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CM2 Histoire S15
la IIIème République et les symboles
Observez ce document, que peut-on en dire ? Alfred Roll : le 14 juillet 1880, inauguration du monument de la république
La loi du 14 février 1879 déclare que la Marseillaise est l’hymne national.
La loi du 6 juillet 1880 fait du 14 juillet la date de la fête nationale. On y
commémore à la fois la prise de la Bastille de 1789 (chère aux Républicains et
révolutionnaires) et la fête de La Fédération de 1790 (chère aux modérés)
Document 1 : monument à la République, édifiée à Paris, place de la
République, en 1880-1883.
La statue en bronze des frères
Morice, premier prix du
concours lancé par la mairie de
Paris, est haute de 25 mètres.
Exercice 1 : décris ce monument à des gens qui ne le connaîtraient pas et
explique leur pourquoi il a été construit.
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La statue est composée de 4 parties :
- Une Marianne portant le flambeau de la liberté.
- Un ensemble de 3 statues en pierre représentant les termes de la devise républicaine.
- Des hauts-reliefs en bronze retraçant l’histoire.
- Un lion en bronze qui protège l’urne (symbole du suffrage universel).
Au niveau du pouvoir politique
Léon Gambetta, photographie d’Etienne Carjat
Après la défaite et la capture de l’empereur, le 4
septembre 1870, la IIIème république est proclamée par
Léon Gambetta depuis l’hôtel de ville de Paris.
Paris est assiégée, bombardée par l’armée prussienne. Au
bout de 132 jours, Léon Gambetta signe l’armistice avec
le chancelier Otto von Bismarck le 28 janvier 1871.
Adolphe Thiers, par Nadar
Adolphe Thiers est nommé « chef » par l’Assemblée et
doit signer avec Bismarck le traité de paix. Bismarck
réclame 6 milliards de francs, la cession de l’Alsace, une
partie de la Moselle, des Vosges et de la Meurthe et un
défilé de troupes allemandes sur les Champs-Élysées. Le
traité de Francfort est signé le 10 mai 1871.
Une grande révolte parisienne éclata en mars 1871 contre l’Assemblée
nationale et ce nouveau gouvernement autour de Thiers.
C’est la Commune de Paris.
Entre 15 000 et 20 000 morts parisiens, combats horribles de part et
d’autre. Mais en réprimant si violemment, la République a montré
qu’elle pouvait défendre l’ordre et qu’elle s’est détachée de la violence
des révolutionnaires (d’après l’historien Jacques Bainville)
Exercice 2 : Les hauts reliefs du monument à la République racontent
une histoire. Découpe-les et colle-les dans l’ordre chronologique.
Puis rappelle-toi des leçons précédentes et écris en une phrase à
quoi chacun correspond.
- centenaire de la révolution française, pour la première fois, le 14
juillet est une fête nationale
- Prise de la Bastille
- Proclamation de la Ière République
- Les trois Glorieuses, chute de Charles X, règne de Louis-Philippe.
- Abolition des privilèges
- Adoption du suffrage universel sous la IIème république
- Proclamation de la IIIème République
Document 2 : affiche pour l’exposition universelle de Paris de 1889.
Exercice 2 : quels éléments de cette affiche incitent les Français et les
étrangers à venir visiter l’exposition universelle de Paris en 1889
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Dès le début du XIXème siècle, les pays qui connaissent les progrès techniques et industriels majeurs
organisent des expositions universelles. En 1889, Paris organise sa 4ème exposition. Mais celle-ci a une
saveur particulière car c’’est l’année de la commémoration de la Révolution française (100 ans). La
France met un point d’honneur à montrer sa puissance industrielle et civilisationnelle. Cette exposition
vante l’âge de fer avec la tour de l’’ingénieur Gustave Eiffel, les chemins de fer… Cette exposition
vient détourner les Français des préoccupations politiques en les faisant se rassembler dans la
célébration unanime (ou presque) de la République, de la science…
Document 3 : affiche commémorant le centenaire de la république (1792-1892)
Exercice 3 : observe le document 3. Enumère les éléments de cette affiche qui
célèbrent la Ière république de 1792.
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Cette affiche met en valeur les bienfaits qu’apporte la IIIème République selon les Républicains. Il s’agit donc
bien d’une œuvre de propagande : l’intention très claire est de montrer la permanence de la France, au-delà des
évènements politiques. La Marianne, imposante et paisible, représente l’ordre, la stabilité et la sérénité de la
République retrouvée ; elle observe la campagne française et la richesse de sa production agricole (image
traditionnelle malgré la modernisation agricole). La corne d’abondance rassure sur les capacités de la République
à nourrir tous ses enfants. On voit une palette et un rouage, un train. La République veille aux arts et aux
techniques.
Exercice 4 : Qu’y a-t-il de commun entre tous ces documents ?
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Tous ces documents mettent en valeur les idées de progrès, de calme, de force. Par ailleurs tous
reproduisent la devise ou les symboles de la république et de la France.
Que faut-il retenir ?
- La IIIème République …………………….
- Elle retrouve des …………………………… comme ……………………
Trace écrite : La IIIème République, les symboles
Une fois Louis-Napoléon capturé par la Prusse à Sedan en 1870, la France
capitule et redevient une République pour la 3ème fois.
La IIIème République instaure la fête du 14 juillet comme fête nationale et la
Marseillaise comme hymne. Des statues de Marianne représentant la République
sont sculptées dans les villes de France (comme celle des frères Morice sur la
place de la République à Paris) ainsi que la devise républicaine « liberté, égalité,
fraternité ».
En 1889, une commémoration est organisée autour du centenaire de la
Révolution française profitant du dynamisme de l’exposition universelle à Paris.
Document élève :
Monument à la République, 1880-1883
Affiche commémorant le centenaire de la république
(1792-1892)
La devise républicaine et le lion protégeant l’urne
Affiche pour l’exposition universelle de Paris de 1889
Monument à la République, 1880-1883
Affiche commémorant le centenaire de la république
(1792-1892)
La devise républicaine et le lion protégeant l’urne
Affiche pour l’exposition universelle de Paris de 1889
Annexe à lire :
Le peintre a décidé de nous faire vivre un moment très important : la première fois que les
Français ont décidé de célébrer la fête nationale le 14 juillet.
A cette occasion, une statue a été commandée à deux frères très connus à l’époque : les
frères Morice. Ces deux sculpteurs ont gagné le premier prix d’un concours organisé par la
ville de Paris pour réaliser la plus belle statue représentant la République.
Et en même temps, la ville de Paris demande à Roll, le peintre de ce tableau, de dessiner le
moment où l’on vient voir cette statue pour la première fois. Et c’est la joie !
Il faut dire que cela ne fait pas longtemps que la République est installée. Après avoir
réessayé les rois, une nouvelle révolution (1848), et aussi un nouveau Napoléon, les Français
reviennent à la République (c’est la IIIème république, le 4 septembre 1870) après que la
Prusse a battu la France pendant la guerre de 1870-1871. Une guerre terrible, pendant
laquelle Napoléon III a été arrêté, et aussi pendant laquelle Paris a été encerclé par les
armées ennemies.
Du coup, on comprend mieux l’atmosphère de fête de ce tableau : depuis 9 ans, la guerre est
terminée. Dans leur majorité, les Français acceptent la République, et tout le monde veut
vivre en paix et en démocratie.
Pour montrer la joie du 14 juillet, le peintre a organisé son tableau d’une manière particulière,
comme si le spectateur y était. Au premier plan, une foule de passants et d’enfants acclame
le défilé des militaires. On distingue les képis et les fusils à baïonnettes. Des couples dansent
au son de l’orchestre installé sur une estrade que l’on voit à gauche. Au beau milieu de la
foule, au premier plan, un jeune garçon vend des cocardes tricolores aux spectateurs (ou à
nous-mêmes ?) les cocardes sont disposées sur un plateau pendu à son cou. La joie est
partout. On a l’impression d’entendre le monde, le rire, la musique. Les drapeaux tricolores
fixés sur des mâts flottent partout. Et là, regardez bien : le peintre s’est représenté… Il
nous tourne le dos, il est en redingote noire, avec sa femme. Il veut montrer que lui aussi
participe à la joie des Parisiens.
Au loin, la statue de la république se détache sur un ciel nuageux. On la distingue à peine et
pourtant, par la place qu’elle occupe dans le tableau, c’est elle le centre de la peinture.
Une statue de Marianne, des cocardes (comme pendant la Révolution), des drapeaux
tricolores… on retrouve là des symboles importants de la République.