Post on 23-Sep-2020
Quatre pièces
Théâtre duVieux-Colombier
Les Éditions L’avant-scène théâtre présententdeux nouveaux volumes de la collection Anthologie de L’avant-scène théâtre
Le théâtre françaisdu XVIIe siècledirection Christian Biet
Souscription à tarif préférentielouverte du 15 avril au 15 novembre 2009sur www.avant-scene-theatre.com
à paraîtreen novembre 2009
Déjà paruLe théâtre français
du XIXe siècle
Le théâtre françaisdu XVIIIe siècle
direction Pierre Frantz, Sophie Marchand
www.avant-scene-theatre.com
L’essentiel du théâtre par siècleLes auteurs, les œuvres, les courants présentés et commentés
par des spécialistes reconnus et les grands metteurs en scène d’aujourd’hui
En couverture : Anne Kessler et Laurent Stocker. En quatrième de couverture : Léonie Simaga et Christian Hecq.Ci-dessous : Laurent Stocker. © Isabelle Lévy-Lehmann
Quatre piècesAmour et piano / Un monsieur qui n’aime pas les monologuesFiancés en herbe / Feu la mère de MadameComédies en un acte de Feydeau
Nouvelle mise en scène
du 23 septembre au 25 octobre 2009durée : environ 2 h
Mise en scène de Gian Manuel RauAssistante à la mise en scène Céline Gaudier – Dramaturgie et ondes Martenot Iva Sanjek –Scénographie Anne Hölck – Costumes Gwendolyn Jenkins – Lumières Gian Manuel Rau –Assistant pour les lumières Arnaud Jung – Création sonore François Thuillard – Maquillages etcoiffures Véronique Nguyen – Réalisation des décors par les ateliers Un point Trois – Costumesdu stock de la Comédie-Française – La robe de Lucile a été réalisée par RozenHonoré etMichelFaudières. Les costumes d’Édouard, Baptiste et Ernest ont été réalisés par les ateliers Caraco.
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La Comédie-Française remercie le champagne Montaudon et Baron Philippe de Rothschild SA.
avecAnne KesslerLaurent StockerLéonie SimagaChristian Hecq
Henriette et YvonneÉdouard,René et LucienLucile et AnnetteBaptiste, Ernest et Joseph
Remerciements à Violaine Heyraud, spécialiste de Feydeau, à Ella Perikhanyan,assistante aux maquettes et à Christine Ott, ondiste.Remerciements posthumes à Laulau.
En partenariat avec agnès b.En partenariat avec À nous Paris, Les Inrockuptibles et Radio Nova.
Céline Samie Clotilde de Bayser Jérôme Pouly
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La troupe de laComédie-Françaiseau 1er septembre 2009
SociétairesCatherine HiegelDoyen de la troupe
Gérard Giroudon Claude Mathieu Martine Chevallier
Véronique Vella Catherine Sauval Michel Favory Thierry Hancisse Anne Kessler Isabelle Gardien
Andrzej Seweryn Cécile Brune Michel Robin Sylvia Bergé Éric Ruf
Éric Génovèse Bruno Raffaelli Christian Blanc Alain Lenglet Florence Viala Coraly Zahonero
Denis Podalydès Alexandre Pavloff Françoise Gillard
DominiqueConstanza
Jean-BaptisteMalartre
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Laurent Stocker Pierre Vial Guillaume Gallienne Laurent Natrella Michel Vuillermoz Elsa Lepoivre
Pensionnaires
Administrateurgénéral
Nicolas LormeauChristian Gonon Christian CloarecJulie Sicard Madeleine Marion
Bakary Sangaré Loïc Corbery Léonie Simaga Grégory Gadebois
Serge Bagdassarian Hervé Pierre Benjamin Jungers Stéphane Varupenne
Muriel MayetteLes comédiens de la troupe présents dans le spectacle sont indiqués en rouge.
ShahrokhMoshkin Ghalam
ClémentHervieu-Léger
PierreLouis-Calixte
Marie-SophieFerdane
AdrienGamba-Gontard
Gilles David
Sociétaires honoraires
Gisèle Casadesus, Micheline Boudet, Paul-Émile Deiber, Jean Piat, Robert Hirsch,Michel Duchaussoy, Denise Gence, Ludmila Mikaël, Claude Winter, Michel Aumont,Geneviève Casile, Jacques Sereys, Yves Gasc, François Beaulieu, Roland Bertin, ClaireVernet, Nicolas Silberg, Simon Eine, Alain Pralon, Catherine Salviat, Catherine Ferran,Catherine Samie.
©Cosim
oMircoMagliocca
La troupe
Christian Hecq Suliane Brahim
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La Comédie-Française présente auThéâtreMarignyPartage de midiPaul Claudel – Yves Beaunesnedu 11 septembre au 3 octobre 2009
L’AvareMolière – Catherine Hiegeldu 19 septembre 2009 au 21 février 2010
Figaro divorceÖdön von Horváth – Jacques Lassalledu 26 septembre 2009 au 7 février 2010
La Grande MagieEduardo De Filippo – Dan Jemmettdu 7 octobre 2009 au 17 janvier 2010
Juste la fin du mondeJean-Luc Lagarce – Michel Raskinedu 26 octobre 2009 au 3 janvier 2010
Les Joyeuses Commères deWindsorWilliam Shakespeare – Andrés Limadu 5 décembre 2009 au 2 mai 2010
Mystère bouffeDario Fo – Muriel Mayettedu 13 février au 19 juin 2010
FantasioAlfred de Musset – Denis Podalydèsdu 19 février au 31 mai 2010
L’Illusion comiquePierre Corneille – Galin Stoevdu 2 mars au 13 mai 2010
Les OiseauxAristophane – Luca Ronconidu 10 avril à juillet 2010
Les Trois SœursAnton Tchekhov – Alain Françondu 22 mai à juillet 2010
Ubu roiAlfred Jarry – Jean-Pierre Vincentdu 2 juin à juillet 2010
Cyrano de BergeracEdmond Rostand – Denis Podalydèsdu 17 juin au 25 juillet 2010
Le Mariage de FigaroBeaumarchais – Christophe Rauckdu 1er au 18 juillet 2010
Les spectacles de laComédie-FrançaiseSaison 2009 / 2010www.comedie-francaise.fr
Salle Richelieu
Quatre pièces de Feydeau(Amour et piano / Unmonsieur qui n’aime pas lesmono-logues / Fiancés en herbe / Feu la mère de Madame)Georges Feydeau – GianManuel Raudu 23 septembre au 25 octobre 2009
Les affaires sont les affairesOctave Mirbeau – Marc Paquiendu 18 novembre 2009 au 3 janvier 2010
Paroles, pas de rôles / vaudevilletg STAN,De Koe,Discordiadu 20 janvier au 28 février 2010
Les NaufragésGuy Zilberstein – Anne Kesslerdu 24 mars au 30 avril 2010
La seule certitude que j’ai,c’est d’être dans le doutePierre Desproges – Alain Lenglet et Marc Fayetdu 5 au 16 mai 2010
La Folie d’HéraclèsEuripide – Christophe Pertondu 28 mai au 30 juin 2010
Théâtre du Vieux-Colombier Studio-Théâtre
Studio-ThéâtreGalerie du Carrousel du Louvre99, rue de Rivoli – 75001 Paris01 44 58 98 58
Cocteau – Maraisconçu et réalisé par JeanMarais et Jean-LucTardieud’après l’œuvre de Jean Cocteaumise en scène de Jean-Luc Tardieudu 24 septembre au 8 novembre 2009
Les Contes du chat perché / Le LoupMarcel Aymé – Véronique Velladu 26 novembre 2009 au 17 janvier 2010
Le bruit des os qui craquentSuzanne Lebeau – Anne-Laure Liégeoisdu 11 au 21 février 2010
Burn baby burnCarine Lacroix – Anne-Laure Liégeoisdu 25 février au 7 mars 2010
Le BanquetPlaton,adaptation et dramaturgiedeFrédéricVossiermise en scène de Jacques Vinceydu 25 mars au 9 mai 2010
Le Mariage forcéMolière – Pierre Pradinasdu 27 mai au 11 juillet 2010
Les propositionsLectures d’acteurs12 octobre,14 décembre 2009,13 avril,7 juin 2010
Soirée de lecture Les Monstres24 novembre 2009
Soirée Albert Camus – René Char1er juin 2010
Visites-spectacles27 septembre, les 4,11,18,25 octobre 2009,les 14,21,28mars et les 18,25 avril 2010
Les propositionsPortraits d’acteurs3 octobre, 5 décembre 2009, 30 janvier 2010
Cartes blanches17 octobre, 19 décembre 2009,13 février, 27 mars, 8 mai 2010
Portraits de métiers21 novembre 2009, 10 avril, 22 mai 2010
Intermèdes littéraires Stanislavskiles 10,11,12décembre2009et les 4,5,6 février 2010
Théâtre contemporain :la famille, les monstres, l’argentles 21, 22, et 23 mai 2010
Bureau des lecteursles 1er, 2, 3 juillet 2010
Les propositionsÉcoles d’acteurs19 octobre 2009, 11 janvier, 3 mai, 14 juin 2010
Bureau des lecteursles 9, 10, 11, 12, 13 décembre 2009
Le festival théâtrothèqueles 22, 23, 24 janvier 2010
Salle RichelieuPlace Colette, 75001 Paris0 825 10 16 80 (0,15 euro la minute)
Théâtre du Vieux-Colombier21, rue du Vieux-Colombier75006 Paris01 44 39 87 00 / 01
La saison
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Unpersonnage se trompe d’adresse,et voici que le comique de situation,
né d’une série de quiproquos, nousemporte, dans Amour et piano et Feu lamère deMadame.Dans la première pièce,un jeune provincial est persuadé d’avoirsonné chez une demi-mondaine quil’aidera à réussir à Paris ; il a en face delui une jeune fille de bonne famille quiattend son professeur de piano.Dans laseconde,un domestique vient annoncerà une femme aigrie par la médiocritéde son mari – qui rentre à 4 heures dumatin du bal des Quat’zarts déguisé en
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Quatre piècesAmour et piano / Un monsieur qui n’aime pas les monologuesFiancés en herbe / Feu la mère de Madame
Le spectacle
Louis XIV – que sa mère est morte ; c’esten réalité la mère de la voisine d’en facequi vient de trépasser.Un monsieur quin’aime pas les monologues, de son côté,nese doute pas de ce qui anime sa femmequand elle rêve tout haut la nuit.Quantaux Fiancés en herbe, ils désespèrent decomprendre pourquoi Le Corbeau et leRenard est une fable de La Fontainealors qu’elle parle d’animaux ; ils préfèrentse marier vite fait pour avoir la belle vie.En quatre pièces courtes,voici un voyagedans le monde vertigineux, au comiqueirrésistible, de Georges Feydeau.
Léonie Simaga. © Isabelle Lévy-Lehmann
YVONNE : Tu ne comptes pas rester en Roi-Soleil toute la nuit ?Feu la mère de Madame
Georges Feydeau connut une carrièrethéâtrale de près de quarante ans,
contemporainede la troisièmeRépublique.Sa vocation est précoce : il compose sapremière pièce en 1869,à l’âge de 7 ans !À 15 ans, il se jure de devenir le meilleurvaudevilliste de son temps.À20 ans,il faitreprésenter sa première pièce.Il écrit desmonologues,mais aussi Amour et piano,Tailleur pourdames et,quatre ans plus tard,Fiancés en herbe.Il triomphe en 1892 avecMonsieur chasse.Le quart de siècle suivantvoit se succéder des titres qui seront autant
de références dans le domaine du vaude-ville :L’Hôtel du libre-échange,LeDindon,LaDamede chezMaxim,LaPuce à l’oreille,On purge bébé (une pièce contemporainedeFeu lamèredeMadame) sontdesœuvrespatrimoniales, traduites et jouées dansle monde entier. Sa carrière d’auteurdramatique fait parfois oublier queGeorges Feydeau fut aussi peintre.Deuxans avant sa mort en 1921, il s’intéresseau cinématographe et projette d’écrire unscénario pourChaplin.Les conséquencesd’une vie d’excès l’en empêcheront.
Georges Feydeau
GianManuel Rau est né en Suisse ;il a fait ses études et ses débuts à
Zürich, Paris et Berlin. Sa carrière demetteur en scène commence en 2001,dans son pays natal et en Allemagne.L’axe central de tous ses travaux estcomposé d’une petite famille théâtralede comédiens, de dramaturges, descénographes et de musiciens. Il a crééplusieurs spectacles à la Schaubühne deBerlin, aux théâtres de Bâle et Stuttgartou encore au Théâtre Vidy-Lausanne.Il explore aussi bien le répertoire classiqueque le domaine contemporain. On luidoit des mises en scène de pièces de
David Greig, Kleist, Büchner, Lessing,Biljana Srbljanovic, Harold Pinter,Ibsen,Strindberg,Lukas Bärfuss…Sesproductions d’Ibsen, de Strindberg etde Pinter ont été invitées en France.Metteur en scène passionné par « lescatastrophes sur scène », il nous proposeune vision de l’univers de Feydeau entrecomique et abîme, farce et humanité,comme un miroir tendu au spectateurpour qu’il puisse rire de ses propresexpériences.
Laurent Muhleisenconseiller littéraire de la Comédie-Française
Gian Manuel Rau
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Un quatuor de pièces courtesLa première histoire est introduite parune musique de Schubert. L’univers yest léger mais en vérité la pièce dévoileune certaine tristesse.La deuxième pièceest un monologue admirable sur lethéâtre et la façon démodée de jouer untexte en le déclamant. Cette pièce faitterriblement écho au dépoussiérage quenécessite le vaudeville.La suivante meten scène des enfants que l’on voit grandiset adultes dans la dernière pièce.On peutobserver l’évolution catastrophique deleurs rapports de couple. Ce spectacle,composé d’un quatuor de pièces courtesest tissé d’un fil rouge qui assure unefluidité et une logique, sans pause nirideau entre les différentes parties. Lamusique contribue également à fairefusionner ces histoires entre elles. Je suistrès heureux et enthousiaste de pouvoircréer ce spectacle avec l’équipe artistiquequi me suit depuis plusieurs années etquatre comédiens français.
Fuir le réalismeD’après différentes biographies que j’aieu l’occasion de lire, Feydeau apparaîtavoir été un auteur très angoissé, triste,hystérique et porté sur les jeux d’argent.Ses propres angoisses ont sans douteété autant de richesses de création etd’inventivité que sa grande maîtrise durythme et de la farce.Si l’on regarde d’unpeu plus près son œuvre,on peut facile-ment se rendre compte que les sujets deses pièces ne sont pas si légers. J’ai puobserver dans différentes productions
de pièces de Feydeau que très souvent lesmetteurs en scène occultaient le poids etles sujets sombres que comportent cestextes pour ne traiter que le comique desituation. Ce qui provoque le rire dansson écriture est ordinairement un jeuamplifié et forcé au détriment de lacondition profonde des personnages.Le théâtre de Feydeau est drôle, biensûr, mais aussi très fin et humain. Lesprocédés qu’utilise Feydeau pour déclen-cher le rire dans des situations drama-tiques me fascinent.Selonmoi, le théâtre de Feydeau n’est
pas un théâtre réaliste.Les personnagessont dans l’exagération et l’hystérie. Ilsnous entraînent davantage vers l’absurdeque le réalisme. La maladresse de sespersonnages m’intéresse beaucoup. Lafaçon dont Feydeau la décline est trèsinventive et pleine de créativité. Sansêtremoraliste, il nous présente unmiroirdans lequel nous pouvons nous observer.Les spectateurs se reconnaissent danstoutes ces situations condensées etexagérées. Ce qui encourage le spec-tateur à rire,ou à pleurer selon les choixde mise en scène.Le procédé de l’aparté dans ce genre
de théâtre est sujet à réflexion.Le textedit en aparté par un personnage esttoujours un commentaire utilisé commeune arme contre celui qui se trouve à sescôtés. Il ne s’agit jamais d’un simplecommentaire mais d’une véritablevolonté de se solidariser avec le public.Il faut veiller à ce que ces apartés soientdits d’une façon tout aussi directe que le
Le théâtre de Feydeau, par Gian Manuel Rau
Laurent Stocker, Christian Hecq et Anne Kessler. © Isabelle Lévy-Lehmann
reste du texte de la pièce afin d’éviter lespartis pris.
Pour un théâtre directLe vaudeville tel qu’on le connaît et qu’onle voit joué très souvent a besoin d’êtredépoussiéré. Mon travail de mise enscène repose essentiellement sur lecomédien et la modernité.La forme dethéâtre qui m’est la plus proche est unthéâtre très direct.Comme si l’on utili-sait des fléchettes pour toucher une cible.Ces fléchettes seraient des mots que lescomédiens projettent sans déclamationet sans effets particuliers.Par contraste,quelques mots désuets dans le textepeuvent être drôles, mais le jeu ducomédien doit rester sans fioritures et leplus direct possible.Je respecte toujours lesépoques auxquelles les pièces de théâtreont été écrites,mais je ne cherche jamais
à faire des mises en scène historiques.Les pièces de théâtre dites classiques,ont traversé le temps et résonnent encorefortement dans la société actuelle.Même si les références historiques sontprésentes dans les textes, les propos n’ensont queplus actuels grâce aux comédiens.Ils jouent ces textes et vivent dans uneépoque qu’il faut prendre en considé-ration. Ils sont de leur temps, celui d’untemps résolumentmoderne.J’ai choisi desouligner quelques évocations histo-riques au début du spectacle puis de lesfaire glisser graduellement vers notreenvironnement moderne. Au début duspectacle, les costumes font référence àla bourgeoisie du siècle passé pour sedécliner vers la pauvreté d’aujourd’hui.
propos recueillis par Laurent Codairattaché de presse du Théâtre duVieux-Colombier
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Léonie Simaga, Anne Kessler, Laurent Stocker et Christian Hecq. © Isabelle Lévy-Lehmann
Certaines carrières s’achèvent par unretour aux premières armes telle celle
deGeorges Feydeau,dont lamaîtrise desintrigues rocambolesques savammentimbriquées, faisant de lui le vaudevillistele plus célèbre de son époque,débute ets’arrête sur des pièces en un acte.Hésitant à l’adolescence entre une
carrière de dramaturge et de comédien,Feydeau interprète dans des salonscertains des monologues qu’il composedans le sillage de Charles Cros à partirde 1880, entraînement littéraire quiévolue vers l’écriture de pièces en un acte.À 20 ans, il écrit son sixièmemonologueUnmonsieur qui n’aime pas lesmonologues,rapidement suivi dePar la fenêtre (1882),sa première pièce jouée en public.L’année suivante,Amour et piano, pièceen un acte créée auThéâtre de l’Athénée-Comique, est davantage prétexte às’exercer au genre qu’à l’innover. Il sefait connaître du public trois ans plustard avec la comédie en trois actesTailleurs pour dames,créée lamême annéeque Les Fiancés en herbe, avant d’êtreacclamé en 1892 grâce àMonsieur chassequi inaugure une carrière auréolée desuccès :Un fil à la patte,Le Dindon,LaDame de chez Maxim,La main passe…Une vingtaine d’années plus tard,
Feydeau réduit ses pièces à un acte.Ona souvent rapproché ce tournant de 1908commencé avec Feu la mère deMadamede celui que prenait sa vie personnelle.Son divorce avec la fille du célèbrepeintre Carolus-Duran aurait inspiré lathématique conjugale et le sarcasme de
ses dernières pièces qu’il envisageait deréunir sous le titreDumariage au divorce.C’est avec l’une de ces pièces en un
acte mise en scène par Jean Meyer,Feula mère de Madame, que Feydeau entretriomphalement au répertoire de laComédie-Française en 1941. L’auteurn’avait probablement pas rêvé de laComédie-Française dont il évoque,dansOccupe-toi d’Amélie,une soirée de gala etle nom du sociétaire Silvain. Il semblecependant, selon son petit-fils AlainFeydeau, avoir fait une exception de lapièce charnière dans sa production :« Il nerestera peut-être rien de mon théâtre,sauf Feu la mère de Madame, mais ilfaudrait que ce soit joué à la Comédie-Française »,confia-t-il à son filsMichel.Depuis,onze autres pièces ont été jouéesau Français dans des mises en scène deJacques Charon (Un fil à la patte,1961),Jean-Laurent Cochet (LaPuce à l’oreille,1978), Jean-Paul Roussillon (La Damede chezMaxim, 1981),Roger Planchon(Occupe-toi d ’Amélie, 1995), MurielMayette (Chat en poche, 1998), LukasHemleb (Le Dindon, 2003)…De ses pièces enun acte,trois formèrent
en 1985 le « Spectacle Feydeau »montépar Stuart Seide autour du thème del’enfer conjugal :Hortense a dit : « J’m’enfous ! »,Léonie est en avance et l’incontour-nable Feu la mère de Madame.Vingt-quatre ans après Jean-Pierre
Vincent,Muriel Mayette propose à unmetteur en scène étranger d’offrir aussisa propre vision de Feu la mère deMadame et de faire connaître deux autres
pièces enunactedu jeuneFeydeau.Encoreplus rares sont lesmonologues deFeydeauà avoir quitté les salons du XIXe sièclepour nos scènes contemporaines. Pointde quiproquos ni de péripéties dans letexte programmé pour la première foisau Français,mais le monologue critiqued’UnMonsieurquin’aimepas lesmonologues.Dans toute sa déconcertante simplicité,
est donnée à entendre l’intemporelle etquotidienne absurdité, souvent oubliée,de l’œuvre du fameux vaudevilliste quipeut se targuer d’être aussi,pour certains,un précurseur d’Ionesco.
Florence Thomasarchiviste-documentaliste à la bibliothèque-
musée de la Comédie-Française
ActesuniquesdeFeydeauà laComédie-Française
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Gian Manuel Rau, mise en scène –Metteur en scène dès 1991 en Suisse, en Allemagne,en Autriche et en France, l’axe central de tous les travaux de GianManuel Rau est composéd’une famille théâtrale de comédiens, dramaturges, scénographes et musiciens. En 2007, ilprésente auThéâtre Vidy-Lausanne Le Pélican d’August Strindberg, puisWoyzeck I d’aprèsBüchner, dans le cadre de TransHelvetia – qui sera suivi de Woyzeck II. En 2008, il créeSchlafengehen de Gerhild Steinbuch à Zürich et, en janvier 2009, Le Test / Die Probe auThéâtre Vidy-Lausanne et au Théâtre de Poche à Genève. En 2009, il crée Trois quartiersde Valérie Mréjen avec Dominique Reymond pour le festival d’Avignon.
Iva Sanjek, dramaturgie et ondes Martenot –Née en 1968 à Zürich en Suisse, Iva Sanjektravaille comme dramaturge et musicienne de théâtre. De 2003 à 2009, elle réalise ladramaturgie de différents projets dont Medeamalika d’après Euripide, mis en scène parSuzanne-Marie Wrage au Theater in der Tonimolkerei, X-Suite f ilante, opéra-vidéocomposé par Katharina Rosenberger et mis en scène par IvanTalijancic auTheaterspektakelà Zürich, et LeTest / Die Probe. Elle joue des ondes Martenot pour diverses productions defilms, performances et spectacles de théâtre.
Anne Hölck, scénographie – Anne Hölck travaille comme scénographe depuis 2001,notamment auprès deGianManuel Rau pour des productions enAllemagne,Autriche,Franceet Suisse.Elle est d’abord assistante à la scénographie à la Schaubühne à Berlin pour desmisesen scène de Thomas Ostermeier et Barbara Frey, entre autres, et des productions de dansede Sasha Waltz jusqu’en 2002. En 2006, elle travaille aux expositions et projets artistiquesde la maison d’exposition Meinblau à Berlin et termine un Master of Arts in Context àl’université des Beaux-Arts de Berlin.En 2008,elle est professeur-invité à l’école des Beaux-Arts de Berne en Suisse.
Gwendolyn Jenkins, costumes – Originaire de Heidelberg en Allemagne, GwendolynJenkins est diplomée de l’Hochschule für AngewandteWissenschaften àHambourg.Entre2004 et 2008, elle crée, entre autres, les costumes des Fantômes d’Ibsen au Staatstheater àStuttgart puis auThéâtre desGémeaux et deWoyzeck I etWoyzeck II auThéâtre Basel etThéâtreVidy-Lausanne mis en scène par Gian Manuel Rau, de L’Orfeo de Monteverdi, de DonGiovanni de Mozart et deMozart Requiemmis en scène par Andreas Bode au Kampnagelà Hambourg et au Radialsystem à Berlin.
François Thuillard, création sonore – Après des études aux Arts-Décoratifs de Genève,FrançoisThuillard est engagé comme régisseur-son au Ballet Béjart à Lausanne en 1991 avantde travailler quinze ans auThéâtre Vidy-Lausanne.Parallèlement, il compose de la musiqueélectronique pour divers courts et moyens métrages et pour des installations. En 2006, ilrencontre la famille artistique de Gian Manuel Rau et crée les bandes-son et les musiquespour Le Pélican et LeTest / Die Probe.
L’équipe artistique
Administrateur général Muriel Mayette Responsable du Théâtre du Vieux-Colombier Anne PollockCoordination éditoriale Pierre Notte, Patrick Belaubre, Pascale Pont-Amblard, France Thiérard, MarionClaudel Photographies de répétition Isabelle Lévy-Lehmann Conception graphique Herbe Tendre Media© Comédie-Française Réalisation du programme L’avant-scène théâtre Impression Imprimerie des Deux-Ponts - Eybens, septembre 2009
Licence n° 1-1002950 / Licence n° 2-1002948 / Licence n° 3-1002949