Post on 18-Mar-2016
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Mandataire d’UN MONDE D’AVANCE PARIS
Gouverner…Par des écrans de fumée !
Le rôle des médias, l’aura du pouvoir d’Etat,
les complicités des commentateurs ; le pouvoir
de droite a les moyens de parler d’autre chose
que de ce qui est important, de détourner les
yeux de ceux qui souffrent pour leur inventer
des « débats », et autres « questions à poser ».
Ainsi, la priorité serait de s’interroger sur no-
tre « identité nationale », la ficelle est un peu
grosse. A quelques mois d’élections majeures,
la droite cherche comment sortir de l’ornière
du réel pour imposer son agenda, ses thèmes
et tenter de ressouder son électorat tout en
divisant les couches populaires.
La Nation n’est certes pas une question anec-
dotique et nous, militants UMA, n’avons pas
peur de ce débat. Nous croyons que la Na-
tion se confond avec la République car elle
est avant tout une communauté de destin,
un projet, disons-le, un contrat politique qui
exige l’égalité sociale.
La question sociale…Voilà la hantise de la Droi-
te, voilà ce que sa politique crée de manière
mécanique, voilà le débat qu’elle veut empê-
cher pour ne pas creuser sa propre tombe.
La réalité, c’est que la crise économique et
sociale frappe de plein fouet, que le chômage
augmente de façon massive malgré les men-
songes gouvernementaux, que les PME sont
exsangues et que les grandes entreprises en
profitent pour « restructurer » leurs activités
en les délocalisant.
Pour nous la « feuille de route » est claire:
face aux mystifications diverses, nous devons
rappeler l’unité sociologique profonde des
habitants de ce pays, salariés à plus de 80%,
et travailler à leur unité politique. Celle-ci
ne prendra forme qu’à partir de propositions
concrètes assurant l’emploi et des salaires dé-
cents. Seule la rupture avec le libre-échange
est une alternative, construisons-là !
Certes, l’émiettement de la Gauche actuelle
peut être à priori décourageante, les futures
élections régionales renforçant ce phénomène.
Ne nous trompons pas, ces divisions ne sont
que le prélude à la construction de la Gauche
de demain. Nous en serons des acteurs volon-
taires, unitaires et disons de toutes nos forces
aux socialistes, loin de petits vaudevilles sans
intérêt, de ne plus faire qu’une seule chose :
de la politique !
L’édito de Guillaume Balas
Les initiatives se multiplient autour du
développement de notre métropole.
Nicolas Sarkozy a promis un grand Pa-
ris pour faire de la capitale française une
métropole compétitive au niveau mondial.
Il a multiplié discours, communiqués de
presse et a lancé à l’automne 2007 une
consultation de 10 équipes composées
d’architectes, urbanistes, centres de re-
cherche… chargées d’imaginer la capitale
post Kyoto.
Ne nous y trompons pas ! Cette sur média-
tisation et l’affichage des premiers travaux
pour début 2012 sont en étroite corréla-
tion avec les campagnes électorales à venir.
Un grand Paris comme cheval de Troie pour
reprendre la capitale à la gauche en 2008
et un Grand Paris remis sur le devant de la
scène pour reprendre la Région.
Mais s’il est important de dénoncer la
manœuvre, la méthode et l’instrumenta-
lisation du sujet, il convient surtout de
combattre un projet conservateur, an-
ti-démocratique et pouvant remettre en
cause tout l’équilibre et tous les acquis du
vivre ensemble de notre région capitale.
UN PROjET DANGEREUx
Ce projet est dangereux car il accapare tous
les moyens au détriment des autres. Com-
ment l’Etat, qui n’arrivait pas ces dernières
années à mobiliser suffisamment de fonds
pour répondre aux engagements pris sur
les transports contractuellement avec la
Région, pourrait-il mobiliser 35 milliards si
vite ? Le risque est grand de flécher diffé-
remment des moyens existants et ainsi de
fragiliser d’autres projets.
Il est dangereux car il va dans le sens d’une
privatisation des bénéfices et d’une mutua-
Grand Paris : un projet contre les franciliens
Le journal d'Un Monde d'Avance ParisLA GAUCHE DECOMPLEXEE novembre 2009 | numéro 11
A la une
1-2
DOSSIER
3
A PARIS
4
LECTURE
Grand Paris et
Paris métropole
Les sans-papiers
Menaces sur l’IVG
Après la démocratie,
d’Emmanuel TODD
Jean Naem,
Président du cabinet Maât Conseil*
Quels sont pour vous les premiers enjeux en
terme de logement en Ile-de-France ?
Quantitativement, l’Ile de France concentre
les deux tiers de la demande de logement en
France. La Région est le cœur de la produc-
tion immobilière sociale…La jeunesse est en
île de France plus qu’ailleurs victime de la
crise à travers le prix du logement. Se loger,
encore plus devenir propriétaire est si diffi-
cile, que des mouvements de population vers
l’Ouest de la France, et la grande périphérie
continuent de s’observer.
Qualitativement, les enjeux concernent la
construction neuve, le renouvellement ur-
bain, la réhabilitation de l’habitat indigne.
Qu’il s’agisse de faire de la ville sur la ville,
d’aménager des friches, valoriser les ban-
lieues, aménager du foncier, la Région vit un
paradoxe : son réseau de transport est dense
et performant, ses équipements publics sont
nombreux et malgré cela la production de lo-
gements est complexe et coûteuse. La Région
a besoin de mieux répartir les logements, or-
ganiser la solidarité des territoires, favoriser
la mixité en ouvrant des quartiers aisés au
logement social et en requalifiant les friches
et les banlieues défavorisées.
En quoi le Grand Paris peut-il répondre aux
problématiques du logement ?
Une perception « Métropolitaine » de la Ca-
pitale s’impose pour trois raisons objectives:
1 – L’extrême densité urbaine de Paris et
l’évident besoin de penser au delà du péri-
phérique.
2- La nécessité d’une solidarité avec les com-
munes limitrophes et de créer des conurba-
tions urbaines avec elles, comme entre les
Batignolles et Clichy, Tolbiac et Ivry…
3- Le rééquilibrage entre l’Est où l’on habite
et l’Ouest où l’on travaille. Il faut aussi faire
le parallèle avec la connotation sociale des
territoires qui accompagne ce déséquilibre
géographique.
Une vision Grand Paris technocratique paraît
vouée à l’échec, s’il n’y a pas l’adhésion des
collectivités locales, des habitants et des ac-
teurs économiques.
* Maât Conseil est le premier cabinet de
conseil spécialisé dans l’habitat social.
lisation des charges. Les collectivités de-
vront demain récupérer le «grand huit», la
fameuse rocade métro, et payer son exploi-
tation sans avoir été associées en amont.
Il est dangereux car il oppose les uns aux
autres. Les experts sont porteurs de la
décision, alors que le droit des citoyens
recule. La loi sur le grand Paris affiche un
régime dérogatoire dont la justification est
la rapidité. Or dans les faits ce sont les pha-
ses de concertation qui sont regroupées et
mises sous tutelle de l’Etat pour gagner du
temps. Le STIF est dépossédé alors que la
décentralisation le rendait aux collectivités
pour rapprocher la décision des usagers.
Par ailleurs ce projet oppose également
les entreprises internationales aux PME et
entreprises franciliennes, et les usagers des
transports actuels à ceux des nouvelles zo-
nes de demain. La construction d’un projet
en opposant une partie de la population à
une autre ne peut nous grandir. Quand ce
sont les franciliens eux-mêmes qui ne sont
pas entendus sur leur difficulté quotidienne
c’est notre vivre ensemble qui régresse.
Il est dangereux enfin car au-delà de
l’image et de l’infrastructure de transport
aucune autre ambition n’émerge. Depuis la
phase de consultation et l’engouement des
franciliens autour de l’exposition au palais
de Chaillot, une simple loi portant sur une
infrastructure de transport ! Qu’en est-il
de toutes ces idées, cette vie proposées
par les concepteurs ? Le déplacement des
gares de l’est et du nord à Aubervilliers de
Portzamparc ? Le Grand Paris « des poètes,
de la dérive, de la flânerie et du voyage »
qui n’en oublie pas la cohésion sociale et
les quartiers sensibles? La ville sans voiture
de Rogers ? Nicolas Sarkozy n’en dit plus
rien! Nouvelle opération de communication
certainement et un pari raté incontestable-
ment !
DES MéThODES ARChAïQUES hORS
ENjEUx
Pari raté car après un discours d’union na-
tionale au regard de l’urgence, il n’en ressort
que le régime dérogatoire revenant sur les
principales avancées démocratiques de ces
dernières années et sur la décentralisation
qui se consolidait chaque jour. S’y ajoutent
les tentatives d’étranglement financier des
collectivités locales comme la réforme de la
taxe professionnelle, les transferts de char-
ges non financés, etc.
Pari raté du grand Paris car la capitale post
Kyoto ne peut se résumer à une infrastruc-
ture desservant quelques pôles dit « de
développement » sans répondre aux en-
jeux de notre territoire. La question d’une
mobilité durable passe par une réduction
massive de la place de la voiture, ce qui
suppose d’avoir un programme massif d’in-
vestissement des transports en commun
en banlieue, qui supportent aujourd’hui
70% des déplacements quotidiens. Cela im-
plique également une desserte des territoi-
res habités et enclavés comme le propose
Roland Castro avec un tramway des zones
sensibles.
Ce projet ne répond pas à l’urgence du lo-
gement : rien pour répondre à la situation
de mal logés, des ménages étranglés par
les loyers, des sans abri, ou encore de tous
ceux qui, ne pouvant déménager, vivent
leur quartier comme un habitat de reléga-
tion. Qui pourrait croire que les futures zo-
nes urbanisables surtaxées pour financer le
grand huit pourront rester dans des coûts
compatibles avec des programmes de loge-
ments sociaux ? Comment penser que ce
gouvernement qui s’accroche au bouclier
fiscal ne favorisera pas demain les promo-
teurs au détriment des bailleurs ?
Ce projet s’oppose à un projet durable,
solidaire et concerté comme l’a initié Pa-
ris Métropole. Face à un projet porté par
une structure technocratique comme dans
les années 60, Paris Métropole réunit sur
la base du volontariat plus d’une centaine
de collectivités franciliennes de tout bord.
Syndicat d’étude aujourd’hui, structure de
projet demain telle devra être l’ambition de
cette métropole dont les premières priori-
tés doivent être le logement pour tous, la
mobilité durable, la création d’emploi, la
cohésion sociale et les péréquations finan-
cières nécessaires. Ce sont bien nos valeurs
qui permettront à Paris de grandir !
>> Suite de la page 1 | Grand Paris : un projet contre les franciliens
2 questions à ...
A deux reprises en quelques jours,
l’Elysée a suggéré aux produc-
teurs de légumes de recourir à des
contrats précaires de type Bolkenstein
pour embaucher, à vil prix, des travailleurs
d’Europe centrale.
On se souvient de la façon dont furent vili-
pendés les adversaires de la tristement fa-
meuse directive « Services » : tous ceux qui
s’opposaient à la perspective d’un dumping
social généralisé en Europe au nom de la
concurrence « libre et non faussée » et qui
souhaitaient, au contraire, une Europe du
progrès social furent traités d’anti-euro-
péens.
Il semble aujourd’hui avéré que l’Elysée fait
le forcing pour que le syndicalisme agricole
apporte sa caution à la mise en œuvre d’un
système de précarisation massive et de
sous-rémunération des salariés de l’agricul-
ture. Cette offensive pèse déjà sur les pays
qui ont transposé en droit intérieur la di-
rective Bolkenstein, amendée et finalement
votée par une majorité de parlementaires
européens, dont ceux de la droite françai-
se. Les dégâts qu’elle occasionne vont bien
au-delà de la baisse des coûts du travail
saisonnier dans les serres, les champs de
légumes et les vergers.
En Allemagne par exemple, les porcheries
industrielles, les abattoirs et leurs ateliers
de découpe fonctionnent désormais avec
de plus en plus de main-d’œuvre polonaise,
roumaine ou bulgare. L’absence de salaire
minimum dans les Länder facilite le déve-
loppement de ces pratiques. Cette main-
d’œuvre est cantonnée dans des contrats
précaires renouvelables. Elle effectue les
tâches les plus difficiles et les plus faible-
ment rémunérées. Selon une étude rendue
publique par l’Institut français du porc, le
17 février dernier, dès 2008 plus de 2/3 des
salariés de l’industrie de la viande porcine
étaient en Allemagne des travailleurs d’Eu-
rope centrale recrutés par le biais de pres-
tataires de service. Le coût de cette main-
d’œuvre était de 7 € de l’heure pour les
industriels allemands de la découpe, contre
15 € pour les nationaux et 20 € en France.
Ce système gagne actuellement plusieurs
pays européens comme l’Irlande, le Royau-
me-Uni, l’Espagne ou le Danemark.
Fort de l’argument qui fait mouche – « la
compétitivité de la France » -, Sarkozy a
demandé à son ministre de l’Agriculture,
le 27 octobre dernier à Poligny, d’examiner
comment, dans les autres pays européens,
«on organise la main-d’œuvre étrangère».
En d’autres termes, si ces derniers pro-
fitent d’un système à bas coût, la France
s’alignera pour éviter toute « distorsion de
concurrence » à l’intérieur du marché euro-
péen. Ce choix est celui de la surexploita-
tion d’une « main-d’œuvre étrangère ». En
ces temps de débat sur l’identité nationale,
l’expression n’est pas neutre.
Proposer aux agriculteurs d’implanter des
agences intérimaires qui leur fourniront
une main-d’œuvre sous-payée en Pologne
ou en Roumanie ne relève pas de la simple
provocation. Il s’agit d’un choix politique et
idéologique. Ce choix, c’est celui qui préva-
lait en 2006 quand la directive Bolkenstein
fut proposée aux parlementaires euro-
péens. Elle avait alors soulevé un tollé dans
le monde du travail. Et au-delà.
La réponse des producteurs français à cette
proposition de « faire venir des intérimaires
polonais aux conditions du pays d’origine »
pour travailler dans les champs de légumes
et dans les serres de l’Hexagone, exprimée
par la voix de Denis Digel, producteur al-
sacien et administrateur de Légumes de
France, un syndicat spécialisé de la FNSEA,
est négative. Cette proposition ne répond
pas à ce que souhaite la profession qui se
bat, avec raison, pour le développement de
l’emploi local.
Recruter des travailleurs étrangers et les
rémunérer au tarif de leur pays d’origine
serait l’équation gagnante ? Mais pour qui?
Faute de pouvoir délocaliser certaines pro-
ductions agricoles aussi facilement que des
activités industrielles et de services, l’Eu-
rope délocalise les travailleurs dans le but
de réduire encore la part des salaires dans
la valeur ajoutée. C’est le sens véritable de
la proposition faite par Sarkozy dans son
discours de Poligny.
Nous voulons, nous socialistes, une autre
Europe. Et nous revendiquons, avec force,
un salaire minimum européen et l’harmoni-
sation, par le haut, des niveaux de protec-
tion sociale.
Jean-Paul Courbebaisse
Le retour de BolkesteinA la une
novembre 2009
LES PAgES D’UN MONDE D’AvANCE 19e
5760
C’est le nombre de votants
qui ont participé à la vota-
tion citoyenne dans le 19e
arrondissement pour refu-
ser la privatisation de La
Poste. Aujourd’hui la cam-
pagne «j’écirs au président
continue» pour demander à
Nicolas Sarkozy d’organiser
un référendum national sur
cette question.
Taxer les indemnités perçues par les acci-
dentés du travail, c’est la dernière mesure
proposée par les députés UMP.
En plus d’être malades, parfois lourdement handi-
capés, reconnus en incapacité temporaire ou défi-
nitive, vivant dans l’incertitude du lendemain, ne
percevant plus que 80 % puis 60 % de leur salaire,
les accidentés du travail devraient aussi consentir
à une taxation de leur revenus.
Cela rapporterait 150 millions d’euros…une
goutte d’eau comparée aux 11 milliards pour les
réductions d’impôt prévues par le bouclier fiscal.
Une mesure d’équité ?
Ce projet est juste le reflet de la politique mise
en place par le gouvernement et notamment l’af-
faiblissement du monde du travail et, encore une
fois, la remise en cause du principe de solidarité
de notre système de protection sociale.
L’amendement relatif à cette mesure a déjà été
adopté à l’assemblée nationale le 13 novembre,
alors ne perdons plus de temps et signons la pé-
tition contre ce projet scandaleux sur www.non-
taxation-at.net.
Tous les partis de gauche se sont déjà opposés à
ce projet et se réuniront lors d’un meeting uni-
taire le mercredi 1er décembre à 19H, à la salle
Jean Dame (17 rue léopold bellan 75002 Paris),
métro sentier.
Benoit Hamon (PS), Olivier Besancenot (NPA),
Pierre Laurent (PCF), Jean-Luc Mélenchon (Pg),
Nathalie Arthaud (LO), Martine Billard (députée
écologiste) seront notamment présents.
Le PS participe aux cotés des syndicats, asso-
ciations et autres partis de gauche au col-
lectif unitaire de soutien aux sans-papiers se
battant pour leur régularisation. grâce au travail
du collectif, un vœu soutenant les sans papiers
a été proposé et voté par les élus de gauche au
conseil d’arrondissement du 16 novembre. Les
salariés de TFN (nettoyage) et de la suburbaine
(chantier du tramway) sont en grève dans le XI-
Xème. Des nuits blanches sont organisées chaque
semaine (ce vendredi 27) Porte des Lilas pour per-
mettre aux habitants de montrer leur solidarité.
Nous avons vu dimanche lors des six heures pour
le Droit des Enfants au 104 que le combat de RESF
rejoint la lutte des travailleurs sans papiers. C’est
bien toute la politique de chasse aux sans papiers
menée par la droite qui révolte une grande partie
de nos concitoyens.
Xavier Darcos propose de fermer administrative-
ment les entreprises employant des sans papiers.
Il ne faut pas tomber dans le piège du gouverne-
ment insinuant que l’emploi des sans papiers est
uniquement le fait de petites ou moyennes entre-
prises. La « rationalisation » de l’organisation des
grandes entreprises leur permet de ne pas être
responsable des sans papiers en laissant le soin
aux sous traitants de les engager.
Les donneurs d’ordre sont bien vinci, Eiffage ou
Bouygues dont un chantier emblématique, la tour
Axa à la Défense, a été réoccupé ce lundi 24.
C’est bien une délocalisation sur place qui a lieu,
permettant d’avoir des salariés sous payés et li-
cenciables à merci.
Le PS demande, aux cotés des organisations syn-
dicales, une nouvelle circulaire de régularisation
des travailleurs sans papiers.
On bosse ici, on vit ici, on reste ici ! Régularisation
de tous les sans papiers !
le CHiffre
en bref
25 novembre, Journée inter-
nationale pour l’élimination
de la violence à l’égard des
femmes
Hier, 25 novembre s’est tenu
une mobilisation devant l’as-
semblée nationale contre les
violences faites aux femmes.
En 2009, en France, elles sont
91% des victimes de violences
conjugales qui causent un
décès tous les deux jours et
demi.
L’image des femmes dans les
medias, trop souvent réduite
à celle de femme objet, dénu-
dée ou renvoyée à la sphère
domestique s’occupant de la
lessive, de préparer à manger
pour la famille.
C’est l’objet du dossier du
numéro 3 d’Osez le féminisme
à lire sur
www.osezlefeminisme.com.
www.unmondedavance.
paris-19.fr
unmondedavance .pa -
ris19@gmail.com
opposons nous à la taxation des accidentés du travail !!
le point sur la mobilisation du collectif XiXe
ConTaCTs
Mobilisations
Sans-papiers
36 à 46
milliards d’euros
C’est le montant annuel de la
fraude fiscale en France selon
la commission européenne,
soit trois fois le déficit de la
sécurité sociale...A quand de
vrais mesures contre les pa-
radis fiscaux ?
Depuis le début du mois d’octobre, 4800 tra-
vailleurs sans-papiers franciliens sont en
grève pour obtenir leur régularisation. Ce mou-
vement soutenu par un front d’associations et
de syndicats* fait écho à la grande mobilisation
d’avril 2008 qui avait vu pour la première fois
des sans-papiers recourir à la grève pour
faire valoir leurs droits. Ces mouve-
ments s’appuient sur une circulaire
de janvier 2008 qui énonce les
conditions de délivrance, au cas
par cas, d’un titre de séjour pour
les travailleurs sans-papiers.
Ces derniers, au même titre que
n’importe quel salarié, cotisent pour la
sécurité sociale, la retraite, le chômage, décla-
rent des impôts… En revanche, ils ne peuvent pas
bénéficier de la protection sociale en retour. Sans
droit, en l’absence de papiers et à cause de la po-
litique migratoire de Nicolas Sarkozy, ils doivent
faire face à une extrême précarité et sont soumis
à tous les chantages par les employeurs : heures
de travail à rallonge, heures supplémentaires non
payées, changement arbitraire de poste, licencie-
ment camouflé… Ils n’ont aucune possibilité de
se défendre à cause de la menace d’expulsion qui
pèse sur eux.
Depuis 2002, Sarkozy a multiplié les lois répres-
sives à l’encontre des immigrés. Ces lois ne ré-
duiront pas le nombre d’immigrés qui viennent
en France, mais elles criminalisent, à chaque fois
davantage, les migrants. Au-delà du calcul élec-
toral qui vise à contenter les électeurs du
Front National, cette politique migra-
toire a une réalité économique : Elle
permet d’offrir au patronat une
main d’œuvre corvéable à merci,
contrainte d’accepter des condi-
tions de travail en deçà de ce que
permet le droit du travail français.
Nicolas Sarkozy organise ainsi une
sorte de « délocalisation sur place »
avec la surexploitation des travailleurs
sans-papiers.
Avec les syndicats et les associations, nous réaf-
firmons qu’il faut régulariser tous les travailleurs
sans-papiers.
* CGT, CFDT, Union Syndicale Solidaires, la FSU, l’UNSA,
la LDh, la CIMADE, RESF, Femmes Egalité, Autremonde et
Droits devants.
Pour aller plus loin :
>> ICI, le journal des travailleurs sans-papiers en grêve
>> La pétition http://www.travailleurssanspapiers.org
Alors que les acteurs de terrain nous alertent
quant à la recrudescence de grossesse non
désirées chez les très jeunes femmes, force est de
constater que l’accès à la contraception et le droit
à l’avortement sont de plus en plus malmenés :
les fermetures de Centres de Planning familiaux
s’enchaînent, les centres IVG se raréfient.
Aujourd’hui, le principal obstacle au droit des
femmes à disposer de leur corps est la logique
financière qui gouverne la Politique de santé gou-
vernementale. Rappelons que la Loi de Finances
2009 a supprimé près de la moitié (42%) des
crédits alloués au conseil conjugal et familial : ce
désengagement de l’Etat stigmatise son abandon
du devoir de prévention, d’information et d’édu-
cation à la sexualité.
Parallèlement, le re-
groupement des sites
hospitaliers s’accom-
pagne de la disparition
progressive des cen-
tres IVG, considérés
comme peu rentables
: à Paris et en petite
couronne, 4 centres sont fermés ou sur le point
de l’être. Dans les centres maintenus, les temps
de prise en charge s’allongent mettant en danger
le respect du délai légal et ainsi le droit à l’IVG.
Ainsi en va t-il des inquiétudes qui pèsent sur le
regroupement « Trousseau-Tenon-Saint-Antoine-
Rotschild », d’autant que ces établissements as-
surent l’accueil de populations fragiles issues de
l’Est parisien mais aussi souvent des communes
limitrophes.
Si le planning familial de l’hôpital Tenon a pu être
sauvé grâce à la mobilisation des associations et
des élus, la bataille est aujourd’hui en cours pour
que le centre IVG aujourd’hui fermé soit réouvert
à la fin des travaux de rénovation du pôle ma-
ternité-gynécologie-obsétrique. De même, des
menaces pèsent sur le pôle voisin et bientôt ju-
melé de l’hôpital Saint-Antoine qui pourrait être
considérablement amputé.
Plus que jamais, nous devons rester mobilisés aux
côtés des organisations pour protéger la qualité
de l’offre de santé parisienne et contribuer ainsi à
éviter la régression des droits des femmes.
LE ChIFFRE
En baisse
Racisme décomplexé
Le Président de la République, lors
de la remise de la légion d’honneur
à Dany Boon. « fils d’un kabyle
[…] ça commençait pas terrible.
[…] Daniel hamidou, ça s’aggravait
de plus en plus. hamidou quand
même, faire carrière avec ça… ».
Après hortefeux, le chef de l’Etat
s’y met, et installe très tranquille-
ment un racisme d’Etat. Et c’est ça
notre « identité nationale » ???
En hausse
Les droits des détenus
Pour la première fois, le Tribunal
Administratif de Rouen a condam-
né l’Etat pour mauvaises condi-
tions de détention. Un jugement
qui constitue un nouveau levier
pour lutter contre le scandale des
prisons françaises.
+ d’infos : Oip.org
A suivre...
Le congrès de la CGT, du 6 au 10
décembre à Nantes. Au program-
me : une modification des structu-
res pour s’adapter aux évolutions
du monde du travail et mieux
défendre les salariés précaires, des
débats sur la stratégie syndicale
face au gouvernement.
1er décembre: meeting unitaire
contre la taxation des acciden-
tés du travail. A 19h, à la salle
jean Dame (17 rue Léopold Bellan
75002 Paris)
3 décembre: Vote sur les listes aux
élections régionales
13 décembre: Manifestation natio-
nale pour la défense de La Poste
Il faut régulariser les travailleurs sans-papiers
Menaces sur la santé et le droit des femmes
AGENDA
Mobilisations
IVG
La motion C «Un Monde d’Avance» a
rassemblé plus de 23% des militants
socialistes lors du congrès de Reims
autour de la candidature de Benoît hA-
MON au poste de 1er secrétaire.
A Paris, nous sommes présents dans
l’ensemble des sections.
Notre courant se caractérise par sa vo-
lonté d’ancrage à gauche et de renou-
vellement du Parti socialiste. Ancrage à
gauche car, à l’heure où la crise finan-
cière met à jour les ravages du capita-
lisme financier, nous considérons que
c’est la gauche qui incarne la moder-
nité, loin du diktat libéral du « toujours
moins d’Etat ». Ainsi, nous proposons
des solutions nouvelles permettant de
réarmer la puissance publique, s’articu-
lant autour de 3 piliers:
>> La nécessité de mettre des restric-
tions au libre échange au niveau euro-
péen pour lutter contre le dumping
social et fiscal et les délocalisations
>> La défense et l’extension des servi-
ces publics
>> La redistribution des richesses du
capital vers le travail pour garantir que
les nouvelles richesses produites profi-
tent aux salariés et pas aux action-
naires.
Nous voulons renouveler le parti socia-
liste pour en finir avec la notabilisation
et renouer avec les classes populaires.
Nous proposons par exemple de créer
un grand parti de gauche regroupant
l’ensemble de la gauche de gouverne-
ment, ou encore de limiter le cumul
des mandats afin d’être à l’image de
la société française.
Guillaume Balas, Sophie Binet, Sandrine
Charnoz, Virgine Daspet, Damien
Flament, Vincent jarousseau.
APRèS LA DéMOCRATIE
Un an après la crise des subprimes, alors
que les leçons de la crise semblent déjà
oubliées, la lecture du dernier livre d’Em-
manuel TODD fait du bien.
Ecrit avant la crise, l’ouvrage l’anticipe en
analysant l’élection de Nicolas Sarkozy
comme le révélateur d’une crise profonde
de la société française et d’un ébranlement
général de la démocratie.
PESSIMISME CULTUREL
L’originalité de la thèse de TODD est de
mettre en relation le développement dé-
mocratique d’une société à son niveau
éducatif. C’est la stagnation éducative qui
prévaut depuis 10 ans qui permet d’ex-
pliquer en partie la crise que nous vivons
et le « pessimisme culturel ». Bien loin de
l’objectif de 80% d’une classe d’âge au
bac, nous stagnons à 63%, avec seulement
34% de bacheliers généraux. Représentant
30% d’une génération, l’élite qui accède
aujourd’hui à l’enseignement supérieur est
suffisamment nombreuse pour vivre repliée
sur elle-même, en plein « narcissisme ».
Enrichissant son discours d’une analyse de
l’évolution des modèles religieux et fami-
liaux, Emmanuel Todd rappelle ensuite que
la démocratie achevée du milieu du xx°
siècle s’appuyait sur la nécessaire coïnci-
dence des espaces économiques, sociaux et
politiques dans le cadre national. Le libre-
échange a fait exploser ce lien régulateur
par la globalisation.
EThNICISATION OU LUTTE DES CLASSES ?
Comme en 1929, les sociétés qui sont
confrontées à une crise de leur système
économique ont toujours le choix entre ré-
gler leurs problèmes économiques ou cher-
cher des bouc-émissaires: l’Allemagne est
partie dans la direction du bouc-émissaire,
les Etats-Unis par contre ont élu Roosevelt,
et la France le Front Populaire. Ainsi en
France aujourd’hui, l’alternative est simple:
une ethnicisation de la société, portée par
Nicolas Sarkozy, conduisant à faire de l’im-
migré un bouc émissaire, ou un renforce-
ment de la logique de lutte des classes.
POUR UN PROTECTIONNISME EUROPéEN
L’enjeu pour la gauche apparaît alors clair:
recréer un front rassemblant les classes
populaires et les classes moyennes sur les
questions économiques et sociales, avec au
cœur de son projet la mise en place d’un
protectionnisme à l’échelle européenne. En
effet, la crise actuelle résulte d’une crise
de la demande intérieure, écrasée par la
baisse du pouvoir d’achat des ménages. La
mécanique fondamentale du libre-échan-
ge, c’est l’introduction dans chacun des
pays des inégalités qui existent à l’échelle
mondiale, donc l’écrasement des salaires.
Le seul moyen de sortir de cette spirale
infinie de l’alignement vers le bas, c’est la
mise en place d’outils de protection des
modèles sociaux. Ainsi, non seulement le
protectionnisme protège les populations
du dumping social, mais il force les pays
émergents à faire reposer leur croissance
sur la demande intérieure, et donc à aug-
menter les salaires.
Après la démocratie d’Emmanuel Todd
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