Post on 02-Aug-2015
Paysans à Quillihuec, vers 1910
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Les Gabéricois de 1914 sont, pour environ 60% d’entre eux, des paysans,
Les employés à la manufacture de papier Bolloré, à Odet représentent environ 6%.
Des ouvriers d’Odet à la fin du XIXè s.
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Histogramme établi par Jean-François Douguet d’après le recensement de 1911.
A la veille de 1914, la moyenne d’âge des hommes d’Ergué-Gabéric est très jeune, dans un département qui est lui-même le plus jeune de France.
On entendit le tocsin sonner vers cinq heures de l’après-midi. Mon père me dit : « je vais monter dans un arbre pour voir où il y a le feu ? » A ce moment l’écho des cloches nous parvint aussi de Tourc’h, de Coray et même de Langolen. Mon père descendit alors de son arbre et nous dit :
« C’est au pays qu’il y a le feu ».
Témoignage de Marie-Anne Le Meur, d’Elliant
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Clocher de l’église d’Ergué-Gabéric
« Pod-Tin », (surnom de Corentin Troalen) crieur communal d’Elliant
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Photographie d’une
affiche ordonnant la
mobilisation générale.
C’était principalement
les gendarmes qui
avaient mission de les
poser dans les villes et
les villages.
C’est la 1ere
mobilisation générale
de l’histoire de France.
Photo de livret militaire avec fascicule de mobilisation
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Nul ne reçoit de courrier individuel. Les instructions à suivre en cas de mobilisation, se trouvent sur un fascicule, dans le livret militaire que chaque homme reçoit à l’issue de son service militaire.
Fascicule de mobilisation de Alain Quénéhervé de Garsalec.
Départ de mobilisés de la gare de Pleyben,
le 2 août 1914. Coll. Roger Laouenan.
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300 hommes quittent la commune en l’espace de quelques heures le 2 août 1914. Nombre de gabéricois partent de la gare de Quimper pour rejoindre leur régiment.
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Jeunes gabéricois lors de leur conseil de révision, 1917 ou 18. Plus de 600 hommes en tout seront mobilisés
soit environ 1 habitant sur 4.
7 parmi ces mobilisés, se sont engagés volontairement entre septembre 1914 et mai 1918.
Yves Le Meur épouse Marie-Joseph Hélou en 1917. Sur leur photo de mariage, il pose en tenue de soldat.
Photo de la famille Rannou de Kermorvan (Lestonan) 15
Le départ à la guerre devient un de ces moments solennel où la famille prend la pose. Les combattants et ceux qui restent conservent ainsi le portrait des êtres chers.
René Bolloré et une partie de ses employés en 1911. René Bolloré est mobilisé le 4 août 1914 et réformé le 2 novembre 1916.
Le prêtre d’Ergué-Gabéric, l’abbé Le Gall, est lui aussi mobilisé. Il est ici entouré des premiers Paotred Dispount (équipe de foot). 16
La mobilisation touche tout un chacun : paysans, ouvriers, grands patrons, instituteurs, prêtres…
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Xe corps (Rennes) 41e RI, Rennes - 48e RI, Guingamp – 70e RI, Vitré – 71e RI, St-Brieuc
XIe corps (Nantes) 19e, Brest – 62e, Lorient - 64e, Ancenis – 65e, Nantes – 116e, Vannes – 118e, Quimper
Autres 411e RI (Coetquidan) – le 2e RIC (Brest), les 28e et 35e RAC (Vannes), le 51e RAC, Rennes, le 3e Dragons, Nantes, le 25e Dragons, Rennes, le 2e Cuirassiers (en partie), Pontivy
Les régiments bretons
Répartition des Gabéricois par armes d'après le fichier des morts et extrapolation
Artillerie Cavalerie Génie Marine0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
84 3 2
39
20
15
10
0
100
200
300
400
500
600
104
495
Infanterie
Le marin René HuitricLe cuirassier Alain Le Roux de Melennec
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80 soldats du 87ème régiment d’infanterie cantonnèrent à l’école « Notre Dame de Kerdévot » au bourg (aujourd’hui Résidence Bude-Strattton) de septembre à la Toussaint de 1914.
Premiers combats, en Belgique (août 1914)
La Marne (août-septembre 1914)
Course à la mer (novembre-décembre 1914)
Offensive de Champagne et Artois (septembre-novembre 1915)
Verdun (février-décembre 1916)
La Somme (Juillet-novembre 1916)
Le chemin des Dames (avril-juillet 1917)
Offensives allemandes , printemps 1918
Contre-offensives générales alliées (août-novembre 1918)
0
5
10
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Décès des combattants gabéricois dans les grandes batailles de la première guerre mondiale
Je me porte bien et t’envoie ainsi qu’aux enfants mes meilleurs baisers. Mes amitiés aux amis.
Ton mariBonnard Pierre
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« Moi, je passe la moitié de mon temps dans les tranchées, comme je suis à l’instant. Le jour, nous sommes assez tranquille, la nuit nous sommes tous debout, prêt à recevoir les attaques. Les boches sont à environ 500 m. de nous. Quand on montre la tête, tout de suite ils tirent. Nous de notre côté, nous faisons pareil. Ainsi, on attend la mort à toute heure. »
Extrait d’une lettre de Louis Le Dé, de Bodenn 27
Ferme de Bodenn, Ergué-Gabéric
Mes chers parents (…)Nonn quet évit l’aquat d’ioch et pelech emmon abalamour et veso digoret martesez mes neus fors mad et ma à bed d’izan im hroas. A scrivad d’ign eur liser bennag d’eus ar kear ac et gavim berroc’h on hamser. Min à scrivo d’ioch ar muia ma helin. Evit ma s’istrofem indro d’ar kear adarrée.
Votre fils qui ne vous oubliera jamais.
Garrec Alain
Au 87e d’Inf.
Traduction :« Je ne peux pas vous écrire où nous sommes parce que la lettre sera ouverte peut-être, mais ça ne fait rien...
Ecrivez moi une lettre quelconque sur la ferme et je trouverai le temps plus court.
Je vous écrirai le plus souvent que je pourrai. Avec l’espoir que nous retournions à la maison à nouveau… »
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Alain Garrec, au centre
Au fil des phrases...
« Le cafard me remonte sur le dos », Hervé Le Roux
« Que s'est triste ce temps de guerre qui sépare les cœurs les plus aimés », Marie-Jeanne Le Bourhis
« Voici cinq mois que je t'ai quitté et pour quelle besogne, tuer ses semblables ! », Etienne Le Grand
« Réfléchisser donc un peu et écrivez-moi au moins tout les 15 jours ! », Jean Le Saux
« Dans les tranchées on ne peut plus travailler, elles sont remplies d'eau et elles ne font que s'ébouler », Jean Le Bourhis
Photographie montrant des femmes et des enfants devant le manoir de Pennarun,
au Bourg d’Ergué-Gabéric au début du XXè s.
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Les femmes, les hommes réformés, âgés, les enfants doivent affronter le manque de main d’œuvre, aux champs comme à l’usine, les restrictions.
Portrait de Marie-Jeanne Le Saux de Kerverniou, Elliant.
32Manoir de Kerverniou, Elliant.
Mon cher mari,
Je ne puis te dire combien j’avais le cœur gros dimanche en me séparant de toi, en te voyant monter dans ce wagon. (…)
Aussi j’attends trop lentement les heures se passer en attendant de tes nouvelles et me voyant trop peinée, il fallait que je te communiquait mes pensées et que je m’entretiens un instant avec toi par écrit
puisque s’est impossible de faire
autrement. Ta toute dévouée
femme qui t’aime de tout son
cœuret pense à toi.
Marie-Jeanne
La douleur de la séparation, l’angoisse quant au sort des maris, pères, frères, fiancés, partis au front est aussi leur lot.
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Photographie de la papeterie d’Odet, au début du XXè s.
Les femmes, déjà nombreuses à la manufacture d’Odet avant la guerre, y sont encore plus présentes. Elles travaillent 12h par jour.
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Le monument aux morts est
inauguré le 11 novembre 1923,
dans le nouveau cimetière
d’Ergué-Gabéric.
L’architecte René Ménard, qui a
dressé les plans de la cité de
Keranna, l’a dessiné.
Ce monument réutilise un Christ
et une partie du socle d’une croix
provenant de l’ancien cimetière,
autour de l’église.
Les corps des soldats tombés au combat reposent loin du village natal, dans des nécropoles militaires. Plus du tiers des corps des morts pour la France d’Ergué-Gabéric n’a pas été retrouvé sur les champs de bataille. D’où l’importance de ces monuments collectifs pour les familles, au-delà de l’hommage national. Le monument d’Ergué-Gabéric fut entièrement financé par une souscription populaire.
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Le monument
comporte un médaillon
de bronze signé
Charles-Eugène
Breton, auteur de
nombreux monuments
aux morts.
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Sur chaque face de l’emmarchement du monument aux morts, sont posées des stèles avec les noms des morts pour la France en lettres d’or.
40Portrait de Pierre-Joseph Barré
Les familles font éditer des documents en mémoire de leurs proches pour honorer leur souvenir dans l’intimité.
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Ceux qui reviennent vivants
portent longtemps ou toute une
vie, les séquelles des
blessures ou maladies
contractées à la guerre.
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L’ancien combattant Hervé Herryreçoit la légion d’honneur en 1936.
A la demande des Anciens
Combattants, le 11
novembre devient en
1922, jour férié et jour de
remise de médailles et
diplômes aux poilus.
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Photo d’une plaque avec les portraits
de 32 gabéricois morts au « champ d’honneur ».
Elle se trouve aux Archives Municipales d’Ergué-Gabéric.
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L’église Saint-Guinal compte 3 bannières offertes par des soldats ou leur famille à la fin de la guerre.
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Des publications à partir de documents
originaux en lien avec la Grande Guerre
apportent leur lot de précieux
témoignages…
Ouvrage édité d’après les carnets
manuscrits de Louis le Roux, rédigés
au front.
Ouvrage rassemblant des photographies qu’Etienne Le Grand a prises de la guerre 1914-1918.
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Dossier sur le monument aux morts d’Ergué-Gabéric, paru en novembre 2008.
…font parler les
archives
communales et
généalogiques
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Dernières publications d’Arkae, dédiées à la Grande Guerre : juillet et octobre 2014. Elles apportent un éclairage sans équivalent sur la vie d’une commune, de sa population pendant et à la suite de la Grande Guerre.
permettent aux familles de donner une postérité aux photos, à la correspondance et autres témoignages d’aïeux ayant participé à la première Guerre Mondiale.
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Ainsi, si de tels documents dorment encore en vieilles liasses dans nos greniers, n’hésitons pas à contacter les archives de notre département ou de notre commune.