Post on 14-Jul-2015
Regarder des séries
sur Internet
Qu’est-ce que ça change finalement?
1
Christine Thoër, Ph.D
Florence Millerand, Ph. D
Caroline Vrignaud, cand. Maît.,
Faculté de communication, UQAM
Séminaire du 16 octobre 2014 – UQAM - ComSanté
Progression du divertissement
connecté chez les jeunes
Progression au Québec du visionnement en ligne : émissions, sériesTV, webséries, films 50% des 18-24 ans (CEFRIO, 2014)
Multiplication des dispositifs d’accès aux séries TV
diffusion en flux (streaming) illégal ou légal (Netflix),téléchargement via des torrents, sites de replay (toutv.ca), Youtube, Apple TV, etc…
Progression de l’équipement en terminaux mobiles 62% des 18-24 ans ont une TV connectée à Internet (CEFRIO, 2014)
2
Séminaire du 16 octobre 2014 – UQAM - ComSanté
Une nouvelle offre
Augmentation de l’offre, qualité des séries (Quality TV)sous l’impulsion des chaînes câblées
Moins de contraintes (publics, audiences)
Nouveaux acteurs impliqués dans la production de contenus (Netflix, Amazon, etc…)
Des séries caractérisées par :
des thématiques ayant une forte résonance sociale
des univers présentés dans leurs dimensions quotidiennes, attachement au mode hyperréaliste (Glevarec, 2012)
des modes narratifs plus complexes
des personnages multiples et plus développés (Esquenazi, 2009)
3
Séminaire du 16 octobre 2014 – UQAM - ComSanté
Que change le visionnement
connecté des séries?
Quelles sont les formes spécifiques de l’attachement aux séries lorsqu’elles sont visionnées de manière connectée ?
Le visionnement sur Internet vient-il renforcer des patterns existants?
Ouvre-t-il de nouvelles formes de pratiques ?
4
Notre analyse met en evidence 4 formes d’attachement à la pratique duvisionnement connecté :
1) Un attachement à l’égard du dispositif et à ce qu’il fait gagner en autonomie2) Un attachement aux rituels qui sont transformés par le visionnement connecté3) Un attachement aux séries que le visionnement connecté rend plus intense4) Un attachement à un espace qui permet de construire et de partager son identité
Séminaire du 16 octobre 2014 – UQAM - ComSanté
(Voir Hennion, 2004, 2005, 2010)
Méthodologie :
réalisation de 4 groupes focus
Recrutement
via annonces sur Facebook, Craigs’s List, Kijiji, listes d’étudiants UQAM
Critère de recrutement : visionner au moins 2 épisodes/semaineUn échantillon d’amateurs de séries
21 participants 18-25 ans
2 groupes d’hommes (11)
2 groupes de femmes (10)
20 mars-8 mai 2014
Profil des participants
Scolarité
Occupation
15 aux études (travail TP =11)
6 sur le marché du travail
Revenu des parents
Nombre de personnes au domicile
5
Séminaire du 16 octobre 2014 – UQAM - ComSanté
7
1. Un attachement à l’autonomie
du visionnement connecté
Se détacher des temporalités de programmation des chaînes gratuites et câblées, se libérer de la publicité
Construire des grilles personnalisées où s’entrecroisentémissions TV/séries connectées
Séminaire du 16 octobre 2014 – UQAM - ComSanté
Tu la regardes quand tu veux. T’es plus esclave à
la programmation. Je me souviens dans le temps le
câble, c’était tellement con. Quand il faut que
t’attendes pour voir ton émission. C’est plate, il
fallait que tu enregistres. Maintenant c’est quand
ça t’adonne, tiens, je vais écouter une série. C’est
bien mieux. (Joel)
8
Accéder à une grande diversité de séries sur Internet
«On n’est pas obligé de regarder ce que tout le monde regarde»
102 séries regardées par 21 individus (3 derniers mois)
Hommes : 63
Femmes : 62
Importance des séries américaines (en VO ou VOS)
Suivi de l’agenda des séries américaines pour ne pas se faire
«spoiler» (une grande majorité)
Séminaire du 16 octobre 2014 – UQAM - ComSanté
9
quand j'étais petite, (…) il y avait toutes les
séries anglaises des années soixante (…) Le
Prisonnier et tout, j'ai vraiment été baignée là-
dedans, donc j'aime vraiment ça. (…) avec
Internet on peut tout regarder, toutes les
saisons, elles sont sur le streaming. Elles sont
accessibles à n'importe quel moment et du coup
je pense que ça a un peu démocratisé des séries
qui n'existaient plus. Ça les a fait ressortir.
(Clémence)
Pouvoir revisionner des séries plus anciennes
Séminaire du 16 octobre 2014 – UQAM - ComSanté
10
Définir son temps de visionnement
Importance du temps de visionnement : 2 à 6 épisodes/jour
«C’est rare de ne regarder qu’un épisode à la fois»
Pratiques marathon («binge watching» : Une saison)
Perception du temps de visionnement : pas toujours claire
Le dispositif technique favorise l’enchaînement des épisodes
Perception du temps devant l’écran varie selon le genre
Sentiment de culpabilité plus important chez les jeunes femmes
Métaphores renvoyant à l’alimentation
Séminaire du 16 octobre 2014 – UQAM - ComSanté
Je déteste regarder des séries qui sont en train d’être mises en ligne ou qui
sont à la télé en ce moment. Je prends toujours des trucs de 2 ou 3 ans et là je
commence à en regarder plein. (…) Ca m’énerve d’attendre une semaine, je
préfère contrôler mon temps.
11
je comparerais la consommation de séries un peu à
un trouble alimentaire (…) Moi, je regarde plein
d'émissions de suite, tout le temps, puis après si j'en
regarde trop, je me sens pas bien, comme une
personne qui va se faire vomir après avoir trop
mangé, dans ce sens-là. Parce que c’est pas qu'on
est accro, mais j'ai besoin de... Je peux pas arrêter.
(Audrey)
Séminaire du 16 octobre 2014 – UQAM - ComSanté
12
Regarder tous les épisodes à la suite, c’est
beaucoup moins frustrant. Il y a des séries,
je me dis, si j’avais du regarder ça, un
épisode à la fois, je serais devenue folle !
(Bianca)
Oui, c'est du plaisir (…) la saison deux de Game of Thrones, c'est
comme neuf épisodes d’une heure chacun, je les ai passés en une
journée. C'était neuf heures du matin jusqu'à neuf heures du soir. Pis
j'ai fait juste ça. J'ai fait livrer de la bouffe, je suis restée en slip dans
mon lit. (Rires) J'ai vraiment fait juste ça! Pis à la fin de la journée,
j'étais vraiment contente et j'avais juste envie de regarder la saison
trois. (Rires) (Bianca)
Une dépendance qui comporte des avantages :
• «Être vraiment dans la série»
• Faire durer le plaisir
• Éviter d’être en attente du prochain épisode
• Dépasser la frustration des épisodes où il ne se passe rien
Séminaire du 16 octobre 2014 – UQAM - ComSanté
13
Le dispositif ouvre à d’autres temps
et espaces de visionnement
Variété des modes de connexion (selon les contenus recherchés, la qualité, le coût, l’aspect convivial )
Netflix jugé fiable, faibles coûts mais contenus encore limités (détournements de Netflix US)
Utilisation de différents périphériques
Mobilité accrue essentiellement au sein de la maison
Insertion du temps de visionnement dans d’autres temps sociaux (travail, transports)
Spécialisation genrée des lieux d’écoute
Les hommes et le salon (TV connectée à la Play Station)
Les femmes et la chambre (ordi sur le lit)
Allongement mais peu de déplacements des temps de visionnement
La logique du RV de la soirée demeure
Séminaire du 16 octobre 2014 – UQAM - ComSanté
14
2) L’attachement au rituel
transformé par le visionnement connecté
Multiplicité des formes de visionnement
2 axes :
L’intensité plus ou moins importante de l’écoute
La caractère intime ou collectif de la pratique
Visionnement distant et léger :
Certaines series plus légères ou déjà visionnées
Multiplicité des activités en parallèle (en ligne et hors ligne)
L’écran fait présence (TV central dans le foyer et écran mobile)
Écoute en groupe (finales)
Séminaire du 16 octobre 2014 – UQAM - ComSanté
15
Je me trouve une petite série, je l’entends en
fonds, je réduis la taille de l’écran et je réponds à
mes courriels, je fais des choses un peu
administratives qui demandent pas trop de
concentration, je fais du ménage, de la couture.
(Milène)
Je mange tout le temps devant les séries. C’est presque
devenu…quand je suis toute seule, c’est vraiment plate de
manger sans regarder de série (…) Pour que ce soit une
vraie pause dîner, ça prend nécessairement de marquer le
coup avec une série (Bianca)
Séminaire du 16 octobre 2014 – UQAM - ComSanté
16
Visionnement focalisé
svt des séries à l’intrigue plus forte (pas seulement)
Écoute en couple : «une série à nous, dans le lit avec l’ordi»
Écoute individuelle et en mode intime
à deux, il faut toujours attendre que l’autre soit à la
maison (…) j'ai essayé avec mon copain de lui faire
regarder des séries que j'aime, mais il a pas d'intérêt,
donc. (Rires) Je préfère m'amuser avec moi-même.
(Audrey)
Moi, c’est une religion. Je veux être tout
seul dans ma bulle, avec mes écouteurs,
avec mon bag de chips. Il faut qu’il y ait
personne dans la maison.(Nat)
Moi, j'ai comme une relation, une relation
amoureuse très fidèle à une série (…) C'est
vraiment comme un chum (Audrey)
Séminaire du 16 octobre 2014 – UQAM - ComSanté
17
Visionnement focalisé (suite)
Écoute en groupe : RV d’amateurs
Écoute individuelle mais en groupe
Le dimanche, on a comme une nouvelle
tradition, on se réunit 10 ou 12 amis, qui
viennent pour écouter tout le monde en parle et
puis après ça Walkingdead. Et quand
Walkingdead arrive, tu sais, hou, ça parle plus.
(Arthemis)
Nous on est en coloc à la maison. On est
trois. On mange ensemble. Alors on est
dans le salon. On est tous les trois
pluggés. (…) on est tous les trois devant
notre série (…) sur notre ordi, mais on
regarde pas la même chose
Séminaire du 16 octobre 2014 – UQAM - ComSanté
18
3) Un attachement aux personnages
Un attachement aux personnages qui sont plus complexes, qui ont des failles, des secrets, des personnages dissidents et hyperréalistesqu’on a le temps d’apprendre à connaître
Séminaire du 16 octobre 2014 – UQAM - ComSanté
moi dans True detective avec Matthieu
McCaugnagey, j’ai toujours trouvé que c’était un
acteur de merde mais là, j’ai comme un new
profound respect pour lui. Ce qui m’a accroché,
c’est qu’il est tellement pessimiste, la façon dont il
déteste la vie puis moi c’est ce qui m’a accroché,
on vit dans un monde de merde, c’est vraiment
dégueulasse.. Pis des fois j’écoutais ce qu’il dit et
j’étais comme «Oh my god». C’est fou parce que
c’est très pessimiste, mais c’est très vrai en même
temps. C’est ça vraiment qui m’a pogné
Quand la série se termine… J’ai terminé Orange is the New
Black et la nouvelle saison arrive en jun (…) t’es en deuil
des personnes.
19
On a tout le temps une image négative des politiciens donc bon ok
House of Cards, ça n’aide vraiment à …ce n’est vraiment pas un
univers dans la vie que je vais étudier, mais dans cet univers, la
série t’amène à quelque part où tu n’aurais pas pensé aller
nécessairement et c’est pour ça que tu vas apprendre des trucs sur
un autre domaine. Comme depuis que j’écoute House of Cards, je
me suis beaucoup plus politisé.
Rome, c’est une série historique mais c’est
aussi les relations de César de Marc Antoine,
et tu vois l’histoire à travers un soldat de Jules
César, pas à travers Jules César.
…et aux univers que l’on découvre
de l’intérieur
Séminaire du 16 octobre 2014 – UQAM - ComSanté
La série comme espace pour déveloper sa culture
générale. Une fonction augmentée grâce à Internet
Comme espace d’apprentissage de nouveaux comportements
20
L’intensité du visionnement permet de rentrer dans l’univers
Séminaire du 16 octobre 2014 – UQAM - ComSanté
j'ai fait peut-être les trois saisons en une semaine
et j'ai dévoré le truc. Ça nous permet vraiment
d'entrer dans cet univers-là
C'est comme des univers auxquels tu
participes pendant un petit laps de temps.
T'es comme dans une autre vie (…) en
regardant ça, pu rien a d'importance
tu te rends dans une zone bizarre et tu penses juste à ça
21
La série comme moyen d’apprendre des leçons
de vie
Identification aux personnages qui offrent
des exemples de résolution de problèmes inspirants
Séminaire du 16 octobre 2014 – UQAM - ComSanté
mon coup de coeur cette année ça a été Homeland. J'ai
vraiment, vraiment aimé ça parce que la personnage
principale (…) elle est bipolaire, donc elle a des troubles
mentaux, mais elle n'est pas sensée travailler à la CIA si
elle a des troubles mentaux. Donc elle essaie de les cacher
pour pas qu'on... c'est des problèmes, des vrais problèmes
mentaux. Pis je trouve ça assez impressionnant de voir
comment elle s'arrange avec tout ça et j'ai pu m'identifier à
elle (…).je suis pas bipolaire mais tsé (…) tu voyais qu'elle
avait des failles, des fois elle pétait un plomb. (Émilie)
Séminaire du 16 octobre 2014 – UQAM - ComSanté
22
J'aime les sitcoms et j'aime les séries, admettons
que ça parle de notre génération, notre tranche
d'âge, mais c'est vraiment dramatique. Comme
Skins pis Girls, je trouve ça dramatique. C'est
vraiment nous en pire et j'aime ça en fait, voir
comment les gens s'imaginent à notre pire.
(Kathleen)
Séminaire du 16 octobre 2014 – UQAM - ComSanté
23
4) L’attachement à un espace de
construction et de partage d’identité
Échanges autour des séries en ligne comme hors ligne à toutes les étapes du visionnement
Importance des réseaux sociaux dans le choix d’unenouvelle série
Être informé
Être conseillé
des fois (sur Facebook), il y a comme un
engouement, par exemple pour Game of
Thrones, tu le vois partout. Quoi ? tu l’écoutes
pas mais tu vas mourir ! (Jacob)
Je regardais des séries à la TV puis mes amies
regardaient sur Internet la série Girls et en parlaient tout
le temps. Je me sentais «out» et j’ai commencé à la
regarder sur Internet (Camille)
Séminaire du 16 octobre 2014 – UQAM - ComSanté
24
Thoer, Millerand - D’un écran à l’autre : les mutations du spectateur – Paris 21-23 mai 2014Séminaire du 16 octobre 2014 – UQAM - ComSanté
25
Une pratique souvent individuelle mais importance du partage autour de la série
Partager le plaisir ressenti
pour rester dans l’univers de la série
Un partage en ligne et hors ligne sur :
L’évolution des personnages (voir Fan studies), l’intrigue
Le vocabulaire, blagues de la série, références, etc…
(Community) j'aimais vraiment cette série parce que, ben, ils ont
vraiment fait un univers où ils font beaucoup de références à des films,
à des séries, des choses comme ça. Pis ils avaient créé un code avec
des jokes entre eux. (…) et à ce moment-là dans mon entourage (…)
personne connaissait et c'était vraiment triste. Je ne pouvais pas en
parler et je savais tellement que les blagues étaient drôles. J'avais
tellement envie de redire, (Bianca)
J'ai envie de rester dans cet univers. Du coup, dès que je rencontre
quelqu'un qui connaît la série, on en parle pendant des heures
ensemble (Clémence)
Séminaire du 16 octobre 2014 – UQAM - ComSanté
26
Internet : un fond de contenus sériels«qui fait mémoire» collective et individuelleet qu’on peut mobiliser pour dire qui l’on est
quand je réécoute une série comme Les frères Scott, que
j'ai écouté quand j'étais vraiment toute jeune, j'ai des
flashs de l'époque où je regardais ça. Donc ça vient
vraiment avec : ah c'est vrai! C'est comme ça que je me
sentais quand j'écoutais ça. C'est comme écouter une
chanson qui va te rappeler un souvenir, mais la série me
fait le même effet. Elle me ramène à une époque de ma vie
où je l'ai écoutée pour la première fois.(Helena)
[…] je trouve que les séries qu'on aime, ça partage
des choses de notre personnalité, pis ça crée
vraiment un univers commun. [Mon copain] il tenait
à me faire regarder ses séries. Je pense que ça
constitue tellement un élément de sa personnalité, de
comprendre qui il est, ce qu'il aime, que ça lui tenait
à cœur [quand] on s'est rencontré. (Bianca)
Séminaire du 16 octobre 2014 – UQAM - ComSanté
27
Conclusion On retrouve plusieurs des formes d’attachement aux séries
mais transformées : ajout de nouvelles pratiques (ex : manger devant la série au travail)
Certaines logiques médiaculturelles demeurent mais les RV, grilles horaires et contenus sont plus personnalisés
L’attachement aux personnages et aux univers est amplifié par le caractère intensif du visionnement connecté et l’accessibilité quasi-permanente des contenus en ligne
Le visionnement individuel domine (mais pas pour tous) et la pratique s’inscrit dans la relation à l’autre, elle contribue à la construction d’une culture commune
Le visionnement connecté de séries favorise les contenus américains
Les usages et les significations du visionnement connecté de séries sont façonnés par le genre : choix des séries, contextes de visionnement, activités en parallèle, plus d’opportunités de visionnement en mode intime pour les femmes (Morley, 1986, Lull, 1980).
Limites d’une recherche exploratoire
Séminaire du 16 octobre 2014 – UQAM - ComSanté
28
Prochaines étapes du projet
Rencontres de consultation avec des professionnels des médias (Producteurs, réalisateurs, scénaristes, diffuseurs)
Groupe focus avec des 12-17 ans et 18-24 ans pourdresser une typologie des contenus visionnés en ligne s’appuyant sur les catégorisations des jeunes
Enquête par questionnaire auprès des 12-25 ans pour mesurer les différentes pratiques repérées grâce aux phases qualitatives et cerner leurs déterminants (CEFRIO)
Séminaire du 16 octobre 2014 – UQAM - ComSanté
29
http://blogsgrms.com/jeunes-visionnement-connecte/
Séminaire du 16 octobre 2014 – UQAM - ComSanté
30
Merci de votre attention !
thoer.christine@uqam.ca
millerand.florence@uqam.ca
vrignaud.caroline@uqam.ca
judith.gaudet@videotron.ca
Séminaire du 16 octobre 2014 – UQAM - ComSanté