Post on 14-Sep-2018
Le programme d’appui de l’Union européenne pour la région de la PEV-Sud
EUROPEAID/133918/C/SER/MULTI
Ce projet est financé
par l’Union Européenne
Un projet mis en œuvre par
GIZ IS et Eurecna
Amélioration de l’environnement des affaires dans la région sud de la Méditerranée
Séminaire pour les pays du Maghreb Algérie, Maroc, Tunisie
L’entrepreneuriat des femmes et le développement des MPME dans la région du sud de la Méditerranée
Tunis, 21 Septembre 2017
Clause de non-responsabilité
Le contenu du présent rapport relève de la seule responsabilité de l’équipe d’assistance technique du projet dirigé par GIZ IS comprenant Eurecna et ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant l’avis de l’Union européenne.
Amélioration de l’environnement des affaires dans la région sud de la Méditerranée 3/33
SOMMAIRE
1. INTRODUCTION ............................................................................................................. 4
2. LES OBJECTIFS DE L’ATELIER........................................................................................ 5
3. LES PARTICIPANTS ....................................................................................................... 5
4. LE DEROULEMENT DU SEMINAIRE .................................................................................. 6
5. CONCLUSIONS ET POUR ALLER DE L’AVANT ................................................................. 21
ANNEXES .............................................................................................................................. 22
ANNEXE 1 : PLANS D’ACTIONS PAR PAYS ................................................................................ 22
ANNEXE 2 : LISTE DES PARTICIPANTS ..................................................................................... 32
Amélioration de l’environnement des affaires dans la région sud de la Méditerranée 4/33
1. INTRODUCTION
Les principales parties prenantes tunisiennes, algériennes et marocaines engagées dans le
développement de l’entreprenariat féminin se sont réunies le 21 septembre à Tunis, pour
discuter des conclusions identifiées dans le rapport « Femmes Entrepreneurs Arabes », et
pour produire des initiatives concrètes et des plans d’action à court et moyen terme, visant à
améliorer les politiques en faveur du développement de l’entreprenariat féminin au niveau
national. Cet atelier constitue le premier d’une série d’ateliers organisés par le projet
« Amélioration de l'environnement des affaires dans la région du sud de la Méditerranée »
(EBESM) à un niveau sous régional.
Le rapport « Femmes Entrepreneurs Arabes » s’inscrit dans le cadre de l'activité
« Entrepreneuriat féminin » mise en œuvre par le projet EBESM. Cette activité a pour
objectif d'améliorer les politiques en vue de soutenir le développement de l'entrepreneuriat
des femmes dans la région du sud de la Méditerranée (MED) et de donner un rôle plus
important aux femmes dans le développement social et économique de la région. Cette
démarche devrait permettre d’augmenter le nombre de femmes créant leur entreprise et
ainsi, de contribuer à réduire le chômage et la pauvreté.
Le rapport traite de la promotion des femmes entrepreneurs dans la région MED. La création
d'un cadre politique favorable afin d'accroître la participation des femmes à l'activité
économique, notamment par le biais de l'entrepreneuriat, est une étape clé dans la
promotion de la prospérité économique et sociale d'un pays.
Ce rapport évalue, par le biais d'enquêtes menées en face à face dans sept pays MED, à
savoir, l’Algérie, l’Egypte, la Jordanie, le Liban, le Maroc, la Palestine et la Tunisie, les
conditions économiques et sociales d'un échantillon de femmes entrepreneurs n’ayant pas
un diplôme universitaire ou spécialisé. Il aborde ainsi les obstacles, les défis et les facteurs
favorables liés à leurs activités entrepreneuriales. Il identifie également les bonnes pratiques
et les obstacles rencontrées par ces femmes pour développer leur entreprise, informations
qui pourraient s'avérer utiles aux femmes entrepreneurs pour mieux gérer leurs activités à
l'avenir. Des recommandations politiques à différents niveaux institutionnels sont ensuite
formulées. Les recommandations se sont basées sur les propositions des femmes
entrepreneurs ayant participé à l'enquête et sur les résultats des « focus groups » organisés
en Mars 2017, à un niveau sous régional, le premier ayant eu lieu à Tunis pour les pays du
Maghreb (Algérie, Tunisie et Maroc) et le second au Caire pour les pays du Machrek
(Egypte, Palestine, Jordanie et Liban).
Afin de contribuer à améliorer les politiques nationales en faveur de l’intégration économique
des femmes, l’atelier a été structuré en deux phases principales. La première phase de cette
journée a été consacrée à présenter les résultats clés du rapport, les bonnes pratiques
identifiées ce qui a permis de réfléchir sur les politiques appropriées à mettre en œuvre à un
niveau national. Durant l’après-midi, et sur cette base, il a été possible d’organiser des
groupes de travail par pays afin de développer des actions prioritaires à mettre en œuvre
pour améliorer la situation des femmes entrepreneurs. Il a été possible également de
développer une plateforme de dialogue public-privé (DPP), identifiant les principales parties
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prenantes en charge de la mise en œuvre de ces actions prioritaires. Les plans d’action et la
composition des plateformes de dialogue public-privé intégrés à ce rapport synthétisent les
résultats de ce travail collectif.
2. LES OBJECTIFS DE L’ATELIER
Les objectifs globaux de ces ateliers organisés par groupe de pays étaient de présenter et
de discuter avec les participants les résultats du travail analytique produit par le projet
EBESM afin de permettre aux pays partenaires de mettre en œuvre des réformes en faveur
du développement de l’entreprenariat féminin.
En particulier, les objectifs spécifiques étaient de :
1. Présenter et discuter les résultats de l’étude (principaux constats, bonnes pratiques et
recommandations) ;
2. Recueillir les commentaires sur le rapport et partager les expériences/bonnes
pratiques nationales ;
3. Discuter de la composition d’un mécanisme de dialogue public-privé ainsi que d’un
plan d’actions pour promouvoir l’entreprenariat féminin dans chaque pays MED.
Il est à noter que trois ateliers ont été organisés à un niveau sous régional comme suit :
1- Tunis, le 21 Septembre 2017 pour l’Algérie, le Maroc et la Tunisie ;
2- Beyrouth, le 28 septembre 2017 pour l’Egypte et le Liban ;
3- Amman, le 2 octobre 2017 pour la Palestine et la Jordanie.
3. LES PARTICIPANTS
L’atelier a réuni environ une trentaine de participants de l’Algérie, du Maroc et de la Tunisie.
Cette bonne participation est d’autant plus remarquable car ce jour était un jour férié dans
tous les pays MED ce qui démontre un fort engagement des parties prenantes à ce projet.
La délégation algérienne comprenait quatre personnes du secteur public (Agence nationale
de gestion du micro-crédit), du secteur privé (Forum des chefs d’entreprises) et de la société
civile (Association des femmes).
La délégation marocaine comprenait également quatre personnes du secteur public
(Ministère de l’Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Economie numérique,
Maroc PME), et de la société civile (Association des Femmes Chefs d’Entreprise).
Enfin, la délégation tunisienne était fortement représentée et venait d’horizons multiples, tels
que le secteur public (Ministère de la Femme, Agence de la Promotion de l’Industrie et
l’Innovation (APII)), de la microfinance (Taysir microfinance) et de la société civile (plusieurs
associations de femmes).
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4. LE DEROULEMENT DU SEMINAIRE
Les trois délégations nationales, en collaboration avec les experts EBESM, ont activement
participé à cet atelier. Cette rencontre a constitué une opportunité précieuse de travailler
ensemble, de discuter des résultats du rapport, d’encourager le dialogue sur les politiques
publiques dans ce domaine, l’apprentissage entre les pairs, et l’échange d’expériences et de
bonnes pratiques (Sud-Sud et Nord-Sud). L’atelier a aussi permis de produire des initiatives
concrètes et des plans d’action à court et moyen terme, visant à améliorer les politiques en
faveur du développement de l’entreprenariat féminin.
L’atelier s’est structuré en 5 sessions comme suit :
4.1 : Session1 : Que souhaitons-nous réaliser ensemble aujourd’hui ?
Mme Marie-Jo Char, chef d’équipe du projet EBESM, a explicité les objectifs de cet atelier,
résumé les principaux résultats du rapport en mettant l’accent sur sa particularité.
Cette étude est, selon l’état actuel de nos connaissances, la première qui cible une catégorie
de femmes jusque-là n’ayant pas fait l’objet d’études particulières ou approfondies. En effet,
afin de compléter les travaux jusque-là effectués par d’autres organisations, notamment
l’OCDE et l’ONUDI, l’enquête a porté sur des femmes entrepreneurs qui n’ont pas
d’éducation universitaire, catégorie allant des illettrés aux personnes qui ont interrompu leurs
études juste avant l'université. Ces femmes appartiennent généralement à la catégorie
socio-économique à revenu faible ou à revenu intermédiaire de la tranche inférieure. Ces
femmes ont choisi ou choisissent d’être entrepreneurs par nécessité plutôt que par choix.
En nous basant sur les études produites notamment par l’ONUDI sur le marché du travail qui
établit que les femmes n’ayant pas une éducation universitaire représentent environ les trois-
quarts de toutes les femmes ayant intégré le marché du travail dans la région du Moyen
Orient Afrique du Nord (MENA), y compris dans la région MED, nous avons estimé qu’elles
représentent donc aussi la majorité des femmes entrepreneurs dans cette région.
L’étude de ce groupe de femmes entrepreneurs est importante à plusieurs égards, tout
d’abord pour des raisons économiques :
- Ces femmes ont intégré le marché du travail via de petites entreprises, alors qu’au
préalable elles ne participaient pas aux activités économiques du pays ; elles étaient
pour la plupart, sinon la majorité, inactives économiquement, ayant des revenus
modestes, peu de richesse et un accès inexistant ou limité ou capital.
- Ces femmes contribuent au revenu du ménage, au confort matériel et au bien-être de
tous les membres de la famille. Les études l’ont suffisamment démontré : il existe un
lien très étroit entre la participation économique des femmes et la croissance et le
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bien-être économiques d'un pays. Les femmes ont une approche différente vis-à-vis
de leur famille et de leur communauté ; elles réinvestissent 90 % de leurs revenus dans
leur famille et leur communauté alors que les hommes ne réinvestissent que 30 à 40 %
de leurs revenus.
- Il a été amplement démontré également que le fait de soutenir la participation
économique des femmes a des retombées substantielles pour les familles, les
communautés et l'économie.
- Cela signifie également qu'investir dans les femmes entrepreneurs sans éducation
universitaire, c'est investir dans notre avenir collectif. Globalement, il s'agit d'une
approche économique judicieuse.
Ceci représente la contribution la plus importante de ce rapport. Ces femmes, en intégrant le
marché du travail et en devenant des femmes autonomes et indépendantes
économiquement, sont devenues beaucoup plus autonomes socialement et ainsi deviennent
des actrices sociales mais parfois également des actrices politiques dans leur société.
En résumé, l’entreprenariat féminin et surtout des femmes appartenant à la catégorie ciblée,
contribue non seulement au bien-être et à la prospérité du ménage et de l’économie, mais au
développement social et politique du pays. A la réduction de la pauvreté surtout.
L'une des constatations qui mérite d'être soulignée dans ce rapport est que la plupart de ces
femmes se sont littéralement lancées dans l'entrepreneuriat sans aucune expérience
préalable et avec un capital extrêmement limité. Elles ont cependant persévéré pendant
des années, apprécié l'expérience et se sont montrées résolues à continuer. Elles ont été
animées d'une soif d'apprendre à gérer leur entreprise, d'une grande motivation, d'un esprit
d'entreprise et d'une véritable solidarité envers d'autres femmes vivant la même situation.
Elles ont donc relevé le défi en intégrant de plus en plus le marché du travail ; mais elles ont
besoin d’aide. Les aider, stimuler est donc un enjeu important que nous devons relever.
Mme Char a conclu en informant les participants que l’entreprenariat féminin dans la région
MENA, y compris MED, est le plus faible comparé à toutes les autres régions du monde (un
taux d’environ 22% pour la région MENA). L’enjeu de relever ce taux est ainsi un enjeu très
important.
4.2 : Session 2 : Présentation des résultats de l’étude consolidée régionale
Dr Toufic Gaspard, consultant EBESM, a présenté plus en détail la méthodologie, les
principaux constats et les recommandations politiques émanant de cette étude.
Méthodologie
Le rapport repose sur une combinaison de données primaires et secondaires qui examine en
détail les facteurs ayant un impact sur les performances, les réussites et les échecs des
femmes entrepreneurs dans le développement de leur entreprise.
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Les données primaires ont été recueillies par le biais d'entretiens en face-à-face, à l'aide d'un
questionnaire détaillé. La taille de l'échantillon dans chaque pays est relativement modeste
dictée par des considérations budgétaires et de temps, avec au total 157 personnes
interrogées et une moyenne de 22,4 femmes par pays ; l'enquête fournit des indications
initiales, plutôt que des résultats définitifs, sur les conditions économiques et sociales de ce
groupe de femmes entrepreneurs, ainsi que sur les performances de leur entreprise, les
problèmes auxquels elles sont confrontées et les changements qu'elles souhaiteraient voir
se produire pour soutenir leurs activités. Une enquête plus vaste serait donc nécessaire.
L'enquête est complétée par une série de rapports nationaux qui décrivent l'écosystème et le
cadre politique qui soutiennent les femmes entrepreneurs dans chaque pays, et également
par une revue documentaire des études les plus récentes dans ce domaine.
Principaux constats
Les résultats de l'enquête montrent que la majorité de ces femmes entrepreneurs sont
mariées, qu'elles sont relativement jeunes, qu'elles ont au moins deux enfants âgés de 18
ans ou moins et qu'elles n'ont aucune expérience pratique ou dans le domaine des affaires.
Elles ont également des moyens financiers modestes, avec un accès au capital limité, voire
inexistant.
Cependant, la plupart d'entre elles, dans tous les pays couverts par l'enquête, ont fait preuve
d'une grande détermination dans leur décision de créer, d’une manière indépendante, une
entreprise en investissant leurs économies personnelles, sommes qui représentent souvent
une grande partie de leur richesse.
Elles ont décidé de prendre le risque d'intégrer le marché du travail en tant qu'actrices
économiques indépendantes, principalement parce qu'elles se sont senties obligées, par
nécessité matérielle, de chercher à obtenir des revenus supplémentaires grâce à une activité
économique simple qui ne nécessiterait pas d'expérience ou un capital important.
Néanmoins, quelle que soit l'activité menée, l'entreprise impliquerait toujours une forme
d'incertitude à laquelle elles ont décidé d'être confrontées pour la première fois de leur vie et
un risque important auquel elles ont choisi d'être exposées.
La principale source d'assistance d'une femme est son entourage immédiat. Plus de 60 %
des femmes de l'échantillon ayant reçu un soutien d'une ou plusieurs sources ont été aidées
par leur famille et leurs amis. Il ressort des entretiens menés qu'elles n'ont pas de formation
professionnelle et qu'elles n'ont pas la possibilité d'accéder à des réseaux ou de les
exploiter. Elles bénéficient d'un soutien limité, fourni essentiellement par le biais de leur
famille, et d'aides provenant de programmes d'appui au développement des entreprises,
ainsi que d’agences de développement et des gouvernements.
En ce qui concerne les facteurs qui ont favorisé leur réussite, la plupart des femmes de
l'échantillon mentionnent le soutien familial. Par ailleurs, pour celles qui ont bénéficié d'une
aide extérieure, la formation dispensée par des ONG locales/étrangères ou des
organisations de soutien aux entreprises, qui leur a permis d'acquérir des compétences
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professionnelles et, dans certains cas, de maîtriser des outils de travail de base, a été jugée
cruciale pour transformer une entreprise en démarrage en entreprise prospère.
S'agissant des réseaux, il ressort de l'enquête que les femmes entrepreneurs qui sont
membres d'un groupe ou d'une fondation réussissent mieux que celles qui ne font partie
d'aucun groupe. Ce partenariat leur donne l'occasion d'échanger des idées, de partager
leurs expériences, de se tenir informées des nouvelles tendances et de mettre davantage en
avant leurs produits. Le concept d'un réseau social plus vaste et plus solide devrait être
interprété dans un sens plus large et inclure également la communauté « virtuelle » créée à
l'aide des réseaux sociaux tels que Facebook et Instagram. Ces réseaux sociaux sont
désormais des outils marketing majeurs qui permettent aux femmes entrepreneurs
(travaillant principalement à partir de leur domicile) d'élargir leur clientèle.
Les résultats de l'étude montrent aussi que le manque de compétences spécifiques aux
entreprises, notamment en matière de gestion, de comptabilité, de budgétisation et de
marketing, sont des contraintes majeures auxquelles sont confrontées les femmes
entrepreneurs pour le développement de leur entreprise. En outre, le manque de
financement et d'informations sur l'accès au financement et la gestion de la dette sont des
obstacles qui entravent le développement et l'expansion des entreprises.
Dans les différents pays couverts par l'enquête, une grande majorité de femmes
entrepreneurs ont fait preuve de résilience et de détermination pour poursuivre leurs activités
commerciales. L'idée de posséder et de gérer une entreprise, ainsi que l'autonomie qu'elle
procure, est extrêmement séduisante. Cela montre que la motivation initiale pour devenir des
actrices indépendantes sur le marché s'est accentuée, quels que soient les résultats
financiers.
Un résultat remarquable de notre étude est que près de 90% de toutes les femmes
entrepreneurs interrogées ont indiqué une forte détermination à persévérer dans leur
entreprise, alors que seulement environ un tiers a déclaré une rentabilité. De toute évidence,
aider à créer un environnement plus propice, ou au moins offrir des chances égales aux
hommes dans leur pays, contribuerait grandement à les maintenir économiquement actives.
Leur succès ou leur survie dans le monde des affaires va au-delà de l'autonomisation.
Recommandations politiques
Dr Gaspard a conclu sa présentation en disant que les recommandations politiques les plus
importantes pour améliorer le développement de l'entrepreneuriat féminin devraient se
concentrer sur deux types d’assistance : la formation en gestion et marketing et l'accès au
capital. Par conséquent, le retour sur l'investissement nécessaire pour la fourniture de ce
type d'assistance devrait être assez élevé. Les femmes entrepreneurs, qui ont clairement
exprimé leur volonté de rester en affaires, seraient alors mieux à même de poursuivre leur
activité et auraient également de meilleures chances de prospérer et de jouer le rôle
économique et social qui leur revient naturellement dans leur pays.
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4.3 : Session 3 : Présentation des résultats des études des pays du Maghreb,
principaux constats, bonnes pratiques et recommandations
La troisième session de ce séminaire a porté sur la présentation des résultats de l’étude sur
l’entrepreneuriat des femmes et le développement des PME dans les trois pays du
Maghreb : l’Algérie, le Maroc et la Tunisie - résultats-clés et bonnes pratiques.
Lors de cette session, dans un premier temps, Mme Najoua Soudi, experte EBESM, a
présenté les résultats-clés et les bonnes pratiques pour le Maroc
En introduction, elle a rappelé la réalité de l’entreprenariat féminin au Maroc. Selon
l’Association des Femmes Chefs d’Entreprise du Maroc, les femmes marocaines sont moins
nombreuses à se lancer en affaires comparées à leurs consœurs dans les autres pays de la
région MED. En effet, les entreprises fondées par des femmes ne représentent que 11% des
entreprises créées au Maroc. Par ailleurs, le Maroc, comparé aux autres pays de la région
MED, enregistre le taux le plus élevé de femmes illettrées.
Les entreprises dirigées par des femmes sont généralement limitées aux secteurs de la
pâtisserie, du textile et du commerce de détail.
Les principaux obstacles rencontrés par les femmes à développer leur entreprises sont de
plusieurs ordres comme suit :
- L'accès au financement ; la microfinance demeure la principale source de financement;
- La garde des enfants, mais aussi la prise en charge des parents âgées/malades pose
problème, car ces responsabilités incombent surtout aux femmes.
- Le manque de savoir-faire dans la gestion d’une entreprise.
En ce qui concerne les bonnes pratiques observées, il en existe plusieurs telles que
mentionnées dans le rapport, dont le programme « Min Ajliki » qui soutient l’entreprenariat
féminin en renforçant les structures et les capacités de quatre institutions marocaines
opérant directement dans le volet de l’entreprenariat, notamment: le Département de la
Formation Professionnelle (DFP), l’Agence Nationale de la Promotion de l’Emploi et des
Compétences (ANAPEC), l’Association des Femmes Chefs d’Entreprise du Maroc (AFEM) et
Al Amana Micro-finance.
Le programme Min Ajliki cible toutes les femmes entrepreneurs actives ou potentielles en
leur offrant de la sensibilisation, de la formation, de l’accompagnement à la création
d’entreprise, de l’incubation de leurs projets, de l’accompagnement post création et du
mentorat.
Dans un deuxième temps, Mme Raja Cherif et Mme Najoua Soudi, expertes EBESM ont
présenté les résultats-clés et les bonnes pratiques pour l’Algérie.
Une première partie sur les résultats clés et les principaux enseignements de l’étude a été
présentée par Mme Raja CHERIF. Elle a mis l’accent sur :
- Les motivations des femmes entrepreneurs
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- Le profil des femmes entrepreneurs et celui de leurs entreprises
- Les difficultés rencontrées
- Les besoins des femmes entrepreneurs
L’exposé a relevé les éléments suivants :
L’investissement de l’entrepreneuriat par la femme en Algérie : pour les femmes venant
d’un milieu conservateur, l’étude traduit la recherche par les femmes entrepreneurs de la
liberté et de l’autonomie financière en vue d’améliorer leur situation personnelle et surtout
familiale.
Motivations à entreprendre : la majorité des femmes interrogées lors de cette enquête se
sont lancées dans l’aventure entrepreneuriale par nécessité et non par choix. Le
changement de la situation socio-économique due à un nouveau contexte familial (un
divorce, le décès du mari qui était la seule source de revenu de la famille ou le chômage
de celui-ci) pousse les femmes à créer par nécessité un projet pour générer des revenus
qui leur permettent de subvenir aux besoins de leur famille et de leurs enfants.
L’acquisition des compétences: le profil des femmes entrepreneurs de l’enquête montre
que ce sont des femmes qui ont un savoir-faire ou un métier qu’elles ont appris au sein
de la famille. Certaines ont acquis des qualifications grâce à des formations
complémentaires avant ou après la création de leur entreprise.
Le choix de l’activité : c’est souvent un cumul de formations et un changement récurent
de métier qui leur permet de s’adapter à la demande du marché. Plusieurs femmes
saisissent des opportunités de proximité en lançant des projets de commerce ou de
services de proximité dans les quartiers. De nombreuses femmes sont dans le secteur
informel.
Les références entrepreneuriales des femmes interrogées sont souvent la mère ou la
grand-mère qui ont des activités et un mode de vie plutôt traditionnel et conservateur.
L’exploitation de l’activité de son entreprise donne à la femme entrepreneur un nouveau
mode de vie et une nouvelle conception de l’entrepreneuriat.
Sources de financement : les femmes ont des difficultés à trouver le capital nécessaire
au démarrage de leur activité. Le capital de départ est composé des économies
personnelles de la femme et de fonds propres alimentés par le soutien financier de la
famille et des amis.
Les difficultés rencontrées lors du démarrage de l’entreprise:
o Financement - les réponses des femmes entrepreneurs interrogées témoignent
de: difficultés à réunir la somme d’argent nécessaire pour le démarrage de
l’activité de l’entreprise, de manque d’information et d’incompréhension de la
réglementation en vigueur, d’autocensure de la part des femmes pour la
demande de financement.
o Procédures administratives: la lourdeur et la longueur des procédures
administratives sont perçues par les femmes entrepreneurs comme un frein au
démarrage de leurs activités.
Les difficultés post-création :
o Problèmes de commercialisation: une fois que le projet existe, les femmes
entrepreneurs interrogées trouvent des difficultés à vendre leurs produits, à
trouver des marchés et à maîtriser les coûts liés aux produits et/ou services de
leurs entreprises.
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Les besoins exprimés par les femmes interrogées lors de cette enquête sont :
o un besoin de plus d’informations, de clarté des procédures administratives et de
l’accompagnement pour la phase création.
o une meilleure organisation du réseau de distribution de leurs produits.
o une valorisation des métiers de l’artisanat.
o un meilleur accès au financement.
Une deuxième partie sur les bonnes pratiques a été présentée par Mme Najoua Soudi. Elle a
présenté :
- Les dispositifs de financements de projets
- Les formations et encadrement
- Les initiatives entrepreneuriales
En Algérie, les pouvoirs publics ont mis en place de nombreux dispositifs ANSEJ, CNAC,
ANGEM, ADS qui constituent des opportunités pour les femmes pour créer des activités
économiques génératrices d’emploi et de valeur ajoutée. Plusieurs initiatives et programmes
existent en Algérie, principalement :
Le dispositif d’alphabétisation- qualification qui permet aux femmes qui n’ont jamais été
scolarisées d’acquérir un savoir-faire pour l’apprentissage d’un métier.
Les différentes initiatives de formation au profit des femmes, des jeunes filles et des
femmes vivant en milieu rural, comme cité ci-dessus (la formation de proximité, la
formation au profit de la femme au foyer, les centres de proximité (télé-centres)).
"Germe" (Gérez mieux votre entreprise) du Bureau international du travail (BIT) qui est
un programme en collaboration avec le Ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité
Sociale et le Ministère Délégué à l’Artisanat qui vise à renforcer les compétences
humaines du secteur de l'artisanat pour développer l'esprit de l'entrepreneuriat à travers
l'élargissement des programmes de formation que supervisent les chambres de
l'artisanat et des métiers. Depuis 2014, 19.436 artisans ont bénéficié du programme de
formation.
Pour une meilleure insertion des femmes dans la vie économique, ces dispositifs
gagneraient à être connus et intégrés dans des programmes globaux de développement.
Pour répondre à cet objectif il faut s’interroger sur les moyens efficaces de disséminer
l’information sur ces dispositifs notamment dans les régions les plus éloignées pour permette
aux femmes de mieux les connaître et d’en bénéficier.
Il serait aussi fondamental que les données relatives aux personnes bénéficiant de la
formation soient ventilées par sexe de façon à mieux appréhender la participation des
femmes entrepreneurs et l’efficacité des formations auprès de celles-ci.
Dans un troisième temps, Mme Raja Cherif a présenté les résultats-clés et les bonnes
pratiques pour l’étude menée en Tunisie.
Pour introduire le sujet, elle a présenté :
- un aperçu sur l’Entrepreneuriat Féminin en Tunisie.
- le contexte d’émergence et d’évolution de l’entrepreneuriat féminin en Tunisie.
- le profil type de la femme entrepreneure tunisienne.
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Ensuite sa présentation s’est structurée en trois points :
- Le premier point portait sur les principaux constats de l’étude et les difficultés vécues
par les femmes entrepreneurs. Les éléments suivants ont été présentés: les
motivations des femmes entrepreneurs interrogées, leurs forces et leurs faiblesses, le
financement de la création de l’entreprise et les contraintes liées à la
commercialisation des produits et/ou des services.
- Le deuxième point portait sur les résultats clés de l’étude et les principaux
enseignements, notamment les besoins exprimés par les femmes entrepreneurs
interrogées.
- Le troisième point portait sur la politique et les bonnes pratiques en faveur de
l’entrepreneuriat féminin en Tunisie
Contexte d’émergence de l’entrepreneuriat féminin en Tunisie :
L’entrepreneuriat féminin en Tunisie est apparu formellement à la fin des années 60 avec
la publication dans la rubrique – les Annonces du Journal Officiel de la République
Tunisienne – de la création de trois entreprises fondées (?) par des femmes.
C’est l’entrée massive des femmes dans le marché du travail dans les années 70 qui a
favorisé l’émergence de l’entrepreneuriat féminin en Tunisie.
Malgré le manque de statistiques pour cerner l’ampleur et la diversité de l’entrepreneuriat
féminin en Tunisie, quelques chiffres indiquent que :
o En 1998, le dixième des entreprises créées appartenaient à des femmes
(CNFCE1)
o Les femmes chefs d’entreprises qui sont une entité juridique représentent moins
de 20% de ce type d’entreprise ( OITi2, 2016).
o Près de 23% des entreprises de type personne physique sont dirigées par des
femmes. La majorité est dans l’artisanat et dans l’agriculture (deux secteurs
comptant également un grand nombre d’entrepreneurs informels). La majorité est
concentrée dans les régions de l’Est, fonctionne sans employés et opère dans les
services.
La grande partie de l’entrepreneuriat féminin se trouve dans l’économie informelle
(estimation 3/4), essentiellement en raison des coûts liés à la fiscalité et aux charges
sociales.
Profil type de la femme entrepreneur en Tunisie et caractéristiques de son entreprise :
La femme entrepreneur a en général la quarantaine. Elle est mariée avec deux
enfants.
Son entreprise opère dans le commerce et les services. Très peu de femmes
entrepreneurs sont dans l’industrie.
Diplômée de l’enseignement supérieur, elle débute une carrière en tant que salariée
ou cadre, puis lance un projet personnel comme choix afin d’assurer son
indépendance financière et son autonomisation.
1 Chambre Nationale des Femmes Chefs d’Entreprises : c’est la chambre syndicale des femmes patrons qui
relève de l’Union Tunisienne de l’Industrie et de l’Artisanat en Tunisie. 2 Organisation Internationale du Travail.
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Les activités sont en général dans la couture, la pâtisserie, la création et la fabrication
des bijoux, la fabrication de produits qui relèvent de la petite industrie artisanale et
des activités de services de proximité.
Les principaux constats de l’étude et les difficultés vécues par les femmes
entrepreneurs :
Les motivations des femmes vis-à-vis de l’entrepreneuriat : selon les résultats de l’enquête,
les femmes entrepreneurs interrogées créent leurs entreprises par alternative au salariat. Il
s’agit de créer leur propre emploi qui leur permet de rester dans leur lieu de résidence.
L’entrepreneuriat leur permet la conciliation entre une activité professionnelle et leur
responsabilité familiale.
Les difficultés vécues par les femmes interrogées : la majorité des femmes interrogées
déplorent l’absence de formation ou d’accompagnement pour la création de leur entreprise
et l’absence d’aide à l’accès au financement. Elles ont créé leur propre projet par nécessité.
Elles ont fait appel à leur savoir-faire familial. Elles pensent aussi que l’absence d’étude de
l’opportunité du projet est une lacune dans leur démarche entrepreneuriale.
Leur force au moment de la création, c’est la perception d’une opportunité et le passage à
l’acte. La création repose sur un savoir-faire qui leur a été transmis par la famille et par leurs
parents.
Le type d’activité liée à l'informel démontre leur faiblesse. Cette dernière se résume en un
travail personnel, souvent peu lucratif qui leur permet de pénétrer uniquement des marchés
de proximité à des prix peu élevés. Les femmes entrepreneurs disent qu’elles sont exposées
au risque de faillite ou de marginalisation de leur activité économique en dépit de leurs
savoir-faire, de leur détermination et de leurs résultats.
Les facteurs qui expliquent ces faiblesses sont soit endogènes à la femme entrepreneur:
absence de compétences entrepreneuriales, soit exogènes, à savoir: l’augmentation du prix
des matières premières ou l’entrée sur le marché de nouveaux concurrents avec des
moyens plus efficaces.
Par ailleurs, l’absence d’accès au financement est vécue comme une importante contrainte
pour démarrer et développer l’activité entrepreneuriale. Le capital de départ est souvent un
micro-crédit qui s’avère être, pour certaines, une principale source de financement pour
concrétiser et lancer leur entreprise.
L’absence d’accès au financement est vécue par les femmes interrogées comme une
importante contrainte pour démarrer et développer l’activité entrepreneuriale. La plupart
étant averses au risque, elles préfèrent le financement par des fonds propres en puisant
dans leurs économies personnelles ou l’endettement auprès des proches. Les crédits
bancaires et les micro-crédits sont perçus comme une prise de risque difficile à assumer.
Elles trouvent que les taux pratiqués sont élevés, que les délais de remboursement sont
difficilement gérables et elles ressentent qu’elles courent une insécurité financière en
l’absence de garanties disponibles.
Amélioration de l’environnement des affaires dans la région sud de la Méditerranée 15/33
Les femmes entrepreneurs qui ont réussi à surmonter leurs difficultés ont trouvé des
solutions comme :
- la création ou l’adhésion à une association de femmes entrepreneurs qui représente leur
communauté et leur métier.
- le recours à un «role model» : c’est l’apprentissage auprès d’autres femmes
entrepreneurs qui ont réussi afin d’échanger des informations, des expériences et des
contacts.
- la participation aux foires locales et nationales pour se faire connaître et commercialiser
leurs produits.
Le recours à ces solutions permet à certaines femmes la transition de l’informel vers le
formel.
Les résultats clés de l’étude et les principaux enseignements :
Cette enquête nous montre que les femmes sont conscientes des limites de leurs capacités
en création et en gestion d’entreprise. Parmi les principaux enseignements de cette étude,
c’est l’expression par les femmes entrepreneurs interrogées de besoins spécifiques
comme le désir d’étendre les activités de leurs entreprises. Les femmes expriment leur
besoin de garder leur autonomisation économique. Elles ont la volonté de faire face au
chômage et à la pauvreté. Il y a aussi un fort besoin chez ces femmes d’être écoutées et
soutenues. Elles parlent notamment d’accompagnement par les structures publiques
pendant les phases de création et de post-création de l’entreprise. Elles ont aussi besoin
d’acquérir ou de développer des capacités dans les domaines suivants : gestion, marketing,
fiscalité, comptabilité et innovation dans le métier.
La politique et les bonnes pratiques en faveur de l’entrepreneuriat féminin en Tunisie :
En Tunisie, il existe toute une stratégie nationale de développement de l’entrepreneuriat
avec un nombre important de mécanismes d’aide et de soutien à la création d’entreprises qui
se sont multipliés dans les années 90 et 2000. Dans le cadre de cette stratégie nationale, il
n’existait pas d’axe dédié aux femmes entrepreneurs.
Cette situation a évolué depuis quelques années. La Tunisie a été un des premiers pays à
développer en 2016 une politique et une stratégie nationale ciblant précisément cette
catégorie de femmes entrepreneurs n’ayant pas de diplôme universitaire.
Dans le cadre du plan quinquennal 2016–2020 de développement, à l’initiative du MFFE, le
plan national de l'entrepreneuriat féminin a vu le jour : RAIDA.
Ce plan national est soutenu par la société civile, notamment des ONG engagées en
entrepreneuriat en Tunisie comme : le Réseau Entreprendre Tunisie, la CNFCE, le CIFE et
la CONECT. Les objectifs sont :
- Améliorer la participation des femmes à la vie économique.
- Réduire leur taux de chômage qui est plus élevé que celui des hommes.
Amélioration de l’environnement des affaires dans la région sud de la Méditerranée 16/33
- Encourager les femmes à prendre des initiatives entrepreneuriales.
- Atteindre en 2020 un taux d’activité de 35% chez les femmes.
Les femmes entrepreneurs qui sont bénéficiaires de programme sont :
- les femmes entrepreneurs aux moyens limités avec une qualification ou un métier.
- les jeunes femmes de formation professionnelle ou universitaire porteuses d’idées de
projets.
- les femmes qualifiées disposant d’une initiative et désirant s’installer à leur propre
compte, en particulier celles qui ont perdu leur emploi.
Ces dernières années, la Tunisie a vu des bailleurs de fonds favoriser la mise en place de
programmes pour la création d’emplois, à travers la création d’entreprises et
l’entrepreneuriat avec des montants conséquents. L’une des priorités de ces programmes,
c’est la création d’entreprises par les jeunes et par les femmes dans des régions
vulnérables, ciblant notamment les femmes non éduquées.
Les institutions qui entreprennent des actions en faveur de l’entrepreneuriat féminin sont de
plus en plus nombreuses favorisant un écosystème en faveur de l’entrepreneuriat féminin en
Tunisie. La spécificité de cet écosystème est l’engagement de l’état, le partenariat public-
privé entre des institutions de l’état et le monde de l’entreprise et la participation active de la
société civile à travers des ONG et des fondations fortement impliquées dans cette
dynamique.
Les bonnes pratiques sont multiples et variées. La plus marquante et la plus ancienne
est l’ONG Enda Inter Arabe qui œuvre en faveur des femmes entrepreneurs dans les
quartiers défavorisés en Tunisie depuis plus de vingt-sept ans. Enda contribue à
l’autonomisation financière des populations marginalisées, notamment des femmes. Plus
récemment, Enda a créée Enda Tamweel, société de micro-finance qui offre une gamme de
services pour le soutien financier et la promotion de l’entrepreneuriat.
D’autres ONG, comme CAWTAR œuvre dans le domaine de la recherche et de la formation
féminines, menant des actions pour les femmes entrepreneurs rendant plus visible leur
potentiel entrepreneurial. Nous pouvons aussi citer l’engagement récent de certaines
institutions publiques ayant pour mission le développement de l’entrepreneuriat comme
l’Agence de Développement de l’Industrie et de l’Innovation qui met en place des actions, et
initiatives concrètes pour renforcer le développement de l’entrepreneuriat féminin en Tunisie.
Par ailleurs, certaines initiatives de la société civile pallient aux difficultés des femmes
entrepreneurs interrogées lors de cette enquête. Par exemple, un réseau de networking pour
l’entrepreneuriat féminin qui s’appelle NextWomen a été développé en Tunisie depuis 2016.
Il existe aussi en Europe. Il connecte les femmes entrepreneurs entre elles et de les fait
travailler ensemble. Ce réseau a aussi la particularité de créer des liens entre les femmes
entrepreneurs à Tunis et celles qui sont dans les régions.
Pour résumer, la dynamique dans l’écosystème de l’entrepreneuriat féminin en Tunisie est
plutôt récente et dans certaines régions du pays embryonnaire. La Tunisie a vu naitre après
2010 et notamment à partir de 2016 la multiplication des actions en faveur de
l’entrepreneuriat féminin dont la spécificité est :
les partenariats entre associations de la société civile ;
Amélioration de l’environnement des affaires dans la région sud de la Méditerranée 17/33
les partenariats ONG –Institutions Publiques (Ministères, BFPME, ANETI, etc.)
la participation du secteur privé, à travers des actions de responsabilité sociale de
l’entreprise qui sont encore timide mais actives (comme Orange ou Microsoft).
Orientées dans leur majorité vers les femmes diplômées d’universités, les actions
développées sont des programmes de formation, de renforcement des compétences des
ONG et de création de centres de développement des entreprises.
Le constat est le manque d’accompagnement auprès des femmes non diplômées
d’universités, notamment pour l’étude de leur projet en phase de création, le soutien pour
l’accès au financement et leur accompagnement post-création.
La recommandation serait de développer des actions de formation où les contenus ne soient
pas standardisés, qui soient plutôt adaptés aux besoins des femmes entrepreneurs, la prise
en compte du cycle de vie de l’entreprise et la taille du projet.
Il est fort utile aussi de mettre en place des programmes pour développer chez les femmes
entrepreneur un plus grand esprit d’innovation, la capacité à détecter les opportunités dans
leurs lieu de résidence, de renforcer les compétences des ONG en matière de coaching et
d’accompagnement différentié selon le processus entrepreneurial (comme par exemple :
phase idée, création, post-création, croissance) et de mutualiser les efforts, de partager,
capitaliser les expériences et les bonnes pratiques entre des différents intervenants dans ce
nouveau écosystème de l’entrepreneuriat féminin en Tunisie.
Discussions et débats
Un débat a permis de recueillir les commentaires et le feedback des participants aux
différentes présentations, notamment de la part des membres représentants l’Algérie :
Les femmes sont porteuses de paix et de progrès. Le statut de la femme dans les pays
du Maghreb est une question de survie pour elles. L’entrepreneuriat est une voie vers
laquelle s’orientent de plus en plus de femmes parce que c’est leur survie ; l’équilibre de
leur famille et l’avenir de leurs enfants en dépendent.
Cet atelier permet de faire bénéficier les différents pays des expériences réciproques des
femmes entrepreneurs dans chacun des pays du Maghreb qui n’ont pas de diplôme
universitaires ainsi que des programmes d’autonomisation et de lutte contre la
pauvreté mis en œuvre dans chacun de ces pays;
Pour construire des recommandations, il est important de partir d’un état des lieux qui
soit le plus objectif possible ;
Une discussion a porté sur la diversité de l’entrepreneuriat féminin et la distinction entre
le secteur formel et informel :
une intervention de l’Algérie a décrit comment une procédure accomplie par des femmes
entrepreneurs qui créent des activités génératrices de revenus dans le secteur formel
leur permet d’être déclarées et assurées par la sécurité sociale. Elles deviennent
éligibles aux aides financières et à différents dispositifs d’aide et de soutien à la création
d’entreprise. Par exemple, les mécanismes de financement mis en place par l’ANGEM
Amélioration de l’environnement des affaires dans la région sud de la Méditerranée 18/33
en Algérie sont destinés aux femmes d’origine modeste, sans formation. C’est souvent
sur la base de leur savoir-faire qu’elles vont pouvoir financer l’achat de matière première.
Un autre type de financement permet aux femmes de créer une entité si elles sont
inscrites au registre du commerce.
L’Algérie a un dispositif important qui est mentionné dans le Rapport National EBESM
ainsi que les actions pilotes et la stratégie du gouvernement.
Le débat a aussi porté sur l'absence déplorée de liaison et coordination entre l’université
et la sphère des affaires ;
Aussi, une intervention a mis la lumière sur l’importance de l'éducation pour démystifier la
création d'entreprise et cultiver l'esprit d’entrepreneuriat pour les femmes dés l’école ;
Enfin l’importance du networking professionnel a été mentionné et combien celui ci peut
aider les femmes entrepreneurs à réussir.
4.4 : Session 4 : Témoignages de femmes entrepreneurs
Dans le cadre de ce séminaire, trois femmes entrepreneurs ont été invitées à témoigner.
Elles ont présenté leurs motivations vis-à-vis de l’entrepreneuriat, décrit les obstacles et les
difficultés qu’elles ont rencontré dans leur parcours.
Ces femmes ont expliqué comment elles ont réussi à mettre en œuvre leurs projets. Elles
ont aussi raconté comment elles ont trouvé des obstacles, des contraintes qui ont freiné leur
élan entrepreneurial et ralentit l’exploitation d’activité de leurs entreprises respectives.
1er témoignage - Mme F
Textiles et Design d’artisanat
Mme F se présente comme une jeune femme battante qui a mis tout en œuvre pour
produire sa propre matière première le textile afin de fabriquer un produit fait-main de
haute qualité qui lui permet de vendre dans des marchés européens et américains.
Elle a participé à des foires dans plusieurs villes, notamment Milan, Francfort et New
York. Son parcours montre qu’elle s’est beaucoup investie dans le renforcement des
capacités des femmes artisanes sur lesquelles repose son entreprise pour réaliser les
commandes. Malgré l’ampleur des difficultés et la multiplication des embuches, elle
réussit à persévérer et à créer sa propre marque « l’art du luxe ». Elle a eu plusieurs
expériences de travail en tant que décoratrice d’intérieur, styliste, formatrice et
animatrice à la télévision.
.Elle a présenté de 2009 à 2013 une rubrique de loisirs décoratifs dans une émission
de télévision de la chaîne nationale en Tunisie. Pendant ces quatre ans, elle a appris à
beaucoup de femmes des métiers du fait-main. Ces émissions ont donné une chance
aux femmes qui travaillaient chez elle d’explorer leurs capacités et de développer leurs
compétences, permettant à celles-ci de réaliser des microprojets d’artisanat.
Amélioration de l’environnement des affaires dans la région sud de la Méditerranée 19/33
Elle participait chaque année au salon de l’artisanat et a commencé à dessiner des
modèles. En 2011, elle a participé au plus grand salon de textile de maison en
Allemagne. Elle a rencontré une dame qui est l’ex-directrice du centre technique
d’habit-tissage en Tunisie qui l’a sollicitée pour travailler dans ce centre. Une
convention d’une année lui a permis de travailler en tant que designer, de côtoyer des
artisans, d’avoir des informations concernant son métier et d’élargir son réseau de
connaissances . La même année elle a créé sa première collection qu’elle a présenté
en Italie, puis en Allemagne en 2012. Lorsqu’elle elle a commencé à avoir de petites
commandes, elle n’était pas en mesure d’y répondre ne pouvant pas financer son
activité.
Malgré tout elle parvient à ouvrir une boutique. A la même époque, toutefois un
problème de santé l’oblige à arrêter toute activité et lui impose un repos d’un an.
Après avoir suivi une formation avec CEEDii en 2015, elle reprend ses activités en
2015. Cette formation lui permet permis de voir l’entrepreneuriat autrement, et en
reprenant son activité, elle relance son enseigne à l’international. Elle a participé avec
l’Office National de l’Artisanat au salon de New York où elle rencontre une importante
cliente, décoratrice d’intérieur aux Etats Unis. Depuis une quinzaine d’années, Mme F
est la première exportatrice de Tunisie vers les Etats Unis de tapis tunisien, de tissu
artisanal et fauteuils en bois d’olovier , faisant travailler deux cents femmes artisanes.
Dans son témoignage, Mme F a évoqué les difficultés rencontrées et le manque de
soutien de la part des organismes officiels en Tunisie. Elle a raconté comment son
travail a été saboté afin que ses commandes à l’exportation ne se réalisent pas et ne
soient pas livrées à temps. Elle a aussi souffert de comportements « mysogines » de la
part d’ hommes responsables au sein de sa banque refusant de lui donner un chéquier
ou une avance sur facture. Pour respecter ses engagements vis-à-vis de ses clients à
l’étranger et livrer ses commandes à temps, elle a du tout payer en cash-flow. Pour
cela, elle a été obligée de vendre sa voiture, d’emprunter de l’argent à sa famille et aux
amis.
Parmi ses difficulté, elle a fait part du refus de l’organisateur d’un salon de l’artisanat en
Tunisie où elle avait réservé un stand et fabriqué des articles, de lui permettre de
participer au salon.
Depuis l’été 2017, les commandes d’un nouveau client américain lui ont permis de
poursuivre son activité.
Actuellement, elle a créé son propre atelier de tissage, grâce au soutien financier d’un
ami, dans la ville de Kairouan où elle emploie une soixantaine de femmes. L’emprunt
sans intérêt sera remboursé au fur et à mesure de ses possibilités.
Mme F a aussi obtenu le soutien d’Enda Inter Arabeiii, une ONG de micro-crédit qui a
soutenu et financé dans des délais très courts ses activités, notamment la finalisation et
la livraison d’une commande destinée à l’exportation.
Elle témoigne qu’elle a toujours beaucoup de difficultés de financement, devant vivre
« au jour le jour ». La réalisation de ses commandes repose sur la contribution et le
travail d’une trentaine de femmes artisanes qu’elle continue d’accompagner.
Elle pense que malgré toutes ces difficultés et toutes ces barrières, c’est sa
persévérance, sa détermination et sa motivation qui lui ont permis de poursuivre son
parcours entrepreneurial.
Amélioration de l’environnement des affaires dans la région sud de la Méditerranée 20/33
2ème témoignage – Mme C
Linge de Maison
Mme C s’est retrouvée au chômage après avoir perdu son emploi salarié et son
autonomie financière. Devenue dépendante de son mari, une situation qui lui est
insupportable, elle trouve une nouvelle activité. Grâce à son savoir-faire de couturière..
elle crée une petite collection de linge de maison qu’elle vend dans son entourage.
N’ayant aucune formation académique, Mme C va bénéficier de plusieurs formations
en gestion, en finance et en communication auprès d’Enda. Cette ONG la formera
aussi à connaître les démarches administratives liées à la création et à la gestion d’une
entreprise ou les procédures relatives la sécurité sociale.
Avec l’appui d’Enda, elle participe à des foires où elle expose comme lui permettant de
se faire connaître, de constituer une clientèle conséquente et d’améliorer les revenus
de son activité.
Actuellement, sa difficulté majeure est l’absence d’un local permanent et visible où
vendre ses articles. Elle pense qu’un village professionnel qui regroupe plusieurs
artisanes pourrait être une solution. Leur permettant de proposer des articles
complémentaires et diversifiés, s’inspirant du concept du commerce solidaire. Toutefois
pour que cette démarche réussisse, ces artisanes ont besoin d’un soutien car elles ne
parviennent pas à financer leur loyer.
3ème témoignage – Mme K
Décoration et organisation d’évènementiel
Mme K était femme au foyer, ses enfants ayant grandi, elle s’est investie pendant
quelques années dans la vente de produits Tupperware. Encouragée par sa sœur elle-
même entrepreneur. Elle se lance dans la fabrication d’articles pour l’entretien et
l’hygiène de la maison qu’elle vend à des supermarchés.
Son entreprise est petite de taille et l’absence de personnel exige qu’elle gère elle-
même tous les aspects liés à son fonctionnement. Elle est à la fois secrétaire,
chauffeur, livreur, démarcheur, responsable commercial et responsable financier. Mais,
sa détermination la pousse à se concentrer sur son objectif qui consiste à livrer au
client à temps et en quantités demandées. Elle se trouve souvent être la seule femme
parmi de nombreux livreurs masculins. Ce témoignage montre que la femme
entrepreneur investit l’espace public avec un statut nouveau, celui de femme patron et
souvent dans des lieux et à des horaires généralement réservés aux hommes.
Mme K manquait de compétences en finance, marketing et informatique, malgré ses six
années d’expérience dans l’entreprenariat. Elle a essayé de faire évoluer son
entreprise mais elle a jugé que ses moyens étaient limités, à ses débuts, elle ne savait
pas compter sa marge bénéficiaire avec exactitude. Elle est toutefois parvenue à
combler ces lacunes grâce au soutien de ses enfants devenus universitaires et au
recours à des formations.
Ce cas nous montre que réussir dans le domaine de l’entrepreneuriat féminin exige de
Amélioration de l’environnement des affaires dans la région sud de la Méditerranée 21/33
du courage et également un changement par rapport aux normes sociales stéréotypées
liées aux femmes.
Toutefois, la concurrence accrue avec d’autres produits dans les hypermarchés la
baisse continue des prix ont réduit la marge bénéficiaire de Mme K et l’ont fait
abandonner cette activité. Depuis 2007, elle travaille dans la décoration ayant fondé
une entreprise qui s’occupe des évènements comme les mariages, les soirées
organisées par des associations ou des entreprises.. Depuis, le lancement de « déco-
rêves », elle met toute son expérience entrepreneuriale au profit de sa nouvelle
entreprise.
5. CONCLUSIONS ET POUR ALLER DE L’AVANT
Cette journée a permis de mettre l’accent sur l’urgence du soutien aux femmes
entrepreneurs qui permettrait de réduire la pauvreté dans les pays. Afin d’améliorer les
politiques existantes, il serait important de mener des actions impliquant tous les principaux
acteurs ; autorités centrales et locales/ONG/femmes. L’absence de coordination entre ces
trois acteurs limite la portée des initiatives dans le temps et l’espace.
Les discussions ont montré qu'il est important de mettre en place des plateformes formelles
de dialogue public-privé au niveau national, mais aussi des passerelles actives d'échanges
entre les pays MED à travers lesquelles les parties prenantes pourraient échanger les
expériences et les bonnes pratiques. Enfin, des femmes entrepreneurs « modèles » ou ayant
réussi, devraient être identifiées et leur histoire amplement diffusée afin de motiver les
autres, mais aussi d'inverser les idées préconçues et les préjuges relatifs au travail des
femmes dans cette région du monde.
Amélioration de l’environnement des affaires dans la région sud de la Méditerranée 22/33
ANNEXES
ANNEXE 1 : PLANS D’ACTIONS PAR PAYS
Annexe 1. A : Plan d’action Algérie
Algérie : Afin que l'écosystème de l'entrepreneuriat féminin puisse réaliser un vrai
progrès, le pays aurait besoin de se munir de mécanismes multiples qui ne se limitent
pas au mentorat et aux formations mais incluent la création d'espaces de réseautage et
de mutualisation des fonctions de support et de services.
Cela passe aussi par la création d'un cadre réglementaire favorable pour le
développement du statut des femmes entrepreneurs tout en veillant à l'amélioration de
leurs accès aux marchés. Les participants de l’Algérie proposent un plan d’action dont
les objectifs sont :
- Structurer et adopter une politique de l’entrepreneuriat féminin en Algérie :
- Développer les capacités des femmes entrepreneurs à appréhender leurs activités ;
- Diversifier les secteur d’activités auxquels se consacrent les femmes entrepreneurs ;
- Augmenter et renforcer les aptitudes au leadership des femmes entrepreneurs ;
- Renforcer les partenariats entre l’administration et les ONGs ;
- Rendre visible auprès du public les activités des femmes dans le secteur socio-
économique afin de faire évoluer les mentalités sur le rôle de la femme dans la
société;
1. Les mécanismes et les outils à utiliser pour atteindre les objectifs :
- Renforcement de la formation de proximité et mentorat ;
- Accompagnement spécifique et/ou personnalisé ;
- Renforcement des capacités du personnel intervenant - qui et où ?
- Développer des espaces d’échange et de concertation (pour les besoins de mise
à jour, développer les S.F, réglementations, etc.) ;
- Créer des services de micro finance dédiés aux femmes à l’instar des dispositifs à
0 intérêt ;
- Concevoir un dispositif pour la diffusion de l’information ;
- Mettre en place un dispositif de lutte contre le harcèlement et la corruption dont
les femmes entrepreneurs sont victimes.
2. Les parties prenantes de ce plan d’action :
- La société civile ;
- Les autorités locales ;
- Les élus qui pourront faire le plaidoyer des projets et des textes règlementaires
pour promouvoir l’entrepreneuriat féminin
- Les dispositifs de financement et d’accompagnement à la création d’entreprises ;
- La formation professionnelle ;
Amélioration de l’environnement des affaires dans la région sud de la Méditerranée 23/33
- Le secteur éducatif.
3. Les coûts liés à la mise en œuvre du plan d’action (y compris les coûts de
personnel)
- Elaborer une cartographie des fonds et des dispositifs existants ;
- Permettre une optimisation de ces fonds ;
- Lever le critère d’éligibilité lié à l’âge des dispositifs
4. Les risques liés à la mise en œuvre du plan d'action :
- Le harcèlement ;
- La corruption ;
- La bureaucratie ;
- Les contraintes sociales et l’isolement.
5. Les critères d'évaluation de ce plan d’action :
- Le nombre de projets et de création d’entreprises par les femmes ;
- Le nombre de femmes formées et accompagnées en entrepreneuriat ;
- Le taux de survie des entreprises et la pérennisation de leurs activités ;
- Le nombre d’entreprises formelles créées et déclarées.
Action Quoi Qui Comment Quand
Créer un espace
de concertation
équivalent à la
tripartite au
niveau local qui
définit la
démarche à
entreprendre
Développer
des espaces
d’échange et
de
concertation,
d’information
et d’échange
au niveau
local
qui répondent
aux besoins
spécifiques
des femmes
entrepreneurs
et qui les
informent
quant à la
réglementatio
n en vigueur
et aux
démarches à
réaliser
auprès des
administration
s
La société
civile
Les autorités
locales
Les
dispositifs
d’accompagn
ement
Conception d’une feuille de
route pour le
développement des
opportunités au niveau local
Recensement des
potentialités des services et
des activités adaptées à la
localité
2018
Amélioration de l’environnement des affaires dans la région sud de la Méditerranée 24/33
Mettre en place
des formations
spécifiques
simples et
adaptées au
niveau des
femmes
entrepreneurs
peu qualifiées
Renforcer la
formation de
proximité et le
mentorat avec
un
accompagnem
ent spécifique
et/ou
personnalisé
pour chaque
femme
entrepreneur
La société
civile
Les autorités
locales
Les
dispositifs
d’accompag
nement
La formation
professionne
lle
Le secteur
éducatif
Renforcement et recyclage
permanent des capacités
du personnel
intervenant comme les
accompagnateurs et les
formateurs
2018
Elaborer une
stratégie de
communication
ciblant la femme
entrepreneur
dans sa localité
Développer
une stratégie
de
communication
via les radios,
les télévisions,
les journaux
locaux et les
réseaux
sociaux pour
rendre visible
les femmes
entrepreneurs
et leurs
entreprises
La société
civile
Les autorités
locales
Les
dispositifs
d’accompag
nement
Concevoir un dispositif pour
la diffusion de l’information
Communiquer pour rendre
visibles les « success
stories » de femmes
entrepreneurs pour que les
femmes à succès soient un
modèle pour les autres et
pour faire évoluer les
mentalités quant au rôle
des femmes dans la
société.
2018
Mutualiser les
dispositifs et créer
des passerelles
pour la viabilité
des activités
Organiser des
groupes de
travail
thématiques et
à cadence
régulière entre
les différents
acteurs pour
prendre des
décisions
communes
La société
civile
Les autorités
locales
Les
dispositifs
d’accompag
nement
La formation
professionne
lle
Revisiter la réglementation
en vigueur
Créer une charte qui permet
la mutualisation des
dispositifs en faveur de
cette catégorie de femmes
entrepreneurs
2019
Former du
personnel au
Faciliter
l’accès des
Les
dispositifs de
Former des équipes qui
créeront des produits
2019
Amélioration de l’environnement des affaires dans la région sud de la Méditerranée 25/33
niveau des
banques pour
s’occuper de
services de
financement
dédiés aux
femmes à l’instar
des dispositifs à 0
intérêt
femmes au
financement et
augmenter
leurs activités
financement
et
d’accompag
nement
Les élus
financiers adaptés aux
femmes entrepreneurs
Elaborer une
cartographie des
fonds et des
dispositifs
existants
Permettre une
optimisation de
ces fonds
Lever le critère
d’éligibilité lié à
l’âge des
dispositifs
Les
dispositifs
d’accompag
nement et de
financement
Les élus
Travailler sur la
règlementation
2019
Mettre en place
un dispositif de
lutte contre le
harcèlement et la
corruption dont
les femmes
entrepreneurs
sont victimes
Améliorer et
faciliter le
cadre de vie
des femmes
entrepreneurs,
notamment
dans leurs
localités
La société
civile
Les autorités
locales
Les élus
Sensibiliser les élus locaux 2019
Amélioration de l’environnement des affaires dans la région sud de la Méditerranée 26/33
Annexe 1. B : Plan d’action Maroc
Maroc : si le développement de l'entrepreneuriat féminin est tributaire de l'efficacité des
mesures mise en place en faveur d'un environnement des affaires plus favorable pour les
femmes entrepreneures, leur manque d’ accès aux sources de financement a été fortement
déploré par les participants. A cela, s'ajoute la nécessité de faire éclore de nouvelles
associations professionnelles et de renforcer celles existantes [pour quoi faire ?]. D’autre
part, une attention particulière a été accordée aux solutions liées aux espaces de travail et
d'échanges de bonnes pratiques. Les objectifs du plan d’action proposés par les participants
sont les suivants :
o L’accès au financement à travers la création de fonds de garantie ;
o La montée en compétence des femmes entrepreneurs par :
Le suivi et l’évaluation des programmes pré et post-création des
entreprises;
La création de réseaux de femmes entrepreneurs par secteur d’activité ;
La création d’espaces communs de vente avec des expositions
permanentes
o La sensibilisation des différents acteurs de l’écosystème de l’entrepreneuriat
féminin
L’introduction de l’esprit entrepreneurial dans les programmes éducatifs ;
La réalisation d’actions d’informations auprès des femmes entrepreneurs
sur les opportunités offertes, notamment les produits financiers ;
La modélisation de l’entrepreneuriat féminin à succès.
Action Quoi Qui Comment Quand
Créer un fond de
garantie d’Etat
pour que les
organismes
financiers
puissent réduire
le taux d’intérêt lié
à d’atténuation de
la notion de
risque et que les
femmes puissent
faire valoir auprès
des banque
l’obtention d’une
garantie
Faciliter l'accès
au
financement
Ministère
des
Finances/
Banques
marocaines
Ministère de
la famille, de
la solidarité,
de l’égalité,
et du
développem
ent social.
Banque
Mondiale/
Banque
Africaine de
Développent/
Construire un partenariat
avec ces différents
organismes en vue de
constituer, financer et gérer
ce fond.
2018
Amélioration de l’environnement des affaires dans la région sud de la Méditerranée 27/33
CGEM
Développer un
ensemble de
formations qui
répondent aux
besoins réels des
femmes
entrepreneurs et
leur offrir un
mentorat
individuel
personnalisé
Assurer une
montée en
compétences
des femmes
entrepreneurs
qui n’ont pas
eu accès aux
formations
universitaires
et qui sont
dans des
zones rurales
ANAPEC
(pour les
formations
professionne
lles)
Les ONG
(pour
l'accompagn
ement)
Les
ministères
concernés
Mettre en place des
programmes qui associent
ces différents partenaires
autour d'un
accompagnement complet
des femmes entrepreneures
en pré-création et en post-
création.
2018
Créer des points
« Show Room »
et des « Co-
Working
Spaces » sur tout
le territoire
marocain
Développemen
t des
opportunités
de
« networking »
et d'accès à
l'information
Les
municipalités
Les
collectivités
territoriales
Les centres
d'apprentissa
ges
Le Ministère
de l'industrie
Les institutions citées sont
invitées à mettre à la
disposition des femmes
entrepreneurs dans leur
localité des espaces pour
qu’elles puissent y travailler
de manière permanente
lorsqu’elles n’ont pas de
local ou d’y exposer leurs
produits de manière
périodique
2019
Renforcer le
réseautage des
femmes
entrepreneurs et
créer les
associations
professionnelles
des femmes
entrepreneures
pour éviter
l’isolement chez
cette catégorie de
femmes
Permettre
l’accès à
l’information,
développer
des
opportunités
d'accès à de
nouveaux
marchés,
développer
l’effet miroir et
le sentiment
d’appartenanc
e à un groupe
et la
modélisation
par les
« success
stories »
Les
Ministères
de l'Artisanat
et de
l'Industrie
La CGEM et
les
confédératio
ns
professionne
lles
Favoriser l'accès des
femmes entrepreneurs aux
différents programmes
d'appui des PME à travers
l'adhésion aux
confédérations
professionnelles
2019
Amélioration de l’environnement des affaires dans la région sud de la Méditerranée 28/33
Sensibiliser les
différentes parties
prenantes de
l’écosystème
entrepreneurial à
l’importance de la
cohérence entre
les actions des
différents
départements
Assurer
l’information de
l’entreprenariat
sur les
activités
réalisées par
les femmes
entrepreneurs
Ministère de
l’Industrie
Ministère de
la Solidarité
CGEM
Mener des campagnes
annuelles de sensibilisation
à l’instar des initiatives
locales d’emploi
2018
Amélioration de l’environnement des affaires dans la région sud de la Méditerranée 29/33
Annexe 1. C : Plan d’action Tunisie
Tunisie : les objectifs du plan d'action proposés par les participants de la Tunisie apportent
des réponses aux difficultés qui ont été soulevés par l’étude, à savoir :
o Améliorer l’accès au financement des femmes entrepreneurs rurales et non
instruites ;
o Instaurer un cadre règlementaire favorable pour le développement du statut de la
femme entrepreneur ;
o Améliorer l’accès à l’information et à la formation ;
o Faciliter et améliorer l’accès des femmes entrepreneurs aux marchés qui s’est
avéré être un frein au développement de leurs entreprises.
Action Quoi Qui Comment Quand
Création du statut
d’auto-
entrepreneur
Construire et
proposer un
projet de loi qui
institutionnalis
e le statut de
l’auto-
entrepreneur
Le Ministère
de l'Emploi
Le Ministère
des
Finances
Le Ministère
des
Industries et
de la PME
L’APII
Initier un partenariat et un
dialogue public - privé
Réaliser la concertation
entre le public et le privé
pour aboutir à la proposition
d’un projet de loi pour le
soumettre à l’Assemblée
des Représentants du
Peuple
Mener une campagne de
plaidoyer pour ce projet de
loi
Janvier
2018
Proposer de
nouveaux
produits
financiers
Créer des
produits de
crédit ayant
des taux
d'intérêt
préférentiels et
des plafonds
supérieurs à
ceux proposés
par le
microcrédit qui
permettraient
aux femmes
entrepreneurs
de développer
davantage
Les
institutions
de
financières
La Banque
Centrale de
Tunisie
L'Autorité de
Régulation
de la
Microfinance
Toutes les
institutions
d’appui à
l’entrepreneu
Réaliser le montage de
produits financiers adéquats
aux besoins des femmes
entrepreneurs
Identifier les montants qui
permettent aux femmes
entrepreneurs de
développer leurs activités
Identifier le prix qu’elles
sont prêtes à payer pour
développer leurs activités
Janvier
2018
Amélioration de l’environnement des affaires dans la région sud de la Méditerranée 30/33
leurs activités riat
Développer des
formations
adaptées aux
femmes non
universitaires et
peu instruites qui
se trouvent dans
les régions
Formations
adaptées et de
proximité
incluant les
formations en
technologies
de l'information
et de la
communication
Les ONGs
qui travaillent
pour
l’entrepreneu
riat féminin
Les
Institutions
de la
microfinance
Les
institutions
de soutien à
l'entrepreneu
riat (APII,
pépinières
d’entreprise,
centres
d’affaires,
etc.)
Les autorités
locales
Analyser les besoins en
formation en écoutant les
femmes par rapport à leurs
besoins en formation
Développer des modules
adaptés d’ après une
analyse des formations
actuelles proposées par les
institutions
Développer la formation de
formateurs locaux
Le plutôt
possible
Développer des
supports
d’information et
de
communication
Informer les
femmes
rurales des
dispositifs et
des
instruments qui
sont à leurs
disposition
Le MAFFF
Les ONG
Les média
Les autorités
locales
Développer des stratégies
de communication avec des
supports qui soient dédiées
et adaptées aux femmes
rurales
2018
Créer des lieux
de « networking »
pour les femmes
entrepreneures
dans les régions
Créer des
espaces de
rencontres et
d’échanges
dédiées aux
femmes
entrepreneurs
pour pallier au
manque de
réseautage et
développer
des
opportunités
de
Les réseaux
existants
Les autorités
locales
Les ONG
spécialisées
dans le
réseautage
Les
représentatio
ns des
confédératio
ns
Mise à disposition par les
autorités locales de locaux
2018
Amélioration de l’environnement des affaires dans la région sud de la Méditerranée 31/33
« networking »
et d'accès à
l'information
patronales
dans les
régions
Créer des
plateformes
numériques de
vente en ligne
Développer
des
opportunités
d'accès à de
nouveaux
marchés pour
les femmes
entrepreneurs
et leur
permettre de
faire connaître
leurs produits
au niveau local
et international
Entreprises
des secteurs
de la
technologies
Elaborer un programme et
un agenda spécifiques
pour le lancement de la
plateforme
2018
Amélioration de l’environnement des affaires dans la région sud de la Méditerranée 32/33
ANNEXE 2 : LISTE DES PARTICIPANTS
Sub-regional workshop on Women Entrepreneurship 21st of September 2017, Tunis – Golden Tulip El Mechtel
List of Participants
# Title Last Name First Name Function Institution/Company Email
1 Ms EL ABZIZI Boutaina Cadre à la Division de la Coopération Internationale et des Partenariats
Ministère de l’Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Economie Numérique - Maroc
belabzizi@mcinet.gov.ma
2 Ms ALAOUI Ouafae Présidente de la Délégation Régionale de Rabat
Association des Femmes Chefs d’Entreprises du Maroc
envidepp.bte@gmail.com
3 Ms MEROUAH Zineb Cadre - Service Partenariats Internationaux
Maroc PME – Agence Nationale pour la Promotion de la Petite et Moyenne Entreprise
zineb.merouah@marocpme.ma
4 Mr Loukili Mohieddine Chef de service développement Chef de service développement, Microfinance - Maroc
louk.moh@gmail.com
5 Ms HADDAD NACIRA Directrice gérante INCOSYN - Algérie nacira.haddad@fce.dz
6 Ms Bergheul Karima Présidente Association des femmes en économie verte - Algerie
Karima.bergheul@yahoo.fr
7 Ms Batel Naima Membre Association des femmes en économie verte
batelnaima@gmail.com
8 Ms MILOUDI Sabiha Directrice d’études à la Direction Générale de l’ANGEM
Agence Nationale de Gestion du Micro Crédit - Algérie
miloudisabiha@gmail.com
9 Ms ZAROUR Assia Chef d’études à la Direction Générale des Investissements
Ministère de l’Industrie et des Mines - Algérie
zarourassiaindustrie@gmail.com
10 Ms BEN SABER Raouda CNFCE r.bensaber@plastiform.com.tn
11 Ms Gharbi Douja CONECT Douja.gharbi@conect.org.tn
12 Ms Talbi Sihem ENDA TAMWEEL Sihem.talbi@endatamweel.tn
13 Ms Azzi Abir TAYSIR MICROFINANCE abir.azzi@taysirmicrofinance.com
Amélioration de l’environnement des affaires dans la région sud de la Méditerranée 33/33
14 Ms BRUMELHIES Caroline THE NEXT WOMEN caroline@thenextwomen.com
15 Ms Turki Sirine ASSOCIATION FACE contact.facetunisie@fondationface.org
16 Ms ELOUAER Darine TAMSS darinebenhadjhassine@gmail.com
17 Mr NEFFATI Wajdi Sous-directeur chargé de la Coopération Internationale
Agence de Promotion de l’Industrie et de l'Innovation
Wajdi.NEFFATI@apii.tn
18 Mr BOUKHARI Najmedddine Chargé de la Coopération Internationale
Agence de Promotion de l’Industrie et de l'Innovation
Najmeddine.BOUKHARI@apii.tn
19 Ms CHAOUACHI Abir APII Agence de Promotion de l’Industrie et de l'Innovation
20 Mr TOUHAMI Ahmed Agence de Promotion de l’Industrie et de l'Innovation
21 Ms CHEMEK Raja Attachee de presse Agence de Promotion de l’Industrie et de l'Innovation
rchemek@yahoo.fr
22 Ms ABID Iman Chargé de la Qualité ENDA TAMWEEL abid.imen@endatamweel.tn
23 Ms NAFTI Khalifa Gestionnaire projet
24 Mr GDOURA Ahmed Consultant BID Consulting ahmed.gdoura@gnet.tn
25 Ms CHAR Marie-Jo Team Leader EBESM/GIZ m.j.char.giz@outlook.com
26 Mr GASPARD Toufic Expert EBESM/GIZ gaspall5@cyberia.net.lb
27 Ms SOUDI Najoua Expert EBESM/GIZ najouasoudi@gmail.com
28 Ms CHERIF Raja Expert EBESM/GIZ sounines@yahoo.fr