eglise impose aux
Fidèles dans son tribunal extérieur,
pour quelque crime considérable et
scandaleux, les privant en tout ou en
partie de l'usage des biens qui sont
en sa disposition.
On voit par cette définition que la
charité étant le principe qui fait agir
l'Eglise, lors même qu'elle frappe plus
sensiblement ses enfans, elle n'emploie
pas moins les Censures comme des
remèdes pour guérir leurs maux, que
comme des peines pour punir leurs
crimes ; c'est pourquoi elle n'en use
que contre les pécheurs obstinés , et
après que , comme une bonne mère,
elle les a fait avertir et menacer de la
peine dont on les punira, s'ils com-
mettent certains péchés, ou si les ayant
déjà commis, ils refusent d'en faire la
satisfaction convenable.
DU SACREMENT f
C'est pour la même raison que l'E-
glise , par les Censures , ne prive le
pécheur que de l'usage des biens spi-
rituels qu'elle communique à ses autres
enfans, résolue de les lui rendre sitôt
qu'il rentrera dans son devoir : en quoi
les Censures diffèrent de la dégradation
et de la déposition, qui ne privent pas
le pécheur de l'usage seulement des
biens spirituels, mais qui lui en ôtent
pour toute sa vie la puissance, autant
que l'Eglise peut la lui ôter.
Les biens spirituels dont on est privé
par les Censures ne sont ni la grâce ni
les mérites de JÉSUS-CHRIST, non plus
que le fruit des prières et des bonnes
ceuvres des particuliers ; mais les biens
qui sont en la disposition de l'Eglise,
comme le droit d'administrer ou rece-
voir les Sacremens, de participer aux
sacrifices, aux prières publiques, aux
Offices divins, aux Indulgences, aux
bénéfices, aux dignités ecclésiastiques,
à la sépulture en terre sainte, &c.
Chaque Censure ne prive pas néan-
moins de tous ces biens ; il n'y a que
l'excommunication majeure qui ait cet
effet ; la suspense et l'interdit n'en
privent qu'en partie:
Comme les Censures sont des actes
de la justice extérieure , établie dans
l'Eglise pour y maintenir le bon ordre
et la discipline, il n'y a que ceux qui
ont l'administi-ation de cette justice ,
DE PÉNITENCE. 47
savoir, le Pape, les Evêques et les
Conciles, qui aient le pouvoir de punir
par la rigueur des Censures.
Les Censures se divisent ordinai-
rement en celles qui sont à jure ou
à Canone, et en celles qui sont ab
homine. Les Censures a jure, qu'on
peut appeler Censurés de droit, sont
celles qui sont ordonnées par les lois
ecclésiastiques, pour empêcher quelque
péché contraire au bon ordre et à la
discipline de l'Eglise ; telles sont les
Censures qui sont contenues dans les
canons , les constitutions, les statuts
ou ordonnances synodales : et comme
elles sont portées par forme de règle-
ment perpétuel, elles n'expirent pas à
la mort de celui qui les a portées,
mais elles subsistent et sont en vigueur,
jusqu'à ce qu'elles soient révoquées ou
abrogées par une autorité légitime.
Les Censures ab homine sont celles
qui sont prononcées par le Supérieur
ecclésiastique, avec quelque circons-
tance particulière du temps, du lieu,
de l'action et des personnes. Il y en
a de deux sortes : les unes sont pour
punir un péché qui est déjà commis,
et elles se fulminent par une sentence
juridique et un jugement particulier qui
condamne une personne à telle peine
pour telle cause ; les autres sont pour
empêcher quelque péché en quelque
circonstance particulière. Et comme ces
48 DU SACREMENT
dernières se prononcent par manière
de commandement ou de défense par-
ticulière , faite sous telles peines à telle
personne, ainsi qu'il arrive souvent
dans le cours des visites des Evêques,
elles cessent par la mort du Supérieur
qui les a portées , supposé que les
personnes qu'elles regardaient ne les
aient pas encourues, durant sa vie, par
la transgression de ses commandemens.
On divise encore les Censures en
comminatoires ou ferendœ senteniiee, et
en Censures de sentence prononcée,
lalœ senleniiœ. La Censure commina-
toire est portée par forme de menace,
et ne s'encourt pas par la seule trans-
gression de la loi ou ordonnance ; mais
le Supérieur, en vertu de cette loi ou
ordonnance , sans autre monition , a
droit d'en frapper le coupable dès qu'il
est tombé dans le péché qui lui avait
été défendu sous peine de telle Cen-
sure. La Censure latœ sententice est
celle qu'on encourt aussitôt qu'on a
commis l'action défendue , sans qu'il
soit besoin d'autre jugement.
On fait le discernement de ces deux
sortes de Censures par les termes dans
lesquels l'ordonnance est conçue. Si ces
termes signifient un effet présent, et
marquent que le crime commis emporte
avec soi l'exécution de la peine qui y
est annexée, comme ipso facto, ipso
jure ; Nous déclarons excommuniés
DE PÉNITENCE.
tous ceux gui, &c, c'est une Censure
latœ sententiœ. S'ils marquent un effet
futur, ou ne signifient pas assez clai-
rement un effet présent, comme Com-
munione privetur; Nous défendons sous
peine de suspense, &c, c'est une Cen-
sure comminatoire.
Tout Prêtre approuvé peut absoudre,
dans le tribunal de la pénitence , des
Censures à jure, c'est-à-dire, de celles
qui sont portées par une loi générale,
à moins que par les termes de cette
loi, elles ne soient réservées au Supé-
rieur ; mais les Censures ab homine
sont toujours réservées, et ne peuvent
être levées que par celui qui les a por-
tées , par son successeur, par celui à
qui il donne ce pouvoir, ou enfin, en
cas d'appel, par celui qui est au-dessus^
de lui dans l'ordre hiérarchique.
Néanmoins, lorsqu'un pénitent se
trouve à l'article ou en danger de
mort, tout Prêtre peut l'absoudre de
toutes les Censures même réservées,
qui l'empêcheraient de recevoir les
Sacremens ; mais il doit l'obliger à
réparer, autant qu'il lui est possible,
le tort ou le scandale pour lequel il
a encouru la Censure. Et lorsque ce
danger sera passé, ce pénitent doit
se représenter au Supérieur, pour re-
cevoir de lui l'ordre de la satisfaction
qu'il doit faire ; faute de quoi, il
retomberait dans la même Censure.
DU SACREMENT DE PENITENCE. Ï49
Les Evêques ont le pouvoir d'ab-
soudre des Censures, même publiques,
réservées au Pape , lorsque ceux qui
les ont encourues ne peuvent facilement
avoir recours au Souverain Pontife.
Il y a trois espèces de Censures ;
l'Excommunication, la Suspense et
l'Interdit.
S VII.
De l'Excommunication.
L'EXCOMMUNICATION est une censure
ecclésiastique qui, en punition d'un
péché considérable et scandaleux , sé-
pare un Chrétien de la société ou
communion des Fidèles, et le prive de
l'usage de tous les biens spirituels et
communs , qui sont en la disposition
de l'Église.
L'Église a employé, dès sa naissance,
cette censure pour obliger ses enfans
rebelles à rentrer dans leur devoir,
1. Cor. 5. ainsi qu'il paraît par l'usage que S. Paul
' ' en a fait en quelques occasions. C'est
la plus grande peine dont elle puisse
punir les coupables, et une image
de la séparation éternelle des damnés
d'avec Dieu et les Saints.
Les biens communs qui sont en la
disposition de l'Église, et dont une
personne excommuniée est privée,
sont : i°. la réception et l'administra-
tion des Sacremens ; i". la célébration
et l'assistance aux Offices divins ; 3°. la
participation aux suffrages publics et
aux prières que l'Église offre à Dieu
pour tous ses enfans ; 4°- la sépulture
ecclésiastique ; 5°. le pouvoir de nom-
mer et d'être nommé, d'élire et d'être
élu aux bénéfices et dignités ecclé-
siastiques ; 6°. le droit d'exercer la
jurisdiction ecclésiastique et d'agir en
justice ; 70. la communication avec les
Fidèles, auxquels il est défendu pa-
reillement d'avoir communication avec
les Excommuniés dénoncés. Mais pour
le bien entendre , il faut observer qu'il
y a des Excommuniés tolérés, lesquels,
bien qu'ils aient véritablement encouru
l'Excommunication, ne sont pas néan-
moins traités comme tels publiquement
par l'Eglise ; et il y a des Excommuniés
non tolérés, ce sont ceux qui ont
été dénoncés et déclarés excommuniés
nommément, publiquement et à la face
130 DU SACREMENT DE PENITENCE.
de l'Eglise. Or, quoique les uns et
les autres doivent se regarder devant
Dieu comme excommuniés, et qu'ils
ne puissent participer aux Liens dont
ils sont privés par l'Excommunication,
l'Eglise néanmoins ne défend pas. aux
Fidèles d'avoir communication avec les
Excommuniés tolérés, mais seulement
avec les Excommuniés dénoncés ; en
sorte que si quelqu'un communique
avec ces derniers, hors les cas exceptés
par le droit, qui sont compris en ce
petit vers latin :
Utile, lex, luunile, res ignorata, necesse. I
Si quelqu'un, dis-je, hors ces cas,
communique avec les Excommuniés
dénoncés, par exemple , en priant
Dieu , travaillant , négociant , man-
geant ou conversant avec eux , il
encourt de droit l'Excommunication
mineure , qui est une censure de
laquelle tout Prêtre approuvé peut
absoudre , et dont l'effet est de
priver un Fidèle de la participation
passive des Sacremens et du droit
de pouvoir être élu ou présenté
aux bénéfices et dignités ecclésias-
tiques.
DES MONITOIRES.
CoMME il n'y a que les Supérieurs ec-
clésiastiques qui puissent excommunier,
il n'y a qu'eux seuls qui puissent ac-
corder des Monitoires, qui sont des
commandemens que l'Eglise fait à ses
enfans, sous peine d'excommunication,
de révéler ce qu'ils savent sur des
faits spécifiés dans les lettres monito-
riales.
Mais, comme l'excommunication est r
le plus redoutable châtiment que l'Eglise
emploie pour punir ses enfans rebelles,
et qu'elle ne s'en sert qu'à l'extrémité,
on ne doit également avoir recours aux
Monitoires que pour les causes de la
plus haute importance, et lorsque, sans
ce moyen extrême, on ne pourrait
connaître les faits dont il s'agit.
Tous ceux qui ont connaissance des
faits énoncés dans un Monitoire sont
obligés de les révéler. Si quelqu'un
avait désobéi à l'Eglise en ne révélant
pas, son Confesseur ne doit pas l'ab-
soudre , qu'il n'ait révélé ce qu'il sait,
en cas que sa révélation puisse encore
servir. Lorsque l'excommunication a été
fulminée contre ceux qui n'ont pas
révélé, les Confesseurs doivent ren-
voyer ceux qui l'ont encourue, au Su-
périeur qui a accordé la publication du
DU SACREMENT DE PENITENCE.
Monitoire ; l'absolution de cette excom-
munication lui étant réservée.
Il faut néanmoins excepter de cette
règle, les parens, lesquels ne sont pas
obligés de révéler contre leurs parens
ou alliés, jusqu'au quatrième degré
inclusivement ; non plus que ceux de
qui les coupables ont pris conseil, ou
qui ont un véritable sujet d'appréhender
qu'en révélant, il ne leur arrive un
mal Considérable ; à moins qu'il ne
s'agisse d'un bien public très-impor-
tant à la Religion ou à l'Etat.
Lorsque les Curés auront commission
de fulminer l'excommunication , il est
à propos qu'ils fassent une instruction
au peuple touchant les effets de cette
terrible censure et les maux effroyables
qu'elle cause ; l'exhortant à se mettre en
prières pour les personnes sur lesquelles
l'excommunication doit tomber, afin
qu'il plaise à Dieu de leur toucher le
cœur et détourner sa colère de dessus
la paroisse. Ils prononceront ensuite la
sentence d'un ton grave, qui marque
leur douleur et leur compassion.
Les Curés et Vicaires mettront par
écrit les révélations qui pourront leur
être faites, touchant les points dont il
-s'agira dans le Monitoire qu'ils auront
publié. Us les feront signer par les ré-
vélans, s'ils savent écrire , les tiendront
secrètes, et, conformément à l'ordon-
nance, ils les enveiTont cachetées au
greffe de la jurisdiction où le procès
est pendant.
§ VIII.
De la Suspense.
LA Suspense est une censure par
laquelle un Ecclésiastique, en punition
de quelque faute considérable, est privé
entièrement ou en partie de l'usage des
biens qui lui sont propres en qualité
d'Ecclésiastique.
Si la peine de la Suspense est portée
absolument et sans limitation, c'est une
Suspense totale, laquelle prive celui
qui en est frappé, de l'usage de tous
les biens propres aux Ecclésiastiques,
savoir, de l'exercice des ordres, du
bénéfice et de l'office ; mais lorsqu'elle
est portée avec quelque hmitation, elle
ne prive que d'une partie de ces biens,
et c'est unç Suspense partielle, qui se
divise en Suspense d'ordre, Suspense
a'office et Suspense de bénéfice.
DU SACREMENT DE PÉNITENCE.
La Suspense d'ordre prive quelque-
fois un Ecclésiastique de l'exercice de
toutes les fonctions des saints ordres,
et quelquefois de celles d'un seul
ordre, comme des fonctions de la
prêtrise , ou seulement d'une fonction
particulière, par exemple, de l'admi-
nistration du Sacrement de Pénitence.
On juge de son étendue par les termes
de l'ordonnance ou de la sentence où
elle est contenue.
La Suspense d'office empêche l'exer-
cice de quelque charge ou emploi
ecclésiastique, par exemple, des fonc-
tions de Vicaire général, d Officiai, de
Curé , &c.
La Suspense de bénéfice ôte à un
bénéficier l'administration et perception
des revenus et fruits de son bénéfice,
dont une partie est ordinairement des-
tinée pour celui qui est commis par
le Supérieur pour en faire les fonctions
à la place du bénéficier ; mais celte
Suspense n'a jamais eu lieu en France.
Si la Suspense est seulement pour
un temps limité, elle cesse de lier
lorsque ce temps est expiré, sans qu'il
soit besoin d'autre absolution ; mais
si, avant ce temps, l'Ecclésiastique
contre lequel elle a été portée la violait
en faisant quelque fonction des ordres
sacrés, il encourrait la même irrégula-
rité qu'on encourt pour le violement
des censures.
S IX.
De l'Interdit.
L'INTERDIT est une censure par la-
quelle l'Eglise, pour punir un péché
considérable, défend l'usage de quel-
ques Sacremens, la célébration des
Offices divins en public, et la sépulture
ecclésiastique.
Il est ou local, ou personnel, ou
mixte.
L'Interdit local est celui qui tombe di-
rectement sur les lieux, comme lorsqu'il
est défendu d'administrer les Sacre-
mens , de célébrer les Offices divins,
ou d'inhumer dans quelqu'église ou
cimetière.
L'Interdit personnel prive certaines
personnes de l'usage des Sacremens,
de l'assistance au service divin et de
la sépulture ecclésiastique. Cet Interdit
suit la personne qui l'a encouru, en
quelque lieu qu'elle aille.
DU SACREMENT
Le mixte tombe également sur les
personnes et sur les lieux.
Lorsque l'Interdit est général, c'est-
à-dire , lorsqu'il est porté sur toute une
communauté, sur toute une ville, une
paroisse, &c., les innocens sont obligés
de le garder, aussi bien que les cou-
pables , et ils sont également privés
des Sacremens, des Offices divins et
de la sépulture ecclésiastique. Il faut
néanmoins observer, i°. qu'alors il est
permis d'administrer les Sacremens de
Baptême , de Confirmation , de Péni-
tence , et qu'on peut donner le viatique
à ceux qui sont dangereusement ma-
lades ; mais on ne doit pas admettre
au Sacrement de Pénitence les coupa-
bles qui ont donné lieu à l'Interdit,
qu'ils n'aient satisfait pour le crime
qu'ils ont commis : s'ils ne peuvent
satisfaire sur-le-champ, on doit exiger
d'eux caution suffisante ; et en cas
qu'ils ne trouvent personne qui veuille
répondre pour eux, il faut les obliger
de promettre avec serment qu'ils sa-
tisferont.
2°. Il est permis encore , pendant
l'Interdit général, de faire les Offices
divins publiquement et avec solennité,
les jours de Noël, de Pâques, de la
Pentecôte, de l'Assomption de Notre
Dame , à la fête du Saint Sacrement
et durant toute son Octave ; mais les
personnes au sujet desquelles l'Interdit
DE PÉNITENCE. i53
a été prononcé doivent se tenir éloi-
gnées de l'autel, et ne peuvent aller
à l'Offrande.
3°. Il est encore alors permis de
célébrer la Messe une fois la semaine
dans les églises paroissiales, afin de
renouveler les hosties pour le secours
des malades, pourvu que ce soit à
huis clos, sans bruit et sans sonner
les cloches.
4°. Enfin, les Ecclésiastiques décédés
peuvent être inhumés en terre sainte,
nonobstant l'Interdit général, pourvu
qu'ils n'y aient pas donné occasion,
et qu'ils l'aient gardé religieusement.
On peut même à leur enterrement dire
la Messe et les prières pour les morts,
mais à voix basse, sans sonner les
cloches , sans solennité et les portes
de l'église fermées.
Quelquefois l'Interdit n'est que jus-
qu'à ce qu'une condition soit accom-
plie , par exemple, jusqu'à ce qu'une
église soit réparée, le cimetière fermé,
ou que la personne ait satisfait au
devoir pascal, &c. ; et cet Interdit
cesse dès que la condition est mise,
sans qu'il soit besoin d'aucun jugement
du Supérieur pour le lever.
Les laïques qui violent l'Interdit
pèchent mortellement. Les Ecclésiasti-
ques qui célèbrent la Messe, ou qui
confèrent les Sacremens dans une église
interdite, ou qui, étant personnellement
20
i54 DU SACREMENT
interdits, font quelque fonction des
ordres sacrés encourent l'irrégularité.
Les Prêtres qui administrent les
Sacremens à une personne déclarée
interdite , ou qui célèbrent la Messe
en sa présence, sont privés de l'entrée
de l'église. C'est pourquoi, lorsqu'ils
sont avertis qu'il y a dans l'église une
personne interdite dénoncée, ou un
Excommunié non toléré , ils doivent
l'avertir de sortir, et même cesser
DE PÉNITENCE.
l'Office divin en cas qu'il ne veuille
pas obéir : si néanmoins le Prêtre est
au Canon de la Messe , il doit con-
tinuer jusqu'à la Communion, et après
avoir pris le précieux sang de notre
Seigneur, il ira achever la Messe dans
la sacristie ; mais la personne excom-
muniée ou interdite qui a refusé de
sortir, et ceux qui l'ont maintenue
dans sa rébellion , encourent une ex-
communication réservée au Pape.
LA MANIÈRE DE DONNER L'ABSOLUTION DES CENSURES.
IJORSQU'UN Prêtre a reçu de notre Saint Père le Pape ou de
Monseigneur l'Archevêque, la commission d'absoudre quelqu'un
d'une excommunication ou d'une autre censure réservée, s'il
est commis pour lui donner l'absolution hors le Sacrement de
Pénitence, et que la forme qu'il doit observer soit prescrite dans
sa commission, il la suivra entièrement -, mais si la commission
porte simplement qu'il lui donnera l'absolution in forma Ecclesiœ
consuetâ, la première chose qu'il doit foire est d'obliger le pénitent
à réparer la faute pour laquelle il a encouru la censure, satis-
faisant, par exemple, à celui dont il a usurpé les biens ou
flétri la réputation, en cas qu'il ne l'ait pas déjà fait. S'il ne
lui est pas possible de faire alors cette réparation, le Prêtre
doit exiger de lui caution suffisante ; et s'il lui est impossible de
la donner, il doit lui faire promettre avec serment d'y satisfaire
dès qu'il le pourra. Il l'obligera aussi de promettre avec serment
DU SACREMENT DE PÉNITENCE. i55
qu'il ne contreviendra plus au Canon ou à l'Ordonnance dont
la transgression lui a attiré la censure.
L'ABSOLUTION DE L'EXCOMMUNICATION.
IJORSQUE celui qui doit être absous est un Excommunié dénoncé,
le Prêtre lui donnera l'absolution publiquement en la manière
suivante :
Si le péché pour lequel il a encouru l'Excommunication est
atroce, le Prêtre, revêtu d'un surplis et d'une étole violette,
s'étant assis et couvert, et ayant devant lui le pénitent à genoux,
lui fera réciter le psaume Miserere meî, Deus, &c. avec le
Gloria Patri à la fin; ensuite il se lèvera, et étant découvertt
il dira :
Kyrie eleison.
Christe eleison, Kyrie eleison.
Le Prêtre : Pater noster, &c. tout bas.
Et ne nos inducas in tentationem ;
Sed libéra nos à inalo.
Salvum fac servum tuum ( vel ancillam tuam ), Domine :
Bi. Deus meus sperantem in te.
Nihil proficiat inimicus in eo ( vel in eâ ) :
%L. Et films iniquitatis non nocebit ei.
"J^. Domine, exaudi orationem meam :
Et clamor meus ad te veniat.
Dominus vobiscmn ;
%L. Et cum sphitu tuo.
DU SACREMENT DE PÉNITENCE.
- OB.EMUS.
DEUS, cui proprium est misereri semper et parcere, suscipe
deprecationem nostram, ut hune famulum tuum quem ( vel liane
famulam tuam quam ) Excommunicationis sententia constringit,
miseratio tuœ pietatis clementer absolvat. Per Christum Dominum
nostrum. Amen.
Après cette oraison, le Prêtre s'assiéra, se couvrira, et tenant
la main droite étendue sur le pénitent, il dira :
Dominus noster Jésus Christus te absolvat, et ego, auctoritate
ipsius et Sanctissimi Domini nostri Papœ (vel Ulustrissimi et Reve-
rendissimi Domini Burdigalensis Archiepiscopi ) mihi commissà,
absolvo te à vinculo Excommunicationis in quam incurrisse
declaratus ( vel declarata ) es propter ( ici il exprimera la came
de l'Excommunication, par exemple : propter sacrilegium, homi-
cidium, &c. ), et restituo te communioni et unitad Fidelium,
et Sanctis Sacramentis Ecclesiae. In nomine Patris et Filii,
et Spiritûs Sancti. Amen.
Si l'Excommunication n'est pas publique, ou que le crime
pour lequel elle a été portée ne soit pas atroce, le Prêtre se
contentera, pour en absoudre le pénitent, de le faire mettre à
genoux et de dire, étant assis et couvert, la main étendue sur
lui :
Dominus noster Jésus Christus te absolvat, et ego, auctoritate
ipsius et Sanctissimi Domini nostri Papœ ( vel Reverendissimi
Domini Burdigalensis Archiepiscopi ) mini concessâ, absolvo te
à vinculo Excommunicationis in quam incurristi propter ( il
exprimera ici la cause de l'Excommunication ), et restituo te
DU SACREMENT DE PÉNITENCE. i57
communitati et unitati Fidelium, et Sanctis Sacramentis Ecclesise.
In nomine Patris et Filii, et Spiritûs Sancti. Amen.
L'ABSOLUTION DE LA SUSPENSE ET DE L'INTERDIT.
S, le Prêtre a reçu commission d'absoudre quelqu'un de la
Suspense ou de l'Interdit, il lui donnera l'absolution en la manière
suivante :
Le pénitent dira Confiteor Deo, &c, et lorsqu'il l'aura achevé,
le Prêtre assis, découvert et tenant son bonnet des deux mains
jointes devant sa poitrine, dira : Misereatur tuî, &c. Indulgen-
tiam, &c. j ensuite, s'étant couvert et tenant la main étendue
sur le pénitent, il ajoutera :
Auctoritate mihi tradità, ego absolvo te à vinculo Suspensionis
quam ( vel Interdicti quod ) propter ( ici il exprimera la cause
de la Suspe?ise ou de l'Interdit, par exemple : sacrilegium,
simoniam, &c.) incurristi (vel incurrisse declaratus vel deelarata
es). In nomine Patris et Filii, et Spiritûs Sancti. Amen.
Lorsqu'un Prêtre a été commis pour absoudre, dans le tribunal
de la pénitence, de quelque censure réservée, il doit prendre les
précautions nécessaires pour la réparation de la faute, et ensuite
en donner l'absolution comme des censures non réservées, usant
simplement de la forme ordinaire de l'absolution sacramentelle,
page 145.
LA MANIÈRE D'ABSOUDRE UN EXCOMMUNIÉ QUI EST MORT.
IJORSQU'UN Excommunié n'est pas mort dans Vobstination, mais
qu'il a donné des marques de repentir avant que a'expirer, on
i58 DU SACREMENT DE PÉNITENCE.
ne doit pas le priver de la sépulture ecclésiastique ; il faut même
l'aider des suffrages de l'Eglise, et pour cet effet l'absoudre en
la manière prescrite ci-dessous, avant que de l'enterrer.
S'il était déjà entériné dans un lieu profane, il faudrait l'en
tirer pour l'absoudre, et l'inhumer en terre sainte.
Si on ne peut le déterrer commodément, ou s'il a déjà été
inhumé en terre sainte, on ne le déterrera pas, mais on lui
donnera l'absolution sur le lieu de la sépulture.
Le Prêtre qui doit faire celte fonction, s'étant revêtu d'un
surplis et d'une étole violette, dira l'antienne suivante.
Ant. Exuliabunt Domino ossa huniiliata.
Ensuite il récitera le psaume Miserere meî, Deus, &c. sans
Gloria Patri à la fin; après quoi, s'étant couvert et assis, étendant
la main droite sur le corps de l'Excommunié, il lui donnera
l'absolution par ces paroles :
Auctoritate mihi concessâ, ego te absolvo à vinculo Excommu-
nicationis quam incurristi ( vel incurrisse deçlaratus vel declarata
es ) propter ( ici il faut exprimer la cause de l'Excommunication,
par exemple: propter sacrilegium vel adulterium, &c. ) In
nomine Patris et Filii, et Spiritûs Sancti, Amen,
Le Prêtre se découvrira, et s'étant levé, il récitera alternati-
vement avec ceux qui l'assistent, le psaume De profundis, &c,
et à la fin : Requiem œternarn dona ei, Domine : Et lux
perpétua luceat ei.
Kyrie eleison.
Christe eleison, Kyrie eleison.
Le Prêtre : Pater noster, &c. tout bas,
DU SACREMENT DE PÉNITENCE. ?
5g
$\ Et ne nos inducas in tentationem \
Sed libéra nos à malo.
A portâ inferi
Erue, Domine, animam ejus.
7^. Requiescat in pace.
%L. Amen.
"$\ Domine, exaudi orationem meam :
Et clamor meus ad te veniat.
jlr. Dominus vobiscum :
Et cum spiritu tuo.
OREMUS.
DA , quœsumus, Domine, animsè famuli tui quem ( vel famulae
tuœ quam ) Excommunicationis sententia constrinxerat, refrigerii
sedem, quietis beatitudinem et superni luminis claritatem. Per
Christum Dominum nostrum. ï#. Amen.
Après quoi il jettera de Veau bénite sur le corps du défunt
êl se retirera, à moins qu'il n'en doive d'abord faire les obsèques.
i6o DU SACREMENT DE PENITENCE.
De Vlm
CoMME les Confesseurs reçoivent
quelquefois la commission de dispenser
de rirre'gularité dans le tribunal de la
pénitence, on leur en donnera ici une
courte explication.
L'Irrégularité est un empêchement
canonique, qui rend inhabile à recevoir
les saints ordres ou à les exercer quand
on les a reçus.
Il y en a de deux sortes : l'une qui
vient de quelque défaut, et l'autre qui
est le châtiment de quelque péché.
Il y a huit défauts qui causent la
première Irrégularité ;
i°. Le défaut d'esprit, qui se trouve
dans les insensés, les imbécilles, les
lunatiques , les énergumènes ou pos-
sédés du malin esprit ; ceux qui sont
atteints du mal caduc, et ceux qui
sont entièrement ignorans et incapables
d'apprendre ce qui convient à l'état
ecclésiastique.
2°. Le défaut du corps, qui rend
l'homme inhabile aux fonctions des or-
dres , qui fait qu'il ne peut les exercer
sans indécence notable, ou qui cause de
l'horreur et du mépris de sa personne.
X.
égularité.
3°. Le défaut de naissance, c'est-à-
dire, être né hors le légitime mariage.
4°. Le défaut de réputation, qui
tombe sur ceux qui se sont décriés
par leur vie libertine, ou qui sont
prévenus en justice pour quelque crime
énorme, ou qui ont exercé quelque
métier réputé infâme, comme les co-
médiens , les bateleurs, les usuriers
publics, &c.
5°. Le défaut de 1 âge déterminé par
les Canons pour recevoir les saints
ordres. Ce défaut tombe aussi sur les
Néophytes, c'est-à-dire, sur ceux qui
sont nouvellement baptisés ou con-
vertis , lesquels on ne doit admettre
à l'état ecclésiastique qu'après avoir
éprouvé qu'ils sont fermes et constans
dans la Foi et la Religion.
6°. Le défaut de liberté , qui com-
prend non seulement les esclaves, mais
encore ceux qui, ayant eu par office
l'administration de quelque bien public
ou particulier, comme les trésoriers, les
receveurs, les tuteurs, curateurs, SEC,,
n'ont point encore rendu leurs comptes
et n'en sont pas entièrement déchargés .
DU SACREMENT
70. Le défaut de Sacrement, c'est-
à-dire , la bigamie réelle, qui se trouve
en ceux qui ont été mariés deux fois ;
ou la bigamie interprétative, qui regarde
ceux qui ont épousé une veuve ; ou la
bigamie spirituelle et par ressemblance,
qui comprend ceux qui se sont mariés
après avoir reçu les ordres sacrés ou
fait vccu solennel de chasteté.
8°. Le défaut de douceur, qui se
rencontre en ceux qui, par leur charge
ou par leurs emplois, ont contribué
directement ou indirectement, quoi-
qu'avec justice, à la mort ou à la
mutilation de quelqu'un, par exemple,
dans une guerre juste ou dans un
jugement criminel.
Les péchés qui causent la seconde
sorte d'Irrégularité, sont :
i°. La mutilation ou l'homicide vo-
lontaire , et même le casuel, quand
on n'a pas apporté assez de précaution
pour l'éviter ; comme aussi la coopéra-
tion à ces crimes par voie de conseil,
de commandement, &c.
2°. Le violement des censures, lors-
qu étant lié de l'excommunication, de
la suspense d'ordre ou de l'interdit, on
a fait avec solennité quelque fonction
d'un ordre sacré.
3°. L'hérésie professée publiquement.
Celte Irrégularité cesse en France,
lorsqu'on a reçu de son Evêque l'abso-
lution de l'hérésie,
DE PÉNITENCE. 161
4°- La réception illicite des ordres,
i°. lorsque, étant excommunié d'une
excommunication majeure , on reçoit
quelqu ordre ; 2°. lorsqu'on reçoit les
ordres per saltum, c'est-à-dire, quand
on reçoit un ordre supérieur avant que
d'avoir reçu l'ordre inférieur.
5°. L'exercice illicite des ordres, lors-
qu'on fait solennellement les fonctions
de quelqu ordre sacré qu'on n'a point
reçu.
6°. La profanation du Sacrement de
Baptême, quand on le reçoit sciemment
deux fois, ou qu'on le confère à celui
qu'on sait avoir déjà été baptisé selon
les règles de l'Eglise.
Le Pape peut dispenser de toutes les
Irrégularités qui sont purement de droit
ecclésiastique, et les Évêques ont pou-
voir de dispenser de celles qui viennent
du péché, lorsque le crime est occulte
et n'a pas été porté au for contentieux.
Il en faut néanmoins excepter l'Irrégu-
larité encourue pour un homicide vo-
lontaire, même occulte, de laquelle le
Pape seul peut relever, comme aussi des
Irrégularités qui viennent des défauts.
Les Evêques ont cependant pouvoir de
dispenser du défaut de la naissance, à
l'effet seulement de recevoir la tonsure
et les ordres mineurs, et de pouvoir
tenir quelques bénéfices simples.
Il faut observer que, lorsque les
Papes accordent, au temps du Jubilé,
DU SACREMENT DE PÉNITENCE.
à tous les Confesseurs le pouvoir d'ab-
soudre de toutes sortes de péche's et de
censures, ils ne leur donnent pas le
pouvoir de dispenser de l'Irre'gularité,
laquelle n'est pas une censure, puisque
l'Irrégularité qui vient des défauts se
contracte ordinairement sans péché, et
que celle qui est causée par le crime
n'est pas une peine médicinale pour
obliger le pécheur à rentrer dans son
devoir, mais un pur châtiment du crime
qu'il a commis.
Les Confesseurs ordinaires ne peu-
vent donc pas absoudre ou dispenser
de 1 Irrégularité sans une commission
spéciale du Pape ou de lEvêque.
LA MANIÈRE DE DISPENSER DE L'IRRÉGULARITÉ ET DE RÉHABILITER
DANS LE TRIBUNAL DE LA PÉNITENCE.
LE Prêtre qui a été commis par notre Saint Père le Pape ou
par Monseigneur l'Archevêque pour dispenser de l'Irrégularité
dans le tribunal de la pénitence, observera tout ce qui lui sera
prescrit dans sa commission, tant pour la satisfaction qu'il doit
imposer au pénitent que pour les autres choses ; et après lui avoir
donné l'absolution en la forme ordinaire, avant que de dire In
nomine Patris, &c, il ajoutera, ayant toujours la main étendue
sur le pénitent :
Et auctoritate mihi à Sanctissimo Domino nostro Papa ( vel
à Reverendissimo Domino Burdigalensi Archiepiscopo ) traditâ,
dispenso tecum super Irregularitate in quam ( ou, s'il y en a
plusieurs, Irregularitatibus in quas ) ob (taies causas, les expri-
mant ) incurristi, et habilem reddo et restituo te executioni
ordinum et ofliciorum tuorum. In nomine Patris et Filii, et
Spiritûs Sancti. Amen.
Si le pénitent n'est pas dans les ordres, le Prêtre dira :
DU SACREMENT DE PÉNITENCE. i63
Habilem te reddo ad omnes ordines suscipiendos ( vel etiam
ad alia ), suivant ce qui est dans sa commission. ■
Si la commission est pour réhabiliter au titre d'un bénéfice et
accorder les fruits mal perçus, le Prêtre ajoutera :
Et restituo tibi titulum beneficii ( vel titulos beneficiorum ),
et condono tibi fructus malè perceptos. In nomine Patris et
Filii, et Spiritûs Sancti. Amen.
LA MANIÈRE DE RECEVOIR LABJURATION DES
HÉRÉTIQUES ET DE LEUR DONNER LABSOLUTION
DE LHÉRÉSIE.
Prêtre, même ayant le pouvoir d'absoudre des cas
réservés, ne peut, sans un pouvoir spécial de Monseigneur
l'Archevêque, recevoir l'abjuration de ceux qui ont fait profession
publique de l'hérésie, et les réconcilier à l'Eglise.
Le Prêtre aiujuel on aura adressé quelqu'un pour ce sujet,
l'instruira soigneusement des vérités de la Religion Catholique,
Apostolique et Romaine; et lorsqu'il le trouvera suffisamment
instruit, il recevra publiquement son abjuration et le réconciliera
à l'Eglise en cette manière :
S'étant revêtu d'un surplis et d'une étole, il ira à la porte
du chœur de l'Église où le nouveau Converti sera à genoux
tenant un cierge allumé. Le Prêtre se mettra pareillement à
genoux au-dessus de lui et chantera l'hymne suivante, ou la
récitera alternativement avec le clergé et les assistons qui seront tous à genoux.
i64 DU SACREMENT DE PENITENCE.
HYMNE.
\^ENI, creator Spiritûs,
Mentes tuorum visita,
Impie supernâ gratià,
Quse tu creasti pectora.
Qui Paracletus diceris,
Donmn Dei altissimi,
Fons vivus, ignis, charitas
Et spiritualis unctio.
Tu septiformis munere,
Dextrse Dei tu digitus,
Tu ritè promissum Patris,
Sermone ditans guttura.
Accende lumen sensibus,
Infunde amorem cordibus,
Infirma nostri corporis,
Virtute firmans perpeti.
Hostem repellas longiùs,
Pacemque dones protinùs,
Ductore sic te prœvio,
Vitemus omne noxium.
Per te sciamus da Patrem,
Noscamus atque Filium,
Te utriusque Spiritum,
Credamus omni tempore.
Gloria Patri Domino
Natoque, qui à mortuis
Surrexit, ac Paracleto,
In sœculorum saecula. Amen.
"fy. Emitte Spiritmn tumn, et
creabuntur : Et renovabis faciemterrae.
OREMUS,
'EUS, qui corda fidelium Sancti Spiritûs illustratione docuisti,
da nobis in eodem Spiritu recta sapere, et de ejus semper
consolatione gaudere. Per Christum Dominum nostrum.
%L. Amen.
Cette prière finie, le Prêtre se lèvera, se tournera vers le
nouveau Converti, qui demeurera toujours à genoux; et s'étant
assis et couvert) il lui fiera un petit discours pour le féliciter de
son heureux retour à l'Église, lui parlant à peu près en cette
sorte :
DU SACREMENT DE PÉNITENCE. i65
EXHORTATION.
%^ous avez grand sujet, mon cher Frère ( ou ma chère Sœur,
Monsieur ou Madame ), de remercier Dieu de la grâce qu'il
vous a faite aujourd'hui de vous appeler des ténèbres à son
admirable lumière. Vous êtes obligé d'estimer d'autant plus cette
grâce, que tandis que l'hérésie vous séparait de la société dlsraël,
vous ne pouviez pas, comme dit S. Paul, avoir l'espérance des Epies. 2.
biens promis; c'est-à-dire, qu'étant comme une brebis égarée
hors de l'Église, qui est le troupeau de JÉSUS-CHRIST, il n'y
avait point de salut à espérer pour vous. En effet, une des
premières vérités que les Apôtres ont apprise de la bouche de
notre Seigneur, qu'ils nous ont laissée par tradition, et dont tous
les Fidèles font profession dans le Symbole, c'est que de même
que nous n'adorons qu'un seul Dieu, que nous ne reconnaissons
que JÉSUS-CHRIST pour notre Rédempteur, et que nous n'ad-
mettons qu'un seul Baptême, nous ne devons aussi professer
qu'une seule Foi et ne reconnaître qu'une seule Église, hors
de laquelle il est impossible de se sauver. Cette Église, mon
cher Frère, est la Sainte Église Catholique, Apostolique et
Romaine. Comme elle est l'unique épouse bien-aimée de JÉSUS-
CHRIST, et qu'il L'a rendue sainte et irrépréhensible, la colonne
et la base de la vérité, ainsi que S. Paul nous l'enseigne, et 2.71m. 3.
que Dieu vous a fait la grâce de le reconnaître, personne ne
peut espérer d'arriver au ciel, qu'en lui demeurant uni et en
écoutant avec docilité sa doctrine. C'est pourquoi quiconque
s'en sépare par le schisme ou par l'hérésie marche dans les
ténèbres, il s'égare, il n'aura point de part aux promesses de
JÉSUS-CHRIST, dit S. Cyprien, et il ne peut avoir Dieu pour De unit.
père, puisqu'il n'a pas l'Eglise pour mère.
166 DU SACREMENT DE PÉNITENCE.
Entrez donc avec joie dans la voie du salut qui vous est
ouverte. Entrez, mon cher Frère ( ou ma chère Sœur ), avec
un saint empressement dans le sein de l'Église qui vous tend
les bras ; obéissez promptement aux mouvemens de la grâce qui
vous y rappelle ; et pour assurance de votre sincère réunion,
faites hardiment profession de croire toutes les vérités qu'elle
enseigne. Reconnaissez avec tous ses enfans le chef que Dieu
leur a donné, JÉSUS-CHRIST dans le ciel, et sur la terre S. Pierre,
qui vit dans ses successeurs pour gouverner le peuple de Dieu
suivant sa parole. Et puisque vous devenez en ce jour enfant
bien-aimé de Dieu et de l'Église son épouse, concevez des
sentimens dignes de cette éminente qualité ; donnez-vous bien
de garde de déshonorer votre mère par une conduite peu con-
forme à la sainteté de ses lois €t de sa doctrine ; mais répondez
jusqu'au dernier soupir, par l'intégrité de vos mœurs et par la
pratique de toutes sortes de bonnes œuvres, à la pureté de la foi
que vous allez professer,
Le discours fini, le Prêtre lui fera la demande suivante :
D. Croyez-vous toutes les vérités que l'Église Catholique,
Apostolique et Romaine enseigne, et qui sont contenues dans
la profession de foi dont elle se sert, et dont vous allez faire
( ou entendre ) la lecture ?
Le nouveau Converti répondra :
Oui, Monsieur, je le crois.
Le nouveau Converti lira la profession de foi, ou, s'U ne sait
pas lire, le Prêtre ou quelqu'autre la lira distinctement, après
l'avoir averti d'y unir son esprit et son cœur.
DU SACREMENT DE PÉNITENCE. 167
FORMULE DE LA PROFESSION DE LA FOI CATHOLIQUE, APOSTOLIQUE ET ROMAINE.
JE N. crois de ferme foi, et confesse tous et un chacun les
articles contenus au Symbole de la Foi, duquel use la Sainte Église Romaine ; savoir :
Je crois en Dieu le Père tout-puissant, créateur du ciel et
de la terre, et de toutes les choses visibles et invisibles; et en
un Souverain Seigneur JÉSUS-CHRIST, fils unique de Dieu,
engendré du Père avant tous les siècles, Dieu de Dieulumière
de lumière, vrai Dieu du vrai Dieu, engendré et non pas créé,
consubstantiel au Père, par lequel toutes choses ont été créées ;
lequel pour nous hommes et pour notre salut est descendu des
cieux, et a été incamé par l'opération du Saint Esprit, est né de
la Vierge Marie et s'est fait homme ; a été crucifié pour nous sous
Ponce Pilate ; a enduré mort et passion, et a été enseveli et
est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures ; est monté
au ciel, est assis à la droite du Père, et viendra derechef avec
gloire juger les vivans et les morts, et son règne n'aura jamais de fin.
Je crois au Saint Esprit Souverain Seigneur, qui vivifie tout,
qui procède du Père et du Fils, et qui avec le Père et le Fils
est adoré et glorifié, et qui a parlé par les Prophètes. Je crois
une Sainte Église Catholique et Apostolique ; je confesse un seul
Baptême pour la rémission des péchés, et j'attends la résurrection
des morts et la vie du siècle à venir. Ainsi soit-il.
Je crois et embrasse fermement les traditions des Apôtres et
de la Sainte Église, avec toutes les constitutions et ordonnances de la même Église.
J'admets et reçois la Sainte Écriture selon et au sens que
168 DU SACREMENT DE PÉNITENCE.
tient et a tenu cette Sainte Église notre mère, à laquelle il appar-
tient de juger de la vraie intelligence et interprétation de ladite
Écriture; et jamais je ne la prendrai ni ne l'exposerai que selon
le commun accord et consentement unanime des Pères.
Je confesse qu'il y a sept Sacremens de la loi nouvelle,
vraiment et proprement ainsi appelés, institués par NOTRE
SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST et nécessaires pour le salut du genre
humain, quoiqu'ils ne le soient pas tous à chaque particulier;
à savoir : le Baptême, la Confirmation, la Sainte Eucharistie,
la Pénitence, l'Extrême-Onction, l'Ordre et le Mariage; que par
ces Sacremens, la grâce de Dieu nous est conférée, et qu'il y
en a trois, savoir, le Baptême, la Confirmation et l'Ordre, qui
ne se peuvent réitérer sans sacrilège.
Je reçois aussi et j'admets les cérémonies approuvées par
l'Église Catholique, et usitées en l'administration solennelle de
tous les Sacremens. Je crois aussi et embrasse tout ce qui a été défini et déterminé
par le saint Concile de Trente touchant le péché originel et la
justification. Je reconnais qu'en la Sainte Messe on offre à Dieu un vrai,
propre et propitiatoire sacrifice pour les vivans et pour les morts,
et que le corps et le sang, avec lame et la divinité de NOTRE
SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST, sont vraiment, réellement et substan-
tiellement au Très-Saint Sacrement de l'Eucharistie, et qu'il s'y
fait un changement de toute la substance du pain au corps, et
de toute la substance du vin au sang de NOTRE SEIGNEUR
JÉSUS-CHRIST, lequel changement l'Église Catholique appelle
transsubstantiation. Je confesse aussi que sous une seule des deux espèces on
prend et reçoit JÉSUS-CHRIST tout entier en un vrai Sacrement.
DU SACREMENT DE PÉNITENCE. 169
Je tiens fermement qu'il y a un purgatoire, et que les ames
qui y sont détenues peuvent être soulagées par les suffrages et les
bonnes œuvres des Fidèles.
Je confesse qu'on doit honorer et invoquer les Saints et Saintes,
bienheureux et régnans avec JÉSUS-CHRIST, qu'ils plient Dieu
pour nous, et qu'on doit honorer leurs saintes reliques.
Comme aussi, que l'on doit avoir et retenir les images de
JÉSUS-CHRIST et de sa bienheureuse Mère perpétuellement
Vierge, et des autres Saints et Saintes, en leur rendant l'honneur
et la révérence qui leur appartiennent.
Je confesse que notre Rédempteur JÉSUS-CHRIST a laissé à
son Église la puissance des Indulgences, et que l'usage en est
très-salutaire au peuple chrétien.
Je reconnais la Sainte Église Catholique, Apostolique et Ro-
maine, mère et supérieure de toutes les Églises.
Je promets et jure une vraie obéissance au Pape et S1. Père
de Rome, successeur de S. Pierre, Prince des Apôtres et Vicaire
de JÉSUS-CHRIST.
J'approuve sans aucun doute et fais profession de tout ce qui
a été décidé, déterminé et déclaré par les saints Canons et Con-
ciles généraux, et spécialement par le saint Concile de Trente.
Je rejette, réprouve et anathématise tout ce qui leur est
contraire, et toutes les hérésies condamnées, rejetées et anathé-matisées par l'Église.
La profession de foi ayant été lue} le Prêtre présentera le
livre des saints Evangiles au nouveau Converti, lequel, mettant
la main droite dessus, dira :
Je iV. promets, voue et jure sur ces saints Évangiles <£e
persister entièrement et inviolablement, jusqu'au dernier soupir
2»
i7o DU SACREMENT DE PÉNITENCE.
de ma vie, moyennant la grâce de Dieu, en cette Foi Catho-
lique , hors laquelle il n'y a point de salut, et dont présentement
je fais profession sans aucune contrainte ; et tant qu'il me sera
possible, je la ferai tenir, garder, observer et professer par tous
ceux desquels j'aurai la charge en ma maison et en mon état,
ou dont j'aurai la conduite.
Cela fait, le Prêtre se lèvera, se tournera vers l'autel, et
s'étant mis à genoux avec tous les assistans, il récitera alterna-
tivement avec eux et avec le nouveau Converti tout le psaume 5oe.
Miserere meî, Deus, puis il dira Gloria Patri, &c.
if. Kyrie eleison. Christe eleison, Kyrie eleison.
Le Prêtre : Pater noster, &c. tout bas.
if. Et ne nos inducas in tentationem ;
ï#. Sed libéra nos à malo.
if. Salvum fac servum tuum ( vel ancillam tuam ),
~%L. Deus meus, sperantem in te.
if. Nihil proficiat inimicus in eo ( vel in eâ ) :
Et filins iniquitatis non apponat nocere ei.
if. Mitte ei, Domine, auxilium de sancto :
ï#. Et de Sion tuere eum ( vel eam ).
if. Domine, exaudi orationem meam :
Vji. Et clamor meus ad te veniat.
if. Dominus vobiscum :
I$L Et cum spiritu tuo.
Le Prêtre se lèvera et dira : . i
OREMTJS.
Î3EUS, cui proprium est misereri semper et parcere, suscipe
deprecationem nostram, ut hune famulum tuum quem ( vel
DU SACREMENT DE PÉNITENCE. 171
hanc famulam tuam quam) hœresis et excommunicaûonis catena
constringit, miseratio tuae pietaus absolvat. Per Christirm Do-
minum nostrum. Amen.
Ensuite,, s'étant tourné vers le pénitent et assis, toujours
néanmoins découvert, il dira :
Misereatur tui omnipotens Deus, &c.
Indulgentiam, absolutionem ^ et remissionem, &c.
Dominus noster Jésus Christus te absolvat (il se couvrira, et
tenant la main droite étendue sur le nouveau Converti, il ajoutera J :
Et ego, vigore indulti mihi à Reverendissimo Domino Burdi-
galensi Archiepiscopo traditi, absolvo te ab haeresi et excom-
municatione, aliisque censuris ecclesiasticis, quibus innodatus
( vel innodata ) extitisti, et restituo te unitati Fidelium ac
gremio Ecclesise, et participationi ecclesiasûcorum Sacramen-
torum. In nomine Patris et Filii, et Spiritûs Sancti. Amen.
Le Prêtre dira un mot au nouveau Fidèle pour l'animer à la
persévérance, lui parlant à peu près en la manière qui suit :
EXHORTATION.
C'EST maintenant, mon très-cher Frère ( ou ma très-chère
Sœur, Monsieur ou Madame), qu'on peut vous dire ce que
l'Apôtre S. Paul écrivait aux nouveaux Fidèles d'Éphèse : Vous Ephes
n'êtes plus étranger, mais vous êtes citoyen de l'Eglise, et vous
avez part aux grâces et aux privilèges des Saints et des domestiques
de Dieu. JÉSUS-CHRIST le bon Pasteur, en vous éclairant des
lumières de la Foi, vous a conduit dans sa bergerie, afin,
comme il l'a promis, que vous y trouviez la vie de votre ame, Jomi.
et que vous l'y trouviez abondamment; de.sorte que, dans les
sentimens de la parfaite reconnaissance qu'une grâce si singulière
i72 DU SACREMENT DE PENITENCE.
vous doit inspirer, vous avez lieu de dire avec le Roi Prophète :
22. Le Seigneur est mon Pasteur, il m'a établi dans les divins
pâturages de son Église \ rien ne pourra me manquer ,* // a fait
revivre mon ame , il m'a conduit dans les sentiers de la justice ;
j'espère que sa miséricorde, qui m'a prévenu, m'assistera dans
tous les jours de ma vie, afin que j'habite éternellement dans
la maison du Seigneur. Vous arriverez infailliblement dans cette
maison céleste, mon cher Frère, si, vous regardant comme une
brebis sous la conduite de JÉS us-CHRIST , vous écoulez avec
docilité la voix de vos Pasteurs, qui vous parlent en son nom, et
si vous persévérez constamment jusqu'à la mort dans la profession
de foi que vous venez de faire, dans une observation exacte
des Commandemens de Dieu et de ceux de son Église, et dans
la pratique de la charité et de toutes les vertus chrétiennes.
Mais, comme cette persévérance est un grand don de Dieu,
et qu'il ne l'accorde, ainsi que S. Augustin l'enseigne, qu'à ceux
qui la lui demandent par une humble prière, ne laissez passer
aucun jour de votre vie sans le conjurer de vous octroyer cette
grâce. Nous allons la lui demander pour vous, en même temps
que nous le remercierons de celle qu'il vient de vous faire.
Après ce discoures, le Prêtre se lèvera, et s'étant tourné vers
l'autel, il entonnera le Te Deum laudamus, &c, ou il le récitera
seulement avec ceux qui l'accompagnent.
HYMNE.
T. E Deum laudamus \ te Dominum confitemur.
Te œternum Patrem omnis terra veneratur,
Tibi omnes Angeli, tibi cœli et universae potestates,
Tibi Cherubim et Seraphim incessabili voce proclamant :
DU SACREMENT DE PÉNITENCE. i7
3
Sanctus, Sanctus, Sanctus Dominus Deus Sabaoth.
Pleni sunt coeli et terra majesiatis glorise tuae.
Te gloriosus Apostolorum chorus ;
Te Martyrum candidatus laudat exercitus.
Te per orbem terrarum sancta confitetur Ecclesia,
Patrem immensae Majestatis,
Venerandum tuum verum et unicum Filium,
Sanctum quoque Paracletmn Spiritum.
Tu Rex gloriae Christe,
Tu Patris sempiternus es Filius.
Tu ad liberandum suscepturus homrnem non horruisti Virginis
uterum.
Tu, devicto mortis aculeo, aperuisti credentibus régna coelorum.
Tu ad dexteram Dei sedes in gloriâ Patris.
Judex crederis esse venturus.
Teergo, quœsumus, famulis tuis subveni, quos pretioso sanguine
redemisti.
JEternâ fac cum Sanctis tuis in gloriâ numerari.
Salvum fac populum tumn, Domine, et benedic hgereditati tuœ.
Et rege eos, et extolle illos usque in seternum.
Per singulos dies benedicimus te ;
Et laudamus nomen tuum in sœculum et in saeculum saeculi.
Dignare, Domine, die isto sine peccato nos custodire.
Miserere nostrî, Domine } miserere nostrî.
Fiat misez icordia tua, Domine, super nos, quemadmodum
speravimus in te.
In te, Domine, speravi : non confundar in œternum.
Le Te Deum fini, le Prêtre dira :
Benedicamus Patrem et Filium cum Sancto Spiritu :
B£. Laudemus et superexaltemus eum in sœcula.
*74 DU SACREMENT DE PENITENCE,
^r. Domine, exaudi orationem meam :
B!. Et clamor meus ad te veniat.
Dominus vobiscum :
Ri. Et cum spiritu tuo.
OREMUS.
Î^EUS, cujus misericordiae non est numerus, et bonitatis infinitus
est tliesaurus, piissimae Majestati tuœ pro collatis donis gratias
agimus, tuanï semper clementiam exorantes, ut qui petentibus
postulata concedis, eosdem non deserens, ad prœmia futura
disponas. Per Christum Dominum nostrum. Amen.
Le Prêtre qui aura reçu l'abjuration en dressera l'acte ou le
certificat, suivant la formule qui se trouve à la fil de ce Rituel.
Il le signera, le fora signer par le nouveau Converti, s'il sait
écrire, et par quelques-uns des assistans les plus considérables,
et l'enverra au Secrétaire de notre Archevêché pour être mis
dans nos archives.
On ne doit pas abandonner le nou-
veau Fidèle après son abjuration, mais
il faut le disposer soigneusement à la
participation des Sacremens, principa-
lement à celui de la Pe'nitence , et le lui
administrer sitôt quil y paraîtra suffi-
samment préparé , afin de le réconci-
lier avec Dieu le plus tôt qu'il sera
possible.
Quant au Sacrement de la Sainte
Eucharistie , comme il demande de plus
saintes dispositions, on ne doit le don-
ner aux nouveaux Convertis qu'après
quelque temps d'épreuve, lorsqu'ils ont
témoigné le désirer, et qu'ils l'ont de-
mandé avec instances.
Si quelque nouveau Converti de-
mande qu'on fasse sur lui les cérémo-
nies du Baptême qui ont été omises
lorsqu'il a reçu ce Sacrement, les Curés
Nous en donneront avis, et si Nous
jugeons à propos qu'on lui accorde
cette grâce, ils observeront ce qui est
prescrit ci-devant, touchant la manière
de suppléer les cérémonies qui ont été
omises dans le Baptême.
INSTRUCTION VI.
SUR LE SACREMENT DE L'EXTRÊME-ONCTION.
C^UOIQUE le Sacrement de l'Extrême-
Onction ne soit pas absolument néces-
saire pour le salut, cependant, comme
NOTRE SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST l'a
institué par un excès de sa bonté infinie,
afin de donner aux Fidèles dangereu-
sement malades les grâces dont ils ont
besoin dans le temps qu'ils sont le plus
destitués des secours humains, et que
les forces de leur corps et de leur esprit
sont ordinairement plus affaiblies, les
Curés veilleront à ce qu'aucun de leurs
Paroissiens ne meure, s'il est possible,
sans avoir reçu ce dernier Sacrement. Et
afin d'engager les Fidèles à le demander
pour eux-mêmes, lorsqu'ils seront at-
taqués de quelque maladie périlleuse,
et à le procurer de bonne heure à leurs
parens et à leurs amis qui seront dans le
même état, les Curés leur représente-
ront souvent que ce Sacrement produit
des effets admirables en ceux qui le
reçoivent avec les dispositions requises ;
car, outre qu'il leur communique la
grâce sanctifiante, comme les autres
Sacremens, il leur donne des forces
pour supporter avec patience les dou-
leurs de la maladie ; il leur rend même
quelquefois la santé du corps, lorsque
Dieu le juge à propos pour leur salut ;
il détruit les restes des péchés, effaçant
ceux que le malade n'aurait pas suffi-
samment expiés par la pénitence, ou
qu'il n'aurait pas confessés par oubli ou
par une ignorance excusable ; il donne
le courage et la force nécessaires pour
résister aux attaques et aux tentations
que le Démon a coutume alors de livrer
avec plus de furie ; il fortifie contre les
horreurs de la mort, et il donne enfin
la grâce de mourir dans la fidélité qu'on
doit à Dieu.
Tous ces effets merveilleux sont
désignés dans l'Epîlre canonique de
S. Jacques en ces termes : Infirmatur Jac. 5.
guis in vobis ? inducat Presbyteros
176 DU SACREMENT DE
Ecclesiœ, et orent super eum, un génies
cum oleo in nomine Domini ; et oralio
fidei sahabit infirmum, et alleviabit
eum Dominus ; et si in peccaiis sit,
remittentur ei.
Ces paroles de S. Jacques nous font
connaître non seulement les effets que
ce Sacrement produit, mais encore
queUe en est la Matière, la Forme, le
Ministre, et le sujet à qui on doit l'ad-
ministrer.
La Matière éloignée c'est Wmile d'o-
live , laquelle, ayant la vertu d'apaiser
les douleurs, d'adoucir, d'échauffer et
de fortifier, est très-propre pour signi-
fier les effets de l'Extrême-Onction.
Cette huile qu'on appelle l'Huile des
Infirmes, doit avoir été bénite par un
Évêque le Jeudi Saint de l'année cou-
rante .
Les Curés auront soin de la renou-
veler tous les ans , et de faire brûler
celle qui reste de l'année précédente,
au temps et en la manière qui a été
prescrite ci-devant, page 17 , pour les
Saintes Huiles destinées à l'administra-
tion du Baptême.
Si, dans le cours de l'année, cette
huile se trouve tellement diminuée, qu'il
y ait lieu d'appréhender qu'il n'y en
aura point assez jusqu'à la bénédiction
des huiles nouvelles, on pourra, en
cas qu'on ne puisse point en trouver
d'autre, y mêler un peu d'huile d'olive
L'EXTREME-ONCTION.
non bénite, mais en moindre quantité
que ce qui reste de l'huile bénite.
Cette huile doit être tenue décem-
ment dans un vase d'argent ou d'étain
fin, qui sera enfermé sous la clef dans
une armoire à ce destinée : ce vase sera
séparé de ceux du Saint Chrême et
de l'Huile des Catéchumènes ; et pour
éviter toute méprise , il y aura sur le
couvercle ces deux mots écrits en gros
caractères : OLETJM INFIRMORUM, ou
au moins ces deux lettres majuscules
O. I
Pour porter ce vase plus commodé-
ment et plus sûrement aux maisons des
malades, il faut que le Prêtre le mette
dans une bourse de soie violette, qui
ait des cordons assez grands pour l'at-
tacher à son cou en cas de besoin, sur-
tout lorsqu'il doit monter à cheval ; et
pour empêcher que l'huile ne s'écoule,
on mettra entre le couvercle et la
spatule du coton qu'on changera de
temps en temps, et qu'on brûlera sur
la piscine.
La Matière prochaine de ce Sacrement
c?est l'onction ou l'application de l'huile
bénite qui se fait en forme de croix aux
principales parties du corps, savoir, aux
yeux , aux oreilles, aux narines , à la
bouche, aux mains et aux pieds, parce
qu'ayant été les organes du péché, elles
ont plus besoin d'être sanctifiées que les
autres parties du corps.
DU SACREMENT DE L'EXTRÊME-ONCTION. 177
On fait aussi l'onction aux reins des
hommes, lorsqu'on peut les remuer
commodément ou les mettre sur leur
séant; mais la pudeur oblige toujours
de l'omettre à l'égard des femmes.
Si le malade manque de quelqu'une
de ces parties, il faudra faire l'onction
à celle qui en est la plus proche, par
exemple, au poignet s'il n'avait pas de
main. On ne doit non plus omettre
aucune des onctions sur les personnes
qui n'ont jamais fait aucun usage de
quelques sens, tels que sont les aveugles,
les sourds et les muets de naissance,
parce qu'encore qu'ils ne se soient ja-
mais servi de l'ouïe, de la vue ou de
la langue pour pécher, ils ont pu désirer
d'en avoir l'usage pour prendre quelque
plaisir illicite.
L'onction des mains se fait en dehors
aux Prêtres, parce que le dedans a déjà
été consacré dans leur ordination.
La Forme de l'Extrême - Onction
consiste dans ces paroles que le Prêtre
prononce en faisant chaque onction sur
le malade : Per istam sanctam unclio-
nem et suam piissimam misericordiam ,
indulgeat tibi Dominus quidquid per
( marquant le sens où l'onction se fait )
deliquisli. Amen. .
Quoiqu'on doive faire deux onctions
aux sens qui ont double organe, par
exemple , aux yeux, aux narines, aux
mains, &c., on ne prononce néanmoins
qu'une fois la Forme, laquelle on ne
doit achever qu'en finissant la seconde
onction; c'est pourquoi, en faisant la
première onction, il ne faut dire que
ces paroles : Per islam sanctam unctio-
nem et suam piissimam misericordiam ;
et en faisant la seconde onction, il
faut prononcer : Indulgeat tibi Do-
minus, &c.
Lorsqu'il y a lieu d'appréhender que
le malade n'expire avant qu'on ait pu
lui administrer l'Extrême-Onction avec
les cérémonies et les prières accoutu-
mées , il faudra les omettre, et faire
d'abord et diligemment les onctions à
chaque sens avec la forme ordinaire ; et
si le malade survit, on dira sur-le-champ
les prières qui auront été omises. On
pourrait même, lorsque le danger est
pressant, ne faire qu'une onction pour
toutes, en passant promptement sur un
œil, une oreille, une narine et les lèvres,
sans faire aucun signe de croix, et pro-
noncer une seule fois la Forme, en y
exprimant tous les sens en cette ma-
nière : Per islam sanctam unctionem
indulgeat tibi Dominus quidquid deli-
quisli, per visum, auditum, odoratum,
gusium et taclum. Et c'est ainsi qu'on
doit en user en temps de peste ou autre
maladie contagieuse. On doit même, en
ce dernier cas, se servir de la spatule
pour faire les onctions, afin, d'une
part, que les pestiférés ne soient pas
23
i-8 DU SACREMENT DE L'EXTRÊME-ONCTION.
privés d'un Sacrement dont ils ont un
très-grand besoin, et que, de l'autre,
les Prêtres qui le leur administrent
soient moins exposés à prendre le
mal.
Si le malade expire avant qu'on ait
achevé les onctions, il faut les cesser.
Dans le doute s'il vit encore, on doit
les continuer, prononçant la Forme
avec cette condition : Si viçis, per
istam sanctam, &c, de laquelle il faut
pareillement user lorsqu'on est appelé
pour administrer l'Extrême-Onction à
quelque personne qui ne donne à la
vérité aucun signe de vie, mais qu'on
a lieu de croire ou de douter n'avoir
pas encore expiré.
Le Ministre de ce Sacrememt est le
Prêtre, comme S. Jacques le dit ex-
pressément. Il n'est pas néanmoins
permis à tout Prêtre, hors le cas de
nécessité, de l'administrer : cette fonc-
tion étant tellement réservée au Curé
du malade ou aux Prêtres qu'il députe,
ou qui sont commis par Iï/vêque pour
cet effet, que si un Régulier entrepre-
nait de sa propre autorité d'administrer
l'Extrême-Onction à quelque séculier,
il encourrait l'excommunication.
Si le Prêtre venait à mourir en ad-
ministrant ce Sacrement, ou qu'il se
trouvât hors d'état d'achever les onctions
qu'il aurait commencées , un autre
Prêtre devrait les continuer, sans qu'il
fut besoin de réitérer les onctions que
le premier aurait faites.
Les personnes capables de recevoir
le Sacrement de l'Extrême-Onction sont
les Fidèles malades dangereusement,
entre lesquels il faut mettre les vieillards,
lorsque les faiblesses d'un âge décrépit
les mettent dans un danger prochain
de mourir.
On ne doit pas le donner à ceux
qui ne sont pas malades, quoiqu'ils
soient en danger ou sur le point de
mourir, comme sont les soldats qui vont
monter à l'assaut, les criminels con-
damnés à mort, &c.
Il faut administrer ce Sacrement aux
enfans malades, qui ont atteint l'âge de
discrétion, quoiqu'ils n'aient pas fait
leur première Communion ; mais on
ne doit pas le donner à ceux qui n'ont
pas cet âge , non plus qu'aux insensés
qui n'ont jamais eu l'usage de raison,
ni aux frénétiques, lorsqu'il y a danger
d'irrévérence.
On doit refuser l'Extrême-Onction
aux pécheurs publics et scandaleux, tels
que sont les Hérétiques , les Excom-
muniés, les Duellistes, &c, lorsqu'ils
n'ont donné aucune marque de repentir
de leurs péchés, soit qu'ils aient encore
l'usage de leurs sens et de la raison, ou
qu'ils l'aient perdu. Mais il n'est pas
permis de priver de ce Sacrement aucun
Fidèle malade qui l'a demandé , ou qui
DU SACREMENT DE L'EXTREME-ONCTION. 179
a témoigné du regret de ses péchés,
quoiqu'il ait ensuite perdu l'usage de
la raison. On doit même l'administrer
aux Fidèles qui ont vécu chrétienne-
ment, lorsqu'étant surpris tout à coup
d'apoplexie ou de quelqu'autre maladie
qui leur ôte l'usage des sens, ils sont
incapables de demander les Sacremens ;
parce qu'on doit présumer que tout
Fidèle désire, en danger de mort,
qu'on lui procure ce qui est nécessaire
et utile à son salut, à moins qu'il n'ait
donné des marques du contraire, et
qu'il est d'ailleurs plus à propos de ha-
sarder un Sacrement que le salut de
celui qui n'a peut-être que ce moyen
pour se tirer du danger de la damnation
éternelle.
Les principales dispositions requises
pour recevoir ce Sacrement avec fruit,
sont, i°. d'être en état de grâce; c'est
pourquoi on ne doit le donner ordinai-
rement qu'après que le malade s'est
confessé. Si la maladie l'a tellement
privé de l'usage de ses sens, qu'il ne
puisse parler ni donner aucun signe de
douleur de ses péchés, le Curé doit
l'exciter à en concevoir intérieurement
une vive componction qui, étant jointe
au Sacrement de l'Extrême-Onction,
opérera en lui les mêmes effets que le
Sacrement de Pénitence duquel il est
_ la consommation. 20. Une foi vive, une
grande confiance en la miséricorde de |
Dieu et une fervente dévotion ; et afin
que les malades puissent entrer dans ces
saintes dispositions, les Curés auront
soin de recommander souvent au peuple
de ne pas attendre que leurs parens ou
amis soient à l'extrémité pour leur taire
recevoir l'Extrême-Onction, puisqu'il
leur sera bien plus salutaire pour l ame
et pour le corps de la recevoir avec
connaissance et avec piété.
Lorsque le Curé s'aperçoit que le ma-
lade est pressé, et qu'il y a apparence
qu'il ne vivra pas long-temps, il est à
propos qu'en lui portant le Viatique, il
fasse porter par quelque Ecclésiastique
le vase de l'Huile des Infirmes, ou qu'il
le porte lui-même, afin qu'après qu'il lui
aura administré le Sacrement de l'Eu-
charistie, il puisse lui donner promp-
tement celui de l'Extrême-Onction.
On ne doit pas réitérer ce Sacrement
dans une même maladie. Si néanmoins
elle était fort longue, et que le malade,
étant venu en convalescence , fut re-
tombé dans le danger de mort, on
devrait lui donner une seconde fois
l'Extrême-Onction.
Pour administrer ce Sacrement avec
la décence requise, le Curé ou autre
Prêtre qui doit faire celte fonction aura
soin de se servir d'un surplis et d'une
étole qui soient très-propres ; il don-
nera ordre que la chambre du malade
soit mise dans la propreté convenable,
Ï8O DU SACREMENT DE L'EXTREME-ONCTION.
que tout son lit soit couvert d'un linge
blanc, et qu'on prépare dans la même
chambre une table couverte d'une nappe
blanche sur laquelle il y ait un crucifix
entre deux chandeliers garnis de deux
cierges allumés, de l'eau bénite avec un
aspersoir, deux plats ou assiettes, sur
lune desquelles il y ait sept ou huit
pelotons de coton ou d'étoupes bien
propres pour essuyer les onctions, et
un peu de mie de pain pour frotter les
doigts du Prêtre ; sur l'autre assiette il
y aura un comet de papier blanc pour
mettre les pelotons après chaque onc-
tion ; enfin on préparera Une aiguière
pleine d'eau avec une serviette blanche
et un bassin, ou un plat pour recevoir
l'eau, quand le Prêtre lavera ses mains.
Il aura soin aussi de recommander à
ceux qui sont auprès du malade, de
lui laver les parties du corps où on
doit faire les onctions, se servant pour
cet effet du coin d'une serviette mouillée
dans de l'eau tiède.
LA MANIERE D ADMINISTRER LE SACREMENT DE
LEXTRÊME - ONCTION.
TTOUT étant disposé dans la chambre du malade de la manière
qu'on vient de le marquer, le Prêtre qui doit administrer l'Extrême-
Onction ira à l'église, où il fera sonner cinq ou six coups de
cloche pour avertir le peuple qu'on va donner ce Sacrement}
ensuite il lavera ses mains, se revêtira d'un surplis et d'une
étole violette, et après s'être mis un moment à genoux devant
le grand autel pour demander à notre Seigneur la grâce d'ad-
ministrer saintement ce Sacrement, il prendra avec respect les
Saintes Huiles et se rendra à la maison du malade, accompagné
d'un clerc qui portera un surplis et une étole, le Rituel et de
Veau bénite, en cas qu'il ny en ait pas déjà chez le malade.
Le Prêtre, entrant dans la chambre du malade, dira :
"jf. Pax huic domui :
Bi. Et omnibus habitantibus in eâ.
DU SACREMENT DE L'EXTRÊME-ONCTION. 181
II mettra les Saintes Huiles sur la table qu'on aura préparée,
et prenant le crucifix, il le fera baiser au malade en lui disant :
Voici le signe de la croix et l'image de notre Seigneur et
Sauveur JÉSUS-CHRIST : adorez-le du plus profond de votre
cœur; baisez ses sacrés pieds avec tendresse, mettez toute votre
confiance en sa bonté et en sa miséricorde infinies.
Ayant remis la croix sur la table, il prendra Vaspersoir et
jettera) en forme de croix, de l'eau bénite sur le malade et sur
les assistans, disant: Asperges me, Domine, hyssopo, et mun-
dabor : lavabis me, et super nivem dealbabor.
Ensuite il s'approchera du malade pour lui demander à voix
basse s'il n'a point oublié quelque péché dans ses confessions, et
s'il n'a rien sur sa conscience qui lui fasse peine, lui représentant
qu'il est obligé de se confesser des péchés dont il se sent coupable,
et qu'il doit profiter du temps que la miséricorde de Dieu lui ac-
corde pour en obtenir le pardon et rentrer dans sa grâce.
Si le malade témoigne le désir de se confesser, le Prêtre fera
retirer les assistans, il entendra sa confession et lui donnera l'abso-
lution, s'il est en état de la recevoir. S'il découvre qu'il ait vécu dans
quelque inimitié, il l'obligera sur l'heure de se réconcilier, faisant
venir, s'il se peut, les personnes avec lesquelles il a été brouillé;
et s'il n'est pas possible de les appeler, il l'obligera de déclarer tout
haut le désir qu'il aurait eu de les voir pour se réconcilier avec
eux, chargeant quelqu'un des assistans de les assurer qu'il les
aime, qu'il leur pardonne de bon cœur, et qu'il les prie de vouloir
lui pardonner.
En cas que le malade ait perdu la parole, le Prêtre l'exhortera
à demander intérieurement pardon à Dieu de ses péchés ; et pour
18a DU SACREMENT DE L'EXTRÊME-ONCTION.
l'aider à former un acte de contrition, il le prononcera tout haut
et distinctement. S'il s'aperçoit que le malade comprend ce qu'il
lui dit, et lui fait connaître par quelque signe qu'il a regret d'avoir
offensé Dieu, ou s'il a témoigné auparavant qu'il souhaitait se
confesser, il lui donnera l'absolution.
Lorsque le malade n'a pas perdu la connaissance, et qu'il peut
comprendre ce qu'on lui dit, le Prêtre, s'étant couvert, lui dira
quelques paroles de consolation, et en hù expliquant en peu de
mots la vertu et les effets du Sacrement qu'il va recevoir, il le
portera à. prendre confiance en la bonté et la miséricorde de Dieu,
lui parlant à peu près en ces_ termes ;
EXHORTATION.
ous allons, mon cher Frère (ou ma chère Sœur, Monsieur ou
Madame), vous administrer l'Extrême-Onction. C'est le dernier
Sacrement que 1 Église donne à ses enfans pour rendre la guérison
de leur ame parfaite, c'est-à-dire, pour effacer tout ce qui reste
des péchés de leur vie passée, pour les fortifier contre les tentations
de l'esprit malin, leur donner la grâce et la force de supporter
avec patience et avec mérite les douleurs de la maladie, et pour
leur rendre même la santé, s'il est expédient pour la gloire de Dieu
et pour leur salut. La grâce que notre Seigneur vous offre par ce
Sacrement est un témoignage certain de la tendresse infinie qu'il
a pour votre ame. O combien êtes-vous redevable à sa bonté,
de ce qu'après vous avoir pardonné vos péchés dans le Sacrement
de la Pénitence, et vous avoir nourri du précieux Viatique
de son corps et de son sang, il daigne encore vous assister si
puissamment dans une occasion si importante à votre salut!
Mais, pour ressentir les effets du Sacrement de l'Extrême-
Onction, entrez dans les saintes dispositions qu'il demande,
DU SACREMENT DE L'EXTRÊME-ONCTION. i83
Concevez une vive componction de vos péchés -, détestez toutes
vos infidélités passées ; réclamez avec confiance la miséricorde
de Dieu, en lui disant avec l'humble Publicain : Deus, pro- Luc.is.
pitius esto mihi peccatori : Mon Dieu, ayez pitié de moi, qui
suis un pauvre pécheur. Représentez-vous par une ferme foi,
dans le temps que nous ferons les onctions sur vous, que
JÉSUS-CHRIST opère in visiblement dans votre ame, et qu'il y
efface tout ce qui pourrait déplaire aux yeux de son Père.
Mettez toute votre espérance en sa bonté, et dites-lui avec le
Prophète : Intencle in adjutorium meum, Domine, Deus saluiis PsaL 37.
mcce : Aidez-moi, Seigneur, fortifiez ma faiblesse. Charitable
Sauveur, vous êtes mon médecin, guérissez mon ame par
l'onction de votre infinie miséricorde, et faites que votre passion
douloureuse et votre mort soient le remède de tous mes
maux. La dernière grâce que je vous demande, mon Dieu,
c'est de me donner un dégoût général de toutes les créatures,
afin que mon ame, remplie de votre saint amour, ne cherche
plus qu'en vous seul son repos, sa paix et son bonheur poul-
ie temps et pour l'éternité.
Si vous entrez dans ces dispositions, vous retirerez de ce
Sacrement tout le fruit qu'il peut produire, et vous en ressen-
tirez bientôt les effets.
Ensuite, s'adressant aux assistans, il leur dira :
Vous voyez, mes chers Frères, en quel état est ce malade,
et le besoin qu'il a de vos prières : unissez-les aux nôtres et
à celles de l'Église, afin d'obtenir de la bonté de Dieu qu'il
lui fasse la grâce de recevoir ce Sacrement avec de saintes
dispositions pour le soulagement de son corps, et surtout pour
le salut de son ame. Je vous prie de réciter tout bas à cette
i84 DU SACREMENT DE L'EXTRÊME-ONCTION.
intention les sept Psaumes pénitentiaux avec les Litanies des
Saints, ou d'autres prières selon votre dévotion.
L'exhortation étant finie, tous les assistans se mettront à
genoux et réciteront tout bas les sept Psaumes pénitentiaux.
Cependant le Prêtre prendra le Rituel, et étant debout, décou-
vert et tourné partie vers le lit du malade et partie vers le
crucifix qui est sur la table, il dira tout haut les prières suivantes :
Adjutorium nostrum in nomine Domini :
Qui fecit cœlum et terram.
7^. Dominus vobiscum :
Et cum spiritu tuo.
OREMUS.
INTROEAT, Domine Jesu Christe, domum hanc, sub nostrae
humilitatis ingressu, aeterna félicitas, divina prospeiitas, serena
laetitia, charitas fructuosa, sanitas sempiterna j elfugiat ex hoc
loco accessus Dœmonum : adsint Angeli pacis, domumque hanc
deserat omnis maligna discordia. Magnifica, Domine, super nos
nomen sanctum tuum, et benedic (faisant le signe de la
croix devant lui avec la main droite J nostrae conversationi :
sanctifica nostrae humilitatis ingressum, sanctus, qui et pius es,
et permanes cum Pâtre et Spiritu Sancto in sœcula saeculorum.
Amen. Oremus et deprecemur Dominum nostrum Jesum Christum,
ut benedicendo ^ (faisant le signe de la croix devant lui J
benedicat hoc tabernaculum et omnes habitantes in eo, et det eis
Angelum bonum custodem, et faciat eos sibi servire ad conside-
randum mirabilia de lege sua} avertat ab eis omnes contrarias po-
testates j eripiat eos ab omni formidine et ab omni perturbatione,
DU SACREMENT DE L'EXTRÊME-ONCTION. i85
ac sanos in hoc tabernaculo custodire dignetur. Qui cum Pâtre
et Spiritu Sancto vivit et régnât Deus in ssecula saeculorum.
Amen.
OREMTJS.
ExAUDI nos, Domine sancte, Pater omnipotens, 3eterne Deus,
et mittere digneris sanctmn Angelum tuum de cœlis, qui
custodiat, foveat, protegat, visitet atque defendat omnes ha-
bitantes in hoc habitaculo. Per Christum Dominum nostrum.
Amen.
Si le malade est presse', on pourra omettre ces oraisons en tout
ou en partie.
Lorsqu'elles seront achevées, le malade dira le Confiteor en
latin ou en français. S'il ne peut le réciter, le clerc le dira pour
lui; ensuite le Prêtre dira :
Misereatur tuî omnipotens Deus, et, dimissis peccatis tuis,
perducat te ad vitam aeternam. Bi. Amen.
Indulgentiam, absolutionem (faisant le signe de la croix
vers le maladeJ et remissionem peccatorum tuorum tribuat tibi
omnipotens et misericors Dominus. ï#. Amen.
Le Prêtre lavera ses mains, et s'étant tourné vers le malade
et étant toujours découvert, il fera trois signes de croix vers
lui, disant : ,
In nomine Patris et Filii et Spiritûs Çfe Sancti,
extinguatur in te omnis virtus Diaboli per impositionem manuum
nostrarmn, et per invocationem omnium sanctorum Angelorum,
Archangelormn, Patriarcharmn, Prophetarum , Apostolorum,
Martyrum, Confessorum, Virginum, atque omnium simul Sanc-
torum. Amen.
■4
i86 DU SACREMENT DE L'EXTRÊME-ONCTION.
Apres cette oraison, il trempera le pouce de sa main droite
dans les Saintes Huiles, ou bien il le frottera d'huile avec la
petite spatule au-dessus du vaisseau, prenant garde qu'il n'en
tombe aucune goutte, et il fera les onctions, en forme de croix,
sur les parties marquées ci-après, en prononçant en même
temps les paroles qui y ont rapport. Mais, avant chaque onction,
il est à propos qu'il avertisse le malade de demander intérieu-
rement pardon à Dieu des péchés qu'il a commis par le sens
sur lequel l'onction va se faire. Le-clerc aura soin d'éclairer le Prêtre, s'il est nécessaire,
pendant qu'il fera les onctioiis, tenant d'une main un cierge
et de l'autre le bassin ou Vassiette sur laquelle seront les sept
pelotons de coton ou d'étoupes qui doivent servir à essuyer les
pairies qui auront été ointes. Il faut faire attention à ne découvrir le malade qu'autant
qu'il est nécessaire pour faire les onctions, avec toute la décence
et l'honnêteté possibles. Le Prêtre commencera les onctions par l'œil droit, la pau-
pière étant fermée, faisant le signe de la croix dessus, et
prononçant la moitié de la Forme ; il oindra ensuite l'œil gauche,
achevant de prononcer la Forme : ce qu'il doit observer à tous
les sens qui ont double organe.
AUX YEUX.
Per istam sanctam unctionem ^ et suam piissimam mise-
ricordiam, indulgeat tibi Dominus ^ quidquid per visum
deliquisti. Amen. Après que le Prêtre aura achevé les onctions des yeux, il
les essuiera avec un des petits pelotons de coton ou d'éioupe
qu'il remettra sur l'assiette ou dans un cornet de papier blanc
DU SACREMENT DE L'EXTRÊME-ONCTION. 187
pour ne s'en plus servir : ce qu'il observera pareillement après
l'onction de chaque sens. Si celui qui l'assiste est dans les
ordres sacrés, il pourra essuyer les onctions à mesure que le
Prêtre les aura faites.
AUX OREILLES.
Cette onction se doit faire sur la partie inférieure des oreilles;
et il -est bon d'essuyer l'oreille droite avant que d'oindre l'oreille
gauche, afin que la Sainte Huile ne touche ni aux cheveux ni
aux linceuls.
Per istam sanciam unctionem et suam piissimam miseri-
cordiam, indulgeat tibi Dominus quidquid per auditum
deliquisti. Amen.
AUX NARINES.
Cette onction se fait sur l'extrémité de chaque narine, et
non au bout du nez.
Per istam sanctam unctionem ^ et suam piissimam miseri-
cordiam, indulgeat tibi Dominus quidquid per odoratum
deliquisti. Amen.
A LA BOUCHE (les lèvres ferme'es ).
Per istam sanctam unctionem ^ et suam piissimam miseri-
cordiam, indulgeat tibi Dominus ^ quidquid per gustum et
locutionem deliquisti. Amen.
AUX MAINS.
Cette onction se fait au dedans des mains, excepté aux
Prêtres pour lesquels elle se doit faire par dessus.
Per istam sanctam unctionem Çfc et suam piissimam mise-
ricordiam, indulgeat tibi Dominus ^ quidquid per tactum
deliquisù. Amen.
188 DU SACREMENT DE L'EXTRÊME-ONCTION.
AUX PIEDS.
Cette onction se doit faire à la plante des pieds.
Per istam sanctam unctionem ^ et suam piissimam miseri-
cordiam, indulgeat tibi Dominus ffe quidquid per gressum
deliquisti. Amen. AUX REINS.
On ne fait jamais cette onction aux femmes, et on l'omet
pareillement aux hommes, lorsqu'on ne peut les tourner ou mettre
sur leur séant sans quelque danger.
Per islam sanctam unctionem et suam piissimam miseri-
cordiam, indulgeat tibi Dominus quidquid per lumborum
delectationem deliquisti. Amen.
Les onctions achevées, le Prêtre frottera avec de la mie de
pain ses doigts qui ont touché les Saintes Huiles ; il lavera ses
mains au-dessus d'un plat ou d'un bassin, les essuiera avec une
serviette blanche et fera jeter dans le feu Veau dont il se sera
lavé. Il y jettera pareillement la mie de pain et les pelotons qui
auront servi aux onctions, à moins qu'il ne veuille les emporter
à l'église, dans un cornet de papier blanc, pour les faire brûler
au-dessus de la piscine. Cela fait, il se remettra entre le malade et le crucifix, et
dira les prières suivantes :
~f. Kyrie eleison. Christe eleison, Kyrie eleison.
Le Prêtre : Pater noster, &c. tout bas.
Et ne nos inducas in tentationem ^
Sed libéra nos à malo.
7^. Salvum fac servum tuum {yel Salvam fac famulam tuam),
ï#. Deus meus, sperantem in te.
7^. Mitte ei, Domine, auxilium de sancto :
DU SACREMENT DE L'EXTRÊME-ONCTION. 189
Et de Sion tuere eum ( vel eam ).
7K Esto ei, Domine, turris fortitudinis
A facie inimici.
7^. Niliil proficiat inimicus in eo ( vel in eâ ) :
VI. Et filius iniquitatis non apponat nocere ei.
7^. Domine, exaudi orationem meam :
Et clamor meus ad te veniat.
7^. Dominus vobiscum :
Et cum spiritu tuo.
OREMTJS.
DOMINE Deus, qui per Apostolum tuum Jacobum locutus
«s : Infirmatur quis in vobis ? inducat Presbytères Ecclesiœ, et
orent super eum, ungentes eum oleo in nomine Domini 5 et
oratio fidei salvabit infirmum, et alleviabit eum Dominus 5 et
si in peccatis sit, remittentur ei-, cura, quœsumus, Redemptor
noster, gratià Sancti Spiritûs languores istius infirmi ( vel in-
firmée ) ejusque sana yulnera, et dimitte peccata, atque dolores
cunctos mentis et corporis ab eo ( vel ab eâ ) expelle, plenamque
interiùs et exteriùs sanitatem misericorditer redde, ut ope mi-
sericordiae tuœ restitutus ( vel restituta ) ad pristina reparetur
officia. Qui cum Patte et Spiritu Sancto vivis et régnas Deus
in saecula sœculormn. Amen.
OREMTJS,
ESPICE, qusesumus, Domine, famulum tuum JY. (vel fa-
mulam tuam N> ) in infirmitate sui corporis fatiscentem, et
animam refove quam creasti, ut castigationibus emendatus (vel
emendata ) se tuâ senliat medicinâ salvatum ( vel salvatam ).
Per Christum Domnium nostriun. %L. Amen.
igo DU SACREMENT DE L'EXTRÊME-ONCTION,
OREMTJS.
D OMINE sancte, Pater omnipotens, œterne Deus, qui bene-
dictionis tuœ gratiam cegris infundendo corporibus, facturam
luam multiplici pietate custodis, ad invocationem tui nominis
benignus assiste, ut famulum tuum ( vel famulam tuam ) ab
œgritudine liberatuni ( vel liberatam ) et sanitate donatum ( vel
donatam) dexterà tua erigas, virtute confirmes, potestate tuearis,
atque Ecclesiae tuœ sanctœ cum omni desiderata prosperitate
restituas. Per Christum Dominum nostrum. Amen.
Après ces oraisons, le Prêtre s'approchera du malade, et
s'étant couvert, il l'exhortera en peu de mots à faire bon usage
des grâces qu'il a reçues par l'Extrême-Onction, à abandonner
de bon cœur et avec une parfaite confiance sa vie entre les
mains de Dieu, et à persévérer constamment, jusqu'au dernier
soupir, dans la fidélité qui lui est due* Il lui fera pour cet effet
l'exhortation suivante ;
EXHORTATION.
"%^"OILÀ enfin, mon très-cher Frère ( ou ma très-chère Sœur,
Monsieur ou Madame ), la plupart de vos désirs accomplis :
puisqu'après avoir reçu de la bonté de Dieu, pendant le cours
de votre vie, toutes les grâces et les secours qui vous étaient
nécessaires pour faire votre salut, vous avez eu le bonheur
dans votre maladie de recevoir tous les Sacremens dont vous
aviez besoin, afin de le mettre en assurance. Vous n'avez plus
qu'une seule chose à désirer dans ce monde, c'est de mourir
de la mort des Justes. Mais, pour avoir cet- avantage, il faut
que vous imitiez leur persévérance, en demeurant fidèle jusqu'au
DU SACREMENT DE L'EXTRÊME-ONCTION. igi
dernier soupir dans l'amour que TOUS devez à Dieu, et en
continuant jusqu'à la mort de souffrir avec une patience chré-
tienne toutes les peines de corps et d'esprit qu'il lui plaira de
vous envoyer.
C'est pour vous conserver dans ces sentimens que je vous
laisse ce crucifix, afin que, jetant souvent les yeux sur cette
image, qui vous représente l'état déplorable où votre Sauveur
s'est voulu réduire pour vous délivrer de la mort et vous pro-
curer le paradis, vous considériez votre lit comme la croix où
Dieu veut que vous soyez attaché, et que l'unissant à celle de
JÉSUS-CHRIST, VOUS consentiez dë bon cœur à finir votre vie
dans les souffrances, afin d'honorer celles qu'il a endurées
pour votre amour. Baisez souvent avec dévotion ses pieds et
ses mains sacrées ; regardez ses plaies avec une vive foi, afin
qu'elles excitent votre cœur à une parfaite confiance en celui
qui les a reçues pour vous, et qu'elles servent à bannir de
votre esprit toutes les pensées des choses de la terre.
Renoncez parfaitement au monde pour ne vous plus occuper
que de Dieu, et dites avec le Saint Apôtre : Mïlù vivere pkiiip.1.
Christus est et mori lucrum. Je ne veux plus vivre que pour
JÉSUS-CHRIST mon Sauveur et mon Dieu 5 et si c'est sa sainte
volonté que je meure de cette maladie, je m'y soumets par-
faitement, espérant que le sacrifice que je lui fais de cette vie
mortelle sera récompensé d'une vie glorieuse, qui n'aura jamais
de fin.
Après ce discours, le Prêtre fera baiser la croix au malade
et la fera mettre dans un endroit de la chambre où il puisse
la voir commodément. Il recommandera à ses parens et à ceux
qui l'assistent, de la lui présenter de temps en temps à baiser,
i92 DU SACREMENT DE L'EXTRÊME-ONCTION.
de lui donner de Veau bénite, et de lui dire quelques paroles
de piété et d'édification. Le Curé recommandera pareillement qu'on ait soin de l'ap'
peler promptement à quelque heure que ce soit de la nuit ou
du jour, en cas que la maladie vînt à augmenter, ou que le
malade entrât dans l'agonie, afin qu'il puisse lui procurer les
secours qui dépendent de son ministère, et l'aider à bien mourir.
Cela fiait, il retournera à l'église dans l'ordre qu'il est venu.
Si le Curé, après avoir donné l'Extrême-Onction au malade,
s'aperçoit qu'il approche de sa fin, il fiera pour lui la recom-
mandation de l'ame en la manière marquée ci-après, et il ne
l'abandonnera pas qu'il n'ait expiré.
INSTRUCTION VII
SUR LE SACREMENT DE L'ORDRE.
ISK
L'AMOUR que tous les Prêtres, et i
principalement les Pasteurs, doivent
avoir pour l'Eglise , les oblige à lui
procurer, autant qu'ils peuvent, de
dignes Ministres, et à éloigner du sa-
cré ministère ceux que le dérèglement
de leurs mœurs ou d'autres défauts
en rendent indignes; c'est pourquoi,
lorsqu'ils trouvent des enfans qu'ils
jugent propres à l'état ecclésiastique,
Us doivent veiller avec attention à leur
éducation, s'appliquer à les former de
bonne heure à la piété et à la science, et
leur inspirer l'esprit clérical et l'amour
des fonctions ecclésiastiques.
Ils auront pareillement soin de faire
connaître aux parens que, comme
ils doivent s'estimer heureux lorsque
quelques-uns de leurs enfans se sentent
appelés de Dieu à l'état ecclésiastique,
et que regardant cette vocation comme
une bénédiction sur leur famille , ils
doivent les consacrer avec joie au
service des autels, il faut aussi qu'ils se
donnent bien de garde d'engager dans
la cléricature légèrement et par des
vues intéressées , ceux qui n'ont pas
les marques d'une véritable et légitime
vocation à un état si saint et si sublime.
Et parce que Nous nous reposons de
la principale disposition qu'il y faut ap-
porter, savoir, de la pureté des mœurs,
sur le témoignage que les Curés Nous
en donnent, Nous leur recommandons
de n'accorder des certificats pour se
présenter à la tonsure , qu'à ceux en
qui ils auront reconnu de la piété jointe
à un bon naturel, et qui donnent
lieu d'espérer qu'ils serviront utilement
l'Eglise.
Afin que les Curés aient une plus
parfaite connaissance de leurs disposi-
tions , Nous ordonnons, conformé-
ment aux anciens réglemens et usages
du Diocèse , qu'à l'avenir ceux qui
aspirent à l'état ecclésiastique porteront
25
i94 DU SACREMEN
l'habit clérical au moins trois mois
avant que de se présenter à la ton-
sure ; qu'ils assisteront en soutane et
en surplis, les Fêtes et les Dimanches,
à la GrandTMesse et à Vêpres de la
paroisse, dans laquelle ils font leur
résidence, ou en quelqu'autre église
que Nous leur aurons indiquée ; et
qu'à cet effet, ils s'adresseront à Nous
pour avoir la permission de porter
l'habit clérical.
Les Curés auront soin que les jeunes
clercs qui sont dans leurs paroisses
assistent pareillement en soutane et en
surplis à la Grand'Messe et aux Vêpres
les Fêtes et Dimanches. Us veilleront
sur leur conduite , à ce qu'ils vivent
cléricalement, et ils n'accorderont le
certificat de vie et de mœurs nécessaire
pour entrer dans notre séminaire, qu'à
ceux qui auront vécu avec édification,
assisté assidûment aux Offices de la pa-
roisse, conformément aux réglemens du
Diocèse, fréquenté lès Sacremens, et en
qui il ne se trouve aucun défaut con-
sidérable, ni aucun des empêchemens
canoniques qui rendent les personnes
inhabiles à recevoir les Saints Ordres.
Et afin de prendre toutes les pré-
cautions possibles dans une affaire si
importante au bien de la Religion, et
suivre les règles de l'Eglise, laquelle,
pour n'admettre au rang de ses Minis-
tres que des personnes d'une probité j
r DE L'ORDRE.
reconnue , veut avoir sur ce sujet le
témoignage du peuple ; lorsque quel-
qu'un se disposera à recevoir quelque
Ordre sacré, les Curés avertiront de
son dessein les Fidèles à la Messe de
paroisse , trois jours de Fêles ou de
Dimanches, suivant la formule marquée
après le Prône. Us leur feront entendre
qu'ils sont obligés en conscience de
déclarer s'ils ont remarqué en sa per-
sonne ou dans ses mœurs quelque
chose qui le rende indigne des Saints
Ordres, et qu'ils ne doivent considérer
en ceci que le bien et l'honneur de
l'Eglise, et nullement l'intérêt d'une
personne ou d'une famille particulière.
C'est à quoi les Curés doivent eux-
mêmes faire une grande attention dans
les certificats qu'ils accorderont, se
souvenant que, s'ils les donnent plutôt
par complaisance que suivant la vérité,
ils trahissent lâchement les intérêts de r
l'Eglise , se rendent coupables devant
Dieu d'une très-grande infidélité , et
participent à tous les péchés que com-
mettront ces indignes Ministres qui
sont ainsi promus sur leur attestation.
Les Curés ne manqueront pas aussi,
le Dimanche qui précède les Quatre
Temps, de faire entendre aux Fidèles
que les jeunes qui sont ordonnés dans
la semaine ont été établis principale-
ment pour obtenir de Dieu de saints
Ministres, capables d'édifier rÉglise et
DU SACREMENT DE L'ORDRE. tg5
de travailler utilement au salut des
ames. Us les exhorteront à joindre de
ferventes prières au jeûne, afin de
demander à Dieu pour tous les Evêques
catholiques, et principalement pour
Nous, les lumières nécessaires pour
n'admettre au sacré ministère que des
personnes capables d'en soutenir le
poids , et de le prier de verser sur
les Ordinans la plénitude de son Esprit
saint, et les grâces dont ils ont besoin
pour se disposer à recevoir dignement
les Saints Ordres, et en remplir ensuite
tous les devoirs avec perfection.
Lorsque les jeunes Ecclésiastiques qui
ne sont pas encore Prêtres sont hors
du séminaire, les Curés des paroisses
où ils résident auront soin qu'ils vivent
cléricalement, qu'ils assistent en surplis
aux Offices divins au moins les Fêtes
et les Dimanches, qu'ils exercent so-
lennellement les fonctions de leurs Or-
dres, et qu'ils enseignent dans l'église
le Catéchisme aux enfans et aux igno-
rans.
Il est pareillement du devoir des
Curés de veiller sur la conduite de
tous les Prêtres qui sont dans leurs pa-
roisses, de les appliquer aux fonctions
ecclésiastiques, suivant leurs talens et
leur capacité, et de faire en sorte
qu'ils édifient le peuple, tant par leur
piété et la pureté de leurs mœurs que
par la modestie de leurs habits et la
bienséance de tout leur extérieur. Ils
s'efforceront de les attacher au service
de leurs paroisses par tous les bons
offices possibles, et ils en tireront
de grands secours , s'ils les honorent
comme Ministres de Dieu, s'ils recon-
naissent leur zèle et leurs travaux par
toutes les honnêtetés qu'ils pourront,
s'ils récompensent leur mérite, s'ils
leur témoignent un grand désintéres-
sement, s'ils agissent avec eux comme
avec leurs frères , et surtout s'ils les
animent, par leurs bons exemples et
par leurs paroles , à la pratique des
vertus et des fonctions ecclésiastiques :
en quoi ils pourront aisément réussir,
s'ils tâchent de lier avec eux quelques
conférences pour les tenir au moins
une fois par mois, afin d'y traiter
ensemble de leurs obligations, prendre
les moyens de les remplir dignement
et convenir des mêmes principes pour
la conduite des ames, et pour remédier
aux besoins de la paroisse.
INSTRUCTION VIII.
SUR LE SACREMENT DE MARIAGE.
LE Mariage, qui est un contrat mu-
tuel par lequel l'homme et la femme
se donnent réciproquement et s allient
pour vivre inséparablement l'un avec
l'autre, a été institué de Dieu dès le
commencement du monde, et depuis il
a été élevé à la dignité de Sacrement
par NOTRE SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST,
afin de représenter l'union ineffable
qu'il a contractée avec son Eglise.
Le Mariage, ainsi que les autres Sa-
crera ens , donne la grâce sanctifiante à
ceux qui se marient selon le Seigneur,
c'est-à-dire, avec les dispositions né-
cessaires ; et de plus il corrige, dans
les personnes mariées saintement, les
ardeurs de la concupiscence pour se
maintenir dans les bornes de la chasteté
conjugale, et il leur donne la grâce de
vivre dans une grande union et en paix
entre elles, de se garder l'une à l'autre
une inviolable fidélité, de se supporter
avec patience et avec amour dans leurs
imperfections, de surmonter les chagrins
et les mécontentemens qui surviennent
dans le Mariage, et enfin d'élever leurs
enfans dans la piété et dans la crainte
de Dieu.
Pour recueillir les fruits de ce Sa-
crement, il faut, i°. que les personnes
qui se marient soient en état de grâce ;
2°. qu'elles aient une intention pure,
qui fasse qu'elles ne se proposent pas
dans le Mariage un plaisir sensible et
grossier, mais la gloire de Dieu dans
la génération et l'éducation des enfans,
et leur propre salut par la fuite de
l'incontinence et par les secours mutuels
que les personnes mariées se donnent
dans les diverses incommodités de la
vie ; 3*. qu'elles s'efforcent d'avoir la
dévotion actuelle qui bannisse toutes les
irrévérences, les actions profanes et les
excès qui n'arrivent que trop souvent
dans les mariages.
C'est de quoi les Curés doivent ins-
truire soigneusement leurs peuples, en
leur représentant que les infidélités,
DU SACREMENT DE MARIAGE. 197
la désunion , le divorce , le désordre
dans les affaires, la dissipation des
biens, et beaucoup d'autres maux, sont
ordinairement les suites des mariages
contractés sans les dispositions que
Nous venons de marquer. Les Curés
avertiront ceux qui désirent se marier,
que, s'ils veulent éviter ces désordres, il
faut qu'ils se préparent à ce Sacrement
par la prière, par les bonnes œuvres,
et principalement en se confessant et
communiant au moins trois jours avant
de le recevoir.
Il serait même à propos de leur con-
seiller de se confesser dès qu'ils ont
passé le contrat de mariage, afin de
prévenir les inconvéniens qui pourraient
arriver, si se confessant seulement trois
jours avant que de se marier, ils se
trouvaient indignes de l'absolution , ou
incapables de contracter, par quelque
empêchement occulte qu'on découvrirait
dans leur confession. Si néanmoins il
s'agissait seulement de quelque cas à
Nous réservé, Nous accordons à tous
Confesseurs le pouvoir d'en donner
l'abso'ution aux contractais qui pour-
raient s'adresser à eux dans l'un des
quatre jours qui précéderont la béné-
diction nuptiale.
Les Curés les instruiront encore
avec soin des obîigalions réciproques
qu'ils contractent en se mariant. La
première est de garder invioiablement
la fidélité qu'ils se sont promise, en se
donnant mutuellement et acceptant ré-
ciproquement la puissance sur leurs
corps et leurs personnes ; en sorte qu'ils
n'en peuvent donner l'usage à d'autres
sans infidélité, sans adultère et sans une
espèce de sacrilège. La seconde, de pas-
ser toute leur vie paisiblement ensemble,
le lien du Mariage étant tellement in-
dissoluble , qu'il ne peut se rompre que
par la mort d'une des parties.
Us enseigneront aux maris qu'ils
sont obligés de regarder leurs épouses
comme une partie d'eux - mêmes ,
d'avoir pour elles une tendresse et
une bonté compatissante, en imitant
l'amour'tendre de JÉSUS-CHRIST pour
son Eglise , pour laquelle il a donné
son sang et sa vie. Et ils apprendront
aux femmes qu'elles doivent avoir pour
leurs maris une affection pleine de
tendresse , accompagnée de modestie,
d'humilité, de respect et de soumission.
Pour être capable de recevoir ce
Sacrement, il faut, i°. avoir lage de
puberté, c'est-à-dire, quatorze ans com-
plets pour les garçons, et douze ans
aussi complets pour les filles ; 2°. avoir
l'usage de la raison, afin de donner le
libre et volontaire consentement, qui est
absolument nécessaire pour la validilé
du Mariage ; 3°. n'avoir aucun des em-
pècliemens établis par l'Eglise ou par
l'État.
i98 DU SACREMENT DE MARIAGE.
Des Empêche mens du Mariage.
IJES empêchemens du Mariage sont
de deux sortes : les uns, qu'on nomme
dirimans, rendent les personnes en qui
ils se trouvent, inhabiles à contracter ;
de sorte que, si elles se marient, leur
Mariage est nul et illégitime. Les autres
empêchemens, qu'on appelle prohibitifs
ou empêchons. rendent seulement le
Mariage illicite, en sorte que ceux qui
en sont liés ne peuvent se marier sans
péché.
Les derniers ont été autrefois en
grand nombre , mais , suivant l'usage
présent, les plus ordinaires et les plus
communément reçus sont : i°. le vœu
simple de chasteté , ou de ne se point
marier, ou de se fane Religieux ; 2°. les
fiançailles contractées avec une autre
personne que celle qu'on veut épouser :
cet empêchement cesse lorsque les
fiançailles ont été légitimement réso-
lues ; 3°, la défense que le Supérieur
ecclésiastique fait de passer au Mariage,
jusqu'à ce que certaines choses aient
été réglées ou éclaircies; 4°- k défense
que l'Église a faite de célébrer le Ma-
riage avec solennité depuis le premier
Dimanche de l'Avent jusqu'à la fête des
Rois inclusivement ; et depuis le Mer-
credi des Cendres jusqu'au Dimanche
in Albis aussi inclusivement : ce qui,
suivant la coutume de France et l'usage
de ce Diocèse, que Nous voulons être
observés, ne doit pas s'entendre de la
solennité seulement, mais du Mariage
qui ne peut pas être administré pendant
ce temps, à moins qu'on n'ait obtenu
dispense de Nous ou de nos Vicaires
généraux.
Les empêchemens dirimans sont au
nombre de- quatorze , exprimés dans
ces vers latins :
Error, conditio, votum, cognatio, crimen,
Cultûs disparitas, vis, ordo, ligamen,
honestas,
Si. sis affinis, si consummare nequibis,
Si Parochi, aut duplicis desit prœsentia
testis,
Si mulier sit rapta, loco nec reddita tuto.
"Error, Le Mariage est nul lorsqu'on
est trompé en la personne même qu'on
prétend épouser ; comme si Jean épou-
sait Catherine, croyant épouser Mar-
guerite : mais le Mariage est valide,
DU SACREMEN1
si l'erreur tombe seulement sur les
qualités ou circonstances de la per-
sonne ; comme si Pierre croit que la
femme qu'il épouse est ri'che, et qu'elle
se trouve en effet pauvre.
Conditio. C'est lorsqu'une personne
libre épouse une esclave , dans la
croyance qu'elle est libre.
f^otum. Le vœu solennel de chasteté
dans les Religions approuvées par
l'Eglise, rend nul le Mariage qu'on
contracterait ensuite. Pour le vœu
simple de chasteté perpétuelle , il ne
rend pas le Mariage invalide, mais
illicite.
Cognaiio. C'est le lien de la parenté
ou de consanguinité, qui fait que les
parens en ligne directe, comme le
père, la fille, la petite-fille, &c, ne
peuvent jamais contracter ensemble
mariage, quelqu 'éloignés qu'ils soient ;
et en ligne collatérale, l'empêchement
dirimant s'étend jusqu'au quatrième
degré inclusivement.
Pour connaître en quel degré de
parenté sont ceux qui veulent se marier,
il faut remonter jusqu'à la tige com-
mune de la parenté, et compter autant
de degrés qu'il y a de personnes issues
l'une de l'autre , sans y comprendre
la tige ; de sorte que le frère et la sœur
sont au premier degré, le cousin et
DE MARIAGE. 199
la cousine germaine au second, les
cousins et cousines issus de germains
au troisième, et les enfans des cousins
issus de germains au quatrième, comme
on le peut voir dans la figure qui est
de l'autre part.
Mais il faut observer qu'on compte
les degrés de parenté par le plus éloi-
gné, en sorte que si l'une des parties
est, par exemple, au troisième degré,
et l'autre au cinquième, on fait état
qu'elles sont au cinquième degré ; de
sorte qu'elles ne sont point censées
parentes, et elles peuvent se marier
ensemble sans dispense.
On comprend sous cet empêche-
ment la parenté ou alliance spirituelle
qui se contracte dans le Raptême et
dans la Confirmation, et qui a deux
degrés : le premier est entre le parrain,
la marraine et le Ministre du Sacre-
ment d'une part, et celui qui a reçu
le Sacrement, de l'autre ; le second
degré de parenté spirituelle est entre
le parrain , la marraine «t le Ministre
du Sacrement d'un côté, et le père et la
mère de celui qui a reçu le Sacrement,
de l'autre ; mais le parrain ne contracte
point de parenté spirituelle avec la
marraine, et le parrain et la marraine
n'en contractent pas non plus avec
celui qui confère le Sacrement.
200 DU SACREMENT DE MARIAGE.
DEGRÉS DE PARENTÉ OU CONSANGUINITÉ.
LA TIGE.
LE PÈRE
ou
LA MÈRE.
I il
Le frère. La sœur.
II.
Le cousin
germain.
III.
Le cousin
issu
de germain.
IV.
Le fils
du cousin
issu
de germain.
Le fils
du
I fils du cousin |
issu
de germain.
IL
La cousine
germaine.
III.
La cousine
issue
de germaine.
IV.
La fille de la cousine
issue
de germaine.
La fille
de la fille
| de la cousine |
issue
[de germaine.!
DU SACREMEN1
Crimen. Il y a deux crimes qui ren-
dent le Mariage nul : l'homicide et
l'adultère.
L'homicide rend nul en deux cas le
Mariage que deux personnes contracte-
raient ensemble : i°. lorsque ces deux
personnes, en vue de se marier en-
semble , ont de concert tué ou procuré,
en quelque manière que ce soit, la mort
du mari de l'un ou de la femme de
l'autre ; 2°. lorsqu après que ces deux
personnes ont commis ensemble l'adul-
tère , l'une d'elles, même à l'insu de
l'autre , a tué ou fait tuer son mari ou
sa femme , ou le mari ou la femme de
l'autre, en vue de se procurer par cet
homicide la liberté de l'épouser.
L'adultère rend aussi le Mariage nul
en deux rencontres : i°. lorsque ceux
qui l'ont commis se sont promis l'un à
l'autre de contracter mariage ensemble,
après la mort des personnes avec les-
quelles ils sont mariés ; 2°. lorsqu'un
homme ( il en faut dire autant d'une
femme ) s'est marie, du vivant de sa
femme, avec une autre qui savait qu'il
était déjà marié, cet homme ne peut
épouser celle-ci après la mort de sa
femme légitime : il en serait autrement,
si le Mariage contracté avec cette se-
conde femme n'avait point été con-
sommé.
Culiûs dispari tas. La différence de
Religion rend nul le Mariage qu'un
' DE MARIAGE. 201
Fidèle baptisé contracterait avec une
personne qui n'est pas baptisée. Si les
deux personnes ont été baptisées, et
que l'une soit hérétique, leur Mariage
sera valide, mais illicite, à moins d'une
dispense du Souverain Pontife.
Vis. Le Mariage est nul lorsqu'on a
été forcé de le contracter par l'ap-
préhension de quelque grand mal dont
on était injustement menacé.
Ordo. L'engagement dans les ordres
sacrés est un empêchement au Mariage.
Ligamen. Celui qui est déjà lié par
un Mariage n'en peut contracter un
second du vivant de sa partie.
Honesias. L'honnêteté publique et
la bienséance ne permettent pas aux
personnes qui se sont validement fian-
cées ( quoiqu'elles n'aient point passé
au Mariage, et que leurs fiançailles aient
été résolues ), de se marier l'une avec
les parais de l'autre , jusqu'au premier
degré seulement ; par exemple , il n'est
pas permis à un homme d'épouser la
mère, la sœur, ni la fille de sa fian-
cée. Il résulte encore un empêchement
d'honnêteté publique, i°. du Mariage
validement contracté et non consommé;
20
. du Mariage contracté avec un em-
pêchement dirimant, autre que le défaut
de consentement ; et, dans ces deux
cas, l'empêchement s'étend jusqu'au
quatrième degré inclusivement. De ces
principes on peut déduire ce qu'il faut
26
202 DU SACREMENT DE MARIAGE.
penser du Mariage purement civil : ou
les parties, en le faisant, avaient l'in-
tention de se présenter ensuite à l'église,
voulant, devant l'officier civil, se pro-
mettre le Mariage plutôt que se marier
réellement, et alors cet acte devant être
regardé comme de simples fiançailles,
l'empêchement ne va pas au-delà du
premier degré ; ou les parties voulaient
se marier réellement et définitivement
devant l'officier civil, indépendamment
de la présence du propre Curé auquel
elles étaient résolues de ne pas se pré-
senter, et alors cet acte étant un vrai
mariage clandestin, l'empêchement s'é-
tend jusqu'au quatrième degré, en vertu
de la disposition du droit canonique ci-
dessus énoncée, qui porte que tout Ma-
riage contracté avec un empêchement
dirimant quelconque, pourvu que ce
ne soit pas le défaut de consentement,
produit l'empêchement d'honnêteté pu-
blique jusqu'au quatrième degré.
Si sis affinis. On entend par là cette
sorte de parenté ou d'alliance qu'établit
- le commerce charnel entre l'homme qui
a eu ce commerce et les païens de la
personne avec qui il l'a eu. Cette affi-
nité en ligne directe, soit ascendante,
soit descendante, est un empêchement
qui s'étend à l'infini ; mais, par rapport
à la ligne collatérale, si ce commerce a
eu lieu dans un légitime Mariage, l'em-
pêchement s'étend jusqu'au quatrième
degré : ainsi une veuve ne peut épouser
ni le frère, ni le cousin germain, ni le
cousin issu de germain, ni le fils du
cousin issu de germain de son mari. Si
ce commerce a eu Heu hors du Mariage,
l'empêchement ne va pas au-delà du
second degré : ainsi un fornicateur ne
peut épouser ni la sœur ni la cousine
germaine de celle avec qui il a fait
le mal, et un mari qui a eu mauvais
commerce avec la sœur ou la cousine
germaine de sa femme ne peut plus
demander le devoir conjugal, quoique
cependant il doive le rendre si la par-
tie innocente le demande, celle-ci ne
devant pas être punie de la faute de
son conjoint.
Les degrés d'alliance se règlent sur
ceux de la parenté, c'est-à-dire, que
le mari, par exemple, est allié aux pa-
rens de sa femme aux mêmes degrés
auxquels elle leur est parente , et la
femme est alliée aux parens de son
mari aux mêmes degrés auxquels il est
leur parent. Ainsi Marie, par exemple,
est alliée au premier degré au père, à
la mère, au frère, à la sœur et aux
enfans de Pierre son époux. Elle est
alliée au second degré aux oncles, aux
tantes, aux cousins germains, aux
cousines germaines, aux neveux et
aux nièces de son mari, et ainsi des
autres, comme on le voit en la figure
suivante.
DU SACREMENT DE MARIAGE.
DEGRÉS D'ALLIANCE OU AFFINITÉ.
203
II.
AÏEUL ET AÏEULE
DE PIERRE.
Le père
et la mère
de Pierre.
II.
Les oncles
et les tantes
de Pierre.
I.
Les frères
et les sœurs
de Pierre.
II.
Les neveux
et les nièces
de Pierre.
III.
Les petits
neveux
et les petites
nièces
de Pierre.
IV.
Les enfans
des petits
neveux
de Pierre.
Leurs
on fan s. i
PIERRE MARIE
ÉPOUX. ÉPOUSE.
I.
Les
enfans
de
Pierre.
^/^/
IL
Lespetits
enfans
de
Pierre.
II.
Cousins
germains
et cousines
germaines
de Pierre.
III.
Les cousins
et
les cousines
issues
de germains
de Pierre.
IV.
Les enfans
des cousins
issus
de germains
de Pierre.
Leurs
enfans.
ÎO4 DU SACREMENT DE MARIAGE.
Il faut observer qu'il n'y a que la
personne qui a eu le commerce avec
une autre, qui soit alliée aux parens
de cette personne, et qu'il n'y a pas
d'alliance entre les parens et moins
encore entre les alliés des deux parties ;
par exemple, il n'y a que Pierre qui
soit allié aux parens de Marie sa femme,
et il n'y a que Marie qui soit alliée aux
parens de Pierre son mari, de sorte
que les parens de cette femme ne sont
pas alliés aux parens ni aux alliés de
son mari.
Si consummare nequibis. Lorsqu'une
des parties ne peut consommer l'action
du Mariage avec l'autre ( ce qui s'ap-
pelle impuissance ), il n'y a point de
Mariage entre elles ; mais-, afin que
l'impuissance soit un empêchement di-
rimant, il faut qu'elle ait précédé le
Mariage, et que, d'ailleurs, elle soit
perpétuelle; car, si-elle était survenue
après le Mariage-contracté, ou qu'elle
pût être ôtée par les remèdes naturels r
ou par les prières de l'Eglise, elle ne
rendrait pas le Mariage nul.
Si Parochi, oui duplicis, &c. Cet
empêchement a été introduit par le
Sess. 24. Concile de Trente , lequel a jugé à
Marimô" ProPos de rendre nul et illégitime le
Cap. 1. Mariage qui ne se fâit pas en présence
du Curé de l'un ou des deux contrac-
tans, et de deux ou trois témoins.
exceptions : i°. elle n'oblige pas dans les
lieux où le Concile de Trente n'a pas
été promulgué», comme en certains pays
hérétiques ; 2°. elle n'oblige pas quand
le recours à un Prêtre catholique est
impossible ou extrêmement difficile et
périlleux , pourvu que le Mariage se
fasse devant deux témoins, comme la
chose est souvent arrivée pendant la
révolution ; et quand on trouve des
personnes ainsi mariées, on peut les
exhorter, mais on ne doit pas les obli-
ger à recevoir la bénédiction nuptiale ;
et s'ils y consentent, il faut les avertir
qu'on la leur donne non pour revali-
der leur Mariage qui existe sans cela,
mais seulement pour leur procurer les
grâces spirituelles qui y sont attachées ;
3°. l'Ordinaire ou les Curés peuvent
commettre quelqu'autre Prêtre pour y
assister en leur place. Dans les paroisses
vacantes, le Curé voisin, délégué par
Nous pour le service de la paroisse, a
pouvoir à cet effet, ou si personne n'est
délégué, c'est celui des Curés voisins
qui en est prié par les parties. Mais si
quelqu'autre Prêtre entreprenait de
marier ou de donner la bénédiction
après le Mariage , sans la permission -
de l'Évêque ou du Curé, il serait sus-
pens autant que l'Evêque du Curé des
contractans le jugerait à propos.
* Si mulier sil rapia, &c. Cet empê-
Gette loi toutefois souffre quelques | chement qui a été introduit pareillement
DU SACREMENT DE MARIAGE. 205
Sera. 24.
tic Reform,
Hfatrimon.
Cap. 6.
par le Concile de Trente, a lieu
lorsqu'une fille ou une femme a été
enlevée contre sa volonté ou celle de
ses parens, tuteurs, curateurs ou autres
qui en sont chargés : car, en ce cas,
celui qui l'a enlevée ou fait enlever ne
peut pas contracter validement mariage
avec elle, quand même elle y donnerait
son consentement, jusqu'à ce qu'elle
soit mise en lieu sûr et libre, et hors
de la puissance de ceux qui l'ont en-
levée.
Il y a quelques empêchemens qui
peuvent survenir après le Mariage con-
tracté , et qui font que la partie qui
les a causés ne peut exiger le devoir
du Mariage , quoiqn 'elle soit obligée
de le rendre. Ces empêchemens sont,
entre autres, l'alliance naturelle qui
proviendrait de l'inceste commis avec
les parens ou parentes de sa partie,
jusqu'au second degré inclusivement ;
et la parenté spirituelle qui serait entre
le mari et la femme, si l'un ou l'autre
avait baptisé leur enfant hors le cas de
nécessité, ou qu'ils eussent fait la fonc-
tion de parrain ou de marraine à son
Baptême.
Comme il est important que les Fidèles
ne s'engagent pas dans le Mariage sans
être libres de tous les empêchemens,
les Curés auront soin de repasser de
temps en temps cette partie si impor-
tante de la diéologie, et d'interroger les
Fidèles surtout sur les empêchemens
qui se rencontrent plus souvent, tels
que sont la parenté, l'alliance, l'adul-
tère avec promesse de mariage, la
violence, &c.
Ils leur feront entendre que, lorsque
pour de justes causes ils demandent la
dispense de quelque empêchement, ils
doivent exposer la vérité dans la sup-
plique ou requête qu'ils présentent pour
cet effet ; puisque, s'ils se mariaient sur
une dispense subreptice ou obreptice,
c'est-à-dire, obtenue en cachant la
vérité , ou sur un faux exposé, leur
Mariage serait nul, leur cohabitation
criminelle, incestueuse, ou au moins
concubinaire, et les enfans qui en naî-
traient seraient illégitimes.
C'est ce qui doit engager un Curé
à s'informer diligemment, lorsqu'il se
présente quelque Mariage à faire dans
sa paroisse, s'il n'y a point quelque
empêchement dirimant entre ceux qui
veulent le contracter : s'il découvre cet
empêchement par la confession, et que
les parties ne veuillent pas recourir à
l'autorité qui a droit de dispenser, il
doit, après avoir épuisé tous les efforts
de son zèle pour les y faire consentir,
publier les bans et donner la béné-
diction nuptiale. S'il le découvre par
une voie dont il puisse user et donner
des preuves, il doit suspendre la pu-
blication des bans jusqu'à la dispense.
206 DU SACREMEN1
S'il le découvre le jour même du
Mariage, que cet empêchement soit
secret, et qu'entre le moment où il
est découvert et celui où le Mariage
doit être célébré , il n'y ait pas un
intervalle suffisant pour obtenir la dis-
pense de Nous ou de nos Vicaires
généraux, Nous conférons au Curé ou
au Confesseur le pouvoir de dispenser
dans les empêchemens secrets dont la
dispense Nous appartient, pourvu que
la partie n'ait pas affecté de cacher
cet empêchement jusqu'alors, dans l'in-
tention d'en obtenir plus facilement
dispense, et que le Mariage ne puisse
se différer sans graves inconvéniens
ou scandale. Enfin, si le Curé ou
Confesseur ne découvre l'empêchement
qu'après que le Mariage a été contracté
en face de l'Église et consommé , il
doit, si l'empêchement est public,
obliger les parties de se séparer non
seulement de lit, mais aussi d'habi-
tation , jusqu'à ce qu'elles aient obtenu
la dispense de cet empêchement, et
qu'elles aient de nouveau contracté
mariage en face de l'Eglise ; et, en ce
cas, pourvu qu'il y ait une des deux
parties bien disposée, il faut se con-
tenter du consentement de l'autre, sans
exiger ni préparation ni confession ,
si on ne peut l'obtenir : on peut
même , dit le Cardinal CAPRAEA , se
contenter de son consentement par
DE MARIAGE.
lettre ou par procureur, si on ne peut
obtenir davantage ; enfin, si on ne
peut pas même obtenir ce mode de
consentement, il faut avoir recours aux
dispenses in radice dont Nous parlerons
plus bas.
Mais, si l'empêchement est secret,
et qu'il soit connu des deux parties,
il leur défendra l'usage du Mariage :
cependant il obtiendra de Nous dili-
gemment la dispense nécessaire et la
permission de réhabiliter le Mariage ;
et lorsqu'il l'aura reçue, il réhabilitera
le Mariage, en exigeant des parties un
nouveau consentement en particulier,
sans autres témoins que lui ; et si les
parties veulent y consentir, il doit
leur donner la bénédiction nuptiale soit
pour ne pas les exposer à être privées
de la grâce du Sacrement, soit pour
obéir au précepte ecclésiastique de
recevoir cette bénédiction , quand on
se marie.
Il en usera de même lorsque l'em-
pêchement n'est connu que. d'une des
parties, s'il ne voit point d'inconvénient
à le déclarer à l'autre partie.
Mais s'il y a inconvénient grave à
découvrir à l'autre partie l'empêche-
ment existant et la nullité du premier
Mariage, il ne reste d'autre ressource
que d'avoir recours à la dispense in
radice, qui exempte de renouveler le
consentement et revalide le Mariage en
DU SACREMENT
vertu du consentement autrefois donné ; |
mais, pour user de cette dispense,
il faut observer plusieurs conditions :
i°. il faut que l'union des deux parties
ait au moins l'apparence extérieure d'un
Mariage, et qu'elles aient voulu se lier
à cette fin par un consentement sincère
et réciproque ; 1°. il faut être bien sûr
que le consentement des deux parties
persévère et n'a pas été rétracté ; car
l'Eglise, en ôtant, par la dispense in
radice, l'empêchement ou obstacle qui
suspendait l'effet du consentement, ne
fait autre chose que laisser le con-
sentement toujours supposé existant
produire son effet naturel, qui est le
lien conjugal entre les deux parties ;
d'où il suit que , si le consentement
avait été révoqué , l'Eglise ôterait en
vain l'obstacle qu'elle a posé, un con-
sentement qui n'existe plus ne pouvant
l'ien produire ; 3°. il faut que l'em-
pêchement soit de droit ecclésiastique,
puisque, dans le droit naturel ou divin,
l'Eglise ne peut dispenser ; 4°- u
faul
que les raisons les plus graves exigent
cette dispense ; car elle est un remède
extrême que l'Eglise désire qu'on n'em-
ploie qu'à l'extrémité, et quand on ne
peut faire autrement : de là vient que
les exemples en.sont si rares dans la
tradition. 5°. Si l'empêchement est
occulte, on peut appliquer la dispense
en secret, suivant la formule exposée au
DE MARIAGE. 20'
paragraphe suivant; mais, s'il est public,
il faut ou procéder publiquement à la
réhabilitation du Mariage, ou, si avec
notre permission on le fait en secret,
faire cesser le scandale en répandant
dans la paroisse la nouvelle de la
réhabilitation, et n'admettre les parties
aux Sacremens qu'après la cessation
du scandale.
Si l'empêchement est inconnu aux
deux parties, et qu'il y ait lieu de
craindre qu'on ne puisse y remédier,
ou qu'il n'arrive de grands désordres
s'il venait à être découvert ; en ce cas,
le Confesseur ne les avertira pas de
la nullité de leur Mariage, mais les
laissera dans leur bonne foi, jusqu'à ce
qu'il Nous ait consulté sur la conduite
qu'il doit garder dans une affaire si
difficile , et qui peut avoir des suites
très-fàcheuses.
Si le Confesseur découvre un em-
pêchement dont il est impossible d'ob-
tenir la dispense, comme lorsqu'il
s'agit d'impuissance, il obligera les
parties de se séparer pour toujours.
En tous ces cas et dans les autres
semblables , où il s'agira d'empê-
chement ou de dispense d-e mariage,
les Curés et les Confesseurs ne doi-
vent rien précipiter, mais Nous con-
sulter ou nos Vicaires généraux, et
suivre les avis que Nous leur don»
nerons.
208 DU SACREMENT DE MARIAGE.
S IL
De la manière d'obtenir et d'exécuter les Dispenses.
Si les empêchemens ne sont que
prohibitifs, il suffit de s'adresser à
Nous ou à nos Vicaires généraux,
excepté dans deux cas pour lesquels il
faut recourir à Rome, savoir : i°. le
vcen de chasteté perpétuelle et le vœu
exprès , certain et absolu d'entrer dans
une Religion approuvée ; 2°. le Mariage
d'un Catholique avec une Hérétique,
et dans ce dernier cas, la dispense ne
s'accorde qu'à trois conditions : i°. que
la partie hérétique promettra avec ser-
ment que les enfans des deux sexes,
qui naîtront du Mariage, seront élevés
dans la Religion catholique, et que son
conjoint sera entièrement libre dans
l'exercice de sa Religion ; 2°. qu'il n'y
aura pour la partie catholique aucun
péril de séduction, et qu'on l'avertira
de fane tout ce qu'elle pourra pour la
conversion de son conjoint ; 3°. que les
raisons les plus graves nécessiteront ce
Mariage. La règle générale de l'Eglise
est de refuser la bénédiction nuptiale
à ces sortes de Mariage, pour montrer
combien elle en a d eloignement, ou
pour prévenir, suivant quelques-uns,
la profanation du Sacrement : cepen-
dant , pour assurer leur validité, il est
nécessaire que le Curé y assiste comme
témoin et reçoive leur consentement,
sans toutefois aucun rit religieux, dans
la sacristie ou au domicile même des
parties, après leur avoir intimé la
dispense du Souverain Pontife.
Si les empêchemens sont dirimans,
il suffit encore de s'adresser à Nous
ou à nos Vicaires généraux, i°. quand
c'est un empêchement survenant après
le Mariage , et qui, par conséquent,
ne fait qu'ôter le droit d'user du devoir
conjugal ; 2°. quand il s'agit d'un
Mariage déjà contracté , mais avec un
empêchement secret ; que chaque partie
ou au moins l'une d'elles s'est mariée
de bonne foi ; que le Mariage a été
célébré avec les solennités prescrites
et consommé ; qu'enfin, le recours
à Ptome est difficile ou sujet à graves
inconvéniens , et la séparation mora-
lement impossible, au moins sans scan^
dale ; 3°, quand il est douteux s'il y
a empêchement ; 4°- dans le cas d'une
nécessité très-urgente, quand, tout étant
DU SACREMENT DE MARIAGE. 209
prêt pour le Mariage, la célébration ne
peut. se différer sans scandale, et que
l'empêchement est secret; 5°. enfin,
quand il s'agit d'empêchemens pour
lesquels Nous avons reçu des induits
particuliers du S1
. Siège; mais, dans
ce dernier cas, il faut s'adresser à
Nous seul et non point à nos Vicaires
généraux, et exprimer dans la sup-
plique tout ce que requiert le style de
la Cour Romaine pour la validité de
la dispense , le Souverain Pontife ne
Nous déléguant pour dispenser en son
nom qu'à condition que Nous obser-
verons toutes les formes et règles de
prudence qu'il observe lui-même.
Dans ces cinq cas , on s'adressera
à Nous pour obtenir la nomination
d'un commissaire qui constate par en-
quête l'empêchement, avec toutes ses
circonstances, et les motifs canoniques
d'accorder la dispense : ce n'est que
sur cette enquête que la dispense est
accordée.
Quant aux autres empêchemens, la
dispense doit en être sollicitée en Cour
de Rome, soit au tribunal de la Daterie,
si l'empêchement est public ou de
nature à être révélé sans scandale et
sans diffamation, soit au tribunal de
la Pénitencerie, si l'empêchement est
secret ou diffamant. Il est de là plus
grande importance, et la validité même
de la dispense en dépend, que les'Curés
ou Confesseurs, dans les suppliques
qu'ils adressent à ces deux tribunaux,
exposent avec exactitude et précision,
i°. tout ce que requièrent le droit et
le style de la Cour Romaine ; 20
. les
motifs pour lesquels la dispense est
demandée.
Le style de la Cour Romaine re-
quiert qu'on déclare, i°. les noms et
prénoms des parties, leur Diocèse et
leur domicile, si on s'adresse à la
Daterie ; car, pour les suppliques à la
Pénitencerie , on doit taire le nom et
le domicile des personnes, et les dé-
signer sous des noms supposés, tels
que Titius et Berlha ; 2°'. la nature et
l'espèce de l'empêchement. Ainsi, s'il
y a parenté ou affinité ( et il faut bien
prendre garde de confondre l'un avec
l'autre ), il faut marquer clairement le
degré précis ou les degrés, s'il y en a
plusieurs ; indiquer le plus prochain et
le plus éloigné, si les degrés sont
inégaux ; expliquer si la parenté est
double, provenant du côté paternel et
du côté maternel ; et pour ne pas se
tromper en matière si importante, il
est prudent de dresser Un arbre de
généalogie, comme on l'a marqué dans
le paragraphe précédent; 3°. le nombre
des empêchemens, et s'il y en avait
un secret et l'autre public, on pourrait
ne faire mention que du dernier dans
la supplique à la Daterie, mais il
27
2Ï0 DU SACREMENT DE MARIAGE.
faudrait, dans une autre supplique à la
Pénitencerie, mentionner les deux em-
pêchemens ; 4°- commercium carnale,
si quod extiterit inter consanguineos,
affines, spiritualitér cognatos, aut Jw-
nestate publicâ impeditos, et simul
an, crimen committendo, habuerint
inlentionem dispensa/ionisfaciliiis ob/i-
nendœ: si /amen crimen esset occulium,
res pœnitentiaria esset deferenda, et
solum impedimentum publicum Da/ariœ
aperiendum ; 5°. si le Mariage civil a
été contracté, il faut le faire connaître,
et expliquer s'il a eu lieu de bonne ou
mauvaise foi, dans l'espoir d'obtenir
plus facilement dispense, s'il a été
consommé , &c.
Les motifs canoniques à alléguer
sont , i°. Matrimonium jam civiliter
eontracium, vel periculum ne contra-
hatur ; proies nota aut concepta quœ
ïegilimanda est ; copula jam habita et
iimor ne puella infametur ( si copula
habita fuisset ut dispensalio faciliîis
obtineretur, hœc intentio declaranda
foret); nimia inter partes familiaritas
et timendum inde. scandalum; 2°. diffi-
culias ex parte fœminœ aliter nubendi,
sive ob angusliam loci, sive ex defeciu
dotis, sive ex œtate jam provectâ,
scilicet quatuor et viginti annorum ;
3°. bonum pacis aut familiœ, si pcr
Matrimonium prœcavercntur aut extin-
guerentur iiles aut inimicitiœ inter duas
familias, vel bona servarentur in iî-
lusiri familiâ ; 4°- virtutes et pie tas
quœ in allero viro probabililer non
invenirentur. Telles sont les principales
causes de dispense qui sont regardées
en Cour de Rome comme justes et
légitimes , et sur lesquelles les Curés
doivent motiver leur supplique.
Les suppliques qui regardent la Pé-
nitencerie peuvent être adressées di-
rectement à Rome par les Confesseurs
eux-mêmes, suivant la formule qui se
trouve à la fin de ce Rituel, et la
dispense leur sera expédiée gratis,
excepté quand l'empêchement secret
est joint à un empêchement public ,
pour lequel cas on prescrit une somme
à payer à la Daterie ; mais les suppli-
ques qui regardent la Daterie doivent
Nous être adressées pour être visées
par Nous ; et, comme le tribunal de
la Daterie compense toujours par une
somme exigée pour être employée en
bonnes ceuvres, la brèche que la dis-
pense fait à la discipline, si les parties
sont hors d'état de payer toute la taxe,
il faut Nous faire connaître l'état de
leur fortune et la somme qu'elles pour-
raient payer à peu près, afin que
Nous puissions attester au bas de la
supplique qu'elles ne peuvent pas don-
ner davantage, ou, si elles sont réel-
lement pauvres, demander la dispense
in forma pàuperum ; et par ce mot
DU SACREMENT
pauvres, dans le style de la Cour Ro-
maine, on n'entend pas seulement les
indigens , mais encore tous ceux qui
n'ont de revenu que ce qu'il faut pour
s'entretenir relativement à leur condi-
tion , ou qui n'ont que des revenus ca-
suels et à vie. Mais il faut prendre garde
de tromper sur ce point, parce que le
faux exposé rendrait la dispense nulle.
Quand le Bref relatif à la dispense
est arrivé de Rome, pour qu'il soit
validement fulminé, une enquête cano-
nique est nécessaire, dans laquelle le
commissaire désigné doit constater deux
choses : i°. l'empêchement est-il tel
que le suppose le Rref, et que l'énonce
la supplique ? 2°. les motifs exposés dans
le Bref comme déterminant la concession
de la dispense, sont-ils fondés en vérité?
Si la dispense est de la Daterie, on
examinera encore s'il n'y a point eu
d'erreur sur le nom et le Diocèse des
parties, et ce ne sera que d'après cette
enquête, dans laquelle Nous recom-
mandons la plus grande exactitude, que
notre Officiai fulminera la dispense,
après l'avoir inscrite sur les registres
de l'officialité. Cependant le Confesseur
des contractans examinera de son côté
s'ils n'ont point eu, avant la fulminalion
et l'intimation de la dispense acceptée
par eux, ce commercium carnale dont
Nous avons parlé plus haut ; et, dans
ce cas, la dispense devenant nulle, il
DE MARIAGE. aui
adressera à la Pénitencerie une nouvelle
supplique pour obtenir la revalidation
de la première dispense, par des lettres
qu'on appelle de perindè valere. Le
Confesseur doit se conduire de la même
manière par rapport aux dispenses
que Nous accordons, et s'adresser à
Nous ou à nos Vicaires généraux pour
en obtenir la revalidation : seulement
il doit se garder de donner lieu de
soupçonner personne, n'employer que
des noms supposés, comme Pierre,
Marie, &c, et prendre tous les autres
moyens de prudence qu'il jugera plus
convenables pour garder le secret.
Si la dispense est de la Pénitencerie,
le Confesseur doit, i°. faire au tribunal
de la pénitence l'enquête ci-dessus in-
diquée , et ne pas user de la dispense, si
toute sa teneur ou celle de la supplique
ne se trouve pas exactement vraie ; si
l'empêchement de secret qu'il était, est
devenu public ; s'il s'y est joint un autre
empêchement canonique, ou s'il y a
eu commercium carnale dans le sens
indiqué ; 2°. observer avec une exacti-
tude scrupuleuse toutes les formes et
conditions marquées dans le Rescrit ;
3°. n'appliquer la dispense que quand le
pénitent est disposé pour l'absolution,
parce qu'auparavant la dispense serait
nulle, et le Confesseur devrait, après
l'avoir préparé pour l'absolution, lui
réitérer l'application de la dispense ;
2i2 DU SACREMEN
4°. déchirer le Rescrit aussitôt après, et
ceci est commandé sous peine d'excom-
munication et de nullité de la dispense.
Toujours cette dispense s'applique, dans
le tribunal de la pénitence, par cette
forme qu'on ajoute aussitôt après l'ab-
solution sacramentelle :
Et in super aucioritate apostolicâmihi j
specialiter dclegatâ, dispenso tecum
super impeâimento ( ici on exprime la
nature de l'empêchement) (~v. g. primi
vel secundi gradûs affinitalis prove-
nientis ex copula illicitâ quant habuisti
cum sorore vel consobrinâ mulieris cum
quâ contrahere intendis J, ut, prœfato
impedimento non obstante -, cum dicta
muliere,. publiée servatd Concilii Tri-
dentini forma, matrimonium contra-
here, consummare ac in eo manere licite
T DE MARIAGE.
possis etvaleas: in nomine Patris, &c.
Insuper eâdem aucioritate aposlolicâ,
prolem quam ex hâc muliere susceperis,
legitimam fore nuntio et declaro : in no-
mine Patris, &c. Passio Domini, &c.
comme après l'absolution ordinaire.
S'il s'agit d'un Mariage déjà con-
tracté, il dit : Et in super, &c. dispenso
tecum super impedimento, &c. ut, eo
non obstante, matrimonium consummare
ac in eo manere possis : in nomine
Patris, &c. Et pari/er eâdem aucioritate
apostolicâ, prolem, si quam susccpisli
et susceperis, legitimam fore decerno
et declaro : in nomine Patris, &c.
Passio Domini, &c.
D'après ces modèles, il sera facile
d'adapter la formule à toutes sortes
d empêchemens.
DU SACREMENT DE MARIAGE. 2i3
s m.
De la Publication des Bans.
POUR découvrir s'il n'y a point quelque
empêchement canonique entre les per-
sonnes qui veulent se marier, l'Eglise
a ordonné qu'avant la, célébration du
Mariage, leur propre Curé proclamerait
leurs Bans, c'est-à-dire , publierait leur
promesse de mariage au prône de la
Messe de paroisse trois djvers jours de
Dimanches ou de Fêtes commandées.
Cette publication ne se dqit faire qu'à
la réquisition des parties contractantes.
Pour désigner plus expressément les
personnes qui veulent contracter, il
faut, dans la publication de leurs Bans,
exprimer leurs noms et surnoms, leurs
pères et mères , leur condition , leur
qualité, leur majorité ou minorité, leur
paroisse et leur Diocèse. Et si ce sont
des personnes veuves, on doit y ajouter
les noms et les qualités de leurs maris ou
femmes décédés, suivant la formule qui
est après le Prône. Les Curés feront
mention de toutes ces choses dans les
certificats qu'ils donneront des publica-
tions des Bans, et ils y marqueront dis-
tinctement quels jours elles ont été faites.
Les publications des Bans ne doivent
être faites qu'à la Messe de paroisse, et
nullement aux Messes des confréries,
ni à Vêpres, dans l'église paroissiale,
l'annexe ou la chapelle vicariale , mais
jamais dans aucune chapelle même
publique, à moins que toute la paroisse
n'y fut réunie pour entendre la Messe
paroissiale.
Elles ne se feront point par trois
jours de Fêtes qui se suivent immédia-
tement , mais il y aura un jour franc
d'intervalle entre chaque, publication ;
en sorte que, si la première a été faite,
par exemple , le Dimanche, la seconde
ne se fasse pour le plus tôt que le
mardi, s'il est Fête. .
La paroisse où se doit faire la pu-
blication des Bans est celle où les
personnes qui veulent se marier demeu-
rent actuellement et publiquement :
si quelqu'une d'elles a deux domiciles
en deux différentes paroisses, où elle
demeure également, les Bans seront
publiés dans ces deux paroisses.
Une personne est censée domiciliée
dans une paroisse lorsqu'elle y fait sa
résidence actuelle depuis six mois, en
ai4' DU SACREMEN1
cas qu'elle demeurât auparavant dans
une autre paroisse de ce Diocèse ; que
si elle demeurait auparavant dans un
autre Diocèse, elle n'acquiert le domicile
dans une paroisse de celui-ci, qu'après
y avoir demeuré un an entier. C'est
pourquoi, lorsque les personnes qui
veulent contracter mariage n'ont pas
encore acquis le domicile dans la pa-
roisse où elles demeurent, leurs Bans
doivent être publiés non seulement
dans cette paroisse, mais encore dans
celle où elles demeuraient auparavant ;
et si le séjour qu'elles ont fait dans
ces deux paroisses ne compose pas les
six mois ou l'année susdite, ou qu'il
y ait lieu de douter de leur état, elles
Nous seront adressées avec les certificats
des deux Curés, pour y être pourvu
avant, que d'être admises au Mariage.
Si les parties sont de deux différentes
paroisses, les publications se feront
dans toutes les deux ; et le Curé qui
doit faire le Mariage n'en fera point
la célébration, qu'il n'ait reçu une
attestation par écrit du Curé de l'autre
paroisse, dont l'écriture lui soit connue,
laquelle fasse foi que les Bans ont été
publiés dans les formes ordinaires, sans
qu'il y ait eu d'opposition. Si l'un des
contractans est d'un autre Diocèse, le
certificat de son Curé sera légalisé par
son Évêque, à moins que l'autre Curé
n'en £onnaisse bien l'écriture, comme
DE MARIAGE.
il peut arriver lorsque leurs paroisses
sont voisines.
Quant aux mineurs, serviteurs, sol-
dats ou vagabonds, les dispositions de
la loi ecclésiastique seront à peu près
les mêmes que celles de la loi civile,
c'est-à-dire, i°. que les Bans des gar-
çons qui n'ont pas encore fini leur
vingt-cinquième année, et des filles qui
n'ont pas fini leur vingt-unième, seront
publiés dans le lieu de leur domicile
et dans le domicile de leur père, mère
ou tuteur, sans le consentement des-
quels Nous défendons non seulement
de les admettre au Mariage, mais
même de publier leurs Bans, excepté le
cas où ils n'auraient point d'ascendans,
la loi les déclarant alors habiles à con-
tracter mariage sans le consentement
du conseil de famille, dès qu ils ont
dépassé l'âge de vingt - un ans ac-
complis ; 2°. les serviteurs, servantes,
ouvriers, apprentis et soldats, quoique
majeurs et capables d'acquérir domicile
comme les autres citoyens, feront pu-
blier leurs Bans dans le lieu de leur
domicile actuel et dans celui où ils ont
fait le plus long séjour depuis leur
jeunesse ; 3°. les vagabonds, étrangers
et inconnus feront publier leurs Bans
dans le lieu de leur naissance, dans celui
où ils se trouvent actuellement et là
où ils ont acquis autrefois un vrai
domicile, si jamais ils en ont eu ; et
DU SACREMEN'
les CuréV prendront les plus grandes
précautions, afin de s'assurer que ces
personnes sont libres pour contracter
mariage.
Les Curés doivent encore user d'une
grande prudence à l'égard des per-
sonnes veuves qui veulent passer à
un second mariage, principalement si
leurs maris ou leurs femmes sont
décédés hors de la paroisse. Ils ne
publieront leurs Bans qu'après s'être
bien assurés du décès de la partie par
l'extrait mortuaire dûment légalisé ; et
pour peu qu'il y ait lieu de douter de
leur viduité ou de la vérité du certificat,
les Curés ne passeront point outre sans
Nous consulter.
Si quelqu'un s'oppose à la publication
des Bans ou à la célébration du Mariage,
le Curé ne recevra pas l'opposition,
qu'elle ne lui soit signifiée par acte
public, ou au moins par un acte signé
de l'opposant. Il donnera incessamment
avis de celte opposition aux parties,
et il ne passera pas outre, qu'elle ne
soit levée ; mais si l'opposant refuse
de donner l'opposition par écrit, le
Curé n'y aura aucun égard.
Si néanmoins quelqu'un lui révèle
un empêchement sans former d'oppo-
sition , il ne l'obligera pas à lui donner
sa révélation par écrit, mais il se servira
de ce qu'on lui aura dit pour découvrir
prudemment et diligemment la vérité de
J DE MARIAGE. 215
cet empêchement. S'il trouve qu'il y ait
fondement, il avertira les parties de
suspendre leur Mariage, jusqu'à ce qu'il
soit éclaira du fait ; et si la chose parait
douteuse ou embarrassée, il prendra
nos avis avant que de passer outre.
Lorsqu'après la publication du der-
nier Ban, les parties diffèrent trois mois
à se marier, elles ne seront pas admises
à la célébration du Mariage qu'après
avoir fait de nouveau publier les trois
Bans, à moins que Nous ne les en ayons
dispensées.
Quand les contractans ont dessein
de Nous demander la dispense de
quelques Bans -, le Curé en doit avertir
les Paroissiens dans la publication
précédente, suivant la formule qui est
après le Prôné. Il fera mention de
cette déclaration dans le certificat qu'il
leur en accordera pour Nous. être
présenté ; mais il ne leur délivrera ce
certificat qu'après avoir laissé un jour
complet depuis celui de la publication ;
en sorte que, si elle s'est faite le
Dimanche, il ne pourra leur accorder
le certificat que le mardi suivant, afin
de voir s'il y a des opposans, et éviter
toute surprise.
Le Curé, pour la même raison, ne
procédera point à la célébration du
Mariage qu'après avoir laissé un jour
franc entre la dernière publication des
Bans et le jour de la célébration du
3l6 DU SACREMENT DE MARIAGE.
Mariage, en sorte que, si le dernier
Ban a été publié le Dimanche , le
Blariage ne pourra se faire que le mardi
suivant.
Nous accordons dispense des Bans,
i°. quand le Curé a oublié la dernière
publication, et que le Mariage ne peut
se différer, sans graves inconvéniens,
jusqu'après le Dimanche suivant ; 2°.
quand des personnes mariées seulement
suivant la loi civile, demandent, à
l'heure de la mort, à se marier suivant
les lois de l'Eglise, pour détruire le
scandale et légitimer leurs enfans.
§ IV.
De la Célébration du Mariage,
LES publications ayant été faites et
•les contractans étant disposés autant
qu'on a pu l'obtenir, le propre Curé
de l'un ou de l'autre, c'est-à-dire,
celui du lieu qu'habite actuellement et
publiquement l'un ou l'autre contrac-
tant , quel que soit le temps depuis
lequel ils y sont établis, pourra pro-
céder à la célébration du Mariage ou
commettre quelqu'autre Prêtre pour en
faire la cérémonie dans l'église parois-
siale seulement, et non ailleurs, n'étant
pas permis de la faire dans une autre
église ou chapelle , quand même elle
serait dans l'étendue de la paroisse, à
moins que Nouâ n'en eussions donné
la permission par écrit.
On ne fera les Mariages en pre-
mières ou en secondes noces que le
malin seulement, jamais devant le jour;
et immédiatement après, on célébrera
la Sainte Messe à laquelle l'époux et
l'épouse assisteront, à moins d'une
dispense de Nous par écrit.
Nous recommandons aux Curés et
Vicaires d'écrire très-exactement sur
les registres l'acte du Mariage , im-
médiatement après que les nouveaux
Mariés auront ouï la Sainte Messe, et
de le faire signer par les contractans,
les témoins et toutes les, personnes
intéressées , suivant la forme qui est
à la fin de ce Rituel.
Sur quoi il faut observer que, lorsque
le Curé prie quelqu'autre Prêlre que
ses Vicaires, de faire la cérémonie du
Mariage, l'acte en doit être signé par
le Curé et par le Prêtre qui a fait le
Mariage. La même chose se doit ob-
server, s'il arrive que Nous commettions
DU SACREMENT DE MARIAGE. 217
quelqu autre Prêtre que le Curé pour
administrer ce Sacrement ; et, en ce
cas, il sera fait mention sur le registre
de ladite commission, laquelle y de-
meurera attachée.
Lorsque, pour de justes causes,
Nous aurons donné la permission de
célébrer le Mariage dans quelque cha-
pelle , ou dans une église où il n'y
a point de registre de Mariages, le
Prêtre auquel Nous aurons accordé
cette permission enverra, aussitôt après
la célébration, au Curé des contractans
un billet de sa main, portant qu'un tel
jour il a célébré le Mariage entre N.
et N. par délégation de Monseigneur
l'Archevêque ; et le Curé des con-
tractans transcrira aussitôt cet acte
sur les registres de Mariages de sa
paroisse.
Si le Mariage est célébré par notre
permission dans une autre paroisse que
celle des contractans, le Curé de la
paroisse où le Mariage aura été célébré
en écrira l'acte sur son registre ;. et
de plus il avertira incessamment le Curé
des contractans , par un billet de sa
main, qu'un tél jour il a célébré le
Mariage entre N. et N., afin que ce
Curé en fasse mention dans les registres
de sa paroisse, suivant la forme qui
est à la fin de ce Rituel.
L'ORDRE ET LES CEREMONIES
QU'ON DOIT OBSERVER DANS L'ADMINISTRATION DU MARIAGE
EN PREMIÈRES NOCES.
(E jour et l'heure dont on est convenu avec le Curé pour la
célébration du Mariage étant arrivés, les contractans se rendront
à l'église} accompagnés de leurs parens, tuteurs ou curateurs, et
principalement de quatre témoins dignes de foi, domiciliés, et
qui sachent signer leurs noms, s'il se peut.
Apres qu'ils se seront confessés, s'ils en ont besoin, le Curé,
revêtu d'un surplis et d'une élole blanche, ou, s'il doit dire la
Messe, d'une aube avec une étole croisée sur la poitrine, se
rendra devant le grand autel, accompagné d'un clerc qui portera
de ï eau bénite, l'aspersoir, le Rituel et un petit bassin pour
mettre l'anneau et les arrhes lorsqu'on les bénira.
28
ai8 DU SACREMENT DE MARIAGE.
Le Curé, après avoir fait une courte prière sur le dernier
degré de l'autel, pour recommander à notre Seigneur l'action
qu'il va faire, se tournera vers le balustre ; et les contractans
s'étant présentés devant lui, l'époux à la droite et l'épouse à
la gauche, les assistons derrière eux, en sorte que les hommes
soient du côté de l'époux et les femmes du côté de l'épouse,
il recommandera la retenue, le silence et la modestie, s'il le
juge nécessaire ; et s'étant couvert, il dira tout haut :
Nous sommes ici assemblés au nom de NOTRE SEIGNEUR
JÉSUS-CHRIST pour célébrer le Mariage entre JY. et JY. (nommant
l'époux et l'épouse par leur nom et surnom J ici présens. Nous
en avons publié les trois bans par trois divers jours ( si les
parties ont obtenu dispense d'un ou de deux bans, le Curé en
fera mention J, sans qu'aucun s'y soit opposé ou ait déclaré
aucun empêchement : cependant, avant que de passer outre,
nous déclarons de nouveau que, si quelqu'un sait quelque
empêchement pour lequel ce Mariage ne puisse s'accomplir,
l'Église lui ordonne de le déclarer présentement ; mais elle
défend en même temps, sous peine d'excommunication, d'y
apporter aucun obstacle par malice et sans cause.
Le Curé s'adressera à l'époux, et l'appelant par son nom
et surnom, il lui dira :
N. N. Voulez-vous prendre maintenant ■ JY. JY. (nommant
l'épouse par son nom et surnomJ pour votre femme et légitime
épouse, en la forme que la Sainte Église notre mère le pratique ?
L'époux répondra : Oui, Monsieur, je le veux.
Ensuite le Curé, parlant à l'épouse et l'appelant par son
nom et surnom, lui demandera :
JY. JY. Voulez-vous prendre maintenant JY. JY. ( nommant
PU SACREMENT DE MARIAGE. 219
l'époux par son nom et surnom ) pour voire mari et légitime
époux, en la forme que la Sainte Église notre mère le pratique ?
L'épouse répondra : Oui, Monsieur, je le veux.
77 faut observer que-, soit que les parties se marient en présence
l'une de l'autre, ou par procureur, il est nécessaire que l'une
et l'autre donne son consentement par paroles, ou au moins par
quelque signe sensible, en cas qu'elles ne puissent pas parler.
Le Prêtre, s'étant ensuite découvert et ayant fait mettre la
main droite de l'époux dans celle de l'épouse, dira :
ET ego, ex parte Dei omnipotentis, et Apostolorum Pétri et
Pauli, et Sanctae Matris Ecclesiœ, vos Matrimonio conjungo,
et istud Sacramentum inter vos firmo : In nomine Patris
et Filii, et Spiritûs Sancti. Amen. Faisant le signe de la croix
sur eux.
Apres ces paroles, l'époux mettra sur le bassin les arrhes,
qui consistent en treize pièces de monnaie ; et le Prêtre, toujours
découvert, en fera la bénédiction en la manière qui suit :
BÉNÉDICTION DES ARRHES OU TREIZAIN. Adjutorium nostrum in nomine Domini :
J#. Qui fecit cœlum et terram.
^f. Domine, exaudi orationem meam :
Et clamor meus ad te veniat.
7^. Dominus vobiscum ; ï#. Et cum spiritu tuo.
OREMTJS.
BENEDIC Domine, has arrhas quas hodiè tradit famulus
tuus hic in manum ancillge tuae, quemadmodum benedixisti
Abraham cum Sara, Isaac cum Rebeccâ, Jacob cum Rachel;
dona super eos gratiam salutis tuae, abundantiam rerum et
220 DU SACREMENT DE MARIAGE.
constantiam operum : florescant sicut rosa in Hierico plantata,
et Dominum nostrum Jesum Christum timeant, et adorent ipsum,
qui trinum possidet nomen, cujus regnum et imperiuin sine
fine permanet in sœcula saeculorum. Amen.
OREMTJS.
D OMINE Deus omnipotens, qui in similitudinem sancti con-
nubii, Isaac cum Rebeccâ, per intercessionem arrharum Abraham
famuli tui, copulari jussisti, ut oblatione munerum nmnerositas
cresceret filiorum, quaesumus omnipotentiam tuam, ut ad liane
oblationem arrharum, quas hic famulus tuus dilectae suae
sponsœ offerre procurât, sanctificator accédas, eosque cum suis
muneribus propitius bene £fe dicas : quatenùs tua bene dictione
protecti, et invicem dilectionis vinculo innexi, gaudeant féliciter
cum tuis fidelibus perenniter mancipati. Per Christum Dominum
nostrum. %L. Amen.
L'époux mettra ensuite l'anneau sur le bassin, et le Prêtre
le bénira en cette manière :
BÉNÉDICTION DE L'ANNEAU.
OREMTJS.
BENEDIC Çfc, Domine, annulum hune quem nos in tuo nomine
benedicimus ut quae eum gestaverit, fidelitatem integram
suo sponso tenens, in pace et voluntate tuâ permaneat, atque in
mutuâ charitate semper vivat. Per Christum Dominum nostrum.
Amen. OREMTJS.
C^REATOR et conservator generis humani, dator gratise spi-
ritualis, largitor seternae salutis : tu, Domine, tuam mille
DU SACREMENT DE MARIAGE. 221
bene dictionem super hune annulum, ut quse hoc fidelitatis
signo insignita incesserit, sit armata virtute cœlestis defensionis,
et ad œternam vitam illi proficiat. Per Christum Doniinum
nostrum. %L. Amen.
Benedictio Dei omnipotentis, Patris et Filii et Spi-
ritùs ^ Sancti, descendat et maneat super hune annulum et
has arrhas. Amen.
Après cette prière, le Prêtre jettera de l'eau bénite, en forme
de croix, sur l'anneau et sur les arrhes, sur les nouveaux
Mariés, et puis sur toute l'assemblée.
Ayant rendu l'aspersoir, il fera le signe de la croix sur
l'anneau, disant : Benedic ^, Domine, hune annulum, ut
ejus figura pudicitiam custodiat. Après quoi il le présentera à
l'époux qui le mettra au doigt annulaire de la main gauche de
son épouse, c'est-à-dire, à celui qui est le plus proche du petit
doigt- et le Prêtre fera en même temps le signe de la croix
dessus, disant'. In nomine Patris et Filii, et Spiritûs Sancti.
Amen.
Ensuite il prendra les treize pièces de monnaie, il en gardera
une, et présentera les douze autres à l'époux qui les mettra
dans la main droite ou dans la bourse de l'épouse, et le
Prêtre fera encore le signe de la croix dessus, disant : In nomine
Patris et Filii, et Spiritûs Sancti. Amen.
Après quoi, étant toujours découvert, il fera les prières sui-
vantes :
Confirma hoc, Deus, quod operatus es in nobis,
R>. A templo sancto tuo, quod est in Jérusalem.
7^. Kyrie eleison. r#. Christe eleison, Kyrie eleison.
Le Prêtre : Pater noster, &c. tout bas.
222 DU SACREMENT DE MARIAGE..
if. Et ne nos inducas in tentationem ;
Sed libéra nos à malo.
if. Salvos fac servos tuos,
Deus meus, sperantes in te.
if. Mitte eis, Domine, auxiliivm de sancto :
Et de Sion tuere eos.
if. Esto eis, Domine, turris fortitudinis
A facie inimici.
Domine, exaudi orationem meam :
Et clamor meus ad te veniat.
Dominus vobiscum :
%L. Et cum spiritu tuo.
OREMTJS.
jRt ES PI CE, qusesurnus, Domine, super hos famulos tuos, et
instituas tuis, quibus propagationem humain generis ordinasti,
benignus assiste, ut qui te auctore junguntur, te auxiliante ser-
ventur. Per Christum Dominum nostrum. Amen.
Cette oraison Jînie, le Prêtre se couvrira et exhortera en peu
de mots les nouveaux Mariés à remercier Dieu de la grâce qu'ils
viennent de recevoir, et à remplir toutes les obligations qu'ils ont
contractées par le Mariage : ce qui pourra faire , leur parlant
en ces termes :
EXHORTATION.
ÎJE Sacrement de Mariage que vous venez de recevoir est
appelé par l'Apôtre S. Paul un grand Sacrement, tant parce
Ephes. 5. qu'il est l'image de l'union de JÉSUS-CHRIST avec son Église, que
parce qu'il communique aux personnes mariées une grâce abon-
dante pour vivre saintement ensemble, et s'aider mutuellement
DU SACREMENT DE MARIAGE. 22
3
à faire leur salut. Remerciez Dieu de ce qu'il vous a rendu
dignes de participer à cette grâce, et demandez-lui avec ferveur
celle d'en conserver le fruit pendant toute votre vie. Vous
l'obtiendrez de sa bonté infinie, si vous n'oubliez jamais les
obligations mutuelles que vous venez de contracter. Souvenez-
vous donc que Dieu qui vous a unis par le lien sacré du
Mariage, vous ordonne de vous aimer tendrement, non d'un
amour naturel, sensuel et passager, mais d'un amour vérita-
blement chrétien, tout saint et tout pur, d'un amour qui persévère
constamment jusqu'à la mort ; d'un amour enfin qui, vous
éloignant de toute affection impure, vous fasse garder l'un à
l'autre inviolablement la fidélité conjugale, à laquelle vous ne
pourriez manquer sans commettre un crime énorme, et sans
violer la foi que vous venez de vous donner à la face des saints
autels et en la présence de JÉSUS-CHRIST notre Seigneur et notre
Dieu. Pour cultiver cet amour et passer toute votre vie dans
une union parfaite, il faut que l'alliance que notre Sauveur a
contractée avec l'Église devienne la règle de la vôtre.
R faut (parlant à l'époux J que vous aimiez votre épouse
comme JÉSUS-CHRIST a aimé son Église, et que, la regardant
comme votre chère compagne, vous l'honoriez comme une
partie de vous-même, et que vous ayez pour elle une bonté
compatissante et pleine de tendresse. Et vous (s'adressant à
l'épouse J ayez pour votre mari l'amitié, la complaisance, le
respect et la soumission que TÉglise a toujours eus pour JÉSUS-
CHRIST son époux.
N'ayez tous deux qu'un cœur et qu'une am e ; assistez-vous
mutuellement dans vos besoins 5 supportez-vous avec charité
dans vos faiblesses, mais surtout vivez dans la crainte de Dieu,
et aidez-vous réciproquement par vos bons avis et vos bons
224 DU SACREMENT DE MARIAGE.
exemples à persévérer constamment dans son service jusqu'à la
mort. Si Dieu bénit votre Mariage, en vous donnant des enfans,
ayez soin de les élever dans son amour et dans sa crainte ; faites
en sorte que toute votre famille le connaisse, le serve et obéisse
à ses saints commandemens. Si vous en usez ainsi, vous attirerez
toute sorte de bénédictions sur votre Mariage, sur vos personnes
et sur votre famille ; vous passerez doucement votre vie ensemble
dans la pratique des vertus chrétiennes, et vous mériterez d'être
un jour réunis dans l'éternité bienheureuse : c'est la grâce que
je vous souhaite, et'que je prie toute l'assemblée de demander
à Dieu avec moi pendant le Saint Sacrifice de la Messe que
nous allons offrir à cette intention : je vous exhorte à y assister
avec toute la dévotion possible.
L'exhortation étant finie, les nouveaux Mariés se mettront à
genoux près du balustre, l'époux à la droite et Vépouse à la
gauche, et ils entendront la Messe qui se dira, comme il est
marqué dans le Missel, pro sponso et sponsâ. Si néanmoins le
Mariage se fait un Dimanche ou une Fête chômée, on doit dire
la Messe du jour avec les onnemens convenables, et pour seconde
oraison ou collecte on dira, par forme de commémoraison, l'oraison
qui est marquée dans la Messe pro sponso et sponsâ. On insérera
dans cette Messe les prières pour la bénédiction des Mariés, qui
sont ci-après, et qui se trouvent dans la Messe pro sponso et
sponsâ.
Il faut observer qu'on ne donne point celte bénédiction lorsqu'on
célèbre le Mariage par notre permission pendant l'Avent ou le
Carême • c'est pourquoi on ne dit pas alors la Messe pro sponso
et sponsâ, mais seulement celle du jour, ou quelque Messe votive,
selon la dévotion des nouveaux Mariés.
DU SACREMENT. DE MARIAGE. 225
tA BÉNÉDICTION DES NOUVEAUX MARIÉS PENDANT LA MESSE.
A,,*, ,ue 1 Prêtre a ta Pater „ostCT
, aV
aU q
ue le dire liber,
nos, il fora la génuflexion, se retirera du côté de l'Épître, se
tournera vers les nouveaux Mariés qui seront à genoux , et se
tenant debout, découvert et les mains jointes, il lira les prières
suivantes dans le Rituel ou dans le Missel que le clerc tiendra
ouvert devant lui.
OREMTJS. ''
Douane, suppUcadonibus noSttis
, et inSUt
u«s
tuis, quibus propagationem humani generis ordinasti, benignus
assiste, ut quod te auctore jungitur, te auxiliante servetur. Per
Christum Dominum nostrum. Amen.
OREMTJS.
DE„s, qui po
tes,a
te «
tu* de nihiio euneta feeisù; qui,
disposais universitatis exordiis, homini ad hnaginem Dei facto,
ideô inseparabile muheris adjutorium condidisti, ut fœmineo
corpori de virili dares carne principium, docens quod ex uno
placuisset institui, nunquàm liceret disjungi 5 Deus qui tam
excellenti mysterio conjugalem copulam consecrasti, ut Christi
et Ecclesiœ Sacramentum prœsignares in fœdere nuptiarum;
Deus per quem mulier jungitur viro, et societas principaliter
ordinata, eâ benedictione donatur, quse sola nec per originalis
peccati pœnam, nec per diluvii est ablata sententiam : respice
propitius super hanc famulam tuam, quse maritali jungenda est
consortio, et tua se expetit protectione muniri : sit in eâ jugum
dilectionis et pacis ; fidelis et casta nubat in Christo, inntatrkque
sanctarum permaneat fœminarum : sit amabilis viro, ut Rachel j
39
226 DU SACREMENT DE MARIAGE.
sapiens, ut Rebecca ; longœva et fidelis, ut Sara ; nihil in eâ ex
actibus suis ille auctor prœvaricationis usurpet j nexa fidei man-
datisque permaneat; uni thoro juncta, contactus illicitos fugiat;
ruuniat infirmitatem suam robore disciplina -, sit verecundiâ
gravis, pudore venerabilis, doctrinis cœlestibus erudita } sit
fcecunda in sobole j sit probata et innocens, et ad Beatorum
requiem atque ad cœlestia régna perveniat; et videant ambo
filios filiorum suorum usque in tertiam et quartam generationem,
et ad optatam perveniant senectutem. Per Christum Dominum
nostrum. Amen.
S'il s'était fait plusieurs mariages le même jour, et qu'il n'y
eût qu'un Prêtre pour dire la Messe aux nouveaux Mariés,
au lieu de l'oraison précédente, on dira celle qui suit :
OREMTJS.
Ï)EUS, qui potestate virtutis tuae de nihilo cuncta fecisti; qui,
disposkis universitatis exordiis, homini ad imaginera Dei facto,
ideô inseparabile mulieris adjutorium condidisti, ut fœmineo
corpori de virili dares carne principium, docens quod ex uno
placuisset institui, nunquàm liceret disjungi ; Deus qui tam
excellenti mysterio conjugalem copulam consecrasti, ut Ghristi
et Ecclesiae Sacramentum praesignares in fœdere nuptiarum ;
Deus per quem mulier jungitur viro, et societas principaliter
ordinata, eâ benedictione donatur, quœ sola nec per originalis
peccati pœnam, nec per diluvii est ablata sententiam : respice
propitius super lias famulas tuas, quge maritali jungendœ sunt
consorUo, et tuâ se expetunt protectione muniri : sit in eis jugum
dilectionis et pacis \ fidèles et castse nubant in Christo, imitatri-
cesque sanctarum permaneant fœminarum : sint amabiles vins,
DU SACREMENT DE MARIAGE. 227
îit Rachel; sapientes, ut Rebecca; longaevae et fidèles, ut Sara;
nihil in eis ex actibus suis ille auctor prsevaricationis usurpet-,
nexae fidei màndatisque permaneant ; uni thoro junctae, contactus
illicitos fugiant ; muniant infirmitatem suam robore disciplinas ;
sint verecundiâ graves, pudore venerabiles, doctrinis coelestibus
eruditae ; sint fœcundae in sobole \ sint probatae et innocentes, et ad
Beatorum requiem atque ad cœlestia régna perveniant ; et videant
filios filiorum suorum usque in tertiam et quartam generationem,
et ad optatam perveniant senectutem. Per eumdem Christum
Dominum nostrum. Amen.
Ces oraisons finies, le Prêtre reviendra au milieu de l'autel,
et ayant fiait la génuflexion, il continuera la Messe, disant :
Libéra nos, &c.
Après qu'il aura dit Benedicamus Domino ou lté, Missa est,
selon que la Messe qu'il célèbre le demande, avant que de dire
Placeat, il fiera une inclination de tête à la croix de l'autel, et
s'étant retiré du côté de l'Epître, il se tournera vers les nouveaux
Mariés, et ayant les mains jointes, il dira l'oraison suivante,
dans le Rituel ou le Missel que le clerc tiendra ouvert devant lui.
OREMTJS.
D EUS Abraham, Deus Isaac et Deus Jacob sit vobiscum, et
ipse adimpleat benedictionem suam in vobis, ut videatis filios
filiorum vestrorum usque ad tertiam et quartam generationem;
et posteà vitam œternam habeatis sine fine, adjuvante Domino
nostro Jesu Christo, qui cum Pâtre et Spiritu Sancto vivit et
régnât Deus per omnia saecula saeculorum. Amen.
L'oraison finie, le Curé avertira en peu de mots les nouveaux
Mariés de conserver avec soin la grâce du Sacrement qu'ils ont
228 DU SACREMENT DE MARIAGE.
reçu, d'inviter JÉSUS-CHRIST à leurs noces pour y donner sa
bénédiction, comme il la donna à celles de Cana, et d'en bannir
la dissolution et tout ce qui serait contraire à la pudeur, à la
tempérance et aux bonnes mœurs.
Il jettera ensuite de l'eau bénite sur les nouveaux Mariés, et
s'étant tourné vers l'autel, il dira Placeat tibi, Sancta Trinitas, &c.
Il donnera la bénédiction à l'ordinaire, et il dira le dernier
Évangile. Apres la Messe, il écrira l'acte du mariage sur les registres,
en la forme qui est à la fin de ce Rituel : il le signera et le fora
signer par les nouveaux Mariés, leurs parens et les témoins,
et s'ils ne savent pas signer, il en sera fait mention.
LA MANIÈRE D'ADMINISTRER LE SACREMENT DE MARIAGE
EN SECONDES NOCES.
IJORSQUE l'époux a déjà été marié, s'il épouse en secondes
noces une fille, on observera les mêmes cérémonies qu'aux pre-
mières noces. Mais, soit que l'époux ait été marié ou non , s'il épouse une
femme veuve, on observera seulement les cérémonies qui suivent :
Les conlractans s'étant rendus à l'église et placés devant le
balustre du grand autel avec leurs parens et les témoins requis,
le Curé, revêtu d'un surplis et d'une étole blanche, ou d'une
aube et d'une étole croisée sur la poitrine, après avoir demandé
si quelqu'un ne connaît point quelqu'empêchement au Mariage
qui va se faire, et avoir pris les précautions marquées ci-dessus
pour les premières noces, s'adressera à l'époux, et l'appelant
par son nom et surnom, il lui dira :
DU SACREMENT DE MARIAGE. 229
N. JY. Voulez-vous prendre maintenant iV. jV. (nommant
l'épouse par son nom et surnom J pour votre femme et légitime
épouse, en la forme que la Sainte Église notre mère le pratique ?
L'époux répondra : Oui, Monsieur, je le veux.
Ensuite, parlant à l'épouse, et l'appelant par son nom et
surnom, il lui dira :
N. N. Voulez-vous prendre maintenant N. N. (nommant
l'époux par son nom et surnom J pour votre mari et légitime
époux, en la forme que la Sainte Église notre mère le pratique ?
L'épouse répondra : Oui, Monsieur, je le veux.
Le Prêtre, s'étant découvert et ayant fait mettre la main droite
de l'époux dans celle de l'épouse, dira :
ElT ego, ex parte Dei omnipotentis, et Apostolorum Pétri et
Pauli, et Sanctœ Matris Ecclesiœ, vos Matrimonio conjungo,
et istud Sacramentum inter vos firmo : In nomine Patris
et Filii, et Spiritûs Sancti. Amen. Faisant le signe de la croix sur eux.
Après ces paroles, le Prêtre ne bénira ni les arrhes ni l'anneau,
mais il fera d'abord aux nouveaux Mariés l'exhortation comme
ci-dessus, après laquelle s'étant tourné vers l'autel, et eux s'étant
mis à genoux, il récitera tout haut le psaume suivant :
PSAUME 127.
BEATI omnes qui timent Dominum : qui ambulant in viis ejus.
Labores manuum tuarum quia manducabis : beatus es et benè tibi erit.
Uxor tua sicut vitis abundans : in lateribus domùs tuae.
Filii lui sicut novellae olivarum : in circuilu mensae tuae.
Ecce sic benedicetur honio, qui timet Dominum.
a3o DU SACREMENT DE MARIAGE.
Benedicat tibi Dominus ex Sion, et videas bona Jérusalem
omnibus diebus vitae tuae.
Et videas filios filiorum tuorum : pacem super Israël.
Gloria Patri, et Filio, &c. Sicut erat, &c.
Les nouveaux Mariés entendront ensuite la Messe qui se dira
conformément à l'Office du jour, si c'est un Dimanche ou un
Office double; sinon on pourra dire telle Messe votive qu'ils
souhaiteront pour satisfaire à leur dévotion, excepté néanmoins
celle pro sponso et sponsâ, qui ne se doit jamais dire qu'aux
premières noces. On ne fera pas non plus pour eux les prières
qui sont insérées dans cette Messe pour la bénédiction des
nouveaux Mariés j mais, après que le Prêtre aura dit le dernier
Évangile, il passera au côté de l'Épître, faisant inclination à
la croix en passant au milieu de l'autel, et s'étant tourné vers
les nouveaux Mariés, qui demeureront toujours à genoux, il
dira sur eux l'oraison suivante :
OREMUS.
R ESPICE, Domine, super hanc conjunctionem tuam, ut sicut
misisti sanctum Angelum tuum Raphaelem pacificum Tobise et
Sarse, filise Raguelis, ità digneris, Domine, mittere benedictionem
tuam super hos famulos tuos, ut in tua voluntate permaneant,
et in amore tuo vivant et senescant, et multiplicentur in lon-
gitudinem dierum. Per Dominum nostrum, &c
Benedictio Dei omnipotentis, Patris et Filii et Spi-
ritûs Sancti, descendat super vos et maneat semper. Amen.
Ensuite le Prêtre leur donnera les avis marqués ci-dessus,
louchant leurs noces et le Mariage. A la fin il jettera de l'eau
bénite sur eux et sur les assistans, et après qu'il aura quitté
DU SACREMENT DE MARIAGE. a3i
les ornemens sacerdotaux et fait son action de grâces, il écrira
l'acte du mariage sur le registre, suivant la forme qui est à la fin de ce Rituel.
LA BÉNÉDICTION DU HT NUPTIAL.
ON bénit le lit nuptial, afin de demander à Dieu pour les
nouveaux Mariés la grâce de conserver la chasteté conjugale,
la fécondité dans leur Mariage, et sa protection contre les artifices des Démons.
Lors donc qu'on priera le Curé de faire cette bénédiction,
il se transportera dans la maison des nouveaux Mariés le matin
même de leur Mariage, immédiatement après la Messe, ac-
compagné d'un clerc qui portera de l'eau bénite. Étant entré dans
la chambre avec son clerc et les nouveaux Mariés, accompagnés
seulement de leurs pères et mères, et de quelques autres personnes
âgées, sages et vertueuses, il se revêtira d'un surplis et d'une
étole blanche, et il représentera d'abord, en peu de mots, la
sainteté de la cérémonie qu'il va faire et les fruits qu'on en doit
espérer ; ensuite, ayant fait mettre tous les assistans à genoux,
l'époux du côté droit du lit et l'épouse du côté gauche, il fera les prières suivantes :
j(r. Adjutorium nostrum in nomine Domini :
%L. Qui fecit cœlum et terram.
Dominus vobiscum : Et cum spiritu tuo.
OREMTJS.
"VISITA, qnsesumus, Domine, habitationem istam, et omnes
insidias inimici ab eâ longé repelle j Angeli tui sancti habitent
232 DU SACREMENT DE MARIAGE.
in eâ, qui lios conjuges in pace custodiant, et benedictio tua sit
super ipsos semper. Per Christum Dominum nostrum. Amen.
Ensuite il dira le psaume 127e. Beati omnes qui timent
Dominum, &c. comme ci-dessus, page 22g.
A la fin : Gloria Patri, &c.
7K Kyrie eleison. Christe eleison, Kyrie eleison.
Le Prêtre : Pater noster, &c. tout bas.
7^. Et ne nos inducas in tentationem ;
Sed libéra nos à malo.
Ostende nobis, Domine, misericordiam tuam :
Et salutare tuum da nobis.
Salvmxi fac servum tuum et ancillam tuam,
ï?i. Deus meus, sperantes in te.
$\ Mitte eis, Domine, auxilium de sancto :
VI. Et de Sion tuere eos.
Benedicamus Patrem et Filium cum Sancto Spiritu :
Laudemus et superexaltemus eum in sœcula.
7^. Domine, exaudi orationem meam :
Et clamor meus ad te veniat.
7^. Dominus yobiscmn ; Et cum spiritu tuo.
OREMUS,
ENEDIC Domine, thalamum hune nuptialem, et de-
cumbentes in eo, ut in tua pace consistant, in tua voluntate
permaneant, in tuo amore vivant et senescant, et multiplicentur
in longitudinem dierum, et ad régna cœlorum perveniant. Per
Christum Dominum nostrum. ï#. Amen.
Cette oraison achevée, le Prêtre jettera de Veau bénite sur le
lit, sur les nouveaux Mariés et sur les assistans.
DU SACREMENT DE MARIAGE. a33
PRIÈRES POUR UNE FEMME ENCEINTE, PRINCIPALEMENT SI ELLE EST
ËN PÉRIL.
IJOBSQU'UNE femme enceinte a recours aux prières de l'Église
pour demander à Dieu un accouchement heureux, le Curé ou
Vicaire, revêtu d'un surplis et d'une étole blanche, dira pour
elle debout et découvert les prières suivantes, durant lesquelles elle
sera à genoux. Si ces prières se disent à la maison, et que la
femme soit au lit, elle se tiendra dans une posture décente et
aura les mains jointes.
7^. Adjutorium nostrum in nomine Domini :
Qui fecit cœlum et terrain.
7^. Salvam fac ancillam tuam,
Deus meus, sperantem in te.
7^. Esto illi, Domine, turris foititudinis
A facie inimici.
7^. Nihil proficiat inimicus in eâ :
Et filius iniqùitatis non apponat nocere ei.
7^. Mitte ei, Domine, auxilium de sancto :
%L. Et de Sion tuere eam.
7^. Domine, exaudi orationem meam :
%L. Et clamor meus ad te veniat.
7^. Dominus vobiscum :
%L. Et cum spiritu tuo.
OREMUS.
O™.™, sempit
em
e Deus, g dédis, famuli
s «vis, ;n
confessione verse fidei, œtemae Trinitatis gloriam agnoscere, et in
potenlià majestatis adorare unitatem, quœsumus ut, ejusdem
3o
234 DU SACREMENT DE MARIAGE.
fidei firmitate, hsec faniula tua ab omnibus semper muniatur
adversis. Per Christum Dominum nostrum. Amen.
OREMUS.
D OMINE Deus, omnium creator, fortis et terribilis, justus
atque misericors, qui solus bonus et pius es ; qui de omni malo
libéras Israël j qui fecisti Patres electos quoslibet, et sanctificasti
eos munere Spiritûs tui ; qui gloriosse Virginis Matris Mariae
corpus et animam, ut dignum Filii tui habitaculum effici me-
reretur, Spiritu Sancto coopérante, prseparasti ; qui Joannem
Baptistam Spiritu Sancto repleri, et in utero matris exultare
fecisti : accipe sacrificium cordis contriti, ac fervens desiderium
famulae tuae JS~. humiliter supplicantis pro conservatione prolis
debilis, quam ei dedisti concipere 5 et custodi partem tuam, ac
défende ab omni dolo et injuria duri hostis, ut obstetricante
manu misericordios tuae, fœtus ejus ad hanc lucem veniat inco-
lumis, ac sanctœ regenerationi servetur, tibique in omnibus
jugiter deserviat, et vitam consequi mereatur aeternam. Per
eumdem Dominum nostrum Jesum Christum filium tuum, qui
tecum vivit et régnât in unitate Spiritûs Sancli Deus per omnia
saecula saeculorum. Amen.
Ensuite le Prêtre jettera de l'eau bénite sur la femme, et il
dira :
PSAUME 66.
D EUS misereatur nostrî et benedicat nobis : illuminet vultum
suum super nos, et misereatur nostrî.
Ut cognoscamus in terra viam tuam : in omnibus gentibus
salutare tuum.
Confiteantur tibi populi Deus, confiteantur tibi populi omnes.
DU SACREMENT DE MARIAGE. a35
Laetentur et exultent gentes, quoniam judicas populos in
aequitate, et gentes in terra dirigis.
Confiteantur tibi populi Deus, confiteantur tibi populi omnes :
terra dédit fructum tuum.
Benedicat nos Deus, Deus noster, benedicat nos Deus, et
metuant eum omnes fines terras.
Gloria Patri, et Filio, &c.
Sicut erat in principio, &c.
7K Bcnedicamus Patrem et Filium cum Sancto Spiritu.
Laudemus et superexaltemus eum in saecula.
7^. Angelis suis mandavit de te,
Si. Ut custodiant te in omnibus viis tuis.
7^. Domine, exaudi orationem meam :
Et clamor meus ad te veniat.
70\ Dominus vobiscum :
Et cum spiritu tuo.
OREMUS.
"VISITA, quœsumus, Domine, cunctam habitationem istam,
et omnes insidias inimici ab eâ et à praesenti famulâ tua longé
repelle ; et Angeli tui sancti habitent in eâ, qui eam et ejus
prolem in pace custodiant, et bene ̂ dictio tua sit super eam
semper : salva eos, omnipotens Deus, et lucem eis tuam concède
perpetuam. Per Dominum nostrum Jesum Christum fiUumtuum,
qui tecum vivit et régnât in unitate Spiritûs Sancti Deus per
omnia saecula saeculorum. Amen.
Benedictio Dei omnipotentis, Patris et Filii, et Spiritûs
Sancti, descendat, et sit super te et super prolem tuam, et
maneat semper. Amen.
236 DU SACREMENT DE MARIAGE.
s v.
De la Relevée des femmes après leurs couches.
(^UOIQUE dans la nouvelle loi il n'y
ait aucune obligation aux femmes fi-
dèles, nouvellement accouchées, d'ob-
server la cérémonie de la Purification
avant que d'entrer à l'église, c'est
néanmoins une coutume ancienne et
louable, qu'après que leur santé est
rétablie , elles y soient reçues par les
Prêtres qui , dans cette cérémonie,
rendent à Dieu pour elles des actions
de grâces de leur heureux accouche-
ment , et de ce que le firuit qu'il lui
a plu de leur donner a eu le bon-
heur d'être admis à la grâce du saint
Baptême.
Cette cérémonie ne doit être faite
que par les Curés , leurs Vicaires ou
par d'autres Prêtres par eux délégués,
et seulement à l'égard des femmes qui
ont enfanté heureusement dans le lé-
gitime Mariage , et desquelles lé fruit
a reçu le Sacrement de Baptême ; c'est
pourquoi on n'y admettra point celles
qui ont fait de fausses couches.
£A BÉNÉDICTION D'UNE FEMME APRÈS SES COUCHES.
IJORSQUE le Curé aura été averti que quelque femme veut
recevoir la bénédiction de la relevée de ses couches, il se revêtira
d'un surplis et d'une étole, et précédé d'un clerc qui portera le
bénitier et l'aspersoir, il ira au bas de l'église où la femme qui
doit l'y attendre se mettra à genoux, tenant un cierge allumé à
la main droite. Le Curé, s'étant découvert, lui jettera de l'eau
bénite, et puis, faisant le signe de la croix sur soi, il dira :
^r. Adjutorium nostrum in nomine Domini :
Qui fecit cœlum et terram.
DU SACREMENT DE MARIAGE. 2
37
Àntiph. Haec accipiet benedictionem à Domino.
PSAUME 23.
M^OMINI est terra, et pîenitudo ejus : ôrbis terrârum, et uni-
versi qui habitant in eo.
Quia ipse super maria fundavit eum, et super flumina pré-para vit eum.
Quis ascendet in montem Domini ? aut quis stabit in loco
sancto ejus ?
Innocens manibus et mundo corde, qui non accepit in vano
animam suam, nec juravit in dolo proximo suo.
Hic accipiet benedictionem à Domino, et misericordiam à Deo salutari suo.
Haec est generatio quaerentium eum, quaerentium faciem Dei Jacob.
Attollite portas principes vestras, et elevaniini portae œternales,
et introibit Rex gloriae.
Quis est iste Rex gloriae ? Dominus fortis et potens, Dominus
potens in praelio.
Attollite portas principes vestras, et elevamini portae œternales, et introibit Rex gloriae.
Quis est iste Rex gloriae ? Dominus virtutum ipse est Rex
gloriae. I
Gloria Patri, &c.
Ant. Haec accipiet benedictionem à Domino, et misericor-
diam à Deo salutari suo : quia haec est generatio quserentium Dominum.
Ensuite le Prêtre présentera le côté droit de son étole à la
femme, et l'introduira dans l'église, disant :
238 DU SACREMENT DE MARIAGE.
Ingredere in templurn Dei, adora Filium Beatœ Mariœ Vfrginis,
qui tibi fœcunditatem tribuit prolis.
La femme, s'étant avancée jusqu'au balustre du grand autel,
se mettra à genoux pour remercier Dieu de la grâce qu'elle a
reçue de sa bonté ; et le Prêtre, étant entré dans le Sanctuaire,
se tiendra devant elle et dira les prières suivantes :
j[r. Kyrie eleison.
Christe eleison, Kyrie eleison.
Le Prêtre : Pater noster, &c. tout bas.
Et ne nos inducas in tentadonemj
%L. Sed libéra nos à malo.
"fr. Salvani fac ancillam tuam. Domine,
%L. Deus meus, speranteni in te.
Mitte ei, Domine, auxilium de sancto :
Et de Sion tuere eam.
7^. Nihil proficiat inimicus in eâ :
l£. Et filius iniqnitatis non apponat nocere ei,
7^. Domine, exaudi orationem meam :
Et clamor meus ad te veniat.
7^. Dominus vobiscum :
Et cum spiritu tuo.
OREMUS.
OMNIPOTENS sempiterne Deus, qui, per Beatœ Mariœ Virginis
partum, fidelium parientium dolores in gaudium vertisti, respice
propitius super hanc famulam tuam, ad templurn sanctmn tuum
pro gratiarum actione lœtam accedentem, et prœsta ut post hanc
vitam, ejusdem Beatœ Mariœ meritis et intercessione, ad œternœ
DU SACREMENT DE MARIAGE. a39
beatitudinis gaudia cum proie sua pervenire mereatur. Per
Christum Dominum nostrum. %L. Amen.
Ensuite le Prêtre jettera de l'eau bénite sur la femme en forme de croix , disant :
Pax et benedictio Dei omnipotentis, Patris et Filii, et
Spiritûs Sancti, descendat super te et maneat semper. Amen.
Si la femme demande qu'on récite un Évangile sur elle ou
sur son enfant, on récitera l'Evangile du jour de la Purification.
INSTRUCTION IX,
SUR LA VISITE ET ASSISTANCE DES MALADES.
DE toutes les obligations pastorales j
il n'y en a guères de plus essentielles
que le soin des Malades, ainsi que Nous
l'avons dit ailleurs ; c'est pourquoi,
dès qu'un Curé apprend qu'il y en a
quelqu'un dans sa paroisse, il ne doit pas
attendre qu'on l'appelle pour le visiter,
mais il doit promptement se rendre
auprès de lui, afin de le consoler, lui
enseigner les moyens de faire bon
usage de sa maladie, et le disposer à
se confesser et à recevoir les autres
Sacremens, principalement lorsque sa
maladie est dangereuse.
Dans les paroisses nombreuses, il
est à propos que le Curé fasse un
catalogue des Malades, dans lequel il
marque l'état de leurs maladies, afin
de régler ses visites selon leurs besoins,
et de secourir les plus pressés.
Pour leur donner un plus prompt
secours, il doit inviter les Prêtres les
plus éclairés et les plus exemplaires
de sa paroisse, à l'aider dans une
occupation si sainte et si méritoire. II
doit même prier ceux de ses Paroissiens
qu'il connaît être les plus charitables,
de visiter les personnes de leur sexe qui
sont malades, surtout les pauvres qui
sont ordinairement les plus dépourvus
de secours humains, de les consoler, de
leur procurer quelque soulagement, de
les disposer, à demander les Sacremens
et de l'informer de leurs besoins spi-
rituels et temporels, afin qu'il puisse
y pourvoir incessamment par lui-même
ou par le secours d'autrui ; en quoi
il sera beaucoup aidé par le moyen
de la confrérie de la Charité, s'il peut
l'établir dans sa paroisse.
Le Curé doit aussi de temps en
temps faire souvenir les médecins,
chirurgiens et apothicaires , qu'il leur
est ordonné par plusieurs Conciles,
par les Constitutions des Papes et par
les Ordonnances du Diocèse, d'avertir
DE LA VISITE
dès la première visite ceux qu'ils trou-
vent dangereusement malades , de se
confesser au plus tôt.
Il est pareillement de son devoir
d'empêcher que personne ne conseille
aux Malades certains remèdes supersti-
tieux , qui feraient plus de mal à leur
ame qu'ils ne pourraient faire de bien
à leur corps.
Afin que les Malades soient dispose's
à profiter des avis que le Curé leur
pourra donner pour leur salut lorsqu'il
les visitera, il faut qu'il se comporte
avec beaucoup de piélé et de modestie,
et qu'il s'efforce d'abord de gagner leur
affection et leur confiance, en leur
parlant avec beaucoup de douceur et de
charité , leur témoignant de la compas-
sion de leurs maux, les assurant de la
part qu'il leur donne dans ses prières,
leur promettant de les recommander à
celles des autres, leur faisant quelque
aumône s'ils sont pauvres, et leur pro-
curant les soulagemens dont ils ont
besoin, par le moyen de la confrérie
de la Charité , ou par quelque quête
publique ou particulière, en cas que
cette confrérie ne soit pas établie dans
la paroisse.
Comme il n'est pas possible que
les Malades ne soient sensibles à ces
marques d'amitié , le Curé doit s'en
prévaloir pour les mettre dans la voie
du salut, et les exhorter à souffrir
DES MALADES. 241
leurs maux avec une entière soumission
aux ordres de la divine Providence, et
avec une patience toute chrétienne. Il
leur représentera que les maladies sont
des témoignages de l'amour que Dieu
nous porte ; qu'il s'en sert pour épurer
ses Elus, pour châtier dès cette vie
les offenses de ses enfans, afin de
les épargner dans l'autre ; pour les
humilier, les éprouver et leur faire
mériter une récompense dans le ciel
d'autant plus grande qu'ils auront eu
sur la terre plus de part aux souffrances
de NOTRE SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST.
Il ajoutera qu'assez souvent Dieu
emploie les maladies pour nous faire
rentrer en nous-mêmes et revenir de
nos égaremens, et il en prendra occa-
sion d'exhorter les Malades à se con-
fesser et recevoir les autres Sacremens.
S'ils lui répondent que rien ne presse,
et qu'ils ne se sentent pas assez mal
pour se confesser, il leur remontrera
que, bien que leur maladie ne paraisse
pas dangereuse, il leur sera toujours
très-utile de rentrer en grâce avec Dieu,
et de rendre par ce moyen leurs souf-
frances agréables à ses yeux, dignes
d'une récompense éternelle et propres à
expier leurs péchés ; que la fragilité de
la vie nous doit faire craindre d'être
surpris de la mort en état de péché
mortel ; que plusieurs Malades, se
confiant trop aux promesses que les
3i
342 DE LA VISITE
médecins leur faisaient d'une prompte
guérison, sont morts sans confession ;
que d'autres , pour «voir trop différé
à se confesser, se persuadant que leur
maladie n'était pas dangereuse, se sont
ensuite trouvés tellement accablés du
mal, qu'il leur a été impossible de
faire , comme il faut, une action si
salutaire et si importante ; que souvent
Dieu punit ainsi la négligence et le peu
de soin qu'on a de profiter du temps
qu'il donne pour attirer sa miséricorde
>et prévenir le malheur irréparable de
mourir dans l'impénitence.
Le Curé, ayant par ce moyen engagé
Je Malade à se confesser, pourra, s'il
le juge nécessaire, lui enseigner la
manière de le bien faire , lui offrant
même son secours pour s'examiner,
*n cas qu'il en ait besoin ; et après
lui avoir donné quelque temps pour se
mettre dans les dispositions requises, il
entendra sa confession, à moins qu'il
ne témoignât le désir de se confesser
à quelqu'autre Prêtre, à quoi le Curé
ne doit apporter aucune difficulté.
Après la confession du Malade, il ne
faut pas différer de lui administrer le
Saint Sacrement de l'Eucharistie, s'il est
en état de le recevoir, principalement
lorsque sa maladie est dangereuse, de
peur qu'il ne meure privé d'un si grand
bien.
Le Curé préparera ensuite le Malade
DES MALADES.
à demander de lui-mêmè l'Extrême-
Onction : il lui représentera les effets
que ce Sacrement produit en ceux
qui le reçoivent avec les dispositions
requises, et il condamnera l'erreur
déplorable de la plupart des Chré-
tiens qui regardent l'Extrême-Onction
comme un arrêt irrévocable de mort
pour les Malades, et s'imaginent, pour
cette raison, qu'on ne doit la leur
administrer que lorsqu'il ne reste plus
d'espérance de les revoir en santé.
Il doit pareillement avertir le Malade
de l'obligation indispensable où il est
de restituer, pendant qu'il est en vie,
ce qu'il pourrait avoir du bien d autrui ;
et il doit le porter à faire tout le bien
qui lui est possible, l'exhortant à ra-
cheter ses péchés par ses aumônes et
par d'autres bonnes œuvres , et à
pourvoir de bonne heure à celles qu'il
désire qu'on fasse après sa mort pour
le repos de son ame , sans remettre
ce soin aux parens et aux amis, qui
négligent d'ordinaire d'exécuter les der-
nières volontés des défunts, lorsqu'elles
ne sont ordonnées que de vive voix,
et qu'elles ne sont point réglées par des
actes publics en bonne forme ; mais
le Curé doit prendre garde qu'il ne
paraisse rien d'intéressé dans ces sortes
de conseils.
Il est aussi de son devoir de ne
point abandonner les Malades après
DE LA VISITE
qu'ils ont reçu tous les Sacremens et
donné ordre à leurs affaires tempo-
relles : il faut, au contraire, qu'il les
visite d'autant plus assidûment que son
secours et sa présence leur sont alors
plus nécessaires. Il doit donc les voir
souvent, pour les fortifier dans les
bons sentimens où ils sont, les exhorter
à supporter leur mal avec patience pour
l'amour de NOTRE SEIGNEUR JÉSUS-
ClIRIST, leur faire détester de nouveau
tous les péchés de leur vie passée,
avec une grande confiance en la bonté
paternelle de Dieu et en son infinie
miséricorde , et leur faire accepter la
mort en esprit de Pénitence, avec une
parfaite soumission à sa sainte volonté,
si c'est son bon plaisir de les retirer
de ce monde.
Il leur recommandera de faire sou-
vent des actes de Foi, d'Espérance,
d'Amour et de Contrition ; d'invoquer
avec dévotion le saint nom de JÉSUS ;
d'implorer le secours de la Très-Sainte
Vierge, de leur Ange gardien, de
leur saint Patron et de tous les autres
Saints ; d'élever leur cœur et leurs yeux
vers le ciel, et de soupirer après cette
éternelle patrie où Dieu leur veut don-
ner une félicité qui n'aura jamais de fin.
Pour les aider à s'entretenir dans ces
bonnes pensées, il fera mettre devant
leurs yeux le Crucifix et quelques
images de la S,c. Vierge et des Saints
DES MALADES. 243
auxquels ils ont plus de dévotion, et il
recommandera à ceux qui les assistent,
de leur donner de fois à autre de l'eau
bénite, de leur dire quelque parole de
dévotion, de leur proposer l'exemple
de NOTRE SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST et
des Saints, et de leur réciter l'Oraison
Dominicale, la Salutation Angélique ou
quelqu'autre prière dévote.
Au reste, il faut que le Curé pro-
portionne les discours qu'il fait aux
Malades, à leurs besoins, à leur esprit,
à leur humeur et à l'état de leur ma-
ladie ; qu'il s'exprime en termes plus
forts et plus pressans à l'égard de ceux
qui font paraître moins de piété, et
dont la vie a été déréglée, qu'à l'égard
de ceux qui donnent des marques d'une
vertu solide ; et que, réglant son zèle
par la prudence, il parle plus ou moins
long-temps dans chaque visite, selon
que l'état où il trouve les Malades le
permet : car quelques-uns conservent
un jugement assez saùi pour écouter
paisiblement et sans peine tout ce qu'on
juge à propos de leur dire pour leur
salut, quoiqu'ils ressentent de vives
douleurs ; et il y en a d'autres qui
tombent dans des assoupissemens et
des rêveries, ou qui ont de si grandes
douleurs de tête, qu'il leur est impos-
sible de s'appliquer. Il est donc né-
cessaire d'agir avec tous ces Malades
d'une manière différente ; ne parler aux
244 DE LA VISITE
derniers que par intervalle et d'une ma-
nière qui produise une sainte onction
dans leur cœur, et éviter toujours de
se rendre importun et ennuyeux, ou
en parlant trop haut et trop souvent,
ou en parlant trop long-temps.
C'est à quoi les Curés doivent faire
attention, principalement lorsqu'ils as-
sistent les personnes mourantes ; car,
comme elles ne sont plus en état d'en-
tendre un long discours, ni de s'appli-
quer long-temps aux choses dont on
leur parle, il suffit de leur suggérer de
temps en temps quelques saintes pen-
sées , propres à les fortifier dans ce
dernier combat contre les frayeurs de
la mort ; de leur proposer d une façon
courte et vive, des motifs capables de
les exciter à la persévérance et au désir
de la vie céleste, et de leur faire former
des actes de Foi, d'Espérance, d'Amour
et des autres vertus, dans la pratique
desquels un Chrétien doit finir sa vie.
Il sera bon que les Curés se servent
pour ce sujet de quelques passages tirés
de la Sainte Écriture, des Pères ou des
prières de l'Eglise, et qu'ils en fassent
en peu de paroles la paraphrase, afin
d'exciter le Malade à s'élever à Dieu
par de vives aspirations. Pour les lui
faire goûter davantage, il faut les di-
versifier, les lui proposer d'une façon
dévote, pathétique et affective, lui pré-
senter de fois à autre le Crucifix, lui en
DES MALADES.
faire baiser tantôt les pieds, tantôt les
mains et tantôt le côté, lui disant en
même temps quelque parole qui y ait
rapport, et qui puisse réveiller sa Foi
et sa confiance en notre Seigneur.
Lorsque le Malade est dans l'agonie
et qu'il tend à sa fin, le Prêtre qui
l'assiste lui appliquera l'Indulgence plé-
nière pour les mourans en la forme
marquée ci-après, et fera la recom-
mandation de lame, comme il sera dit
plus bas. Quand le moribond aura rendu
l'esprit, le Prêtre priera Dieu pour le
repos de son ame ; ensuite il fera faire
aux assistans quelques réflexions sur la
fragilité de la vie, sur la nécessité de
mourir, sur 1 incertitude de l'heure de
la mort, sur l'obligation que nous avons
tous de nous tenir continuellement dis-
posés pour cette dernière heure, afin
de n'en être pas surpris ; et il s'effor-
cera de consoler les parens du défunt
par les motifs que la Foi et la Religion
nous enseignent.
Si le Malade revient en conva-
lescence , il l'exhortera à faire meilleur
usage de sa santé que par le passé ;
à demeurer ferme dans les bonnes
résolutions qu'il a prises pendant sa
maladie ; à se souvenir que Dieu ne
lui a donné du temps que pour se
mieux disposer à la mort ; et enfin
il lui conseillera d'imiter, le plus tôt
qu'il pourra, le saint Fioi Ezéchias,
DE LA VISITE DES MALADES. 245
lequel, étant relevé d'une dangereuse et lui demander la grâce de vivre
maladie , alla d'abord au temple en à l'avenir d'une manière qui lui fût
témoigner à Dieu sa reconnaissance, agréable.
PRIÈRES QUE LES CURÉS ET LES AUTRES PRETRES
POURRONT RÉCITER LORSQU'ILS VISITERONT LES MALADES.
IJORSQVUN Prêtre ira visiter les Malades, il pourra dire en
entrant dans la chambre :
Pax huic domui :
%L. Et omnibus liabitantibus in eâ.
Ensuite il jettera de l'eau bénite sur le Malade, sur son lit
et dans la chambre, disant :
Asperges me, Domine, &c.
Après quoi il s'approchera du Malade, le consolera et lui
parlera ainsi qu'il a été marqué ci-dessus, suivant l'état de sa
maladie et la disposition où il le trouvera.
La visite finie, avant que de se retirer, il pourra récitér
pour le Malade un des quatre premiers Psaumes pénitentiaux,
ou le psaume suivant :
PSAUME 90.
C)ui habitat in adjutorio Altissimi, in protectione Dei cœli
commorabitur.
Dicet Domino : Susceptor meus es tu, et refugium meum :
Deus meus, sperabo in eum.
Quoniain ipse liberayit me de laqueo venantium, et à verbo
aspero.
246 DE LA VISITE DES MALADES.
Scapulis suis obumbrabit tibi, et sub pennis ejus sperabis.
Scuto eireumdabit te veritas ejus : non timebis à timoré
nocturne A sagittâ volante in die , à negotia perambulante in tenebris,
ab incursu et Dsemonio meridiano.
Cadent à latere tuo mille, et decem millia à dextris tuis :
ad te autem non app'opinquabk. Verumtamen oculis tuis considerabis, et retributionem pecca-
torum videbis. Quoniam tu es, Domine, spes mea : altissimmn posuisti
refugium tuum. Non accedet ad te malum, et flagellum non appropinquabit
tabernaculo tuo. Quoniam Angelis suis mandavit de te, ut custodiant te in
omnibus viis tuis. In manibus portabunt te, ne fortè offendas ad lapidem pedem
tuum. Super aspidem et basiliscum ambulabis, et conculcabis leonem
et draconem. Quoniam in me speravit, liberabo eum : protegam eum,
quoniam cognovit nomen meum.
Clamabit ad me, et ego exaudiam eum : eum ipso sum in
tribulatione, eripiam eum et glorificabo eum.
Longitudine dierum replebo eum, et ostendam illi salutare
meum.
Gloria Patri, &c.
"j^. Kyrie eleison. Ri. Christe eleison, Kyrie eleison.
Le Prêtre : Pater noster, &c. tout bas.
Et ne nos inducas in tentationemj
$L Sed libéra nos à malo.
DE LA VISITE DES MALADES. 247
7^. Salvum fac servum tuum (vel Salvam fac ancillam tuam.),
15^. Deus meus , sperantem in te.
7^. Mitte ei, Domine, auxilium de sancto :
Et de Sion tuere eum ( vel eam ).
Nihil proficiat inimicus in eo ( vel in eâ ) :
Et films iniquîtatis non apponat nocere ei.
7^. Esto ei, Domine, turris fortitudinis
A facie inimici.
7^. Dominus opem ferat illi,
Super lectum doloris ejus.
7^. Domine, exaudi orationem meam :
%L. Et clamor meus ad te veniat.
7^. Dominus vobiscum :
Et cum spiritu tuo.
OREMTJS.
DEUS, cui proprium est misereri semper et parcere, suscipe
deprecationem nostram, ut nos et hune famulum tuum {vel hanc
famulam tuam ) quos delictorum catena constringit, miseratio
tuae pietatis clementer absolvat.
EUS, infirmitatis humanse singulare praesidium, auxilii tuisuper
infirmum famulum tuum ( vel infirmam famulam tuam ) ostende
"virtutem, ut ope misericordiœ tuas adjutus (vel adjuta) Ecclesiae
tuas sancta? incolumis reprasentari mereatur.
CONCÈDE hune famulum tuum ( vel hanc famulam tuam ),
quœsumus, Domine Deus, perpétua mentis et corporis sanitate
gaudere, et gloriosâ Beatœ Mariœ semper Virginis intercessione,
à praesenti liberari tristitiâ et œternà périrai lœtitiâ. Per Christum
Dominum nostrum. Amen.
248 DE LA VISITE DES MALADES.
. Benedictio Dei omnipotentis, Patris ffe, et Filii, et Spiritûs
Sancti, descendat super te et maneat semper. Amen.
Ensuite il jettera de l'eau bénite sur le Malade.
IJORSQWUN Prêtre est prié de réciter sur les Malades quelques
prières et Evangiles, il se revêtira d'un surplis et d'une étole
violette, et se tenant debout et découvert près du Malade, il
dira en tout ou en partie celles qui suivent, avec les psaumes
et les oraisojis qui les accompagnent.
Quand le Prêtre dira Sequentia sancti Evangelii, &c. il fera
à l'ordinaire le signe de la croix sur le livre, sur son front,
sa bouche et sa poitrine.
Ps. 6. Domine, ne in furore tuo arguas me, &c. avec Gloria
Patri, &c.
Dominus vobiscum :
Et cum spiritu tuo.
Sequentia sancti Evangelii secundùm Matthœum.
Gloria tibi, Domine. (Matth. S.J
IN illo tempore : Cùm introisset Jésus Capharnaum, accessit ad
eum Centurio, rogans eum et dicens : Domine, puer meus jacet
in domo paralyticus, et malè torquetur. Et ait illi Jésus : Ego
veniam et curabo eum. Et respondens Centurio ait ; Domine,
non sum dignus ut intres sub tectum meum, sed lantùm die
verbo et sanabitur puer meus ; nam et ego homo sum sub
potestate constitutus, habens sub me milites, et dico huic :
Vadej, et vadit ; et alii : Veni, et venit} et servo meo : Fac hoc,
et facit. Audiens autem Jésus, miratus est, et sequenlibus se
dixit : Amen' dico vobis, non inveni tantam fidem in Israël. Dico
DE LA VISITE DES MALADES. 249
autem vobis, quod multi ab Oriente et Occidente venient, et
recumbent cum Abraham, et Isaac, et Jacob in regno coelorum*
filii autem regni ejicientur in tenebras exteriores : ibi erit fletus
et stridor dentium. Et dixit Jésus Centurioni ; Vade, et sicut
credidisti, fiât tibi. Et sanatus est puer in illâ horâ.
OREMUS.
OMNIPOTENS sempiterne Deus, salus aeterna credentium, exaudi
nos pro infirmo famulo tuo iV". pro quo ( vel pro infirma famulâ
tua N. pro quâ ) misericordiaî tuse imploramus auxilium, ut,
redditâ sibi sanitate, gratiarum tibi in Ecclesiâ tuâ référât actiones.
Per Christum Dominum nostrum. Amen.
PSAUME 15.
CONSERVA me, Domine, quoniam speravi in te : dixi Domino :
Deus meus es tu, quoniam bonorum meorum non eges.
Sanctis qui sunt in terra ejus, mirificavit omnes voluntates
meas in eis.
- Multiplicatœ sunt infirmitates eorum : posteà acceleraverunt.
3Non congregabo convenlicula eorum de sanguinibus : nec
memor ero nominum eormn per labia mea.
Dominus pars hœreditatis meœ, et calicis mei : tu es qui
restitues haereditatem meam mihi.
Funes ceciderunt mihi in prœclaris : etenim hœreditas mea
praeclara est mihi.
Benedicam Dominum, qui tribuit mihi intellectum : insuper
et usque ad noctem increpuerunt me renés mei.
Providebam Dominum in conspectu meo semper : quoniam
à dextris est mihi ne commovear.
32
s5o DE LA VISITE DES MALADES.
Propter hoc lœtaturn est cor meum, et exultavit lingua mea :
msuper et caro mea requiescet in spe. Quoniam non derelinques animam meam in inferno j nec
dabis sanctum tuum videre corruptionem.
Notas mihi fecisti vias vitœ, adimplebis me lœtitiâ cum vultu
tuo : delectationes in dexterâ tua usque in fine m.
Gloria Patri, et Filio, et Spiritui Sancto, &c.
7^. Dominus vobiscum : . •
Et cum spiritu tuo.
7^. Sequentia sancti Evangelii secundùm Marcum.
Gloria tibi, Domine. (Marc. 16.J
IN illo tempore : Recumbentibus undecim Discipulis, apparuit
illis Jésus, et exprobravit incredulitatem eorum et duritiam
cordis : quia iis qui viderant eum resurrexisse, non crediderunt.
Et dixit eis : Euntes in mundum universum, praedicate Evangelium
omni creaturae. Qui crediderit, et baptizatus fuerit, salvus erit :
qui verô non crediderit, condemnabitur. Signa autem eos qui
crediderint, haec sequentur : In nomine meo Daemonia ejicient ;
linguis loquentur no vis j serpentes tollent ; et si mortiferum quid
biberint, non eis nocebit ; super œgros manus imponent, et
benè habebunt.
OREMTJS.
\^IRTUTUM cœlestium Deus, qui ab humanis corporibus omnem
languorem et omnem infîrmitatem prœcepti tui potestate depellis,
adesto propitius huic famulo tuo N. (vel famula? tuas N. ),
ut, fugatis infirmitaubus et viribus receptis, nomen sanctum
tuum, instauratâ protinùs sanitate, benedicat. Per Christum
Dominum nostrum. ï^. Amen.
DE LA VISITE DES MALADES. a5i
PSAUME 19.
El xAUDIAT te Dominus in die tribulationis : protegat te nomen
Dei Jacob.
Mittat tibi auxilium de sancto, et de Sion tueatur te.
Memor sit omnis sacrificii tui, et holocaustum tuum pingue fiât.
Tribuat tibi secundùm cor tuum, et omne consilium tuum
confirmet.
Laetabimur in salutari tuo, et in nomine Dei nostri magnifi-
Cabimur.
Impleat Dominus omnes petitiones tuas : nunc cognovi quoniam
salvum fecit Dominus Christum suum.
Exaudiet illum de cœlo sancto suo : in potentatibus salus
dexterœ ejus.
Hi in curribus, et hi in equis : nos autem in nomine Domini
Dei nostri invocabimus.
Ipsi obligati sunt et ceciderunt : nos autem surreximus, et
erecti sumus.
Domine, salvum fac Regem, et exaudi nos in die quâ
invocaverimus te.
Gloria Patri, et Filio, et Spiritui Sancto, &c.
j(f. Dominus vobiscum :
Et cum spiritu tuo.
7^. Sequentia sancti Evangelii secundùm Lucam.
Gloria tibi, Domine. (Luc. 4»J
IN illo tempore : Surgens Jésus de synagoga, introivit in domum
Simonis ; Socrus autem Simonis tenebatur magnis febribus, et
rogaverunt illum pro eâ. Et stans super illam imperavit febri,
et dimisit illam ; et continué surgens ministrabat illis. Cum autem
252 DE LA VISITE DES MALADES.
sol occidisset, omnes qui habebant infirmos variis languoribus,
ducebant illos ad Jesuiii : at ille singulis manus imponens,
curabat eos.
OB.EMUS.
D OMINE sancte, Pater omnipotens, aeterne Deus, qui fragilitatem
humanae conditionis, infusa virtutis tuas dignatione, confirmas,
ut salutaribus remediis pietatis tuas, corpora nostra et mentes
vegetentur ; super hune famulum tuum (vel hanc famulam tuam)
propitius intende, ut, omni necessitate corporeas infirmitatis
exclusâ, gratia in eo (vel in eâ) pristinas sanitalis perfectè repa-
re tur. Per Christum Dominum nostrum. Amen.
PSAUME 85.
INCLINA, Domine, aurem tuam, et exaudi me : quoniam inops
et pauper sum ego. Custodi animam meam, quoniam sanctus sum : salvum fac
servum tuum, Deus meus, sperantem in te.
Miserere meî, Domine, quoniam ad te clamavi tota die :
lœtifica animam servi tui, quoniam ad te, Domine, animam
meam levavi. Quoniam tu, Domine, suavis et mitis, et multas misericordias
omnibus invocantibus te. Auribus percipe, Domine, orationem meam, et intende voci
deprecationis meae. In die tribulationis meae clamavi ad te, quia exaudisti me.
Non est similis tui in diis, Domine, et non est secundùm
opéra tua. Omnes gentes quascumque fecisti, venient et adorabunt coram
te, Domine, et glorificabunt nomen tuum.
DE LA VISITE DES MALADES. a53
Quoniam magnus es tu, et faciens mirabilia : tu es Deus
solus. Deduc me, Domine, in via tua, et ingrediar in veritate tua :
lœtetur cor meum, ut timeat nomen tuum.
Confitebor tibi, Domine Deus meus, in toto corde meo, et
glorificabo nomèn tuum in asternum.
Quia misericordia tua magna est super me, et eruisti animam
meam ex inferno inferiori.
Deus, iniqui insurrexerunt super me, et synagoga potentium
quassierunt animam meam, et non proposuerunt te in conspectu
suo.
Et tu, Domine, Deus miserator et misericors ; patiens et
militas misericordias, et verax,
Respice in me, et miserere meî : da imperium tuum puero
tuo,, et salvum fac filium an cillas tu3S.
Fac mecum signum in bonmn, ut videant qui oderunt me,
et confundantur : quoniam tu, Domine, adjuvisti me, et
consolatus es me.
Gloria Patri, et Filio, et Spiritui Sancto, &c.
"J^. Dominus vobiscum :
Et cum spiritu tuo.
"j^. Sequentia sancti Evangelii secundùm Joannem.
ï#. Gloria tibi, Domine. ( Joan. 5,J
IN illo tempore : Erat dies festus Judasorum, et ascendit Jésus
Hierosolymam. Est autem Hierosolymis probatica piscina, quas
cognominatur bebraicè Bethsaida, quinque porticus habens. In
his jacebat multitudo magna languentium, claudormn, aridorum,
expectantium aquœ motmn. Angélus autem Domini descendebat
secundùm tempus in piscinam, et movebatur aqua : et qui
254 DE LA VISITE DES MALADES.
prior descendisset in piscinam, post motionem aquoe, sanus
fiebat à quâcumque detinebatur infirmitate. Erat autem quidam
homo ibi, triginta et octo annos habens in infirmitate sua.
Hune cùm vidisset Jésus jacentem, et cognovisset quia multum
jam tempus haberet, dicit ei : Vis sanus fieri ? Respondit ei
languidus : Domine, hominem non habeo, ut, cùm turbata
fùerit aqua, mittat me in piscinam ; dùm venio enim ego,
alius ante me descendit. Dicit ei Jésus : Surge, toile grabatum
tuum et ambula. Et statim sanus factus est homo ille, et sustulit
grabatum suum et ambulabat. Erat autem Sabbalum in die
illo. Dicebant ergo Judœi illi qui sanatus fuerat : Sabbatum
est, non licet tibi tollere grabatum tuum. Respondit eis : Qui
me sanum fecit, ille mihi dixit : Toile grabatum tuum et
ambula. Interrogaverunt ergo eum : Quis est ille. homo qui
dixit tibi : Toile grabatum. tuum et ambula ? Is autem qui
sanus fuerat effectus, nesciebat quis esset. Jésus enim declinavit
à turbà constitutâ in loco. Posteà invenit eum Jésus in templo,
et dixit illi : Ecce sanus factus es, jam noli peccare, ne deterius
tibi aliquid contingat.
OREMUS.
R ESPICE, Doinine, famulum tuum ( vel famulam tuam) in
infirmitate sui corporis laborantem, et animam refove quam
creasti, ut casiigationibus emendatus ( vel emendata ) continué
se sentiat tua medicinâ salvatum (vel salvatam). Per Christum
Dominum nostrmn. %L. Amen.
PSAUME 90.
C^ui habitat in adjutorio Altissimi, in prote.ctione Dei coeli
commorabitur.
DE LA VISITE DES MALADES. 255
Dicet Domino : Susceptor meus es tu, et refugium meum :
Deus meus, sperabo in eum.
Quoniam ipse liberavit me de laqueo venantium, et à verbo
aspero.
Scapulis suis obumbrabit tibi., et sub pennis ejus sperabis.
Scuto circamdabit te veritas ejus : non timebis à timoré
nocturne
A sagittâ volante in die, à negotio perambulante in tenebris,
ab incursu et Dœmonio meridiano.
Cadent à latere tuo mille, et decem millia à dextris tuis :
ad te autem non appropinquabit.
Verumtamen oculis tuis considerabis, et retributionem pec-
catorum videbis.
Quoniam tu es, Domine, spes mea : altissimum posuisti
refugium tumn.
Non accedet ad te malum, et flagellum non appropinquâbit
tabernaculo tuo.
Quoniam Angelis suis mandavit de te, ut custodiant te in
omnibus viis tuis.
In manibus portabunt te, ne forte offendas ad làpidem pedem
tuum.
Super aspidem et basiliscum ambulabis, et conculcabis leonem
et draconem.
Quoniam in me speravit, liberabo eum : protegam eum,
quoniam cognovit nomen meum.
Clamabit ad me, et ego exaudiam eum : cum ipso sum in
tribulatione, eripiam eum et glorificabo eum.
Longitudine dierum replebo eum, et ostendam illi salutare
2meum)<» oïuaun ni .mifhama ::nwd ni ta&ÏB'Jàmv m$meu$$
Gloria Patri, et Filio, et Spûilui Sancto, &c.
256 DE LA VISITE DES MALADES.
OREMTJS.
C3MNIPOTENS sempiteme Deus, infirmitatem famuli tui ( vel
faniulae tuœ ) propitius respice, atque ad protegendum eum
( vel eam ) dexteram tuœ majestatis extende. Per Christum
Dominum nostrum. %L. Amen.
Lorsque le Prêtre aura achevé la dernière oraison, il mettra
la main droite sur la tête de la personne malade et dira :
Super segros manus imponent, et benè habebunt.
Jésus Marise filius, mundi salus et Dominus, meritis et inter-
cessione sanctorum Apostolorum suorum Pétri et Pauli, et
omnium Sanctorum, sit tibi clemens et propitius. Amen.
Puis il dira l'Evangile qui suit :
Dominus vobiscum :
~%L. Et cum spiritu tuo.
Initium sancti Evangelii secundùm Joannem.
Gloria tibi, Domine. (Joan. x.)
IN principio erat Verbum, et Verbum erat apud Deum, et
Deus erat Verbum : hoc er.at in principio apud Deum. Omnia
per ipsum facta sunt, et sine ipso factum est nihil quod factum
est. In ipso vita erat, et vita erat lux hominum : et lux in
tenebris lucet, et tenebrœ eam non comprehenderunt. Fuit
homo missus à Deo, cui nomen erat Joannes. Hic venit in
testimonium, ut testimonium perhiberet de hunine, ut omnes
crederent per illum. Non erat ille lux, sed ut testimonium
perhiberet de lumine. Erat lux vera quoo illuminât omnem
hominem venientem in hune mundum. In mundo erat, et
inundus per ipsum factus est, et mundus eum non cognovit.
DE LA VISITE DES MALADES. a57
In propria venit, et sui eum non receperunt. Quotquot autem
receperunt eum, dédit eis potestatem filios Dei fieri, his qui
credunt in nomine ejus, qui non ex sanguinibus, neque ex
voluntate carnis, neque ex voluntate viri, sed ex Deo nati sunt.
ET VERBUM CARO FACTUM EST, et habitavit in nobis-, et vidimus
gloriam ejus, gloriam quasi Unigeniti à Pâtre, plénum gratiae
et veritatis. Deo gratias.
Ensuite il donnera la bénédiction au Malade en faisant le
signe de la croix sur lui, et disant :
Benedictio Dei omnipotentis, Patris $$4, et Filii, et Spiritûs
Sancti, descendat super te et maneat semper. Amen.
Après quoi il jettera de l'eau bénite sur le Malade.
S'il y avait plusieurs Malades dans une même chambre, il
faudrait dire toutes ces prières au nombre pluriel.
PASSAGES POUR INSTRUIRE, CONSOLER ET EXHORTER LES MALADES,
PRINCIPALEMENT LES PERSONNES MOURANTES.
IJES Prêtres qui assisteront les Malades pourront faire de ces
passages l'usage qui a été marqué ci-dessus : c'est-à-dire, qu'ils
les leur suggéreront de temps en temps en latin ou en français,
suivant la capacité et l'intelligence des Malades, et en feront
une courte paraphrase, où ils leur feront former les actes des
vertus qui y ont rapport; en sorte qu'après leur en avoir proposé
quelqu'un, ils leur laissent le loisir de s'en entretenir doucement,
avant que de leur en proposer un autre.
POUR EXCITER LE MALADE A LA FOI.
Credo, Domine : adjuva incredulitatem meam. Marc.9.
33
258 DE LA VISITE DES MALADES.
Je crois, Seigneur, toutes les vérités que votre Sainte hglise
enseigne- je veux mourir dans son sein, comme j'ai eu le
bonheur d'y vivre $ mais, mon Dieu, si ma foi n'est pas assez
parfaite, ayez la bonté d'y suppléer par le secours de votre grâce.
A L'ESPÉRANCE ET A LA CONFIANCE EN DIEU.
Jsai. 12. Ecce Deus salvator meus, fiducialiter agara et non timebo.
Mon Dieu est mon sauveur, ma force et mon salut. Combien
grande doit être ma confiance et mon espérance en sa bonté
infinie] Oui, mon Dieu, j'espérerai en vous jusqu'au dernier
soupir. Mes péchés sont à la vérité capables de m'effrayer, mais
ce qui me rassure, c'est que vous êtes mon père, mon sauveur
et mon Dieu.
Tiirm. 3. Bonus est Dominus sperantibus in eum, animœ quœrenti eum.
Psai. 26. Dominus illuminatio mea et salus mea : quem timebo ?
Dominus protector vitae mese : à quo trepidabo ?
Psai. 22. Si ambulavero in medio umbrae mortis, non timebo mala :
quoniam tu mecum es.
Psai. 42. Quare tristis es, anima mea ? et quare conturbas me ? Spera
in Deo, &c.
psai. 38,. Et nunc quœ est expectatio mea, nonne Dominus ? Et
substantia mea apud te est.
Eccii. 1. Timenti Dominùm benè erit in extremis, et in die defunc-
tionis suse benedicetur.
Psai. 4. In pace in idipsum dormiam et requiescam ; quoniam tu,
Domine, singulariter in spe constituisti me.
Psai. 30. In te^ Domine, speravi : non confundar in seternum.
1.jom. 2. Advocatum habemus apud Patrem Jesum Christum justum,
et ipse est propitiatio pro peccatis nostris.
DE LA VISITE DES MALADES. a59
Jésus Christus venit in hune mundum peccatores salvos facere,/i. Tim.\.
quorum primus ego sum.
Apud Dominum misericordia, et copiosa apud eum redemptio. Psai.m.
A L'AMOUR DE DIEU.
Quid enim mihi est in cœlo? aut à te quid volui super terram? Psai. 72.
Defecit caro mea et cor meum, Deus cordis mei, et pars mea
Deus in œternum.
Diligam te, Domine, fortitudo mea. PsaLM.
Oui, mon Dieu, je vous aime de tout mon cœur, et je vous
aimerai uniquement jusqu'au dernier soupir. Quoique mon corps
soit abattu et mon cœur dans la défaillance, je vous le consacre
tout entier et sans reserve, ce cœur; c'est à vous seul à qui je
veux inviolablement m'attacher dans le temps et dans l'éternité,
parce que vous êtes mon Dieu, mon père, mon Roi, mon époux
et mon bonheur éternel.
Dilectus meus mihi, et ego illi. cw. 2.
Sero te amavi, pulchritudo tam antiqua et tam nova, serô^. 1.10.
. Confess. te amavi.
Vœ tempori illi, quandô te non amavi ! Soiihq. 19.
Accende lumen sensibus, infunde amorem cordibus, infirma
nostri corporis virtute firmans perpeti.
Tu scis, Domine, quia amo te, joem. 21.
POUR DEMANDER MISÉRICORDE.
Miserere mei, Deus, secundùm magnam misericordiam Psai. 50,
tuam, &c.
a6o DE LA VISITE DES MALADES.
psai. 56. Miserere meî, Domine, miserere meî : quoniam in te confiait
anima mea.
Ayez pitié de mon ame, Seigneur, et jugez-moi, non selon
votre justice, mais selon votre infnie miséricorde que vous faites
éclater sur tous les hommes, et sur laquelle je fonde toute mon
espérance.
Psai. 129. Si iniquitates observaveris, Domine ; Domine, quis susûnebit?
Psai. 68. Exaudi me, Domine, quoniam benigna est misericordia tua.
POUR IMPLORER LE SECOURS ET LA GRACE DE DIEU, PRINCIPALEMENT SI LE
MALADE EST TENTÉ D'IMPATIENCE OU DE DÉSESPOIR.
Psai. 69. Deus, in adjutorium meum intende ; Domine, ad adjuvandum
me festinâ.
Vous connaissez, mon Dieu, la grandeur de mes maux et
le besoin que j'ai de votre secours : venez à mon aide ; hâtez-
vous, charitable Seigneur, de m'assister et de me faire ressentir
les effets de votre grâce toute puissante.
md. Adjutor meus et liberator meus es tu ; Domine, ne moreris.
Psai. 114. O Domine, libéra animam meam.
Psai. 34: Die animse meae : Salus tua ego sum.
Psai. 56. Miserere meî, Domine, quoniam in te confidit anima mea,
et in umbrâ alarum tuarurn sperabo, donec transeat iniquitas.
Ps<a. 142. Eripe me de inimicis meis , ad te confugi.
POUR EXCITER LE MALADE AU DÉSIR DÈ LA VIE ÉTERNELLE.
Psd. 83. Quàm dilecta tabernacula tua, Domine viitutum ! coneupiscit
et déficit anima mea in atria Domini.
DE LA VISITE DES MALADES. 261
Beati qui habitant in domo tuâ, Domine 5 in sœcula sœculorum Psai. 33.
laudabunt te.
Laetatus sum in his quae dicta sunt mihi : In domum Domini Psai 121.
ibimus.
Mihi vivere Christus est, et mori lucrum. Phmp. 1.
Melior est dies una in atriis Jtuis super millia. Psai ss.
Quemadmodum desiderat cervus ad fontes aquarum, ità Psai. 41.
desiderat anima mea ad te, Deus.
Quandô -veniam et apparebo ante l'aciem Dei ? îud.
Oculus non vidit, nec auris audivit, nec in cor hominis 1. Cor. 2.
ascendit quge praeparavit Deus iis qui diligunt illum.
Mors ultrà non erit, neque luctus, neque clamor, neque AP
OC. 21.
dolor erit ultrà.
Courage, mon cher Frère, le temps de votre délivrance
approche. Quittez de bon cœur ce triste lieu d'exil, rempli de
misères et d'iniquités, et aspirez au ciel votre céleste patrie, d'où
l'affliction, les pleurs, la douleur et la mort seront éternellement
bannis.
POUR L'EXCITER A INVOQUER LA SAINTE VIERGE ET LES AUTRES
SAINTS.
Sancta Maria, mater Dei, ora pro nobis peccatoribus nunc
et in horâ mortis nostrae.
Maria, mater gratiae, mater misericordise, tu nos ab hoste
protège, et horâ mortis suscipe.
Salus infirmormn, \
Refugium peccatorum, [ ~ ,. ^ * . m- ) (>a pro nobis. LiOnsoiatnx almctorum, I 1
Auxilium Christianorum, J
262 DE LA VISITE DES MALADES.
Advocata nostra, tuos miséricordes oculos ad nos con verte, &c.
Monstra te esse matrem, &c.
Iter para tutum, ut videntes Jesum semper collaetemur.
An gel e sancte Dei, sit tibi cui-a meî.
Omnes Sancti et Sanctœ Dei, intercedite pro me.
INDULGENCE PLÉNIÈRE POUR LES MOURANS.
CIETTE Indulgence' est applicable même aux mourans qui
n'auraient pu recevoir la Sainte Communion.
Le Prêtre, entrant dans la chambre du Malade, dit :
Pax huic domui :
B£. Et omnibus habitantibus in eâ.
Puis il jette de l'eau bénite sur le Malade et les assistans,
en disant :
Asperges me, Domine, &c
Et il ajoute :
Adjutorium nostrum in nomine Domini :
B^. Qui fecit cœlum et terram.
Ant. Ne reminiscaris, Domine, delicta famuli tui ( vel ancillas
tuse ), neque vindictam sumas de peccatis ejus.
Kyrie eleison. Bi. Christe eleison, Kyrie eleison.
Le Prêtre : Pater noster, &c tout bas.
Et ne nos inducas in tentationem ; .
Ri. Sed libéra nos à malo.
"j^. Salvum fac servum tuum ( vel Salvam fac ancillam tuam)^
Bi, Deus meus, sperantem in te.
DE LA VISITE DES MALADES. 263
7^. Domine, exaudi orationem meam :
BZ. Et clamor meus ad te veniat.
Dominus vobiscum :
BZ. Et cum spiritu tuo.
OREMUS.
CLEMENTISSIME Deus, Pater misericordiarum, et Deus totius
consolationis, qui neminem vis perire in te credentem atque
sperantem, secundùm multitudinem miseradonum tuarum respice
propitius famulum tuum JY. quem (vel famulam tuam N. quam)
tibi vera fides et spes cliristiana commendant. Visita eum ( vel
eam) in salutari tuo, et per Unigeniti tui passionem et mortem,
omnium ei delictorum suormn remissionem et veniam clementer
indulge, ut ejus anima, in horâ exitûs sui, te judicem propitiatum
inveniat, et in sanguine ejusdem Filii tui ab omni macula abluta,
transire ad vitam mereatur seternam. Per Christum Dominum
nostrum. BZ. Amen.
Apres avoir fait dire le Confiteor par le Malade ou un des
assistons y il dit Misereatur, &c. En suite :
D OMINUS noster Jésus Christus, filius Dei vivi, qui beato
Petro Apostolo suo dédit potestatem ligandi atque solvendi, per
suam piissimam misericordiam recipiat confessionem tuam, et
restituât tibi stolam primam, quam in baptismate recepisti ; et
ego, facultate mihi ab Apostolicâ Sede tributâ, Indulgentiam
plenariam et remissionem omnium peccatorum tibi concedo. In
nomine Patris et Filii, et Spiritûs Sancu. Amen.
Per sacrosancta huinan82 regeneradonis Mysteria, remittat tibi
omnipotens Deus omnes prœsends et futurae vitse pœnas, paradisi
portas aperiat, et ad gaudia sempiterna perducat. Amen.
264 DE LA VISITE DES MALADES.
Benedicat te omnipotens Deus, Pater , et Filius, et Spiritus
Sanctus. Amen.
Si le danger presse, le Prêtre se contente de dire : Dominus
noster, &c. comme ci-dessus.
PRIÈRES POUR LES AGONISANS, OU LA RECOMMANDATION
DE L'AME.
IJORSQVUN Malade tend à sa fin, et qu'il entre dans l'agonie,
le Curé ou autre Prêtre qui l'assiste se revêtira d'un surplis et
d'une étole violette, s'il le peut commodément; et après avoir
jeté de l'eau bénite sur le Malade, sur son lit et sur les assistons,
si le Malade entend encore ce qu'on lui dit, il lui fiera baiser
le Crucifix, et le tenant toujours à la main exposé devant ses
yeux, il l'exhortera en peu de paroles vives, pathétiques et
pleines d'onction, à espérer son salut de la miséricorde de Dieu,
à mettre dans cette dernière heure tout son espoir aux mérites
de la passion et de la mort de NOTRE SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST,
et à persévérer constamment, jusqu'au dernier soupir, dans les
bons sentimens qu'il a plu à Dieu de lui donner pendant le
cours de sa maladie, lui disant, par exemple :
Voici enfin N. l'heure où vous devez paraître devant Dieu.
Mettez toute votre espérance en sa bonté et en sa miséricorde
infinies \ protestez-lui que toute votre joie et votre consolation
est de savoir qu'il est votre père, et que quelques grandes
que soient vos offenses, sa miséricorde est encore plus grande.
Ne craignez rien, mon cher Frère } mourez en paix, et
dites avec S. Ambroise : Non timeo mori, quia bonum Dominum
habemus : Je n'ai point peur de mourir, parce que 'j'ai affaire
DE LA VISITE DES MALADES. *&
à un bon Maître, à un Maître qui ne veut pas la mort du
pécheur, et qui n'a rien plus à cœur que le salut de tous les
hommes.
Considérez attendvement ce Crucifix, et voyez ce que votre
divin Sauveur a souffert pour l'expiation de vos péchés, et
vous mériter la gloire éternelle. Baisez avec respect et avec
amour l'image de ses pieds adorables, et dites-lui avec toute
la confiance possible : Aimable Jésus, recevez mon ame au
moment qu'elle se séparera de mon corps, et mettez-la au
nombre de celles qui vous louent éternellement dans le ciel.
Elle vous appartient, puisque vous l'avez rachetée par le prix
de votre sang précieux. Je la remets donc de tout mon cœur
entre vos mains, dans l'espérance que vous ne permettrez pas
qu'elle se sépare de vous ; que vous lui ferez la grâce de
vaincre les ennemis de son salut, et qu'après vous avoir été
fidèle jusqu'au dernier soupir, vous la recevrez dans votre saint
paradis.
Ensuite, ayant fait allumer le cierge béni, s'il n'est pas encore
allumé, il le présentera au Malade, lui disant :
Recevez ce cierge béni, tant pour faire une espèce d'amende
honorable, en réparation de vos péchés passés, que pour pro-
tester à Dieu que vous voulez mourir dans le sein de l'Église
Catholique et dans la Foi de JÉSUS-CHRIST, dans laquelle vous
avez vécu. Cependant nous allons demander à Dieu qu'il vous
fasse la grâce d'achever votre course dans son saint amour, et
nous implorerons le secours de la Très-Sainte Vierge, des Anges
et de tous les Saints.
Si le Malade ne peut pas tenir le cierge béni, un des assistons le tiendra près de lui.
34
266 DE LA VISITE DES MALADES.
Le Prêtre exhortera les assistons à redoubler leurs prières pour
l'agonisant et à s'unir à celles qu'il va faire au nom de toute
l'Église. S'étant mis à genoux avec eux, il dira les Litanies.
Kv»« e.eison.
Christe eleison.
Kyrie eleison. Sancta Maria, ora pro eo ( vel pro eâ ).
Omnes sancti Angeli et Archangeli, orate pro eo ( vel pro eâ ).
Sancte Abel, ora
Omnis chorus Justoruin, orate
Sancte Abraham, ora
Sancte Joannes Baptista, ora
Omnes sancti Patriarchse et Prophetœ, orate
Sancte Petre, ora
Sancte Paule, ora
Sancte Andréa, ora
Sancte Joannes, ora
Omnes sancd Apostoli et Evangelistœ, orate
Omnes sancti Discipuli Domini, orate
Omnes sancd Innocentes, orate
Sancte Stéphane, ora
Sancte Laurenti, ora
Omnes sancd Martyres, orate
Sancte Sylvester, ora
Sancte Gregori, ora
Sancte Augusdne, ora
Oinnes sancti Pontifices et Confessores, orate
Sancte Bénédicte, ora
Sancte Francisée, ora
DE LA VISITE DES MALADES. 267
Omnes sancti Monachi et Eremitœ, orate pro eo {vel pro eâ).
Sancta Maria Magdalena, ora
Sancta Lucia, ora
Omnes sanctae Virgines et Viduae, orate
Omnes Sancti et Sanctse Dei, intercedite pro eo ( vel pro eâ ).
Propitius esto, parce ei, Domine.
Popitius esto, libéra eum ( vel eam ), Domine.
Ab irâ tuâ, libéra
A periculo mortis, libéra
A malâ morte, libéra
A poenis inferni, libéra
Ab omni malo, libéra
A potestate Diaboli, libéra
Per nadvitatem tuam, libéra
Per crucem et passionem tuam, libéra
Per mortem et sepulturam tuam, libéra
Per gloriosam resurrecdonem tuam, libéra
Per admirabilem ascensionem tuam, libéra
Per gratiam Spiritûs Sancd Paracleù, libéra
In die judicii, libéra
Peccatores, te rogamus, audi nos.
Ut- ei parcas, te rogamus, audi nos,
Kyrie eleison.
Christe eleison, Kyrie eleison.
Lorsque le Malade est près d'expirer, le Prêtre dira :
I^ROFICISCERE , anima chrisdana, de hoc mundo, in nomine
Dei Patris omnipotends, qui te creavit; in nomine Jesu Chrisri
filii Dei vivi, qui pro te passus est; in nomine Spiritûs Sancti,
qui in te effusus est \ in nomine Angelorum et Archangelorum ; in
268 DE LA VISITE DES MALADES.
nomme Thronorum et Dominationum ; in nomine Principatuum
et Potestatum; in nomine Cherubim et Seraphim; in nomine
Patriarcharum et Prophetarum 5 in nomine sanctorum Aposto-
lorum et Evangelistarum ; in nomine sanctorum Martyrum et
Confessorum ; in nomine sanctorum Monacliorum et Eremitarum -,
in nomine sanctarum Virginum, et omnium Sanctorum et Sancta-
rum Dei. Hodiè sit in pace locus tuus, et habitatio tua in sanctâ
Sion. Per eumdem Christmn Dominum noslrmn. BZ. Amen.
OREMUS.
D EUS misericors, Deus clemens, Deus qui, secundùm mul-
Wudinem miseradonum tuarum, peccata pœnitentium deles, et
praeteritorum criminum culpas veniâ remissionis évacuas ; respice
propitius super hune famulum tuum JY. (vel hanc famulam
tuam N. )} et remissionem omnium peccatorum suorum totâ
cordis confessione poscentem deprecatus exaudi : renova in eo
{vel in eâ), piissime Pater, quidquid terrenâ fragilitate corruptum,
vel quidquid diaboheâ fraude violatum est, et unitad corporis
Ecclesiae membrum redempdonis annecte. Miserere, Domine,
gemituum, miserere lacrymarum ejus, et non habentem fîduciam,
nisi in tuâ misericordiâ, ad tuae sacramentum reconciliadonis
admitte. Per Christum Dominum nostrum. Amen.
COMMENDO te omnipotenti Deo, charissime Frater {vel cha-
rissima Soror ), et ei, cujus es creatura, committo, ut, cùm
humanitads debitum morte interveniente persolveris, ad auctorem
tuum, qui te de limo terrae formaverat, revertaris. Egrediend
itaque animas tuae de corpore, splendidus Angelorum coetus
occurratj judex Apostolorum dbi senatus adveniat; candidatorum
tibi Martyrum trîumphator exercitus obviet; liliata rutUantium
DE LA VISITE DES MALADES. 269
te Confessorum turma circumdet ; jubilantium te Virginum chorus
«xcipiat, et beatae quietis in sinu Patriarcharum te complexus
astringat; mitis atque festivus Christi Jesu tibi aspectus appareat,
qui te inter assistentes sibi jugiter interesse décernât. Ignores
omne quod horret in tenebris, quod stridet in flammis, quod
cruciat in tormends. Cedat dbi teterrimus Satanas cmn satellitibus
suis : in adventu tuo, te comitantibus Angelis, contremiscat, atque
in aeternae nocds chaos immane difïugiat. Exurgat Deus et dis-
sipentur inimici ejus, et fugiant qui oderunt eum à facie ejus :
sicut déficit fumus, deficiant; sicut fluit cera à facie ignis, sic
pereant peccatores à facie Dei 5 et Justi epidentur et exultent in
conspectu Dei. Confundantur igitur et erubescant omnes tartareae
legiones, et ministri Satanae iter tuum impedire non audeant.
Liberet te à cruciatu Christus, qui pro te crucifixus est 5 liberet
te ab œternâ morte Christus, qui pro te mori dignatus est.
Constituât te Christus, filius Dei vivi, intra paradisi sui semper
amœna virenda, et inter oves suas te verus ille Pastor agnoscat.
Hle ab omnibus peccatis tuis te absolvat, atque ad dexteram
suam in electorum suorum te sorte consdtuat. Redemptorem
tuum facie ad faciem videas, et praesens semper assistens, ma-
nifestissimam beads oculis aspicias veri latent. Constitutus ( vel
consdtuta) igitur inter agmina Beatorum, contemplationis divinœ
dulcedine potiaris in sœcula saeculorum. BZ. Amen.
OREMUS.
SUSCIPE, Domine, servum tuum {vel famulam tuam) in locum
sperandae sibi salvationis à misericôrdiâ tuà. Amen.
Libéra, Domine, animam servi tui ( vel famulae tuas ) ex
omnibus periculis inferni, et de laqueis poenarum et ex omnibus
tribuladonibus. Bi- Amen.
270 DE LA VISITE DES MALADES.
Libéra, Domine, animam servi tui ( vel famulae tuas ), sicut
liberasti Enoch et Eliam de communi morte mundi. BZ. Amen.
Libéra, Domine, animam servi tui ( vel famulœ tuas ), sicut
liberasti Noe de diluvio. BZ. Amen.
Libéra, Domine, animam servi tui ( vel famulas tuas ), sicut
liberasti Abraham de Ur Chaldasorum. BZ. Amen.
Libéra, Domine, animam servi tui ( vel famulas tuas ), sicut
liberasti Job de passionibus suis. BZ. Amen.
Libéra, Domine, animam servi tui ( vel famulas tuas ), sicut
liberasti Isaac de hostià et de manu patris sui Abrahas. Bi- Amen.
Libéra, Domine, animam servi tui ( vel famulas tuas ), sicut
liberasti Loth de Sodoxnis et de flammâ ignis. BZ- Amen.
Libéra, Domine, animam servi tui ( vel famulas tuas ), sicut
liberasti Moysen de manu Pharaonis, régis iEgyptiorum.
BZ. Amen.
Libéra, Domine, animam servi tui ( vel famulas tuas ), sicut
liberasti Danielem de lacu leonum. BZ. Amen,
Libéra, Domine, animam servi tui ( vel famulas tuas ), sicut
liberasti très pueros de camino ignis ardentis et de manu régis
iniqui. B£- Amen.
Libéra, Domine, animam servi tui ( vel famulas tuas ), sicut
liberasti Susannam de falso crimine. BZ- Amen.
Libéra, Domine,. animam servi tui ( vel famulas tuas ), sicut
liberasti David de manu régis Saul et de manu Golias. BZ. Amen.
Libéra, Domine, animam servi tui ( vel famulas tuas ), sicut
liberasti Petrum et Paulum de carceribus. BZ. Amen.
Et sicut beatissimam Theclam virginem et martyrem tuam
de tribus atrocissimis tormentis liberasti ^ sic liberare digneris
animam hujus servi tui ( vel famulas tuas ), et tecum facias in
bonis congaudere coelestibus. BZ. Amen.
DE LA VISITE DES MALADES. 271
OREMTJS.
COMMENDAMUS tibi, Domine, animam famuli tui JY. (vel
famulas tuae N. precamurque te, Domine Jesu Christe,
salvator mundi, ut propter quam ad terram misericorditer
descendisd, Patriarcharum tuorum sinibus insinuare non renuas,
Agnosce, Domine, creaturam tuam, non à dus alienis creatam,
sed à te solo Deo .vivo et vero ; quia non est alius Deus
praeter te, et non est secundùm opéra tua. Laetifica, Domine,
animam ejus in conspectu tuo, et ne memineris iniquitatum
ejus antiquarum, et ebrietatum quas suscita vit furor, sive fervor
mali desiderii. Licet enim peccaverit, tamen Patrem, et Filium,
et Spiritum Sanctum non negavit, sed credidit, et zelum Dei
in se habuit, et Deum qui fecit omnia fideliter adoravit.
OREMTJS.
Ï^ELICTA juventutis et ignorantias ejus, qusesumus, ne me-
mineris, Domine, sed secundùm magnam misericordiam tuam
memor esto illius in gloriâ claritatis tuae. Aperiantur ei cœli,
collaetentur illi Angeli. In regnum tuum, Domine, servum tuum
( vel famulam tuam ) suscipe. Suscipiat eum ( vel eam )
sanctus Michael Archangelus Dei, qui rnilitiae cœiestis nierait
principatum. Veniant illi obviam sancd Angeli Dei, et perducant
eum ( vel eam ) in civitatem cœlestem Jérusalem. Suscipiat
eum ( vel eam ) beatus Petrus Apostolus, cui à Deo. claves
regni coelesds traditae sunt. Adjuvet emn ( vel eam ) sanctus
Paulus Apostolus, qui dignus fuit esse vas elecdonis. Intercédât
pro eo (vel pro eâ) sanctus Joannes electus Dei Apostolus, cui
revelata sunt sécréta cœlestia. Orent pro eo ( vel pro eâ ) omnes
sancti Apostoli, quibus à Domino data est potestas ligandi atque
272 DE LA VISITE DES MALADES.
solvendi. Intercédant pro eo (vel pro eâ) omnes Sancti et Electi
Dei, qui pro Christi nomine tormenta in hoc sœculo sustinue-
runt : ut vinculis carnis exutus ( vel exuta ) pervenire mereatur
ad gloriam regni cœlestis, prœstante Domino nostro Jesu Christo,
qui cum Pâtre et Spiritu Sancto vivit et régnât in saecula
sœculorum. Bî. Amen.
Si, après ces prières, le Malade continue dans l'agonie, le
Prêtre pourra dire l'Évangile qui suit, avec les signes de croix
ordinaires.
Sequentia sancd Evangelii secundùm Joannem. (Joan.
Srt^, ocuUs in
Jésus d*U : Pat
er
, Uora :
clarifica Filimn tumn, ut Filius tuus clarificet te } sicut dedisd
ei potestatem omnis Garnis, ut omne quod dedisti ei, det eis
vitam seternam. Hœc est autem vita aeterna, ut cognoscant te
solum Deum verum, et quem misisti Jesmn Christum. Ego te
clarificavi super terrain ; opus consummavi quod dedisti mihi ut
faciam, et nunc clarifica me, tu Pater, apud temedpsum, claritate
quam habui priusquàm mundus esset, apud te. Manifestavi
nomen tuum hominibus quos dedisd mihi de mundo : tui
erant, et mihi eos dedisd, et sermonem tuum servaverunt.
Nunc cognoverunt quia omnia quae dedisti mihi, abs te sunt -,
quia verba quœ dedisti mihi, dedi eis. Et ipsi acceperunt, et
cognoverunt verè quia à te exivi, et crediderunt quia tu me
misisti. Ego pro eis rogo 5 non pro mundo rogo, sed pro his
quos dedisti mihi : quia tui sunt, et mea omnia, tua sunt 5 et
tua, mea sunt : et clarificatus sum in eis. Et jani non sum
in mundo, et hi in mundo sunt, et ego ad te venio, Pater
sancte, serva eos in nomine tuo. quos dedisti mihi, ut sint
unum, sicut et nos. Cùm essem cum eis, ego servabam eos
DE LA VISITE DES MALADES. a7
3
in nomine tuo. Quos dedisti mihi custodivi ; et nemo ex eis
periit, nisi filius perditionis, ut scriptura impleatur. Nunc autem
ad te venio, et haec loquor in mundo, ut habeant gaudium
meum impletum in semetipsis. Ego dedi eis sermonem tuum,
et mundus eos odio habuit, quia non sunt de mundo, sicut
et ego non sum de mundo. Non rogo ut tollas eos de muudo,
sed ut serves eos à malo. De mundo non sunt, sicut et ego
non sum de mundo. Sanctifica eos in veritate. Sermo tuus
veritas est. Sicut tu me misisti in mundum, et ego misi eos in
mundum. Et pro eis ego sanctifico me ipsum, ut sint et ipsi
sanclificati in veritate. Non pro eis autem rogo tantùm, sed et
pro eis qui credituii sunt per verbum eorum in me, ut omnes
unum sint, sicut tu Pater in me et ego in te, ut et ipsi in
nobis unum sint, ut cx-edat mundus quia tu me misisti. Et
ego claritatem quam dedisti mihi, dedi eis, ut sint unum,
sicut et nos unum sumus. Ego in eis et tu in me, ut sint
consummati in unum, et cognoscat mundus quia tu me misisti,
et dilexisti eos sicut et me dilexisti. Pater, quos dedisti mihi,
volo ut ubi sum ego et illi sint mecum, ut videant claritatem
meam quam dedisti mihi, quia dilexisti me ante constitutionem
mundi. Pater juste, mundus te non cognovit. Ego autem te
cognovi, et hi cognoverunt quia tu me misisti. Et notum feci
eis nomen tuum, et notum faciam, ut dilectio quâ dilexisti
me, in ipsis sit, et ego in ipsis.
77 pourra dire ensuite la Passion, se tenant toujours debout,
découvert et tourné vers le Malade.
Passio Domini nostri Jesu Christi secundùm Joannem.
(Joan. 18.J
MN illo tempore : Egressus est Jésus cum Discipulis suis trans
35
27.4 DE LA VISITE DES MALADES.
torrentem Cedron, ubi erat hortus, in quem introivit ipse, et
Discipuli ejus. Sciebat autem et Judas qui tradebat eum,
locum : quia fréquenter Jésus convenerat illùc curn Discipulis
suis. Judas ergo, cùm accepisset coliortem, et à Pontificibus
et Pharisœis ministros, venit illùc Cum laternis et facibus, et
armis. Jésus itaque sciens omnia quae ventura erant super eum,
processit et dixit eis : Quem quaeritis? Responderunt ei : Jesum
Nazarenum. Dixit eis Jésus : Ego sum. Stabat autem et Judas qui
tradebat eum cum ipsis. Ut ergo dixit eis : Ego sum : abierunt
retrorsùm, et ceciderunt in terram. Iterùm ergo interrogavit
eos : Quem quaeritis ? Illi autem dixerunt : Jesum Nazarenum.
Respondit Jésus : Dixi vobis quia ego smn : si ergo me quaeritis,
sinite hos abire : ut impleretur sermo quem dixit : quia quos
dedisti mihi, non perdidi ex eis quemquam. Simon ergo Petrus
habens gladium, eduxit eum, et percussit Pontificis servum,
et abscidit auriculam ejus dexteram. Erat autem nomen servo
Malchus. Dixit ergo Jésus Petro : Mitte gladium tuum in
vaginam : calicem quem dédit mihi Pater, non bibam illum ?
Cohors ergo, et tribunus, et ministri Judœorum comprehenderunt
Jesum, et hgaverunt eum, et adduxerunt eum ad Annam
primùm : erat enim socer Caiphae, qui erat Pontifex anni illius.
Erat autem Caiphas, qui consilium dederat Judœis, quia expedit
unum hominem mori pro populo. Sequebatur autem Jesum
Simon Petrus, et alius Discipulus. Discipulus autem ille erat
notus Pontifici, et introivit cum Jesu in atrium Pontificis.
Petrus autem stabat ad ostium foris. Exivit ergo Discipulus
alius qui erat notus Pontifici, et dixit ostiariae, et introduxit
Petrum. Dicit ergo Petro aucilla ostiaria : Numquid et tu ex
Discipulis es hominis istius ? Dicit ille : Non sum. Stabant autem
servi et ministri ad primas, quia frigus erat, et calefaciebant
DE LA VISITE DES MALADES. 275
se : erat autem cum eis Petrus stans, et calefaciens se. Pontifex
ergo interrogavit Jesum de Discipulis suis, et de doctrinâ
ejus. Respondit ei Jésus : Ego palàm locutus sum mundo j
ego semper docui in synagogâ et in templo quô omnes Judaei
conveniunt, et in occulto locutus sum nihil. Quid me interrogas ?
interroga eos qui audierunt quid locutus sim ipsis : ecce hi
sciunt quœ dixerim ego. Hœc autem cum dixisset, unus assistens
ministrorum dédit alapam Jesu, dicens : Sic respondes Pontifici?
Respondit ei Jésus : Si malè locutus sum, testimonium perhibe
de malo ; si autem benè, quid me caedis ? Et misit eum Annas
ligatum ad Caipham Pontificem. Erat autem Simon Petrus
stans, et calefaciens se. Dixerunt ergo ei : Numquid et tu ex
Discipulis ejus es ? Negavit ille, et dixit : Non sum. Dixit ei
unus ex servis Pontificis, cognatus ejus cujus abscidit Petrus
auriculam : Nonne ego te vidi in liorto cum illo ? Iterùm ergo
negavit Petrus, et statim gallus cantavit. Adducunt ergo Jesum
à Caiphâ in Prœtorium. Erat autem manè. Et ipsi non introierunt
in Prœtorium, ut non contaminarentur, sed ut manducarent
Pasclia. Exiv;t ergo Pilatus ad eos foras, et dixit : Quam
accusationem affertis adversùs hominem hune ? Responderunt,
et dixerunt ei : Si non esset hic malefactor, non tibi tradidissemus
eum. Dixit ergo eis Pilatus : Accipite eum vos, et secundùm
legem vestram judicate eum. Dixerunt ergo ei Judaei : Nobis
non licet interficere quemquam : ut sermo Jesu impleretur quem
dixit , significans quà morte esset morilurus. Introivit ergo iterùm
in Prœiorium Pilatus, et vocavit Jesum, et dixit ei : Tu es
Rex Judœorum ? Respondit Jésus : A temetipso hoc dicis, an
alii dixerunt tibi de me ? Respondit Pilatus : Numquid ego
Judaeus sum ? Gens tua et Pontifices tradiderunt te mihi.
Quid fecisti ? Respondit Jésus : Regnum ineum non est de hoc
276 DE LA VISITE DES MALADES.
murido ; si ex hoc mundo esset regnum meum, ministri mei
utique decertarent, ut non traderer Judaeis : nunc autem regnum
meum non est hinc. Dixit itaque ei Pilatus : Ergo Rex es tu?
Respondit Jésus : Tu dicis, quia Rex sum ego. Ego in hoc natus
sum, et ad hoc veni in mundum, ut testimonium perhibeam
veritati : omnis qui est ex veritate, audit vocem meam. Dicit ei
Pilatus : Quid est veritas? Et cùm hoc dixisset, iterùm exivit
ad Judasos, et dicit eis : Ego nullam invenio in eo causam. Est
autem consuetudo vobis, ut unum dimittam vobis in Paschâ :
vultis ergo dimittam vobis Regem Judœorum ? Clamaverunt
ergo rursùm omnes dicentes : Non hune, sed Barabbam. Erat
autem Barabbas latro. Tune ergo apprehendit Pilatus Jesum, et
flagellavit. Et milites plectentes coronam de spinis, imposuerunt
capitî ejus, et veste purpui'eâ circumdederunt eum. Et veniebant
ad eum, et dicebant : Ave Rex Judaeomm, et dabant ei alapas.
Exivit ergo iterùm Pilatus foras, et dicit eis : Ecce adduco eum
vobis foras, ut cognoscatis quia nullam invenio in eo causam
( exivit ergo Jésus portans coronam spineam et purpui^eum ves-
timentum ), et dicit eis : Ecce homo. Cùm ergo vidissent eum
Pontifices et Ministri, clamabant dicentes : Crucifige, crucifige
eum. Dicit eis Pilatus : Accipite eum vos, et cracifigite ; ego
enim non invenio in eo causam. Responderunt ei Judœi : Nos
legem babemus, et secundùm legem débet mori, quia filium
Dei se fecit. Cùm ergo audisset Pilatus hune sermonem, magis
timuit, et ingressus est Prœtorium iterùm, et dixit ad Jesum :
Unde es tu ? Jésus autem responsum non dédit ei. Dicit ei ergo
Pilatus : Mihi non loqueris? nescis quia habeo potestatem cru-
cifigere te, et potestatem habeo dimittere te ? Respondit ei Jésus :
Non haberes potestatem adversùm me ullam, nisi tibi datum
esset desuper : proptereà qui me tradidit tibi, majus peccatum
DE LA VISITE DES MALADES. 277
habet. Et exindè quaerebat Pilatus dimittere eum. Judaei autem
clamabant dicentes : Si hune dimittis, non es amicus Caesaris ;
omnis enùn qui se regem facit, contradicit Caesari. Pilatus autem,
cùm audisset hos sermones, adduxit foràs Jesum, et sedit
pro tribunali, in loco qui dicitur Lithostrotos, hebraicè autem
Gabbalha. Erat autem parasceve Paschae, horâ quasi sextâ; et
dicit Judœis : Ecce Rex vester. Illi autem clamabant : Toile, toile,
crucifige eum. Dicit eis Pilatus : Regem vestrum crucifigam ?
Responderunt Pontifices : Non habemus regem, nisi Cacsarem.
Tune ergo ttadidit eis illum, ut crucifigeretur. Susceperunt
autem Jesum, et eduxerunt. Et bajulans sibi crucem, exivit in
eum, qui dicitur Calvariae, locum, hebraicè autem Golgotha :
ubi crucifixerunt eum, et cum eo alios duos, hinc et hinc,
médium autem Jesum. Scripsit autem et titulum Pilatus, et
posuit super crucem. Erat autem scriptum : Jésus Nazarenus,
Rex Judaeorum. Hune ergo titulum multi Judaeoriun legerunt :
quia propè civitatem erat locus ubi crucifixus est Jésus, et erat
scriptum hebraicè, graecè et latinè. Dicebant ergo Pilato Pontifices
Judaeorum : Noli scribere : Rex Judaeorum ; sed quia ipse dixit :
Rex sum Judaeorum. Respondit Pilatus : Quod scripsi, scripsi.
Milites ergo cùm crucifixissent eum, acceperunt vestimenta ejus
(et fecerunt quatuor partes : unicuique militi partem) et tunicam.
Erat autem tunica inconsutilis, desuper contexta per totum.
Dixerunt ergo ad invicem : Non scindamus eam, sed sortiamur
de illâ cujus sit. Ut scriptura impleretur, dicens : Paruti sunt
vestimenta mea sibi, et in vestem meam miserunt sortem. Et
mihtes quidem haec fecerunt. Stabant autem juxta crucem Jesu
mater ejus, et soror matris ejus Maria Cleophae, et Maria
Magdalene. Cùm vidisset ergo Jésus matrem et discipulum
stantem quem diligebat, dicit matri sua? : Mulier, ecce films
278 DE LA VISITE DES MALADES.
tuus. Deindè dicit discipvdo : Ecce mater tua. Et ex illâ horâ
accepit eam discipulus in suâ. Posteà sciens Jésus quia omnia
consummata sunt, ut consummaretur scriptura, dixit : Sitio. Vas
ergo erat positum, aceto plénum. Illi autem spongiam plenam
aceto hyssopo circumponentes, obtulerunt ori ejus. Cùm ergo
accepisset Jésus acetum, dixit : Consummatum est. Et inclinato
capite tradidit spiritum. Judœi ergo ( quoniam parasceve erat ),
ut non remanerent in cruce corpora Sabbato ( erat enim magnus
dies ille Sabbad ), rogaverunt Pilatum, ut frangerentur eorum
crura et tollerentur. Venerunt ergo milites, et primi quidem
fregerunt crura, et alterius qui crucifixus est cum eo. Ad Jesum
autem cùm venissent, ut viderunt eum jam mortuum, non
fregerunt ejus crura 5 sed unus militum lanceà latus ejus aperuit,
et continué exivit sanguis et aqua. Et qui vidit testimonium
perhibuit ; et verum est testimonium ejus ; et ille scit quia vera
dicit, ut et vos credatis. Facta sunt enim hœc ut scriptura im-
pleretur : Os non comminuetis ex eo. Et iterùm alia scriptura
dicit : Viderunt in quem transfixerunt. Post hase autem rogavit
Pilatum Joseph ab Arimathia ( eo quôd esset discipulus Jesu,
occultus autem propter metum Judaeorum ), ut tolleret corpus
Jesu; et permisit Pilatus. Venit ergo, et tulit corpus Jesu. Venit
autem et Nicodemus, qui venerat ad Jesum noçte primùm,
ferens mixturam myrrhœ et aloes, quasi libras centum. Accepe-
runt ergo corpus Jesu, et ligaverunt illud linteis cum aromatibus,
sicut mos est Judœis sepelire. Erat autem in loco ubi crucifixus
est hortus, et in horto monumentum novum, in quo nondùm
quisquam positus erat. Ibi ergo, propter parasceven Judœorum,
quia juxta erat monumentum, posuerunt Jesum.
DE LA VISITE DES MALADES. 279
PRIÈRE à NOTRE SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST sur tous les points
de sa Passion, pour être récitée par le Malade ou par une
autre personne pour lui.
Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi :
Quia per sanctam crucem tuam redemisti mundum.
OREMUS.
redempdone mundi voluisti nasci, circumcidi, à
Judœis reprobari, à Judâ traditore osculo tradi, vinculis alligari,
sicut agnus innocens ad victimarn duci, atque conspectibus
Annae, Caiphœ, Pilati et Herodis indecenter offerri, à falsis
testibus accusari, flagellis et opprobriis vexari, sputis conspui,
spinis coronari, colaphis caedi, arundine percuti, facie velari,
vestibus exui, cruci clavis affigi, in cruce levari, inter latrones
deputari, felle et aceto potari, et lanceâ vulnerari : tu, Domine,
per has sanctissimas pœnas tuas, quas ego indignus recolo, et
per sanctam crucem et mortem tuam libéra me ( ou, si un
autre dit cette oraison pour lui, libéra famulum tuum N. vel
famulam tuam N. ) à pœnis inferni, et perducere digneris quô
perduxisti latronem tecum crucifixmn ; qui cum Pâtre et Spiritu
Sancto vivis et régnas in sascula sasculorum. 15^. Amen.
Ensuite on pourra réciter le psaume 117e. Confitemini Domino,
et le psaume 118e. Beati immaculati in via, qui se dit tous les
jours aux petites heures.
On pourra ensuite dire les trois oraisons qui suivent, lesquelles
sont très-de'votes et propres à être récitées pendant la dernière agonie.
Kyrie eleison. Christe eleison, Kyrie eleison.
Pater noster, &c. Ave Maria, &c.
280 DE LA VISITE DES MALADES.
OREMTJS.
D OMINE Jesu Christe, per tuam sanctissimam agoniam, et
orationem quà orasti pro nobis in monte Oliveti, quando
factus est sudor tuus sicut guttœ sanguinis decuiTends in terram,
obsecro te, ut multitudinem sudoris tui sanguinei, quem prœ
timoris angustiâ copiosissimè pro nobis effudisti, offerre et
ostendere digneris Deo Patri omnipotenti contra muldtudinem
omnium peccatorum hujus famuU tui iV. (vel famulae tuœ N.),
et libéra eum ( vel eam ) in hâc horà mords ab omnibus
pœnis et angustiis quas pro peccatis suis se timet meruisse ;
qui cum Pâtre et Spiritu Sancto vivis et régnas Deus in ssecula
sseculorum. Amen.
Kyrie eleison. Christe eleison, Kyrie eleison.
Pater noster, &c. Ave Maria, &c.
O RE MUS.
DOMINE Jesu Christe, qui pro nobis mori dignatus es in
cruce, obsecro te, ut omnes amaritudines passionum et pcenarum
tuarum, quas pro nobis miseris peccatoribus sustinuisti in cruce,
maximè in illâ horâ, quando sanctissima anima tua egressa est
de sançtisshno. corpore tuo, offerre et ostendere digneris Deo
Patri omnipotenti pro anima hujus famuli tui N. (vel famulas
tuas N. ), et libéra eum ( vel eam ) in hâc horà mortis ab
omnibus pœnis et passionibus quas pro peccatis suis se timet
meruisse ; qui cum Pâtre et Spiritu Sancto vivis et régnas Deus
in'saecula sœculoriun. Amen.
Kyrie eleison.
Christe eleison, Kyrie eleison.
Pater noster, &c. Ave Maria, &c.
DE LA VISITE DES MALADES. 281
OREMTJS.
D OMINE Jesu Christe, qui per os Prophetae dixisti : In charitate
perpétua dilexi te, ideô attraxi te miserans } obsecro te, ut
eamdem charitatem tuam, quae te de cœlis in terram, ad
tolerandas omnium passionum tuarum amaritudines, attraxit,
offerre et ostendere digneris Deo Patri omnipotenti pro animâ
hujus famuli tui JY. ( vel famulae tuae N. ) ; libéra eum
( vel eam ) ab omnibus passionibus et pœnis quas pro peccatis
suis timet se meruisse, et salva animam ejus in hâc horâ
exitûs sui. Aperi ei januam vitae, et fac eum ( vel eam )
congaudere cum Sanctis tuis in gloriâ œternâ. Et tu, piissime
Domine Jesu Christe, qui redemisd nos predosissimo sanguine
tuo, miserere animae hujus famuli tui ( vel famulae tuae ) et
eam introducere digneris ad semper virenda et amœna loca
paradisi, ut vivat tibi amore indivisibili qui à te et ab electis
tuis nunquàm separari potest; qui cum Pâtre et Spiritu Sancto
vivis et régnas Deus in saecula saeculorum. Amen.
LORSQUE LE MALADE EXPIRE.
Le Prêtre exliortera tous les assistans à se mettre à genoux et
à redoubler leurs prières pour la personne mourante, à laquelle
il fora prononcer, s'il se peut, trois fois le saint nom de JÉSUS.
Si elle ne peut le prononcer, le Prêtre le prononcera tout haut,
et lui répétera souvent en latin ou en français ces paroles :
In manus tuas, Domine, commendo spiritum meum.
Domine Jesu Christe, suscipe spiritum meum.
Sancta Maria, ora pro me.
36
282 DE LA VISITE DES MALADES.
Maria, mater gratise, mater mïsericordise, tu me ab hoste
protège, et horâ mortis suscipe.
Cependant on pourra faire sonner quelques coups de cloche à
la paroisse y pour avertir les Fidèles qu'un Malade est à l'article
de la mort, afin qu'ils l'assistent de leurs prières.
Lorsqu'il aura expiré, le Prêtre dira le répons et les prières
qui suivent :
Subvenite Sancti Dei, occurrite Angeli Dommi, suscipientes
animam ejus, offerentes eam in conspectu Altissimi.
if. Suscipiat te Christus qui vocavit te, et in sinum Abrahse
Angeli deducant te.
Suscipientes animam ejus, offerentes eam in conspectu
Aldssimi. Requiem aeternam dona ei, Domine, et lux perpétua
Juceat vei.
%L. Offerentes eam in conspectu Aldssimi.
Kyrie eleison. Christe eleison, Kyrie eleison.
Pater noster, &c.
"J^. Et ne nos inducas in tentationem ;
%L. Sed libéra nos à malo.
"J^. Requiem aeternam dona ei, Domine,
1$L. Et lux perpétua luceat ei.
A porta inferi
Erue, Domine, animam ejus.
Requiescat in pace.
Amen.
"J^. Domine, exaudi orationem meam :
Et clamor meus ad te veniat.
^. Dominus vobiscum : Bi. Et cum spiritu tuo.
DE LA VISITE DES MALADES. 283
OREMUS.
T IBI, Domine, commendamus animam famuli tui iV. (vel
famulae tuae N.) ut defunctus (vel defuncta) saeculo tibi vivat ;
et quœ per fragilitatem humanae conversationis commisit, tu
veniâ misericordissimae pietatis absterge. Per Christum Dominum
nostrmn. Amen.
Le Prêtre, avant que de se retirer, fera faire aux assistans
quelques réflexions sur la condition de cette vie mortelle, et
sur l'obligation que nous avons de nous tenir à tout moment
disposés à bien mourir, ainsi qu'il a été marqué ci-devant.
Sitôt qu'un Fidèle sera décédé, on aura soin de faire sonner
les cloches de la paroisse, pour avertir de prier Dieu pour le
repos de son ame. Mais quand quelqu'un meurt pendant la
nuit, on ne doit sonner, pour avertir de son décès, que le
lendemain après /'Angélus du matin.
On accommodera le corps du défunt d'une façon convenable,
et on le placera dans un lit décent. On lui mettra une petite
croix entre les mains, ou bien on lui mettra les mains en croix
sur sa poitrine. Il y aura des cierges allumés à ses côtés, et
un bénitier avec l'aspersoir aux pieds, afin que ceux qui viennent
prier Dieu pour lui jettent de l'eau bénite sur le corps.
Il est à propos que, jusqu'à ce qu'on emporte le corps pour
l'inhumer, il y ait toujours, dans le lieu où il repose, quelques
personnes qui récitent l'Office des Morts, et d'autres prières
pour le repos de son ame.
L'ordre et les cérémonies de l'inhumation des Fidèles se
trouvent dans le Processionnal du Diocèse.
284 DE LA VISITE DES MALADES.
LA MANIÈRE D'ASSISTER LES MALADES AFFLIGÉS DE LA PESTE,
ET DE LEUR ADMINISTRER LES SACREMENS.
Si Dieu, par un ordre secret de sa
providence, permet que la peste afflige
quelqu'endroit de ce Diocèse, le Curé
en informera incessamment M«r. I'Ar-
chevêque, afin de recevoir ses avis sur
la conduite qu'il aura à suivre dans
une conjoncture si triste et si difficile ;
cependant il redoublera ses prières,
ses larmes et ses bonnes oeuvres pour
le salut de ses Paroissiens, et il les
exhortera à adorer la justice de Dieu
dans ce redoutable fléau, à reconnaître
que sa main s'est appesantie sur eux
pour châtier leurs péchés, et à se
mettre en état de fléchin sa colère par
une sincère pénitence, et d'attirer, par
des prières ferventes et par le chan-
gement de leurs mœurs, sa miséricorde
sur leur paroisse.
Le Curé se souviendra qu'étant pas-
teur, il ne lui est pas permis d'aban-
donner son troupeau dans ce temps
où sa présence lui est plus nécessaire
que jamais ; qu'il est indispensablement
obligé de donner aux sains et aux
Malades tous les secours spirituels et
temporels que sa prudence et son mi-
nistère pourront leur procurer ; et que,
si par une lâche crainte, plus digne
d'un mercenaire que d'un bon Pasteur,
il fuyait le danger et laissait les pauvres
malades sans secours , il serait très-
criminel devant Dieu, et se rendrait
coupable de la perte des ames qui
périraient faute des assistances néces-
saires pour leur salut.
C'est pourquoi, après avoir exhorté
ses Paroissiens, surtout les Officiers
et les Principaux du lieu, à prendre
un grand soin des pauvres dans ce
temps calamiteux, et à donner tous les
ordres nécessaires, tant pour préserver
de la contagion les personnes saines,
que pour le logement et la nourriture
des Malades ; mettant toute son espé-
rance en Dieu , qui est le maître de
la santé et de la maladie, de la vie et
de la mort, il visitera les Malades et
les mourans, les consolera avec charité
et leur administrera les Sacremens,
en s exposant courageusement pour le
salut des ames que le Souverain Pas-
teur a rachetées de son précieux sang ;
et faisant ce sacrifice de sa personne
d'autant plus volontiers, que s'il ar-
rivait qu'en assistant les membres de
JÉSUS-CHRIST , il fût frappé du mal,
et même qu'il en mourût, sa mort
DE LA VISITE
serait très-précieuse devant Dieu, et
digne d'une éternelle mémoire ; puisque
celle qu'on se procure dans l'exercice
de la Charité chrétienne et pastorale,
mérite, au sentiment des Ss. Pères,
une récompense égale à la couronne
que les Martyrs se sont acquise en
répandant leur sang pour la défense
de la Foi.
Le Curé ne doit pas néanmoins
s'exposer témérairement au danger ;
DES MALADES. a85
mais la prudence et la charité même
l'obligent d'user de toutes les précau-
tions possibles pour éviter le mal, afin
de se rendre utile aux sains et aux
Malades, et les servir également dans
les occasions où ils auront besoin de
son ministère. Au reste , le Pasteur
dont la paroisse sera affligée de cette
calamité , Nous consultera à ce sujet,
et Nous lui indiquerons les précautions
à prendre.
INSTRUCTION X.
SUR LES BÉNÉDICTIONS.
LES Bénédictions dont l'Eglise se
sert si fréquemment sont des prières
accompagnées d'actions de grâces, par
lesquelles les Ministres de Dieu, invo-
quant son saint nom, lui demandent,
par les mérites de NOTRE SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST, d'agréer l'oblation de
certaines choses que nous consacrons à
son culte ; de ne pas permettre que
d'autres qui sont destinées à notre usage
nuisent à notre santé ou soient un
obstacle à notre salut, mais qu'elles
nous aident à le mieux servir ; qu'il
verse ses grâces sur certaines personnes
qui ont un pressant besoin de son
secours, ou qu'il les protège dans les
dangers où elles vont s'exposer. C'est
ainsi que NOTRE SEIGNEUR JÉSUS-Matili. 14. CHRIST bénit autrefois les cinq pains
et 26. et
jeg
,jeux
p0issons
don
t cinq mille
hommes furent rassasiés ; qu'il bénit
le pain et le calice qui devaient être
changés en son corps et son sang ; qu'il
donna sa bénédiction à plusieurs petits Marc. 10. enfans qu'on lui présenta, et à ses
Disciples avant que de monter au ciel. Luc. 24. Or, parce que la Bénédiction est
un acte d'autorité, et que celui qui la
reçoit, comme dit S. Paul, est inférieur Hehr. 7.
à celui qui la donne ; pour observer
dans l'Eglise l'ordre et la subordination
convenables, cette fonction est réser-
vée à ceux qui y tiennent les premiers
rangs, savon, aux Evêques et aux
Prêtres ; en sorte même que quelques
Bénédictions qui se rapportent à une
fin plus relevée sont tellement réser-
vées aux Evêques, que les Prêtres ne
peuvent les faire s'ils n'en ont reçu une
commission spéciale. C'est pourquoi il
est du devoir des Prêtres de bien savoir
quelles Bénédictions ils peuvent faire,
et celles qui sont réservées de droit
aux Evêques, de peur que par témérité
ou par une inconsidération criminelle,
ils n'encourent les peines canoniques
DES BEN!
portées contre les Ecclésiastiques qui
excèdent leur pouvoir.
Entre les Bénédictions qu'il est per-
mis aux Prêtres de faire, les unes
,se font avec solennité et avec chant.
Telles sont : la Bénédiction des cierges
le jour de la Purification, celle des
cendres le premier jour du Carême,
celle des rameaux le Dimanche qui en
porte le nom, et la Bénédiction des
fonts baptismaux la veille de Pâques et
de la Pentecôte. Les autres Bénédictions
DICTIONS. 287
se font avec moins de solennité.
Nous ne parlerons dans ce Bituel
que des dernières, renvoyant pour les
autres au Missel, où le chant et les
cérémonies qui doivent s'y observer
sont marquées.
Au reste , les Prêtres doivent bien
se donner de garde de faire aucune
Bénédiction de choses qu'ils prévoient,
ou qu'ils ont lieu de soupçonner qu'on
a intention d'employer à des usages
profanes, mauvais ou superstitieux.
RÈGLES GÉNÉRALES POUR LES BÉNÉDICTIONS.
i°. JLiE Prêtre prendra un surplis et
une étole de la couleur convenable à
l'Office du jour, à moins que le Bituel
ou le Missel ne l'ordonnent autre-
ment.
2°. Il se fera accompagner d'un clerc
qui portera le bénitier avec l'aspersoir,
le Bituel ou le Missel, et ce clerc sera
revêtu d'un surplis, s'il se peut.
3°. Il y aura au moins un cierge
allumé.
4°- Le Prêtre fera toutes les Béné-
dictions debout et nu-tête, et n'ajoutera
aucune prière ni cérémonies à celles
qui sont marquées dans ce Bituel.
5°. Il les commencera en faisant le
signe de la croix sur lui, disant :
Adjutorium nostrum -J- in nomine
Domini :
Vf. Qui fecit cœlum et terrant,
f. Dominas vobiscum :
R-. Et cum spiritu tuo.
Ensuite, ayant les mains jointes, il
dira l'oraison ou les oraisons propres
à la Bénédiction qu'il fera, selon qu'il
sera marqué dans la suite ; et toutes les
fois qu'il trouvera une croix marquée,
il fera le signe de la croix de la main
droite sur la chose qu'il bénit. Les
oraisons finies , il prendra l'aspersoir
de la main du clerc, et jettera de l'eau
bénite sur ce qu 'il aura béni ; mais
s'il est marqué qu'il le doit encenser, il
»
288 DES BENEDICTIONS.
mettra l'encens dans l'encensoir, et le
bénira immédiatement après les orai-
sons ; ensuite il jettera de l'eau bénite
sur ce qu'il aura béni, et l'encensera
de trois coups sans rien dire.
6°. Lorsqu'on veut bénir des fruits,
des alimens ou autre chose semblable,
on ne doit pas souffrir qu'on les mette
sur l'autel ; mais il faudra les faire
mettre sur une petite table couverte
d'une nappe ou d'une serviette blanche,
et placée dans un endroit commode.
BÉNÉDICTIONS
QUE PEUVENT FAIRE LES PRÊTRES, SANS QU'IL SOIT NÉCESSAIRE
D'EN DEMANDER LA PERMISSION À Mgr. L'ARCHEVÊQUE.
LA MANIÈRE DE FAIRE L'EAU BÉNITE.
préparera dans l'église ou dans la sacristie, de Veau nette
dans un vase décent, un peu de sel bien sec dans un petit
vase ou dans une coquille propre, et on allumera un cierge.
Le Prêtre qui doit faire l'eau bénite sera revêtu d'un surplis
et d'une étole violette, à moins qu'il ne fasse cette Bénédiction
le Dimanche, avant que de célébrer la Grand'Messe ; auquel
cas, étant revêtu de l'aube, il pourra se servir d'une étole de
la couleur dont il se servira à la Messe.
Il dira d'abord, en faisant le signe de la croix :
Adjutorium nostrum in nomine Domini ;
l£. Qui fecit coeliim et terram.
Ensuite, joignant les mains, il dira l'exorcisme du sel.
EXORCIZO te, creatura salis, per Deum vivum, per
Deum ̂ verum, per Deum ̂ sanctum, per Deum qui te per
DES BÉNÉDICTIONS. 289
Elisœum Prophetam in aquam mitti jussit, ut sanaretur sterilitas
aquse \ ut efficiaris sal exorcizatum in salutem credentium, et sis
omnibus sumentibus te sanitas animae et corporis ; et effugiat
atque discedat à loco in quo aspersum fueris, omnis phantasia
et nequitia, vel versutia diabolicse fraudis, omnisque spiritus
immundus, adjuratus per eum qui venturus est judicare vivos
et mortuos, et sseculum per ignem. Amen.
OREMUS.
IMMENSAM clementiam tuam, omnipotens seterne Deus, humi-
liter imploramus, ut hanc creaturam salis quam in usum humani
generis tribuisti, benedicere ^ et sanctificare ^ tua pietate
digneris, ut sit omnibus sumentibus salus mentis et corporis,
et quidquid ex eo tactum vel respersmn fuerit, careat omni
immunditiâ, omnique impugnatione spiritualis nequitise. Per
Christum Dominum nostrum. %L. Amen.
EXORCISME DE L'EAU.
ÏJXORCIZO te, creatura aquse, in nomine Dei ffe Patris
omnipotentis, et in nomine Jesu Christi ^ filii ejus Domini
nostri, et in virtute Spiritûs ^ Sancti, ut fias aqua exorcizala
ad effugandam omnem potestatem inimici, et ipsum inimicmn
eradicare et explantare valeas cum angelis suis apostaticis : per
virtutem ejusdem Domini nostri Jesu Christi, qui venturus est
judicare vivos et mortuos, et sœculum per ignem. Amen.
OREMUS.
Î^EUS , qui ad salutem humani generis maxima quseque Sa-
cramenta in aquarum substantiâ condidisti, adesto propitius
2go DES BÉNÉDICTIONS.
invocationibus nostris, et elemento huic, multimodis purifica-
tionibus praeparato, virtutem tuse benedictionis ^ infunde ; ut
creatura tua mysteriis tuis serviens, ad abigendos Daemones,
morbosque pellendos divinse gratiœ sumat effectum ; ut quidquid
in domibus vel in locis . fidelium hsec unda resperserit, careat
omni immunditiâ, liberetur à noxâ ; non illic resideat spiritus
pestilens, non aura corrumpens 5 discedant omnes insidige latenlis
inimici j et si quid est, quod aut incolumitati habitantium invidet,
aut quieti, aspersione hujus aquse effugiat, ut salubrilas per
invocationem sancti tui nominis expetita, ab omnibus sit im-
pugnationibus defensa. Per Dominum nostrum Jesum Christum
filium tuum, 'qui tecum vivit et régnât in unitate Spiritus Sancti
Deus per omnia ssecula SGeculorum. %L. Amen.
Ici h Prêtre versera de la main droite le sel dans l'eau,
en formant trois signes de croix, et disant une fois :
Commixtio salis et aquse pariter fiât in nomine Patris
et Filii et Spiritus ^ Sancti. Amen.
Ensuite, ayant les mains jointes, il dira :
7^. Dominus vobiscum :
Et cum spiritu tuo.
OREMUS.
Ï^EUS, invictse virtutis auctor, et insuperabilis imperii rex,
ac semper magnificus triumphator, qui adversœ dominationis
vires reprimis, qui inimici rugientis sœvitiam superas, qui hostiles
nequitias potenter expugnas ; te, Domine, trementes et supplices
deprecamur ac petimus, ut hanc creaturam salis et aquae
dignanter aspicias, benignus illustres, pietatis tuœ rore sanctifiées ;
DES BENEDICTIONS. 291
ut ubicumque fuerit aspersa, per invocationem sancti tui nominis,
omnis infestatio immundi spiritùs abigatur, terrorque venenosi
serpentis procul pellatur, et prœsentia Sancti Spiritùs nobis
misericordiam tuam poscentibus ubique adesse dignetur. Per
Dominum nostrum Jesum Christum filium tuum, qui tecum
vivit et régnât in unitate Spiritùs Sancti Deus per omnia ssecula
saeculorum. Amen.
Dans toutes les paroisses on doit
faire l'eau bénite tous les Dimanches
avant la Grand'Messe, et le Célébrant
en fera ensuite l'aspersion sur l'autel,
sur lui-même , sur le clergé et sur le
peuple , suivant l'ordre prescrit dans
notre Processionnal, et à la fin du
Missel, au titre de Benedictionibus.
On ne fait pas néanmoins la Bé-
nédiction de l'eau le Dimanche de
Pâques, ni celui de la Pentecôte, mais
avant la Grand'Messe on fait l'aspersion
ordinaire avec de l'eau qui a élé bénite
la veille aux fonts baptismaux ; et pour
cet effet, lorsqu'on en fera la béné-
diction , on aura soin de prendre et
réserver de cette eau dans le bénitier
ou dans un autre vaisseau, avant que
le Prêtre verse les Saintes Huiles dans
l'eau qui doit servir pour baptiser.
Après l'aspersion, on versera le reste
de l'eau bénite dans les bénitiers qui
sont à l'entrée de l'église.
Les Curés auront soin qu'ils soient
tenus dans une grande propreté, et
qu'ils soient élevés de terre au moins
de trois pieds et demi.
Les Fidèles pourront aussi emporter
chez eux de l'eau bénite dans de petits
vases ou bénitiers, pour en jeter sur les
malades, les maisons, les champs, les
vignes et autres choses, et en avoir dans
leurs chambres, afin de s'en servir fré-
quemment , principalement le soir et le
matin. Les Curés leur doivent recom-
mander de n'en prendre qu'avec dévo-
tion , respect et douleur de leurs péchés,
et de demander en même temps à Dieu
qu'il leur fasse part des grâces que les
Prêtres, en bénissant cette eau, lui ont
demandées, au nom de toute l'Eglise,
en faveur de ceux qui s'en serviront.
29
2 DES BÉNÉDICTIONS.
BÉNÉDICTION DES ENFANS
ET LEUR CONSÉCRATION A LA SAINTE VIERGE.
Adjutorium nostrum in nomine Domini :
Bl. Qui fecit coelum et terram.
"J^. Dominus vobiscum : Bl. Et cum spiritu tuo.
OREMUS.
^^uiESUMUS, omnipotens Deus, pueris istis beatse et immacu-
latae Virginis Maria? patrocinio et cultui dicatis, pro quibus tuam
deprecamur clementiam, benedicere dignare, et per virtutem
Sancti Spiritùs corda eorum corrobora, vitam sanctifica, castitate
décora ; et sensus eorum in bonis operibus munire et informare,
et ab omnibus diabolicis ac humanis fraudibus atque insidiis
tua protectione tueri, et tandem ad requiem œternam perducere
digneris. Per Christum Dominum nostrum. Bi. Amen.
Ps. Laudate, pueri, Dominum, &c. aux Vêpres du Dimanche.
Kyrie eleison. B!. Christe eleison, Kyrie eleison.
Le Prêtre : Pater noster, &c. tout bas.
Et ne nos inducas in tentationem 5
Bi. Sed libéra nos à malo.
Benedic, Domine, pueris istis :
BL Et invocetur super eos nomen Dei nostri.
Dominus vobiscum :
Bi. Et cum spiritu tuo.
OREMUS.
D OMINE Jesu Christe, qui parvulos ad te venientes complec-
tebaris ( le Prêtre étend la main sur les enfans J, manusque
DES BÉNÉDICTIONS. a9
3
super illos imponens benedicebas ; tu qui dixisti : Sinite parvulos
venire ad me, et nolite prohibere eos, talium est enim regnum.
cœlorum, et Angeli eorum semper vident faciem Patris meij
respice, quœsumus, ad horum innocentiam, et clementer eos
hodiè per meum ministerium benedic ut, sub protectione
beatae et immaculatae Virginis Mariœ, in tua gratiâ semper pro-
ficiant, te sapiant, te diligant, te timeant et mandata tua
custodiant, et ad finem optatum féliciter perveniant, per te,
Salvator mundi, qui cum Pâtre et Spiritu Sancto vivis et régnas
in ssecula sœculorum. Amen..
Le Prêtre bénit les enfans.
Benedictio Dei omnipotentis, Patris et Filii et
Spiritùs ̂ Sancti, descendat super vos et maneat semper. Amen.
77 jette sur eux de Veau bénite.
BÉNÉDICTION DES CHAPELETS.
^r. Adjutorium nostrum in nomine Domini :
Bî. Qui fecit coelum et terrain,
"j^. Domine, exaudi orationem meam :
Bl. Et clamor meus ad te veniat.
Dominus vobiscum : B£. Et cum spiritu tuo.
OREMUS.
OBINIPOÏENS et misericors Deus, qui, propter eximiam cha-
ritatem tuam quâ dilexisti nos, filium tuum unigenitum Dominum
nostrum Jesum Christum de cœlis in terrain descendere, et de
beatse Virginis Mariœ Doiriinœ nostraî utero sacratissimo, Angelo
29
4 DES BÉNÉDICTIONS.
nuniiante, carnem suscipere, crucemcpie et mortem subire, et
tertiâ die gloriosè à mortuis resurgere voluisti, ut nos eriperes
de potestate tenebrarum : obsecramus immensam clementiam
tuam, ut lias Coronas ( vel liane Coronam ), in honorem et
laudem ejusdem Genitricis filii tui ab Ecclesiâ tua dicatas (vel
dicatam ) , benedicas et sanctifiées , eisque ( vel eique )
tantam infundas virtutem Spiritùs Sancti, ut qnicumque eas ( vel
eam ) super se portaverit, atque attenté et devotè recitaverit *,
ab omni malo liberetur, et in exitu suo ab ipsâ beatissimâ Vir-
gine Maria tibi plenus bonis operibus prœsentari mereatur. Per
eumdem Christum, &c.
On jette de l'eau bénite en disant :
In nomine Patris et Filii et Spiritùs Sancti. Amen,
BÉNÉDICTION DU SCAPULAIRE,
ET MANIÈRE DE RECEVOIR DANS LA CONFRÉRIE DE NOTRE DAME
DU MONT CARMEL.
L A personne qui doit être reçue se met à genoux au pied
de l'autel de la confrérie ou de la Sainte Vierge, ayant, s'il est
* Les Prêtres qui ont reçu de Rome le pouvoir d'appliquer les Indulgences
aux chapelets, ajoutent ici ces paroles : sit consors et particeps omnium
gratiarum, privilegiorum et îndulgentiarum quae earumdem Coronaram ( vel
ejusdem Coronae) recitationi per Sanctam Sedem Apostolicam concessa fuerunt,
perseveranti devotione abundet, ab omni hoste visibili et invisibili, semper et
ubique, in hoc et in futuro saeculo liberetur, et in exitu suo, &c. le reste de
l'oraison.
DES BÉNÉDICTIONS. a9
5
possible, un cierge à la main, et tenant étendu son scapulaire:
le Prêtre qui a reçu de Rome ou de la confrérie établie en
notre Métropole les pouvoirs ad hoc, monte en étole à l'autel, et
tourné vers la croix, dit les prières suivantes :
Ant. Suscepimus, Deus, misericordiam tuam in medio
templi tui.
PSAUME 47.
M A G NU s Dominus et laudabilis nimis, in civitate Dei nostri,
in monte sancto ejus.
Fundatur exultatione universae terra? mons Sion -, latera
Aquilonis, civitas Régis magni.
Deus in domibus ejus cognoscetur, cum suscipiet eam.
Quoniam ecce reges terra? congregati sunt : convenerunt in unirm.
Ipsi videntes sic admirati sunt, conturbati sunt, commoti
sunt ; tremor apprehendit eos.
Ibi dolores ut parturientis : in spiritu vehementi conteres
naves Tharsis.
Sicut audivimus, sic vidimus in civitate Domini virtutem, in
civitate Dei nostri : Deus fundavit eam in œternum.
Suscepimus, Deus, misericordiam tuam, in medio templi tui.
Secundùm nomen tuum, Deus, sic et laus tua in fines
terra? : justitiâ plena est dextera tua.
Lastetur nions Sion, et exultent filiœ Judos, propter judicia tua, Domine.
Circumdate Sion, et complectimini eam : narrate in turribus ejus.
Ponite corda vestra in virtute ejus, et distribuite domos ejus;
ut enarretis in progenie altéra.
V
296 DES BÉNÉDICTIONS.
Quoniam hic est Deus, Deus noster in œternum, et in
sœculum sœculi : ipse reget nos in ssecula.
Gloria Patri, &c.
PSAUME 132.
EiccE quàm bonum et quàm jucundum, habitare fratres in
unum ! Sicut unguentum in capite, quod descendit in barbam, barbam
Aaron ; Quod descendit in oram vestimenti ejus : sicut ros Hermon,
qui descendit in montem Sion.
Quoniam illic mandavit Dominus benedictionem, et vitam
usque in sœculum.
Gloria Patri, &c. Ant. Suscepimus, Deus, misericordiam tuam in medio templi
tui : secundùm nomen tuum, Deus, sic et laus tua in fines
terra? : justifia plena est dextera tua.
Kyrie eleison. B£. Christe eleison, Kyrie eleison.
Le Prêtre : Pater noster, &c. tout bas.
Et ne nos inducas in tentationem ;
Ri. Sed libéra nos à malo. "j^. Salvum fac servum tuum (vel Salvam fac ancillam tuam),
Bî. Deus meus, sperantem in te.
Mitte ei, Domine, auxilium de sancto i
Bl- Et de Sion tuere eum ( vel eam ).
"j^. Nihil proficiat inimicus in eo ( vel in eâ ) :
Bi. Et filius iniquitatis non apponat nocere ei.
Domine, exaudi orationem meam :
Bi. Et clamor meus ad te veniat.
-f. Dominus vobiscum : B!. Et cum spiritu tuo.
DES BÉNÉDICTIONS. 297
Se tournant vers la personne qui doit recevoir le Scapulaire,
il dit :
OREMUS.
SUSCIPIAT te Christus in numéro fidelium suorum ; et nos,
licet indigni, te suscipimus in orationibus nostris. Concédât
tibi Deus per Unigenitum suum, mediatorem Dei et liominum,
tempus benè vivendi, locum benè agendi, constantiam benè
perseverandi, ad seternae vitse hsereditatem féliciter perveniendi :
et sicut nos hodiè fraterna charitas spiritualiter jungit in terris,
ità divina pietas, quai dilectionis est auctrix et amatrix, nos cum
fidelibus suis conjungere dignetur in cœlis. Per eumdem Christum
Dominum nostrum. %L. Amen.
OREMUS.
A DESTO, Domine, supplicationibus nostris, et hune famulum
tuum quem ( vel hanc famulam tuam quam ), in tuo sancto
nomine, ad participationem omnium bonorum spiritualium et
fraternitatem recipimus hujus sacra? Religionis beatas Genitrici
tua? Virgini Maria? specialiter dedicata?, benedicere ^ digneris ;
et prassta ut, te largiente, devotus in Ecclesià tua persistere
valeat cum augmento virtutum, atque suffragiis hujusmodi sacri
institua" adjutus, vitam percipere mereatur œternam.Per Christum
Dominum nostrum. Bi. Amen.
// bénit ensuite le Scapulaire, en disant :
Ostende nobis, Domine, misericordiam tuam :
R. Et salutare tuum da nobis.
"J^. Domine, Deus virtutum, converte nos;
Et ostende faciem tuam, et salvi erimus.
38
29
8 DES BÉNÉDICTIONS.
"j^. Domine, exaudi orationem meam :
Et clamor meus ad te veniat.
j[r. Dominus vobiscum : Et cum spiritu tuo.
OREMUS.
SUPPLICITER te, Domine, rogamus, ut super hune habitum
servo tuo ( vel famulse tua? ) imponendum benedictio Çfe tua
descendat, ut sit benedictus, atque divina virtute procul pellantur
hostium nostrorum visibilium et invisibilium tela nequissima.
R>. Amen. OREMUS.
CAPUT omnium fidelium Deus, et humani generis salvatpr,
hune habitum, quem, propter nomen tuum tuœque Genitricis
Virginis Maria? de monte Carmeli amorem atque devotionem,
servus tuus (vel ancilla tua) est delaturus (vel delatura), dexterâ
tua sanctifica et hoc quod per illum mysticè datur intelligi,
tuâ semper custodiâ, corpore et animo servetur, et ad remune-
rationem perpeluam cum Sanctis omnibus felicissimè perducatur ;
qui vivis et régnas in sœcula soeculorum. Ri. Amen.
OREMUS.
CREATOR, conservator et salvator omnium, largitor humanœ
salutis, Deus, et dator gratiœ spiritualis, benedictionem ̂ tuam
super hune habitum immitte, ut qui ( vel quœ ) eum gestaverit,
coelesti virtute munitus ( vel munita ) , fidem integram, spem
firmam et charitatem desideratam teneat, et à te nunquàm
separari permittas \ qui vivis et régnas, &c.
Il jette ensuite de l'eau bénite sur le Scapulaire, et le met sur
la personne en disant :
DES BÉNÉDICTIONS. 299
Accipe, vir dévote ( vel mulier devota ), hune habitum
benedictum, precans sacratissimam Virginem ut ejus meritis
illum perferas sine macula, et te ab omni adversitate defendat,
atque ad vitam perducat œternam. B!. Amen.
Ensuite il ajoute :
JEGO, ex potestate mihi traditâ et concessâ, suscipio te ad
participationem omnium orationum, disciplinamm, precum,
suffragiorum, eleemosynarum, jejuniorum, vigiliarum, missarum,
horarum canonicarum ac cseterorum bonorum spiritualium quae
passim die noctuque, coopérante misericordiâ Jesu Christi, à
Religiosis totiûs sacra? Religionis de monte CarmeU peraguntur.
In nomine Patris, et Filii, et Spiritùs Sancti. Bî. Amen.
Benedicat ^ te conditor cœli et terra?, Deus omnipotens,
qui te eligere dignatus est ad societatem et confraternitatem
beata? Virginis Maria? de monte Carmeli, quam precamur ut
in horâ obitùs tui conterat caput serpentis, et tandem, tanquam
victor, palmam et coronam sempiterna? haîreditatis consequaris.
Per Christum Dominum nostrum. Bi. Amen.
Enfin il jette de l'eau bénite sur la personne reçue, et écrit
son nom sur le resistre.
BÉNÉDICTION DES CROIX PORTATIVES ET MÉDAILLES.
Adjutorium nostrum in nomine Domini :
R. Qui fecit coelum et terram.
Domine, exaudi orationem meam :
R. Et clamor meus ad te veniat.
if. Dominus vobiscum : R. Et cum spiritu tuo.
3oo DES BÉNÉDICTIONS.
OREMUS.
OMNIPOTENS Deus, qui Crucis signum pretioso Filii tui sanguine
dedicasti, quique per eanidem Crucem mundum redimere vo-
luisu, et per virtutem ejusdem venerabilis Crucis humanum
genus ab antiqui hostis chirographo liberasti ; te supplices exora-
mus ut digneris lias Cruces ( aut hase Numismata, vel liane
Crucem, aut hoc Numisma ) patemâ pietate benedicere ̂ , et
coelestem eis ( vel ei ) virtutem et gratiam impertire ; ut quicum-
que eas ( vel ea, aut illud ), in passionis et Crucis Unigenid tui
signum, ad tutelam corporis et animas super se gestaverint, cœlestis
gratias plenitudinem et munimen tuas benedictionis valeant ac-
cipere. Quemadmodum virgam Aaron ad rebellium periîdiam
repellendam benedixisti, ità et hase signa ( vel hoc signum ) tua
dexterâ benedic , et contrà omnes diabolicas fraudes virtutem
tuas defensionis eis ( vel ei ) impendas, ut portantibus illa ( vel
illud ) animas pariter et corporis prosperitatem conférant ( vel
conférât ) salutarem, et spiritualia in eis dona multiplicent ( vel
multiplicet). Per eumdem Christum Dominum nostrum. Rî. Amen.
Il jette de l'eau bénite en disant :
In nomine Patris et Filii, et Spiritus Sancti. R>. Amen.
Si la personne pour qui est la Croix qu'on bénit, désire la
recevoir de la main du Prêtre, il la lui donne en disant :
Accipe signum Crucis in nomine Patris ̂ , et Filii, et Spiritus
Sancti. En figurant Crucis, passionis et rnortis Jesu Christi ad tui
corporis et animas defensionem, ut, divinas bonitatis gratiâ et
virtute sanctas Crucis, asternam beatitudinem assequi merearis.
Per Christum Dominum nostrum. Ri. Amen.
DES BÉNÉDICTIONS. 3oi
BÉNÉDICTION SIMPLE DUNE CROIX ORDINAIRE,
Telle qu'est la Croix des processions, celle qu'on met sur l'autel
ou qu'on garde dans les maisons particulières.
if. Adjutorium nostrum in nomine Domini :
Ri. Qui fecit cœlum et terram.
if. Domine, exaudi orationem meam :
Bi. Et clamor meus ad te veniat.
if. Dominus vobiscum :
Ri- Et cum spiritu tuo.
OREMUS.
Ï^OGAMUS te, Domine sancte, Pater omnipotens, œterne Deus,
ut digneris benedicere ^ hoc signum Crucis, ut sit remedium
salutare generi humano, sit soliditas fidei, profectus bonorum
opermn, redemptio animarum ; sit solamen et protectio, ac
tutela contra sœva jacula mimicorum. Per Christum Dominum
nostrum. Bi. Amen.
AUTRE ORAISON POUR LE MÊME OBJET..
13ENEDIC Domine, hanc Crucem tuam, per quarn eripuisti
mundum à Dasmonum potestate, e\ superasti passione tua sugges-
torem peccati, qui gaudebat in praevaricatione primi hominis per
ligni vetiti sumptionem (ici il aspersera la croix d'eau bénite J :
sanctificetur hoc signum Crucis, in nomine Patris , et Filii ̂ ,
et Spiritùs Sancti, ut orantes inclinantesque se propter
Dominum ante istam Crucem, inveniant corporis et animas
sanitatem. Per Christum Dominum nostrum. Bi. Amen.
Le Prêtre, s'étant mis à genoux, adorera dévotement la croix
3o2 DES BÉNÉDICTIONS.
et la baisera, ce que tous ceux qui ont assisté à cette Bénédiction
pourront faire après lui.
BÉNÉDICTION DUNE BANNIÈRE.
if. Adjutorium nostrum in nomine Domini :
R. Qui fecit cœlum et terram.
if. Dominus vobiscum :
R. Et cum spiritu tuo.
OREMUS.
D OMINE Jesu Christe, cujus Ecclesia est veluti castrorum acies
ordinata, bene die hoc Vexillum, ut omnes sub eo tibi
Domino Deo exercituum militantes, per intercessionem beati N.
Patroni, inimicos suos visibiles et invisibiles in hoc sœculo
superare, et post victoriam in cœlis triumphare mereantur. Per
te, Jesu Christe, qui vivis et régnas cum Deo Pâtre et Spiritu
Sancto in sœcula sœculorum. Bi. Amen.
Ensuite il jettera de Veau bénite sur la bannière.
BÉNÉDICTION DES IMAGES.
if. Adjutorium nostrum in nomine Domini :
Bi- Qui fecit cœlum et terram.
if. Dominus vobiscum : Bi. Et cum spiritu tuo.
OREMUS.
OMNIPOTENS sempiterne Deus, qui Sanctorum tuorum ima-
gines, sive effigies sculpi aut pingi non reprobas, ut quoties
DES BENEDICTIONS. 3o3
illas oculis corporeis intuemur, toties eorum actus et sanctitatem
ad imitandum mémorise oculis meditemur : hanc quœsumus
imaginera ( seu sculpturam ), in honorem et memoriam unigeniti
Filii tui Domini nostri Jesu Christi ( vel beatissimse Virginis
Mariae matris Domini nostri Jesu Christi, vel beati N. Apostoli
tui, vel Martyris, vel Confessons, vel Pontificis, vel Virginis )
adaptatam benedicere ^ et sanctificare i$< digneris \ et prœsta
ut quicumque coram illâ, unigenitum Filium tuum ( vel beatis-
simam Virginem, velgloriosum Apostolum N., vel Martyrem, vel
Confessorem, vel Pontificem, vel Virginem ) suppliciter colère
et honorare studuerit, illius meritis et obtentu, à te gratiam in
prœsenti, et seternam gloriam obtineat in futurum. Per Christum
Dominum nostrum. Amen.
Ensuite il jettera de l'eau be'nite sur l'image.
Pour suivre l'Ordonnance du Concile
de Trente , Sess. iS , on n'exposera
point à la vénération des peuples,
dans les églises de ce Diocèse même
exemptes, aucune image d'une forme
inusitée et extraordinaire, qu'elle n'ait
auparavant été approuvée par Mgr. l'Ar-
chevêque, ou par quelqu'un qu'il aura
commis pour cet effet.
Les Curés et les autres Supérieurs
des églises ne souffriront pas qu'il j
paraisse rien d'indécent, de ridicule,
de mondain ou de contraire à la mo-
destie chrétienne dans les images qui
sont exposées dans leurs églises ; ils
ôteront celles qui, par leur nudité,
pourraient offenser les yeux chastes.
Ils ne permettront pas non plus
qu'on y expose à la vénération des
Fidèles, le portrait d'aucune personne
même décédée en odeur de sainteté,
si elle n'a pas encore été canonisée ou
béatifiée par le Sf. Siège, et moins
encore l'image de quelque personne
vivante , quoique sous la figure d'un
Saint ou d'une Sainte.
Ils ne souffriront pas qu'on porte les
images des Saints ni les bâtons des con-
fréries dans les maisons des confrères.
Et afin d'empêcher qu'il ne se com-
mette aucun abus ou scandale dans la
vénération des images, ils expliqueront
souvent aux Fidèles la Doctrine de
l'Eglise sur ce point : ils auront soin
3o4 DES BÉNÉDICTIONS.
de leur enseigner que le culte qu'on
rend aux images se doit rapporter aux
Saints qu'elles représentent, et qu'elles
tiennent lieu de livre aux Fidèles, tant
parce qu'elles leur retracent l'idée de
nos Mystères , que parce qu'exposant
à leurs yeux les principales actions de
notre Seigneur, et les combats que
les Saints ont soutenus pour sa gloire,
elles les invitent à les imiter.
Lorsque les images des Saints ne
peuvent plus servir, parce qu'elles sont
trop vieilles, usées ou brisées, ou pour
quelqu'autre raison , on les enterrera
dans quelqu'endroit de l 'église ou du
cimetière.
BENEDICTION DU FEU DE S. JEAN.
(J/ETTE Bénédiction se fait la veille de la fête de S. Jean-
Baptiste, après le coucher du soleil.
Le Curé en chape blanche, ou en surplis et en élole, précédé
de clercs portant la croix, les chandeliers, le feu, l'encens et
l'eau bénite, se rend à l'autel. Tout le monde étant à genoux, les
choristes chantent le premier verset de l'hymne suivante :
1 * 2H- -m -% % m sw \ m m ■
3
T queant la - xis re-so-na-re fibris Mi-ra
J
gestorum fanxu-li tu-o-rum, Solve poilu -ti la-
bi-i re-a^tum. Sancte Jo-annes.
DES BÉNÉDICTIONS. 3o5
Nuntius celso veniens Olympo
Te Patri magnum fore nasciturum,
Nomen, et vitae seriem gerendae
Ordine promit,
flle promissi dubius superni
Perdidit promptae modulos loquelse :
Sed reformasti genitus peremptae
Organa vocis.
Ventris obstruso recubans cubili,
Senseras Regem thalamo manentem :
Hinc parens, nati meritis, uterque
Abdita pandit.
Gloria Patri genitaeque proli,
Et tibi, compar utriusque semper,
Spiritus aime, Deus unus, omni
Tempore saecli. Amen.
Le premier verset fini, tout le monde se lève, et le Clergé
se rend processionnellement au lieu où doit être béni le feu,
en chantant la suite de l'hymne.
L'hymne finie, le Célébrant allume le feu et h~ bénit selon
la formule suivante :
" Domine, exaudi orationem meam :
Et clamor meus ad te veniat.
Dominus vobiscum :
R. Et curn spiritu tuo.
OREMUS.
OMINE Deus omnipotens, qui per Angelum tuum prsedixisti
divini Prœcursoris nativitatem multorum gaudio fore celebrandam,
39
3o6 DES BÉNÉDICTIONS.
benedic ^ hune Ignem, quem nos hodiè lœtantes accendimus
in honorem beati Joannis Baptistœ, et prœsta ut ejus sanctitatem
imitantes, cum ipso gaudiis mereamur perfrui sempiternis. Per
Christum, &c. Amen.
Le Célébrant jette de l'eau bénite sur le Jeu et l'encense
trois fois.
La Bénédiction du feu finie, les choristes entonnent le cantique
suivant, que l'on chante en faisant processionnellement le tour
du feu, et en rentrant dans l'église :
LE CANTIQUE DE ZACHARIE. Luc t.
m m 1 1
i m ^ m " ♦ ■ ■ H. 1 * ■
ENEDICTUS Dominus De-us Is-ra-el, quia
■ m ■ il ■ ♦ ■ ■ ■ ■ ■ ■ B ♦ B B
■ ■ ■ ' K ■s 1
vi-si-ta-vit et fe-cit redempti-onem pie-bis su-œ.
Et erexit cornu salutis nobis : in domo David pueri sui.
Sicut locutus est per os Sanctorum : qui à sœculo sunt
Prophetarurn ejus.
Salutem ex inimicis nostris : et de manu omnium qui
oderunt nos.
Ad faciendam misericordiam cum patribus nostris : et memorari
testamenti sui sancti.
Jusjurandum quod juravit ad Abraham patrem nostrum :.
daturum se nobis.
DES BÉNÉDICTIONS, 3o7
Ut sine timoré de manu inimicorum nostrorum liberati :
serviamus illi.
In sanctitate et justitiâ coram ipso : omnibus diebus nostris.
Et tu, puer, Propheta Altissimi vocaberis : prœibis enim
ante faciem Domini, parare vias ejus.
Ad dandam scientiam salutis plebi ejus : -in remissionem
peccatorum eorum.
Per viscera misericordise Dei nostri : in quibus visitavit nos
oriens ex alto.
Illumiaare his qui in tenebris, et in umbrâ mortis sedent :
ad dirigendos pedes nostros in viam pacis.
Gloria Patri, et Filio, &c.
Le cantique fini, le Célébrant termine la cérémonie au pied
de l'autel par le verset et l'oraison qui suivent :
7^. Iste puer magnus coram Domino :
R. Nam et manus ejus cum ipso est.
OREMTJS.
DEUS, qui prœsentem diem honorabilem nobis in beati Joannis
nativitate fecisti, da populis tuis spiritualium gratiam gaudiorum,
et omnium fidelium mentes dirige in viam salutis œternse. Per
Clnistum Dominmn nostrum. Amen.
BÉNÉDICTION DES CIERGES
Qui se fiait un autre jour que celui de la Purification.
7^. Adjutorium nostrum in nomine Domini :
R. Qui fecit cœlum et terram.
7^. Dominus vobiscum : R. Et cum spiritu tuo.
3o8 DES BÉNÉDICTIONS.
OREMTJS.
D OMINE Jesu Christe, fili Dei vivi, benedic ̂ Candelas istas
supplicationibus nostris ; infunde eis, Domine, per virtutem
sanctse Crucis benedictionem cœlestem, qui eas ad repel-
lendas tenebras humano generi tribuisti ; talemque benedictionem
signaculo sanctse Crucis ^ accipiant, ut quibuscumque locis
accensse sive positse fuerint, discedant principes tenebrarum, et
contremiscant et fugiant pavidi cum omnibus mihistris suis ab
habitâtionibus illis, nec prsesurnant ampliùs inquietare, aut mo-
lestare servientes tibi omnipotenti Deo, qui vivis et régnas in
saecula sseculorum. I$L. Amen.
Ensuite il jettera de l'eau bénite sur les Cierges.
Les Curés recommanderont à leurs
Paroissiens d'avoir dans chaque maison
un Cierge béni, de le conserver avec
respect, et de l'allumer avec dévotion
lorsque quelqu'un de la famille sera
malade à l'extrémité, et principalement
pendant l'agonie, afin que, par la vertu
des prières que l'Eglise a faites en le
bénissant, les esprits de ténèbres, qui
font dans cette dernière heure de plus
grands efforts pour troubler les Fidèles,
soient mis en fuite, et que le malade,
tenant ce Cierge à la main, témoigne-
par cette action l'ardeur de sa foi, et
le désir qu'il a d'y persévérer jusqu'au
dernier soupir.
BÉNÉDICTION DES MAISONS, LE SAMEDI SAINT.
J_JE Curé ou un autre Prêtre revêtu d'un surplis et d'une étole
blanche , accompagné d'un clerc qui portera de l'eau qui aura
été bénite le matin aux fonts baptismaux, et qu'on aura eu soin
de prendre avant l'infusion des Saintes Huiles, visitant les maisons
de la paroisse, dira d'abord en y entrant :
DES BÉNÉDICTIONS. 3o9
y. Pax huic domui :
R. Et omnibus habitantibus in eâ.
Ensuite il fera l'aspersion de l'eau bénite dans les principaux
endroits de la maison, et sur les personnes c/ui y demeurent,
disant :
Vidi aquam egredientem de templo à latere dextro, alléluia :
et omnes ad quos pervenit aqua ista salvi facù sunt, alléluia,
alléluia.
Ps. Confitemini Domino quoniam bonus, quoniam in sseculum
misericordia ejus.
Gloria Patri, &c. Sicut erat, &c.
77 répétera l'antienne Vidi aquam, &c., et puis il dira :
~ft. Ostende nobis , Domine, misericordiam tuarn, alléluia.
B;. Et salutare tuum da nobis, alléluia.
"f. Domine, exaudi orationem meam :
R. Et clamor meus ad te veniat.
~ft. Dominus vobiscum : R. Et cum spiritu tuo.
OREMUS.
ÏixAUDi nos, Domine sancte, Pater omnipotens, aeterne Deus;
et sicut domos Hebrœorurn in exitu de iEgypto agni sanguine
hnitas ( quod Pascha nostrum, in quo immolatus est Christus,
figurabat ) ab Angelo percutiente custodisti ; ità mittere digneris
sanctmn Angelum tuum de coelis, qui custodiat, foveat, protegat,
visitet atque defendat omnes habitantes in hoc habitaculo. Per
eumdem Christum Dominum nostrum. ï#. Amen.
3io DES BÉNÉDICTIONS.
AUTRE BÉNÉDICTION DES MAISONS,
UN AUTRE JOUR QUE LE SAMEDI SAINT.
IJE Curé ou un autre Prêtre, voulant bénir quelque maison
particulière ou toutes les maisons de la paroisse, par V'aspersion
de l'eau bénite, dira d'abord en y entrant :
7^. Pax huic domui : R. Et omnibus habitantibus in eâ.
Ensuite, jetant de l'eau bénite dans les endroits de la maison,
il dira :
Asperges me, Domine, hyssopo, et mundabor ; lavabis me,
et super nivem dealbabor.
Ps. Miserere meî, Deus, secundùm magnam misericordiam
tuam.
Gloria Patri, &c. Sicut erat, &c.
Il répétera l'antienne Asperges me, et dira :
7^. Domine, exaudi orationem meam :
R. Et clamor meus ad te veniat.
7^". Dominus vobiscum : R. Et cum spiritu tuo.
OREMUS.
EXAUDI nos, Domine sancte, Pater omnipotens, œterne Deus,
et mittere digneris sanctum Angelum tuum de cœlis, qui custo-
diat, foveat, protegat, visitet atque defendat omnes habitantes in
hoc habitaculo. Per Christum Dominum nostrum. Amen.
Au temps Pascal, au lieu de l'antienne Asperges me, et du
psaume Miserere, il faudra dire l'antienne Vidi aquam, et le
psaume Confitemini, comme ci-devant, page 309.
DES BÉNÉDICTIONS. 3a
AUTRE BÉNÉDICTION DUNE MAISON
Ou d'une Chambre particulière, ou de quelqu'autre lieu.
Adjutorium nostrum in nomine Domini :
ft. Qui fecit cœlum et terram.
Domine, exaudi orationem meam :
R. Et clamor meus ad te veniat.
Dominus vobiscum : R. Et cum spiritu tuo.
OREMUS.
ÎBENEDIC Domine Deus omnipotens, locum istum (vel
domum istam ) ut sit in eo ( vel in eâ ) sanitas, castitas,
Victoria, virtus, humilitas, bonitas et mansuetudo, plenitudo
legis, et gratiarum actio Deo Patri, et Filio, et Spiritui Sancto :
et hœc benedictio maneat super hune locum et super habitantes
in eo, nunc et semper. Amen.
Ensuite il jettera de l'eau bénite dans la chambre, la maison
ou le lieu qu'il a béni.
BÉNÉDICTION D'UNE MAISON NEUVE.
Adjutorium nostrum in nomine Domini :
R>. Qui fecit cœlum et terram.
if. Dominus vobiscum : R. Et cum spiritu tuo.
OREMUS.
T E Deum Patrem omnipotentem suppliciter exoramus pro hâc
domo et habitatoribus ejus, ac rébus; ut eam benedicere ̂ et
3ia DES BÉNÉDICTIONS.
sanctificare ac bonis omnibus ampliare digneris : tribue
eis, Domine, de rore coeli abundantiam, et de pinguedine
terrœ vitae substantiam, et desideria voti eorum ad effectum tua?
miserationis perducas. Ad introitum ergo nostrum benedicere Çfe
et sanctificare ̂ digneris hanc domum, sicut benedicere dignatus
es domum Abraham, Isaac et Jacob ; et intra parietes domûs
istius Angeli tuœ lucis inhabitent, eamque et ejus habitatores
custodiant. Per Christum Dominum nostrum. Amen.
Ensuite il jettera de Veau bénite dans les principaux endroits
de la maison.
BÉNÉDICTION DUN LIT.
Adjutorium nostrum in nomine Domini :
R. Qui fecit cœlum et terram.
7^. Dominus vobiscum : R. Et çum spiritu tuo.
OREMUS.
I5ENEDIC Domine, Thalamum hune, et omnes habitantes
in eo in tuâ pace consistant, et in tua voluntate permaneant
et senescant, et multiplicentur in longitudine dierum, et ad
régna cœlestia perveniant. Per Christum, &c. Amen.
Ensuite il jettera de l'eau bénite sur le Lit.
BÉNÉDICTION DUN NAVIRE NEUF.
7^. Adjutorium nostrum in nomine Domini :
R. Qui fecit cœlum et terram.
"y/. Dominus vobiscum : Et cum spiritu tuo.
DES BÉNÉDICTIONS. 3i3
OREMUS.
Ï^ROPITIARE, Domine, supplicationibus nostris, et benedic ffe
Navem istam dexterâ tua sanctâ, et omnes qui in eâ vehentur,
sicut dignatus es benedicere arcam Noe ambulantem in diluvio :
porrige eis, Domine, dexteram tuam, sicut porrexisti beato
Petro ambulanti suprà mare ; et mitte sanctum Angelum tuum de
coelis, qui liberet et custodiat eam semper à periculis universis,
cum omnibus quae in eâ erunt : et famulos tuos, repulsis
adversitatibus, portu semper optabili cursuque tranquillo tuearis,
transactisque ac rectè perfectis negotiis omnibus, iterato tempore
ad propria cum omni gaudio revocare digneris ; qui vivis et
régnas in -sœcula sœculorum. Amen.
Le Prêtre jettera de l'eau bénite sur le Navire, .
BÉNÉDICTION DUN PUITS NOUVEAU»
Adjutorium nostrum in nomine Domini :
%L. Qui fecit cœlum et terram.
Domine, exaudi orationem meam :
%L. Et clamor meus ad te veniat.
Dominus vobiscum :
Bi. Et cum spiritu tuo. .
OREMUS.
D OMINE Deus omnipotens, qui in hujus Putei altitudinem per
crepidinem fistularmn copiam aquarmn manare jussisti, proesta ut,
te juvante atque bene dicente per nostrae officium functionis,
repulsis hinc phantasmatis collusionibus atque diabolicis insidiis,
40
3i4 DES BÉNÉDICTIONS.
purificatus atque emundatus semper hic Puteus perseveret. Per
Christum Dominum nostrum. Amen.
Le Prêtre jettera de Veau bénite sur le Puits.
BÉNÉDICTION COMMUNE DES BLÉS ET DES VIGNES.
")^.. Adjutorium nostrum in nomine Domini :
Qui fecit cœlum et terram.
Domine, exaudi orationem meam :
Et clamor meus ad te veniat.
Dominus vobiscum : %L. Et cum spiritu tuo.
OREMUS.
ORAMUS pietatem tuam, omnipotens Deus, ut has primitias
creaturœ tuae, quas aeris et pluviae temperamento nutrire dignatus
es, benedictionis tuœ imbre perfundas, et fructus terras
tuae usque ad maturitatem perducas. Tribuas quoque populo
tuo de tuis muneribus tibi semper gratias agere, ut à fertilitate
terrae esurientium animas bonis affluentibus repleas, et egenus et
pauper laudent nomen gloriae tuae. Per Christum, &c. Amen.
Ensuite le Prêtre jettera de Veau bénite sur les Blés et sur
les peignes.
BÉNÉDICTION DUN CHAMP ENSEMENCÉ
OU RÉCEMMENT PLANTÉ.
Adjutorium nostrum in nomine Domini :
R. Qui fecit cœlum et terram.
^f. Dominus vobiscum : R. Et cum spiritu tuo.
DES BÉNÉDICTIONS.
OREMUS.
BENEDICAT ^ nos Deus, Deus noster, et terrae nostràe uber-
tatem concédât, in centuplum amplificet fructus ejus, ut venientes
in exultatione, manipulos nostros colligamus. Per Christum, &c.
Le Prêtre jettera de l'eau bénite sur ce Champ.
BÉNÉDICTION DES EAUX CORROMPUES
OU EMPOISONNÉES.
7^. Adjutorium nostrum in nomine Domini :
R. Qui fecit cœlum et terram.
7^. Dominus vobiscum : Et cum spiritu tuo.
OREMUS.
D OMINE Jesu Christe, qui Jordanis flumen benedixisti, et in
eodem baptizatus Aquas purificasti, ut elementum salubre effice-
rentur in remissionem peccatorum, has Aquas quoque bene jîJjS
dicere et sanctificare digneris, ut nihil in eis noxium, nihil
pestilens, nihil coiTumpens maneat, sed omnia pura et munda
in eis efïiciantur; ut quse ad usum hominum ex eis creata sunt,
cum gloriâ tua et salute nostrâ sunlamus. Per Christum, &c.
Ensuite il jettera de l'eau bénite sur les Eaux.
BÉNÉDICTION DES ANIMAUX.
S'ils sont malades, le Prêtre jettera de l'eau bénite sur eux
et dira :
3i6 DES BÉNÉDICTIONS.
Adjutorium nostrum in nomine Domini :
fy. Qui fecit cœlum et terram.
if. Domine, exaudi orationem meam :
R. Et clamor meus ad te veniat.
if. Dominus vobiscum :
R. Et cum spiritu tuo.
OREMUS.
ÏMLSERICORDIAM tuam, Domine, supplices exoramus, ut hœc
Animalia, quae gravi infirmitate vexantur, tua benedictione
sauentur ; extinguatur in eis omnis diabolica potestas, neque
ulteriùs aegrotent : esto eis vitae defensio et remedium sanitatis.
Per Christum Dominum nostrum. Amen.
OREMUS.
Ï)EUS, qui laborantibus hominibus, etiam de muus animahbus
solatia subrogasti, suppliciter te rogamus, ut sine quibus non
alitur humana conditio, nostris facias usibus non perire. Per
Christum Dominum nostrum. %L. Amen.
S'ils ont la peste ou autre maladie contagieuse, le Prêtre
jettera de l'eau bénite sur eux, en disant :
Aqua benedicta sit vobis salus et vita, in nomine Patris
et Filii, et Spiritûs Sancti. Amen.
if. Adjutorium nostrum. in nomine Domini :
R. Qui fecit cœlum et terram.
if. Sit nomen Domini benedictum :
R. Ex hoc nunc et usque in saeculum.
if. Dominus vobiscum :
R. Et cum spiritu tuo.
DES BÉNÉDICTIONS.
OREMTJS.
M ISERICORDIAM tuam, Domine, supplices exoramus, ut haec
Animalia, quœ gravi infirmitate vexantur, in tuo nomine atque tua
benedictâ virtute sanentur ; extinguatur omnis Diaboli potestas,
ne ulteriùs œgrotent : tu eis, Domine, sis propugnaculum vitœ
et remedium sanitatis; qui vivis et régnas, &c. Amen.
Et benedictio Dei ^ Patris, et Filii, et Spiritûs Sancti,
vos liberet ab omni infirmitate. Amen.
Si on veut faire bénir du sel à leur donner, le Prêtre dira :
if. Adjutorium nostrum in nomine Domini :
R. Qui fecit cœlum et terram.
'f. Sit nomen Domini benedictum :
Ex hoc nunc et usque in sœculum.
if. Dominus vobiscum : Et cum spiritu tuo.
OREMUS.
.DEUS invisibilis virtutis et inœstimabilis polentiœ, pietatem
tuam per sanctmn ac tremendum Filii tui nomen suppliciter
deprecamur, ut in hanc creaturam salis bene dictionem et
potentiam invisibilis operationis tuœ mfundas; ut animalia quœ
necessitatibus humanis tribuere dignatus es, cùm ex eo acceperint
vel gustaverint, bene ffc dictione et sancti ^ ficatione tuâ ab
omni œgritudinis et,laesionis incursu, te protegenie, custodiantur.
Per Christum Dominum nostrum. Amen.
Et benedictio Dei omnipotentis, Patris et Filii et
Spiritûs Sancti, descendat super istam creaturam salis et
super accipientes. ïçi. Amen.
Il jettera de Veau bénite? sur le sel.
3i8 DES BÉNÉDICTIONS.
Si on les amène pour les faire bénir le jour de S. Bock, le
Prêtre jettera de Veau bénite sur les Animaux, en disant :
Aqiia benedicta sit vobis salus et vita, in nomme Patris ,
et Filii, et Spiritûs Sancti. %L. Amen.
Adjutorimn nostrum in nomme Domini :
R. Qui fecit cœlum et terrain.
if. Sit nomen Domini benedictum :
1^. Ex hoc nunc et usque in saeculum,
Dominus vobiscmn :
R. Et cum spiritu tuo.
OREMUS.
DEUS, qui laborantibus hominibus, etiam de mutis animalibus
solatia subrogasti, suppliciter te rogamus, ut sine quibus non
alitur humana conditio, nostris facias usibus non perire, Per
Christum Dominum nostrum. fy. Amen.
OREMUS.
JA.DSIT, qusesumus, Domine, deprecationibus nostris intercessio
beati Rochi servi tui, qui misericordiam tuam supplex exoret,
ut haec Animalia, quse necessitatibus humanis tribuere dignatus
es, tua benedictione ^ serventur, et ab omni œgritudinis et
lœsionis incursu, te protegente, custodiantur. Per Christmn
Dominum nostrum. Amen. Benedictio Dei omnipotentis, Patris et Filii ffe, et
Spiritûs Çfe Sancti, sit vobis propugnaculum vit^e et sanitatis,
Amen.
DES BÉNÉDICTIONS.
BÉNÉDICTION DES ÉTABLES ET PARCS.
JjE Prêtre fera l'aspersion de l'eau bénite dans le lieu à
bénir, en disant :
Asperges me, Domine, hyssopo, et mundabor ; layabis me,
et super nivem dealbabor.
Ps. Miserere meî, Deus, secundùm magnam misericordiam
tuam.
Gloria Patri, &c. Sicut erat, &c.
// répétera l'antienne Asperges me, et dira :
■J^. Domine, exaudi orationem meam :
R. Et clamor meus ad te veniat.
Dominus vobiscmn : Et cum spiritu tuo.
OREMUS.
EXAUDI nos, Domine sancte, Pater omnipotens, seterne Deus,
et benedictionem ffe tuam de cœlo sancto tuo in locum istum
mittere digneris, ut sit in eo sanitas, repellatur contagio. et
omne animantibus hic inclusis nocumentum. Per Dominmn, &c.
BÉNÉDICTION DES FORGES, FOURS ET FOURNEAUX.
"fr. Adjutorium nostrum in nomine Domini :
Qui fecit cœlum et terram.
Domine, exaudi oradonem meam :
Et clamor meus ad te veniat,
"J^. Dominus vobiscmn :
R. Et cum spiritu tuo.
320 DES BÉNÉDICTIONS.
OREMUS.
C^MNIPOTENS sempiterne Deus, qui famulo tuo Moysi in flammâ
rubi apparuisii, et filios Israël per diem in columnâ nubis
et per noctem in columnâ ignis, ut eis esses dux itineris in
utroque tempore, transtulisti, adesto propitius invocationibus
nostris, ut hanc Fornacem, desuper adveniente gratiâtuâ, ingenti
benedictione, per nostrœ humilitatis servitutem, purificare ̂ ,
benedicere et sanctificare ffe digneris, ut quidquid in eâ
ad nostros usus invenietur, etiam ad gloriam et honorent tuum
referatur. Per Dominum nostrum, &c, .
OREMUS.
DEUS optime et sanctissime, qui solâ motus miseratione tuâ
fructus terrse ad vescendum, linum et lanam ad operiendum,
civitates et domos ad habitandum humano generi providisti,
respice, quœsumus, super Fornacem istam, et infunde super
eam benedictionem tuam, ut ad hos quos animo concepimus
fines usui esse possit. Per Christum Dominum nostrum, Amen.
Il fera Vaspersion autour du Fourneau, disant :
Benedictio Dei omnipotentis, Patris , et Filii , et Spiri-
tûs Sancti, descendat super hanc Fornacem, super ignem et
super omnia quœ in eâ sunt et erunt, necnon super nos, et
maneat semper. B£. Amen.
BÉNÉDICTION D'UN ATELIER, FABRIQUE OU MANUFACTURE.
"f. Adjutorium nostrum in nomme Domini :
Bf. Qui fecit cœlum et terram.
■f. Dominus vobiscum : B>. Et cum spiritu tuo.
DES BÉNÉDICTIONS. 3ai
OREMUS.
D OMINE Jesu Cliriste, qui, cum hominibus conversatus, arte
fabrili usque ad annos triginta laborare, et fabri filius appellari
dignatus es, ut nos edoceres jugmn laboris patienter et piè
tollere ; bene ^ die, quœsumus, hanc officinam omnesque in
eà laborantes, quatenùs eorum opéra non tantùm ad bénéficia
temporalia, sed etiam ad mercedem proficiant œternam ; qui
vivis et régnas in sœcula saeculorum. BN Amen.
Ensuite il fera le tour de l'Atelier QU de la Fabrique, en
jetant de Veau bénite et disant :
Benedictio Dei omnipotentis, Patris et Filii et
Spiritûs Sancti, descendat super hanc officinam, super
omnia quae in eâ sunt et çrunt, neenon super nos, et maneat semper. Amen.
BÉNÉDICTION DE LHABIT CLÉRICAL.
Adjutorium nostrum in nomine Domini :
B£. Qui fecit cœlmn et terrain.
jSf. Dominus vobiscum : Et cum spiritu tuo.
OREMUS.
D OMINE Jesu Cliriste, qui tegumen nostrse mortalitatis induere
dignatus es, obsecramus immensam tuse largitatis abundantiam,
ut hoc genus Vestimenti ità benedicere et sanctificare Çfe
digneris, ut qui illud assumere intendit exteriùs, te interiùs
yeraciter induere méreatur; qui vivis, &c. Bî- Amen.
Ensuite il jettera de l'eau bénite sur l'Habit clérical.
4<
322 DES BÉNÉDICTIONS.
BÉNÉDICTION DES VÉTEMENS BLANCS
Qu'on fait prendre aux enfans en l'honneur de la Sainte J^ierge.
~f. Adjutorium nostrum in nomine Domini :
Bf. Qui fecit cœlum et terram.
"f. Dominus vobiscum : BJ. Et cmn spiritu tuo.
OREMUS.
I5ENE ^ DIC, Domine, Vestes istas in honorem et sub pro-
tectione beatissimœ Virginis Maria? sumendas, et prœsta, per
invocationem sancti tui nominis, ut qui ( vel quoe) eas induerit,
corporis sanitatem et anima? tutelam percipiat. Per Christum, &c.
Bf. Amen. Ensuite il jettera de l'eau he'nite sur les Vêtemens blancs.
BÉNÉDICTION DES LINGES POUR LES MALADES.
■f. Adjutorium nostrum in nomine Domini :
Qui fecit cœlum et terram.
~f. Dominus vobiscum : J$L. Et cum spiritu tuo.
OREMUS.
D OMINE Jesu Christe, qui, per tactum fimbrice vestimentorum
tuorum, mulierem fluxu sanguinis laborantem, aliosque passim
infirmos sanare dignatus es, et per sudaria et semicinctia Apostoli
tui Pauli languores et spiritûs nequam ab infirmis eâdem virtute
fugasti 5 prsesta, quœsumus, ut qui his linteaminibus, quae in
tuo nomine bene ̂ dicimus, induti vel operd fuerint, sanitatem
mentis et corporis percipere mereantur^ qui vivis, &c. R;. Amen.
Ensuite il jettera de l'eau bénite sur les Linges.
DES BÉNÉDICTIONS. 323
BÉNÉDICTION DES PELERINS.
de pieux Pèlerins, avant de partir pour la visite des lieux
saints, désirent recevoir la bénédiction du Prêtre, ils viendront
se mettre à genoux au pied de l'autel, et le Prêtre en étole
récitera sur eux les prières de l'itinéraire qui se trouvent à la
fin du Bréviaire, changeant seulement dans les oraisons nobis
en eis, et la première personne des verbes en la troisième, par
exemple, revertamur en revertantur, afin de leur adapter ces
prières. Ensuite il jettera de l'eau bénite sur les Pèlerins.
Après leur retour, il dira sur eux les prières suivantes :
if: Adjutorium nostrum in nomine Domini :
B'- Qui fecit cœlum et terrain.
Ant. Ecce sic benedicetur homo qui timet Dominum.
PSAUME 127.
JSEATI omnes, &c. comme ci-devant, page 22g.
Gloria Patri, &c. Sicut erat, &c.
Ant. Ecce sic benedicetur homo qui timet Dominum.
if. Kyrie eleison. Cliriste eleison, Kyrie eleison.
Le Prêtre : Pater noster, &c. tout bas.
if. Et ne nos inducas in tentationem ; fy. Sed libéra nos à malo.
if. Benedicti qui veniunt in nomine Domini :
B- Benedicti vos à Domino, qui fecit cœlum et terram.
if. Respice, Domine, in servos tuos et in opéra tua ;
B- Et dirige eos in viam mandatorum tuorum.
if. Domine, exaudi orationem meam :
B- Et clamor meus ad te veniat.
if. Dominus vobiscum : Et cum spiritu tuo.
3a4 DES BÉNÉDICTIONS.
OREMUS.
JLIARGIRE, quaesunius, Domine, famulis tuis indulgentiam pla-
catus et pacem, ut pariter ab omnibus mundentur offensis, et
securâ tibi mente deserviant.
C3MNIPOTENS sempiterne Deus, nostrorum temporum vitœque
dispositor, famulis tuis continua? t'rahqùillitatis largire subsidium,
ut quos incolumes propriis laboribus reddidisti, tua facias pro-
tectione securos.
D EUS humilium visitator, qui nos fraternâ dilectione consolaris,
prœtende societati nostra? graûam tuam, ut per eos in qtiibus
habitas, tuum in nobis sentiamus adventum. Per Dominum, &c.
Ensuite il jettera de l'eau hénile sur les Pèlerins, et leur
donnera la bénédiction, disant :
Pax et benedictio Dei omnipotentis, Patris Ç%<, et Filii, et
Spiritûs Sancti, descendat super vos et maneat semper. B>. Amen.
BÉNÉDICTION DES ALIMENS, PBINCIPALEMENT À PAQUES.
BÉNÉDICTION DE LAGNEAU PASCAL.
If. Adjutorium nostrum in nomine Domini :
B£- Qui fecit coelum et terram.
if. Dominus vobiscum : Et cum spiritu tuo.
OREMUS.
DEUS, qui per famulum tuum Moysen, in liberatione populi
tui de iEgypto, Agnum occidi jussisti, in similitudinem Domini
DES BENEDICTIONS. 3a5
nostri Jesu Christi, et utrosque postes domoram de sanguine
ejusdem Agni perungi prsecepisti : tu benedicere ̂ et sanctifi-
care ^< digneris hanc creaturam carnis, quam nos farauli tui ad
laudem tuam sumere desideramus, per resurrectionem ejusdem
Domini nostri Jesu Christi, qui tecum, &c. B- Amen.
Ensuite il jettera de l'eau bénite sur l'Agneau.
BÉNÉDICTION DES ŒUFS.
"f. Adjutorium nostrum in nomine Domini :
R. Qui fecit cœlum et terram.
^. Dominus vobiscum : B- Et cum spiritu tuo.
OREMUS.
huic ovorum creaturae, ut cibus salubris fiât fidelibus tuis, in
tuarum gratiarum actione sumentibus, ob resurrectionem Domini
nostri Jesu Christi, qui tecum vivit et régnât, &c. RL Amen.
Ensuite il jettera de l'eau bénite sur les Œufs. .
BÉNÉDICTION DU PAIN.
"f. Adjutorium nostrum in nomine Domini :
B. Qui fecit cœlum et terram.
f. Dominus vobiscmn : Bi. Et cum spiritu tuo.
OREMUS.
D OMINE Jesu Cliriste, panis Angelorum, panis vivus œternae
vitœ, benedicere ^ dignare Panem istum sicut benedixisti
326 DES BENEDICTIONS.
quinque panes in deserto, ut omnes ex eo gustantes, indè
corporis et anima? percipiant sanitatem; qui vivis, &c. Bf. Amen.
Ensuite il jettera de l'eau bénite sur le Pain.
AUTRE BÉNÉDICTION DU PAIN.
f. Adjutorium nostrum in nomine Domini :
R. Qui fecit cœlum et terram.
f: Dominus vobiscum : B- Et cum spiritu tuo.
OREMUS.
D,.„« sa„cte, ̂ o-Po-s, *§| Deus, benedicere *
digneris hune Panem tuâ sanctà sphituali benedictione, ut sit
omnibus sumentibus salus mentis et corporis, atque contrà
omnes morbos et universas inimicorum insidias tutamen ; per
Dominum nostrum Jesum Christum filium tuum, panem vivum,
qui de cœlo descendit, et dat yitam et salutem mundo, et
tecum vivit et régnât in unitate, &c. B- Amen.
Ensuite il jettera de l'eau bénite sur le Pain.
Les Curés auront soin de maintenir
l'usage du Pain béni dans leurs pa-
roisses , et ils en feront la bénédiction
tous les Dimanches avant la Messe
paroissiale. Ils recommanderont à leur
peuple d'user saintement du Pain béni,
de ne le mêler jamais avec leurs
alimens ordinaires, et moins encore
d'en donner aux chiens et aux autres
animaux, mais de le manger avec
dévotion.
Afin de leur inspirer ces sentimens,
ils leur enseigneront que l'Eglise a
institué le Pain béni pour servir de
symbole de la paix et de l'union qui
doivent régner entre les Fidèles ; pour
leur apprendre qu'étant assis à la même
table et mangeant du même pain, ils
doivent s'aimer comme frères ; et ils
leur feront entendre qu'en le bénissant,
on demande à Dieu la santé du corps
et de l'ame de ceux qui en useront
avec religion, et qu'on le prie de les
préserver de toutes sortes de maladies,
et de les défendre des pièges des
ennemis de leur salut.
DES BÉNÉDICTIONS.
BÉNÉDICTION DES NOUVEAUX FRUITS.
f. Adjutorium nostrum in nomine Domini :
B. Qui fecit cœlum et terram.
"f. Dominus vobiscum : B- Et cum spiritu tuo.
OREMUS.
ÏÎENEDIC Domine, hos no vos Fructus JV., et prsesta ut
qui ex eis in tuo sancto nomine vescentur, corporis et anima?
salute potianiur. Per Christum Dominum nostrum. B>. Amen.
Ensuite il jettera de l'eau bénite sur les Fruits.
BÉNÉDICTION DE QUELQU ALIMENT QUE CE SOIT.
if. Adjutorium nostrum in nomine Domini :
B- Qui fecit cœlum et terram.
il. Dominus vobiscum : B- Et cum spiritu tuo.
OREMUS.
Ï^ENEDIC Domine, creaturam istam N., ut sit remedium
salutare generi humano, et praesta, per invocationem sancti
nominis tui, ut quicumque ex eâ sumpserint, corporis sanitatem
et anima? tutelam percipiant. Per Christum, &c. B- Amen.
Ensuite il jettera de l'eau bénite sur l'Aliment.
BÉNÉDICTION DE LHUILE SIMPLE.
jf. Adjutorium nostrum in nomine Domini :
B. Qui fecit cœlum et terram.
3^8 DES BÉNÉDICTIONS.
EXORCISME.
JLJXORCIZO te, creatura olei, per Deura Patrem omnipo-
tentem, qui fecit cœlum et terram, mare et omnia quse in eis
sunt. Omnis virtus adversarii, onmis exercitus Diaboli et omnis
incursus, omne pliantasma Satanœ eradicare et effugare ab hâc
creatura olei, ut fiât omnibus, qui eo usuri sunt, salus mentis
et corporis ; in nomine Dei Patris ^ omnipotentis, et Jesu
Christi filii ejus Domini nostri, et Spiritûs Sancti ^ Paracleti,
et in charitate ejusdem Domini nostri Jesu Christi, qui venturus
est judicare vivos et mortuos, et sœculum per ignem. Amen.
"fi Domine, exaudi orationem meam :
B- Et clamor meus ad te veniat.
"f. Dominus vobiscmn : B- Et cum spiritu tuo.
OREMUS.
D OMINE Deus omnipotens, cui adstat exercitus Angelorum cum
tremore, quorum servitium spirituale cognoscitur, dignare res-
picere, et benedicere et sanctificare ̂ hanc creaturam olei,
quam ex olivarum succo eduxisti, et ex eo infirmos inungi
mandasti, quatenùs sanitate perceptâ tibi Deo vivo et vero gratias
agerent : praesta, quœsmnus, ut hi qui hoc oleo, quod in tuo
nomine benedicimus usi fuerint, ab omni languore omnique
infirmitate, atque à cunctis insidiis inimici liberentur, et cunctœ
adversitates separentur à plasmate tuo, quod pretioso sanguine
Filii tui redemisti, ut nunquàm lœdatur à morsu serpentis
antiqui. Per eumdem Dominum nostrum Jesum Christum filium
tuum, qui tecum vivit et régnât in unitate, &c. Amen,
Ensuite il jettera de l'eau bénite sur l'Huile,
DES BÉNÉDICTIONS. M$
BÉNÉDICTION DU VIN.
-f. Adjutorium nostrum in nomine Domini :
B- Qui fecit cœlum et terram.
if. Dominus vobiscum : B- Et cum spiritu tuo.
OREMUS.
D OMINE Jesu Cliriste, qui ex quinque panibus hordeaceis et
ex duobus piscibus quinque millia hominum satiasti, et in Cana
Galilaeœ ex aquà vinum fecisti ; tu, qui es vitis vera, multiplica
super nos misericordiam pietatis tua?, quemadmodum fecisti cum
patribus nostris in tuâ misericordiâ confidentibus, tuâque be-
nedictione ^ et sanctificatione ^ sanctificare digneris hanc
creaturam vini, ut quicumque ex eo smnpserint, sanitatem
mentis et corporis percipere rnereantur. In nomine Patris et
Filii et Spiritûs ffc Sancti. Bi. Amen.
Ensuite il jettera de l'eau bénite sur le Vin.
BÉNÉDICTION COMMUNE POUR TOUTES SORTES DE CHOSES.
•f. Adjutorium nostrum in nomine Domini :
B- Qui fecit cœlum et terram.
if. Domine, exaudi orationem meam :
B- Et clamor meus ad te veniat. ,
f. Dominus vobiscum : B- Et cum spiritu tuo.
OREMUS.
DEUS, cujus verbo sanctificantur omnia qua? vel facimus, vel
percipimus, effunde, quœsumus, benedicdonem tuam super'
42
33o DES BÉNÉDICTIONS.
nos et super hanc creamram tuam, ut per invocationem sancti
tui nominis, quœcumque prœsentis vitœ nécessitas piè postulat,
misericorditer cum gradarum actione assequamur. Per Christum
Dominum nostrum. B- Amen.
Le Prêtre jettera de l'eau bénite sur ce qu'il a béni.
BÉNÉDICTIONS
QUI NE PEUVENT SE FAIRE QUE PAR M«r
. L'ARCHEVÊQUE, OU PAR
LES PRÊTRES AUXQUELS IL EN A DONNÉ UN POUVOIR SPÉCIAL.
BÉNÉDICTION de plusieurs Habits pontificaux et sacerdotaux en
général.
"ft. Adjutorium nostrum in nomine Domini :
B- Qui fecit cœlum et terram.
"f. Dominus vobiscum : B« Et cum spiritu tuo.
OREMUS.
OMNIPOTENS sempiterne Deus, qui per Moysen famulum tuum,
pomificalia et sacerdotalia, seu levitica vesumenta ad explendum
in conspectu tuo nrinisterium eorum, ad honorera et decorem
nominis tui fieri decrevisd ; adesto propitius invocationibus
nostris, et hœc Indumenta sacerdotalia, desuper irrigante gratiâ
tua, ingenti benedictione per nostrse humilitatis servitium pu-
rificare ̂ , benedicere et consecrare ^ digneris, ut divinis
cultibus et sacris mysteriis apta et benedicta existant : his quoque
sacris vestibus Pondfices et Sacerdotes, seu Levita? tui induli, ab
DES BÉNÉDICTIONS. 33i
omnibus impulsionibus seu tentationibus malignorum spirhuum
muniti et defensi esse mereantur 5 tuisque Mysteriis aptè et
condignè servire et inhaerere, atque in lus tibi placitè et devotè
perseverare tribue. Per Christum Dominmn nostrum. %L, Amen.
OREMUS.
H3EUS invictse virtutis triumphator, et omnium rerum creator
et sanctificator, intende propitius ad preces nostras, et hsec
Indumenta leviticae, sacerdotahs et pontificalis gloriœ ministris
tuis fruenda tuo ore proprio benedicere sanctificare ^
et consecrare ^ digneris ; omnesque eis utentes tuis mysteriis
aptos, et tibi in eis devotè ac laudabiliter servientes, gratos
efficere digneris. Per Dominum nostrum Jesum, &c. Bi. Amen.
OREMUS.
D OMINE Deus omnipotens, qui vestimenta Pontificibus, Sa-
cerdotibus et Levitis in usum tabernaculi fœderis necessaria
Moysen famulum tuum agere jussisti, eumque spiritu sapientiae
ad id peragendum replevisti : hœc Vestimenta in usum et cultum
Mysterii tui benedicere sanctificare et consecrare }fë
digneris, atque ministres altaris tui, qui ea induerint, septiformis
Spiritûs gratià dignanter repleri, atque castitatis stolâ, beatâ facias
cmn bonorum fructu operum ministerii congruentis immortalitate
vestiri. Per Christum Dominum nostrum. B!. Amen.
Ces oraisons finies, il jettera de Veau bénite sur les Ornemens.
332 DES BÉNÉDICTIONS.
BÉNÉDICTION de quelqu'Habit ou Ornement pontifical ou sacerdotal
en particulier.
-f. Adjutorium nostrum in nomine Domini :
B- Qui fecit cœlum et terram.
if. Dominus vobiscum : R. Et cum spiritu tuo.
OREMUS.
DEUS omnipotens, bonarum virtutuni dator et omnium
benedictionum largus infusor, supplices te rogamus, ut manibus
nostris opem tua? benedictionis infundas^ et has caligas et
sandalia ( vel hune Amictum, vel hanc Albam, vel hoc Cin-
gulum, vel hanc Stolam, vel hune Manipulum, vel hanc
Tunicellam, vel hanc Dalmadcam, vel hanc Planetam divino
cultui prœparatam, vel prseparatum, vel prœparatas ) virtute
Sancti Spiritûs bene ife dicere, sancti ^< ficare et conse ̂ crare
digneris ; et omnibus eâ ( vel eo, vel eis ) utentibus gratiam
sancdficationis sacri Mysterii tui benignus concède : ut in cons-
pectu tuo sancti et immaculati, atque irreprehensibiles appareant,
et auxilium rnisericordia? tua? acquirant. Per Dominum nostrum
Jesum Christum fihum tuum, qui tecum vivit et régnât in
unitate ejusdem Spiritûs Sancti, &c. B>. Amen.
L'oraison finie, il jettera de l'eau bénite sur l'Ornement.
Les Habits sacerdotaux et les Ome-
mens qui doivent être nécessairement
bénis avant qu'on puisse s'en servir,
sont l'Amict, l'Aube, la Ceinture, le
Manipule , l'Etalé , la Chasuble , la
Tunique et la Dalmatique.
Quant au surplis, au rochet, à la
chape ou pluvial, aux voiles et aux
devans ou paremens d'autel, on ne
les bénit pas.
Les Curés auront soin que tous les
Omemens de l'église, principalement
ceux qui servent au Saint Sacrifice de
la Messe, soient dans la forme requise,
DES BENEDICTIONS
et conservés dans une grande propreté.
Ils ne les laisseront jamais tramer dans
la sacristie ; mais ils donneront ordre
que, lorsque l'on ne s'en sert pas, ils
soient pliés et serrés, ou ils les plieront
et serreront eux-mêmes dans des ar-
moires fermantes à clef.
Les Habits sacerdotaux perdent leur
bénédiction, en sorte qu'il n'est plus
permis de s'en servir, i°. lorsqu'ils
sont si usés, si déchirés et si mal
propres, qu'on ne peut, sans indé-
cence , s'en servir pour la célébration
des saints Mystères ; 2°. lorsqu'ils sont
tellement rompus qu'ils perdent leur
figure , comme si on avait tiré une
manche d'une Aube, ou si on avait
333
séparé le devant d une Chasuble,
quoiqu'on les eût ensuite recousus. On
en doit dire autant d'une Ceinture
coupée ou rompue , à moins qu'une
des parties ne fût assez grande pour
faire le tour du corps du Prêtre , et
attacher les deux côtés de l'Etole.
Lorsque les Ornemens et les autres
choses consacrées ou bénites ont perdu
leur consécration ou bénédiction, et
qu'ils ne peuvent plus servir, il faut,
suivant les Ss. Canons, les brûler et
en jeter les cendres dans la piscine,
ou les enfermer dans quelque con-
cavité des murs, ou sous le pavé de
l'église, en un heu où personne ne
passe.
BÉNÉDICTION des Nappes ou Liîiges de l'autel.
f. Adjutorium nostrum in nomine Domini :
Qui fecit cœlum et terram.
Dominus vobiscum : B>. Et cum spiritu tuo.
OREMTJS.
EXAUDI, Domine, preces nostras, et haec Linteamina sacri
altaris usui prœparata benedicere et sanctificare ffe digneris.
Per Christum Dominum nostrum. Amen.
OREMUS.
D OMINE Deus omnipotens, qui Moysen famulum tuum orna-
menta et linteamina facere per quadraginta dies docuisti, quse
334 DES BÉNÉDICTIONS.
etiam Maria texuit et fecit in usuni ministerii et tabernacuK
fœderis, benedicere ̂ 5 sanctificare et consecrare >$< digneris
hsec Linteamina ad tegendum involvendmnque altare gloriosissimi
Filii tui Domini nostri Jesu Christi, qui tecum vivit et régnât
in unitate Spiritûs Sancti Deus, &c. W.. Amen.
Ensuite il jettera de Veau bénite sur les Nappes.
Les Curés se souviendront qu'il doit
y avoir nécessairement trois Nappes
sur l'autel, pour y célébrer la Sainte
Messe, lesquelles ne peuvent être de
coton. Ils auront soin de les tenir
dans la décence requise , de les faire
souvent blanchir, et que, hors le temps
de la célébration des Messes, les autels
soient toujours couverts d'un tapis bien
propre.
BÉNÉDICTION des Corporaux et des Pâlies qui couvrent le Calice.
y. Adjutorium nostrum in nomine Domini :
R. Qui fecit cœlum et terram.
~f. Dominus vobiscum ; Et cum spiritu tuo.
OREMTJS,
CLEMENTISSIME Domine, cujus inenarrabilis est virtus, cujus
mysteria arcanis mirabilibus celebrantur, tribue, quaesumus,
ut hoc Linteamen tuse propitiationis benedictione ffa sanctifi.ee-
tur, ad consecrandum super illud corpus et sanguinem Dei et
Domini nostri Jesu Christi filii tui, qui tecum, &c. ï#, Amen.
>N
OREMTJS.
OMNIPOTENS sempiterne Deus, benedicere sanctificare ̂
et consecrare digneris Linteamen istud ad tegendum invol-
vendmnque corpus et sanguinem Domini nostri Jesu Ghristi filii
tui, qui tecum vivit et régnât in unitate, &c. Amen.
DES BÉNÉDICTIONS. 335
OREMTJS.
o MNIPOTENS Deus, manibus nostris opem tuse benedictionis
infunde, ut per nostram benedictionem ̂ hoc Linteamen sanc-
tificetur, et corporis ac sanguinis Redemptoris nostri novum
sudarium Spiritûs Sancti gratiâ efficiatnr. Per eumdem Dominum
nostrum Jesum Christum filium tuum, qui tecum vivit et régnât
in unitate ejusdem Spiriiûs Sancti Deus, &c. Amen.
Ces oraisons finies, il jettera de l'eau bénite dessus.
S'il y a plusieurs Corporaux, le Prêtre dira ces oraisons au pluriel.
Les Corporaux doivent avoir dix-
huit à vingt pouces en carré, avec une
petite croix sur le milieu, à deux ou
trois doigts du bord. Us doivent êire
d'une belle toile fine, empesés et pliés
en sorte que toutes les extrémités soient
en dedans et ne paraissent point, et
qu'il y ait au milieu un carré pour
poser le Calice, et un semblable carré
pour poser l'Hostie.
On ne doit plus s'en servir lorsqu'ils
sont troués, de peur que les particules
de l'Hostie ne tombent au travers.
On aura soin de les conserver et de
les porter à l'autel dans des bourses
qui soient des couleurs prescrites par
1 Eglise : ces bourses doivent avoir un
peu plus de huit pouces de hauteur,
et environ sept de largeur.
Les Pâlies qui couvrent les Calices
doivent avoir environ six pouces en
carré, et on les fera blanchir au besoin.
Observez qu'on ne bénit pas les
Purificatoires, mais il doit y avoir
une petite croix au milieu pour faire
connaître à quel usage ils sont desti-
nés : ils doivent être assez larges pour
qu'on puisse les plier en trois , en
sorte que la croix paraisse toujours au
milieu.
336 DES BÉNÉDICTIONS,
BÉNÉDICTION d'un Tabernacle, d'un SoleU, d'un Ciboire, Custode,
Boite ou autre J^ase pour conserver la Sainte Eucharistie.
~f. Adjutorium nostrum in nomine Domini :
R. Qui fecit coelum et terram.
Dominus vobiscum : Et cum spiritu tuo.
OREMTJS.
OMNIPOTENS sempiterne Deus, majestatem tuam supplices
deprecamur, ut Vasculum hoc pro corpore Filii tui Domini
nostri Jesu Christi in eo condendo fabricatum, benedictionis ̂
tuœ gratiâ dicare digneris. Per eumdem, &c. Amen.
Après cette oraison, le Prêtre jettera de l'eau bénite sur le
Tabernacle, Soleil ou Ciboire, &c.
Il n'y a point ici de bénédiction
pour les Calices et les Patènes, parce
qu'ils doivent nécessairement être con-
sacrés par un Evêque.
Les Vaisseaux sacrés perdent leur
consécration ou bénédiction lorsqu'on
les fait passer par le feu, en sorte
qu'ils perdent leur dorure ; lorsqu'on
les fait de nouveau dorer ; lorsqu'ils
sont rompus, ou qu'on les a profanés,
en les employant à d'autres usages
qu'à ceux auxquels ils sont destinés,
ce qui ne peut se faire sans sacrilège.
Pour conserver ces Vaisseaux dans
une grande propreté, les Curés auront
soin de les nettoyer de fois à autre,
se servant pour cet effet de cendre de
foin, ou de vinaigre avec un peu de
cendre tamisée , ou d'autres matières
détersives, dont ils ne se serviront
néanmoins jamais pour le dedans des
Calices ou des Patènes, de peur de
les dédorer et d'en faire perdre la
consécration.
DES BÉNÉDICTIONS. 337
BÉNÉDICTION des Vaisseaux pour mettre les Saintes Huiles.
~^f. Adjutorium nostrum in nomine Domini :
Qui fecit cœlum et terram.
^f. Dominus vobiscum : %L. Et cum spiritu tuo.
OREMTJS.
JEXAUDI, Domine, Pater clementissime, preces nostras, et haec
purificanda Vasa, Ecclesise tuae usui praeparata, bene ̂ dicere
et sancti ̂ ficare digneris. Per Christum, &c. Amen.
OREMTJS.
OMNIPOTENS sempiterne Deus, à quo omnia immunda pur-
gantur, et in quo omnia purgata clarescunt, supplices omnipo-
tentiam tuam invocamus, ut ab his Vasis, quse tibi offerunt
famuli lui, omnis spiritus immundus confusus longé discedat,
et per tuam bene dictionem ad usum et ministerium Ecclesise
tuse sanctificata permaneant. Per Christum, &c. IU- Amen,
Ensuite il jettera de Veau bénite sur les Vaisseaux.
BÉNÉDICTION des Châsses pour mettre les Reliques des Saints.
Adjutorium nostrum in nomine Domini :
Qui fecit cœlum et terram.
If. Dominus vobiscum :
Et cum spiritu tuo.
O REMUS, dilectissimi nobis, Deum Patrem omnipotentem, ut
qui omnia per unigenitum Filium suum in virtute Spiritùs Sancti
43 ,
338 DES BÉNÉDICTIONS.
yaldè bona creavit, ipse nobis indignis, ad consecrationem harum
capsarum reliquiis Sanctorum sùorum condendis paratarum,
rorem gratise sua? clementer infundere dignetur. Per eumdem
Dominum nostrum Jesum Christum filium sumn, qui cum eo
vivit et régnât in unitate Spiritûs Sancti Deus.
j(r. Per omnia saecula sœculorum. %L. Amen.
Dominus vobiscum : Et cum spiritu tuo.
"j^. Sursùm corda : l#. Habemus ad Dominum.
Gratias agamus Domino Deo nostro :
Dignum et justum est.
Verè dignum et justum est, aequum et salutare, nos tibi
semper et ubique gratias agere, Domine sancte, Pater omni-
potens, seterne Deus, inœstiinabilis, Deus ineffabilis, Deus
misericordiarum et tolius consolationis ; qui Moysi famulo tuo
prœcepisti, ut juxta exemplar, quod ei demonstrasti, arcam
de lignis imputribilibus construeret, et eam auro mundissimo
circumdaret, in quà urna aurea mannâ cœlesti plena, cum
tabulis testamenti digito majestatis tuse conscriptis, in testimonium
futuris génerationibus servari deberet; qivique nostris sœcuh's
eadem sacratiùs intelligenda'manifestasti, dùm corpus unici Filii
tui opère Spiritûs Sancti de incorruptâ Virgine conceptum, et
anima rationali vivificatum, omni plenitudine divinitatis replesti :
te suppliciter imploramus, omnipotens Deus, Pater Domini
nostri Jesu Christi, ex quo omnis paternitas in cœlo et in
terrâ nominatur, ut hsec Vascula Sanctormn tuorum pignoribus
prseparata, eisdem Sanctis tuis intercedentibus, cœlesti bene ̂
dictione perfundere digneris; quatenùs qui horum patrocinia
requirunt, ipsis intercedentibus, cuncta sibi adversantia, te
adjuvante, superare, et omnia commodè profutura, abmidantiâ
DES BÉNÉDICTIONS. 33g
largilatis tuœ mereantur in venue. Et sicut illi te, Domine,
inspirante, spiritualium nequitiarum versutias cavere, et huma-
nitùs exquisita tormenta non solùm contemnere, sed etiam
penitùs evincere, Cliristo Domino confortante, potuerunt ; ità ipso-
rum mérita venerantibus, et reliquias humiliter amplectentibus,
contrà Diabolum et angelos ejus, contrà fulmina et tempestates,
contrà grandines et varias pestes, contrà corruptum aerem et
mortes hominum vel animalium, contra fures et latrones, sive
gentium incursiones, contrà malas bestias et serpentium ac
reptantium diversissimas formas, contrà malorum hominum
adinventiones pessimas, eormndem Sanctorum tuorum precibus
complacatus, dexteram invictœ potentise tuae, ad depulsionem
nocivorum, et largitatem proficuorum semper et ubique pro-
pitius extende.
Il dira ce qui suit d'une voix un peu basse, en sorte néan-
moins qu'il puisse être entendu des assistans.
Per eumdem Dominum nostrum Jesum Christum filium tuum,
qui tecum vivit et régnât in unitate ejusdem, &c. T#. Amen.
^f. Dominus vobiscum : Et cum spiritu tuo.
OREMTJS.
D OMINE Deus omnipotens, qui, ut murmur insani populi
compesceres , et Sacerdotium Aaron tibi placitum comprobares,
virgam ejus aridam germinare, et flores fructiferos producere
fecisti, eamdemque in arcâ testamenti pro signo virtutis tuae
poni jussisti; sed et nobis, eodem prœsagio, Christum in ara
crucis arefactum, tertiâ die resurrectione reflorescere, et in
Ecclesiâ novissimo tempore resuscitandà, per mortem suam die
ac nocte fruciificare demonstrasti ; te, quaesumus, indulgentissime
34o DES BENEDICTIONS.
generis humani provisor, ut hœc Vasciua Sanctorum tuorura
receptaculo prœparata, ità gratuitâ gratiâ sanctifices, ut ubi-
cumque in tuo nomine prolata fuerint, intercedentibus habita-
tormn ipsorum meritis, cuncta adversa repellas et nullifices, et
omnia utilia multipliées atque custodias ; quatenùs fidèles tui,
magnitudine, sive universitate beneficiorum tuorum, in parte
modicâ reliquiarum, intégra Sanctorum corpora se percepisse
gratulentur, et per temporalia loca ipsorum precibus impensa,
ad œterna cum eis gaudia possidenda fiducialiùs animéntur. Per
eumdem Dominum nostrum Jesum Christum, &c. Amen.
Ensuite il jettera de l'eau bénite sur les Châsses.
Il n'est pas permis d'exposer publi-
quement aucunes Reliques à la véné-
ration des Fidèles, qu'elles n'aient été
vérifiées et approuvées par M8t. l'Ar-
chevêque.
Les Curés auront soin que les saintes
Reliques soient tenues dans des Châsses
riches et bien fermées , qui aient été
bénites par Mgr. l'Archevêque ou par
quelque Prêtre qui ait reçu de lui le
pouvoir de faire cette Bénédiction.
Ces Châsses doivent être mises dans
1 église, en un lieu décemment orné, ou
au moins dans la sacristie, dans des
armoires bien propres et fermant à
clef, d'où elles seront portées par un
Prêtre revêtu de surplis et d etole ,
précédé d'un cierge allumé, sur les
autels ou bureaux où on a coutume
de les exposer, eL elles seront reportées
avec la même révérence. Elles ne seront
portées en procession que par des Ec-
clésiastiques dans les ordres sacrés,
revêtus de tuniques ou de dalmatiques,
ou au moins d'aubes ; et on ne doit
jamais les laisser toucher ou porter par
des laïques.
Les Curés enseigneront au peuple le
respect qui est dû aux saintes Reliques,
et ils leur feront entendre que l'inten-
tion de l'Eglise, en exposant les Corps
Saints des Bienheureux à la vénération
des Fidèles, est non seulement de les
engager à leur rendre le culte qui leur
est dû, comme ayant été le temple du
S'. Esprit, et à implorer leur assistance
auprès de Dieu ; mais principalement de
les porter à l'imitation des vertus, par
la pratique desquelles ils sont parvenus
à la gloire.
DES BÉNÉDICTIONS.
BÉNÉDICTION SOLENNELLE D'UNE NOUVELLE CROIX.
LORSQU'ON a planté une 7iouvelle Croix dans un cimetière
ou dans une place publique, la Bénédiction s'en fora solennel-
lement en la forme suivante :
Le Prêtre qui en aura reçu la commission de Monseigneur
l'Archevêque se revêtira, dans la sacristie, d'un surplis, d'une
étole rouge et d'une chape de même couleur, s'il y en a ;
ensuite il ira en ordre, avec tout le Clergé, au bas des degrés
du grand autel, où s'étant mis à genoux avec tous les assistans,
il entonnera l'hymne suivante que le chœur continuera :
V M , IDF ws .
m m 1
EXIL-LA
^ jgj-
Re - gis pro - deunt, Fulget Crucis
M KO E3
■ mf wm B j
1 m
«m ■ m —-
■ - - ■ myste - rium, Quo came car-nis con - ditor : Suspensus
est pa-ti-bu-lo.
Quo vulneratus insuper
Mucrone diro lanceae,
TJt nos lavaret crimine,
Manavit unda et sanguine.
Impleta sunt cptœ concinit
David iîdeli carminé,
Dicens : In nationibus
Regnavit à ligno Deus.
342 DES BENEDICTIONS.
Arbor décora et fulgida,
Ornata Régis purpura,
Electa digno stipite
Tam sancta membra tangere.
Beata cujus brachiis
Sœcli pependit pretium,
Statera facta corporis,
Praedamque tulit tartari.
O Crux, ave, spes unica!
In hàc triumphi gloriâ,
Auge piis justitiam,
Reisque dona veniam.
Te, summa Deus Trinitas,
Collaudet omnis spiritûs :
Quos per Crucis mysterium
Salvas, rege per sœcula. Amen.
Des que l'Officiant aura commencé cette hymne, on ira
processionnellement sur le lieu où la Croix nouvelle est plantée.
Deux clercs marcheront à la tête de la procession, l'un portant
le bénitier avec l'aspersoir, et l'autre l'encensoir plein de feu
avec la navette. Ils seront suivis d'un autre clerc en surplis qui
portera la Croix de la procession entre deux céroféraires, et
ensuite le Clergé marchera en la forme ordinaire.
Lorsqu'on sera arrivé sur le lieu, le porte - croix et les
céroféraires se placeront auprès de la Croix qu'on doit bénir-
le Clergé se rangera de part et d'autre, et l'Officiant se mettra
vis-à-vis de la Croix.
Lorsque l'hymne Vexilla Régis sera achevée, l'Officiant,
faisant le signe de la croix sur lui, dira :
Adjutorium nostrum in nomine Domini :
Qui fecit cœlum et terram.
Dominus vobiscum : $1. Et cum spiritu tuo.
OB.EMTJ3.
ÎSENE^DIC, Domine Jesu Christe, liane Crucem tuam per
quam eripuisti mundum à potestate Dœmonum, et sirperasti
passione tua suggestorem peccati, qui gaudebat in prsevaricatione
DES BÉNÉDICTIONS. 343
primi hominis, per ligni vetiti sumptionem •, qui cum Deo Pâtre
et Spiritu Sancto vivis et régnas in sœcula saeculoruni. J^. Amen.
OREMTJS.
R OGAMUS te, Domine sancte, Pater omnipotens, sempiterne
Deus, ut digneris bene dicere hoc signum Crucis tuse, ut sit
remedium salutare generi humano j sit soliditas fidei, profectus
bonorum operum, redemptio animarum ; sit solamen, et pro-
tectio ac tutela contrà sœva jacula inimicorum. Per Dominum
nostrum Jesum Christum filium tuum, qui tecum vivit et régnât
in unitate Spiritûs Sancti Deus.
77 étendra les mains devant sa poitrine, et élevant un peu
la voix, il dira :
if. Per omnia sœcula sœculorum. I#. Amen.
if. Dominus vobiscum : T#. Et cum spiritu tuo.
if. Sursùm corda : T#. Habemus ad Dominum.
~jf. Gratias agamus Domino Deo nostro :
T#. Dignmn et justum est.
Verè dignum et justum est, aequum et salutare, nos tibi
semper et ubique gratias agere, Domine sancte, Pater omnipo-
tens, œterneDeus, cujus sanctum etterribile nomen, inter cseteras
visibiles creaturas, ligna quoque fructifera laudare ac benedicere
non cessant ; qui, in figuram unigenitœ sapientiae tuœ, hgno vitse
à principio Paradisum voluptatis ornasti, ut ejusdem fructus
sacro mysterio protoparentes nostri generis mortem cavere, et
vitam admoneres obtinere perpetuam ; quique nos vetitœ arboris
attactu justœ morti addictos, ejusdem coseternae tibi sapientiae
Dei et Domini nostri Jesu Christi innoxiâ morte, ad vitam
344 DES BÉNÉDICTIONS.
misericorditer revocare dignatus es : te supplices exoramus, ut
hoc singulare signum, quod ad exemplum primi illius sacratissimi
vexilli, quo pretioso Filii tui sanguine triumphasti, fidelium
tuorum devotione compactum erectumque est, cœlesti tua bene ffe
dictione sanctificare digneris ; ut omnibus hic genua flectentibus,
ac tuae Majestati supplicantibus, largior et cordis compunctio,
et admissorum indulgentia concedatur; atque intercedente ipsâ
victoriosissimâ unigeniti Filii tui passione, et tibi placita postulare^
et citiùs valeant postulata percipere. Da, quœsumus, clemen-
tissime Pater, in quo vivimus, movemur et sumus, ut quoties
triumphum divinœ humilitatis, quœ superbiam nostri hostis
dejecit, oculis intuemur, quotiesque mente recolimus, et contrà
hostem ipsum llduciam fortitudinis, et majorem tibi devota?
humihtatis gratiam consequamur ; quatenùs, in illo tremendo tuae
Majestatis examine, cùin, paventibus démentis, cœlorumque
coimnotis virtutibus, signum istud glorificum redemptionis
nostrse apparuerit in cœlo, ipsi de morte ad vitam transire, ac
perpétua beatae resurrectionis videre gaudia mereamur.
Il baissera un peu la voix pour dire :
Per eumdem Dominum nostrum Jesum Christum filium tuum,
qui tecum vivit et régnât in unitate Spiritûs Sancti Deus per
omnia sœcula saeculorum, Amen.
OREMTJS,
Ï3EUS, qui beatœ Crucis patibulum, quod priùs erat scelestis
ad poenam, convertisti redemptis ad vitam, concède plebi
tuœ ejus vallari prœsidio, cujus est armata vexillo. Sit ei Crux
fidei fundamentum, spei suffragium, in adversis defensio, in
prosperis adjuvamen} sit ei in hostes Victoria, in civitate
DES BÉNÉDICTIONS. 345
custodia, in, campis protectio, in domo fultura, ut per eam pastor
in future- gregem conservet incolumem, qua? nobis, Agno ^( vin-
cente, conversa est in salutem. Per eumdem Dominum nostrum
Jesum Christum nliuni tuum, qui tecum vivit et régnât in Unitate
Spiritûs Sancti Deus per omnia saecula saeculorum. Ei. Amen.
OREMTJS.
SANCTI ïfe FICA, Domine Jesu Christe, signaculum istud pas-
sionis tua;, ut sit inimicis tuis obstaculum, et credentibus in te
perpetuum efliciatur Victoria? vexillum ; qui cum Deo Pâtre
vivis et régnas in unitate Spiritûs Sancti Deus per omnia ssecula saîculorum. J#. Amen.
Ensuite le thuriféraire présentant la navette tout ouverte} le
Prêtre bénira l'encens par la prière qui suit :
OREMUS.
DOMINE Deus omn
ip„t
e„s, oui assista exercuus Angelot
cum tremore, quorum servitium spirituale et igneum esse
cognoscitur, dignare respicere, bene yfe dicere et sancti ̂ ficare
hanc creaturam incensi, ut omnes languores omnesque infirmi-
tates, atque insidiae inimici odorem ejus sentientes effugiant et
separentur à plasmate tuo ; ut nunquàm laedatur à morsu antiqui
serpentis, quod pretioso Filii tui sanguine redemisti. Per eumdem
Christum Dominum nostrum. Amen.
Après cette oraison, le Prêtre mettra de l'encens dans l'encen-
soir; ensuite il jettera de l'eau bénite trois fois sur la Croix , et
l'encensera aussi de trois coups; après quoi il dira l'oraison suivante :
44
346 DES BÉNÉDICTIONS.
OREMUS.
Satine.™ Iigatam iswd ta nomme Pau» a RIS £,
et Spiritûs >$< Sancti; et benedictio illius ligni in quo membra
sancta Salvatoris suspensa sunt, sit in isto ligno, ut orantes
inclinantesque se propter Deum ante istam Crucem, inveniant
corporis et anima? sanitatem. Per eumdem, &c. J#. Amen.
L'Officiant se mettra ensuite à genoux pour adorer la Croix ;
il la baisera avec, dévotion, et tous les assistans feront la même
chose, s'ils le souhaitent.
Si la Croix est de pierre ou de quelque métal, au lieu de
l'oraison précédente Sanctificetur, le Prêtre dira la suivante :
D EUS gloria?, Deus excelse Sabaoth, fortissime Emmanuel, Pater
yeritatis, Pater sapientia?, Pater beatitudinis, Pater illuminationis
ac vigilationis nostra?, qui mundum régis, qui cuncta régna
disponis , qui es bonorum collator munerum, et bonorum om-
nium attributor ; cui omnes gentes, populi, tribus et lingua?
serviunt ; cui assistit omnis Angelorum legio ; qui largii is famulis
tuis fidem et laudem tui nominis, ut débita tibi oblata persol-
Vant \ cui priùs fides offerentium complacet, deindè sacriflcatur
oblatio : qusesumus exorabilem misericordiae tua? pietatem, ut
sancti fices tibi hoc signum Crucis et conse ^ cres, quod
totâ mentis devotione famulorum tuorum. religiosa fides cons-
truxit, trophœum scilicet Victoria? tua? ac redemptionis nostra?,
quod in amorem Christi triumphalis gloria consecravit. Aspice
hoc signum Crucis insuperabile, per quod Diaboli est exinanila
potestas, mortalimn restituta libertas ; qua? licet fuerit aliquaudô
in pœnam, sed nunc versa est in honorem per graliam, et qua?
reos quondam puniebat supplicio, nunc et noxios absolvit à
DES BÉNÉDICTIONS. . 347
debito. Et tibi quid per hoc placere potuit, nisi id per quod
tibi placuit nos redimere ? Nullum tibi debitum ampliùs munus
est, quàm quod tibi tune corporis dedicavit affixio, nec tibi est
magis familiaris oblatio, quàm quœ familiari manuum tuarum
extensioue sacrata est. Illis ergo manibus hanc Crucem accipe,
quibus illam aurplexus es, et de sanctitate illius hanc sancti ^5
fica ; et sicuti per illam mundus expiatus est à reatu, ità offe-
rentium famulorum tuorum animœ devotisshnaé, hujus Crucis
merito, omni careant perpetrato peccato, et tuœ verœ Crucis
obtectu, enitescant successibus assiduis triumphatores. Radiet hic
unigeniti Domini nostri splendor divinitatis in auro ; emicet gloria
passionis ejus in ligno ; in Cruce rutilet nostrœ mortis redemptio ;
in crystalli splendore vitœ nostrae puriiicatio. Sit suorum pre-
tectio ; spei certa fiducia ; eos simul cum gente et plèbe, fide
confirmet, spe et pace consociet, augeat triumphis, amplificet
in secundis ; proficiat eis ad perpetukatem temporis, ad vitam
aeternitatis, ut eos temporali florentes gloria muniat, et ad per-
petuam redemptos coronam, ad régna cœlestia pôtenti virtute
perducat. Prsesta, per propitiationem sanguinis ejus, per ipsum
datorem qui se ipsum dédit redemplionem pro multis, qui se
hostiam pro delictis offerre dignatus est, qui exaltatus, in ligno
Crucis suœ, principatus et potestates huiniliavit, qui tecum
sidereo considet throno, indissolubili connexione Spiritûs Sancti
per infini ta sœçulorum sœcula. $1. Amen,
La Bénédiction de la Croix étant achevée, la procession retour-
nera à l'église dans l'ordre qu'elle en est venue, en chantant l'hymne
Te Demn laudamus, comme ci^devant, p. 172; et lorsqu'on sera
arrivé devant le grand autel, l'Officiant chantera le verset BeUe-
dicamus Patrem, avec l'oraison Deus cujus misericordiae, p. 174.
348 DES BÉNÉDICTIONS.
BENEDICTION DE LA PREMIERE PIERRE D UNE EGLISE.
JLiES saints Canons défendent de bâtir
aucune église ou chapelle sans la permis-
sion de TEvêque à qui il appartient d'en
désigner le lieu, de déterminer les fonds
-nécessaires pour les ornemens, le lumi-
naire, l'entretien de l'édifice et la subsis-
tance des Ministres qui doivent la servir.
C'est pareillement à l'Évêque d'en
bénir la première pierre, ou de com-
mettre quelque Prêtre pour en faire
la bénédiction.
Cette pierre doit être carrée, an-
gulaire à six faces, et proprement
taillée.
La veille du jour de la Bénédiction, un Prêtre revêtu d'un
surplis et d'une étole blanche, accompagné au moins d'un clerc,
plantera une croix de bois, de la hauteur d'un homme ou environ,
au lieu où le grand autel doit être placé.
Le lendemain, le Prêtre qui aura été commis pour bénir la
première pierre, s'étant rendu sur le lieu où on doit bâtir l'église,
accompagné de quelques Ecclésiastiques en surplis, se revêtira
de l'amict, de l'aube, de la ceinture, d'une étole et d'une chape
blanche qu'on lui aura préparés sur une table couverte d'une
nappe ou d'un tapis.
Lorsqu'il aura pris ces ornemens, il bénira d'abord de l'eau
en la manière ordinaire marquée ci-devant, page 289, en cas
qu'il n'y en ait pas déjà de bénite.
Ensuite le Clergé chantera l'antienne et le psaume qui suivent ;
et cependant le Prêtre aspersera d'eau bénite le lieu où la croix
a été plantée la veille.
■ ■ ■ Pi
Ant. Signum sa-ki-tis. se u o u
DES BÉNÉDICTIONS. 349
PSAUME 83.
QUÀM dilecta tabernacula tua, Domine virtutum! * concupiscit
et déficit anima mea in atria Domini.
Cor meum et caro mea * exulta verrait in Deum vivum.
Etenim passer invenit sibi domum, * et turtur nidum sibi,
ubi ponat pullos saos.
Altaria tua, Domine virtutum, * Rex meus et Deus meus.
Beati qui habitant in domo tua, Domine : * in sœcula saecu-
lorum laudabunt te.
Beatus vir cujus est auxilium abs te : * ascensiones in corde
suo disposuit, in valle lacrymarum, in loco quem posuit.
Etenim benedictionem dabit legislator : ibunt de virtute in
virtutem \ * videbitur Deus Deorum in Sion.
Domine Deus virtutum, exaudi orationem meam 5 * auribus
percipe, Deus Jacob.
Protector noster aspice Deus, * et respice in faciem Christi tuî.
Quia melior est dies una in atriis tuis * super millia.
Elegi abjectus esse in domo Dei mei, * magis quàm habitare
in tabernaculis peccatorum.
Quia misericordiam et veritatem diligit Deus ; * gratiam et
gloriam dabit Dominus.
Non privabit bonis eos qui ambulant in innocentiâ : * Domine
virtutum, beatus homo qui sperat in te.
Gloria Patri, &c. Sicut erat, &c.
& . .
■■ " ■ E" . m 1 ES ■ «a _ 1
AnL Signum sa-lu-tis po-ne, Do-mi-ne Je - su
35o DES BÉNÉDICTIONS.
& , . -, . ma
■ ■ ——|§g—-. B ■ ■ ■ ■ ■ a6— u as 1
Christe, in lo-co is-to, et non permittas
n — ■ m ■
"El SB- sfcs g HT ttfc
intro - i - re Angeliun per - eu - tien - tem.
Le psaume achevé, le Prêtre, étant tourné vers le lieu où
il a fait l'aspersion de l'eau bénite, dira :
OR.EMUS.
D OMINE Deus, qui licet coelo et terrâ non capiaris, domuni
tamen dignaris habere in terris, ubi nomen tuum jugiter in\o-
cetur, locum hune, quœsumus, beatse Maria? semper Virginis,
et B. N. (nommant le Saint ou la Sainte, en l'honneur de qui
la chapelle doit être bâtie J omniumque Sanctorum intercedentibus
meritis, sereno pietatis tuœ intuitu visita, et per infusionera
gratise tuse ab qmnî inquinamento puriiica, purificatumque
conserva, et qui dilecti tui David devotionem in filii sui
Salomonis opère complevisti, in hoc opère desideria nostra per-
ficere digneris, effugiantque omnes hinc nequitiœ spirituales. Per
Dominum nostrum Jesum Christum filium tuum, qui tecum
vivit et régnât in unitate Spiritûs Sancti Deus, &c. Amen.
Ensuite, étant toujours debout et découvert, il bénira la première
pierre, disant ;
Adjutorium nostrum in nomine Domini ;
Qui fecit cœlum et terrain.
DES BÉNÉDICTIONS. 3Si
Sit nomen Domini benedictum :
Ex hoc nunc et usque in saeculum.
Lapidera, quem reprobaverunt sedificantes,
Hic factus est in caput anguli.
7^. Tu es Petrus,'
Et super hanc petram aedificabo Ecclesiam meam.
if. Gloria Patri, &c. Sicut erat, &c.
OREMUS.
D OMINE Jesu Christe, Fili Dei vivi, qui es verus omnipotens
Deus, splendor et imago œterni Patris, et vita .œterna ; qui es
lapis angularis de monte sine manibus abscissus, et immutabile
fundamentum, hune lapidem collocandum in tuo nomine con-
firma 5 et tu qui es principium et finis, in quo principio Deus
Pater ab initio cuncta creavit, sis, quœsumus, principium et
incrementura et consummatio ipsius operis quod débet ad
laudera et gloriam tui nominis inchoari; qui ciun Pâtre et
Spiritu Sancto vivis et régnas Deus, &c. ï#. Amen.
Cette oraison jinie, le Prêtre officiant jettera de Veau bénite
sur la pierre', ensuite, avec un couteau ou un poinçon, il gravera
six croix sur les côtés de la pierre, c'est-à-dire, une croix sur
chaque face, en sorte que pour graver chaque croix, il repasse
t/vis fois le couteau ou le poinçon dessus, disant la première fois :
In nomine Patris , la seconde, et Filii )^, et la troisième,
et Spiritùs ^ Sancti. Amen.
Cela fait, il dira : OREMUS,
BE.EDIC D omine, creaturam istam lapidis, êt prœsta, per
invocationem sancti tui nominis, ut quicumqùe ad hanc Ecclesiam
352 DES BÉNÉDICTIONS.
œdificandam purâ mente auxilium dederint, corporis sanitatem
et anima? medelam percipiant. Per Christum, &c. Amen.
Ensuite le Prêtre et tous les assistans s'étant mis à genoux
tournés vers la croix, deux chantres ou deux clercs chanteront
ou réciteront les Litanies des Saints, auxquelles le chœur répon-
dra sans les doubler.
Les Litanies étant dites jusqu'au Pater exclusivement, le maçon
ayant préparé du ciment ou du mortier, et étant là présent, le
Prêtre entonnera l'antienne suivante :
Ant. Manè surgens Ja-cob. as u o u a e. u
Le chœur chantera le psaume qui suit :
PSAUME 126.
ISI Dominus œdificaverit domum, * in vanum laboraverunt
qui sedificant eam.
Nisi Dominus custodierit civitatem, * frustrà vigilat qui cus^
todit eam. Vanum est vobis ante lucem surgere : * surgite postquàm sede-
ritis, qui manducatis panem doloris.
Cùm dederit dilectis suis somnum : * ecce haereditas Domini,
filii, merces, fructus ventris.
Sic ut sagittae in manu potentis, * ità filii excussorum.
Beatus vir qui implevit desiderium suum ex ipsis : * non con-
fundetur, cùm loquetur inimicis suis in porta,
Gloria Patri, &c. Sicut erat, &c,
DES BENEDICTIONS. 353
te
m IE ■ ■ _mma Z«
"gj UÊ
H
A ni. Manè surgens Ja-cob, eri - gebat la-pi-dem
in ti-tu-lum, fundens o - leum de-su-per, votum
a vovit Do-mi-no. Ve-rè locus is - te sanctus
est, et ego ne-sci-e-bam.
L'antienne étant répétée, l'Officiant touchera la première pierre
et la posera dans le fondement, en disant :
IN fide Jesu Christi, collocamus lapidem istum primarium in
hoc fundamento, in nomine Patris et Filii et Spiritûs ̂
Sancti, ut vigeat vera fides liic, et timor Dei, frateraaque
dilectio, et sit hic locus destinatus orationi, et ad invocandum et
laudandum nomen ejusdem Domini nostri Jesu Christi, qui Cum
Pâtre et Spiritu Sancto vivit et régnât Deus, &c. Ei. Amen.
Après que l'Officiant aura posé la première pierre, le maçon
l'assurera avec du ciment, du plâtre ou du mortier ; ensuite
45
354 DES BÉNÉDICTIONS.
l'Officiant, étant toujours découvert, jettera de Veau bénite dessus,
disant :
A SPERGES me, Domine, hyssopo, et mundabor : lavabis me,
et super nivem dealbabor.
Ayant rendu l'aspersoir, il commencera le psaume Miserere
meî, Deus, secundùm magnam, &c. que le Clergé psalmodiera
tout entier, étant debout et découvert, et on dira à la fin : Gloria
Patri, &c.
Le psaume étant achevé, l'Officiant, toujours découvert, en-
tonnera l'antienne suivante, et aussitôt il aspersera d'eau bénite
les fondemens de l'église.
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n Ant. 0 quàm 33 u o u a e. 6.
PSAUME 86.
JF\JNDAMENTA ejus in montibus sanctis : * diligit Dominus portas
Sion super omnia tabernacula Jacob.
Gloriosa dicta sunt de te, * civitas Dei.
Memor ero Rahab, et Babylonis * scientium me.
Ecce alienigense, et Tyrus, et populus iEthiopum j * hi fuerunt
illic.
Numquid Sion dicet : Homo, et horno natus est in eâ, * et
ipse fundayit eam Altissimus ?
Dominus narrabit in scripturis populorum et principum, *
borum qui fuerunt in eâ.
r
:
DES BENEDICTIONS.
Sicut lœtantium omnium : * habitatio est in te.
Gloria Patri, &c. Sicut erat, &c.
355
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Ant. 0 quàm me-tu-en-dus est lo - eus is - te !
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Ve - rè non est hic a
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- liud ni-si domus
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De et por ta cœli.
Pendant que le chœur chantera le psaume et l'antienne t
l'Officiant, sans se couvrir, continuera à asperser d'eau bénite les
fondemens de l'église, s'ils sont ouverts j sinon il fera l'aspersion
sur le lieu oit ils doivent être faits, en tournant autour de la place
désignée pour bâtir l'église. Etant revenu à sa place, et l'antienne
achevée, il chantera ;
Oremus.
Le premier Officier, Prêtre ou Diacre (ou, s'il n'y en a point,
l'Officiant lui-même en faisant une génuflexion J, chantera :
Flectamus genua.
Tous se mettront à genoux, à l'exception de V* Officiant et
des céroféraires.
Le second Officier se relevant chantera : Levate.
Et tous se relèveront avec lui.
356 DES BÉNÉDICTIONS.
Jl faut observer ici et dans les Bénédictions suivantes, que Flectamus germa
ne se doit pas dire le Dimanche, ni dans le temps Pascal ; mais l'Officiant,
ayant dit Oremus, continuera l'oraison.
MNIPOTENS et misericors Deus, qui Sacerdoribus tuis tantam
prœ cœteris gratiam contulisti, ut quidquid in tuo nomine dignè
perfectèque ab eis agitur, à te fieri credatur; qusesumus immen-
sam clementiam tuam, ut quidquid modo visitaturi sumus,
visites; et quidquid benedicturi sumus, bene dicas, sitque
ad nosira? humilitatis introitum, Sanctorum tuorum meritis, fuga
Dœmonum, Angeli pacis ingressus. Per Christum, &c. Amen.
OREMUS.
DEUS, qui ex omni cohabitatione Sanctorum œternum Majestati
tuœ condis liabitaculum, da œdificationi tua? incrementa cœlestia,
ut quod te jubente fundatur, te largiente perficiatur. Per Christum
Dominum nostrum. Amen.
Cette oraison finie, l'Officiant quittera ses ornemens au même
endroit où il s'en est revêtu.
BÉNÉDICTION DUNE NOUVELLE ÉGLISE OU CHAPELLE.
IJ'ÉGLISE OU la Chapelle qu'on doit bénir doit être, pendant la
Bénédiction, sans ornemens, sans tapisseries, sans nappes, sans
cierges, sans crucifix sur les autels ; et on ne doit pas souffrir
que le peuple y entre qu'après la Bénédiction.
Cette cérémonie ne se doit faire que le matin.
Le Prêtre qui en aura reçu la commission, ayant pris un
surplis, ou, s'il doit dire la Messe, s'étant revêtu de l'amict et
• DES BENEDICTIONS. 357
de l'aube, avec une élole et une chape blanche} ira proces-
sionnellement à la principale porte de cette Eglise ou Chapelle.
Un clerc en surplis, qui portera le bénitier avec un aspersoir fait
d'hysope, marchera à la tête de la procession et sera suivi d'un
autre clerc qui portera la croix entre deux céroféraires dont les
cierges seront allumés. Le Prêtre officiant marchera le dernier,
et deux Ecclésiastiques soutiendront les côtés de sa chape. Lors-
qu'il sera arrivé à la porte de l'Église, il se découvrira, saluera
la croix par une inclination médiocre, et s'étant tourné vers la
porte, il dira d'un ton férial l'oraison qui suit, sans dire Orenius.
-/%.CTIONES nostras, quassumus, Domine, aspirando prseveni,
et adjuvando prosequere, ut cuncta nostra oratio et operatio à
te semper incipiat, et per te cœpta fmiatur. Per Christum
Dominum nostrum. Amen.
Ensuite il entonnera l'antienne :
Ant. As - per - ges me. ae u o u a
Un ou deux chantres commenceront le psaume Miserere meî,
Deus, &c. Sitôt qu'il sera -commencé, celui qui porte la croix
avec les céroféraires, et tous les Ecclésiastiques chantant ce psaume
en chœur, partiront et feront nu-tête le tour de l'Eglise par
dehors, commençant à marcher par leur côté droit, et laisseront
la porte de l'Église à leur gauche. L'Officiant, avant que de
partir, recevra du premier assistant l'aspersoir fait d'hysope, et
suivra la procession nu-tête, en jetant de l'eau bénite sur les
murs de l'Eglise en haut et en bas, répétant souvent à voix
358 DES BÉNÉDICTIONS.
basse: Asperges me, Domine,.hyssopo, et mundabor : lavabis
me, et super nivem dealbabor.
Pendant que l'Officiant fera cette aspersion, les deux assistans
soutiendront les deux côtés de sa chape, et celui qui porte le
bénitier marchera un peu devant, du côté de sa main droite,
afin qu'il puisse prendre de l'eau bénite quand il en aura besoin.
Le psaume Miserere, avec Gloria Patri à la fin, étant achevé,
on répétera l'antienne :
m m_ o _ J "fi J
P™B^ m no a*3 j ▼ | ▼ B sa 1
Ant. As-per-ges me, Do-mine, hyssopo, et munda-bor:
* É H m m®® n —SB—499-BqgB
*~ B B B la - va - bis me, et su-per nivem de - al - ba - bor.
La procession étant revenue au lieu d'où elle était partie, et
l'antienne Asperges ayant été répétée, l'Officiant, tourné vers la
porte de l'Eglise, chantera ; Oremus.
Le premier assistant : Flectamus genua.
Le second : Levate.
L'Officiant chantera d'un ton férial :
OMINE Deus, qui licet eoelo et terra non capiaris, domum
tamen dignaris habere in terris, ubi nomen tuum jugiter invo-
cetur; locum hune, quœsumus, Beata? Maria? semper Virginis,
et Beati ( vel Beata? iV. nommant le Patron de l'Église ou de
l'Oratoire qu'on bénit) omniumque Sanctorum intercedentibus
meritis, sereno pietatis tua? intuitu visita, et per infusionem
DES BÉNÉDICTIONS. 359
gratise tua? ab omni inquinamento purifica, purîficaturnque
conserva, et qui dilecti tui David devotionem in filii sui
Salomonis opère complet isti, in hoc opère desideria nostra per-
ficere digneris, effugiantque omnes hinc nequitia? spirituales. Per
Dominum nostrum Jesum Christum filium tuum, qui tecum
vivit et régnât in unitate Spiritûs Sancti Deus, &c. Amen.
Cette oraison étant achevée, un ou 'deux chantres commenceront
les Litanies des Saints. Les Ecclésiastiques entreront dans l'Eglise
deux à deux, répondant aux Litanies qu'on ne doublera point ;
ils iront se mettre à genoux aux deux côtés du grand autel, et
l'Officiant se mettra au milieu sur le premier degré.
Lorsqu'on aura dit : Ut omnibus fidelibus defunctis requiem,
&c., l'Officiant se lèvera et dira d'une voix intelligible :
Ut hanc Ecclesiam et Altare ad honorem tuum, et nomen
Sancti tui N. ( vel Sancta? tua? JY. ) purgare et benedicere ^ digneris.
Lorsque l'Officiant dira benedicere, il fera le signe de la
croix avec la main droite vers l'Église et vers l'Autel.
Le chœur répondra : Te rogamus, audi nos.
L'Officiant se remettra à genoux jusqu'à la fin des Litanies,
et les chantres continueront :
Ut nos exaudire digneris, ) _
jje- j le rogamus, audi nos. Agnus Dei, &c.
Le dernier Kyrie eleison étant dit, l'Officiant se lèvera et chantera : Oremus.
Le premier assistant ; Flectamus genua.
Le second : Levate.
36o DES BÉNÉDICTIONS.
Î^RAEVENIAT nos, q^œsumus, Domine, misericordia tua, et
intercedentibus omnibus Sanctis tuis, voces nostras clementia
tuœ propitiationis anticipet. Per Christum, &c. Amen.
Ensuite l'Officiant, s'étant un peu plus éloigné de l'autel, se
mettra à genoux avec tous les assistans, et faisant le signe de
la croix, il chantera, comme au commencement des Heures
canoniales :
EUS, in adjutorium meum intende.
Apres ces paroles, il se lèvera. Les autres Ecclésiastiques s'étant
pareillement levés, répondront étant tournés vers l'autel :
Domine, ad adjuvandum me festina.
L'Officiant ajoutera en s'inclinant vers l'autel, tous s'inclinant
pareillement avec lui :
Gloria Patri, et Filio, et Spiritui Sancto.
Et le chœur répondra :
Sicut erat in principio, et nunc et semper, et in sœcula sœcu-
lorum. Amen.
Ensuite l'Officiant chantera : Oremus.
Le premier assistant : Flectamus genua.
Le second : Levate.
OMNIPOTENS et misericors Deus, qui Sacerdotibus tuis tantam
prse cœteris gratiam contulisti, ut quidquid in tuo nomine dignè
perfectèque ab eis agitur, à te fieri credatur; quœsumus im-
mensam clementiam tuam, ut quidquid modo visitaturi sumus,
visites ; et quidquid benedicturi sumus, bene )^ dicas, sitque
DES BÉNÉDICTIONS. 36i
ad nostrœ- humilitatis introitum, Sanctorum tuorum mentis, fuga
Dœmonum, Angeli pacis ingressus. Per Christum, &c. p£. Amen.
Apres cette oraison, l'Officiant entonnera l'antienne Benedic,
et le chœur, étant debout et découvert, chantera les trois psaumes suivons :
te — -
- - B mm. mm
■■ Il ■
1 B-B
Ant. Bene-dic. as u o u a e. 8.
PSAUME 119.
A D Dominum, cùm tribularer, clamavi, * et exaudivit me.
Domine, libéra animam meam à labiis iniquis, * et à linguâ dolosâ.
Quid detur tibi, aut quid apponatur tibi * ad linguam dolosam ?
Sagittœ potentis acutaî, * cum carbonibus desolatoriis.
Heu mihiî quia incolatus meus prolongatus est, habitavi cum
habitantibus Cedar; * multùm incola fuit anima mea.
Cum his qui oderunt pacem, eram pacificus : * cùm loquebar
illis, impugnabant me gratis.
Gloria Patri, &c. Sicut erat, &c.
PSAUME 120.
liEVAVi oculos meos in montes, * unde veniet auxilium mini.
Auxilium meum à Domino, * qui fecit coelum et terram.
Non det in commotionem pedem tuum, * neque dormitet qui custodit te.
Ecce non dormitabit, neque dormiet, * qui custodit Israël.
46
362 DES BÉNÉDICTIONS.
Dominus custodit te, Dominus protectio tua, * super manum
dexteram tuam..
Per diem sol non uret te, * neque luna per noctem.
Dominus custodit te ab omni malo, * custodiat animam tuam
Dominus.
Dominus custodiat introitum tuum et^xitum tuum, * ex hoc
nunc et usque in sseculum.
■ Gloria Patri, &c. Sicut erat, &c.
PSAUME 121.
JL AETATUS sum in his quse dicta sunt mihi : * In domum Domini
ibimus.
Stantes erant pedes nostri * in atriis tuis, Jérusalem.
Jérusalem qua? asdificatur ut civitas, * cujus participatio ejus
in idipsum.
Illuc enim ascenderunt tribus, tribus Domini : * testimonium
Israël ad conlîtendum nomini Domini.
Quia illic sederunt sedes in judicio, * sedes super domum
David.
Rogate qua? ad pacem sunt Jérusalem ; * et abundantia diligen-
tibus te.
Fiat pax in virtute tua, * et abundantia in turribus tuis.
Propter fratres meos et proximos meos, * loquebar pacem de te.
Propter domum Domini Dei nostri, * qusesivi bona tibi.
Gloria Patri, &c. Sicut erat, &c.
M _g.J ■
■fi™ 18-
mm à
ES_tH :
Ant. Bene-dic, Do - mine, domum istam no-mi-ni
DES BÉNÉDICTIONS. 36"
* sa* m m
tu o œ - di - fi - catam.
Pendant que le chœur chantera les psaumes et l'antienne,
l'Officiant recevra l'aspersoir d'hysope, et répétant souvent à voix
basse : Asperges me, Domine, hyssopo, &c, il aspergera d'eau
bénite les murs du dedans de l'Église, en haut et en bas, com-
mençant par le côté de l'Évangile.
Ayant fait le tour de l'Eglise, et étant revenu proche de l'autel,
il chantera : Oremus.
Le premier assistant : Flectamus germa.
Le second : Levate.
DEUS, qui loca nomini tuo dicanda sanctificas, effimde super
hanc orationis domura- gratiam tuam, ut ab omnibus hic nomen
tuum invocantibus, auxilium tuae misericordiae sentiatur. Per
Dominum nostrum Jesum Christum filium tuum, qui tecum
vivit et régnât in unitate Spiritûs Sancti Deus, &c. 1^. Amen.
La Bénédiction étant achevée, l'Officiant bénira les ornemens et
les Imges nécessaires pour célébrer la Messe, en cas qu'ils n'aient
pas été bénis. Après quoi on ornera l'autel et on y célébrera
la Messe du jour ou du Saint dont on fait la fête; et pour cet
effet on doit s'être pourvu d'un autel porlatf ou pierre sacrée.
Les autels portatifs ou pierres sacrées
doivent avoir environ vingt pouces de
longueur et seize de largeur, et doivent
être enchâssés dans un cadre de noyer
ou d'autre bon bois.
On ne doit pas souffrir que les
laïques touchent à nu les pierres sa-
crées , non plus que les autels . fixes ;
c'est pourquoi on doit les couvrir d'une
toile.
364 DES BENEDICTIONS.
Les pierres sacrées ou autels por-
tatifs perdent leur consécration lorsque
le sépulcre, où les Reliques étaient
renfermées, a été rompu ou changé,
comme aussi lorsque ces pierres sont
notablement rompues, en sorte qu'elles
ne pourraient pas servir en cas qu'on
en ôtàt la pièce qui s'est cassée.
Quant aux autels fixes, ils perdent
leur consécration, i°. lorsqu'on rompt
le sépulcre où les Reliques sont ren-
fermées ; 2°. lorsque la table de l'autel
est notablement rompue ; 3°. lorsqu'en
changeant l'autel de place, on a dé-
taché la pierre de l'autel de sa base,
c'est-à-dire, de ce qui la soutenait :
c'est pourquoi, lorsqu'on est obligé
de transporter un autel d'un lieu à un
autre ( ce qui ne peut se faire sans
la permission de Msr. l'Archevêque ),
il faut faire en sorte de le trans-
porter tout entier, et que ce qui le
soutient, étant arraché du sol de
l'église, ne se détache point de la
pierre de l'autel, mais qu'il y demeure
toujours uni, de peur que, venant à
perdre sa consécration, on ne fût obli-
gé de le faire consacrer une seconde
fois.
Observez qu'une église ou oratoire
public, qui a été béni par un Prêtre
en la manière précédente, doit être
consacré dans la suite par M^r. l'Ar-
chevêque , lorsqu'il en aura la com-
modité , ou par un autre Evêque de
l'agrément de mondit Seigneur.
BENEDICTION D'UN ORATOIRE OU CHAPELLE DOMESTIQUE.
Monseigneur l'Archevêque a permis de bénir un Oratoire
privé pour y célébrer la Sainte Messe, la Bénédiction s'en fait
comme il suit :
j^e Prêtre en surplis et en élole blanche, la tête découverte, dit,
devant la porte de l'Oratoire, sans dire Oremus :
.CTIONES ne-stras, qusesumus, Domine, aspirando prœveni.,
et adjuvando proseqnere, ut cuncta nostra oratio et operatio à
te semper incipiat, et per te coepta finiatur. Per Christum
T)ominum nostrum. ï#. Amen.
DES BÉNÉDICTIONS. 365
Après cette prière, il entre dans l'Oratoire, se met à genoux
et récite les Litanies suivantes, auxquelles l'assistant ou les assistons
répondent, observant d'invoquer deux fois le Saint ou la Sainte
titulaire de l'Oratoire.
JT^LYRIE eleison. Cbriste eleiaon.
Christe, audi nos. Christe, exaudi nos. Pater de cœlis Deus, miserere nobis. Fili Redemptor mundi Deus, miserere nobis. Spiritus Sancte Deus, miserere nobis. Sancta Trinitas unus Deus, miserere nobis. Sancta Maria, ora pro nobis. Sancte Michael, ora Sancte Joannes Baptista, ora Sancte Joseph, ora Sancte Petre, ora Sancte Paule, ora Sancte Stéphane, ora Sancte Dionysi cum sociis mis, ora Sancte Marcelle, ora Sancta Genovefa, ora Omnes Sancti, intercedite pro nobis. Propitius esto, parce nobis, Domine. A morte perpétua, libéra nos, Domine. Per mysterium sanctse incarnationis tuse , libéra Per nativitatem tuam, libéra Per baptismum et sanctum jejunium tuum, libéra
Per crucem et passionem tuam, libéra Per mortem et sepulturam tuam , libéra
366 DES BÉNÉDICTIONS.
Per sanctam résurrectionem tuam, libéra nos, Domine.
Per admirabilem ascensionem tuam, libéra
Per adventum Spiritûs Sancti Paracleti, libéra
In die judicii, libéra
Peccatores, te rogamus, audi nos.
Ut ad veram pœnitentiam nos perducere digneris, te rogamus
Ut omnibus fidelibus defunctis requiem œternam don are
digneris, te rogamus, audi nos.
77 se lève et dit :
Ut hoc Sacellum et Altare ad honorem tuum sub nomine sancti
tui JV. ( vel sanctae tuse N. ) purgare et bene ^ dicere
digneris, te rogamus, audi nos.
Il se remet à genoux et continue :
Ut nos exaudire digneris, te rogamus, audi nos.
Fili Dei, te rogamus, audi nos.
Agnus Dei, qui tollis peccata mundi, parce nobis, Domine.
Agnus Dei, qui tollis peccata mundi, exaudi nos, Domine.
Agnus Dei, qui tollis peccata mundi, miserere nobis.
Il se lève et dit : Ore'mus, Flectamus genua, Levate, comme
à l'ordinaire.
^RAEVENIAT nos, quGesumus, Domine, misericordia tua, et
intercedente sancto N. ( vel sanctâ N. ), voces nostras clemeutia
tuae propitiationis anticipet. Per Christuin, &c. Amen.
Alors il asperge les murs et l'autel, en disant :
Ant. Asperges me, Domine, hyssopo, et mundabor : lavabis
me, et super nivem dealbabor.
DES BENEDICTIONS. 367
if. Miserere meî, Deus, secundùm magnam misericordiam tuam.
Gloria Patri, et Filio, et Spiritui Sancto.
Sicut erat in principio, et nunc et semper, et in saecula ssecu-
lorum. Amen.
Ant. Asperges me, Domine, hyssopo, et mundabor : lavabis
me, et super nivem dealbabor.
Ensuite il dit :
OREMUS.
JSFFUNDE, quœsumus, Domine, benedictionem tuam super
hune orationis locum, ut ab iis qui invocant nomen tuum,
misericordiœ tuae auxilium sentiatur. Per Christum, &c. %L. Amen.
Alors, si l'heure le permet, on dit la Blesse du jour.
RÉCONCILIATION DUNE ÉGLISE POLLUE OU PROFANÉE.
SUIVANT les Canons, une église ou
une chapelle est censée pollue et pro-
fanée, en sorte qu'il n'est plus permis
d'y célébrer la Sainte Messe, ni faire
les Offices divins, i°. quand on y en-
terre un Infidèle, un Hérétique ou un
Excommunié dénoncé, ou quelqu'un
qui n'a pas été baptisé ; 2°. lorsqu'on
y commet le péché de fornication,
d'adultère, de mollesse, aut fit volun-
taria quœvis liumani seminis effusio,
en cas que la chose soit publique ;
3?. lorsqu'on y tue quelqu'un, ou
qu'on y répand du sang humain en
! quantité notable, par quelque violence
volontaire, injurieuse et criminelle,
faite dans l'église même.. Car il faut
observer que , ■si quelqu'un ayant été
blessé hors d'une église ou chapelle,
et s'y étant ensuite retiré, il vient à
y perdre son sang, ou même qu'il y
meure de. ses blessures, cette église
ou chapelle n'est pas censée pollue ;
mais, au contraire, si quelqu'un a
été blessé dans une église ou chapelle,
quoiqu'il ne meure de ses blessures
ou ne perde son sang qu'après qu'il
en est sorti, cette église ou chapelle
368 DÉS BÉNÉDICTIONS
ne laisse pas d'être pollue ou pro- Évêque ; si elle a été seulement bénite,
fanée. un Prêtre pourra la réconcilier avec la
Si cette église a été consacrée , il permission de M&r. l'Archevêque en la
faut qu'elle soit réconciliée par un manière suivante :
La cérémonie de la Réconciliation d'une Église pollue ne se
doit faire que le matin* Avant que de la commencer, on ôtera
tous les ornemens de l'église, les autels seront entièrement dé-
garnis, et on fera en sorte qu'on puisse aller autour de l'église
en dedans et en dehors, s'il est possible.
Le Prêtre qui aura la commission de faire cette cérémonie,
s'étant revêtu de l'amict, de l'aube, de la ceinture, d'une étole
et d'une chape blanche, se rendra processionnellement à la
principale porte de l'église, précédé de quelques Ecclésiastiques,
dont l'un qui marchera le premier devant la Croix, portera le
bénitier avec un aspersoir fait d'hysope.
L'Officiant, étant arrivé devant la principale porte de l'église,
se découvrira; et après avoir salué la Croix, il commencera
l'antienne suivante que le chœur continuera :
Ant. Asperges me, &c. comme ci-devant, page 358.
Ensuite les chantres entonneront du septième ton, comme ci-
dessus, page 357, le psaume Miserere meî, &c. qu'on dira tout
entier avec Gloria Patri à la fin; après quoi le chœur répétera,
l'antienne Asperges me, &c.
Pendant qu'on chantera le psaume et l'antienne, l'Officiant
fera le tour de l'église et du cimetière en dehors, commençant
par le côté droit, et jettera de Veau bénite alternativement sur
les murs de l'église et sur la terre du cimetière, principalement
sur les lieux poilus. Ayant achevé le tour, il reviendra au lieu
d'où il était parti, et là, étant debout, il chantera d'un ton
férial :
DES BÉNÉDICTIONS. 36g
OREMUS.
OMNIPOTENS et misericors Deus, qui Sacerdotibus tuis tantam
prae cœteris gratiam contulisti, ut quidquid in nomine tuo dignè
perfectèque ab eis agitur, à te fieri credatur; quaesuinus immen-
sain clementiam tuam, ut quod modo visitaturi sumus, visites ;
et quidquid benedicturi sumus, bene Çfe dicas, sitque ad
nostrœ humilitatis introitum, Sanctorum tuormn mentis, fuga
Daemonum, Angeli pacis ingressus. Per Christum Dominmn nostrum. Amen.
Après l'oraison, le Prêtre officiant commencera les Litanies
des Saints, auxquelles les Ecclésiastiques répondront sans les
doubler; et entrant dans l'église, ils s'avanceront jusqu'au grand
autel, devant lequel ils se metùvnt tous à genoux : l'Officiant s'y
mettra pareillement au milieu sur le premier degré.
Quand on aura dit : Ut omnibus fidelibus defunctis requiem,
&c. Te rogamus, &c., l'Officiant se lèvera, et faisant un
grand signe de croix avec la main droite vers l'Église et vers l'Autel, il dira tout haut :
Ut hanc Ecclesiam, Altare hoc et Cœmeterium purgare et reconciliare digneris ;
Le chœur répondra :
Te rogamus, audi nos.
L'Officiant s'étant mis à genoux, on poursuivra les Litanies jusqu'au Pater noster exclusivement.
Les Litanies étant finies, tous se lèveront, et l'Officiant, tourné vers l'autel, chantera : Oremus.
Le premier assistant, si ce n'est pas un Dimanche ou dans
le temps Pascal, dira Flectamus genua : %L. Levate.
4? i
37o DES BÉNÉDICTIONS.
I^RAEVENIAT nos, cruaesumus, Domine, misericordia tua, et
intercedentibus omnibus Sanctis tuis, voces nostras clementia
tuge propiùationis anticipet. Per Cliristum, &c. ï#. Amen.
Ensuite tous se remettront à genoux tournés vers l'autel, et
l'Officiant, faisant le signe de la croix, chantera, comme quand
on commence les Heures canoniales, Deus, in adjutorium meurn
intende : après quoi il se lèvera, et le chœur, s'étant aussi levé,
répondra: Domine, ad adjuvandum me festina. U Officiant,
s'inclinant vers l'autel, dira Gloria Patri, et Filio, et Spiritui
Sancto. Le chœur répondra : Sicut erat in principio, et mine et
semper, et in sœcula sseculorum. Amen. Ensuite l'Officiant
commencera l'antienne suivante que le chœur continuera :
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Ant. Exurgat De - us, et dissi -pen-tur ini - mi -ci
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e-jus. se u o u a e. 7-
L'antienne étant achevée, deux chantres entonneront le psaume
In Ecclesiis, et chanteront tous les versets ; mais après chaque
verset, le chœur, demeurant debout et découvert, répétera toute
l'antienne Exurgat Deus.
DES BÉNÉDICTIONS.
PSAUME 67.
SN Ecclesiis benedicite Deo Domino , * de fonlibus Israël.
Le chœur répétera :
Exurgat Deus, comme ci-dessus.
Ibi Benjamin adolescentulus * in mentis excessu.
Le chœur: Exurgat Deus, &c.
Principes Juda, duces eorum : * Principes Zabulon, Principes
Nephtali.
Le chœur : Exurgat, &c.
Manda, Deus, virtuti tuœ : * confirma hoc, Deus, quod
operatus es in nobis.
Le chœur : Exurgat, &c.
A templo sancto tuo in Jérusalem * tibi offerent Reges muriera.
Le chœur : Exurgat, &c.
Increpa feras arundinis, congregatio taurorum in vaccis popu-
lorum : * ut excludant eos, qui probati sunt argento.
Le chœur : Exurgat, &c.
Dissipa gentes quœ bella volunt ; venient Legati ex iEgypto : *
iEthiopia prœveniet manus ejus Deo.
Le chœur : Exurgat, &c.
Régna terne cantate Deo : * psallite Domino.
Le chœur: Exurgat, &c.
Psallite Deo qui ascendit super cœlum coeli, * ad orientent.
Le chœur : Exurgat, &c.
Ecce dabit voci suas vocem virtutis ; date gloriam Deo super
Israël : * magnificentia ejus, et yirtus ejus in nubibus.
Le chœur: Exurgat, &c.
Mirabilis Deus in Sanctis suis, Deus Israël, ipse dabit vir-
tutem et fortitudinem plebi suae : * benedictus Deus.
372 DES BÉNÉDICTIONS.
Après ce dernier verset, on ne dira point Gloria Patri; mais
le chœur répétera encore l'antienne Exui-gat Deus, &c.
Aussitôt que l'Officiant aura entonné l'antienne Exurgat, et
pendant qu'on la chantera, il recevra Faspersoir, et faisant le tour
de l'église en dedans, commençant par le côté de F Évangile, il
jettera de l'eau bénite contre les murs et le pavé, ayant soin
d'asperger principalement les lieux où la profanation aura été faite.
Lorsqu'il aura achevé le tour de l'église, et qu'il sera revenu
devant l'autel, il dira debout l'oraison suivante :
Ï^EUS, qui in omni loco dominationis tua? clemens et benignus
purificator assistis, exaudi nos, quoesumus, et concède, ut in
posterum inviolabilis hujus loci permaneat benedictio \ et tui
muneris bénéficia, universitas fidelium, quœ supplicat, percipere
mereatur. Per Christum Dominum nostrum. Amen.
Après cette oraison, on ornera l'autel; et l'Officiant, ayant
quitté la chape, se revêtira des ornemens pour dire la Messe du
jour, à moins que quelqu'autre Prêtre ne doive la célébrer.
BÉNÉDICTION D'UN NOUVEAU CIMETIÈRE.
ÎÀA veille de la cérémonie, on plantera dans h Cimetière qu'on
doit bénir, une croix de bois environ de la hauteur d'un homme,
avec trois trous ou trois chevilles aux trois extrémités, c'est-à-
dire, sur le haut et sur les deux bras de la croix, afin d'y mettre
des cierges, comme il sera marqué ci-après. Devant cette croix
on planteixi un pieu à trois branches, sur chacune desquelles il
doit y avoir aussi une cheville ou un trou pour y mettre des
DES BÉNÉDICTIONS. 37
3
cierges ; et ce pieu ne doit avoir de hauteur qu'un pied et demi, ou deux pieds tout au plus.
La Bénédiction du Cimetière se fera le lendemain matin.
Avant que de la commencer, on étendra un tapis devant la
croix, au milieu du Cimetière. Le Prêtre qui aura été commis par
Monseigneur l'Archevêque pour faire cette Bénédiction, s'étant
revêtu, dans la sacristie, de l'amict, de l'aube, de la ceinture,
d'une étole et d'une chape blanche, ira processionneUement au
Cimetière qu'il doit bénir, étant précédé de quelques Ecclésiastiques
en surplis, ou au moins de trois clercs, dont l'un portera le
bénitier avec Vaspersoir, l'autre l'encensoir avec la navette, et le
troisième le Rituel et trois cierges éteints.
Lorsqu'ils seront arrivés au Cimetière, ils se rangeront tous
devant la croix qu'on y aura plantée la veille ; le clerc qui porte
les cierges les allumera et les mettra sur les trois branches du
pieu, et le Prêtre, s'étant découvert et se tenant debout devant
la croix et le pieu où sont les trois cierges, dira :
OREMUS.
C^MNIPOTENS Deus, qui es custos animarum et tutela salutis,
fides credentium, respice propitius ad nostrae servitutis officium,
et ad introitum nostrum pur getur, benedi ^ catur et
sanctifi cetur hoc Cœmeterium, ut humana corpora hic post
vitae cursum quiescenlia, in magno judicii die, simul eum
felicibus animabus mereantur adipisçî vitae perennis gaudia. Per
Christum Dominum nostrum. Amen.
Ensuite tous se mettront à genoux devant la croix, l'Officiant
s'y mettra aussi sur le tapis. Un ou deux chantres commenceront
les Litanies des Saints, auxquelles le chœur répondra sans les
374 DES BÉNÉDICTIONS.
doubler. Lorsqu'on aura dit : Ut omnibus defunctis, &c. 'vs
rogamus, audi nos, l'Officiant se lèvera et dira d'une voix haute
et intelligible, en formant avec la main le signe de la croix sur
le Cimetière :
Ut hoc Cœmeterium purgare et bene ^ dicere digneris,
%L. Te rogamus, audi nos.
77 se mettra à genoux, et on achèvera les Litanies jusqu'au
Pater noster exclusivement. Les Litanies étant finies, tous se lèveront, et le Prêtre aspergera
d'eau bénite la croix, commençant l'antienne Asperges me,
laquelle sera chantée tout entière par le chœur, comme ci-dessus,
page 358, aussi bien que le psaume Miserere, à la fin duquel
on dira Gloria Patri, &c. Après quoi on répétera toute l'antienne
Asperges me, &c. Pendant qu'on dira le psaume Miserere et l'antienne, l'Officiant
nu-tête fera le tour du Cimetière, commençant par le côté de sa
main droite, et l'aspergera partout d'eau bénite. Après quoi il
reviendra devant la croix , et lorsque l'antienne Asperges aura,
été répétée, il dira :
OREMUS.
DEUS, qui es totius orbis conditor et humani generis redemptor,
cunctarumque creaturarum visibilium et invisibilium perfectus
dispositor, te supplici voce ac puro corde exposcimus, ut hoc
Cœmeterium, in quo famulorum famularumque tuarum corpora
quiescere debent, post curricula hujus vitœ labentia, purgare
benedicere et sanctificare digneris ; quique remissionem
omnium peccatorum per tuam màgnam misericoi'diam in te
confidentibus prœstitisti, corporibus quoque eorum in hoc
DES BÉNÉDICTIONS. 37
5
Cœmeterio qm'escentibus, et tûbam primi Archangeli expectan-
tibus, consolationem perpetuam largiter impertire. Per Christum
Dominum nostrum. %L. Amen.
Cette oraison étant achevée, l'Officiant prendra un des trois
cierges allumés et le mettra au haut de la croix ; il mettra ensuite
les deux autres aux deux bras de la même croix : après quoi
il bénira l'encens à l'ordinaire, et il encensera la croix de trois
coups. Ayant rendu l'encensoir et reçu l'aspersoir, il jettera trois
fois de l'eau bénite sur la croix.
La Bénédiction finie, on retournera à la sacristie dans le même
ordre qu'on en est venu.
RECONCILIATION D UN CIMETIERE POLLU OU PROFANE.
LE Cimetière est poilu ou profané,
en sorte qu'il n'est plus permis d'y
enterrer les Fidèles, pour les mêmes
causes pour lesquelles une église est
pollue. Sur quoi il faut observer que,
lorsque le Cimetière est joignant l'é-
glise , il est censé poilu lorsque l'église
est pollue ; mais, supposé que le
Cimetière soit poilu pour une des
causes marquées ci-dessus, soit que le
Cimetière joigne l'église , ou qu'il en
soit séparé, l'église n'est pas pour cela
pollue.
Lorsque le Cimetière qui joint l'église
n'est poilu qu'à cause que l'église est
pollue, il est censé réconcilié ou purifié
par la réconciliation de l'église faite en
la manière marquée ci-dessus. Mais
lorsqu'il n'y a que le Cimetière poilu,
et que l'église ne l'est pas, la ré-
conciliation s'en fera en la manière
suivante :
Cette cérémonie ne se doit faire que le matin. Avant que de
la commencer, on fera étendre un tapis au milieu du Cimetière
devant la croix principale.
Le Prêtre qui aura reçu commission de M^. l'Archevêque
37
6 DES BÉNÉDICTIONS.
pour faire cette Réconciliation, s'étant revêtu, dans la sacristie,
de l'amict, de l'aube, de la ceinture, d'une étole et d'une chape
blanche, se rendra processionnellement au Cimetière, précédé de
quelques Ecclésiastiques en surplis, dont l'un portera le bénitier
et l'aspersoir.
Étant arrivés au Cimetière, l'Officiant se découvrira et se mettra
à genoux vers la croix sur le tapis ; tous les assistans se mettront
aussi à genoux tournés vers la croix, et les chantres diront les
Litanies des Saints, auxquelles le chœur répondra sans les doubler.
Après qu'on aura dit : Ut omnibus fidelibus defunctis, &c.
Te rogamus, audi nos, le Prêtre officiant se lèvera, et faisant
de la main droite le signe de la croix sur le Cimetière, il dira
tout haut :
Ut hoc Cœmeterium reconciliare et sanctificare digneris,
Te rogamus, audi nos.
Ensuite le Prêtre se remettra à genoux, et les chantres conti-
nueront les Litanies jusqu'à Pater noster exclusivement. Les
Litanies achevées, tous se leveixmt, et le Prêtre, ayant pris
l'aspersoir avec de l'eau bénite, commencera l'antienne Asperges
me, &c. page 357.
Oiï dira ensuite ïë psaume Miserere meî, Deus, &c. sans
Gloria Patri à la fin ; mais après le dernier verset, on répétera
l'antienne Asperges me, qui sera cluintée tout entière par le chœur,
comme ci-dessus, page 358.
Pendant qu'on chantera le Miserere et l'antienne, l'Officiant,
nu-tête, fera le tour du Cimetière, commençant par le côté de
sa main droite, et jettera avec l'aspersoir de l'eau bénite partout,
particulièrement aux endroits où la profanation aura été faite.
AyaM achevé le tour du Cimetière -, il retournera devant la
DES BÉNÉDICTIONS. 377
croix, à la même place où il était pendant les Litanies, et après
que l'antienne Asperges aura été répétée, il dira :
OREMUS.
Flectamus germa : Levate.
DOMINE pie, qui agrum figuli pretio sanguinis tui in sepulturam
peregrinorum comparari voluisti, quaesumus, dignanter remi-
niscere clementissimi liujus mysterii tui. Tu es enim, Domine,
figulus noster; tu quietis nostrae ager; tu agri hujus pretium.
Tu dedisii etiam, et suscepistij tu de pretio tui vivifici sanguinis
nos requiescere donasti. Tu ergo, Domine, qui es offensionis
nostrae clementissimus indultor, expectantissimus judicator, judicii
tui superabundantissimus miserator, judicimn tuae justissiniae
severitatis abscondens post miserationem tua? piae redemptionis,
adesto exauditor et effector nostrae reconciliationis ; hocque
Cœmeterium peregrinorum tuorum, cœlestis patriae incolatum
expectantium benignus purifica et reconcilia j et hic tumulatorum
et tumulandorum corpora, de potentiâ et pietate tua? resurrec-
tionis, ad gloriam incorruptiouis, non damnans, sed glorificans,
resuscita, qui venturus es judicare vivos et mortuos, et saeculum per ignem. Amen.
La cérémonie achevée, on retournera à la sacristie dans l'ordre qu'on en est venu.
4»
37
8 DES BÉNÉDICTIONS.
BENEDICTION DUNE CLOCHE.
ON bénit les Cloches, dit un Concile
An 1536. de Cologne, afin qu étant consacrées
au service de Dieu, elles soient comme
les trompettes dont l'Eglise militante
~se sert pour appeler les Fidèles au
service divin, pour les avertir d'élever
leur cœur à Dieu, les exciter à chanter
ses louanges, à bénir son saint nom,
à implorer son secours dans leurs
besoins, et à le prier pour les vivans
et pour les défiints. Cette Bénédiction
se fait aussi, afin que , par la force
des prières de l'Eglise, les foudres et
les orages se dissipent lorsqu'on son-
nera les Cloches, et qu'elles apaisent
les tempêtes que les Démons excitent
quelquefois en l'air par la permission
de Dieu.
C'est de quoi les Curés auront soin
d'instruire les Fidèles, et de leur faire
aussi entendre que la Bénédiction des
Cloches n'est point un Baptême, mais
une simple cérémonie pareille à celles
que l'Eglise a coutume d'employer
pour bénir et consacrer à Dieu les
temples, les habits sacerdotaux et
les vases sacrés, avant que d'en faire
l'usage auquel ils sont destinés. Us leur
feront comprendre qu'on ne donne aux
Cloches le nom de quelques Saints,
qu'afin de les offrir à Dieu sous leur
invocation, et obtenir de sa bonté plus
aisément, par leur intercession, les
grâces que l'Eglise lui demande dans
les prières qu'elle fait en cette Béné-
diction.
Les augustes cérémonies avec les-
quelles on fait la Bénédiction des
Cloches, montrent assez qu'elles ne
doivent être employées qu'au service
de Dieu ; c'est pourquoi les Curés ne
doivent pas souffrir qu'on s'en serve
pour des usages profanes. Il est aussi
de leur devoir de faire en sorte que
le clocher de l'église soit si bien fermé,
que personne n'y entre que ceux qui
sont destinés à sonner les Cloches ; et
enfin ils doivent empêcher qu'on ne
les sonne avec excès, sans ordre ou
à heure indue, principalement pour
les défunts, pour lesquels on ne doit
jamais sonner la nuit, non pas même
celle de la Toussaint ; mais on doit
cesser au plus tard à neuf heures du
soir, et ne commencer à sonner le
matin qu'après XAngélus, en quelque
saison que ce soit. On pourra néan-
moins les sonner à toute heui'e du
jour ou de la nuit pour l'orage ou
pour le feu.
DES BÉNÉDICTIONS. 379
BENEDICTION DU METAL.
LES Curés ne souffriront pas que la
fonte des cloches se fasse dans l'église ni
dans le cimetière, et ils prendront garde
qu'on ne grave dessus ni armoiries ni
autre chose profane, mais seulement
une croix ou l'image de quelque Saint.
Si le .lieu où cette fonte se fait
n'est pas trop éloigné de l'église, il
est bon, avant qu'on coule le métal,
de faire les prières suivantes, pour
demander à Dieu qu'il y donne sa
bénédiction.
Un Prêtre revêtu d'un surplis et d'une e'tole blanche, accom-
pagné d'un clerc qui portera le bénitier, et de quelques autres
Ecclésiastiques, se rendra processionnellement, c'est-à-dire, précédé
de la croix et des chandeliers avec les cierges allumés, au lieu
où l'on fond le métal de la Cloche. Y étant arrivé, il se découvrira
et jettera de l'eau bénite sur le fourneau; et lorsque le métal
commencera à couler, il entonnera à genoux l'hymne Veni,
Creator, page 164, que le Clergé poursuivra.
L'hymne finie, le Prêtre dira :
Exurge, Christe, adjuva nos :
Ut auditas faciamus laudes et potentias tuas.
OREMTJS.
-A-DSIT, quaesumus, Domine, supplicationibus nostris virtus
Spiritûs Sancti, quse actiones nostras aspirando prœveniat, et
adjuvando prosequatur, ut ad laudem tui nominis justa populi
tui desideria compleantur. Per Christum Dominuni nostrum.
Amen.
Lorsqu'on aura coulé le métal dans le moule, si c'est avec
succès, le Prêtre officiant entonnera l'hymne Te Deum laudamus,
38o DES BÉNÉDICTIONS.
page 172, qui sera chantée par le chœur; et lorsqu'elle sera
achevée, l'Officiant dira :
^f. Exaltare super coelos Deus,
Et super omnem terram gloria tua.
OREMUS.
Ï5ENEDIC, quœsumus, Domine, fusum hoc ad usum Ecclesiae
tua? metallum, ut ad ea quae recta sunt, istius campanœ pulsu
populus tuus promoveatur, et salutis suae optatum consequatur
effectum. Per Christum Dominum nostrum. T$l. Amen.
L'oraison finie, on retournera à la sacristie dans le même
ordre qu'on en est venu.
L'ORDRE DE LA BÉNÉDICTION DE LA CLOCHE.
ne doit placer au clocher des églises aucune Cloche, qu'elle
n'ait été auparavant bénie par Monseigneur l'Archevêque, ou
par un Prêtre qui en ait reçu de lui la commission.
Avant que de faire la Bénédiction d'une Cloche, il faut la
suspendre dans l'église, et la disposer en sorte qu'on puisse
librement aller autour, la toucher dedans et dehors, la laver et
y faire les onctions.
Il faut mettre auprès de la Cloche un fauteuil, ou un autre
siège pour l'Officiant, avec des sièges ou des bancs de part et
d'autre pour les Ecclésiastiques.
Il faut préparer sur une crédence un bénitier plein d'eau nette,
deux grands aspersoirs pour laver la Cloche, deux serviettes
blanches pour l'essuyer; un petit vase dans lequel il y ait du
sel; le vase de l'Huile des Infirmes et celui du Saint Chrême ;
DES BÉNÉDICTIONS. 381
du linge blanc, du coton ou des éloupes pour essuyer les onctions ;
de la pastille, de l'encens et de la myrrhe, si on en peut avoir;
un encensoir avec du Jeu, un bassin garni d'une aiguière pleine
d'eau, avec une serviette ; de la mie de pain, et le Rituel.
Tout étant ainsi préparé, l'Officiant se revêtira dans la sacristie
de l'amict, de l'aube, de la ceinture, de l'étole et d'une chape
blanche, et se rendra processionnellement auprès de la Cloche en la manière suivante :
Le thuriféraire marchera le premier avec l'encensoir et la
navette, il sera suivi d'un Sous-Diacre revêtu d'une tunique
blanche, ou au moins d'un clerc en surplis qui portera la croix,
ayant à ses côtés deux céroféraires avec leurs chandeliers garnis
de cierges allumés; le Clergé suivra deux à deux, et enfin
l'Officiant ayant à sa gauche le Diacre revêtu d'un manipule,
d'une étole et d'une dalmatique blanche.
Etant arrivés auprès de la Cloche, les céroféraires mettront
leurs chandeliers sur la crédence et se tiendmnt auprès. Les
Ecclésiastiques se rangeront aux sièges qui leur ont été préparés ;
et l'Officiant, étant à son fauteuil, commencera debout et découvert,
le premier verset du psaume Miserere meî, Deus ; après quoi il
s'assiéra avec le Clergé qui psalmodiera ce psaume et les autres
qui suivent. . .
PSAUME 50.
M ISERERE meî, Deus, * secundùm maguam misericordiam luam.
Et secundùm multitudinem miserationum tuarum, * dele iniquitatem meam.
Ampliùs lava me ab iniquitate meâ, * et à peccalo meo munda me.
38s DES BÉNÉDICTIONS.
Quoniam iniquitatem meam ego cognosco, * et peccatum
meum contrà me est semper. Tibi soli peccavi, et malum coram te feci ; * ut justificeris
in sermonibus tuis, et vincas cùm judicaris.
Ecce enim, in iniquitatibus conceptus sum, * et in peccatis
concepit me mater mea. Ecce enim veritatem dilexisti; * incerta et occulta sapientiae
tuse manifestasti mihi. Asperges me hyssopo, et mundabor : * lavabis me, et super
nivem dealbabor. Auditui meo dabis gaudium et lœtitiam ; * et exultabunt
ossa humiliata. Averte faciem tuam à peccatis meis, * et omnes iniquitates
meas dele. Cor mundum créa in me, Deus, * et spiritum rectum
innova in visceribus meis. Ne projicias me à facie tuâ, * et Spiritum Sanctum tuum
ne auferas à me. Redde mihi lsetitiam salutaris tui, * et spiritu principali
confirma me. Docebo iniquos vias tuas, * et impii ad te converten-
tur. Libéra me de sanguinibus Deus, Deus salutis meae, * et
exuhabit lingua mea justitiam tuam.
Domine, labia mea aperies, * et os meum annuntiabit
laudem tuam. Quoniam, si voluisses sacrificium, dedissem utique j * holo-
caustis non delectaberis. Sacrificium Deo spiritus contribulatus ; * cor contritum et
humiliatum, Deus, non despicies.
DES BÉNÉDICTIONS. 383
Benignè fac, Domine, in bonâ voluntate tua Sion, * ut
œdificentur mûri Jérusalem.
Tune acceptabis sacrificium justifia?, oblationes et holo-
causta : * tune imponent super altare tuum vitulos.
Gloria Patri, &c. Sicut erat, &c.
PSAUME 53.
DEUS, in nomine tuo salvum me fac, * et in virtute tuâ
judica me.
Deus, exaudi orationem meam, * auribus percipe verba oris
mei.
Quoniam alieni insurrexerunt adversùm me, et fortes quae-
sierunt animam meam ; * et non proposuerunt Deum ante
conspectum suum.
Ecce enim Deus adjuvat me, * et Dominus susceptor est
animae mese.
A verte mala inimicis meis, * et in veritate tuâ disperde
illos.
Voluntariè sacrificabo tibi, et confitebor nomini tuo, Do-
mine : * quoniam bonum est.
Quoniam ex omni tribulafione eripuisti me, * et super inimicos
meos despexit oculus meus.
Gloria Patri, &c. Sicut erat, &c.
PSAUME 56.
M ISERERE meî Deus, miserere met 5 * quoniam in te confidit
anima mea.
Et in umbrâ alarum tuarum sperabo, * donec transeat
iniquitas.
Clamabo ad Deum altissimum, * Deum qui benefecit mihi.
384 DES BÉNÉDICTIONS.
]\lisit de coelo, et liberavit me : * dédit in opprobrium
conculcantes me.
Misit Deus misericordiam suam et veritatem suam, et eripuit
animam meam de medio catulorum leonum : * dormivi con-
turbatus.
Filii hominum, dentés eorum arma et sagitlœ \ * et lingua
eorum gladius acutus.
Exaltare super coelos Deus, * et in omnem terram gloria
tua.
Laqueum paraverunt pedibus meis, * et incurvaverunt
animam meam.
Foderunt ante faciem meam foveam, * et inciderunt in
eam.
Paratum cor meum Deus, paratum cor meum : * cantabo,
et psalmum dicam.
Exurge gloria mea, exurge psalterium et cithara : * exurgam
diluculo.
Confitebor tibi in populis, Domine, * et psalmum dicam
tibi in gentibus.
Quoniam magnificata est usque ad cœlos misericordia tua, *
et usque ad nubes veritas tua.
Exaltare super coelos Deus, * et super omnem terram gloria
tua.
Gloria Patri, &c. Sicut erat, &c.
PSAUME 66.
D EUS misereatur nostrî et benedicat nobis ; * illuminet vultum
suum super nos, et misereatur nostrî.
Ut cognoscamus in terra viam tuam, * in omnibus gentibus
salutare tuum.
DES BÉNÉDICTIONS. 385
Confiteantur tibi populi, Deus, * confiteantur tibi populi
omnes.
Lœtentur et exultent gentes, * quoniam judicas populos in
sequitate, et gentes in terra dirigis.
Confiteantur tibi populi, Deus, confiteantur tibi populi
omnes, * terra dédit fructum suuni.
Benedicat nos Deus, Deus noster, benedicat nos Deus:*
et metuant eum omnes fines terrse.
Gloria Patri, &c. Sicut erat, &c.
PSAUME 69.
in adjutorium meum intende : * Domine, ad adju-
vandum me festina.
Confundantur et revereantur * qui quaerunt animam meam.
Avertantur retrorsùm et erubescant * qui volunt mihi mala.
Avertantur statim erubescentes * qui dicunt mihi : Euge,
euge.
Exultent et lœtentur in te omnes qui quœrant te ; * et dicant
semper : Magnificetur Dominus, qui diligunt salutare tuum.
Ego verô egenus et pauper sum : * Deus, adjuva me.
Adjutor meus, et liberator meus es tu : * Domine, ne
moreris.
Gloria Patri, &c. Sicut erat, &c.
PSAUME 85.
M N CL IN A, Domine, aurem tuam, et exaudi me; * quoniam
inops et pauper sum ego.
Custodi animam meam, quoniam sanctus sum : * salvuoi
fac servum tuum, Deus meus, sperantem in te.
Miserere meî, Domine, quoniam ad te clamavi totâ die : *
49
386 DES BÉNÉDICTIONS.
lœtifica animam servi tui, quoniam ad te, Domine, animam
meam levavi. Quoniam tu, Domine, sua vis et mitis ; * et multœ miseri-
cordiae omnibus invocantibus te.
Auribus percipe, Domine, orationem meam, * et intende
voci deprecationis meœ. In die tribulaùonis meae clamavi ad te, * quia exaudisti me.
Non est similis tui in Diis, Domine, * et non est secundùm
opéra tua. Omnes gentes quascumque fecisti venient et adorabunt coram
te, Domine ; * et glorificabunt nomen tuum.
Quoniam magnus es tu, et faciens mirabilia ; * tu es Deus
sol us. Deduc me, Domine, in via tuâ, et ingrediar in veritate
tuâ 5 * lœtetur cor meum, ut timeat nomen tuum.
Confitebor tibi, Domine Deus meus, in toto corde meo, *
et glorificabo nomen tuum in œternum.
Quia misericordia tua magna est super me, * et eruisti
animam meam ex inferno inferiori.
Deus, iniqui insurrexerunt super me, et synagoga potentium
quœsierunt animam meam ; * et non proposuerunt te in
conspectu suo. Et tu, Domine, Deus miserator et misericors, * patiens et
multœ misericordiœ, et verax,
Respice in me et miserere meî ; da imperium tuum puero
tuo, * et salvum fac filium ancillœ tuœ.
Fac mecum signum in bonum, ut videant qui oderunt me,
et confundantur \ * quoniam tu, Domine, adjuvisti me, et
consolatus es me.
Gloria Patri, &c. Sicut erat, &c.
DES BÉNÉDICTIONS. 387
PSAUME 129.
D E profundis clainavi ad te, Domine; * Domine, exaudi
vocem meam.
Fiant aures tuge intendentes * in vocem deprecationis meœ.
Si iniquitates observaveris, Domine ; * Domine, quis susti-
nebit ?
Quia apud te propitiatio est, * et propter legem tuam
sustinui te, Domine.
Sustinuit anima mea in verbo ejus, * speravit anima mea
in Domino.
A custodià matutinâ usque ad noctem, * speret Israël in
Domino.
Quia apud Dominum misericordia, * et copiosa apud eum
redemptio.
Et ipse redimet Israël * ex omnibus iniquitatibus ejus.
Gloria Patri, &c. Sicut erat, &c.
Les psaumes étant achevés, tous se découvriront et se lèveront.
L'Officiant, debout et découvert, fera la Bénédiction du sel
et de l'eau en la manière suivante :
jr. Adjutorium nostrum in nomine Domini :
P^. Qui fecit cœlum et terram.
EXORCISME DU SEL.
EXORCIZO te, creatura salis, per Deum ffe vivum, per
Deum ffe verum, per Deum sanctum, per Deum qui te
per Elisœum Prophetam in aquam mitd jussit, ut sanaretur
sterilitas aquœ ; ut efïiciaris sal exorcizatum in salutem creden-
tium, et sis omnibus sumenubus te sanitas animœ et corporis,
388 DES BÉNÉDICTIONS.
et effugiat atque discedat à loco in quo aspersum fueris, omnis
phantasia et nequitia, vel versutia diabolicae fraudis, omnisque
spiritus immundus adjuratus per eum qui venturus est judicare
vivos et mortuos, et sseculum per ignem. %L. Amen.
Domine, exaudi orationem meam :
Et clamor meus ad te veniat.
if. Dominus vobiscuni :
%t. Et cum spiritu tuo.
OREMTJS.
IMMENSAM clementiam tuam, omnipotens œterne Deus, liumi-
liter imploramus, ut hanc creaturam salis quam in usum humani
generis tribuisti, bene dicere et sancti yfe ficare digneris,
ut sit omnibus sumentibus salus mentis et corporis, et quidquid
ex eo tactum vel respersum fuerit, careat omni immunditiâ
omnique impugnatione spiritualis nequitise. Per Dominum nostrum
Jesmn Christum filium tuum, qui tecum vivit et régnât in unitate
Spiritus Sancti Deus per omnia sœcula sœculorum. F^. Amen.
EXORCISME DE L'EAU.
ÏJXORCIZO te, creatura aquse, in nomine Dei Patris omni-
potentis, et in nomine Jesu Christi filii ejus, Domini nostri,
et in virtute Spiritus ï£< Sancti, ut fias aqua exorcizata ad efïugan-
dam omnem potestatem inimici, et ipsum inimicum eradicare et
explantare valeas cum. angelis ejus apostaticis : per virtutem
ejusdem Domini nostri Jesu Christi, qui venturus est judicare
vivos et mortuos, et saeculum per ignem. P^. Amen.
if. Domine, exaudi orationem meam :
Et clamor meus ad te veniat.
if , Dominus vobiscum : ï$i. Et cum spiritu tuo.
DES BÉNÉDICTIONS. 389
OREMTJS.
DEUS, qui ad salutem humani generis maxima quœque
Sacramenta in aquarum substantiâ condidisti, adesto propitius
invocationibus nostris, et eleniento huic, multimodis purifica-
tionibus praeparato, virtutem tuœ bene ^ dictionis infunde,
ut creatura tua mysteriis tuis serviens, ad abigendos Dsemones
morbosque pellendos divinœ gratiœ sumat eflectum, ut quidquid
in domibus vel in locis fideliuni hsec unda resperserit, careat
omni immunditiâ, liberetur à noxâ; non illic resideat spiritus
pesulens, non aura corruinpens ; discedant omnes insidise latenùs
inimici ; et si quid est, quod aut incolumitati habitantium invi-
det, aut quieti, aspersione hujus aquse effugiat, ut salubritas
per invocationem sancti tui nominis expetita, ab omnibus sit
impugnationibus defensa. Per Dominum nostrum Jesum Christum
filium tuum, qui tecum vivit et régnât, &c. Amen.
Avant que de mettre le sel dans l'eau, û ajoutera l'oraison
suivante, laquelle se dira au pluriel, lorsqu'on bénira plusieurs
Cloches ensemble ; ce qu'on observera dans le reste de la
cérémonie.
BENE DIC, Domine, hanc aquam benedictione cœlesti, et
assistât super eam virtus Spiritus Sancti, ut cùm hoc vasculum
( vel hsec vascula ) ad invitandos filios sanctse Ecclesise prsepa-
ratum ( vel praeparata ) in eâ fuerit tinctum [vel fuerint tincta),
ubicumque sonuerit hoc tintinnabulum ( vel sonuérint hœc
tintinnabula ), procul recédât virtus insidianlium, umbra
phantasmatum, incursio turbinum, percussio fulminum, lœsio
tonilruum, calamitas tempestatum, omnisque spiritus procel-
larum; et cùm clangorem illius ( vel illorum ) audierint filii
39
o DES BÉNÉDICTIONS.
Christianorum, crescat in eis devotionis augmentum, ut fesû-
nantes ad pia? matris Ecclesiaa gremium, cantent tibi in Ecclesiâ
Sanctorum canticum novum, déférentes in sono prœconium
tubœ, modulationem psalterii, suavitatem organi, exultationem
tympani, jucunditatem cymbali ; quatenùs in templo sancto
gloriœ tuœ, tuis obsequiis et precibus invitare valeant multi-
tudinem exercitûs Angelorum. Per Dominuin nostrum Jesum
Christum filium tuum, qui tecum vivit et régnât, &c. Amen.
Cette oraison finie, VOfficiant versera le sel' dans l'eau en
formant trois signes de croix, et disant une fois :
AEC commixùo salis et aquœ efficiatur salutare Sacramentum.
In nomine Patris et Filii et Spiritus Sancti.
Ensuite il dira sur l'eau et sur le sel mêlés ensemble :
if. Dominus "vobiscum : Et cum spiritu tuo.
OREMTJS.
JL^EUS, invictœ virtutis auctor, et insuperabilis imperii rex,
ac semper magnificus triumphator, qui adversœ dominationis
vires repximis, qui inimici rugientis sœvitiam superas, qui
hostiles nequitias potenter expugnas 5 te, Domine, trementes
et supplices deprecamur ac petimus, ut hanc creaturam salis
et aquce dignanter aspicias, benignus illustres, pietatis tuœ
rore sanctifiées ; ut ubicumque fuerit aspersa, per invocationem
sancd tui nominis, omnis inlestatio immundi spiritus abigatur,
terrorque venenosi serpentis procul pellatur, et prœsentia Sancti
Spiritus nobis misericordiam tuam poscentibus ubique adesse
dignetur. Per Dominum nostrum Jesum Christum filium tuum,
qui tecum vivit et régnât, &c. Amen.
DES BÉNÉDICTIONS. 3gi
Après cette oraison, l'Officiant prendra un aspersoir, et
l'ayant trempé dans l'eau qu'il vient de bénir, il en lavera
la Cloche dedans et dehors, et un des Ecclésiastiques assistons
l'essuiera avec une serviette blanche. S'il y a plusieurs Cloches,
l'Officiant les lavera toutes l'une après l'autre : cependant le
chœur psalmodiera les psaumes qui suivent :
PSAUME 145.
tiAUDA, anima mea, Dominum ; laudabo Dominum in vitâ
mea, * psallam Deo meo quamdiù fuero.
Nolite confidere in principibus, * in filiis hominum in quibus non est salus.
Exibit spiritus ejus, et revertetur in terram suam : * in illâ
die peribunt omnes cogitationes eorum.
Beatus cujus Deus Jacob adjutor ejus, spes ejus in Domino
Deo ipsius, * qui fecit cœlum et-terram, mare, et omnia quse in eis sunt.
Qui custodit veritatem in sseculum, facit judicium injuriam
patientibus ; * dat escam esurientibus.
Dominus solvit compeditos, * Dominus illmninat csecos.
Dominus erigit elisos, * Dominus diligit justos.
Dominus custodit advenas, pupillum et viduam suscipiet, * et vias peccatorum disperdet.
Regnabit Dominus in ssecula, Deus tuus Sion, * in genera-tionem et generationem.
Gloiia Patri, &c. Sicut erat, &c.
PSAUME 146.
ÏJAUDATE Dominum, quoniam bonus est psalmus ; * Deo
nostro sit jucunda decoraque laudatio.
39a DES BÉNÉDICTIONS.
jEdificans Jérusalem Dominus, * dispersiones Israël congre-
gabit. Qui sanat contritos corde, * et alligat contritiones eorum.
Qui numerat multitudinem stellarum, * et omnibus eis nomina
vocat. Magnus Dominus noster, et magna virtus ejus, * et sapientiae
ejus non est numerus. Suscipiens mansuetos Dominus, * humilians autem peccatores
usque ad terram. Prsecinite Domino in confessione, * psallite Deo nostro in
citharâ. Qui operit cœlum nubibus, * et parât terrœ pluviam.
Qui producit in montibus fœnum, * et herbam servituti
hominum. Qui dat jumentis escam ipsorum, * et pullis corvorum
invocantibus eum. Non in fortitudine equi voluntatem habebit, * nec in tibiis
viri beneplacitum erit ei. Beneplacitum est Domino super timentes eum, * et in eis
qui sperant super misericordiâ ejus.
Gloria Patri, &c. Sicut erat, &c.
PSAUME 147.
IJAUDA, Jérusalem., Dominum; * lauda Deum tuum, Sion.
Quoniam confortavit seras portarum tuarum, * benedixit filiis
tuis in te. Qui posuit fines tuos pacem, * et adipe frumenti satiat te.
Qui emittit eloquium suum terrœ, * velociter currit sermo
ejus. Qui dat nivem sicut lanam ; * nebulam sicut cinerem spargit.
DES BENEDICTIONS. 39
3
Mittit crystallum suam sicut buccellas } * ante faciem frigoris ejus quis sustinebit?
Eniittet verbum suiun, et liquefaciet ea ; * flabit spiritus ejus, et fluent aquœ.
Qui annuntiat verbum suum Jacob, * justitias et judicia sua Israël.
Non fecit taliter omni nationi, * et judicia sua non manifes-tavit eis.
Gloria Patri, &c. Sicut erat, &c.
PSAUME 148.
ÏJAUDATE Dominum de coelis, * laudate eum in excelsis.
Laudate eum, omnes Angeli ejus 5* laudate eum, omnes virtutes ejus.
Laudate eum, sol et luna; * laudate eum, omnes stellae et lumen.
Laudate eum, cœli coelorum ; * et aquae omnes quae super
cœlos sunt, laudent nomen Domini.
Quia ipse dixit, et facta sunt 5 * ipse mandavit, et creata sunt.
Statuit ea in aeternum, et in sœculum saeculi ; * prœceptum posuit, et non prœteribit.
Laudate Dominum de terra, * dracones et omnes abyssi.
Ignis, grando, nix, glacies, spiiitus procellarum, * quae faciunt verbum ejus;
Montes et omnes colles, * ligna fructifera et omnes cedri ;
Bestise et universa pecora, * serpentes et volucres pennatsej
Reges terrae et omnes populi, * principes et omnes judices terrae ;
Juvenes et virgines, senes cirm junioribus laudent nomen
Domini j * quia exallatum est nomen ejus solius.
5o
394 DES BÉNÉDICTIONS.
Confessio ejus super cœlum et terram, * et exaltavit cornu
populi sui. Hymnus omnibus Sanctis ejus, * filiis Israël, populo appro-
pinquanti sibi. PSAUME 149.
CANTATE Domino canticum novum; * laus ejus in Ecclesiâ
Sanctorum. Lsetetur Israël in eo qui fecit eum, * et filise Sion exultent
in rege suo. Laudent nomen ejus in choro, * in tympano, et psalterio
psallant éi. Quia beneplacitmn est Domino in populo suo, * et exaltabit
mansuetos in salutem. Exultabunt Sancti in gloriâ, * laetabuntur in cubilibus suis.
Exaltationes Dei in gutture eorum, * et gladii ancipites in
manibus eorum. Ad faciendam vindictam in nationibus, * increpationes in
populis. Ad alligandos reges eorum in compedibus, * et nobiles eorum
in manicis ferreis. Ut laciant in eis judicium conscriptum ; * gloria haec est
omnibus Sanctis ejus.
PSAUME 150.
SJAUDATE Dominum in Sanctis ejus, * laudate eum in firma-
mento virtutis ejus. Laudate eum in virtutibus ejus, * laudate eum secundùm
mulutudinem magnitudinis ejus.
Laudate eum in sono tubse, * laudate eum in psalterio et
citharâ.
DES BÉNÉDICTIONS. 39
5
Laudate eum in tympano et choro, * laudate eum in chbrdis
et organo.
Laudate eum in cymbalis benesonantibus, laudate eum in
cymbalis jubilationis ; * omnis spiritus laudet Dominum.
Gloria Patri, et Filio, * et Spiritui Sancto.
Sicut erat in principio, et nunc et semper, * et in sœcula
saeculorum. Amen.
Les psaumes achevés, l'Officiant, étant découvert, prendra de
VHuile des Infirmes avec le pouce de la main droite, et en fera
un signe de croix sur la Cloc/ie environ au milieu. S'il y a
plusieurs Cloches, il fera la même chose sur chacune • ensuite il
frottera son pouce avec de la mie de pain, et ayant les mains
jointes, il dira :
OREMUS.
DEUS, qui per beatum Moysen Legiferum famulum tuum
tubas argenteas fieri praecepisti, quas dùm Levitae tempore
sacrificii clangerent, sonitu dulcedinis populus monitus, ad te
adorandum fieret prœparatus, et ad celebranda sacrificia conve-
niret ; quarum clangore hortatus ad bellum, molimina prosterneret
adversantium : prsesta, quœsumus, ut hoc vascillum sanctae tuse
Ecclesiœ praeparatum, sancti )^ ficetur à Spiritu Sancto, ut per
illius tactum fidèles invitentur ad prsemium; et cùm melodia
illius auribus insonuerit populorum, crescat in eis devolio fidei;
procul pellantur omnes insidiœ inimici, fragor grandinum, procella
turbinum, impetus tempestatum; temperentur infesta tonitrua,
ventorum flabra fiant salubriter ac moderatè suspensa ; prosternât
aereas potestates^ dextera tuse virtutis : ut hoc audientes tintinna-
bulum, contremiscant et fugiant ante sancta? crucis Filii tui in
eo depictum vexillum, oui flectitur onme genu, coelestium,
396 DES BENEDICTIONS.
terrestriurn et infernorum, et omnis lîngua confitetur quod ipse
Dominus noster Jésus Christus, absorptà morte per patibulum
crucis, régnât in gloriâ Dei Patris cum eodem Pâtre et Spiritu
Sancto per omnia sœcula sœculorum. Amen.
Après cette oraison, l'Officiant essuiera avec un linge blanc, du
coton ou des eïoupes, Vendroit de la Cloche où il a fait l'onction;
ensuite il entonnera l'antienne suivante, que ceux du chœur
chanteront debout et découverts, avec le psaume qui suit :
n < - _M
■ ■ ■ a
il m 99
■ ■
Ant. Vox Do-mi-ni super a-quas mul-tas,
De-us majesta - tis in - to - nuit, Do-minus
S—|M-H-"m W „ A B
B
super a-quas mul-tas. 83 u o u a e. 8.
PSAUME 28.
UFFERTE Domino filii Dei, * afferte Domino filios arietum.
AfFerte Domino gloriam et honorem, afferte Domino gloriam
nomini ejus; * adorate Dominum in atrio sancto ejus.
Vox Domini super aquas, Deus majestatis intonuit, * Dominus'
super aquas multas.
Vox Domini in virtute, * vox Domini in magnificentiâ.
DES BÉNÉDICTIONS. 397
Vox Domini confringentis cedros, * et confringet Dominus
cedros Libani.
Et comminuet eas tamquam vitulum Libani, * et dilectus
quemadmodum filius unicornimn.
Vox Domini intercidentis flammam ignis, vox Domini con-
cutientis desertum, * et commovebit Dominus desertum Cades.
Vox Domini prœparantis cervos, et revelabit condensa, * et
in templo ejus omnes dicent gloriam.
Dominus diluvium inhabitare facit ; * et sedebit Dominus rex
in œternum.
Dominus virtutem populo suo dabit, * Dominus benedicet
populo suo in pace.
Gloria Patri, &c. Sicut erat, &c.
On répétera Vantienne Vox Domini, &c.
Sitôt que les chantres auront entonné le psaume, l'Officiant,
étant toujours découvert, prendra de l'Huile des Infirmes avec le
pouce de la main droite, et il en fera sept croix au dehors de
la Cloche en égale distance; ensuite, prenant du Saint Chrême
avec le pouce, il fera quatre autres croix en égale distance au
dedans de la Cloche, disant, lorsqu'il forme chaque croix, soit
dedans ou sur la Cloche :
S1Nc^
FIcEIm
el
eonse^c
retOT,
Do^e,
signumistua
in
nomine Patris et Filii et Spiritûs ̂ Sancti, in honorent
sancti ÎV. Pax tibi. En prononçant ces dernières paroles, il fera
trois signes de croix avec la main, et il exprimera le nom du
Saint, au nom duquel on bénit la Cloche.
Si on bénit plusieurs Cloches ensemble, l'Officiant fera sur
chacune les sept croix en dehors et les quatre en dedans, disant,
en formant chaque croix, Sanctificetivr, &c.
39
8 DES BÉNÉDICTIONS.
Toutes ces croix étant faites, et le psaume avec l'antienne
étant achevés, l'Officiant, debout et découvert, dira :
OREMUS.
C3MNIPOTENS sernpiterne Deus, qui ante arcam fœderis, per
clangorem tubarum, muros lapideos, quibus adversantium cin-
gebatur exercitus, cadere fecisti ; tu hoc tintinnabulum cœlesti
bene ^ dictione perfunde, ut ante sonitum ejus longiùs
effugentur ignita jacula inimici, percussio fuhninuni, hnpetus
lapidum, lœsio tempestatum ; ut ad interrogationem propheticam :
Quid est tibi mare quod fugisti? suis motibus eum Jordane
retroacto fluente respondeat : A facie Domini mota est terra, à
facie Dei Jacob, qui convertit petram in stagna aquarum, et
rupem in fontes aquarum. Non ergo nobis, Domine, non nobis,
sed nomini tuo da gloriam, super misericordià tuâ et veritate
tua ; ut cum prœsens vasculum, sicut reliqua altaris vasa, sacro
chrismate tangitur, oleo sancto ungitur, quicumque ad sonitum
ejus convenerint, ab omnibus inimici tentationibus liberi, semper
fidei catholicœ documenta sectentur. Per Dominum nostrum
Jesum Christum filium tuum, qui tecum vivit et régnât in
unitate Spiritûs Sancti Deus, &c. P^. Amen.
Après cette oraison, l'Officiant ou quelqu'autre Ecclésiastique
dans les ordres sacrés essuiera les onctions avec du linge blanc,
du coton ou des éloupes ; ensuite le thuriféraire s'étant approché
avec l'encensoir plein de feu, et avec la navette où il y aura
de l'encens, de la myrrhe et de la pastille, ou au moins une
de ces trois choses, si on ne peut les avoir toutes, l'Officiant
mettra de ce qui est dans 'la navette dans l'encensoir sans le
bénir; après quoi le thuriféraire mettra l'encensoir fumant sous
DES BÉNÉDICTIONS. 399
la Cloche, et l'y laissera jusqu'à ce qu'il faille bénir l'encens
pour l'Evangile , ainsi qu'il sera marqué ci-après.
Cependant le chœur chantera l'antienne et le psaume qui
suivent :
* L J mm
Hf ■ m ■ m j m m ■ m ...... _B
Ant. Deus in sancto vi - a tua : quis Deus
MB
S --mt-m— S
. ma — ■
- ES m m ■
M
mag - nus sicut De - us noster ? se u o u a e. 8.
PSAUME 76.
IDERUNT te aquœ, Deus, viderunt te aquœ; * et timuerunt,
et turbatse sunt abyssi.
Multitudo sonitûs aquarum, * vocem dederunt nubes.
Etenim sagittœ tuœ transeunt; * vox tonitrui tui in rota.
Illuxerunt coruscationes tuse orbi terras ; * commota est, et
contremuit terra.
In mari via tua, et semitge tuœ in aquis multis ; * et vestigia
tua non cognoscentur.
Deduxisti sicut oves populum tuum, * in manu Moysi et Aaron.
Gloria Patri, &c. Sicut erat, &c.
Le psaume achevé, l'Officiant dira :
OREMUS.
C^MNIPOTENS dominator Christe, quo secundùm carnis as-
sumptionem dormiente in navi, dùm oborta tempestas mare
\
4oo DES BÉNÉDICTIONS.
conturbasset, te protinùs excitato et imperante dissiluit ; tu
necessitatibus populi tui benignus succurre ; tu hoc lintinnabulum
Sancti Spiritûs rore perfunde, ut ante sonitum illius semper fugiat
bonoruni inimicus, invitetur ad fidem populus christianus, hostilis
terreatur exercitus, confortetur in Domino per illud populus tuus
convocatus ; ac sicut davidicâ citharà delectatus desuper descendat
Spiritûs Sanctus; atque, ut Samuele lactentem agnum mactante
in holocaustum régis aeterni imperii, fragor aurarum turbam
repulit adversantium ; ità , dùm hujus vasculi sonitus transit per
nubila, Ecclesia? tuœ conventum manus conservet angelica,
fruges credendum, mentes et corpora salvet protectio sempiterna.
Per te , Christe Jesu, qui cum Deo Pâtre vivis et régnas in
unitate ejusdem Spiritûs Sancti Deus, &c. Amen.
L'oraison finie , le Diacre fora bénir l'encens à l'ordinaire
par l'Officiant, et ayant reçu le livre des Evangiles, qui lui
sera présenté par un clerc, il se mettra à genoux et demandera
la bénédiction, disant: Jube, Domne, benedicere. L'Officiant
lui donnera la bénédiction ordinaire : Dominus sit in corde
tuo, &c. Après quoi le Diacre, accompagné du thuriféraire et
des céroféraires, s'avancera au-dessus de la Cloche, et ayant
donné le livre à tenir à un clerc en surplis, s'il n'y a pas de
Sous-Diacre, il chantera l'Evangile qui, suit, et encensera le
livre à l'ordinaire :
"fr. Dominus vobiscum : Et cum spiritu tuo.
Sequenda sancd Evangelii secundùm Lucam,
Gloria tibi, Domine.
(Luc. 10. J
ï N illo tempore : Intravit Jésus in quoddam castellum, et mulier
quaedam, Martha nomine, excepit illum in domum suam, et
DES BÉNÉDICTIONS. 401
huic erat soror nomme Maria, quas etiam sedens secus pedes
Domini, audiebat verbum illius. Martha autem satagebat circa
frequens ministerium, quae stetit, et ait : Domine, non est
tibi curae, quod soror mea reliquit me solam ministrare ? Die
ergo illi, ut me adjuvet. Et respondens dixit illi Dominus :
Martha, Martha, sollicita es, et turbaris erga plurima. Porro
unum est necessarium. Maria opdmain partem elegit, quae non
auferetur ab eâ.
Après l'Evangile, le clerc qui tenait le livre le portera à baiser
à l'Officiant, qui sera ensuite encensé par le Diacre. Après quoi
VOfficiant, se tournant vers la Cloche, fora sur elle le signe de la
croix avec la main droite ; et ayant reçu son bonnet, il retournera
processionnellement avec le Clergé dans la sacristie.
BÉNÉDICTION DUN ÉTENDARD OU ENSEIGNE MILITAIRE.
clerc tiendra l'Etendard pendant que le Prêtre en fora la
Bénédiction.
Adjutorium nostrum in nomine Domini :
Qui fecit coelum et terram.
^r. Dominus vobiscum : Et cum spiritu tuo.
OREMUS.
OMNIPOTENS sempiterne Deus, qui es cunctorum benedictio
et triumphantimn fordtudo, respice propidus ad preces humilitatis
nostrae, et hoc Vexillum quod bellico usui praeparatum est,
cœlesd bene f%< dictione sanctifica, ut contrà adversaiïas et
rebelles nadones sit validum, tuoque munimine cii'cumseptum,
5i
402 DES BÉNÉDICTIONS.
sitque inimicis christiani populi terribile, atque in te confidentibus
solidamentum, et certa fiducia victoriae. Tu enini es Deus, qui
conteris bella, et cœlestis prœsidii speraritibus in te praestas
auxilium. Per unicuni filium tuum Christum Dominum nostrum,
qui tecum vivit et régnât in unitate Spiritûs Sancti Deus per
omnia saecula saeculorum. %L. Amen.
Il jettera de Veau bénite sur l'Étendard ; ensuite l'Officier qui
doit le porter, s'étant mis à genoux, le Prêtre lui présentera
l'Étendard de la main droite, disant : .
Accipe Vexillum coelesti benedicdone sancdficatum, sitque
inimicis populi christiani terribile -, et det tibi Dominus gratiam,
ut ad ipsius nomen et honorem cum illo hostium cuneos potenter
pénètres incolumis et securus.
L'Officier, recevant l'Etendard, baisera la main du Prêtre,
lequel lui donnera le baiser de la paix, disant : Pax tibi.
BÉNÉDICTION DES CHAMPS
CONTRE LES DIVERS ANIMAUX QUI Y FONT DU DÉGÂT ET NUISENT
AUX BIENS DE LA TERRE.
Nous plaçons ici cette Bénédiction, quoiqu'elle se fasse ordinairement par
un simple Prêtre ; mais la raison en est qu'elle ne se peut faire que d'après
une autorisation spéciale de Monseigneur l'Archevêque.
E Curé ou le Vicaire qui aura reçu l'ordre de la faire, s'étant
transporté dans le lieu où ces animaux font un plus grand dégât,
se revêtira d'un surplis et d'une étole 'violette, et s'étant placé
en un lieu éminent, il fera les prières suivantes :
DES BÉNÉDICTIONS. 4o3
}K Adjutorium nostrurn in nomine Domini :
P^. Qui fecit cœlum et terram.
Domine, exaudi orationem meam :
Et clamor meus ad te veniat.
7^. Dominus vobiscum : Et cum spiritu tuo.
OREMUS.
Ï^RECES nostras, quœsumus, Domine, clementer exaudi, ut
qui justè pro peccatis nôstris affligimur, et hanc vermium seu
murium, aut locustarum, vel aliorum animalium calamitatem
patimur, pro tui nominis glorià, ab eâ misericorditer liberemur,
ut per potentiam tuam expulsa nulli noceant, et hos agros,
vineas aut aquas intacta dimittant; quatenùs quae ex eis orta
fuerint, tuae majestati deserviant et nostrae necessitad subveniant.
Per Christum Dominum nostrurn. P^. Amen.
OREMUS.
OMNIPOTENS sempiterne Deus, bonorum omnium auctor et
conservator, in cujus nomine omne genu flectitur, cœlestimn,
terrestrium et infernorum, concède, ut quod de tuâ misericordiâ
confisi agimus, per tuam gratiam efEcacem consequatur elFectum :
quatenùs hos vermes, mures, aves, locustas aut alia animalia
noxia segreges, exterminando extermines, ut ab istà calamitate
liberati, gratiarum actiones majestati tuae referamus. Per Christum
Dominum nostrurn. Amen.
OREMUS.
ab iEgyptiis, pro glorià nominis tui, locustas, bruchos, ciniphes
aliasque plagas ( scilicet, justitiae tuae in peccatores flagella )
4o4 DES BÉNÉDICTIONS.
avertisti, à filiis quoque Israël prohibuisti \ à populo in te credente
similes calamitates aufer, ut potentiam tuam et beneficentiam
praedicemus. Per Christum Dominum nostrum. Amen.
OREMUS.
JLJARGIRI et conservare fructus terrae dignare, Domine Deus
noster, ut temporalibus gaudeamus auxiliis, et proficiamus spiri-
tualibus incremends. Per Christum Dominum nostrum. Amen.
OREMUS.
o RAMUS te, Domine Deus noster, ut hos agros (vel has
vineas ) serenis oculis hilarique vultu respicere digneris ; tuamqne
super eos mitte bene dictionem, ut non grando surripiat, non
turbo subvertat, non vis tempestatis detruncet, non œstus exurat,
non animalia noxia corrodant, neque inundado pluvioe exterminet ;
sed fructus incolumes uberesque usui nostro ad plenam maturi-
tatem perducas. Per Christum Dominum nostrum. Amen.
Benedictio Dei omnipotentis, Patris ffe, et Filii , et Spi-
ritûs ̂ Sancd, descendat et maneat super hos agros ( vel has
vineas ) et eorum fructus. P>>. Amen.
Ensuite il jettera de l'eau bénite sur les Champs, les Vignes
et les autres lieux où ces animaux font le dégât.
S, ces animaux font un dégât très-considérable, le Clergé et
le peuple pourront aller en procession sur le lieu, en chantant
les Litanies des Saints, comme le jour de S. Marc; et lorsque
la procession y sera arrivée, le Curé jettera de l'eau bénite sur
les Champs, en chantant Asperges me, &c. Psal. Miserere, &c.
comme ci-dessus, page 3io; ou, si c'est au temps de Pâques,
DES BENEDICTIONS. 4o5
il chantera Vidi aquam, &c. Psal. Confitemini Domino, &c.
comme ci-dessus} page 309.
Après quoi il lira ou il chantera les quatre Évangiles qui
suivent, vers les quatre parties du monde ; savoir, un de
chaque côté.
DU CÔTÉ DE L'ORIENT.
7^. Dominus vobiscum : P^. Et cum spiiïtu tuo.
7^. Secpientia sancti Evangelii secundùm Matthseum.
Gloria tibi, Domine.
CÙM natus esset Jésus in Bethléem Judœ, in diebus Herodis
Régis, ecce Magi ab Oriente venerunt Hierosolymam, dicentes :
Ubi est qui natus est Rex Judœorum ? vidimus enim stellam
ejus in Oriente, et venimus adorare eum. Audiens autem Herodes
Rex turbatus est, et omnis Hierosolyma cum illo. Et congregans
omnes Principes Sacerdotum et Scribas populi, sciscitabatur ab
eis, ubi Christus nasceretur. At illi dixerunt ei : In Bethléem
Judœ ; sic enim scriptum est per Prophetam : Et tu Bethléem
terra Juda, nequaquam minima es in Principibus Juda : ex
te enim exiet Dux, qui regat populum meum Israël. Tune
Herodes, clam vocatis Magis, dihgenter didicit ab eis tempus
stellae quae apparuit eis. Et mittens illos in Bethléem, dixit :
lté et interrogate diligenter de puero ; et cum inveneritis, renun-
tiate mihi, ut et ego veniens adorem eum. Qui cùm audissent
Regem, abierunt : et ecce Stella quam viderant in Oriente
antecedebat eos, usque dùm veniens staret suprà ubi erat
puer. Videntes autem stellam gavisi sunt gaudio magno valdè.
Et intrantes domum in venerunt puerum, cum Maria iriatre ejus.
Et procidentes adoraverunt eum. Et aperus thesauris suis,
4o6 DES BÉNÉDICTIONS.
obtulerunt ei mimera, aurum, thus et myrrham. Et responso
accepto in somnis, ne redirent ad Herodem, per aliam viam
reversi sunt in regionem suam.
Laus tibi, Christe.
DU COTÉ DU MIDI.
7^. Dominus vobiscum : Et cum spiritu tuo.
7^. Secpienda sancti Evangelii secundùm Marcum.
Gloria dbi, Domine.
IN illo tempore : Recumbendbus undecim Discipulis, apparuit
illis Jésus, et exprobravit incredulitatem eorum et duritiam cordis :
- quia iis qui viderant eum resurrexisse, non crediderunt. Et dixit
eis : Euntes in mundum universum, praedicate Evangelium omni
creaturse. Qui crediderit, et bapdzatus fuerit, salvus erit : qui
verô non crediderit, coudemnabitur. Signa autem eos qui cre-
diderint, hase sequentur : In nomine meo Dœmonia ejicient ;
linguis loquentur novis ; serpentes tollent ; et si mortiferum quid
biberint, non eis nocebit ; super aegros manus imponent, et
benè babebunt. Et Dominus quidem Jésus, postquàm locutus
est eis, assumptus est in cœlum, et sedet à dextris Dei. Illi
autem profecti, prsedicaverunt ubique, Domino coopérante, et
sermonem confirmante, sequentibus signis.
P^. Laus tibi, Christe.
DU CÔTÉ DU COUCHANT.
7^. Dominus vobiscum : Et cum spiritu tuo.
7^. Sequentia sancti Evangelii secundùm Lucam.
Gloria tibi, Domine.
IN illo tempore : Missus est Angélus Gabriel à Deo in civitatem
DES BÉNÉDICTIONS. 407
Galilaeae, cui nomen Nazareth, ad Virginem desponsatam viro,
cui nomen erat Joseph, de domo David, et nomen virginis
Maria. Et ingressus Angélus ad eam, dixit : Ave gratià plena :
Dominus tecum ; benedicta tu in mulieribus. Quae cùm audisset,
turbata est in sermone ejus et cogitabat qualis esset ista salutatio.
Et ait Angélus ei.: Ne timeas, Maria ; invenisd enim gratiam apud
Demn. Ecce concipies in utero, et paries filium; et vocabis
nomen ejus Jesum. Hic eritmagnus, et Filius Aldssimi vocabitur.
Et dabit illi Dominus Deus sedem David patris ejus, et regnabit
in domo Jacob in aeternum, et regni ejus non erit finis. Dixit
autem Maria ad Angelum : Quomodô fiet istud, quoniam virum
non cognosco ? Et respondens Angélus, dixit ei : Spiritûs Sanctus
superveniet in te , et virtus Aldssimi obumbrabit tibi. Ideôque
et quod nascetur ex te Sanctum, vocabitur Filius Dei. Et ecce
Elisabeth cognata tua, et ipsa concepit filium in senectute suâ ;
et hic mensis est sextus illi quae vocatur sterilis, quia non erit
impossibile apud Deum omne verbum. Dixit autem Maria :
Ecce ancilla Domini, fiât mihi secundùm verbum tuum.
Laus tibi, Christe.
DU COTÉ DU NORD. Dominus vobiscum : Et cum spiritu tuo.
if. Initium sancti Evangelii secundùm Joannem.
P^. Gloria tibi, Domine.
IN principio erat Verbum, et Verbum erat apud Deum, &c.
comme ci-dessus, page 256.
Ensuite on retournera à l'église, en continuant de chanter les
Litanies, des psaumes, &c. comme aux autres processions.
INSTRUCTION XL
SUR LES EXORCISMES.
L'EXORCISME est une cérémonie
par laquelle les Ministres de l'Eglise
commandent avec autorité aux Démons
de laisser en liberté les personnes dont
ils possèdent ou obsèdent les corps, et
de se retirer des autres créatures dont
ces esprits malins abusent quelquefois
par la permission de Dieu, depuis
qu'elles leur ont été en quelque ma-
nière assujetties, par la perte que
l'homme a faite, par son péché, de
l'empire qu'il avait sur elles.
JÉSUS-ClIRIST étant venu pour ré-
parer les maux causés par le péché, a
donné à l'Eglise la puissance d'arrêter,
par la vertu de son saint nom, le
pouvoir du Démon sur les créatures ;
et l'Église communique cette puissance
à ceux de ses Ministres auxquels elle
donne l'ordre d'Exorciste.
Or, quoique l'Eglise se soit quelque-
fois servie de jeunes enfans pour exor-
ciser les Énergumènes ou Possédés du
Démon, afin d'humilier davantage cet
esprit superbe, il convient néanmoins
que l'Exorciste soit d'un âge mûr, et
qu'il soit respectable non seulement par
son office, mais encore plus par la
gravité de ses mœurs.
Et pour obvier aux abus qui pour-
raient se commettre dans l'exercice de
ce ministère, et empêcher que l'auto-
rité sainte que les Ministres de JÉSUS-
CHRIST ont reçue de chasser les Démons
ne soit exposée au mépris des hérétiques
et aux railleries des libertins, l'Eglise
veut que , lorsque quelque personne est
soupçonnée d'être possédée du Démon,
on en laisse le jugement à l'Evêque,
auquel on doit découvrir les signes de
la possession qu'on aura remarqués,
afin qu'il examine si elle est véritable,
qu'il donne à quelqu'Ecclésiastique la
commission d'en fane l'Exorcisme, et
qu'il lui marque la conduite qu'il doit
garder dans une action si difficile ; et
DES EXORCISMES. 4°9
c'est conformément à cette règle que,
par nos Ordonnances Synodales, Nous
avons défendu à tous Prêtres d'entre-
prendre d'exorciser aucune personne
soupçonnée d'obsession ou possession
du Démon, qu'après en avoir obtenu
de Nous la permission.
Sur quoi il faut observer qu'on ne
doit pas croire facilement qu'une per-
sonne soit possédée du Démon, parce
qu'on aperçoit en elle quelque chose de
surprenant et d'extraordinaire. L'insen-
sibilité dans quelque partie du corps,
les contorsions des membres, le rou-
lement des yeux, l'extension de la
langue, l'enflure de la gorge ou du
.ventre, les cris effroyables et d'autres
actions semblables ne convainquent pas
absolument que quelqu'un est possédé.
C'est pourquoi l'Eglise demande d'au-
tres signes pour juger de la vérité de
la possession ; ceux-là pouvant venir
de l'artifice de certaines personnes que
l'intérêt ou la vanité portent à contre-
faire les Possédés, ou être causés par la
mélancolie ou par quelqu autre maladie.
Les marques les plus assurées par
lesquelles l'Eglise a coutume de juger
qu'une personne est véritablement pos-
sédée de l'esprit malin, sont, si elle
déclare les choses secrètes, si elle
découvre ce qui se passe dans l'ima-
gination des autres, et ce qui se lait
dans des lieux éloignés ; si elle entend
les langues qui lui étaient inconnues,
si elle parle des sciences qu'elle n'a
jamais apprises, si son corps est sus-
pendu quelque temps en l'air, si elle fait
des efforts ou des actions qui surpassent
absolument les forces naturelles, et
autres choses semblables, lesquelles,
surtout si elles sont en grand nombre
dans une même personne, doivent
être regardées comme les preuves d'une
véritable possession.
Le Prêtre ou autre Ministre de
l'Eglise, qui est commis pour exor-
ciser ceux qui sont ainsi possédés du
Démon, ne doit entreprendre d'exercer
ce ministère qu'avec un parfait désinté-
ressement , par un pur motif de charité,
et qu'après s'y être préparé, suivant
l'avis de notre Seigneur, par la prière, Matth. 17.
par le jeûne, par la défiance de lui-
même , et par une parfaite confiance
en la puissance et en la bonté de
Dieu. Il doit surtout, pendant les
Exorcismes, se conduire avec toute
l'humilité, la patience, la modestie, la
prudence et la pureté de cœur possi-
bles , afin de confondre l'orgueil, les
insultes, les bouffonneries, la malice
et l'impiété du Démon.
Il avertira le Possédé, s'il a l'esprit
libre, de demander à Dieu avec ferveur
et avec confiance la grâce de sa déli-
vrance , de jeûner, de se confesser et
communier souvent à celte intention,
5a
4io DES EXC
et de souffrir avec patience les plus
grandes vexations du Démon, avec
espérance d'en être enfin délivré avec
l'aide de Dieu.
Il faut principalement lui recom-
mander de se recueillir intérieurement,
et de prier Dieu avec ferveur dans le
temps des Exorcismes ; et pour ce
sujet, il est à propos de lui faire tenir
alors un Crucifix dans les mains, ou
d'en exposer un à sa vue. On pourra
aussi, pourvu qu'il n'y ait aucun danger
d'irrévérence, lui mettre sur la tête
ou sur la poitrine quelques Reliques
des Saints, renfermées dans des boîtes
ou des reliquaires ; mais on ne doit
jamais lui mettre la Sainte Eucharistie
sur la tête ni sur aucune autre partie du
corps, de peur qu'elle ne soit traitée
indignement.
Autant de fois que l'Exorciste verra
le Possédé se battre, ou qu'il apercevra
quelque tumeur s'élever sur son corps,
il fera le signe de la croix dessus, et y
jettera de l'eau bénite qu'il doit toujours
avoir auprès de soi.
Pour ce qui regarde les remèdes
corporels, l'Exorciste n'en doit donner
ni conseiller aucun au Possédé , mais
laisser ce soin aux médecins.
Les Exorcismes se doivent faire
dans l'église en présence de quelques
témoins , mais en petit nombre. On
pourra néanmoins les faire dans quelque
IRCISMES.
maison particulière , pour des causes
justes et raisonnables, comme lorsque
le Possédé est malade, ou pour d'autres
raisons que Nous aurons approuvées.
On ne doit exorciser les femmes ou
les filles qu'en présence de quelques
personnes sages et pieuses, qui soient,
s'il se peut, de leur sexe , afin de les
tenir lorsqu'elles sont agitées par le
Démon. L'Exorciste ne doit jamais les
toucher, que pour faire sur elles le
signe de la croix, quand il est prescrit :
il fera au-dessous du menton les signes
prescrits sur la poitrine, et il prendra
garde de ne dire ni faire rien qui puisse
lui causer, ou aux assistans, quelque
pensée peu honnête.
Lorsqu'il prononce les Exorcismes,
il doit parler avec fermeté au Démon,
le menacer et lui commander avec
autorité, sans s'éloigner néanmoins de
la modestie, de l'humilité, de la con-
fiance en Dieu et de la résignation à
sa sainte volonté.
Il doit, en parlant au Démon, se
servir des paroles de l'Ecriture sainte
et de celles qui sont en ce Rituel,
plutôt que des siennes, ou de celles
des autres. Après les premiers Exor-
cismes, il est à propos qu'il demande
au Possédé ce qu'il a ressenti dans
son corps ou dans son esprit, pen-
dant qu'on l'exorcisait, pour connaître
quelles sont les paroles qui causent
DES EXC
plus de peine et de trouble au Démon,
afin de les répéter plus souvent ; et
lorsque l'Exorciste s'aperçoit qu'il y
en a quelques-unes dont le Démon
témoigne plus d'horreur, et qu'il en
est plus tourmenté, il doit les répéter
plusieurs fois, réitérer ses menaces, le
presser vivement d'obéir ; et s'il voit
que c'est avec succès, il doit persévérer
avec patience et avec courage à le
tourmenter pendant deux, trois, quatre
heures, et même plus long-temps s'il se
peut, jusqu'à ce qu'enfin il ait vaincu
son opiniâtreté , et l'ait contraint de
quitter la place.
Si Dieu , pour des raisons justes,
quoiqu'inconnues, ne donne pas d'abord
PtCISMES. 4n
à son ministère le succès qu'il en at-
tendait , il ne doit pas perdre courage ;
mais après avoir adoré l'ordre secret
de sa providence, recouru à la prière
et à la pénitence, et s être armé d une
nouvelle confiance en Dieu, il doit
recommencer les Exorcismes les jours
suivans, et ne pas cesser de combattre
le Démon, qu'il n'ait eu le dessus sur
lui et n'en soit demeuré vainqueur.
Lorsqu'il aura plu à Dieu de délivrer
le Possédé, l'Exorciste doit l'avertir
d'éviter avec grand soin le péché, de
peur qu'en menant une vie criminelle,
il ne donne lieu au Démon de rentrer
en lui d'une manière plus dangereuse
que la première fois.
LA MANIÈRE DE FAIRE LES EXORCISMES SUR UN ÉNERGUMÈNE
OU POSSÉDÉ DU DÉMON.
IJE Prêtre qui aura été commis par Monseigneur l'archevêque
pour faire cet Exorcisme se confessera, ou au moins s'excitera à
une vive douleur de ses péchés ; il célébrera la Sainte Messe f
s'il se peut; implorera le secours de Dieu par de ferventes prières ;
et s'étant revêtu d'un surplis et d'une éiole violette} accompagné
d'un clerc qui portera le bénitier avec l'aspersoir, il s'approchera
du Possédé qu'il fera lier, s'il y a lieu de craindre quelque
violence. Il lui mettra autour du cou l'extrémité de son étoley
il fera le signe de la croix, tant sur le Possédé que sur soi et
sur les assistans, et jettera de l'eau bénite sur tous. Ensuite,
412 DES EXORCISMES.
s'étant m is à genoux, il dira les Litanies des Saints, jusqu'à
Pater noster exclusivement, et tous les assistans, étant aussi à
genoux, lui répondront.
Les Litanies achevées, le Prêtre, étant toujours à genoux, dira :
Ant. Ne reminiscaris, Domine, delicta nostra, vel parentum
nostrorum ; neque vindictam sumas de peccatis nostris.
Pater noster, &c. tout bas.
Et ne nos inducas in tentationem ;
Sed libéra nos à malo.
77 récitera avec les assistans le psaume 53e. Deus, in nomine
tuo salvum me fac, comme ci-dessus, page 383, suivi de Gloria
Patri, &c. Sicut erat, &c.
Le Prêtre : "y/. Salvum fac servum tuum ( vel Salvam fac
ancillam tuam ),
Deus meus, sperantem in te.
Esto ei, Domine, turris fortitudinis
A facie inimici.
Nihil proficiat inimicus in eo ( vel in eâ ) :
Et filius iniquitatis non apponat nocere ei.
7^. Mitte ei, Domine, auxilium de sancto :
%L. Et de Sion tu ère eum ( vél eam ).
Domine, exaudi orationem meam :
Et clamor meus ad te veniat.
S'étant levé, il dira :
Dominus yobiscum : Et cum spiritu tuo.
OB.EMTJS.
DEUS , cui proprium est misereri semper et parcere, suscipe
deprecationem nostram, ut hune famulum tuum quem ( vel
DES EXORCISMES: 4i3
hanc farnulam tuam quam ) delictorum catena constringit, mi-
seratio tuœ pietatis clementer absolvat.
D OMINE sancte, Pater omnipotens, aeterne Deus, Pater Domini
nostri Jesu Christi, qui illum refugam, tyrannum, et apostatam
gehennae ignibus deputasti, quique Unigenitum tuum in hune
mundum misisti, ut illum rugientem contereret ; velociter attende,
accéléra, ut eripias hominem ad imaginent et similitudinem tuam
creatum, à ruina et Dœmonio meridiano. Da, Domine, terrorem
tuum super bestiam, quse exterminât vineam tuam ; da fiduciam
servis tuis contrà nequissimum draconem pugnare fortissimè, ne
contemnat sperantes in te, et ne dicat, sicut in Pharaone, qui
jam dixit : Deum non novi, nec Israël dimitto. Urgeat illum
dextera tua potens, discedere à famulo tuo N. (vel à famulà tua
N. ) Çfe ne diutiùs praesumat captivum ( vel capuvam ) tenere,
quem ( vel quam ) tu ad imaginem tuam facere dignatus es, et
in Filio tuo redemisti, qui tecum vivit et régnât in unitate Spiritûs
Sancti' Deus per omnia saecula sœculorum. Amen.
Ayant ensuite mis son bonnet, et s'étant tourné vers le Possédé,
il commandera au Démon en cette sorte :
I^RAECIPIO tibi, quicumque es, spiritus immunde, et omnibus
sociis tuis hune Dei famulum ( vel hanc Dei farnulam ) obsi-.
dentibus, ut per mysteria Incarnationis, Passionis, Resurrectionis
et Ascensionis Domini nostri Jesu Christi, per missionem Spiritûs
Sancti et per adventum ejusdem Domini nostri ad judicium,
dicas mihi nomen tuum, diém et horam exitûs tui cum aliquo
signo ; et ut mihi, licet indigno, prorsùs in omnibus obedias,
neque hanc creaturam Dei vel circumstantes, aut eorum bona
ullo modo ofïendas.
4i4 DES EXORCISMES.
Il ôtera son bonnet, et lira un ou plusieurs des Evangiles
suivons, faisant le signe de la croix sur le commencement de
l'Évangile, sur le front, sur la bouche et sur la poitiùne du
Possédé, en disant :
Lectio sancti Evangelii secundùm Joanneni.
Gloria tibi, Domine. ' ( Joan. ï.J
J[ N principio erat Verbiïm, &c. comme ci-dessus, page 256.
Lectio sancti Evangelii secundùm Marcum.
Gloria tibi, Domine. (Marc. 16.J
ï N illo tempore : Dixit Jésus Discipulis suis : Euntes in mundum
universum, prœdicate Evangelium omni creaturœ. Qui crediderit
et baptizatus fuerit, salvus erit : qui verô non crediderit, con-
demnabitur. Signa autem eos qui crediderint, hœc sequentur :
In nomine meo Dœmonia ejicient ; linguis loquentur novis ;
serpentes tollent j et si mortiferum quid biberint, non eis
nocebit*, super œgros manus imponent, et benè habebunt.
Deo gratias.
Lectio sancti Evangelii secundùm Lucam.
Gloria tibi, Domine. (Luc. 10.J
IN illo tempore : Reversi sunt septuaginta duo cum gaudio,
dicentes ad Jesum : Domine, etiam Dœmonia subjiciuntur nobis
in nomine tuo. Et ait illis : Videbam Satanam sicut fulgur de
cœlo cadentem. Ecce dedi vobis potestatem calcandi suprà
serpentes et scorpiones, et super omnem virtutem inimici, et
nihil vobis nocebit. Verumtamen in hoc nolite gaudere, quia
spiritûs vobis subjiciuntur : gaudete autem, quod nomina vestra
scripta sunt in cœlis. Deo gratias,
DES EXORCISMES. 4i5
Lectio sancti Evangelii secundùm Lucam.
Gloria tibi, Domine. (Luc. n.J
SN illo tempore : Erat Jésus ejiciens Dœmonium, et illud erat
mutum. Et cùm ejecisset Dœmonium, locutus est mutus, et
admiratœ sunt turbœ. Quidam autem ex eis dixerunt : In
Beelzebub Principe Dœmoniorum, ejicit Dsemonia. Et alii ten-
tantes signum de coelo quœrebant ab eo. Ipse autem ut vidit
cogitationes eorum, dixit eis : Omne regnmn in seipsum divisum
desolabitur, et domus saprà domum cadet. Si autem Satanas
in seipsum divisus est, quomodô stabit regnum ejus ? quia dicitis
in Beelzebub me ejicere Dœmonia. Si autem ego in Beelzebub
ejicio Dœmonia, filii vestri in quo ejiciunt ? ideô ipsi judices
vestri erunt. Porro si in digito Dei ejicio Dœmonia, profecto
pervenit in vos regnum Dei. Cùm fortis armants custodit atrium
suum, in pace sunt ea quoe possidet. Si autem fortior eo
superveniens vicerit eum, universa ejus arma auferet, in quibus
confidebat, et spolia ejus distribuer Deo gratias.
Le Prêtre, étant toujours découvert, ajoutera :
~jf. Domine, exaudi orationem meam :
Et clamor meus ad te veniat.
Dominus vobiscum :
Et cum spiritu tuo.
OREMUS.
OMNIPOTENS Domine, Verbum Dei Patris, Christe Jesu, Deus
et Dominus universœ creaturœ, qui sanctis Apostolis tuis dedisti
potestatem calcandi super serpentes et scorpiones, qui inter
caetera mirabilium tuorum prœcepta dignatus es dicere : Dœ-
mones effugate ; cujus virtute motus tamquam fulgur de coelo
4i6 DES EXORCISMES.
Satanas cecidit : tuum sanctum nomen cum timoré et tremore
suppliciter deprecor, ut indignissimo mihi servo tuo, datà veniâ
omnium delictorum meorum, constantem fidem et potestatem
donare digneris, ut hune crudelem Dœmonem, brachii tui sancti
munitus potentiâ, fidenter ac securus aggrediar-, per te, Jesu
Christe, Domine Deus noster, qui venturus es judicare vivos
et mortuos, et sseculum per ignem. Amen.
Le Prêtre, après avoir fait le signe de la croix sur soi et
sur le Possédé, lui mettra une partie de l'étole à l'entour du
cou; et ayant mis la main droite sur la tête du Possédé, il dira
avec beaucoup de fermeté et avec une grande foi, étant toujours
découvert :
7^. Ecce Cracem Domini :, fugite, partes adversse.
Vicit leo de tribu Juda, radix David.
7^". Domine, exaudi orationem meam :
%L. Et clamor meus ad te veniat.
7^". Dominus yobiscum : Et cum spiritu tuo.
OREMTJS.
D EUS et Pater Domini nostri Jesu Christi, invoco nomen
sanctum tuum, et clementiam tuam supplex exposco, ut adversùs
hune et omnem immundum spiritum, qui vexât hoc plasma
tuum, mihi auxilium praestare digneris : per eumdem Dominmn
nostrum Jesum Christum filium tuum, qui tecum vivit et régnât
in unitate Spiritûs Sancti Deus, &c. %L. Amen.
// mettra son bonnet pour dire l'Exorcisme suivant, se décou-
vrant seulement au nom de JÉSUS, et il fera sur le Possédé les
sisnes de croix qui sont marqués.
DES EXORCISMES. 417.
JEXORCIZO te, immundissime spiritûs, omnis incursio adversarii,
omne pliantasma, omnis legio, in nomine Domini nostri Jesu
Christi eradicare et effugare ab hoc plasmate Dei Ipse
tibi imperat, qui te de supemis cœlorum in inferiora terrœ
demergi praecepit. Ipse tibi imperat, qui mari, ventis et tern-
pestatibus hnperavit. Audi ergo, et urne, Satana, inimice fidei,
hostis generis humani, mortis adductor, vitae raptor, justitiae
declinator, nialorum radix, fomes vitiorum, seductor hominum,
proditor gentium, incitator invidiae, origo avaritiœ, causa dis-
cordiae, excitator dolorum. Quid stas et resistis, cùm scias
Christum Dominum vires tuas perdere ? illum metue, qui in
Isaac immolatus est, in Joseph venundatus, in agno occisus,
in homine crucifixus, deindè inférai triumphator fuit. (Il fera
avec le pouce droit les trois croix suivantes sur le front du
Possédé J. Recède ergo in nomine Patris -t^, et Filii , et
Spiritûs ̂ Sancti; da locum Spiritui Sancto per hoc signum ̂
crucis Jesu Christi Domini nostri, qui cum Pâtre et eodem
Spiritu Sancto vivit et régnât Deus per omnia, &c. Amen.
// se découvrira et dira :
^r. Domine, exaudi orationem meam. :
ï^. Et clamor meus ad te veniat.
Dominus vobiscum : Et cum spiritu tuo.
OREMUS.
D EUS, conditor et defensor generis humani, qui hominem ad
imaginent tuam fbrmasti, respice super hune famulum tuum JY.
qui ( vel hanc farnulam tuam iV. quae ) dohs immundi spiritûs
appetitur, quem (vel quam) vêtus adversaiïus, antiquus hosus
teiTae, formidinis horrore circumvolat, et sensum mentis humanae
53
4i8 DES EXORCISMES.
stupore defigit, terrore conturbat et metu trepidi timoris exagîtat.
Repelle, Domine, virtutem Diaboli, fallacesque ejus insidias
amove : procul impius tentator aufugiat ; sit nominis tui signo ̂
(il faut faire es signe de croix sur le front du PossédéJ famulus
tuus munitus ( vel famula tua munita ), et in anima tutus ( vel
tuta) et corpore.
Les trois croix suivantes se font sur la poitrine du Possédé.
TPu pectoris ^ hujus interna custodias 5 tu viscera ^ regas \
tu cor ̂ confirmes : in anima adversatricis potestatis tentamenta
evanescant. Da, Domine, ad hanc invocationem sanctissimi
nominis tui gratiam, ut qui hùc usque terrebat, territus aufugiat
et victus abscedat, tibique possit hic famulus tuus N. ( vel
haec famula tua N. ) et corde firmatus ( vel firmata ) et mente
sincerus ( vel sincera ) debitum prœbere famulatum. Per Do-
minum nostrum Jesum Cbristum filium tuum, qui tecum vivit
et régnât in unitate Spiritûs Sancti Deus, &c. Amen.
Le Prêtre se couvrira et dira :
EXORCISME:
JA-DJURO te, serpens antique, per judicem vivorum et mor-
tuorum, per factorem tuum, per lactorem mundi, per eum qui
habet potestatem mittendi te in gehennam, ut ab hoc famulo
Dei N. qui ( vel ab hâc famula Dei N. quœ ) ad Ecclesiœ sinum
recurrit, cum metu et exercitu furoris tui festinans discedas.
Adjuro te iterùm ( on doit faire ce signe de croix sur le front
du PossédéJ, non meâ infirmitate, sed virtute Spiritûs Sancti,
ut exeas ab hoc famulo Dei N. quem ( vel ab hàc famula Dei
N. quam ) omnipotens Deus ad imaginem suam fecit. Cède
igitur, cède non mihi, sed ministro Christi. Illius enim te urget
DES EXORCISMES. 419
potestas, qui te cruci suse subjugavit. Illius brachium contre-
misce, qui, devictis gemitibus inferni, animas ad lucem perduxit.
Sit tibi terror corpus hominis ̂ (il fera ce signe de croix sur
la poitrine du Possédé J; sit tibi formido imago Dei ^ ( ce
signe de croix se fait sur le front du Possédé J ; non résistas,
nec moreris discedere ab homine isto, quoniam complacuit
Cliristo in homine habitare. Et ne contemnendum putes, dùm
me peccatorem nimis esse cognoscis : imperat tibi Deus
( faisant des signes de croix sur le Possédé J, imperat tibi
majestas Christi imperat tibi Deus Pater imperat tibi
Deus Filius Çfe, imperat tibi Deus Spiritûs ife Sanctus, imperat
tibi Sacramentum crucis , imperat tibi fides Sanctorum
Apostolorum Pétri et Pauli, et cœterorum Sanctorum ^ :, im-
perat tibi Martyrum sanguis imperat tibi continentia Con-
fessorum ̂ , imperat tibi pia Sanctorum et Sanctarum omnium
intercessio imperat tibi christianœ fidei mysteriorum virtus
Exi ergo, transgressor 5 exi, seductor, plene omni dolo et fallaciâ,
virtutis inimice, innocenuum persecutor. Da locum, dirissime ;
da locum, impiissime ; da locum Christo, in quo nihil invenisti
de operibus tuis, qui te spoliavit, qui regnum tuum destruxit,
qui te victiim ligavit, et vasa tua diripuit, qui te projecit in
lenebras exteriores, ubi tibi cum ministris tuis erit prœparatus
interitus. Sed quid, truculente, reniteris ? quid, temerarie,
detrectas? Reus es omnipotent! Deo, cujus statuta transgressus
es; reus es filio ejus Jesu Christo Domino nostro, quem tentare
ausus es, et cruci fi gère prœsumpsisti ; reus es humano generi,
cui tuis persuasionibus mortis venenum propinasti.
-/ILDJURO ergo te, draco nequissime, in nomine Agni ̂ imma-
culati, qui ambulavit super aspidem et basiHscum, qui conculcavit
420 DES EXORCISMES.
leonem et draconem, ut discedas ab hoc homine ^ ( il doit
faire cette croix sur le front du Possédé J, discedas ab Ecclesiâ
Dei ^ ( il fait ici le signe de la croix sur les assistans J :
contremisce et effuge, invocato nomine Domini illius, quem
inferi tremunt, cui Virtutes cœlorum, et Potestates et Domina-
tiones subjectœ sunt, quem Cherubim et Seraphim indefessis
vocibus laudant, dicentes : Sanctus, Sanctus, Sanctus Dominus
Deus Sabaoth. Imperat tibi Verbum caro f'actum ; imperat
tibi natus ^ ex Virgine ; imperat tibi Jésus Nazarenus, qui
te, cùm Discipulos ejus contemneres, elisum atque prostratum
exire prœcepit ab homine -, quo praesente, cùm te ab homine
separasset, nec porcorum gregem ingredi prœsumebas. Recède
ergo nunc adjuratus in nomine ̂ ejus, ab homine quem ipse
plasmavit. Durum est tibi velle resistere durum est tibi
contrà stimulum calcitrare f£< : quia quantô tardiùs exis, tanto
magis tibi supplicium crescit; quia non hommes contemnis, sed
illum qui dominatur vivorum et mortuorum, qui venturus est
judicare vivos et mortuos, et sœculum per ignem. Amen.
Le Prêtre, s'étant découvert, ajoutera :
7^. Domine, exaudi orationem meam :
Et clamor meus ad te veniat.
Dominus vobiscum : Itf. Et cum spiritu tuo.
OREMTJS.
IDEUS cœli, Deus terrœ, Deus Angelorum, Deus Archangelo-
rum, Deus Prophetarum, Deus Apostolorum, Deus Martyrum,
Deus Virginum, Deus qui potestatem habes donare yitam post
mortem, requiem post laborem : quia non est alius Deus prœter
te, nec esse poterit verus, nisi tu, Creator cœli et terra, qui
DES EXORCISMES. 421
verus rex es, et cujus regni non erit finis ; humiliter majestati
gloriœ tuœ supplico, ut hune famulum tuum ( vel hanc farnulam
tuam ) de immundis spiritibus liberare digneris. Per Christum
Dominum nostrum. Amen.
Ensuite il se couvrira et dira l'Exorcisme suivant, faisant tou-
jours sur le Possédé les signes de croix quand ils sont marqués.
EXORCISME.
JA-DJURO ergo te, omnis immundissime sphitus, omne phan-
tasma, omnis incursio Satanae, in nomine Jesu Christi ^< Na-
zareni, qui post lavacrum Jordanis in desertum ductus est , et
te in tuis sedibus vicit ; ut quem ille de limo terrœ ad honorent
gloriœ suœ formavit, tu desinas impugnare, et in homine
miserabili non humanam fragilitatem, sed imaginem omnipotentis
Dei contremiscas. Cède ergo Deo qui te et malitiam tuam
in Pharaone, et in exercitu ejus per Moysen servum suum in
abyssum demersit ; cède Deo ^, qui te per fidelissimum
servum suum David, de rege Saule spiritualibus canticis pulsum
fugavit; cède Deo qui te "in Judâ Iscariote proditore dam-
navit. Ille enim te divinis verberibus tangit, in cujus conspectu
cum tuis legionibus tremens et clamans dixisti : Quid nobis,
et tibi Jesu fili Dei altissimi ? venisti hue ante tempus torquere
nos ? Ule te perpetuis flammis urget, qui in fine temporum dicturus
est impiis : Discedite à me, maledicti, in ignem aeternum, qui
paratus est Diabolo et angelis ejus. Tibi enim, impie, et angelis
tuis vernies erunt qui nunquàm morientm1 ; tibi et angelis tuis
inextinguibile prœparatur incendium : quia tu es prince] )s male-
dicti homicidii, tu auctor incestùs, tu sacrilegorum caput, tu
actionum pessimarum magister, tu hœreticorum doctor, tu totius
422 DES EXORCISMES.
obscœnitatis inventor. Exi ergo , impie ; exi , scélérate ;
exi cum omni fallaciâ tua : quia hominem templum suum esse
voluit Deus. Sed quid diutiùs moraris hic ? Da honorem Deo
Patri omnipotenti )^(, cui omne genu fleclitur. Da locum
Domino Jesu Christo qui pro homine sanguinem suum
sacratissimum fudit. Da locum Spiritui yfe Sancto, qui per
beatum Apostolum suum Petrum te manifesté stravit in Simone
mago ; qui fallaciam tuam in Ananiâ et Saphirâ condemnavit ; qui
te in Herode rege honorem Deo non dante percussit ; qui te
in mago Elima, per Apostolum suum Paulum, caecitatis caligine
perdidit, et per eumdem de Pythonissâ verbo imperans exire
praecepit. Discede ergo nunc discede seductor. Tibi
eremus sedes est; tibi habitatio serpens est. Humiliare et pros-
ternere : jam non est differendi tempus. Ecce enim dominator
Dominus proximat citô, et ignis ardebit ante ipsum, et prœcedet
et inflammabit in circuitu inimicos ejus. Si enim hominem
fefelleris, Deum non poteris irridere. Ille te ejicit, cujus oculis
nihil occultum est; ille te expellit, cujus virtuti universa subjecta
sunt ; ille te excludit, qui tibi et angelis tuis praeparavit œternam
gehennam, de cujus ore exibit gladius acutus ; qui venturus est
judicare vivos et mortuos, et saeculum per ignem. Amen.
L'on pourra répéter les prières précédentes, s'il est nécessaire,
jusqu'à ce que le Possédé soit délivré.
Il sera aussi fort utile de dire avec beaucoup de piété les prières
suivantes, et même de les répéter souvent. Le Prêtre pourra dire
les Cantiques, le Symbole et les Psaumes alternativement avec
les assistans. On doit se tenir debout et découvert pendant les
Caîitiques et le Symbole; mais durant les Psaumes on pourra
s'asseoir et se couvrir.
DES EXORCISMES. 4a3
Pater noster, &c. Ave Maria, &c. Credo, &c.
Le cantique de la Sainte Vierge : Magnificat.
Le cantique de Zackarie ; Benedictus Dominus Deus.
Le symbole de S. Athanase : Quicunique vult salvus esse.
Le psaume 90e. Qui habitat in adjutorio.
Le psaume 67e. Exurgat Deus, et dissipentur.
Le psaume 69e. Deus, in adjutoriuni meum intende.
Le psaume 117e. Confitemini Domino, qUoniam bonus.
Le psaume 34e- Judica, Domine, nocentes me.
Le psaume 3oc. In te, Domine, speravi.
Le psaume 21e. Deus, Deus meus, respice in me.
Le psaume 3e. Domine, quid multiplicati sunt.
Le psaume 10e. In Domino confido.
Le psaume 12e. Usquequô, Domine, oblivisceris me.
Apres que le Possédé aura été délivré, le Prêtre l'exhortera
à remercier Dieu de la grâce qu'il vient de lui faire, et étant
debout et découvert, il dira sur lui l'oraison suivante :
O.»» ,e, Deus o„,nipo^,
ut spiri.us iu^uuaus a
mpMs
non habeat potestatem in hoc famulo tuo JY. (vel in hâc famulà
tnâ N. ), sed ut fugiat et non revertatur. Ingrediatur in eum
( vel in eam ), Domine, te jubente, bonitas et pax Domini
nostri Jesu Chrisu per quem redempti sumus, et ab omni malo
non timemus, quia Dominus nobiscum est; qui vivit et régnât
cum Deo Pâtre in unitate Spiritûs Sancti Deus, &c. Amen.
INSTRUCTION XII.
SUR LA VISITE DE MONSEIGNEUR L'ARCHEVÊQUE.
LORSQUE le Curé aura reçu le
Mandement de M>r. l'Archevêque pour
la Visite de sa paroisse, il le publiera
au Prône le Dimanche ou la fête sui-
vante , et il expliquera en même temps
à ses Paroissiens les grands avantages
qu'ils doivent attendre de cette Visite,
et les moyens d'en profiler. U leur repré-
sentera que les Visites des Evêques
ont été instituées par NOTRE SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST, le Souverain Pasteur de
nos ames, afin d'étendre la Religion,
en conserver le culte, la beauté et
l'éclat, maintenir la discipline ecclésias-
tique , corriger les mœurs, réprimer
les désordres, faire cesser les abus
qui pourraient s'être introduits, rétablir
l'union, la paix et la charité chrétienne
entre les Fidèles, et remédier à tous
leurs besoins. C'est pourquoi ils doivent
se persuader que c'est JÉSUS-CHRIST qui, pour combler leur paroisse de
grâces et de bénédictions, les visite par
le ministère de leur Archevêque ; et
que dans cette vue ils sont obligés
d'écouter sa parole avec soumission,
recevoir ses avis et ses ordonnances
avec une grande docilité de cœur et
d'esprit, et les exécuter avec fidélité.
Il les exhortera à se préparer à cette
Visite par des prières plus ferventes
qu'à l'ordinaire, par la réception des
Sacremens de Pénitence et d'Eucha-
ristie , et par d'autres bonnes œuvres ;
et il disposera à la Confirmation ceux
qui ne l'ont pas encore reçue, suivant
l'instruction donnée sur ce Sacrement,
page 78.
Il fera en sorte que les comptes
de la fabrique, l'inventaire des biens
meubles et immeubles appartenant à
l'église ou aux confréries, l'état des
charges à acquitter et des offices de fon-
dation, les registres de Baptêmes, Ma-
riages et Sépultures, soient parfaitement
en ordre, afin que Msr. l'Archevêque
DE LA VISITE
puisse prendre une connaissance exacte
de toutes choses le jour de sa Visite.
Il réfléchira aussi devant Dieu sur les
principaux désordres de sa paroisse,
afin d'en instruire Monseigneur et
d'apprendre de lui les remèdes à y
apporter.
Il donnera avis à ceux qui ont des
chapelles domestiques, de disposer leur
titre pour le faire voir à Monseigneur :
il avertira aussi ses Paroissiens que le
jour de la Visite, sans être une fête
d'obligation, doit être pour tous une
fête de dévotion ; et pour la rendre
plus solennelle , il fera la veille balayer
l'église, il aura soin que les autels
soient parés des plus beaux ornemens,
comme dans les grandes fêtes ; il fera
sonner vers le soir toutes les cloches
un espace de temps considérable, aussi
bien que le lendemain dès le point du
jour de la Visite, comme aussi à l'ar-
rivée de Mgr. l'Archevêque sur le ter-
ritoire de sa paroisse, et à son départ.
Le matin du jour de la Visite , il
aura soin que tous les ornemens, linge,
livres, et généralement tous les meubles
appartenant à l'église, soient exposés
par ordre sur une table dans la sacristie
ou dans quelqu 'autre lieu de l'église,
avec un état desdits ornemens signé
de lui, afin que M«r. l'Archevêque n'ait
pas de peine d'en faire la visite et le
dénombrement.
DU DIOCÈSE. 4a5
Il disposera pareillement les vaisseaux
du Saint Chrême et des Saintes Huiles,
et les Fonts Baptismaux, afin qu'ils
puissent aisément être visités. Il expo-
sera aussi les Pteliques, s'il y en a dans
l'église, et il tiendra les titres et appro-
bations de ces Reliques en état d'être
présentés.
Il fera préparer auprès de l'autel,
du côté de l'Epitre, une table couverte
d'une nappe blanche pour servir de
crédence, sur laquelle on mettra un
bassin avec une aiguière pleine d'eau
et une serviette blanche, l'encensoir
vide qui ne sera rempli de feu qu'à
l'arrivée du Prélat, avec la navette
pleine d'encens, le bénitier avec l'as-
persoir, une bourse avec un corporal,
une boite garnie de grandes et de
petites hosties, les burettes remplies
de vin ët d'eau, et un calice garni.
Auprès de cette table ou crédence,
on placera un fauteuil ou chaise à bras,
et, s'il se peut, deux flambeaux de
cire blanche pour la visite du Très-
Saint Sacrement.
Vers le milieu de l'autel, à plain
pied du Sanctuaire, un peu néanmoins
du côté de l'Evangile , on disposera
un prie-Dieu couvert d'un tapis, s'il
se peut ; et on mettra sur l'autel, du
côté de l'Epitre , le Missel ouvert à
l'endroit où est la Messe du Patron
de l'église.
54
I
4^6 DE LA VISITE DU DIOCÈSE.
ORDRE POUR LA VISITE.
T^OUT étant disposé comme il est prescrit ci-dessus, le Curé
ou le Supérieur de l'église, ayant eu avis que Monseigneur
l'Archevêque est près d'arriver, se revêtira d'un surplis et d'une
chape blanche par dessus, s'il y en a , mais sans élole, et il
viendra processionnellement avec son Clergé, sans néanmoins
chanter, attendre le Prélat à Ventrée de la ville ou du bourg, si
c'est la première Visite qu'il fait ; sinon il ira l'attendre seulement
à l'entrée de l'église ou du cimetière, et on gardera l'ordre
qui suit :
Le thuriféraire marchera le premier, ayant à sa gauche un
autre clerc portant le bénitier, ensuite le porte-croix entre deux
cérçféra'ires, puis les autres Ecclésiastiques, deux à deux, revêtus
de surplis, et enfin le Curé.
Lorsque Monseigneur l'Archevêque sera arrivé et revêtu de
ses habits pontificaux, il se mettra à genoux sur un tapis et un
carreau qu'on aura préparé au même lieu pour adorer la croix
de la procession, laquelle le. Curé, après l'avoir séparée du bâton,
lui présentera à baiser, sans lui faire aucune révérence par respect
à la croix qu'il aura dans les mains ; mais après qu'il l'aura
rendue, le Curé et tous les Ecclésiastiques feront une profonde
inclination à Monseigneur l'Archevêque. Ensuite, si c'est la pre-
mière Visite du Prélat, et qu'on lui ait préparé un dais, comme
il convient, principalement dans les villes, et qu'il veuille s'en
servir, les principaux Officiers du lieu ou de la paroisse, après
l'avoir salué avec respect et reçu à genoux sa bénédiction,
prendront le dais et le porteront sur lui jusqu'à l'église où on
marchera en procession, chantant l'hymne Te Deum^ page 172,
I
DE LA VISITE DU DIOCÈSE. 427
à laquelle, si le chemin est long, on pourra ajouter l'hymne
Iste Confessor, ou une autre selon le temps.
On allumera tous les cierges du grand autel, avant que
Monseigneur l'Archevêque entre dans l'église.
A l'entrée de l'église, qui se doit faire par la principale porte,
le Curé présentera l'aspersoir à Monseigneur l'Archevêque,
lequel, après avoir pris de l'eau bénite et en avoir fait l'aspersion
sur le Curé, le Clergé et le peuple, rendra l'aspersoir au Curé
qui lui baisera la main en le donnant et en le recevant. Ensuite
le Curé, prenant la navette, lui présentera avec les mêmes céré-
monies la cuiller pour la bénédiction de l'encens, lui disant :
Benedicite, Pater reverendissiine. L'encens étant béni, le Curé
encensera Monseigneur l'Archevêque de trois coups, avec une
inclination profonde devant et après l'encensement.
Aussitôt les chantres entonneront l'antienne Sacerdos et Pon-
tifex, et la procession avancera vers le grand autel, où le Prélat
se mettra à genoux sur le prie-Dieu.
p ss m ■ j Ë m B5 g
H
Ant. Sacerdos et Pon - ti - fex, et virtutum
19 E M y
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▼ H — m H ■
0 - pi - fex, Pastor bone in po - pu-lo, sic placu-
IS - Il Domino.
428 DE LA VISITE DU DIOCÈSE.
L'antienne étant finie, le Curé ou le Supérieur de l'église,
demeurant debout et découvert du côté de l'Épître, et tourné
vers le Prélat, dira les prières qui suivent :
Protector noster aspice Deus,
Et respice in faciem Chrisii tui.
Salvum fac servuni tuum,
Deus meus, sperantem in te.
Mitte ei, Domine , auxilium de sancto :
Et de Sion tuere eum.
Nihil proficiat inimicus in eo :
Et filius iniquitatis non apponat nocere ei.
Domine, exaudi orationem meam :
Et clamor meus ad te veniat.
Dominus vobiscum :
Jjl. Et cum spiritu tuo.
OREMÙS.
EUS, omnium fidelium pastor et rector, famulum tuum iV.
( disant le nom du Prélat) quem Ecclesiae tuse prœesse voluisti,
propitius respice , da ei, qusesumus, verbo et exemplo, quibus
praeest proficere, ut ad vitam, unà cum grege sibi credito, per-
veniat sempiternam. Per Christum Dominum nostrum. Amen.
L'oraison précédente ne se dira qu'à la première Visite de
Monseigneur l'Archevêque. Aux Visites suivantes, on dira l'orai-
son qui suit :
OREMUS.
EUS, humilium visitator, qui eos paternâ dilectione consolaris,
prsetende societati nostrse gratiam tuam, ut per eos in quibus
DE LA VISITE DU DIOCÈSE. 429
habitas, tuum in nobis sentiamus adventum. Per Christuni
Doniinum nostrum. Amen.
L'oraison finie, les chantres entonneront l'antienne du Patron
de l'église avec le verset; cependant le Prélat montera à l'autel,
le baisera au milieu, et étant passé au côté de l'Épître, il
chantera l'oraison propre de ce Saint clans le Missel.
Cela fiait, le Curé quittera sa chape. Monseigneur l'Arche-
vêque étant revenu au milieu de l'autel, donnera la bénédiction
solennelle au peuple, et le fiera avertir des indulgences qu'il
accorde à ceux qui sont présens à la Visite; après quoi, s'il le
juge à propos, il s'assiéra et exposera le sujet et les causes de
sa Visite.
Ensuite le Curé fera étendre le drap mortuaire devant l'autel,
et celui qui porte la croix ira avec les deux céroféraires se placer
derrière ce drap, le visage tourné vers l'autel.
Cependant Monseigneur l'Archevêque, étant revêtu d'une étole
noire ou violette, et d'un pluvial de même couleur, toujours près
de l'autel, tourné vers le peuple et la mitre sur la tête, com-
mencera l'antienne : Si iniquitates.
Le chœur récitera le psaume De profundis clamavi ad te,
Domine, &c.
Requiem aeternam dona eis, Domine ;
Et lux perpétua luceat eis.
On répétera l'antienne :
Ant. Si iniquitates observaveris, Domine ; Domine, quis
susûnebit ?
Après quoi on ôlera la mitre à Monseigneur l'Archevêque,
qui dira : Kyrie eleison. Le chœur : Chrisie eleison.
43o DE LA VISITE DU DIOCÈSE.
Kyrie eleison. Monseigneur l'Archevêque dira Pater noster, &c.
tout bas.
El ayant reçu l'aspersoir, il jettera de l'eau bénite trois fois
sur le drap mortuaire ; savoir : au milieu, à gauche et à droite.
Ayant rendu l'aspersoir, il bénira l'encens; et ayant reçu l'en-
censoir, il encensera le drap mortuaire de trois coups, au milieu,
à gauche et à droite. Ensuite il dira debout et découvert :
Et ne nos inducas in tentationem ;
%L. Sed libéra nos à malo.
7^. In memoriâ œternâ erunt justi :
l$L. Ab auditione malâ non timebunt.
A porta inferi, Erue, Domine, animas eormn.
Requiem œtemam dona eis, Domine;
%L. Et lux perpétua luceat eis.
^f. Domine, exaudi orationem meam :
Et clamor meus ad te veniat.
7^. Dominus vobiscum : Et cum spiritu tuo.
OREMUS.
DEUS, qui inter apostolicos Sacerdotes famulos tuos pontificali
fecisti dignitate vigere, praesta, quœsumus, ut eorum quoque
perpétue aggregentur consortio. Per Cliristum, &c. Amen.
Après cette oraison, Monseigneur l'Archevêque, couvert de sa
mitre ou de son bonnet, sera conduit au cimetière procession-
nellement, c'est-à-dire, avec la croix qui sera portée par un
clerc en surplis entre deux céroféraires, précédés de deux autres
Ecclésiastiques, dont l'un portera le bénitier avec l'aspersoir, et
l'autre l'encensoir plein de feu avec la navette, et dès qu'on
commencera à marcher, on chantera le répons qui suit :
DE LA VISITE DU DIOCESE. 43i
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a - rum re - susci - tas - ti à
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4 monu-mento fœtidum. * Tu e - is
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Do - mine, dona re - quiem et lo - cum
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indul gen - tiae. * Qui ven-tu-rus
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* 11 , ..WÊ , m . n ■- r--jji i es ju - di - care vi - vos et m or-
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■ ei4** a-
tuos, et S33 - culum per i - gnem.
* Tu e is.
432 DE LA VISITE DU DIOCESE.
Pendant que le Clergé allant au cimetière chantera le répons
précédent, Monseigneur ¥ Archevêque dira à voix basse, avec ses
Officiers, l'antienne Si iniquitates, &c., le psaume De pro
fundis, &c, et répétera l'antienne Si iniquitates, &c.
Tous les Ecclésiastiques étant arrivés au milieu du cimetière,
se rangeront en face de part et d'autre : Monseigneur l'Arclve-
vêquè s'arrêtera vis-à-vis de la croix, et lorsque le répons
précédent sera fini, on chantera le répons suivant :
1 ■-♦-■g--—n
jçj m 1™
1
Li-be-ra me, Do mi-ne, de mor-te
œter - nâ, in di - e il - la tre-men - dâ,
1» WS*i Ë5H 'JF**
—m—m— —S ££— ■
Quandô cœli mo - vendi sunt et ter - ra,
—-j 3 S —M—§£jjg " J
—S H
^S h-51-!!— fë-s
— =E=j§B$ïi§ - ■ r—
* Dùm ve neris judi - ca re sœ
-B-4
culum per i - gnem. "p. Tremens factus sum ego,
DE LA VISITE DU DIOCÈSE. 433
*1 ' ♦' ■■
et ti - me - o dùm discussio ve-ne-rit,
3 at - que ven-tu-ra i - ra. * Quandô cœ-li. Dies
■
wt H m S™, „ ■ " ■
la ▼ ■
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illa, dies i-rae, ca-la-mi-ta - tis et mi-se - lise.
* - - n m m m m
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m fflB -y _ ■ ■ . m ISP
■
dies magna et a - ma-ra valdè. * Dùm
ve neris. Requiem œternam do-na
eis, Do-mi-ne, et lux per-pe-tu-a lu-ce - at
1 e-is. Li-be-ra me.
55
434 DE LA VISITE DU DIOCÈSE.
Pendant qu'on répétera Libéra me, Domine, &c. jusqu'au
premier verset Tremens factus sum, &c, le Curé présentera à
Monseigneur l'Archevêque la cuiller de la navette pour mettre
de l'encens dans l'encensoir..
Ilfaut observer qu'on ne baise pas la main du Prélat, lorsqu'on
lui présente l'aspersoir, la cuiller ou l'encensoir à l'absolution des
Défunts, ou à l'exposition du Saint Sacrement.
Le répons fini, le premier chœur chantera :
* - Le second * m m ■ g ■■ ■ chœur : ■
Kyrie e - lei - son. Christe e-le-i-son.
Tous ensemble :
Kyri-e e - le - i-son.
On ôtera la mitre à Monseigneur l'Archevêque, qui dira d'une
voix intelligible : Patèr noster.
Et pendant que les assisians le continueront tout bas, le Prélat,
sans sortir de sa place, jettera trois fois de l'eau bénite devant
lui sur le cimetière, et l'encensera de trois coups, comme il a
fait sur le drap mortuaire dans l'église ; après quoi il chantera les
versets et les oraisons qui suivent :
$\ Et ne nos inducas in tentationem;
1$L. Sed libéra nos à malo.
In memoriâ œternâ erit justus :
Ab auditione malà non timebit.
A porta inferi, Erue, Domine, animas eorum.
DE LA VISITE DU DIOCÈSE. 435
7^. Requiem seternam dona eis, Domine 5
Et lux perpétua luceat eis.
7^. Domine, exaudi orationem meam :
Et clamor meus ad te veniat.
7^". Dominus vobiscum : Et cum spiritu tuo.
OREMUS.
JDEUS, qui inter apostolicos Sacerdotes famulos tuos sacerdotali
fecisti dignitate vigere, prsesta, qusesumus, ut eorum quoque
perpetuo aggregentur consortio.
DEUS, venias largitor et humanae salutis amator, qusesumus
clemeutiam tuam, ut nostrse congregationis fratres, propinquos
et benefactores, qui ex hoc sœculo transierunt, beatâ Maria
semper Virgine intercedente, cum omnibus Sanctis tuis, ad per-
pétuas beatitudinis consortium pervenire concédas.
DEUS, cujus miseratione animœ fidelium requiescunt, famulis
et famulabus tuis omnibus hic et ubique in Christo quiescentibus
da propitius veniam peccatorum, ut à cunctis reatibus absoluli
tecum sine fine lœtentur. Per Christum, &c. Amen.
7^. Requiem seternam dona eis, Domine;
Et lux perpétua luceat eis.
Après ces oraisons, les choristes chanteront :
l m ■ ■ m ■ nB m m
7^. Requies - cant in pace. A-men.
Monseigneur l'Archevêque fera ensuite le signe de la croix
436 DE LA VISITE DU DIOCÈSE.
sur le cimetière, de tous les côtés. On lui donnera la mitre ou
son bonnet, et on retournera à l'église dans le même ordre qu'on
en est venu, en psalmodiant le psaume 5oe. Miserere meî,
Deus, &c. que le Prélat récitera tout bas avec ses Officiers, et
on. dira à la fin du psaume :
if. Requiem aeternam dona eis, Domine;
ï^. Et lux perpétua luceat eis.
Lorsqu'on sera rentré dans l'église, Monseigneur l'Archevêque
ira tout droit au grand autel, où, après qu'on lui aura ôté sa
mitre, étant tourné vers le même autel, il dira :
if. Kyrie eleison. Christe eleison. Kyrie eleison.
Pater noster, &c. tout bas.
if. Et ne nos inducas in tentaûonem ;
1$L. Sed libéra nos à malo.
if. A porta inferi, Erue, Domine, animas eorum.
if. Domine, exaudi orationem meam :
Et clamor meus ad te veniat.
Dominus yobiscum : Et cum spiritu tuo.
OREMUS.
i%.BSOLVE, qusesumus, Domine, animas lamulorum famula-
rumque tuarum ab omni vinculo delictorum, ut in resurrectionis
gloriâ, inter Sanctos et Ëlectos tuos resuscitati respirent. Per
Christum Dominum npstrum. $1. Amen.
Après cette oraison, Monseigneur l'Archevêque quittera les
ornemens noirs ou violets, et en prendra de blancs pour faire
la Visite qu'il commencera par le Très-Saint Sacrement, en la
forme suivante :
DE LA VISITE DU DIOCÈSE. 437
Tous les cierges du grand autel étant allumés et l'encensoir
préparé, le Prélat se mettra à genoux sur le marchepied de
l'autel : le Curé prendra une étole blanche, et ayant étendu un
corporal sur l'autel, il ouvrira le tabernacle, fera la génuflexion,
tirera tous les ciboires, custodes et boîtes où il y a des hosties
consacrées, les mettra sur le corporal, fera la génuflexion et
descendra auprès de Monseigneur l'Archevêque, auquel il pré-
sentera la cuiller et la navette pour mettre de l'encens, et lui
donnera ensuite l'encensoir.
Après que Monseigneur l'Archevêque aura encensé le Saint
Sacrement, il entonnera le Tantum ergo Sacramentum, et pendant
que le chœur continuera de chanter cette hymne, Monseigneur
l'Archevêque montera à l'autel accompagné du Curé, lequel,
après avoir fait la génuflexion, ouvrira les ciboires et fera de
nouveau la génuflexion.
Monseigneur l'Archevêque visitera les ciboires, boîtes et cus-
todes, comme aussi le tabernacle par dedans et par dehors ; après
quoi il se remettra à genoux sur le marchepied, et le Curé,
ayant fait la génuflexion, couvrira les ciboires, fera une seconde
génuflexion, descendra au-dessous du Prélat et se mettra à
genoux.
Le verset Tantum ergo et Genitori genitoque étant achevés,
deux clercs chanteront le verset qui suit ;
jlr. Panem de coelo prœstitisti eis :
Omne delectamentum in se habenteni.
Au temps de Pâques on ajoutera Alléluia.
Monseigneur l'Archevêque s'étant levé chantera l'oraison sui-
vante, ses Officiers lui tenant le Missel ouvert :
~f. Dominus vobiscum : J#. Et cum spiritu tuo.
438 DE LA VISITE DU DIOCÈSE.
OREMUS.
JLFEUS, qui nobis sub Sacramento mirabili passionis tuae mémo
riam reliquisti, tribue, quœsumus, ità nos corporis et sanguinis
tui sacra Mysteria venerari, ut redemptionis tuœ fructuin in nobis
jugiter sentiarnus; qui vivis et régnas in saecula, &c. Amen.
Après Voraison, Monseigneur VArchevêque ayant reçu l'en-
censoir des mains du Curé, encensera le Saint Sacrement, et étant
monté à l'autel, il donnera la bénédiction du Saint Sacrement
avec le ciboire ; et sitôt qu'il se sera remis à genoux sur le
marchepied, le Curé montera à l'autel, il fera la génuflexion, il
remettra les ciboires dans le tabernacle, et après avoir fait une
seconde génuflexion, il fermera la porte du tabernacle et quittera
son étole.
Ensuite Monseigneur l'Archevêque visitera les Fonts Baptis-
maux, les Saintes Huiles, les Reliques des Saints, s'il y en a
dans l'église; les autels, les chapelles, les images, la sacristie,
les ornemens et les livres de l'église; le cimetière, la maison du
Curé, et les autres choses saintes et dépendantes de l'église.
Après il donnera la Confirmation et bénira les ornemens, s'il
y en a à bénir.
Cela fait, il quittera la chape ou pluvial et l'étole, et retenant
seulement son rochet, son camail et son bonnet, il ira s'asseoir
au banc de l'Œuvre ou sur son fauteuil, où il se fera représenter
par le Curé et par les autres Ecclésiastiques de la paroisse leurs
titres et capacités, les registres de Baptêmes, de Mariages, de
Sépultures, des Fondations, et autres papiers et titres dont il a
été fait mention ci-dessus.
Il se fera aussi apporter par les ouvriers, fabriciens et syndicsy
DE LA VISITE DU DIOCÈSE. 439
les comptes de l'église et des confréries , les entendra, les exa-
minera, s'il le juge à propos, et les arrêtera.
Il s'informera ensuite s'il n'y a point de désordres publics et
scandaleux dans la paroisse, si les Paroissiens vivent en paix
entr'eux, et en bonne intelligence avec le Curé; il entendra les
plaintes de ceux qui ont à en faire ; il s'informera de la vie et
conduite des Prêtres, et de celle des maîtres et maîtresses d'école,
s'il y en a; il examinera si les sages-femmes savent baptiser en
cas de nécessité, s'il n'y a point de réparations à faire aux
bdtimens de l'église et à la clôture du cimetière, et en un mot,
si tout ce qui concerne le spirituel et temporel de l'église est dans l'ordre requis et en bon état.
Tout étant ainsi fait, Monseigneur l'Archevêque, avant que
de sortir de l'église, ira devant le grand autel oit, se tenant
debout et découvert au côté de l'Épître, il récitera tout haut le psaume De profundis, &c.
Requiem seternam dona eis, Domine ;
Et lux perpétua luceat eis.
Ant. Si iniquitates observaveris, Domine; Domine, quis sustinebit ?
"j^: Pater noster, &c. tout bas.
Et ne nos inducas in tentationem;
Sed libéra nos à malo.
~$f. A porta infeii, Erue, Domine, animas eorum.
"J^. Requiescant in pace. %L. Amen.
Domine, exaudi orationem meam :
Et clamor meus ad te yeniat.
Dominus vobiscum :
Et cum spiritu tuo.
44o DE LA VISITE DU DIOCÈSE.
OREMTJS.
I^EUS, cujus miseratione animœ fidelium requiescunt, famulis
et famulabus tuis omnibus hic et ubique in Christo quiescentibus
da propitius veniam peccatorum, ut à cunctis reatibus absoluti
tecum sine fine lsetentur. Per Christum Dominum nostrum.
Amen.
Après l'oraison, il montera à l'autel et donnera la bénédiction
solennelle au peuple.
ORDRE POUR LA VISITE DU VICAIRE GÉNÉRAL,
OU AUTRE COMMIS PAR M6'. L'ARCHEVÊQUE.
IJ ORS QUE le Curé aura reçu le Mandement de la Visite, il
le publiera et disposera toutes choses comme pour la Visite Ar-
chiépiscopale, excepté qu'on ne prépare rien pour la Confir-
mation. Le Grand Vicaire ou autre Visiteur étant arrivé dans la
paroisse, on sonnera les cloches. Il se rendra en surplis à la
principale porte de l'église, où le Curé, revêtu du surplis seule-
ment, le recevra et lui mettra une étole blanche, après la lui avoir
fait baiser. Le Visiteur se mettra ensuite à genoux pour adorer
la croix que le Curé lui fiera baiser. S'étant relevé, il recevra
Vaspersoir de la main du Curé, et ayant pris de l'eau bénite,
il en jettera sur les assistans. De là on le conduira procession-
nellement devant le gra7id autel, où il se mettra à genoux sur
le dernier degré, et cependant les chantres ou le Curé entonneront
l'antienne du Saint Patron de l'église. Pendant qu'on chantera
DE LA VISITE DU DIOCÈSE. 44i
le verset, le Visiteur montera à Vautel, le baisera, et étant
passé au côté de l'Épître, il chantera, Dominus vobiscum, là
Collecte du Saint Patron, et ajoutera sous une même conclusion
Voraison Deus, humilium visitator, qui est ci-dessus, page 428.
Ensuite il prendra une étole et une chape noire, et ira proces-
sionnelle ment dans le cimetière, pour y faire l'absolution pour les
morts. Si néanmoins le temps était mauvais, il pourrait la faire
dans la nef de l'église. On chantera seulement à cette absolution
le Libéra me, Domine, avec les prières et les cérémonies
marquées ci-dessus pour la Visite de Monseigneur l'Archevêque,
pages 4^ 2 et suivantes.
Après celte absolution, le Visiteur, étant de retour à l'église,
quittera les ornemens noirs, et ayant pris une étole blanche, le
Curé étendra un corporal sur l'autel et présentera la clef du
tabernacle au Visiteur, qui l'ouvrira, en tirera le Saint Sacrement,
l'encensera à genoux, et pendant qu'on chantera O salutaris
Hostia ou Tantum ergo, il visitera le ciboire et le tabernacle.
L'hymne achevée, il chantera le verset et l'oraison du Saint
Sacrement, comme ci-devant, pages 4^7 et 438 } et avant que de
remettre le Saint Sacrement dans le tabernacle, il en donnera la
bénédiction avec le ciboire.
Il visitera ensuite les Fonts Baptismaux, les vases des Saintes
Huiles, et toutes les autres choses que Monseigneur l'Archevêque
a coutume de visiter. Il entendra et arrêtera les comptes de la
fabrique et des confréries, il s'informera de la conduite du Curé,
des Ecclésiastiques et des Paroissiens, et il entendra les plaintes
qu'on aura à lui faire. Si les plaintes qu'on lui fera étaient
considérables, il ouïra les témoins en particulier, après avoir pris
leur serment, et leur fera signer leurs dépositions.
Il dressera un procès-verbal de tcut ce que dessus, pour le
56
44a DE LA VISITE DU DIOCÈSE.
remettre à Monseigneur l'Archevêque , et ne'fera aucune ordon-
nance que par provision, pour les choses qui pressent tellement
qu'on ne peut avoir recours à mondit Seigneur, ou pour recom-
mander l'exécution des Ordonnances Sy nodales et des choses qui
ont été réglées dans les Visites précédentes.
INSTRUCTION XIII.
SUR LE PRONE.
LES Curés, pour remplir en partie
l'obligation indispensable qu'ils ont
d'instruire leurs peuples, ne man-
queront pas de lire le Prône tous les
quinze jours au plus tard, et Nous
les invitons même très-instamment à
le lire tous les Dimanches à la Messe
de paroisse ; et si ce jour-là il y a
deux Messes dans l'église, le Prêtre
qui dira la première annoncera, avant
l'Offertoire, les jeûnes et les fêtes qui
se trouveront dans la semaine.
A la lecture du Prône, il faut joindre
une instruction courte, claire, simple
et familière sur les matières les plus
importantes au salut ; et ceci est d'une
obligation grave pour les Pasteurs des
ames. Nous les conjurons à ce sujet
de méditer sérieusement devant Dieu
ces paroles si frappantes du Concile de
Trente, développant cette obligation :
Dicbus sallem Dominicis, dit ce saint
Sess. 5, c 2. Concile, et festis solcmnibus, plèbes
sibi commis sas, pro sua et earum ca-
pacitate, pascant salutaribus verbis,
docendo quœ scire omnibus necessarium
est ad salutem, annuntiandoque eis,
cum brevitate et facilitate sermonis,
vitia quœ eos declinare et virtutes quas
seciari oporleat, ut pœnam œternam
evadere et cœlestem gloriam consequi
valeant. Sur quoi Nous faisons remar-
quer, i°. que le saint Concile estime
ce devoir si sacré, que dans le même
chapitre il Nous fait une obligation de
sévir, par les censures ecclésiastiques
contre les Pasteurs qui le négligeraient ;
2°. que l'instruction qu'il leur demande
n'est point un sermon dont le style,
l'apprêt, les combinaisons sont le plus
souvent aussi pénibles pour le Prédi-
cateur qu'inutiles pour les auditeurs,
mais bien une explication nette et
claire des vérités à croire, un dévelop-
pement simple et pratique des vertus
chrétiennes, en un mot, un catéchisme
444 DU PRONE.
raisonné ; et plus que jamais cet avis
est important aujourd'hui où les élé-
niens même de la Religion sont si
universellement ignorés. Pour atteindre
ce but, on pourrait une année leur
exposer l'ensemble de la Religion,
savoir : i°. ce que nous devons croire
(le Symbole); 2°. ce que nous de-
vons pratiquer (. les Commandemens
de Dieu et de l'Eglise ) ; 3°. ce que
nous devons éviter ( les péchés ca-
pitaux ) ; 4°- ce <îue nous devons
recevoir ( les Sacremens ) ; 5°. ce
que nous devons demander ( l'Oraison
Dominicale ). Une autre année on leur
ferait des homélies sur l'Evangile, leur
en développant les exemples et les
maximes. Plus tard, et ces fondemens
de la Religion étant bien établis, les
Curés pourront les instruire plus uti-
lement sur des sujets détachés, leur
expliquant alors quelque leçon du Ca-
téchisme , ou quelque partie du Prône
même ; leur parlant, par exemple un
Dimanche, d'un Sacrement, leur en
expliquant distinctement et en peu de
mots la nature, les effets , l'institution,
son excellence , sa nécessité, son uti-
lité , et les dispositions requises pour le
recevoir avec fruit. Un autre Dimanche
ils pourront expliquer un article du
Symbole des Apôtres, quelques deman-
des de l'Oraison Dominicale, ou un
Commandement de Dieu. Ils trouveront |
dans ce Rituel une ample matière pour
l'explication des Sacremens ; et pour
les autres sujets, ils auront recours
au Catéchisme du Concile de Trente,
lequel ils doivent lire avec d'autant plus
d'application et d'assiduité, qu'il a été
composé par l'ordre de ce saint Concile
pour l'usage des Curés, qu'ils y pui-
seront une doctrine très-pure, et qu'ils
en tireront, des maximes sûres pour
leur propre conduite et pour l'instruc-
tion des Fidèles.
Lorsqu'ils annonceront quelque fête
de NOTRE SEIGNEUR OU de la Sainte
Vierge, il convient qu'ils expliquent
en peu de mots ce que l'Eglise nous
enseigne du Mystère que nous y ho-
norons, qu'ils montrent ce que nous
sommes obligés de faire pour en té-
moigner à Dieu notre reconnaissance,
et qu'ils excitent les Fidèles à réveiller
leur foi, et à s'approcher des Sacremens
dans ces grandes solennités, afin de
les célébrer avec plus de piété.
Annonçant la fête d'un Saint, il sera
bon qu'ils disent un mot de sa vie,
qu'ils fassent le récit des principaux
actes de vertu qu'il a pratiqués, ou
qu'ils rapportent quelque sentence ou
maxime de piété avancée par ce Saint,
exhortant leurs Paroissiens à l'imiter, à
implorer son secours auprès de Dieu,
et à pratiquer ce qu'il a enseigné de
parole et d'exemple.
DU PRONE. 445
Ils pourront quelquefois, après avoir
publié les Rans de Mariage, en prendre
occasion d'expliquer les dispositions
qu'il faut apporter à ce Sacrement ou
traiter des obligations des personnes
mariées, le tout avec prudence et con-
formément aux instructions qui sont
dans ce Rituel.
S'ils s'aperçoivent que quelqu'abus
s'introduit dans leurs paroisses, ou
que quelque vice y règne , ils les com-
battront dans leurs Prônes, non pas
en déclamant contre ces désordres
d'une manière dure et injurieuse, ce
qui serait capable d'irriter le mal plutôt
que de le guérir ; et moins encore en
nommant ou désignant personne en
particulier, ce que Nous défendons
très - expressément ; mais ils doivent
proposer les motifs propres à en dé-
tourner, et donner les moyens efficaces
de les éviter.
Et cet avis doit servir de règle aux
Curés pour toutes les instructions qu'ils
feront sur les vertus et sur les vices ;
étant presqu'inutile d'en parler, si on
n'excite à la pratique des vertus par
des motifs tirés de leur excellence, de
leur beauté, des avantages qu'on en
retire et de la récompense qui leur
est promise, de leur nécessité, utilité,
facilité, des exemples des Saints, &c. :
et à la fuite des vices, par des raisons
tirées de leur laideur, de leurs effets,
de la haine que Dieu leur porte t
des
supplices éternels qui en seront le
châtiment, &c.
Au reste, les Curés instruiront sans
fruit, s'ils ne soutiennent leurs ins-
tructions par l'exemple d'une vie pure,
sainte et irrépréhensible. C'est pour-
quoi ils doivent avoir incessamment
devant les yeux cet avis important de
S. Pierre, qui est un abrégé des prin- l Petr. 5.
cipaux devoirs des Pasteurs : Pascite
qui in vobis est gregem Dei, providen-
ies non coacfe, sed spontanée secundum
Deum ; ne que lurpis lue ri graiiâ, sed
voluntarie ; neque ut dominantes in
cleris, sed forma facti gregis ex
animo. Et ils se sentiront sans doute
portés à pratiquer ce que ce saint
Apôtre enseigne , s'ils font attention
aux paroles suivantes, qui marquent
la grande récompense qu'ils en doivent
attendre : Et cùm apparue rit Princeps
Pastorum, percipietis immarcessibilem
gloriœ coronam.
446 DU PRONE.
PRÔNE POUR LES DIMANCHES.
le Cure' ne célèbre pas la Messe de paroisse, il fera le
Prône, revêtu d'un surplis et d'une étole; mais s'il célèbre cette
Messe, il quittera la chasuble et son manipule immédiatement
après l'Evangile, et étant monté dans la chaire, il fera le signe
de la croix debout et découvert, disant :
In nomine Patris, et Filii, et Spiritûs Sancti. Amen.
Et quelquefois :
Au nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit. Ainsi soit-il.
Ensuite, s'étant assis et découvert, il dira :
ous sommes ici assemblés, mes chers Frères, en ce saint
jour de Dimanche, par l'ordre de la Sainte Église, pour adorer
Dieu par l'offrande de l'auguste Sacrifice de la Messe, le remercier
de tous les biens que nous avons reçus de lui, lui demander
pardon de nos péchés, son secours et sa grâce dans tous nos
besoins, et enfin l'honorer par l'hommage de notre foi dont
voici les principaux Mystères :
Il y a un Dieu, être infini et éternel, qui a créé le ciel et la
terre, et tout ce qui existe. Ce Dieu n'a point de corps, c'est
un esprit qui ne peut être aperçu par nos sens ; il subsiste en
trois personnes distinctes et parfaitement égales entre elles, le
Père, le Fils et le Saint Esprit : le Père est Dieu, le Fils est
Dieu, le Saint Esprit est Dieu 5 ces trois personnes cependant
ne font qu'un seul Dieu : c'est ce que nous appelons le Mystère
de la Sainte Trinité.
DU PRONE. 447
Le fils de Dieu, la seconde personne de la Sainte Trinité,
s'est fait homme pour nous, par l'opération du Saint Esprit,
dans le sein d'une Vierge nommée Marie, et. est né de cette
Vierge la nuit de Noël, dans l'étable de Bethléem.
Ce fils de Dieu et de la Vierge Marie, que nous nommons
JÉSUS-CHRIST, c'est-à-dire, Sauveur, institua, la veille de sa
mort, le Très-Saint Sacrement de l'Autel, lequel contient réel-
lement et véritablement son corps, son sang, son ame et sa
divinité ; le lendemain il mourut sur une croix pour notre
salut, ressuscita le jour de Pâques, monta aux cieux le jour de
l'Ascension, après avoir donné à ses Apôtres et à leurs suc-
cesseurs le pouvoir de remettre les péchés, et le jour de la
Pentecôte, il envoya le Saint Esprit à ses Apôtres : ceux-ci,
pleins de. ce divin esprit, gagnèrent aussitôt à la Religion de
JÉSUS-CHRIST grand nombre de Fidèles dont la société forma
l'Église qui, répandue partout et toujours la même, visible dans
tous les temps et dans tous les lieux, a toujours reconnu, d'après
l'institution même de JÉSUS-CHRIST , pour son chef visible en
terre, le légitime successeur de S. Pierre dans le siège de Rome.
Tout ce qu'enseigne cette Église une, Sainte, Catholique, Apos-
tolique et Romaine, un "véritable Chrétien est obligé de le croire,
parce que JÉSUS-CHRIST lui a promis un secours infaillible pour
enseigner toujours la vérité jusqu'à la fin du monde, où il
viendra juger les vivans et les morts, et rendre à chacun selon
ses œuvres. Tels sont, mes très-chers Frères, les principaux
points de notre croyance ; ils sont contenus dans le Symbole
des Apôtres que nous allons réciter ensemble :
JE crois en Dieu le Père tout-puissant, Créateur du ciel et
de la terre ; et en JÉSUS-CHRIST son fils unique, notre Seigneur,
448 DU PRONE.
qui a été conçu du Saint Esprit, est né de la Vierge Marie,
a souffert sous Ponce-Pilate, a été crucifié, est mort, a été
enseveli, est descendu aux enfers, est ressuscité des morts le
troisième jour, est monté aux cieux, est assis à la droite de
Dieu le Père tout puissant, d'où il viendra juger les vivans et
les morts. Je crois au Saint Esprit, la Sainte Église Catholique,
la communion des Saints, la rémission des péchés, la résurrection
de la chair, la vie éternelle. Ainsi je le crois.
Pour avoir part à la résurrection glorieuse et à la vie éternelle,
il ne suffit pas de croire, mais il faut vivre saintement,
c'est-à-dire, éviter le péché, pratiquer la vertu, obéir à Dieu
et à l'Église. Il y a sept péchés qu'on nomme capitaux, parce que
chacun d'eux est le principe de plusieurs autres : ces péchés
que nous devons avoir toute notre vie en horreur, sont l'orgueil,
l'avarice, la luxure, l'envie, la gourmandise, la colère et la
paresse. Il y a trois vertus qui nous portent à Dieu : la Foi, l'Es-
pérance et la Charité. Par la Foi, nous croyons tout ce que
Dieu nous a révélé; par l'Espérance, nous attendons les biens
qu'il nous a promis, et par la Charité, nous aimons Dieu
par dessus toutes choses et le prochain comme nous-mêmes.
En voici les actes :
Acte de Foi.
M ON Dieu, je crois fermement toutes les vérités qui nous
sont proposées par l'Église, parce que c'est vous qui les lui avez
révélées.
DU PRONE. 449
Acte d'Espérance.
M ON Dieu, j'espère de votre bonté la vie éternelle et les
moyens d'y arriver, parce que vous me l'avez promis, et que
vous êtes fidèle dans vos promesses.
Acte de Charité.
M ON Dieu, je vous aime de tout mon cœur, parce que
vous êtes infiniment bon et infiniment aimable, et j'aime mon
prochain comme moi-même pour l'amour de vous.
Nous pouvons connaître si nous avons la Charité, en
examinant si nous observons les Commandemens de Dieu et
de l'Église : il y a dix Commandemens de Dieu, qui sont :
UN seul Dieu tu adoreras, et aimeras parfaitement.
Dieu en vain tu ne jureras, ni autre chose pareillement.
Les Dimanches tu garderas, en servant Dieu dévotement.
Tes père et mère honoreras, afin de vivre longuement.
Homicide ne commettras, de fait, ni volontairement.
Luxurieux tu ne seras, de corps, ni de consentement.
Le bien d'autrui tu ne prendras, ni retiendras injustement. •
Faux témoignage ne diras, ni mentiras aucunement.
L'œuvre de la chair ne désireras, qu'en mariage seulement.
Les biens d'autrui ne convoiteras, pour les avoir injustement.
Il y a six Commandemens de l'Église, qui sont :
liES Dimanches, Messe ouïras, et les Fêtes pareillement.
Les Fêtes tu sanctifieras, qui te sont de commandement.
Tous tes péchés confesseras, à tout le moins une fois l'an.
57
45© DU PRONE.
Ton Créateur tu recevras, au moins à Pâques humblement.
Quatre-Temps, Vigiles jeûneras, et le Carême entièrement.
Vendredi chair ne mangeras, ni le Samedi mêmement.
Mais, pour obéir à Dieu et à l'Église, nous avons besoin
du secours et de la grâce de Dieu. Dieu communique sa grâce
par le moyen des Sacremens et de la prière.
Il y a sept Sacremens, qui sont : le Baptême, la Confirmation,
la Pénitence, l'Eucharistie, l'Extrême - Onction, l'Ordre et le
Mariage. Le Baptême efface le péché originel et tous les autres
péchés, et nous fait enfans de Dieu et de l'Église ; la Confir-
mation nous donne le Saint Esprit pour nous rendre parfaits
Chrétiens et nous inspirer le courage de confesser la Foi, même
au péril de notre vie ; l'Eucharistie nourrit et fortifie notre ame
par la vertu du corps et du sang de JÉSUS-CHRIST; la Pé-
nitence remet les péchés commis après le Baptême ; l'Extrême-
Onction est établie pour le soulagement spirituel et corporel
des malades, et aide à mourir saintement; l'Ordre donne des
Ministres à l'Église, et le Mariage sanctifie la société légitime
que l'homme et la femme contractent ensemble pour avoir et
élever des enfans.
La prière est l'autre canal des grâces : pour être bonne et
utile, elle doit se faire au nom de JÉSUS-CHRIST avec foi,
attention, confiance et persévérance.
Tout Chrétien est obligé de prier chaque jour au moins le
soir et le matin. La plus excellente prière est celle dont JÉSUS-
CHRIST est l'auteur, et qu'on appelle Dominicale. Elle contient
tout ce que nous pouvons demander soit pour l'ame, soit pour
le corps.
Aux prières que nous adressons à Dieu, il faut joindre
DU PRONE. 451
l'invocation des Saints qui sont dans le ciel nos intercesseurs
auprès de JÉSUS-CHRIST, et surtout celle de la Très-Sainte
Vierge qui, comme mère de Dieu, est plus puissante que
tous les Saints ensemble, de notre Ange gardien et de nos saints
Patrons qui s'intéressent plus spécialement à notre salut.
Et comme nos pécliés pourraient mettre obstacle au succès
de nos prières, nous devons souvent les détester par des
actes de contrition, disant à Dieu du fond d'un cœur contrit
et humilié :
M ON Dieu, je me repens de tout mon cœur des péchés que
j'ai commis contre votre adorable Majesté; je les déteste tous,
parce que vous êtes infiniment bon, et que le péché vous
déplaît : je vous en demande très-humblement pardon ; je me
propose de ne plus vous offenser, moyennant votre sainte grâce,
et de satisfaire à votre justice.
Enfin, mes chers Frères, il nous reste une dernière obligation à remplir.
Comme tous les Chrétiens doivent assister aux prières pu-
bliques, et surtout à la Messe de paroisse, c'est là que, réunis
avec leur Pasteur, ils doivent remplir les devoirs de la charité
à l'égard du prochain, en demandant au Seigneur fout ce qui
lui est nécessaire.
Pour remplir cette obligation, nous prierons tous ensemble
pour la conservation et l'augmentation de la Sainte Église, pour
la conversion des Infidèles, Hérétiques ou Schismatiques, pour
le retour des pécheurs, pour tous ceux qui administrent les
Sacremens ou la parole de Dieu dans l'église, pour notre Saint
Père le Pape, pour Monseigneur notre Archevêque, pour notre
45a DU PRONE.
Roi Très-Chrétien et toute la Famille Royale, et pour toutes
les nécessités du royaume;
Comme aussi pour nos pères, mères, parens, amis et bien-
faiteurs; pour les veuves et les orphelins; pour les malades,
captifs ou affligés ; pour les ames du Purgatoire, particulièrement
celles dont les corps sont ensevelis dans cette paroisse ; enfin,
pour la santé de nos corps, pour les biens de la terre, pour la
paix du monde, et à ces diverses intentions nous dirons tous
ensemble l'Oraison Dominicale et la Salutation Angélique.
OTRE Père qui êtes aux cieux, que votre nom soit sanctifié,
que votre royaume nous arrive, que votre volonté soit faite
en la terre comme au ciel; donnez-nous aujourd'hui notre
pain quotidien, et pardonnez - nous nos offenses comme nous
pardonnons à ceux qui nous ont offensés, et ne nous laissez
pas succomber à la tentation, mais délivrez - nous du mal.
Ainsi soit-il.
JE vous salue, Marie, pleine de grâce : le Seigneur est avec
vous; vous êtes bénie entre toutes les femmes, et JÉSUS, le
fruit de votre ventre, est béni. Sainte Marie, mère de Dieu,
priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de
notre mort. Ainsi soit-il.
Après vous avoir enseigné les Mystères de notre sainte Reli-
gion, les devoirs de la vie chrétienne et les moyens de vous
en bien acquitter, je suis encore obligé, mes Frères, de vous
avertir des choses suivantes.
S'il y a dans la semaine quelque Fête d'obligation , les
Quatre-Temps, ou autre jour de jeûne ou d'abstinence, ou
DU PRONE. 453
si le Dimanche suivant est consacré à quelque solennité, le Curé
l'annoncera suivant les formules qui sont dans ce Rituel, à la
suite du Prône. S'il n'y a aucune Fêle de commandement dans la semaine,
il dira :
Il n'y a en cette semaine aucune Fête de commandement
qui vous empêche de vaquer à vos affaires temporelles 5 nous
vous exhortons néanmoins à venir à l'église, autant que vous
pourrez, pour y faire vos prières et y entendre la Sainte Messe,
afin que Dieu vous donne ses grâces et bénisse vos travaux,
principalement ( tel jour ) où l'Église célèbre la fête de saint jV.
S'il y a quelque service dans la semaine, il dira :
Nous ferons ( tel jour ) un service pour défunt N. ; les parens
et amis sont invités à s'y trouver et à prier Dieu pour le repos
de son ame.
Puis, s'il y a des Bans et Mandemens à publier, il en fera
la publication. Ensuite il lira l'Évangile du jour, tout le peuple étant debout,
et fora son instruction.
454 DU PRONE.
FORMULES POUR ANNONCER AU PRONE
L'A vent, les Quatre-Temps, le Carême et les Fêtes solennelles
de l'année.
POUR L'AVE NT.
IJE premier Dimanche de l'Avent, le Curé ou le Prêtre qui
fera le Prône, dira :
CJI'EST aujourd'hui, mes Frères, que commence le saint temps
de FAvent. Il a été institué pour servir de préparation à la fête
de Noël. Il était juste que, connue les anciens Pères ont soupiré
durant tant de siècles après la venue du Fils de Dieu, les
Chrétiens aussi se disposassent quelques jours à la célébrer
dignement. L'Église veut que nous employions ces jours à
honorer plus particulièrement le Mystère de l'Incarnation du
Verbe, et à préparer nos cœurs pour qu'il y prenne une nouvelle
naissance. Vous aurez donc soin d'adorer souvent ce Dieu caché
dans le sein de Marie. Vous purifierez vos cœurs par la pénitence,
et vous prierez ce Dieu enfant d'y mettre les dispositions qu'il
veut y trouver, surtout son amour et le détachement de toutes
les choses d'ici bas. Vous soupirerez beaucoup après sa venue,
en disant souvent comme les Prophètes : Envoyez, Seigneur,
cet Agneau dominateur de la' terre, pour y dominer sur mes
passions, et afin qu'il me remplisse de son esprit. Vous tâcherez
de vous rendre dignes de communier à cette grande Fête,
DU PRONE. 455
pour avoir la consolation de recevoir au dedans de vous l'ai-
mable JÉSUS, qui fait lui-même ses délices d'être avec les enfans
des hommes \ et afin de vous préparer à faire une bonne con-
fession, vous aurez soin de veiller avec plus d'attention sur
vous-mêmes, de retrancher les superfluités de la vie, et de
vous mortifier plus que jamais : tel est l'esprit de l'Église, qui
prend en ces jours ses ornemens de deuil, couvre ses autels
de violet et défend la solennité des noces, pour nous inspirer
la pénitence et le détachement, qui sont les meilleurs moyens
de nous préparer à recevoir celui que-nous attendons comme notre Sauveur et notre Juge.
POUR LA CONCEPTION DE LA TRÈS-SAINTE VIERGE.
( Fête supprimée et seulement de dévotion. )
Le Dimanche précédent, le Curé ou le Prêtre qui fera le Prône, dira :
HLs cédons f
~* i jourj la fête de la Conception
de la Sainte Vierge. C'est un jour de joie pour nous, parce
qu'il nous annonce le salut qui doit nous être apporté par
JÉSUS-CHRIST, en nous annonçant la Conception de celle qui
doit le mettre au monde. Cette Conception de la Mère de Dieu
est toute sainte ; et l'on doit, pour l'honneur de son Fils, en
éloigner toute idée, tout soupçon de péché. Celle que l'Église
tient avoir reçu de Dieu une grâce particulière, qui l'a pré-
servée de toute faute même vénielle, pendant tout le temps
de sa vie, a bien pu aussi être préservée de la tache originelle
par un privilège spécial. C'est le senthnent le plus autorisé
dans l'Église.j senùment qui est celui du saint Concile de Trente:
456 DU PRONE.
quoique ce ne soit pas un article de Foi, les Fidèles doivent
l'embrasser avec joie, comme celui qui semble honorer davantage
la Mère et le Fils, et ne point douter que Dieu n'ait rendu
Marie toute pure et toute sainte, au moment et de la manière
qui ont été les plus convenables à l'exécution de ses desseins.
Pour tirer du fruit de cette Féte, travaillons sans relâche à
nous purifier; évitons les moindres fautes, et tout ce qui pourrait
nous porter au mal. Marie, pleine de grâce, évita toujours
avec soin l'apparence du péché, et la moindre occasion de
le commettre. Que ne devons-nous pas faire pour nous en
préserver, nous qui sommes nés dans le péché, sujets à tant
de passions, et peut-être remplis d'habitudes criminelles ? Renou-
velons-nous aussi dans la solide dévotion à la Très-Sainte
Vierge, qui consiste à l'honorer et à l'invoquer tellement dans
nos besoins, que nous tâchions de l'imiter dans sa pureté et
dans les autres vertus dont elle nous a donné l'exemple.
POUR LES QUATRE-TEMPS.
Le Dimanche précédent, le Curé ou le Prêtre chargé de faire
le Prône , dira :
M ERCREDI, Vendredi et Samedi est le jeûne des Quatre-
Temps. L'Église l'a établi pour consacrer à Dieu par la pénitence
les quatre saisons de l'année ; pour lui faire par l'abstinence
une espèce de sacrifice des fruits qu'il fait produire à la terre,
l'en remercier et demander qu'il bénisse ceux qu'on attend,
et surtout pour attirer sa grâce sur les Ordinations qui se
font en ces jours, et qui doivent intéresser tous les Fidèles ;
puisqu'il n'est rien de plus important pour l'Église que d'avoir
de bons Ministres et des Prêtres remplis de l'esprit de Dieu.
DU PRONE. 457
Tous ceux donc qui ont l'âge requis, sont obligés de jeûner
ces trois jours sous peine de péché mortel, s'ils n'ont un em-
pêchement légitime. Ces jeunes sont de tradition apostolique.
U faut que chacun se renouvelle dans l'esprit de pénitence,
et offre à Dieu de ferventes prières pour lui demander qu'il
éclaire les premiers Pasteurs dans le discernement qu'ils ont
à faire de ceux qui leur seront présentés; qu'il répande abon-
damment son esprit sur tous ceux qui doivent être ordonnés;
qu'il leur communique toutes les vertus dont ils ont besoin pour
être admis à un élat si saint et si sublime, pour s'acquitter
dignement du ministère auquel il les appelle, et qu'il écarte
ceux qui en seraient indignes.
POUR LA FÊTE DE NOËL.
Le Dimanche précédent, le Curé ou le Prêtre chargé de faire
le Prône dira :
ous célébrerons (nommant le jour J la fête de Noëlj'ou
la mémoire de la naissance temporelle de J. C. N. S. L'Évangile
nous apprend que le temps de l'accouchement de Marie étant
venu, dans un voyage qu'elle fit à Bethléem, pour obéir à
l'empereur Auguste qui ordonnait à tous ses sujets de se faire
inscrire au lieu de leur origine, elle mit au monde ce Fils
qu'elle avait conçu neuf mois auparavant par l'opération du
Saint Esprit; elle l'enveloppa de langes, et le coucha dans une
crèche, parce qu'il n'y avait point de place dans l'hôtellerie.
Des bergers qui veillaient proche de là sur leurs troupeaux,
furent avertis par un Ange que le CHRIST était né, et ils se
dirent aussitôt l'un à l'autre : Passons jusqu'à Bethléem, et
voyons ce qui est arrivé, et que le Seigneur nous a découvert.
58
458 DU PRONE.
Us y allèrent ; ils y trouvèrent Marie, Joseph, et l'enfant qu
était couché dans une crèche ; alors ils reconnurent la vérité
de ce qui leur avait été dit de cet enfant. Imitons ces bergers,
et durant l'octave de Noël, allons souvent en esprit à Bethléem,
pour y adorer l'enfant JÉSUS , lui présenter nos cœurs et lui
rendre, comme à notre Dieu, nos plus jirofqnds hommages :
donnons-lui des preuves sincères de notre amour; car, dit
S. Bernard, l'état de petitesse où il s'est réduit, nous le rend
infiniment aimable, et il doit nous être d'autant plus cher
que c'est pour nous qu'il s'est abaissé de la sorte. Profitons
aussi des leçons qu'il nous fait dans sa crèche, et des vertus
qu'il nous y prêche : tout enfant qu'il est, il nous apprend à
aimer la pauvreté, à mépriser les richesses, le monde et tout
ce qu'il estime ; il confond notre orgueil et notre délicatesse,
en prenant naissance dans une pauvre étable, et parmi les
rigueurs de l'hiver, quoiqu'il soit le fils de Dieu et le Souverain
de l'Univers. — La veille de Noël est jeûne d'obligation.
Le lendemain de Noël, 26, est la fête de S. Élienne, le
premier des sept Diacres ordonnés par les Apôtres, et le premier
des Martyrs. (Fête supprimée et seulement de dévotion. J
Le 27 est la fête de S. Jean l'Evangéliste, le Disciple que
JÉSUS aimait, et qui reposa sur sa poitrine en la dernière Cène.
(Fête supprimée et seulement de dévotion. J
Si la veille de Noël tombe un Dimanche, le Dimanche
précédent on annoncera le jeûne de celte veille pour le 23
Décembre, avec le jeûne des Çhialrè-Temps.
Si la fête de S. Etienne tombe Je Dimanche, on n'annoncera
pas au Dimanche qui précède Noël, la Jêle de S. Jean, qui}
dans ce cas, ne sera annoncée que le jour de S. Etienne.
DU PRONE. 459
POUR LA CIRCONCISION.
( Fête supprimée et seulement de dévotion. )
Le Dimanche précédent, le Curé ou le Prêtre chargé de faire
le Prône dira : "
ILJE premier jour de l'an (nommant le jour) nous célébrerons
la fête de la Circoncision. C'est un Mystère où JÉSUS-CHRIST, en se soumettant à une loi douloureuse, nous a donné les
prémices de son sang, et s'est engagé, à le répandre sur la croix
jusqu'à la dernière goutte, en prenant le nom de JÉSUS qui
signifie Sauveur. Il commence ainsi, dès sa plus tendre enfance,
à nous témoigner qu'il nous aime ; et il nous apprend à nous
circoncire spirituellement par le retranchement de nos désirs
déréglés. Tâchons donc de répondre de notre mieux à son
amour, et travaillons sans relâche à mortifier les inclinations
de la chair corrompue, pour vivre de l'esprit. .Ayons souvent
dans la bouche le saint nom de JÉSUS; prononçons-le avec
respect et avec confiance : à ce nom, tout genou doit fléchir
au ciel, sur la terre et dans les enfers ; et il n'en est point
d'autre par la vertu duquel nous puissions être sauvés. Con-
sacrons à Dieu les prémices de l'année, et protestons-lui que,
s'il veut bien nous l'accorder, nous l'emploierons toute entière
à son service. Si, dans ce jour, la bienséance nous oblige de
donner quelque chose au monde, que ce soit sans préjudice
des heures destinées à l'Office divin où. il convient d'assister
pour remercier Dieu de tous les biens que nous avons reçus de
sa bonté, lui offrir la nouvelle année et tout le reste de notre
vie, lui demander les grâces dont nous avons besoin, et surtout
celle de laver dans le sang de son Fils toutes les fautes que
46o DU PRONE.
nous avons pu commettre dans les années passées. Souvenons-
nous que nous devons pratiquer les devoirs de la société civile
dans l'esprit de la charité de JÉSUS-CHRIST.
POUR LA FÊTE DES ROIS.
(Fête transférée au Dimanche qui la suit immédiatement. )
Le Dimanche précédent, le Curé ou le Prêtre chargé de faire
le Prône dira :
ous célébrerons (nommant le jour) la fête de l'Epiphanie,
ou Manifestation de notre Seigneur, qu'on nomme aussi les Rois,
parce qu'en ce jour JÉSUS-CHRIST s'est fait connaître à trois
Mages, qu'on tient avoir été Rois, par une étoile extraordi-
naire qui les conduisit jusqu'en Bethléem, où ils adorèrent ce
Dieu caché dans un état de faiblesse et d'abjection. Cette Fête
a toujours été des plus solennelles dans l'Église, parce que nous
y faisons la mémoire de notre vocation au Christianisme, et
que nous croyons avoir été appelés à la connaissance du vrai
Dieu en la personne des Mages, qu'on a toujours regardés
comme les prémices des Gentils de qui nous descendons.
Unissons - nous donc bien à eux, pour rendre hommage à
JÉSUS enfant. Offrons-lui, comme eux, des présens; le plus
agréable et sans lequel tous les autres ne pourraient lui plaire,
c'est le sacrifice de notre cœur. Soyons reconnaissans de ce
qu'il a bien voulu nous appeler à la Foi, en nous faisant
naître dans le sein de l'Église : c'est une grâce bien précieuse,
et qui n'est pas accordée à tous les hommes, puisqu'il en est
encore un si grand nombre qui sont plongés dans l'hérésie, et
même dans les ténèbres de l'idolâtrie. Craignons de la perdre,
DU PRONE. 461
cette Foi, et que le royaume de Dieu ne nous soit ôté, connue
parle JÉSUS-CHRIST, pour être donné à d'autres. Tremblons
quand nous voyons des pays séparés de l'Église par l'erreur
et par le schisme. Pour éviter un pareil malheur, ayons une
humble soumission pour l'Église, lorsqu'elle nous parle par le
corps des premiers Pasteurs unis à la Chaire de S. Pierre, centre
de la Catholicité, et soutenons l'honneur de notre religion par
des mœurs saintes et chrétiennes. Tâchons de répondre à notre
vocation ; imitons les Mages qui suivirent constamment l'étoile
jusqu'à Bethléem; suivons en tout les lumières de la Foi, et
ne perdons jamais de vue ce flambeau, jusqu'à ce qu'à sa
laveur nous ayons trouvé JÉSUS dans le ciel.
L'Eglise fait encore mention, en ce jour, de deux autres
miracles. L'un est celui du Baptême de ce Dieu Sauveur dans
les eaux du Jourdain : l'Esprit Saint descendit alors sur lui en
forme de colombe ; le Père éternel le reconnut pour son fils,
et il donna aux eaux la vertu de nous régénérer dans le
Sacrement de Baptême. L'autre est le miracle des noces de
Cana ; l'Evangile nous dit que JÉSUS-CHRIST y changea l'eau
en vin, et qu'il commença d'y manifester sa puissance.
Donnez-vous bien de garde, mes Frères, de profaner un jour
si saint, par des divertissemens et des excès indignes du nom
de Chrétien dont vous vous glorifiez.
DU PRONE.
POUR LÀ PURIFICATION DE LA TRÈS-SAINTE VIERGE.
(Fête supprimée et seulement de dévotion. )
Le Dimanche précédent, le Curé ou le Prêtre chargé de faire
le Prône dira :
ous célébrerons (nommant le jour J la féte de la Purifi-
cation de la Sainte Vierge et de la Présentation de notre
Seigneur au temple, comme victime du genre humain. Pour
entendre ce Mystère, il faut savoir que la loi de Moïse
ordonnait aux femmes de se purifier au temple à un temps
fixé après leurs couches, et d'y présenter à Dieu le premier-
né de leurs enfans, en mémoire de ce qu'en Egypte, lorsque
Dieu délivra son peuple, il frappa les premiers-nés des Égyp-
tiens, et sauva les premiers - nés Hébreux. JÉSUS et Marie
n'étaient point assujettis à cette ordonnance ; l'un, parce qu'il
était le propre fils de Dieu ; l'autre, parce qu'elle l'avait conçu
par l'opération du Saint Esprit, et mis au monde sans contracter
aucune souillure. Ils s'y soumettent néanmoins, pour nous
apprendre, i°. à nous soumettre avec joie à toute la loi de
Dieu et aux ordonnances de son Eglise, et à les remplir,
soit pour la lettre, soit pour l'esprit, avec toute l'exactitude et
la perfection dont nous pouvons être capables ; 2°. à nous
purifier des moindres fautes par l'esprit de pénitence que nous
devons conserver jusqu'au dernier soupir de notre vie ; 3°. à
nous offrir à Dieu en union à JÉSUS-CHRIST avec ce que
nous avons de plus cher, et à vivre dans un esprit continuel
de sacrifice. La loi ordonnait encore que les parens, en
présentant leurs enfans premiers - nés, les rachèteraient en
DU PRONE. 463
même temps pour de l'argent cpi'ils donneraient : les riches
offraient un agneau, les pauvres une paire de tourterelles, ou
deux colombes. Joseph et Marie, comme pauvres, offrirent
les présens que les pauvres avaient accoutumé de donner :
apprenons encore de là à aimer la pauvreté qui nous rend
semblables à la famille de JÉSUS-CHRIST et à lui-même. Les
pères et les mères qui ont des enfans doivent aussi apprendre
de cet exemple à les présenter à Dieu de bonne heure, à les
dévouer à son service, à les élever dans sa crainte et dans
son amour dès leurs plus tendres années. On bénit des cierges
en ce jour, et on les porte allumés à la procession en signe
de joie et en mémoire de ce que dit Siméon, que JÉSUS-CHRIST
serait la lumière des Gentils pour la gloire du peuple d'Israëlj
et pour signifier que, faisant profession de croire en lui, nous
devons faire paraître une foi animée par nos bonnes œuvres.
Imitons la piété du vieillard Siméon • ne désirons que de pos-séder JÉSUS-CHRIST.
POUR LA SEPTUAGÉSIME.
Le Dimanche de la ' Sepiuagésime, le Curé ou le Prêlre
chargé de faire le Prône dirà :
IVous entrons aujourd'hui, mes Frères, dans le temps de la
Septuagésime, qui est un commencement de la pénitence
solennelle des Chrétiens 5 car, bien que l'Église n'oblige pas
ses enfans à jeûner avant le Carême, elle les y prépare et
veut leur inspirer de bonne heure les sentimens dans lesquels
ils doivent entrer. C'est pour cela qu'elle retranche de ses Offices
les chants de joie, qu'elle se sert d'ornemens violets en signe
d'affliction et de deuil. Ces jours nous représentent les jours
464 DU PRONE.
d'Adam, dont on commence à lire l'histoire dans l'Office public;
jours d'Adam, c'est-à-dire, jours de douleur et de pénitence,
comme il convient à des pécheurs et à des bannis. Aussi l'Eglise
nous remet-elle devant les yeux la chute du premier homme
et son bannissement du Paradis, afin que nous regardant ici
bas comme des exilés, nous pleurions nos malheurs, et nous
nous efforcions de rentrer par les larmes dans la céleste patrie,
d'où la faute d'Adam et nos propres péchés nous ont miséra-
blement exclus. Nous n'avons pas seulement à rougir d'être nés
d'un père criminel : pécheurs d'inclination et d'effet, nous avons
à nous reprocher notre propre malice et à expier nos propres
iniquités. Comment espérer que le Seigneur nous fera miséri-
corde et nous pardonnera nos crimes, si nous n'avons recours
à la pénitence? Rien n'est donc plus opposé à l'intention de
l'Église, que de passer ces jours dans la débauche, et de s'y
livrer à des divertissemens qui déshonorent le Christianisme.
C'est une invention du Démon pour contrarier les desseins de
l'Église. Cette mauvaise coutume empêche le fruit du jeûne
et de toutes les bonnes œuvres que les Chrétiens pourraient
faire en Carême. Un vrai Fidèle doit s'opposer de toutes ses
forces à un tel abus, le retrancher avec soin de sa maison et
de sa famille } et au heu de se laisser entraîner au mauvais
exemple, garder une tempérance eucore plus exacte, làire des
prières plus longues et plus assidues, s'adonner aux pi'atiques
de mortification et de piété, afin de réparer de son mieux,
par de bonnes œuvres, les injures que les mondains font à
Dieu par les excès auxquels ils se livrent. Nous vous exhortons,
durant ces jours, à venir plus souvent à l'église, à y passer
même quelque temps aux pieds de JÉSUS-CHRIST pour lui
demander pardon et lui faire une espèce d'amende honorable
DU PRONE. 465
pour tous les désordres qui se commettent, et à vous donner
bien de garde d'y prendre aucune part, puisqu'il n'est rien
de plus déraisonnable que de se préparer à la pénitence par
de coupables divertissemens.
POUR LE CARÊME.
Le Dimanche de la Quinquagésime, le Curé ou le Prêtre
chargé de faire le Prône dira :
m ERCREDI prochain est le jour des Cendres, le commen-
cement du Carême ou du jeûne de la sainte Quarantaine.
Vous êtes exhortés à venir à l'église y recevoir les cendres
bénites en esprit de pénitence, et à y entendre ensuite la
Sainte Messe. Ce jeûne du Carême, qui vient d'une institution
ancienne et apostolique, a été établi pour imiter en quelque
chose le Fils de Dieu, qui passa quarante jours et quarante
nuits dans le désert, sans manger ni boire ; pour faire pénitence
de nos péchés par les jeûnes et les autres mortifications, et
pour nous disposer à la célébration de la Passion de notre
Seigneur et à la fête de Pâques. Ceux qui ont vingt-un ans
accomplis sont obligés, sous peine de péché mortel, de jeûner
tous les jours jusqu'à Pâques, excepté les Dimanches. Les
nourrices, les femmes grosses, les malades, les convalescens
en sont dispensés, aussi bien que ceux à qui l'infirmité, le
grand âge, la caducité, la débilité ou un travail rude et pénible
ne permettent pas de le faire, et généralement tous ceux qui
ne peuvent jeûner sans un péril évident de leur santé. Mais il
faut prendre garde de se flatter soi-même 5 Dieu est le juge des
consciences : un petit mal de tête, quel qu'insomnie ou autre
incommodité légère ne sont pas des raisons qui en dispensent,
59
466 DU PRONE.
puisque le jeûne n'est fait que pour incommoder et abattre la
chair.
Au jeûne du corps il faut joindre celui de l'esprit, évitant
avec soin le péché et tout ce qui y porte, mortifiant ses
passions, et retranchant même des plaisirs permis ; il faut
expier ses péchés, et les effacer par les larmes et des fruits
dignes de pénitence, faire l'aumône selon son pouvoir, lire
ou entendre souvent la parole de Dieu; s'appliquer à la prière'
et à la pratique des bonnes œuvres convenables à son état,
et à sa condition. Ceux qui ne sont point en état de jeûner
ne sont pas pour cela dispensés de faire pénitence en Carême.
Ils doivent, autant qu'ils pourront, entrer dans l'esprit de
l'Eglise, en se retranchant quelque chose; suppléer au jeûne
par d'autres œuvres de pénitence; par l'aumône, s'ils la peuvent
faire ; par une retraite encore plus exacte ; par une abstinence
plus rigoureuse des jeux et des divertissemens même permis ;
par des prières plus longues et par des lectures de piété, s'ils
savent lire.
Je vous exhorte, mes chers Frères, à ne pas attendre la
quinzaine de Pâques pour vous acquitter du précepte de la
confession annuelle, puisque, dans un intervalle si court et
partagé par de longs Offices, nous ne pourrions que très-diffi-
cilement donner à chacun de vous tout le temps nécessaire
pour une œuvre si importante. Quelques-uns se présenteront
peut-être dans des états d'habitudes mortelles, ou manquant
d'ailleurs des dispositions nécessaires ; et pour lors les Confes-
seurs seraient obligés de différer leur absolution et leur Com-
munion au-delà du temps pascal. Le moyen le plus sûr pour
éviter ce délai, c'est de se mettre de bonne heure dans les
dispositions requises pour sanctifier la grande fête de Pâques.
DU PRONE. 467
Cette carrière de pénitence que nous commençons, est très-
propre pour la discussion des consciences.
On commence le jeûne solennel du Carême par l'imposition
des cendres. C'est un reste de l'ancien usage que l'Église obser-
vait autrefois à l'égard des pénitens publics, au commencement
de leur pénitence. Le Carême étant un temps de pénitence
publique pour tous lés Fidèles, lÉglise leur met des cendres
sur la tête, en leur disant : Souviens-toi, Homme, que tu es
poussière, et que tu retourneras en poussière ; afin de les exciter
à la pénitence par la pensée de la mort, qui est une peine
du péché.
Anciennement, en Carême et dans les autres jours de jeûne,
on ne faisait qu'un repas ; l'Église tolère aujourd'hui une légère
collation le soir. H n'était pas permis de boire du vin, ni
d'autres liqueurs pour flatter le goût; on ne mangeait ni lait,
ni beurre, ni fromage. L'Église ayant aujourd'hui adouci la
rigueur de la pénitence du Carême, c'en devrait être assez
pour vous engager à observer avec la dernière exactitude, un
jeûne que tant de condescendances ont rendu si facile à
supporter.
POUR LE PREMIER DIMANCHE DE CARÊME.
Le premier Dimanche de Carême, le Curé ou le Prêtre
chargé de faire le Prône dira :
3^ous sommes entrés, mes Frères, dans le temps de la pé-
nitence : nous vous avons expliqué Dimanche dernier l'étendue
de la loi du jeûne, et nous nous persuadons que l'Église
trouvera en vous des enfans dociles à ses Commandemens. Si
nous comprenions l'énormité du péché, n'en eussions - nous
4G8 DU PRONE.
commis qu'un seul mortel, nous penserions que des larmes
éternelles suffisent à peine pour l'expier. Combien fervente et
laborieuse ne doit donc pas être notre pénitence, puisque nous
avons si souvent offensé le Seigneur!
Mercredi, Vendredi et Samedi, est le jeûne des Quatre-
Temps. C'est une nouvelle obligation ajoutée à celle de la loi
du Carême. L'Église a établi les Quatre-Temps pour consa-
crer à Dieu, par la pénitence., les quatre saisons de l'année ;
pour lui faire, par l'abstinence, une espèce de sacrifice des
fruits qu'il fait produire à la terre, l'en remercier et demander
qu'il bénisse ceux qu'on attend. Mais c'est surtout pour attirer
sa grâce sur les ordinations qui se font en ces jours, et qui
doivent intéresser tous les Fidèles, puisqu'il n'est rien de plus
important pour l'Église que d'avoir de bons Ministres et des
Prêtres remplis de l'esprit de Dieu. Vous devez offrir à Dieu
de ferventes prières, pour lui demander qu'il éclaire les premiers
Pasteurs dans le discernement qu'ils ont à faire de ceux qui leur
sont présentés ; qu'il répande abondamment son esprit sur tous
ceux qui doivent être ordonnés 5 qu'il leur communique toutes
les vertus dont ils ont besoin pour être admis à un état si saint
et si sublime, pour s'acquitter dignement du ministère auquel
il les appelle, et qu'il écarte ceux qui en seraient indignes.
POUR LE DIMANCHE DE LA PASSION.
Le Dimanche de la Passion, le Curé ou le Prêtre chargé
de faire le Prône dira :
-/AUJOURD'HUI, mes Frères, et les jours suivans jusqu'à Pâques,
l'Église s'occupe particulièrement à honorer le Mystère de la
Passion et de la Mort de JÉSUS-CHRIST. Pensons-y souvent,
DU PRONE. 4%
et nous en occupons ; cette pensée nous portera à la recon-
naissance, à l'amour de ce divin Sauveur, à la fuite du péché
qui lui a causé la mort, à la compassion et à la patience dans
nos travaux et dans nos peines.
Nous vous avertissons de la part de l'Eglise, de ce qu'elle
a ordonné à chaque Fidèle sur la Confession et sur la Com-
munion. Nous allons vous lire le Décret du Concile général
de Latran là-dessus.
DÉCRET.
Que tout Fidèle de l'un et de l'autre sexe, étant parvenu à
l'âge de discrétion, confesse seul fdelement tous ses péchés à
son propre Prêtre, au moins une fois l'an, et prenne soin
d'accomplir de tout son pouvoir la pénitence qui lui aura été
enjointe; et qu'il reçoive avec respect, au moins à la fête de
Pâques, le Sacrement de l'Eucharistie, si ce n'est que, selon
l'avis de son propre Prêtre, pour quelque cause raisonnable,
il juge devoir s'en abstenir pendant quelque temps; autrement,
que l'entrée de l'église lui soit défendue pendant sa vie, et
qu'après sa mort, il soit privé de la sépulture chrétienne.
Vous devez savoir qu'une Communion indigne ne remplit
point le précepte de l'Église sur la Communion Pascale : l'Église
entend que vous vous rendrez dignes du corps et du sang de
JÉSUS-CHRIST , par la douleur de vos fautes, par l'aveu que
vous ferez de vos péchés devant les Ministres de la réconci-
liation, et par l'expiation de vos iniquités.
Nous déclarons que nous ne recevrons à la Sainte Table
aucun habitant des autres paroisses pour leur devoir pascal,
s'ils n'ont permission de Mer. l'Archevêque ou de leur Curé.
Nous vous avertissons de ne point permettre à vos enfans
470 DU PRONE.
et domestiques de se présenter à la Communion, s'ils ne sont
suffisamment instruits des principaux Mystères de la Foi, et en
particulier de celui de l'Eucharistie j et nous vous conjurons
de nous les amener, non-seulement à l'occasion de la Pàque,
pour les instruire, mais de les obliger, dans le cours de l'année,
de se rendre assidus à nos instructions et catéchismes.
POUR LE DIMANCHE DES RAMEAUX.
Le Dimanche des Rameaux, le Curé ou le Prêtre chargé
de faire le Prône dira :
ous commençons aujourd'hui, mes Frères, la semaine qu'on
appelle Sainte, pénible, ou la grande semaine, à cause des
peines que JÉSUS-CHRIST y a endurées, de la grandeur et de
la sainteté des Mystères qu'il y a opérés. Ces Mystères sont
l'institution de l'Eucharistie, la consommation du grand ouvrage
de notre rédemption par les souffrances et la mort de JÉSUS-
CHRIST, et sa sépulture pour confirmer la vérité de sa mort.
Occupez-vous, particulièrement pendant cette semaine, de la
pensée des souffrances et de la mort du Sauveur ; voyez à
quel prix vous avez été rachetés, et ce que vous êtes obligés
de faire pour en profiter. Nous vous exhortons à vous mortifier
par des jeûnes plus austères, à faire de plus grandes aumônes
et à vous rendre assidus à l'Office divin.
Outre l'Office des ténèbres, auquel je vous éxhorte à venir,
on célèbre jeudi l'institution de l'adorable Eucharistie : tâchez
ce jour-là d'assister à la Sainte Messe avec une attention, une
dévotion, une ardeur de charité toute nouvelle, en reconnais-
sance d'une si grande grâce. En visitant le Saint Sacrement
dans le lieu où il doit être conservé pour l'Office du lendemain,
DU PRONE. 47i
occupez-vous des sentimens convenables au souvenir de la
passion et de la mort du Fils de Dieu. Retranchez quelque
chose de votre sommeil pour l'employer à la prière, en mémoire
de cette horrible nuit dans laquelle JÉSUS-CHRIST éprouva de
si grandes souffrances pour vos péchés; où il fut pris et traîné
par les rues, souffleté, chargé d'injures, couvert de crachats
et condamné à mort comme un infâme criminel. Ressentez
ses douleurs, et formez-vous à la pratique des vertus dont il
nous donna pour lors de si grands exemples.
Vendredi, nous faisons la mémoire de la mort du Sauveur.
On ne dit point la Messe en ce jour; mais ce qui en tient
lieu est une vive représentation du Sacrifice de la Croix, et
vous devez y assister, comme étant en esprit sur le Calvaire
où JÉSUS-CHRIST est mort. Venez entendre le récit de sa
Passion dans des sentimens de contrition, d'amour et de re-
connaissance , qui répondent à la charité infinie d'un Dieu
crucifié et expirant pour vos péchés. En adorant la croix,
adorez et reconnaissez le vrai Fils unique de Dieu, qui y est
attaché; confondez-vous en pensant que ce sont vos péchés
qui ont été la cause de sa mort ; et puisqu'il a donné sa vie
pour vous, formez la résolution de vivre uniquement pour lui;
priez-le de vous appliquer les mérites de sa Passion et de vous
faire la grâce de mettre, à son exemple, toute votre gloire et
toute votre joie dans les humiliations et dans les souffrances ;
prenez part aux vifs et tendres reproches qu'il vous fait en la
personne des Juifs; employez ce saint jour, autant que vous le
pourrez, en prières et en œuvres de pénitence.
Le samedi, l'Église continue de s'occuper de la mort et de
la sépulture de notre Sauveur. JÉSUS-CHRIST a été enseveli et
mis en terre, pour entrer en toutes manières dans l'état des
472 DU PRONE.
morts, pour montrer qu'il était véritablement mort. Afin d'ho-
norer sa sépulture, nous devons nous ensevelir avec lui dans
son tombeau et mourir tout à fait au monde. Nous ferons en
ce jour-là la bénédiction solennelle des fonts baptismaux. A
cette occasion, vous aurez soin de remercier Dieu de vous
avoir reçus au Baptême ; vous renouvellerez les promesses qu'on
fit alors en votre nom ; vous vous humilierez devant le Seigneur
d'y avoir été si infidèles, et vous lui promettrez de mener
désormais une vie sainte et chrétienne.
Nous vous avertissons pour la seconde fois que vous ayez,
pendant cette quinzaine,, à vous approcher de la Sainte Table,
selon le Décret du Concile général de Latran que nous vous
avons lu Dimanche dernier.
POUR LE JOUR DE PAQUES.
Le saint jour de Pâques, le Curé ne lira pas la formule
ordinaire du Prône des Dimanches, à cause des embarras des
confessions qui occupent son temps ce jour-là ; mais il dira
seulement, s'étant couvert de son bonnet, après avoir fait le signe
de la croix :
IJA fête de Pâques que nous célébrons aujourd'hui, mes
Frères, est la plus grande et la plus solennelle de toutes les
fêtes, et le jour par excellence que le Seigneur a fait. JÉSUS-CHRIST, après avoir consommé par sa mort l'ouvrage de notre
rédemption, y est ressuscité glorieux et immortel ; il y paraît
victorieux de la mort et du péché, et l'a sanctifié, comme
Dieu autrefois sanctifia le septième jour, après avoir achevé
l'ouvrage de la création du monde. C'est pour cela que dans
la Loi nouvelle, le Dimanche est devenu, au lieu du Sabbat
DU TRONE. 47
3
des Juifs, le jour du repos spécialement consacré au culte du
Seigneur. Prenons part à la joie de la résurrection du Fils de
Dieu, comme nous avons dû prendre part à ses souffrances 5
concevons une ferme espérance de participer un jour à sa
gloire; et pour nous en rendre dignes, tâchons de mener une
vie toute nouvelle et formée sur le modèle de sa vie glorieuse
et ressuscitée ; passons tout ce temps dans une joie spirituelle ;
goûtons la rémission des péchés ; n'ayons de l'empressement
que pour les choses divines. C'est dans ce dessein que l'Église
a voulu que chaque Fidèle reçût en ce saint temps la divine
Eucharistie, afin qu'étant unis à JÉSUS-CHRIST par cet auguste
Sacrement, leurs ames vivent d'une, vie céleste, divine, digne
de la résurrection du Fils de Dieu •, et que, comme il est res-
suscité à une vie glorieuse, nous marchions aussi dans une
nouvelle vie. Ceux qui n'ont pas encore satisfait à ce comman-
dement, tâcheront d'y satisfaire dans les huit jours qui restent.
Cela dit, le Curé fera une courte instruction, s'il en a le temps.
POUR L'ANNONCIATION.
( Fête supprimée et seulement de dévotion. )
Le Dimanche précédent, le Curé ou le Prêtre chargé de faire
le Prône dira :
ous célébrerons (nommant le jour) la fête de l'Annonciation
et de l'Incarnation du Verbe. C'est le jour auquel le Fils de
Dieu, égal en toutes choses à son Père, et un même Dieu
avec lui, s'est fait homme dans le sein de Marie par l'opération
du Saint Esprit. Ce Mystère est le commencement des humi-
liations du Verbe, qui s'est, comme dit l'Apôtre, abaissé et
60
474 DU PRONE.
anéanti en prenant la forme d'un serviteur, et se faisant ce
que nous sommes ; c'est le fondement des grandeurs de la
Sainte Vierge, qui est ainsi devenue la mère de Dieu ; c'est
enfin la véritable source du bonheur des hommes. Ne manquez
donc pas en cette fête de rendre vos devoirs à ce Dieu anéanti,
de l'aimer, de le remercier, et surtout de vous humilier à
son exemple. Concevez aussi de grandes espérances de votre
salut, en voyant venir votre libérateur; prononcez souvent la
prière que l'Église a jointe aux paroles de l'Ange, et faites-la
en particulier lorsqu'on sonne XAngélus, pour vous rappeler le
Mystère de l'Incarnation du Fils de Dieu ; pour prier le Seigneur
d'en opérer en vous l'effet, qui est d'arriver, par les mérites de
JÉSUS-CHRIST, à la gloire éternelle; et pour rendre vos hom-
mages à celle qu'il a choisie entre toutes les créatures, afin de
l'élever à l'auguste qualité de mère de Dieu.
POUR LA FÊTE DE S. MARC.
Le Dimanche précédent, le Curé ou le Prêtre chargé de faire
le Prône dira :
IL tel jour (nommant le jour) est la fête de S. Marc, la-
quelle n'est que de dévotion. On fera la procession pour les
biens de la terre et autres nécessités publiques. Je vous exhorte
à y assister et à joindre vos prières à celles de l'Église, pour
implorer la miséricorde de Dieu et détourner les châtimens de
sa justice.
DU PRONE. 475
POUR LES ROGATIONS ET LA FÊTE DE L'ASCENSION.
Le Dimanche précédent, le Curé ou le Prêtre chargé de faire
le Prône dira :
LUNDI, Mardi et Mercredi, sont les Rogations, jours de
prières consacrés par l'Église pour obtenir de Dieu ses béné-
dictions sur les fruits de la terre. On y fait des processions
pour demander à Dieu qu'il nous secoure dans tous nos
besoins. Vous tâcherez d'y assister avec beaucoup de dévotion
et de.modestie, et ceux qui ne pourront s'y trouver, y parti-
ciperont en s'unissant de leur mieux aux prières que fait l'Église.
Les Rogations se font immédiatement avant l'Ascension, pour
marquer que JÉSUS-CHRIST, montant au ciel, s'est chargé des
vœux des Fidèles, comme le vrai médiateur entre Dieu et les
hommes.
Jeudi est la fête de l'Ascension. C'est le jour auquel notre
Seigneur JÉSUS-CHRIST est monté au ciel pour y prendre
possession de sa gloire, pour y faire sans cesse la fonction de
médiateur auprès de son Père, en intercédant en notre faveur,
et pour nous y préparer mie place, si nous voulons imiter son
exemple et obéir à ses Commandemens. H faut donc en cette
fête nous détacher de la terre, soupirer après le bonheur du
ciel dont JÉSUS-CHRIST nous ouvre l'entrée, le suivre de cœur
et d'affection, et lui demander qu'il nous envoie son S*. Esprit
qui nous fortifie et nous console, en attendant que nous ayons
le bonheur de lui être réunis. Pour nous mettre en état d'aller
après lui, quittons surtout nos passions et nos vices, qui ne
peuvent, dit S. Augustin, monter avec ce Dieu Sauveur.
Purifions-nous par la pénitence, parce que rien de souillé n'en-
trera dans le royaume des cieux.
4?6 DU PRONE.
Le Dimanche dans l'Octave de l'Ascension, le Curé ou le
Prêtre chargé de faire le Prône dira :
Samedi prochain, veille de la Pentecôte, est jeûne d'obliga-
tion : je vous exhorte, autant que vous le pourrez, à assister
à la bénédiction des fonts.
Dimanche est le saint jour de la Pentecôte.
POUR LA PENTECOTE.
Le jour de la fête de la Pentecôte, le .Curé ou le Prêtre
chargé de faire le Prône dira :
QU'EST aujourd'hui le saint jour de la Pentecôte, jour auquel
îe Saint Esprit descendit sur les Apôtres en forme de langue
de feu, et les remplit de sa vertu toute-puissante pour annoncer
JÉSUS-CHRIST ressuscité et pour prêcher l'Évangile par toute
la terre. Comme ce n'est point pour eux seulement qu'il a
été envoyé, nous pouvons aussi le recevoir, pourvu que nous
tâchions de nous en rendre dignes. Préparons pour cela nos
cœurs : il s'agit de recevoir un Dieu, la troisième personne de
îa Très-Sainte Trinité, l'Esj)rit divin, dont la venue et l'effusion
sur l'Église naissante sont la consommation de la mission de
JÉSUS-CHRIST sur la terre et de son glorieux retour dans le
ciel, et qu'il a promis de nous donner pour être notre conso-
lateur et comme le vicaire de son amour. Nous en avons
d'ailleurs un extrême besoin. C'est lé Saint Esprit qui, par sa
présence, répand la divine charité dans nos cœurs : sans son
secours nous ne pouvons rien de bon pour le salut; c'est lui
qui doit former en nous la prière, afin qu'elle obtienne quelque
chose de Dieu ; ou plutôt c'est lui, comme dit S. Paul, qui
prie en nous par des gémissemens ineffables. Nul ne peut dire
DU PRONE. 477
Seigneur JÉSUS que par lui; c'est lui qui nous soutient contre
les ennemis puissans qui nous attaquent; c'est lui qui nous
console dans nos peines et qui les rend méritoires pour le ciel.
Ne négligeons donc rien pour l'attirer en nous ; purifions nos
cœurs, détachons - nous de nous-mêmes et de l'affection aux
créatures ; demandons - le avec instance ; Dieu a promis de le
donner à ceux qui le demanderont comme il faut. Pour le
conserver quand nous l'aurons reçu, ne faisons rien qui puisse
l'éteindre en nous, ni même le contrister. Rendons-nous fidèles
à suivre ses inspirations, et donnons-lui une entière liberté
d'opérer dans nos ames.
Mercredi, Vendredi et Samedi prochains est le jeûne des
Quatre-Temps. L'Église l'a établi pour consacrer à Dieu par la
pénitence, &c. comme il est marqué ci-dessus dans la formule
de publication des Quatre-Tcmps, page 456.
POUR LA FÊTE DE LA TRÈS-SAINTE TRINITÉ.
Le jour de la Jeté de la Sainte Trinité, le Curé ou le Prêtre
chargé de foire le Prône dira :
A UJOURD'HUI nous célébrons la fête de la Sainte Trinité.
Quoique tous les Dimanches de l'année soient pour honorer
la Très-Sainte Trinité, c'est-à-dire, un seul Dieu en trois per-
sonnes, l'Église y consacre néanmoins plus particulièrement ce
jour, afin d'engager les Fidèles à se renouveler dans la foi de
ce Mystère, qui est le premier objet de notre Religion. Méditons
les grandeurs de cet Être Suprême ; les perfections infinies de
sa nature nous paraîtront dignes de tous nos hommages. Rap-
pelons-nous ce que l'Église nous enseigne : qu'il n'y a qu'un
Dieu, qui demande tous nos respects et nos adorations ; qu'il
47» DU PRONE.
y a en lui trois personnes distinctes, le Père, le Fils et le
Saint Esprit; que ces trois personnes sont égales entr'elles,
parce qu'elles n'ont qu'une même nature, et ne sont ainsi
qu'un même Dieu. Ce que nous ne comprenons pas maintenant,
nous le verrons clairement dans le ciel, si nous le croyons
d'une foi vive, et si nous tâchons ici bas de servir et d'aimer
de tout notre cœur ces trois adorables personnes, au nom des-
quelles nous avons été baptisés. Les qualités qu'elles prennent
à notre égard doivent animer notre confiance. Le Père est notre
créateur, il aime son ouvrage. Le Fils est notre rédempteur, il
ne veut pas perdre ceux qu'il a rachetés. Le Saint Esprit est
notre sanctificateur, il ne désire que de nous rendre saints et
heureux durant l'éternité. Louons et bénissons sans cesse cette
adorable Trinité, qui nous comble de biens, et qui ne demande
qu'à nous en faire davantage.
Dimanche prochain, nous célébrerons la fête du Très-Saint
Sacrement; l'Église l'a établie pour honorer JÉSUS-CHRIST dans
l'Eucharistie, et pour lui rendre de publiques actions de grâces
de l'avoir instituée. En ce jour on porte le Saint Sacrement
comme en triomphe, et l'on fait la procession par les rues, pour
célébrer la victoire que JÉSUS-CHRIST a donnée à son Église
sur les ennemis de ce Sacrement ; pour faire une protestation
publique et solennelle contre les égaremens des Hérétiques, et
donner occasion aux Fidèles de faire paraître leur foi, leur
respect et leur amour envers JÉSUS-CHRIST dans cet auguste
Sacrement. Il faut y assister, non pas avec dissipation et par
curiosité, comme à un spectacle, mais avec religion et modestie,
afin de glorifier ce Dieu caché et de réparer, autant qu'il est
en nous, les outrages qu'il reçoit par les profanations de ce
Mystère. Pendant l'Octave, il y aura tous les sons bénédiction
DU PRONE. 479
du Saint Sacrement. Je vous exhorte à venir la recevoir et à
passer chaque jour quelque temps en présence de N. S. dans
le lieu saint, pour lui faire amende honorable, lui représenter
avec confiance tous vos besoins, examiner et réformer ce qui
pourrait être défectueux, soit dans vos Communions, soit dans
votre manière d'entendre la Messe, soit dans la façon dont vous
remplissez les autres devoirs de religion envers la Ste. Eucharistie.
POUR LA NATIVITÉ DE S. JEAN-BAPTISTE.
( Fête supprime'e et seulement de dévotion. )
Le Dimanche précédent, le Curé ou le Prêtre chargé de faire
le Prône dira :
ous célébrerons (nommant le jour J la fête de la Nativité de
S. Jean-Baptiste. L'Église solennise cette naissance, parce que ce
Saint a été le précurseur de JÉSUS-CHRIST, et qu'ayant été
sanctifié par lui dans le sein de sa mère, en naissant il a annoncé
sa venue. L'Ange a prédit qu'il serait grand devant Dieu, et
JÉSUS-CHRIST l'a appelé le plus grand des enfans des hommes.
Imitons ses vertus, et surtout son esprit de retraite et de mépris
du monde, l'austérité de sa pénitence, son zèle et sa générosité,
son humilité et son amour ardent pour notre Seigneur. Appre-
nons de lui à joindre la mortification avec l'innocence.
48o DU PRONE.
POUR LA FÊTE DE S. PIERRE ET DE S. PAUL.
( Fête transférée au Dimanche qui la suit immédiatement. )
Le Dimanche précédent, le Curé ou le Prêtre chargé de faire
le Prône dira :
ous célébrerons (nommant le jour J la fête des deux glorieux
Princes des Apôtres S. Pierre et S. Paul, qui en ce jour soumi-
rent ensemble le martyre, et consacrèrent par leur sang l'Eglise
Romaine. JÉSUS-CHRIST établit S. Pierre, Prince du Collège
Apostolique et Chef de toute l'Église, en lui disant ; J^ous êtes
Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise; et les portes
de l'enfer ne prévaudront point contre elle. Je vous donnerai les
clefs du royaume des deux, et tout ce que vous lierez sur la
terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la
terre sera délié dans le ciel. H convertit S. Paul en lui appa-
raissant sur le chemin de Damas, et de persécuteur de l'Église,
il en fit un vase d'élection et l'Apôtre des Gentils. A l'occasion
de cette fête, on doit s'affermir dans la Foi qu'ils ont prêchée
et scellée de leur sang; dans la docilité, le respect et la sou-
mission à la Sainte Église Catholique ; dans l'obéissance due au
Pape, comme au successeur de S. Pierre et au Chef de tout le
gouvernement ecclésiastique : obéissance que les saints Conciles
et les Ss. Pères ont toujours enseignée aux Fidèles. On doit
se souvenir que le Fils de Dieu ayant voulu que son Église
fût une et solidement bâtie sur l'unité, a établi et institué la
primauté de S. Pierre pour l'entretenir et la cimenter. La divine
Providence ayant choisi Rome, capitale de l'Univers, pour y
établir la Chaire de S. Pierre, à qui JÉSUS-CHRIST avait donné
la primauté, nous devons regarder l'Église Romaine coimne
DU PRONE. , 481
établie de Dieu, pour être la mère des autres Églises et la
principale gardienne de la vérité, avec laquelle toutes les Églises
doivent garder l'unité. S. Pierre nous est le modèle d'une sincère
pénitence, car il pleura toute sa vie le malheur qu'il avait eu
de renier son divin Maître. Nous devons aussi imiter sa foi, son
humilité, son amour tendre et généreux pour JÉSUS-CHRIST.
Imitons pareillement, dans S. Paul, son zèle intrépide, sa pau-
vreté, son détachement, sa charité vive et désintéressée qui le
portait à se faire tout à tous, à ne point chercher ses intérêts,
mais seulement ceux de Dieu et de son prochain. Aimons JÉSUS-
CHRIST, comme ces grands Saints, jusqu'à mourir pour lui, et
à leur exemple ne nous lassons jamais de travailler pour sa gloire.
POUR L'ASSOMPTION DE LA TRÈS-SAINTE VIERGE.
Le Dimanche précédent, le Curé ou le Prêtre chargé de faire
le Prône dira :
m ous célébrerons (nommant le jour) la fête de la mort bien-
heureuse et de l'Assomption de la Très-Sainte Vierge, jour de
son couronnement dans le ciel *. Quoique la Très-Sainte Vierge
ait été exempte de toute inclination au péché, et non-seulement
du péché véniel, mais des plus légères imperfections, Dieu per-
mit, pour augmenter ses mérites, qu'elle fût sujette aux maladies
et à la mort, ainsi que les autres hommes. Marie a subi la loi
commune de la mort, que son Fils a bien voulu subir lui-même ;
mais la mort n'a pu l'abattre et n'a pu retenir dans ses liens
celle qui a mis au monde l'auteur de la vie. Elle a été élevée
en ce jour au-dessus de tous les chœurs des Anges, et placée
La veille de cette fête est jeûne d'obligalion.
6l
48a DU PRONE.
auprès de son Fils, de qui elle tient toute sa grandeur. La gloire
dont elle jouit, répond à l'éminente dignité de mère de Dieu
dont elle est revêtue, et est le fruit de son humilité, de sa charité
et de ses autres vertus. Réjouissons-nous de voir notre Reine et
notre Mère ainsi glorifiée; faisons-nous un devoir d'honorer celle
que Dieu honore de la sorte, et croyons que tout l'honneur qu'on
peut rendre à une pure créature est légitimement dû à la Mère
de Dieu ; ayons pour elle le respect et la confiance qu'elle mérite
par l'amour qu'elle a pour nous, qu'elle regarde comme ses en-
fans ; réclamons son intercession auprès de son Fils pour tous
nos besoins, nos tentations, nos peines, et prions-la surtout de
nous obtenir une bonne mort. Elle ne manque, pour nous se-
courir, ni de pouvoir, ni de bonne volonté. Imitons enfin ses
vertus, sa pureté de cœur et de corps, son humilité, son ardent
amour pour Dieu, sa fidélité à bien faire toutes ses actions,"
même les plus petites, et à les faire dans des vues très-pures.
Mettez-vous sous la protection de Marie; priez-la qu'elle ob-
tienne de Dieu que la foi et la piété se conservent toujours en.
ce royaume, et que le Roi et la Famille Royale soient comblés
de toutes sortes de bénédictions ; demandez au Seigneur, par son
intercession, la paix de l'Église, l'accroissement de la Religion
Gatholique, la tranquillité de l'État, et toutes les grâces qui vous
sont nécessaires pour mener une vie sainte et chrétienne.
DU PRONE. 483
POUR LA NATIVITÉ DE LA TRÈS-SAINTE VIERGE.
( Fête supprimée et seulement de dévotion. )
Le Dimanche précédent, le Curé ou le Prêtre chargé de faire
le Prône dira :
ous célébrerons (nommant le jour ) la Nativité de la Sainte
Vierge. L'Église en fait la fête, parce que Marie est née pleine
de grâce, et que par sa naissance elle a annoncé la venue de
JÉSUS-CHRIST dont elle devait être la mère. Remercions Dieu
des grâces dont il Fa prévenue, et pensons avec quelle précaution
nous devons vivre au milieu du monde, où nous avons, apporté
en naissant tant de faiblesse, puisque la Sainte Vierge, née dans
la sainteté et confirmée en grâce, a vécu dans la retraite, dans
la prière et dans une continuelle attention pour conserver pré-
cieusement son innocence. Apprenons de Marie à nous rendre
dignes des bienfaits de Dieu, et à nous bien préparer à recevoir
JÉSUS-CHRIST dans l'Eucharistie. Les filles et les femmes doi-
vent principalement prendre la Sainte Vierge pour leur modèle,
parce qu'elle est l'honneur de leur sexe ; elles doivent l'imiter
dans sa retenue, dans sa modestie, dans sa chasteté et dans
son humilité.
POUR LA FÊTE DE TOUS LES SAINTS.
Le Dimanche précédent, le Curé ou le Prêtre chargé de faire
le Prône dira :
IV ous célébrerons (nommant le jour) la fête de tous les Saints,
avec jeûne d'obligation la veille. L'Église a établi cette fête pour
nous faire honorer tous les Saints par une même solennité et
484 DU PRONE.
réparer les défauts commis dans les fêtes particulières ; pour
nous donner une idée du bonheur que nous attendons, et nous
en montrer le chemin sûr, par l'exemple de ceux qui y sont
arrivés 5 pour animer notre confiance à la vue de cette grande
multitude de Saints de tout état, de tout sexe, de tout âge,
et du grand nombre d'intercesseurs que nous avons en eux.
Ainsi, pour entrer dans l'esprit de cette fête, vous adorerez la
sainteté de Dieu qui est admirable dans ses Saints; c'est Dieu
qui les a fait saints 5 c'est Dieu qui les rend heureux ; c'est la
gloire de Dieu même qui rejaillit sur eux : vous remercierez le
Seigneur de la gloire dont il les a comblés; vous les regar-
derez comme' ses amis, et leur demanderez auprès de lui le
secours de leur intercession et de leurs prières. Enfin, excités-
par la vue du bonheur dont ils jouissent, et où nous pouvons
tous arriver par les mérites de JÉSUS-CHRIST, VOUS tâcherez de
les imiter et de marcher, à leur exemple, par le chemin de l'hu-
milité , de la pauvreté, de la croix et des souffrances, qui est le
véritable chemin du ciel. f]
Le lendemain ( ou lundi prochain, si la Toussaint est le
samediJ on fait la mémoire des Fidèles trépassés. L'Eglise destine
ce jour particulier pour leur procurer un soulagement général :
vous devez alors prier non-seulement pour vos pare'ns, pour vos
amis et pour vos bienfaiteurs, mais encore pour ceux pour qui
on ne fait point, ou l'on fait peu de prières particulières. L'Église,
comme la mère commune, prend soin de leur soulagement.
Ç'a toujours été l'usage de l'Église de prier pour les défunts et
d'en faire mémoire au Saint Sacrifice, pour soulager et délivrer
ceux qui, étant morts en état de grâce, ont encore quelques
restes de péché à expier. Elle y consacre particulièrement ce
jour, pour avertir les Fidèles de leur devoir et les faire souvenir
DU PRONE. 485
de soulager et d'abréger la captivité de ces ames : on le peut
par la prière, en demandant à Dieu avec ferveur leur délivrance,
par les bonnes œuvres et par les pénitences faites à leur in-
tention, et surtout par le Saint Sacrifice de la Messe qui leur
applique les satisfactions, de JÉSUS-CHRIST. Mettez en pratique
ces moyens, et croyez que ces ames, quand elles seront dans
le ciel, reconnaîtront ce que vous aurez fait pour elles.
POUR LE DIMANCHE DANS L'OCTAVE DE LA TOUSSAINT.
Le Curé ou le Prêtre chargé de faire le Prône dira :
IJ'INDULT Apostolique, du 9 Avril 1802, concernant la réduc-
tion des Fêtes, publié dans ce Diocèse, fixe au Dimanche qui
suit immédiatement l'Octave de la Toussaint la célébration de
l'anniversaire de la Dédicace de toutes les Églises de France ;
en conséquence, nous célébrerons Dimanche prochain l'anniver-
saire de la Dédicace de cette Église. La solennité de ce jour
vous rappellera les dispositions qui doivent vous accompagner
dans nos églises. La consécration de nos temples, la Divinité
elle-même qui y réside, pour ainsi dire, corporellement; les
Mystères que nous y célébrons, les Sacremens que nous y admi-
nistrons , leur destination particulière à l'accomplissement du
devoir de la prière ; enfin, les cantiques de louanges, de demandes
et d'actions de grâces qu'on y chante, ce sont là autant de
motifs propres à vous pénétrer des sentimens de la vénération,
du respect et du recueillement les plus profonds, et à vous faire
envisager en même temps comme des impiétés ou des scandales
les profanations et les irrévérences dont on se rend coupable
dans le lieu saint.
Mais il ne suffit pas de se contenir dans les règles d'une
486 DU PRONE.
décence purement extérieure ; Dieu veut principalement être
honoré en esprit et en vérité. Vous devez donc paraître devant
lui avec un esprit d'adoration, de prière et d'action de grâce.
Votre premier sentiment, en entrant dans ce lieu saint, doit
être un sentiment de terreur, de silence, d'anéantissement inté-
rieur à la vue de la Majesté du Très-Haut et de votre propre
bassesse. En second lieu, l'Église étant la maison de prière,
l'endroit où il se rend plus propice, et où il nous a promis
d'être toujours présent pour exaucer nos voeux et recevoir nos
hommages, vous devez y être avec un esprit attentif et recueilli,
et ne point déshonorer la sainte gravité des gémissemens de
l'Église par un esprit de dissipation. En troisième heu, tout doit
vous rappeler ici le souvenir des grâces et des faveurs que vous
y avez reçues. C'est ici que vous avez reçu le bienfait inestimable
de la régénération 5 c'est dans ce lieu saint que vos péchés vous
ont été remis, et que la grâce de la réconciliation vous a été
accordée ; c'est ici que les Mystères et les vérités de l'Évangile,
cachés à tant de nations infidèles, vous sont annoncés. Voilà
des motifs bien puissans pour exciter votre reconnaissance.
POUR LA FÊTE DU PATRON DE LA PAROISSE.
( Fête transférée au Dimanche qui la suit immédiatement. )
Le Dimanche -précédent, le Curé ou le Prêtre chargé de faire
le Prône dira :
ous célébrerons Dimanche prochain la fête de Saint N. Patron
( ou de Sainte N, Patronne ) de cette église." Vous assisterez aveç
piété aux divins Offices , et vous vous donnerez bien de garde
de passer ce jour en jeux, en excès et en divertissemens, qui,
bien loin de mériter la protection des Saints,, attireraient plutôt
DU PRONE. 487
sur vous la colère de Dieu. Vous penserez aussi que Saint N. (ou
Sainte N. ) nous est donné pour Patron ( ou nous est donnée
pour Patronne ), non-seulement afin de nous servir d'avocat et
d'intercesseur auprès de Dieu, mais encore pour nous servir de
modèle sur lequel nous devons régler notre vie. Ainsi tâchez
de l'imiter, persuadés que le meilleur moyen d'avoir les Saints
pour intercesseurs, est d'imiter et de' suivre leur exemple.
V
FORMULES DIVERSES.
FORMULE DE PUBLICATION DES BANS
De ceux qui se disposent à recevoir quelqu'un des Ordres sacrés.
"W'ous êtes avertis, mes Frères, que Mr. iV. Acolyte (OM Sous-
Diacre ou Diacre ), fils de N. et de N. ses père et mère, natif
de cette paroisse ( ou y demeurant ), doit être présenté à
Mgr. l'Archevêque pour être ordonné Sous-Diacre ( ou Diacre
ou Prêtre ) ; ceux qui connaîtraient dans sa vie ou dans ses
mœurs quelque défaut considérable, contraire à la sainteté de
cet ordre, sont obligés en conscience de nous en informer.
C'est pour la première, ou deuxième ou troisième publication.
FORMULE D'ATTESTATION DE LA PUBLICATION DES BANS
De ceux qui se présentent aux Saints Ordres.
JE soussigné, Curé de la paroisse de , certifie que j'ai
annoncé au Prône de la Messe paroissiale, trois Dimanches
consécutifs, que Mr. N., fils de N. et de JY., habitans de cette
paroisse, devait être présenté pour être ordonné Sous-Diacre
( ou Diacre ou Prêtre ) ; que j'ai averti mes Paroissiens que, s'ils
connaissaient en sa vie ou en ses mœurs des défauts considé-
rables, contraires à la sainteté de cet ordre sacré, ils étaient
obligés en conscience de nous le déclarer, et que personne ne
DES FORMULES. 489
m'a rien dénoncé qui puisse empêcher que ledit sieur iV. n'y
soit promu. En foi de quoi, &c.
FORMULE DE PUBLICATION DES BANS DE MARIAGE.
IL y a promesse de mariage entre iV. (nom, surnom, qualité
et domicile du futur J, fils de N. et de JY. (noms, surnoms,
qualités et domicile de ses père et mèrej, procédant comme
majeur ou mineur, et du consentement de , ou comme majeur
et maître de ses droits, d'une part;
Et iV. (nom, surnom, domicile, &c. ), fille de N. et de N.
(noms, surnoms, qualités, domicile, &c. ), procédant comme
majeure ou mineure, et du consentement de , ou comme
majeure et maîtresse de ses droits, d'autre part.
Si l'un ou l'autre est veuf, l'exprimer, et dire de qui.
Si quelqu'un connaît quelqu'empçchement légitime à ce ma-
riage, il est obligé de nous le déclarer, comme aussi nous
défendons d'y mettre opposition par malice et sans cause.
C'est pour la première, ou deuxième ou troisième publication.
Si les Parties ont dessein de demander dispense, il dira :
Nous vous avertissons que cette publication pourra être la der-
nière, parce que les Parties se proposent de demander dispense.
FORMULE D'ATTESTATION
De la publication des Bans de mariage.
JE soussigné, Curé de , certifie avoir publié consécuti-
vement au Prône de la Messe paroissiale, le* , le et le
62
4go DES FORMULES.
(exprimer ici les dates des publications ), les bans du futur
mariage entre. N. et N. (exprimer les noms, surnoms, qualités,
domicile, &c. des futurs et de leurs pères et mères J, sans qu'il
se soit trouvé aucun empêchement ou opposition. En foi de
quoi, &c.
Si les Parties ont obtenu ou se proposent de demander des
dispenses de publications :
tFjE soussigné, Curé de , certifie avoir publié une fois au
Prône de la Messe paroissiale, le (exprimer la datej, ou
avoir publié consécutivement au Prône de la Messe paroissiale,
le et le , un ban ou deux bans du futur mariage, &c. sans
qu'il se soit "trouvé aucun empêchement ou opposition. Les
Parties ont obtenu ou se proposent de demander dispense de la
troisième ou des deux autres publications. En foi de quoi, &c.
FORMULES DES ACTES DE BAPTEME, MARIAGE ET SÉPULTURE
Tous les Curés doivent avoir deux
Registres pour y écrire les Actes des
Baptêmes, Mariages et Sépultures : l'un
de ces Registres servira de minute et
restera toujours sous la clef dans l'église
ou dans la sacristie ; l'autre servira de
grosse, et lorsqu il sera rempli, on devra
le transmettre sans retard à l'Archevêché
pour être conservé au Secrétariat.
Les Curés écriront dans ces Regis-
tres le plus distinctement et le plus
nettement qu'il sera possible, les Actes
de Baptême, Mariage et Sépuliure,
tout de suite, sans y laisser aucun
blanc, sans rature, sans renvoi, sans
interligne ni addition. Ils mettront tou-
jours les dates tout au long, et non en
chiffres; et pour cet effet, ils se con-
formeront aux Formules qui sont ci-
après.
Mais, afin que ces Actes soient
distingués, et qu'on puisse les trouver
plus. facilement lorsqu'on en fera la re-
cherche , les Curés mettront à la marge
le mot Baptême, à côté de chaque
Acte de Baptême ; le mot Mariage,
DES FORMULES. 4gi
vis-à-vis les Actes de Mariage, et Se- B. pour de'signer les Baptêmes, M.
puliure, à côté de ceux de Sépulture ; pour marquer les Mariages, et S. pour
ou au moins ils écriront ces trois lettres les Sépultures.
FORMULES D'ACTES DE BAPTÊME.
JLE mil huit cent , je soussigné, Curé ou Desservant
ou Vicaire de l'église S1 de , ai baptisé un garçon ou une
fille, né hier ou le de JY. (la profession J et de iV.
son épouse, demeurant sur cette paroisse, rue , n° ,
auquel enfant a été donné ou ont été donnés les noms de ;
le parrain a été , la marraine a été En foi de quoi, &c.
N. N.
NOTA. i°. Les noms propres doivent être écrits en lettres nettes, plus grandes
et soulignées ;
2°. Les dates doivent toujours être écrites en toutes lettres ;
3°. Pour le Baptême donné sans célébration des cérémonies, l'acte comme
ci-dessus : Le, &c , je, &c ai ondoyé à l'église ou à
domicile, et par permission de Mgr. l'Archevêque, &c—;
4°. Pour la simple célébration des cérémonies. Le, &c..., je, &c— ai
suppléé les cérémonies du Baptême sur , lequel enfant avait
été ondoyé à l'église ou à domicile, par IV...., pour cause de....
ou d'après la permission de M«r. l'Archevêque, &c ;
5°. Si l'enfant est illégitime. Le, &c—, je, &c— ai baptisé, &c—
né de N et de iV. , mariés civilement ou non mariés, ou
de N...., demeurant , et d'un père non nommé, &c...;
6°. Si l'enfant n'est baptisé que sous condition, il est essentiel de faire
mention de cette circonstance dans l'acte.
DES FORMULES.
FORMULES D'ACTES DE MARIAGE.
Entre deux personnes de la même paroisse.
MLA~E mil huit cent , vu le certificat des formalités
civiles remplies le en la Mairie de , la publication
de ban ayant été dûment faite à la Messe paroissiale
de cette église ( la dispense du troisième ou des deux autres
bans du temps prohibé et de l'heure ayant été
accordée par Ms'. l'Archevêque ) , et aucun empêchement
n'ayant été découvert, je soussigné, Curé, Desservant ou
Vicaire de l'église S1— de—, ai donné la bénédiction nuptiale,
avec les cérémonies prescrites par l'Église, à JY...., fils légitime
de JY.... et de JY...., demeurant, &c..., et à JY...., fille, &c...
(si FUJI OU l'autre est veiif, l'exprimer J, et ce, en présence de
JY...., JY..., JY..., JY..., parens et témoins qui ont signé avec
moi le présent acte, ou ont déclaré ne savoir signer. En foi de
quoi, &c.
N. 2V.
Entre deux personnes de différentes paroisses.
E mil huit cent , vu le certificat des formalités
civiles remplies le en la Mairie de ,; vu le certificat
de publication de ban dûment faite à la Messe pa-
roissiale de l'église .., laquelle ou lesquelles publications a eu
ou ont eu lieu également à la Messe paroissiale de cette église
S* de (vu la dispense, &c ) aucun empêchement
n'ayant été découvert, je soussigné, Curé, Desservant ou Vicaire,
&c Le reste comme ci-dessus.
NOTA. I°. Toutes les dates doivent être mises en toutes lettres. Tous les
DES FORMULES. 4g3
noms propres doivent être écrits en lettres plus apparentes ; ceux des époux
doivent être soulignés ;
2°. S'il y avait parenté, il faudrait, après mention faite du mariage civil,
ajouter cette clause : Vu la dispense de l'empêchement dirimant de fà
tel degré J, existant entre les parties sous-nommées, laquelle dispense a été
accordée en cour de Rome, et fulminée par Msr
. l'Archevêque, le , ou
laquelle, en vertu d'un Induit Apostolique, a été accordée par M&r
. l'Archevêque,
le , &c , et plus bas, au lieu de aucun empêchement, il faudrait mettre
aucun nouvel empêchement.
FORMULE D'ACTES DE SÉPULTURE.
liE mil huit cent .. ont été célébrées dans l'église S*.....
de les obsèques religieuses de JY..- , âgé de (sa
profession J, époux ou épouse de ( ou pour une personne
non mariée, fils ou fille légitime ou naturelle de JY.... et JY....)
décédé hier ou le— (à telle heure J dans ladite paroisse, rue ,
n°—, muni des Sacremens d'Eucharistie et d'Extrême-Onction,
owàu Sacrement de l'Extrême-Onction, &c. En foi de quoi, &c.
NOTA. Les dates en toutes lettres, et le nom du défunt en lettres apparentes
et soulignées.
FORMULE D'UN EXTRAIT DE BAPTÊME, MARIAGE OU SÉPULTURE,
^EXTRAIT du Registre des Baptêmes, Mariages et Sépultures
de l'église paroissiale ou succursale S de , Diocèse de
Bordeaux.
Ensuite on copiera l'acte comme il est écrit dans le Registre,
on copiera aussi les signatures, ensuite on ajoutera :
■ Lequel extrait, je soussigné, Curé, Desservant ou Vicaire de
494 DES FORMULES.
ladite église, certifie avoir été tiré mot à mot dudit Registre.
Expédié le
FORMULE DE L'ACTE OU DU CERTIFICAT
De l'abjuration de l'hérésie.
JLJAN mil , le jour du mois de , en présence des
témoins soussignés, N.... (marquant le nom, le surnom et la
condition du nouveau Converti), de la paroisse de , Diocèse
de , âgé de ans ou environ, ayant reconnu qu'hors de
la vraie Eglise il n'y a point de salut, de sa bonne volonté et
sans aucune contrainte, a fait profession de la Foi Catholique,
Apostolique et Romaine, et fait abjuration de l'hérésie de Luther
ou de Calvin, &c. entre mes mains, de laquelle je lui ai donné
publiquement l'absolution, en vertu du pouvoir que M*r. l'Ar-
chevêque de Bordeaux m'a donné pour cet effet; en foi de
quoi, je ai signé le présent acte avec ledit JY. qui a été absous
de l'hérésie, et JY. JY. JY. témoins (il faut marquer leurs con-
ditions et demeures j). Fait en l'église de...., les jour et an que
dessus,
Si le nouveau Converti ou les témoins ne savent pas signer,
il en faudra faire mention en ces termes :
En foi de quoi, j'ai signé seul le présent acte, en présence
dudit JY. qui a été absous, et de JY. JY. JY. témoins, qui ont
déclaré ne savoir signer.
Une expédition de cet acte devra être transmise à l'Archevêché.
DES FORMULES. 4o-r>
FORMULE POUR DEMANDER DISPENSE
D'un empêchement secret de mariage à la Pénitencerie.
EMINENTISSIME AC REVERENDISSIME DOMINE,
EIXPONITUR humiliter Eminentise vestrœ Bertham ( on ne
nomme jamais les personnes que par des noms supposés J car-
naliter à Jacobo cognitam fuisse ; nunc vero à fratre ejusdem
Jacobi requisita, cupit matrimonium cum illo inire.
Jam quatuor et viginti annos nata, et dotem non habens,
timet ne aliud matrimonium tam conveniens invènire non possit ;
quapropter Eminentia? vestrae reverenter supplicat quatenùs cum
ipsâ super dicto affinitatis impedimento per gratiam specialem
benignè dispensare velit.
Dignetur Eminentia vestra responsum ad me infrà scriptmn
dirigere. N , Hector parochiœ vulgb dictœ N
Département de la Gironde ( FRANCE ).
Si Berthe était parente de Jacques à un degré prohibé, pour
lequel il faudrait dispense à la Daterie, on pourrait l'énoncer
ainsi dans la supplique à la Pénitencerie :
Jacobus et Bertha consanguinei in secundo gradu, vesanà libi-
dine victi, rem secum habuerunt : nunc vero Bertha à Joanne,
fratre Jacobi, in matrimonium requisita, ei nubere cupit, i°. quia
aetate jam est provecta, nempè triginta annos nata; 2°. quia suf-
ficientem non habet dotem ut alium virum sibi convenientem
invenire valeat ; 3°. quia ex hâc unione rixae familiarum proba-
biliter cessabunt.
49
6 DES FORMULES.
Ambo supplicant SS. D. D. nostro in Datariâ, ut dignetur
Cum illis super dicto consanguinitatis impedimento dispensare.
Eminentiœ autem vestrce humiliter supplicat Oratrix, ut, non
obstante dicto affinitatis ex copulà illicità provenientis impedi-
mento, dispensatione super consanguinitate priùs obtentâ, cuni
eodem Joanne validé matrimonium contrahere possit.
Dignetur Eminentia, &c.
Ces lettres n'ont point besoin d'être visées par M^. l'Arche*
vêque : on les met à la poste en les affranchissant et indiquant
exactement son nom, sa demeure, le lieu de poste le plus voisin
et le département. On met ainsi l'adresse ;
Eminentissimo ac Reverendissimo D. D°.
Cardinali majori Pœnitentiario,
ROMAM,
Si, au bout de deux mois, on n'a pas de réponse, on écrit
de nouveau, en disant que c'est pour la seconde fois,'
FORMULE POUR DEMANDER DISPENSE
D'un empêchement public de mariage à la Daterie,
BEATISSIME PATER,
SANCTITATI vestrae humiliter exponitur quôd N, (noms, pré*
noms, Diocèse, paroisse des postulans J consanguinei sint in
secundo gradu, utpotè ex duobus fratribus descendentes, et
matrimonium secum, juxtà formam Concilii Tridentini, inire
cupiant, i°. quia \ i°. quia
Quapropter ambo à Beatitudine vestrâ suppliciter efflagitant
DES FORMULES. 497
quatenùs benignè super dicto consanguinitatis impedimento
dispensare dignetur, ut matrimonium ante faciem Ecclesiae so-
lemnisare et in eo valide manere valeant.
Burdigalae, die anni
Si les Parties sont pauvres, on ajoute : Sed, quoniam pauperes
ac miserabiles existunt, labore ac industrià sua tantùm viventes
(pour plus de sûreté, on énonce ici l'état de leur fortune en
toute sincérité J, supplicant ut dispensatio in forma pauperum
sibi concedatur.
On envoie ensuite la supplique à M&\ l'Archevêque qui la
vise, y met son sceau et l'envoie à Rome à son Agent d'affaires,
lequel lui fait passer la réponse.
FORMULES POUR LES PROCES-VERBAUX D'ENQUÊTES
Relatives à des Dispenses d'empêchemens de mariage.
CES sortes d'enquêtes ont pour objet j Les témoins devront être tous en-
de constater, i°. la nature et le degré ■ tendus séparément les uns des autres,
de l'empêchement pour lequel on a
sollicité dispense ; 2°. les motifs cano-
niques d'accorder la dispense ; 3°. l'état
de fortune des Supplians. R ne sera
nécessaire de constater ce dernier point
que dans les cas de dispenses accordées
par le S1. Siège.
Il sera convenable que les Parties
produisent pour l'enquête quatre té-
moins, dont deux pourront être leurs
parens ou alliés.
afin que le Commissaire puisse s'assurer
de la vérité de leur déposition.
S'il y a plusieurs empêchemens entre
les Parties, îe Commissaire doit les
constater dans le procès-verbal, et s'il
existe plusieurs motifs canoniques à faire
valoir, ils devront tous être exprimés.
Hic notandum judicamus, dispen-
saliones apud Scam. Sedem où/entas,
irritas esse si matrimonium civile vel
commercium carnale inter Partes
63
4gS DES FORMULES.
admissum fuerit ante dispensationis
poslulalioncm, et hœc gravissima cir-
cumstantia reticitti fuerit in supplici
libello ; item easdem dispensationes
irritas fieri si matrimonium civile ad-
missum fuerit, vel commercium carnalc
palratum aul renoi'atum fuerit post
missas preces, et ante dispensationis
execuiionem. In lus casibus oporlebit
ut Paroclius vel Confessarius de talibus
circumstaniiis Nos diligcnter moneat,
quatenùs per Nos, virlute Pontificiœ
delcgalionis, lilterœ Apostolicœ con-
validentur.
É'AN mil...., le du mois de...., en vertu de la commission
à Nous adressée par Mer. l'Archevêque de Bordeaux, en date
du , signée et plus bas, N. Secrétaire, pour informer,
i°. de l'empêchement qui s'oppose au mariage qu'ont dessein de
contracter N. de la paroisse de...., et N. de la même paroisse
ou de la paroisse de ; 20. des raisons qu'ils ont d'obtenir
dispense dudit empêchement ; 3°. du bien que lesdites Parties
peuvent avoir 5 Ont comparu devant Nous, Commissaire soussigné, lesdites
Parties, savoir : N. âgé de...., et N. âgée de...., accompagnés
de N. N. N. N. qui ont dit bien connaître lesdites Parties, et
prêté serment séparément de Nous déclarer la vérité sur les faits
dont ils seraient enquis :
i°. Sur le rapport qu'ils Nous ont fait, et les éclaircissemens
qu'ils Nous ont donnés, Nous avons dressé l'arbre généalogique
qui suit :
DES FORMULES. 499
De Pierre N. souche commune,
sont issus :
Jean N. Ie?. Degré. André N.
Louis N. 2e. Degré. Marie N:
Catherine N. 3e. Degré. Bernard TV.
Paul N.
qui veut épouser
Catherine N.
4e- Degré.
Catherine N.
qui veut épouser
Paul N.
Ainsi Nous avons trouvé qu'il y a un empècliement de con-
sanguinité du quatrième au quatrième degré entre ledit JY. et
ladite N.
i°. A l'égard des causes ou raisons que les Parties font valoir
pour obtenir dispense dudit empêchement, les mêmes témoins
Nous ont déclaré
Si'la dispense doit être fulminée par Mzr. l'Archevêque, en
exécution d'un Bref spécial du Saint Siège, il sera indispensable
de constater ici le motif ou les motifs canoniques qu'allègue ledit
Bref : sans cela, la dispense ne pourrait pas être fulminée.
Si la dispense doit être accordée par Monseigneur lui-même,
en vertu d'un Induit, on constatera ici les causes ou motifs,
tels, par exemple :
Que la fille est âgée de plus de vingt-quatre ans, sans avoir trouvé d'autre
parti qui lui convînt ; ou que ladite fille n'a aucuns biens, et que ledit
N, son paient veut la doter.... ; ou que le lieu où habitent les Parties est
5oo DES FORMULES.
si petit, que les habitans sont presque tous parens ou alliés— ; pu que, depuis
iel temps, ils se sont recherchés de bonne foi pour le mariage, et que même
ils ont passé contrat devant notaire ; ou que l'union civile a déjà été
contractée entr'eux avec ou sans intention d'obtenir par ce moyen plus
facilement la dispense ; ou qu'il y a entre leurs familles un procès ou de
grandes inimitiés qui cesseraient par leur mariage ; ou qu'ils se sont vus
avec tant de familiarité, que le public en a été scandalisé, et que s'il ne se
marient pas ensemble, il est à craindre que la fille ne trouve pas à s'établir
convenablement ; ou qu'il y a eu entr'eux des rapports coupables , que
la fiJle est enceinte , qu'il est né un enfant ; ou, si c'est une veuve,
qu'elle est chargée de tant d'enfans, et qu'elle a besoin d'épouser ledit TV.
pour l'éducation de ses enfans et le soin de ses affaires, &c.
3°. Quant au bien que possèdent les Parties, les mêmes té-
moins Nous ont déclaré qu'il peut se monter, tant en immeubles
qu'en argent, à (il faut constater ici la fortune des Parties
elles-mêmes, et non celle de leurs parens J , ou qu'ils sont
pauvres, ne possédant aucun bien, et ne vivant que de leur
travail et industrie.
De tout ce que dessus avons dressé le présent procès-verbal,
et l'avons signé avec les Parties et les témoins susdits.
Fait à les jour et an que dessus.
É
INDEX.
INSTRUCTION I. TOUCHANT PAG.
L'ADMINISTRATION DES SACRE- .
MENS EN GÉNÉRAI I
INSTRUCTION EL SUR LE SA-
CREMENT DE BAPTÊME........ 6
§ I". De son Excellence et de
sa Nécessité. ibid.
§ II. De la Matière du Baptême. 7
§ III. De la Forme du Baptême. 9
§ IV. Du Ministre du Baptême. 10
§ V. Du Sujet du Baptême 11
§ VI. Des Parrains et Marraines i3
§ VII. Du Temps et du Lieu du
Baptême 15
§ VIII. Des Fonts Baptismaux. 16
§ IX. Des Saintes Huiles néces-
saires dans l'administration du
Baptême 17
§ X. Ci? qu'il faut préparer pour
le Baptême solennel 18
L'Ordre et les Cérémonies qu'on
doit observer en l'administra-
tion du Baptême des enfans... ig
Forme de baptiser en cas de dan-
ger de mort ,... 33
La manière de suppléer les céré-
monies qui ont été omises dans
le Baptême
§ XI. Du Baptême des Adultes.
L'Ordre et les Cérémonies du
Baptême des Adultes
Les Cérémonies qui doivent être
observées lorsque M.er l'Ar-
chevêque administre le Sacre-
ment de Baptême
La Bénédiction de l'eau baptis-
male , hors le samedi de Pâques
et de la Pentecôte
§ XII. Des Sages-Femmes
INSTRUCTION III. SUR LE
SACREMENT DE CONFIRMATION
Ordre et Cérémonies de la Con-
firmation
INSTRUCTION IV. SUR LE
SAINT SACREMENT DE L'EU-
CHARISTIE
§ IER
. De la Communion Pascale
La manière d'administrer la
Communion pendant la Sainte
Messe
5o2 INDEX.
La manière d'administrer la Pag.
Communion hors le temps de
la Sainte Messe 99
§ II. De la Communion des Ma-
lades 102
La manière d'administrer la
Sainte Communion aux Ma-
lades 106
La manière d administrer la
Communion aux Prêtres et
aux autres Ecclésiastiques ma-
lades 116
INSTRUCTION V. SUR LE SA-
CREMENT DE PÉNITENCE Il8
§ Ier. De son Excellence et de
sa Nécessité ibid.
§ II. De la Matière du Sacrement
de Pénitence 119
De la Contrition .- 120
De la Confession 121
De la Satisfaction 124
§ III. Du Ministre du Sacrement
de Pénitence 12g
§ IV. De l'Absolution, qui est la
Forme du Sacrement de Pé-
nitence " i35
§ V. Des Cas réservés i38
Casus Papae reservati 140
Casus reservau' Reverendissimo
D. D°. Archicpiscopo ibid.
La manière d'administrer le Sa-
crement de Pénitence 142
§ VI. Des Censures 146
*3 VII. De l'Excommunication... il^ç)
Des Monitoires Pag. i5o
§ VIII. De la Suspense I5I
§ IX. De l'Interdit i52
La manière de donner l'absolution
des Censures i54
Labsolution de l Excommunica-
tion i55
L'absolution de la Suspense et de
l'Interdit i5y
La manière d'absoudre un Ex-
communié qui est mort ibid.
§ X. De l'Irrégularité 180
La manière de dispenser de l'Ir-
régularité et de réhabiliter dans
le tribunal de la Pénitence 162
La manière de recevoir l'abjuraT
tion des Hérétiques cl de leur
donner l'absolution de l'hérésie 163
Formule de la profession de la
Foi Ccdholique, Apostolique et
Romaine 167
INSTRUCTION VI. SUR LE
SACREMENT DE L'EXTRÊME-
ONCTION 175
La manière d'administrer le Sa-
crement de l'Extrême-Onction 180
INSTRUCTION VII. SUR LE
SACREMENT DE L'ORDRE 193
INSTRUCTION VIII. SUR LE
SACREMENT DE MARIAGE 196
§ IER
. Des Empêchemens du Ma-
riage '. 198
§ II. De la manière d'obtenir et
d'exécuter les Dispenses 208
INDEX. 5o3
§ III. De la Publication des Pag.
Bans 2i3
§ IV. De la Célébration du Ma-
riage 216
L'Ordre et les Cérémonies qu'on
doit observer dans l'administra-
tion du Mariage en premières
noces 217
Bénédiction des Arrhes ou Trei-
zain 219
Bénédiction de l'Anneau 220
La Bénédiction des nouveaux
Mariés pendant la Messe 225
La manière d'administrer le Sa-
crement de Mariage en secon-
des noces 228
La Bénédiction du Lit nuptial.. 231
Prières pour une femme enceinte,
principalement si elle est en
péril 233
§ V. De la Relevée des femmes
après leurs couches 236
La Bénédiction d'une femme après
ses couches ibid.
INSTRUCTION IX. SUR LA
VISITE ET ASSISTANCE DES
MALADES 240
Prières que les Curés et les autres
IJrê/res pourront réciter lors-
quils visiteront les Malades.. 245
Passages pour instruire, consoler
et exhorter les Malades, prin-
cipalement les personnes mou-
rantes ! 257
Indulgence plénière pour les mou- pag.
rans " 262
Prières pour les Agonisans, ou la
Recommandation de l'ame 264
La manière d'assister les Malades
affligés de la peste, et de leur
administrer les Sacremens 284
INSTRUCTION X. SUR LES
BÉNÉDICTIONS 286
Règles générales pour les Béné-
dictions 287
BÉNÉDICTIONS que peuvent faire
les Prêtres, sans qu'il soit né-
cessaire d'en demander la per-
mission à 31er l'Archevêque.. 288
La manière de faire l'eau bénite, ibid.
Bénédiction des enfans et leur
Consécration à la S " f^ierge. 292
Bénédiction des Chapelets 2g3
Bénédiction du Scapulaire, et
manière de recevoir dans la
Confrérie de Notre Dame du
mont Carmel 294
Bénédiction des Croix portatives
et Médailles ; 299
Bénédiction simple d'une Croix
ordinaire, telle qu'est la Croix
des processions, celle qu'on met
sur l'autel ou qu 'on garde dans
les maisons particulières 3oi
Bénédiction d'une Bannière 3o2
Bénédiction des Images ibid.
Bénédiction du feu de S. Jean.. 3o4
Bénédiction des Cierges qui se
5o4 INI
fait un autre jour que celui de Pag.
la Purification 307
Bénédiction des Maisons le Sa-
medi Saint 3o8
Autre Bénédiction des Maisons,
un autre jour que le Samedi Sc. 3iO
Autre Bénédiction d'une Maison
ou d'une Chambre particulière,
ou de quelqu autre lieu 3II
Bénédiction d'une Maison neuve, ibid.
Bénédiction d'un Lit 3i2
Bénédiction d'un Navire neuf.... ibid.
Bénédiction d'un Puits nouveau. 3i3
Bénédiction commune des Blés et
des feignes 3i4
Bénédiction d'un Champ ense-
mencé ou récemment planté... ibid.
Bénédiction des Eaux corrom-
pues ou empoisonnées -3i5
BÉNÉDICTION DES ANIMAUX.
— S'ils sont malades ibid,
— S'ils ont la peste ou autre ma-
ladie contagieuse 3x6
— Si on veut faire bénir du sel
a leur donner 817
— Si on les amené pour les faire
bénir le jour de S. Roch.'... 3i8
Bénédiction des Etables et Parcs 3ig
Bénédiction des Forges, Fours et
Fourneaux. , ibid.
Bénédiction d'un Atelier, Fa-
brique ou Manufacture 320
Bénédiction de l'Habit clérical.. 321
Bénédiction des Vêtemens blancs
qu'on fait prendre aux enfans Pag,
en l'honneur de la S." Vierge. 322
Bénédiction des Linges pour les
Malades ibid.
Bénédiction des Pèlerins 323
BÉNÉDICTION DES ALIMENS, prin-
cipalement à Pâques. — Béné-
diction de l'Agneau Pascal... Zit[
Bénédiction des Œufs 325
Bénédiction du Pain ibid.
Autre Bénédiction du Pain 326
Bénédiction des nouveaux Fruits. 327
Bénédiction de quelqu' Aliment
que ce soit ibid.
Bénédiction de l'Huile simple... ibid.
Bénédiction du f^in 32g
Bénédiction commune pour toutes
sortes de choses ibid.
BÉNÉDICTIONS qui ne peuvent se
faire que par M.er l'Archevê-
que, ou par les Prêtres aux-
quels il en a donné un pouvoir
spécial 33o
Bénédiction de plusieurs Habits
pontificaux et sacerdotaux en
général ibid.
Bénédiction de quelqu Habit ou
Ornement pontifical ou sacer-
dotal en particulier 332
Bénédiction des Nappes ou Lin-
ges de l'autel 333
Bénédiction des Corporaux et des
Pâlies qui couvrent le Calice.. 334
Bénédiction d'un Tabernacle,
INDEX. 5.oS
d'un Soleil, d'un Ciboire, Cus- Pag.
iode, Boite ou autre Vase pour
conserver la Sainte Eucharistie 336
Bénédiction des Vaisseaux pour
mettre les Saintes Huiles 337
Bénédiction des Chasses pour
mettre les Reliques des Saints, ibid.
Bénédiction solennelle d'une nou-
velle Croix 34i
Bénédiction de la première pierre
d'une église 348
Bénédiction d'une nouvelle Eglise
ou Chapelle < 356
Bénédiction d'un Oratoire ou
Chapelle domestique 364
Réconciliation d'une Eglise pol-
lue ou profanée 367
Bénédiction d'un nouveau Cime-
tière 372
Réconciliation d'un Cimetière poi-
lu ou profané 375
Bénédiction d'une Cloche....— 378
Bénédiction du Métal 37g
L'ordre de la Bénédiction de la
Cloche 38o
Bénédiction d'un Etendard ou
Enseigne militaire 401
Bénédiction des Champs contre *
les divers animaux qui y font
du dégât et nuisent aux biens
de la terre l±oi
INSTRUCTION XI. SUR LES
EXORCISMES 408
La manière de faire les Exor-
cismes sur un Energumène ou p.ig
.
Possédé du Démon 411
INSTRUCTION XII. SUR LA
VISITE DE M>R
. L'ARCHEVÊQUE 424
Ordre pour la Visite 426
Ordre pour la Visite du Vicaire
général, ou autre commis par
M," l'Archevêque 44o
INSTRUCTION XIU. SUR LE
PRÔNE 443
Prône pour les Dimanches 44^
FORMULES pour annoncer au
Prône l'Avent, les Qua/re-
Temps, le Carême et les Fêtes
solennelles de l'année 4^4
Pour l'Avent. , ibid.
Pour la Conception de la Très-
Sainte Vierge..... 4^5
Pour les Quatre-Temps /j.56
Pour la fêle de Noël 4^7 ■
Pour la Circoncision , 4^g
Pour la fêle des Rois... 460
Pour la Purification de la Très-
Sainte Vierge 462
Pour la Septuagésime 463
Pour le Carême ,. 465
Pour le premier Dimanche du
Carême 467
Pour le Dimanche de la Passion 468
Pour le Dimanche des Rameaux l^qo
Pour le jour de Pâques 472
Pour 1 'Annonciation 4?3
Pour la fête de S. Marc 474
Pour les Rogations et la fête de
64
5o6 INDEX.
l'Ascension Pag. 47 5
Pour la Pentecôte 47 ̂
Pour la fête de la Très-Sainte
Trinité 477
Pour la Nativité de S. Jean-
Baptiste 479
Pour la'fête de S. Pierre et de
S. Paul 48o
Pour VAssomption de la Très-
Sainte Vierge l±8>i
Pour la Nativité de la Très-
Sainte V'crge — ... 483
Pour la fêle de tous les Sainjs.. ibid,
Pour le Dimanche dans l'Octave
de la Toussaint 485
Pour la fête du Patron de la
paroisse..; ,..., l±&6
FORMULES DIVERSES.—
Formule de publication des Bans
de ceux qui se disposent a re^
cevoir quelqu'un des Ordres
sacrés 1^88
Formule d'attestation de la pu-
blication des Bans de ceux
qui se présentent aux saints
Ordres , ibid.
Formule de publication des Bans
de mariage pag
. 489
Formule d'attestation de la pu-
blication des Bans de ma-
riage ibid.
Formules des actes de Baptême,
Mariage et Sépulture 49°
Formules d'actes de Baptême... 491
Formules d'actes de Mariage. —
Entre deux personnes de la
même paroisse 492
— Entre deux personnes de dif-
férentes paroisses ibid.
Formule d actes de Sépulture 49^
Formule d'un Extrait de Bap-
tême, Mariage ou Sépulture., ibid.
Formule de l'acte ou du certificat
de l'abjuration de l'hérésie... 4g4
Formule pour demander dispense
d'un empêchement secret de
mariage a la Pénitenccrie— 49 5
Formule pour demander dispense
d'un empêchement public de
mariage a la Daterie 496
Formule pour les procès-verbaux
d'enquêtes relatives a des Dis-
penses d empêchemens de ma-
497